1
tions, dans l’indifférence générale. Il y a donc,
me
semble-t-il, un intérêt urgent pour le groupe des Nouveaux Cahiers, à
2
re faut-il expliquer comment il a pu se produire.
J’
en vois la principale raison dans ce qu’on est convenu d’appeler la mo
3
t à abuser du mot dans le sens le plus péjoratif.
J’
en donnerai un exemple qui fait bien voir toute l’équivoque de la situ
4
atrice. La violence est le fait même de l’esprit,
j’
entends de l’esprit créateur. Dès que l’esprit fait irruption dans le
5
entale est nettement condamnée par l’Évangile : «
Je
ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Et le terme même
6
nce et construction sont si loin de s’opposer que
j’
y verrais plutôt deux synonymes. Reprenons l’exemple du bloc de pierre
7
nt toujours donné par l’esprit. Ôte-toi de là que
je
m’y mette, et je n’ai pas de raisons à te donner, il n’y en a pas, ou
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toujours donné par l’esprit. Ôte-toi de là que je
m’
y mette, et je n’ai pas de raisons à te donner, il n’y en a pas, ou pa
9
par l’esprit. Ôte-toi de là que je m’y mette, et
je
n’ai pas de raisons à te donner, il n’y en a pas, ou pas d’avouables…
10
finition la plus frappante et la plus voyante, si
je
puis dire, de la brutalité, est fournie par les régimes totalitaires.
11
onfondus sous le vocable de curiosité. « Pourquoi
me
demandez-vous cela ? — Pour rien, par pure curiosité. » Au vrai, le m
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eut donner une impression d’absurdité troublante.
Je
lis dans un livre récentc : L’autre jour, dans l’autocar, une femme
13
c : L’autre jour, dans l’autocar, une femme dont
j’
ai cru comprendre qu’elle tient un petit hôtel à Saint-Jean du Gard, e
14
annelle, poivre. « Les quatre espèces » (épices).
J’
amenderais cette partie, si j’étais l’auteur… D’où je déduirais que r
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espèces » (épices). J’amenderais cette partie, si
j’
étais l’auteur… D’où je déduirais que rien n’est simple, en ce domain
16
enderais cette partie, si j’étais l’auteur… D’où
je
déduirais que rien n’est simple, en ce domaine, ni absurde malgré les
17
tit exemple. Dans cette pauvre région de l’Ouest,
je
rencontre une vieille paysanne. Elle se plaint : c’est la jambe qui n
18
plus ! D’où cela vient-il ? — C’est depuis qu’ils
m’
ont volé ma chèvre, me répond-elle. Je lui demande comment c’est arriv
19
cela vient-il ? — C’est depuis qu’ils m’ont volé
ma
chèvre, me répond-elle. Je lui demande comment c’est arrivé, et voici
20
-il ? — C’est depuis qu’ils m’ont volé ma chèvre,
me
répond-elle. Je lui demande comment c’est arrivé, et voici le récit,
21
puis qu’ils m’ont volé ma chèvre, me répond-elle.
Je
lui demande comment c’est arrivé, et voici le récit, noté sur l’heure
22
re : C’était le 26 de juillet, l’anniversaire de
ma
défunte mère. Le matin je me dis : qu’est-ce qu’on va manger, ce jour
23
llet, l’anniversaire de ma défunte mère. Le matin
je
me dis : qu’est-ce qu’on va manger, ce jour ? Je n’avais pas grand-ch
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t, l’anniversaire de ma défunte mère. Le matin je
me
dis : qu’est-ce qu’on va manger, ce jour ? Je n’avais pas grand-chose
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je me dis : qu’est-ce qu’on va manger, ce jour ?
Je
n’avais pas grand-chose. Le père et les deux fils disent : on est plu
26
ont tirer le sel, font ce qu’ils avaient à faire.
Moi
je vais à l’écluse, je ramasse des anguilles, quelques crabes, deux o
27
tirer le sel, font ce qu’ils avaient à faire. Moi
je
vais à l’écluse, je ramasse des anguilles, quelques crabes, deux ou t
28
e qu’ils avaient à faire. Moi je vais à l’écluse,
je
ramasse des anguilles, quelques crabes, deux ou trois jambes. Bon, c’
29
rentrent d’avoir tiré le sel et mangent la pêche.
J’
avais ajouté deux ou trois jambes, donc, mais moi je n’en mange pas. T
30
. J’avais ajouté deux ou trois jambes, donc, mais
moi
je n’en mange pas. Tantôt, ils s’en vont à leur ouvrage, moi je reste
31
avais ajouté deux ou trois jambes, donc, mais moi
je
n’en mange pas. Tantôt, ils s’en vont à leur ouvrage, moi je reste ic
32
mange pas. Tantôt, ils s’en vont à leur ouvrage,
moi
je reste ici. Ils rentrent vers 6 heures, les jeunes d’abord, parce q
33
ge pas. Tantôt, ils s’en vont à leur ouvrage, moi
je
reste ici. Ils rentrent vers 6 heures, les jeunes d’abord, parce qu’i
34
père rentre un peu plus tard. Le plus vieux dit :
j’
ai bien faim. Le plus jeune, il a toujours faim, alors c’est pareil. J
35
us jeune, il a toujours faim, alors c’est pareil.
Je
dis : oh ! vous avez faim, je vais vous faire une soupe aux pommes de
36
alors c’est pareil. Je dis : oh ! vous avez faim,
je
vais vous faire une soupe aux pommes de terre, — j’avais des pommes d
37
vais vous faire une soupe aux pommes de terre, —
j’
avais des pommes de terre — une belle soupe aux pommes de terre ! Oh !
38
us vieux, s’il y a une soupe aux pommes de terre,
je
vais en manger une grande assiettée, ça arrange, ça délasse, et avec
39
et on va se coucher. C’est le lendemain matin que
j’
ai vu qu’ils avaient pris la chèvre. Je n’imagine pas de question dir
40
matin que j’ai vu qu’ils avaient pris la chèvre.
Je
n’imagine pas de question directe qui eût ainsi pu faire répondre à c
41
ainsi pu faire répondre à cette femme : « À quoi
je
pense avant tout, c’est au pain quotidien. » ⁂ Il est rare que le fil
42
irigées dans le IIIe Reich (15 décembre 1937)d
J’
ai sous les yeux deux documents qui n’ont rien de secret : un article
43
sion définitive sur le pourcentage d’intérêt — si
j’
ose dire — que manifestent les lecteurs allemands. Il existe d’autres
44
se rapportant à la race. Par contre, la liste que
je
viens de recopier ne donne qu’une faible idée de l’ensemble des publi
45
ublications allemandes sur ce sujet, depuis 1933.
J’
ajoute que la maison d’édition en question n’est nullement spécialisée
46
héros militaires, retour au Moyen Âge germanique.
Je
vous laisse à imaginer les rêves du lecteur allemand, heureux bénéfic
47
urant, s’est énervée à discourir sur sa désunion.
J’
entends bien que tout le monde n’a parlé que d’union, mais sur un ton
48
sprit partisan rend à l’union sacrée. Mais ce qui
m’
apparaît le plus dangereux dans cette affaire, ce n’est pas l’hypocris
49
ndre irréalisable, dans l’état actuel des choses.
J’
en conclus que personne ne la veut sérieusement. Mais comme tout le mo
50
omme tout le monde en parle, et non sans émotion,
j’
en conclus que beaucoup y rêvent. C’est ce rêve qui peut tourner au ca
51
agner sa paix ? ⁂ Ce n’est point sans raisons que
je
termine sur une question. S’opposer à l’union sacrée, ce n’est pas fa
52
ans. I. — À quoi pensent… Les bourgeois. —
J’
arrivais de Paris persuadé que l’hitlérisme est un mouvement « de droi
53
le bolchévisme, comme disent les réactionnaires.
Je
vois beaucoup de bourgeois : professeurs, médecins, commerçants, indu
54
ats, employés, rentiers plus ou moins ruinés : il
me
faut bien reconnaître qu’ils sont tous contre le régime. C’est un bol
55
ar mille moyens sournois, méthodiquement. Mais si
je
les interroge sur leurs projets de résistance, ils se dérobent. Je pa
56
sur leurs projets de résistance, ils se dérobent.
Je
parviens à leur faire avouer que le bolchévisme brun est tout de même
57
Tous les efforts de la propagande pour restaurer
je
ne sais quel hypothétique et préhistorique germanisme sont destinés —
58
es, grognent les Prussiens. Méthodes jacobines, à
mon
sens3. Car ce qu’il s’agit d’inculquer à cette inerte bourgeoisie, ce
59
ue le second ne parle que de ses devoirs. Serais-
je
déjà contaminé par l’optimisme de commande en ce pays ? Je me dis par
60
ontaminé par l’optimisme de commande en ce pays ?
Je
me dis parfois que si l’on parvient à éviter de nouveaux conflits arm
61
aminé par l’optimisme de commande en ce pays ? Je
me
dis parfois que si l’on parvient à éviter de nouveaux conflits armés,
62
camp d’éducation sociale). Ça ne l’enchante pas.
Je
le revois trois semaines plus tard. — Ce camp ? — Eh bien voilà : nou
63
ant deux par deux dans des chambres confortables.
J’
avais pour compagnon un ouvrier de mon usine. On apprend à se connaîtr
64
onfortables. J’avais pour compagnon un ouvrier de
mon
usine. On apprend à se connaître en partageant la même chambre. Nous
65
s les passions en commun, à l’auberge du village…
Je
le sens tout rajeuni : il est retourné à l’école ; et tout délivré :
66
rler sans relever le menton… Un « opposant ». —
Je
me promène avec un de mes étudiants. Il est déjà doktor phil., et il
67
r sans relever le menton… Un « opposant ». — Je
me
promène avec un de mes étudiants. Il est déjà doktor phil., et il vou
68
on… Un « opposant ». — Je me promène avec un de
mes
étudiants. Il est déjà doktor phil., et il voudrait se perfectionner
69
arti. Il a fait beaucoup de psychanalyse : « Cela
m’
avait même complètement démoli, un temps. On ne peut plus croire à rie
70
. C’est la dictature des butors et des imbéciles.
Je
lui pose ma question habituelle : Que comptez-vous faire contre ces g
71
ictature des butors et des imbéciles. Je lui pose
ma
question habituelle : Que comptez-vous faire contre ces gens, contre
72
choses ? — On ne peut rien faire. Et en tout cas,
je
suis déjà trop vieux. — Trop vieux, vous ? Quel âge avez-vous ? — 27
73
ossible, avec ce système. Tous les soirs, deux de
mes
enfants sur trois sont pris par le Parti. Ma fille aînée a 18 ans. El
74
de mes enfants sur trois sont pris par le Parti.
Ma
fille aînée a 18 ans. Elle est Führerin d’un groupe de jeunes filles
75
ions très délicates, enfants naturels, etc., vous
me
comprenez. Vous imaginez qu’avec cela, nous ne la voyons plus guère.
76
cipline, pourvu qu’elle soit extérieure au foyer.
Je
ne dirai plus que le « fascisme » tue l’esprit d’initiative. C’est le
77
e, où nous sommes attablés, depuis deux heures il
me
raconte ses bagarres avec les nazis, avant 1933, quand il était en fe
78
(compagnie de miliciens rouges). Irréductible, il
me
l’affirme solennellement. Mais lui aussi se sent trop vieux pour cont
79
, les ouvriers allemands. « Vous autres Français,
me
dit-il, vous ne rêvez que révolutions et émeutes. Vous ne savez pas c
80
avec un grand geste, le doigt pointé en l’air : «
Je
vais vous dire une chose : si tous l’abandonnent, tous ces gros cocho
81
il nomme les principaux chefs du régime) eh bien
moi
! (il se frappe la poitrine) moi je me ferai tuer pour lui ! » Et il
82
régime) eh bien moi ! (il se frappe la poitrine)
moi
je me ferai tuer pour lui ! » Et il répète : « Lui au moins, c’est un
83
ime) eh bien moi ! (il se frappe la poitrine) moi
je
me ferai tuer pour lui ! » Et il répète : « Lui au moins, c’est un ho
84
) eh bien moi ! (il se frappe la poitrine) moi je
me
ferai tuer pour lui ! » Et il répète : « Lui au moins, c’est un homme
85
, et c’est le seul… » II. — Le fait central
J’
en étais là de mes étonnements. Je collectionnais des observations de
86
l… » II. — Le fait central J’en étais là de
mes
étonnements. Je collectionnais des observations de détail et des inte
87
fait central J’en étais là de mes étonnements.
Je
collectionnais des observations de détail et des interprétations théo
88
et vraisemblables une à une, mais dont l’ensemble
me
laissait une impression assez confuse. Capitalisme et socialisme, bel
89
bourgeois inquiets, opposants complices. Et seuls
mes
amis juifs me donnaient du régime une interprétation étonnamment conf
90
ets, opposants complices. Et seuls mes amis juifs
me
donnaient du régime une interprétation étonnamment conforme aux préju
91
ait autour d’eux, comme s’ils ne sentaient pas ce
je
ne sais quoi dans l’atmosphère qui faisait que toutes les description
92
son espoir. « Il doit y avoir une clé », écrivais-
je
à ce moment. C’est alors que se produisit le coup d’audace du 7 mars,
93
hés — on l’entendait encore au milieu de la nuit.
Je
reprends mes notes du 11 mars 1936. Une cérémonie sacrée. — Trois h
94
ntendait encore au milieu de la nuit. Je reprends
mes
notes du 11 mars 1936. Une cérémonie sacrée. — Trois heures de l’ap
95
es de l’après-midi, dans un café près de l’Opéra.
Je
dis à mon compagnon, le dramaturge allemand L. : — Vous y croyez, vou
96
près-midi, dans un café près de l’Opéra. Je dis à
mon
compagnon, le dramaturge allemand L. : — Vous y croyez, vous, à l’âme
97
11 heures. D’ici là, ces hommes ne bougeront pas.
Je
me perds dans des labyrinthes de barrages jusqu’aux abords de la Fest
98
heures. D’ici là, ces hommes ne bougeront pas. Je
me
perds dans des labyrinthes de barrages jusqu’aux abords de la Festhal
99
ut un peuple campe alentour, depuis le matin — et
je
ne puis franchir les portes qu’à 5 heures 10. Comment fait-on pour oc
100
ur occuper en dix minutes 30 000 places assises ?
Je
me glisse dans des rangs compacts derrière les bancs. Je verrai très
101
occuper en dix minutes 30 000 places assises ? Je
me
glisse dans des rangs compacts derrière les bancs. Je verrai très bie
102
lisse dans des rangs compacts derrière les bancs.
Je
verrai très bien la tribune, qui se dresse au centre de l’ovale, comm
103
a province nasille des lieux communs, mal écouté.
Je
suis debout, malaxé et soutenu par la foule, depuis bientôt quatre fo
104
sous un tonnerre assourdissant de heil rythmés. (
Je
n’entends bientôt plus que les cris rauques de mes voisins.) Pas à pa
105
Je n’entends bientôt plus que les cris rauques de
mes
voisins.) Pas à pas il s’avance, il accueille l’hommage, le long de l
106
, c’est très long. Personne ne peut remarquer que
j’
ai les mains dans mes poches : ils sont dressés, immobiles et hurlant
107
ersonne ne peut remarquer que j’ai les mains dans
mes
poches : ils sont dressés, immobiles et hurlant en mesure, les yeux f
108
on tuèrent — marchent en esprit dans nos rangs. »
J’
ai compris. Cela ne peut se comprendre que par une sorte particulière
109
r — cependant que l’esprit demeure lucide. Ce que
j’
éprouve maintenant, c’est cela qu’on doit appeler l’horreur sacrée. Je
110
, c’est cela qu’on doit appeler l’horreur sacrée.
Je
me croyais à un meeting de masses, à quelque manifestation politique.
111
’est cela qu’on doit appeler l’horreur sacrée. Je
me
croyais à un meeting de masses, à quelque manifestation politique. Ma
112
, la grande cérémonie sacrale d’une religion dont
je
ne suis pas, et qui m’écrase et me repousse avec bien plus de puissan
113
acrale d’une religion dont je ne suis pas, et qui
m’
écrase et me repousse avec bien plus de puissance même physique, que t
114
religion dont je ne suis pas, et qui m’écrase et
me
repousse avec bien plus de puissance même physique, que tous ces corp
115
physique, que tous ces corps horriblement tendus.
Je
suis seul et ils sont tous ensemble. III. — Une religion nouvelle
116
le principe d’actualisation des phénomènes, ou si
j’
ose dire : c’est la grâce efficace. Les choses ont tourné de telle sor
117
allemande conduisait droit au communisme. Ce qui
m’
effraye, c’est leur souplesse dans l’erreur. Il a fallu si peu changer
118
s le font sans malice, et au nom du bon sens. Ils
me
rappellent cette bonne vieille femme qui apportait pieusement son pet
119
raditions civiques. 3. Pour le semestre d’été,
je
fus autorisé à choisir comme sujet de cours : la littérature de la Ré
120
ours : la littérature de la Révolution française.
Je
m’appliquai à démontrer que le national-socialisme est un jacobinisme
121
s : la littérature de la Révolution française. Je
m’
appliquai à démontrer que le national-socialisme est un jacobinisme al
122
ournie par la psychologie courante de l’enfance.
J’
interdis à mon fils, âgé de trois, ans, de s’approcher du feu. Il s’en
123
psychologie courante de l’enfance. J’interdis à
mon
fils, âgé de trois, ans, de s’approcher du feu. Il s’en approche, nat
124
procher du feu. Il s’en approche, naturellement.
Je
lui dis : « Tu sais que je te l’ai défendu, tu vas te brûler. — Non,
125
roche, naturellement. Je lui dis : « Tu sais que
je
te l’ai défendu, tu vas te brûler. — Non, dit-il, ça ne brûle pas. —
126
vas te brûler. — Non, dit-il, ça ne brûle pas. —
Mon
petit, tu vas te brûler ! — Vilain papa, tu es très méchant ! » C’est
127
ler ! — Vilain papa, tu es très méchant ! » C’est
mon
dialogue avec certains « antifascistes » dès que j’essaie de les aver
128
dialogue avec certains « antifascistes » dès que
j’
essaie de les avertir de ce qui se passe en Allemagne. Je leur expose
129
e de les avertir de ce qui se passe en Allemagne.
Je
leur expose des faits « bons » ou « mauvais ». Je dis : il faut conna
130
Je leur expose des faits « bons » ou « mauvais ».
Je
dis : il faut connaître ces faits si l’on veut agir sur eux sans se l
131
veut agir sur eux sans se laisser contaminer. Ils
me
répondent : vous êtes hitlérien ! Or, pourquoi mon fils prétend-il, c
132
me répondent : vous êtes hitlérien ! Or, pourquoi
mon
fils prétend-il, contre toute évidence, que le feu ne brûle pas ? C’e
133
e pas ? C’est parce qu’il n’ose ni ne peut dire :
j’
ai envie de toucher le feu bien que je sache qu’il brûle. Cette contra
134
peut dire : j’ai envie de toucher le feu bien que
je
sache qu’il brûle. Cette contradiction insurmontable se résout pratiq
135
fatal que se développe au plus haut point ce que
j’
appellerai le chantage à la tendance. Chantage qui consiste à dire : s
136
er. Toutes les fois que ce chantage se manifeste,
je
suis certain que son auteur est la proie d’une passion inavouable —
137
able — à ses propres yeux — pour la réalité qu’il
m’
interdit d’examiner. Je prétends donc que les antifascistes « aveugles
138
ux — pour la réalité qu’il m’interdit d’examiner.
Je
prétends donc que les antifascistes « aveugles » sont des totalitaire
139
trait fondamental de la mentalité totalitaire que
je
retrouve dans les écrits et les propos de certains de nos « antifasci
140
ssité de discuter et de déclarer ses critères. Et
je
précise : non de discuter pour éluder la prise de parti, mais au cont
141
vain « objectif » qui leur rappelle les faits. Il
me
faut souligner, d’ailleurs, que le parallèle gauche-droite n’est pas
142
uche. (À de nombreuses exceptions près, bien sûr.
J’
en citerais d’assez éclatantes des deux côtés.) ⁂ Si l’on veut conserv
143
sens à l’expression « faire le jeu d’Hitler », il
me
paraît indispensable de définir le jeu d’Hitler. Car sinon l’expressi
144
on, vous rendez impossible le régime totalitaire.
Je
revendique pour ma part le droit de discuter, et j’en fais même un de
145
revendique pour ma part le droit de discuter, et
j’
en fais même un devoir civique. Si vous me le contestez, je vous juger
146
ter, et j’en fais même un devoir civique. Si vous
me
le contestez, je vous jugerai là-dessus. Sur cette déclaration, sur c
147
même un devoir civique. Si vous me le contestez,
je
vous jugerai là-dessus. Sur cette déclaration, sur ce fait. Je dirai
148
ai là-dessus. Sur cette déclaration, sur ce fait.
Je
dirai que vous êtes profasciste, non pas d’intention mais de fait. Et
149
profasciste, non pas d’intention mais de fait. Et
je
le dirai encore si vous me contestez le droit de discuter le fascisme
150
ntion mais de fait. Et je le dirai encore si vous
me
contestez le droit de discuter le fascisme lui-même. Car je prétends
151
ez le droit de discuter le fascisme lui-même. Car
je
prétends que ma meilleure arme contre lui est justement ma faculté de
152
iscuter le fascisme lui-même. Car je prétends que
ma
meilleure arme contre lui est justement ma faculté de distinguer ses
153
ds que ma meilleure arme contre lui est justement
ma
faculté de distinguer ses forces et ses faiblesses « objectivement »4
154
ces et ses faiblesses « objectivement »4. Si vous
me
retirez cette arme, vous me transformez en un fasciste honteux, qui s
155
ctivement »4. Si vous me retirez cette arme, vous
me
transformez en un fasciste honteux, qui sera certainement battu par l
156
ra certainement battu par le fasciste glorieux. ⁂
Je
conçois très bien qu’un communiste n’admette point que je décrive le
157
is très bien qu’un communiste n’admette point que
je
décrive le régime nazi tel qu’il est. Car s’il l’admettait, il serait
158
à Hitler, et des actes qu’il loue chez Staline. (
Je
néglige ici les prétextes.) L’un massacre des hommes parce qu’ils ont
159
nt le citoyen de ses libertés, etc. Le communiste
me
refuse le droit d’être objectif parce que, en l’étant, je démasque sa
160
e le droit d’être objectif parce que, en l’étant,
je
démasque sa vraie passion, sa passion inavouable, qui est identique à
161
e à celle de son « adversaire ». Alors il dit que
je
suis très méchant… ⁂ Vous êtes hitlérien ! — Non, c’est vous !… Comme
162
toujours liée à l’attirance. En discutant Hitler,
je
le profane. C’est beaucoup plus dangereux pour son mythe que les voci