1
de violence, les solutions de violence, et qu’ils
s’
efforçaient d’y substituer une méthode de collaboration et de compréhe
2
e dont les intérêts et les desseins divergeaient)
s’
imposent et cherchent à atteindre au moyen d’une discipline commune. M
3
antagonismes, c’est leur « faire violence » ; et
s’
imposer une discipline en vue d’atteindre un but commun, c’est encore
4
ique donc une certaine violence. Autrement, il ne
s’
agirait que d’un assemblage purement quantitatif d’éléments semblables
5
t une culture, aujourd’hui fortement compromises,
s’
accordaient à leur attribuer. Aussi ont-ils pris peu à peu des contenu
6
selon le système de référence qui est en train de
se
constituer dans divers groupes. Les mots que nous étudions ici ne son
7
i frappe du poing sur la table. Ainsi violence ne
se
confond pas seulement avec brutalité, mais avec bêtise. Qu’il y ait l
8
nt. Mais encore faut-il expliquer comment il a pu
se
produire. J’en vois la principale raison dans ce qu’on est convenu d’
9
ment de la bourgeoisie au pouvoir. Conception qui
se
fonde d’ailleurs dans une tendance permanente de l’homme ; le besoin
10
e l’homme ; le besoin de sécurité. Mais ce besoin
s’
est exagérément développé, et comme fixé, par suite des conditions par
11
re universitaire.) Il faut à tout prix que « tout
s’
arrange » (c’est-à-dire que rien ne change vraiment) ; il faut « sauve
12
ses). D’où cette espèce d’optimisme désarmant qui
se
manifeste dans des expressions telles que : « Cela ne peut pas être v
13
de est d’accord pour condamner la brutalité —, on
se
met à abuser du mot dans le sens le plus péjoratif. J’en donnerai un
14
t celles de Nietzsche et de Georges Sorel : elles
s’
accordent au plus mal avec le style de la pensée marxiste. La vraie
15
hoses. Et ceci dans n’importe quel domaine, qu’il
s’
agisse d’élever des blocs de pierre à la hauteur d’un cintre, de labou
16
ants. La violence étant le fait de l’esprit, elle
se
confond avec la liberté. C’est elle seule qui délivre l’homme de la c
17
homme de la chaîne des routines et des lois qu’il
se
forge, c’est elle seule qui l’empêche de se laisser emprisonner dans
18
qu’il se forge, c’est elle seule qui l’empêche de
se
laisser emprisonner dans ses propres institutions, lorsque celles-ci
19
rdonner. Violence et construction sont si loin de
s’
opposer que j’y verrais plutôt deux synonymes. Reprenons l’exemple du
20
dans une « organisation » nouvelle, et tout cela
s’
opère en vertu d’une décision de l’esprit2. Enfin, la vraie violence n
21
rd un processus matériel grossier et brusque, qui
se
produit comme au hasard, sans discernement, sans « signification » pr
22
e, passionnelle ou vitale des réalités auxquelles
s’
applique le règlement. La sensibilité féminine réagit d’ordinaire avec
23
cipe de la contrainte par corps, — même lorsqu’il
s’
agit des choses de l’esprit. Elle ne déteste rien tant que la vraie vi
24
ble qu’elle ne l’était à l’ordre bourgeois. Aussi
se
donne-t-elle pour première tâche de tuer dans la jeunesse toute vellé
25
nombre, l’instinct d’obéissance aveugle. Mais il
se
produit là un phénomène curieux : alors que la bourgeoisie disqualifi
26
nes, un « rendement social » immédiat, et l’on ne
s’
aperçoit pas que ce faisant, l’on détruit les racines de l’esprit créa
27
é Confondre la violence et la brutalité, c’est
se
placer dans une position spirituelle inférieure, pour autant que la d
28
nsive est en principe inférieure à l’agressivité.
Se
méfier de la violence, avoir peur des risques féconds qu’elle institu
29
peur des risques féconds qu’elle institue, c’est
se
priver des meilleures armes dont nous disposions contre la brutalité.
30
capitalisme qui voudrait prolonger son statut en
s’
appuyant sur des moyens brutaux. Pour le fond, la doctrine de Marx a é
31
rgeoisie qui attend un dictateur comme la femelle
s’
offre au viol redouté. a. Rougemont Denis de, « Violence et brutalit
32
té. » Au vrai, le mot curiosité est vide de sens,
s’
il ne recouvre pas cette crainte ou cette entreprise projetée, ou enco
33
nt… ⁂ Essayer de savoir à quoi ils pensent, c’est
se
mettre en mesure d’agir sur eux. (Pour eux, contre eux, ou avec eux.)
34
, c’est l’opération nécessaire à laquelle doivent
se
livrer tous ceux qui sont soucieux, en politique ou en économie, d’ad
35
nde. Mais ce peut être aussi un moyen efficace de
se
libérer des schémas démodés et des caricatures obsédantes sur lesquel
36
des arguments qui portent, qui atteignent ; et de
se
refaire un langage qui soit réellement entendu. Tout cela est assez é
37
un même son éveille les mêmes échos. La politique
se
fonde sur cette croyance, et la presse arrive parfois à lui donner un
38
t ne l’est presque jamais dans le détail. Plus on
s’
approche d’un groupement défini et concret, plus on constate l’absence
39
e soit de « ce qu’ils disent », il faut donc bien
se
résoudre à de grossières approximations. Le danger serait alors d’ign
40
ations. Le danger serait alors d’ignorer qu’il ne
s’
agit que d’approximations, voire dans certains cas, de calembours. (Ex
41
orale. C’est que l’homme-moyen n’a pas coutume de
se
formuler clairement ce qu’il vit. Presque toutes vos questions, pour
42
l’Ouest, je rencontre une vieille paysanne. Elle
se
plaint : c’est la jambe qui ne va plus ! D’où cela vient-il ? — C’est
43
es, donc, mais moi je n’en mange pas. Tantôt, ils
s’
en vont à leur ouvrage, moi je reste ici. Ils rentrent vers 6 heures,
44
upe aux pommes de terre ! Oh ! dit le plus vieux,
s’
il y a une soupe aux pommes de terre, je vais en manger une grande ass
45
ça arrange, ça délasse, et avec ça on peut aller
se
coucher ! Ils mangent et on va se coucher. C’est le lendemain matin q
46
a on peut aller se coucher ! Ils mangent et on va
se
coucher. C’est le lendemain matin que j’ai vu qu’ils avaient pris la
47
de notre rubrique : pour agir, ou simplement pour
se
préparer à une action non encore déterminée, l’esprit a besoin de con
48
savoir naviguer dans le « courant » c’est-à-dire
se
maintenir au niveau des phrases d’échange quotidien, des propos qu’on
49
sent qu’à l’instar du journal. Il faut essayer de
se
maintenir à mi-distance entre les bizarreries individuelles et les li
50
out le monde réclame la liberté, des libertés, et
s’
en réclame à droite et à gauche, à Moscou aussi bien qu’à Berlin. Mais
51
que vous pourrez deviner comment il pense ce mot,
s’
il le souffre, s’il l’aime de tout son être ou s’il ne fait qu’y rêvas
52
deviner comment il pense ce mot, s’il le souffre,
s’
il l’aime de tout son être ou s’il ne fait qu’y rêvasser machinalement
53
s’il le souffre, s’il l’aime de tout son être ou
s’
il ne fait qu’y rêvasser machinalement. b. Rougemont Denis de, « C
54
Cahiers, Paris, 1 novembre 1937, p. 18-19. c. Il
s’
agit du Journal d’un intellectuel en chômage , publié par Denis de Ro
55
ntes et rappels d’œuvres importantes). Ces titres
se
répartissent, approximativement, comme suit ; un quart a trait aux qu
56
o-Germains ; Peuple et race (revue). Comme il ne
s’
agit là que du catalogue d’une seule maison, on ne saurait tirer de ce
57
lemands. Il existe d’autres maisons d’édition qui
se
spécialisent dans la littérature pure, et chez lesquelles on ne trouv
58
ne trouvera, sur cent titres, que quatre ou cinq
se
rapportant à la race. Par contre, la liste que je viens de recopier n
59
énorme effort de propagande aboutit réellement ;
s’
il satisfait à une demande réelle du public ; s’il traduit la pensée
60
s’il satisfait à une demande réelle du public ;
s’
il traduit la pensée réelle du lecteur allemand moyen. Il faut se rapp
61
pensée réelle du lecteur allemand moyen. Il faut
se
rappeler que dans un état totalitaire, la question « à quoi pensent ?
62
litaire, la question « à quoi pensent ?… » tend à
se
réduire à la question : « à quoi leur dit-on de penser ? » C’est-à-di
63
s et Rosenberg). Il peut donc être intéressant de
se
reporter maintenant à un organe qui s’efforce de traduire fidèlement
64
ressant de se reporter maintenant à un organe qui
s’
efforce de traduire fidèlement les désirs officiels du Parti : la revu
65
vue Deutsches Volkstum par exemple. Ce périodique
s’
occupe d’art et de littérature, de politique, et même de religion. Dan
66
Du danger de
s’
unir (15 avril 1938)e Le ministère Blum a vécu l’espace d’une paren
67
n deux coups de poing, la France, un mois durant,
s’
est énervée à discourir sur sa désunion. J’entends bien que tout le mo
68
et d’autre, on est très fermement décidé à ne pas
s’
unir. Cette double hypocrisie est sans doute un hommage que l’esprit p
69
a faire. ⁂ Il est vrai qu’on n’en est encore qu’à
s’
en servir comme d’un prétexte pour légitimer des coups bas. Discours à
70
nt les auteurs. L’habitude de la non-intervention
se
prend décidément très vite. Quant à la droite, on renonce à résumer s
71
ne veut l’union qu’on dit vouloir, et alors tout
s’
explique aisément. ⁂ Or, ce qui est le plus à redouter, ce n’est pas t
72
s oreilles, le peuple de France, un beau jour, ne
se
décide à jouer sérieusement, — à jouer le jeu de l’union sacrée. Ce q
73
l but commun à tous les partis existants. On peut
se
payer l’élégance de le taire. Toutes les unions sacrées se font ainsi
74
l’élégance de le taire. Toutes les unions sacrées
se
font ainsi. Pour éviter de mourir, cessons de vivre et armons-nous. A
75
t plus rien à supprimer chez nous ! Les primitifs
s’
accordent à tenir pour sacrée l’absence totale de raison chez un être
76
us : on perdra ses meilleures forces. L’union qui
se
fait par la force n’est pas l’union qui fait la force. Ou alors, cess
77
che en rangs. Un peuple qui accepte une dictature
se
décerne un certificat d’incapacité politique. Ne croyons pas surtout
78
, n’ayant pu résoudre, ont essayé de supprimer en
se
donnant à un Führer. Ce que le monde attend de la France, c’est une a
79
vant même qu’on l’attaque, sous prétexte de mieux
se
défendre. Avec vingt ans de retard, Hitler vient de gagner la guerre
80
int sans raisons que je termine sur une question.
S’
opposer à l’union sacrée, ce n’est pas faire l’éloge du désordre prése
81
s excès conduisent à rêver d’un fascisme. Mais il
s’
agit de savoir si la France, réellement, saura retrouver l’usage concr
82
r l’usage concret et positif des libertés qu’elle
s’
est conquises. Il s’agit de savoir si le désordre va devenir la seule
83
positif des libertés qu’elle s’est conquises. Il
s’
agit de savoir si le désordre va devenir la seule expression de nos li
84
a paix ? e. Rougemont Denis de, « Du danger de
s’
unir », Les Nouveaux Cahiers, Paris, 15 avril 1938, p. 21-22.
85
déguisé, répètent-ils. Drôle de « rempart ». Ils
se
plaignent de ce que toutes les réformes soient en faveur des ouvriers
86
es interroge sur leurs projets de résistance, ils
se
dérobent. Je parviens à leur faire avouer que le bolchévisme brun est
87
que le rouge. Il n’y a pas eu de massacres. Tout
se
passe d’une manière progressive et ordonnée : bientôt ils n’auront pl
88
e d’une carence du sens civique, loi générale qui
se
vérifie dans tout pays totalitaire. D’autre part, le régime nouveau a
89
magnes ; il ne peut donc rien expliquer de ce qui
s’
y passe de tout nouveau. Un régime totalitaire n’exprime point tant l’
90
ns. Méthodes jacobines, à mon sens3. Car ce qu’il
s’
agit d’inculquer à cette inerte bourgeoisie, ce n’est pas le sens du g
91
parvient à éviter de nouveaux conflits armés, il
se
peut que l’hitlérisme apparaisse aux yeux des historiens futurs, comm
92
ses ouvriers, mais ceux-ci n’ont pas le droit de
se
mettre en grève. La paix sociale a été obtenue par la fixation des de
93
r compagnon un ouvrier de mon usine. On apprend à
se
connaître en partageant la même chambre. Nous suivions des cours de p
94
udiants. Il est déjà doktor phil., et il voudrait
se
perfectionner en français, en attendant une situation. Il craint d’ai
95
nts et enfants. — Déjeuner chez un avocat. Madame
se
plaint : « Il n’y a plus de vie de famille possible, avec ce système.
96
e de trouver des places pour ses subordonnées, de
s’
occuper des secours à donner aux plus pauvres, de les visiter quand el
97
sommes que des civils pour nos enfants. Eux, ils
se
sentent des militaires. » Plainte vingt fois entendue. Les enfants so
98
endue. Les enfants sont ravis, naturellement. Ils
se
sentent libres. Car la liberté, pour un adolescent, c’est tout ce qui
99
dans le terrain. Contraindre, ce serait peu. Mais
s’
emparer de la liberté même des jeunes, voilà le totalitarisme. Un co
100
e, il me l’affirme solennellement. Mais lui aussi
se
sent trop vieux pour continuer la lutte, il a 50 ans. Se bagarrer enc
101
trop vieux pour continuer la lutte, il a 50 ans.
Se
bagarrer encore ? Ils ne sont pas comme ça, les ouvriers allemands. «
102
as tout de suite la religion… » Tout d’un coup il
se
lève de son tabouret et avec un grand geste, le doigt pointé en l’air
103
les principaux chefs du régime) eh bien moi ! (il
se
frappe la poitrine) moi je me ferai tuer pour lui ! » Et il répète :
104
mment conforme aux préjugés français-moyen, comme
s’
ils ne sentaient rien de ce qui se vivait autour d’eux, comme s’ils ne
105
is-moyen, comme s’ils ne sentaient rien de ce qui
se
vivait autour d’eux, comme s’ils ne sentaient pas ce je ne sais quoi
106
ient rien de ce qui se vivait autour d’eux, comme
s’
ils ne sentaient pas ce je ne sais quoi dans l’atmosphère qui faisait
107
e clé », écrivais-je à ce moment. C’est alors que
se
produisit le coup d’audace du 7 mars, l’occupation de la Rhénanie par
108
es cent mètres le long des avenues. Et le tambour
se
mit à battre — deux coups lents, trois coups rapprochés — on l’entend
109
. Seulement allez-y tout de suite, car les portes
s’
ouvrent à 5 heures. — Mais il n’est annoncé que pour 9 heures. — Venez
110
re les bancs. Je verrai très bien la tribune, qui
se
dresse au centre de l’ovale, comme une tour carrée, tendue de rouge e
111
ar des projecteurs convergents. Des masses brunes
s’
étagent jusqu’à la troisième galerie, les visages indistincts. Immense
112
arement interrompu par une fanfare. On attend, on
se
serre de plus en plus. Des formations du front de travail viennent oc
113
un million d’auditeurs immédiats. Quelques femmes
s’
évanouissent, on les emporte, et cela fait un peu de place pour respir
114
de place pour respirer. Sept heures. Personne ne
s’
impatiente, ni ne parle. Huit heures. Les dignitaires du Reich apparai
115
ée, des trompettes au-dehors. Toutes les lumières
s’
éteignent dans la salle, tandis que des flèches lumineuses s’allument
116
dans la salle, tandis que des flèches lumineuses
s’
allument sur la voûte, pointant vers une porte à la hauteur des premiè
117
tique. Quarante mille hommes, quarante mille bras
se
sont levés d’un coup. L’homme avance très lentement, saluant d’un ges
118
ue les cris rauques de mes voisins.) Pas à pas il
s’
avance, il accueille l’hommage, le long de la passerelle qui mène à la
119
lent sur les faces, dans l’ombre. Et soudain tout
s’
apaise. Il a étendu le bras énergiquement — les yeux au ciel — et le H
120
prit dans nos rangs. » J’ai compris. Cela ne peut
se
comprendre que par une sorte particulière de frisson et de battement
121
ulte qu’ils célèbrent ! Et c’est une liturgie qui
se
déroule, la grande cérémonie sacrale d’une religion dont je ne suis p
122
’est très dangereux. Reste à savoir pourquoi cela
s’
est réalisé. Car on ne nous parle jamais que du comment. Et les « expl
123
mment. Et les « explications » qu’on nous fournit
se
réduisent en définitive à une reconstruction plus ou moins cohérente
124
c’est-à-dire à une description. Et dès lors qu’il
s’
agit de phénomènes aussi complexes, on n’a pas de mal à faire « coller
125
uer » à l’aide des mêmes schémas que le contraire
se
soit produit en fait… Dernière défense du capital, récitent sans se l
126
fait… Dernière défense du capital, récitent sans
se
lasser les marxistes. Hystérie collective, disent les rationalistes.
127
nsonges pour les fidèles du culte allemand. Il ne
s’
agit ici que de religion. Ce n’est pas pour défendre le capitalisme qu
128
ue l’argent ou le défaut d’argent ; où les partis
se
multiplient et s’entredéchirent au hasard d’un jeu politique de surfa
129
défaut d’argent ; où les partis se multiplient et
s’
entredéchirent au hasard d’un jeu politique de surface ; où les élites
130
ient le seul représentant du bien commun, mais ne
se
manifeste plus que par les feuilles d’impôt, l’armée et la police ; o
131
oute commune mesure a disparu, — il est fatal que
se
répande dans les masses et que s’installe au cœur de chaque individu
132
l est fatal que se répande dans les masses et que
s’
installe au cœur de chaque individu une angoisse, — d’où naît un appel
133
s livres, entreprend de réfuter les critiques qui
s’
y trouvent formulées à l’endroit du régime hitlérien. Il explique tout
134
re, volonté angoissée de croire à la première qui
se
présente — fût-elle aussi invraisemblable que « l’immortalité » d’un
135
emment ce propos : « Tout n’est pas mal de ce qui
se
fait là-bas. Il y a bien des choses à y prendre. » Certes, Hitler a r
136
otalitaire ne signifiait pas, justement, que tout
se
tient dans ce régime, et que rien ne peut en être détaché sous peine
137
s résistances ont cédé. L’internationale ouvrière
s’
est effondrée sans faire usage de ses armes. Le capital est en bonne v
138
re qu’à la religion de la nation et de la Race ne
s’
oppose plus que la foi proprement dite : contre-épreuve du diagnostic
139
IV. — Perspectives À Berlin, les milieux qui
se
disent bien informés prophétisent la chute du régime pour le mois sui
140
st l’état de guerre. Tout ce que l’on fait là-bas
se
fait au nom de l’union sacrée, morale de guerre ; et toutes les mesur
141
de penser que l’aventure puisse bien finir. Tout
se
ramène donc, pour nous, à un problème de force. Mais non pas de force
142
emagne, ne peut sortir qu’un État totalitaire. Il
s’
agit donc d’empêcher cette guerre, de se montrer assez forts pour l’em
143
taire. Il s’agit donc d’empêcher cette guerre, de
se
montrer assez forts pour l’empêcher, et de condamner ainsi le régime
144
autodestruction de ses énergies belliqueuses. Or,
se
montrer fort, ce n’est pas s’armer jusqu’aux dents. Réagir au péril t
145
s belliqueuses. Or, se montrer fort, ce n’est pas
s’
armer jusqu’aux dents. Réagir au péril totalitaire par des plans de «
146
introduire chez nous le Cheval de Troie. Car pour
s’
armer autant que l’adversaire, il faudrait imposer au pays une discipl
147
rte mystique qui doit fatalement triompher. Et en
s’
armant autant que l’État totalitaire, l’État démocratique perdrait ses
148
appel religieux qui naît de cette angoisse — même
s’
il est encore inconscient. Toute la question est de savoir si nous sau
149
nt la menace hitlérienne, un écrivain de nos amis
se
sentit pressé de parler, non point pour appeler les démocrates aux ar
150
ait de faire connaître la nature de l’attaque qui
se
préparait, et donc la force autant que la faiblesse de l’adversaire.
151
st pas précisément ce qu’on nomme impartial, mais
s’
il est incapable d’estimer objectivement les forces en présence, il fe
152
vement les forces en présence, il ferait mieux de
s’
occuper de politique. » Il montrait donc, « objectivement », ce qu’il
153
la question sous sa forme la plus simple. Comment
se
peut-il, en général, qu’un homme refuse de voir ce qui est ? Et en pa
154
de voir ce qui est ? Et en particulier : comment
se
peut-il que, délibérément, un publiciste qui entend juger l’Allemagne
155
nce. J’interdis à mon fils, âgé de trois, ans, de
s’
approcher du feu. Il s’en approche, naturellement. Je lui dis : « Tu
156
ils, âgé de trois, ans, de s’approcher du feu. Il
s’
en approche, naturellement. Je lui dis : « Tu sais que je te l’ai dé
157
istes » dès que j’essaie de les avertir de ce qui
se
passe en Allemagne. Je leur expose des faits « bons » ou « mauvais ».
158
onnaître ces faits si l’on veut agir sur eux sans
se
laisser contaminer. Ils me répondent : vous êtes hitlérien ! Or, pour
159
he qu’il brûle. Cette contradiction insurmontable
se
résout pratiquement par un mensonge (le feu ne brûle pas), et par un
160
croyance et leurs vrais désirs, il est fatal que
se
développe au plus haut point ce que j’appellerai le chantage à la ten
161
e à la favoriser. Toutes les fois que ce chantage
se
manifeste, je suis certain que son auteur est la proie d’une passion
162
ifascistes « aveugles » sont des totalitaires qui
s’
ignorent. ⁂ Quelle est, en effet, la caractéristique de toute mentalit
163
reuves du contraire. Et finalement, tous ceux qui
se
« distinguent » par quelque trait marqué, de n’importe quelle nature,
164
’ores et déjà, de l’état d’esprit fasciste qu’ils
s’
imaginent combattre. Pourquoi refusent-ils de s’informer objectivement
165
s s’imaginent combattre. Pourquoi refusent-ils de
s’
informer objectivement sur le fascisme ? Parce qu’ils pressentent que
166
ette prise de parti avec un maximum d’efficience.
S’
ils étaient amenés à discuter, par suite à donner les raisons de leur
167
suite à donner les raisons de leur jugement, ils
s’
apercevraient qu’en réalité, ils sont tout près de l’adversaire, et qu
168
taient de voir l’Allemagne telle qu’elle est, ils
s’
apercevraient que le socialisme y est mieux réalisé qu’en France : dès
169
é qu’en France : dès lors, les premiers verraient
s’
effondrer la meilleure raison de leur refus de l’hitlérisme, tandis qu
170
de l’hitlérisme, tandis que les seconds verraient
s’
effondrer la seule raison qu’ils avaient d’admirer Hitler, « rempart c
171
as rigoureux dans ce cas. L’écrivain « objectif »
se
voit traité d’hitlérien par certains critiques de gauche, mais non pa
172
’une façon maladroite, etc. Quel est le jeu qu’il
s’
agit de ne pas faire ? Voici : Hitler est le symbole et l’instrument p
173
ipal de la mentalité totalitaire. Cette mentalité
se
définit par le refus de reconnaître les faits gênants (donc de discut
174
que je décrive le régime nazi tel qu’il est. Car
s’
il l’admettait, il serait contraint de voir l’identité des actes qu’il