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parler du message non moins inouï de la Bible, de
cette
Bible qui se pose comme une nouvelle énigme en face des contradiction
2
nc peut être pasteur et prêcher ? » Tourmenté par
cette
question à laquelle il ne peut ni ne veut se soustraire, Karl Barth s
3
doute, pour notre esprit critique. Il résulte de
cette
étude un gros livre que trois éditeurs refusent mais qui paraît final
4
dans le monde entier. Quel est donc le contenu de
cette
œuvre, où est le secret de son incomparable virulence ? Les essais qu
5
u premier plan de la pensée théologique. C’est de
cette
situation profondément paradoxale, assumée dans sa tragique ironie, q
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n’avons pas dit la parole de Dieu, dans laquelle
cette
idée devient une réalité, une vérité. » À la formule philosophique ho
7
la foi seule lui donne la promesse du salut, que
cette
foi n’est pas le couronnement de sa « vie religieuse », mais le don g
8
te, garantie de bonheur terrestre ou céleste. Car
cette
rencontre est mortelle à l’homme. Et c’est par là même qu’elle lui ap
9
damnés à mort.) L’homme religieux qui se refuse à
cette
mort, se refuse aussi à la vie. Il meurt de ne pas mourir, selon la p
10
Barth compare à plusieurs reprises la théologie à
cette
étrange main de Jean Baptiste dans la Crucifixion de Grünewald, cette
11
e Jean Baptiste dans la Crucifixion de Grünewald,
cette
main énorme qui désigne le Christ en croix. La théologie n’est pas la
12
’était pas facile) ; de son réalisme agressif, de
cette
obstination à rechercher le sens réel des mots d’ordre que l’on va ré
13
ns réel des mots d’ordre que l’on va répétant, de
cette
puissance de sérieux, de prise au sérieux des situations humaines tel
14
ont, qui seule permet un humour souvent rude ; de
cette
puissance critique enfin, au sens le plus créateur du terme, et qui m
15
ple ? Rousseau, Madame de Staël, Constant, Vinet…
Cette
énumération, pourtant inévitable, se révèle, pour mon entreprise, cat
16
Rod, qui entrerait difficilement dans le cadre de
cette
étude. Le mince filet d’humour suisse romand rentre sous terre, pour
17
la musique de Schubert, dans tout ce qui sourd de
cette
Weltschmerz qui n’a pas de nom dans notre langue, et c’est pourquoi s
18
ment d’abord qui nous retient chez Pierre Girard,
cette
merveilleuse ingénuité devant le printemps et les femmes, cette aisan
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euse ingénuité devant le printemps et les femmes,
cette
aisance de l’écriture, sans égale parmi nous, cette musique d’un cœur
20
tte aisance de l’écriture, sans égale parmi nous,
cette
musique d’un cœur qui s’abandonne, qui s’accepte. C’est cela qui fait
21
spect brut des choses et des mots. Imaginez, dans
cette
vision du monde, ce que donnerait l’usage d’un style savant et poli,
22
réformateur. N’allons pas commenter à notre tour
cette
glose. Ce qu’il y a d’ailleurs de plus significatif dans le livre, ce
23
ses, mesurées, et convaincantes. Il me semble que
cette
préface caractérise d’une façon remarquable l’évolution accomplie par
24
contrer personnellement le Christ ». Mais comment
cette
rencontre pouvait-elle avoir lieu ? Deux voies s’offraient : celle de
25
se réduisait à une contemplation de sa vie. Dans
cette
difficulté, le jeune théologien interroge Calvin. Que trouve-t-il ? D
26
x celui qui ne s’en scandalise pas. » ⁂ Retrouver
cette
réalité, c’était du même coup pour notre auteur, échapper aux faux pr
27
ngiles, tel que nous le restitue M. Dominicé, que
cette
insistance à mettre en lumière le « scandale de Jésus » à seule fin d
28
vre, en danois, s’appelle La Maladie mortelle, et
cette
maladie, c’est le péché. L’impitoyable maîtrise que Kierkegaard appor
29
mper sur le dessein du livre. Nul romantisme dans
cette
analyse, aucune exaltation de nos démons obscurs. Au fond du désespoi
30
alité du désespoir, qui est la thèse maîtresse de
cette
œuvre, conduirait l’homme au nihilisme absolu : mais ce péril est tou
31
ui abondent dans les premiers chapitres donnent à
cette
partie du livre une apparence abstraite qui contraste singulièrement
32
e familier et ironique de Kierkegaard a créé dans
cette
œuvre une abondance d’illustrations inoubliables. Par ailleurs, cette
33
dance d’illustrations inoubliables. Par ailleurs,
cette
descente aux enfers de notre âme fait songer à Dostoïevski. Dans La R
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éducteur », et qui n’a pas la tête philosophique.
Cette
monographie est à la fois la plus objective et la plus sympathique qu
35
ète avec le prochain. Mais comment s’engager dans
cette
relation ? L’erreur des chrétiens, trop souvent, c’est qu’ils s’effor
36
egbie. Les disciples de Buchmann, — il refuserait
cette
expression — n’ont pas constitué d’organisation. Ils n’ont pas de reg
37
ossible ? Non, car le christianisme se passe dans
cette
vie ou bien n’est pas le christianisme. Et l’on serait en droit de pr
38
es paysages baignés d’une longue lumière boréale.
Cette
femme n’est pas un ange ni une sainte. Elle a péché gravement, elle a
39
désormais l’accompagne en secret tout au long de
cette
chronique. On voit naître et grandir un fils, puis les enfants d’une
40
de Sara commentent et rythment le déroulement de
cette
légende de la vie quotidienne. Vie quotidienne, réalisme, pessimisme.
41
que le sexe et l’argent dans l’existence humaine.
Cette
espèce de naturalisme est le fruit d’un ressentiment que les excès id
42
des êtres, qu’il s’agisse d’un grand évêque ou de
cette
fille de ferme « au mince visage de belette » qui enterre son enfant
43
ité, c’est-à-dire dans l’objet de sa foi. Mais de
cette
force et de cette grandeur il est permis de rechercher les témoignage
44
dans l’objet de sa foi. Mais de cette force et de
cette
grandeur il est permis de rechercher les témoignages dans l’ordre de
45
eligieux, et il nous sera permis de souhaiter que
cette
lacune suscite un Bremond protestant, ne fût-ce que pour corriger les
46
e saveur. Rien de plus excitant pour l’esprit que
cette
lecture, passionnante non seulement à cause du pittoresque violent de
47
l semble bien que la pensée dominante, dans toute
cette
guerre faite à la foi évangélique, ait été celle des Espagnols et des
48
utes les diversités organiques et fécondes. C’est
cette
idéologie importée qui influence de plus en plus la cour, et qui fini
49
de la révocation de l’édit de Nantes. Mais alors
cette
révocation n’apparaît plus que comme un épisode, le plus marquant il
50
nature du danger qu’on courait ? La conclusion de
cette
requête mérite d’ailleurs d’être citée aussi, pour sa seule beauté :
51
’un ni l’autre n’empêchera qu’en ces mêmes os, en
cette
même chair, nous ne voyions notre Rédempteur qui approche, et qui ren
52
e de pareils traits. Grâce à quoi l’on ressort de
cette
lecture plus édifié encore que révolté. Mais ce n’est pas peu dire.
53
rvention de ce génie considérable, la position de
cette
question plutôt gênante qu’est son œuvre en plein cœur de nos ratioci
54
t revivre notre pensée évangélique ? Et voici que
cette
conjonction du poète philosophe et du théologien projette une vive lu
55
la pensée kierkegaardienne. La question que pose
cette
œuvre, c’est celle de la foi, dans l’absolu. Ce n’est pas encore la q
56
j’ai dit – le paradoxe le plus inouï – avez-vous
cette
foi, êtes-vous vraiment chrétiens ? Servez-vous Dieu, ou bien vous se
57
du chrétien véritable. Mais qui peut dire : j’ai
cette
foi-là ? La réflexion philosophique que Kierkegaard enchaîne à l’exem
58
t, sans la trahir, la dialectique « abyssale » de
cette
œuvre. Personne n’a fait plus que Jean Wahl pour faire connaître à l’
59
alier de la foi », sinon celui qui vit pleinement
cette
vie, toutefois « en vertu de l’absurde », c’est-à-dire en vertu de la
60
foi que se posent les questions dernières. Mais
cette
vision de l’homme sans cesse mis en question par l’Autre, n’est-ce po
61
dans une perspective chrétienne, hors de laquelle
cette
œuvre resterait privée de sens, ou seulement chaotique, morbide. Ce
62
vons cherché dans Dostoïevski, c’est la réponse à
cette
question : qu’est-ce qu’un homme ? Et cette réponse, il nous l’a donn
63
nse à cette question : qu’est-ce qu’un homme ? Et
cette
réponse, il nous l’a donnée en nous découvrant que l’homme n’est lui-
64
in de revenir sur le premier jugement, on fait de
cette
image un nouveau cliché polémique : la Réforme se voit assimilée au «
65
a foi selon le poids de leurs représentants ! Or,
cette
espèce est plus nombreuse qu’on ne pense. Que sait-on de Calvin dans
66
la pensée chrétienne. On aurait tort d’assimiler
cette
renaissance à la belle floraison néo-thomiste. Il n’est pas inutile d
67
tout des témoins. On ne saurait trop insister sur
cette
distinction fondamentale pour toute la pensée réformée. Qu’est-ce qu’
68
s l’orientation où elles nous placent, remonter à
cette
origine permanente de l’Église qu’est la révélation évangélique. Le c
69
r exacte valeur à nos variations sur ce thème. Et
cette
clé, c’est la vocation que Jean Calvin reçut de réformer l’Église. T
70
que l’on vient de rééditer12. Le grand mérite de
cette
introduction, c’est qu’elle nous ouvre, en une quinzaine de pages, le
71
aient donné jusqu’ici une image assez étriquée de
cette
Weltanschauung à la fois biblique et classique, au sens le plus vigou
72
du conflit dialectique : L’Église est ordonnée à
cette
condition de batailler continuellement sous la croix, tant qu’elle au
73
confère au langage une aussi poignante vertu que
cette
conscience d’une mission à remplir et d’un dialogue à soutenir avec l
74
aduits par lui-même du latin. D’où la jeunesse de
cette
langue et sa sobriété monumentale. Là encore, la leçon de Calvin sera
75
ique opposition : mysticisme et action créatrice.
Cette
vue des plus courantes omet pourtant le fait chrétien fondamental : l
76
é des textes cités fait pardonner bien volontiers
cette
erreur de classification. En vérité, les mystiques allemands nous app
77
un Luther qu’on n’a jamais lu ; l’introduction de
cette
anthologie contient, à cet égard, de navrantes divagations ; Luther a
78
Monod, les traditions, l’esprit et l’idéologie de
cette
« tribu ». Il semble que l’auteur du Problème du Bien 13 se soit fait
79
supporter même l’esquisse. Mais le sous-titre de
cette
œuvre nous engage à l’aborder très librement : « essai de théodicée e
80
se brise contre le problème du Mal ». Notons que
cette
position du problème, ce double front contre l’athéisme et contre le
81
lusions théologiques que Barth ne saurait renier.
Cette
convergence paradoxale et imprévue n’est-elle pas comme un signe, une
82
son expérience intérieure. Après avoir montré que
cette
expérience diffère de tout processus psychique, il précise : l’expéri
83
paradoxe depuis Kierkegaard — M. Monod déduit de
cette
« hypothèse de travail » une réaffirmation du dogme trinitaire : Dieu
84
ement dans la fosse commune. Le mérite capital de
cette
vision totalitaire du réel, c’est qu’elle replace l’homme dans la per
85
nsable, est-il même permis au chrétien, de fonder
cette
Révélation sur le système d’un autre Emmanuel — Kant en l’espèce ? M.
86
éditeur qui vient d’entreprendre la réparation de
cette
inconcevable lacune, en publiant l’ouvrage central de la réforme luth
87
et de connaître l’une des origines historiques de
cette
opposition fondamentale, de cette discussion séculaire, de cette gran
88
historiques de cette opposition fondamentale, de
cette
discussion séculaire, de cette grande tension spirituelle dans laquel
89
n fondamentale, de cette discussion séculaire, de
cette
grande tension spirituelle dans laquelle l’Europe a puisé son dynamis
90
la réalité de notre volonté. Il nie seulement que
cette
volonté puisse s’appliquer librement aux choses qui concernent le sal
91
ité immuable, acceptée et aimée comme telle. Mais
cette
nécessité s’appelle pour Nietzsche le fatum, la fatalité sans visage
92
e malices d’une Lagerlöf pour renverser d’un coup
cette
apparente fatalité. Kipling meurt, et l’on dit : c’était le dernier c
93
Et, grâce à lui, nous pourrons rire de nouveau de
cette
« défense d’inventer » qui terrorise les romanciers du xxe siècle. S
94
sait ni lire ni écrire. On peut surprendre, dans
cette
scène étonnante, l’un des secrets de l’art de Selma Lagerlöf. L’inven
95
, il faut des âmes fortement tendues. Et pour que
cette
même phrase soit aussitôt mise en pratique par le héros, sans nulle i
96
! Et le spectacle le plus émouvant que nous donne
cette
œuvre admirable, c’est celui du travail de la foi dans la réalité tot
97
rtus subtiles, tout le « métier » de l’écrivain :
cette
façon de ne pas insister, de laisser le lecteur seul avec l’émotion,
98
ister, de laisser le lecteur seul avec l’émotion,
cette
malice cordiale, cette variété et, à la fois, cette économie de moyen
99
cteur seul avec l’émotion, cette malice cordiale,
cette
variété et, à la fois, cette économie de moyens. On y retrouve aussi,
100
tte malice cordiale, cette variété et, à la fois,
cette
économie de moyens. On y retrouve aussi, décrits l’un après l’autre,
101
s je me sentais gêné, mal à l’aise. Ce Tristan et
cette
Iseut qui restent indifférents pendant leur première rencontre, ne s’
102
ication. J’ai beaucoup réfléchi avant d’arriver à
cette
conviction, que je suis prêt à défendre : ce que Tristan et Iseut aim
103
gneurs cathares, fort nombreux, et qui adoptaient
cette
hérésie avec d’autant plus d’enthousiasme qu’ils étaient souvent jal
104
émonstration me paraît convaincante. Mais comment
cette
interprétation du mythe a-t-elle pu échapper jusqu’ici aux spécialist
105
table fondement de la personnalité. Mais pour moi
cette
fidélité doit être observée en vertu de l’absurde. Elle est aussi abs
106
i-même le déclare — sur l’homme et sur son œuvre,
cette
œuvre dont tout le monde parle et que peu de gens ont lue. Pas plus s
107
e proposais d’écrire sur lui. Voici ce qu’a donné
cette
entrevue. Né en 1906 à Neuchâtel, Denis de Rougemont est un écrivain
108
crivain suisse d’expression française… Je déteste
cette
formule ! Elle me fait penser à une sorte d’animal, qui penserait dan
109
rsonnalistes : L’Ordre nouveau et Esprit. C’est à
cette
époque qu’il élabore une doctrine humaniste… Humaniste ? Je n’aime gu
110
communauté où il l’exerce. C’est d’ailleurs dans
cette
notion de l’homme que je place le point d’insertion de Dieu. Je suis
111
nchée par l’Europe, en 1919, Paul Valéry écrivait
cette
phrase célèbre : Nous autres civilisations, nous savons maintenant
112
vables : elles sont dans les journaux. L’écho de
cette
page fut immense et je sais peu de phrases plus fréquemment citées qu
113
es ruines de l’Empire austro-hongrois. Et bientôt
cette
Europe occupée à se déchirer à belles dents va se laisser arracher l’
114
ivilisation ». La Seconde Guerre mondiale, née de
cette
crise interne, va précipiter l’écroulement de l’hégémonie politique d
115
de notre culture et de la civilisation créée par
cette
culture n’a jamais été autre chose qu’une unité paradoxale consistant
116
-mêmes, avant la nôtre. Elles se trompaient, mais
cette
erreur ne saurait plus être commise, à présent que la terre entière e
117
able qu’aucune autre. Mais il faut voir enfin que
cette
civilisation n’a pu devenir universelle qu’en vertu de quelque chose
118
s de Dieu, vous êtes tous un en Jésus-Christ. »),
cette
conception devait seule permettre à ceux qu’elle formerait intimement
119
es civilisations étaient mortelles. » J’ajouterai
cette
simple remarque : si tant de civilisations qu’on croyait endormies so
120
a collection dirigée par Jean-Pierre Dorlan. Dans
cette
Lettre , Denis de Rougemont montre tout ce qui rapproche et tout ce
121
j’ai pris conscience que j’étais un littéraire. À
cette
époque je n’écrivais que des poèmes, persuadé que toute autre forme d
122
vez-vous que votre livre a transformé ma vie ! »…
Cette
idée d’avoir transformé tant de vies m’a beaucoup impressionné. J’ai
123
ation continuelle que j’ai contre les frontières.
Cette
frontière avait été à peu près supprimée par des traités qui repoussa
124
ranche, nous sommes entre deux cordons douaniers.
Cette
situation particulièrement scandaleuse n’a pas peu fait pour me conva
125
e nous tenons dans l’univers. Je fais quelquefois
cette
comparaison un peu élémentaire, mais qui dit bien ce qu’elle veut dir
126
dérale. Denis de Rougemont s’est fait l’apôtre de
cette
croisade ; il n’est donc pas étonnant qu’on en réentende l’écho dans
127
aire des frontières naturelles, chères à l’école.
Cette
notion prend son origine sous Louis XIV, dans les guerres contre l’Es
128
e vienne pas remarquer que l’on trouve à l’est de
cette
chaîne les mêmes Catalans sur les deux versants, et les mêmes Basques
129
is tous les jours autour de Genève, en traversant
cette
frontière qui ne rime à rien, ne sert à rien, ne protège contre rien,
130
inégalée de notre culture européenne, il est dans
cette
interaction perpétuelle des grands courants continentaux, qui établis