1 1933, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Parole de Dieu et parole humaine, par Karl Barth (30 décembre 1933)
1 parler du message non moins inouï de la Bible, de cette Bible qui se pose comme une nouvelle énigme en face des contradiction
2 nc peut être pasteur et prêcher ? » Tourmenté par cette question à laquelle il ne peut ni ne veut se soustraire, Karl Barth s
3 doute, pour notre esprit critique. Il résulte de cette étude un gros livre que trois éditeurs refusent mais qui paraît final
4 dans le monde entier. Quel est donc le contenu de cette œuvre, où est le secret de son incomparable virulence ? Les essais qu
5 u premier plan de la pensée théologique. C’est de cette situation profondément paradoxale, assumée dans sa tragique ironie, q
6 n’avons pas dit la parole de Dieu, dans laquelle cette idée devient une réalité, une vérité. » À la formule philosophique ho
7 la foi seule lui donne la promesse du salut, que cette foi n’est pas le couronnement de sa « vie religieuse », mais le don g
8 te, garantie de bonheur terrestre ou céleste. Car cette rencontre est mortelle à l’homme. Et c’est par là même qu’elle lui ap
9 damnés à mort.) L’homme religieux qui se refuse à cette mort, se refuse aussi à la vie. Il meurt de ne pas mourir, selon la p
10 Barth compare à plusieurs reprises la théologie à cette étrange main de Jean Baptiste dans la Crucifixion de Grünewald, cette
11 e Jean Baptiste dans la Crucifixion de Grünewald, cette main énorme qui désigne le Christ en croix. La théologie n’est pas la
12 ’était pas facile) ; de son réalisme agressif, de cette obstination à rechercher le sens réel des mots d’ordre que l’on va ré
13 ns réel des mots d’ordre que l’on va répétant, de cette puissance de sérieux, de prise au sérieux des situations humaines tel
14 ont, qui seule permet un humour souvent rude ; de cette puissance critique enfin, au sens le plus créateur du terme, et qui m
2 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). D’un humour romand (24 février 1934)
15 ple ? Rousseau, Madame de Staël, Constant, Vinet… Cette énumération, pourtant inévitable, se révèle, pour mon entreprise, cat
16 Rod, qui entrerait difficilement dans le cadre de cette étude. Le mince filet d’humour suisse romand rentre sous terre, pour
17 la musique de Schubert, dans tout ce qui sourd de cette Weltschmerz qui n’a pas de nom dans notre langue, et c’est pourquoi s
18 ment d’abord qui nous retient chez Pierre Girard, cette merveilleuse ingénuité devant le printemps et les femmes, cette aisan
19 euse ingénuité devant le printemps et les femmes, cette aisance de l’écriture, sans égale parmi nous, cette musique d’un cœur
20 tte aisance de l’écriture, sans égale parmi nous, cette musique d’un cœur qui s’abandonne, qui s’accepte. C’est cela qui fait
21 spect brut des choses et des mots. Imaginez, dans cette vision du monde, ce que donnerait l’usage d’un style savant et poli,
3 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). L’Humanité de Jésus d’après Calvin, par Max Dominicé (24 mars 1934)
22 réformateur. N’allons pas commenter à notre tour cette glose. Ce qu’il y a d’ailleurs de plus significatif dans le livre, ce
23 ses, mesurées, et convaincantes. Il me semble que cette préface caractérise d’une façon remarquable l’évolution accomplie par
24 contrer personnellement le Christ ». Mais comment cette rencontre pouvait-elle avoir lieu ? Deux voies s’offraient : celle de
25 se réduisait à une contemplation de sa vie. Dans cette difficulté, le jeune théologien interroge Calvin. Que trouve-t-il ? D
26 x celui qui ne s’en scandalise pas. » ⁂ Retrouver cette réalité, c’était du même coup pour notre auteur, échapper aux faux pr
27 ngiles, tel que nous le restitue M. Dominicé, que cette insistance à mettre en lumière le « scandale de Jésus » à seule fin d
4 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Quelques œuvres et une biographie de Kierkegaard (26 mai 1934)
28 vre, en danois, s’appelle La Maladie mortelle, et cette maladie, c’est le péché. L’impitoyable maîtrise que Kierkegaard appor
29 mper sur le dessein du livre. Nul romantisme dans cette analyse, aucune exaltation de nos démons obscurs. Au fond du désespoi
30 alité du désespoir, qui est la thèse maîtresse de cette œuvre, conduirait l’homme au nihilisme absolu : mais ce péril est tou
31 ui abondent dans les premiers chapitres donnent à cette partie du livre une apparence abstraite qui contraste singulièrement
32 e familier et ironique de Kierkegaard a créé dans cette œuvre une abondance d’illustrations inoubliables. Par ailleurs, cette
33 dance d’illustrations inoubliables. Par ailleurs, cette descente aux enfers de notre âme fait songer à Dostoïevski. Dans La R
34 éducteur », et qui n’a pas la tête philosophique. Cette monographie est à la fois la plus objective et la plus sympathique qu
5 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le mouvement des groupes — Kagawa (4 août 1934)
35 ète avec le prochain. Mais comment s’engager dans cette relation ? L’erreur des chrétiens, trop souvent, c’est qu’ils s’effor
36 egbie. Les disciples de Buchmann, — il refuserait cette expression — n’ont pas constitué d’organisation. Ils n’ont pas de reg
6 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Au sujet d’un roman : Sara Alelia (3 novembre 1934)
37 ossible ? Non, car le christianisme se passe dans cette vie ou bien n’est pas le christianisme. Et l’on serait en droit de pr
38 es paysages baignés d’une longue lumière boréale. Cette femme n’est pas un ange ni une sainte. Elle a péché gravement, elle a
39 désormais l’accompagne en secret tout au long de cette chronique. On voit naître et grandir un fils, puis les enfants d’une
40 de Sara commentent et rythment le déroulement de cette légende de la vie quotidienne. Vie quotidienne, réalisme, pessimisme.
41 que le sexe et l’argent dans l’existence humaine. Cette espèce de naturalisme est le fruit d’un ressentiment que les excès id
42 des êtres, qu’il s’agisse d’un grand évêque ou de cette fille de ferme « au mince visage de belette » qui enterre son enfant
7 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Une histoire de la Réforme en France (15 décembre 1934)
43 ité, c’est-à-dire dans l’objet de sa foi. Mais de cette force et de cette grandeur il est permis de rechercher les témoignage
44 dans l’objet de sa foi. Mais de cette force et de cette grandeur il est permis de rechercher les témoignages dans l’ordre de
45 eligieux, et il nous sera permis de souhaiter que cette lacune suscite un Bremond protestant, ne fût-ce que pour corriger les
46 e saveur. Rien de plus excitant pour l’esprit que cette lecture, passionnante non seulement à cause du pittoresque violent de
47 l semble bien que la pensée dominante, dans toute cette guerre faite à la foi évangélique, ait été celle des Espagnols et des
48 utes les diversités organiques et fécondes. C’est cette idéologie importée qui influence de plus en plus la cour, et qui fini
49 de la révocation de l’édit de Nantes. Mais alors cette révocation n’apparaît plus que comme un épisode, le plus marquant il
50 nature du danger qu’on courait ? La conclusion de cette requête mérite d’ailleurs d’être citée aussi, pour sa seule beauté :
51 ’un ni l’autre n’empêchera qu’en ces mêmes os, en cette même chair, nous ne voyions notre Rédempteur qui approche, et qui ren
52 e de pareils traits. Grâce à quoi l’on ressort de cette lecture plus édifié encore que révolté. Mais ce n’est pas peu dire.
8 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Kierkegaard, Dostoïevski, Barth (23 février 1935)
53 rvention de ce génie considérable, la position de cette question plutôt gênante qu’est son œuvre en plein cœur de nos ratioci
54 t revivre notre pensée évangélique ? Et voici que cette conjonction du poète philosophe et du théologien projette une vive lu
55 la pensée kierkegaardienne. La question que pose cette œuvre, c’est celle de la foi, dans l’absolu. Ce n’est pas encore la q
56 j’ai dit – le paradoxe le plus inouï – avez-vous cette foi, êtes-vous vraiment chrétiens ? Servez-vous Dieu, ou bien vous se
57 du chrétien véritable. Mais qui peut dire : j’ai cette foi-là ? La réflexion philosophique que Kierkegaard enchaîne à l’exem
58 t, sans la trahir, la dialectique « abyssale » de cette œuvre. Personne n’a fait plus que Jean Wahl pour faire connaître à l’
59 alier de la foi », sinon celui qui vit pleinement cette vie, toutefois « en vertu de l’absurde », c’est-à-dire en vertu de la
60 foi que se posent les questions dernières. Mais cette vision de l’homme sans cesse mis en question par l’Autre, n’est-ce po
61 dans une perspective chrétienne, hors de laquelle cette œuvre resterait privée de sens, ou seulement chaotique, morbide. Ce
62 vons cherché dans Dostoïevski, c’est la réponse à cette question : qu’est-ce qu’un homme ? Et cette réponse, il nous l’a donn
63 nse à cette question : qu’est-ce qu’un homme ? Et cette réponse, il nous l’a donnée en nous découvrant que l’homme n’est lui-
9 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Trois traités de Jean Calvin (20 juillet 1935)
64 in de revenir sur le premier jugement, on fait de cette image un nouveau cliché polémique : la Réforme se voit assimilée au «
65 a foi selon le poids de leurs représentants ! Or, cette espèce est plus nombreuse qu’on ne pense. Que sait-on de Calvin dans
66 la pensée chrétienne. On aurait tort d’assimiler cette renaissance à la belle floraison néo-thomiste. Il n’est pas inutile d
67 tout des témoins. On ne saurait trop insister sur cette distinction fondamentale pour toute la pensée réformée. Qu’est-ce qu’
68 s l’orientation où elles nous placent, remonter à cette origine permanente de l’Église qu’est la révélation évangélique. Le c
69 r exacte valeur à nos variations sur ce thème. Et cette clé, c’est la vocation que Jean Calvin reçut de réformer l’Église. T
70 que l’on vient de rééditer12. Le grand mérite de cette introduction, c’est qu’elle nous ouvre, en une quinzaine de pages, le
71 aient donné jusqu’ici une image assez étriquée de cette Weltanschauung à la fois biblique et classique, au sens le plus vigou
72 du conflit dialectique : L’Église est ordonnée à cette condition de batailler continuellement sous la croix, tant qu’elle au
73 confère au langage une aussi poignante vertu que cette conscience d’une mission à remplir et d’un dialogue à soutenir avec l
74 aduits par lui-même du latin. D’où la jeunesse de cette langue et sa sobriété monumentale. Là encore, la leçon de Calvin sera
10 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (2 novembre 1935)
75 ique opposition : mysticisme et action créatrice. Cette vue des plus courantes omet pourtant le fait chrétien fondamental : l
76 é des textes cités fait pardonner bien volontiers cette erreur de classification. En vérité, les mystiques allemands nous app
77 un Luther qu’on n’a jamais lu ; l’introduction de cette anthologie contient, à cet égard, de navrantes divagations ; Luther a
11 1936, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le Problème du bien (12 septembre 1936)
78 Monod, les traditions, l’esprit et l’idéologie de cette « tribu ». Il semble que l’auteur du Problème du Bien 13 se soit fait
79 supporter même l’esquisse. Mais le sous-titre de cette œuvre nous engage à l’aborder très librement : « essai de théodicée e
80 se brise contre le problème du Mal ». Notons que cette position du problème, ce double front contre l’athéisme et contre le
81 lusions théologiques que Barth ne saurait renier. Cette convergence paradoxale et imprévue n’est-elle pas comme un signe, une
82 son expérience intérieure. Après avoir montré que cette expérience diffère de tout processus psychique, il précise : l’expéri
83 paradoxe depuis Kierkegaard — M. Monod déduit de cette « hypothèse de travail » une réaffirmation du dogme trinitaire : Dieu
84 ement dans la fosse commune. Le mérite capital de cette vision totalitaire du réel, c’est qu’elle replace l’homme dans la per
85 nsable, est-il même permis au chrétien, de fonder cette Révélation sur le système d’un autre Emmanuel — Kant en l’espèce ? M.
12 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Luther contre Érasme (19 juin 1937)
86 éditeur qui vient d’entreprendre la réparation de cette inconcevable lacune, en publiant l’ouvrage central de la réforme luth
87 et de connaître l’une des origines historiques de cette opposition fondamentale, de cette discussion séculaire, de cette gran
88 historiques de cette opposition fondamentale, de cette discussion séculaire, de cette grande tension spirituelle dans laquel
89 n fondamentale, de cette discussion séculaire, de cette grande tension spirituelle dans laquelle l’Europe a puisé son dynamis
90 la réalité de notre volonté. Il nie seulement que cette volonté puisse s’appliquer librement aux choses qui concernent le sal
91 ité immuable, acceptée et aimée comme telle. Mais cette nécessité s’appelle pour Nietzsche le fatum, la fatalité sans visage
13 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Selma Lagerlöf, conteur de légende (3 juillet 1937)
92 e malices d’une Lagerlöf pour renverser d’un coup cette apparente fatalité. Kipling meurt, et l’on dit : c’était le dernier c
93 Et, grâce à lui, nous pourrons rire de nouveau de cette « défense d’inventer » qui terrorise les romanciers du xxe siècle. S
94 sait ni lire ni écrire. On peut surprendre, dans cette scène étonnante, l’un des secrets de l’art de Selma Lagerlöf. L’inven
95 , il faut des âmes fortement tendues. Et pour que cette même phrase soit aussitôt mise en pratique par le héros, sans nulle i
96 ! Et le spectacle le plus émouvant que nous donne cette œuvre admirable, c’est celui du travail de la foi dans la réalité tot
97 rtus subtiles, tout le « métier » de l’écrivain : cette façon de ne pas insister, de laisser le lecteur seul avec l’émotion,
98 ister, de laisser le lecteur seul avec l’émotion, cette malice cordiale, cette variété et, à la fois, cette économie de moyen
99 cteur seul avec l’émotion, cette malice cordiale, cette variété et, à la fois, cette économie de moyens. On y retrouve aussi,
100 tte malice cordiale, cette variété et, à la fois, cette économie de moyens. On y retrouve aussi, décrits l’un après l’autre,
14 1939, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas, nous dit Denis de Rougemont (12 février 1939)
101 s je me sentais gêné, mal à l’aise. Ce Tristan et cette Iseut qui restent indifférents pendant leur première rencontre, ne s’
102 ication. J’ai beaucoup réfléchi avant d’arriver à cette conviction, que je suis prêt à défendre : ce que Tristan et Iseut aim
103 gneurs cathares, fort nombreux, et qui adoptaient cette hé­résie avec d’autant plus d’enthousiasme qu’ils étaient souvent jal
104 émonstration me paraît convaincante. Mais comment cette interprétation du mythe a-t-elle pu échapper jusqu’ici aux spécialist
105 table fondement de la personnalité. Mais pour moi cette fidélité doit être observée en vertu de l’absurde. Elle est aussi abs
15 1963, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Mais qui est donc Denis de Rougemont (7 novembre 1963)
106 i-même le déclare — sur l’homme et sur son œuvre, cette œuvre dont tout le monde parle et que peu de gens ont lue. Pas plus s
107 e proposais d’écrire sur lui. Voici ce qu’a donné cette entrevue. Né en 1906 à Neuchâtel, Denis de Rougemont est un écrivain
108 crivain suisse d’expression française… Je déteste cette formule ! Elle me fait penser à une sorte d’animal, qui penserait dan
109 rsonnalistes : L’Ordre nouveau et Esprit. C’est à cette époque qu’il élabore une doctrine humaniste… Humaniste ? Je n’aime gu
110 communauté où il l’exerce. C’est d’ailleurs dans cette notion de l’homme que je place le point d’insertion de Dieu. Je suis
16 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les prophètes de la décadence (24 septembre 1970)
111 nchée par l’Europe, en 1919, Paul Valéry écrivait cette phrase célèbre : Nous autres civilisations, nous savons maintenant
112 vables : elles sont dans les journaux. L’écho de cette page fut immense et je sais peu de phrases plus fréquemment citées qu
113 es ruines de l’Empire austro-hongrois. Et bientôt cette Europe occupée à se déchirer à belles dents va se laisser arracher l’
114 ivilisation ». La Seconde Guerre mondiale, née de cette crise interne, va précipiter l’écroulement de l’hégémonie politique d
115 de notre culture et de la civilisation créée par cette culture n’a jamais été autre chose qu’une unité paradoxale consistant
116 -mêmes, avant la nôtre. Elles se trompaient, mais cette erreur ne saurait plus être commise, à présent que la terre entière e
117 able qu’aucune autre. Mais il faut voir enfin que cette civilisation n’a pu devenir universelle qu’en vertu de quelque chose
118 s de Dieu, vous êtes tous un en Jésus-Christ. »), cette conception devait seule permettre à ceux qu’elle formerait intimement
119 es civilisations étaient mortelles. » J’ajouterai cette simple remarque : si tant de civilisations qu’on croyait endormies so
120 a collection dirigée par Jean-Pierre Dorlan. Dans cette Lettre , Denis de Rougemont montre tout ce qui rapproche et tout ce
17 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Denis de Rougemont : l’amour et l’Europe en expert (24 décembre 1970)
121 j’ai pris conscience que j’étais un littéraire. À cette époque je n’écrivais que des poèmes, persuadé que toute autre forme d
122 vez-vous que votre livre a transformé ma vie ! »… Cette idée d’avoir transformé tant de vies m’a beaucoup impressionné. J’ai
123 ation continuelle que j’ai contre les frontières. Cette frontière avait été à peu près supprimée par des traités qui repoussa
124 ranche, nous sommes entre deux cordons douaniers. Cette situation particulièrement scandaleuse n’a pas peu fait pour me conva
125 e nous tenons dans l’univers. Je fais quelquefois cette comparaison un peu élémentaire, mais qui dit bien ce qu’elle veut dir
126 dérale. Denis de Rougemont s’est fait l’apôtre de cette croisade ; il n’est donc pas étonnant qu’on en réentende l’écho dans
18 1972, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). De l’unité de culture à l’union politique (17-23 avril 1972)
127 aire des frontières naturelles, chères à l’école. Cette notion prend son origine sous Louis XIV, dans les guerres contre l’Es
128 e vienne pas remarquer que l’on trouve à l’est de cette chaîne les mêmes Catalans sur les deux versants, et les mêmes Basques
129 is tous les jours autour de Genève, en traversant cette frontière qui ne rime à rien, ne sert à rien, ne protège contre rien,
130 inégalée de notre culture européenne, il est dans cette interaction perpétuelle des grands courants continentaux, qui établis