1 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Une histoire de la Réforme en France (15 décembre 1934)
1 de rechercher les témoignages dans l’ordre de la civilisation , et il est légitime d’en restaurer la mémoire, pourvu que l’on n’y ch
2 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les prophètes de la décadence (24 septembre 1970)
2 (24 septembre 1970)z aa Le xxe siècle a vu la civilisation — qui ne saurait être que la nôtre, quand on en parle au singulier —
3 éry écrivait cette phrase célèbre : Nous autres civilisations , nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Et il ajoutait :
4 sez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les
5 ées que celle qui annonce en somme que toutes les civilisations étant mortelles, la nôtre aussi pourrait périr, va donc probablement
6 opéen. Dès 1971, Volney, méditant sur la mort des civilisations , citait à peu près les mêmes noms pour illustrer le même argument que
7 de déclin fatal. Hegel pensait d’ailleurs que la civilisation européenne marquait l’aboutissement suprême de l’Histoire. Mais si l’
8 toire. Mais si l’on appliquait sa dialectique aux civilisations , on en venait à penser que chacune d’elles devait fatalement décliner
9 quement, par l’examen comparatif des vingt et une civilisations qui auraient existé jusqu’ici, les lois complexes, mais constantes, d
10 ent ans les motifs de craindre le pire pour notre civilisation . Or voici que leurs prédictions semblent confirmées par les faits. Au
11 jeunesse, son rôle de porteur du « flambeau de la civilisation  ». La Seconde Guerre mondiale, née de cette crise interne, va précipi
12 r d’une éclipse ou d’une mort prévisible de notre civilisation  ? Avant de répondre, formulons deux remarques dictées par une élément
13 ujours et nécessairement liée à la vitalité d’une civilisation . L’une peut exister sans l’autre. L’une peut être perdue sans que l’a
14 même coup. Tchingis-Khan eut l’hégémonie sans la civilisation , tandis que l’Europe du Moyen Âge eut une civilisation sans hégémonie
15 isation, tandis que l’Europe du Moyen Âge eut une civilisation sans hégémonie. Secundo, il n’est pas du tout certain que les précéd
16 léry et Toynbee, se fondaient sur le précédent de civilisations antiques aujourd’hui « disparues », et particulièrement sur l’exemple
17 ui est censée avoir entraîné la disparition de la civilisation gréco-romaine dans la partie occidentale de l’Empire. L’exemple est-i
18 pire. L’exemple est-il valable pour l’Europe ? La civilisation européenne est-elle une civilisation comme les autres ? Son destin pe
19 ’Europe ? La civilisation européenne est-elle une civilisation comme les autres ? Son destin peut-il être prédit par extrapolation d
20 rtir d’un certain moment, d’un certain seuil… Les civilisations antiques de l’Égypte des Pharaons, de Sumer, de l’Inde védantique ou
21 e sur un principe formateur unique, le Sacré. Les civilisations totalitaires d’aujourd’hui, URSS ou Chine de Mao, tiennent leur unité
22 toires ou incompatibles qu’elle en a héritées, la civilisation européenne s’est trouvée fondée sur une culture de dialogue et de con
23 ue nous vivons. L’unité de notre culture et de la civilisation créée par cette culture n’a jamais été autre chose qu’une unité parad
24 à-dire d’agir pour l’Europe. Première raison : La civilisation européenne est la seule qui soit effectivement devenue universelle.
25 dent dans toute l’Histoire ? Nous avons vu que la civilisation européenne, née de la confluence des sources les plus diverses, se di
26 u’aucune autre. Mais il faut voir enfin que cette civilisation n’a pu devenir universelle qu’en vertu de quelque chose de très fonda
27 vraiment et complètement humains. Ces très hautes civilisations devaient donc nécessairement demeurer régionales et décliner dans les
28 chi le « seuil mondial », comment imaginer que la civilisation diffusée par l’Europe à tous les peuples puisse s’éclipser ou dispara
29 e humain dans son désastre ? Deuxième raison : La civilisation européenne a créé les conditions techniques de sa conservation et de
30 nacés par les eaux d’un barrage. La mortalité des civilisations nous apparaît donc très variable. Certes, plusieurs ont disparu sans
31 encore celles des Mayas et des Aztèques. Mais les civilisations anciennes de l’Égypte et du Proche-Orient, prolongées par la grecque
32 propos de la fameuse phrase de Valéry : « Si les civilisations mouraient tout à fait, Valéry ne pourrait pas le dire, car il n’en sa
33 mme suit le passage que j’ai cité : « Nous autres civilisations , nous avons depuis peu la certitude que nous ne mourrons jamais entiè
34 cendres sont fécondes. Le temps est passé où les civilisations étaient mortelles. » J’ajouterai cette simple remarque : si tant de c
35  » J’ajouterai cette simple remarque : si tant de civilisations qu’on croyait endormies sont tirées de l’oubli au xxe siècle, si tan
36 e voit pas de candidats sérieux à la relève d’une civilisation devenue mondiale. Nous connaissons les circonstances de la chute de c
37 , affectant la région entière où avait fleuri une civilisation déterminée. Et les autres n’en savaient rien. Mais ce fut plus souven
38 rien. Mais ce fut plus souvent l’agression d’une civilisation rivale, plus primitive et plus brutale, Doriens détrônant la Crète, G
39 des Aztèques. Il s’agissait dans tous ces cas de civilisations locales, entourées de « barbares » mal connus. Les candidats à la rel
40 ion ou simplement la reprise des charges de notre civilisation , avec quelques chances de succès ? Les États-Unis ? dira-t-on. Mais i
41 qu’apporte-t-elle de nouveau ? Est-elle une autre civilisation  ? Lénine disait de sa Révolution : « C’est le marxisme plus l’électri
42 qui s’est chargée d’aider la Chine à liquider la civilisation des mandarins, c’est l’URSS qui a introduit dans l’Empire emmuré ce n
43 elle ne consiste nullement dans l’avènement d’une civilisation originale, ou de quelque néo-tribalisme, mais au contraire dans l’ado