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de rechercher les témoignages dans l’ordre de la
civilisation
, et il est légitime d’en restaurer la mémoire, pourvu que l’on n’y ch
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(24 septembre 1970)z aa Le xxe siècle a vu la
civilisation
— qui ne saurait être que la nôtre, quand on en parle au singulier —
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éry écrivait cette phrase célèbre : Nous autres
civilisations
, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Et il ajoutait :
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sez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une
civilisation
a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les
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ées que celle qui annonce en somme que toutes les
civilisations
étant mortelles, la nôtre aussi pourrait périr, va donc probablement
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opéen. Dès 1971, Volney, méditant sur la mort des
civilisations
, citait à peu près les mêmes noms pour illustrer le même argument que
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de déclin fatal. Hegel pensait d’ailleurs que la
civilisation
européenne marquait l’aboutissement suprême de l’Histoire. Mais si l’
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toire. Mais si l’on appliquait sa dialectique aux
civilisations
, on en venait à penser que chacune d’elles devait fatalement décliner
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quement, par l’examen comparatif des vingt et une
civilisations
qui auraient existé jusqu’ici, les lois complexes, mais constantes, d
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ent ans les motifs de craindre le pire pour notre
civilisation
. Or voici que leurs prédictions semblent confirmées par les faits. Au
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jeunesse, son rôle de porteur du « flambeau de la
civilisation
». La Seconde Guerre mondiale, née de cette crise interne, va précipi
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r d’une éclipse ou d’une mort prévisible de notre
civilisation
? Avant de répondre, formulons deux remarques dictées par une élément
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ujours et nécessairement liée à la vitalité d’une
civilisation
. L’une peut exister sans l’autre. L’une peut être perdue sans que l’a
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même coup. Tchingis-Khan eut l’hégémonie sans la
civilisation
, tandis que l’Europe du Moyen Âge eut une civilisation sans hégémonie
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isation, tandis que l’Europe du Moyen Âge eut une
civilisation
sans hégémonie. Secundo, il n’est pas du tout certain que les précéd
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léry et Toynbee, se fondaient sur le précédent de
civilisations
antiques aujourd’hui « disparues », et particulièrement sur l’exemple
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ui est censée avoir entraîné la disparition de la
civilisation
gréco-romaine dans la partie occidentale de l’Empire. L’exemple est-i
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pire. L’exemple est-il valable pour l’Europe ? La
civilisation
européenne est-elle une civilisation comme les autres ? Son destin pe
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’Europe ? La civilisation européenne est-elle une
civilisation
comme les autres ? Son destin peut-il être prédit par extrapolation d
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rtir d’un certain moment, d’un certain seuil… Les
civilisations
antiques de l’Égypte des Pharaons, de Sumer, de l’Inde védantique ou
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e sur un principe formateur unique, le Sacré. Les
civilisations
totalitaires d’aujourd’hui, URSS ou Chine de Mao, tiennent leur unité
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toires ou incompatibles qu’elle en a héritées, la
civilisation
européenne s’est trouvée fondée sur une culture de dialogue et de con
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ue nous vivons. L’unité de notre culture et de la
civilisation
créée par cette culture n’a jamais été autre chose qu’une unité parad
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à-dire d’agir pour l’Europe. Première raison : La
civilisation
européenne est la seule qui soit effectivement devenue universelle.
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dent dans toute l’Histoire ? Nous avons vu que la
civilisation
européenne, née de la confluence des sources les plus diverses, se di
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u’aucune autre. Mais il faut voir enfin que cette
civilisation
n’a pu devenir universelle qu’en vertu de quelque chose de très fonda
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vraiment et complètement humains. Ces très hautes
civilisations
devaient donc nécessairement demeurer régionales et décliner dans les
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chi le « seuil mondial », comment imaginer que la
civilisation
diffusée par l’Europe à tous les peuples puisse s’éclipser ou dispara
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e humain dans son désastre ? Deuxième raison : La
civilisation
européenne a créé les conditions techniques de sa conservation et de
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nacés par les eaux d’un barrage. La mortalité des
civilisations
nous apparaît donc très variable. Certes, plusieurs ont disparu sans
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encore celles des Mayas et des Aztèques. Mais les
civilisations
anciennes de l’Égypte et du Proche-Orient, prolongées par la grecque
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propos de la fameuse phrase de Valéry : « Si les
civilisations
mouraient tout à fait, Valéry ne pourrait pas le dire, car il n’en sa
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mme suit le passage que j’ai cité : « Nous autres
civilisations
, nous avons depuis peu la certitude que nous ne mourrons jamais entiè
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cendres sont fécondes. Le temps est passé où les
civilisations
étaient mortelles. » J’ajouterai cette simple remarque : si tant de c
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» J’ajouterai cette simple remarque : si tant de
civilisations
qu’on croyait endormies sont tirées de l’oubli au xxe siècle, si tan
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e voit pas de candidats sérieux à la relève d’une
civilisation
devenue mondiale. Nous connaissons les circonstances de la chute de c
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, affectant la région entière où avait fleuri une
civilisation
déterminée. Et les autres n’en savaient rien. Mais ce fut plus souven
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rien. Mais ce fut plus souvent l’agression d’une
civilisation
rivale, plus primitive et plus brutale, Doriens détrônant la Crète, G
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des Aztèques. Il s’agissait dans tous ces cas de
civilisations
locales, entourées de « barbares » mal connus. Les candidats à la rel
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ion ou simplement la reprise des charges de notre
civilisation
, avec quelques chances de succès ? Les États-Unis ? dira-t-on. Mais i
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qu’apporte-t-elle de nouveau ? Est-elle une autre
civilisation
? Lénine disait de sa Révolution : « C’est le marxisme plus l’électri
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qui s’est chargée d’aider la Chine à liquider la
civilisation
des mandarins, c’est l’URSS qui a introduit dans l’Empire emmuré ce n
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elle ne consiste nullement dans l’avènement d’une
civilisation
originale, ou de quelque néo-tribalisme, mais au contraire dans l’ado