1 1933, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Parole de Dieu et parole humaine, par Karl Barth (30 décembre 1933)
1 uestions que se posait, vers la fin de la guerre, dans le presbytère d’un village de la Suisse allemande, un jeune pasteur,
2 es menaces de violences sociales. Que devenaient, dans tout cela, les belles synthèses de la théologie libérale ? L’arrière-
3 e quotidienne d’un obscur pasteur de campagne, et dans lequel, soudain, toute l’Allemagne intellectuelle découvre l’expressi
4 fier de révolutionnaire sur la pensée protestante dans le monde entier. Quel est donc le contenu de cette œuvre, où est le s
5 onneraient une idée sinon de la pensée barthienne dans son plein développement, du moins de ses thèmes initiaux, de sa « pro
6 ou moins sceptiques, plus ou moins édifiantes ? «  Dans l’expérience biblique, rien n’est moins important que le mode de l’ex
7 cette situation profondément paradoxale, assumée dans sa tragique ironie, que le théologien doit avoir conscience, s’il veu
8 répétant, nous n’avons pas dit la parole de Dieu, dans laquelle cette idée devient une réalité, une vérité. » À la formule p
9 de. L’homme ne reçoit son existence véritable que dans la parole que Dieu lui adresse et qui le meut. On a coutume de nommer
10 a théologie à cette étrange main de Jean Baptiste dans la Crucifixion de Grünewald, cette main énorme qui désigne le Christ
11 aryenne et trahissait sa foi, Barth s’est dressé dans une protestation retentissante, que personne n’a osé faire taire. Son
12 : il est le seul espoir que nous puissions garder dans la restauration spirituelle d’une Allemagne profondément paganisée. I
13 e paradoxe joue à plein — écrivait-on à ce propos dans un récent article1 — la théologie dialectique de Barth à laquelle on
14 s que l’optimisme naturiste, plongeant l’humanité dans un devenir sans issue, aboutit au désespoir. » 1. Albert Béguin, « 
2 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). D’un humour romand (24 février 1934)
15 lhouette élégante du Dr Festus, toujours si digne dans l’adversité, bien qu’il lui arrive parfois de pousser « un immense cr
16 le n’est pas même « spirituelle » ; c’est plutôt, dans l’espièglerie la plus folle, un humour apitoyé. Si Toepffer s’attendr
17 ombe sur Édouard Rod, qui entrerait difficilement dans le cadre de cette étude. Le mince filet d’humour suisse romand rentre
18 de Pierre Girard sont de doux ahuris, qui partent dans la vie avec une conscience pure et des gants beurre-frais. Ils ne tar
19 haplinesques, involontaires, touchants, entraînés dans une dérive mélancolique dont la source pourrait bien être chez les co
20 s conteurs romantiques allemands, aussi peut-être dans la musique de Schubert, dans tout ce qui sourd de cette Weltschmerz q
21 nds, aussi peut-être dans la musique de Schubert, dans tout ce qui sourd de cette Weltschmerz qui n’a pas de nom dans notre
22 qui sourd de cette Weltschmerz qui n’a pas de nom dans notre langue, et c’est pourquoi sans doute elle ne s’y manifeste que
23 de l’humour de Pierre Girard. Lisez, ou relisez, dans la Rose de Thuringe, le récit du mariage de Virginie présidé par son
24 uisse, au mépris de tous les racismes.) On avait, dans ce groupe, une espèce de mystique des objets, du détail authentique,
25 e l’aspect brut des choses et des mots. Imaginez, dans cette vision du monde, ce que donnerait l’usage d’un style savant et
26 imat, une invite à naître — une légèreté nouvelle dans l’atmosphère de ce pays de pédagogues. J’ai oublié, exprès, de dire q
3 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). L’Humanité de Jésus d’après Calvin, par Max Dominicé (24 mars 1934)
27 ose. Ce qu’il y a d’ailleurs de plus significatif dans le livre, ce sont les motifs qui ont poussé M. Dominicé à l’écrire, e
28 n de protestants, celle qui commence à s’exprimer dans des revues comme Foi et Vie , Le Semeur , Hic et Nunc . Si, par ai
29 cé, qui n’ignore pas ces influences, s’est limité dans son étude au calvinisme le plus strict. Par là même, il se rend plus
30 iles, se réduisait à une contemplation de sa vie. Dans cette difficulté, le jeune théologien interroge Calvin. Que trouve-t-
31 n de nous « enseigner à révérence ». On peut dire dans ce sens que l’exégèse de Calvin est toute didactique : elle veut sans
32 r des doctrines du xvie siècle renouvelle jusque dans le style la verve créatrice de la Réforme. d. Rougemont Denis de,
4 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Quelques œuvres et une biographie de Kierkegaard (26 mai 1934)
33 le d’introduction des grands génies de l’étranger dans la culture de ce pays. La présentation d’un esprit de l’envergure de
34 e, depuis quelques années qu’on nous parle de lui dans les revues philosophiques et littéraires ! Probablement, il s’en fût
35 é. L’impitoyable maîtrise que Kierkegaard apporte dans l’analyse psychologique du désespoir, considéré comme une maladie uni
36 s tromper sur le dessein du livre. Nul romantisme dans cette analyse, aucune exaltation de nos démons obscurs. Au fond du dé
37 es plus aisées. Les termes hégéliens qui abondent dans les premiers chapitres donnent à cette partie du livre une apparence
38 génie familier et ironique de Kierkegaard a créé dans cette œuvre une abondance d’illustrations inoubliables. Par ailleurs,
39 ux enfers de notre âme fait songer à Dostoïevski. Dans La Répétition 4, on trouvera confondus le poète, le philosophe, l’iro
40 ui cherche à le résoudre, d’abord par le plaisir, dans ses formes supérieures, puis par la sagesse morale courante. L’un et
41 e, dont In Vino Veritas constitue l’introduction, dans l’étude biographique et critique de Carl Koch6, qui vient combler la
42 tuera, définitivement je l’espère, la perspective dans laquelle il faut considérer l’ensemble des écrits de Kierkegaard, et
43 urgent pour nous que d’aller voir ce qui se passe dans l’œuvre du danois prophétique, ressuscité par l’angoisse moderne. Koc
5 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le mouvement des groupes — Kagawa (4 août 1934)
44 es mois en Allemagne, en Suisse, à Paris même. Né dans les universités, il paraît destiné à répondre d’abord aux préoccupati
45 banquier, une dactylo, un peintre juif — c’était dans son atelier — et une grande vedette de music-hall dont la présence di
46 ettre en commun des difficultés intimes, d’entrer dans le concret du christianisme. Une dizaine d’entre nous parlèrent, sans
47 rdiaux, un peu trop souriants, comme on en trouve dans les pays anglo-saxons. On lui doit, entre autres, un ouvrage fameux s
48 constitués mais par des hommes concrets, agissant dans le cercle concret de leur vie. La seule question qu’il y ait donc lie
49 poser est celle-ci : comment atteindre les hommes dans le concret de leur existence ? Buchman constate la faillite lamentabl
50 la réalité fondamentale du christianisme primitif dans le contact d’homme à homme, dans la confession mutuelle des péchés et
51 ianisme primitif dans le contact d’homme à homme, dans la confession mutuelle des péchés et le « partage » (sharing) des grâ
52 i peut nous rendre actifs lorsqu’elle nous engage dans une relation concrète avec le prochain. Mais comment s’engager dans c
53 concrète avec le prochain. Mais comment s’engager dans cette relation ? L’erreur des chrétiens, trop souvent, c’est qu’ils s
54 la psychologie modernes semblaient avoir abolies dans le monde. C’est l’irruption de Dostoïevski dans la bourgeoisie bien-p
55 s dans le monde. C’est l’irruption de Dostoïevski dans la bourgeoisie bien-pensante. Le pittoresque, le pathétique de l’aven
56 ésultats visibles et frappants, de retomber ainsi dans la vieille croyance à la sanctification par les œuvres. Karl Barth et
57 upes peuvent répondre que leur œuvre se développe dans une atmosphère de franchise, d’autocritique, de sobriété spirituelle
58 Peut-être la plus sûre leçon des Groupes est-elle dans leur vision concrète de l’homme et de l’action de Dieu sur l’homme. D
59 te de l’homme et de l’action de Dieu sur l’homme. Dans l’incroyable verbalisme de notre temps, dans cet embouteillage de doc
60 mme. Dans l’incroyable verbalisme de notre temps, dans cet embouteillage de doctrines et de programmes où nous sommes pris,
61 l est le plus grand, si la mesure de la grandeur, dans sa vision, n’était pas exclusivement dans la réalité qu’un homme inca
62 andeur, dans sa vision, n’était pas exclusivement dans la réalité qu’un homme incarne. Qui le connaît en France ? Claudel, q
63 istocratiques. Il embrasse la pauvreté, s’enfonce dans les slums de Kobé, décide qu’il n’aura pas d’habitation plus vaste qu
64 re habitant du quartier, et non content d’y vivre dans un dénuement absolu, ouvre sa chambre aux misérables sans-abris. Ses
65 . Il s’échappe et revient le lendemain. Il prêche dans le quartier des prostituées, souvent lapidé. Épuisé par la tuberculos
66 ge atteint 250 000 exemplaires. Son œuvre s’étend dans les slums. Mais à ce moment le machinisme s’introduit au Japon, augme
67 s « Je sers ») dont Rougemont donne une recension dans Foi et Vie en septembre 1931. Kagawa sera également évoqué par Rougem
68 1931. Kagawa sera également évoqué par Rougemont dans un article du Semeur paru en mai 1935.
6 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Au sujet d’un roman : Sara Alelia (3 novembre 1934)
69 es obstacles et qui crée des conflits dramatiques dans les vies les plus dépourvues d’apparences. N’est-ce point-là l’image
70 de foi, et qu’est-ce qu’un protestant sans foi ? Dans toutes leurs œuvres, vous chercheriez en vain un roman véritablement
71 te. Et je ne retrouve le calvinisme véritable que dans l’Adam et Ève de Ramuz, mais Ramuz accepterait-il une étiquette aussi
72 que possible ? Non, car le christianisme se passe dans cette vie ou bien n’est pas le christianisme. Et l’on serait en droit
73 urnaturel. La grâce n’intervient pas ailleurs que dans l’« abîme ». On la pressent d’abord dans l’œuvre d’art à certaine qua
74 eurs que dans l’« abîme ». On la pressent d’abord dans l’œuvre d’art à certaine qualité du pessimisme qui s’en dégage : pess
75 est le charme profond de Selma Lagerlöf qui revit dans ces peintures d’une Laponie lointaine et d’une humanité si proche. Mo
76 lle au temps de son malheur. Puis une grâce vient dans sa vie, et désormais l’accompagne en secret tout au long de cette chr
77 n les malentendus que font naître ces expressions dans nos esprits encore marqués de préjugés naturalistes. On a voulu nous
78 tait ne rien voir d’autre que le sexe et l’argent dans l’existence humaine. Cette espèce de naturalisme est le fruit d’un re
79 sa vérité totale, c’est-à-dire sa poésie. Il y a dans Sara Alelia une poésie par endroits bouleversante, une poésie qui naî
80 Eva Margareta, chaussée de galoches trop grandes, dans le taudis où son vieux père se saoule et sacre, dix autres scènes enf
81 regard « réaliste » de Hildur Dixetius a su voir dans la vie quotidienne des drames singuliers, de bizarres et profondes fo
82 mince visage de belette » qui enterre son enfant dans la neige avec une sorte d’innocence animale. La superstition rôde dan
83 e sorte d’innocence animale. La superstition rôde dans ces campagnes désertiques ; il y a des fous, des femmes possédées ; d
84 qu’on ignore et qui s’ignorent. Partout et jusque dans les choses, un mystère inquiétant se révèle aux yeux de celui qui sai
85 ecture plus courte du même roman a également paru dans le Journal de Genève du 25 mai 1934.
7 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Une histoire de la Réforme en France (15 décembre 1934)
86 grandeur d’une Église et sa force ne résident pas dans son histoire, mais dans sa vérité, c’est-à-dire dans l’objet de sa fo
87 sa force ne résident pas dans son histoire, mais dans sa vérité, c’est-à-dire dans l’objet de sa foi. Mais de cette force e
88 s son histoire, mais dans sa vérité, c’est-à-dire dans l’objet de sa foi. Mais de cette force et de cette grandeur il est pe
89 ndeur il est permis de rechercher les témoignages dans l’ordre de la civilisation, et il est légitime d’en restaurer la mémo
90 sans doute d’envisager l’histoire d’une religion dans la perspective de sa théologie ; le rappel constant du dogme suffirai
91 héologie ; le rappel constant du dogme suffirait, dans le cas de l’Église protestante, à rétablir la valeur relative des fai
92 ns les rapporter à l’évolution parallèle du dogme dans l’Église. De même, John Viénot laisse délibérément de côté tout ce qu
93 oriques de Viénot. La réserve dont il fait preuve dans tous ses jugements, l’atténuation volontaire des condamnations qu’il
94 use des plongées directes qu’elle permet d’opérer dans la vie publique et privée du xviie siècle, mais encore parce que, à
95 e Viénot, la réserve qu’il observe avec constance dans son récit ne peuvent en somme que donner plus de vigueur au langage d
96 t clergé. Il semble bien que la pensée dominante, dans toute cette guerre faite à la foi évangélique, ait été celle des Espa
97 tout ce qui fut entrepris de bon, sous Henri IV, dans le domaine de la politique européenne, fut l’œuvre personnelle des ré
98 idée fort peu française de l’unité à tout prix et dans tous les ordres, au mépris de toutes les diversités organiques et féc
99 un cadre national centralisé, géométrique, conçu dans l’abstraction et imposé par la violence. Pour soutenir un tel dessein
100 es chassés de la ville et jetés comme des ordures dans un coin. C’est bien d’ailleurs. Notre part est en Dieu. Nous sommes c
8 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Kierkegaard, Dostoïevski, Barth (23 février 1935)
101 ⁂ Crainte et Tremblement, qui vient de paraître dans la belle collection philosophique de MM. Lavelle et Le Senne, apparti
102 tion que pose cette œuvre, c’est celle de la foi, dans l’absolu. Ce n’est pas encore la question que Kierkegaard adressera p
103 e. La vocation singulière de cet homme s’épuisera dans le seul acte de l’imposer. Après cet acte, semblable au prince Hamlet
104  il tombera, certain d’avoir accompli sa mission. Dans Crainte et Tremblement, Kierkegaard se débat encore avec lui-même. A-
105 a donné Isaac pour la seconde fois ; on ne voit, dans toute l’histoire, qu’une épreuve. Une épreuve : c’est beaucoup dire,
106 n récompense d’un acte « fou » et revint avec lui dans la vie comme si rien ne s’était passé. Voilà le paradoxe des paradoxe
107 à l’exemple d’Abraham est admirablement analysée dans l’introduction de Jean Wahl qui réussit ce tour de force d’exposer cl
108 r. ⁂ Qu’est-ce que la foi ? demandait Kierkegaard dans Crainte et Tremblement. Qu’est-ce que la vie chrétienne ? demande Kar
109 est-ce que la vie chrétienne ? demande Karl Barth dans Culte raisonnable dont le titre contraste singulièrement avec celui d
110 , toute l’insistance du grand théologien se porte dans ce livre sur un seul point : l’homme chrétien reste un homme comme le
111 est simplement la vie humaine éclairée par la foi dans sa réalité, puis offerte telle quelle « en sacrifice saint et agréabl
112 nale, la vie que chacun doit vivre à sa place, et dans sa situation. Mais en quoi le chrétien se distinguera-t-il donc de l
113 autre, pour la forme du monde à venir ». Il reste dans le monde et soumis à ses lois, sachant pourtant qu’il n’appartient pl
114 Mais il est orienté autrement — converti. Il vit dans les mêmes servitudes, mais il s’attend à Dieu, non à lui-même ni au m
115 Kierkegaard, nous trouvons le même réalisme fondé dans le même paradoxe. La même façon de considérer l’homme à la fois tel q
116 chés et trouvés ». Ainsi parle Édouard Thurneysen dans son essai intitulé : Dostoïevski ou les confins de l’homme. Le grand
117 xe. C’est que, plus nettement encore que Berdiaev dans L’Esprit de Dostoïevski, le professeur de Bâle a su l’envisager dans
118 stoïevski, le professeur de Bâle a su l’envisager dans une perspective chrétienne, hors de laquelle cette œuvre resterait pr
119 nt chaotique, morbide. Ce que nous avons cherché dans Dostoïevski, c’est la réponse à cette question : qu’est-ce qu’un homm
120 oblème qu’ils ne peuvent résoudre jusqu’à ce que, dans leur maladie justement, percevant leur question dernière, ils découvr
9 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Trois traités de Jean Calvin (20 juillet 1935)
121 s nombreuse qu’on ne pense. Que sait-on de Calvin dans notre grand public, sinon qu’il avait les joues creuses, une barbiche
122 matiques ; mais c’est, au-delà de ces formules et dans l’orientation où elles nous placent, remonter à cette origine permane
123 ient loisible de parler de ces hommes sans tomber dans l’extravagance. Calvin homme, Calvin écrivain, nous ne nous priverons
124 est fort bien exposé par M. Albert-Marie Schmidt dans son introduction aux Trois traités que l’on vient de rééditer12. Le g
125 ns le plus vigoureux de ce terme. En la replaçant dans l’atmosphère violente et trouble de la Renaissance, M. Schmidt va lui
126 , tour à tour éloquent à l’antique ou rabelaisien dans la satire, pourrait en somme s’intituler : Réforme contre Renaissance
127 le que produisit ce siècle bouillonnant ont passé dans l’attaque de Calvin : il a su prendre à l’adversaire ses meilleures a
128 initions fort bien venues : Qui veut comprendre, dans son essence, le génie littéraire de Calvin, ne doit jamais omettre qu
129 sicisme de Calvin. D’une vivacité presque baroque dans les Scandales, orné et pompeux dans l’Épître, sobre et grave dans le
130 esque baroque dans les Scandales, orné et pompeux dans l’Épître, sobre et grave dans le Traité de la Cène, ce style garde pa
131 es, orné et pompeux dans l’Épître, sobre et grave dans le Traité de la Cène, ce style garde partout les vertus qui, sans dou
132 amment à des trouvailles, une sobriété vigoureuse dans l’exposé des sic et non, enfin ce ton naturel de grandeur qui s’accom
10 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (2 novembre 1935)
133 ses rêveries et nous nous chargerons de l’homme «  dans ses limites charnelles et temporelles ». C’est aussi ce que dit l’Éva
134 else, on s’étonnera sans doute de le voir figurer dans un choix de « mystiques », alors qu’il est le premier défenseur de l’
135 allemands nous apparaissent surtout intéressants dans la mesure où ils annoncent le lyrisme et la philosophie d’une des plu
136 ote de lecture sur le même livre a également paru dans la Nouvelle Revue française d’octobre 1935.
11 1936, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le Problème du bien (12 septembre 1936)
137 que le nom de Wilfred Monod évoque immédiatement, dans l’esprit de tout protestant, deux grands mouvements de pensée et d’ac
138 grande espérance œcuménique et internationale née dans le « désarroi » de l’après-guerre, et qui trouva lors du fameux congr
139 ntérêt du présent ouvrage ne réside pas seulement dans le récit d’une exploration hasardée en des régions peu connues, mais
140 n hasardée en des régions peu connues, mais aussi dans la constante présentation d’un double cheminement : la recherche du p
141 ieu omnipotent du dogme. En effet, Dieu n’est pas dans la Nature, il n’en est ni le maître ni l’auteur : voilà la thèse capi
142 sant ; il a enseigné que le vrai Dieu s’incarnait dans un crucifié vaincu ». Par une espèce de paradoxe — personne n’a chéri
143 e à l’homme comme le Père que par son incarnation dans le Fils, reconnue grâce au Saint-Esprit. Laissons l’aspect théologiqu
144 là de littérature, bien que l’auteur s’en défende dans sa préface. Cela nous vaut des pages fort curieuses sur la Nature, de
145 ption poignante de réalisme, d’un ensevelissement dans la fosse commune. Le mérite capital de cette vision totalitaire du ré
146 otalitaire du réel, c’est qu’elle replace l’homme dans la perspective cosmique dont un maigre intellectualisme dogmatique no
147 dire que M. Monod revient de loin. Les Soliloques dans la nuit, fragments d’un journal de jeunesse qui remplissent 200 pages
148 ue de l’ouvrage de Wilfred Monod paraît également dans Hic et Nunc de mai 1935, sous le titre : « Soirée chez Nicodème ».
12 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Luther contre Érasme (19 juin 1937)
149 en France ? Qu’il rompu l’unité de l’Église. Mais dans quelles circonstances ? Poussé par quelles raisons ? Et pour quelles
150 on séculaire, de cette grande tension spirituelle dans laquelle l’Europe a puisé son dynamisme créateur : l’opposition du té
151 e, et peu au fait de la problématique chrétienne, dans cet ouvrage, qui est avant tout celui d’un grand théologien ? Une ver
152 . À cet égard, il n’est nullement exagéré de voir dans le Traité du serf arbitre une sorte de résumé — très peu systématique
153 ésire vraiment que le péché. La liberté n’est pas dans l’homme, mais dans l’acte par lequel Dieu le choisit, substituant à u
154 le péché. La liberté n’est pas dans l’homme, mais dans l’acte par lequel Dieu le choisit, substituant à un destin fatal une
155 ble à celui de Luther : la liberté est à ses yeux dans la connaissance virile d’une nécessité immuable, acceptée et aimée co
156 d’Érasme. Le trop prudent humaniste eût-il saisi dans son sérieux dernier la réalité d’un dilemme qui sacrifie l’homme à la
13 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Selma Lagerlöf, conteur de légende (3 juillet 1937)
157 e perd. Et peut-être, avec lui, l’art tout court. Dans la littérature du xxe siècle, il n’y a plus de grands mythes, il y a
158 eur » qu’il était censé détenir. (Déjà M. Weidlé, dans ses Abeilles d’Aristée, constate le « crépuscule des mondes imaginair
159 roit guère à ce pouvoir mortel d’un anneau dérobé dans une tombe (L’Anneau des Löwensköld). L’auteur lui-même sourit entre l
160 tout dès qu’il agit sans charité (thème fréquent dans la littérature nordique). C’est à l’avant-dernière page seulement que
161 êtres, malgré leur scepticisme ou leurs bravades, dans la mesure où les religions obscures dominent ceux qui n’ont pas la fo
162 de ces « situations » que Lagerlöf noue et dénoue dans chaque chapitre avec une prodigalité vraiment géniale. Le jeune paste
163 elle ne s’engage pas sur la route, elle s’arrête dans un pré voisin. Karl-Artur doute, tremble, et marche toujours. Voici v
164 lui, elle tourne à droite. Il poursuit son chemin dans une exaltation croissante, priant et reprenant courage. Soudain une f
165 n juste en face de lui ; une jeune Dalécarlienne, dans son costume de marchande ambulante. « Elle brillait comme une rose sa
166 le ne sait ni lire ni écrire. On peut surprendre, dans cette scène étonnante, l’un des secrets de l’art de Selma Lagerlöf. L
167 œuvre admirable, c’est celui du travail de la foi dans la réalité totale d’un peuple, qu’elle trouble, assemble, juge et sau
168 ui vient de lire les Löwensköld, que de retrouver dans les souvenirs publiés sous le titre de Morbacka les origines biograph
169 le. Ces presbytères campagnards — que de pasteurs dans la famille des romanciers du Nord ! — environnés de paysages de rêve,
170 ts des personnages. Considérez ces trois facteurs dans le roman de la grande époque (xixe siècle) et voyez si leur décadenc
171 suffit pas à expliquer la crise actuelle du genre dans notre société. 15. L’Anneau des Lowensköld, Charlotte Lowensköld,
172 et 1937, p. 8. t. Rougemont en fait la recension dans la NRF de novembre 1937.
14 1939, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas, nous dit Denis de Rougemont (12 février 1939)
173 cipaux collaborateurs de la revue Esprit , écrit dans plusieurs revues des articles qui ne sont jamais indifférents. Il a t
174 icles qui ne sont jamais indifférents. Il a tenu, dans notre journal, la rubrique de la vie protestante. Ayant fait de solid
175 es études à Vienne et en Allemagne, il a enseigné dans une ville universitaire où il rédigea, en 1936, ce Journal d’Allemag
176 ovince : il a séjourné de longs mois en Vendée et dans le Midi. Son Journal d’un intellectuel en chômage témoigne de la cu
177 nent souvent lieu de vie intérieure. Il me reçoit dans la maison de M. Charles Du Bos, à La Celle-Saint-Cloud, maison simple
178 se supporter au bout de trois ans de vie commune dans la forêt et qui, Tristan ayant épousé Iseut aux blanches mains, l’aut
179 passion-catastrophe, qui ne peut se résoudre que dans la mort, et inspirera tout le romantisme. Mais elle inspire d’abord l
180 el de toute la littérature occidentale, n’a surgi dans la littérature orientale que tout dernièrement, à la suite du christi
181 ar le goût de la mort que l’on retrouve à la fois dans le catharisme, dans Tristan et Iseut et chez les lyriques courtois, g
182 t que l’on retrouve à la fois dans le catharisme, dans Tristan et Iseut et chez les lyriques courtois, goût qui n’est autre
183 st très simple. Nous souffrons d’avoir été élevés dans une double contradiction. Romans, poèmes, musique, l’art et la littér
184 Exclue de la vie conjugale, la passion se réfugie dans l’adultère. Maris et femmes, chacun de leur côté, rêvent de l’aventur
185 achseln, où il eut dix enfants. Puis il se retira dans un ermitage, où pendant vingt ans il se mortifia, jeûnant complètemen
186 paix par le covenant de 1481. Puis il se retourna dans son ermitage et y mourut. C’est un beau sujet. N’est-ce pas ? Ce dram
187 e drame, avec musique d’Honegger, sera représenté dans un théâtre en plein air, devant cinq ou six-mille spectateurs. La scè
188 me des slogans. Le chœur jouera un rôle important dans l’action, comme dans la tragédie grecque. C’est un travail tout nouve
189 œur jouera un rôle important dans l’action, comme dans la tragédie grecque. C’est un travail tout nouveau pour moi, et très
15 1963, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Mais qui est donc Denis de Rougemont (7 novembre 1963)
190 tentissante, intitulée L’Amour et l’Occident et dans laquelle il démontrait que l’idée de passion amoureuse trouvait ses o
191 l’idée de passion amoureuse trouvait ses origines dans la poésie cathare. Pour les disciples d’Emmanuel Mounier, il est surt
192 x analysé la résistible ascension d’Adolf Hitler ( dans Journal d’Allemagne et Journal des deux mondes notamment). Pour l
193 e fait penser à une sorte d’animal, qui penserait dans un idiome bizarre et incompréhensible, et choisirait, quand il ouvre
194 à la communauté où il l’exerce. C’est d’ailleurs dans cette notion de l’homme que je place le point d’insertion de Dieu. Je
195 ’en ai effectivement pensé et dit beaucoup de mal dans mon Journal d’Allemagne , paru en 1938. J’eus d’ailleurs d’autres dé
196 autorités allemandes, quand j’écrivis un article dans la Gazette de Lausanne sur l’entrée de Hitler dans Paris. Les Alleman
197 ans la Gazette de Lausanne sur l’entrée de Hitler dans Paris. Les Allemands demandèrent que je sois puni et j’ai reçu quinze
198 ui réalisa une extraordinaire vitrine surréaliste dans une librairie de la 5e Avenue pour l’exposition de mon livre : La Pa
199 Europe en 1946, Denis de Rougemont s’engage alors dans l’action politique en militant pour la cause du fédéralisme européen.
200 libre et responsable ; de même pour chaque nation dans l’Europe fédérée que je préconise et qui n’est que la transposition à
201 où Ionesco a trouvé le sujet de son Rhinocéros ? Dans mon Journal d’Allemagne , c’est lui-même qui me l’a dit. w. Rouge
202 950, et le Congrès pour la liberté de la culture, dans lequel Rougemont s’engagea en parallèle, mais dont il ne fut « que »
16 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les prophètes de la décadence (24 septembre 1970)
203 e ne sont plus du tout inconcevables : elles sont dans les journaux. L’écho de cette page fut immense et je sais peu de phr
204 uisait l’idée que chaque peuple est « un individu dans la marche de l’histoire » et qu’il obéit donc, comme tout individu, à
205 elle, et l’on rejoint la phrase de Valéry. Enfin, dans un effort tout à fait admirable pour embrasser l’ensemble des culture
206 notre angoisse quant à l’état présent de l’Europe dans le monde, et que, d’autre part, les plus grands esprits du siècle pré
207 que les précédents historiques soient applicables dans notre situation, ni que la courbe croissance-grandeur-décadence soit
208 r-décadence soit la même pour toutes les cultures dans tous les temps. Les prophètes de la décadence de l’Occident, Spengler
209 é la disparition de la civilisation gréco-romaine dans la partie occidentale de l’Empire. L’exemple est-il valable pour l’Eu
210 té autre chose qu’une unité paradoxale consistant dans la seule volonté commune à tous de refuser l’uniformité. Où sont le
211 mise, à présent que la terre entière est explorée dans ses derniers recoins. Alexandre le Grand et les empereurs chinois s’i
212 ais comment expliquer ce phénomène sans précédent dans toute l’Histoire ? Nous avons vu que la civilisation européenne, née
213 du monde. Nous avons vu aussi que l’Europe envoie dans le monde plus de machines et d’assistants techniques que de livres et
214 sines, à mi-chemin entre l’animal et l’Égyptien. ( Dans le même style, Bismarck définit le Bavarois comme « cet être interméd
215 nc nécessairement demeurer régionales et décliner dans les limites de leur empire. En revanche, la conception chrétienne exp
216 er ou disparaître, sans entraîner le genre humain dans son désastre ? Deuxième raison : La civilisation européenne a créé le
217 e ne sont plus du tout inconcevables : elles sont dans les journaux ». Depuis lors, on a retrouvé — et même joué — plusieurs
218 udelaire, et de Paul Valéry lui-même, reproduites dans le monde entier, enregistrées sur bandes et sur microsillons, elles s
219 ar la grecque et la romaine, dont l’essentiel vit dans la nôtre, sont-elles vraiment mortes ? Leurs conquêtes ont été préser
220 ’emparant de l’empire des Aztèques. Il s’agissait dans tous ces cas de civilisations locales, entourées de « barbares » mal
221 ation des mandarins, c’est l’URSS qui a introduit dans l’Empire emmuré ce nouveau cheval de Troie occidental : la technique,
222 ental : la technique, et tout ce qu’elle entraîne dans les mœurs et les modes de penser d’une nation. Le fameux « bon en ava
223 e son émancipation actuelle ne consiste nullement dans l’avènement d’une civilisation originale, ou de quelque néo-tribalism
224 , ou de quelque néo-tribalisme, mais au contraire dans l’adoption bien trop rapide des formes de vie politique, sociale et é
225 Lettre ouverte aux Européens , qui prendra place dans la collection dirigée par Jean-Pierre Dorlan. Dans cette Lettre , De
226 ans la collection dirigée par Jean-Pierre Dorlan. Dans cette Lettre , Denis de Rougemont montre tout ce qui rapproche et to
17 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Denis de Rougemont : l’amour et l’Europe en expert (24 décembre 1970)
227 ue j’ai découvert un peu l’Europe. Quand j’allais dans le Midi des troubadours, j’éprouvais un curieux sentiment de reconnai
228 e sentiment venait de ce que j’avais des ancêtres dans tous ces pays-là. Si je regarde l’ascendance de mon père, je m’aperço
229 ’amour au sens de l’amour-passion que j’ai décrit dans mon livre fut quelque chose de très important dans ma vie. L’oppositi
230 ans mon livre fut quelque chose de très important dans ma vie. L’opposition entre l’amour-passion et le mariage est au fond
231 opposition qui paraissait éclatante entre l’amour dans le mythe de Tristan et l’amour dans le mariagead. Daniel-Rops, qui di
232 entre l’amour dans le mythe de Tristan et l’amour dans le mariagead. Daniel-Rops, qui dirigeait la collection Présence, chez
233 ux volets opposant le mythe de Tristan et l’amour dans le mariage. Et nous avons pris date. Je devais lui donner mon livre e
234 les 450 pages en trois mois. Comme je l’ai écrit dans la préface, c’est un livre qui m’a demandé trois mois de travail et t
235 tais devenu, hélas ! aux yeux de beaucoup de gens dans beaucoup de pays un expert sur les choses de l’amour. Quand les gens
236 né. J’ai tâché de suivre un peu ce qui se passait dans la vie de ces gens qui m’avaient fait des confidences et je me suis a
237 vorce après mes années d’Amérique. C’est pourquoi dans la nouvelle édition qui a paru en 1954ae j’ai ajouté un long chapitre
238 passion plus de droits que je ne lui en laissais dans mon premier livre. Que pensez-vous aujourd’hui ? Je continue à penser
239 continue à penser qu’il faudrait élever les gens dans une méfiance profonde de ce que représente la passion. C’est au fond
240 ion du mythe de Tristan que je m’élevais, surtout dans L’Amour et l’Occident , et non pas contre le mythe. Cela n’aurait pa
241 ique sa ligne de douaniers et il en a résulté que dans la région que j’habite, qui est prétendument zone franche, nous somme
242 quelque chose que probablement tout homme a senti dans le fond de soi-même comme l’achèvement. Cela n’a rien à voir avec la
243 sentiment d’épanouissement suprême, une floraison dans le ciel accompagnée d’une grande euphorie et d’un grand bonheur. Et v
244 éralement quelques notes au moment de m’endormir. Dans ces notes, je dis absolument tout, mon incroyance, ma croyance, ma di
245 s croire. Tout cela avec la plus grande précision dans le détail, car il n’y a là que la précision qui est intéressante ; en
246 veut peut-être dire que le problème est mal posé dans ma tête, ou dans mon existence. À quoi j’en reviens toujours finaleme
247 ire que le problème est mal posé dans ma tête, ou dans mon existence. À quoi j’en reviens toujours finalement, c’est à ceci 
248 liste ou qu’il faut être de gauche ? Nous entrons dans l’arbitraire total. Si, au contraire, j’entre dans le monde où Dieu e
249 ans l’arbitraire total. Si, au contraire, j’entre dans le monde où Dieu existe, alors il y a un sens, il y a quelque chose q
250 é que nous savons la place infime que nous tenons dans l’univers. Je fais quelquefois cette comparaison un peu élémentaire,
251 sait quel ardent Européen est Denis de Rougemont. Dans son dernier livre, publié chez Albin Michel, Lettre ouverte aux Euro
252 n’est donc pas étonnant qu’on en réentende l’écho dans sa conversation avec Pierre Lhoste. » ad. Le texte auquel Rougemont
18 1972, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). De l’unité de culture à l’union politique (17-23 avril 1972)
253 mmes ont essayé de la faire : Napoléon et Hitler. Dans les deux cas, l’expérience séculaire ou millénaire qu’ils prétendaien
254 cobin et napoléonien, copié par plus de cent pays dans le monde entier, l’État-nation à souveraineté théoriquement illimitée
255 aturelles. Et nous l’avons cru ! Or tout est faux dans cet enseignement. Il n’y a pas de cultures nationales La culture
256 t nation, natio en latin, désignait au Moyen Âge, dans une ville universitaire, les colonies d’étudiants venus d’une même ré
257 enne, c’était un peu comme nos maisons nationales dans une cité universitaire. Mais à l’Université même, on ne parlait qu’en
258 n’était pas question de les enfermer pour autant dans les frontières d’un même État. D’ailleurs, il n’est pas vrai que nos
259 quer entre eux qu’au moyen d’idéogrammes dessinés dans la paume de leur main, les Européens retrouvent sans peine dans leurs
260 de leur main, les Européens retrouvent sans peine dans leurs langues non seulement les formes et les mots dérivés de leur co
261 par l’usage ecclésiastique, se retrouve aisément dans toutes nos langues : évêque, vescovo, obispo, bispe, biskop, bishop,
262 e. Cette notion prend son origine sous Louis XIV, dans les guerres contre l’Espagne et les Allemagnes au-delà du Rhin ; elle
263 e par la Révolution française, et elle a triomphé dans l’enseignement de la géographie au xixe , là encore contre toute évid
264 peuples est une, quoique tissée de contradictions dans sa genèse même, qu’elle s’est formée à partir d’influences indo-europ
265 rit. 1° Chacun de nos pays a un nord et un midi : dans chacun vous trouverez des croyants et des incroyants, des hommes de g
266 tes villes comme Tubingue, Iéna, Weimar ou Dresde dans les Allemagnes romantiques, celles de Hegel ou de Schelling, de Hölde
267 lité inégalée de notre culture européenne, il est dans cette interaction perpétuelle des grands courants continentaux, qui é
268 question et renouvellent les données communes. Or dans ce jeu entre les grands courants et les foyers locaux, entre l’unité