1
ber certains dogmes décidément incompatibles avec
nos
plus récentes lumières ? Ou bien doit-elle, tout au contraire, assume
2
atibles avec nos plus récentes lumières ? Ou bien
doit
-elle, tout au contraire, assumer le scandale, montrer sa permanente e
3
leurs mesures puisqu’elle est le jugement de tous
nos
jugements et la « crise » de tous nos problèmes ? Mais si l’on opte p
4
ent de tous nos jugements et la « crise » de tous
nos
problèmes ? Mais si l’on opte pour le scandale et non pour les adapta
5
raies raisons, les vrais problèmes. « Pasteur, je
devais
parler à des hommes aux prises avec les contradictions inouïes de la
6
la prédication chrétienne, me disais-je, qui donc
doit
, qui donc peut être pasteur et prêcher ? » Tourmenté par cette questi
7
aux Romains, la plus inquiétante sans doute, pour
notre
esprit critique. Il résulte de cette étude un gros livre que trois éd
8
ut s’adresser qu’à ces « questions dernières » de
notre
vie, celle devant lesquelles nous fuyons toujours — et c’est là juste
9
dernières » de notre vie, celle devant lesquelles
nous
fuyons toujours — et c’est là justement le principe de notre inquiétu
10
s toujours — et c’est là justement le principe de
notre
inquiétude. « Nos auditeurs attendent de nous que nous les comprenion
11
t là justement le principe de notre inquiétude. «
Nos
auditeurs attendent de nous que nous les comprenions mieux qu’ils ne
12
de notre inquiétude. « Nos auditeurs attendent de
nous
que nous les comprenions mieux qu’ils ne se comprennent eux-mêmes… Si
13
inquiétude. « Nos auditeurs attendent de nous que
nous
les comprenions mieux qu’ils ne se comprennent eux-mêmes… Si nous ne
14
ions mieux qu’ils ne se comprennent eux-mêmes… Si
nous
ne prenons pas les hommes au sérieux quand la détresse de leur existe
15
nd la détresse de leur existence les a conduits à
nous
, je le répète, si nous ne les prenons pas davantage au sérieux qu’ils
16
existence les a conduits à nous, je le répète, si
nous
ne les prenons pas davantage au sérieux qu’ils ne le font eux-mêmes,
17
ieux qu’ils ne le font eux-mêmes, comment aurions-
nous
le droit de nous étonner que, pour la plupart, ils prennent peu à peu
18
font eux-mêmes, comment aurions-nous le droit de
nous
étonner que, pour la plupart, ils prennent peu à peu l’habitude de dé
19
peu à peu l’habitude de délaisser l’Église et de
nous
abandonner, seuls avec ces bien-disposés et ces timorés dont j’ai par
20
de toutes parts de troublants paradoxes. La Bible
nous
parle-t-elle de religion ? Ne nous montre-t-elle pas plutôt, avec une
21
oxes. La Bible nous parle-t-elle de religion ? Ne
nous
montre-t-elle pas plutôt, avec une insistance significative, que les
22
acé sous le signe de Baal ou de Yaveh. » La Bible
nous
parle-t-elle de ces « expériences religieuses » sur lesquelles les mo
23
ssumée dans sa tragique ironie, que le théologien
doit
avoir conscience, s’il veut parler valablement. Mais de quoi va-t-il
24
Ici le paradoxe devient plus aigu. Le théologien
doit
parler de Dieu, son nom l’indique. De quel Dieu ? De celui que la Bib
25
De celui que la Bible nomme l’Éternel, alors que
nous
sommes tout entiers temporels. De celui qui transcende toutes nos idé
26
entiers temporels. De celui qui transcende toutes
nos
idées de la transcendance. De celui qui vient à nous, mais auquel l’h
27
s idées de la transcendance. De celui qui vient à
nous
, mais auquel l’homme ne peut aller. Du totaliter aliter. Si donc la t
28
Parole de Dieu, la parole où dieu devient homme.
Nous
pouvons répéter ces quatre mots, mais en les répétant, nous n’avons p
29
ns répéter ces quatre mots, mais en les répétant,
nous
n’avons pas dit la parole de Dieu, dans laquelle cette idée devient u
30
saint Paul, tous ceux qui ont su et connu ce que
nous
avons à peu près oublié : que l’homme n’est pas capable par lui-même
31
le ; une remise en question radicale et intime de
notre
existence devant Dieu. À la suite de Kierkegaard il nous fait voir qu
32
istence devant Dieu. À la suite de Kierkegaard il
nous
fait voir que le christianisme, c’est l’immédiat, l’instant éternel d
33
Dieu n’est pas un problème, n’est pas l’objet de
nos
recherches, mais le Sujet de toute existence et de toute recherche. I
34
toute vie, la synthèse qui précède éternellement
nos
thèses et nos antithèses, tous les oui et tous les non que nous pouvo
35
synthèse qui précède éternellement nos thèses et
nos
antithèses, tous les oui et tous les non que nous pouvons dire au mon
36
nos antithèses, tous les oui et tous les non que
nous
pouvons dire au monde. L’homme ne reçoit son existence véritable que
37
Elle ne peut que l’indiquer au-delà d’elle-même.
Nous
n’avons rien dit des qualités humaines de ce livre, de son éloquence
38
teur du terme, et qui met en état de crise toutes
nos
sécurités morales. (Ce n’est qu’à certains degrés de tension que la r
39
qu’à certains degrés de tension que la réalité de
nos
réalités quotidiennes peut être démasquée, éprouvée.) Une prise ferme
40
nt. Barth est l’un des hommes les plus solides de
notre
temps. C’est pour cela qu’il peut poser les questions les plus gênant
41
hentiquement chrétien : il est le seul espoir que
nous
puissions garder dans la restauration spirituelle d’une Allemagne pro
42
tres du dessin animé et des Eugène de Cocteau, où
nous
voyons gesticuler, non sans grandiloquence, des savants astronomes, d
43
ourd de cette Weltschmerz qui n’a pas de nom dans
notre
langue, et c’est pourquoi sans doute elle ne s’y manifeste que par ce
44
y manifeste que par ces « ratés » émouvants, dont
nous
rions faute de réflexe appris. L’humour du romantique jaillit des éch
45
timent. Et certes, c’est le sentiment d’abord qui
nous
retient chez Pierre Girard, cette merveilleuse ingénuité devant le pr
46
es, cette aisance de l’écriture, sans égale parmi
nous
, cette musique d’un cœur qui s’abandonne, qui s’accepte. C’est cela q
47
ai pas de passeport ; je n’en ai jamais eu ; s’il
doit
être que j’en doive un avoir un, je veux qu’il ne soit de ceux que j’
48
; je n’en ai jamais eu ; s’il doit être que j’en
doive
un avoir un, je veux qu’il ne soit de ceux que j’aie fabriqués moi-mê
49
r Max Dominicé (24 mars 1934)d M. Max Dominicé
nous
donne L’Humanité de Jésus d’après Calvin comme un simple commentaire
50
a pensée du réformateur. N’allons pas commenter à
notre
tour cette glose. Ce qu’il y a d’ailleurs de plus significatif dans l
51
ure qu’elle humanisait le Christ sous prétexte de
nous
rapprocher de lui, l’histoire prêtait une réalité insurmontable aux d
52
ne réalité insurmontable aux dix-neuf siècles qui
nous
séparent de l’Évangile. Du même coup, l’expérience religieuse, dialog
53
un renversement du problème. Calvin ne fonde pas
notre
vie religieuse sur notre amour pour Jésus-Christ — amour dont il nous
54
ème. Calvin ne fonde pas notre vie religieuse sur
notre
amour pour Jésus-Christ — amour dont il nous sait tout incapables par
55
sur notre amour pour Jésus-Christ — amour dont il
nous
sait tout incapables par nous-mêmes — mais sur l’amour de Dieu pour n
56
es par nous-mêmes — mais sur l’amour de Dieu pour
nous
. C’est Dieu qui vient à nous, impies, non point nous qui le rencontro
57
l’amour de Dieu pour nous. C’est Dieu qui vient à
nous
, impies, non point nous qui le rencontrons au terme d’une pieuse « él
58
s. C’est Dieu qui vient à nous, impies, non point
nous
qui le rencontrons au terme d’une pieuse « élévation ». Et c’est le m
59
etrouver cette réalité, c’était du même coup pour
notre
auteur, échapper aux faux problèmes du modernisme et revenir à l’orth
60
nts du Calvin commentateur des évangiles, tel que
nous
le restitue M. Dominicé, que cette insistance à mettre en lumière le
61
n lumière le « scandale de Jésus » à seule fin de
nous
« enseigner à révérence ». On peut dire dans ce sens que l’exégèse de
62
ute didactique : elle veut sans cesse transformer
nos
questions en questions que le texte sacré nous adresse. Tout au contr
63
mer nos questions en questions que le texte sacré
nous
adresse. Tout au contraire du critique moderne, qui se pose en juge d
64
Dominicé ne sera pas le dernier à souhaiter avec
nous
que le retour des doctrines du xvie siècle renouvelle jusque dans le
65
ant du xixe siècle, depuis quelques années qu’on
nous
parle de lui dans les revues philosophiques et littéraires ! Probable
66
equel il a pas mal de traits communs, Kierkegaard
nous
laisse un ouvrage d’autocritique2 où il dégage le sens général de son
67
spoir, considéré comme une maladie universelle ne
doit
pas nous tromper sur le dessein du livre. Nul romantisme dans cette a
68
nsidéré comme une maladie universelle ne doit pas
nous
tromper sur le dessein du livre. Nul romantisme dans cette analyse, a
69
mantisme dans cette analyse, aucune exaltation de
nos
démons obscurs. Au fond du désespoir, et quelles que soient les forme
70
a connaissance du salut promis par le Christ peut
nous
amener à l’aveu de la réalité de notre condition. Ainsi, le chrétien,
71
Christ peut nous amener à l’aveu de la réalité de
notre
condition. Ainsi, le chrétien, seul, connaît toute la misère de l’hom
72
ables. Par ailleurs, cette descente aux enfers de
notre
âme fait songer à Dostoïevski. Dans La Répétition 4, on trouvera conf
73
losophe, l’ironiste et le théologien. Kierkegaard
nous
montre un homme aux prises avec un problème sentimental douloureux, e
74
« son muet confident », l’auteur. Peut-être avons-
nous
ici les pages les plus éloquentes et les plus irréfutables d’un pense
75
un penseur qui sut devancer tous les problèmes de
notre
siècle. Le ton s’y élève à la hauteur de l’invective prophétique : P
76
ortés par de vieilles bavardes et des eunuques !
Nous
voici plus près de Shakespeare que du piétisme sentimental et de l’un
77
it là que du premier volet d’un triptyque dont il
nous
faut attendre les deux autres parties pour saisir la pleine significa
78
les introductions que les différents traducteurs
nous
ont prodiguées jusqu’ici avec autant de science que de conscience, ma
79
Du mélange d’humour et d’angoisse insondable qui
nous
bouleverse à la lecture des Stades, on trouvera ici l’exposé judicieu
80
egaard est un événement. Voici un homme qui vient
nous
dire, en toute simplicité, qu’il a vu l’événement, et qu’il en est en
81
Or, je tiens qu’il n’y a rien de plus urgent pour
nous
que d’aller voir ce qui se passe dans l’œuvre du danois prophétique,
82
dépens de leur modèle ! Modeste et sûr, celui-ci
nous
aidera. 2. Point de vue explicatif sur ma carrière d’auteur, non t
83
rituels qui serviront à fixer la signification de
notre
époque. Son influence, limitée d’abord aux pays anglo-saxons, s’étend
84
le concret du christianisme. Une dizaine d’entre
nous
parlèrent, sans artifices ni gêne, ni excès d’aucune sorte. À plus d’
85
reprise, j’eus l’impression, qu’on a rarement de
nos
jours, d’entendre des gens dire la vérité sur eux-mêmes. Je sortis as
86
on passe sur les interprétations personnelles que
nous
en propose l’auteur. (Begbie est un de ces « informateurs » brillants
87
e on en trouve dans les pays anglo-saxons. On lui
doit
, entre autres, un ouvrage fameux sur l’Armée du salut.) Le Mouvement
88
e sont souvent que des acteurs. Seule la foi peut
nous
rendre actifs lorsqu’elle nous engage dans une relation concrète avec
89
Seule la foi peut nous rendre actifs lorsqu’elle
nous
engage dans une relation concrète avec le prochain. Mais comment s’en
90
e faire tomber les barrières morales qui séparent
nos
contemporains, l’on s’en persuadera facilement en lisant les récits d
91
Dieu sur l’homme. Dans l’incroyable verbalisme de
notre
temps, dans cet embouteillage de doctrines et de programmes où nous s
92
et embouteillage de doctrines et de programmes où
nous
sommes pris, le seul message utile est celui qui nous révèle une tâch
93
sommes pris, le seul message utile est celui qui
nous
révèle une tâche proche, des hommes pour lesquels nous puissions être
94
révèle une tâche proche, des hommes pour lesquels
nous
puissions être le prochain. Et quand ce livre n’aurait pas d’autre va
95
pas d’autre valeur, il a celle-là, qui compte, de
nous
montrer comment les hommes de ce temps peuvent devenir des hommes rée
96
ues revues protestantes en ont parlé. C’est tout.
Nos
grands journaux ignorent quelques-uns des événements décisifs de l’hi
97
eux ansg. Aujourd’hui, l’un de ses collaborateurs
nous
donne un portrait plus complet et quelques extraits de ses œuvres8. F
98
de symptômes d’aliénation mentale ? La société de
nos
jours manifeste une tendance au crime. Elle est devenue folle par sa
99
e, c’est-à-dire un grand poète. Le livre d’Axling
nous
donne d’admirables citations de ses Méditations. Si les romans de Kag
100
i appartiennent au génie japonais tel que Claudel
nous
l’a décrit, mais auquel le génie chrétien ajoute une dimension humain
101
e point-là l’image habituelle que l’on se fait de
nos
climats ? Et voici un dernier argument. Prenez une liste des romancie
102
es « païens », d’un Thomas Hardy, par exemple, se
devaient
de finir aussi mal que possible ? Non, car le christianisme se passe
103
a Réforme : simul peccator et justus. Kierkegaard
nous
rappelle que pour aider les hommes, il faut d’abord les trouver là où
104
nt, parce qu’il ne cache rien ; parce qu’il vient
nous
prendre où nous sommes. C’est le charme profond de Selma Lagerlöf qui
105
ne cache rien ; parce qu’il vient nous prendre où
nous
sommes. C’est le charme profond de Selma Lagerlöf qui revit dans ces
106
malentendus que font naître ces expressions dans
nos
esprits encore marqués de préjugés naturalistes. On a voulu nous fair
107
core marqués de préjugés naturalistes. On a voulu
nous
faire croire que la vie quotidienne était le contraire de la poésie,
108
’on porte sur le monde. Le regard « objectif » de
nos
naturalistes appauvrit tout, faute de vouloir imaginer. Ils croient v
109
appelait l’histoire du sentiment religieux, et il
nous
sera permis de souhaiter que cette lacune suscite un Bremond protesta
110
volume. Mais aussi, la substance historique qu’il
nous
offre est de celles qui n’ont pas besoin de condiments pour produire
111
propres à modifier considérablement l’opinion que
nous
pouvions avoir du « grand siècle » tel que nous l’ont décrit les ferv
112
e nous pouvions avoir du « grand siècle » tel que
nous
l’ont décrit les fervents de Louis XIV et certains défenseurs de la p
113
te anachronique, mais que tout le livre de Viénot
nous
autorise à prononcer ; c’est le mot de fascisme. Le parallélisme qu’o
114
es François… Bon Dieu ! parmi quels tigres vivons-
nous
… qu’une cour de Parlement se licencie ainsi contre le droit naturel,
115
’être citée aussi, pour sa seule beauté : Lequel
nous
vaudra donc mieux, qu’un loup dévore notre charogne ou que des citoye
116
Lequel nous vaudra donc mieux, qu’un loup dévore
notre
charogne ou que des citoyens en repaissent leurs yeux et contentent l
117
mpêchera qu’en ces mêmes os, en cette même chair,
nous
ne voyions notre Rédempteur qui approche, et qui rendra, selon sa jus
118
es mêmes os, en cette même chair, nous ne voyions
notre
Rédempteur qui approche, et qui rendra, selon sa justice, oppression
119
i rendra, selon sa justice, oppression à ceux qui
nous
oppressent, et relâche à nous qui sommes oppressés. (Qui donc, sauf
120
pression à ceux qui nous oppressent, et relâche à
nous
qui sommes oppressés. (Qui donc, sauf Léon Bloy, fait écho à ce styl
121
ui donc, sauf Léon Bloy, fait écho à ce style, en
notre
siècle ?) Mais Casaubon, bien moins vindicatif, n’est pas moins grand
122
ses coreligionnaires, il conclut par ces mots :
Nous
sommes chassés de la ville et jetés comme des ordures dans un coin. C
123
des ordures dans un coin. C’est bien d’ailleurs.
Notre
part est en Dieu. Nous sommes citoyens des cieux. Louange à Dieu aux
124
n. C’est bien d’ailleurs. Notre part est en Dieu.
Nous
sommes citoyens des cieux. Louange à Dieu aux siècles des siècles. L
125
aux siècles des siècles. Le livre de John Viénot
nous
donne toute une anthologie de pareils traits. Grâce à quoi l’on resso
126
3 février 1935)k Voici trois petits livres qui
nous
viennent du Nord11. Un même courant spirituel nous les apporte au tem
127
ous viennent du Nord11. Un même courant spirituel
nous
les apporte au temps marqué. Peut-être, l’examen de ces « témoins » à
128
à la fois si divers et si profondément semblables
nous
permettra-t-il aujourd’hui de préciser la direction et la nature de c
129
aine passion qui porte tant de bons esprits, chez
nous
, vers la pensée de Kierkegaard, surgissant lentement, terriblement, d
130
plutôt gênante qu’est son œuvre en plein cœur de
nos
ratiocinations de clercs retraités de la vie ? Mais le plus curieux d
131
urieux de l’affaire, n’est-ce pas que Kierkegaard
nous
soit présenté aujourd’hui par des philosophes laïques tout à fait lib
132
continuateur, Karl Barth, pénètre et fait revivre
notre
pensée évangélique ? Et voici que cette conjonction du poète philosop
133
de, une nouvelle constellation monte au zénith de
notre
âge. Il s’agit maintenant d’interpréter son signe. ⁂ Crainte et Trem
134
nt. Il réduit tout au général. Mais la Bible, que
nous
dit-elle ? Elle ne fait pas une théorie, elle répond par l’exemple d’
135
posent sérieusement la question : en quoi ma foi
doit
-elle transformer ma vie ? Or, toute l’insistance du grand théologien
136
aux lois de ce monde perdu. Sa sanctification ne
doit
pas le conduire à je ne sais quelle « spiritualisation » tout illusoi
137
C’est toute profane et banale, la vie que chacun
doit
vivre à sa place, et dans sa situation. Mais en quoi le chrétien se
138
sa forme, mais à sa transformation. Et voici que
nous
rejoignons l’idée centrale de Crainte et Tremblement. Qu’est-ce, en e
139
me ni au monde. Ainsi, chez Barth et Kierkegaard,
nous
trouvons le même réalisme fondé dans le même paradoxe. La même façon
140
de Dostoïevski ? Ses héros ne viennent-ils pas à
nous
comme de grands questionneurs, comme des êtres orientés vers autre ch
141
tit livre en Allemagne mérite d’être confirmé par
notre
public littéraire. En quelques chapitres très simples, Thurneysen sai
142
de sens, ou seulement chaotique, morbide. Ce que
nous
avons cherché dans Dostoïevski, c’est la réponse à cette question : q
143
on : qu’est-ce qu’un homme ? Et cette réponse, il
nous
l’a donnée en nous découvrant que l’homme n’est lui-même qu’une seule
144
n homme ? Et cette réponse, il nous l’a donnée en
nous
découvrant que l’homme n’est lui-même qu’une seule et grande question
145
s traités de Jean Calvin (20 juillet 1935)l On
nous
montre un Calvin maigre et sec, et l’on conclut incontinent à l’ascét
146
on conclut incontinent à l’ascétisme puritain. On
nous
montre un Luther adipeux, et loin de revenir sur le premier jugement,
147
breuse qu’on ne pense. Que sait-on de Calvin dans
notre
grand public, sinon qu’il avait les joues creuses, une barbiche point
148
de l’Institution. Ce qui ne fait guère honneur à
notre
liberté d’esprit. Mais je m’en voudrais de déplorer la décadence cult
149
es grands théologiens de la Réforme ne sont pas à
nos
yeux des chefs d’école ; ni des docteurs dont la pensée fait loi, une
150
maines de ce message, à la réalité qui le juge et
nous
sauve. Faire retour à Calvin, ce n’est pas faire retour à certaines f
151
là de ces formules et dans l’orientation où elles
nous
placent, remonter à cette origine permanente de l’Église qu’est la ré
152
ation particulière, et sous cet angle seul, qu’il
nous
devient loisible de parler de ces hommes sans tomber dans l’extravaga
153
ns l’extravagance. Calvin homme, Calvin écrivain,
nous
ne nous priverons pas de l’estimer à nos mesures humaines et littérai
154
ravagance. Calvin homme, Calvin écrivain, nous ne
nous
priverons pas de l’estimer à nos mesures humaines et littéraires ; ma
155
rivain, nous ne nous priverons pas de l’estimer à
nos
mesures humaines et littéraires ; mais ce qui importe plus que tout,
156
d’abord la « clé » qui donne leur exacte valeur à
nos
variations sur ce thème. Et cette clé, c’est la vocation que Jean Cal
157
grand mérite de cette introduction, c’est qu’elle
nous
ouvre, en une quinzaine de pages, les principales perspectives de « l
158
vinien. Il faut bien avouer que les commentateurs
nous
avaient donné jusqu’ici une image assez étriquée de cette Weltanschau
159
lui restituer ses trois dimensions primordiales.
Nous
voyons alors Calvin faire face d’une part à l’Église de Rome et c’est
160
occasion d’une véritable découverte de Calvin. Il
nous
donne un puissant raccourci de toute la polémique de la Réforme contr
161
yaume mondain ». À ceux-là, Calvin rappellera que
notre
condition chrétienne est celle du conflit dialectique : L’Église est
162
e monde. Voici enfin les « libertins », ceux que
nous
appelons libéraux qui « gazouillent » à tort et à travers et se répan
163
bles que comportent les Trois traités, M. Schmidt
nous
propose quelques définitions fort bien venues : Qui veut comprendre,
164
ns son essence, le génie littéraire de Calvin, ne
doit
jamais omettre que celui-ci se considérait comme ministre du Verbe di
165
rtus qui, sans doute, font le plus grand défaut à
notre
siècle : une fermeté délibérée qui ne s’arrête pas complaisamment à d
166
dont un romantisme tour à tour alangui ou excité
nous
a fait perdre le secret. Notre langage moderne relève à peine de deux
167
r alangui ou excité nous a fait perdre le secret.
Notre
langage moderne relève à peine de deux maladies graves : la contentio
168
ixe . Il m’apparaît que le style d’un Calvin peut
nous
être un puissant roboratif. Et ceci pour deux bonnes raisons. D’abord
169
emplir et d’un dialogue à soutenir avec l’époque.
Notre
culture périt d’être par trop « irresponsable ». Peut-être nous faut-
170
érit d’être par trop « irresponsable ». Peut-être
nous
faut-il revenir vers les chefs pour apprendre à nouveau ce que parler
171
a seule révolution qui compte pour l’esprit. Elle
doit
commander toutes les autres. 12. Trois traités de Jean Calvin. Pré
172
énéfice ne saurait être pour la foi. La mystique,
nous
dit-il, en effet, c’est « la recherche des moyens par lesquels l’âme
173
ndrait un marxiste, si le christianisme est cela,
nous
lui laisserons ses rêveries et nous nous chargerons de l’homme « dans
174
sme est cela, nous lui laisserons ses rêveries et
nous
nous chargerons de l’homme « dans ses limites charnelles et temporell
175
st cela, nous lui laisserons ses rêveries et nous
nous
chargerons de l’homme « dans ses limites charnelles et temporelles ».
176
éserve, il convient de remercier M. Chuzeville de
nous
avoir ouvert par son anthologie tout un monde spirituel et poétique p
177
lante. La plupart des mystiques que M. Chuzeville
nous
révèle sont inconnus du public français, Novalis et Ruysbroeck mis à
178
lassification. En vérité, les mystiques allemands
nous
apparaissent surtout intéressants dans la mesure où ils annoncent le
179
ier romantisme allemand, encore si mal connu chez
nous
. Il est grand temps que nous rendions hommage à ce ver sacrum de l’es
180
re si mal connu chez nous. Il est grand temps que
nous
rendions hommage à ce ver sacrum de l’esprit germanique. Il est grand
181
um de l’esprit germanique. Il est grand temps que
nous
relevions ces titres de noblesse spirituelle momentanément méprisés p
182
olumes, sauf erreur — M. le pasteur Wilfred Monod
nous
a donné une œuvre aussi exceptionnelle par ses dimensions que par son
183
r du Problème du Bien 13 se soit fait un glorieux
devoir
, et peut-être un malin plaisir, de soutenir les causes les plus vilip
184
sation concrète. À ces deux causes illustrées par
notre
auteur, il faut en ajouter une troisième, qui les commande directemen
185
ême l’esquisse. Mais le sous-titre de cette œuvre
nous
engage à l’aborder très librement : « essai de théodicée et journal d
186
: « essai de théodicée et journal d’un pasteur ».
Nous
n’avons pas affaire ici à une construction doctrinale. L’auteur prend
187
e construction doctrinale. L’auteur prend soin de
nous
en avertir à maintes reprises : L’intérêt du présent ouvrage ne rési
188
x spécialistes, ni à l’Église, comme ce serait le
devoir
d’un traité dogmatique. Je m’adresse aux chrétiens, mais plus encore
189
aît absolue. Mais l’une des grandes surprises que
nous
réserve le Problème du Bien, c’est qu’au moyen d’une méthode « libéra
190
lisme ? Mais revenons à la situation de départ de
notre
auteur. Contre l’un et l’autre adversaire — l’athée et l’orthodoxe de
191
auteur : voilà la thèse capitale du livre. Ce que
nous
montre la Nature, c’est bien plutôt l’action d’un « démiurge » sauvag
192
. Monod le pense. Jésus, dit-il, « n’est pas venu
nous
enseigner que l’univers a un créateur. Il a, au contraire, déboulonné
193
ncroyant ou ignorant de ces débats. Wilfred Monod
nous
apparaît ici comme une espèce de père Hugo du modernisme : même inven
194
n que l’auteur s’en défende dans sa préface. Cela
nous
vaut des pages fort curieuses sur la Nature, des élévations romantiqu
195
smique dont un maigre intellectualisme dogmatique
nous
faisait perdre l’émouvant souci. À cet égard, on peut bien dire que M
196
poser par le spectacle de ses propres luttes — où
nous
ne reconnaissons pas forcément les nôtres — et s’il ne tenait, par ai
197
s luttes — où nous ne reconnaissons pas forcément
les nôtres
— et s’il ne tenait, par ailleurs, à l’étayer par une philosophie qui
198
r par une philosophie qui ne saurait plus être la
nôtre
: j’entends le criticisme à peine critiqué. Le contenu de la Révélati
199
de la Révélation, malgré toutes les philosophies,
doit
rester pour tous les croyants : « Emmanuel ! » qui signifie : Dieu av
200
royants : « Emmanuel ! » qui signifie : Dieu avec
nous
! Est-il vraiment indispensable, est-il même permis au chrétien, de f
201
uant à la doctrine religieuse : voilà tout ce qui
nous
est accessible d’une œuvre dont on sait pourtant qu’elle a changé plu
202
ppelée à rendre des services inappréciables. Elle
nous
place au cœur même du grand débat occidental, celui de la pensée « pu
203
ure » et de la pensée « engagée ». Elle met entre
nos
mains la pièce capitale du procès : l’acte d’accusation du clerc acti
204
intéressé » que croyait pouvoir être Érasme. Elle
nous
permet de connaître l’une des origines historiques de cette oppositio
205
Le point de vue du « clerc pur », celui d’Érasme,
nous
est suffisamment connu. Qu’on se reporte en particulier à la brillant
206
fois de plus la face des choses ? À tout le moins
doit
-elle passionner le débat, et le faire puissamment rebondir. Car perso
207
en ? Une verdeur de polémique qui peut flatter en
nous
le goût du pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale d’une cert
208
foi, qui est don gratuit et œuvre de Dieu seul en
nous
; opposition de la justice donnée par Dieu à la justice acquise par n
209
justice donnée par Dieu à la justice acquise par
nos
mérites ; opposition de la Parole vivante à la tradition codifiée ; s
210
endu, que Luther ne nie pas du tout la réalité de
notre
volonté. Il nie seulement que cette volonté puisse s’appliquer librem
211
oses qui concernent le salut. Elle fait partie de
notre
nature, et comme telle, ne désire vraiment que le péché. La liberté n
212
rsonne même de Dieu, éternellement active, et qui
nous
aime. Il faut choisir. Mais le choix est-il libre ? On retombe au déb
213
stent pas à l’analyse, et qu’un auteur sincère se
doit
de démasquer. Tout se ramènerait à la physiologie, ou à l’argent. Il
214
and triptyque des Löwensköld 15. Et, grâce à lui,
nous
pourrons rire de nouveau de cette « défense d’inventer » qui terroris
215
eule, la naïveté moderne se figure qu’une légende
doit
être crue, comme on croit les journaux, par exemple, et s’en indigne,
216
urs, que ces héros sont bien assez complexes pour
notre
goût moderne ! Et que l’« analyse des motifs » est ici d’une fort mal
217
de la lecture une euphorie de l’imagination dont
nous
pensions que le secret s’était perdu avec l’enfance. Comme on sent qu
218
car il est entendu que la femme désignée par Dieu
doit
venir à sa rencontre. Un peu plus loin, il entend chanter : c’est la
219
la poésie ! Et le spectacle le plus émouvant que
nous
donne cette œuvre admirable, c’est celui du travail de la foi dans la
220
rs — dont le charme, d’ailleurs, suffirait bien à
nous
retenir : ils nous permettent de mesurer d’un seul coup d’œil l’appor
221
, d’ailleurs, suffirait bien à nous retenir : ils
nous
permettent de mesurer d’un seul coup d’œil l’apport proprement artist
222
t pas à expliquer la crise actuelle du genre dans
notre
société. 15. L’Anneau des Lowensköld, Charlotte Lowensköld, Anna S
223
Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas,
nous
dit Denis de Rougemont (12 février 1939)u v Avec l’audace souriant
224
qui ne sont jamais indifférents. Il a tenu, dans
notre
journal, la rubrique de la vie protestante. Ayant fait de solides étu
225
Rougemont connaît mieux que beaucoup de Français
notre
province : il a séjourné de longs mois en Vendée et dans le Midi. Son
226
laquelle il s’efforce de dégager l’âme secrète de
nos
campagnes. Denis de Rougemont n’aime pas les villes, il n’a pas besoi
227
tudier ce mythe et analyser la crise du mariage à
notre
époque. Mais plus je relisais les différentes versions du roman, plus
228
ère aux biens de ce monde, profusion de symboles…
Nous
retrouvons la religion cathare, telle que les procès de l’Inquisition
229
ur-passion serait une hérésie chrétienne ? … Dont
nous
avons perdu la clef, et qui a pourtant inspiré toute notre littératur
230
ns perdu la clef, et qui a pourtant inspiré toute
notre
littérature, reprend Denis de Rougemont. Le mythe de Tristan et Iseut
231
Denis de Rougemont réfléchit : Non, je crois que
nous
sommes à une époque de transition, que ce mythe risque de disparaître
232
ise du mariage. Comment cela ? C’est très simple.
Nous
souffrons d’avoir été élevés dans une double contradiction. Romans, p
233
Romans, poèmes, musique, l’art et la littérature
nous
représentent la passion comme un paroxysme désirable, comme un état d
234
n état d’exception où l’être se dépasse lui-même.
Nous
aspirons donc à connaître cet état que, comme Tristan et peut-être in
235
t que, comme Tristan et peut-être inconsciemment,
nous
préférons à l’être aimé. D’autre part, on nous montre le mariage comm
236
t, nous préférons à l’être aimé. D’autre part, on
nous
montre le mariage comme le fondement essentiel de notre société. Mais
237
montre le mariage comme le fondement essentiel de
notre
société. Mais la passion, par définition, reste extérieure au mariage
238
de la personnalité. Mais pour moi cette fidélité
doit
être observée en vertu de l’absurde. Elle est aussi absurde que la pa
239
étienne du mariage, suppose chez les femmes, qui
doivent
être sans cesse capables de se renouveler, un ensemble de vertus soli
240
sais, je suis très exigeant. Pour moi, le mariage
devrait
être une institution qui maintient la passion non par la morale, mai
241
efforts et certains sacrifices, il me semble. Ne
devez
-vous pas publier un roman, dont le titre, La Folle Vertu, illustre bi
242
te, espèce d’écrivain de plus en plus répandue de
nos
jours. Montesquieu, Pascal étaient des essayistes. Ce n’est pas que j
243
n me disant : « Vous qui pensez pis que pendre de
notre
régime, allez donc l’observer de plus près. » J’acceptai à une condit
244
la théorie fédéraliste. L’homme, vous ai-je dit,
doit
être à la fois libre et responsable ; de même pour chaque nation dans
245
bles les unes des autres devant le danger commun.
Nous
serions ainsi 350 millions d’Européens solidaires, ce qui représente
246
a vu la civilisation — qui ne saurait être que la
nôtre
, quand on en parle au singulier — étendre à toute la terre ses bienfa
247
ropéen rayonne sur le monde entier, ils préfèrent
nous
parler de notre éclipse. Au lendemain de la Première Guerre mondiale
248
sur le monde entier, ils préfèrent nous parler de
notre
éclipse. Au lendemain de la Première Guerre mondiale déclenchée par l
249
19, Paul Valéry écrivait cette phrase célèbre :
Nous
autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelle
250
tte phrase célèbre : Nous autres civilisations,
nous
savons maintenant que nous sommes mortelles. Et il ajoutait : Elam
251
autres civilisations, nous savons maintenant que
nous
sommes mortelles. Et il ajoutait : Elam, Ninive, Babylone étaient
252
ces mondes avait aussi peu de signification pour
nous
que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie, ce seraient
253
e beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et
nous
voyons maintenant que l’abîme de l’Histoire est assez grand pour tout
254
de l’Histoire est assez grand pour tout le monde.
Nous
sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circo
255
que toutes les civilisations étant mortelles, la
nôtre
aussi pourrait périr, va donc probablement périr. Pour émouvante qu’e
256
ations, on en venait à penser que chacune d’elles
devait
fatalement décliner et mourir après une période d’apogée — la nôtre a
257
écliner et mourir après une période d’apogée — la
nôtre
aussi. Aux débuts du xxe siècle, Spengler va plus loin ; il est conv
258
ne vaste érudition, ont d’autant moins de peine à
nous
convaincre que, d’une part, ils rejoignent, par leurs conclusions, no
259
’une part, ils rejoignent, par leurs conclusions,
notre
angoisse quant à l’état présent de l’Europe dans le monde, et que, d’
260
essé d’annoncer les catastrophes qui ont fondu de
nos
jours sur l’Europe : de Kierkegaard à Nietzsche et à Dostoïevski, de
261
puis cent ans les motifs de craindre le pire pour
notre
civilisation. Or voici que leurs prédictions semblent confirmées par
262
proclament déjà leur volonté de retourner contre
nous
nos propres armes, tant sociales et morales que matérielles… Que faud
263
lament déjà leur volonté de retourner contre nous
nos
propres armes, tant sociales et morales que matérielles… Que faudrait
264
parler d’une éclipse ou d’une mort prévisible de
notre
civilisation ? Avant de répondre, formulons deux remarques dictées pa
265
es précédents historiques soient applicables dans
notre
situation, ni que la courbe croissance-grandeur-décadence soit la mêm
266
antiques ? Il se pourrait, bien au contraire, que
notre
culture présente des caractères nouveaux, qui déterminent un destin n
267
nes, uniformes et sacrées, la culture de l’Europe
nous
apparaît immédiatement comme à la fois pluraliste et profane. À cause
268
its et des cœurs, telle que l’a décrite Novalis :
nous
savons aujourd’hui qu’il n’en fut rien, et que les conflits qui déchi
269
yen Âge ne furent pas moins violents que ceux que
nous
vivons. L’unité de notre culture et de la civilisation créée par cett
270
ins violents que ceux que nous vivons. L’unité de
notre
culture et de la civilisation créée par cette culture n’a jamais été
271
d’autres avaient cru cela d’elles-mêmes, avant la
nôtre
. Elles se trompaient, mais cette erreur ne saurait plus être commise,
272
pour les mettre à l’abri de ce genre d’illusion.
Nous
, les Européens du xxe siècle, nous savons bien que nous ne dominons
273
e d’illusion. Nous, les Européens du xxe siècle,
nous
savons bien que nous ne dominons plus politiquement, mais nous savons
274
es Européens du xxe siècle, nous savons bien que
nous
ne dominons plus politiquement, mais nous savons aussi que toutes les
275
ien que nous ne dominons plus politiquement, mais
nous
savons aussi que toutes les villes nouvelles en Asie et en Afrique im
276
es villes nouvelles en Asie et en Afrique imitent
nos
villes modernes, leurs procédés de construction, leurs rues, leurs pl
277
journaux, et même leurs embarras de circulation.
Nous
savons bien que tous les pays neufs imitent nos parlements, partis et
278
Nous savons bien que tous les pays neufs imitent
nos
parlements, partis et syndicats, et même parfois nos dictatures. Et n
279
parlements, partis et syndicats, et même parfois
nos
dictatures. Et nous savons que ce mouvement d’imitation s’opère à sen
280
et syndicats, et même parfois nos dictatures. Et
nous
savons que ce mouvement d’imitation s’opère à sens unique et n’est pl
281
phénomène sans précédent dans toute l’Histoire ?
Nous
avons vu que la civilisation européenne, née de la confluence des sou
282
aire, du moins séduire tous les peuples du monde.
Nous
avons vu aussi que l’Europe envoie dans le monde plus de machines et
283
mplètement humains. Ces très hautes civilisations
devaient
donc nécessairement demeurer régionales et décliner dans les limites
284
tes tous un en Jésus-Christ. »), cette conception
devait
seule permettre à ceux qu’elle formerait intimement de considérer tou
285
ultures disparues ou en voie d’extinction. Valéry
nous
disait que « les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et
286
eaux d’un barrage. La mortalité des civilisations
nous
apparaît donc très variable. Certes, plusieurs ont disparu sans nous
287
très variable. Certes, plusieurs ont disparu sans
nous
laisser d’autre héritage actif que celui de leurs œuvres d’art : ains
288
t : ainsi celle des Aurignaciens, ou plus près de
nous
celle des Hittites, plus près encore celles des Mayas et des Aztèques
289
ecque et la romaine, dont l’essentiel vit dans la
nôtre
, sont-elles vraiment mortes ? Leurs conquêtes ont été préservées par
290
le laboratoire européens, pour être diffusées de
nos
jours sur toute la terre. Il s’en faut de beaucoup que leurs rivales
291
nat, ni le Bushido. On peut le regretter, mais on
doit
le constater. Roger Caillois a écrit non sans drôlerie à propos de la
292
corriger comme suit le passage que j’ai cité : «
Nous
autres civilisations, nous avons depuis peu la certitude que nous ne
293
sage que j’ai cité : « Nous autres civilisations,
nous
avons depuis peu la certitude que nous ne mourrons jamais entièrement
294
lisations, nous avons depuis peu la certitude que
nous
ne mourrons jamais entièrement et que nos cendres sont fécondes. Le t
295
de que nous ne mourrons jamais entièrement et que
nos
cendres sont fécondes. Le temps est passé où les civilisations étaien
296
e mystiques voient leurs livres sacrés publiés de
nos
jours et retrouvent partout des fidèles, c’est par le fait des ethnog
297
l’inventaire mondial initié à la Renaissance par
nos
découvreurs de l’espace et du temps de l’humanité. Troisième raison :
298
à la relève d’une civilisation devenue mondiale.
Nous
connaissons les circonstances de la chute de celles qui nous ont préc
299
ssons les circonstances de la chute de celles qui
nous
ont précédées : c’était parfois une catastrophe naturelle, comme la d
300
itération ou simplement la reprise des charges de
notre
civilisation, avec quelques chances de succès ? Les États-Unis ? dira
301
lement un programme pour les vingt ans à venir et
nous
met en garde, comme on va le voir, contre les prophètes de la décaden
302
ir, contre les prophètes de la décadence avant de
nous
proposer des candidats à la relève.
303
de mon père, je m’aperçois qu’à la génération où
nous
avons 64 ancêtres, la sixième, il y a 28 Suisses neuchâtelois et 36 a
304
ez exacte des influences qui se sont exercées sur
notre
petit coin de Suisse romande. Vous avez consacré de nombreuses et pas
305
e mythe de Tristan et l’amour dans le mariage. Et
nous
avons pris date. Je devais lui donner mon livre en février 1938. Le m
306
mour dans le mariage. Et nous avons pris date. Je
devais
lui donner mon livre en février 1938. Le mois de février arriva et je
307
uscrit, que j’attends d’un jour à l’autre, car je
dois
publier le plus tôt possible le manuscrit d’un essai d’une grande act
308
assion, je ne l’exclus pas, mais je pense qu’elle
doit
être réservée à de très rares personnes qui seront probablement le se
309
que j’habite, qui est prétendument zone franche,
nous
sommes entre deux cordons douaniers. Cette situation particulièrement
310
lobe le temps, qui le pénètre complètement et que
nous
y sommes déjà maintenant. Plutôt que de me demander ce que c’est que
311
i il s’agit, mais que j’insiste pour indiquer que
nous
nous trouvons devant un problème. J’ai écrit des centaines de pages d
312
s’agit, mais que j’insiste pour indiquer que nous
nous
trouvons devant un problème. J’ai écrit des centaines de pages de not
313
s du tout à ce que le monde ait un sens, à ce que
notre
vie ait un sens, à ce que l’humanité ait un sens, puis ils finissent
314
ut être socialiste ou qu’il faut être de gauche ?
Nous
entrons dans l’arbitraire total. Si, au contraire, j’entre dans le mo
315
tence ou la non-existence de Dieu étant donné que
nous
savons la place infime que nous tenons dans l’univers. Je fais quelqu
316
u étant donné que nous savons la place infime que
nous
tenons dans l’univers. Je fais quelquefois cette comparaison un peu é
317
ien ce qu’elle veut dire : comment une cellule de
notre
corps pourrait croire à l’existence de ce corps ? Elle n’a aucun moye
318
hez Albin Michel, Lettre ouverte aux Européens ,
nous
ne trouvons pas seulement confirmation de l’idéal de toute sa vie ; l
319
a le cheminement des esprits. Robert Schuman Il
nous
faut faire l’Europe afin de rester nous-mêmes, disons pour aller vite
320
’Est européen — d’autre part à la colonisation de
notre
économie et de nos coutumes sociales par les Américains. Mais l’Europ
321
re part à la colonisation de notre économie et de
nos
coutumes sociales par les Américains. Mais l’Europe ne pourra jamais
322
ole, aux trois degrés, la presse, les livres, qui
nous
font croire, depuis plusieurs générations de bons élèves et de maître
323
apprend depuis un siècle aux jeunes Européens de
nos
divers pays — contre toute évidence historique — que leur nation est
324
, pour la plupart, en tant qu’État et en moyenne,
nos
nations n’ont même pas cent ans d’âge. Seules la France, l’Angleterre
325
jeune Islande vingt-sept, et Malte, dix. L’école
nous
a raconté que chacun de nos États-nations correspond à une langue, à
326
Malte, dix. L’école nous a raconté que chacun de
nos
États-nations correspond à une langue, à une ethnie, à un ensemble à
327
raphique défini par des frontières naturelles. Et
nous
l’avons cru ! Or tout est faux dans cet enseignement. Il n’y a pas
328
qu’elle existait bien avant la formation, récente
nous
venons de le voir, de nos États-nations. Le mot nation, natio en lati
329
la formation, récente nous venons de le voir, de
nos
États-nations. Le mot nation, natio en latin, désignait au Moyen Âge,
330
flamande, nation italienne, c’était un peu comme
nos
maisons nationales dans une cité universitaire. Mais à l’Université m
331
d’un même État. D’ailleurs, il n’est pas vrai que
nos
États-nations modernes correspondent à l’aire de diffusion d’une lang
332
Val d’Aoste au nom de l’unité linguistique, elle
devrait
s’amputer, pour le même motif, de près de la moitié de ses territoire
333
res actuels. Prenez la langue allemande : si elle
devait
coïncider avec un État-nation, il faudrait annexer à la République fé
334
s baltes et de la Volga. On m’objecte souvent que
nos
langues sont trop différentes pour que nous puissions nous entendre e
335
nt que nos langues sont trop différentes pour que
nous
puissions nous entendre entre Stockholm et Athènes, Édimbourg et Sofi
336
ues sont trop différentes pour que nous puissions
nous
entendre entre Stockholm et Athènes, Édimbourg et Sofia, Varsovie et
337
des savants au xixe , et de l’anglo-américain de
nos
jours. Le mot « évêque », par exemple, véhiculé par l’usage ecclésias
338
ecclésiastique, se retrouve aisément dans toutes
nos
langues : évêque, vescovo, obispo, bispe, biskop, bishop, bischof… Il
339
. Vues de loin, de l’Asie ou de l’Afrique, toutes
nos
langues se ressemblent comme des sœurs. Vue de loin, l’unité culturel
340
service dévot de l’État-nation. C’est ainsi qu’on
nous
a inculqué que le Rhin sépare les peuples de ses rives, mais que le R
341
unité et les vraies diversités La vérité qu’on
nous
cachait, c’est que la culture de tous nos peuples est une, quoique ti
342
qu’on nous cachait, c’est que la culture de tous
nos
peuples est une, quoique tissée de contradictions dans sa genèse même
343
ntiellement contestataire de son génie — mais qui
nous
ont tous affectés à doses variables, et qui ont éduqué notre vision d
344
ous affectés à doses variables, et qui ont éduqué
notre
vision du réel, que nous le sachions ou non, que nous soyons « cultiv
345
bles, et qui ont éduqué notre vision du réel, que
nous
le sachions ou non, que nous soyons « cultivés » ou non. Toutes les g
346
vision du réel, que nous le sachions ou non, que
nous
soyons « cultivés » ou non. Toutes les grandes écoles d’art, d’archit
347
ndes écoles d’art et de pensée : c’est l’unité de
notre
culture commune. Mais qu’en est-il de nos diversités tant vantées, et
348
té de notre culture commune. Mais qu’en est-il de
nos
diversités tant vantées, et à juste titre ? Est-il vrai, comme le dis
349
que ces « précieuses diversités » sont celles de
nos
nations ? Je propose là-dessus deux observations faciles à vérifier.
350
ations faciles à vérifier. Non, les frontières de
nos
États n’ont jamais été « naturelles ». Elles sont accidentelles et ar
351
comme les conflits armés dont elles figurent sur
nos
atlas les cicatrices. Elles sont encore, disait un historien français
352
qui ne peut plus avoir d’effets que négatifs ! En
nous
présentant l’Europe comme un puzzle de nations en teintes pâles, et l
353
rétendues « cultures nationales », les manuels de
notre
enfance non seulement se trouvaient justifier les pires chauvinismes,
354
Europe a failli périr, mais encore ils faussaient
notre
vision de l’histoire et le sens même de la vie de l’esprit. 1° Chacun
355
le sens même de la vie de l’esprit. 1° Chacun de
nos
pays a un nord et un midi : dans chacun vous trouverez des croyants e
356
mistes de leur propre nation, etc. Ce ne sont pas
nos
appartenances nationales qui nous diversifient vraiment, mais les éco
357
. Ce ne sont pas nos appartenances nationales qui
nous
diversifient vraiment, mais les écoles de pensée, les styles de vie.
358
annis. Le grand secret de la vitalité inégalée de
notre
culture européenne, il est dans cette interaction perpétuelle des gra