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rigine et le but de la prédication chrétienne, me
disais
-je, qui donc doit, qui donc peut être pasteur et prêcher ? » Tourment
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riété peu rassurante, une théologie du correctif.
Disons
tout de suite que les corrections qu’elle apporte constituent une sér
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atre mots, mais en les répétant, nous n’avons pas
dit
la parole de Dieu, dans laquelle cette idée devient une réalité, une
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es, tous les oui et tous les non que nous pouvons
dire
au monde. L’homme ne reçoit son existence véritable que dans la parol
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l’indiquer au-delà d’elle-même. Nous n’avons rien
dit
des qualités humaines de ce livre, de son éloquence martelante (que l
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ivant qu’ils sont drôles. (Des gens viennent vous
dire
: tenez, voilà qui vous fera rire. En général on est plutôt déçu.) Po
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quel n’est Suisse que par accident, j’ose à peine
dire
par l’état civil. « Je n’ai pas de passeport ; je n’en ai jamais eu ;
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e dont Claudel, Max Jacob et Ramuz ont su voir et
dire
l’importance, et dont je me contenterai de signaler ici l’humour abso
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ia. Un humour romand… Trois auteurs seulement, me
dira-t
-on ? Trois dimensions plutôt. Cela suffit pour créer un espace, un cl
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de ce pays de pédagogues. J’ai oublié, exprès, de
dire
que c’est aussi le pays d’origine de Michel Simon et de Grock. C’étai
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e Jésus tel que le décrivent les évangiles. Mais,
dit
M. Dominicé, deux obstacles très graves se dressaient aussitôt. Le pr
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le fin de nous « enseigner à révérence ». On peut
dire
dans ce sens que l’exégèse de Calvin est toute didactique : elle veut
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d est un événement. Voici un homme qui vient nous
dire
, en toute simplicité, qu’il a vu l’événement, et qu’il en est encore
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u’on a rarement de nos jours, d’entendre des gens
dire
la vérité sur eux-mêmes. Je sortis assez déçu, comme on sort en génér
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là d’une nouvelle forme de pragmatisme américain.
Dire
que la foi n’est réelle que là où elle se réalise ne signifie pas qu’
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de pouvoir être utiles à tel endroit où Dieu leur
dit
d’aller. La chronique des rencontres miraculeuses qu’ils ont ainsi vé
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agawa soit l’homme le plus réel d’aujourd’hui. Je
dirais
qu’il est le plus grand, si la mesure de la grandeur, dans sa vision,
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e le roman est un genre protestant. — Et Balzac ?
dites
-vous, car vous êtes Français. Eh bien, Balzac n’est pas tout le roman
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tes ! — Lawrence, parfaitement. Voyez-vous, je ne
dis
pas qu’ils furent tous des chrétiens. Plusieurs ont même écrit des ro
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écrire que des protestants, malgré eux. Quand je
dis
romanciers protestants, entendez romanciers de climats protestants. Q
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elques tics de psychologues. Ils sont, comme l’on
dit
« sortis du protestantisme » ; « sortis » est bien le mot ! C’est-à-d
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’espérance qui le transcende et qui le juge. On a
dit
de Sara Alelia que c’est un roman de la grâce : oui, mais c’est aussi
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L’homme n’est pas un ange, c’est entendu, mais ne
dites
pas qu’il n’est qu’une bête. À la fois ange et bête, voilà sa vérité
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s », symbole d’une miséricorde lumineuse, dont on
dirait
qu’elle est le vrai sujet de ce grand livre. Le silence à peu près gé
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ive, si impartiale, si spectaculaire, pourrait-on
dire
, qu’on ne voit guère en quoi son Histoire se distingue de celle qu’eû
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conscience en général, plutôt que de la foi. Ceci
dit
, l’on ne saurait assez louer la science et les scrupules historiques
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formule anticipée du droit « nazi » : Si le roi,
disait
-il, ne voulait point qu’on portât des glands à son collet, il n’en fa
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es des religionnaires) : Ceux que vous déterrez,
dit
la requête, ne sont point étrangers. Ce sont François, vrais François
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édifié encore que révolté. Mais ce n’est pas peu
dire
. 10. Histoire de la Réforme française, tome II : De l’édit de Nant
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hrétienté de son temps : la foi étant ce que j’ai
dit
– le paradoxe le plus inouï – avez-vous cette foi, êtes-vous vraiment
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l réduit tout au général. Mais la Bible, que nous
dit
-elle ? Elle ne fait pas une théorie, elle répond par l’exemple d’Abra
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ire, qu’une épreuve. Une épreuve : c’est beaucoup
dire
, et peu de chose ; et cependant la chose est aussi vite passée que di
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; et cependant la chose est aussi vite passée que
dite
. On enfourche Pégase, en un clin d’œil on est à Morija, on voit aussi
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i », le sort du chrétien véritable. Mais qui peut
dire
: j’ai cette foi-là ? La réflexion philosophique que Kierkegaard ench
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es sont toujours les plus populaires ? Comment se
dire
calviniste ? L’exposition Calvin à la Bibliothèque nationale, si elle
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ce ne saurait être pour la foi. La mystique, nous
dit
-il, en effet, c’est « la recherche des moyens par lesquels l’âme arri
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s charnelles et temporelles ». C’est aussi ce que
dit
l’Évangile, où il n’est pas question de mysticisme. Ceci marqué, qui
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blématique particulière à une école — est-ce trop
dire
— qui va de Schleiermacher à Harnack, en passant par Charles Secrétan
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croyance, à cause du Bien. D’une part, en effet,
dit
M. Monod, « l’athéisme n’explique pas la Beauté, la Joie, l’Amour, la
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situation typique du penseur « libéral ». (Calvin
disait
: « libertin spirituel ».) Il s’agit de confondre les philosophes inc
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attre et pour vaincre ? M. Monod le pense. Jésus,
dit
-il, « n’est pas venu nous enseigner que l’univers a un créateur. Il a
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erdre l’émouvant souci. À cet égard, on peut bien
dire
que M. Monod revient de loin. Les Soliloques dans la nuit, fragments
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inhérent aux gros livres. C’est une somme, ai-je
dit
, une étrange et vivante compilation de notes, de journaux, de lettres
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iminué par certains calembours trop plaisants. Je
dirai
, pastichant M. Monod, que ces ébauches suggestives ne vont pas sans q
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iple d’Érasme que se trouve être M. Benda. Érasme
dit
le vrai, puis se lave les mains, et refuse d’endosser les conséquence
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n. La méthode consistant trop souvent, il faut le
dire
, à tenir pour vrai ce que l’on juge le plus bas. Ainsi l’on en vient
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cette apparente fatalité. Kipling meurt, et l’on
dit
: c’était le dernier conteur. La même année paraît le grand triptyque
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u me regardes comme si j’étais une bête curieuse,
dit
-elle. On croirait que tu as rencontré un ours ! » C’est Anna Svärd, l
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ier l’émotion. Mais pour qu’une telle phrase soit
dite
, il faut des âmes fortement tendues. Et pour que cette même phrase so
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Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas, nous
dit
Denis de Rougemont (12 février 1939)u v Avec l’audace souriante de
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aiment, c’est le fait d’aimer. Jamais Tristan ne
dit
à Iseut qu’il l’aime, il se borne à répéter : « Amor par force me dem
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adours étaient des cathares ? J’en suis persuadé,
dit
Denis de Rougemont, qui s’anime en exposant une théorie aussi origina
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et de femmes qui se trouvaient mal mariés. Ils me
disent
que mon livre les aide à comprendre la cause de leur désarroi, qu’ils
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Mais qui est en réalité Denis de Rougemont ? On a
dit
beaucoup de bêtises — lui-même le déclare — sur l’homme et sur son œu
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d ? Si l’on veut absolument coller une étiquette,
disons
que je suis un essayiste, espèce d’écrivain de plus en plus répandue
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z. Il m’offrit de passer un an en Allemagne en me
disant
: « Vous qui pensez pis que pendre de notre régime, allez donc l’obse
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ensais du nazisme. J’en ai effectivement pensé et
dit
beaucoup de mal dans mon Journal d’Allemagne , paru en 1938. J’eus d
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e » à la théorie fédéraliste. L’homme, vous ai-je
dit
, doit être à la fois libre et responsable ; de même pour chaque natio
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Journal d’Allemagne , c’est lui-même qui me l’a
dit
. w. Rougemont Denis de, « [Entretien] Mais qui est donc Denis de R
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es disparues ou en voie d’extinction. Valéry nous
disait
que « les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et celles
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t de beaucoup que leurs rivales asiatiques, qu’on
dit
plus raffinées, aient connu pareille fortune. Ce sont les lois de Min
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mouraient tout à fait, Valéry ne pourrait pas le
dire
, car il n’en saurait rien. » Et il propose de corriger comme suit le
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vec quelques chances de succès ? Les États-Unis ?
dira-t
-on. Mais ils sont nés de la substance même de l’Europe, et je les voi
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ouveau ? Est-elle une autre civilisation ? Lénine
disait
de sa Révolution : « C’est le marxisme plus l’électricité. » Or, le m
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le Denis de Rougemont de ses 17 ans ? Si vous me
disiez
17 ans et demi, je vous dirai : l’âge de mon premier article. J’étais
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7 ans ? Si vous me disiez 17 ans et demi, je vous
dirai
: l’âge de mon premier article. J’étais au gymnase de ma ville natale
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l-Rops, que j’ouvris avec un peu d’anxiété. Il me
disait
: « Voudriez-vous me rendre un grand service ? Accepteriez-vous de cé
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e l’amour. Quand les gens me rencontraient ils me
disaient
: « C’est vous l’auteur de L’Amour et l’Occident ? Je croyais que v
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pas contre le mythe. Cela n’aurait pas de sens de
dire
que l’on est contre la passion qui est l’une des choses glorieuses qu
70
st par essence quelque chose dont on ne peut rien
dire
. J’ai des idées folles, comme beaucoup d’hommes, sur la mort, sur la
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et va voleter on ne sait pas très bien où. Je me
dis
que l’éternité, l’immortalité, c’est quelque chose qui englobe le tem
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je m’interroge sur ce qu’est la vie. Là, je peux
dire
quelque chose : c’est un certain laps de temps pendant lequel une per
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si elle la réalise plus ou moins bien, elle peut
dire
qu’elle a réussi sa vie et après cela on ne peut rien lui demander de
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Dieu », entre guillemets, ces guillemets voulant
dire
que je ne donne pas Dieu comme quelque chose dont chacun sait de quoi
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notes au moment de m’endormir. Dans ces notes, je
dis
absolument tout, mon incroyance, ma croyance, ma difficulté de croire
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croire en Dieu qu’à y croire, et ce n’est pas peu
dire
. Cela veut peut-être dire que le problème est mal posé dans ma tête,
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re, et ce n’est pas peu dire. Cela veut peut-être
dire
que le problème est mal posé dans ma tête, ou dans mon existence. À q
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l n’y a pas de sens. Certains savants aujourd’hui
disent
qu’ils ne tiennent pas du tout à ce que le monde ait un sens, à ce qu
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homme de Nietzsche ? Au nom de quoi venez-vous me
dire
qu’il faut être socialiste ou qu’il faut être de gauche ? Nous entron
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is cette comparaison un peu élémentaire, mais qui
dit
bien ce qu’elle veut dire : comment une cellule de notre corps pourra
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us faut faire l’Europe afin de rester nous-mêmes,
disons
pour aller vite : ni moujiks ni yankees. Une Europe divisée en vingt-
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bien antérieure à l’idée même d’État-nation. Mais
dira-t
-on, le mot « nation » désignait, dès ce temps, ceux qui parlaient mêm
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vantées, et à juste titre ? Est-il vrai, comme le
disent
trop souvent d’éloquents ministres à Bruxelles ou à Strasbourg, que c
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sur nos atlas les cicatrices. Elles sont encore,
disait
un historien français, le résultat des « viols répétés de la géograph