1 1933, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Parole de Dieu et parole humaine, par Karl Barth (30 décembre 1933)
1 contradictions inouïes de la vie, et leur parler du message non moins inouï de la Bible, de cette Bible qui se pose comme
2 i de Marx et de Nietzsche était relevé. Le tirage du Römerbrief alla au vingtième mille. Barth, nommé professeur à l’Unive
3 a pensée barthienne dans son plein développement, du moins de ses thèmes initiaux, de sa « problématique » particulière. I
4 , avec une sobriété peu rassurante, une théologie du correctif. Disons tout de suite que les corrections qu’elle apporte c
5 vient à nous, mais auquel l’homme ne peut aller. Du totaliter aliter. Si donc la tâche du théologien est de parler de Die
6 peut aller. Du totaliter aliter. Si donc la tâche du théologien est de parler de Dieu, il s’avère qu’en tant qu’homme il n
7 e le bien, que la foi seule lui donne la promesse du salut, que cette foi n’est pas le couronnement de sa « vie religieuse
8 e le point de vue barthien ? Une prise au sérieux du fait de Dieu. Dieu n’est pas un problème, n’est pas l’objet de nos re
9 le de Dieu. Insuffisance radicale de l’humanisme, du piétisme, du moralisme, du spiritualisme, de l’historicisme, de tout
10 nsuffisance radicale de l’humanisme, du piétisme, du moralisme, du spiritualisme, de l’historicisme, de tout ce qui est œu
11 dicale de l’humanisme, du piétisme, du moralisme, du spiritualisme, de l’historicisme, de tout ce qui est œuvre de l’homme
12 qui est œuvre de l’homme, pour atteindre l’œuvre du Dieu « tout autre ». Distinction radicale entre toutes les paroles hu
13 Parole qui vient de Dieu à l’homme. Universalité du rapport établi entre Dieu et l’homme, que l’homme le sache ou non, l’
14 uissance critique enfin, au sens le plus créateur du terme, et qui met en état de crise toutes nos sécurités morales. (Ce
15 ntes qui soient. ⁂ On l’a bien vu récemment, lors du conflit dramatique qui l’a opposé, seul ou à peu près, au puissant pa
16 uation de l’Église allemande », Revue d’Allemagne du 15 septembre 1933. a. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Karl Bar
2 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). D’un humour romand (24 février 1934)
17 nat, mais plutôt à ces albums illustrés, ancêtres du dessin animé et des Eugène de Cocteau, où nous voyons gesticuler, non
18 les de Monsieur Crépin, et la silhouette élégante du Dr Festus, toujours si digne dans l’adversité, bien qu’il lui arrive
19 attitudes de ses héros, en dépit des carambolages du sort. Il y a donc Toepffer. Puis on tombe sur Édouard Rod, qui entrer
20 t d’abord de poètes. Je crains même de leur faire du tort en écrivant qu’ils sont drôles. (Des gens viennent vous dire : t
21 r aimé Charlot, celui des Lumières de la Ville et du Cirque. Les héros de Pierre Girard sont de doux ahuris, qui partent d
22 dont nous rions faute de réflexe appris. L’humour du romantique jaillit des échecs du sentiment. Et certes, c’est le senti
23 appris. L’humour du romantique jaillit des échecs du sentiment. Et certes, c’est le sentiment d’abord qui nous retient che
24 z, ou relisez, dans la Rose de Thuringe, le récit du mariage de Virginie présidé par son oncle âgé de 102 ans (« Il avait
25 l’humour absolument original. Cingria fit partie du groupe des Cahiers vaudois, réuni autour de Ramuz pendant la guerre.
26 ans ce groupe, une espèce de mystique des objets, du détail authentique, de l’aspect brut des choses et des mots. Imaginez
27 s choses et des mots. Imaginez, dans cette vision du monde, ce que donnerait l’usage d’un style savant et poli, coupé de «
28 de trivialités qualifiées, et vous aurez une idée du comique de Cingria. Un humour romand… Trois auteurs seulement, me dir
3 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). L’Humanité de Jésus d’après Calvin, par Max Dominicé (24 mars 1934)
29 s Calvin comme un simple commentaire de la pensée du réformateur. N’allons pas commenter à notre tour cette glose. Ce qu’i
30 r les étapes de sa recherche. ⁂ Le protestantisme du début de ce siècle accordait à la personne de Jésus une place à juste
31 ésus « reconstitué » par les historiens négateurs du surnaturel, M. Dominicé n’a pas de peine à montrer qu’il devenait « f
32 dix-neuf siècles qui nous séparent de l’Évangile. Du même coup, l’expérience religieuse, dialogue vivant avec le Christ de
33 ments, une solution ? Non point : un renversement du problème. Calvin ne fonde pas notre vie religieuse sur notre amour po
34 e d’une pieuse « élévation ». Et c’est le mystère du Dieu-homme (du Christ-Jésus) hors duquel toute communion est impossib
35 « élévation ». Et c’est le mystère du Dieu-homme ( du Christ-Jésus) hors duquel toute communion est impossible. Mystère don
36 ndalise pas. » ⁂ Retrouver cette réalité, c’était du même coup pour notre auteur, échapper aux faux problèmes du modernism
37 up pour notre auteur, échapper aux faux problèmes du modernisme et revenir à l’orthodoxie réformée. Non point comme on rev
38 n actes. C’est l’un des traits les plus frappants du Calvin commentateur des évangiles, tel que nous le restitue M. Domini
39 ue le texte sacré nous adresse. Tout au contraire du critique moderne, qui se pose en juge du texte, Calvin n’admet et ne
40 ontraire du critique moderne, qui se pose en juge du texte, Calvin n’admet et ne pratique qu’une « exégèse d’obéissance »
41 dont les rationalistes ont voulu faire l’apanage du protestantisme. L’ouvrage de M. Dominicé s’inspire évidemment des mêm
42 à souhaiter avec nous que le retour des doctrines du xvie siècle renouvelle jusque dans le style la verve créatrice de la
4 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Quelques œuvres et une biographie de Kierkegaard (26 mai 1934)
43 rs n’a-t-on pas commis à l’endroit de ce revenant du xixe siècle, depuis quelques années qu’on nous parle de lui dans les
44 ci comme individualiste forcené, là comme ancêtre du « fascisme français » ! (au camarade Nizan l’honneur de la trouvaille
45 iliste, un esthète retors et tourmenté, l’ancêtre du gidisme et de l’« inquiétude » littéraire. Kierkegaard, avant tout, e
46 ci, un peu au hasard, il faut l’avouer, le Traité du désespoir 3 est de beaucoup la plus centrale, la plus révélatrice, ma
47 us révélatrice, mais aussi la plus propre à créer du malentendu. Le titre même, que lui a donné le traducteur, prête à cer
48 Kierkegaard apporte dans l’analyse psychologique du désespoir, considéré comme une maladie universelle ne doit pas nous t
49 iverselle ne doit pas nous tromper sur le dessein du livre. Nul romantisme dans cette analyse, aucune exaltation de nos dé
50 aucune exaltation de nos démons obscurs. Au fond du désespoir, et quelles que soient les formes qu’il revête, du spleen b
51 r, et quelles que soient les formes qu’il revête, du spleen banal jusqu’au péché contre l’esprit, jusqu’au refus d’être sa
52 condition telle que Dieu l’a voulue, une négation du paradoxe de l’Amour. L’universalité du désespoir, qui est la thèse ma
53 e négation du paradoxe de l’Amour. L’universalité du désespoir, qui est la thèse maîtresse de cette œuvre, conduirait l’ho
54 il est tout imaginaire. Car seule la connaissance du salut promis par le Christ peut nous amener à l’aveu de la réalité de
55 st révélée par l’Évangile qui sauve. ⁂ La lecture du Traité n’est pas des plus aisées. Les termes hégéliens qui abondent d
56 ans les premiers chapitres donnent à cette partie du livre une apparence abstraite qui contraste singulièrement avec le ré
57 contraste singulièrement avec le réalisme brutal du sujet. Que le lecteur, pourtant, ne se laisse point arrêter par des d
58 Dieu peut bien parler plus fort, lui qui dispose du tonnerre. Mais le tonnerre est une réponse, une explication certaine,
59 nuques ! Nous voici plus près de Shakespeare que du piétisme sentimental et de l’unctio spiritualis des dévots… Mais plus
60 ible par le traducteur). Mais il ne s’agit là que du premier volet d’un triptyque dont il nous faut attendre les deux autr
61 emble des écrits de Kierkegaard, et qui est celle du Point de vue explicatif. Le livre de Carl Koch est la démonstration d
62 , peu suspect de complaisance pour les subtilités du « Séducteur », et qui n’a pas la tête philosophique. Cette monographi
63 sympathique qu’un « honnête homme » peut espérer. Du mélange d’humour et d’angoisse insondable qui nous bouleverse à la le
64 même bonhomique : ce n’est pas le moindre piquant du livre. Fallait-il souhaiter à Kierkegaard une introduction plus systé
65 ous que d’aller voir ce qui se passe dans l’œuvre du danois prophétique, ressuscité par l’angoisse moderne. Koch n’a pas s
66 act : Le Banquet. 6. Søren Kierkegaard, traduit du danois par A. Nicolet et F. B. Janson (Éditions « Je sers »). e. Ro
5 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le mouvement des groupes — Kagawa (4 août 1934)
67 ssisté cet hiver, à Paris, à l’une des rencontres du Mouvement : il y avait là une vingtaine de personnes, un pasteur, une
68 des difficultés intimes, d’entrer dans le concret du christianisme. Une dizaine d’entre nous parlèrent, sans artifices ni
69 e toutes les rencontres prévues. Ce que je savais du Mouvement m’avait fait espérer, secrètement, autre chose, peut-être d
70 ie, Vies transformées 7, qui raconte les origines du Mouvement et cherche à décrire son esprit. Ce n’est pas le meilleur l
71 doit, entre autres, un ouvrage fameux sur l’Armée du salut.) Le Mouvement des Groupes est né après la guerre, de l’activit
72 ientifiques, etc. Il voit la réalité fondamentale du christianisme primitif dans le contact d’homme à homme, dans la confe
73 nourrit leurs entretiens. À lire certains récits du meilleur livre qu’on ait fait sur le Mouvement, For Sinners only (Pou
74 vivre une théologie équivoque. À quoi les membres du Mouvement des Groupes peuvent répondre que leur œuvre se développe da
75 s de l’histoire contemporaine. Kagawa est le chef du Jeune Japon, l’écrivain le plus fécond et le plus populaire de son pa
76 u’il n’aura pas d’habitation plus vaste que celle du plus pauvre habitant du quartier, et non content d’y vivre dans un dé
77 tion plus vaste que celle du plus pauvre habitant du quartier, et non content d’y vivre dans un dénuement absolu, ouvre sa
78 es ouvriers. Kagawa fonde la fédération japonaise du travail et prend la tête du mouvement ouvrier. Il conduit une premièr
79 fédération japonaise du travail et prend la tête du mouvement ouvrier. Il conduit une première grève de 30 000 dockers et
80 suivant une échelle de salaires basés sur l’état du marché. » On le met en prison. Il y écrit en treize jours un roman :
81 n des paysans. Il évangélise. Il devient le « fou du Christ ». À peine a-t-il réussi à faire reconnaître légalement le syn
82 à qui lance une campagne pour la christianisation du Japon, une autre contre la guerre de Chine. « La société contemporain
83 ra également évoqué par Rougemont dans un article du Semeur paru en mai 1935.
6 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Au sujet d’un roman : Sara Alelia (3 novembre 1934)
84 u’à Gide, en passant par Constant. Quand on parle du roman, vous ne voyez que Balzac et Zola. Je vois aussi le pasteur Ste
85 e psychologues. Ils sont, comme l’on dit « sortis du protestantisme » ; « sortis » est bien le mot ! C’est-à-dire qu’ils n
86 , de Mme Hildur Dixelius. On vient de le traduire du suédois9. ⁂ Qu’est-ce qu’un roman chrétien ? Une histoire où tout le
87 stoire dont le personnage principal est « la main du Seigneur », ou encore « l’insondable Providence » mise en action au g
88 it bien, comme le croyaient les écrivains anglais du xixe siècle — en conséquence de quoi les romans des « païens », d’un
89 es, si l’on veut être à même d’y voir les marques du surnaturel. La grâce n’intervient pas ailleurs que dans l’« abîme ».
90 ent d’abord dans l’œuvre d’art à certaine qualité du pessimisme qui s’en dégage : pessimisme jamais cynique et désespoir j
91 tion. J’y vois une suite d’illustrations vivantes du fameux paradoxe luthérien qui est au centre de la Réforme : simul pec
92 ion. (C’est un des grands pouvoirs des romanciers du Nord que d’introduire la durée d’une vie comme protagoniste du drame.
93 ’introduire la durée d’une vie comme protagoniste du drame.) Des fragments du journal de Sara commentent et rythment le dé
94 e vie comme protagoniste du drame.) Des fragments du journal de Sara commentent et rythment le déroulement de cette légend
95 en plus grave. À chacun sa réalité : elle dépend du regard qu’on porte sur le monde. Le regard « objectif » de nos natura
96 Hildur Dixelius von Aster : Sara Alelia, traduit du suédois par Anne-Marie des Courtis. (Éditions « Je sers ».) h. Roug
97 1934, p. 3. i. Une note de lecture plus courte du même roman a également paru dans le Journal de Genève du 25 mai 1934.
98 roman a également paru dans le Journal de Genève du 25 mai 1934.
7 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Une histoire de la Réforme en France (15 décembre 1934)
99 perspective de sa théologie ; le rappel constant du dogme suffirait, dans le cas de l’Église protestante, à rétablir la v
100 forme, sans les rapporter à l’évolution parallèle du dogme dans l’Église. De même, John Viénot laisse délibérément de côté
101 té tout ce que l’abbé Bremond appelait l’histoire du sentiment religieux, et il nous sera permis de souhaiter que cette la
102 ût-ce que pour corriger les souriantes injustices du catholique à l’endroit de Calvin. John Viénot, pasteur et professeur
103 systématique qui restera la marque des historiens du xixe siècle finissant, n’enlève rien à l’intérêt puissant de ce gros
104 cette lecture, passionnante non seulement à cause du pittoresque violent des faits, non seulement à cause des plongées dir
105 le permet d’opérer dans la vie publique et privée du xviie siècle, mais encore parce que, à tout moment, le lecteur se vo
106 onsidérablement l’opinion que nous pouvions avoir du « grand siècle » tel que nous l’ont décrit les fervents de Louis XIV
107 La persécution des protestants ne fut pas l’œuvre du parti catholique français, mais bien des conseillers étrangers des ro
108 , mais bien des conseillers étrangers des rois et du haut clergé. Il semble bien que la pensée dominante, dans toute cette
109 ini (nonce papal) introduisent en France au début du xviie siècle, c’est le virus de l’étatisme totalitaire, c’est l’idée
110 u qui ne soit plus fondé que sur la seule volonté du dictateur. Déjà ce mot de Mazarin paraît donner comme une formule ant
111 Mazarin paraît donner comme une formule anticipée du droit « nazi » : Si le roi, disait-il, ne voulait point qu’on portât
112 nt humain, n’est-il pas significatif de la nature du danger qu’on courait ? La conclusion de cette requête mérite d’ailleu
8 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Kierkegaard, Dostoïevski, Barth (23 février 1935)
113 )k Voici trois petits livres qui nous viennent du Nord11. Un même courant spirituel nous les apporte au temps marqué. P
114 d, surgissant lentement, terriblement, des ombres du Siècle Stupide ? Qui prévoyait, voici dix ans, l’intervention de ce g
115 nsée évangélique ? Et voici que cette conjonction du poète philosophe et du théologien projette une vive lumière sur le se
116 oici que cette conjonction du poète philosophe et du théologien projette une vive lumière sur le secret dernier du message
117 n projette une vive lumière sur le secret dernier du message d’un romancier : Dostoïevski. Prenons-y garde, une nouvelle c
118 ère des croyants ? L’individu serait-il au-dessus du général ? Serait-il affranchi de l’éthique ? Mais alors, comment donc
119 mais « en vertu de l’absurde ». C’est là le sort du « chevalier de la foi », le sort du chrétien véritable. Mais qui peut
120 st là le sort du « chevalier de la foi », le sort du chrétien véritable. Mais qui peut dire : j’ai cette foi-là ? La réfle
121 -elle transformer ma vie ? Or, toute l’insistance du grand théologien se porte dans ce livre sur un seul point : l’homme c
122 à rendre témoignage « d’une part contre la forme du siècle présent ; de l’autre, pour la forme du monde à venir ». Il res
123 rme du siècle présent ; de l’autre, pour la forme du monde à venir ». Il reste dans le monde et soumis à ses lois, sachant
124 r Kierkegaard, c’est la conception même de la vie du chrétien selon Calvin, c’est surtout le simul peccator et justus qui
125 Crainte et Tremblement, par Kierkegaard, traduit du danois par P.-H. Tisseau (Éditions Montaigne). – Le Culte raisonnable
9 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Trois traités de Jean Calvin (20 juillet 1935)
126 ons sur l’importance intellectuelle et littéraire du calvinisme, a donné lieu par contre à une véritable débauche de consi
127 ts de ce temps, au moment où certaine renaissance du calvinisme laisse espérer, pour les années qui viennent, un essor tou
128 Il n’est pas inutile de marquer les raisons qui, du point de vue protestant, rendent ce parallèle irrecevable. Les grands
129 té combattante : Je m’adresse à ceux qui abusent du nom de la chrétienté pour nourrir une paix fardée ! Voici ceux qui v
130 ppellera que notre condition chrétienne est celle du conflit dialectique : L’Église est ordonnée à cette condition de bat
131 mettre que celui-ci se considérait comme ministre du Verbe divin. Prêcher l’Évangile, c’est à son sens engager le dialogue
132 forme de discours la plus propre, sinon à charmer du moins à toucher son antagoniste ; l’art de Calvin est fait de soumiss
133 mais, il se recrée toujours lui-même. Soumission du langage à l’objet spirituellement dominé : telle serait la formule du
134 spirituellement dominé : telle serait la formule du classicisme de Calvin. D’une vivacité presque baroque dans les Scanda
135 de deux maladies graves : la contention abstraite du xviie et la dissolution voluptueuse du xixe . Il m’apparaît que le s
136 abstraite du xviie et la dissolution voluptueuse du xixe . Il m’apparaît que le style d’un Calvin peut nous être un puiss
137 ces Trois traités — furent traduits par lui-même du latin. D’où la jeunesse de cette langue et sa sobriété monumentale. L
10 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (2 novembre 1935)
138 Les mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (2 novembre 1935)m n L
139 à toute mystique qui ne serait qu’une fuite hors du monde, comme à toute action en révolte contre l’ordre de la Parole. E
140 iques que M. Chuzeville nous révèle sont inconnus du public français, Novalis et Ruysbroeck mis à part ; et beaucoup sont
141 égard, de navrantes divagations ; Luther ancêtre du racisme, par exemple ! m. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Jea
142 e rendu] Jean Chuzeville, Les Mystiques allemands du XIIIe au XIXe siècle  », Les Nouvelles littéraires, Paris, 2 novembre
11 1936, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le Problème du bien (12 septembre 1936)
143 Le Problème du bien (12 septembre 1936)o Couronnant une carrière d’auteur déjà lo
144 fondirent durant tout le siècle dernier avec ceux du protestantisme français. Maurras, lorsqu’il voulut s’en prendre aux r
145 ologie de cette « tribu ». Il semble que l’auteur du Problème du Bien 13 se soit fait un glorieux devoir, et peut-être un
146 tte « tribu ». Il semble que l’auteur du Problème du Bien 13 se soit fait un glorieux devoir, et peut-être un malin plaisi
147  désarroi » de l’après-guerre, et qui trouva lors du fameux congrès de Stockholm sa première réalisation concrète. À ces d
148 ter un ultime renouveau. À cet égard, le Problème du Bien mériterait un examen critique dont le cadre de ma chronique ne s
149 e nous en avertir à maintes reprises : L’intérêt du présent ouvrage ne réside pas seulement dans le récit d’une explorati
150 ésentation d’un double cheminement : la recherche du penseur et le ministère du pasteur. Par ailleurs, il ne s’adresse pa
151 inement : la recherche du penseur et le ministère du pasteur. Par ailleurs, il ne s’adresse pas aux spécialistes, ni à l’
152 onymes) et je leur propose de méditer le problème du Bien. Si des croyants peuvent douter de leur croyance à cause du mal,
153 croyants peuvent douter de leur croyance à cause du mal, que des incroyants apprennent à douter de leur incroyance, à cau
154 s apprennent à douter de leur incroyance, à cause du Bien. D’une part, en effet, dit M. Monod, « l’athéisme n’explique pa
155 mour, la Sainteté. Il se brise contre le problème du Bien. D’autre part, l’orthodoxie chrétienne, avec son Dieu créateur o
156 ent, mais silencieux, se brise contre le problème du Mal ». Notons que cette position du problème, ce double front contre
157 e le problème du Mal ». Notons que cette position du problème, ce double front contre l’athéisme et contre le dogmatisme,
158 dogmatisme, définit d’emblée la situation typique du penseur « libéral ». (Calvin disait : « libertin spirituel ».) Il s’a
159 es grandes surprises que nous réserve le Problème du Bien, c’est qu’au moyen d’une méthode « libérale » et partant d’un po
160 ar-delà les funestes divisions de l’orthodoxie et du libéralisme ? Mais revenons à la situation de départ de notre auteur.
161 re, révélé par le Fils, et non ce Dieu omnipotent du dogme. En effet, Dieu n’est pas dans la Nature, il n’en est ni le maî
162 i le maître ni l’auteur : voilà la thèse capitale du livre. Ce que nous montre la Nature, c’est bien plutôt l’action d’un
163 ar accident, la terre tremble : est-ce là l’œuvre du Dieu d’amour dont parle l’Évangile ? « La fourmi périssant de mort vi
164 Il a, au contraire, déboulonné l’idole effroyable du Tout-Puissant ; il a enseigné que le vrai Dieu s’incarnait dans un cr
165 cette « hypothèse de travail » une réaffirmation du dogme trinitaire : Dieu est un X qui ne se révèle à l’homme comme le
166 d nous apparaît ici comme une espèce de père Hugo du modernisme : même invention verbale, même goût des grandes antithèses
167 ne. Le mérite capital de cette vision totalitaire du réel, c’est qu’elle replace l’homme dans la perspective cosmique dont
168 ’un journal de jeunesse qui remplissent 200 pages du premier tome, témoignent d’une véritable frénésie de problèmes, d’un
169 ses disparates, le sérieux proprement théologique du raisonnement ne soit parfois diminué par certains calembours trop pla
170 ée que l’auteur « écrit à genoux ». Au sous-titre du Problème du Bien, j’apposerais volontiers cet argument : comment un p
171 eur « écrit à genoux ». Au sous-titre du Problème du Bien, j’apposerais volontiers cet argument : comment un protestant se
172 ctualisme intempérant par la considération hardie du cosmos. Quant à sa thèse théologique, je me contente de suggérer qu’o
173 ment sa marquep. 13. Wilfred Monod, Le Problème du Bien : essai de théodicée et journal d’un pasteur, 3 volumes, chez Al
174 s de, « [Compte rendu] Wilfred Monod, Le Problème du bien  », Les Nouvelles littéraires, Paris, 12 septembre 1936, p. 5.
12 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Luther contre Érasme (19 juin 1937)
175 i l’on ne veut pas s’en tenir à des appréciations du genre « moine qui voulait se marier », il serait sage de parcourir au
176 t sage de parcourir au moins les œuvres capitales du grand réformateur. Or, il se trouve, et c’est presque incroyable, que
177 rage central de la réforme luthérienne, le Traité du serf arbitre 14. Ne fût-ce que sur le plan de la culture générale, un
178 ices inappréciables. Elle nous place au cœur même du grand débat occidental, celui de la pensée « pure » et de la pensée «
179 gée ». Elle met entre nos mains la pièce capitale du procès : l’acte d’accusation du clerc actif qu’était Luther, contre l
180 la pièce capitale du procès : l’acte d’accusation du clerc actif qu’était Luther, contre le clerc « désintéressé » que cro
181 ope a puisé son dynamisme créateur : l’opposition du témoin responsable et du spectateur détaché. Le point de vue du « cle
182 créateur : l’opposition du témoin responsable et du spectateur détaché. Le point de vue du « clerc pur », celui d’Érasme,
183 onsable et du spectateur détaché. Le point de vue du « clerc pur », celui d’Érasme, nous est suffisamment connu. Qu’on se
184 Zweig, et j’ajouterais : à toute l’œuvre récente du parfait disciple d’Érasme que se trouve être M. Benda. Érasme dit le
185 eur de polémique qui peut flatter en nous le goût du pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale d’une certitude pesan
186 e l’ouvrage. Mais on ne saurait réduire le Traité du serf arbitre à la querelle avec Érasme, qui lui servit de prétexte et
187 ut moyen terme entre les règnes en guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et
188 les règnes en guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du témoignage fidèle
189 eu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du témoignage fidèle, certifié au-dedans par l’Esprit
190 Prince de ce monde ; nécessité du témoignage, et du témoignage fidèle, certifié au-dedans par l’Esprit saint, et par l’Éc
191 il n’est nullement exagéré de voir dans le Traité du serf arbitre une sorte de résumé — très peu systématique, et c’est he
192 uant à la thèse particulière, qui est la négation du libre arbitre religieux, c’est-à-dire du pouvoir qu’aurait l’homme de
193 négation du libre arbitre religieux, c’est-à-dire du pouvoir qu’aurait l’homme de gagner le salut par ses propres efforts
194 écarter le pire malentendu, que Luther ne nie pas du tout la réalité de notre volonté. Il nie seulement que cette volonté
195 pour Nietzsche le fatum, la fatalité sans visage du Retour éternel de toutes choses. Pour Luther, elle est au contraire l
196 qui sacrifie l’homme à la vérité ? 14. Traduit du latin, aux Éditions « Je sers ». Préface de M. le professeur A. Jundi
197 37, p. 5. r. Il s’agit d’une recension de Traité du aerf arbitre de Martin Luther, traduit pour la première fois en franç
13 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Selma Lagerlöf, conteur de légende (3 juillet 1937)
198 , avec lui, l’art tout court. Dans la littérature du xxe siècle, il n’y a plus de grands mythes, il y a des analyses. On
199 défense d’inventer » qui terrorise les romanciers du xxe siècle. Selma Lagerlöf sait encore que l’origine de tout l’art d
200 Lagerlöf sait encore que l’origine de tout l’art du récit, c’est la légende. Une atmosphère d’enfance retrouvée — qu’on l
201 le parti romanesque que Selma Lagerlöf a su tirer du mythe. Et c’est aussi la profusion géniale des inventions concrètes —
202 de méditation ou d’analyse. Toutes les ressources du conte populaire et de l’imagerie sentimentale et romanesque, qu’on cr
203 e est formulé : « Celui qui veut être un disciple du Christ sans avoir l’amour des hommes est condamné à aller à sa perte
204 rencontre cette fois-ci, la plus pauvre orpheline du village ; elle est défigurée par une énorme tache de vin. Faudra-t-il
205 iant et reprenant courage. Soudain une femme sort du jardin juste en face de lui ; une jeune Dalécarlienne, dans son costu
206 uritains, mais aussi tout l’absolutisme religieux du Brand d’Ibsen, de Kierkegaard, de Luther. Et à côté du fanatique, voi
207 and d’Ibsen, de Kierkegaard, de Luther. Et à côté du fanatique, voici Charlotte, avec sa piété sobre et son bon sens impér
208 ersonnages, des foules aux foires, la vie commune du bourg et des paroisses. C’est vraiment toute l’humanité suscitée et i
209 que nous donne cette œuvre admirable, c’est celui du travail de la foi dans la réalité totale d’un peuple, qu’elle trouble
210 ue rien que le rythme, c’est-à-dire la part libre du génie, de l’imagination fabulatrice. Et c’est là que je vois le très
211 nt artistique, la création, le don au double sens du mot, de l’auteur du triptyque des Löwensköld. Il faut avouer que le m
212 éation, le don au double sens du mot, de l’auteur du triptyque des Löwensköld. Il faut avouer que le milieu où Selma Lager
213 — que de pasteurs dans la famille des romanciers du Nord ! — environnés de paysages de rêve, de superstitions folles, de
214 dence ne suffit pas à expliquer la crise actuelle du genre dans notre société. 15. L’Anneau des Lowensköld, Charlotte L
215 Charlotte Lowensköld, Anna Svärd, romans traduits du suédois par M. Metzger et T. Hammar. (Éditions « Je sers ».) 16. Mo
14 1939, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas, nous dit Denis de Rougemont (12 février 1939)
216 sourire des lèvres qui semble excuser le sérieux du regard. Il rit malicieusement quand je lui parle du petit scandale qu
217 regard. Il rit malicieusement quand je lui parle du petit scandale que risque de provoquer son dernier livre : n’y affirm
218 simplement étudier ce mythe et analyser la crise du mariage à notre époque. Mais plus je relisais les différentes version
219 e. Mais plus je relisais les différentes versions du roman, plus je me sentais gêné, mal à l’aise. Ce Tristan et cette Ise
220 te Denis de Rougemont, à la conception chrétienne du mariage. L’amour courtois est chaste, il accorde à la femme une préém
221 s douteuse. L’amour courtois est directement issu du catharisme. Vous savez que l’hérésie cathare, que la croisade contre
222 on purement spiritualiste des évangiles. Ils font du Saint-Esprit la Mère de Dieu, le principe féminin de l’amour. En embr
223 ature orientale que tout dernièrement, à la suite du christianisme. J’avoue que votre démonstration me paraît convaincante
224 t convaincante. Mais comment cette interprétation du mythe a-t-elle pu échapper jusqu’ici aux spécialistes du Moyen Âge ?
225 e a-t-elle pu échapper jusqu’ici aux spécialistes du Moyen Âge ? Denis de Rougemont sourit avec malice : Les philologues o
226 que Freud l’a analysé. À une époque où le statut du mariage se modifie profondément, croyez-vous que ce fameux triangle,
227 Mais c’est encore lui qui pèse sur toute la crise du mariage. Comment cela ? C’est très simple. Nous souffrons d’avoir été
228 cultés matérielles compliquent encore le problème du mariage. Croyez-vous que les problèmes de la vie sentimentale et sexu
229 fidélité, si conforme à la conception chrétienne du ma­riage, suppose chez les femmes, qui doivent être sans cesse capabl
230 essais : Doctrine fabuleuse et Les Personnages du dram e. Et en ce moment, à quoi travaillez-vous ? J’ai en chantier u
15 1963, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Mais qui est donc Denis de Rougemont (7 novembre 1963)
231 n, il est, depuis la semaine dernière, le lauréat du Grand Prix littéraire de Monaco. Mais qui est en réalité Denis de Rou
232 n certain nombre d’ouvrages qui, tenant à la fois du journal, de l’essai, de la polémique et du récit, ne correspondent à
233 a fois du journal, de l’essai, de la polémique et du récit, ne correspondent à aucun genre littéraire précis et rendent le
234 humanisme et christianisme, et je me sens plutôt du côté du christianisme. Au mot « humaniste », je préfère le mot « mora
235 me et christianisme, et je me sens plutôt du côté du christianisme. Au mot « humaniste », je préfère le mot « moraliste ».
236 d’écrire en rentrant exactement ce que je pensais du nazisme. J’en ai effectivement pensé et dit beaucoup de mal dans mon
237 n Amérique où il passera six ans, écrira La Part du diable et se liera avec plusieurs écrivains français. On décida que
238 également la connaissance de Saint-John Perse et du peintre Marcel Duchamp, qui réalisa une extraordinaire vitrine surréa
239 Avenue pour l’exposition de mon livre : La Part du diable . Rentré en Europe en 1946, Denis de Rougemont s’engage alors
240 dans l’action politique en militant pour la cause du fédéralisme européen. Fondateur et président du Congrès européen pour
241 e du fédéralisme européen. Fondateur et président du Congrès européen pour la liberté de la culturey, son activité se situ
242 octobre 1963, Denis de Rougemont a reçu des mains du Prince Rainier le Grand Prix littéraire de Monaco. Selon la formule c
243 rallèle, mais dont il ne fut « que » le président du comité exécutif, de 1951 à 1966.
16 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Les prophètes de la décadence (24 septembre 1970)
244 ou presque tous, Européens. Loin de s’émerveiller du fait que le génie européen rayonne sur le monde entier, ils préfèrent
245 ire rejoindre les œuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables : elles sont dans les journaux. L’écho de cette p
246 t si sur les rivages de la Seine, de la Tamise ou du Zuydersee… qui sait si un voyageur comme moi ne s’assiéra pas un jour
247 une période d’apogée — la nôtre aussi. Aux débuts du xxe siècle, Spengler va plus loin ; il est convaincu que toute cultu
248 de, et que, d’autre part, les plus grands esprits du siècle précédent n’ont cessé d’annoncer les catastrophes qui ont fond
249 partie de sa propre jeunesse, son rôle de porteur du « flambeau de la civilisation ». La Seconde Guerre mondiale, née de c
250 une peut être perdue sans que l’autre soit ruinée du même coup. Tchingis-Khan eut l’hégémonie sans la civilisation, tandis
251 vilisation sans hégémonie. Secundo, il n’est pas du tout certain que les précédents historiques soient applicables dans n
252 ’abri de ce genre d’illusion. Nous, les Européens du xxe siècle, nous savons bien que nous ne dominons plus politiquement
253 exe et multiforme pour pouvoir, sinon satisfaire, du moins séduire tous les peuples du monde. Nous avons vu aussi que l’Eu
254 non satisfaire, du moins séduire tous les peuples du monde. Nous avons vu aussi que l’Europe envoie dans le monde plus de
255 Elle s’est laïcisée, ou sécularisée, et détachée du christianisme qui contribua de tant de manières à la former. Par là m
256 homme y était synonyme d’habitant de la vallée et du delta du Nil, il y avait un mot différent pour désigner les habitants
257 tait synonyme d’habitant de la vallée et du delta du Nil, il y avait un mot différent pour désigner les habitants des terr
258 ire rejoindre les œuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables : elles sont dans les journaux ». Depuis lors, on
259 . Mais les civilisations anciennes de l’Égypte et du Proche-Orient, prolongées par la grecque et la romaine, dont l’essent
260 ui définissent aujourd’hui, pour tous les peuples du tiers-monde à peine moins que pour ceux de l’OTAN, la dignité de la p
261 la Renaissance par nos découvreurs de l’espace et du temps de l’humanité. Troisième raison : On ne voit pas de candidats s
262 la dernière période glaciaire ou le dessèchement du Sahara, affectant la région entière où avait fleuri une civilisation
263 qui le faisaient vivre et qui forment une partie du Kapital. Le marxisme est né en Europe et de l’Europe, au carrefour d’
264 4 septembre 1970, p. 3. aa. Le texte est précédé du chapeau suivant : « On sait quel Européen convaincu et militant est D
17 1970, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Denis de Rougemont : l’amour et l’Europe en expert (24 décembre 1970)
265 isses neuchâtelois et 36 ancêtres de Normandie ou du Midi, mais aussi quelques Allemands et plusieurs Hollandais. Cela vou
266 la passion. C’est au fond contre la vulgarisation du mythe de Tristan que je m’élevais, surtout dans L’Amour et l’Occiden
267 riage solide, fait pour durer sinon toute la vie, du moins le plus longtemps possible ; au mariage conçu comme une œuvre d
268 anier derrière le Jura et faisaient de l’ensemble du pays de Gex, Savoie et Genève, de nouveau une région naturelle comme
269 ce mot Dieu peut évoquer pour l’esprit d’un homme du xxe siècle, moi, par exemple. J’écris généralement quelques notes au
270 savants aujourd’hui disent qu’ils ne tiennent pas du tout à ce que le monde ait un sens, à ce que notre vie ait un sens, à
271 rps. Elle peut donc parfaitement nier l’existence du corps. ab. Rougemont Denis de, « [Entretien] L’amour et l’Europe e
272 Propos recueillis par Pierre Lhoste, et précédés du chapeau suivant : « On sait quel ardent Européen est Denis de Rougemo
273 e sa vie ; les hommes qui demain auront la charge du monde pourront y puiser tout un programme politique inspiré par l’idé
18 1972, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). De l’unité de culture à l’union politique (17-23 avril 1972)
274 ines, notions théologiques diffusées par l’Église du Moyen Âge, notions scientifiques et techniques aujourd’hui, à quoi vi
275 r les influences dominantes de l’italien à la fin du Moyen Âge, du français au xviiie siècle, de l’allemand des philosoph
276 es dominantes de l’italien à la fin du Moyen Âge, du français au xviiie siècle, de l’allemand des philosophes et des sava
277 uerres contre l’Espagne et les Allemagnes au-delà du Rhin ; elle a été mise en forme par la Révolution française, et elle
278 deux côtés à la hauteur des vallées vaudoises et du Val d’Aoste, plus loin l’allemand, puis le ladin, puis de nouveau l’a
279 nd, toujours des deux côtés. Et la Suisse est née du Gothard, au cœur des Alpes. L’unité et les vraies diversités La
280 à doses variables, et qui ont éduqué notre vision du réel, que nous le sachions ou non, que nous soyons « cultivés » ou no
281 sont les universités, à la Renaissance les cités du Nord de l’Italie, des Flandres, de la Bourgogne et de la Rhénanie, du
282 des Flandres, de la Bourgogne et de la Rhénanie, du Languedoc et de la Castille. On sait le rôle merveilleusement féconda