1
de rendre acceptable le message de l’Évangile, d’
en
atténuer le scandale, d’intégrer largement les découvertes de l’espri
2
rois éditeurs refusent mais qui paraît finalement
en
librairie après la guerre. Aventure étonnante que celle de ce comment
3
toute religiosité. Elles consistent tout d’abord
en
une série de points d’interrogation que Barth place derrière des mots
4
té, expérience religieuse, problème de Dieu. Il n’
en
faut pas plus pour que se lèvent de toutes parts de troublants parado
5
Il y a plus. L’histoire biblique, loin de mettre
en
scène le développement d’une « tradition » spirituelle, figure la nég
6
homme. Nous pouvons répéter ces quatre mots, mais
en
les répétant, nous n’avons pas dit la parole de Dieu, dans laquelle c
7
rünewald, cette main énorme qui désigne le Christ
en
croix. La théologie n’est pas la parole. Elle ne peut que l’indiquer
8
in, au sens le plus créateur du terme, et qui met
en
état de crise toutes nos sécurités morales. (Ce n’est qu’à certains d
9
mand est-il sérieux ? Je crains que mes raisons d’
en
douter n’ébranlent guère la solide réputation de gravité qu’on lui a
10
ant aux traditionnelles farces de père de famille
en
liberté dont il assaisonnait ses Voyages en zigzag pour amuser son pe
11
mille en liberté dont il assaisonnait ses Voyages
en
zigzag pour amuser son pensionnat, mais plutôt à ces albums illustrés
12
il lui arrive parfois de pousser « un immense cri
en
vingt-deux langues ». La satire de Toepffer n’est pas méchante, elle
13
ard, et de Cingria, ce que vous aurez la chance d’
en
trouver, une note ici ou là, quelques petits livres à tirage limité.
14
d de poètes. Je crains même de leur faire du tort
en
écrivant qu’ils sont drôles. (Des gens viennent vous dire : tenez, vo
15
us les camps de la guerre de Sécession, mais il n’
en
parla pas »), et servi par un garçon triste qui perd le vol-au-vent,
16
r l’état civil. « Je n’ai pas de passeport ; je n’
en
ai jamais eu ; s’il doit être que j’en doive un avoir un, je veux qu’
17
ort ; je n’en ai jamais eu ; s’il doit être que j’
en
doive un avoir un, je veux qu’il ne soit de ceux que j’aie fabriqués
18
nt poussé M. Dominicé à l’écrire, et qu’il expose
en
une vingtaine de pages précises, mesurées, et convaincantes. Il me se
19
héodore Flournoy, tenter de « faire une guirlande
en
mettant bout à bout des fleurs des champs et des fleurs de rhétorique
20
répète plusieurs fois : « Heureux celui qui ne s’
en
scandalise pas. » ⁂ Retrouver cette réalité, c’était du même coup pou
21
e et profonde acuité d’une dialectique à résoudre
en
actes. C’est l’un des traits les plus frappants du Calvin commentateu
22
: elle veut sans cesse transformer nos questions
en
questions que le texte sacré nous adresse. Tout au contraire du criti
23
out au contraire du critique moderne, qui se pose
en
juge du texte, Calvin n’admet et ne pratique qu’une « exégèse d’obéis
24
que l’admiration que lui inspire Calvin s’exprime
en
termes aussi respectueux des objections possibles. Il est vrai que ce
25
hilosophiques et littéraires ! Probablement, il s’
en
fût amusé : tout ce qui touchait à l’opinion publique était pour lui
26
e sens général de son œuvre. On peut y lire ceci,
en
matière d’introduction : « Je suis et j’ai toujours été un auteur rel
27
aducteur, prête à certaines confusions : l’œuvre,
en
danois, s’appelle La Maladie mortelle, et cette maladie, c’est le péc
28
s grave lacune de la littérature kierkegaardienne
en
France. On ne saurait trop insister sur l’utilité de ce livre. Il ren
29
un événement. Voici un homme qui vient nous dire,
en
toute simplicité, qu’il a vu l’événement, et qu’il en est encore tout
30
oute simplicité, qu’il a vu l’événement, et qu’il
en
est encore tout remué. On le croira sans peine : il n’a pas l’air d’a
31
o-saxons, s’étend rapidement depuis quelques mois
en
Allemagne, en Suisse, à Paris même. Né dans les universités, il paraî
32
end rapidement depuis quelques mois en Allemagne,
en
Suisse, à Paris même. Né dans les universités, il paraît destiné à ré
33
ni même d’évangélisation. Il s’agissait de mettre
en
commun des difficultés intimes, d’entrer dans le concret du christian
34
fessions sensationnelles. J’avais tort, et l’on s’
en
convaincra en lisant le petit livre d’Harold Begbie, Vies transformée
35
tionnelles. J’avais tort, et l’on s’en convaincra
en
lisant le petit livre d’Harold Begbie, Vies transformées 7, qui racon
36
les Groupes. Mais enfin, c’est le seul qui existe
en
français, et il contient un certain nombre de faits assez bouleversan
37
sse sur les interprétations personnelles que nous
en
propose l’auteur. (Begbie est un de ces « informateurs » brillants et
38
ants et cordiaux, un peu trop souriants, comme on
en
trouve dans les pays anglo-saxons. On lui doit, entre autres, un ouvr
39
tives de violation de domicile moral. Pour entrer
en
contact avec les hommes, il n’y a qu’un moyen : c’est de leur ouvrir
40
es morales qui séparent nos contemporains, l’on s’
en
persuadera facilement en lisant les récits de Begbie. Les disciples d
41
os contemporains, l’on s’en persuadera facilement
en
lisant les récits de Begbie. Les disciples de Buchmann, — il refusera
42
ns la réalité qu’un homme incarne. Qui le connaît
en
France ? Claudel, quelques revues protestantes en ont parlé. C’est to
43
en France ? Claudel, quelques revues protestantes
en
ont parlé. C’est tout. Nos grands journaux ignorent quelques-uns des
44
autobiographique et romancé de sa jeunesse a paru
en
français, il y a deux ansg. Aujourd’hui, l’un de ses collaborateurs n
45
salaires basés sur l’état du marché. » On le met
en
prison. Il y écrit en treize jours un roman : L’Archer tirant contre
46
état du marché. » On le met en prison. Il y écrit
en
treize jours un roman : L’Archer tirant contre le soleil. Accueilli à
47
il. Accueilli à sa sortie de prison par une foule
en
fête, il entraîne une centaine d’enfants au bord de la mer pour céléb
48
Kagawa ! », proclame le parti communiste de Kobé
en
1925. Et quelques années plus tard, une ligue réactionnaire fait pose
49
de Kagawa l’ont fait comparer à Gorki, ses poèmes
en
prose sont d’un franciscain. Il y a en lui un amour des objets, un se
50
ses poèmes en prose sont d’un franciscain. Il y a
en
lui un amour des objets, un sens de la nature, une compréhension des
51
ont Rougemont donne une recension dans Foi et Vie
en
septembre 1931. Kagawa sera également évoqué par Rougemont dans un ar
52
oqué par Rougemont dans un article du Semeur paru
en
mai 1935.
53
chrétiens — des romans justement comme ne peuvent
en
écrire que des protestants, malgré eux. Quand je dis romanciers prote
54
rotestants, c’est-à-dire dix fois plus que vous n’
en
attendiez, puisqu’il n’y a qu’un million de réformés en France. Imagi
55
endiez, puisqu’il n’y a qu’un million de réformés
en
France. Imaginez la proportion si l’édit de Nantes n’avait pas été ré
56
eur », ou encore « l’insondable Providence » mise
en
action au gré d’un moraliste qui se donne l’air de l’avoir bel et bie
57
u bien n’est pas le christianisme. Et l’on serait
en
droit de prétendre qu’un roman pessimiste à la Thomas Hardy a plus de
58
uvre d’art à certaine qualité du pessimisme qui s’
en
dégage : pessimisme jamais cynique et désespoir jamais complaisant à
59
ais complaisant à lui-même, car l’aveu même qu’on
en
fait est la preuve qu’on l’a traversé, et qu’on a saisi l’espérance q
60
râce vient dans sa vie, et désormais l’accompagne
en
secret tout au long de cette chronique. On voit naître et grandir un
61
e, dix autres scènes enfantines : c’est Andersen,
en
plus grave. À chacun sa réalité : elle dépend du regard qu’on porte s
62
Une histoire de la Réforme
en
France (15 décembre 1934)j Certes, la grandeur d’une Église et sa
63
l’ordre de la civilisation, et il est légitime d’
en
restaurer la mémoire, pourvu que l’on n’y cherche pas de vains prétex
64
ctaculaire, pourrait-on dire, qu’on ne voit guère
en
quoi son Histoire se distingue de celle qu’eût pu écrire un savant la
65
r plus de vigueur au langage des faits, cités ici
en
très grand nombre à chaque page. Faits sinon nouveaux pour la plupart
66
haque page. Faits sinon nouveaux pour la plupart,
en
tout cas rassemblés pour la première fois, et propres à modifier cons
67
Concini ou un Ubaldini (nonce papal) introduisent
en
France au début du xviie siècle, c’est le virus de l’étatisme totali
68
point qu’on portât des glands à son collet, il n’
en
faudrait point porter, parce que ce n’est point tant la chose défendu
69
un loup dévore notre charogne ou que des citoyens
en
repaissent leurs yeux et contentent leur rage ? Certes, ni l’un ni l’
70
rage ? Certes, ni l’un ni l’autre n’empêchera qu’
en
ces mêmes os, en cette même chair, nous ne voyions notre Rédempteur q
71
i l’un ni l’autre n’empêchera qu’en ces mêmes os,
en
cette même chair, nous ne voyions notre Rédempteur qui approche, et q
72
(Qui donc, sauf Léon Bloy, fait écho à ce style,
en
notre siècle ?) Mais Casaubon, bien moins vindicatif, n’est pas moins
73
ns un coin. C’est bien d’ailleurs. Notre part est
en
Dieu. Nous sommes citoyens des cieux. Louange à Dieu aux siècles des
74
s de, « [Compte rendu] Une histoire de la Réforme
en
France », Les Nouvelles littéraires, Paris, 15 décembre 1934, p. 5.
75
e. Et maintenant Dieu lui commande d’offrir Isaac
en
sacrifice ! Abraham ne se révolte pas. Il croit en Dieu, non point en
76
n sacrifice ! Abraham ne se révolte pas. Il croit
en
Dieu, non point en sa raison humaine. Il selle son âne et s’en va ver
77
am ne se révolte pas. Il croit en Dieu, non point
en
sa raison humaine. Il selle son âne et s’en va vers les monts de Mori
78
point en sa raison humaine. Il selle son âne et s’
en
va vers les monts de Morija, pour sacrifier son fils unique. Il le fa
79
i, pourtant. Les pasteurs ont coutume de l’offrir
en
exemple. Car enfin il n’a pas tué : Dieu l’arrête au dernier moment e
80
aussi vite passée que dite. On enfourche Pégase,
en
un clin d’œil on est à Morija, on voit aussitôt le bélier ; on oublie
81
t » et le comique c’est qu’on persiste à l’offrir
en
exemple aux chrétiens ! Mais la grandeur d’Abraham, sa signification
82
démesurée et impensable, c’est qu’il reçut Isaac
en
récompense d’un acte « fou » et revint avec lui dans la vie comme si
83
s hommes qui se posent sérieusement la question :
en
quoi ma foi doit-elle transformer ma vie ? Or, toute l’insistance du
84
un être un peu divin, un peu divinisé, échappant
en
quelque manière aux lois de ce monde perdu. Sa sanctification ne doit
85
tout illusoire ou évasive. Elle consiste d’abord
en
ce que le chrétien se reconnaît de plus en plus pécheur, de plus en p
86
foi dans sa réalité, puis offerte telle quelle «
en
sacrifice saint et agréable » à Dieu. Point n’est nécessaire qu’il v
87
us pousse des ailes ni que vous soyez transformés
en
quelque essence radieuse et esthétique. La vie chrétienne n’est pas u
88
oit vivre à sa place, et dans sa situation. Mais
en
quoi le chrétien se distinguera-t-il donc de l’incroyant ? En rien d’
89
hrétien se distinguera-t-il donc de l’incroyant ?
En
rien d’autre qu’en ceci : qu’il est appelé à rendre témoignage « d’un
90
era-t-il donc de l’incroyant ? En rien d’autre qu’
en
ceci : qu’il est appelé à rendre témoignage « d’une part contre la fo
91
de ce monde. Apparemment il ne diffère des autres
en
rien. Mais il est orienté autrement — converti. Il vit dans les mêmes
92
mme. Le grand succès qu’a remporté ce petit livre
en
Allemagne mérite d’être confirmé par notre public littéraire. En quel
93
rite d’être confirmé par notre public littéraire.
En
quelques chapitres très simples, Thurneysen sait atteindre au cœur d’
94
u’un homme ? Et cette réponse, il nous l’a donnée
en
nous découvrant que l’homme n’est lui-même qu’une seule et grande que
95
e de Dostoïevski. Je ne saurais mieux répondre qu’
en
renvoyant au livre de M. Thurneysen. La conception « dialectique » de
96
guère honneur à notre liberté d’esprit. Mais je m’
en
voudrais de déplorer la décadence culturelle qui marque la plupart de
97
se détachant sur le ciel noir désigne le Sauveur
en
croix : « Il faut qu’il croisse et que je diminue. » C’est donc sous
98
de cette introduction, c’est qu’elle nous ouvre,
en
une quinzaine de pages, les principales perspectives de « l’univers »
99
classique, au sens le plus vigoureux de ce terme.
En
la replaçant dans l’atmosphère violente et trouble de la Renaissance,
100
é n’avait jamais été réimprimé depuis sa parution
en
1550. « Originale mixture de passion contenue et de raison déchaînée
101
ement sous la croix, tant qu’elle aura à cheminer
en
ce monde. Voici enfin les « libertins », ceux que nous appelons libé
102
gazouillent » à tort et à travers et se répandent
en
orgueilleuses « baveries », et ceux « qui se ruent contre Dieu d’une
103
té enragée à la façon des frénétiques, et tombent
en
de grands abîmes ou se rompent le col en s’aheurtant ». Cet étonnant
104
tombent en de grands abîmes ou se rompent le col
en
s’aheurtant ». Cet étonnant traité, tour à tour éloquent à l’antique
105
it de soumission absolue à l’objet proposé : tout
en
portant la marque d’une des plus puissantes personnalités qui fut jam
106
nom. On est tenté de résumer toutes ces tensions
en
une seule et unique opposition : mysticisme et action créatrice. Cett
107
qu’une fuite hors du monde, comme à toute action
en
révolte contre l’ordre de la Parole. En confondant la foi et la mysti
108
te action en révolte contre l’ordre de la Parole.
En
confondant la foi et la mystique, comme le fait par malheur M. Chuzev
109
testantisme français. Maurras, lorsqu’il voulut s’
en
prendre aux réformés, ne trouva rien de mieux que d’écrire un pamphle
110
deux causes illustrées par notre auteur, il faut
en
ajouter une troisième, qui les commande directement : celle d’un cert
111
struction doctrinale. L’auteur prend soin de nous
en
avertir à maintes reprises : L’intérêt du présent ouvrage ne réside
112
eulement dans le récit d’une exploration hasardée
en
des régions peu connues, mais aussi dans la constante présentation d’
113
es soient. Pour Barth, c’est Dieu qui met l’homme
en
question. M. Monod part au contraire d’une mise en question de « Dieu
114
point de vue « libéral » — encore que l’auteur s’
en
défende, l’adjectif ayant pris peu à peu une signification ecclésiast
115
me. En effet, Dieu n’est pas dans la Nature, il n’
en
est ni le maître ni l’auteur : voilà la thèse capitale du livre. Ce q
116
ort violente sous le talon d’un chrétien qui prie
en
marchant », — voilà qui pose à M. Monod le problème central de ce liv
117
il s’agit là de littérature, bien que l’auteur s’
en
défende dans sa préface. Cela nous vaut des pages fort curieuses sur
118
élation sur le système d’un autre Emmanuel — Kant
en
l’espèce ? M. Monod ne saurait m’en vouloir de lui retourner une bout
119
manuel — Kant en l’espèce ? M. Monod ne saurait m’
en
vouloir de lui retourner une boutade qui porte évidemment sa marquep.
120
Érasme (19 juin 1937)q r Que sait-on de Luther
en
France ? Qu’il rompu l’unité de l’Église. Mais dans quelles circonsta
121
ns ? Et pour quelles fins ? Si l’on ne veut pas s’
en
tenir à des appréciations du genre « moine qui voulait se marier », i
122
uis quatre siècles qu’elles ont été écrites, on n’
en
a pas traduit une seule en France ! Quelques pages choisies, en appen
123
ont été écrites, on n’en a pas traduit une seule
en
France ! Quelques pages choisies, en appendice à une brève biographie
124
it une seule en France ! Quelques pages choisies,
en
appendice à une brève biographie ; une brochure sur la liberté chréti
125
endre la réparation de cette inconcevable lacune,
en
publiant l’ouvrage central de la réforme luthérienne, le Traité du se
126
quences de sa vérité : il souhaite même qu’il n’y
en
ait pas. Et tous les prudents d’applaudir, non sans apparences de rai
127
commis tant de crimes au nom de la vérité ! On s’
en
est plus servi qu’on ne l’a servie… L’intervention de Luther en perso
128
rvi qu’on ne l’a servie… L’intervention de Luther
en
personne va-t-elle changer une fois de plus la face des choses ? À to
129
tal l’inflexible, l’urgente exigence de la vérité
en
action. Que trouvera le lecteur profane, et peu au fait de la problém
130
ogien ? Une verdeur de polémique qui peut flatter
en
nous le goût du pittoresque ; l’élan génial, la violence loyale d’une
131
ccent personnel tour à tour ironique ou émouvant.
En
fait, toutes les affirmations fondamentales de la Réforme sont ici re
132
la foi, qui est don gratuit et œuvre de Dieu seul
en
nous ; opposition de la justice donnée par Dieu à la justice acquise
133
us, et refus de tout moyen terme entre les règnes
en
guerre ouverte du Dieu de la foi et du Prince de ce monde ; nécessité
134
humaine. Tout homme qui veut penser son existence
en
termes radicaux, vraiment sérieux, se voit acculé à ce dilemme, ou pl
135
e de Martin Luther, traduit pour la première fois
en
français par Denis de Rougemont.
136
part de « faits d’observation » et l’on essaie d’
en
tirer de la vie. Mais ne serait-ce pas que l’on ne sait plus créer de
137
our vrai ce que l’on juge le plus bas. Ainsi l’on
en
vient peu à peu, par désir de se montrer original, à tenir pour acqui
138
de grandes ombres. Il y puise sa vie secrète, il
en
reçoit des dimensions nouvelles : mystère, fatalité, présence d’une t
139
e, comme on croit les journaux, par exemple, et s’
en
indigne, et refuse de marcher !) Le vrai « miracle », ici, c’est le p
140
ller avec sa belle fiancée, Charlotte Löwensköld.
En
la quittant, il lui a crié qu’il n’épouserait qu’une femme que Dieu l
141
u lui aurait désignée. La première qu’il croisera
en
allant au village, si elle n’est pas mariée, deviendra sa compagne. I
142
pas mariée, deviendra sa compagne. Il sort. Il s’
en
faut de peu qu’il ne rencontre dès les premiers pas une vieille mendi
143
f. L’invention romanesque n’est ici que la « mise
en
pratique » d’une attitude spirituelle extrême. La phrase de Karl-Artu
144
Et pour que cette même phrase soit aussitôt mise
en
pratique par le héros, sans nulle invraisemblance, il faut que ce hér
145
aires, Paris, 3 juillet 1937, p. 8. t. Rougemont
en
fait la recension dans la NRF de novembre 1937.
146
estante. Ayant fait de solides études à Vienne et
en
Allemagne, il a enseigné dans une ville universitaire où il rédigea,
147
eigné dans une ville universitaire où il rédigea,
en
1936, ce Journal d’Allemagne , qui, paru au printemps dernier, est u
148
çais notre province : il a séjourné de longs mois
en
Vendée et dans le Midi. Son Journal d’un intellectuel en chômage té
149
e et dans le Midi. Son Journal d’un intellectuel
en
chômage témoigne de la curiosité, et aussi de la discrétion avec laq
150
et les directives de l’Église. Comment a-t-il pu,
en
moins de vingt ans, dominer ainsi toute la littérature ? Beaucoup d’h
151
la Mère de Dieu, le principe féminin de l’amour.
En
embrassant le catharisme, le néophyte s’engageait, s’il était marié,
152
nsi tous les troubadours étaient des cathares ? J’
en
suis persuadé, dit Denis de Rougemont, qui s’anime en exposant une th
153
uis persuadé, dit Denis de Rougemont, qui s’anime
en
exposant une théorie aussi originale. D’ailleurs, on sait que les tro
154
d’une manière nouvelle. C’est-à-dire qu’au lieu d’
en
faire un acte raisonnable, il faut le montrer tel qu’il est en réalit
155
de. Elle est aussi absurde que la passion, mais s’
en
distingue par un refus constant de subir ses rêves, par une constante
156
ine fabuleuse et Les Personnages du dram e. Et
en
ce moment, à quoi travaillez-vous ? J’ai en chantier un livre sur La
157
e. Et en ce moment, à quoi travaillez-vous ? J’ai
en
chantier un livre sur La Réforme comme Révolution. Mais je l’ai un pe
158
écris pour l’Exposition de Zurich. Je veux mettre
en
scène un héros suisse, le bienheureux Nicolas de Flue, qui eut une vi
159
e sur lui. Voici ce qu’a donné cette entrevue. Né
en
1906 à Neuchâtel, Denis de Rougemont est un écrivain suisse d’express
160
oisirait, quand il ouvre la bouche, de s’exprimer
en
français plutôt qu’en miaulant ou en barrissant. Je suis un écrivain
161
re la bouche, de s’exprimer en français plutôt qu’
en
miaulant ou en barrissant. Je suis un écrivain français, un point c’e
162
e s’exprimer en français plutôt qu’en miaulant ou
en
barrissant. Je suis un écrivain français, un point c’est tout. Il est
163
pures, de poésie, de descriptions et d’anecdotes.
En
1933, Denis de Rougemont participe, aux côtés d’Emmanuel Mounier, à l
164
ovah jugeant et agissant de l’extérieur. Dieu est
en
l’homme. En 1935, il est nommé lecteur à l’Université de Francfort et
165
et agissant de l’extérieur. Dieu est en l’homme.
En
1935, il est nommé lecteur à l’Université de Francfort et séjournera
166
r à l’Université de Francfort et séjournera un an
en
Allemagne hitlérienne. Je me trouvais sans activité à Paris, où j’écr
167
aris, où j’écrivais le Journal d’un intellectuel
en
chômage , quand je rencontrai Abetz. Il m’offrit de passer un an en A
168
je rencontrai Abetz. Il m’offrit de passer un an
en
Allemagne en me disant : « Vous qui pensez pis que pendre de notre ré
169
i Abetz. Il m’offrit de passer un an en Allemagne
en
me disant : « Vous qui pensez pis que pendre de notre régime, allez d
170
rès. » J’acceptai à une condition, celle d’écrire
en
rentrant exactement ce que je pensais du nazisme. J’en ai effectiveme
171
ntrant exactement ce que je pensais du nazisme. J’
en
ai effectivement pensé et dit beaucoup de mal dans mon Journal d’All
172
ucoup de mal dans mon Journal d’Allemagne , paru
en
1938. J’eus d’ailleurs d’autres démêlés avec les autorités allemandes
173
ranger ! De Suisse, Denis de Rougemont est envoyé
en
Amérique où il passera six ans, écrira La Part du diable et se lier
174
ns français. On décida que je serais moins gênant
en
Amérique qu’en Europe. À New York, je rédigeais les émissions en fran
175
décida que je serais moins gênant en Amérique qu’
en
Europe. À New York, je rédigeais les émissions en français de « La Vo
176
en Europe. À New York, je rédigeais les émissions
en
français de « La Voix de l’Amérique ». J’avais plusieurs équipes de s
177
sition de mon livre : La Part du diable . Rentré
en
Europe en 1946, Denis de Rougemont s’engage alors dans l’action polit
178
mon livre : La Part du diable . Rentré en Europe
en
1946, Denis de Rougemont s’engage alors dans l’action politique en mi
179
Rougemont s’engage alors dans l’action politique
en
militant pour la cause du fédéralisme européen. Fondateur et présiden
180
journaliste commet ici manifestement une erreur,
en
confondant le Centre européen de la culture, que Rougemont fonda et d
181
té de la culture, dans lequel Rougemont s’engagea
en
parallèle, mais dont il ne fut « que » le président du comité exécuti
182
tion — qui ne saurait être que la nôtre, quand on
en
parle au singulier — étendre à toute la terre ses bienfaits, ses méfa
183
Première Guerre mondiale déclenchée par l’Europe,
en
1919, Paul Valéry écrivait cette phrase célèbre : Nous autres civil
184
n appliquait sa dialectique aux civilisations, on
en
venait à penser que chacune d’elles devait fatalement décliner et mou
185
ologiquement à un individu, animal ou végétal. Il
en
résulte inexorablement que toute culture est mortelle, et l’on rejoin
186
ures prévues par Burckhardt et Sorel s’instaurent
en
Russie, en Turquie, en Italie et en Allemagne, puis en Espagne. Les n
187
s par Burckhardt et Sorel s’instaurent en Russie,
en
Turquie, en Italie et en Allemagne, puis en Espagne. Les nationalisme
188
ardt et Sorel s’instaurent en Russie, en Turquie,
en
Italie et en Allemagne, puis en Espagne. Les nationalismes et les rac
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s’instaurent en Russie, en Turquie, en Italie et
en
Allemagne, puis en Espagne. Les nationalismes et les racismes, dénonc
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ssie, en Turquie, en Italie et en Allemagne, puis
en
Espagne. Les nationalismes et les racismes, dénoncés d’avance par Nie
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le. Déjà le communisme lui dispute, non seulement
en
Asie et en Afrique, mais aux yeux d’une partie de sa propre jeunesse,
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communisme lui dispute, non seulement en Asie et
en
Afrique, mais aux yeux d’une partie de sa propre jeunesse, son rôle d
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souvent contradictoires ou incompatibles qu’elle
en
a héritées, la civilisation européenne s’est trouvée fondée sur une c
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décrite Novalis : nous savons aujourd’hui qu’il n’
en
fut rien, et que les conflits qui déchirèrent le Moyen Âge ne furent
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nous savons aussi que toutes les villes nouvelles
en
Asie et en Afrique imitent nos villes modernes, leurs procédés de con
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aussi que toutes les villes nouvelles en Asie et
en
Afrique imitent nos villes modernes, leurs procédés de construction,
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dès l’origine : j’entends la croyance chrétienne
en
la valeur égale de tout homme devant Dieu, quelle que soit sa nation,
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ar vous êtes tous fils de Dieu, vous êtes tous un
en
Jésus-Christ. »), cette conception devait seule permettre à ceux qu’e
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rait et faisait revivre des cultures disparues ou
en
voie d’extinction. Valéry nous disait que « les circonstances qui env
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strées sur bandes et sur microsillons, elles sont
en
mesure de résister au temps beaucoup mieux que les fresques de Lascau
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e diffusées de nos jours sur toute la terre. Il s’
en
faut de beaucoup que leurs rivales asiatiques, qu’on dit plus raffiné
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à fait, Valéry ne pourrait pas le dire, car il n’
en
saurait rien. » Et il propose de corriger comme suit le passage que j
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euri une civilisation déterminée. Et les autres n’
en
savaient rien. Mais ce fut plus souvent l’agression d’une civilisatio
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nnus. Les candidats à la relève étaient nombreux.
En
est-il un seul aujourd’hui qui réclame l’oblitération ou simplement l
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forment une partie du Kapital. Le marxisme est né
en
Europe et de l’Europe, au carrefour d’un débat séculaire entre la thé
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conscription universelle et les nationalismes qui
en
vivent. On ne saurait imaginer complexe de forces spirituelles, moral
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rlait Lénine, elle symbolise l’industrialisation.
En
électrifiant le pays, le communisme a renouvelé l’entreprise de Pierr
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les modes de penser d’une nation. Le fameux « bon
en
avant » de la Chine n’a guère été qu’un bond vers l’industrie et vers
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Continent, dont il ne croit pas le destin achevé,
en
publiant chez Albin Michel une Lettre ouverte aux Européens , qui pr
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Denis de Rougemont : l’amour et l’Europe
en
expert (24 décembre 1970)ab ac Denis de Rougemont, les deux grands
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a femme est aussi une personne ». Cela se passait
en
1936 et Mounier s’était montré un précurseur. Il m’avait demandé une
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i je ne voulais pas faire pour lui un petit livre
en
deux volets opposant le mythe de Tristan et l’amour dans le mariage.
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s avons pris date. Je devais lui donner mon livre
en
février 1938. Le mois de février arriva et je n’avais pas écrit une l
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nément à mon livre, et j’ai terminé les 450 pages
en
trois mois. Comme je l’ai écrit dans la préface, c’est un livre qui m
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is qu’ils avaient décidé de ne pas divorcer, de s’
en
tenir à la dernière partie de mon livre. Mais voilà que, en les suiva
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la dernière partie de mon livre. Mais voilà que,
en
les suivant un peu plus longtemps, je m’aperçus qu’ils finissaient qu
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’est pourquoi dans la nouvelle édition qui a paru
en
1954ae j’ai ajouté un long chapitre sur le divorce. Depuis lors je n’
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vre sur ce thème, Comme toi-même , qui est édité
en
livre de poche sous le titre Les Mythes de l’amour, donne à la passio
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, donne à la passion plus de droits que je ne lui
en
laissais dans mon premier livre. Que pensez-vous aujourd’hui ? Je con
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jour j’ai passé la frontière avec Robert Schuman
en
voiture et avec le photographe Pedrazini qui faisait un reportage sur
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urelle comme la géographie l’avait dessinée. Mais
en
1923, Poincaré, par une espèce de coup d’État, a décidé de porter à l
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a frontière politique sa ligne de douaniers et il
en
a résulté que dans la région que j’habite, qui est prétendument zone
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Les frontières sont faites pour être transformées
en
écumoires. » Denis de Rougemont, quelle est votre définition de la gl
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n’y a là que la précision qui est intéressante ;
en
évitant tout ce qui peut avoir l’air de faire croire aux gens que pou
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’air de faire croire aux gens que pour moi croire
en
Dieu est bien, ne pas y croire est mal, et vice versa. Pour être comp
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, j’éprouve autant de difficultés à ne pas croire
en
Dieu qu’à y croire, et ce n’est pas peu dire. Cela veut peut-être dir
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osé dans ma tête, ou dans mon existence. À quoi j’
en
reviens toujours finalement, c’est à ceci : Dieu, c’est le sens. S’il
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l’existence de ce corps ? Elle n’a aucun moyen d’
en
prendre connaissance. Elle peut savoir à peu près qu’elle fait partie
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emont Denis de, « [Entretien] L’amour et l’Europe
en
expert », Les Nouvelles littéraires, Paris, 24 décembre 1970, p. 1 et
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cette croisade ; il n’est donc pas étonnant qu’on
en
réentende l’écho dans sa conversation avec Pierre Lhoste. » ad. Le t
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titulé « La passion contre le mariage », est paru
en
septembre 1938, et non en 1936. ae. La deuxième édition de L’Amour e
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le mariage », est paru en septembre 1938, et non
en
1936. ae. La deuxième édition de L’Amour et l’Occident date en fait
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a deuxième édition de L’Amour et l’Occident date
en
fait de 1956.
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vite : ni moujiks ni yankees. Une Europe divisée
en
vingt-cinq nations, chacune trop petite pour se défendre seule, n’a p
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aineté théoriquement illimitée, sacro-sainte mais
en
fait toujours plus illusoire, sauf qu’elle bloque tout. Cet obstacle
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qu’en vérité, pour la plupart, en tant qu’État et
en
moyenne, nos nations n’ont même pas cent ans d’âge. Seules la France,
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voir, de nos États-nations. Le mot nation, natio
en
latin, désignait au Moyen Âge, dans une ville universitaire, les colo
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taire. Mais à l’Université même, on ne parlait qu’
en
latin. C’est ainsi qu’à la Sorbonne, vers 1270 — comme me le faisait
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o-ougrien) sont étroitement apparentées. Alors qu’
en
Chine on parle quatorze langues radicalement étrangères les unes aux
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scovo, obispo, bispe, biskop, bishop, bischof… Il
en
va de même des termes militaires comme « canon », et de tous les term
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: c’est l’unité de notre culture commune. Mais qu’
en
est-il de nos diversités tant vantées, et à juste titre ? Est-il vrai
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comme je le vois tous les jours autour de Genève,
en
traversant cette frontière qui ne rime à rien, ne sert à rien, ne pro
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e, qui ne peut plus avoir d’effets que négatifs !
En
nous présentant l’Europe comme un puzzle de nations en teintes pâles,
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us présentant l’Europe comme un puzzle de nations
en
teintes pâles, et la culture de l’Europe comme une addition de préten
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s progressistes et des conservateurs. Or, je mets
en
fait que dans la plupart des cas, les libéraux de pays différents se
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mez les frontières nationales, vous n’appauvrirez
en
rien l’Europe. 2° La création culturelle en Europe est d’autant plus
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rirez en rien l’Europe. 2° La création culturelle
en
Europe est d’autant plus riche et plus intense qu’elle est moins cent
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où Napoléon fait de la France un désert culturel
en
mobilisant à Paris tous les esprits distingués qu’il n’a pas bannis.
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ment omis, inexistant. Si maintenant je transpose
en
termes politiques mon équation : Europe de la culture : foyers de cr