1
Parole de Dieu et parole humaine,
par
Karl Barth (30 décembre 1933)a b La théologie chrétienne a-t-elle
2
voir ce message ? « L’âme moderne » décontenancée
par
l’échec de ses idéaux, demande des apaisements ou des directions posi
3
i donc peut être pasteur et prêcher ? » Tourmenté
par
cette question à laquelle il ne peut ni ne veut se soustraire, Karl B
4
que homo finitus non capax infiniti, Barth répond
par
la formule chrétienne homo peccator non capax verbi Dei, l’homme péch
5
à peu près oublié : que l’homme n’est pas capable
par
lui-même de faire le bien, que la foi seule lui donne la promesse du
6
rangée derrière les plus fameux docteurs, appuyée
par
Hitler lui-même et par toute l’opinion publique, votait la clause ary
7
s fameux docteurs, appuyée par Hitler lui-même et
par
toute l’opinion publique, votait la clause aryenne et trahissait sa f
8
30 décembre 1933, p. 4. b. Traduit de l’allemand
par
Pierre Maury et Alexandre Lavanchy (Éditions “Je sers”) », Les Nouvel
9
est pourquoi sans doute elle ne s’y manifeste que
par
ces « ratés » émouvants, dont nous rions faute de réflexe appris. L’h
10
Thuringe, le récit du mariage de Virginie présidé
par
son oncle âgé de 102 ans (« Il avait arpenté tous les camps de la gue
11
de Sécession, mais il n’en parla pas »), et servi
par
un garçon triste qui perd le vol-au-vent, inexplicablement. Tâchez de
12
n’est Suisse que par accident, j’ose à peine dire
par
l’état civil. « Je n’ai pas de passeport ; je n’en ai jamais eu ; s’i
13
, réuni autour de Ramuz pendant la guerre. (C’est
par
cela surtout qu’il est Suisse, au mépris de tous les racismes.) On av
14
L’Humanité de Jésus d’après Calvin,
par
Max Dominicé (24 mars 1934)d M. Max Dominicé nous donne L’Humanité
15
ise d’une façon remarquable l’évolution accomplie
par
toute une génération de protestants, celle qui commence à s’exprimer
16
étendre voir une personne morale dont on récusait
par
avance les actes caractéristiques ? N’était-ce point là selon le mot
17
fleurs de rhétorique ? » Ce Jésus « reconstitué »
par
les historiens négateurs du surnaturel, M. Dominicé n’a pas de peine
18
-Christ — amour dont il nous sait tout incapables
par
nous-mêmes — mais sur l’amour de Dieu pour nous. C’est Dieu qui vient
19
une « exégèse d’obéissance » — il se laisse juger
par
le texte. On ne saurait imaginer rien de plus opposé au trop fameux «
20
inaire. Car seule la connaissance du salut promis
par
le Christ peut nous amener à l’aveu de la réalité de notre condition.
21
toute la misère de l’homme : elle lui est révélée
par
l’Évangile qui sauve. ⁂ La lecture du Traité n’est pas des plus aisée
22
le lecteur, pourtant, ne se laisse point arrêter
par
des définitions dont la substance, tôt après, se révèle admirablement
23
douloureux, et qui cherche à le résoudre, d’abord
par
le plaisir, dans ses formes supérieures, puis par la sagesse morale c
24
par le plaisir, dans ses formes supérieures, puis
par
la sagesse morale courante. L’un et l’autre le conduisent à des impas
25
s potins sur la justice de la Providence inventés
par
la sagesse humaine et colportés par de vieilles bavardes et des eunuq
26
ence inventés par la sagesse humaine et colportés
par
de vieilles bavardes et des eunuques ! Nous voici plus près de Shake
27
5. Non point que cet ouvrage ne mérite d’être lu
par
tous les amateurs de grand lyrisme intellectuel (le style admirable d
28
pages a été rendu aussi bien qu’il était possible
par
le traducteur). Mais il ne s’agit là que du premier volet d’un tripty
29
se dans l’œuvre du danois prophétique, ressuscité
par
l’angoisse moderne. Koch n’a pas simplifié ce qui n’est pas simple ch
30
ême ouvrage vient de paraître chez Alcan, traduit
par
P.-H. Tisseau, sous ce titre d’ailleurs inexact : Le Banquet. 6. Sø
31
anquet. 6. Søren Kierkegaard, traduit du danois
par
A. Nicolet et F. B. Janson (Éditions « Je sers »). e. Rougemont Den
32
liste. La rénovation de l’homme ne se fera jamais
par
le moyen de mouvements de masse, ni par des organisations, ni par des
33
ra jamais par le moyen de mouvements de masse, ni
par
des organisations, ni par des corps constitués mais par des hommes co
34
mouvements de masse, ni par des organisations, ni
par
des corps constitués mais par des hommes concrets, agissant dans le c
35
s organisations, ni par des corps constitués mais
par
des hommes concrets, agissant dans le cercle concret de leur vie. La
36
ceux qu’ils rencontrent. Le « partage » préconisé
par
Buchman ne ressemble pas à ces tentatives de violation de domicile mo
37
une secte ni une nouvelle Église. Ils travaillent
par
petites équipes. Ils voyagent beaucoup et vont où l’Esprit les appell
38
insi dans la vieille croyance à la sanctification
par
les œuvres. Karl Barth et ses amis n’ont pas manqué de critiquer vive
39
otale, et un assassin dont les nuits sont hantées
par
les apparitions de sa victime. Ils dorment côte à côte. D’autres vien
40
quartier des prostituées, souvent lapidé. Épuisé
par
la tuberculose et une maladie des yeux, il arrive qu’il s’effondre pe
41
contre le soleil. Accueilli à sa sortie de prison
par
une foule en fête, il entraîne une centaine d’enfants au bord de la m
42
ste une tendance au crime. Elle est devenue folle
par
sa faute, Dieu seul peut la guérir. » Les marxistes n’aiment pas ce r
43
ticulièrement émouvante. 7. Vies transformées,
par
Harold Begbie, trad. de l’anglais par D. Junod (La Concorde). 8. Ka
44
ansformées, par Harold Begbie, trad. de l’anglais
par
D. Junod (La Concorde). 8. Kagawa, par William AxIing, trad. de l’a
45
’anglais par D. Junod (La Concorde). 8. Kagawa,
par
William AxIing, trad. de l’anglais par H. Ecuyer (La Concorde). f.
46
. Kagawa, par William AxIing, trad. de l’anglais
par
H. Ecuyer (La Concorde). f. Rougemont Denis de, « Le Mouvement des
47
e en septembre 1931. Kagawa sera également évoqué
par
Rougemont dans un article du Semeur paru en mai 1935.
48
se français, de Rousseau jusqu’à Gide, en passant
par
Constant. Quand on parle du roman, vous ne voyez que Balzac et Zola.
49
ire sa poésie. Il y a dans Sara Alelia une poésie
par
endroits bouleversante, une poésie qui naît des faits, jamais d’un co
50
s ou menacées, harmonieuses ou durement rabrouées
par
le sort, « la neige tombe, effaçant toutes traces », symbole d’une mi
51
elius von Aster : Sara Alelia, traduit du suédois
par
Anne-Marie des Courtis. (Éditions « Je sers ».) h. Rougemont Denis
52
i influence de plus en plus la cour, et qui finit
par
triompher lors de la révocation de l’édit de Nantes. Mais alors cette
53
cation » et les mesures de « mise au pas » prises
par
Hitler me paraît riche d’enseignements très actuels. Chez Louis XIV c
54
, géométrique, conçu dans l’abstraction et imposé
par
la violence. Pour soutenir un tel dessein, il s’agit d’établir un dro
55
frappant. Il s’agit de la requête adressée au roi
par
des protestants auxquels on refusait l’usage des cimetières (on allai
56
secret d’une de ses coreligionnaires, il conclut
par
ces mots : Nous sommes chassés de la ville et jetés comme des ordure
57
as que Kierkegaard nous soit présenté aujourd’hui
par
des philosophes laïques tout à fait libérés des disciplines de la foi
58
-elle ? Elle ne fait pas une théorie, elle répond
par
l’exemple d’Abraham. Et c’est à la méditation de cet exemple que Kier
59
t-il son acte ? Vingt fois, Kierkegaard y revient
par
les biais les plus différents et vingt fois il échoue devant ce parad
60
étienne, c’est simplement la vie humaine éclairée
par
la foi dans sa réalité, puis offerte telle quelle « en sacrifice sain
61
nt Dieu, hic et nunc, et tel qu’il est revendiqué
par
Dieu à la limite de ses possibilités, là où paraît la grâce, in extre
62
ette vision de l’homme sans cesse mis en question
par
l’Autre, n’est-ce point encore la vision de Dostoïevski ? Ses héros n
63
e petit livre en Allemagne mérite d’être confirmé
par
notre public littéraire. En quelques chapitres très simples, Thurneys
64
es récentes chroniques, ce qu’il fallait entendre
par
le protestantisme de Dostoïevski. Je ne saurais mieux répondre qu’en
65
a conception « dialectique » de l’homme illustrée
par
les personnages de Dostoïevski, commentée sur le plan théologique par
66
de Dostoïevski, commentée sur le plan théologique
par
Karl Barth, et sur le plan d’une poésie philosophique par Kierkegaard
67
Barth, et sur le plan d’une poésie philosophique
par
Kierkegaard, c’est la conception même de la vie du chrétien selon Cal
68
forme luthérienne. 11. Crainte et Tremblement,
par
Kierkegaard, traduit du danois par P.-H. Tisseau (Éditions Montaigne)
69
t Tremblement, par Kierkegaard, traduit du danois
par
P.-H. Tisseau (Éditions Montaigne). – Le Culte raisonnable, par Karl
70
eau (Éditions Montaigne). – Le Culte raisonnable,
par
Karl Barth, traduit par P. Maury (Éditions « Je sers »). – Dostoïevsk
71
. – Le Culte raisonnable, par Karl Barth, traduit
par
P. Maury (Éditions « Je sers »). – Dostoïevski ou les confins de l’ho
72
sers »). – Dostoïevski ou les confins de l’homme,
par
Édouard Thurneysen, traduit par P. Maury (Éditions « Je sers »). k.
73
nfins de l’homme, par Édouard Thurneysen, traduit
par
P. Maury (Éditions « Je sers »). k. Rougemont Denis de, « [Compte r
74
ctuelle et littéraire du calvinisme, a donné lieu
par
contre à une véritable débauche de considérations très vaguement phys
75
urs dont la pensée fait loi, une fois sanctionnée
par
l’Église. Ils sont avant tout des témoins. On ne saurait trop insiste
76
chemins vers l’Évangile. L’Évangile seul, éclairé
par
l’Esprit, reste la norme de toute théologie, fût-elle la plus orthodo
77
éformer l’Église. Tout ceci est fort bien exposé
par
M. Albert-Marie Schmidt dans son introduction aux Trois traités que l
78
men dont on persiste à lui attribuer l’invention,
par
une erreur assez inexplicable. Mais les pires adversaires de l’Église
79
outenir avec l’époque. Notre culture périt d’être
par
trop « irresponsable ». Peut-être nous faut-il revenir vers les chefs
80
est le cas de ces Trois traités — furent traduits
par
lui-même du latin. D’où la jeunesse de cette langue et sa sobriété mo
81
es mystiques allemands du xiiie au xixe siècle,
par
Jean Chuzeville (2 novembre 1935)m n L’esprit occidental n’a jamai
82
n confondant la foi et la mystique, comme le fait
par
malheur M. Chuzeville, on contribue à renforcer un préjugé dont le bé
83
dit-il, en effet, c’est « la recherche des moyens
par
lesquels l’âme arrive à transgresser ses limites charnelles et tempor
84
t de remercier M. Chuzeville de nous avoir ouvert
par
son anthologie tout un monde spirituel et poétique plein de dangers e
85
es de noblesse spirituelle momentanément méprisés
par
leurs héritiers directs. Et cela vaudrait mieux, à coup sûr, que de r
86
Monod nous a donné une œuvre aussi exceptionnelle
par
ses dimensions que par son style. M. Wilfred Monod est actuellement l
87
œuvre aussi exceptionnelle par ses dimensions que
par
son style. M. Wilfred Monod est actuellement le représentant le plus
88
isir, de soutenir les causes les plus vilipendées
par
ce furieux censeur païen. Qu’il suffise de rappeler que le nom de Wil
89
éalisation concrète. À ces deux causes illustrées
par
notre auteur, il faut en ajouter une troisième, qui les commande dire
90
— qui va de Schleiermacher à Harnack, en passant
par
Charles Secrétan, Frommel et même Renouvier, et à laquelle les récent
91
ropres arguments, et les théologiens trop rigides
par
le recours à une piété plus libre. On sait que pour l’école de Barth,
92
t au contraire d’une mise en question de « Dieu »
par
la conscience morale de l’homme. L’opposition apparaît absolue. Mais
93
connaît que son objet, c’est Dieu le Père, révélé
par
le Fils, et non ce Dieu omnipotent du dogme. En effet, Dieu n’est pas
94
a-t-il donc revenir à Marcion, hérétique condamné
par
toute la tradition chrétienne pour avoir affirmé que le monde est l’œ
95
vrai Dieu s’incarnait dans un crucifié vaincu ».
Par
une espèce de paradoxe — personne n’a chéri davantage le paradoxe dep
96
un X qui ne se révèle à l’homme comme le Père que
par
son incarnation dans le Fils, reconnue grâce au Saint-Esprit. Laisson
97
éologique du raisonnement ne soit parfois diminué
par
certains calembours trop plaisants. Je dirai, pastichant M. Monod, qu
98
rtains fidèles ne soient gênés, comme je le suis,
par
l’affirmation répétée que l’auteur « écrit à genoux ». Au sous-titre
99
stant se libère d’un intellectualisme intempérant
par
la considération hardie du cosmos. Quant à sa thèse théologique, je m
100
lus aisément si l’auteur ne cherchait à l’imposer
par
le spectacle de ses propres luttes — où nous ne reconnaissons pas for
101
res — et s’il ne tenait, par ailleurs, à l’étayer
par
une philosophie qui ne saurait plus être la nôtre : j’entends le crit
102
’Église. Mais dans quelles circonstances ? Poussé
par
quelles raisons ? Et pour quelles fins ? Si l’on ne veut pas s’en ten
103
de Luther — soit tout de même attiré et subjugué
par
le style, par le ton de l’ouvrage. Mais on ne saurait réduire le Trai
104
oit tout de même attiré et subjugué par le style,
par
le ton de l’ouvrage. Mais on ne saurait réduire le Traité du serf arb
105
ons fondamentales de la Réforme sont ici reposées
par
Luther : justification par la foi, qui est don gratuit et œuvre de Di
106
orme sont ici reposées par Luther : justification
par
la foi, qui est don gratuit et œuvre de Dieu seul en nous ; oppositio
107
eu seul en nous ; opposition de la justice donnée
par
Dieu à la justice acquise par nos mérites ; opposition de la Parole v
108
e la justice donnée par Dieu à la justice acquise
par
nos mérites ; opposition de la Parole vivante à la tradition codifiée
109
nage, et du témoignage fidèle, certifié au-dedans
par
l’Esprit saint, et par l’Écriture au-dehors, et constituant la vérita
110
fidèle, certifié au-dedans par l’Esprit saint, et
par
l’Écriture au-dehors, et constituant la véritable action de l’homme e
111
e du pouvoir qu’aurait l’homme de gagner le salut
par
ses propres efforts de volonté, ce n’est pas ici le lieu de l’examine
112
liberté n’est pas dans l’homme, mais dans l’acte
par
lequel Dieu le choisit, substituant à un destin fatal une vocation d’
113
Luther, traduit pour la première fois en français
par
Denis de Rougemont.
114
juge le plus bas. Ainsi l’on en vient peu à peu,
par
désir de se montrer original, à tenir pour acquis que les « vertus »
115
d’une fort malicieuse lucidité. Mais elle s’opère
par
le seul jeu des faits, jamais en marge de l’action, sous forme de méd
116
e désespérée, de pur amour, rompt le charme forgé
par
le péché. Au symbole de l’anneau volé, maintenant privé de son pouvoi
117
endiante sourde. Une voiture le dépasse, conduite
par
une riche jeune fille des environs, mais cela ne compte pas, car il e
118
pte pas, car il est entendu que la femme désignée
par
Dieu doit venir à sa rencontre. Un peu plus loin, il entend chanter :
119
pauvre orpheline du village ; elle est défigurée
par
une énorme tache de vin. Faudra-t-il accepter ce martyre ? Déjà, le j
120
cette même phrase soit aussitôt mise en pratique
par
le héros, sans nulle invraisemblance, il faut que ce héros soit un cr
121
reuse, et Anna Svärd, « distinguée entre toutes »
par
le miracle, et qui l’accepte avec humilité. Et cinquante autres perso
122
t vraiment toute l’humanité suscitée et instruite
par
la Réforme, c’est un pays entier sous la lumière de la Parole, qui tr
123
owensköld, Anna Svärd, romans traduits du suédois
par
M. Metzger et T. Hammar. (Éditions « Je sers ».) 16. Morbacka, souv
124
mènent au bord du précipice le touriste stupéfait
par
le paysage et par le danger, M. Denis de Rougemont vient de publier
125
précipice le touriste stupéfait par le paysage et
par
le danger, M. Denis de Rougemont vient de publier L’Amour et l’Occid
126
seut qu’il l’aime, il se borne à répéter : « Amor
par
force me demeisne ». C’est la passion-catastrophe, qui ne peut se rés
127
rtisans. Venue de Macédoine, elle gagna la France
par
le Piémont. Les cathares rejettent le dogme de l’incarnation, se fond
128
t souvent jaloux de l’autorité temporelle exercée
par
le clergé. Donc l’amour-passion serait une hérésie chrétienne ? … Don
129
ploi des méthodes freudiennes. Or j’ai été frappé
par
le goût de la mort que l’on retrouve à la fois dans le catharisme, da
130
aussi absurde que la passion, mais s’en distingue
par
un refus constant de subir ses rêves, par une constante prise sur le
131
stingue par un refus constant de subir ses rêves,
par
une constante prise sur le réel. Elle reste une folie, mais la plus s
132
tre une institution qui maintient la passion non
par
la morale, mais par l’amour. C’est un idéal qui mérite bien certains
133
qui maintient la passion non par la morale, mais
par
l’amour. C’est un idéal qui mérite bien certains efforts et certains
134
enaçait, il quitta sa grotte, et rétablit la paix
par
le covenant de 1481. Puis il se retourna dans son ermitage et y mouru
135
ires, Paris, 12 février 1939, p. 3. v. Interview
par
Janine Delpech.
136
e », je préfère le mot « moraliste ». … illustrée
par
son livre : Politique de la personne . Politique de la personne é
137
ires, Paris, 7 novembre 1963, p. 3. x. Interview
par
Pierre Ajame. y. Le journaliste commet ici manifestement une erreur,
138
ndemain de la Première Guerre mondiale déclenchée
par
l’Europe, en 1919, Paul Valéry écrivait cette phrase célèbre : Nous
139
ues, Toynbee croit pouvoir établir empiriquement,
par
l’examen comparatif des vingt et une civilisations qui auraient exist
140
nous convaincre que, d’une part, ils rejoignent,
par
leurs conclusions, notre angoisse quant à l’état présent de l’Europe
141
r voici que leurs prédictions semblent confirmées
par
les faits. Au cours des années qui suivent la Première Guerre mondial
142
Première Guerre mondiale, les dictatures prévues
par
Burckhardt et Sorel s’instaurent en Russie, en Turquie, en Italie et
143
nationalismes et les racismes, dénoncés d’avance
par
Nietzsche, prolifèrent sur les ruines de l’Empire austro-hongrois. Et
144
ant de répondre, formulons deux remarques dictées
par
une élémentaire prudence historique. Primo, l’hégémonie politique n’
145
comme les autres ? Son destin peut-il être prédit
par
extrapolation des exemples antiques ? Il se pourrait, bien au contrai
146
eur unité d’une doctrine uniforme, imposée à tous
par
l’État. Comparée à ces deux groupes de cultures homogènes, uniformes
147
nité de notre culture et de la civilisation créée
par
cette culture n’a jamais été autre chose qu’une unité paradoxale cons
148
e. En revanche, la conception chrétienne exprimée
par
saint Paul (« Il n’y a plus ni Juifs ni Grecs, ni esclaves ni hommes
149
», comment imaginer que la civilisation diffusée
par
l’Europe à tous les peuples puisse s’éclipser ou disparaître, sans en
150
tues grecques et les temples des Pharaons menacés
par
les eaux d’un barrage. La mortalité des civilisations nous apparaît d
151
ennes de l’Égypte et du Proche-Orient, prolongées
par
la grecque et la romaine, dont l’essentiel vit dans la nôtre, sont-el
152
iment mortes ? Leurs conquêtes ont été préservées
par
le musée et le laboratoire européens, pour être diffusées de nos jour
153
Solon, venues de la Crète et de l’Égypte ancienne
par
la Grèce, ce sont le Décalogue et les Béatitudes, c’est enfin le code
154
os jours et retrouvent partout des fidèles, c’est
par
le fait des ethnographes, archéologues et philosophes de l’Europe, qu
155
vent l’inventaire mondial initié à la Renaissance
par
nos découvreurs de l’espace et du temps de l’humanité. Troisième rais
156
e même de l’Europe, et je les vois s’européaniser
par
la culture plus profondément que l’Europe ne s’américanise par le cos
157
e plus profondément que l’Europe ne s’américanise
par
le costume et le décor urbain. L’URSS ? Mais qu’apporte-t-elle de nou
158
vers l’industrie et vers le socialisme, inventés
par
l’Europe et parties intégrantes de sa culture. Quant à l’Afrique, obs
159
e vie politique, sociale et économique, élaborées
par
l’Europe moderne. Résumons cela : je vois l’Asie du Sud, sous-dévelop
160
ns , qui prendra place dans la collection dirigée
par
Jean-Pierre Dorlan. Dans cette Lettre , Denis de Rougemont montre to
161
ns je me sentais curieusement chez moi. J’ai fini
par
comprendre que ce sentiment venait de ce que j’avais des ancêtres dan
162
ce livre. J’ai été entraîné à écrire cet ouvrage
par
toute une suite de circonstances. La plus ancienne était un numéro de
163
temps, je m’aperçus qu’ils finissaient quand même
par
divorcer, c’est-à-dire que l’action de mon livre était généralement d
164
ce fort utiles. Mon premier mariage s’est terminé
par
un divorce après mes années d’Amérique. C’est pourquoi dans la nouvel
165
morales, l’une qu’il faut enseigner aux enfants,
par
tous les moyens possibles et qui mène au mariage solide, fait pour du
166
re obligé de passer une et souvent plusieurs fois
par
jour la frontière est bien fait pour entretenir l’indignation continu
167
s. Cette frontière avait été à peu près supprimée
par
des traités qui repoussaient le cordon douanier derrière le Jura et f
168
graphie l’avait dessinée. Mais en 1923, Poincaré,
par
une espèce de coup d’État, a décidé de porter à la frontière politiqu
169
secrète de la gloire. La gloire n’est pas donnée
par
la foule, elle n’est pas donnée par le succès. C’est un sentiment d’é
170
st pas donnée par la foule, elle n’est pas donnée
par
le succès. C’est un sentiment d’épanouissement suprême, une floraison
171
qui commence quand on est mort, ni que l’âme sort
par
la bouche et va voleter on ne sait pas très bien où. Je me dis que l’
172
ce que l’humanité ait un sens, puis ils finissent
par
vous faire un petit couplet de morale scientifique. On pourrait leur
173
décembre 1970, p. 1 et 10. ac. Propos recueillis
par
Pierre Lhoste, et précédés du chapeau suivant : « On sait quel ardent
174
ront y puiser tout un programme politique inspiré
par
l’idée d’union fédérale. Denis de Rougemont s’est fait l’apôtre de ce
175
Europe ne se fera ni uniquement ni principalement
par
des institutions européennes ; leur création suivra le cheminement de
176
e part à la colonisation idéologique et militaire
par
les Russes — je songe aux pays de l’Est européen — d’autre part à la
177
ion de notre économie et de nos coutumes sociales
par
les Américains. Mais l’Europe ne pourra jamais se faire que selon la
178
type xixe siècle, jacobin et napoléonien, copié
par
plus de cent pays dans le monde entier, l’État-nation à souveraineté
179
t. Cet obstacle politique, en retour, est fomenté
par
la culture. Car ce sont bien des faits de culture : l’école, aux troi
180
ois économique, historique et géographique défini
par
des frontières naturelles. Et nous l’avons cru ! Or tout est faux dan
181
is, imposé comme seule langue officielle dès 1539
par
l’édit de Villers-Cotterêts. Si la France entendait revendiquer la Wa
182
litaires romaines, notions théologiques diffusées
par
l’Église du Moyen Âge, notions scientifiques et techniques aujourd’hu
183
s jours. Le mot « évêque », par exemple, véhiculé
par
l’usage ecclésiastique, se retrouve aisément dans toutes nos langues
184
magnes au-delà du Rhin ; elle a été mise en forme
par
la Révolution française, et elle a triomphé dans l’enseignement de la
185
le résultat des « viols répétés de la géographie
par
l’histoire », comme je le vois tous les jours autour de Genève, en tr