1
cessité, annoncer aux hommes une vérité qui n’est
pas
justiciable de leurs mesures puisqu’elle est le jugement de tous nos
2
a Bible, m’ont fait l’effet — ne me le font-elles
pas
encore ? — d’être Charybde et Scylla. Si c’est cela l’origine et le b
3
s ne se comprennent eux-mêmes… Si nous ne prenons
pas
les hommes au sérieux quand la détresse de leur existence les a condu
4
uits à nous, je le répète, si nous ne les prenons
pas
davantage au sérieux qu’ils ne le font eux-mêmes, comment aurions-nou
5
ces timorés dont j’ai parlé. » Ce ton ne pouvait
pas
tromper. Il y avait là un homme, une puissance. Le défi de Marx et de
6
x, de sa « problématique » particulière. Il n’est
pas
facile de résumer sans la trahir une pensée à ce point hostile à tout
7
rience religieuse, problème de Dieu. Il n’en faut
pas
plus pour que se lèvent de toutes parts de troublants paradoxes. La B
8
parle-t-elle de religion ? Ne nous montre-t-elle
pas
plutôt, avec une insistance significative, que les hommes religieux,
9
l’expérience. Elle est charge et mission, et non
pas
but et accomplissement et donc, en tant que réalité psychologique, el
10
ine consciente d’elle-même. » Les prophètes n’ont
pas
de biographie : « L’homme biblique se lève et tombe avec sa mission »
11
s quatre mots, mais en les répétant, nous n’avons
pas
dit la parole de Dieu, dans laquelle cette idée devient une réalité,
12
ccator non capax verbi Dei, l’homme pécheur n’est
pas
« capable » de la Parole de Dieu. Ainsi Barth rejoint Calvin, Luther,
13
nous avons à peu près oublié : que l’homme n’est
pas
capable par lui-même de faire le bien, que la foi seule lui donne la
14
i donne la promesse du salut, que cette foi n’est
pas
le couronnement de sa « vie religieuse », mais le don gratuit que Die
15
homme qui n’a plus d’autre attente. Qu’on n’aille
pas
croire cependant que le barthisme est un « retour » à quelque orthodo
16
ieur, le gage de la résurrection. (La grâce n’est
pas
accordée aux « justes », mais bien aux condamnés à mort.) L’homme rel
17
te mort, se refuse aussi à la vie. Il meurt de ne
pas
mourir, selon la parole profondément « dialectique » de Thérèse d’Avi
18
Une prise au sérieux du fait de Dieu. Dieu n’est
pas
un problème, n’est pas l’objet de nos recherches, mais le Sujet de to
19
u fait de Dieu. Dieu n’est pas un problème, n’est
pas
l’objet de nos recherches, mais le Sujet de toute existence et de tou
20
ui désigne le Christ en croix. La théologie n’est
pas
la parole. Elle ne peut que l’indiquer au-delà d’elle-même. Nous n’av
21
ucteurs ont fort bien rendue, et la tâche n’était
pas
facile) ; de son réalisme agressif, de cette obstination à rechercher
22
personne n’a osé faire taire. Son manifeste n’est
pas
seulement un témoignage courageux et authentiquement chrétien : il es
23
personnes de sens. Mais après tout, ne serait-il
pas
étrange d’apporter des preuves sérieuses de la fantaisie de ce peuple
24
que. Persistons en dépit du bon sens. Pourquoi ne
pas
glisser, entre l’auteur d’Adolphe et celui des Discours religieux, pa
25
qu’il les faire rire tous les deux ? Je ne songe
pas
tant aux traditionnelles farces de père de famille en liberté dont il
26
vingt-deux langues ». La satire de Toepffer n’est
pas
méchante, elle n’est pas même « spirituelle » ; c’est plutôt, dans l’
27
satire de Toepffer n’est pas méchante, elle n’est
pas
même « spirituelle » ; c’est plutôt, dans l’espièglerie la plus folle
28
Toepffer s’attendrit sur ses bonhommes, n’est-ce
pas
une manière de dégonfler les sentencieux ? Une impeccable dignité bou
29
, quelques petits livres à tirage limité. N’allez
pas
croire qu’il s’agisse d’auteurs comiques : il s’agit d’abord de poète
30
ce pure et des gants beurre-frais. Ils ne tardent
pas
à rencontrer une jeune femme qui leur fait perdre toute mesure. Le mo
31
ns tout ce qui sourd de cette Weltschmerz qui n’a
pas
de nom dans notre langue, et c’est pourquoi sans doute elle ne s’y ma
32
mps de la guerre de Sécession, mais il n’en parla
pas
»), et servi par un garçon triste qui perd le vol-au-vent, inexplicab
33
rd le vol-au-vent, inexplicablement. Tâchez de ne
pas
rire ; si vous réussissez, soyez tranquilles : vous ne pleurerez pas
34
réussissez, soyez tranquilles : vous ne pleurerez
pas
non plus aux chapitres suivants. L’humour de Pierre Girard est bien p
35
t, j’ose à peine dire par l’état civil. « Je n’ai
pas
de passeport ; je n’en ai jamais eu ; s’il doit être que j’en doive u
36
commentaire de la pensée du réformateur. N’allons
pas
commenter à notre tour cette glose. Ce qu’il y a d’ailleurs de plus s
37
gaard ou de Karl Barth, M. Dominicé, qui n’ignore
pas
ces influences, s’est limité dans son étude au calvinisme le plus str
38
ais exclusive de toute dogmatique. « La foi n’est
pas
une adhésion intellectuelle à des doctrines, mais la communion avec l
39
u seul caractère de Jésus. Mais alors, n’était-ce
pas
un abus de langage que de prétendre voir une personne morale dont on
40
storiens négateurs du surnaturel, M. Dominicé n’a
pas
de peine à montrer qu’il devenait « foncièrement irréel et sans intér
41
nt : un renversement du problème. Calvin ne fonde
pas
notre vie religieuse sur notre amour pour Jésus-Christ — amour dont i
42
urs fois : « Heureux celui qui ne s’en scandalise
pas
. » ⁂ Retrouver cette réalité, c’était du même coup pour notre auteur,
43
mes principes exégétiques. Certes, l’auteur n’est
pas
de ceux qui conçoivent le commentaire comme une effervescence lyrique
44
prête peu. Mais on regrette parfois qu’il suive à
pas
si prudents son modèle, et que l’admiration que lui inspire Calvin s’
45
st vrai que ce livre est une thèse. Mais il n’est
pas
moins vrai que Calvin sut parler un langage d’une verdeur assez peu s
46
rdeur assez peu sorbonnique. Max Dominicé ne sera
pas
le dernier à souhaiter avec nous que le retour des doctrines du xvie
47
soins les plus diligents. Que d’impairs n’a-t-on
pas
commis à l’endroit de ce revenant du xixe siècle, depuis quelques an
48
ainement protesté contre une erreur qui ne relève
pas
de l’interprétation partisane, mais d’un simple défaut d’information,
49
certes, et d’une trempe exceptionnelle ; mais non
pas
un inquiet au sens moderne, et le contraire d’un esthète. Comme Nietz
50
e d’un esthète. Comme Nietzsche, avec lequel il a
pas
mal de traits communs, Kierkegaard nous laisse un ouvrage d’autocriti
51
-on devenir chrétien ? » Car, enfin, l’on ne naît
pas
chrétien. Des quelques œuvres traduites jusqu’ici, un peu au hasard,
52
, considéré comme une maladie universelle ne doit
pas
nous tromper sur le dessein du livre. Nul romantisme dans cette analy
53
’Évangile qui sauve. ⁂ La lecture du Traité n’est
pas
des plus aisées. Les termes hégéliens qui abondent dans les premiers
54
pour les subtilités du « Séducteur », et qui n’a
pas
la tête philosophique. Cette monographie est à la fois la plus object
55
osé judicieux, parfois même bonhomique : ce n’est
pas
le moindre piquant du livre. Fallait-il souhaiter à Kierkegaard une i
56
e introduction plus systématique ? Je ne le pense
pas
. Kierkegaard est un événement. Voici un homme qui vient nous dire, en
57
ique, ressuscité par l’angoisse moderne. Koch n’a
pas
simplifié ce qui n’est pas simple chez Kierkegaard. Mais il a su le d
58
isse moderne. Koch n’a pas simplifié ce qui n’est
pas
simple chez Kierkegaard. Mais il a su le décrire clairement et fidèle
59
uvement et cherche à décrire son esprit. Ce n’est
pas
le meilleur livre qu’on ait écrit sur les Groupes. Mais enfin, c’est
60
totalement, personnellement, activement. N’allons
pas
croire qu’il s’agisse là d’une nouvelle forme de pragmatisme américai
61
’est réelle que là où elle se réalise ne signifie
pas
qu’il faille agir à tout prix. L’activiste moderne n’est souvent qu’u
62
Le « partage » préconisé par Buchman ne ressemble
pas
à ces tentatives de violation de domicile moral. Pour entrer en conta
63
uchmann, — il refuserait cette expression — n’ont
pas
constitué d’organisation. Ils n’ont pas de registre des membres, ils
64
n — n’ont pas constitué d’organisation. Ils n’ont
pas
de registre des membres, ils ne nomment pas de comités, ils ne publie
65
n’ont pas de registre des membres, ils ne nomment
pas
de comités, ils ne publient pas de revues, ils ne sont pas une secte
66
s, ils ne nomment pas de comités, ils ne publient
pas
de revues, ils ne sont pas une secte ni une nouvelle Église. Ils trav
67
mités, ils ne publient pas de revues, ils ne sont
pas
une secte ni une nouvelle Église. Ils travaillent par petites équipes
68
tion par les œuvres. Karl Barth et ses amis n’ont
pas
manqué de critiquer vivement certaines des suppositions théologiques
69
s qu’implique l’attitude de Buchman. Car ce n’est
pas
assez que de se refuser à parler de théologie sous prétexte que c’est
70
ions être le prochain. Et quand ce livre n’aurait
pas
d’autre valeur, il a celle-là, qui compte, de nous montrer comment le
71
la mesure de la grandeur, dans sa vision, n’était
pas
exclusivement dans la réalité qu’un homme incarne. Qui le connaît en
72
sociale et religieuse dont l’Occident ne connaît
pas
d’exemple. Un récit autobiographique et romancé de sa jeunesse a paru
73
fonce dans les slums de Kobé, décide qu’il n’aura
pas
d’habitation plus vaste que celle du plus pauvre habitant du quartier
74
ste. « Les ouvriers sont des êtres humains et non
pas
des articles dont on trafique suivant une échelle de salaires basés s
75
les magasins de tabac, les journaux, ne sont-ils
pas
autant de symptômes d’aliénation mentale ? La société de nos jours ma
76
ieu seul peut la guérir. » Les marxistes n’aiment
pas
ce radicalisme, qui n’est pas conforme à leur doctrine. Ils l’attaque
77
marxistes n’aiment pas ce radicalisme, qui n’est
pas
conforme à leur doctrine. Ils l’attaquent violemment : « Enterrez-le
78
us, car vous êtes Français. Eh bien, Balzac n’est
pas
tout le roman. Il n’est même pas tout le roman français. Balzac, c’es
79
en, Balzac n’est pas tout le roman. Il n’est même
pas
tout le roman français. Balzac, c’est le roman social. Balzac — et St
80
ption. Il me reste à vous démontrer, ce qui n’est
pas
trop difficile, que Dostoïevski et Tolstoï sont plus protestants qu’o
81
! — Lawrence, parfaitement. Voyez-vous, je ne dis
pas
qu’ils furent tous des chrétiens. Plusieurs ont même écrit des romans
82
maginez la proportion si l’édit de Nantes n’avait
pas
été révoqué ! — Je vous accorde volontiers ce quart. Quel avantage y
83
uel avantage y voyez-vous pour votre foi ? — Oh !
Pas
le moindre ! Je constate un fait. Mais laissons là le paradoxe. Vous
84
tis » est bien le mot ! C’est-à-dire qu’ils n’ont
pas
de foi, et qu’est-ce qu’un protestant sans foi ? Dans toutes leurs œu
85
tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait
pas
de roman. Une histoire dont le personnage principal est « la main du
86
ristianisme se passe dans cette vie ou bien n’est
pas
le christianisme. Et l’on serait en droit de prétendre qu’un roman pe
87
les marques du surnaturel. La grâce n’intervient
pas
ailleurs que dans l’« abîme ». On la pressent d’abord dans l’œuvre d’
88
s d’une longue lumière boréale. Cette femme n’est
pas
un ange ni une sainte. Elle a péché gravement, elle a touché le fond
89
istes expliquent sans le légitimer. L’homme n’est
pas
un ange, c’est entendu, mais ne dites pas qu’il n’est qu’une bête. À
90
e n’est pas un ange, c’est entendu, mais ne dites
pas
qu’il n’est qu’une bête. À la fois ange et bête, voilà sa vérité tota
91
la grandeur d’une Église et sa force ne résident
pas
dans son histoire, mais dans sa vérité, c’est-à-dire dans l’objet de
92
restaurer la mémoire, pourvu que l’on n’y cherche
pas
de vains prétextes à se glorifier d’un passé bien passé, et dont il r
93
storique qu’il nous offre est de celles qui n’ont
pas
besoin de condiments pour produire leur brûlante saveur. Rien de plus
94
France si l’édit avait été observé, s’il n’avait
pas
été révoqué, si Sully avait été écouté, si les jésuites n’étaient pas
95
Sully avait été écouté, si les jésuites n’étaient
pas
revenus, s’ils n’avaient pas armé, après quinze autres meurtriers, un
96
s jésuites n’étaient pas revenus, s’ils n’avaient
pas
armé, après quinze autres meurtriers, un Ravaillac… Le bel irénisme d
97
ue romaine. La persécution des protestants ne fut
pas
l’œuvre du parti catholique français, mais bien des conseillers étran
98
tre la « révocation » et les mesures de « mise au
pas
» prises par Hitler me paraît riche d’enseignements très actuels. Che
99
tuels. Chez Louis XIV comme chez Hitler, ce n’est
pas
un souci d’unité religieuse qui domine : la religion leur est simple
100
r une protestation dont les termes n’ont, hélas !
pas
vieilli. Viénot cite, à ce propos, un texte assez frappant. Il s’agit
101
cours à un droit universellement humain, n’est-il
pas
significatif de la nature du danger qu’on courait ? La conclusion de
102
le ?) Mais Casaubon, bien moins vindicatif, n’est
pas
moins grand lorsque, après avoir décrit l’enterrement nocturne et sec
103
ure plus édifié encore que révolté. Mais ce n’est
pas
peu dire. 10. Histoire de la Réforme française, tome II : De l’édi
104
révisions des historiens de la pensée ne semblent
pas
peser bien lourd sur ses décisions souveraines. Comment expliquer, pa
105
vie ? Mais le plus curieux de l’affaire, n’est-ce
pas
que Kierkegaard nous soit présenté aujourd’hui par des philosophes la
106
e, c’est celle de la foi, dans l’absolu. Ce n’est
pas
encore la question que Kierkegaard adressera plus tard à la chrétient
107
. Mais la Bible, que nous dit-elle ? Elle ne fait
pas
une théorie, elle répond par l’exemple d’Abraham. Et c’est à la médit
108
eu lui a donné un fils, à l’âge de 70 ans. Il n’a
pas
ri — comme Sarah, sa femme — de ce miracle. Et maintenant Dieu lui co
109
offrir Isaac en sacrifice ! Abraham ne se révolte
pas
. Il croit en Dieu, non point en sa raison humaine. Il selle son âne e
110
coutume de l’offrir en exemple. Car enfin il n’a
pas
tué : Dieu l’arrête au dernier moment et lui montre un bélier prêt po
111
on oublie qu’Abraham fit le chemin lentement, au
pas
de son âne, qu’il eut trois jours de voyage et qu’il lui fallut un pe
112
chrétien reste un homme comme les autres. Il n’a
pas
à devenir, dès ici-bas, un être un peu divin, un peu divinisé, échapp
113
lois de ce monde perdu. Sa sanctification ne doit
pas
le conduire à je ne sais quelle « spiritualisation » tout illusoire o
114
e radieuse et esthétique. La vie chrétienne n’est
pas
une construction qui s’élève au-dessus du reste de la vie. C’est tout
115
vision de Dostoïevski ? Ses héros ne viennent-ils
pas
à nous comme de grands questionneurs, comme des êtres orientés vers a
116
barbiche pointue et un profil coupant ? N’est-ce
pas
assez pour juger son système ? Ne sait-on pas que les gros hommes son
117
-ce pas assez pour juger son système ? Ne sait-on
pas
que les gros hommes sont toujours les plus populaires ? Comment se di
118
sance à la belle floraison néo-thomiste. Il n’est
pas
inutile de marquer les raisons qui, du point de vue protestant, rende
119
ble. Les grands théologiens de la Réforme ne sont
pas
à nos yeux des chefs d’école ; ni des docteurs dont la pensée fait lo
120
Qu’est-ce qu’un témoin ? C’est un homme qui n’est
pas
l’inventeur de son message, mais qui renvoie sans trêve au-delà de lu
121
ge et nous sauve. Faire retour à Calvin, ce n’est
pas
faire retour à certaines formules dogmatiques ; mais c’est, au-delà d
122
la plus orthodoxe. Barth, on le sait, ne se lasse
pas
de comparer le rôle de ces témoins théologiques au Jean-Baptiste de l
123
in homme, Calvin écrivain, nous ne nous priverons
pas
de l’estimer à nos mesures humaines et littéraires ; mais ce qui impo
124
e. Mais les pires adversaires de l’Église ne sont
pas
toujours au-dehors. Voici ceux qui préfèrent la paix selon le monde à
125
armes. Au sujet de ce style, dont l’exemple n’est
pas
l’un des plus négligeables que comportent les Trois traités, M. Schmi
126
re siècle : une fermeté délibérée qui ne s’arrête
pas
complaisamment à des trouvailles, une sobriété vigoureuse dans l’expo
127
veau ce que parler veut dire. Ensuite, n’oublions
pas
que la plupart des écrits français de Calvin — c’est le cas de ces Tr
128
». C’est aussi ce que dit l’Évangile, où il n’est
pas
question de mysticisme. Ceci marqué, qui est plus qu’une réserve, il
129
théodicée et journal d’un pasteur ». Nous n’avons
pas
affaire ici à une construction doctrinale. L’auteur prend soin de nou
130
eprises : L’intérêt du présent ouvrage ne réside
pas
seulement dans le récit d’une exploration hasardée en des régions peu
131
istère du pasteur. Par ailleurs, il ne s’adresse
pas
aux spécialistes, ni à l’Église, comme ce serait le devoir d’un trait
132
s, les athées, les désespérés (termes qui ne sont
pas
synonymes) et je leur propose de méditer le problème du Bien. Si des
133
, en effet, dit M. Monod, « l’athéisme n’explique
pas
la Beauté, la Joie, l’Amour, la Sainteté. Il se brise contre le probl
134
tte convergence paradoxale et imprévue n’est-elle
pas
comme un signe, une promesse émouvante de l’unité future des chrétien
135
ce Dieu omnipotent du dogme. En effet, Dieu n’est
pas
dans la Nature, il n’en est ni le maître ni l’auteur : voilà la thèse
136
incre ? M. Monod le pense. Jésus, dit-il, « n’est
pas
venu nous enseigner que l’univers a un créateur. Il a, au contraire,
137
un matériel métaphorique inépuisable. Je n’y vois
pas
d’inconvénient à priori, mais à coup sûr, il s’agit là de littérature
138
nt M. Monod, que ces ébauches suggestives ne vont
pas
sans quelque débauche intellectuelle. Et je redoute que certains fidè
139
de ses propres luttes — où nous ne reconnaissons
pas
forcément les nôtres — et s’il ne tenait, par ailleurs, à l’étayer pa
140
raisons ? Et pour quelles fins ? Si l’on ne veut
pas
s’en tenir à des appréciations du genre « moine qui voulait se marier
141
uatre siècles qu’elles ont été écrites, on n’en a
pas
traduit une seule en France ! Quelques pages choisies, en appendice à
142
de sa vérité : il souhaite même qu’il n’y en ait
pas
. Et tous les prudents d’applaudir, non sans apparences de raison : on
143
alut par ses propres efforts de volonté, ce n’est
pas
ici le lieu de l’examiner. Notons seulement, pour écarter le pire mal
144
our écarter le pire malentendu, que Luther ne nie
pas
du tout la réalité de notre volonté. Il nie seulement que cette volon
145
ne désire vraiment que le péché. La liberté n’est
pas
dans l’homme, mais dans l’acte par lequel Dieu le choisit, substituan
146
on essaie d’en tirer de la vie. Mais ne serait-ce
pas
que l’on ne sait plus créer de la vie ? On s’efforce de la décrire, o
147
« vertus » sont de ces illusions qui ne résistent
pas
à l’analyse, et qu’un auteur sincère se doit de démasquer. Tout se ra
148
it à la physiologie, ou à l’argent. Il ne fallait
pas
moins que le génie plein de malices d’une Lagerlöf pour renverser d’u
149
où les religions obscures dominent ceux qui n’ont
pas
la foi. Seule une prière désespérée, de pur amour, rompt le charme fo
150
u’il croisera en allant au village, si elle n’est
pas
mariée, deviendra sa compagne. Il sort. Il s’en faut de peu qu’il ne
151
n faut de peu qu’il ne rencontre dès les premiers
pas
une vieille mendiante sourde. Une voiture le dépasse, conduite par un
152
che jeune fille des environs, mais cela ne compte
pas
, car il est entendu que la femme désignée par Dieu doit venir à sa re
153
a fort mauvaise réputation. Mais elle ne s’engage
pas
sur la route, elle s’arrête dans un pré voisin. Karl-Artur doute, tre
154
re ? Déjà, le jeune homme s’y résigne… À quelques
pas
de lui, elle tourne à droite. Il poursuit son chemin dans une exaltat
155
sques ou dramatiques, à quoi l’auteur ne se prive
pas
d’ajouter quelques traces d’humour, comme pour purifier l’émotion. Ma
156
respire largement, tout vit et se transforme, non
pas
seulement selon les lois des passions, des cœurs et des corps, mais a
157
t le « métier » de l’écrivain : cette façon de ne
pas
insister, de laisser le lecteur seul avec l’émotion, cette malice cor
158
ixe siècle) et voyez si leur décadence ne suffit
pas
à expliquer la crise actuelle du genre dans notre société. 15. L’A
159
Non, Tristan et Iseut ne s’aiment
pas
, nous dit Denis de Rougemont (12 février 1939)u v Avec l’audace so
160
crète de nos campagnes. Denis de Rougemont n’aime
pas
les villes, il n’a pas besoin pour écrire de ces conversations, de ce
161
Denis de Rougemont n’aime pas les villes, il n’a
pas
besoin pour écrire de ces conversations, de ces échanges qui stimulen
162
de provoquer son dernier livre : n’y affirme-t-il
pas
, avec preuves à l’appui, que Tristan et Iseut, les amants légendaires
163
gendaires, les héros de la passion, ne s’aimaient
pas
? Quand j’ai commencé à écrire mon livre, je voulais simplement étudi
164
ouvoir la résoudre. Pour moi, l’explication n’est
pas
douteuse. L’amour courtois est directement issu du catharisme. Vous s
165
, puisqu’elle a besoin d’obstacles, et ne résiste
pas
à la facilité, à l’habitude. Exclue de la vie conjugale, la passion s
166
: l’aventure la plus difficile. Si vous ne fondez
pas
le mariage sur une décision réfléchie, sur quoi le fondez-vous ? Sur
167
certains sacrifices, il me semble. Ne devez-vous
pas
publier un roman, dont le titre, La Folle Vertu, illustre bien votre
168
que L’Amour et l’Occident . Mais je ne le ferai
pas
paraître tout de suite. J’ai aussi terminé deux livres d’essais : Do
169
mitage et y mourut. C’est un beau sujet. N’est-ce
pas
? Ce drame, avec musique d’Honegger, sera représenté dans un théâtre
170
Denis de Rougemont, je lui demande s’il n’attend
pas
avec une certaine curiosité les réactions que vont susciter certaines
171
puis son visage devient plus grave : Je n’attache
pas
une grande importance aux querelles que pourraient me chercher les sa
172
rit chrétien, la véritable intelligence, n’est-ce
pas
de voir les limites d’où l’on ne peut s’échapper ? u. Rougemont De
173
, « [Entretien] Non, Tristan et Iseut ne s’aiment
pas
», Les Nouvelles littéraires, Paris, 12 février 1939, p. 3. v. Inter
174
t tout le monde parle et que peu de gens ont lue.
Pas
plus savant qu’un autre mais beaucoup plus prudent, j’ai demandé à De
175
tesquieu, Pascal étaient des essayistes. Ce n’est
pas
que je veuille me comparer à eux, mais la forme est la même : un méla
176
itaire sous le prétexte qu’un officier neutre n’a
pas
le droit d’outrager un chef d’État étranger ! De Suisse, Denis de Rou
177
fédéralisme de l’autre. Je vous arrête : il n’y a
pas
, il n’y a jamais eu chez moi (contrairement à Saint-John Perse ou Geo
178
e… qui sait si un voyageur comme moi ne s’assiéra
pas
un jour sur de muettes ruines, et ne pleurera pas solitaire sur la ce
179
pas un jour sur de muettes ruines, et ne pleurera
pas
solitaire sur la cendre des peuples et la mémoire de leur grandeur ?
180
êtes coloniales et ses protectorats. Elle ne voit
pas
encore, mais elle pressent déjà la perte de sa longue royauté mondial
181
e historique. Primo, l’hégémonie politique n’est
pas
toujours et nécessairement liée à la vitalité d’une civilisation. L’u
182
e civilisation sans hégémonie. Secundo, il n’est
pas
du tout certain que les précédents historiques soient applicables dan
183
s conflits qui déchirèrent le Moyen Âge ne furent
pas
moins violents que ceux que nous vivons. L’unité de notre culture et
184
ares, c’est-à-dire tous les autres, qui n’étaient
pas
vraiment et complètement humains. Ces très hautes civilisations devai
185
et les fondements de tout progrès social ; et non
pas
le système des castes, ni le mandarinat, ni le Bushido. On peut le re
186
sations mouraient tout à fait, Valéry ne pourrait
pas
le dire, car il n’en saurait rien. » Et il propose de corriger comme
187
emps de l’humanité. Troisième raison : On ne voit
pas
de candidats sérieux à la relève d’une civilisation devenue mondiale.
188
xisme plus l’électricité. » Or, le marxisme n’est
pas
un apport soviétique, ce n’est pas Popov qui l’a inventé, mais bien u
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marxisme n’est pas un apport soviétique, ce n’est
pas
Popov qui l’a inventé, mais bien un Juif allemand, dont le père était
190
le fois pour le Vieux Continent, dont il ne croit
pas
le destin achevé, en publiant chez Albin Michel une Lettre ouverte a
191
ayant lu mon article me demanda si je ne voulais
pas
faire pour lui un petit livre en deux volets opposant le mythe de Tri
192
ier 1938. Le mois de février arriva et je n’avais
pas
écrit une ligne. Je reçus une lettre recommandée de Daniel-Rops, que
193
nt de m’avoir lu puis qu’ils avaient décidé de ne
pas
divorcer, de s’en tenir à la dernière partie de mon livre. Mais voilà
194
es divorces de quelques années, ce qui provoquait
pas
mal de souffrances, mais peut-être aussi des prises de conscience for
195
ais, surtout dans L’Amour et l’Occident , et non
pas
contre le mythe. Cela n’aurait pas de sens de dire que l’on est contr
196
ident , et non pas contre le mythe. Cela n’aurait
pas
de sens de dire que l’on est contre la passion qui est l’une des chos
197
i je fais un plaidoyer pour la fidélité, ce n’est
pas
au nom d’une morale puritaine, comme certains l’ont cru, mais au nom
198
belle. Et la passion ? La passion, je ne l’exclus
pas
, mais je pense qu’elle doit être réservée à de très rares personnes q
199
Cette situation particulièrement scandaleuse n’a
pas
peu fait pour me convaincre qu’on n’arrivera vraiment à faire l’Europ
200
une notion secrète de la gloire. La gloire n’est
pas
donnée par la foule, elle n’est pas donnée par le succès. C’est un se
201
gloire n’est pas donnée par la foule, elle n’est
pas
donnée par le succès. C’est un sentiment d’épanouissement suprême, un
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si vous voulez. Je pense que l’immortalité n’est
pas
quelque chose qui commence quand on est mort, ni que l’âme sort par l
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l’âme sort par la bouche et va voleter on ne sait
pas
très bien où. Je me dis que l’éternité, l’immortalité, c’est quelque
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mets, ces guillemets voulant dire que je ne donne
pas
Dieu comme quelque chose dont chacun sait de quoi il s’agit, mais que
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ma difficulté de croire, mon impossibilité de ne
pas
croire. Tout cela avec la plus grande précision dans le détail, car i
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aux gens que pour moi croire en Dieu est bien, ne
pas
y croire est mal, et vice versa. Pour être complètement sincère, j’ép
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ent sincère, j’éprouve autant de difficultés à ne
pas
croire en Dieu qu’à y croire, et ce n’est pas peu dire. Cela veut peu
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ne pas croire en Dieu qu’à y croire, et ce n’est
pas
peu dire. Cela veut peut-être dire que le problème est mal posé dans
209
t, c’est à ceci : Dieu, c’est le sens. S’il n’y a
pas
de Dieu, il n’y a pas de sens. Certains savants aujourd’hui disent qu
210
, c’est le sens. S’il n’y a pas de Dieu, il n’y a
pas
de sens. Certains savants aujourd’hui disent qu’ils ne tiennent pas d
211
ins savants aujourd’hui disent qu’ils ne tiennent
pas
du tout à ce que le monde ait un sens, à ce que notre vie ait un sens
212
ucun sens à rien ? Pourquoi ne me comporterais-je
pas
comme le surhomme de Nietzsche ? Au nom de quoi venez-vous me dire qu
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un avant. Si vous voulez, je pense que Dieu n’est
pas
une cause au début de tout mais qu’il est une cause finale de l’human
214
u’elle fait partie d’un organe, mais elle ne peut
pas
savoir que cet organe fait partie d’un corps. Elle peut donc parfaite
215
Lettre ouverte aux Européens , nous ne trouvons
pas
seulement confirmation de l’idéal de toute sa vie ; les hommes qui de
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t fait l’apôtre de cette croisade ; il n’est donc
pas
étonnant qu’on en réentende l’écho dans sa conversation avec Pierre L
217
, chacune trop petite pour se défendre seule, n’a
pas
la moindre chance de résister d’une part à la colonisation idéologiqu
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ant qu’État et en moyenne, nos nations n’ont même
pas
cent ans d’âge. Seules la France, l’Angleterre et l’Espagne comptent
219
r tout est faux dans cet enseignement. Il n’y a
pas
de cultures nationales La culture européenne n’est pas la somme de
220
ultures nationales La culture européenne n’est
pas
la somme de vingt-cinq cultures nationales, puisqu’elle existait bien
221
e me le faisait observer un jour Étienne Gilson —
pas
un seul des grands professeurs n’était français : ils étaient napolit
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qui parlaient même langue ? Oui, mais il n’était
pas
question de les enfermer pour autant dans les frontières d’un même Ét
223
s frontières d’un même État. D’ailleurs, il n’est
pas
vrai que nos États-nations modernes correspondent à l’aire de diffusi
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ondition qu’un esprit fort (ou un naïf) ne vienne
pas
remarquer que l’on trouve à l’est de cette chaîne les mêmes Catalans
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ique ou politique, ont été paneuropéennes, et non
pas
nationales. Les grands courants européens, les grandes écoles d’art e
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nformistes de leur propre nation, etc. Ce ne sont
pas
nos appartenances nationales qui nous diversifient vraiment, mais les
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ant à Paris tous les esprits distingués qu’il n’a
pas
bannis. Le grand secret de la vitalité inégalée de notre culture euro