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chrétienne, me disais-je, qui donc doit, qui donc
peut
être pasteur et prêcher ? » Tourmenté par cette question à laquelle i
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? » Tourmenté par cette question à laquelle il ne
peut
ni ne veut se soustraire, Karl Barth se met à relire l’Épître aux Rom
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posés et ces timorés dont j’ai parlé. » Ce ton ne
pouvait
pas tromper. Il y avait là un homme, une puissance. Le défi de Marx e
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e Bonn, exerce depuis dix ans une influence qu’on
peut
qualifier de révolutionnaire sur la pensée protestante dans le monde
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t parler valablement. Mais de quoi va-t-il encore
pouvoir
parler ? Ici le paradoxe devient plus aigu. Le théologien doit parler
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De celui qui vient à nous, mais auquel l’homme ne
peut
aller. Du totaliter aliter. Si donc la tâche du théologien est de par
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de Dieu, il s’avère qu’en tant qu’homme il ne le
peut
: « Car parler de Dieu voudrait dire, pour toute conscience sérieuse…
8
le de Dieu, la parole où dieu devient homme. Nous
pouvons
répéter ces quatre mots, mais en les répétant, nous n’avons pas dit l
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antithèses, tous les oui et tous les non que nous
pouvons
dire au monde. L’homme ne reçoit son existence véritable que dans la
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croix. La théologie n’est pas la parole. Elle ne
peut
que l’indiquer au-delà d’elle-même. Nous n’avons rien dit des qualité
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nsion que la réalité de nos réalités quotidiennes
peut
être démasquée, éprouvée.) Une prise ferme sur le concret, mais en mê
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lus solides de notre temps. C’est pour cela qu’il
peut
poser les questions les plus gênantes qui soient. ⁂ On l’a bien vu ré
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quement chrétien : il est le seul espoir que nous
puissions
garder dans la restauration spirituelle d’une Allemagne profondément
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rt-Royal !) d’effrayer celui qui vient au Christ,
peut
seule répondre à l’angoisse humaine, tandis que l’optimisme naturiste
15
ieux, par exemple, cet excellent Toepffer dont on
peut
espérer qu’il les faire rire tous les deux ? Je ne songe pas tant aux
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aînés dans une dérive mélancolique dont la source
pourrait
bien être chez les conteurs romantiques allemands, aussi peut-être da
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llement le Christ ». Mais comment cette rencontre
pouvait
-elle avoir lieu ? Deux voies s’offraient : celle de l’histoire et cel
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à seule fin de nous « enseigner à révérence ». On
peut
dire dans ce sens que l’exégèse de Calvin est toute didactique : elle
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ue2 où il dégage le sens général de son œuvre. On
peut
y lire ceci, en matière d’introduction : « Je suis et j’ai toujours é
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anisme, et en particulier à ce problème : comment
peut
-on devenir chrétien ? » Car, enfin, l’on ne naît pas chrétien. Des qu
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ule la connaissance du salut promis par le Christ
peut
nous amener à l’aveu de la réalité de notre condition. Ainsi, le chré
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tique : Plains-toi, l’Éternel ne craint rien, il
peut
bien se défendre ; mais comment le pourrait-il quand personne n’ose s
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rien, il peut bien se défendre ; mais comment le
pourrait
-il quand personne n’ose se plaindre comme il sied à un homme ? Parle,
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un homme ? Parle, élève la voix, parle fort, Dieu
peut
bien parler plus fort, lui qui dispose du tonnerre. Mais le tonnerre
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e Carl Koch est la démonstration de l’emprise que
peut
exercer Kierkegaard sur un chrétien sincère, peu suspect de complaisa
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ve et la plus sympathique qu’un « honnête homme »
peut
espérer. Du mélange d’humour et d’angoisse insondable qui nous boulev
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n le croira sans peine : il n’a pas l’air d’avoir
pu
inventer ce qu’il raconte. Cela donne envie d’aller voir. Or, je tien
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e » (sharing) des grâces reçues, il sait qu’on ne
peut
être chrétien que totalement, personnellement, activement. N’allons p
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ide ne sont souvent que des acteurs. Seule la foi
peut
nous rendre actifs lorsqu’elle nous engage dans une relation concrète
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s autre raison que la certitude qui leur vient de
pouvoir
être utiles à tel endroit où Dieu leur dit d’aller. La chronique des
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ue vivent quotidiennement les membres des Groupes
pourraient
devenir pour eux un danger assez grave. Il y a là un risque indéniabl
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oque. À quoi les membres du Mouvement des Groupes
peuvent
répondre que leur œuvre se développe dans une atmosphère de franchise
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e une tâche proche, des hommes pour lesquels nous
puissions
être le prochain. Et quand ce livre n’aurait pas d’autre valeur, il a
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e, de nous montrer comment les hommes de ce temps
peuvent
devenir des hommes réels. ⁂ Il se peut que Kagawa soit l’homme le plu
35
e temps peuvent devenir des hommes réels. ⁂ Il se
peut
que Kagawa soit l’homme le plus réel d’aujourd’hui. Je dirais qu’il e
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e. Elle est devenue folle par sa faute, Dieu seul
peut
la guérir. » Les marxistes n’aiment pas ce radicalisme, qui n’est pas
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ent antichrétiens — des romans justement comme ne
peuvent
en écrire que des protestants, malgré eux. Quand je dis romanciers pr
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d’une troisième génération. (C’est un des grands
pouvoirs
des romanciers du Nord que d’introduire la durée d’une vie comme prot
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re si objective, si impartiale, si spectaculaire,
pourrait
-on dire, qu’on ne voit guère en quoi son Histoire se distingue de cel
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en quoi son Histoire se distingue de celle qu’eût
pu
écrire un savant laïque épris de tolérance, teinté de renanisme, et c
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atténuation volontaire des condamnations qu’il ne
peut
s’empêcher de porter parfois, tout cet effort d’impartialité systémat
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ve qu’il observe avec constance dans son récit ne
peuvent
en somme que donner plus de vigueur au langage des faits, cités ici e
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es à modifier considérablement l’opinion que nous
pouvions
avoir du « grand siècle » tel que nous l’ont décrit les fervents de L
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lise légale et particulièrement fidèle au roi, ne
pouvait
nuire au prestige et à l’ordre de l’État. D’autre part, tout ce qui f
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rmés. Le « grand dessein » qu’avait conçu Béthune
pouvait
faire de la France la première organisatrice d’une Europe fédéralisée
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; c’est le mot de fascisme. Le parallélisme qu’on
peut
facilement établir entre la « révocation » et les mesures de « mise a
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onc personne de la taille d’Abraham, personne qui
puisse
le comprendre ? Si, pourtant. Les pasteurs ont coutume de l’offrir e
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la foi », le sort du chrétien véritable. Mais qui
peut
dire : j’ai cette foi-là ? La réflexion philosophique que Kierkegaard
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problème de leur existence, ce problème qu’ils ne
peuvent
résoudre jusqu’à ce que, dans leur maladie justement, percevant leur
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oquent à l’antique ou rabelaisien dans la satire,
pourrait
en somme s’intituler : Réforme contre Renaissance. Mais toutes les ri
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du xixe . Il m’apparaît que le style d’un Calvin
peut
nous être un puissant roboratif. Et ceci pour deux bonnes raisons. D’
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e de méditer le problème du Bien. Si des croyants
peuvent
douter de leur croyance à cause du mal, que des incroyants apprennent
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faisait perdre l’émouvant souci. À cet égard, on
peut
bien dire que M. Monod revient de loin. Les Soliloques dans la nuit,
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her, contre le clerc « désintéressé » que croyait
pouvoir
être Érasme. Elle nous permet de connaître l’une des origines histori
55
n grand théologien ? Une verdeur de polémique qui
peut
flatter en nous le goût du pittoresque ; l’élan génial, la violence l
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ation du libre arbitre religieux, c’est-à-dire du
pouvoir
qu’aurait l’homme de gagner le salut par ses propres efforts de volon
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notre volonté. Il nie seulement que cette volonté
puisse
s’appliquer librement aux choses qui concernent le salut. Elle fait p
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autre ordre. Fatalité et liberté : le problème ne
peut
être écarté comme relevant de la seule théologie. Il est au cœur de l
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ncier moderne apparaît étrangement dépourvu de ce
pouvoir
« fabulateur » qu’il était censé détenir. (Déjà M. Weidlé, dans ses A
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riptyque des Löwensköld 15. Et, grâce à lui, nous
pourrons
rire de nouveau de cette « défense d’inventer » qui terrorise les rom
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ne tradition. À vrai dire, on ne croit guère à ce
pouvoir
mortel d’un anneau dérobé dans une tombe (L’Anneau des Löwensköld). L
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symbole de l’anneau volé, maintenant privé de son
pouvoir
maléfique, répond le symbole d’un engagement humain librement consent
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t contre tous. Elle ne sait ni lire ni écrire. On
peut
surprendre, dans cette scène étonnante, l’un des secrets de l’art de
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favoriser plus qu’aucun autre le déploiement des
pouvoirs
de la fable. Ces presbytères campagnards — que de pasteurs dans la fa
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tre, ne s’aiment qu’après avoir bu le philtre, ne
peuvent
plus se supporter au bout de trois ans de vie commune dans la forêt e
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demeisne ». C’est la passion-catastrophe, qui ne
peut
se résoudre que dans la mort, et inspirera tout le romantisme. Mais e
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mme et les directives de l’Église. Comment a-t-il
pu
, en moins de vingt ans, dominer ainsi toute la littérature ? Beaucoup
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toriens, d’érudits, se sont posé la question sans
pouvoir
la résoudre. Pour moi, l’explication n’est pas douteuse. L’amour cour
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is comment cette interprétation du mythe a-t-elle
pu
échapper jusqu’ici aux spécialistes du Moyen Âge ? Denis de Rougemont
70
x triangle, qui suppose en définitive le mariage,
puisse
encore inspirer la littérature ? Denis de Rougemont réfléchit : Non,
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raît comme la seule évasion. Croyez-vous que cela
puisse
embellir, faciliter la vie commune ? Certes, non. Mais aujourd’hui, l
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les problèmes de la vie sentimentale et sexuelle
puissent
trouver une solution nouvelle ? Pour moi, répond Denis de Rougemont,
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elle ? Pour moi, répond Denis de Rougemont, il ne
peut
y avoir qu’une solution : le mariage chrétien, mais présenté d’une ma
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tache pas une grande importance aux querelles que
pourraient
me chercher les savants. Ce qui me touche, c’est que mon livre, paru
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arroi, qu’ils savent mieux maintenant comment ils
pourraient
se rapprocher. Si j’aide des êtres troublés à vivre à deux sans trop
76
ce, n’est-ce pas de voir les limites d’où l’on ne
peut
s’échapper ? u. Rougemont Denis de, « [Entretien] Non, Tristan et
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en effet ni une agglomération d’États soumis à un
pouvoir
unique et dictatorial ni une Europe des États, mais une association d
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les civilisations étant mortelles, la nôtre aussi
pourrait
périr, va donc probablement périr. Pour émouvante qu’elle soit, elle
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er l’ensemble des cultures connues, Toynbee croit
pouvoir
établir empiriquement, par l’examen comparatif des vingt et une civil
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ment liée à la vitalité d’une civilisation. L’une
peut
exister sans l’autre. L’une peut être perdue sans que l’autre soit ru
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ilisation. L’une peut exister sans l’autre. L’une
peut
être perdue sans que l’autre soit ruinée du même coup. Tchingis-Khan
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le une civilisation comme les autres ? Son destin
peut
-il être prédit par extrapolation des exemples antiques ? Il se pourra
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t par extrapolation des exemples antiques ? Il se
pourrait
, bien au contraire, que notre culture présente des caractères nouveau
84
e de dialogue et de contestation. Elle n’a jamais
pu
, et surtout, elle n’a jamais voulu, se laisser ordonner à une seule d
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a seule qui fût assez complexe et multiforme pour
pouvoir
, sinon satisfaire, du moins séduire tous les peuples du monde. Nous a
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ais il faut voir enfin que cette civilisation n’a
pu
devenir universelle qu’en vertu de quelque chose de très fondamental
87
lisation diffusée par l’Europe à tous les peuples
puisse
s’éclipser ou disparaître, sans entraîner le genre humain dans son dé
88
e des castes, ni le mandarinat, ni le Bushido. On
peut
le regretter, mais on doit le constater. Roger Caillois a écrit non s
89
es civilisations mouraient tout à fait, Valéry ne
pourrait
pas le dire, car il n’en saurait rien. » Et il propose de corriger co
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a passion qui est l’une des choses glorieuses qui
peut
arriver à un homme. Aujourd’hui, je suis parvenu à ce point qu’il y a
91
ement. Cela n’a rien à voir avec la publicité. Ça
peut
être secret. Je crois beaucoup à une notion secrète de la gloire. La
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eur. Et votre définition de la mort ? Si un homme
pouvait
penser complètement la mort, il mourrait à cet instant-là. La mort c’
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, donc c’est par essence quelque chose dont on ne
peut
rien dire. J’ai des idées folles, comme beaucoup d’hommes, sur la mor
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mort, je m’interroge sur ce qu’est la vie. Là, je
peux
dire quelque chose : c’est un certain laps de temps pendant lequel un
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certain laps de temps pendant lequel une personne
peut
se constituer pour essayer de découvrir sa vocation. Si elle découvre
96
tion, si elle la réalise plus ou moins bien, elle
peut
dire qu’elle a réussi sa vie et après cela on ne peut rien lui demand
97
dire qu’elle a réussi sa vie et après cela on ne
peut
rien lui demander de plus. Et Dieu ? Je publierai peut-être un livre
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entaines de pages de notes sur ce que ce mot Dieu
peut
évoquer pour l’esprit d’un homme du xxe siècle, moi, par exemple. J’
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ion qui est intéressante ; en évitant tout ce qui
peut
avoir l’air de faire croire aux gens que pour moi croire en Dieu est
100
faire un petit couplet de morale scientifique. On
pourrait
leur demander : Qu’est-ce que cela veut dire pour vous, la vie, s’il
101
le veut dire : comment une cellule de notre corps
pourrait
croire à l’existence de ce corps ? Elle n’a aucun moyen d’en prendre
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e n’a aucun moyen d’en prendre connaissance. Elle
peut
savoir à peu près qu’elle fait partie d’un organe, mais elle ne peut
103
rès qu’elle fait partie d’un organe, mais elle ne
peut
pas savoir que cet organe fait partie d’un corps. Elle peut donc parf
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avoir que cet organe fait partie d’un corps. Elle
peut
donc parfaitement nier l’existence du corps. ab. Rougemont Denis d
105
; les hommes qui demain auront la charge du monde
pourront
y puiser tout un programme politique inspiré par l’idée d’union fédér
106
mes sociales par les Américains. Mais l’Europe ne
pourra
jamais se faire que selon la formule fédéraliste, respectueuse des di
107
’Espagne comptent plusieurs siècles. Même si l’on
peut
admettre qu’un État français existe réellement depuis Philippe le Bel
108
e nos langues sont trop différentes pour que nous
puissions
nous entendre entre Stockholm et Athènes, Édimbourg et Sofia, Varsovi
109
bien que les Chinois de provinces différentes ne
peuvent
communiquer entre eux qu’au moyen d’idéogrammes dessinés dans la paum
110
mêmes Basques à l’ouest. Quant aux Alpes, chacun
peut
vérifier qu’on y parle italien des deux côtés au sud, français des de
111
ymbole de la souveraineté stato-nationale, qui ne
peut
plus avoir d’effets que négatifs ! En nous présentant l’Europe comme