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cœur des femmes, de Girard, et de Cingria, ce que
vous
aurez la chance d’en trouver, une note ici ou là, quelques petits liv
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n écrivant qu’ils sont drôles. (Des gens viennent
vous
dire : tenez, voilà qui vous fera rire. En général on est plutôt déçu
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. (Des gens viennent vous dire : tenez, voilà qui
vous
fera rire. En général on est plutôt déçu.) Pour comprendre l’humour d
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e inconvenance, un de ces scandales héroïques qui
vous
valent l’amour des femmes et quelque honneur parmi les hommes. Autant
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ent, inexplicablement. Tâchez de ne pas rire ; si
vous
réussissez, soyez tranquilles : vous ne pleurerez pas non plus aux ch
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as rire ; si vous réussissez, soyez tranquilles :
vous
ne pleurerez pas non plus aux chapitres suivants. L’humour de Pierre
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émences nobles » et de trivialités qualifiées, et
vous
aurez une idée du comique de Cingria. Un humour romand… Trois auteurs
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oman : Sara Alelia (3 novembre 1934)h i Voulez-
vous
un paradoxe ? Littéraire ? Je détiendrais volontiers celui-ci : que l
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oman est un genre protestant. — Et Balzac ? dites-
vous
, car vous êtes Français. Eh bien, Balzac n’est pas tout le roman. Il
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n genre protestant. — Et Balzac ? dites-vous, car
vous
êtes Français. Eh bien, Balzac n’est pas tout le roman. Il n’est même
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l’honorable, la géniale exception. Il me reste à
vous
démontrer, ce qui n’est pas trop difficile, que Dostoïevski et Tolsto
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en passant par Constant. Quand on parle du roman,
vous
ne voyez que Balzac et Zola. Je vois aussi le pasteur Sterne, le Goet
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eller, Galsworthy, Hardy… — Lawrence, pendant que
vous
y êtes ! — Lawrence, parfaitement. Voyez-vous, je ne dis pas qu’ils f
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que vous y êtes ! — Lawrence, parfaitement. Voyez-
vous
, je ne dis pas qu’ils furent tous des chrétiens. Plusieurs ont même é
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une liste des romanciers français contemporains.
Vous
y trouverez un bon quart de protestants, c’est-à-dire dix fois plus q
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rt de protestants, c’est-à-dire dix fois plus que
vous
n’en attendiez, puisqu’il n’y a qu’un million de réformés en France.
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i l’édit de Nantes n’avait pas été révoqué ! — Je
vous
accorde volontiers ce quart. Quel avantage y voyez-vous pour votre fo
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ccorde volontiers ce quart. Quel avantage y voyez-
vous
pour votre foi ? — Oh ! Pas le moindre ! Je constate un fait. Mais la
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ontiers ce quart. Quel avantage y voyez-vous pour
votre
foi ? — Oh ! Pas le moindre ! Je constate un fait. Mais laissons là l
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e constate un fait. Mais laissons là le paradoxe.
Vous
n’ignorez pas plus que moi que la plupart des romanciers dont j’allai
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e moi que la plupart des romanciers dont j’allais
vous
citer les noms n’ont guère de protestant que l’origine, et quelques t
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n protestant sans foi ? Dans toutes leurs œuvres,
vous
chercheriez en vain un roman véritablement chrétien. La Porte étroite
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l’auteur de Gösta Berling ; mais une sobriété qui
vous
saisit le cœur, à chaque page. Toute une vie de femme se déroule sur
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er les sépultures des religionnaires) : Ceux que
vous
déterrez, dit la requête, ne sont point étrangers. Ce sont François,
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Ce sont François, vrais François de nature comme
vous
, mieux que vous d’affection, s’il est vrai que l’humanité est la prop
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s, vrais François de nature comme vous, mieux que
vous
d’affection, s’il est vrai que l’humanité est la propre affection des
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e que j’ai dit – le paradoxe le plus inouï – avez-
vous
cette foi, êtes-vous vraiment chrétiens ? Servez-vous Dieu, ou bien v
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aradoxe le plus inouï – avez-vous cette foi, êtes-
vous
vraiment chrétiens ? Servez-vous Dieu, ou bien vous servez-vous de Di
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cette foi, êtes-vous vraiment chrétiens ? Servez-
vous
Dieu, ou bien vous servez-vous de Dieu ? Question terriblement gênant
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us vraiment chrétiens ? Servez-vous Dieu, ou bien
vous
servez-vous de Dieu ? Question terriblement gênante, insupportable. L
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chrétiens ? Servez-vous Dieu, ou bien vous servez-
vous
de Dieu ? Question terriblement gênante, insupportable. La vocation s
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agréable » à Dieu. Point n’est nécessaire qu’il
vous
pousse des ailes ni que vous soyez transformés en quelque essence rad
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est nécessaire qu’il vous pousse des ailes ni que
vous
soyez transformés en quelque essence radieuse et esthétique. La vie c
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mour courtois est directement issu du catharisme.
Vous
savez que l’hérésie cathare, que la croisade contre les albigeois rép
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èrement, à la suite du christianisme. J’avoue que
votre
démonstration me paraît convaincante. Mais comment cette interprétati
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statut du mariage se modifie profondément, croyez-
vous
que ce fameux triangle, qui suppose en définitive le mariage, puisse
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qui leur apparaît comme la seule évasion. Croyez-
vous
que cela puisse embellir, faciliter la vie commune ? Certes, non. Mai
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compliquent encore le problème du mariage. Croyez-
vous
que les problèmes de la vie sentimentale et sexuelle puissent trouver
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est en réalité : l’aventure la plus difficile. Si
vous
ne fondez pas le mariage sur une décision réfléchie, sur quoi le fond
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ge sur une décision réfléchie, sur quoi le fondez-
vous
? Sur la fidélité, qui me paraît en même temps le véritable fondement
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folie, mais la plus sobre et la plus quotidienne.
Votre
réhabilitation de la fidélité, si conforme à la conception chrétienne
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ts et certains sacrifices, il me semble. Ne devez-
vous
pas publier un roman, dont le titre, La Folle Vertu, illustre bien vo
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man, dont le titre, La Folle Vertu, illustre bien
votre
pensée ? Oui, je l’ai écrit presque en même temps que L’Amour et l’O
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es du dram e. Et en ce moment, à quoi travaillez-
vous
? J’ai en chantier un livre sur La Réforme comme Révolution. Mais je
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rit de passer un an en Allemagne en me disant : «
Vous
qui pensez pis que pendre de notre régime, allez donc l’observer de p
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crivain d’une part, le fédéralisme de l’autre. Je
vous
arrête : il n’y a pas, il n’y a jamais eu chez moi (contrairement à S
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a « personne » à la théorie fédéraliste. L’homme,
vous
ai-je dit, doit être à la fois libre et responsable ; de même pour ch
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rès cher et un grand écrivain. À ce propos, savez-
vous
où Ionesco a trouvé le sujet de son Rhinocéros ? Dans mon Journal d’
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claves ni hommes libres, ni hommes ni femmes, car
vous
êtes tous fils de Dieu, vous êtes tous un en Jésus-Christ. »), cette
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ommes ni femmes, car vous êtes tous fils de Dieu,
vous
êtes tous un en Jésus-Christ. »), cette conception devait seule perme
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Denis de Rougemont, les deux grands thèmes de
votre
vie ont été l’Amour et l’Europe. Quel était le Denis de Rougemont de
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el était le Denis de Rougemont de ses 17 ans ? Si
vous
me disiez 17 ans et demi, je vous dirai : l’âge de mon premier articl
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ses 17 ans ? Si vous me disiez 17 ans et demi, je
vous
dirai : l’âge de mon premier article. J’étais au gymnase de ma ville
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s avaient aussi été gardiens de but. Comment avez-
vous
découvert l’Europe ? C’est entre 17 et 25 ans que j’ai découvert un p
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quelques Allemands et plusieurs Hollandais. Cela
vous
donne encore une fois une idée assez exacte des influences qui se son
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exercées sur notre petit coin de Suisse romande.
Vous
avez consacré de nombreuses et passionnantes pages à l’amour. Qu’est-
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antes pages à l’amour. Qu’est-ce que l’amour pour
vous
? L’amour c’est tout. Pour moi c’est plus spécialement mon livre L’A
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avec un peu d’anxiété. Il me disait : « Voudriez-
vous
me rendre un grand service ? Accepteriez-vous de céder le tour de par
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iez-vous me rendre un grand service ? Accepteriez-
vous
de céder le tour de parution de votre manuscrit, que j’attends d’un j
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Accepteriez-vous de céder le tour de parution de
votre
manuscrit, que j’attends d’un jour à l’autre, car je dois publier le
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s gens me rencontraient ils me disaient : « C’est
vous
l’auteur de L’Amour et l’Occident ? Je croyais que vous aviez une g
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uteur de L’Amour et l’Occident ? Je croyais que
vous
aviez une grande barbe blanche. » C’était la première réaction. Voici
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emière réaction. Voici l’autre réaction : « Savez-
vous
que votre livre a transformé ma vie ! »… Cette idée d’avoir transform
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action. Voici l’autre réaction : « Savez-vous que
votre
livre a transformé ma vie ! »… Cette idée d’avoir transformé tant de
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ui en laissais dans mon premier livre. Que pensez-
vous
aujourd’hui ? Je continue à penser qu’il faudrait élever les gens dan
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t quelquefois des criminels. Revenons à l’Europe.
Vous
vivez à Ferney-Voltaire entouré de frontières… Un jour j’ai passé la
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es en écumoires. » Denis de Rougemont, quelle est
votre
définition de la gloire ? C’est le salut. C’est ce qui vient après la
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e d’une grande euphorie et d’un grand bonheur. Et
votre
définition de la mort ? Si un homme pouvait penser complètement la mo
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oup d’hommes, sur la mort, sur la chronologie, si
vous
voulez. Je pense que l’immortalité n’est pas quelque chose qui commen
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ue l’humanité ait un sens, puis ils finissent par
vous
faire un petit couplet de morale scientifique. On pourrait leur deman
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leur demander : Qu’est-ce que cela veut dire pour
vous
, la vie, s’il n’y a aucun sens à rien ? Pourquoi ne me comporterais-j
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e le surhomme de Nietzsche ? Au nom de quoi venez-
vous
me dire qu’il faut être socialiste ou qu’il faut être de gauche ? Nou
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quelque chose qui va d’un arrière à un avant. Si
vous
voulez, je pense que Dieu n’est pas une cause au début de tout mais q
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un de nos pays a un nord et un midi : dans chacun
vous
trouverez des croyants et des incroyants, des hommes de gauche et des
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yles de vie. Supprimez les frontières nationales,
vous
n’appauvrirez en rien l’Europe. 2° La création culturelle en Europe e