1 1931, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Éléments de la grandeur humaine, par Rudolf Kassner (octobre 1931)
1 n tant que le péché crée une tension entre lui et Dieu . Mais le péché ne devient réalité que pour le converti ; c’est donc l
2 l’on considère en effet l’homme moderne, l’homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et de tension
3 de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans destinée, un « indiscret ». « Sa substance interne est crevassée et d
4 divisée. Son œuvre souvent pleine de charme mais sans forme et sans but, peut bien nous stimuler, mais ne nous détermine ja
5 œuvre souvent pleine de charme mais sans forme et sans but, peut bien nous stimuler, mais ne nous détermine jamais. Cet homm
6 l’intérieur. Il ne peut jamais sortir de son moi sans trahison et chaque manifestation de son essence intime ressemble par
7 e à ce seul philosophe le privilège d’avoir parlé sans complicité de ce qui nous détruit : Rudolf Kassner donne la sensation
8 ns un certain style. Car il n’est point de vérité sans forme. Quelques pages étranges et puissantes sur les chimères de Notr
9 t aux indiscrets de comprendre intellectuellement sans « réaliser ». Il faut que les pensées créées ne soient concevables qu
10 humaine, une retenue presque solennelle mais qui sans cesse frôle l’humour, et parfois tourne en sournoise malice. On ne pe
2 1931, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Sarah, par Jean Cassou (novembre 1931)
11 uelques-uns des plus significatifs de ces récits ( Dieu et le sommeil, Les Fins dernières) l’on assiste à un réveil, explosio
3 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Signes parmi nous, par C. F. Ramuz (janvier 1932)
12 ein d’une nature hostile, de sorte qu’il lui faut sans cesse s’efforcer, ne connaissant que peu de repos de son adolescence
13 omment Ramuz croirait-il à l’être collectif, être sans racines, mythe cérébral. « Je ne distingue l’être qu’aux racines de l
4 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
14 ouvent rien de plus que leur propre rationalisme, sans tension ni grandeur : ils ne savent pas voir dans la sagesse faustien
15 u long de l’œuvre, prouve que la question se pose sans cesse à nouveau et que sous l’apparence de plus en plus sereine, la t
16 ésie. Le drame s’ouvre sur un réveil : l’exercice sans frein des arts occultes laisse l’esprit de Faust béant sur le vide :
17 . Si Faust est le drame d’une formidable patience sans cesse remise en question, la Saison en enfer est le drame d’une puret
18 e puissante circonspection, pendant soixante ans, sans jamais s’abandonner aux bienheureuses violences de l’orage, au repos
19 aute menace, invisible à tout autre, l’accompagne sans trêve, et c’est d’elle qu’il tire ses forces, toujours renouvelées. M
20 cotte d’invisible silence. Vous pouvez lui parler sans le troubler : les mots n’atteignent plus son rêve profond. Et le céré
21 aculer le réel. Au contraire l’on peut considérer sans paradoxe que la littérature de Goethe est un des moyens de silence do
22 s mystères, et par là même l’occasion de réaliser sans cesse à nouveau l’exigence dernière de la magie : son reniement au pr
5 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Querelles de famille, par Georges Duhamel (mai 1932)
23 ture enfin garde ses droits. Aussi n’est-ce point sans une gêne grandissante que l’on poursuit la lecture de ces pages où ma
24 e, de cette abrutissante musique, parfois coupée, Dieu merci, d’un monologue financier ou de hoquets publicitaires. “De la m
6 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Éloge de l’imprudence, par Marcel Jouhandeau (septembre 1932)
25 plus définir et assumer son bien ni son mal, — et sans cesse il en parle, car la Société vit sous le règne des jugements. Ma
26 e ses mesures morales, en donne la référence : ce Dieu terrible. Et sa vertu est choix. L’absolu d’un Nietzsche, c’est le Gr
7 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
27 « nécessité » révolutionnaire dont l’ampleur est sans précédent. Ce n’est plus de conflits d’idées qu’il s’agit, ni même de
28 til ». Théorie dont le fatalisme interne reparaît sans cesse dans les propos des marxistes les plus émancipés, les moins « m
29 ’individu, de la « pensée » bourgeoise (la pensée sans douleur !), des méthodes policières grâce auxquelles se maintient le
8 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Pétrarque, par Charles-Albert Cingria (avril 1933)
30 alculées jusqu’à restituer le naturel — tout cela sans effort, manifestant plutôt cette vivacité d’invention dont « l’écritu
31 diverse et une) était homogène et souple, vivant, sans faux arrêt, sans cet arrêt d’illusoire devenu réel que font les actue
32 tait homogène et souple, vivant, sans faux arrêt, sans cet arrêt d’illusoire devenu réel que font les actuels nationalismes,
9 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une main, par C. F. Ramuz (juin 1933)
33 assez bien le monde moderne, le monde des hommes sans responsabilité et sans résistance propre, le monde des hommes qui ne
34 derne, le monde des hommes sans responsabilité et sans résistance propre, le monde des hommes qui ne sont plus présents à eu
35 mes qui ne sont plus présents à eux-mêmes, hommes sans pesée, hommes de peu de poids, facilement entraînés. Une Main nous d
10 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Saint-Évremond ou L’humaniste impur, par Albert-Marie Schmidt (octobre 1933)
36 e parfois libre carrière, qu’il ne le garde point sans cesse à portée d’un coup de patte qu’il s’abandonne lui-même à sa fan
37 fusé de choisir. Il croit pouvoir entretenir avec Dieu des rapports de politesse. Cela pourrait bien être la formule du déso
11 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Deuxième Jour de la Création, par Ilya Ehrenbourg (décembre 1933)
38 act. Mais les faits, même en Russie, ne sont rien sans la mystique. La force et le charme de ce roman sont ceux mêmes d’une
12 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Taille de l’homme, par C. F. Ramuz (avril 1934)
39 apitaliste. Tous deux savent qu’il faut être pour Dieu ou contre Dieu. La bourgeoisie a choisi dès longtemps, pratiquement a
40 s deux savent qu’il faut être pour Dieu ou contre Dieu . La bourgeoisie a choisi dès longtemps, pratiquement athée sans le sa
41 eoisie a choisi dès longtemps, pratiquement athée sans le savoir. Le marxisme est l’aveu de son choix. Mais Berdiaev parle e
13 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Procès, par Franz Kafka (mai 1934)
42 e, tout cela, ce n’est pas la « misère de l’homme sans Dieu », mais la misère de l’homme livré à un Dieu qu’il ne connaît pa
43 ut cela, ce n’est pas la « misère de l’homme sans Dieu  », mais la misère de l’homme livré à un Dieu qu’il ne connaît pas, pa
44 sans Dieu », mais la misère de l’homme livré à un Dieu qu’il ne connaît pas, parce qu’il ne connaît pas le Christ. « Nul ne
45 ient au Père que par moi ». C’est par le Fils que Dieu devient pour nous le Père ; mais alors, l’acquittement est possible.
14 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Ni gauche ni droite (août 1935)
46 ands mots d’ordre populaires, au nom de mystiques sans puissance contre les menaces réelles, — qui sont la guerre et l’étati
15 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Recherches philosophiques (septembre 1935)
47 é par des voies imprévues, comment la négation de Dieu entraîne la négation du prochain, dans un esprit voué à la plus tortu
16 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Lawrence et Brett par Dorothy Brett ; Matinées mexicaines suivi de Pansies (poèmes), par D. H. Lawrence (octobre 1935)
48 avec plaisir dans ses baquets que vous emplissez sans relâche de l’eau du puits. J’apporte, moi aussi, quelques seaux. Puis
49 — Par l’effort que je fais pour aimer les gens — sans y parvenir. » Ou encore : « Oh ! ne me donnez pas votre confiance — P
50 des voisins inévitables. Voilà Lawrence, l’homme sans prochain. Car le prochain selon la définition évangélique, c’est just
17 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (octobre 1935)
51 limites charnelles et temporelles, à s’oublier en Dieu , son principe ». La question est alors de savoir s’il existe une myst
52 t oubli de nos limites, contre lesquels s’élèvent sans cesse les Prophètes et les Apôtres. Il faut reconnaître que les pages
53 rspective spirituelle était la seule que dégageât sans équivoque la confrontation des mystiques et de la mentalité moderne.
18 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). « Le plus beau pays du monde » (octobre 1935)
54 homme de droite. D’abord « impérialisme » : c’est sans nul doute « nationalisme » que voulait dire l’inspecteur (à moins qu’
19 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Sur l’esprit incarné (février 1936)
55 n de l’Esprit, c’est-à-dire Jésus-Christ, fils de Dieu , a jamais « porté l’empreinte de certains intérêts terrestres », et c
20 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Dictature de la liberté, par Robert Aron (mars 1936)
56 it jacobine si un humour très personnel ne venait sans cesse la rabattre au concret. On peut reprocher à l’auteur d’avoir pa
57 té de le résumer à l’usage d’un public qu’il faut sans cesse prévenir contre les pires malentendus, l’on jugera mieux de la
21 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Kierkegaard en France (juin 1936)
58 masques et pseudonymes, de là aussi l’impétuosité sans scrupules de ses dernières « attaques contre la chrétienté établie ».
59 aussi dans la crainte et le tremblement d’une foi sans cesse combattue, d’une vraie foi. Publier maintenant, au hasard, des
60 ment des Stades sur le chemin de la vie, et cela, sans déclarer avec toute l’instance que requérait une opération aussi risq
61 e dans la vie et dans la mort du Christ, homme et Dieu , car lui seul eut vraiment « le droit de mourir pour la vérité », éta
62 ngue, je le crains, n’arrivera pas à la restituer sans bizarreries. Ceci suffit sans doute à excuser les obscurités, les gau
22 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). L’Art poétique ou Qu’il faut penser avec les mains (décembre 1936)
63 s malentendus42. À ce prix, l’on nourrit une paix sans racines. (Alors que toute communauté réelle naît d’une entente passio
64 nombre. Rendre au mot sa valeur d’appel, appeler sans cesse à grands cris l’univers (cette « version à l’unité »), la pléni
65 vraiment « poétiser », collaborer à l’ouvrage de Dieu , et recréer la catholicité. Mais c’est aussi, dans le monde d’aujourd
66 e la création attend la révélation des enfants de Dieu , parce que ce n’est pas de son propre gré qu’elle a été assujettie à
67  ». Penser dans le train de la création, reformer sans cesse toutes les formes selon l’intention qu’elles expriment, c’est p
68 ! Art poétique, art de refaire le monde — tel que Dieu l’a connu de toute éternité ! 40. En effet, la citation du Cratyle
69 dre librement ? 42. Tout le monde parle d’esprit sans nulle définition, sans déclarer ce que le mot sous-entend, et qui se
70 ut le monde parle d’esprit sans nulle définition, sans déclarer ce que le mot sous-entend, et qui se révélerait le plus souv
23 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une idée de Law (janvier 1937)
71 ans le système actuel, on perd celui qu’on avait, sans profiter de celui qu’on a détruit si dispendieusement. Compatriote de
72 tient les gouvernants de suivre jusqu’au bout, et sans scrupules, la logique du capitalisme. Or, ce système étant de ceux qu
24 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). N’habitez pas les villes (Extrait d’un Journal) (juillet 1937)
73 appris que cette ville, au moins pour la jeunesse sans argent, est la ville des gérants ignobles et des concierges, des lieu
74 s livres. Mais aussi, je ne puis vivre nulle part sans me créer des possessions, appelant ainsi toute chose que je sais mett
75 n décide d’envoyer le manuscrit comme échantillon sans valeur. Port : quatre francs soixante-quinze. Dans l’après-midi, tand
76 ’est une notification officielle d’avoir à verser sans délai la somme de francs 67,25, restant due sur l’envoi de ce matin.
77 uefois. Mais il y a aussi des exceptions, des cas sans précédent, et des raisons toutes personnelles de ne pas appeler au se
78 limites. Mais l’homme est ainsi fait qu’il désire sans cesse se risquer au-delà de ce qu’il peut, et franchir au moins en pe
79 it venir aussi voir la machine. Je crois bien que sans cette machine, je n’arriverais jamais à leur prouver que je fais réel
80 se remettent à raconter des anecdotes subitement sans intérêt. Je ne sens pas qu’ils se méfient de moi. Simplement, ils n’o
81 e moyen de recueillir encore une vieille Bretonne sans ressources, qui aide un peu à la cuisine et casse beaucoup d’assiette
82 qu’il doit le faire. Il m’a décrit son existence sans amertume. Il ne se plaint que de son isolement intellectuel. Il trouv
83 e d’impatience me tarabustait encore, me ramenait sans cesse aux mêmes préoccupations. Ce n’était pas cette vacance où les i
84 travers une brume lointaine agrandit les regards sans nourrir la vision. Pas de mouches dans la lumière au ras des landes.
85 cidité stérile du bel hiver ! La colère y jaillit sans rencontrer personne. J’ai à craindre qu’elle ne m’attaque par désir f
86 ée, héritée du propriétaire. Nous l’avons nourrie sans espoir pendant des mois, la croyant trop vieille pour être mangée, si
87 comprises, mais au moins, en pensée, confrontées sans un ridicule angoissant avec la réalité des choses et des êtres dont e
88 , rougissent, se durcissent. Je ne puis voir cela sans honte et sans révolte. Sensiblerie évidemment, mais qu’est-ce que cel
89 se durcissent. Je ne puis voir cela sans honte et sans révolte. Sensiblerie évidemment, mais qu’est-ce que cela veut dire ?
90 du tonneau de vin blanc, nous pourrions subsister sans argent pendant quelques semaines encore. Il me reste environ 300 fran
91 er. Et qui m’est octroyé pour un petit livre paru sans bruit il y a plus de dix-huit mois. Les hommes sont bons, du moins ce
92 culé que cela nous permettait de passer l’été ici sans inquiétude. Ou encore, de le passer ailleurs, sans ennui. Cela probab
93 ans inquiétude. Ou encore, de le passer ailleurs, sans ennui. Cela probablement parce que j’étais à bout de ressources, ne b
94 ut sortir des villes où se font les « carrières » sans sortir de la vie véritable ; et qu’on peut vivre de très peu sans ces
95 a vie véritable ; et qu’on peut vivre de très peu sans cesser de vivre son plein. Voici un an bientôt que j’ai quitté Paris.
96 s. Voici un an que je dors bien, que je travaille sans fièvre et que je flâne sans vague à l’âme. C’est quelque chose. Je ne
97 ien, que je travaille sans fièvre et que je flâne sans vague à l’âme. C’est quelque chose. Je ne dis pas que c’est le bonheu
25 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au dossier d’une vieille querelle (novembre 1937)
98 ommes, quand on ne le peut éviter qu’en offensant Dieu  ». Et au sujet du second : « qu’il n’est pas avantageux de contenter
99 s avantageux de contenter les hommes en offensant Dieu  ». J’en conclus qu’il est bon d’engager la raison dans la vie : non p
100 e vie qui en a grand besoin. Que cela n’aille pas sans risques, c’est l’évidence. Mais il s’agit de savoir ce que l’on révèr
26 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Monastère noir, par Aladár Kuncz (janvier 1938)
101 mais les lettres n’arrivent jamais, ou demeurent sans réponse. Le courrier qu’on lui adresse est retenu par les intendants,
27 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une révolution refoulée (juillet 1938)
102 e le sent, tout le monde le craint — et le désire sans se l’avouer. Voilà pourquoi personne ne bouge. C’est effrayant, cette
28 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Page d’histoire (novembre 1938)
103 s nationalistes. En proie à des luttes intestines sans grandeur, les démocraties de l’Ouest ne surent tirer d’un événement a
29 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Don Juan (juillet 1939)
104 . Elle peut devenir l’acte héroïque d’une loyauté sans scrupules, toutefois ressentie comme un crime, du fait qu’elle instit
105 les ont vite cédé ! Il faudra donc s’en prendre à Dieu et à son Fils. Déjà « le Dieu moral est réfuté ». Que va dire l’Autre
106 donc s’en prendre à Dieu et à son Fils. Déjà « le Dieu moral est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est, dans la vie du Don J
107 érités, l’heure de l’invitation au Commandeur. Or Dieu se tait. Il ne relève pas le défi. Nietzsche attend dans la nuit dése
108 st encore l’aube de la terre. Personne n’a parlé. Dieu est mort ! De chaque idée, de chaque croyance, de chaque valeur, Niet
109 mais, digne enfin de sa vraie passion ! Il traque sans relâche tout ce qui bouge, tout ce qui s’arrête, tout ce qui fait min
110 La Vérité est morte ! Revivra-t-elle ? Car si ce Dieu est mort à tout jamais, il n’y a plus d’amour possible. Il faut inven
111 oire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort, c’est donc qu’il a vécu ? Dieu revivra ét
112 Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mort. Si Dieu est mort, c’est donc qu’il a vécu ? Dieu revivra éternellement ! Ains
113 mort. Si Dieu est mort, c’est donc qu’il a vécu ? Dieu revivra éternellement ! Ainsi Nietzsche devient le Tristan d’un Desti
114 ternellement lointain. ⁂ Don Juan, tricheur, aime sans amour. S’il gagne, c’est en violant la vérité des êtres. Nietzsche po
30 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La Poésie scientifique en France au xvie siècle, par Albert-Marie Schmidt (septembre 1939)
115 animait ces Renaissants, leur volonté de « singer Dieu  », de recenser les objets et les formes, les rythmes et les lois cosm
116 vec ses mains le Paradis perdu et les « gestes de Dieu  ». Le poète a reçu la vocation de restituer le cosmos à l’état adamiq
31 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au sujet du Journal d’André Gide (janvier 1940)
117 prendrait-on position devant un homme qui récuse sans cesse tout parti pris, et d’abord, quant à soi ? On renonce aisément
118 l’œuvre : il faudrait s’imposer un rythme égal et sans lacunes, une relation automatique et monotone des petits faits, situa
32 1951, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Un complot de protestants (novembre 1951)
119 formation chrétienne ; ses lectures prolongées et sans cesse renouvelées de l’Écriture ; son amour pour le style biblique ;
120 n à un credo. J’en donne la preuve : avoir la foi sans être saint lui paraissait la tricherie même, tandis qu’il eût admis l
121 richerie même, tandis qu’il eût admis la sainteté sans foi. Que dis-je ? Il l’a souhaitée expressément. Mais comment définir
122 oi autant que de religion, ni chrétien ni hindou, sans mystique, ni mystère ? Ne serait-il pas un homme tout à fait plat, ré
123 e dans les années où il doutait de l’existence de Dieu . Mais il croyait à l’homme individuel, et cette croyance est née de l
124 n’existe pas hors de lui, et n’est pas explicable sans lui. (Je ne dis pas qu’elle soit chrétienne pour autant.) Gide était
125 essités de l’Histoire ? Il n’est pas de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre. Et je n’entends p
126 foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre. Et je n’entends pas dire que Gide fut un croyant, mais il rest
33 1957, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La découverte du temps ou l’aventure occidentale (mars 1957)
127 n peu plus tard : « Depuis la fin des ouvrages de Dieu , c’est-à-dire depuis la création de l’homme, il ne s’est écoulé que s
128 stique, ou cellule transitoire d’un corps magique sans fin. Combien d’individus sont-ils donc nés et morts depuis qu’il y a
129 ’Israël. Le dialogue de Personne à personne entre Dieu qui appelle et l’âme qui répond libère celle-ci des décrets uniformes
130 tice d’autant plus scandaleuse qu’elle apparaît «  sans précédent », vraiment nouvelle, et donc dénuée de sens. Contre le mal
131 recours que d’attribuer un sens à ce qu’il subit sans l’avoir « mérité ». Au scandale des souffrances et de la mort, il ne
132 le rêve universel du temps cyclique et du retour sans fin de toutes les situations dévalorise le temps vécu de la souffranc
133 n dans ces termes que saint Paul la présente. Que Dieu se soit manifesté comme une Personne ; par un geste sans précédent ;
134 soit manifesté comme une Personne ; par un geste sans précédent ; au temps choisi par lui ; « une fois pour toutes » — voic
135 omme à l’imprévisible, c’est-à-dire à la grâce de Dieu , mais aussi à la liberté ; il devient responsable de son temps sur la
136 temps permet d’assumer le temps dans sa réalité. Sans la Résurrection, l’homme n’aurait pas la preuve d’une existence qui é
137 ps, n’est effectif que pour celui qui croit « que Dieu peut tout à tout instant », ainsi que l’écrit Kierkegaard. Or la foi
138 un dualisme à peine voilé : il y a l’Histoire de Dieu et celle des hommes, et si la première intervient dans la seconde par
139 distant de l’homme concret que Brahma d’un paria sans voie. Et l’Histoire, dans l’esprit de nos contemporains, prend la pla
140 ée d’évolution balaie nos repères et nous emporte sans espoir à l’aventure. Devant le risque béant, soudain total, l’homme q
141 l’agent. Cet abandon de l’être entier à la Maya, sans plus rêver la délivrance du nirvana, cet enlisement dans la forme du
142 u nirvana, cet enlisement dans la forme du monde, sans espoir de salut individuel58 — je pressens qu’ils trahissent un dépit
143 rer auxquelles je tiens contre le monde et contre Dieu — la négation de moi-même et du sens de ma vie. Anticiper l’avenir, c
144 igare, lier ensemble. 57. La nouveauté — le fait sans précédent archétypique — est la terreur de tous les « Moyen Âge ». Qu
34 1961, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La personne, l’ange et l’absolu, ou le dialogue Occident-Orient (avril 1961)
145 e vrai moi est l’homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc créé par une vocation, et il ne tombe pas sous le sen
146 r son amour (Agapè) et « cachée avec le Christ en Dieu  ». (Colossiens, 3, 3.) Dès les Pères grecs et le latin Boèce, à trave
147 eur. S’il est vrai que le langage courant confond sans l’ombre d’un scrupule la personne et tout ce qu’elle n’est pas — l’in
148 le Christ », bien que « cachée avec le Christ en Dieu  » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran des sp
149 Forme sous laquelle chacun des spirituels connaît Dieu est aussi la forme sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est l
150 els connaît Dieu est aussi la forme sous laquelle Dieu le connaît, parce qu’elle est la forme sous laquelle Dieu se révèle à
151 connaît, parce qu’elle est la forme sous laquelle Dieu se révèle à soi-même en lui. C’est la “part allotie” à chaque Spiritu
152 itiante de l’être renouvelé qui demeure cachée en Dieu selon le christianisme, mais encore, et d’une manière plus précise da
153 au monde de Lumière a sa Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sienne63. La Terre physique et tous les êtres
154 fait, on ne voit pas les Sages de l’Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre, les croyances populaires de
155 tion, le devenir, la mort, et la roue des retours sans fin. « Inconnaissable est le commencement des êtres enveloppés par l’
156 composées sont souffrantes Toutes les choses sont sans moi.68) Si D. T. Suzuki peut écrire après cela : « On le voit, l’exp
157 nation de l’ego qui veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux conditions de cette survie, sans purifier d’avanc
158 s rien comprendre aux conditions de cette survie, sans purifier d’avance le jiva — sans s’ordonner d’avance, dirions-nous, a
159 de cette survie, sans purifier d’avance le jiva — sans s’ordonner d’avance, dirions-nous, aux exigences du vrai moi, qui est
160 de disserter sur des notions abstruses telles que Dieu , la Vérité ; ce que zen demande au disciple, c’est de voir sa propre
161 oi. Observons que les trois partent d’une dualité sans laquelle ni l’homme ni l’amour ne seraient même concevables. Il ne s’
162 s. Et cela vaut d’abord pour l’amour de soi-même, sans lequel point d’amour du prochain. Tous les moralistes du monde s’acco
163 rai moi est toujours suscité par l’Amour même : «  Dieu nous a aimés le premier. » Pour le chrétien, c’est parce que Dieu, qu
164 s le premier. » Pour le chrétien, c’est parce que Dieu , qui est Amour, est un Dieu personnel, dans sa tri-unité, que l’amour
165 tien, c’est parce que Dieu, qui est Amour, est un Dieu personnel, dans sa tri-unité, que l’amour spirituel crée dans l’homme
166 scétisme non-transfigurant, Nietzsche n’écrit pas sans raison : « Il faut craindre celui qui se hait lui-même, car nous sero
167 ser dans l’illusoire multiplicité des « aventures sans lendemain ». Limitant son désir à ces désirs qu’une possession rapide
168 qui lui est propre. » Toute personne s’origine en Dieu , qui l’a créée afin d’être connu par elle et de « devenir en elle l’o
169 bjet de sa propre connaissance.75 » C’est donc en Dieu que tout amour peut reconnaître la personne de l’autre et l’aimer « c
170 — comme étant née du même amour qui m’a créé. « ( Dieu ) est celui qui dans chaque être aimé se manifeste au regard de chaque
171 aque amant… car il est impossible d’aimer un être sans se représenter en lui la divinité. Un être n’aime en réalité personne
172 urel, qui recherche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit Ibn Arabi,
173 us parfaits amants mystiques sont ceux qui aiment Dieu simultanément pour lui-même et pour eux-mêmes, parce que cette capaci
174 sible terrestre, la structure des relations entre Dieu , le vrai moi et le prochain, reste exactement comparable, comme le so
175 transfigurée ou glorifiée) pour atteindre le Soi sans distinction, la Réalité sans visage, qui n’est ni ceci ni cela, mais
176 our atteindre le Soi sans distinction, la Réalité sans visage, qui n’est ni ceci ni cela, mais qui est l’Immensité, disent l
177 problèmes de l’amour de soi-même et de l’amour de Dieu et du prochain : faute de protagonistes bien réels, ces problèmes ne
178 ue ne connaît pas l’amour, — j’entends l’amour de Dieu , de soi et du prochain, l’amour-passion, et même l’amour matrimonial.
179 d’amour que parce qu’elle représente une volupté sans mélange… Le désir du luxurieux pour la femme n’existe que parce qu’il
180 iatribes d’un saint Paul annonçant la « colère de Dieu , révélée du Ciel » contre les « impudiques » et les « infâmes », cont
181 qui est ton devoir, car en accomplissant l’action sans attachement, l’homme obtient le but suprême. (III, 19) Notre propre d
182 vie n’a servi de rien à celui qui quitte ce monde sans avoir réalisé son propre monde intérieur. Elle reste invécue, comme l
183 la n’est pas contradictoire, dans une philosophie sans dogmatique. Nous parlerons alors d’inconséquence logique ? Mais notre
184 m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On connaît les définitions. Mais je
185 Le point du dialogue est ici. Un point seulement, sans étendue, mais selon le regard que nous portons sur lui, il en jaillit
186 l, et qui lui survivra dans le cours des siècles, sans surprises et mille fois réincarné — la vue juste imagine — au sens fo
187 r. Et tu sais bien que tu ne dois aimer que ton «  Dieu  » dans ses créatures, puisqu’il est dit de Lui qu’il est amour. — Mai
188 puisqu’il est dit de Lui qu’il est amour. — Mais Dieu pour nous est une Personne, et nous crée comme personnes bien distinc
189 À la consommation des temps, répond saint Paul, «  Dieu sera tout en tous ». Depuis six millénaires, les sages de l’Asie n’on
190 smos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans laisser aucune trace, comme n’ayant pas eu lieu. Le triomphe de ces s
191 t il est vrai qu’on ne saurait guère le concevoir sans une vision de sa fin anticipée. La petite phrase de saint Paul au déb
192 ite phrase de saint Paul au début de notre ère, «  Dieu tout en tous », d’un seul trait fulgurant décrit cette fin. Dès lors,
193 emps, pas même le Soi qui dormira dans un sommeil sans rêves — leur idée du bonheur — entre deux Créations totalement insens
194 pas tué l’illusion du moi ; au contraire, ce moi sans valeur est en train de faire valoir ses revendications, par plusieurs
195 un ardent désir, attend la révélation des fils de Dieu  ». (Romains 8). Et saint Justin, l’œcuménique du iie siècle, ose par
196 dèle, c’est son corps même, et l’enfer de l’homme sans foi ni connaissance c’est également son corps même. » (Cit. par H. Co