1 1931, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Éléments de la grandeur humaine, par Rudolf Kassner (octobre 1931)
1 que et du moderne, non du point de vue littéraire comme on le fit en France, mais du point de vue des valeurs vitales (problè
2 on, et qui livre la clef de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente obscurité1. Il faut savoir être secret pour pe
3 créées ne soient concevables qu’en elles-mêmes et comme à l’état sauvage, non par une explication qui les réduise et qui les
4 d’être la chose. Le rare, c’est que chez Kassner comme chez Kierkegaard, cette présence s’accommode d’une ironie qui chez d’
5 raient peut-être des créatures très silencieuses, comme les belettes ou les étoiles filantes. ») Mais plus encore que leur co
2 1931, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Sarah, par Jean Cassou (novembre 1931)
6 ite à lui faire reproche, car ce qui lui importe, comme à nous, c’est précisément le sentiment d’absurdité qui se dégage de p
3 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Signes parmi nous, par C. F. Ramuz (janvier 1932)
7 viril et simple qui est à lui, nullement irrité ( comme un Bloy), nullement moralisant ou jacobin (comme les marxistes), ni v
8 (comme un Bloy), nullement moralisant ou jacobin ( comme les marxistes), ni victime ni juge d’une bourgeoisie à laquelle il éc
9 iveau d’où bourgeoisie et révolution apparaissent comme des localisations de surfaces et temporaires. (Les animaux et les arb
10 lances. Regarde, tout y tient ensemble fortement, comme dans le tableau d’un grand peintre ». Ah ! la grandeur de ce peuple r
11 ement perpétuellement possible, qui reçoit la vie comme un moule reçoit la matière en fusion et la réalise soudain — la fait
12 temps a le pouvoir de le susciter dans son œuvre, comme le mystique dans sa prière. Et c’est pourquoi le poète, Ramuz, l’homm
13 e ton de la création du monde. 6. S’il est vrai, comme l’a montré M. Spaïer, que toute pensée est judicatoire, le fait même
4 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
14 ait que l’on considère ces deux hommes avant tout comme des écrivains ? C’est par la chose écrite, par la lettre justement qu
15 ’existence, pourrait-on dire. Or c’est, chez l’un comme chez l’autre, une révolution profonde de l’esprit dont procèdent à la
16 tiqué « le devis des choses grandes et secrètes » comme parle Jérôme Cardan, l’on en trouve dans toutes ses œuvres assez de s
17 ent réellement vers une plénitude, pour un esprit comme celui de Goethe. « On a peur que son feu ne le consume », écrit un de
18 tre spirituel découvre sa forme véritable. Et si, comme chez Goethe, c’est une forme mystique, celle du terrible « Meurs et d
19 ment au profit d’une expression « utile », renaît comme libérée intérieurement au « jour nouveau ». L’âme parvient à cette « 
20 en symboles concrets dans le Faust, œuvre longue comme sa vie de créateur exactement, et à tel point autobiographique qu’il
21 our la grandeur et la pureté, et pour des paroles comme « Si ton œil te fait tomber dans le péché, arrache-le et jette-le loi
22 orientale, l’a condamnée, l’a dépassée, acceptant comme Goethe les conditions réelles et données de son effort particulier. C
23 e bouche aux lèvres serrées, l’inférieure creusée comme d’un sanglot retenu, et relâchée aux commissures, — tristesse et volu
24 le yoga occidental, dont le Second Faust restera comme le livre sacré. Que cette discipline libératrice comporte pour Rimbau
25 mbaud le silence, alors qu’elle propose à Goethe, comme un exercice de choix, l’écriture, — cela n’a rien que de logique, et
26 onsidéré mon activité extérieure et ma production comme purement symboliques, et, au fond, il m’est assez indifférent d’avoir
27 diffuser leur éclat sur tout ce que nous ferons, comme la douce lumière d’un soleil caché14. » Écrire, tout en se taisant. E
28 évasion hors du réel. En cela il est romantique, comme tous ceux que leur violence et leur faiblesse précipitent vers des po
5 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Querelles de famille, par Georges Duhamel (mai 1932)
29 la mauvaise humeur du bourgeois dérangé agissant comme dérivatif, assure son conformisme foncier ? Faut-il y voir une sorte
6 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Ce chien, ton serviteur, par Rudyard Kipling (juillet 1932)
30 raconte ses journées, « des choses et des choses comme des rats qui courent ». — « On est des pauvres tout petits chiens qu’
7 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Éloge de l’imprudence, par Marcel Jouhandeau (septembre 1932)
31 té ou une pureté toujours plus folle dans le bien comme dans le mal. « Je mettrais volontiers dans le même sac honnêtes et ma
32 ce n’est pas une vertu, mais le pardon. La vertu comme le vice naît de la loi et s’y réfère. Mais le péché naît où meurt la
33 lité de la foi est inverse. Elle fait voir le mal comme donnée immédiate ; puis le bien ; puis le péché et le pardon. Et la g
34 e vocabulaire. Une simple question de vocabulaire comme on dit, — lorsqu’on se soucie peu de savoir ce qu’on dit. g. Rouge
8 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
35 équipes de sauvetage.   Ici paraît le communisme, comme une constatation de la faillite, une liquidation à un taux sous-humai
36 c l’URSS. Nous ne pensons pas que la guerre soit, comme l’écrit Lefebvre, la seule « chance » des capitalistes. Il en est une
37 ain font mine de « réussir ». N’est-ce donc plus, comme le marque Th. Maulnier, qu’un conflit d’intérêts ? Et d’intérêts qui
38 la coefficience de deux termes vrais, et assumés comme tels, c’est la personne. L’opposition de Proudhon et de Marx, sur le
39 la personne, même si « ces faits sont les faits » comme on voudrait nous le faire croire. Une révolution n’agit pas dans le v
40 acité créatrice et par là même doit être dénoncée comme antirévolutionnaire20. Le matérialisme, c’est l’opium de la révolutio
41 laisse subsister que les risques accidentels. Et comme le marquait récemment T. S. Eliot, dans un article21 où s’exprimaient
42 ù le marxisme, révélant sa vraie nature, apparaît comme un cas privilégié de la folie capitaliste-matérialiste. Non, ce n’est
43 tème d’idées en elles-mêmes justes et opportunes ( comme celles, je le crois, de L’Ordre nouveau, de Combat ou d’Esprit) c’est
44 re où elle existe en sol et dans sa durée propre, comme un 3e terme, en réalité, supprime l’un des deux premiers termes. Ains
9 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Pétrarque, par Charles-Albert Cingria (avril 1933)
45 t l’érudition, quitte à passer pour macaronique — comme elles le sont toutes, d’ailleurs, mais ridiculement quand elles ne l’
46 à un dogmatisme populaire farouche, et se définit comme désavantageuse ». k. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Charles-A
10 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une main, par C. F. Ramuz (juin 1933)
47 kloriste, il faudra considérer l’auteur de Phèdre comme un archéologue, auteur de drames historiques. Que cherche Ramuz ? Une
48 ntes, d’une confidence encore contrainte : « Ah ! comme je suis mal fait pour ma part, si j’ose ainsi parler de moi, mais je
49 e les choses vous résistent et vous contredisent, comme par exemple une maison trop grande, un feu de bois vert qu’on s’ingén
11 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Saint-Évremond ou L’humaniste impur, par Albert-Marie Schmidt (octobre 1933)
50 s constituent probablement l’unique remède. C’est comme la genèse individuelle et religieuse de ce fait trop actuel, qu’Alber
12 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Taille de l’homme, par C. F. Ramuz (avril 1934)
51 re le matérialisme dialectique. Quand on possède, comme lui, le sens de la solitude et le sens de la communauté — indissolubl
52 ins intellectuels, figurent la réalité. Une œuvre comme Adam et Ève nous le fait voir tout aussi bien que cet essai : Ramuz e
53 croient matérialistes28. Ils détestent la matière comme seuls les spiritualistes bourgeois savaient la détester. (Dix ans de
54 le de Berdiaev. Tous deux considèrent le marxisme comme l’aboutissement logique de l’esprit bourgeois-capitaliste. Tous deux
13 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Procès, par Franz Kafka (mai 1934)
55 e qu’on n’atteint jamais, ces avocats qui parlent comme des prêtres, et qui sont de mèche avec la justice, ces prévenus en li
14 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Ni gauche ni droite (août 1935)
56 ent que des religions vagues, nées de la peur, et comme telles meurtrières. Les faits, ce sont M. de Wendel derrière la droit
57 ncombre la vie politique et qui empêche, à gauche comme à droite, de nommer les vrais adversaires. (Je ne vois que Chamson qu
15 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Paracelse, par Frédéric Gundolf (septembre 1935)
58 ait rendre manifestes à tous, et qu’il exprimait, comme Luther, dans un allemand populaire et grossier30. Il faut se méfier d
59 n’était pas un énergumène, mais un savant complet comme il faut espérer que nous en reverrons bientôt, un savant qui voulait
60 t donner le ton à toutes les autres, et qui sont, comme nul ne l’ignore ou ne pourra l’ignorer longtemps, l’astrologie et la
61 ir, et utile. Clair ne signifie pas rationaliste, comme le veut le langage confus de ceux qui se croient cartésiens. Aussi a-
62 attirail de concepts à tout faire31. Il faut voir comme il se débat avec son latin de cuisine, son grec allégorique et son al
63 ront comblés. Gundolf décrit l’œuvre de Paracelse comme un drame de l’expression, une tragédie de la terminologie, une « lutt
64 et qui nous ont conduits à considérer notre corps comme une espèce de moteur démontable. Ainsi le grand docteur « macrocosmiq
65 futures « l’horizon primordial de la médecine », comme l’écrit le Dr Allendy dans l’Essai sur la guérison, ouvrage tout impr
66 r non pas à l’humanisme mais à l’homme, considéré comme un miroir du ciel entier. Certes, elle n’est pas seulement cruelle et
16 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Recherches philosophiques (septembre 1935)
67 lle révélée par l’échec des synthèses hégéliennes comme constitutive de l’humain, certains pensent que c’est aujourd’hui l’at
17 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Lawrence et Brett par Dorothy Brett ; Matinées mexicaines suivi de Pansies (poèmes), par D. H. Lawrence (octobre 1935)
68 e. Autrement, il serait deux fois insupportable : comme voisin toujours insuffisant, et comme reproche qu’on ne veut pas ente
69 pportable : comme voisin toujours insuffisant, et comme reproche qu’on ne veut pas entendre. Pauvre Lawrence à la recherche d
70 t ingénieuse. D’où son amour des travaux manuels. Comme tout cela est rafraîchissant, satisfaisant, fidèle et pur. Notez auss
18 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (octobre 1935)
71 éfinition condamne tout mysticisme qui ne serait, comme le veut M. Chuzeville, que la « recherche des moyens par lesquels l’â
72 e bonne étude sur le lyrisme romantique considéré comme une sécularisation du mysticisme. Il m’a semblé que cette perspective
73 re comédienne, et savait à l’occasion dissimuler, comme l’indique le choix même d’un pseudonyme. L’alchimiste médecin Paracel
19 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Dictature de la liberté, par Robert Aron (mars 1936)
74 s sommes, ils prétendent nous en tirer en parant, comme ils disent, au plus pressé, c’est-à-dire en organisant l’État, l’écon
75 igueur même du calcul s’opposera à son intrusion. Comme le prouve toute l’histoire moderne, qui est celle des révolutions étr
20 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Kierkegaard en France (juin 1936)
76 é bientôt pour le coryphée du désespoir considéré comme un des beaux-arts. Or s’il est vrai que Kierkegaard s’est occupé à dé
77 ment même de la Réforme — on a voulu le présenter comme une espèce de nihiliste antichrétien. Parce qu’en présence de l’écœur
78 lle du doute inséparable de la foi ; parce que, «  comme un oiseau s’envole anxieux aux approches de l’orage, ainsi, flairant
79 vue du sérieux humain, l’éternité doit apparaître comme une espèce d’ironie cruelle ; mais du point de vue de l’éternité, le
21 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). L’Art poétique ou Qu’il faut penser avec les mains (décembre 1936)
80 es-mots : esprit, nation, révolution, salut…) Et, comme pour protéger ces conventions précaires, on les rend aussi vagues et
81 ts dont il a la propriété ». Et son corps lui est comme « un document où il suit les œuvres de l’esprit qui le remue ». Pense
22 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une idée de Law (janvier 1937)
82 évaluation, et ils ne sont pas tous aussi chers, comme on sait mais enfin, il y aurait encore moitié à gagner en finance et
23 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). De la propriété capitaliste à la propriété humaine et Manifeste au service du personnalisme, par Emmanuel Mounier (février 1937)
83 , l’agilité précise de ses coupes, qualités nées, comme par décantation, des défauts mêmes qu’on a pu reprocher aux précédent
84 contre les mauvaises raisons des capitalistes, ou comme il dit : « libérer de la dialectique des propriétaires les valeurs de
24 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). N’habitez pas les villes (Extrait d’un Journal) (juillet 1937)
85 ivrer à temps, et devrait être défini franchement comme ce qui est incommode ou impropre, et dont il faut tâcher de se délivr
86 les le toit sert de plafond. Très peu de meubles, comme j’aime. Des murs blanchis ou teintés de bleu clair, des planchers rud
87 poste colonial aux limites du désert. Curiosité, comme au début d’un film. La situation est d’ailleurs excellente pour l’ins
88 in tout plein de verve et de gaillarde érudition, comme il s’en trouve un peu partout pour sauver « l’esprit » d’un pays. J’a
89 vec tous ses détails et toute son opulence, frisé comme une perruque du grand siècle. De trois côtés de la place généralement
90 er. Finalement l’on décide d’envoyer le manuscrit comme échantillon sans valeur. Port : quatre francs soixante-quinze. Dans l
91 rieur lui a confirmé qu’un manuscrit s’affranchit comme une lettre. Il faut donc que je m’exécute, sinon c’est lui qui sera f
92 tant d’aisance, ai-je le droit de les considérer comme les symboles visibles de l’univers intérieur de ces gens ?   5 décemb
93 oi donc me parlent-ils ? Du temps, et j’aime cela comme tout le monde ; de leur travail aux champs ou à la côte, et je les éc
94 , ou de rosé, ou de verdâtre, qu’il faut attraper comme une mouche et qui vous saute encore dans la main et vous gratte la pa
95 ne gardons que les plus belles crevettes, grosses comme le doigt, d’un rose sombre, aux longues antennes grenat. — On cuit le
96 que mon scrupule se justifie : il apparaît alors comme le dernier écho, le dernier reproche, la dernière plainte de la justi
97 dernière plainte de la justice cosmique blessée. Comme une prière muette en moi, toute machinale et tout obscure.   24 mai O
98 t fascinant. C’est grave et mystérieux, pacifiant comme la démonstration d’une absolue sagesse à l’œuvre dans cette vie. Il y
99 t parle au gérant. Le gérant me fait un signe, et comme je ne comprends pas, il passe sa portette et vient me prier à voix ba
100 ls sont adaptés à leur conduite et à leur milieu, comme les animaux. Ils ne se posent pas de questions gênantes. Or, c’est mo
101 née écoulée. Bilan. S’installer dans la pauvreté comme dans un champ d’activité nouveau, avec l’ardeur et les curiosités naï
102 de la trentaine qui approche : je n’espère plus, comme à vingt ans, rencontrer le « réel » ou la « vraie vie » dans je ne sa
103 vie » dans je ne sais quelle embuscade du destin, comme qui dirait au coin d’un bois. Je crois que le réel est à portée de la
25 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au dossier d’une vieille querelle (novembre 1937)
104 tout à perdre mais que s’ils s’y trouvent mêlés, comme il arrive parfois aux plus prudents, ils feront bien de s’y comporter
26 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Monastère noir, par Aladár Kuncz (janvier 1938)
105 : il nous apporte un document bien assez émouvant comme tel. Et la preuve, une fois de plus, que l’homme moderne ne se connaî
27 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Victoire à Waterloo, par Robert Aron (février 1938)
106 its fictifs des conséquences vraies, que de tirer comme M. Madelin des conséquences fausses de faits « prouvés ». La thèse pe
28 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une révolution refoulée (juillet 1938)
107 manifeste.) Et les réformes obtenues apparaissent comme les résultantes de deux lâchetés, non de deux volontés. Or, quand le
29 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Alice au pays des merveilles, par Lewis Carroll (août 1938)
108 ue qu’est le conte de Carroll nous apparaît alors comme une série de variations sur le thème de la relativité dans l’espace e
109 il s’agit. Alice en garde la conscience secrète — comme dans le rêve — et peut s’en libérer dès que l’absurdité devient intol
30 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Page d’histoire (novembre 1938)
110 exploitée par les nations qui l’avaient remportée comme malgré elles et en dépit de leurs intérêts nationalistes. En proie à
31 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Propos sur la religion, par Alain (avril 1939)
111 (commencez par croire, vous finirez par penser)… Comme toute sagesse qui se respecte, celle d’Alain ne peut pas tenir compte
112 substance des choses espérées ». Ce qu’un esprit comme celui d’Alain retient du catholicisme, c’est donc exactement ce que K
113 uête, si toutefois il ne tient pas à avoir raison comme Napoléon, qui faisait les demandes et les réponses. 51. On me dira
32 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Don Juan (juillet 1939)
114 du désir, — une espèce d’animalité véhémente, et comme innocente… Mais jamais la Nature n’a rien produit de pareil. Vous sen
115 mépris ; rien n’est plus loin de la nature. Voyez comme il se sert des femmes : incapable de les posséder, il les viole d’abo
116 poser à l’animal, et aussitôt prises les rejette, comme si c’était le fait du crime et non le plaisir qu’il cherchait. Polémi
117 dain de contenance, baisser la tête, s’assombrir, comme saisi d’une timidité, et fasciné pour la première fois par la révélat
118 n juanisme est une passion de l’esprit et non pas comme nous aimions le croire, une exultation de l’instinct, tout porte à su
119 d’une loyauté sans scrupules, toutefois ressentie comme un crime, du fait qu’elle institue un ordre neuf par le décret de sa
120 de retombement dans la coutume. L’immoraliste est comme le moraliste un ennemi vigilant de l’instinct : car s’il le glorifie
121 rme et qui maintienne en vertu de l’absurde. Ah ! comme on se lasse de gagner à tout coup, pour peu qu’on ait l’envie de nier
122 Et toutes ces vérités qu’ils respectaient, voyez comme elles ont vite cédé ! Il faudra donc s’en prendre à Dieu et à son Fil
123 détruit, c’est pour la joie du viol intellectuel. Comme Don Juan l’image de la Mère, Nietzsche poursuit l’image obscure, et à
124 gement dernier — d’où l’idée du Retour éternel. ⁂ Comme je parlais de ces choses à une amie : « J’ai connu, me dit-elle, un h
33 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La Poésie scientifique en France au xvie siècle, par Albert-Marie Schmidt (septembre 1939)
125 es de la Renaissance qui « considéraient l’huître comme un condensateur du fluide vital circulant par l’univers ». Voilà de l
34 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au sujet du Journal d’André Gide (janvier 1940)
126 rs trop facilement intéressant. Je ne le conçois, comme œuvre d’art, que limité au récit d’une crise, et soumis par lui-même
127 naturaliste à la manière goethéenne, et musicien comme Goethe encore se voulait peintre (mais Gide est, je crois, plus doué)
128 réduire à ces deux éléments que Calvin considère comme hérétiques : libre examen et moralisme. Du libre examen, Gide conserv
129 ature, et d’autre part, le recours à l’orthodoxie comme à une assurance prise sur le Saint-Esprit autant que sur le doute. (I
35 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Hommage à C. F. Ramuz (mai 1940)
130 de plus « Suisse » que ces créations spontanées, comme accidentelles, de centres européens dans un canton : Zurich au xviiie
131 fondi rejoint l’universel par les racines. C’est, comme ils disent, de la vraie « culture ». Il faut mettre hors de pair, dan
36 1951, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Un complot de protestants (novembre 1951)
132 n vers des sujets religieux ou même théologiques, comme si c’était précisément pour m’en parler qu’il m’offrait l’hospitalité
133 sens. Le protestant, pour lui, c’est l’opposant. ( Comme on le croit généralement en France.) Les gênes fécondes qu’il demanda
134 je vais écrire un article pour la NRF. Il insiste comme il sait insister sur les suppressions qu’il y a faites. Tout ce qui c
37 1957, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La découverte du temps ou l’aventure occidentale (mars 1957)
135 us ses peuples, ou par quelque essence éternelle, comme on l’a cru de l’unité de nos nations à partir du xixe siècle. L’Euro
136 aires et christologiques, vous avez quelque chose comme l’Inde et non l’Europe. De cette recherche d’un principe de cohérenc
137 ns de l’Orient et de l’Occident au temps cosmique comme au temps des humains, plaçons maintenant ce double fait : le sens de
138 de son unicité. S’il pouvait se répéter, revenir comme les saisons, il n’appartiendrait pas à l’Histoire, mais au Mythe. De
139 que lui confère sa vocation, autrement il est vu comme une répétition, grain de poussière isolé d’un univers absurde relevan
140 ce la Résurrection, qui est victoire sur le temps comme sur la mort. Mais c’est bien à partir de là que les hommes touchés pa
141 ôle de chaque personne devient unique et décisif, comme l’était sous l’Ancienne Alliance le rôle collectif d’Israël. Le dialo
142 uniformes de la morale et de la tradition sacrée, comme aussi des caprices du hasard insensé, comme enfin de la roue du karma
143 crée, comme aussi des caprices du hasard insensé, comme enfin de la roue du karma et du vertige de la métempsycose, qui rédui
144 fait fondamental. Car le temps est lié à la mort comme à la perte des paradis — Eden, âge d’or, enfance — vécus ou imaginair
145 aint Paul la présente. Que Dieu se soit manifesté comme une Personne ; par un geste sans précédent ; au temps choisi par lui 
146 alsifiés. Dans la conscience populaire médiévale, comme aujourd’hui encore dans les masses paysannes, l’idée d’une évolution
147 t mythiques du cours des choses humaines ressenti comme semblable à celui des saisons, de la végétation ou des étoiles. Et pe
148 r je ne sais quel « âge d’or du christianisme » — comme on l’a ressassé depuis les romantiques — fut bien plutôt dans son ens
149 historique, loin de séculariser le christianisme, comme beaucoup le craignent, s’y conforme de plus en plus, à mesure qu’il s
150 e qu’il y a de plus réel, c’est le cours même. Et comme ce mouvement pur « doit » être dépourvu d’origine et de but connaissa
151 e de l’intelligentsia occidentale du xxe siècle. Comme il est clair qu’on ne peut pas « être » dans l’Histoire rédigée par l
152 nferme et nous interdit tout recours ? « Au monde comme n’étant pas du monde », disait saint Paul. Mais l’Histoire absolue ve
153 du que ce sentiment anxieux dans l’intelligentsia comme dans les masses modernes, et c’est sur lui que les dictatures totalit
154 , est-il sûr que la croyance moderne à l’Histoire comme devenir tout-puissant soit le développement normal et la suite obligé
155 -à-dire être responsable. Derrière ce masochisme, comme toujours, un sadisme. Dans cette abjecte humiliation du moi, l’orguei
156 les mêmes, mais ils s’en félicitent. Et les unes comme les autres, redoutées ou voulues, ne se confondent pas seulement dans
157 l’essentiel humain, parce qu’on les a conçus non comme des directives, mais comme des cadres rassurants ; d’autant plus rass
158 qu’on les a conçus non comme des directives, mais comme des cadres rassurants ; d’autant plus rassurants qu’ils sont rigides,
38 1961, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La personne, l’ange et l’absolu, ou le dialogue Occident-Orient (avril 1961)
159 par une vocation, et il ne tombe pas sous le sens comme le « vieil homme », puisque sa vie « nouvelle » est à la fois dans le
160 de personne. Chez Renouvier, la personne apparaît comme « fonction à plusieurs variables », par là douée d’une liberté que n’
161 ersonne » sont à peu près universels en Occident. Comme l’attestent tant de notions considérées comme allant de soi — et tant
162 nt. Comme l’attestent tant de notions considérées comme allant de soi — et tant de réalités « bien vues » à l’Ouest, mais que
163 , la prière pour un tel vivant ou pour les morts… Comme l’attestent non moins la mauvaise réputation que nous faisons à l’ano
164 t les diatribes marxistes contre l’aliénation. Et comme l’atteste enfin notre notion de l’amour, — à quoi j’entends venir plu
165 i nous demeure invisible, ce qu’Ibn Arabi désigne comme notre “individualité éternelle”, notre “Nom divin”, ce que le vieil I
166 notre “Nom divin”, ce que le vieil Iran désignait comme Fravarti 62. » L’Ange des soufis n’évoque pas seulement cette part in
167 tous les êtres qui l’habitent apparaissent ainsi comme la contrepartie visible du monde invisible, mais premier, des archéty
168 ste figure donc une pesée des âmes. Le mazdéisme, comme plus tard les soufis, et comme le christianisme véritable, ne demande
169 mes. Le mazdéisme, comme plus tard les soufis, et comme le christianisme véritable, ne demande pas d’abord ce qu’est l’homme,
170 mes. Or elle nous semble à première vue impliquer comme allant de soi la croyance en un moi reconnaissable au travers de ses
171 t ce que les doctrines de l’Inde, ou nées en Inde comme le bouddhisme, dénoncent depuis des millénaires comme l’illusion fond
172 e le bouddhisme, dénoncent depuis des millénaires comme l’illusion fondamentale. Il y aurait donc malentendu fondamental entr
173 it pas les Sages de l’Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y attendre, les croyances populaires de leurs contrées 
174 e. En somme, l’adversaire principal des védantins comme des premiers bouddhistes, ce n’est pas encore la personne, mais l’obs
175 sciple, c’est de voir sa propre Physionomie. » Or comme le disait le sixième Patriarche de la secte (638-713) : « Ne pense pa
176 ous faisons, et cette idée du moi révèle l’amour, comme la structure de l’atome traduit certaines propriétés de l’énergie. « 
177 que l’on vient d’évoquer nous apparaissent alors comme autant de modèles d’une énergétique de l’amour, ou comme autant d’eff
178 utant de modèles d’une énergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de son action configurante et composante. Et nous les
179 ement nommé manichéen, opposant le Bien et le Mal comme deux principes préexistants ; ni tout à fait des « deux hommes en moi
180 Loi et les Prophètes : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », suppose évidemment un moi duel, au sein duquel l’amour s’
181 et aimer le prochain soit un même acte : sinon le comme n’aurait pas son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’homme nature
182 aime », disait Alain. Or le meilleur de l’autre — comme de soi — est sa vocation singulière. Aimer le prochain dans sa person
183 ente, dans ce refus que l’âme oppose au corps, vu comme signe et symbole de la « prison » du moi. Et c’est que l’âme avait rê
184 âme irritée mais non pas convertie par l’esprit — comme l’a si bien vu Kierkegaard. Tout amour véritable procède du vrai moi
185 l’amour homologues aux notions chrétiennes, mais comme transposées terme à terme d’un degré vers le « ciel » des archétypes 
186 rines, citons ce verset du Coran (24-41) qui pose comme une clef musicale : « Chaque être connaît le mode de prière et de glo
187 t reconnaître la personne de l’autre et l’aimer «  comme soi-même », — comme étant née du même amour qui m’a créé. « (Dieu) es
188 sonne de l’autre et l’aimer « comme soi-même », —  comme étant née du même amour qui m’a créé. « (Dieu) est celui qui dans cha
189 écouvre en elle l’Image, ou dont elle se découvre comme étant l’Image » ; enfin l’amour naturel, qui recherche la satisfactio
190 Comment réconcilier l’amour naturel (ou physique, comme on le dit improprement) avec l’amour spirituel ? Qui aime en nous, et
191 unifié. L’Aimé n’est plus alors un simple objet — comme il est pour l’amour naturel, possessif — mais une virtualité divine q
192 alescence de ce que l’on a désigné historiquement comme amour courtois et amour mystique. Car l’amour tend à la transfigurati
193 été de celle qui apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia divine). L’analyse d’Ibn Arabi ne cesse de gagner
194 elon Kierkegaard79, mais aussi selon Swedenborg : Comme tout bien procède du Seigneur, le Seigneur est, dans le sens suprême
195 ce qu’il a quelque chose du Seigneur en lui ; or, comme nul ne reçoit de la même manière le bien qui procède du Seigneur, il
196 moi et le prochain, reste exactement comparable, comme le sont les trois formes de l’amour que manifeste cette structure. Ma
197 ure. Mais « l’Imagination créatrice » des soufis, comme l’angélologie du mazdéisme, nous fait voir combien plus vivement l’un
198 nterpréter (dans la légende primitive et l’opéra) comme un amour dédié à sa propre âme81, dont Iseut ne serait que l’image se
199 ge leur séparation, parce que « leur engagement — comme dira Novalis — n’était pas pris pour cette vie », mais pour l’autre ?
200 hindoues, et l’unanimité des écoles bouddhistes, comme on l’a vu, nient la personne ou la survolent, ne connaissent que l’eg
201 de Moi n’a d’accès que dans la pensée des sots », comme le dit un texte tibétain, la notion de Toi ne vaut pas mieux. « La mo
202  » tout accueillant, cette approbation du plaisir comme expérience du divin, comparons-les aux diatribes d’un saint Paul anno
203 mnant la sensualité au nom de l’esprit, l’a posée comme réalité et catégorie spirituelle. Dans les littératures de l’Asie, on
204 sens de leurs affirmations répétées du contraire ( comme la non-existence du moi). Illustrons cela. L’idée de vocation personn
205 é son propre monde intérieur. Elle reste invécue, comme les Vedas non récités, ou toute action non accomplie. (Brihad-âranyak
206 s l’impermanence et t’exerces aux « vues justes » comme disait le Bouddha, — qui était l’un des nôtres, un Indien — si tu voi
207 tes ces erreurs que tu craignais sont illusoires. Comme le moi. — La vue juste distingue et juge, mais ne peut pas nier le t
208 on d’être — donc d’être unique — de l’autre aimé, comme de soi-même. Ce corps visible que vient animer un mouvement singulier
209 ais Dieu pour nous est une Personne, et nous crée comme personnes bien distinctes. Tu ne vois pas la femme que tu crois aimer
210 sorbés dans l’Un seul, sans laisser aucune trace, comme n’ayant pas eu lieu. Le triomphe de ces spirituels et de leur eschato
211 dynamique. L’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer à la réalité tangible, insuffisante, pleine de mystères, des appa
212 de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette matière du cosmos en expansion, de l’atome élusif
213 ar tout ce qui existe est unique, à voir de près, comme voit l’amour. 60. Cf. Charles Baudoin, Découverte de la Personne,
214  La psychologie moderne, en fait, a éliminé l’ego comme entité. » (Mysticism : Christian and Bouddhist, p. 39.) La psychologi
215 guérir les « maladies du moi », elle le confirme comme entité et le renforce, loin de l’éliminer. 61. Henry Corbin, L’Imagi
216 oi une foule d’âmes turbulentes. Et tout se passe comme dans une république. » À regarder ainsi le moi, on le perd assurément
217 erroge sur l’immortalité. 92. Phrases empruntées comme plusieurs autres ici au roman de Raja Rao, Le Serpent et la Corde. 9