1 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Signes parmi nous, par C. F. Ramuz (janvier 1932)
1 ait d’une disposition trop romantique que d’avoir cru distinguer dans ces œuvres je ne sais quelle complaisance qui les fai
2 rler de l’unanimisme de Ramuz. Mais comment Ramuz croirait -il à l’être collectif, être sans racines, mythe cérébral. « Je ne dis
2 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
3 cet ordre puisse être tenu pour crucial, je veux croire qu’on ne le contestera pas. Mais ce qu’on voudrait dire maintenant, c
4 ion eût exaspéré Goethe autant que Rimbaud, mais, croyons -nous, dans leur habitus individuel bien plus que dans leur commune gr
5 it de Faust béant sur le vide : « Moi qui me suis cru plus grand que le Chérubin… qui pensais en créant pouvoir jouir de la
6 ormais protégé par une cotte d’invisible silence. Vous pouvez lui parler sans le troubler : les mots n’atteignent plus son r
7 alut violents. Exerce-toi ». Objurgation que l’on croirait tirée de quelque journal intime du Goethe des années ascétiques, à We
8 ust que l’on citait plus haut : « Moi qui me suis cru plus grand que le Chérubin. » « Point de cantiques : tenir le pas gag
3 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Querelles de famille, par Georges Duhamel (mai 1932)
9 citaires. “De la musique avant toute chose…” Oh ! vous ne diriez plus cela, Verlaine ! » (page 16). 17. « Si je cherche que
4 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Éloge de l’imprudence, par Marcel Jouhandeau (septembre 1932)
10 éellement du mal, quand presque plus personne n’y croit avec sérieux, ni à l’enfer ? Quand personne ne déclare un Bien si hau
5 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
11 térature et mauvais caractère. Il y avait de quoi vous fâcher, braves gens, vous n’aviez après tout rien de mieux à faire. E
12 ère. Il y avait de quoi vous fâcher, braves gens, vous n’aviez après tout rien de mieux à faire. Et vous pensiez que la révo
13 vous n’aviez après tout rien de mieux à faire. Et vous pensiez que la révolution, c’était une bande de méchants garçons. Pui
14 tion, c’était une bande de méchants garçons. Puis vous avez pensé que c’étaient des gens dangereux et avides. Et maintenant,
15 es gens dangereux et avides. Et maintenant, c’est vous qui glissez dans l’angoisse. Vous et vos maîtres. Bientôt vous cherch
16 intenant, c’est vous qui glissez dans l’angoisse. Vous et vos maîtres. Bientôt vous chercherez des équipes de sauvetage.   I
17 , c’est vous qui glissez dans l’angoisse. Vous et vos maîtres. Bientôt vous chercherez des équipes de sauvetage.   Ici para
18 sez dans l’angoisse. Vous et vos maîtres. Bientôt vous chercherez des équipes de sauvetage.   Ici paraît le communisme, comm
19 ’homme qui se révolte en nous contre le marxiste. Vous n’y ferez rien. Et nous ne trahirons pas l’homme tel qu’il est, sous
20 on doctrinale peut se définir simplement. Les uns croient , avec Marx, à la réalité d’une dialectique ternaire ; ils placent leu
21 sont les faits » comme on voudrait nous le faire croire . Une révolution n’agit pas dans le vide, mais contre quelque chose :
22 n ne voit pas où l’acte peut s’y insérer. Comment croire que l’esprit puisse agir sur les faits autrement que par une suite de
23 commence à se savoir. Ils promettent du pain, et croient ainsi triompher à la fois des bourgeois, et de la vérité humaine de n
24 dirai plus nous, mais je. À la question « Prenez- vous au sérieux vos idées, y croyez-vous ? », les hommes de ce temps n’aim
25 , mais je. À la question « Prenez-vous au sérieux vos idées, y croyez-vous ? », les hommes de ce temps n’aiment pas répondr
26 s-mêmes justes et opportunes (comme celles, je le crois , de L’Ordre nouveau, de Combat ou d’Esprit) c’est une violence spirit
27 Il faut savoir entendre ce mutisme formidable. Je crois que seule la foi peut en donner jusqu’au bout le courage. Je parle de
28 s doute que je me perds dans ma mystique ? Allez, vous ne vous retrouvez que trop bien dans les vôtres ! Déjà les hommes le
29 que je me perds dans ma mystique ? Allez, vous ne vous retrouvez que trop bien dans les vôtres ! Déjà les hommes le pressent
30 Allez, vous ne vous retrouvez que trop bien dans les vôtres  ! Déjà les hommes le pressentent : il n’y a rien d’autre à attendre q
6 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Pétrarque, par Charles-Albert Cingria (avril 1933)
31 rtialité ? Ces gens-là voudraient bien nous faire croire qu’un texte est intéressant dans la mesure même où il est dépourvu de
32 briqué à coups de platras à la manière antique ». Vous avez le ton. Ajoutez-y le plus excitant foisonnement de citations — p
33 qui est la forme particulière de son ironie24 et vous aurez ce petit volume de deux-cents pages qui, délayé en six-cents, s
7 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une main, par C. F. Ramuz (juin 1933)
34 ser avec ses mains. 26. « J’aime que les choses vous résistent et vous contredisent, comme par exemple une maison trop gra
35 . 26. « J’aime que les choses vous résistent et vous contredisent, comme par exemple une maison trop grande, un feu de boi
8 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Saint-Évremond ou L’humaniste impur, par Albert-Marie Schmidt (octobre 1933)
36 -Évremond ait jusqu’au bout refusé de choisir. Il croit pouvoir entretenir avec Dieu des rapports de politesse. Cela pourrait
37 claircir », et l’impureté d’un humanisme que l’on croyait tempéré et limpide, mais que l’on voit « s’échauffer, se brouiller »
9 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Deuxième Jour de la Création, par Ilya Ehrenbourg (décembre 1933)
38 travail. On a l’air d’ironiser, mais lisez donc : vous serez pris, vous donnerez tort au traître, c’est-à-dire aux anarchist
39 ir d’ironiser, mais lisez donc : vous serez pris, vous donnerez tort au traître, c’est-à-dire aux anarchistes, koulaks, admi
40 dir les sympathies trop spontanées. Il faudra, je crois , passer outre. Dans ce déchaînement d’orgueil humain, de scientisme p
10 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Taille de l’homme, par C. F. Ramuz (avril 1934)
41 nce, et porte en soi sa justification. À ceux qui croient aux fatalités de l’Histoire, il faut dire simplement qu’elles sont vr
42 re. Mais ils se trompent tout à fait quand ils se croient matérialistes28. Ils détestent la matière comme seuls les spiritualis
43 arler qu’en homme. Est-ce possible ? Et peut-il y croire  ? Il a bien vu le choix, mais l’a-t-il fait ? Il veut un monde à la t
11 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Paracelse, par Frédéric Gundolf (septembre 1935)
44 e, comme le veut le langage confus de ceux qui se croient cartésiens. Aussi a-t-on souvent tendance à le rejeter du côté des my
45 e, et quelle est sa mesure dans l’univers qu’il a cru concevoir ! 30. « La monumentale grossièreté luthérienne », dit Gun
46 tres entiers d’effroyables et puériles injures. «  Votre Esculape, votre Avicenne et votre Galien et tous vos scribouillards (
47 ffroyables et puériles injures. « Votre Esculape, votre Avicenne et votre Galien et tous vos scribouillards (Scribenten) je l
48 iles injures. « Votre Esculape, votre Avicenne et votre Galien et tous vos scribouillards (Scribenten) je les dissoudrai dans
49 Esculape, votre Avicenne et votre Galien et tous vos scribouillards (Scribenten) je les dissoudrai dans de l’Alkali !… » I
12 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Lawrence et Brett par Dorothy Brett ; Matinées mexicaines suivi de Pansies (poèmes), par D. H. Lawrence (octobre 1935)
50 ranch mexicain (c’est à Lawrence que Brett dit «  vous  » tout le long du livre) : Jour de lessive ; à nouveau Frieda barbot
51 Frieda barbote avec plaisir dans ses baquets que vous emplissez sans relâche de l’eau du puits. J’apporte, moi aussi, quelq
52 puits. J’apporte, moi aussi, quelques seaux. Puis vous partez écrire dans les bois, et moi taper à la machine. À déjeuner, v
53 les bois, et moi taper à la machine. À déjeuner, vous me dites que Clarence avait eu une conversation avec Tony au cours de
54 ony au cours de laquelle il lui avait déclaré que vous aviez l’intention de « détruire » Mabel, ce qui bouleverse Tony et vo
55 de « détruire » Mabel, ce qui bouleverse Tony et vous bouleverse au-delà de toute expression. Vous êtes très peiné, et je d
56 y et vous bouleverse au-delà de toute expression. Vous êtes très peiné, et je dis, moi, qu’on ne devrait pas raconter de par
57 vrait pas raconter de pareilles histoires à Tony. Vous répondez avec force et chaleur : « Oui, c’est vrai, on ne devrait pas
58 , c’est vrai, on ne devrait pas les lui dire » et vous soupirez profondément. Vous ne vous sentez pas bien, aussi après le d
59 pas les lui dire » et vous soupirez profondément. Vous ne vous sentez pas bien, aussi après le déjeuner vous vous mettez à f
60 lui dire » et vous soupirez profondément. Vous ne vous sentez pas bien, aussi après le déjeuner vous vous mettez à frotter l
61 ne vous sentez pas bien, aussi après le déjeuner vous vous mettez à frotter le parquet de la cuisine à genoux ; à l’aide d’
62 ous sentez pas bien, aussi après le déjeuner vous vous mettez à frotter le parquet de la cuisine à genoux ; à l’aide d’une p
63 à genoux ; à l’aide d’une petite brosse à mains, vous frottez les vieilles planches pourries. C’est cette vision de vous ai
64 vieilles planches pourries. C’est cette vision de vous ainsi qui m’a fait peindre ces planchers, des années plus tard, pour
65 dre ces planchers, des années plus tard, pour que vous n’ayez plus jamais à les frotter. Après le plancher vous brossez tout
66 ayez plus jamais à les frotter. Après le plancher vous brossez tout ce qui vous tombe sous la main et vous lavez des choses
67 otter. Après le plancher vous brossez tout ce qui vous tombe sous la main et vous lavez des choses toute la journée. À cinq
68 us brossez tout ce qui vous tombe sous la main et vous lavez des choses toute la journée. À cinq heures nous allons chercher
69 nt sellées et nous partons chercher le lait, mais vous êtes blême et fatigué. Un trait qui manque par hasard dans cette pag
70 y parvenir. » Ou encore : « Oh ! ne me donnez pas votre confiance — Pour me charger du poids de votre vie, de vos affaires ;
71 pas votre confiance — Pour me charger du poids de votre vie, de vos affaires ; — Ne me fourrez pas dans vos soucis. » La mauv
72 iance — Pour me charger du poids de votre vie, de vos affaires ; — Ne me fourrez pas dans vos soucis. » La mauvaise humeur
73 e vie, de vos affaires ; — Ne me fourrez pas dans vos soucis. » La mauvaise humeur est sans doute la caractéristique généra
74 générale des hommes d’aujourd’hui : c’est qu’ils croient au bonheur et à l’argent, les deux choses les plus irritantes du mond
75 moyen pris pour fins.) Mais justement Lawrence ne croyait ni à l’un ni à l’autre. Sa susceptibilité vient sans doute de son inf
76 si cette petite phrase du récit de Brett : « Puis vous partez écrire dans les bois. » On allait oublier l’écrivain. Il est l
13 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (octobre 1935)
77 us, d’une « propagande de guerre » qu’on aimait à croire périmée. M. Chuzeville a eu le tort de vouloir y réduire l’évolution
14 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). « Le plus beau pays du monde » (octobre 1935)
78 que ceux qui les prononcent n’en conçoivent. Pour vous le prouver, voici une anecdote d’Angleterre : elle doit donc être vra
79 de valeurs morales, de même que la digestion, si vous voulez. L’idée même de s’en vanter indique un trouble. — Enfin, voilà
80 , qui est celle du libéral rationaliste, c’est de croire que la proposition « l’Angleterre est le plus beau pays du monde » co
15 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Sur l’esprit incarné (février 1936)
81 iens, plus pénétrés de christianisme qu’ils ne le croient , préfèrent appeler révolution. Ces questions me paraissent capitales.
16 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Kierkegaard en France (juin 1936)
82 traduites. Kierkegaard donne l’exemple unique, je crois bien, d’un auteur qui attache autant d’importance à l’opportunité spi
83 , — certains pensent qu’au fond, il n’a jamais pu croire . Et pourtant, la définition même de la foi dans l’Évangile n’est-elle
84 l’Évangile n’est-elle pas justement ce cri : « Je crois , Seigneur, viens au secours de mon incrédulité ». L’on eût évité ce g
17 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). L’Art poétique ou Qu’il faut penser avec les mains (décembre 1936)
85 ablir le contact ? Claudel n’écrira pas : je vais vous expliquer cela clairement, mais : « Tel est le mystère qu’il s’agit p
18 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une idée de Law (janvier 1937)
86 Rickett ne comportent pas de morale : je veux le croire pour la morale. Mais ils permettent d’entrevoir l’une des raisons de
19 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). N’habitez pas les villes (Extrait d’un Journal) (juillet 1937)
87 a des milliers de maisons vides. Dites autour de vous que vous en cherchez une, et vous en trouverez pour rien, ou pas gran
88 lliers de maisons vides. Dites autour de vous que vous en cherchez une, et vous en trouverez pour rien, ou pas grand-chose.
89 Dites autour de vous que vous en cherchez une, et vous en trouverez pour rien, ou pas grand-chose. Encore faut-il savoir com
90 s’agissait, dans ces articles, de ce que les gens croient être actuel, ou sont censés croire actuel, dans la littérature ou les
91 que les gens croient être actuel, ou sont censés croire actuel, dans la littérature ou les idées. C’est cela qui paie, et qui
92 Voilà l’espèce d’hommes français que je voudrais croire la plus authentique.   19 novembre Premiers contacts avec les gens.
93 meurt pas de faim dans nos pays », dit-on, et je crois bien que je l’ai dit quelquefois. Mais il y a aussi des exceptions, d
94 son fils pourrait venir aussi voir la machine. Je crois bien que sans cette machine, je n’arriverais jamais à leur prouver qu
95 l ne peut pas le faire. Et de plus, il est seul à croire qu’il doit le faire. Il m’a décrit son existence sans amertume. Il ne
96 ville, d’heures de bureau, d’impitoyables rendez- vous , d’indifférence avaient repoussée dans nos lombes ; cette chose toujo
97 âtre, qu’il faut attraper comme une mouche et qui vous saute encore dans la main et vous gratte la paume de ses antennes, de
98 e mouche et qui vous saute encore dans la main et vous gratte la paume de ses antennes, de ses écailles et de ses pattes. On
99 e regrette vraiment beaucoup, mais il faut que je vous mange. Dure nécessité, et croyez que cela me fend le cœur ! » Voilà l
100 ais il faut que je vous mange. Dure nécessité, et croyez que cela me fend le cœur ! » Voilà la dernière trace de la conscience
101 i pied ni patte et n’écrivais plus à personne. Je crois à la valeur d’appel de l’absence, ou plutôt du retrait. (Il ne faut p
102 érant vient me chercher. Notre affaire réglée, il croit devoir s’excuser de m’avoir fait passer à côté tout à l’heure. « Vous
103 r de m’avoir fait passer à côté tout à l’heure. «  Vous savez, c’est la coutume, ici ils n’aiment pas qu’il y ait d’autres pe
104 ne, mais je commence à les connaître. Je pourrais vous en dire. C’est partout différent, pour l’argent. Si vous prenez N. pa
105 dire. C’est partout différent, pour l’argent. Si vous prenez N. par exemple (la ville prochaine sur le continent) ils n’aur
106 s devenu tout doucement amoureux de ma vie, et je crois bien que c’est un penchant qu’elle agrée. Non point qu’elle me paye e
107 du destin, comme qui dirait au coin d’un bois. Je crois que le réel est à portée de la main, et n’est que là. Alors il s’agit
20 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Gösta Berling, par Selma Lagerlöf (novembre 1937)
108 s et de profondes audaces. Des histoires que l’on croit intégralement parce qu’elles nous sont données pour ce qu’elles sont,
109 par chapitre48, et à chaque fois le coup est bon. Vous partez en pleine convention romantique, populaire carte postale. Mais
110 quive prestement avec une bonne espièglerie, pour vous laisser à votre joie ou à vos larmes. Il y a quelque chose de « glori
111 t avec une bonne espièglerie, pour vous laisser à votre joie ou à vos larmes. Il y a quelque chose de « glorieux » — au sens
112 espièglerie, pour vous laisser à votre joie ou à vos larmes. Il y a quelque chose de « glorieux » — au sens baroque, imper
21 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Monastère noir, par Aladár Kuncz (janvier 1938)
113 tte en présentant cette œuvre au public français. Vous en ferez tous autant en lisant ce livre, en le faisant lire. Et vous
114 autant en lisant ce livre, en le faisant lire. Et vous ferez quelque chose contre la guerre, ne fût-ce que de la connaître m
115 ue de la connaître mieux. Peut-être même prendrez- vous conscience d’une menace plus générale encore, qui concerne chacun de
116 issable et saisissant : qu’un innocent, ou qui se croit tel, se voie privé de sa liberté pour des « raisons » collectives et
22 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Victoire à Waterloo, par Robert Aron (février 1938)
117 des hommes les faits interviennent moins qu’on ne croit communément. Il faut vraiment que d’autres facteurs prédominent, fact
118 mais plus intelligent qu’au lit, quand je rêve de vous , car alors je dois vous créer moi-même vous et vos idées. » ak. Rou
119 ’au lit, quand je rêve de vous, car alors je dois vous créer moi-même vous et vos idées. » ak. Rougemont Denis de, « [Comp
120 ve de vous, car alors je dois vous créer moi-même vous et vos idées. » ak. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Robert Aro
121 us, car alors je dois vous créer moi-même vous et vos idées. » ak. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Robert Aron, Vict
23 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une révolution refoulée (juillet 1938)
122 ues. Sera-t-il Français ? Je voudrais me tromper, croire au miracle. Je préfère opposer un pessimisme actif à tant d’espérance
24 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Alice au pays des merveilles, par Lewis Carroll (août 1938)
123 e Lièvre de Mars, ce Loir et ce Chapelier fou, on croirait une préfiguration des logiciens de l’école de Vienne. Et la discussio
124 r la déclaration de la Tortue à Tête de Veau, qui croit que les quatre opérations arithmétiques sont l’Ambition, la Distracti
25 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Propos sur la religion, par Alain (avril 1939)
125 st celle de l’autorité (p. 72). La « vraie foi », vous la trouverez donc aujourd’hui chez l’instituteur laïque. Cette déclar
126 finit par être vraie », et même « l’obligation de croire ne digère pas beaucoup du devoir de penser » (commencez par croire, v
127 pas beaucoup du devoir de penser » (commencez par croire , vous finirez par penser)… Comme toute sagesse qui se respecte, celle
128 coup du devoir de penser » (commencez par croire, vous finirez par penser)… Comme toute sagesse qui se respecte, celle d’Ala
26 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Don Juan (juillet 1939)
129 Mais jamais la Nature n’a rien produit de pareil. Vous sentez bien qu’il y a du démoniaque dans son cas, une sorte de polémi
130 ussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’on croit , il souffrirait d’une anxiété secrète déjà voisine de l’impuissance.
131 sion de l’esprit et non pas comme nous aimions le croire , une exultation de l’instinct, tout porte à supposer que cette passio
132 is par le triomphe ardent d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de ses victimes. Mille et trois vérités se sont rendue
133 coquette en vain, il me dit en me quittant : “Je vous ajoute à ma liste des mille e tre”. » C’étaient les femmes qu’il n’av
27 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au sujet du Journal d’André Gide (janvier 1940)
134 tantes à dire sont celles que souvent je n’ai pas cru devoir dire — parce qu’elles me paraissaient trop évidentes. » Si sin
135 ethe encore se voulait peintre (mais Gide est, je crois , plus doué). On l’y découvre enfin, et cela me paraît nouveau, consta
136 de Gide est chrétien dans ses déterminations ? Je crois qu’on s’est trop laissé prendre à sa perpétuelle polémique contre les
137 (Il cite ce mot d’un catholique à un pasteur : «  Vous , vous croyez, mais nous savons ! ») Ceci explique que le souci centra
138 ite ce mot d’un catholique à un pasteur : « Vous, vous croyez, mais nous savons ! ») Ceci explique que le souci central de G
139 e mot d’un catholique à un pasteur : « Vous, vous croyez , mais nous savons ! ») Ceci explique que le souci central de Gide ait
140 raître plus qu’il n’est, à affirmer plus qu’il ne croit . Il se décrit « forcé de s’asseoir au culte de famille. Sa gêne. L’ho
28 1951, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Un complot de protestants (novembre 1951)
141 . Je l’entends dire, dans le bruit : « Où habitez- vous maintenant ? » Je crie que je l’ignore, devant quitter demain la mais
142 . Il dit encore (mais vraiment j’entends mal) : «  Vous cherchez un studio ? » — « Oui, c’est exactement ce qu’il me faut. »
143 si c’est ainsi, allons le voir de ce pas, voulez- vous  ? » Alors, seulement, je comprends qu’il avait dit : « J’ai un studio
144 dit-il, c’est inquiétant. Cela me ferait presque croire à la Providence !… Mais dites-moi, Rougemont, quand on saura que vous
145  !… Mais dites-moi, Rougemont, quand on saura que vous habitez ici, qu’est-ce qu’on va dire ?… » Et il répète, à travers ses
146 testant, pour lui, c’est l’opposant. (Comme on le croit généralement en France.) Les gênes fécondes qu’il demandait jadis qu’
147 nge-t-il qu’à la morale ? « En somme, lui dis-je, vous vous en tenez au protestantisme libéral de la fin du xixe siècle ? »
148 -il qu’à la morale ? « En somme, lui dis-je, vous vous en tenez au protestantisme libéral de la fin du xixe siècle ? » — « 
149 , il a voulu disjoindre l’amour et le plaisir. Il croyait que « l’amour hétérosexuel » était d’autant plus pur que rien de char
150 si, et les conséquences. J’ai été assez bête pour croire cela ! Il ne faut jamais croire ce qu’elles nous disent. » Il a pris
151 é assez bête pour croire cela ! Il ne faut jamais croire ce qu’elles nous disent. » Il a pris une expression angoissée et cris
152 a pris une expression angoissée et crispée. « Je vous parle très sincèrement, je vous parle de choses qui ont joué un rôle
153 et crispée. « Je vous parle très sincèrement, je vous parle de choses qui ont joué un rôle très grave dans ma vie. » (Frapp
154 refoulé chez les uns ; et chez les autres résolu, croient -ils. Je ne dis pas qu’il torturait Gide, hors quelques crises dont no
155 xpressément. Mais comment définir un saint qui ne croit pas ? Un saint privé de foi autant que de religion, ni chrétien ni hi
156 ées où il doutait de l’existence de Dieu. Mais il croyait à l’homme individuel, et cette croyance est née de la synthèse du chr
157 s », dit l’Écriture : si l’on est chrétien, qu’on croie cela, laissant aux incroyants le droit de mieux savoir. Et qu’est-ce
158 , ne sera-t-il pas celui qui osera dire : « Je ne crois pas ! » quand l’État contre l’homme invoquera les Nécessités de l’His
29 1957, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La découverte du temps ou l’aventure occidentale (mars 1957)
159 s, ou par quelque essence éternelle, comme on l’a cru de l’unité de nos nations à partir du xixe siècle. L’Europe est une
160 de l’Incarnation, formulé au concile de Nicée, et vous ôtez la condition des sciences physiques et naturelles, qui est la re
161 andes définitions trinitaires et christologiques, vous avez quelque chose comme l’Inde et non l’Europe. De cette recherche
162 é. Un professeur de Cambridge, au xviiie siècle, crut pouvoir la préciser : l’homme avait été créé en 4004 avant J.-C., le
163 presque toutes décrivent un temps cyclique. Elles croient aussi à la métempsycose, à l’astrologie et aux castes. Tout cela se t
164 xception dans le monde antique. Ses prophètes ont cru que Iahvé intervenait par de libres actions dans l’existence terrestr
165 nséquent de scandale. (L’homme d’aujourd’hui, qui croit qu’il ne croit plus à rien, mime encore ce mouvement de la sagesse my
166 ndale. (L’homme d’aujourd’hui, qui croit qu’il ne croit plus à rien, mime encore ce mouvement de la sagesse mythique, quand i
167 t à la mort. « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine et vous êtes encore dans vos péchés. » Mais cette preuv
168 rist n’est pas ressuscité, votre foi est vaine et vous êtes encore dans vos péchés. » Mais cette preuve n’est valable que po
169 ité, votre foi est vaine et vous êtes encore dans vos péchés. » Mais cette preuve n’est valable que pour la foi parfaite, e
170 ature du temps, n’est effectif que pour celui qui croit « que Dieu peut tout à tout instant », ainsi que l’écrit Kierkegaard.
171 ersonnelle. Rien d’étonnant si l’homme, dès qu’il croit cette Histoire, se découvre impuissant devant elle et en elle : rien
172 certaine et serait bonne. Mais encore fallait-il croire à l’Apocalypse. D’ici là, nul soutien que la foi. À ce risque du temp
173 ni vraiment qu’on renie la personne : mais on ne croit plus, on n’ose plus croire qu’elle puisse répondre, c’est-à-dire être
174 a personne : mais on ne croit plus, on n’ose plus croire qu’elle puisse répondre, c’est-à-dire être responsable. Derrière ce m
30 1961, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La personne, l’ange et l’absolu, ou le dialogue Occident-Orient (avril 1961)
175 eux et nous ? Entre cela qu’ils pensent que nous croyons lorsque nous affirmons le moi réel, et cela que nous pensons qu’ils c
176 mons le moi réel, et cela que nous pensons qu’ils croient en le niant ? Nous avancerons peut-être un peu en cherchant à nous re
177 -même. ⁂ Les différences ne sont donc pas où l’on croyait , ne sont jamais exactement ce que l’on croyait. Si nous souhaitons pr
178 on croyait, ne sont jamais exactement ce que l’on croyait . Si nous souhaitons préciser leur nature, c’est dans les notions de l
179 ant, singulier, plus grand le risque. Ce que nous croyons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’image de notre ange ? Ce que nou
180 même ou l’image de notre ange ? Ce que nous avons cru voir en elle, et que nous déifions peut-être à ses dépens, est-ce not
181 s bien distinctes. Tu ne vois pas la femme que tu crois aimer. — Quand je saurai aimer le Soi en elle, je ne serai plus moi,
182 la thermodynamique. L’autre moitié de l’humanité croit dur comme fer à la réalité tangible, insuffisante, pleine de mystères
183 malheureuse des origines et des fins de ce qu’ils croient , bien qu’ils en vivent plus ou moins bien, et même qu’ils meurent par