1
ents qui prennent rarement assez de violence pour
nous
déchirer jusqu’au salut, et dont la composante réelle tend vers zéro,
2
losophie de l’existence personnelle qu’avant tout
nous
avons besoin. Kierkegaard nous en propose le type le plus efficace. E
3
elle qu’avant tout nous avons besoin. Kierkegaard
nous
en propose le type le plus efficace. Et c’est ainsi par une nécessité
4
ace. Et c’est ainsi par une nécessité organique —
nous
sommes nécessiteux — que son œuvre entre en action parmi les forces s
5
ciple du Danois, et dont il est grand temps qu’on
nous
traduise quelques essais théologiques. L’œuvre de Rudolf Kassner, de
6
du point de vue des valeurs vitales (problème que
notre
xviie siècle se devait de ne pas poser). L’homme antique peut attein
7
eurs vitales (problème que notre xviie siècle se
devait
de ne pas poser). L’homme antique peut atteindre la grandeur parce qu
8
astre. L’homme chrétien au contraire, l’homme qui
doit
être surpassé, vit dans la démesure, et lorsqu’il « veut prendre mesu
9
de charme mais sans forme et sans but, peut bien
nous
stimuler, mais ne nous détermine jamais. Cet homme indiscret est dist
10
rme et sans but, peut bien nous stimuler, mais ne
nous
détermine jamais. Cet homme indiscret est distrait, et sa distraction
11
éfléchie qui préside à son analyse de l’indiscret
nous
vaut une description inégalable du mal du siècle. Ici le mépris ne po
12
privilège d’avoir parlé sans complicité de ce qui
nous
détruit : Rudolf Kassner donne la sensation à peu près unique en ce t
13
tions personnelles, parlementarisme intérieur qui
nous
mène lentement à l’impuissance. (Si Kassner exprime un tourment, c’es
14
aleurs, non de la seule exactitude des pensées —,
nous
connaissons le modèle immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’
15
bscurité : Kassner ne pose pas les problèmes dans
nos
catégories psychologiques. Il prend tout par des biais qui nous sont
16
s psychologiques. Il prend tout par des biais qui
nous
sont peu familiers. Et puis enfin, voilà une philosophie qui postule
17
vie est une espèce de marâtre et n’a que faire de
nos
tendresses. Les sujets de Jean Cassou sont très particuliers — jusqu’
18
i faire reproche, car ce qui lui importe, comme à
nous
, c’est précisément le sentiment d’absurdité qui se dégage de pareils
19
lleurs contes du volume sont ceux dont la lenteur
nous
retient. Ainsi Sarah, Monsieur Hoog, qui atteignent à une qualité d’é
20
Les Signes parmi
nous
, par C. F. Ramuz (janvier 1932)c Il est remarquable que ceux dont
21
uable que ceux dont la fonction serait d’exprimer
notre
civilisation, en un temps où elle se trouve brutalement mise en quest
22
le entendre pour la première fois la voix d’un de
nos
aînés, interrogeant notre destin, lui poser en face des questions d’u
23
ière fois la voix d’un de nos aînés, interrogeant
notre
destin, lui poser en face des questions d’une accablante simplicité.
24
rte qui pourrait poser et qui ne peuvent tirer de
nous
rien d’exquis ni d’original, mais au contraire nous plongent dans l’h
25
us rien d’exquis ni d’original, mais au contraire
nous
plongent dans l’humiliation, dans l’effroi ou dans la violence ? Le t
26
emple, non plus en termes curieux ou convenables.
Nous
rechercherons désormais ceux qui savent dévisager notre condition la
27
rechercherons désormais ceux qui savent dévisager
notre
condition la plus nue. « Alors on voit paraître le grand, c’est-à-dir
28
ur des choses. Cet art, le sujet des Signes parmi
nous
, par sa simplicité même, le met en valeur mieux que tout autre récit
29
nte et grandiose monotonie. Art dont la mesure ne
doit
pas être cherchée dans le pittoresque, ni dans l’ingéniosité, ni dans
30
e ce livre lue avec cette lenteur qu’elle impose,
nous
replace dans la vision grande et efficace des choses les plus simples
31
e l’interrogation que la réussite couvrait. Où va
notre
or, en réalité ? (Dans quelle direction principale.) Où tend notre ac
32
ité ? (Dans quelle direction principale.) Où tend
notre
action centuplée par les machines ? Où tendent nos métaphysiques et n
33
re action centuplée par les machines ? Où tendent
nos
métaphysiques et nos philosophies mal embrayées ?… Nous voici ramenés
34
ar les machines ? Où tendent nos métaphysiques et
nos
philosophies mal embrayées ?… Nous voici ramenés aux questions simple
35
étaphysiques et nos philosophies mal embrayées ?…
Nous
voici ramenés aux questions simples, et réputées grossières. Peut-êtr
36
n quelque sorte le contraire qui est vrai ; c’est
notre
temps qui revêt une actualité7 et une réalité véritables du fait de l
37
e, « [Compte rendu] C. F. Ramuz, Les Signes parmi
nous
», La Nouvelle Revue française, Paris, janvier 1932, p. 144-149.
38
frontation du Sage et du Fou — d’un fou qui reste
notre
intime tentation — permettra-t-elle, par la vivacité même du paradoxe
39
confrontation serait absurde, j’en conviens. Mais
notre
optique n’est-elle point faussée par un état d’esprit qui voudrait qu
40
nc pas l’aspect littéraire de leur expérience qui
doit
conditionner notre vision. Non point qu’il soit un seul instant négli
41
ttéraire de leur expérience qui doit conditionner
notre
vision. Non point qu’il soit un seul instant négligeable, s’agissant
42
ire maintenant, ce qui ne cesse de provoquer dans
notre
esprit l’étonnement du premier regard, c’est la similitude de forme,
43
exaspéré Goethe autant que Rimbaud, mais, croyons-
nous
, dans leur habitus individuel bien plus que dans leur commune grandeu
44
aiblesse du corps le ramène à l’aspect concret de
notre
condition. Et c’est seulement en passant par une application matériel
45
uir de la vie des dieux et m’y égaler… combien je
dois
expier tout cela ! » Faust se reprend au seuil de la mort. Mais la vi
46
es viennent de ne m’être pas figuré assez tôt que
nous
sommes à l’Occident. » L’Occident, c’est l’Esprit incarné. L’incarnat
47
sé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un
devoir
à chercher et la réalité rugueuse à étreindre. » C’est le cri même de
48
tre. Sa vie en Afrique est un second renoncement.
Nous
aurions combiné tout cela avec de la littérature. Car il n’est pas do
49
é dans la réalisation de leur destin. Rimbaud est
notre
mythe occidental : mythe faustien. Il a vécu tragiquement la tentatio
50
t spirituel. C’est le refus de la magie qui fonde
notre
éthique, et ce dilemme est peut-être le plus important qui se pose à
51
ythe dialectique soit profondément constitutif de
notre
être, l’extension et la diversité de ses aspects le prouvent. C’est l
52
de la définition même d’un tel yoga. Tout savoir
doit
être confirmé par un faire, qui le tait et l’exprime à la fois. Le «
53
lus hautes de l’existence terrestre. « Un fait de
notre
vie ne vaut pas en tant qu’il est vrai, mais en tant qu’il signifie q
54
être quelque chose ici-bas, et qui par conséquent
doit
tous les jours travailler, combattre, agir, laisse en paix le monde f
55
nte d’être actif et utile en celui-ci »13. À quoi
nous
saurons opposer cette confession mémorable : « Nous ne devons profére
56
us saurons opposer cette confession mémorable : «
Nous
ne devons proférer les plus hautes maximes qu’autant qu’elles sont ut
57
ns opposer cette confession mémorable : « Nous ne
devons
proférer les plus hautes maximes qu’autant qu’elles sont utiles pour
58
es sont utiles pour le bien du monde. Les autres,
nous
devons les garder pour nous ; elles seront toujours là pour diffuser
59
nt utiles pour le bien du monde. Les autres, nous
devons
les garder pour nous ; elles seront toujours là pour diffuser leur éc
60
du monde. Les autres, nous devons les garder pour
nous
; elles seront toujours là pour diffuser leur éclat sur tout ce que n
61
jours là pour diffuser leur éclat sur tout ce que
nous
ferons, comme la douce lumière d’un soleil caché14. » Écrire, tout en
62
vers un « au-delà » des conditions de vivre. Mais
notre
époque voudra-t-elle encore de ces évasions ? Elle les reproche au ch
63
ristianisme). Plus goethéenne aussi. Mais gardons-
nous
de tirer de ceci je ne sais quel critère de « jugement » qui permettr
64
Rimbaud. C’est la pureté démesurée de Rimbaud qui
nous
juge, et la grandeur humaine de Goethe. Et qui voudrait les opposer ?
65
n resterait purement imaginaire et vaniteuse pour
nous
, tant que cette pureté et cette grandeur ne tenteront pas nos âmes ju
66
e cette pureté et cette grandeur ne tenteront pas
nos
âmes jusqu’à la mort ? L’homme ne peut juger que plus bas que lui. C’
67
sion qu’humains. La révélation chrétienne déborde
notre
condition, si elle la comble par ailleurs. Ce critère du salut, cette
68
rtes du Royaume des Cieux. Il reste que les temps
nous
pressent de toutes parts au choix, jusque dans nos admirations, nous
69
us pressent de toutes parts au choix, jusque dans
nos
admirations, nous pressent d’affecter toute chose, même spirituelle,
70
utes parts au choix, jusque dans nos admirations,
nous
pressent d’affecter toute chose, même spirituelle, d’une sorte de coe
71
des cadres d’une logique statique et cartésienne
nous
porte en des régions nouvelles de l’esprit où l’action redevient notr
72
gions nouvelles de l’esprit où l’action redevient
notre
seul critère de cohérence. C’est dire que nous demandons aux œuvres q
73
t notre seul critère de cohérence. C’est dire que
nous
demandons aux œuvres que nous aimons de témoigner d’une certaine forc
74
nce. C’est dire que nous demandons aux œuvres que
nous
aimons de témoigner d’une certaine force de révolte. Notre premier mo
75
ons de témoigner d’une certaine force de révolte.
Notre
premier mouvement nous porterait vers Rimbaud, nous détournant de Goe
76
ertaine force de révolte. Notre premier mouvement
nous
porterait vers Rimbaud, nous détournant de Goethe. Mais prenons garde
77
re premier mouvement nous porterait vers Rimbaud,
nous
détournant de Goethe. Mais prenons garde de tomber dans un conformism
78
ales héritées des temps révolus, prenons garde de
nous
laisser convaincre par les seuls éclats d’un fanatisme à vrai dire sp
79
ndre, que l’imprécation de Rimbaud : et tous deux
nous
contraignent aux tâches immédiates, c’est-à-dire : à l’actualisation
80
s immédiates, c’est-à-dire : à l’actualisation de
notre
réalité. « Il faut être absolument moderne ». 8. Conversations ave
81
nimum de cynisme et de fantaisie qui enflammerait
notre
indignation. C’est que l’expression traditionnelle de la mauvaise hum
82
u (septembre 1932)g Si dans tous les écrits de
notre
temps il est question de bien, de mal, de vice et de vertu, de péché
83
v de l’œuvre entière de Jouhandeau. Et soudain il
nous
apparaît que cette œuvre est une illustration, non dépourvue de compl
84
le ? Il semble que la solidarité du péril crée en
nous
une unité que n’ont su faire ni maîtres ni doctrines, unité de refus
85
ette vue qu’ont été réunies — rapidement car tout
nous
presse — les déclarations que l’on va lire. i. Rougemont Denis de,
86
À prendre ou à tuer (décembre 1932)j
Nous
avons choisi de vivre — telle est notre révolution — dans un monde qu
87
1932)j Nous avons choisi de vivre — telle est
notre
révolution — dans un monde qui nous préparait pour autre chose, dans
88
— telle est notre révolution — dans un monde qui
nous
préparait pour autre chose, dans une société organisée (et mal) contr
89
e qu’on paraît trop facilement admettre autour de
nous
. Voilà bien l’exigence que nous voulons rendre inconfortable, inadmis
90
dmettre autour de nous. Voilà bien l’exigence que
nous
voulons rendre inconfortable, inadmissible, et dans toute l’urgence d
91
u terme : actuelle. Il y va de la qualité même de
notre
vie ; de notre choix. Il y va de cette qualité même d’impossible qui
92
lle. Il y va de la qualité même de notre vie ; de
notre
choix. Il y va de cette qualité même d’impossible qui seule rend la v
93
, c’est-à-dire grande. Devant les solutions qu’on
nous
propose d’urgence, il est clair que toute impartialité serait hypocri
94
efus. Qu’on trouve donc ici une prise de parti.
Nous
sommes une génération comblée. Comblée de chances de grandeur, et com
95
s’agit, ni même de conflits d’intérêts. Mais pour
nous
, entrés dans la vie sous le coup d’une menace de faillite planétaire,
96
imposer. Ce n’est plus pour quelque « idéal » que
nous
avons à lutter hic et nunc, mais pour que les hommes vivent et demeur
97
ugles, mais pas si sourds qu’ils ne s’irritent de
nos
cris. Il est vrai que certains, au lendemain de la guerre, ont trop s
98
de tout le mal ? Telles sont les composantes de
notre
situation. Nous sommes là : n’y pouvant plus tenir longtemps ; ne pou
99
Telles sont les composantes de notre situation.
Nous
sommes là : n’y pouvant plus tenir longtemps ; ne pouvant accepter de
100
ant plus tenir longtemps ; ne pouvant accepter de
nous
battre pour un « ordre » et des « idéaux » criminels. Il y a la guerr
101
x » criminels. Il y a la guerre proche. La ferons-
nous
? pour qui ? Il y a la misère présente : pourquoi la supporterons-nou
102
y a la misère présente : pourquoi la supporterons-
nous
? La révolution, ce n’est plus un état d’esprit, ni un refus des tâch
103
e, et aussi à son sens de « misère qui appelle ».
Nous
ne sommes pas des « bourgeois-dégoûtés » ou des « prolétaires-avides-
104
audrait qu’elle le paie du prix de l’âme même. On
nous
donne à choisir entre un régime bourgeois odieux, raté, dont nous mou
105
isir entre un régime bourgeois odieux, raté, dont
nous
mourrons, — et d’autre part une espérance, une utopie, qu’il nous est
106
et d’autre part une espérance, une utopie, qu’il
nous
est impossible d’accepter avec le « bon cœur » que préconise Philippe
107
n cœur » que préconise Philippe Lamour, parce que
nous
n’y voyons qu’une réalisation épurée, tyrannique et privée de toute r
108
, de cela justement que dans le désordre régnant,
nous
détestons de toute la force de notre âme : la primauté du matériel. C
109
rdre régnant, nous détestons de toute la force de
notre
âme : la primauté du matériel. Comment penser — si « penser » est ins
110
ion. Ni à gauche, ni à droite, il n’y a rien pour
nous
. Nous nous plaçons à l’origine de quelque chose d’autre, dont la réal
111
i à gauche, ni à droite, il n’y a rien pour nous.
Nous
nous plaçons à l’origine de quelque chose d’autre, dont la réalité éc
112
auche, ni à droite, il n’y a rien pour nous. Nous
nous
plaçons à l’origine de quelque chose d’autre, dont la réalité échappe
113
les révolutionnaires non marxistes. Mais comment
nous
laisser convaincre par une réussite matérielle, temporaire, et d’aill
114
eurs discutable ? C’est l’homme qui se révolte en
nous
contre le marxiste. Vous n’y ferez rien. Et nous ne trahirons pas l’h
115
nous contre le marxiste. Vous n’y ferez rien. Et
nous
ne trahirons pas l’homme tel qu’il est, sous prétexte qu’il faut se h
116
hâter, et qu’en Russie c’est en train de marcher.
Nous
jouerons tout sur une révolution vraie. Les catastrophes sont proches
117
révolution vraie. Les catastrophes sont proches.
Nous
ne sommes plus les seuls à le dire. Beaucoup de capitalistes l’ont si
118
en sous-main des terrains d’entente avec l’URSS.
Nous
ne pensons pas que la guerre soit, comme l’écrit Lefebvre, la seule «
119
onflit d’intérêts ? Et d’intérêts qui ne sont pas
les nôtres
, qui ne sont pas les intérêts réels d’un être aux prises avec la cond
120
pour le mensonge d’hier, ni pour celui de demain
nous
ne verserons notre sang. Il y a une vérité qui domine et condamne tou
121
d’hier, ni pour celui de demain nous ne verserons
notre
sang. Il y a une vérité qui domine et condamne tout cela. Entre le co
122
atries personnalistes. Mais où sont les motifs de
notre
choix ? J’en indiquerai trois. 1° — La seule révolution qui nous impo
123
en indiquerai trois. 1° — La seule révolution qui
nous
importe concerne l’homme, exprime ses données élémentaires : elle n’e
124
ojection du conflit de la personne. Les marxistes
nous
accusent de mêler des notions « morales » — ainsi désignent-ils la no
125
si « ces faits sont les faits » comme on voudrait
nous
le faire croire. Une révolution n’agit pas dans le vide, mais contre
126
l’acte toute efficacité créatrice et par là même
doit
être dénoncée comme antirévolutionnaire20. Le matérialisme, c’est l’o
127
la statistique. ⁂ Mais les marxistes répugnent à
nous
suivre sur ce terrain. Suivons-les donc sur le leur. Ils opposent à n
128
ain. Suivons-les donc sur le leur. Ils opposent à
nos
« rêveries » l’action. Qu’appellent-ils l’action ? Est-ce un opportun
129
écrit Nizan. Voilà bien la suprême « évasion » de
nos
intellectuels, même marxistes. Abdication de la pensée entre les main
130
millions de membres sévèrement contrôlés. « Mais,
nous
dit-on, les constructions d’un Lénine n’étaient pas songes, elles s’a
131
es s’appuyaient sur le mouvement de l’histoire ».
Nous
avons affaire ici à un véritable mysticisme de la réussite, à un fata
132
isamment analysés. Les faits, demain, seront pour
nous
. L’Ordre nouveau, Combat, Esprit, travaillent dans la ligne des force
133
ne vois pas qu’ils connaissent l’homme mieux que
nous
. Je ne les vois pas plus forts. Je vois bien l’accumulation de leurs
134
ccumulation de leurs griefs, — dont beaucoup sont
les nôtres
, mais nous en avons davantage. Je vois clairement que leurs buts prov
135
urs griefs, — dont beaucoup sont les nôtres, mais
nous
en avons davantage. Je vois clairement que leurs buts provoquent le r
136
la fois des bourgeois, et de la vérité humaine de
nos
doctrines antibourgeoises. Mais ils ne donnent pas de pain. Ceux qui
137
tent que du pain, finalement n’en donnent jamais.
Nous
avons en commun avec eux certains mots d’ordre immédiats : lutte cont
138
auxquelles se maintient le désordre établi. Mais
nous
allons plus loin dans la critique de ce désordre : jusqu’à ce point o
139
te-matérialiste. Non, ce n’est pas une classe que
nous
devons sauver, c’est l’homme menacé dans son intégrité. Sauver l’homm
140
térialiste. Non, ce n’est pas une classe que nous
devons
sauver, c’est l’homme menacé dans son intégrité. Sauver l’homme, ce n
141
de la révolution nouvelle. Ici, je ne dirai plus
nous
, mais je. À la question « Prenez-vous au sérieux vos idées, y croyez-
142
mble. Loin de moi la pensée que par des arguments
nous
pourrons triompher d’autre chose que d’arguments. À l’effort admirabl
143
nt la grandeur des luttes élémentaires, n’aurions-
nous
à répondre qu’un dogmatique « Tu te trompes » ? Les hommes n’entendro
144
ue « Tu te trompes » ? Les hommes n’entendront de
nous
que notre volonté de sacrifice, de pauvreté. C’est dangereux, c’est g
145
e trompes » ? Les hommes n’entendront de nous que
notre
volonté de sacrifice, de pauvreté. C’est dangereux, c’est grave de pe
146
de penser juste. La vérité ne peut exister parmi
nous
que sous la forme d’une accusation personnelle. Il faut savoir entend
147
es ». 23. Le succès du communisme serait-il « de
nous
rendre la vie de caserne acceptable » ? (Roland de Pury, dans Hic et
148
rait l’Impartialité ? Ces gens-là voudraient bien
nous
faire croire qu’un texte est intéressant dans la mesure même où il es
149
aussitôt une citation, oublie d’avoir raison, et
nous
laisse admirer cette prose de la Renaissance où palpite, sous une sér
150
de moi, ou je ne parle pas que de moi, parce que
nous
sommes tous mal faits. » On n’attendait pas de Ramuz un examen de con
151
e. Par le choix même du prétexte de cet écrit, il
nous
donne ce genre de pensées pour ce qu’elles ont toujours été à ses yeu
152
de peu de poids, facilement entraînés. Une Main
nous
donne ainsi l’analyse élémentaire d’un des phénomènes les plus import
153
l est plaisant de voir un jeune auteur obtenir de
nos
jours un effet de surprise par l’emploi d’un style poli, nombreux, to
154
que je connaisse. Tel qu’il est, ce petit volume
nous
offre un jeu serré et subtil, et dont le spectacle n’est pas vain. M.
155
e de ce fait trop actuel, qu’Albert-Marie Schmidt
nous
restitue au cours de son essai de critique exemplaire. m. Rougemon
156
d’eux-mêmes. Ils parlent peut-être plus qu’ils ne
devraient
. Ils nous montrent une jeunesse russe assez peu marxiste, mais encore
157
s parlent peut-être plus qu’ils ne devraient. Ils
nous
montrent une jeunesse russe assez peu marxiste, mais encore moins rév
158
lus tragique qu’ils ne savent plus le formuler. À
nous
de les y aider ; et de comprendre que seule cette question-là rétabli
159
figurent la réalité. Une œuvre comme Adam et Ève
nous
le fait voir tout aussi bien que cet essai : Ramuz est présent à ce m
160
’est-ce que le matériel peut bien précéder ? D’où
nous
viendrait alors ce « matériel » ? 29. Abréviation usuelle en URSS po
161
toutes les situations de ce livre ? Cette Loi qui
nous
condamne quoi que nous fassions, ce Juge impitoyable, cette instance
162
e ce livre ? Cette Loi qui nous condamne quoi que
nous
fassions, ce Juge impitoyable, cette instance suprême qu’on n’atteint
163
ar moi ». C’est par le Fils que Dieu devient pour
nous
le Père ; mais alors, l’acquittement est possible. « Je suis le chemi
164
mais c’est aussi par cette foi, et parce qu’elle
nous
permet de faire un pas et « d’en sortir » que nous connaissons notre
165
ous permet de faire un pas et « d’en sortir » que
nous
connaissons notre état, que nous mesurons le réel, et que nous pouvon
166
re un pas et « d’en sortir » que nous connaissons
notre
état, que nous mesurons le réel, et que nous pouvons l’avouer. p.
167
’en sortir » que nous connaissons notre état, que
nous
mesurons le réel, et que nous pouvons l’avouer. p. Rougemont Denis
168
ons notre état, que nous mesurons le réel, et que
nous
pouvons l’avouer. p. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Franz Ka
169
raient, non les faits : voilà bien le désordre où
nous
vivons. C’est une anarchie sémantique. On me fait observer que l’oppo
170
que. Et Staline, disent les droites, a tort : car
nous
voulons une armée forte, mais non pas en vertu d’un conseil bolchevis
171
faut se méfier de la gloire qu’on lui a faite. On
nous
rapporte par exemple que « déjà vieux et ne voulant pas mourir, il s’
172
Un peu d’air pénétra dans le cerveau et Paracelse
dut
mourir avant d’avoir ressuscité ». Rajeunir son corps et son âme par
173
âme par l’ordure, c’est un des thèmes favoris de
notre
temps. Mais combien, parmi nous, se sont fait déterrer deux jours tro
174
hèmes favoris de notre temps. Mais combien, parmi
nous
, se sont fait déterrer deux jours trop tôt ! L’auteur de l’anecdote é
175
mais un savant complet comme il faut espérer que
nous
en reverrons bientôt, un savant qui voulait harmoniser sa petite spéc
176
te spécialité avec les sciences fondamentales qui
doivent
donner le ton à toutes les autres, et qui sont, comme nul ne l’ignore
177
ndioses correspondances dans le détail bizarre de
notre
microcosme, manquait de la seule chose dont nous soyons abondamment f
178
notre microcosme, manquait de la seule chose dont
nous
soyons abondamment fournis : d’un attirail de concepts à tout faire31
179
pouvait en exprimer. Son destin fut l’inverse du
nôtre
. La technique nous masque le vrai, nous sommes en pleine scolastique
180
. Son destin fut l’inverse du nôtre. La technique
nous
masque le vrai, nous sommes en pleine scolastique (au sens vulgaire).
181
verse du nôtre. La technique nous masque le vrai,
nous
sommes en pleine scolastique (au sens vulgaire). Ce défaut de mots pr
182
sens vulgaire). Ce défaut de mots propres aurait
dû
le contraindre à l’invention de métaphores. Mais Paracelse justement
183
aladresse en instrument de découvertes. Alors que
notre
étiologie se borne la plupart du temps à mettre un nom abstrait sur c
184
t organique (théologique-astrologique) à laquelle
notre
science est en train de revenir, après une sombre époque cérébrale et
185
on dont descend toute la science du xixe , et qui
nous
ont conduits à considérer notre corps comme une espèce de moteur démo
186
e du xixe , et qui nous ont conduits à considérer
notre
corps comme une espèce de moteur démontable. Ainsi le grand docteur «
187
est « cosmomorphe ». Le retour à Paracelse auquel
nous
assistons est un des signes marquants de ce temps-ci. Le symbole d’un
188
omique de la culture occidentale. Peut-être avons-
nous
passé l’âge de l’inhumaine, de la blasphématoire mécanisation de la v
189
hématoire mécanisation de la vie. Peut-être avons-
nous
passé l’âge des rationalismes trop courts, de la mythologie féroce de
190
es chiffres et des laboratoires. Peut-être allons-
nous
revenir non pas à l’humanisme mais à l’homme, considéré comme un miro
191
’est pas seulement cruelle et folle, l’époque qui
nous
offre de si grandes chances. Et c’est une ère favorable qui s’ouvre,
192
mmât l’activité qu’il découvrait. Qui ne sait, de
nos
jours, parler d’« hygiène professionnelle » ? 32. Euphémisme résuman
193
et n’irrite pas, ne passionne pas non plus, mais
nous
intéresse longuement et gagne en somme notre complicité. Elle a l’hum
194
mais nous intéresse longuement et gagne en somme
notre
complicité. Elle a l’humour discret, sensible, qui convient à la conf
195
e plus vif que réserve ce genre d’écrit, c’est de
nous
laisser lire dans le jeu d’un être humain : rien ne flatte mieux notr
196
ns le jeu d’un être humain : rien ne flatte mieux
notre
désir d’ubiquité. À cet égard, le livre de Dorothy Brett est beaucoup
197
documents accessibles sur la manière de vivre de
nos
contemporains ? Nous avons des reportages et des biographies, c’est-à
198
es sur la manière de vivre de nos contemporains ?
Nous
avons des reportages et des biographies, c’est-à-dire des moyennes et
199
n. Vous êtes très peiné, et je dis, moi, qu’on ne
devrait
pas raconter de pareilles histoires à Tony. Vous répondez avec force
200
avec force et chaleur : « Oui, c’est vrai, on ne
devrait
pas les lui dire » et vous soupirez profondément. Vous ne vous sentez
201
lavez des choses toute la journée. À cinq heures
nous
allons chercher les chevaux qui se cachent tout au bout du champ de p
202
erre, là-bas près de la barrière sud. Finalement,
nous
les pourchassons dans le corral, mais nous sommes plus éreintés que j
203
ement, nous les pourchassons dans le corral, mais
nous
sommes plus éreintés que jamais. Puis Poppy se cabre au-dessus du dos
204
Puis Poppy se cabre au-dessus du dos de Bessie et
nous
la perdons presque. Enfin nos montures sont sellées et nous partons c
205
u dos de Bessie et nous la perdons presque. Enfin
nos
montures sont sellées et nous partons chercher le lait, mais vous ête
206
rdons presque. Enfin nos montures sont sellées et
nous
partons chercher le lait, mais vous êtes blême et fatigué. Un trait
207
ugrenue. Les Pansies confirment d’ailleurs ce que
nous
disent Brett et les autres de cet état d’irritation perpétuelle où vi
208
s écrits de la mystique médiévale ou renaissante.
Notre
optique actuelle doit fatalement les déformer. C’est qu’elle est géné
209
médiévale ou renaissante. Notre optique actuelle
doit
fatalement les déformer. C’est qu’elle est généralement conditionnée
210
. C’est qu’elle est généralement conditionnée par
notre
romantisme littéraire en même temps que par notre scepticisme religie
211
notre romantisme littéraire en même temps que par
notre
scepticisme religieux. Une telle disposition d’esprit nous incite à s
212
ticisme religieux. Une telle disposition d’esprit
nous
incite à séparer ce qui était lié chez les mystiques : la vision de f
213
qui essaient de l’envelopper pour la transmettre.
Nous
estimons alors les mystiques selon les critères du lyrisme moderne, q
214
ins de sa vérité. Il y a donc de l’équivoque dans
notre
admiration (ou notre déception) devant les témoignages qu’on nous pro
215
y a donc de l’équivoque dans notre admiration (ou
notre
déception) devant les témoignages qu’on nous propose. Un peu plus d’e
216
(ou notre déception) devant les témoignages qu’on
nous
propose. Un peu plus d’exigence philosophique conduirait certainement
217
phique conduirait certainement la plupart d’entre
nous
à récuser la Vérité que les mystiques ont prétendu traduire, ce qui r
218
autres exigences possibles : ces deux-là dominent
notre
siècle.) Du point de vue strictement théologique, qui est tout de mêm
219
soit pas cette « transgression » et cet oubli de
nos
limites, contre lesquels s’élèvent sans cesse les Prophètes et les Ap
220
éserve, il convient de remercier M. Chuzeville de
nous
avoir ouvert par son anthologie tout un monde spirituel et poétique p
221
lante. La plupart des mystiques que M. Chuzeville
nous
présente sont inconnus du public français, Novalis et Ruysbroeck mis
222
alogie des monstres germaniques obsède décidément
nos
universitaires. Elle relève d’un nationalisme de manuels, pour ne pas
223
t certaines indications fécondes de sa préface et
nous
donnait une bonne étude sur le lyrisme romantique considéré comme une
224
e prouver, voici une anecdote d’Angleterre : elle
doit
donc être vraie. Une petite fille aux cheveux carotte, nommée Alice,
225
heveux carotte, nommée Alice, écrit ceci dans son
devoir
d’anglais : « L’Angleterre est le plus beau pays du monde. » Un inspe
226
monde. » Un inspecteur passait par là. Il lit le
devoir
. Tonnerre et foudres de ce pacifiste, qui n’hésite pas à dénoncer « l
227
à « décourager l’orgueil patriotique », où allons-
nous
? Quelqu’un qui est bien content, dans cette affaire, c’est le journa
228
ntre ces deux nécessités dont la première exprime
notre
condition matérielle, et la seconde notre mission spirituelle. La dic
229
exprime notre condition matérielle, et la seconde
notre
mission spirituelle. La dictature tue la liberté pour assurer l’ordre
230
e liberté organisée n’en est plus une. Expliquons-
nous
; il faut organiser le matériel — la dictature36 seule y parvient — m
231
ent les fins. Cette erreur des fameux techniciens
nous
vaut les tyrannies actuelles. Considérant le désordre où nous sommes,
232
s tyrannies actuelles. Considérant le désordre où
nous
sommes, ils prétendent nous en tirer en parant, comme ils disent, au
233
dérant le désordre où nous sommes, ils prétendent
nous
en tirer en parant, comme ils disent, au plus pressé, c’est-à-dire en
234
ue des plus courantes à Rome, à Berlin, à Moscou,
nous
vaut diverses dictatures, lesquelles, pour n’avoir pas été soumises d
235
nche sur le verbiage technico-humanitaire de tous
nos
fabricants de « plans d’urgence ». Précision qui d’ailleurs n’exclut
236
vre de poser enfin les questions que la France se
doit
de résoudre pour l’Europe, et de les poser sous la forme concrète d’u
237
en train de devenir une sorte de pont aux ânes de
nos
philosophies politiques (Berdiaev, Maritain, Dandieu, Mounier, préfac
238
qu’il fût traduit : c’était une des nécessités de
notre
état spirituel. Seulement, il eût fallu le traduire autrement, pour p
239
plutôt la succession désordonnée des œuvres qu’on
nous
a traduites. Kierkegaard donne l’exemple unique, je crois bien, d’un
240
ralement à priver l’œuvre, et ces fragments qu’on
nous
en donne, de toute espèce de sens réel, — par quoi j’entends d’orient
241
termes d’une dialectique au cours de laquelle ils
devaient
être radicalement niés, on a incité le lecteur, non prévenu ou mal pr
242
t mortelle, dont la foi seule, non la vertu, peut
nous
guérir. Quant à ceux qui le qualifient de « métaphysicien du néant »,
243
rompeurs lui apparaîtraient encore plus fortes de
nos
jours. Il se peut qu’il se fût réjoui de la maldonne. Que voulait don
244
t juste que ce destin se répète aujourd’hui parmi
nous
. Et la publication des écrits religieux entreprise par M. Paul Tissea
245
té. Du point de vue du sérieux humain, l’éternité
doit
apparaître comme une espèce d’ironie cruelle ; mais du point de vue d
246
de la vie et de la mort du Christ, jette sur tous
nos
sérieux, poses et amusettes, une ironie, ou ce qui est pire, un soupç
247
la Parole) une appréhension si totale du réel que
notre
langue, je le crains, n’arrivera pas à la restituer sans bizarreries.
248
Alcan) Jean Wahl écrit de même : « Remarquons que
nous
ne devons prendre au sérieux que le sérieux, que la personne, tout le
249
ean Wahl écrit de même : « Remarquons que nous ne
devons
prendre au sérieux que le sérieux, que la personne, tout le reste peu
250
a personne, tout le reste peut devenir l’objet de
notre
jeu. » p. 26. z. Rougemont Denis de, « Kierkegaard en France », La
251
it, s’il est aimable. Ou bien c’est l’ornement de
nos
loisirs. Mais Claudel dit : l’art poétique est art de faire. Un gémis
252
e de Port-Royal, dont Claudel, s’il est réaliste,
doit
récuser la principale40, peut néanmoins servir à préciser ce qui oppo
253
rmi d’autres fonctions, a celle-là de permettre à
nos
pensées de circuler. Claudel se donne un règlement, et il observe les
254
e serait aggraver d’une sottise cette Séparation,
notre
péché, contre laquelle toute l’œuvre de Claudel se soulève à l’appel
255
que de la fin totale qu’il glorifie. Ce n’est pas
notre
monde tel qu’il est, mais notre monde tel qu’il est sauvé, relié soli
256
fie. Ce n’est pas notre monde tel qu’il est, mais
notre
monde tel qu’il est sauvé, relié solidement par la Promesse et remis
257
ole. Comment cela ? « Le mot appelle, provoque en
nous
l’état de co-naissance qui répond à la présence sensible des choses m
258
ète l’ordre qui l’a créée, s’appelle la parole. »
Nous
voici donc « chargés du rôle d’origine ». L’homme est « le sceau de l
259
iennent « mettre au pas » le langage — ou saurons-
nous
à temps nous débrouiller et nous entendre librement ? 42. Tout le mo
260
tre au pas » le langage — ou saurons-nous à temps
nous
débrouiller et nous entendre librement ? 42. Tout le monde parle d’e
261
age — ou saurons-nous à temps nous débrouiller et
nous
entendre librement ? 42. Tout le monde parle d’esprit sans nulle déf
262
ord la parole ! Mais l’usure des mots les édente,
notre
langage est débrayé. Comment rétablir le contact ? Claudel n’écrira p
263
llions par an ; c’est 2 milliards pour vingt ans.
Nous
n’avons pas plus de cinq ans de guerre chaque vingt ans, et cette gue
264
erre chaque vingt ans, et cette guerre, en outre,
nous
met en arrière de 1 milliard au moins. Voilà donc 3 milliards qu’il n
265
1 milliard au moins. Voilà donc 3 milliards qu’il
nous
en coûte pour guerroyer cinq ans. Quel en est le résultat ? car le su
266
ruction directe ou indirecte d’un soldat allemand
nous
coûte 20 000 livres, sans compter la perte sur notre population, qui
267
us coûte 20 000 livres, sans compter la perte sur
notre
population, qui n’est réparée qu’au bout de vingt-cinq ans. Au lieu d
268
s ils permettent d’entrevoir l’une des raisons de
notre
anarchie économique. Le capitalisme ne serait peut-être pas un trop m
269
t clair que l’honneur seul — ou du moins ce qu’il
nous
en reste, et ce n’est qu’une caricature — retient les gouvernants de
270
anger les calculs, l’on voit qu’en vérité, ce qui
nous
ruine, c’est bien l’honneur — le budget de l’honneur — et non pas je
271
s ouvrages de l’auteur. Mais c’est la méthode qui
doit
retenir ici : il s’agissait pour Mounier de fonder la théorie personn
272
rd, celles de Thomas d’Aquin et de Cajetan. On ne
nous
propose pas un « retour » de plus à quelque médiévisme d’utopie, mais
273
tes dans l’embrouillamini politico-sentimental où
nous
ont plongés les doctrines et les ressentiments secrétés par le capita
274
ments fort instructifs. Ce terme de personne, que
nous
jetions alors dans le débat politique et culturel, et qu’on nous repr
275
ors dans le débat politique et culturel, et qu’on
nous
reprochait non sans aigreur, quand il ne faisait pas sourire les réal
276
a liberté et du pain des hommes »ad. À vrai dire,
nous
n’espérions pas un triomphe si rapide — ni de cette qualité… À nous m
277
as un triomphe si rapide — ni de cette qualité… À
nous
maintenant de rendre aux mots leur sens. Il n’y a que cela de sérieux
278
ais je vois bien qu’il me faut expliquer pourquoi
nous
venions dans cette île à la saison où il convient plutôt de la quitte
279
cela dont on ne peut pas se délivrer à temps, et
devrait
être défini franchement comme ce qui est incommode ou impropre, et do
280
tion est d’ailleurs excellente pour l’instant. Il
nous
reste encore de quoi vivre pendant six semaines environ, si du moins
281
i vivre pendant six semaines environ, si du moins
nos
calculs sont justes : 900 francs, un bon toit, et le temps de voir ve
282
tit. Laissons donc de côté ce petit travail qui a
dû
valoir les palmes à son auteur. Le second bouquin, c’est l’œuvre d’un
283
u tout au moins à son instigation. Enfin, et cela
nous
sera des plus utiles, une minutieuse description de la faune et de la
284
avec les gens. — Le village se termine au bout de
notre
jardin. Passée la porte, on enfile une petite rue toute blanche qui c
285
i. Elle corrige la mauvaise humeur que m’a donnée
notre
épicière. Car il faut bien, hélas, commencer par l’épicière, quand on
286
ut l’hiver ? C’est plutôt en été qu’on vient chez
nous
, me fait-elle prudemment observer. — Je le sais bien, madame Aujard,
287
ce pays. Je l’ai laissée en plein mystère. Elle a
dû
en parler longuement avec les clients qui attendaient en silence, le
288
rser sans délai la somme de francs 67,25, restant
due
sur l’envoi de ce matin. En effet, Pédenaud qui a voulu en avoir le c
289
il n’arrive rien ? « On ne meurt pas de faim dans
nos
pays », dit-on, et je crois bien que je l’ai dit quelquefois. Mais il
290
absolument. C’est peut-être à cause du bonheur de
notre
vie. Trouver son rythme naturel, et les moyens de s’y réduire, voilà
291
s la racine de tout l’idéalisme dont les modernes
doivent
se guérir, s’ils veulent enfin devenir « actuels » ? Est-ce que ce n’
292
a racine de cet esprit d’abstraction égoïste dont
nous
souffrons tous ? Pourquoi les hommes vivent-ils sur des îles ? Quand
293
urquoi les hommes vivent-ils sur des îles ? Quand
nous
sortons pour une promenade et que nous mesurons toute l’étroitesse de
294
es ? Quand nous sortons pour une promenade et que
nous
mesurons toute l’étroitesse de notre domaine, la mer partout à dix mi
295
menade et que nous mesurons toute l’étroitesse de
notre
domaine, la mer partout à dix minutes et ces marécages hostiles, nous
296
partout à dix minutes et ces marécages hostiles,
nous
souffrons de ne pouvoir prolonger en pensée notre marche jusqu’au pay
297
nous souffrons de ne pouvoir prolonger en pensée
notre
marche jusqu’au pays voisin. Cette liberté insulaire est une liberté
298
liberté insulaire est une liberté négative. Elle
nous
met à l’abri du monde et nous ramène tous physiquement à nos limites.
299
erté négative. Elle nous met à l’abri du monde et
nous
ramène tous physiquement à nos limites. Mais l’homme est ainsi fait q
300
’abri du monde et nous ramène tous physiquement à
nos
limites. Mais l’homme est ainsi fait qu’il désire sans cesse se risqu
301
je travaille vraiment en écrivant, cela met entre
nous
une barrière sentimentale, une gêne constamment sensible. Et je n’ai
302
ud, qui est une vieille amie des propriétaires de
notre
maison, est venue plusieurs fois nous voir. Hier, elle m’a demandé av
303
étaires de notre maison, est venue plusieurs fois
nous
voir. Hier, elle m’a demandé avec toutes sortes de précautions oratoi
304
ns ses souvenirs, trop souvent racontés. (« Quand
nous
étions devant Tamatave, en 1886. ») Il s’occupe maintenant à fabrique
305
nouveau, mais nouvellement intéressant. Et quand
nous
sommes en confiance, si j’essaie d’amener l’entretien sur leurs lectu
306
dans un siècle ou deux, se demandera-t-on comment
nous
avons pu rester si parfaitement aveugles ? Ou bien est-ce ma gêne qui
307
tranquille et obstinée de ceux auprès desquels il
devrait
exercer sa mission. Ils ne veulent pas même l’écouter, et toute sa ra
308
le faire. Et de plus, il est seul à croire qu’il
doit
le faire. Il m’a décrit son existence sans amertume. Il ne se plaint
309
ouvert de tous côtés… Une seule vertu peut alors
nous
sauver de cette tentation du désespoir, et c’est l’humilité. Si je ne
310
es ? 3 avril La solitude est une jeunesse. Elle
nous
apprend cette chose nouvelle que nous savions déjà, c’est vrai, quand
311
nesse. Elle nous apprend cette chose nouvelle que
nous
savions déjà, c’est vrai, quand nous étions adolescents, chose nouvel
312
nouvelle que nous savions déjà, c’est vrai, quand
nous
étions adolescents, chose nouvelle au goût du souvenir, que trop de t
313
endez-vous, d’indifférence avaient repoussée dans
nos
lombes ; cette chose toujours neuve et nouvelle qu’est l’attente d’on
314
aussi pour gagner ma mort, je le sais bien. Toute
notre
attente imagine l’avenir — et l’imagine nécessairement sur fond de mo
315
aussi l’âge le plus familier avec la mort.) Ainsi
nos
gestes se prolongent, et leur grandeur est dans l’attente qu’ils trah
316
écrit cela, je me le rappelle, peu de temps après
notre
arrivée, au haut d’une page que je retrouve dans une pile de notes. L
317
ule au bout du jardin. Elle y est pourtant depuis
notre
arrivée, héritée du propriétaire. Nous l’avons nourrie sans espoir pe
318
nt depuis notre arrivée, héritée du propriétaire.
Nous
l’avons nourrie sans espoir pendant des mois, la croyant trop vieille
319
te. Il y a probablement une fatalité interne dans
notre
culture : elle s’enchante, se critique, se légitime elle-même. Elle a
320
s’agit de maintenir par un constant effort entre
nos
belles séries de pensées et la diversité désordonnée des êtres et des
321
diversité désordonnée des êtres et des choses, où
nous
vivons ? « Je pense, donc j’en suis ». Et je ne suis guère, si je n’e
322
mières roses au soleil, le long des murs du chai.
Nous
déjeunons sous les tilleuls. Il y a un grand bonheur dans la lumière
323
Armés de treilles à long manche, les jambes nues,
nous
courons sur les roches tapissées d’algues sombres dont le crépitement
324
pissées d’algues sombres dont le crépitement sous
nos
pas fait fuir et choir de tous côtés de petits crabes. Des ruisseaux,
325
s impétueuses parcourent ce territoire compliqué.
Nous
les suivons, dans l’eau jusqu’aux genoux, les jambes caressées de cou
326
s rougeâtres et doucement mouvantes. C’est là que
nous
commençons la pêche. Il faut se planter au centre du bassin, et fouil
327
la ceinture et qui se remplit de tressaillements.
Nous
ne gardons que les plus belles crevettes, grosses comme le doigt, d’u
328
» des créatures, songeant au passage où l’Apôtre
nous
fait entendre ce soupir de toute la Création vers la révélation des «
329
là la dernière trace de la conscience cosmique en
nous
, de la conscience de notre royauté nécessaire et réparatrice. Il est
330
conscience cosmique en nous, de la conscience de
notre
royauté nécessaire et réparatrice. Il est probable que le tigre en tr
331
igne de l’homme que ces vertus de carnassiers que
nous
partageons, d’ailleurs maladroitement, avec le tigre et le requin. J’
332
, avec le tigre et le requin. J’allais conclure :
nos
rapports avec la nature ne sont guère plus satisfaisants que nos rapp
333
ec la nature ne sont guère plus satisfaisants que
nos
rapports avec les hommes. Mais attention. C’est uniquement s’il y a d
334
l’homme n’est pas fait pour durer : la vie étale
nous
ennuie, c’est ce qui naît et ce qui meurt qui nous émeut. Cette nuit,
335
ous ennuie, c’est ce qui naît et ce qui meurt qui
nous
émeut. Cette nuit, avant d’aller me coucher, j’ai été voir au poulail
336
d’aller me coucher, j’ai été voir au poulailler. (
Nous
attendions depuis deux jours l’éclosion des œufs.) Il me semble qu’il
337
e vais chercher une bougie, je réveille ma femme.
Nous
essayons de soulever par les ailes la poule qui fait un caquet déchir
338
Il faut penser à eux quand on juge « le monde »…
Nous
mangeons les premiers légumes du jardin : salades et radis. Pour les
339
nt que quelques feuilles. Mais avec le produit de
nos
pêches, les bons de pain, le reste du tonneau de vin blanc, nous pour
340
s bons de pain, le reste du tonneau de vin blanc,
nous
pourrions subsister sans argent pendant quelques semaines encore. Il
341
uin Hier soir, j’avais fait une dernière revue de
nos
possibilités de subsister pendant les semaines qui viennent. Articles
342
ressources : néant. Reste : 90 francs. Ce matin,
nous
avons décidé de réagir. Quand une auto risque de rater le tournant em
343
eur. Je suis allé à A. acheter des cigarettes. Et
nous
allions nous mettre à table pour manger le canard des grandes occasio
344
allé à A. acheter des cigarettes. Et nous allions
nous
mettre à table pour manger le canard des grandes occasions, quand la
345
se payait ma tête. Ensuite j’ai calculé que cela
nous
permettait de passer l’été ici sans inquiétude. Ou encore, de le pass
346
tends qu’on sort, et le gérant vient me chercher.
Notre
affaire réglée, il croit devoir s’excuser de m’avoir fait passer à cô
347
vient me chercher. Notre affaire réglée, il croit
devoir
s’excuser de m’avoir fait passer à côté tout à l’heure. « Vous savez,
348
s sont tout fiers de venir à la banque. Ici, on a
dû
faire cette salle d’attente… » Autant que j’en puis juger d’après les
349
fférent et cordial qui a fini par s’établir entre
nous
: et il ne reste que l’ennui de nos conversations toujours pareilles.
350
tablir entre nous : et il ne reste que l’ennui de
nos
conversations toujours pareilles. Grande différence entre eux et moi
351
uillet La sécheresse a été la plus forte : malgré
nos
arrosages, les salades et les choux sont brûlés, la terre se craquèle
352
lus que quelques roses aux pétales fatigués. — Et
nous
, nous n’avons plus la même patience, depuis qu’il y a de l’argent dan
353
e quelques roses aux pétales fatigués. — Et nous,
nous
n’avons plus la même patience, depuis qu’il y a de l’argent dans un t
354
Kipling mort, il ne reste que Selma Lagerlöf pour
nous
raconter des histoires, des histoires inventées, impossibles, caracol
355
oires que l’on croit intégralement parce qu’elles
nous
sont données pour ce qu’elles sont, des fables. Nos romanciers, terro
356
s sont données pour ce qu’elles sont, des fables.
Nos
romanciers, terrorisés par une sadique « défense d’inventer », s’épui
357
rtus et les vices des entraves du respect humain,
nous
jette dans le grand jeu du péché et de la grâce, et se confond avec l
358
la joie dans le pays du fer, à l’époque du fer »
nous
ont appris à leur façon « les riches alternances de la vie ». Mais c’
359
abrégée, selon la coutume détestable qu’appuient
nos
préjugés classiques et les problématiques nécessités du commerce le p
360
lequel un ancien Philosophe prouvait qu’on ne se
devait
point mêler des affaires de la République. Si on y agit bien — disait
361
ait-il — on offensera les dieux ; donc on ne s’en
doit
point mêler. » Mais Aristote témoigne qu’on lui répondit : « Si on s’
362
ie justice, on contentera les dieux. Donc on s’en
doit
mêler. » La Logique observe à propos du premier dilemme — ou sophisme
363
nace plus générale encore, qui concerne chacun de
nous
, et dont l’internement de guerre n’est qu’une conséquence entre mille
364
que chose qui se passe très loin, partout, et qui
doit
être réel puisqu’on en souffre, mais dont on ne sait rien de précis,
365
ar les tyrannies anonymes qui se multiplient dans
notre
siècle49, et tendent à faire du moindre d’entre nous un prévenu. C’es
366
e siècle49, et tendent à faire du moindre d’entre
nous
un prévenu. C’est le cauchemar du xxe siècle. Le triomphe de l’État
367
ien voir de tout cela dans le livre de Kuncz : il
nous
apporte un document bien assez émouvant comme tel. Et la preuve, une
368
ne moins, l’auteur annule le facteur Waterloo, et
nous
démontre que l’équation Napoléon n’en doit pas moins avoir pour secon
369
oo, et nous démontre que l’équation Napoléon n’en
doit
pas moins avoir pour second membre l’abdication. Il y a sans doute un
370
on » profonde du destin de Napoléon, voilà ce que
nous
propose Robert Aron50. Il a pensé qu’il valait mieux tirer de faits f
371
non pas devant Blücher, ce hasard, que l’empereur
devait
succomber. Mais pourquoi cette victoire à Waterloo ? Parce qu’au cour
372
ez conscience, Messieurs, que depuis vingt années
nous
vivons et nous gouvernons en pleine idéologie. Nous avons fait un emp
373
Messieurs, que depuis vingt années nous vivons et
nous
gouvernons en pleine idéologie. Nous avons fait un empire géant pour
374
us vivons et nous gouvernons en pleine idéologie.
Nous
avons fait un empire géant pour n’avoir pas été capables de fédérer n
375
re géant pour n’avoir pas été capables de fédérer
nos
communes. » Voilà l’épigraphe de l’ouvrage, qui par ailleurs compose
376
nt qu’au lit, quand je rêve de vous, car alors je
dois
vous créer moi-même vous et vos idées. » ak. Rougemont Denis de, «
377
e de l’échec du Front populaire ? La psychanalyse
nous
propose un type d’explication qui me paraît bien tentant : c’est le m
378
ment de toute mathématique. Ces remarques peuvent
nous
orienter vers une compréhension nouvelle des contes de Lewis Carroll
379
t-il ? Le rêve logique qu’est le conte de Carroll
nous
apparaît alors comme une série de variations sur le thème de la relat
380
premiers à s’apercevoir du paradoxe politique que
nous
venons de définir. Ils eurent l’habileté de baser leurs revendication
381
l’obligation de croire ne digère pas beaucoup du
devoir
de penser » (commencez par croire, vous finirez par penser)… Comme to
382
« bons sauvages » ni chez les « primitifs » qu’on
nous
décrit. Don Juan suppose une société encombrée de règles précises don
383
es inventerait pour les violer. Et c’est cela qui
nous
fait pressentir la nature spirituelle de son secret, si bien masqué p
384
citante victoire ? « La nouveauté est le tyran de
notre
âme », écrit le vieux Casanova. Mais déjà ce n’est plus l’homme du pl
385
isme est une passion de l’esprit et non pas comme
nous
aimions le croire, une exultation de l’instinct, tout porte à suppose
386
unique des revenus de Casanova : symbole dont il
nous
donne maintes fois la clé.) Mais une tricherie constante est moins da
387
e qu’il s’est choisi, c’est l’esprit de lourdeur,
notre
poids naturel, notre faculté naturelle de retombement dans la coutume
388
c’est l’esprit de lourdeur, notre poids naturel,
notre
faculté naturelle de retombement dans la coutume. L’immoraliste est c
389
stère : c’est qu’en respectant toutes les règles,
nous
ne pourrons jamais que perdre. Alors : ou bien nous serons condamnés,
390
us ne pourrons jamais que perdre. Alors : ou bien
nous
serons condamnés, ou bien nous recevrons notre grâce. Mais Nietzsche
391
e. Alors : ou bien nous serons condamnés, ou bien
nous
recevrons notre grâce. Mais Nietzsche et Don Juan doutent de leur grâ
392
ien nous serons condamnés, ou bien nous recevrons
notre
grâce. Mais Nietzsche et Don Juan doutent de leur grâce. Les voici do
393
nimaux étranges, bariolés et quasi monstrueux que
nous
ramène du fond du xvie siècle le coup de filet très savamment préméd
394
s poètes ont l’air plus authentiques que ceux que
nous
pensions connaître. Ils n’ont pas été restaurés par les auteurs de ma
395
taurés par les auteurs de manuels, ni patinés par
nos
lectures. Les voici avec toutes leurs barbes et verrues, incongrus et
396
ntations fécondes ou grotesques. Qui sait où cela
nous
eut menés ? Le livre de Schmidt inventorie, avec une sorte d’ardente
397
it être Schmidt pour découvrir dans ce grenier de
notre
poésie tant de possibles, tant d’intentions52, tant de correspondance
398
fèvrerie, à la mécanique, à l’astronomie. Schmidt
nous
aide à concevoir l’espèce de fureur titanique qui animait ces Renaiss
399
ces. C’est l’ambition que refoulera trop aisément
notre
âge classique, et que ressusciteront les romantiques allemands, à par
400
, et l’on perçoit sa voix dans chaque dialecte ».
Nous
l’avons perçue de nos jours, dans le dialecte d’un Claudel, parfois m
401
ix dans chaque dialecte ». Nous l’avons perçue de
nos
jours, dans le dialecte d’un Claudel, parfois même dans celui de tel
402
parfois même dans celui de tel surréaliste. Mais
notre
monde est-il encore formulable en noms et en rythmes ? La science mod
403
rythmes ? La science moderne ne tend-elle point à
nous
le rendre proprement inimaginable ? N’a-t-elle pas dissocié Nombre et
404
ocié Nombre et Verbe au point de rendre puérile à
nos
yeux l’ambition d’un lyrisme cosmique ? 52. Un exemple au hasard. C
405
le fixer dans l’une ou l’autre des figures qu’il
nous
révèle au cours de ce Journal ; mais le malaise du critique commence
406
pages s’appliquent à dénoncer d’avance, réduisons-
nous
à des notes de lecture, à quelques réactions impressionnistes. ⁂ Ce q
407
onner de soi une idée fausse », c’est bien ce que
devait
éviter Gide, plus jalousement qu’aucun autre. Est-ce vraiment pour le
408
ltérer le naturel ; mais par son excès même, elle
nous
rend attentifs aux défauts réguliers de tout autoportrait. C’est nous
409
aux défauts réguliers de tout autoportrait. C’est
nous
donner le moyen d’y porter nos retouches. ⁂ Parfois, le secret d’une
410
toportrait. C’est nous donner le moyen d’y porter
nos
retouches. ⁂ Parfois, le secret d’une vie s’épuise dans l’œuvre ; il
411
a marqué qu’une grave lacune mutile l’image qu’il
nous
y livre de lui-même53 —, il se peut qu’elles soient dites dans Les Ca
412
lettre du dogme l’esprit qui inspire et qualifie
nos
actions quotidiennes, fussent-elles non conformistes. Mais toute mora
413
tholique à un pasteur : « Vous, vous croyez, mais
nous
savons ! ») Ceci explique que le souci central de Gide ait été de déb
414
qui sépare de la sienne ma génération littéraire.
Notre
culture est beaucoup plus philosophique — je simplifie — que littérai
415
e, loin de là. Mais les problèmes qui se posent à
nous
, nous n’avons pas pu les choisir, et encore moins les circonscrire da
416
n de là. Mais les problèmes qui se posent à nous,
nous
n’avons pas pu les choisir, et encore moins les circonscrire dans un
417
les circonscrire dans un domaine privilégié. Ils
nous
contraignent parfois davantage qu’ils ne servent nos goûts naturels,
418
contraignent parfois davantage qu’ils ne servent
nos
goûts naturels, d’où le danger de didactisme que nous courons tous pl
419
goûts naturels, d’où le danger de didactisme que
nous
courons tous plus ou moins. À cet égard, il m’apparaît que la leçon d
420
artisan de la langue, plus que l’immoraliste, qui
nous
importe, et qui nous intéresse au double sens du mot. Conclusion prov
421
plus que l’immoraliste, qui nous importe, et qui
nous
intéresse au double sens du mot. Conclusion provisoire, paradoxale pe
422
’exclut aucun revirement dans les générations qui
nous
suivront : je prévois le jour où nos cadets nous opposeront l’exemple
423
rations qui nous suivront : je prévois le jour où
nos
cadets nous opposeront l’exemple du probe adversaire des orthodoxies
424
nous suivront : je prévois le jour où nos cadets
nous
opposeront l’exemple du probe adversaire des orthodoxies orgueilleuse
425
rotestants (novembre 1951)at Tout compte fait,
nous
nous connaissions peu, ce jour de juin 39 où dans le hall de la rue S
426
tants (novembre 1951)at Tout compte fait, nous
nous
connaissions peu, ce jour de juin 39 où dans le hall de la rue Sébast
427
rête, il paraît attendre. Je pose le récepteur et
nous
sortons. Nous voici sur un banc du boulevard Saint-Germain. Les autos
428
t attendre. Je pose le récepteur et nous sortons.
Nous
voici sur un banc du boulevard Saint-Germain. Les autos passent tout
429
« J’ai un studio… » Le lendemain matin, très tôt,
nous
arrivons chez lui, ma femme et moi. Le studio est vaste et plaisant,
430
e ses poches, il tire deux bouteilles de bière et
nous
les offre. Au milieu du studio pend un trapèze. Gide s’y appuie des d
431
’y appuie des deux mains, se balance en regardant
nos
valises. « Tout cela s’est arrangé si soudainement, dit-il, c’est inq
432
avait pas besoin du commerce physique, autant que
nous
. Hélas, je ne voyais pas clair. On se trompe ainsi, et les conséquenc
433
roire cela ! Il ne faut jamais croire ce qu’elles
nous
disent. » Il a pris une expression angoissée et crispée. « Je vous pa
434
e moins du monde l’image que l’on connaît de lui.
Nous
parlions style, tournures de phrases, Littré. Et quelquefois, littéra
435
s qu’il torturait Gide, hors quelques crises dont
nous
avons les témoignages, mais il restait, pour lui, problème. Gide avai
436
réduit à quelques partis pris éthiques ? Ce débat
nous
éloignerait de la réalité de Gide. Une intense affectivité le liait,
437
ait, s’émouvait… Peu d’écrivains, même chrétiens,
nous
ont montré pareil amour pour l’Évangile, et cela jusque dans les anné
438
e pour autant.) Gide était individualiste. Savons-
nous
encore mesurer le sens et la portée de cette banalité, en vérité biza
439
nu, multipliées et prolongées après sa mort, dans
notre
siècle. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement honnêtes. « Le Sei
440
de mieux savoir. Et qu’est-ce que cela peut bien
nous
faire ? Sinon nous servir d’argument et nous rassurer curieusement da
441
t qu’est-ce que cela peut bien nous faire ? Sinon
nous
servir d’argument et nous rassurer curieusement dans notre foi ou dan
442
bien nous faire ? Sinon nous servir d’argument et
nous
rassurer curieusement dans notre foi ou dans notre incroyance, — parc
443
vir d’argument et nous rassurer curieusement dans
notre
foi ou dans notre incroyance, — parce qu’un de plus vient renforcer n
444
nous rassurer curieusement dans notre foi ou dans
notre
incroyance, — parce qu’un de plus vient renforcer notre parti, et qu’
445
incroyance, — parce qu’un de plus vient renforcer
notre
parti, et qu’il n’est pas le premier venu. C’est usurper la place du
446
essence éternelle, comme on l’a cru de l’unité de
nos
nations à partir du xixe siècle. L’Europe est une longue aventure, e
447
s ne cesseront d’enseigner à des générations dont
notre
enfance a connu les derniers représentants. Cependant, vers 1950, nul
448
, et ainsi de suite à l’infini. Quant au temps de
notre
humanité : chaque Jour de Brahma se divise en mille éons de quatre-mi
449
subdivise en quatre âges de durées décroissantes.
Nous
vivons aujourd’hui dans le sixième millénaire d’un quatrième âge, ou
450
inuit précise, le 18 février 3102 avant J.-C., et
doit
se terminer dans 426 941 ans par la destruction du monde et sa recons
451
l y tourne même à l’obsession si l’on en juge par
notre
siècle, tandis qu’il a toujours manqué aux Orientaux avant qu’ils aie
452
ours manqué aux Orientaux avant qu’ils aient subi
notre
influence55. Toute réflexion sur l’Aventure occidentale se doit d’aff
453
55. Toute réflexion sur l’Aventure occidentale se
doit
d’affronter ce contraste et d’essayer de l’interpréter. Et, en partic
454
r cette planète ? Si un démographe génial pouvait
nous
dire demain que la réponse est « de l’ordre de trois-cents-milliards
455
onse est « de l’ordre de trois-cents-milliards »,
nous
en serions moins étourdis que gênés. Mais d’où viendrait notre malais
456
ons moins étourdis que gênés. Mais d’où viendrait
notre
malaise ? Comment ne pas voir qu’il serait intimement lié, chez ceux
457
Presque toutes les cultures et civilisations que
nous
avons exhumées du passé de la Terre ou qui survivent dans notre siècl
458
humées du passé de la Terre ou qui survivent dans
notre
siècle ont enseigné des théories du temps, et presque toutes décriven
459
en ce temps, attestent l’historicité57. Tout ceci
nous
confirme dans la vue que le Moyen Âge, loin de représenter je ne sais
460
par le message chrétien, l’humanité occidentale a
dû
trouver les moyens de l’accepter progressivement et d’y adapter ses c
461
s il se tait sur celle du Jugement dernier, « car
nous
ne savons ni le jour ni l’heure ». Et c’est pourquoi le progrès de la
462
pace d’une quarantaine d’années) il se révèle que
notre
humanité n’a pas derrière elle six-mille ans, mais probablement six-c
463
Je dis « cosmos actuel », car de nombreux savants
nous
parlent déjà d’un mouvement de diastole et de systole de l’Univers, q
464
tole de l’Univers, qui se répéterait à l’infini :
nous
serions dans une phase d’expansion. La cosmologie des hindous paraît
465
les étendus, négligent l’action de la personne et
nous
inclinent à douter de sa réalité. Le « réel historique », ainsi confi
466
paria sans voie. Et l’Histoire, dans l’esprit de
nos
contemporains, prend la place de la Providence, bien qu’elle n’en rev
467
. Bossuet, dans l’Abrégé de l’Histoire de France,
nous
parle déjà d’une Histoire « maîtresse de la vie humaine et de la poli
468
ose : le devenir présent. Elle est plus vraie que
nous
, qui ne faisons que l’habiter pour un atome de temps insignifiant. El
469
c’est le cours même. Et comme ce mouvement pur «
doit
» être dépourvu d’origine et de but connaissable, on ne peut savoir s
470
ferme à toute transcendance, et qui du même coup
nous
enferme et nous interdit tout recours ? « Au monde comme n’étant pas
471
ranscendance, et qui du même coup nous enferme et
nous
interdit tout recours ? « Au monde comme n’étant pas du monde », disa
472
politique du César détient seule le vrai sens de
nos
vies. Nul scrupule de conscience ou sursaut de belle âme ne saurait é
473
La personne est agent de liberté. Cette Histoire
nous
conduit au fatalisme. Comment l’Histoire et la personne ont-elles pu
474
bligée de l’attitude chrétienne devant le temps ?
Notre
époque aurait-elle simplement l’esprit « plus historique » que toutes
475
Toynbee est best-seller, les revues et la presse
nous
parlent de Sumer, du paléolithique, des Mayas ou du vase de Vix, les
476
de cette Histoire dans le « sens » de laquelle on
nous
dit qu’il faut « être » de toute nécessité, sous peine de n’être pas.
477
le ils se dilatent soudain au-delà de tout ce que
notre
esprit peut se figurer, l’idée d’évolution balaie nos repères et nous
478
esprit peut se figurer, l’idée d’évolution balaie
nos
repères et nous emporte sans espoir à l’aventure. Devant le risque bé
479
figurer, l’idée d’évolution balaie nos repères et
nous
emporte sans espoir à l’aventure. Devant le risque béant, soudain tot
480
héquer sur des millions de crimes ? Elle vient de
notre
angoisse devant le temps. Anticiper l’avenir, c’est tenter de se conv
481
pour hâter sa venue bienfaisante, c’est projeter
notre
angoisse en avant, pour tenter d’asservir l’imprévu. Bien souvent la
482
vu. Bien souvent la recherche historique projette
nos
désirs en arrière, mais les « leçons du passé » ont rarement justifié
483
ieu Huitzilopochtli. 6. Dilemme La crise de
notre
sens du temps pose un dilemme. L’Occident, succombant au Devenir déif
484
on que j’ai décrite si j’essayais d’anticiper sur
nos
lendemains, et ceux-ci ne seront point marqués par nos hypothèses mêm
485
endemains, et ceux-ci ne seront point marqués par
nos
hypothèses même exactes, mais par nos choix fondamentaux. Car la ques
486
marqués par nos hypothèses même exactes, mais par
nos
choix fondamentaux. Car la question n’est pas de savoir « ce qui arri
487
arrivera », mais de savoir dès maintenant ce que
nous
sommes disposés à laisser arriver ou à faire arriver ; la question n’
488
upputer le sens probable d’un devenir fatal, pour
nous
« ajuster » à ses « lois », mais au contraire d’affronter le temps au
489
s de deviner l’Histoire, mais de la faire. Seules
nos
options présentes préparent un sens, ménagent d’avance une significat
490
signification aux surprises du temps qui vient à
nous
. Et ces options n’agiront point par la violence de prises de position
491
he à les résoudre à l’aide d’un socialisme qui ne
doit
rien à Shankara. L’Occident découvre Zoroastre à la suite de Nietzsch
492
ng, tandis que la Chine s’industrialise, s’impose
notre
marxisme et oblitère son mandarinat. Enfin, l’Occident n’a pas plus t
493
r elle-même de ses ressources matérielles. Ce que
nous
découvrons avec passion dans le Tiers Monde, ce n’est pas ce dont il
494
st pas ce dont il vivait, c’est ce qui manquait à
nos
élites, ou qu’elles ne savaient plus trouver dans notre foi. Ce que l
495
élites, ou qu’elles ne savaient plus trouver dans
notre
foi. Ce que le tiers-monde nous emprunte, ce n’est pas notre créativi
496
lus trouver dans notre foi. Ce que le tiers-monde
nous
emprunte, ce n’est pas notre créativité, mais ses produits. Nous déco
497
Ce que le tiers-monde nous emprunte, ce n’est pas
notre
créativité, mais ses produits. Nous découvrons leurs secrets spiritue
498
ce n’est pas notre créativité, mais ses produits.
Nous
découvrons leurs secrets spirituels en même temps que leur misère, qu
499
leur misère, qui en était la rançon. Ils adoptent
nos
formes sociales, nos procédés de gouvernement et nos techniques, mais
500
tait la rançon. Ils adoptent nos formes sociales,
nos
procédés de gouvernement et nos techniques, mais non pas les tensions
501
formes sociales, nos procédés de gouvernement et
nos
techniques, mais non pas les tensions spirituelles qui en étaient le
502
ui en étaient le moteur secret. Ce qui était pour
nous
résultantes d’innombrables poussées et résistances, malaisément équil
503
, qui est une valeur centrale pour l’Occident, il
doit
en résulter d’infinies conséquences dans tous les domaines du réel, d
504
logique (l’hérédité, l’équilibre endocrinien), et
nous
le montre d’autant plus distinct, dans sa fonction centrale, totalisa
505
alités « bien vues » à l’Ouest, mais que l’Est se
devait
d’ignorer, voire de condamner, telles que l’originalité, les droits d
506
l’attestent non moins la mauvaise réputation que
nous
faisons à l’anonyme, la condamnation par nos critiques du style imper
507
que nous faisons à l’anonyme, la condamnation par
nos
critiques du style impersonnel ou de la banalité, la dénonciation de
508
el ou de la banalité, la dénonciation de l’on par
nos
philosophes, et les diatribes marxistes contre l’aliénation. Et comme
509
tes contre l’aliénation. Et comme l’atteste enfin
notre
notion de l’amour, — à quoi j’entends venir plus loin. L’ange Q
510
les chrétiens, et l’islam. Que serait l’Ange pour
nos
psychologues ? Une projection du moi individuel ou collectif. Pour le
511
selon les admirables commentaires qu’Henry Corbin
nous
donne de la mystique soufi, « la totalité de notre être, ce n’est pas
512
nous donne de la mystique soufi, « la totalité de
notre
être, ce n’est pas seulement cette partie que nous appelons présentem
513
tre être, ce n’est pas seulement cette partie que
nous
appelons présentement notre personne, car cette totalité inclut égale
514
ement cette partie que nous appelons présentement
notre
personne, car cette totalité inclut également une autre personne, une
515
utre personne, une contrepartie transcendante qui
nous
demeure invisible, ce qu’Ibn Arabi désigne comme notre “individualité
516
demeure invisible, ce qu’Ibn Arabi désigne comme
notre
“individualité éternelle”, notre “Nom divin”, ce que le vieil Iran dé
517
bi désigne comme notre “individualité éternelle”,
notre
“Nom divin”, ce que le vieil Iran désignait comme Fravarti 62. » L’An
518
tempsycose, à la transmigration des âmes. Or elle
nous
semble à première vue impliquer comme allant de soi la croyance en un
519
opulaires de leurs contrées ; c’est bien plutôt à
notre
idée de la personne qu’ils opposent leur idée du non-moi. Le vrai mal
520
rai malentendu se serait-il instauré entre eux et
nous
? Entre cela qu’ils pensent que nous croyons lorsque nous affirmons l
521
entre eux et nous ? Entre cela qu’ils pensent que
nous
croyons lorsque nous affirmons le moi réel, et cela que nous pensons
522
ntre cela qu’ils pensent que nous croyons lorsque
nous
affirmons le moi réel, et cela que nous pensons qu’ils croient en le
523
s lorsque nous affirmons le moi réel, et cela que
nous
pensons qu’ils croient en le niant ? Nous avancerons peut-être un peu
524
ela que nous pensons qu’ils croient en le niant ?
Nous
avancerons peut-être un peu en cherchant à nous représenter contre qu
525
? Nous avancerons peut-être un peu en cherchant à
nous
représenter contre quoi se dirigeaient leurs négations, aux temps anc
526
dirigeaient leurs négations, aux temps anciens où
nos
affirmations n’existaient pas, ou leur demeuraient inconnues. Dès les
527
ur accession à leur vrai moi spirituel, celui qui
doit
ressusciter en corps glorieux. Védantistes, vishnouites et shivaïtes,
528
s « obscurcie » par son union avec le corps. Elle
doit
tendre à se libérer du phénomène individuel au lieu que l’âme chrétie
529
phénomène individuel au lieu que l’âme chrétienne
doit
le transfigurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il en va de
530
riminelles renaissances.65 » Le but est donc « de
nous
apprendre le moyen de ne pas renaître », nous dit une moderne interpr
531
de nous apprendre le moyen de ne pas renaître »,
nous
dit une moderne interprète du bouddhisme tibétain66. À l’autre extrém
532
vance le jiva — sans s’ordonner d’avance, dirions-
nous
, aux exigences du vrai moi, qui est notre répondant céleste. Et faut-
533
dirions-nous, aux exigences du vrai moi, qui est
notre
répondant céleste. Et faut-il qu’il existe et qu’il soit fort, ce moi
534
Cela qui n’est pas personnel et se joue à travers
notre
moi. Ainsi tout l’Orient des doctrines, — et en même temps l’Orient d
535
ut se méfier, et immortalité pour dire longévité.
Notre
hygiène, augmentant de cinquante ans la durée moyenne de la vie, sera
536
négation du moi », ajoute trois pages plus loin «
Nous
devenons vraies personnes dans la mesure où nous faisons face à l’Un
537
Nous devenons vraies personnes dans la mesure où
nous
faisons face à l’Un tout-transcendant.71 » (Ce qui est chrétien.) Le
538
lle que tu avais avant même d’être né.72 » Par où
nous
rejoignons un certain christianisme — à partir d’un certain bouddhism
539
ne sont jamais exactement ce que l’on croyait. Si
nous
souhaitons préciser leur nature, c’est dans les notions de l’amour tr
540
de l’amour traduisant ces trois conceptions, que
nous
avons les plus grandes chances de les trouver. Dans ce domaine, toute
541
détruisent la personne… Mais l’Oriental sourit et
nous
laisse « nos » problèmes. Trois écoles de l’amour Si l’amour es
542
personne… Mais l’Oriental sourit et nous laisse «
nos
» problèmes. Trois écoles de l’amour Si l’amour est le premier
543
c’est son action qui configure l’idée du moi que
nous
nous faisons, et cette idée du moi révèle l’amour, comme la structure
544
t son action qui configure l’idée du moi que nous
nous
faisons, et cette idée du moi révèle l’amour, comme la structure de l
545
trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer
nous
apparaissent alors comme autant de modèles d’une énergétique de l’amo
546
fets de son action configurante et composante. Et
nous
les voyons différer d’une manière subtile mais précise par la forme d
547
de la société, les spirituels au nom de l’amour.
Nous
n’invoquerons ici que les seconds. L’école chrétienne Dans une
548
oi est toujours suscité par l’Amour même : « Dieu
nous
a aimés le premier. » Pour le chrétien, c’est parce que Dieu, qui est
549
Il faut craindre celui qui se hait lui-même, car
nous
serons les victimes de sa colère et de sa vengeance. Ayons donc soin
550
mproprement) avec l’amour spirituel ? Qui aime en
nous
, et pour qui ? « Ibn Arabi observe que les plus parfaits amants mysti
551
e » des soufis, comme l’angélologie du mazdéisme,
nous
fait voir combien plus vivement l’unité première et finale de tout am
552
remière et finale de tout amour ! Peut-être aussi
nous
fera-t-elle entrevoir comment le mythe de Tristan — en dépit du pseud
553
individualité qui est là, qui tombe sous le sens,
doit
être exténuée méthodiquement (non point transfigurée ou glorifiée) po
554
sorte d’hygiène spirituelle, tend à détruire, en
nous
, les causes de souffrance pour autrui.83 » « On ne peut comprendre la
555
oins à la doctrine que ce n’était le cas, jusqu’à
nos
jours, en Asie. Prenons l’exemple de l’érotisme. Le shivaïsme expliqu
556
e sexualité : il pose le désir à la base de tout.
Nous
ne désirons des choses que dans la mesure où elles nous procurent une
557
e désirons des choses que dans la mesure où elles
nous
procurent une jouissance. La divinité n’est un objet d’amour que parc
558
s de l’Église sur l’ascèse et sur la chasteté, et
nous
comprendrons à quel point Kierkegaard voyait juste quand il disait qu
559
— pour ma part, je n’en connais point — de ce que
nous
baptisons amour-passion, et l’on sait à quel point cette forme de l’a
560
semen, sont liées en Asie à la piété, tandis que
nos
coutumes viennent d’un vieux fond païen et que notre hygiène moderne
561
os coutumes viennent d’un vieux fond païen et que
notre
hygiène moderne se veut « scientifique ». À cause de la nature du chr
562
variétés dans l’approche de l’ultime réalité. Où
nous
verrions contradiction, antinomie, ils ne montent pas sur leurs grand
563
harma », sa religion particulière. C’est pourquoi
nos
contradictions restent si farouchement liées au dogme, tandis que leu
564
e leurs croyances semblent bien se confondre avec
les nôtres
(semblent bien affirmer, par exemple, la réalité de la personne ou du
565
: Sois détaché et accomplis l’action qui est ton
devoir
, car en accomplissant l’action sans attachement, l’homme obtient le b
566
hement, l’homme obtient le but suprême. (III, 19)
Notre
propre devoir, si humble qu’il soit, vaut mieux que le devoir parfait
567
me obtient le but suprême. (III, 19) Notre propre
devoir
, si humble qu’il soit, vaut mieux que le devoir parfaitement accompli
568
e devoir, si humble qu’il soit, vaut mieux que le
devoir
parfaitement accompli d’un autre. Le dharma d’un autre est plein de d
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radictoire, dans une philosophie sans dogmatique.
Nous
parlerons alors d’inconséquence logique ? Mais notre science n’a-t-el
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us parlerons alors d’inconséquence logique ? Mais
notre
science n’a-t-elle pas inventé plusieurs logiques, aussi valables l’u
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on expérience. C’est seulement à partir de là que
nos
questions deviennent capables de réponses. Sur cette phrase des upani
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seulement, sans étendue, mais selon le regard que
nous
portons sur lui, il en jaillit un monde ou l’autre : l’Occidental ou
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ou l’Oriental. Tous les risques d’erreur sont de
notre
côté, nous les payons par les névroses ou l’abêtissement spirituel. E
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al. Tous les risques d’erreur sont de notre côté,
nous
les payons par les névroses ou l’abêtissement spirituel. Eux sont tel
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l fait d’exister devient pour eux l’équivalent de
notre
péché originel). Ils en ont fait autant pour les névroses qui s’attaq
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t fait autant pour les névroses qui s’attaquent à
nos
« agrégats » individuels : le cosmos actuel tout entier semble résult
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e du drame. Tous les risques d’erreur sont liés à
notre
amour ; et plus l’amour est passionné, exigeant, singulier, plus gran
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exigeant, singulier, plus grand le risque. Ce que
nous
croyons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’image de notre ange ? Ce
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ons aimer en elle, est-ce elle-même ou l’image de
notre
ange ? Ce que nous avons cru voir en elle, et que nous déifions peut-
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st-ce elle-même ou l’image de notre ange ? Ce que
nous
avons cru voir en elle, et que nous déifions peut-être à ses dépens,
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ange ? Ce que nous avons cru voir en elle, et que
nous
déifions peut-être à ses dépens, est-ce notre anima projetée ? Tous l
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que nous déifions peut-être à ses dépens, est-ce
notre
anima projetée ? Tous les psychanalystes nous l’ont dit : l’erreur su
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ce notre anima projetée ? Tous les psychanalystes
nous
l’ont dit : l’erreur sur la personne de l’être aimé est la source des
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. Dans ce moi peu ou point différencié que la vie
nous
offre, avec son programme génétique insondablement plus ancien que no
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rogramme génétique insondablement plus ancien que
notre
individu naturel, et qui lui survivra dans le cours des siècles, sans
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me a besoin pour s’accomplir, et par ce culte que
nous
lui rendons, nous arrivons à connaître le monde et à l’anéantir en l’
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’accomplir, et par ce culte que nous lui rendons,
nous
arrivons à connaître le monde et à l’anéantir en l’absorbant. Mais qu
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le monde et à l’anéantir en l’absorbant. Mais que
nous
devenions Shiva, la femme est dissoute et le monde avec elle. Car le
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t dissoute et le monde avec elle. Car le monde ne
doit
pas être refusé mais dissous.92 — Je veux voir l’autre en sa réalité
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ne peut aimer, sauf l’égoïste. Il y a l’amour, et
nous
pouvons seulement devenir amour. Et tu sais bien que tu ne dois aimer
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eulement devenir amour. Et tu sais bien que tu ne
dois
aimer que ton « Dieu » dans ses créatures, puisqu’il est dit de Lui q
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est dit de Lui qu’il est amour. — Mais Dieu pour
nous
est une Personne, et nous crée comme personnes bien distinctes. Tu ne
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amour. — Mais Dieu pour nous est une Personne, et
nous
crée comme personnes bien distinctes. Tu ne vois pas la femme que tu
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produit la technique et les sciences, mais aussi
nos
structures sociales et politiques, les droits de l’homme et une extra
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cipée. La petite phrase de saint Paul au début de
notre
ère, « Dieu tout en tous », d’un seul trait fulgurant décrit cette fi
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La doctrine qui peut devenir vraie sera celle que
nous
choisirons, en vérité vécue de conscience et d’action. Les résultats
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uels et historiques sont ambigus à l’infini, pour
nos
mesures. Les peuples sont dans l’ignorance malheureuse des origines e
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ême qu’ils meurent parfois pour leurs croyances.
Nous
voyons ce que l’Orient est resté jusqu’ici, et que ces doctrines d’ex
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uches à nourrir, et demain de cerveaux à diriger.
Nous
pressentons dans la terreur et l’espérance ce que l’Occident peut dev
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niverselle. Car c’est au secret des personnes que
nous
tentons d’écouter la Personne, mais c’est dans la matière que nous ch
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outer la Personne, mais c’est dans la matière que
nous
cherchons le Soi. La création tout entière, « soumise à la vanité » m
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t mentaux qui constituent la “personne” ; ce sont
nos
instincts, nos tendances, nos idées, nos croyances, nos désirs, etc.
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onstituent la “personne” ; ce sont nos instincts,
nos
tendances, nos idées, nos croyances, nos désirs, etc. Chacun de ceux-
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personne” ; ce sont nos instincts, nos tendances,
nos
idées, nos croyances, nos désirs, etc. Chacun de ceux-ci se trouve êt
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ce sont nos instincts, nos tendances, nos idées,
nos
croyances, nos désirs, etc. Chacun de ceux-ci se trouve être, de par
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stincts, nos tendances, nos idées, nos croyances,
nos
désirs, etc. Chacun de ceux-ci se trouve être, de par les causes qui
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se perdent dans les profondeurs de l’éternité. »
Nous
connaissons assez bien cela en Occident. Bismarck écrit : « Faust se