1
qu’avant tout nous avons besoin. Kierkegaard nous
en
propose le type le plus efficace. Et c’est ainsi par une nécessité or
2
e — nous sommes nécessiteux — que son œuvre entre
en
action parmi les forces spirituelles qui orientent l’Europe d’aujourd
3
nées déjà pénétrée de cette philosophie, ainsi qu’
en
témoigne l’accueil fait à la pensée d’un Karl Barth, génial disciple
4
e, non du point de vue littéraire comme on le fit
en
France, mais du point de vue des valeurs vitales (problème que notre
5
dolf Kassner donne la sensation à peu près unique
en
ce temps d’une pensée autoritaire. Entendons que pour lui, penser n’e
6
t que les pensées créées ne soient concevables qu’
en
elles-mêmes et comme à l’état sauvage, non par une explication qui le
7
qui sans cesse frôle l’humour, et parfois tourne
en
sournoise malice. On ne peut dire précisément de Kassner qu’il réfute
8
le immortel, le Livre de Job. Il serait curieux d’
en
suivre la filiation, jusqu’au Soulier de Satin de Claudel : ce serait
9
ible avec les « conditions » de la vie que mort s’
en
suit. Sarah est donc un recueil de contes romantiques, cas tout à fa
10
complicités sentimentales. Ce qui gêne pourtant,
en
plusieurs endroits, c’est un certain tour désinvolte, le coup de pouc
11
sider avant tout dans l’ordre des faits qu’il met
en
jeu, dans la problématique qu’il parvient à susciter au cours de ces
12
la fonction serait d’exprimer notre civilisation,
en
un temps où elle se trouve brutalement mise en question, posent eux-m
13
urquoi y est-on forcé ? » Je vois que cet article
en
vient à formuler le dilemme sociologie-métaphysique ou si l’on veut m
14
pendant où la métaphysique se posera ou sera niée
en
termes concrets, en termes de nourriture par exemple, non plus en ter
15
ts, en termes de nourriture par exemple, non plus
en
termes curieux ou convenables. Nous rechercherons désormais ceux qui
16
ne sais quelle lourdeur « originale » et unanime,
en
communion avec les éléments, avec l’effroi du monde. On a, non sans c
17
mais originel et spirituel. (La révolution russe
en
tournant au marxisme, a provisoirement confondu ces notions.) Le comm
18
ux Origines, car la Fin et le Commencement « sont
en
ressemblance et voisinage ». Ce regard rajeuni, ces gestes rudimentai
19
un jour sortira le peuple-poète, « le peuple tous
en
un ». Mais son œuvre est bien au-delà de l’ère machiniste que travers
20
de la révolte ; et ce trait profond de son art m’
en
convainc : le sens de la vénération, qui est aussi celui de la lenteu
21
Signes parmi nous, par sa simplicité même, le met
en
valeur mieux que tout autre récit de Ramuz. Voici Caille, le colporte
22
s Écritures. La Fin des Temps est proche, il faut
en
témoigner. À tous il tend la Parole « morte aux pages », mais voici q
23
fut pour d’autres : un moyen de créer du mystère
en
brouillant les plans ; mais un moyen de rendre plus totale la vision.
24
l’absence de toute complaisance à soi. Certes, j’
en
vois les défauts, le poncif ; ces détails par trop détaillés. Mais l’
25
ne page de Ramuz — même pas très réussie, et il y
en
a qui ont un air raté, un air pastiche de Ramuz —, c’est qu’une seule
26
ui reçoit la vie comme un moule reçoit la matière
en
fusion et la réalise soudain — la fait chose — en lui donnant une for
27
en fusion et la réalise soudain — la fait chose —
en
lui donnant une forme ; l’actualise — la fait acte — en l’arrêtant da
28
donnant une forme ; l’actualise — la fait acte —
en
l’arrêtant dans cette forme et lui donnant une date. Les périodes qui
29
dire d’une telle œuvre, datée de 1919 et reparue
en
un temps de crise, qu’elle en revêt une actualité accidentelle : c’es
30
de 1919 et reparue en un temps de crise, qu’elle
en
revêt une actualité accidentelle : c’est en quelque sorte le contrair
31
urement mystérieux de la forme mythique, le poète
en
tout temps a le pouvoir de le susciter dans son œuvre, comme le mysti
32
s réalise dans sa vision, cet homme sera toujours
en
puissance d’aujourd’hui, enraciné profondément dans une permanente ac
33
d’après le peuple. Cette terne vision des choses
en
apprend plus sur le compte de la bourgeoisie que sur le peuple qu’ell
34
nformer le réel, c’est en quelque sorte le mettre
en
état de crise ; et il n’y a de réalité que par et dans la crise… 7.
35
reconnaît et n’apprécie que ce qu’il est lui-même
en
état de faire. » Telle est la cause du malentendu que soulèvera toujo
36
ue littéraire, la confrontation serait absurde, j’
en
conviens. Mais notre optique n’est-elle point faussée par un état d’e
37
de l’être dans la mesure seulement où il portait
en
tous les domaines de son activité une application volontaire et soute
38
l’on connaît par leurs écrits d’abord. Mais, pour
en
tenir un juste compte, il s’agit de le subordonner au problème person
39
que dans leur commune grandeur. Seule la croyance
en
une analogie universelle des réactions profondes de l’âme devant son
40
é » dans l’ordre — au mieux — esthétique, je ne m’
en
étonnerai point. Il s’agit simplement, ici, de rendre plus concrète,
41
des et secrètes » comme parle Jérôme Cardan, l’on
en
trouve dans toutes ses œuvres assez de signes irrévocables pour n’avo
42
arnée. La question se pose pour lui, dès l’abord,
en
termes matériels, urgents et contraignants. De là le sérieux avec leq
43
s l’équilibre humain. Incident décisif qui figure
en
raccourci tout le drame dialectique de sa vie. Mais cette maladie, et
44
oint le renoncement à la magie spéculative n’est,
en
fait, qu’un accomplissement, le plus difficile et le seul humainement
45
ectique de la magie, Goethe lui-même l’a stylisée
en
symboles concrets dans le Faust, œuvre longue comme sa vie de créateu
46
suis cru plus grand que le Chérubin… qui pensais
en
créant pouvoir jouir de la vie des dieux et m’y égaler… combien je do
47
patience sans cesse remise en question, la Saison
en
enfer est le drame d’une pureté avide, et son destin se joue d’un cou
48
Rimbaud est d’une autre trempe : il a déjà prouvé
en
écrivant les Illuminations qu’il peut renoncer violemment à tout un m
49
eut renoncer violemment à tout un monde faux pour
en
créer un autre. Sa vie en Afrique est un second renoncement. Nous aur
50
tout un monde faux pour en créer un autre. Sa vie
en
Afrique est un second renoncement. Nous aurions combiné tout cela ave
51
e suffit à déterminer une suite d’actes. Dilemme,
en
son fond, religieux. C’est une forme dialectique, « agonique », de la
52
st-à-dire une de ces contradictions essentielles,
en
signe de croix, qui sont la marque même de la réalité dans une consci
53
de son accession au monde spirituel, il s’est mis
en
état de défense et de lenteur. Il avance ainsi pas à pas, l’âme tendu
54
pliement et de refus, si douloureuse que le signe
en
devient visible sur ses traits. Je ne me lasse pas de méditer ce visa
55
dinaire, de garder ces choses-là pour soi et de n’
en
découvrir que juste ce qu’il faut pour qu’elles puissent être de quel
56
ous les jours travailler, combattre, agir, laisse
en
paix le monde futur et se contente d’être actif et utile en celui-ci
57
monde futur et se contente d’être actif et utile
en
celui-ci »13. À quoi nous saurons opposer cette confession mémorable
58
douce lumière d’un soleil caché14. » Écrire, tout
en
se taisant. Et ceux-là seuls entendront ce silence, qui auront su per
59
n excès même est encore une évasion hors du réel.
En
cela il est romantique, comme tous ceux que leur violence et leur fai
60
elle l’appelle « l’arrière-monde » et le rejette,
en
ceci plus chrétienne, plus tragique que l’époque romantique (Nietzsch
61
juger que plus bas que lui. C’est-à-dire qu’il n’
en
a pas le droit. Certes, il est d’autres recours, d’autres points de v
62
lleurs. Ce critère du salut, cette transcendance,
en
bonne dialectique autoriserait à des jugements de valeurs humaines. M
63
ents de valeurs humaines. Mais il faudrait mettre
en
balance une longue fidélité peut-être orgueilleuse, puisque Goethe te
64
pirituelle, d’une sorte de coefficient d’utilité.
En
ce jour de février 1932, dans ce Francfort en proie au Carnaval et à
65
d’une logique statique et cartésienne nous porte
en
des régions nouvelles de l’esprit où l’action redevient notre seul cr
66
lan commun de la conscience où ils s’exalteraient
en
s’opposant franchement, tirent à hue et à dia et engendrent une grand
67
hue et à dia et engendrent une grande confusion.
En
ce sens, le dernier livre de M. Duhamel, consacré à la critique des a
68
torique de l’indignation dont les figures servent
en
France indifféremment à des fins électorales, journalistiques ou phil
69
nsuffisance quand c’est un virtuose qui se mêle d’
en
jouer. Mais sans doute le but serait-il atteint si M. Duhamel, visibl
70
visiblement gêné, ne coupait lui-même ses effets
en
terminant la plupart de ses traits sur quelques notes ironiques, dest
71
rendraient » mieux sous la rubrique Mon film 16.
En
d’autres passages, d’une expression plus serrée, M. Duhamel cherche c
72
ation à rebours du sens de la révolte ? On serait
en
droit d’exiger d’un critique de son temps qu’il déclare ce qu’il atte
73
t assumer son bien ni son mal, — et sans cesse il
en
parle, car la Société vit sous le règne des jugements. Mais d’autre p
74
que. Un Kierkegaard critique ses mesures morales,
en
donne la référence : ce Dieu terrible. Et sa vertu est choix. L’absol
75
gne de la loi (de la morale). Et c’est la foi qui
en
libère, non pas cette « générosité » malgré tout équivoque. La foi ré
76
rise Salammbô plus que Laforgue d’ailleurs, avec,
en
plus, du sentimentalisme. La préface de Cocteau joue sur les thèmes,
77
ielle ? Il semble que la solidarité du péril crée
en
nous une unité que n’ont su faire ni maîtres ni doctrines, unité de r
78
s’entendre sur le meilleur ou sur le seul moyen d’
en
réchapper, — l’imposer. Ce n’est plus pour quelque « idéal » que nous
79
des hommes. Il y a deux camps : ceux qui veulent
en
sortir, — et ceux qui voudraient bien continuer, ayant certains intér
80
matérialiste, l’autre personnaliste ; la première
en
voie de réalisation en URSS, la seconde encore mal dégagée de sa péri
81
ersonnaliste ; la première en voie de réalisation
en
URSS, la seconde encore mal dégagée de sa période de gestation doctri
82
tabler sur une « utopie » partiellement traduite
en
faits. C’est même, à voir les choses de près, leur unique argument co
83
illeurs discutable ? C’est l’homme qui se révolte
en
nous contre le marxiste. Vous n’y ferez rien. Et nous ne trahirons pa
84
’il est, sous prétexte qu’il faut se hâter, et qu’
en
Russie c’est en train de marcher. Nous jouerons tout sur une révoluti
85
si bien compris qu’on peut les voir déjà préparer
en
sous-main des terrains d’entente avec l’URSS. Nous ne pensons pas que
86
efebvre, la seule « chance » des capitalistes. Il
en
est une moins coûteuse à risquer et qui consisterait à se laisser con
87
istes. Mais où sont les motifs de notre choix ? J’
en
indiquerai trois. 1° — La seule révolution qui nous importe concerne
88
te à peine en tant que classe, d’ailleurs brimée.
En
février 1917, les bolchévistes sont 200. En octobre, ils s’emparent d
89
imée. En février 1917, les bolchévistes sont 200.
En
octobre, ils s’emparent du pouvoir sur toutes les Russies. En 1932 le
90
ils s’emparent du pouvoir sur toutes les Russies.
En
1932 le parti compte deux millions de membres sévèrement contrôlés. «
91
moins qu’un acte de foi. Un tel mysticisme a-t-il
en
France la moindre chance de succès ? Où est sa tradition vivante en c
92
re chance de succès ? Où est sa tradition vivante
en
ce pays ? La violence des communistes français reste le plus souvent
93
affirmée par les politiciens marxistes, mais niée
en
sous-main par leur doctrine, est de leur part une duperie manifeste.
94
ntends menacer le bourgeois : mais je ne vois pas
en
quoi la tyrannie du matériel qu’ils prônent est meilleure pour les ho
95
riefs, — dont beaucoup sont les nôtres, mais nous
en
avons davantage. Je vois clairement que leurs buts provoquent le refu
96
Ceux qui ne promettent que du pain, finalement n’
en
donnent jamais. Nous avons en commun avec eux certains mots d’ordre i
97
pain, finalement n’en donnent jamais. Nous avons
en
commun avec eux certains mots d’ordre immédiats : lutte contre le cap
98
ns, un point d’application : la personne. Tel est
en
dernière analyse, le fondement, l’enjeu de la révolution nouvelle. Ic
99
Ce qu’il faut pour légitimer un système d’idées
en
elles-mêmes justes et opportunes (comme celles, je le crois, de L’Ord
100
utisme formidable. Je crois que seule la foi peut
en
donner jusqu’au bout le courage. Je parle de la foi chrétienne où je
101
s les révolutions — après les avoir faites. 18.
En
Allemagne, un groupe en croissance rapide, le Gegner, s’efforce de cr
102
s les avoir faites. 18. En Allemagne, un groupe
en
croissance rapide, le Gegner, s’efforce de créer une unité révolution
103
é révolutionnaire au-dessus des partis existants.
En
Angleterre (New Europe Group de A. R. Orage ; New English Weekly), en
104
urope Group de A. R. Orage ; New English Weekly),
en
Belgique (plusieurs journaux), en Suisse (Éveil, Présence), en Espagn
105
nglish Weekly), en Belgique (plusieurs journaux),
en
Suisse (Éveil, Présence), en Espagne, en Hollande, en Irlande et dans
106
plusieurs journaux), en Suisse (Éveil, Présence),
en
Espagne, en Hollande, en Irlande et dans les pays latins de l’Amériqu
107
urnaux), en Suisse (Éveil, Présence), en Espagne,
en
Hollande, en Irlande et dans les pays latins de l’Amérique, cette « t
108
uisse (Éveil, Présence), en Espagne, en Hollande,
en
Irlande et dans les pays latins de l’Amérique, cette « troisième forc
109
t nécessité-liberté dans la mesure où elle existe
en
sol et dans sa durée propre, comme un 3e terme, en réalité, supprime
110
n. 20. La seule révolution qu’elle légitimerait,
en
bonne logique, serait une révolution contre la construction entrepris
111
ronianisme dans tout ce que l’officialité moderne
en
représente — l’éloquence, l’érudition, les grands sentiments, la mora
112
tzsche —, une pétulance idéologique qui s’exprime
en
notes, digressions et plaisanteries jamais dépourvues d’ailleurs d’un
113
z ce petit volume de deux-cents pages qui, délayé
en
six-cents, se verrait décerner le titre de « monument critique ». Tel
114
merce des vins dans la vallée du Rhône, la marche
en
montagne, le romantisme, le nationalisme, l’européanisme et la révolu
115
malgré ses velléités de fantaisie assez relâchée.
En
quelques touches un peu bourrues, un peu précieuses, il jette l’espri
116
oresque. Aucune de ses œuvres mieux qu’Une Main n’
en
convaincra. On y sent, plus directe qu’ailleurs, sa pensée ; on y voi
117
mpe. Tel est le premier succès de cet ouvrage. Il
en
révèle peut-être aussi certain défaut : Albert-Marie Schmidt domine t
118
près dans les méandres de son éthique. Certes, il
en
fait valoir ainsi toutes les nuances, avec un art égal à son modèle.
119
dont le spectacle n’est pas vain. M. Schmidt ne s’
en
laisse point imposer par la « réussite classique ». Il place Saint-Év
120
drait poser sous cette forme : la vérité est-elle
en
déca ou au-delà du désespoir, dans les mesures humaines ou dans la fo
121
eurs et autres surréalistes, empêcheurs de danser
en
rond. Voici l’histoire en bref, — non pas l’intrigue ! tout cela est
122
s, empêcheurs de danser en rond. Voici l’histoire
en
bref, — non pas l’intrigue ! tout cela est propre. Le jeune Kolka, pr
123
age. Il est cependant exact. Mais les faits, même
en
Russie, ne sont rien sans la mystique. La force et le charme de ce ro
124
ceci de spécifiquement ennuyeux qu’il ne crée pas
en
eux le moindre refoulement. Ce qui suppose une remarquable absence d’
125
u’à soutenir que s’il défendait le marxisme, il n’
en
resterait pas moins, par le fait de son être même, une protestation c
126
ions, chez les philosophes de Moscou, ont abouti,
en
1932, à des définitions tellement abstruses de cette fameuse « matièr
127
ut se fonde, que Staline s’est vu contraint, pour
en
finir, de fixer la saine doctrine par un ukase condamnant à la fois l
128
un conformisme d’État. C’est, à peu près, l’ukase
en
moins, ce qui s’est passé chez les bourgeois, au sujet du mot « espri
129
isme est l’aveu de son choix. Mais Berdiaev parle
en
chrétien, et Ramuz ne veut encore parler qu’en homme. Est-ce possible
130
le en chrétien, et Ramuz ne veut encore parler qu’
en
homme. Est-ce possible ? Et peut-il y croire ? Il a bien vu le choix,
131
alors ce « matériel » ? 29. Abréviation usuelle
en
URSS pour « matérialisme dialectique ». o. Rougemont Denis de, « [C
132
ner un livre plus profond. On a même l’impression
en
le lisant, de lire pour la première fois un livre absolument profond.
133
t qui sont de mèche avec la justice, ces prévenus
en
liberté, cette complicité générale, tout cela, ce n’est pas la « misè
134
parce qu’elle nous permet de faire un pas et « d’
en
sortir » que nous connaissons notre état, que nous mesurons le réel,
135
et un front qui se dit « populaire ». Faudrait-il
en
déduire que le peuple et la nation s’opposent ? Les mots l’indiquerai
136
droite, quand elle se proclame « nationale » tout
en
restant capitaliste.) Défendre la culture, ce serait d’abord rendre a
137
nt le fait des ligues que de proclamer la liberté
en
préparant la dictature. Jamais on n’a plus mal menti, jamais avec plu
138
pas un magicien. Il erra toute sa vie, d’auberges
en
universités, suivi d’une troupe de disciples turbulents, à la recherc
139
seilla de se faire enterrer pour une année, coupé
en
petits morceaux, dans du crottin de cheval, et de faire subir à son c
140
la forme d’un beau jeune homme. Il se fit tailler
en
morceaux et enterrer par son fidèle serviteur. Mais celui-ci, impatie
141
jours trop tôt. Paracelse y gisait, métamorphosé
en
bel adolescent, le crâne seul n’avait pas tout à fait repoussé. Un pe
142
ste Paracelse Bombaste de Hohenheim, qui était né
en
Suisse allemande, n’était pas un énergumène, mais un savant complet c
143
un savant complet comme il faut espérer que nous
en
reverrons bientôt, un savant qui voulait harmoniser sa petite spécial
144
s esprits plus curieux de preuves que de faits. J’
en
viens au petit livre de Gundolf. C’est l’œuvre synthétique d’un philo
145
». Paracelse a vu plus de choses qu’il ne pouvait
en
exprimer. Son destin fut l’inverse du nôtre. La technique nous masque
146
expression, qui lui paraît peu scientifique. Il s’
en
tire au moyen d’allégories, et transforme sa maladresse en instrument
147
u moyen d’allégories, et transforme sa maladresse
en
instrument de découvertes. Alors que notre étiologie se borne la plup
148
ntable. Ainsi le grand docteur « macrocosmique »,
en
appliquant l’astrologie, redécouvrit pour les générations futures « l
149
sophique. Et je ne pense pas trahir leur tendance
en
insistant ici exclusivement sur trois des écrits les moins « orthodox
150
ation historique de grande envergure. Löwith voit
en
Hegel l’achèvement de la philosophie classique, aux deux sens du mot
151
ique, un sens du concret de l’esprit qui enchante
en
moi le disciple de Kierkegaard. Il apparaît de plus en plus nettement
152
de Mabel Dodge. Il parvient à ne rien cacher tout
en
restant d’une exacte pudeur. Mais enfin, c’est tout de même pour Lawr
153
celui qui « exige » de l’aide et auquel on vient
en
aide. Autrement, il serait deux fois insupportable : comme voisin tou
154
ctement théologique, qui est tout de même décisif
en
ces matières, l’alternative que je viens d’indiquer ne se pose plus.
155
es limites charnelles et temporelles, à s’oublier
en
Dieu, son principe ». La question est alors de savoir s’il existe une
156
il faut ajouter aussitôt qu’on a le tort de leur
en
accorder bien davantage qu’ils n’en gardent et que ceux qui les prono
157
tort de leur en accorder bien davantage qu’ils n’
en
gardent et que ceux qui les prononcent n’en conçoivent. Pour vous le
158
ils n’en gardent et que ceux qui les prononcent n’
en
conçoivent. Pour vous le prouver, voici une anecdote d’Angleterre : e
159
veau nationaliste qu’il faudrait. Précisons, cela
en
vaut la peine. Le nationalisme existe parce qu’on l’enseigne ; c’est
160
ue la digestion, si vous voulez. L’idée même de s’
en
vanter indique un trouble. — Enfin, voilà les hitlériens qui trouvent
161
fait patriotique et tente de le rationaliser : il
en
fait un objet de discours. Par là même il le rend absurde. Il le « my
162
affranchir de ce genre de pression pour s’exercer
en
toute liberté. » Il écrit un peu plus loin qu’il déplore la dispariti
163
ndre à son compte cette erreur de vocabulaire, ou
en
langage théologique, ce blasphème ; 3° si l’incarnation de l’Esprit,
164
Barabbas — opposition qui se résout pratiquement
en
unanimité contre le Christ, contre l’esprit incarné en Personne ; 5°
165
animité contre le Christ, contre l’esprit incarné
en
Personne ; 5° si le clerc qui s’en lave les mains ne risque pas de fa
166
esprit incarné en Personne ; 5° si le clerc qui s’
en
lave les mains ne risque pas de faire le jeu des clercs qui crient av
167
ent, elle perd tout point d’appui, son élan meurt
en
anarchie. La solution de ce conflit est évidente, c’est peut-être pou
168
ne ellipse ; l’on dira qu’une liberté organisée n’
en
est plus une. Expliquons-nous ; il faut organiser le matériel — la di
169
qu’ils estiment purement techniques parce qu’ils
en
ignorent les fins. Cette erreur des fameux techniciens nous vaut les
170
t le désordre où nous sommes, ils prétendent nous
en
tirer en parant, comme ils disent, au plus pressé, c’est-à-dire en or
171
rdre où nous sommes, ils prétendent nous en tirer
en
parant, comme ils disent, au plus pressé, c’est-à-dire en organisant
172
t, comme ils disent, au plus pressé, c’est-à-dire
en
organisant l’État, l’économie et les rapports sociaux selon les néces
173
ystiques étrangères. Oui, mais on ne se défend qu’
en
attaquant. Sachons gré à ce livre de poser enfin les questions que la
174
dernier ouvrage, etc.) J’ai quelques raisons de m’
en
réjouir. L’Ordre nouveau en a tiré, le premier, des conclusions prati
175
quelques raisons de m’en réjouir. L’Ordre nouveau
en
a tiré, le premier, des conclusions pratiques dans le domaine du trav
176
rnier chapitre sur le colonel de la Rocque, « cet
en
avant qui ne sait pas où aller ». y. Rougemont Denis de, « [Compte
177
Kierkegaard
en
France (juin 1936)z L’introduction de Kierkegaard en France a les
178
nce (juin 1936)z L’introduction de Kierkegaard
en
France a les mêmes dates que la crise : 1930-1935. Il a fallu bien pr
179
e œuvre entièrement commandée par son terme, tout
en
taisant ou niant ce terme, cela revient littéralement à priver l’œuvr
180
ent à priver l’œuvre, et ces fragments qu’on nous
en
donne, de toute espèce de sens réel, — par quoi j’entends d’orientati
181
ds d’orientation intime, de fidélité essentielle,
en
un mot, de finalité. D’où résultent nécessairement un certain nombre
182
e le christianisme « à bon marché » ; parce qu’il
en
appelle d’un christianisme théorique à un christianisme existentiel —
183
s de mon incrédulité ». L’on eût évité ce grabuge
en
traduisant dès le début quelques-uns des ouvrages que Kierkegaard pub
184
la preuve irréfutable de sa foi. (Encore qu’il s’
en
défende avec vigueur mais son action même témoigne contre l’humilité
185
ue les neuf discours traduits par M. Paul Tisseau
en
reviennent tous à la même question, qui est celle du sérieux dernier,
186
rer le sérieux et le pathétique purement humains,
en
les poussant à la limite où se révèle leur impuissance ; puis à montr
187
de foi, ce renversement du désespoir qui s’ignore
en
certitude combattante — et combattue. Le sérieux de l’ironie, l’iron
188
ahiers du Sud une étude de Benjamin Fondane qui s’
en
prend avec énergie aux interprétations de Kierkegaard proposées en Fr
189
rgie aux interprétations de Kierkegaard proposées
en
France par Jean Wahl, par Mme R. Bespaloff, et par moi-même. Je ne tr
190
e : « Ils suivent Kierkegaard du regard — mais où
en
sont-ils de leur propre démarche ? » Oui, cette question est gênante
191
. » p. 26. z. Rougemont Denis de, « Kierkegaard
en
France », La Nouvelle Revue française, Paris, juin 1936, p. 971-976.
192
l lui plaît pour exprimer ses idées, pourvu qu’il
en
avertisse. » Cette phrase de la Logique de Port-Royal, dont Claudel,
193
audel montre partout son parti pris, qui est de s’
en
tenir aux origines, et à cette origine, entre plusieurs probables, qu
194
e la masse. Or ce sens, tellement incertain qu’il
en
devient presque indéfinissable (plus rien n’avance, c’est un sur-plac
195
urs sont débrayés) ce sens partout évanouissant n’
en
est pas moins le sens « commun » — voire même, par antiphrase, le sen
196
est lui seul qui détient la méthode efficace pour
en
sortir. Mais quittons là cette métaphore avant qu’elle n’aille aussi
197
poétique ? De cet ouvrage très sévère, et sublime
en
tant de passages, combien accepteraient l’inquisition ? Qu’on ne dise
198
de lois mais seulement des formes. C’est un monde
en
recréation perpétuelle, et tout s’y tient parce que chaque être y agi
199
, où les objets qui « veulent dire » s’assemblent
en
propositions (à l’homme), seul discours proprement cohérent, puisqu’i
200
sauvé, relié solidement par la Promesse et remis
en
marche vers elle, — le monde de la poésie. Diviser, séparer, isoler,
201
e alors de procédé, si l’on y tient, mais il faut
en
comprendre l’office. Traiter chaque mot selon la chose qu’il re-prése
202
parole. Comment cela ? « Le mot appelle, provoque
en
nous l’état de co-naissance qui répond à la présence sensible des cho
203
d’actes concertés. Ainsi l’homme se trouve mis «
en
communication avec la source continue qu’il contient en lui dans son
204
munication avec la source continue qu’il contient
en
lui dans son être : son geste n’est plus que la traduction, dans l’un
205
72) dit exactement le contraire. 41. On pourrait
en
tirer d’autres suites : faut-il attendre que les flics s’en mêlent, e
206
’autres suites : faut-il attendre que les flics s’
en
mêlent, et viennent « mettre au pas » le langage — ou saurons-nous à
207
jours à celui qui a le dernier écu. On entretient
en
France une armée qui coûte 100 millions par an ; c’est 2 milliards po
208
liard au moins. Voilà donc 3 milliards qu’il nous
en
coûte pour guerroyer cinq ans. Quel en est le résultat ? car le succè
209
qu’il nous en coûte pour guerroyer cinq ans. Quel
en
est le résultat ? car le succès définitif est incertain. Avec bien du
210
d’une armée permanente, ne vaudrait-il pas mieux
en
épargner les frais et acheter l’armée ennemie, lorsque l’occasion s’e
211
et acheter l’armée ennemie, lorsque l’occasion s’
en
présenterait. Un Anglais estimait un homme 480 livres sterling. C’est
212
it mais enfin, il y aurait encore moitié à gagner
en
finance et tout en population, car, pour son argent, on aurait un hom
213
aurait encore moitié à gagner en finance et tout
en
population, car, pour son argent, on aurait un homme nouveau, au lieu
214
ir que l’honneur seul — ou du moins ce qu’il nous
en
reste, et ce n’est qu’une caricature — retient les gouvernants de sui
215
u (lequel était parti bien plutôt de Proudhon)44.
En
bref, le sens du livre est celui-ci : il s’agit de passer d’un mode d
216
core du Cahier de revendications, publié ici même
en
1932, ne manquera pas de faire des rapprochements fort instructifs. C
217
un adjectif pléonastique : « personne humaine ».)
En
1932, les marxistes prononçaient ici même — contre les « petits perso
218
ar L’Ordre nouveau dans son numéro d’octobre 1936
en
comble d’ailleurs quelques-unes. 46. Par Paul Vaillant-Couturier, Pa
219
re, sur les grands quais de ce port atlantique, j’
en
étais à considérer d’un œil brûlé par l’insomnie les flots de l’océan
220
pendant l’hiver, une occasion de solitude désirée
en
secret dès longtemps. Je voudrais bien n’avoir pas l’air trop romanti
221
ppe à la main. Tant d’autres disent : allons-nous-
en
, et restent faute d’imagination. Et pourtant il suffit de bien peu po
222
s de maisons vides. Dites autour de vous que vous
en
cherchez une, et vous en trouverez pour rien, ou pas grand-chose. Enc
223
autour de vous que vous en cherchez une, et vous
en
trouverez pour rien, ou pas grand-chose. Encore faut-il savoir commen
224
’usage éventuel de quelque chose. Mais c’est user
en
fait de cette chose-là. C’est donc un acte et pas du tout un droit. E
225
sécurité, ni rien qui dure au-delà du temps qu’on
en
jouit. Cette maisonnette, ce jardin et cette île, seront miens selon
226
, seront miens selon la puissance avec laquelle j’
en
saurai faire usage, pour une fin qui leur est étrangère, et qui me co
227
in de verve et de gaillarde érudition, comme il s’
en
trouve un peu partout pour sauver « l’esprit » d’un pays. J’ai passé
228
ont été consignés par miracle : ils ne le cèdent
en
rien pour l’ampleur de leurs vues sur le monde, à l’éloquence des con
229
a place généralement vide, les maisons s’alignent
en
ordre modeste, peintes en tons clairs et simples, blanc, jaune ou ver
230
les maisons s’alignent en ordre modeste, peintes
en
tons clairs et simples, blanc, jaune ou vert. La couleur des volets s
231
haque façade d’une manière subtile et précise qui
en
dit long sur l’âme de ce peuple discret. C’est l’impression que je ve
232
tteuse. Elle a des douleurs dans les jambes, et m’
en
parle d’abord, pour me mettre en confiance. Je sens bien qu’elle veut
233
les jambes, et m’en parle d’abord, pour me mettre
en
confiance. Je sens bien qu’elle veut me faire causer avant de fixer l
234
tention de rester ici tout l’hiver ? C’est plutôt
en
été qu’on vient chez nous, me fait-elle prudemment observer. — Je le
235
moi, des tas de choses à écrire… Elle n’ose pas m’
en
demander davantage. Et moi, je recule devant l’entreprise de lui expl
236
Écrire pour les journaux, sans doute, mais il n’y
en
a pas tant à raconter sur ce pays. Je l’ai laissée en plein mystère.
237
pays. Je l’ai laissée en plein mystère. Elle a dû
en
parler longuement avec les clients qui attendaient en silence, le nez
238
arler longuement avec les clients qui attendaient
en
silence, le nez sur leurs sabots, que je sois sorti. La mère Aujard n
239
a mère Aujard n’a pas toujours ce qu’on voudrait.
En
hiver elle fait peu de réserves de produits alimentaires, les habitan
240
envoi, ce jour-là, d’une centaine de feuilles. Il
en
paraît lui-même consterné. J’affirme avec vivacité que ça ne peut pas
241
envoi de ce matin. En effet, Pédenaud qui a voulu
en
avoir le cœur net, a pris des instructions par téléphone au chef-lieu
242
de dédommagement. Salaire : 280 francs par mois «
en
comptant tout ». Sa femme fait des lessives. En été ils pêchent des p
243
« en comptant tout ». Sa femme fait des lessives.
En
été ils pêchent des palourdes et les vendent aux baigneurs. Bien ente
244
ilà le but de toute morale car le « bien penser »
en
dépend. 2 décembre Questions. — Est-ce donc si « naturel » de vivr
245
hostiles, nous souffrons de ne pouvoir prolonger
en
pensée notre marche jusqu’au pays voisin. Cette liberté insulaire est
246
er au-delà de ce qu’il peut, et franchir au moins
en
pensée les bornes de ses possessions pour aller se mêler aux « autres
247
puis pas les persuader que je travaille vraiment
en
écrivant, cela met entre nous une barrière sentimentale, une gêne con
248
ne constamment sensible. Et je n’ai nulle envie d’
en
prendre mon parti. Dans ce qu’ils ont pu entrevoir de mon activité, u
249
Renaud, c’est tout le contraire. Ils m’expliquent
en
détail ce qu’ils font, et je puis le comprendre et l’admirer. Ils ont
250
t racontés. (« Quand nous étions devant Tamatave,
en
1886. ») Il s’occupe maintenant à fabriquer un filet de quatre-vingts
251
qui moi, m’intéresse : je sens trop bien qu’ils n’
en
sont pas curieux. De quoi donc me parlent-ils ? Du temps, et j’aime c
252
is nouvellement intéressant. Et quand nous sommes
en
confiance, si j’essaie d’amener l’entretien sur leurs lectures, les j
253
, à leur situation, à leurs problèmes, — et que j’
en
fais parfois la matière même de mon travail. J’ai quelque peine à exp
254
, — qui n’est précisément qu’un sentiment de gêne
en
moi. Sentiment qu’il y a là quelque absurdité, et si énorme que perso
255
rès le culte, chez M. Palut. Il n’est pas pasteur
en
titre, mais seulement « évangéliste » au service d’une œuvre missionn
256
hui qu’une centaine de paroissiens disséminés. Il
en
vient une dizaine au culte. Les autres habitent trop loin, ou sont in
257
forts qu’il a faits, pendant six ans, pour entrer
en
contact avec la population. Conférences, visites, colportage de bible
258
nférences, visites, colportage de bibles de porte
en
porte. On ne peut pas dire que tout ce travail épuisant dans l’inerti
259
patrient volontiers, ou vont habiter les villes.)
En
été, la petite ville se remplit de baigneurs et l’auditoire du temple
260
de vivre une vie humainement absurde. Non qu’il n’
en
distingue pas l’absurdité, mais simplement il sait pourquoi il la sub
261
vier (écrit sur la dune) Il ne faut pas se mettre
en
colère au mois de janvier. C’est une saison abstraite, on n’atteint p
262
. C’est un moyen de sortir de l’impasse : non pas
en
changeant ses données, mais soi-même. 28 février Gens. Il est très
263
nisation, c’est-à-dire résolution des dissonances
en
un accord qui comble toute attente.) 7 avril Recette pour vivre de
264
ns à mes pages, bien décidé à les refaire de fond
en
comble, à simplifier, à concrétiser, à essayer de les rendre telles q
265
ent, je ne dis pas être comprises, mais au moins,
en
pensée, confrontées sans un ridicule angoissant avec la réalité des c
266
impression et celle de tout à l’heure s’excluent
en
fait. Mais je n’arrive plus du tout à retrouver ce sentiment d’absurd
267
retrouver ce sentiment d’absurdité que provoquait
en
moi, précisément, la présence physique d’un homme, confrontée avec le
268
d’un homme, confrontée avec les idées que j’avais
en
tête. Il y a probablement une fatalité interne dans notre culture : e
269
clairs, dans la rue, par exemple. Déjà je ne puis
en
retrouver le souvenir autrement que par un effort de réflexion qui me
270
t des choses, où nous vivons ? « Je pense, donc j’
en
suis ». Et je ne suis guère, si je n’en suis pas. Et je ne pense bien
271
e, donc j’en suis ». Et je ne suis guère, si je n’
en
suis pas. Et je ne pense bien, valablement, en vérité, que si je me s
272
ure le tranchant du plateau, la rivière s’élargit
en
bassins clairs aux profondeurs rougeâtres et doucement mouvantes. C’e
273
arech, un ou deux crabes tout terreux, et parfois
en
se penchant sur la treille, on voit bondir d’un bord à l’autre quelqu
274
grenat. — On cuit les crevettes toutes vivantes,
en
les jetant dans de l’eau qui bout. Après des soubresauts terribles —
275
Voilà la dernière trace de la conscience cosmique
en
nous, de la conscience de notre royauté nécessaire et réparatrice. Il
276
justice cosmique blessée. Comme une prière muette
en
moi, toute machinale et tout obscure. 24 mai On dirait que l’homme
277
e arrange tout sous elle : pattes, œufs, poulets,
en
quelques mouvements, ramène deux œufs sous son aile, fait sortir une
278
is de nouveau plus rien à espérer avant longtemps
en
fait de « rentrées ». 14 juin Hier soir, j’avais fait une dernière
279
, zéro. Traductions, zéro. Les chapitres du livre
en
train, non détachables. Un essai philosophique sur la personne : dest
280
ais je commence à les connaître. Je pourrais vous
en
dire. C’est partout différent, pour l’argent. Si vous prenez N. par e
281
a dû faire cette salle d’attente… » Autant que j’
en
puis juger d’après les propos du gérant, ce n’est pas seulement la cr
282
pas de questions gênantes. Or, c’est mon métier d’
en
poser… Il vaut mieux partir quand on en est là. Quand on en est à ne
283
métier d’en poser… Il vaut mieux partir quand on
en
est là. Quand on en est à ne plus voir le prochain, la situation n’es
284
Il vaut mieux partir quand on en est là. Quand on
en
est à ne plus voir le prochain, la situation n’est plus humaine, elle
285
le de décrire ma petite expérience d’intellectuel
en
chômage ; qu’il pourrait être utile de montrer qu’on peut sortir des
286
oire, traduite tout entière pour la première fois
en
France47. Six-cents belles pages aux vastes marges, papier moelleux,
287
lle n’aime que celui qui se moque d’elle et qui n’
en
fait qu’à ses façons. Elle aime les grands rhétoriciens de l’imaginat
288
femme pour son peuple, au lieu de ces vantardises
en
service commandé d’oudarnikis plus ou moins décorés. Selma Lagerlöf e
289
uissent des mêmes droits politiques. » 47. On n’
en
connaissait jusqu’ici qu’une adaptation abrégée, selon la coutume dét
290
D’autres clercs, conséquents, ne manqueront pas d’
en
conclure qu’ils n’ont pas à se mêler aux luttes sociales et politique
291
disait-il — on offensera les dieux ; donc on ne s’
en
doit point mêler. » Mais Aristote témoigne qu’on lui répondit : « Si
292
vraie justice, on contentera les dieux. Donc on s’
en
doit mêler. » La Logique observe à propos du premier dilemme — ou sop
293
ffenser les hommes, quand on ne le peut éviter qu’
en
offensant Dieu ». Et au sujet du second : « qu’il n’est pas avantageu
294
u’il n’est pas avantageux de contenter les hommes
en
offensant Dieu ». J’en conclus qu’il est bon d’engager la raison dans
295
ux de contenter les hommes en offensant Dieu ». J’
en
conclus qu’il est bon d’engager la raison dans la vie : non point pou
296
le y reçoive des outrages, mais pour qu’elle-même
en
fasse subir de salutaires à une vie qui en a grand besoin. Que cela n
297
e-même en fasse subir de salutaires à une vie qui
en
a grand besoin. Que cela n’aille pas sans risques, c’est l’évidence.
298
d’ouvrages français, ami de la France, séjournant
en
France, Aladár Kuncz, sujet hongrois, se voit arrêté à Paris dès les
299
clare fort justement qu’il s’acquitte d’une dette
en
présentant cette œuvre au public français. Vous en ferez tous autant
300
n présentant cette œuvre au public français. Vous
en
ferez tous autant en lisant ce livre, en le faisant lire. Et vous fer
301
vre au public français. Vous en ferez tous autant
en
lisant ce livre, en le faisant lire. Et vous ferez quelque chose cont
302
is. Vous en ferez tous autant en lisant ce livre,
en
le faisant lire. Et vous ferez quelque chose contre la guerre, ne fût
303
ès loin, partout, et qui doit être réel puisqu’on
en
souffre, mais dont on ne sait rien de précis, ni l’enjeu ni les cause
304
ine et épuration au sein des partis, arrestations
en
masse de suspects, procès de tendance faits à ceux mêmes qui se taise
305
, Paris, janvier 1938, p. 145-146. aj. Rougemont
en
a rendu compte dans le numéro de mai 1934 de la NRF : « Le Procès, p
306
erloo, et nous démontre que l’équation Napoléon n’
en
doit pas moins avoir pour second membre l’abdication. Il y a sans dou
307
és ». La thèse peut se discuter. L’illustration m’
en
paraît convaincante. « Le grand étonnement que peut provoquer ce livr
308
la préface, est que pour transformer une défaite
en
victoire et une abdication forcée en abdication volontaire, il ait fa
309
une défaite en victoire et une abdication forcée
en
abdication volontaire, il ait fallu si peu changer et si peu imaginer
310
résister, les voilà qui d’elles-mêmes se mettent
en
rang, lèvent le poing, acclament des caporaux. Ainsi l’Autriche fasci
311
et c’est le cas. Mais il arrive qu’on la dénature
en
la refoulant trop longtemps. Elle cherche alors d’autres voies, et le
312
que le conte est par essence un récit cocasse et
en
quelque manière libérateur, on conçoit que les meilleurs sujets de co
313
que de la raison avertie, donc impure. Elle opère
en
toute liberté sur un nombre restreint de données qu’elle considère da
314
données qu’elle considère dans l’absolu, et elle
en
tire des déductions exactes, qui se trouvent par là même contredire l
315
ation peut aisément accélérer ces deux effets. Qu’
en
résultera-t-il ? Le rêve logique qu’est le conte de Carroll nous appa
316
urtant, ce n’est que d’un jeu qu’il s’agit. Alice
en
garde la conscience secrète — comme dans le rêve — et peut s’en libér
317
nscience secrète — comme dans le rêve — et peut s’
en
libérer dès que l’absurdité devient intolérable ou menaçante. D’aille
318
n manuel futur : Leçon sur la crise des minorités
en
1938. 1. Caractérisez l’état politique de l’Europe en 1938. — Les dém
319
938. 1. Caractérisez l’état politique de l’Europe
en
1938. — Les démocraties de l’Ouest avaient fondé leur paix sur deux p
320
défendre, et sur le système qu’elles pratiquaient
en
fait. C’est ainsi que l’Allemagne exigea l’autonomie des Sudètes au n
321
s exigences allemandes. Et c’est pourquoi, lorsqu’
en
septembre 1938, l’Allemagne appuya sa revendication de menaces milita
322
aggrava-t-il subitement ? — Le litige était réglé
en
principe. Mais alors (entrevue de Godesberg), Hitler démasqua l’aspec
323
rialisme religieux, ou sacral. Il exigea d’entrer
en
armes et sur le champ dans les territoires sudètes. Une cession purem
324
erg. Les autres pensaient que l’exigence d’entrer
en
armes était une « querelle d’Allemands », une rodomontade gratuite, p
325
e d’Allemands », une rodomontade gratuite, puisqu’
en
principe tout était résolu. Seul, le Premier ministre anglais sut voi
326
signe d’une volonté d’hégémonie. C’était traduire
en
termes classiques la réalité pressentie de la nouvelle religion total
327
r surprenants et monstrueux qu’ils soient apparus
en
leur temps, trouvent leur explication la moins douteuse. an. Rouge
328
’agit moins de la dénigrer que de la « réaliser »
en
la débarrassant de ses « croyances fantastiques » et de sa « méthode
329
active de la créature (même lorsqu’il se déguise
en
bonne volonté souriante). La foi, au sens biblique, s’oppose expressé
330
ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir
en
lui que le feu naturel du désir, — une espèce d’animalité véhémente,
331
première fois par la révélation d’amour, se muer
en
l’image de Tristan. Mais il ne trouvera pas. Il est Don Juan parce qu
332
atiable l’excite, devient une menace pour la vie.
En
dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve lui ména
333
les faiblesses subites d’un honnête homme. On est
en
garde, et l’on connaît le système, entièrement relatif aux règles du
334
ar le bon et le juste — contre eux. Il va de défi
en
défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’advers
335
oyez comme elles ont vite cédé ! Il faudra donc s’
en
prendre à Dieu et à son Fils. Déjà « le Dieu moral est réfuté ». Que
336
uan, tricheur, aime sans amour. S’il gagne, c’est
en
violant la vérité des êtres. Nietzsche pose des valeurs qui détruisen
337
Don Juan disparaisse (car Don Juan ne gagnait qu’
en
trichant, et s’il n’y a plus de règles, on ne peut plus tricher). Voi
338
er). Voici peut-être la clé du mystère : c’est qu’
en
respectant toutes les règles, nous ne pourrons jamais que perdre. Alo
339
avec lequel ayant été coquette en vain, il me dit
en
me quittant : “Je vous ajoute à ma liste des mille e tre”. » C’étaien
340
La Poésie scientifique
en
France au xvie siècle, par Albert-Marie Schmidt (septembre 1939)aq
341
correspondances théologiques, et finalement pour
en
extraire un matériel encore utilisable. Il me semble d’ailleurs que c
342
de les parfaire par le Verbe et, finalement, de s’
en
rendre maîtres. Tous sont soutenus par une double croyance dans le po
343
aliste. Mais notre monde est-il encore formulable
en
noms et en rythmes ? La science moderne ne tend-elle point à nous le
344
s notre monde est-il encore formulable en noms et
en
rythmes ? La science moderne ne tend-elle point à nous le rendre prop
345
ndu] Albert-Marie Schmidt, La Poésie scientifique
en
France au XVIe siècle », La Nouvelle Revue française, Paris, septemb
346
ent trop évidentes. » Si sincère qu’on se veuille
en
relatant ses journées, comment ne serait-on pas tenté de dire surtout
347
, de peur de se surfaire, tout ce qui peut entrer
en
jeu de bonté naturelle ou de sociabilité, disons mieux : d’amabilité
348
lus. Le regard, ici, crée ce qu’il cherche… » Or,
en
écrivant cela, Gide n’a-t-il point cédé à la tentation qu’il décrit ?
349
toute morale a bientôt fait de se muer à son tour
en
dogme, et la morale protestante succombe à ce danger plus qu’aucune a
350
dividualiste, ou même rationaliste ? Certes, je m’
en
voudrais de critiquer une exigence d’honnêteté qui rappelle si fort K
351
ient confesser. Alors seulement pourrait se poser
en
termes nets le problème de l’église visible, de l’obéissance à une or
352
n sens. Je ne reconnais point d’autorité, et si j’
en
reconnaissais une, ce serait celle de l’Église » (donc de Rome). Allo
353
sme est d’ailleurs une erreur des plus courantes,
en
France surtout, et même chez certains protestants. Tout ce que je me
354
e des orthodoxies orgueilleuses, « André Gide à n’
en
plus finir » ! 53. Cf. p. 1331, note du 26 janvier 1930. 54. Besoi
355
i caractéristique du cercle ramuzien, s’y traduit
en
mirlitons acidulés et en mélodies savamment bêtifiantes de compliment
356
le ramuzien, s’y traduit en mirlitons acidulés et
en
mélodies savamment bêtifiantes de compliment d’anniversaire. Quant au
357
’art de Ramuz exposé. Ici, tout le mystère se mue
en
forme et en physionomie lisible. Enfin, l’on est au-delà de la psycho
358
z exposé. Ici, tout le mystère se mue en forme et
en
physionomie lisible. Enfin, l’on est au-delà de la psychologie. « N’a
359
r quand je le vois descendre l’escalier. Je parle
en
le suivant d’un œil. Il s’arrête, il paraît attendre. Je pose le réce
360
ut. » Il a l’air étonné, puis amusé. Et, soudain,
en
se levant : « Eh bien ! si c’est ainsi, allons le voir de ce pas, vou
361
ur la bibliothèque où il travaille, Gide apparaît
en
robe de chambre grise, le corps un peu tassé et de large carrure, sa
362
apèze. Gide s’y appuie des deux mains, se balance
en
regardant nos valises. « Tout cela s’est arrangé si soudainement, dit
363
siteur. Je me garde de répondre. Finalement, Gide
en
riant : « On va dire que c’est un complot de protestants ! » Le mot n
364
eures, il viendra entrouvrir la porte capitonnée,
en
s’annonçant par un profond « Allô ! Allô ! » et me demandera de passe
365
théologiques, comme si c’était précisément pour m’
en
parler qu’il m’offrait l’hospitalité. Saint Paul reste sa bête noire.
366
c’est l’opposant. (Comme on le croit généralement
en
France.) Les gênes fécondes qu’il demandait jadis qu’on rende à l’art
367
u’à la morale ? « En somme, lui dis-je, vous vous
en
tenez au protestantisme libéral de la fin du xixe siècle ? » — « Oui
368
ication des « erreurs de sa vie de jeune homme ».
En
phrases lentes et difficultueuses, coupées de silences et de reniflem
369
que je me suis complètement blousé », répète-t-il
en
accentuant, circonflexant le dernier mot. Ce qui l’a souvent frappé c
370
, à cette époque — je parle de mon premier séjour
en
Afrique, — une terrible erreur d’aiguillage ! » Puis il tousse, se pl
371
à lire, par paquets, les épreuves de son Journal
en
cours d’impression, et sur lequel je vais écrire un article pour la N
372
e vieux drap son grand bureau. Sur l’étoffe, bien
en
évidence, un fort cahier gris d’écolier. J’ai lu les premières lignes
373
, Littré. Et quelquefois, littérature. (Mais il s’
en
détachait visiblement, n’admirant plus, avec quelque ferveur, que les
374
l’accueil du mystère, ni l’adhésion à un credo. J’
en
donne la preuve : avoir la foi sans être saint lui paraissait la tric
375
le reliait, au monde du christianisme, même s’il
en
refusait les dimensions profondes. J’ai dit qu’il se méfiait d’une ce
376
issances bibliques me stupéfiaient. L’usage qu’il
en
faisait me semblait décevant. Là où Claudel prend son élan pour caram
377
vices, dans un milieu donné, tout le monde reste
en
droit de juger au nom des normes établies. Mais la foi, le salut pers
378
crut pouvoir la préciser : l’homme avait été créé
en
4004 avant J.-C., le 23 octobre, à 9 heures du matin. Les professeurs
379
notre humanité : chaque Jour de Brahma se divise
en
mille éons de quatre-millions-trois-cent-vingt-mille ans chacun, et c
380
ingt-mille ans chacun, et chaque éon se subdivise
en
quatre âges de durées décroissantes. Nous vivons aujourd’hui dans le
381
sera l’œuvre de Kalki, dernier avatar de Vishnu.
En
regard des ordres de grandeur, si prodigieusement différents, attribu
382
cident, et il y tourne même à l’obsession si l’on
en
juge par notre siècle, tandis qu’il a toujours manqué aux Orientaux a
383
er, toute théorie de l’Histoire qui négligerait d’
en
rendre compte ou s’en révélerait incapable apparaîtrait inadéquate à
384
’Histoire qui négligerait d’en rendre compte ou s’
en
révélerait incapable apparaîtrait inadéquate à son sujet. On verra mi
385
est « de l’ordre de trois-cents-milliards », nous
en
serions moins étourdis que gênés. Mais d’où viendrait notre malaise ?
386
mense des religions, transformant le réel insensé
en
un poème de morts et de résurrections dominées par des rythmes et par
387
n terme est promis à l’Histoire, encore que nul n’
en
sache « le jour ni l’heure ». Seule donc la négation réalisée du temp
388
enses. Il essaiera d’abord de mythifier le Christ
en
niant sa parfaite humanité : c’est l’intention commune à toutes les h
389
ux faits dont seules les Écritures, fort peu lues
en
ce temps, attestent l’historicité57. Tout ceci nous confirme dans la
390
ais indéniable. Saint Augustin résout le paradoxe
en
un dualisme à peine voilé : il y a l’Histoire de Dieu et celle des ho
391
en plus, à mesure qu’il s’éloigne du mythe. Il n’
en
reste pas moins que l’extension soudaine des dimensions de l’Histoire
392
la vérité que celle du Moyen Âge « chrétien ». Il
en
résulte une suite de conséquences qui jouent en fait — mais je ne pen
393
l en résulte une suite de conséquences qui jouent
en
fait — mais je ne pense pas en droit — contre l’idée occidentale de l
394
quences qui jouent en fait — mais je ne pense pas
en
droit — contre l’idée occidentale de l’homme. L’importance apparente
395
, prend la place de la Providence, bien qu’elle n’
en
revête ni la justice ni la bonté. Bossuet, dans l’Abrégé de l’Histoir
396
seulement l’épouser, et l’on ne peut le penser qu’
en
s’y abandonnant. Ce qui se place dans le sens de l’Histoire en reçoit
397
nnant. Ce qui se place dans le sens de l’Histoire
en
reçoit l’attribut d’exister. Ce qui résiste au sens est « mystificati
398
e Histoire, se découvre impuissant devant elle et
en
elle : rien n’est plus répandu que ce sentiment anxieux dans l’intell
399
le défi trop lourd. Dans un cosmos qui se calcule
en
centaines de millions d’années-lumière, dans cette durée qui va vers
400
Évolution, et je n’ai plus d’autre choix que de m’
en
dire l’agent. Cet abandon de l’être entier à la Maya, sans plus rêver
401
rt de millions de koulaks qui vivaient par hasard
en
travers. Mais les « lois » révélées par Karl Marx n’ont jamais prévu
402
les totalitaires : ce sont les mêmes, mais ils s’
en
félicitent. Et les unes comme les autres, redoutées ou voulues, ne se
403
e qui fut celle des premiers chrétiens, mais elle
en
reste tributaire — et c’est pourquoi l’Orient ne produit pas d’utopie
404
venue bienfaisante, c’est projeter notre angoisse
en
avant, pour tenter d’asservir l’imprévu. Bien souvent la recherche hi
405
des sacrifices sanglants bien plus massifs que n’
en
rêvèrent jamais les prêtres emplumés du grand dieu Huitzilopochtli.
406
é sa science par une mutation brusque, saura-t-il
en
tirer une liberté nouvelle ? Je céderais à la tentation que j’ai décr
407
temps au nom d’un sens qui ne peut s’originer qu’
en
la personne. Bref, la question n’est pas de deviner l’Histoire, mais
408
ion. 55. La première société d’histoire connue
en
Orient fut fondée au xixe siècle par un Anglais, sir William Jones :
409
siècle qu’une science historique s’est constituée
en
Inde. 56. Religio, de religare, lier ensemble. 57. La nouveauté —
410
r sauver sa peau ou pour vaincre, on s’empresse d’
en
appeler à la coutume, et l’on prétend « renouveler la tradition ». Il
411
chrétiens japonais que de sectateurs du Dr Suzuki
en
Amérique.) L’Occident découvre la sagesse hindoue, grâce aux présenta
412
e aux présentations quelque peu christianisées qu’
en
donnent les successeurs de Râmakrishna ; mais déjà l’intelligentsia d
413
ets spirituels en même temps que leur misère, qui
en
était la rançon. Ils adoptent nos formes sociales, nos procédés de go
414
iques, mais non pas les tensions spirituelles qui
en
étaient le moteur secret. Ce qui était pour nous résultantes d’innomb
415
est une valeur centrale pour l’Occident, il doit
en
résulter d’infinies conséquences dans tous les domaines du réel, du s
416
Personne Le christianisme a formé l’Occident,
en
formant, dès les premiers conciles, ses modèles de pensée en tension
417
dès les premiers conciles, ses modèles de pensée
en
tension : Incarnation, personnes divines à la fois distinctes et reli
418
par son amour (Agapè) et « cachée avec le Christ
en
Dieu ». (Colossiens, 3, 3.) Dès les Pères grecs et le latin Boèce, à
419
la doctrine trinitaire ; il s’appliquera de mieux
en
mieux à l’homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit dans l’ind
420
semble plutôt qu’elle élague le vrai moi, qu’elle
en
disjoint ce qui appartient en propre au collectif (l’inconscient, le
421
e vrai moi, qu’elle en disjoint ce qui appartient
en
propre au collectif (l’inconscient, le surmoi, les archétypes) ou au
422
ives » l’opposition paulinienne des « deux hommes
en
moi » : le naturel tyrannisant (et tyrannisé par la Loi) et le spirit
423
solue de la personne » sont à peu près universels
en
Occident. Comme l’attestent tant de notions considérées comme allant
424
s maintenant libérée du monde, où elle vit encore
en
exil, mais « héritière du Royaume », dès maintenant « portant l’image
425
vec le Christ », bien que « cachée avec le Christ
en
Dieu » jusqu’à l’avènement de l’Amour ? C’est l’Ange, répond l’Iran d
426
est ce moi. Barakat, juif passé à l’islam, écrit
en
1165 : « … pour chaque âme individuelle, ou peut-être pour plusieurs
427
la forme sous laquelle Dieu se révèle à soi-même
en
lui. C’est la “part allotie” à chaque Spirituel, son individualité ab
428
son individualité absolue, le Nom divin, investi
en
lui.61 » Ainsi donc, et selon les admirables commentaires qu’Henry Co
429
initiante de l’être renouvelé qui demeure cachée
en
Dieu selon le christianisme, mais encore, et d’une manière plus préci
430
si » (c’est-à-dire choisi de combattre pour venir
en
aide à Ohrmazd) et qui sont à la fois les archétypes célestes des êtr
431
urope, mais s’il est une croyance qu’ils ont tous
en
commun c’est la croyance à la métempsycose, à la transmigration des â
432
ère vue impliquer comme allant de soi la croyance
en
un moi reconnaissable au travers de ses vies successives. Car si le m
433
écisément ce que les doctrines de l’Inde, ou nées
en
Inde comme le bouddhisme, dénoncent depuis des millénaires comme l’il
434
religion des uns et la métaphysique des autres ?
En
fait, on ne voit pas les Sages de l’Asie dénoncer sans relâche, comme
435
moi réel, et cela que nous pensons qu’ils croient
en
le niant ? Nous avancerons peut-être un peu en cherchant à nous repré
436
nt en le niant ? Nous avancerons peut-être un peu
en
cherchant à nous représenter contre quoi se dirigeaient leurs négatio
437
ur vrai moi spirituel, celui qui doit ressusciter
en
corps glorieux. Védantistes, vishnouites et shivaïtes, en Inde, admet
438
glorieux. Védantistes, vishnouites et shivaïtes,
en
Inde, admettent une âme individuelle mais « obscurcie » par son union
439
gurer, — d’où la « résurrection de la chair ». Il
en
va de même pour le bouddhisme originel. Qu’est-ce que l’homme ? Un en
440
nsmigre de ce corps dans un autre ? — Non, il n’y
en
a point. — S’il n’y a pas de transmigration, peut-il y avoir une réin
441
is on ne donne jamais au peuple cette leçon. On s’
en
garde !) Les spirituels hindous cherchent le samadhi, qui est l’absor
442
se. Quant aux bouddhistes zen, on dirait qu’ils s’
en
tiennent à la stase pure et simple : faire face au fait, signe du Tou
443
en même temps l’Orient des peuples et sa croyance
en
la transmigration… Mais voici le moment d’ajuster la vision. Tout l’O
444
s préexistants ; ni tout à fait des « deux hommes
en
moi » dont la lutte fait gémir saint Paul ; mais, préalablement à tou
445
eut aimer le prochain, parce que seul il discerne
en
l’autre le même amour. « Aimer, c’est soutenir, deviner, porter le me
446
l’amour et les formes particulières que prennent
en
Occident certaines tendances morbides peut-être universelles, mais ic
447
es à tel point qu’il devient parfois impossible d’
en
reconnaître ailleurs les homologues. En voici deux exemples extrêmes.
448
ossible d’en reconnaître ailleurs les homologues.
En
voici deux exemples extrêmes. Le masochisme religieux, ou haine de s
449
le se contente alors de le maudire, de le traiter
en
« corps de mort », et leurs relations s’empoisonnent. La plupart des
450
e ne peut pas aimer le prochain : il ne peut voir
en
lui que son semblable — un corps « vil » et une âme qui se veut ange
451
i de l’autre. Mais il peut arriver qu’il s’arrête
en
chemin, que son élan vers la personne singulière retombe au plan de l
452
nce impersonnelle par excellence, et s’épuise à s’
en
libérer par le changement de l’excitation, par le défi perpétuel aux
453
on qui lui est propre. » Toute personne s’origine
en
Dieu, qui l’a créée afin d’être connu par elle et de « devenir en ell
454
créée afin d’être connu par elle et de « devenir
en
elle l’objet de sa propre connaissance.75 » C’est donc en Dieu que to
455
l’objet de sa propre connaissance.75 » C’est donc
en
Dieu que tout amour peut reconnaître la personne de l’autre et l’aime
456
st impossible d’aimer un être sans se représenter
en
lui la divinité. Un être n’aime en réalité personne d’autre que son c
457
pour Lui ; l’amour spirituel « dont le siège est
en
la créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle
458
toujours à la quête de l’être dont elle découvre
en
elle l’Image, ou dont elle se découvre comme étant l’Image » ; enfin
459
t improprement) avec l’amour spirituel ? Qui aime
en
nous, et pour qui ? « Ibn Arabi observe que les plus parfaits amants
460
la transfiguration de la figure aimée terrestre,
en
l’adossant à une lumière qui en fasse éclore toutes les virtualités s
461
aimée terrestre, en l’adossant à une lumière qui
en
fasse éclore toutes les virtualités surhumaines, jusqu’à l’investir d
462
stir de la fonction théophanique de l’Ange (ainsi
en
a-t-il été des Figures féminines célébrées par les Fedeli d’amore, co
463
r les Fedeli d’amore, compagnons de Dante ; ainsi
en
a-t-il été de celle qui apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure
464
divine). L’analyse d’Ibn Arabi ne cesse de gagner
en
profondeur : que l’amant tende à contempler l’être aimé, à s’unir en
465
l’amant tende à contempler l’être aimé, à s’unir
en
lui, à en perpétuer la présence, son amour tend toujours à faire exis
466
ende à contempler l’être aimé, à s’unir en lui, à
en
perpétuer la présence, son amour tend toujours à faire exister quelqu
467
prochain, c’est-à-dire que chacun est le prochain
en
proportion de ce qu’il a quelque chose du Seigneur en lui ; or, comme
468
roportion de ce qu’il a quelque chose du Seigneur
en
lui ; or, comme nul ne reçoit de la même manière le bien qui procède
469
rticipe du climat spirituel « iranien » et trouve
en
lui ses origines archétypales. La passion du héros, que l’on peut int
470
ur de l’Ange que les amants de la forêt du Morois
en
viennent à découvrir que c’est leur passion même qui exige leur sépar
471
lors dans le mode de la transposition du « ciel »
en
Terre, et de l’Ange en la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ul
472
transposition du « ciel » en Terre, et de l’Ange
en
la femme, que l’on pourrait en pressentir l’ultime secret. (Ici, donc
473
erre, et de l’Ange en la femme, que l’on pourrait
en
pressentir l’ultime secret. (Ici, donc, toute morale commune ou ratio
474
une sorte d’hygiène spirituelle, tend à détruire,
en
nous, les causes de souffrance pour autrui.83 » « On ne peut comprend
475
i n’a pas d’amour n’a pas de douleur. » Si l’on s’
en
tient aux textes, la cause est entendue : l’Asie métaphysique ne conn
476
e n’est pas toute spirituelle, et que la vie ne s’
en
tient pas aux textes. On ajoutera peut-être qu’on ne voit pas de rais
477
s, elles proposent aux spirituels les moyens de s’
en
évader en dérangeant le moins de choses possible. Les religions abrah
478
roposent aux spirituels les moyens de s’en évader
en
dérangeant le moins de choses possible. Les religions abrahamiques, a
479
individu tel qu’il est, décidées à le transformer
en
vérité85. Elles provoquent d’innombrables réactions. Il est par suite
480
est par suite inévitable que l’existence réelle,
en
Occident, ressemble moins à la doctrine que ce n’était le cas, jusqu’
481
octrine que ce n’était le cas, jusqu’à nos jours,
en
Asie. Prenons l’exemple de l’érotisme. Le shivaïsme explique le cosmo
482
rieux pour la femme n’existe que parce qu’il voit
en
elle la forme de son plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joi
483
oyait juste quand il disait que le christianisme,
en
condamnant la sensualité au nom de l’esprit, l’a posée comme réalité
484
peu d’exemples convaincants — pour ma part, je n’
en
connais point — de ce que nous baptisons amour-passion, et l’on sait
485
immortalité par la rétention du semen, sont liées
en
Asie à la piété, tandis que nos coutumes viennent d’un vieux fond paï
486
ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est
en
conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asie est en symbio
487
ec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asie est
en
symbiose avec ses religions. Et si la symétrie de ces formules inquiè
488
rouve être un brahmane orthodoxe : « J’avais vécu
en
Europe, j’avais épousé une Européenne : apparemment, cela me donnait
489
t = non-moi-personne, qui a peut-être moins cours
en
Orient que dans certains milieux d’Europe et d’Amérique sérieusement
490
e, la réalité de la personne ou du prochain) on n’
en
saurait déduire qu’elles excluent leur contraire, ou que l’on s’était
491
ché et accomplis l’action qui est ton devoir, car
en
accomplissant l’action sans attachement, l’homme obtient le but suprê
492
méthode bouddhiste « consiste à transformer Éros
en
Agapè »90. Je répète que tout cela n’est pas contradictoire, dans une
493
n point à la femme, mais en vérité au Soi qui est
en
elle.91 En présence d’une telle phrase, j’éprouve d’abord ceci : le
494
st immédiatement reconnue par celui qui s’est mis
en
quête d’un savoir de l’amour qu’il vit. N’importe qui m’avertira que
495
dans l’autre — pour l’avoir reconnu tout d’abord
en
soi-même — le vrai moi, sujet de l’amour, et l’aider à prendre consci
496
se situer de telle manière que la lumière se voie
en
lui, mais qu’en même temps le vrai moi de l’amant s’y découvre, autre
497
mais selon le regard que nous portons sur lui, il
en
jaillit un monde ou l’autre : l’Occidental ou l’Oriental. Tous les ri
498
s ou l’abêtissement spirituel. Eux sont tellement
en
garde contre l’illusion, qu’ils l’ont mise en facteur commun dans tou
499
ent en garde contre l’illusion, qu’ils l’ont mise
en
facteur commun dans tout ce qui existe ; (à tel point que le seul fai
500
ur eux l’équivalent de notre péché originel). Ils
en
ont fait autant pour les névroses qui s’attaquent à nos « agrégats »
501
l sera finalement résorbé, tout s’arrangera.) Ils
en
ont fait autant pour les personnes, potentialisées dans une seule Per
502
, plus grand le risque. Ce que nous croyons aimer
en
elle, est-ce elle-même ou l’image de notre ange ? Ce que nous avons c
503
’image de notre ange ? Ce que nous avons cru voir
en
elle, et que nous déifions peut-être à ses dépens, est-ce notre anima
504
ous arrivons à connaître le monde et à l’anéantir
en
l’absorbant. Mais que nous devenions Shiva, la femme est dissoute et
505
re refusé mais dissous.92 — Je veux voir l’autre
en
sa réalité, qui est unique. J’aime en elle à la fois ce que je vois e
506
oir l’autre en sa réalité, qui est unique. J’aime
en
elle à la fois ce que je vois et ce qui fait que je la vois unique :
507
ue tu crois aimer. — Quand je saurai aimer le Soi
en
elle, je ne serai plus moi, elle ne sera plus elle, et les dieux même
508
office et fait leur temps, il y aura le Soi seul
en
tout. À la consommation des temps, répond saint Paul, « Dieu sera tou
509
on des temps, répond saint Paul, « Dieu sera tout
en
tous ». Depuis six millénaires, les sages de l’Asie n’ont pas varié d
510
ères, des apparences actuelles, qu’elle s’évertue
en
conséquence à scruter et à modifier. Elle parie sur la vie et contre
511
de saint Paul au début de notre ère, « Dieu tout
en
tous », d’un seul trait fulgurant décrit cette fin. Dès lors, au duel
512
nes et des fins de ce qu’ils croient, bien qu’ils
en
vivent plus ou moins bien, et même qu’ils meurent parfois pour leurs
513
rète, comme l’alchimiste, cette matière du cosmos
en
expansion, de l’atome élusif, des corps vivants, l’homme d’Occident n
514
évidente satisfaction : « La psychologie moderne,
en
fait, a éliminé l’ego comme entité. » (Mysticism : Christian and Boud
515
es propositions sur des raisons particulières. On
en
vient à se battre entre collègues. Il advient aussi que certains memb
516
veaux venus s’introduisent dans l’assemblée, soit
en
s’y glissant doucement, soit en enfonçant les portes. On remarque enc
517
l’assemblée, soit en s’y glissant doucement, soit
en
enfonçant les portes. On remarque encore que certains membres de l’as
518
de l’éternité. » Nous connaissons assez bien cela
en
Occident. Bismarck écrit : « Faust se plaignait d’avoir deux âmes en
519
ck écrit : « Faust se plaignait d’avoir deux âmes
en
lui. J’ai en moi une foule d’âmes turbulentes. Et tout se passe comme
520
Faust se plaignait d’avoir deux âmes en lui. J’ai
en
moi une foule d’âmes turbulentes. Et tout se passe comme dans une rép
521
a passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il
en
fut jamais. 82. Katha upanishad. 83. Alexandra David-Neel, Le Boudd
522
roce, le chef-d’œuvre d’Henri Michaux, Un Barbare
en
Asie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Livre de ma Vie. Puis aller en
523
de Rudolf Kassner, Le Livre de ma Vie. Puis aller
en
Inde et sentir l’innombrable, le « corps magique ». 90. D. T. Suzuk