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t fécond. Car un tel silence n’est pas absence de
mots
. C’est encore chez Goethe une activité réelle, et même à double effet
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un temps, c’est l’action, la Tätigkeit — le grand
mot
goethéen — qui triomphera désormais. Mais une action qui par avance d
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ce. Vous pouvez lui parler sans le troubler : les
mots
n’atteignent plus son rêve profond. Et le cérémonieux silence du mini
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ce front, disent d’un sobre et méditant regard le
mot
suprême de la Saison, ce cri sourd du plus lucide héroïsme : « Et all
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andeau l’appelle imprudence ou générosité. Et ces
mots
ne désignent pas autre chose qu’une intensité ou une pureté toujours
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nifie « sauver le monde » ? Rien. Au sens fort du
mot
, le « salut » n’est pas à débattre sur le plan de l’humanité, mais en
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y fallait un cas très simple, un de ces cas où le
mot
« concret » devient presque synonyme de matériel. Un bras cassé (le g
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e qui s’est passé chez les bourgeois, au sujet du
mot
« esprit ».) Le vrai matérialiste, c’est Ramuz. Parce qu’il aime les
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duire que le peuple et la nation s’opposent ? Les
mots
l’indiqueraient, non les faits : voilà bien le désordre où nous vivon
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ture… « antifasciste ». Tout cela se joue sur des
mots
, et ces mots ne traduisent que des religions vagues, nées de la peur,
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asciste ». Tout cela se joue sur des mots, et ces
mots
ne traduisent que des religions vagues, nées de la peur, et comme tel
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rien tenté pour débrouiller un peu le complexe de
mots
adultérés qui encombre la vie politique et qui empêche, à gauche comm
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ues verbales assez grossières. L’équivoque sur le
mot
liberté par exemple : c’était jusqu’à présent le fait des ligues que
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eine scolastique (au sens vulgaire). Ce défaut de
mots
propres aurait dû le contraindre à l’invention de métaphores. Mais Pa
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ent de la philosophie classique, aux deux sens du
mot
achèvement. À partir de Hegel, dit-il, le philosophe n’aura plus d’au
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e philosophie naissante qui prétend restituer aux
mots
leur pouvoir pratiquement bouleversant. À cet égard, on fera bien de
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u pays du monde » (octobre 1935)w Toujours ces
mots
. Quand je dis qu’ils ont perdu leur sens, il faut ajouter aussitôt qu
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e l’Évangile et la théologie résument par le seul
mot
de Rédemption, et que certains antichrétiens, plus pénétrés de christ
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rientation intime, de fidélité essentielle, en un
mot
, de finalité. D’où résultent nécessairement un certain nombre de male
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rne à son auteur. Mais peut-on y répondre par des
mots
? Plusieurs des Discours religieux ayant pour objet de « préparer à l
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s écritures du siècle, je retiendrai d’abord deux
mots
: « poétique » dans le titre ; et « connaissance », qui s’inscrit à c
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de la traduire. Les modes, l’usage, l’usure des
mots
aggravés par la presse et par la politique, ont peu à peu fait passer
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nt que l’effort d’un Claudel, restituant à chaque
mot
son sens le plus poignant, par là même le plus apte à ranimer une com
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re incommunicable au très grand nombre. Rendre au
mot
sa valeur d’appel, appeler sans cesse à grands cris l’univers (cette
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rence, sa part dans la composition de l’image, le
mot
qui profère son sens. » C’est un univers du discours, où les objets q
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is il faut en comprendre l’office. Traiter chaque
mot
selon la chose qu’il re-présente tout d’abord, rendre un corps et ref
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action cosmique de la parole. Comment cela ? « Le
mot
appelle, provoque en nous l’état de co-naissance qui répond à la prés
28
it sans nulle définition, sans déclarer ce que le
mot
sous-entend, et qui se révélerait le plus souvent absurdement contrad
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appelle, et d’abord la parole ! Mais l’usure des
mots
les édente, notre langage est débrayé. Comment rétablir le contact ?
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de cette qualité… À nous maintenant de rendre aux
mots
leur sens. Il n’y a que cela de sérieux dans la politique moderne. Et
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de vie pauvre, libre et solitaire — trois grands
mots
! et pourtant c’est bien cela — tout au bout d’un pays dénué de resso
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uel rapport entre cet homme à qui je parle, et le
mot
« homme » dans ce que j’écris ? Non seulement ceux d’ici ne comprendr
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t le bonheur, je n’ai jamais très bien compris ce
mot
, que tant de gens invoquent avec un accent triste. Je suis devenu tou
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» — au sens baroque, impertinent et emphatique du
mot
— dans la virtuosité et les malices de ce génie de la fable nordique.
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s ni points de repère : c’est la guerre. C’est un
mot
sacré. C’est quelque chose qui se passe très loin, partout, et qui do
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ui se donne l’air d’une « fantaisie ». Prenons ce
mot
au sens allemand : une « imagination » profonde du destin de Napoléon
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s, relève d’un malentendu, courant sur le sens du
mot
« foi ». Je voudrais au moins l’indiquer. Un chrétien sait que sa fo
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Saint-Esprit autant que sur le doute. (Il cite ce
mot
d’un catholique à un pasteur : « Vous, vous croyez, mais nous savons
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ner. « Orthodoxie protestante — écrit Gide —, ces
mots
n’ont pour moi aucun sens. Je ne reconnais point d’autorité, et si j’
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importe, et qui nous intéresse au double sens du
mot
. Conclusion provisoire, paradoxale peut-être, mais somme toute, assez
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a dire que c’est un complot de protestants ! » Le
mot
ne manque pas de pertinence. Tous les matins, vers onze heures, il vi
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pète-t-il en accentuant, circonflexant le dernier
mot
. Ce qui l’a souvent frappé chez bien des femmes, c’est leur manière «