1 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
1 t fécond. Car un tel silence n’est pas absence de mots . C’est encore chez Goethe une activité réelle, et même à double effet
2 un temps, c’est l’action, la Tätigkeit — le grand mot goethéen — qui triomphera désormais. Mais une action qui par avance d
3 ce. Vous pouvez lui parler sans le troubler : les mots n’atteignent plus son rêve profond. Et le cérémonieux silence du mini
4 ce front, disent d’un sobre et méditant regard le mot suprême de la Saison, ce cri sourd du plus lucide héroïsme : « Et all
2 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Éloge de l’imprudence, par Marcel Jouhandeau (septembre 1932)
5 andeau l’appelle imprudence ou générosité. Et ces mots ne désignent pas autre chose qu’une intensité ou une pureté toujours
3 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
6 nifie « sauver le monde » ? Rien. Au sens fort du mot , le « salut » n’est pas à débattre sur le plan de l’humanité, mais en
4 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une main, par C. F. Ramuz (juin 1933)
7 y fallait un cas très simple, un de ces cas où le mot « concret » devient presque synonyme de matériel. Un bras cassé (le g
5 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Taille de l’homme, par C. F. Ramuz (avril 1934)
8 e qui s’est passé chez les bourgeois, au sujet du mot « esprit ».) Le vrai matérialiste, c’est Ramuz. Parce qu’il aime les
6 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Ni gauche ni droite (août 1935)
9 duire que le peuple et la nation s’opposent ? Les mots l’indiqueraient, non les faits : voilà bien le désordre où nous vivon
10 ture… « antifasciste ». Tout cela se joue sur des mots , et ces mots ne traduisent que des religions vagues, nées de la peur,
11 asciste ». Tout cela se joue sur des mots, et ces mots ne traduisent que des religions vagues, nées de la peur, et comme tel
12 rien tenté pour débrouiller un peu le complexe de mots adultérés qui encombre la vie politique et qui empêche, à gauche comm
13 ues verbales assez grossières. L’équivoque sur le mot liberté par exemple : c’était jusqu’à présent le fait des ligues que
7 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Paracelse, par Frédéric Gundolf (septembre 1935)
14 eine scolastique (au sens vulgaire). Ce défaut de mots propres aurait dû le contraindre à l’invention de métaphores. Mais Pa
8 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Recherches philosophiques (septembre 1935)
15 ent de la philosophie classique, aux deux sens du mot achèvement. À partir de Hegel, dit-il, le philosophe n’aura plus d’au
16 e philosophie naissante qui prétend restituer aux mots leur pouvoir pratiquement bouleversant. À cet égard, on fera bien de
9 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). « Le plus beau pays du monde » (octobre 1935)
17 u pays du monde » (octobre 1935)w Toujours ces mots . Quand je dis qu’ils ont perdu leur sens, il faut ajouter aussitôt qu
10 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Sur l’esprit incarné (février 1936)
18 e l’Évangile et la théologie résument par le seul mot de Rédemption, et que certains antichrétiens, plus pénétrés de christ
11 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Kierkegaard en France (juin 1936)
19 rientation intime, de fidélité essentielle, en un mot , de finalité. D’où résultent nécessairement un certain nombre de male
20 rne à son auteur. Mais peut-on y répondre par des mots  ? Plusieurs des Discours religieux ayant pour objet de « préparer à l
12 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). L’Art poétique ou Qu’il faut penser avec les mains (décembre 1936)
21 s écritures du siècle, je retiendrai d’abord deux mots  : « poétique » dans le titre ; et « connaissance », qui s’inscrit à c
22 de la traduire. Les modes, l’usage, l’usure des mots aggravés par la presse et par la politique, ont peu à peu fait passer
23 nt que l’effort d’un Claudel, restituant à chaque mot son sens le plus poignant, par là même le plus apte à ranimer une com
24 re incommunicable au très grand nombre. Rendre au mot sa valeur d’appel, appeler sans cesse à grands cris l’univers (cette
25 rence, sa part dans la composition de l’image, le mot qui profère son sens. » C’est un univers du discours, où les objets q
26 is il faut en comprendre l’office. Traiter chaque mot selon la chose qu’il re-présente tout d’abord, rendre un corps et ref
27 action cosmique de la parole. Comment cela ? « Le mot appelle, provoque en nous l’état de co-naissance qui répond à la prés
28 it sans nulle définition, sans déclarer ce que le mot sous-entend, et qui se révélerait le plus souvent absurdement contrad
29 appelle, et d’abord la parole ! Mais l’usure des mots les édente, notre langage est débrayé. Comment rétablir le contact ?
13 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). De la propriété capitaliste à la propriété humaine et Manifeste au service du personnalisme, par Emmanuel Mounier (février 1937)
30 de cette qualité… À nous maintenant de rendre aux mots leur sens. Il n’y a que cela de sérieux dans la politique moderne. Et
14 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). N’habitez pas les villes (Extrait d’un Journal) (juillet 1937)
31 de vie pauvre, libre et solitaire — trois grands mots  ! et pourtant c’est bien cela — tout au bout d’un pays dénué de resso
32 uel rapport entre cet homme à qui je parle, et le mot « homme » dans ce que j’écris ? Non seulement ceux d’ici ne comprendr
33 t le bonheur, je n’ai jamais très bien compris ce mot , que tant de gens invoquent avec un accent triste. Je suis devenu tou
15 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Gösta Berling, par Selma Lagerlöf (novembre 1937)
34 » — au sens baroque, impertinent et emphatique du mot — dans la virtuosité et les malices de ce génie de la fable nordique.
16 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Monastère noir, par Aladár Kuncz (janvier 1938)
35 s ni points de repère : c’est la guerre. C’est un mot sacré. C’est quelque chose qui se passe très loin, partout, et qui do
17 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Victoire à Waterloo, par Robert Aron (février 1938)
36 ui se donne l’air d’une « fantaisie ». Prenons ce mot au sens allemand : une « imagination » profonde du destin de Napoléon
18 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Propos sur la religion, par Alain (avril 1939)
37 s, relève d’un malentendu, courant sur le sens du mot « foi ». Je voudrais au moins l’indiquer. Un chrétien sait que sa fo
19 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au sujet du Journal d’André Gide (janvier 1940)
38 Saint-Esprit autant que sur le doute. (Il cite ce mot d’un catholique à un pasteur : « Vous, vous croyez, mais nous savons 
39 ner. « Orthodoxie protestante — écrit Gide —, ces mots n’ont pour moi aucun sens. Je ne reconnais point d’autorité, et si j’
40 importe, et qui nous intéresse au double sens du mot . Conclusion provisoire, paradoxale peut-être, mais somme toute, assez
20 1951, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Un complot de protestants (novembre 1951)
41 a dire que c’est un complot de protestants ! » Le mot ne manque pas de pertinence. Tous les matins, vers onze heures, il vi
42 pète-t-il en accentuant, circonflexant le dernier mot . Ce qui l’a souvent frappé chez bien des femmes, c’est leur manière «