1 1931, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Éléments de la grandeur humaine, par Rudolf Kassner (octobre 1931)
1 Les Éléments de la grandeur humaine, par Rudolf Kassner (octobre 1931)a Si l’existence — le degré d’être —
2 propose le type le plus efficace. Et c’est ainsi par une nécessité organique — nous sommes nécessiteux — que son œuvre ent
3 esure, forme, grandeur, ne sont guère définis que par leurs rapports mutuels et tirent de cette interdépendance leur valeur
4 même, il vise à la plénitude élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’homme qui doi
5 e à la plénitude élémentaire, définie par la loi, par son astre. L’homme chrétien au contraire, l’homme qui doit être surpa
6 s’il ne retrouve pas de loi interne et de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans destinée, un « indiscret ». «
7 que manifestation de son essence intime ressemble par quelque côté à un outrage, voire à une impudeur. » À l’opposition du
8 que et du moderne, Kassner répondrait aujourd’hui par l’opposition de la grandeur mesurée et de l’indiscrétion journalistiq
9 qu’en elles-mêmes et comme à l’état sauvage, non par une explication qui les réduise et qui les domestique. Une pensée neu
10 dans nos catégories psychologiques. Il prend tout par des biais qui nous sont peu familiers. Et puis enfin, voilà une philo
2 1931, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Sarah, par Jean Cassou (novembre 1931)
11 Sarah, par Jean Cassou (novembre 1931)b Quelque chose d’espagnol dans la déma
12 ssaient sur eux leurs forces. Le monde est habité par des êtres dont le « bonheur » consiste à ne pas se rendre compte de c
3 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Signes parmi nous, par C. F. Ramuz (janvier 1932)
13 Les Signes parmi nous, par C. F. Ramuz (janvier 1932)c Il est remarquable que ceux dont la fo
14 bon, qu’elles tenaient trop de terre embrassée et par elle tout un pays et son peuple ; car « c’est ici le pays de la solid
15 teurs de sa race. Il a cette même lenteur imposée par la nature, ce même besoin de précision utile. Ce n’est pas un art d’a
16 choses. Cet art, le sujet des Signes parmi nous, par sa simplicité même, le met en valeur mieux que tout autre récit de Ra
17 t de toute explication intellectuelle, atteignant par la une unité de style tellement têtue qu’elle évoque peu à peu on ne
18 s, j’en vois les défauts, le poncif ; ces détails par trop détaillés. Mais l’important, je pense, c’est qu’une page de Ramu
19 ent6, — un « arrêt dans une forme ». Cela se voit par l’étymologie. Aussi, par le passage à la limite : car la plus grande
20 ne forme ». Cela se voit par l’étymologie. Aussi, par le passage à la limite : car la plus grande crise imaginable, c’est l
21 ction principale.) Où tend notre action centuplée par les machines ? Où tendent nos métaphysiques et nos philosophies mal e
22 tre en état de crise ; et il n’y a de réalité que par et dans la crise… 7. On pourrait soutenir que l’époque 1900-1910 fut
4 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
23 as, c’est que précisément cette défense a réussi. Par contre ils veulent bien voir la révolte chez ceux-là qui la crient, e
24 reste notre intime tentation — permettra-t-elle, par la vivacité même du paradoxe, une prise de conscience plus juste et p
25 iens. Mais notre optique n’est-elle point faussée par un état d’esprit qui voudrait que l’on considère ces deux hommes avan
26 eux hommes avant tout comme des écrivains ? C’est par la chose écrite, par la lettre justement qu’ils s’opposent le plus. P
27 comme des écrivains ? C’est par la chose écrite, par la lettre justement qu’ils s’opposent le plus. Pourtant Rimbaud ne fu
28 geable, s’agissant de deux êtres que l’on connaît par leurs écrits d’abord. Mais, pour en tenir un juste compte, il s’agit
29 événement qui ne peut normalement se traduire que par une qualité nouvelle de silence. Encore faut-il que le destin favoris
30 avorise concrètement cette assomption intérieure. Par quel « hasard » l’a-t-il provoquée chez Goethe ? Il est un fait de sa
31 s peu une grave maladie, dont il ne fut sauvé que par l’intervention d’un médecin « alchimiste ». Retenons ceci : au seuil
32 de notre condition. Et c’est seulement en passant par une application matérielle que la magie, se reniant en tant que spécu
33 aissance », à cet acte de fécondation spirituelle par où l’homme pénètre dans la réalité mystique. Et cet acte ne peut se p
34 n — qui triomphera désormais. Mais une action qui par avance désespère du seul succès qui pour Faust serait réel : la posse
35 gard. L’âme, purifiée de sa « vieille dépouille » par l’effort aveuglant de la vie, pénètre dans le Nouveau Jour et contemp
36 rès sévère ». Gagner 40 000 francs. Mourir obsédé par ce travail. Ainsi cette vie est bien d’un seul tenant ; une seule et
37 s philistins. Le somnambule est désormais protégé par une cotte d’invisible silence. Vous pouvez lui parler sans le trouble
38 ême d’un tel yoga. Tout savoir doit être confirmé par un faire, qui le tait et l’exprime à la fois. Le « faire » de Rimbaud
39 bat sur le travail « à mains », rage de revanche, par son excès même est encore une évasion hors du réel. En cela il est ro
40 révolus, prenons garde de nous laisser convaincre par les seuls éclats d’un fanatisme à vrai dire splendide. (Qui me guérir
5 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Querelles de famille, par Georges Duhamel (mai 1932)
41 Querelles de famille, par Georges Duhamel (mai 1932)e L’ambiguïté, c’est du paradoxe détendu
42 choquer un public, qui ne supporte que la mesure, par l’affirmation de prévisions horribles, et cependant conformes à la na
6 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Ce chien, ton serviteur, par Rudyard Kipling (juillet 1932)
43 Ce chien, ton serviteur, par Rudyard Kipling (juillet 1932)f Traduit du chien par Kipling, et a
44 dyard Kipling (juillet 1932)f Traduit du chien par Kipling, et adapté, voire recréé par Jacques Valette dans une langue
45 uit du chien par Kipling, et adapté, voire recréé par Jacques Valette dans une langue insolite et touchante, ni petit nègre
46 des pauvres tout petits chiens qu’on habite tout par dehors et que personne s’occupe ». Dès la seconde page, c’est à pouss
7 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Éloge de l’imprudence, par Marcel Jouhandeau (septembre 1932)
47 Éloge de l’imprudence, par Marcel Jouhandeau (septembre 1932)g Si dans tous les écrits de not
8 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Alexandre, par Klaus Mann (septembre 1932)
48 Alexandre, par Klaus Mann (septembre 1932)h Ce n’est pas pour l’amour du laurier,
9 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Cahier de revendications [Présentation] (décembre 1932)
49 L’Ordre nouveau, Combat, Esprit, Plans, Réaction, par leur volonté proclamée de rupture, et plus encore par leurs revendica
50 leur volonté proclamée de rupture, et plus encore par leurs revendications constructives, révèlent peut-être, dans leur div
10 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
51 main de la guerre, ont trop souvent crié au loup, par goût des atmosphères tragiques. Littérature et mauvais caractère. Il
52 Histoire, qui caractérisent la position marxiste. Par contre, les bases doctrinales exposées ici par des membres d’Esprit,
53 e. Par contre, les bases doctrinales exposées ici par des membres d’Esprit, de Combat, de L’Ordre nouveau ou de Réaction, p
54 n marxistes. Mais comment nous laisser convaincre par une réussite matérielle, temporaire, et d’ailleurs discutable ? C’est
55 l’esprit puisse agir sur les faits autrement que par une suite de coups de force, d’actes créateurs, — révolutionnant le d
56 taire qui, justement, avait besoin d’être conduit par la pensée de quelques-uns22. Proposition antirévolutionnaire, il faut
57 ion antirévolutionnaire, il faut le dire, et niée par les faits dont elle se réclame implicitement, Lénine réussit une révo
58 . La volonté, la possibilité de rupture, affirmée par les politiciens marxistes, mais niée en sous-main par leur doctrine,
59 les politiciens marxistes, mais niée en sous-main par leur doctrine, est de leur part une duperie manifeste. Je les entends
60 eté terrible et humble. Loin de moi la pensée que par des arguments nous pourrons triompher d’autre chose que d’arguments.
61 une révolution contre la construction entreprise par le capitalisme d’État soviétique, contre la mystique productiviste dé
62 e, contre la mystique productiviste déjà « niée » par la crise américaine en particulier. 21. du Criterion. 22. Exemple f
63 i réunit toutes les conditions théoriques prévues par Marx pour qu’une révolution éclate. Il ne se passe rien. Parce qu’on
11 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Pétrarque, par Charles-Albert Cingria (avril 1933)
64 Pétrarque, par Charles-Albert Cingria (avril 1933)k « Les modernes qui écrivent d
12 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une main, par C. F. Ramuz (juin 1933)
65 Une main, par C. F. Ramuz (juin 1933)l Qu’on ait pris Ramuz pour un « régionalis
66 men forcé d’ailleurs, interrogation accidentelle. Par le choix même du prétexte de cet écrit, il nous donne ce genre de pen
13 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Saint-Évremond ou L’humaniste impur, par Albert-Marie Schmidt (octobre 1933)
67 Saint-Évremond ou L’humaniste impur, par Albert-Marie Schmidt (octobre 1933)m Il est plaisant de voir un je
68 auteur obtenir de nos jours un effet de surprise par l’emploi d’un style poli, nombreux, toujours plein d’onction, parfois
69 pas vain. M. Schmidt ne s’en laisse point imposer par la « réussite classique ». Il place Saint-Évremond, théoricien spirit
70 ies sociales, mondaines ou politiques, trahissent par leur raffinement, par leur perfection même, une anarchie spirituelle
71 s ou politiques, trahissent par leur raffinement, par leur perfection même, une anarchie spirituelle dont elles constituent
14 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Deuxième Jour de la Création, par Ilya Ehrenbourg (décembre 1933)
72 Le Deuxième Jour de la Création, par Ilya Ehrenbourg (décembre 1933)n Ce titre curieusement biblique dé
73 a Construction où il ne tarde pas à se distinguer par diverses actions d’éclat. Il devient brigadier de choc. Grave et rieu
74 voici un fait plus inquiétant : ce livre montre, par vingt exemples irréfutables, que la classe joue chez les jeunes russe
15 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Taille de l’homme, par C. F. Ramuz (avril 1934)
75 Taille de l’homme, par C. F. Ramuz (avril 1934)o Après Une Main, confession réticente, d’
76 fendait le marxisme, il n’en resterait pas moins, par le fait de son être même, une protestation contre le matérialisme dia
77 à tout « isme ». Quand on est à ce point possédé par la vie des choses et des êtres, on n’a pas besoin d’arguments pour fa
78 traint, pour en finir, de fixer la saine doctrine par un ukase condamnant à la fois les mécanistes et les dialecticiens. On
79 ure avec tout humanisme imaginable (l’homme sauvé par son progrès). 27. Pas la Nature de Rousseau, – la Nature des choses
16 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Procès, par Franz Kafka (mai 1934)
80 Le Procès, par Franz Kafka (mai 1934)p Je ne sais pas si le Procès est le chef-d’
81 , c’est-à-dire à toutes les conventions inventées par les hommes pour étouffer le scandale. Josef K… fondé de pouvoir dans
82 oir dans une banque, se voit arrêté un beau matin par deux inspecteurs. Ces messieurs lui apprennent qu’il est inculpé, mai
83 connaît pas le Christ. « Nul ne vient au Père que par moi ». C’est par le Fils que Dieu devient pour nous le Père ; mais al
84 rist. « Nul ne vient au Père que par moi ». C’est par le Fils que Dieu devient pour nous le Père ; mais alors, l’acquitteme
85 cher, d’échapper à l’« arrêt » ; mais c’est aussi par cette foi, et parce qu’elle nous permet de faire un pas et « d’en sor
17 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Ni gauche ni droite (août 1935)
86 mène à ceci : si tout le monde était mis d’accord par une agression hitlérienne, irait-on se battre au nom de la liberté na
18 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Paracelse, par Frédéric Gundolf (septembre 1935)
87 Paracelse, par Frédéric Gundolf (septembre 1935)r Paracelse ne fut pas un mage, o
88 homme. Il se fit tailler en morceaux et enterrer par son fidèle serviteur. Mais celui-ci, impatient, ouvrit la tombe deux
89 avoir ressuscité ». Rajeunir son corps et son âme par l’ordure, c’est un des thèmes favoris de notre temps. Mais combien, p
90 stement cette fringale d’expérience qu’il promena par toute l’Europe, et peut-être même chez les Turcs, le rendit attentif
91 mptôme, Paracelse ne veut nommer les maladies que par le nom de leur remède. « Il ne faut pas dire que tel état est colériq
92 à la base de l’homéopathie moderne, du traitement par la vaccination, et même de la psychanalyse. Paracelse s’était formé d
93 date dans l’histoire de la connaissance du monde par le corps, ou si l’on veut, du corps par le monde. « L’homme ne saura
94 du monde par le corps, ou si l’on veut, du corps par le monde. « L’homme ne saura jamais assez combien il est anthropomorp
19 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Recherches philosophiques (septembre 1935)
95 tienne compte de cette crise essentielle révélée par l’échec des synthèses hégéliennes comme constitutive de l’humain, cer
96 situation de la personne dans le temps paraîtront par endroits un peu sommaires, mais ce défaut procède de la vigueur joyeu
97 ses de P. Klossowski sur Sade, où il est démontré par des voies imprévues, comment la négation de Dieu entraîne la négation
20 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Lawrence et Brett par Dorothy Brett ; Matinées mexicaines suivi de Pansies (poèmes), par D. H. Lawrence (octobre 1935)
98 Lawrence et Brett par Dorothy Brett ; Matinées mexicaines suivi de Pansies (poèmes), par D.
99  ; Matinées mexicaines suivi de Pansies (poèmes), par D. H. Lawrence (octobre 1935)t Les souvenirs de Mabel Dodge sur La
100 rpétuelle où vivait Lawrence : « Je suis épuisé — Par l’effort que je fais pour aimer les gens — sans y parvenir. » Ou enco
101  !) Il invente ses histoires, secrètement animées par « les battements du cœur sauvage de l’Espace », il s’amuse, il s’effr
21 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (octobre 1935)
102 es Mystiques allemands du xiiie au xixe siècle, par Jean Chuzeville (octobre 1935)u C’est une entreprise incertaine qu
103 rmer. C’est qu’elle est généralement conditionnée par notre romantisme littéraire en même temps que par notre scepticisme r
104 par notre romantisme littéraire en même temps que par notre scepticisme religieux. Une telle disposition d’esprit nous inci
105 lus) pour jouir, ou la puissance de fixer le vrai par convention ou décret scientifique, pour agir. (Il y a d’autres exigen
106 veut M. Chuzeville, que la « recherche des moyens par lesquels l’âme arrive à transgresser ses limites charnelles et tempor
107 t de remercier M. Chuzeville de nous avoir ouvert par son anthologie tout un monde spirituel et poétique plein de dangereus
108 Chuzeville s’est-il laissé guider dans son choix par un préjugé historique que le « Mage du Nord » eût trop évidemment déc
109 la spiritualité allemandes, scission aboutissant par une série d’actions et de réactions dialectiques « au romantisme, au
110 à Boehme, ce défenseur du libre arbitre persécuté par les pasteurs. Et d’autre part, on sait quels liens unissent Luther à
111 uther, il le juge d’après un résumé, confectionné par Gonzague Truc, du pamphlet de Maritain, lequel s’appuie sur le P. Den
22 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). « Le plus beau pays du monde » (octobre 1935)
112 ttachement qui ne comporte pas de choix délibéré. Par malheur, l’enseignement s’empare du fait patriotique et tente de le r
23 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Sur l’esprit incarné (février 1936)
113 . Mission que l’Évangile et la théologie résument par le seul mot de Rédemption, et que certains antichrétiens, plus pénétr
114 non sans bonheur, curieusement suivi sur ce point par ses contradicteurs de droite. Mais alors son dernier article est trop
24 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Dictature de la liberté, par Robert Aron (mars 1936)
115 Dictature de la liberté, par Robert Aron (mars 1936)y « J’aime les titres mystérieux ou pétard 
116 it Baudelaire. Celui d’Aron unit ces deux vertus, par une sorte d’ellipse tout à fait révélatrice du mouvement de sa pensée
117 moderne, qui est celle des révolutions étranglées par l’État et sa police. Telles sont les bases — algébrisées — des recher
118 as au sens purement politique de tyrannie exercée par un seul homme dans tous les domaines. 37. Particulièrement efficace
25 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Kierkegaard en France (juin 1936)
119 et de Nietzsche. Aujourd’hui Kierkegaard est cité par tout le monde. On m’assure qu’il a même un public passionné. Mais si
120 nné. Mais si l’on juge de la façon dont il est lu par la façon dont il est trop souvent cité, l’on pensera qu’il eût mieux
121 es fragments de cette œuvre entièrement commandée par son terme, tout en taisant ou niant ce terme, cela revient littéralem
122 on nous en donne, de toute espèce de sens réel, —  par quoi j’entends d’orientation intime, de fidélité essentielle, en un m
123 Et la publication des écrits religieux entreprise par M. Paul Tisseau y contribuera certainement. Les graves malentendus qu
124 tive. Il me semble que les neuf discours traduits par M. Paul Tisseau en reviennent tous à la même question, qui est celle
125 nterprétations de Kierkegaard proposées en France par Jean Wahl, par Mme R. Bespaloff, et par moi-même. Je ne trouve pas ce
126 de Kierkegaard proposées en France par Jean Wahl, par Mme R. Bespaloff, et par moi-même. Je ne trouve pas cette violence dé
127 en France par Jean Wahl, par Mme R. Bespaloff, et par moi-même. Je ne trouve pas cette violence déplacée, ni l’injustice qu
128 la retourne à son auteur. Mais peut-on y répondre par des mots ? Plusieurs des Discours religieux ayant pour objet de « pré
26 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). L’Art poétique ou Qu’il faut penser avec les mains (décembre 1936)
129 en est pas moins le sens « commun » — voire même, par antiphrase, le sens « courant ». Dans cette affaire, celui qui sait o
130 e. Les modes, l’usage, l’usure des mots aggravés par la presse et par la politique, ont peu à peu fait passer pour commune
131 usage, l’usure des mots aggravés par la presse et par la politique, ont peu à peu fait passer pour communes des significati
132 n génie catholique, isolé de la foule des hommes, par ce qui manifeste, justement, sa volonté de catholicité ! ⁂ Non qu’il
133 notre monde tel qu’il est sauvé, relié solidement par la Promesse et remis en marche vers elle, — le monde de la poésie. Di
134 ujettie à vanité » (Rom. 8, 19-20). Ne fût-ce que par son style, et l’intention, partout, qu’il manifeste avec puissance, C
135 i la vocation de l’homme qui le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la permanence des choses, par lequel, en dehor
136 lequel l’homme atteste la permanence des choses, par lequel, en dehors du temps, en dehors des circonstances et causes sec
137 e chose son droit de devenir présente à l’esprit, par lequel il la conçoit dans son cœur, et répète l’ordre qui l’a créée,
138 homme est « le sceau de l’authenticité ». Il est, par son action recréatrice, une étymologie vivante de tout ce qui est. Et
27 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Une idée de Law (janvier 1937)
139 etient en France une armée qui coûte 100 millions par an ; c’est 2 milliards pour vingt ans. Nous n’avons pas plus de cinq
140 heur, on peut espérer de détruire 150 000 ennemis par le feu, le fer, l’eau, la faim, les fatigues, les maladies. Ainsi, la
141 ses entreprises n’étaient constamment traversées par celles d’une passion contraire, qui est l’honneur. Car il est clair q
28 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). De la propriété capitaliste à la propriété humaine et Manifeste au service du personnalisme, par Emmanuel Mounier (février 1937)
142 humaine et Manifeste au service du personnalisme, par Emmanuel Mounier (février 1937)ac Des quatre essais publiés jusqu’
143 er 1937)ac Des quatre essais publiés jusqu’ici par Mounier, ce traité de la propriété est sans doute le mieux venu, le p
144 ilité précise de ses coupes, qualités nées, comme par décantation, des défauts mêmes qu’on a pu reprocher aux précédents ou
145 ongés les doctrines et les ressentiments secrétés par le capitalisme. Mounier part d’une phénoménologie de la possession —
146 nologie de la possession — presque trop brillante par endroits —, s’engage dans un exposé synthétique des doctrines thomist
147 stes, le voilà repris et galvaudé depuis deux ans par toutes les ligues et partis, de La Rocque à Vaillant-Couturier ! (Je
148 eu décisif, du capitalisme. 45. Le Précis publié par L’Ordre nouveau dans son numéro d’octobre 1936 en comble d’ailleurs q
149 bre 1936 en comble d’ailleurs quelques-unes. 46. Par Paul Vaillant-Couturier, Paris, Éditions ESI, octobre 1936. ac. Rou
150 ul Vaillant-Couturier est plus amplement commenté par Rougemont dans le numéro d’Esprit de février 1937 : « Paul Vaillant-C
29 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). N’habitez pas les villes (Extrait d’un Journal) (juillet 1937)
151 onvient plutôt de la quitter quand on le peut. Si par cette aube de novembre, sur les grands quais de ce port atlantique, j
152 tlantique, j’en étais à considérer d’un œil brûlé par l’insomnie les flots de l’océan maussade et les pauvres rivages du dé
153 oulu répondre.   Début de novembre Je commencerai par l’inventaire de mon domaine. Je ne suis pas propriétaire, c’est enten
154 l’idée de propriété est liée à l’idée d’héritage. Par quelle folie pensent-ils pouvoir « hériter » des biens de leurs pères
155 une porte de bois à deux battants, à demi cachée par des lauriers épais. De hauts murs blancs enclosent de tous côtés ce j
156 n ciel lavé, tissé d’oiseaux, et parfois traversé par un nuage rapide. La maison compte deux chambres au rez-de-chaussée, s
157 ambres au rez-de-chaussée, séparées de la cuisine par un couloir dallé. À l’étage, où l’on parvient par un petit escalier q
158 par un couloir dallé. À l’étage, où l’on parvient par un petit escalier qui prend au fond de la cuisine, deux autres chambr
159 i passé tout l’après-midi dessus. — Cela commence par une chronique historique dont l’essentiel est naturellement l’énuméra
160 monument au point où il toucha terre — en passant par les drakkars norvégiens, les flottes anglaises des guerres de religio
161 urs des discours de leurs chefs ont été consignés par miracle : ils ne le cèdent en rien pour l’ampleur de leurs vues sur l
162 ires sur les institutions de bienfaisance fondées par le docteur lui-même ou tout au moins à son instigation. Enfin, et cel
163 otre épicière. Car il faut bien, hélas, commencer par l’épicière, quand on aborde le village où l’on va vivre. Celle-ci est
164 hez Mélie. Ce n’est pas simple d’éviter d’être vu par l’une, entrant chez l’autre. Mais c’est prudent, on me l’a dit. Car e
165 ace. Sans compter qu’on n’aime pas être accueilli par la réprobation sournoise d’une épicière.   20 novembre Le bureau de p
166 ulu en avoir le cœur net, a pris des instructions par téléphone au chef-lieu. Son supérieur lui a confirmé qu’un manuscrit
167 re à titre de dédommagement. Salaire : 280 francs par mois « en comptant tout ». Sa femme fait des lessives. En été ils pêc
168 vaises volontés lointaines, et du hasard, éveille par résonnance un sentiment de liberté, de gratuité aventureuse. Mon sort
169 d est un ancien marin, barbu, jovial, déjà touché par le gâtisme, mais agréablement si je puis dire. Cela met un peu de fan
170 us de travail fixe. Quand je m’arrêtais d’écrire, par fatigue, je ne me sentais pas la bonne conscience de l’employé qui a
171 er personne. J’ai à craindre qu’elle ne m’attaque par désir famélique de créer du nouveau. Car c’est une consolation aussi
172 sibilité de la sentir avec quelque vivacité, sauf par éclairs, dans la rue, par exemple. Déjà je ne puis en retrouver le so
173 je ne puis en retrouver le souvenir autrement que par un effort de réflexion qui me laisse assez froid. La culture m’a repr
174 e, ou de vision finale, qu’il s’agit de maintenir par un constant effort entre nos belles séries de pensées et la diversité
175 , je réveille ma femme. Nous essayons de soulever par les ailes la poule qui fait un caquet déchirant : elle serre entre se
176 and une auto risque de rater le tournant emportée par la force centrifuge, il ne faut pas freiner mais peser à fond sur l’a
177 s occasions, quand la chose est arrivée. Apportée par la factrice. Une grosse enveloppe cachetée, venant de l’étranger. En-
178   16 juin La banque d’A. n’est ouverte qu’un jour par semaine. Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai pu aller y négocier mon chè
179 e cet équilibre indifférent et cordial qui a fini par s’établir entre nous : et il ne reste que l’ennui de nos conversation
30 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Gösta Berling, par Selma Lagerlöf (novembre 1937)
180 Gösta Berling, par Selma Lagerlöf (novembre 1937)ag Le monde entier connaît la geste
181 lles sont, des fables. Nos romanciers, terrorisés par une sadique « défense d’inventer », s’épuisent à rechercher le vraise
182 löf s’amuse à rajeunir tour à tour : une au moins par chapitre48, et à chaque fois le coup est bon. Vous partez en pleine c
183 ’obsession de vivre. Cette année folle, inaugurée par un traité avec le diable, vient mourir dans la nuit de Noël au rythme
184 rolls, sorcières, belles jeunes filles courtisées par des héros, épousant des benêts, vieux pasteurs ivrognes ou avares, de
31 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au dossier d’une vieille querelle (novembre 1937)
185 que de Port-Royal, un dilemme assez comparable, «  par lequel un ancien Philosophe prouvait qu’on ne se devait point mêler d
186 ux : celui de laisser perdre le peu qui fut gagné par d’autres, et dont on vit. ah. Rougemont Denis de, « Au dossier d’u
32 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Monastère noir, par Aladár Kuncz (janvier 1938)
187 Le Monastère noir, par Aladár Kuncz (janvier 1938)ai Professeur, écrivain, traducteur d’o
188 e cet intellectuel jeté dans un cul de bassefosse par le jeu de l’état civil. Qu’il ne s’y mêle aucune trace de hargne, c’e
189 tation, de la psychose créée dans le monde actuel par ce phénomène multiforme, insaisissable et saisissant : qu’un innocent
190 réponse. Le courrier qu’on lui adresse est retenu par les intendants, les paquets vidés. Le régime disciplinaire est aggrav
191 aggravé de temps à autre, on ne sait pourquoi, «  par représailles ». Puis c’est le départ brusqué « pour X… ». Ni raisons
192 ’était l’histoire d’un homme qui se voit inculpé, par une justice inaccessible, d’une faute indéterminée. Il faut sans dout
193 ussi dans ce livre une parabole de l’homme traqué par les tyrannies anonymes qui se multiplient dans notre siècle49, et ten
194 s le numéro de mai 1934 de la NRF : «  Le Procès, par Franz Kafka, traduit par A. Vialatte (Gallimard) ».
195 e la NRF : «  Le Procès, par Franz Kafka, traduit par A. Vialatte (Gallimard) ».
33 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Victoire à Waterloo, par Robert Aron (février 1938)
196 Victoire à Waterloo, par Robert Aron (février 1938)ak « Soudain joyeux il dit : Grouchy ! —
34 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Alice au pays des merveilles, par Lewis Carroll (août 1938)
197 Alice au pays des merveilles, par Lewis Carroll (août 1938)am Si l’on songe que le conte est par ess
198 ls ont tous ! », gémit Alice, constamment réfutée par un formalisme délirant. Le pire, c’est que la plupart des discussions
199 ire, c’est que la plupart des discussions pèchent par l’absence d’un élément de commune mesure : d’où l’impression d’entrav
200 s, on pourrait proposer une explication parallèle par le langage, autre problème fondamental pour un enfant. Les deux hypot
201 arfois les pièges logiques ont une double détente par calembour. Tout cela est assez bien symbolisé par la déclaration de l
202 par calembour. Tout cela est assez bien symbolisé par la déclaration de la Tortue à Tête de Veau, qui croit que les quatre
203 paraît scrupuleuse, encore que déparée ici ou là par des préciosités indéfendables. Les dessins sont d’une meilleure plume
35 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Page d’histoire (novembre 1938)
204 ns, que les démocraties se laissassent convaincre par le « bon droit » des exigences allemandes. Et c’est pourquoi, lorsqu’
205 pe ? — L’opinion démocratique apparut désorientée par cette exigence purement « rituelle ». Les uns remarquaient qu’il n’y
206 olique du principe fédératif ne fut pas exploitée par les nations qui l’avaient remportée comme malgré elles et en dépit de
36 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Propos sur la religion, par Alain (avril 1939)
207 Propos sur la religion, par Alain (avril 1939)ao Ces « propos » s’égrènent de 1908 à 1935, mai
208 lique radicale. Ainsi le catholicisme, interprété par Alain, serait une sagesse éternelle qu’il s’agirait de remettre à jou
209 « devant le regard positif, toute religion finit par être vraie », et même « l’obligation de croire ne digère pas beaucoup
210 ère pas beaucoup du devoir de penser » (commencez par croire, vous finirez par penser)… Comme toute sagesse qui se respecte
211 r de penser » (commencez par croire, vous finirez par penser)… Comme toute sagesse qui se respecte, celle d’Alain ne peut p
37 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Don Juan (juillet 1939)
212 ste perpétuel, il se trouve entièrement déterminé par le bon et le juste — contre eux. Si les lois de la morale n’existaien
213 nature spirituelle de son secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de l’esprit révolté, on verra
214 uvenir inconscient de la mère) — trop vite séduit par la plus fugitive ressemblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il
215 par la plus fugitive ressemblance, toujours déçu par la réalité dès qu’il l’approche, et déjà s’élançant vers d’autres app
216 d’une timidité, et fasciné pour la première fois par la révélation d’amour, se muer en l’image de Tristan. Mais il ne trou
217 un crime, du fait qu’elle institue un ordre neuf par le décret de sa rigueur. ⁂ Nietzsche s’est dressé face au siècle. Et
218 gilant de l’instinct : car s’il le glorifie c’est par esprit de polémique, c’est qu’il veut forcer la nature autrement qu’o
219 pétuel, Nietzsche se trouve entièrement déterminé par le bon et le juste — contre eux. Il va de défi en défi, excité puis e
220 eux. Il va de défi en défi, excité puis exaspéré par le silence ou les lâchetés de l’adversaire. Les idées se retournent a
221 il ? Elles n’étaient excitantes pour l’esprit que par la fausse vertu qu’on leur prêtait. Mais aussitôt qu’elles ont trahi
222 veurs, des successeurs, de ces disciples enhardis par le triomphe ardent d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de
223 leur, et dans l’angoisse d’une puissance anéantie par son succès, que Nietzsche a rencontré soudain la fascinante idée du R
224 le Tristan d’un Destin qu’il ne peut posséder que par l’amour éternellement lointain. ⁂ Don Juan, tricheur, aime sans amour
225 sent les règles anciennes, mais qui ne valent que par ces règles et dans la mesure où l’on sent qu’elles les violent. Pour
226 ”. » C’étaient les femmes qu’il n’avait pas eues, par fidélité à la sienne. Où est la tricherie ? Dans ce défi installée au
38 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La Poésie scientifique en France au xvie siècle, par Albert-Marie Schmidt (septembre 1939)
227 La Poésie scientifique en France au xvie siècle, par Albert-Marie Schmidt (septembre 1939)aq Ronsard évoquant les démon
228 s pensions connaître. Ils n’ont pas été restaurés par les auteurs de manuels, ni patinés par nos lectures. Les voici avec t
229 restaurés par les auteurs de manuels, ni patinés par nos lectures. Les voici avec toutes leurs barbes et verrues, incongru
230 thmes et les lois cosmiques, afin de les parfaire par le Verbe et, finalement, de s’en rendre maîtres. Tous sont soutenus p
231 ement, de s’en rendre maîtres. Tous sont soutenus par une double croyance dans le pouvoir magique du langage, et dans la li
232 e comme un condensateur du fluide vital circulant par l’univers ». Voilà de la belle érudition qui signifie. C’est une mani
39 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au sujet du Journal d’André Gide (janvier 1940)
233 Gide a tant répété : Ne jugez pas ! qu’il a fini par se rendre lui-même littéralement « inestimable ». Comment prendrait-o
234 ient. (Jusqu’à masquer parfois de vraies fenêtres par excessive défiance d’une symétrie où l’on serait tenté de s’arrêter…)
235 d’art, que limité au récit d’une crise, et soumis par lui-même à une sorte d’unité qui fait nécessairement défaut à la chro
236  ? Ou pour déconcerter ses juges, qu’il leur rend par avance toutes ses armes ? Mais ce serait un mauvais calcul. Aux yeux
237 ffinée. J’imaginerais plutôt que Gide est fasciné par l’obstacle qu’il veut éviter. Son horreur du malentendu l’entraîne à
238 culier. La passion d’être complètement vrai finit par altérer le naturel ; mais par son excès même, elle nous rend attentif
239 lètement vrai finit par altérer le naturel ; mais par son excès même, elle nous rend attentifs aux défauts réguliers de tou
240 -même plus perspicace, et l’on a grande tendance, par contre, à négliger, de peur de se surfaire, tout ce qui peut entrer e
241 répétait : je ne suis pas chrétien. Mais c’était par désir de sauver une conception pure de la foi, dont il ne s’estimait
242 e naturel, à confesser ce que la chair ni le sang par eux-mêmes ne sauraient confesser. Alors seulement pourrait se poser e
243 orme a rejeté les prétentions du pape de Rome non par dégoût de l’autorité en soi, mais au contraire par grande fidélité à
244 ar dégoût de l’autorité en soi, mais au contraire par grande fidélité à l’autorité de l’Évangile, fondement unique et suffi
245 nisme, naguère), je pense qu’on le peut expliquer par une certaine défiance d’artiste à l’égard des « idées » en soi, et de
246 phique — je simplifie — que littéraire. Non point par préférence, loin de là. Mais les problèmes qui se posent à nous, nous
40 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Hommage à C. F. Ramuz (mai 1940)
247 Nietzsche… Mais le centre vaudois s’est distingué par sa méfiance à l’égard des « idées ». Son particularisme approfondi re
248 Son particularisme approfondi rejoint l’universel par les racines. C’est, comme ils disent, de la vraie « culture ». Il fau
249 samment travaillé et simplifié, cet œil halluciné par le réel, c’est tout l’art de Ramuz exposé. Ici, tout le mystère se mu
41 1951, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Un complot de protestants (novembre 1951)
250 nté d’un escalier conduisant à une large galerie. Par une porte capitonnée qui donne sur la bibliothèque où il travaille, G
251 ra entrouvrir la porte capitonnée, en s’annonçant par un profond « Allô ! Allô ! » et me demandera de passer chez lui pour
252 pasteur Roberty, que j’aimais bien. » Vite lassé par les débats d’idées, il semble répugner à toute pensée qui par le styl
253 ts d’idées, il semble répugner à toute pensée qui par le style d’abord ne l’ait séduit. Il me parle souvent des Variations
254 nt joué un rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par le ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et,
255 dans ma vie. » (Frappé par le ton de confession, par le ton « c’était mal » de ses propos.) Et, subitement, après un silen
256 traindre. Les jours suivants, il me donne à lire, par paquets, les épreuves de son Journal en cours d’impression, et sur le
257 c’est ainsi qu’il réussit à remplacer le tragique par la perplexité. Tout cela peut éclairer son attitude envers le christi
258 lle qu’il l’imaginait et dans laquelle il voyait ( par erreur) la sanction d’une certaine éthique ; la conversion de quelque
259 qui souvent n’est qu’un concept bâtard, engendré par le romantisme. Gide recherchait plutôt la rectitude, qu’il tenait pou
260 sens de lois fatales et collectives interprétées par un Parti. C’est pourquoi le problème religieux, tel qu’il se pose au
42 1957, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La découverte du temps ou l’aventure occidentale (mars 1957)
261 ions ? L’unité de l’Europe n’est pas définissable par un contour géographique, moins encore par un consensus délibéré de to
262 issable par un contour géographique, moins encore par un consensus délibéré de tous ses peuples, ou par quelque essence éte
263 par un consensus délibéré de tous ses peuples, ou par quelque essence éternelle, comme on l’a cru de l’unité de nos nations
264 cette recherche d’un principe de cohérence révélé par la nature même des péripéties de l’Aventure, je détache ici le moment
265 e l’on considère les dimensions du temps décrites par les anciennes cosmologies de l’Orient. Pour l’Inde, l’unité de temps
266 avant J.-C., et doit se terminer dans 426 941 ans par la destruction du monde et sa reconstruction, qui sera l’œuvre de Kal
267 randeur, si prodigieusement différents, attribués par les grandes religions de l’Orient et de l’Occident au temps cosmique
268 et il y tourne même à l’obsession si l’on en juge par notre siècle, tandis qu’il a toujours manqué aux Orientaux avant qu’i
269 inadéquate à son sujet. On verra mieux pourquoi, par la suite de ce chapitre. 2. Co-naissance de l’Histoire et de la Pe
270 e. De même l’individu ne devient une personne que par l’unicité que lui confère sa vocation, autrement il est vu comme une
271 ique. Ses prophètes ont cru que Iahvé intervenait par de libres actions dans l’existence terrestre du peuple élu : dès lors
272 n personnelle, inscrutable et pourtant manifestée par une suite d’événements révélateurs. L’incarnation du Christ vint acco
273 c’est bien à partir de là que les hommes touchés par le message évangélique ont découvert le temps irréversible de l’Histo
274 x voir comment l’homme, délivré des « religions » par la foi, trouve alors le courage exceptionnel d’accepter le temps et l
275 s souffrances et de la mort, il ne répondra point par une révolte vaine, pure démence à ses yeux de Grec ou d’Oriental, mai
276 re démence à ses yeux de Grec ou d’Oriental, mais par le rêve immense des religions, transformant le réel insensé en un poè
277 en un poème de morts et de résurrections dominées par des rythmes et par des archétypes qui s’accordent à ceux de l’âme. Ai
278 s et de résurrections dominées par des rythmes et par des archétypes qui s’accordent à ceux de l’âme. Ainsi le rêve univers
279 . Que Dieu se soit manifesté comme une Personne ; par un geste sans précédent ; au temps choisi par lui ; « une fois pour t
280 e ; par un geste sans précédent ; au temps choisi par lui ; « une fois pour toutes » — voici ruiné d’un coup tout l’édifice
281 atin de Pâques, que l’homme ne lui appartient que par la chair (étant au monde mais non du monde) et qu’un terme est promis
282 stoire sera reprise — contre l’esprit des Pères — par les plus grands docteurs occidentaux, tant orthodoxes que semi-héréti
283 ès continu de l’Histoire n’est guère soutenue que par un Joachim de Flore, dont les écrits sont condamnés ou falsifiés. Dan
284 évisible et progressive est généralement éliminée par des représentations archétypiques et mythiques du cours des choses hu
285 le ferment de révolution introduit dans le monde par l’Évangile. (J’ai dit plus haut que le Moyen Âge fut la période « ori
286 orientale » de l’Europe.) Touchée en premier lieu par le message chrétien, l’humanité occidentale a dû trouver les moyens d
287 mes, et si la première intervient dans la seconde par des actes libres, elle n’y détermine pas une loi d’évolution. Le Moye
288 u’on ne peut pas « être » dans l’Histoire rédigée par les historiens, on voit qu’il s’agit d’autre chose : non de mémoire m
289 r. Le droit d’opposition se justifiait, en effet, par la seule conviction que la vocation d’un homme peut être plus vraie q
290 a foi. À ce risque du temps, le Moyen Âge résiste par un retour aux conceptions cycliques et par une nette limitation des d
291 ésiste par un retour aux conceptions cycliques et par une nette limitation des dimensions du passé et de l’avenir : cette e
292 sistance à l’angoisse du temps se manifeste alors par la manière dont il décide d’identifier au devenir l’être et la vérité
293 par hasard en travers. Mais les « lois » révélées par Karl Marx n’ont jamais prévu rien de tel ; elles permettent simplemen
294 l’instauration prochaine du contrôle des pensées par le Pouvoir. Utopies optimistes chez les totalitaires : ce sont les mê
295 , sans doute inséparable de l’historicité initiée par le christianisme : il suffit que la foi faiblisse, ou que le défi du
296 ige cosmique et temporel où l’a plongé sa science par une mutation brusque, saura-t-il en tirer une liberté nouvelle ? Je c
297 os lendemains, et ceux-ci ne seront point marqués par nos hypothèses même exactes, mais par nos choix fondamentaux. Car la
298 int marqués par nos hypothèses même exactes, mais par nos choix fondamentaux. Car la question n’est pas de savoir « ce qui
299 qui vient à nous. Et ces options n’agiront point par la violence de prises de position calculées dans l’abstrait59, mais p
300 ses de position calculées dans l’abstrait59, mais par cette sorte de fascination qu’exerce sur l’avenir encore intact, fois
301 toire connue en Orient fut fondée au xixe siècle par un Anglais, sir William Jones : la Société asiatique du Bengale. Et c
43 1961, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La personne, l’ange et l’absolu, ou le dialogue Occident-Orient (avril 1961)
302 e se préoccupe des problèmes qui lui sont imposés par la technique et par l’hygiène occidentales, et cherche à les résoudre
303 roblèmes qui lui sont imposés par la technique et par l’hygiène occidentales, et cherche à les résoudre à l’aide d’un socia
304 lisme, les jeux parlementaires, et l’exploitation par elle-même de ses ressources matérielles. Ce que nous découvrons avec
305 sonne humaine ou du vrai moi, reprise et précisée par toutes les grandes époques de la théologie et de la philosophie, et t
306 Paul, le vrai moi est l’homme nouveau, « appelé » par un Dieu personnel, donc créé par une vocation, et il ne tombe pas sou
307 veau, « appelé » par un Dieu personnel, donc créé par une vocation, et il ne tombe pas sous le sens comme le « vieil homme 
308 s le monde et hors du monde, à la fois manifestée par son amour (Agapè) et « cachée avec le Christ en Dieu ». (Colossiens,
309 olution du concept et du terme de personne, forgé par la doctrine trinitaire ; il s’appliquera de mieux en mieux à l’homme
310 en mieux à l’homme nouveau, à l’ens sibi suscité par l’esprit dans l’individu naturel. Pour Descartes, le vrai moi c’est «
311 es qui l’assiègent de toutes parts, et retrouvent par le détour de leurs descriptions « objectives » l’opposition paulinien
312 s en moi » : le naturel tyrannisant (et tyrannisé par la Loi) et le spirituel libérateur. S’il est vrai que le langage cour
313 ion que nous faisons à l’anonyme, la condamnation par nos critiques du style impersonnel ou de la banalité, la dénonciation
314 sonnel ou de la banalité, la dénonciation de l’on par nos philosophes, et les diatribes marxistes contre l’aliénation. Et c
315 admettent une âme individuelle mais « obscurcie » par son union avec le corps. Elle doit tendre à se libérer du phénomène i
316 aissable est le commencement des êtres enveloppés par l’ignorance, et que le désir conduit à de criminelles renaissances.65
317 zen fait écho : « La négation de l’Atman énoncée par les premiers bouddhistes porte sur l’Atman de l’ego relatif, non sur
318 lle, celle que tu avais avant même d’être né.72 » Par où nous rejoignons un certain christianisme — à partir d’un certain b
319 ine, toute différence reconnue peut être vérifiée par l’expérience intime, et promet au dialogue des spirituels un élargiss
320 oyons différer d’une manière subtile mais précise par la forme des rapports qu’elles imaginent entre le moi naturel et le v
321 oi spirituel et se laisse transformer, réorienter par lui. C’est le vrai moi qui aime, qui est l’agent de l’amour. Ce vrai
322 ns abrahamiques, le vrai moi est toujours suscité par l’Amour même : « Dieu nous a aimés le premier. » Pour le chrétien, c’
323 que l’on est, à soi-même tel qu’on va le devenir par l’esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de son être au travers
324 de soi-même, formule reprise au pied de la lettre par tous les spirituels de tendance ascétique, avec une complaisance croi
325 l’envers de l’amour, mais comment l’amour fasciné par le désir de ce qu’il aime peut-il haïr vraiment ce qu’il lui sacrifie
326 la mystique de l’ascèse autopunitive, elle finit par confondre avec les exigences de la mort au faux-moi, l’instinct de mo
327 où se porte l’âme irritée mais non pas convertie par l’esprit — comme l’a si bien vu Kierkegaard. Tout amour véritable pro
328 ombe au plan de l’individuel, du générique. Capté par l’instinct qu’il excite au-delà des exigences naturelles, il ira fata
329 nnelle par excellence, et s’épuise à s’en libérer par le changement de l’excitation, par le défi perpétuel aux attachements
330 à s’en libérer par le changement de l’excitation, par le défi perpétuel aux attachements. C’est la liberté négative revendi
331 tachements. C’est la liberté négative revendiquée par Don Juan contre les conventions de la morale commune — qu’il est déjà
332 ’origine en Dieu, qui l’a créée afin d’être connu par elle et de « devenir en elle l’objet de sa propre connaissance.75 » C
333 ) et qu’il tend à faire exister dans l’être aimé, par l’efficace de son amour préfigurant. C’est précisément là que s’origi
334 nsi en a-t-il été des Figures féminines célébrées par les Fedeli d’amore, compagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de cell
335 n dépit du pseudo-bouddhisme tardivement emprunté par Wagner à Schopenhauer — participe du climat spirituel « iranien » et
336 alités, elles les fixent et elles les consacrent ( par les idoles et les yantras — signes magiques et invariables —, par les
337 t les yantras — signes magiques et invariables —, par les rites quotidiens omniprésents, par le régime des castes et la con
338 riables —, par les rites quotidiens omniprésents, par le régime des castes et la condamnation de toute curiosité du monde) 
339 86 Kâma, le dieu du plaisir érotique, est vénéré par les yogis, « car c’est lui seul, lorsqu’il est satisfait, qui peut li
340 ain, sont des problèmes occidentaux, posés à tous par les rigueurs mal tolérées de dogmes et de doctrines impératives, cepe
341 es-uns. Les recettes de plaisir, ou d’immortalité par la rétention du semen, sont liées en Asie à la piété, tandis que nos
342 t transfigurer la vie concrète, l’Occident répond par des mythes symbolisant ses résistances naturelles, et qui font l’inté
343 ddhisme car l’ennemi et toi-même ne diffèrent que par les attachements du moi phénoménal, tandis qu’ils participent du même
344 oi véritable, qui seul importe. « Surmonte le mal par le bien », dit le Bouddha. « Que ceux qui me calomnient, me nuisent,
345 rés d’éveil de la conscience… 2. Mise en question par l’expérience vécue. — Dans le roman de Raja Rao qu’on vient de citer,
346 ute vérité sur l’amour est immédiatement reconnue par celui qui s’est mis en quête d’un savoir de l’amour qu’il vit. N’impo
347 ques d’erreur sont de notre côté, nous les payons par les névroses ou l’abêtissement spirituel. Eux sont tellement en garde
348 ation dont la femme a besoin pour s’accomplir, et par ce culte que nous lui rendons, nous arrivons à connaître le monde et
349 ait que je la vois unique : ce vrai moi pressenti par l’amour seul, et qui est elle-même. Tu dis le Soi, ce n’est personne.
350 ement d’un processus entièrement matériel calculé par la science occidentale : mais personne ne sera là pour constater que
351 mort et transfiguration ; — à l’individuel aboli par une longue aspiration de l’Atman, le personnel éternisé par l’effort
352 ngue aspiration de l’Atman, le personnel éternisé par l’effort vivifiant de l’Imagination. Ce sont là deux doctrines, deux
353 est en train de faire valoir ses revendications, par plusieurs centaines de millions de bouches à nourrir, et demain de ce
354 entière, « soumise à la vanité » mais travaillée par « un ardent désir, attend la révélation des fils de Dieu ». (Romains
355 force de l’étreindre de ses mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie s
356 ce choix est celui de l’amour, de la connaissance par l’amour, car tout ce qui existe est unique, à voir de près, comme voi
357 est le meilleur exposé du personnalisme moderne, par un psychanalyste assez proche de C. G. Jung. Mais si Ch. Baudoin me p
358 1. 64. Sur les solutions proposées à ce problème par l’Inde, le taoïsme, et le bouddhisme tibétain, voir Alexandra David-N
359 ehors et d’autres, encore, sont expulsés de force par leurs collègues. Pendant ce temps, de nouveaux venus s’introduisent d
360 nt lentement ; leur voix devient faible, on finit par ne plus l’entendre. Au contraire, d’autres qui étaient débiles et tim
361 des se fortifient et s’enhardissent, et finissent par s’instituer dictateurs. Les membres de cette assemblée, ce sont les é
362 À regarder ainsi le moi, on le perd assurément et par méthode. Car il est forme dominante et gouvernante. Si on tentait de
363 naissance c’est également son corps même. » (Cit. par H. Corbin, Terre céleste, p. 161.) 74. Aurore, 517. 75. Henry Corb