1
(problème que notre xviie siècle se devait de ne
pas
poser). L’homme antique peut atteindre la grandeur parce qu’il possèd
2
fini : famille, dieux, nature. Il ne se recherche
pas
soi-même, il vise à la plénitude élémentaire, définie par la loi, par
3
ure du démesuré, et que pour le chrétien il n’est
pas
d’autre grandeur ». Ainsi le chrétien existe en tant que le péché cré
4
l’homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve
pas
de loi interne et de tension par le péché, il n’est plus qu’un être s
5
autoritaire. Entendons que pour lui, penser n’est
pas
se débattre dans ses contradictions personnelles, parlementarisme int
6
n sa pensée privée, est tourmentée.) Penser n’est
pas
non plus s’ingénier sur des idées et des combinaisons d’idées mais cr
7
d’être appelé Judas numéro deux. Car il ne s’agit
pas
de professer une chose mais d’être la chose. Le rare, c’est que chez
8
ent riche et complexe. (« … les bavards ne tirent
pas
d’eux-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent ; ils les reçoivent d
9
ils les reçoivent des prophètes ; s’il n’y avait
pas
de prophètes, les bavards seraient peut-être des créatures très silen
10
alisme poétique. 1. Obscurité : Kassner ne pose
pas
les problèmes dans nos catégories psychologiques. Il prend tout par d
11
é par des êtres dont le « bonheur » consiste à ne
pas
se rendre compte de ce qu’ils vivent. Dans quelques-uns des plus sign
12
ouce voltairien, l’élégance trop rapide. Il n’est
pas
bon qu’un conteur laisse voir la moindre ironie vis-à-vis de ses pers
13
dilemme urgent de l’heure. Et je m’inquiète ; non
pas
de ces questions ni de la prise de parti (antimarxiste) qu’elles déte
14
il échappe entièrement et de toute façon, n’étant
pas
même révolutionnaire, parce que trop radical, trop enraciné dans l’él
15
t temporaires. (Les animaux et les arbres ne sont
pas
révolutionnaires.) Et ce n’est pas qu’il ait jamais craint de tirer s
16
arbres ne sont pas révolutionnaires.) Et ce n’est
pas
qu’il ait jamais craint de tirer sur ces racines, fortement : mais il
17
er au niveau des simples. » Non, Ramuz ne descend
pas
au peuple, on devrait dire plutôt qu’il y remonte. Son art vient de p
18
ture, ce même besoin de précision utile. Ce n’est
pas
un art d’après le peuple4, mais on dirait presque : d’avant. Il n’est
19
uple4, mais on dirait presque : d’avant. Il n’est
pas
jusqu’à son Antiquité qui ne coïncide avec celle du pays de Vaud : no
20
qui ne coïncide avec celle du pays de Vaud : non
pas
la grecque, qui est scolaire — pour eux — mais la biblique, qui est v
21
», ils se relèvent : « Il paraît bien qu’on n’est
pas
morts ! » Le monde renaît dans une soirée pure et le baiser d’un coup
22
t grandiose monotonie. Art dont la mesure ne doit
pas
être cherchée dans le pittoresque, ni dans l’ingéniosité, ni dans l’h
23
par ailleurs, indique chez Ramuz la volonté de ne
pas
faire prendre une chose pour une autre, ni certain aspect usuel de la
24
e lui adressent ceux qui, par exemple, n’hésitent
pas
à prendre au sérieux une intrigue romanesque à la Bourget. On s’est t
25
style chez Ramuz. Ce qu’il a d’insolite, ce n’est
pas
tant sa forme que les vertus qu’elle suppose : la sobriété, la solidi
26
tant, je pense, c’est qu’une page de Ramuz — même
pas
très réussie, et il y en a qui ont un air raté, un air pastiche de Ra
27
nalisme, sans tension ni grandeur : ils ne savent
pas
voir dans la sagesse faustienne qu’elle est surtout une défense contr
28
volté et la Magie latente ; et s’ils ne le voient
pas
, c’est que précisément cette défense a réussi. Par contre ils veulent
29
ques si elles étaient superposables, ce qui n’est
pas
même le cas. De ce point de vue littéraire, la confrontation serait a
30
application volontaire et soutenue. Ce n’est donc
pas
l’aspect littéraire de leur expérience qui doit conditionner notre vi
31
ur crucial, je veux croire qu’on ne le contestera
pas
. Mais ce qu’on voudrait dire maintenant, ce qui ne cesse de provoquer
32
: au seuil de l’initiation, chez Goethe, il n’y a
pas
une révolte, il y a un péril conjuré. C’est contre ce qu’il nommera d
33
seul humainement fécond. Car un tel silence n’est
pas
absence de mots. C’est encore chez Goethe une activité réelle, et mêm
34
ux que la longue patience géniale ne parviendrait
pas
seule à le sauvegarder. Il y faudra le dressage de la souffrance. L’e
35
é les étapes de l’initiation. Mais on ne déchaîne
pas
de telles puissances impunément. « Ma santé fut menacée. La terreur v
36
« Je vois que mes malaises viennent de ne m’être
pas
figuré assez tôt que nous sommes à l’Occident. » L’Occident, c’est l’
37
né tout cela avec de la littérature. Car il n’est
pas
donné à beaucoup d’hommes de devenir un mythe à force de pureté dans
38
’ivresse devant le mortel danger qui se lève à un
pas
. Tous deux réalisent le renoncement, le deuxième temps de cette diale
39
de loin, d’un long abandon à l’erreur. Goethe n’a
pas
connu de tels déchirements. Et c’est lui qui méritera la phrase de la
40
c’est lui qui méritera la phrase de la Saison : «
Pas
de partis de salut violents. » Dès les premiers instants de son acces
41
en état de défense et de lenteur. Il avance ainsi
pas
à pas, l’âme tendue dans une puissante circonspection, pendant soixan
42
t de défense et de lenteur. Il avance ainsi pas à
pas
, l’âme tendue dans une puissante circonspection, pendant soixante ans
43
sations littéraires. « Bon esprit, prends garde !
Pas
de partis de salut violents. Exerce-toi ». Objurgation que l’on croir
44
ue le Chérubin. » « Point de cantiques : tenir le
pas
gagné… la réalité rugueuse à étreindre ». Certes, les sentences du vi
45
e avec un tel pathétique, mais quel écho n’eût-il
pas
éveillé dans l’âme du jeune ministre de 32 ans, adonné vers ce temps
46
en devient visible sur ses traits. Je ne me lasse
pas
de méditer ce visage dont Klauer modela l’effigie passionnément trist
47
istence terrestre. « Un fait de notre vie ne vaut
pas
en tant qu’il est vrai, mais en tant qu’il signifie quelque chose… Il
48
e de quelque avantage aux autres11… L’homme n’est
pas
né pour résoudre le problème de l’univers, mais bien pour rechercher
49
t que cette pureté et cette grandeur ne tenteront
pas
nos âmes jusqu’à la mort ? L’homme ne peut juger que plus bas que lui
50
r que plus bas que lui. C’est-à-dire qu’il n’en a
pas
le droit. Certes, il est d’autres recours, d’autres points de vision
51
rt en proie au Carnaval et à l’angoisse, ce n’est
pas
moi qui pose la question : elle m’assiège. Le dernier carnaval, peut-
52
splendide. (Qui me guérira de la honte de n’être
pas
Rimbaud ?) Plus que jamais, il faudrait s’appliquer à distinguer dans
53
ontairement assourdie. Le silence de Goethe n’est
pas
moins dangereux, pour qui sait l’entendre, que l’imprécation de Rimba
54
grand public, et c’est pourquoi l’on ne voudrait
pas
reprocher à M. Duhamel d’avoir adopté pour cette fois un style conven
55
iques, destinées peut-être à indiquer qu’il n’est
pas
dupe, qu’il n’est pas si furieux que ça, que la littérature enfin gar
56
être à indiquer qu’il n’est pas dupe, qu’il n’est
pas
si furieux que ça, que la littérature enfin garde ses droits. Aussi n
57
— qu’il me pardonne l’image technique — n’embraye
pas
, et paraît forcée. Ses laborieuses exagérations (Message aux Princes
58
ui est émouvante, décider que ceux qui n’aimeront
pas
sont fermés à toute poésie à l’état sauvage — la vraie. f. Rougemo
59
maintenir dans une telle dialectique, il n’existe
pas
un choix préalable à la tentation, un choix universel et abstrait, ma
60
que situation existentielle. En sorte qu’il n’est
pas
de préférence définitive, c’est-à-dire facile, accordée au Bien par e
61
mprudence ou générosité. Et ces mots ne désignent
pas
autre chose qu’une intensité ou une pureté toujours plus folle dans l
62
e même sac honnêtes et malhonnêtes gens, mais non
pas
le généreux avec le pleutre, une âme triste avec une âme joyeuse. » V
63
u « pecca fortiter » de Luther. Pour qui n’aurait
pas
lu d’autres ouvrages de Jouhandeau, les aphorismes qui composent l’Él
64
de la morale). Et c’est la foi qui en libère, non
pas
cette « générosité » malgré tout équivoque. La foi révèle une réalité
65
péché, c’est-à-dire ce qui le supprime, ce n’est
pas
une vertu, mais le pardon. La vertu comme le vice naît de la loi et s
66
dre, par Klaus Mann (septembre 1932)h Ce n’est
pas
pour l’amour du laurier, mais pour l’amour de son ami Clitus, poète a
67
révolution française. Leur anticapitalisme n’est
pas
celui de la Troisième Internationale. Toutefois, la doctrine marxiste
68
ps. Masse de sourds, de muets et d’aveugles, mais
pas
si sourds qu’ils ne s’irritent de nos cris. Il est vrai que certains,
69
on sens de « misère qui appelle ». Nous ne sommes
pas
des « bourgeois-dégoûtés » ou des « prolétaires-avides-des-richesses-
70
t, de L’Ordre nouveau ou de Réaction, pour n’être
pas
entièrement originales18, ne peuvent manquer de déconcerter tous ceux
71
rxiste. Vous n’y ferez rien. Et nous ne trahirons
pas
l’homme tel qu’il est, sous prétexte qu’il faut se hâter, et qu’en Ru
72
s terrains d’entente avec l’URSS. Nous ne pensons
pas
que la guerre soit, comme l’écrit Lefebvre, la seule « chance » des c
73
un conflit d’intérêts ? Et d’intérêts qui ne sont
pas
les nôtres, qui ne sont pas les intérêts réels d’un être aux prises a
74
’intérêts qui ne sont pas les nôtres, qui ne sont
pas
les intérêts réels d’un être aux prises avec la condition humaine ? N
75
écanique du conflit nécessaire et vital. Il n’y a
pas
de troisième terme, — ou c’est la mort19. Mais la coefficience de deu
76
», dont ils parlent avec tremblement, n’existent
pas
. Elles font partie de ces créations pseudo-mystiques qui pullulent da
77
drait nous le faire croire. Une révolution n’agit
pas
dans le vide, mais contre quelque chose : elle se fera contre ces fai
78
Le matérialisme décrit un monde tel qu’on ne voit
pas
où l’acte peut s’y insérer. Comment croire que l’esprit puisse agir s
79
orale ? « Toutes les tentatives qui ne se fondent
pas
sur la classe révolutionnaire ne comportent pas de points d’applicati
80
t pas sur la classe révolutionnaire ne comportent
pas
de points d’application », écrit Nizan. Voilà bien la suprême « évasi
81
s dit-on, les constructions d’un Lénine n’étaient
pas
songes, elles s’appuyaient sur le mouvement de l’histoire ». Nous avo
82
le plus souvent verbale, électorale ; elle n’est
pas
dans leur doctrine constructive. Elle se fonde sur des apparences, vo
83
es entends menacer le bourgeois : mais je ne vois
pas
en quoi la tyrannie du matériel qu’ils prônent est meilleure pour les
84
ur les hommes que le présent désordre. Je ne vois
pas
qu’ils connaissent l’homme mieux que nous. Je ne les vois pas plus fo
85
onnaissent l’homme mieux que nous. Je ne les vois
pas
plus forts. Je vois bien l’accumulation de leurs griefs, — dont beauc
86
os doctrines antibourgeoises. Mais ils ne donnent
pas
de pain. Ceux qui ne promettent que du pain, finalement n’en donnent
87
la folie capitaliste-matérialiste. Non, ce n’est
pas
une classe que nous devons sauver, c’est l’homme menacé dans son inté
88
nacé dans son intégrité. Sauver l’homme, ce n’est
pas
sauver des consommateurs. Ce n’est pas sauver des entreprises, des na
89
, ce n’est pas sauver des consommateurs. Ce n’est
pas
sauver des entreprises, des nations, les intérêts (?) du monde. Sylve
90
» ? Rien. Au sens fort du mot, le « salut » n’est
pas
à débattre sur le plan de l’humanité, mais entre l’homme, entre tel h
91
croyez-vous ? », les hommes de ce temps n’aiment
pas
répondre, car c’est une question personnelle. Une mise en question ré
92
Je parle de cette seule chose au monde qui n’ait
pas
besoin d’arguments pour juger les idoles du monde ; de cette seule ch
93
’accepte de me faire tuer, parce que ce ne serait
pas
crever bassement dans la haine, mais ce serait un acte enfin dans leq
94
is toute ma vie, d’un seul coup éclatant. Je n’ai
pas
à sauver quoi que ce soit de la terre, mais seulement à recevoir le p
95
udition, les grands sentiments, la morale en soi (
pas
la morale en vertu d’un dogme), le nationalisme, l’ironie, le sceptic
96
ils émettent on ne sait quelle sauce. Je ne veux
pas
être de ceux-ci ». Charles-Albert Cingria est donc de ceux dont l’éru
97
leurs, mais ridiculement quand elles ne l’avouent
pas
— se veut constamment significative. La publication de cet étonnant p
98
écrit « signé ». 24. Et qui d’ailleurs n’exclut
pas
de petites férocités soudaines, raffinées, ni le bavardage, ni une es
99
t, si j’ose ainsi parler de moi, mais je ne parle
pas
de moi, ou je ne parle pas que de moi, parce que nous sommes tous mal
100
moi, mais je ne parle pas de moi, ou je ne parle
pas
que de moi, parce que nous sommes tous mal faits. » On n’attendait pa
101
que nous sommes tous mal faits. » On n’attendait
pas
de Ramuz un examen de conscience. S’il s’interroge, dans Une Main, c’
102
— ou asservir cette main. Est-ce que ma main n’a
pas
sa vocation ? Est-ce qu’elle n’a rien de mieux à faire que de se leve
103
n jeu serré et subtil, et dont le spectacle n’est
pas
vain. M. Schmidt ne s’en laisse point imposer par la « réussite class
104
e danser en rond. Voici l’histoire en bref, — non
pas
l’intrigue ! tout cela est propre. Le jeune Kolka, prolétaire de bonn
105
souche, part pour la Construction où il ne tarde
pas
à se distinguer par diverses actions d’éclat. Il devient brigadier de
106
taré donc, intellectuel, ratiocineur, il n’arrive
pas
, malgré ses plus loyaux efforts, à se passionner pour le problème de
107
olka dès qu’elle aura compris que l’autre « n’est
pas
né quand il aurait fallu ». L’Histoire a de ces exigences. On conseil
108
s a ceci de spécifiquement ennuyeux qu’il ne crée
pas
en eux le moindre refoulement. Ce qui suppose une remarquable absence
109
me rôle que la race chez les hitlériens. Il n’y a
pas
plus de conversion possible au prolétariat qu’au germanisme. Voilà de
110
rénésie de bonne humeur, il y a une question. Non
pas
un doute, mais quelque chose qui veut une réponse, et qui est d’autan
111
lus de précision, et qui d’ailleurs n’ébranleront
pas
, dans leur foi, les marxistes. Mais ce qu’il décrit avec une véritabl
112
que s’il défendait le marxisme, il n’en resterait
pas
moins, par le fait de son être même, une protestation contre le matér
113
ossédé par la vie des choses et des êtres, on n’a
pas
besoin d’arguments pour faire sentir l’absurdité des « lois » qui, po
114
cupée à calculer sa propre mort. Mais Ramuz n’est
pas
un bourgeois. Il peut attendre : son attente est présence, et porte e
115
s et pour tous ceux de leur espèce. On ne calcule
pas
avec la vie, mais avec des quantités mortes. Ceux qui se vantent d’êt
116
l’homme et les choses. Aussi bien n’éprouve-t-il
pas
le besoin de s’affirmer matérialiste. La position de Ramuz paraît ass
117
enne dépasse-t-elle vraiment l’homme ? N’est-elle
pas
bien plutôt ce qui le juge et en même temps le sauve dans ses limites
118
imaginable (l’homme sauvé par son progrès). 27.
Pas
la Nature de Rousseau, – la Nature des choses. 28. Certains écrivain
119
ourgeois plutôt que d’homme. « Précédence, et non
pas
primauté du matériel ! », disait l’un d’eux. Qu’est-ce que le matérie
120
Procès, par Franz Kafka (mai 1934)p Je ne sais
pas
si le Procès est le chef-d’œuvre de Kafka, mais il est difficile d’im
121
apprennent qu’il est inculpé, mais ils ne savent
pas
de quoi et n’ont pas qualité pour le savoir. Puis, on le rend à la li
122
inculpé, mais ils ne savent pas de quoi et n’ont
pas
qualité pour le savoir. Puis, on le rend à la liberté. Toute l’histoi
123
nd à la liberté. Toute l’histoire sera celle, non
pas
du procès, qui n’a jamais lieu, mais des préliminaires, des démarches
124
é, cette complicité générale, tout cela, ce n’est
pas
la « misère de l’homme sans Dieu », mais la misère de l’homme livré à
125
isère de l’homme livré à un Dieu qu’il ne connaît
pas
, parce qu’il ne connaît pas le Christ. « Nul ne vient au Père que par
126
Dieu qu’il ne connaît pas, parce qu’il ne connaît
pas
le Christ. « Nul ne vient au Père que par moi ». C’est par le Fils qu
127
tte foi, et parce qu’elle nous permet de faire un
pas
et « d’en sortir » que nous connaissons notre état, que nous mesurons
128
tique. On me fait observer que l’opposition n’est
pas
entre le peuple et la nation — entre les noms — mais entre « national
129
re les adjectifs. Je traduis : l’opposition n’est
pas
dans les faits, mais dans les mystiques. Que valent ces mystiques dét
130
e l’affiche communiste ; mais alors La Rocque n’a
pas
tort ? — Certes, il a tort disent les gauches ; et c’est à cause de l
131
tort : car nous voulons une armée forte, mais non
pas
en vertu d’un conseil bolcheviste. La question se ramène à ceci : si
132
ric Gundolf (septembre 1935)r Paracelse ne fut
pas
un mage, ou plutôt si l’on veut qu’il l’ait été, au sens où l’on dira
133
ein, interprète du cosmos, est un mage, il ne fut
pas
un magicien. Il erra toute sa vie, d’auberges en universités, suivi d
134
pporte par exemple que « déjà vieux et ne voulant
pas
mourir, il s’adressa au diable qui lui conseilla de se faire enterrer
135
morphosé en bel adolescent, le crâne seul n’avait
pas
tout à fait repoussé. Un peu d’air pénétra dans le cerveau et Paracel
136
enheim, qui était né en Suisse allemande, n’était
pas
un énergumène, mais un savant complet comme il faut espérer que nous
137
: il veut être clair, et utile. Clair ne signifie
pas
rationaliste, comme le veut le langage confus de ceux qui se croient
138
adies que par le nom de leur remède. « Il ne faut
pas
dire que tel état est colérique, tel autre mélancolique, mais que cec
139
our connaître et guérir une maladie, il ne suffit
pas
de voir l’homme seul ; il faut considérer sa relation avec le monde,
140
o oben wie unten. L’astrologie de Paracelse n’est
pas
une superstition de devin, c’est une science de la guérison fondée su
141
s laboratoires. Peut-être allons-nous revenir non
pas
à l’humanisme mais à l’homme, considéré comme un miroir du ciel entie
142
omme un miroir du ciel entier. Certes, elle n’est
pas
seulement cruelle et folle, l’époque qui nous offre de si grandes cha
143
ndolf. 31. Gundolf écrit : « Il ne s’intéressait
pas
seulement aux différents minerais. Avec sa vision nouvelle des choses
144
u sérieux le risque philosophique. Et je ne pense
pas
trahir leur tendance en insistant ici exclusivement sur trois des écr
145
érieure et intérieure, de l’homme ». Et je ne dis
pas
que le parallèle Marx-Kierkegaard n’ait entraîné l’auteur à déshumani
146
é. Miss Brett raconte la même période et n’irrite
pas
, ne passionne pas non plus, mais nous intéresse longuement et gagne e
147
nte la même période et n’irrite pas, ne passionne
pas
non plus, mais nous intéresse longuement et gagne en somme notre comp
148
êtes très peiné, et je dis, moi, qu’on ne devrait
pas
raconter de pareilles histoires à Tony. Vous répondez avec force et c
149
rce et chaleur : « Oui, c’est vrai, on ne devrait
pas
les lui dire » et vous soupirez profondément. Vous ne vous sentez pas
150
t vous soupirez profondément. Vous ne vous sentez
pas
bien, aussi après le déjeuner vous vous mettez à frotter le parquet d
151
ans y parvenir. » Ou encore : « Oh ! ne me donnez
pas
votre confiance — Pour me charger du poids de votre vie, de vos affai
152
s de votre vie, de vos affaires ; — Ne me fourrez
pas
dans vos soucis. » La mauvaise humeur est sans doute la caractéristiq
153
sonnalité. » L’homme moderne, dit Keyserling, n’a
pas
de prochains ; il n’a que des voisins inévitables. Voilà Lawrence, l’
154
ours insuffisant, et comme reproche qu’on ne veut
pas
entendre. Pauvre Lawrence à la recherche de sa communauté solaire !34
155
, pour le Journal de Byron, etc. 34. Je n’arrive
pas
à prendre au sérieux en soi la religion solaire que prêche Lawrence.
156
les critères du lyrisme moderne, qui ne préjugent
pas
nécessairement l’intellection du contenu, et encore moins de sa vérit
157
iens d’indiquer ne se pose plus. Car la foi n’est
pas
davantage une évasion hors de ce monde qu’une limitation de l’homme a
158
que vraiment chrétienne, une mystique qui ne soit
pas
cette « transgression » et cet oubli de nos limites, contre lesquels
159
Elle relève d’un nationalisme de manuels, pour ne
pas
dire, avec E. R. Curtius, d’une « propagande de guerre » qu’on aimait
160
onalisme et la doctrine du jeune Marx, on ne voit
pas
du tout le passage de Luther à Boehme, ce défenseur du libre arbitre
161
nommait Theophilus Bombast ». Or Paracelse n’est
pas
un pseudonyme, mais un des trois prénoms du médecin, qui se nommait,
162
Tonnerre et foudres de ce pacifiste, qui n’hésite
pas
à dénoncer « l’impérialisme démodé » de l’instituteur d’Alice, tenu p
163
naliste allemand qui la raconte, et qui ne manque
pas
de féliciter la Chambre des communes. (Gazette de Francfort, du 31 ju
164
plus beau pays du monde ? Cela du moins ne manque
pas
de logique, malgré la première apparence. L’erreur courante, qui est
165
tel pays « est le plus beau du monde », ce n’est
pas
dire qu’après enquête on aboutit à cette conclusion : il y a dans ce
166
le fait concret d’un attachement qui ne comporte
pas
de choix délibéré. Par malheur, l’enseignement s’empare du fait patri
167
5° si le clerc qui s’en lave les mains ne risque
pas
de faire le jeu des clercs qui crient avec les loups, et de trahir de
168
questions me paraissent capitales. Et je ne vois
pas
comment il serait possible d’y échapper. Depuis huit ans que sa Trahi
169
aut diverses dictatures, lesquelles, pour n’avoir
pas
été soumises dès le début à une volonté perspicace et fanatique de li
170
perspicace et fanatique de libération, ne tardent
pas
à se retourner contre les hommes, et à brimer nécessairement leurs vo
171
rtés réelles, leur personne. Si la personne n’est
pas
déjà au début d’un calcul pratique, on ne la retrouvera jamais au ter
172
ns d’urgence ». Précision qui d’ailleurs n’exclut
pas
une éloquence qu’on dirait jacobine si un humour très personnel ne ve
173
ités automatiques, ou « indifférenciées », et non
pas
au sens purement politique de tyrannie exercée par un seul homme dans
174
colonel de la Rocque, « cet en avant qui ne sait
pas
où aller ». y. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Robert Aron, Di
175
enir certains malentendus inévitables. Je ne vise
pas
ici la langue des traductions, encore qu’il y ait beaucoup à dire sur
176
, ainsi, flairant le danger », il a dit : Je n’ai
pas
la foi, — certains pensent qu’au fond, il n’a jamais pu croire. Et po
177
inition même de la foi dans l’Évangile n’est-elle
pas
justement ce cri : « Je crois, Seigneur, viens au secours de mon incr
178
tivité est la vérité. » La subjectivité, ce n’est
pas
le subjectivisme, ce n’est pas le vague, le sentiment incontrôlé, le
179
ectivité, ce n’est pas le subjectivisme, ce n’est
pas
le vague, le sentiment incontrôlé, le romantisme et l’anarchie, etc.
180
le fait de devenir le sujet de la vérité, et non
pas
seulement son admirateur enthousiaste. On dirait, dans le langage d’a
181
unique que ce qui est vrai. Car tout ce qui n’est
pas
vrai comporte en soi une division et divise la volonté qu’on met à le
182
s attitudes de vie ou de pensée qui ne se fondent
pas
dans cette vision centrale et unitive. Il me semble que les neuf disc
183
encore qu’une grandiose ironie tant qu’elle n’est
pas
actualisée dans l’acte de foi. Il n’y eut jamais de sérieux absolu39
184
n soupçon : car peut-être, l’acte de foi n’existe
pas
? Peut-être n’est-ce qu’une figure de rhétorique pieuse, une illusion
185
e, le hic et nunc de la foi ? Mais alors il n’y a
pas
de vrai sérieux dans ma vie, tant qu’il n’y a pas eu cet acte de foi,
186
pas de vrai sérieux dans ma vie, tant qu’il n’y a
pas
eu cet acte de foi, ce renversement du désespoir qui s’ignore en cert
187
u réel que notre langue, je le crains, n’arrivera
pas
à la restituer sans bizarreries. Ceci suffit sans doute à excuser les
188
r Mme R. Bespaloff, et par moi-même. Je ne trouve
pas
cette violence déplacée, ni l’injustice qui l’accompagne plus onéreus
189
autre chose qu’un choix délibéré, quand ce n’est
pas
un profond calembour. « Il est permis à chacun de se servir de tel so
190
t débrayés) ce sens partout évanouissant n’en est
pas
moins le sens « commun » — voire même, par antiphrase, le sens « cour
191
ans le monde d’aujourd’hui, se condamner à n’être
pas
compris. Paradoxe d’un génie catholique, isolé de la foule des hommes
192
mbien accepteraient l’inquisition ? Qu’on ne dise
pas
que la philosophie d’un grand poète importe moins que son humanité, q
193
Le monde qu’interprète l’Art poétique ne connaît
pas
Descartes le diviseur, ne connaît pas de localisation du spirituel, n
194
ne connaît pas Descartes le diviseur, ne connaît
pas
de localisation du spirituel, ne connaît pas de lois mais seulement d
195
naît pas de localisation du spirituel, ne connaît
pas
de lois mais seulement des formes. C’est un monde en recréation perpé
196
e que chaque être y agit pour tout ce qu’il n’est
pas
. « Tout cherche partout sa fin, complément ou efférence, sa part dans
197
ité que de la fin totale qu’il glorifie. Ce n’est
pas
notre monde tel qu’il est, mais notre monde tel qu’il est sauvé, reli
198
iviser, séparer, isoler, faire scission, ce n’est
pas
seulement cartésien ; et Descartes n’a fait que constater les effets
199
évélation des enfants de Dieu, parce que ce n’est
pas
de son propre gré qu’elle a été assujettie à vanité » (Rom. 8, 19-20)
200
et du spirituel. L’homme « se connaît donc à son
pas
et à l’extension de ses mains, à la facilité plus ou moindre grande q
201
ue les flics s’en mêlent, et viennent « mettre au
pas
» le langage — ou saurons-nous à temps nous débrouiller et nous enten
202
é. Comment rétablir le contact ? Claudel n’écrira
pas
: je vais vous expliquer cela clairement, mais : « Tel est le mystère
203
; c’est 2 milliards pour vingt ans. Nous n’avons
pas
plus de cinq ans de guerre chaque vingt ans, et cette guerre, en outr
204
dangereux, d’une armée permanente, ne vaudrait-il
pas
mieux en épargner les frais et acheter l’armée ennemie, lorsque l’occ
205
g. C’est la plus forte évaluation, et ils ne sont
pas
tous aussi chers, comme on sait mais enfin, il y aurait encore moitié
206
’échec de Law et l’échec de Rickett ne comportent
pas
de morale : je veux le croire pour la morale. Mais ils permettent d’e
207
ie économique. Le capitalisme ne serait peut-être
pas
un trop mauvais système si ses entreprises n’étaient constamment trav
208
bien l’honneur — le budget de l’honneur — et non
pas
je ne sais quels scandales… ab. Rougemont Denis de, « Une idée de
209
Thomas d’Aquin et de Cajetan. On ne nous propose
pas
un « retour » de plus à quelque médiévisme d’utopie, mais au contrair
210
, chemin faisant, démontré que la propriété n’est
pas
un instinct permanent, mais au contraire un besoin de l’esprit — le n
211
me — celui que redoutent les bourgeois, qui n’est
pas
celui de Staline… Mais si vigoureuse que soit cette analyse — et si u
212
endications, publié ici même en 1932, ne manquera
pas
de faire des rapprochements fort instructifs. Ce terme de personne, q
213
reprochait non sans aigreur, quand il ne faisait
pas
sourire les réalistes, le voilà repris et galvaudé depuis deux ans pa
214
ain des hommes »ad. À vrai dire, nous n’espérions
pas
un triomphe si rapide — ni de cette qualité… À nous maintenant de ren
215
e soi. 44. Je pense que Mounier ne se dissimule
pas
le caractère « théorique » des justifications qu’il va demander à cer
216
evient dans ce cas bien commun.) Mais je ne sache
pas
qu’on ait jamais songé à des théories de ce genre pour excuser la séc
217
N’habitez
pas
les villes (Extrait d’un Journal) (juillet 1937)ae Je revois, je r
218
en secret dès longtemps. Je voudrais bien n’avoir
pas
l’air trop romantique : mes dernières années de Paris m’avaient appri
219
cherchez une, et vous en trouverez pour rien, ou
pas
grand-chose. Encore faut-il savoir comment on y peut « vivre » ? C’es
220
cerai par l’inventaire de mon domaine. Je ne suis
pas
propriétaire, c’est entendu. Je ne possède légalement que des valises
221
n veuille « avoir » autrement. Posséder, ce n’est
pas
avoir. Ce n’est pas même avoir l’usage éventuel de quelque chose. Mai
222
autrement. Posséder, ce n’est pas avoir. Ce n’est
pas
même avoir l’usage éventuel de quelque chose. Mais c’est user en fait
223
en fait de cette chose-là. C’est donc un acte et
pas
du tout un droit. Et ce n’est pas une sécurité, ni rien qui dure au-d
224
donc un acte et pas du tout un droit. Et ce n’est
pas
une sécurité, ni rien qui dure au-delà du temps qu’on en jouit. Cette
225
je change, elle me devient impropre. Je n’hérite
pas
même de moi ! Ou alors, l’héritage est cela dont on ne peut pas se dé
226
i ! Ou alors, l’héritage est cela dont on ne peut
pas
se délivrer à temps, et devrait être défini franchement comme ce qui
227
l n’aura rien d’intime. J’ai à gagner ma vie, non
pas
à la regarder. Toutefois, noter les faits précis qui me paraîtront fr
228
ou d’ironie… Pour de tels hommes, certes il n’est
pas
deux France ! Ou plutôt elles se mêlent dans un combat indivisible et
229
vêtements, citadins mais râpés, ne la renseignent
pas
clairement. Et que penser d’un « Parisien » qui manifeste l’intention
230
Je le sais bien, madame Aujard, mais je ne viens
pas
pour mes vacances ! J’ai du travail à faire chez moi, des tas de chos
231
chez moi, des tas de choses à écrire… Elle n’ose
pas
m’en demander davantage. Et moi, je recule devant l’entreprise de lui
232
e pour les journaux, sans doute, mais il n’y en a
pas
tant à raconter sur ce pays. Je l’ai laissée en plein mystère. Elle a
233
urs sabots, que je sois sorti. La mère Aujard n’a
pas
toujours ce qu’on voudrait. En hiver elle fait peu de réserves de pro
234
de l’autre côté de la place, chez Mélie. Ce n’est
pas
simple d’éviter d’être vu par l’une, entrant chez l’autre. Mais c’est
235
t prudent, on me l’a dit. Car elles ne baisseront
pas
leurs prix pour garder un client, elles les augmenteront bien plutôt
236
ir d’avoir été en face. Sans compter qu’on n’aime
pas
être accueilli par la réprobation sournoise d’une épicière. 20 nove
237
consterné. J’affirme avec vivacité que ça ne peut
pas
aller. Il faut tout recommencer. Finalement l’on décide d’envoyer le
238
me tend une formule de télégramme, mais ce n’est
pas
un télégramme, c’est une notification officielle d’avoir à verser san
239
vendent aux baigneurs. Bien entendu, je n’arrive
pas
à savoir combien ce petit commerce lui rapporte, « ça dépend des anné
240
lque chose. Et s’il n’arrive rien ? « On ne meurt
pas
de faim dans nos pays », dit-on, et je crois bien que je l’ai dit que
241
écédent, et des raisons toutes personnelles de ne
pas
appeler au secours. Pourtant je suis bien tranquille, je ne l’ai même
242
e que l’insularité (géographique et morale) n’est
pas
une espèce de vice ? Est-ce que ce n’est pas la racine de tout l’idéa
243
’est pas une espèce de vice ? Est-ce que ce n’est
pas
la racine de tout l’idéalisme dont les modernes doivent se guérir, s’
244
t enfin devenir « actuels » ? Est-ce que ce n’est
pas
aussi la racine de cet esprit d’abstraction égoïste dont nous souffro
245
amène à moi seul. J’ai beau faire, je ne parviens
pas
à partager avec les hommes de ce village ce qui est essentiel et soli
246
solide dans ma vie. Le simple fait que je ne puis
pas
les persuader que je travaille vraiment en écrivant, cela met entre n
247
sorte de supériorité concrète dont je ne souffre
pas
dans ma vanité, c’est entendu, mais bien dans mon désir de sympathie
248
’y intéresse avec eux. Mais je ne puis ou ne sais
pas
encore leur parler de ce qui moi, m’intéresse : je sens trop bien qu’
249
m’intéresse : je sens trop bien qu’ils n’en sont
pas
curieux. De quoi donc me parlent-ils ? Du temps, et j’aime cela comme
250
ues, toujours révélateurs pour moi d’un monde non
pas
absolument nouveau, mais nouvellement intéressant. Et quand nous somm
251
des anecdotes subitement sans intérêt. Je ne sens
pas
qu’ils se méfient de moi. Simplement, ils n’ont jamais formé de phras
252
propos de ces choses-là. Non seulement je ne sens
pas
qu’ils se méfient de moi en tant qu’intellectuel ou « spécialiste »,
253
aliste », mais encore je devine qu’ils n’estiment
pas
que je puisse avoir une opinion plus avertie que la leur sur les suje
254
sujets que je viens de nommer. Ils ne se doutent
pas
que c’est de cela précisément qu’un écrivain peut faire sa « spéciali
255
ne naïveté impardonnable ? — Pourtant, je ne suis
pas
prêt à me donner tort, c’est-à-dire à donner raison au bon sens de l’
256
Déjeuné, après le culte, chez M. Palut. Il n’est
pas
pasteur en titre, mais seulement « évangéliste » au service d’une œuv
257
olportage de bibles de porte en porte. On ne peut
pas
dire que tout ce travail épuisant dans l’inertie soit resté absolumen
258
els il devrait exercer sa mission. Ils ne veulent
pas
même l’écouter, et toute sa raison d’être est cependant de leur parle
259
arler. Il n’a rien d’autre à faire, et il ne peut
pas
le faire. Et de plus, il est seul à croire qu’il doit le faire. Il m’
260
vie humainement absurde. Non qu’il n’en distingue
pas
l’absurdité, mais simplement il sait pourquoi il la subit. Fils d’un
261
’arrêtais d’écrire, par fatigue, je ne me sentais
pas
la bonne conscience de l’employé qui a fait sa journée et qui pense m
262
t sans cesse aux mêmes préoccupations. Ce n’était
pas
cette vacance où les idées et sentiments changent de climat. Le loisi
263
et sentiments changent de climat. Le loisir n’est
pas
simplement la cessation du travail pour un repos nécessaire. Il se dé
264
sirs. 23 janvier (écrit sur la dune) Il ne faut
pas
se mettre en colère au mois de janvier. C’est une saison abstraite, o
265
aine agrandit les regards sans nourrir la vision.
Pas
de mouches dans la lumière au ras des landes. Lucidité stérile du bel
266
du désespoir, et c’est l’humilité. Si je ne suis
pas
important, le monde s’agrandit. Je puis encore aimer des paysages qui
267
it. Je puis encore aimer des paysages qui ne sont
pas
mon état d’âme, mais une parole à déchiffrer. L’humilité m’apporte de
268
ment. C’est un moyen de sortir de l’impasse : non
pas
en changeant ses données, mais soi-même. 28 février Gens. Il est t
269
bsurde et violemment inacceptable, qui ne s’ouvre
pas
sur l’attente d’une révélation à venir, et d’une « consolation » fina
270
bien ainsi, et très complet.) 10 avril Je n’ai
pas
encore parlé de la poule, la triste et digne poule noire qui habite s
271
es idées, etc., mais encore ils ne comprendraient
pas
même de quoi il s’agit quand je parle d’eux précisément, et des probl
272
sion » entre cet homme et la culture ? N’y a-t-il
pas
là deux mondes qui n’ont jamais eu de contact, ni jamais de commune m
273
de les rendre telles qu’elles puissent, je ne dis
pas
être comprises, mais au moins, en pensée, confrontées sans un ridicul
274
ou les êtres qu’ils sont censés représenter n’ont
pas
dans la réalité. À la fin on obtient l’absurdité que j’éprouvais, mai
275
. Le principe de toute culture véritable n’est-il
pas
cette commune mesure, sinon de raisons formulables, du moins… d’angoi
276
j’en suis ». Et je ne suis guère, si je n’en suis
pas
. Et je ne pense bien, valablement, en vérité, que si je me sens et me
277
ées d’algues sombres dont le crépitement sous nos
pas
fait fuir et choir de tous côtés de petits crabes. Des ruisseaux, des
278
en train de déchiqueter une jeune gazelle ne fait
pas
tant d’histoires, ne fait pas de sentiment. Et pourtant, ma sensibler
279
une gazelle ne fait pas tant d’histoires, ne fait
pas
de sentiment. Et pourtant, ma sensiblerie n’est hypocrite que parce q
280
out obscure. 24 mai On dirait que l’homme n’est
pas
fait pour durer : la vie étale nous ennuie, c’est ce qui naît et ce q
281
nant emportée par la force centrifuge, il ne faut
pas
freiner mais peser à fond sur l’accélérateur. Je suis allé à A. achet
282
l de l’absence, ou plutôt du retrait. (Il ne faut
pas
que ce soit une feinte, bien entendu, cela ferait tout rater ; il fau
283
gérant me fait un signe, et comme je ne comprends
pas
, il passe sa portette et vient me prier à voix basse d’aller attendre
284
e. J’attends je ne sais combien de temps, je n’ai
pas
de montre, mais c’est très long. Aucun bruit de voix dans la salle de
285
« Vous savez, c’est la coutume, ici ils n’aiment
pas
qu’il y ait d’autres personnes dans la salle quand ils payent ou quan
286
ville prochaine sur le continent) ils n’auraient
pas
idée de ça, au contraire, ils sont tout fiers de venir à la banque. I
287
puis juger d’après les propos du gérant, ce n’est
pas
seulement la crainte, après tout légitime, qu’on sache combien ils on
288
leur milieu, comme les animaux. Ils ne se posent
pas
de questions gênantes. Or, c’est mon métier d’en poser… Il vaut mieux
289
ans vague à l’âme. C’est quelque chose. Je ne dis
pas
que c’est le bonheur, je n’ai jamais très bien compris ce mot, que ta
290
utilement. ae. Rougemont Denis de, « N’habitez
pas
les villes (Extrait d’un journal) », La Nouvelle Revue française, Par
291
s chalands, l’économie agraire, tout cela ne joue
pas
un moindre rôle que la nature, les ours et les trolls des forêts, dan
292
forêts, dans les exploits des Cavaliers. Ce n’est
pas
du réalisme socialiste, c’est la réalité sociale plus toutes les autr
293
lle). D’autres clercs, conséquents, ne manqueront
pas
d’en conclure qu’ils n’ont pas à se mêler aux luttes sociales et poli
294
nts, ne manqueront pas d’en conclure qu’ils n’ont
pas
à se mêler aux luttes sociales et politiques où leur raison a tout à
295
ant Dieu ». Et au sujet du second : « qu’il n’est
pas
avantageux de contenter les hommes en offensant Dieu ». J’en conclus
296
à une vie qui en a grand besoin. Que cela n’aille
pas
sans risques, c’est l’évidence. Mais il s’agit de savoir ce que l’on
297
a su y prévaloir sur quelques points. On ne voit
pas
bien pourquoi il faudrait s’arrêter. Et même, à faire le petit rentie
298
e, illustre et concrétise une condition qui n’est
pas
seulement celle du prisonnier proprement dit, mais, peu ou prou, de c
299
ocès une signification théologique. Mais ce n’est
pas
la seule possible. Il y a aussi dans ce livre une parabole de l’homme
300
t nous démontre que l’équation Napoléon n’en doit
pas
moins avoir pour second membre l’abdication. Il y a sans doute une th
301
ychiques. » C’est donc devant sa destinée, et non
pas
devant Blücher, ce hasard, que l’empereur devait succomber. Mais pour
302
gie. Nous avons fait un empire géant pour n’avoir
pas
été capables de fédérer nos communes. » Voilà l’épigraphe de l’ouvrag
303
été qu’il faut bâtir « à hauteur d’homme » et non
pas
à hauteur d’idéologies. Peut-être ai-je trop insisté sur l’actualité
304
le nom d’antifascisme, c’est normal. On n’arrête
pas
une révolution lorsqu’elle est nécessaire, et c’est le cas. Mais il a
305
nête des deux principes. D’une part la SDN ne fut
pas
une fédération, aucun des États constituants n’ayant renoncé à aucune
306
sudètes. Une cession purement diplomatique n’eût
pas
compté à ses yeux. La religion dont il était le fondateur voulait le
307
D’ailleurs, les réactions des masses ne tardèrent
pas
à démontrer que Chamberlain avait su exprimer l’une des tendances fon
308
de l’Europe. Hitler comprit que son heure n’était
pas
encore venue. Il se vit contraint d’accepter la réunion à Munich d’un
309
victoire symbolique du principe fédératif ne fut
pas
exploitée par les nations qui l’avaient remportée comme malgré elles
310
de 1908 à 1935, mais la position de l’auteur n’a
pas
varié durant ce temps. Elle se ramène, me semble-t-il, à ceci : la re
311
aie », et même « l’obligation de croire ne digère
pas
beaucoup du devoir de penser » (commencez par croire, vous finirez pa
312
te sagesse qui se respecte, celle d’Alain ne peut
pas
tenir compte des données concrètes du christianisme : le péché, le sa
313
matière de « croyance », débat dont je ne trouve
pas
trace dans les évangiles, s’il est vrai qu’il encombre une bonne part
314
oi : tout ce qui n’est que sociologie. (Je ne dis
pas
que ce soit négligeable.) Pour situer la sagesse d’Alain, qu’on songe
315
rsuive donc son enquête, si toutefois il ne tient
pas
à avoir raison comme Napoléon, qui faisait les demandes et les répons
316
ur, dans le dernier acte de Mozart. Non, ce n’est
pas
l’animal, mais l’homme ; et non d’avant, mais d’après la morale. Poin
317
contre eux. Si les lois de la morale n’existaient
pas
, il les inventerait pour les violer. Et c’est cela qui nous fait pres
318
l’école viennoise ? Le beau sujet ! Ils ne l’ont
pas
manqué. Pour eux aussi, Don Juan serait le contraire de ce que l’on c
319
ent exercer sur presque tous les hommes, n’évoque
pas
une idée de santé. Mais dans cette furie insolente, dans cette jactan
320
rait par exemple le type de l’homme qui n’atteint
pas
au plan de la personne, où pourrait se manifester ce qu’il y a d’uniq
321
l qu’il soit ? Celui qui cherche, c’est qu’il n’a
pas
; mais peut-être aussi qu’il n’est pas ? Celui qui a, vit de sa posse
322
qu’il n’a pas ; mais peut-être aussi qu’il n’est
pas
? Celui qui a, vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour l’ince
323
lui qui a, vit de sa possession et ne l’abandonne
pas
pour l’incertain, — entendez : s’il possède vraiment. Don Juan serait
324
ède vraiment. Don Juan serait l’homme qui ne peut
pas
aimer, parce qu’aimer c’est d’abord choisir, et pour choisir il faudr
325
ir, et pour choisir il faudrait être, et il n’est
pas
. Mais le contraire n’est pas moins vraisemblable : Don Juan cherchant
326
it être, et il n’est pas. Mais le contraire n’est
pas
moins vraisemblable : Don Juan cherchant partout son idéal, son « typ
327
e muer en l’image de Tristan. Mais il ne trouvera
pas
. Il est Don Juan parce qu’on sait qu’il ne peut trouver, soit impuiss
328
e don juanisme est une passion de l’esprit et non
pas
comme nous aimions le croire, une exultation de l’instinct, tout port
329
ct, tout porte à supposer que cette passion n’est
pas
toujours liée au sexe. Et même il faut se demander si la sensualité,
330
demander si la sensualité, précisément, ne serait
pas
le domaine où Don Juan se révèle le moins dangereux. (Appelons ici da
331
tion au Commandeur. Or Dieu se tait. Il ne relève
pas
le défi. Nietzsche attend dans la nuit désertique des hauteurs. Une a
332
times. Mille et trois vérités se sont rendues, et
pas
une seule n’a su le retenir. Qu’importent les « contradictions » ! Ce
333
r. Qu’importent les « contradictions » ! Ce n’est
pas
pour bâtir un système qu’il réfute, dénonce et détruit, c’est pour la
334
sme — fulgurations toujours décevantes : ce n’est
pas
elle qu’il vient de posséder… Ô haine de leurs vérités faibles ! La V
335
! L’Éternité, c’est le retour des temps ; et non
pas
la victoire sur le temps… Mais dans le temps, disait-il, Dieu est mor
336
ille e tre”. » C’étaient les femmes qu’il n’avait
pas
eues, par fidélité à la sienne. Où est la tricherie ? Dans ce défi in
337
s que ceux que nous pensions connaître. Ils n’ont
pas
été restaurés par les auteurs de manuels, ni patinés par nos lectures
338
re classique a voulu faire le sacrifice. Ce n’est
pas
rien ! Cela donne à Phèdre un air de luxe fou : pour fondre ce bijou
339
us le rendre proprement inimaginable ? N’a-t-elle
pas
dissocié Nombre et Verbe au point de rendre puérile à nos yeux l’ambi
340
traîne le jugement. Gide a tant répété : Ne jugez
pas
! qu’il a fini par se rendre lui-même littéralement « inestimable ».
341
is évoquer que l’exemple de Goethe, dont ce n’est
pas
telle œuvre ou telle action que j’aime, mais bien le paysage vital, a
342
mportantes à dire sont celles que souvent je n’ai
pas
cru devoir dire — parce qu’elles me paraissaient trop évidentes. » Si
343
le en relatant ses journées, comment ne serait-on
pas
tenté de dire surtout ce qui a frappé, ce qui est bizarre, ce qui fai
344
it exception justement. Et comment ne céderait-on
pas
à l’invite d’une formule, d’une épigramme sur tel ami dont il semble
345
e » que nature. Gide lui-même, à ce jeu, ne s’est
pas
épargné : « Je ne suis qu’un petit garçon qui s’amuse — doublé d’un p
346
outade dont certains, contre lui, ne se priveront
pas
d’abuser. Voici qui va fort loin dans la critique du genre : « Je ne
347
rt loin dans la critique du genre : « Je ne pense
pas
qu’il y ait grand profit à tirer de ces examens de conscience où l’on
348
e le désir de compenser ou de parfaire ce qui n’a
pas
été vécu, ou mal vécu. (« J’avais besoin de lui pour me ressaisir ».)
349
qui me retient [d’entrer dans l’église], ce n’est
pas
la libre pensée, c’est l’Évangile. » Mais n’y a-t-il pas, à l’origine
350
libre pensée, c’est l’Évangile. » Mais n’y a-t-il
pas
, à l’origine de ce refus de toute église (tant reformée que catholiqu
351
… » Kierkegaard, lui aussi, répétait : je ne suis
pas
chrétien. Mais c’était par désir de sauver une conception pure de la
352
conception pure de la foi, dont il ne s’estimait
pas
digne, et qu’il confessait par là même. Gide paraît surtout attentif
353
de l’obéissance à une orthodoxie qui ne prétende
pas
s’emparer de l’Évangile, mais au contraire s’y ordonner. « Orthodoxie
354
les problèmes qui se posent à nous, nous n’avons
pas
pu les choisir, et encore moins les circonscrire dans un domaine priv
355
les positions auxquelles on tient, et qui ne sont
pas
exactement les siennes… ar. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Au
356
Valéry. Et les quatre langues suisses — n’oubliez
pas
le ladin des Grisons — viennent dire au dessert leur couplet. Ce comp
357
étique, d’humour vaudois et de cosmopolitisme non
pas
à la manière de Genève mais à celle des troubadours, voilà bien la co
358
in, l’on est au-delà de la psychologie. « N’allez
pas
chercher derrière la forme, disait Goethe, elle est elle-même enseign
359
« Eh bien ! si c’est ainsi, allons le voir de ce
pas
, voulez-vous ? » Alors, seulement, je comprends qu’il avait dit : « J
360
st un complot de protestants ! » Le mot ne manque
pas
de pertinence. Tous les matins, vers onze heures, il viendra entrouvr
361
hoche la tête, trouve cela très curieux, n’est-ce
pas
? — un éclair de malice au coin de l’œil. Puis il a quelques phrases
362
ngtemps gardé cette illusion que la femme n’avait
pas
besoin du commerce physique, autant que nous. Hélas, je ne voyais pas
363
ce physique, autant que nous. Hélas, je ne voyais
pas
clair. On se trompe ainsi, et les conséquences. J’ai été assez bête p
364
et chez les autres résolu, croient-ils. Je ne dis
pas
qu’il torturait Gide, hors quelques crises dont nous avons les témoig
365
raît presque inégalé depuis Montaigne. (Je ne nie
pas
un instant son lyrisme.) Et c’est ainsi qu’il réussit à remplacer le
366
é ? Le paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oublie
pas
sa formation chrétienne ; ses lectures prolongées et sans cesse renou
367
ément. Mais comment définir un saint qui ne croit
pas
? Un saint privé de foi autant que de religion, ni chrétien ni hindou
368
hindou, sans mystique, ni mystère ? Ne serait-il
pas
un homme tout à fait plat, réduit à quelques partis pris éthiques ? C
369
ée de la synthèse du christianisme. Elle n’existe
pas
hors de lui, et n’est pas explicable sans lui. (Je ne dis pas qu’elle
370
tianisme. Elle n’existe pas hors de lui, et n’est
pas
explicable sans lui. (Je ne dis pas qu’elle soit chrétienne pour auta
371
lui, et n’est pas explicable sans lui. (Je ne dis
pas
qu’elle soit chrétienne pour autant.) Gide était individualiste. Savo
372
je constate simplement le phénomène. Je ne tiens
pas
la foi pour une vertu plus que l’absence de foi pour une preuve de co
373
n’ont rien à voir avec la bienséance, et ne sont
pas
de l’ordre des mérites. Et c’est pourquoi il est écrit : « Ne jugez p
374
ites. Et c’est pourquoi il est écrit : « Ne jugez
pas
! » J’avoue que je comprends mal, ou plutôt que je réprouve, ces disc
375
plus vient renforcer notre parti, et qu’il n’est
pas
le premier venu. C’est usurper la place du Juge, ou mêler vanités et
376
la religion. Le vrai croyant demain, ne sera-t-il
pas
celui qui osera dire : « Je ne crois pas ! » quand l’État contre l’ho
377
era-t-il pas celui qui osera dire : « Je ne crois
pas
! » quand l’État contre l’homme invoquera les Nécessités de l’Histoir
378
invoquera les Nécessités de l’Histoire ? Il n’est
pas
de vraie foi sans vrai doute, plus qu’il n’est de lumière sans ombre.
379
u’il n’est de lumière sans ombre. Et je n’entends
pas
dire que Gide fut un croyant, mais il reste un douteur exemplaire.
380
et civilisations ont trouvé mieux peut-être, mais
pas
cela. Est-il possible d’attribuer aux « inventions » les plus typique
381
ant de contradictions ? L’unité de l’Europe n’est
pas
définissable par un contour géographique, moins encore par un consens
382
du siècle dernier, les Occidentaux n’ont presque
pas
varié quant à la date de naissance de l’humanité. Un professeur de Ca
383
r, revenir comme les saisons, il n’appartiendrait
pas
à l’Histoire, mais au Mythe. De même l’individu ne devient une person
384
s. Mais d’où viendrait notre malaise ? Comment ne
pas
voir qu’il serait intimement lié, chez ceux qui l’éprouveraient, au s
385
mort, qui libère et suscite la personne. Ce n’est
pas
un hasard si le premier auteur d’une philosophie de l’Histoire — la C
386
a réalité. Sans la Résurrection, l’homme n’aurait
pas
la preuve d’une existence qui échappe au temps et à la mort. « Si le
387
happe au temps et à la mort. « Si le Christ n’est
pas
ressuscité, votre foi est vaine et vous êtes encore dans vos péchés.
388
seconde par des actes libres, elle n’y détermine
pas
une loi d’évolution. Le Moyen Âge ira beaucoup plus loin, non pas dan
389
olution. Le Moyen Âge ira beaucoup plus loin, non
pas
dans le sens du risque, mais dans celui des normes. C’est une vision
390
à mesure qu’il s’éloigne du mythe. Il n’en reste
pas
moins que l’extension soudaine des dimensions de l’Histoire, telle qu
391
ine d’années) il se révèle que notre humanité n’a
pas
derrière elle six-mille ans, mais probablement six-cent-mille. Et que
392
onséquences qui jouent en fait — mais je ne pense
pas
en droit — contre l’idée occidentale de l’homme. L’importance apparen
393
du xxe siècle. Comme il est clair qu’on ne peut
pas
« être » dans l’Histoire rédigée par les historiens, on voit qu’il s’
394
distinguer encore du temps lui-même ? N’est-elle
pas
simplement une manière de le penser qui le ferme à toute transcendanc
395
interdit tout recours ? « Au monde comme n’étant
pas
du monde », disait saint Paul. Mais l’Histoire absolue veut que l’hom
396
biographies s’arrachent, et beaucoup n’attendent
pas
la cinquantaine pour se mettre au passé dans un livre. Mais la répons
397
« être » de toute nécessité, sous peine de n’être
pas
. Celle-ci marque un recul devant le risque du temps. La conscience de
398
t le risque béant, soudain total, l’homme qui n’a
pas
de foi cède au vertige. Sa dernière résistance à l’angoisse du temps
399
du sens de la personne et de la liberté. Ce n’est
pas
qu’on n’aime plus être soi librement, ni vraiment qu’on renie la pers
400
c’est tenter de se convaincre que le temps ne va
pas
apporter la négation de ce que je suis, de ce que j’attends, de mes c
401
es autres, redoutées ou voulues, ne se confondent
pas
seulement dans leur vision précise d’un avenir donné pour fatal, mais
402
ributaire — et c’est pourquoi l’Orient ne produit
pas
d’utopies. Concevoir une utopie et agir d’après elle, massacrer pour
403
par nos choix fondamentaux. Car la question n’est
pas
de savoir « ce qui arrivera », mais de savoir dès maintenant ce que n
404
er arriver ou à faire arriver ; la question n’est
pas
de supputer le sens probable d’un devenir fatal, pour nous « ajuster
405
iginer qu’en la personne. Bref, la question n’est
pas
de deviner l’Histoire, mais de la faire. Seules nos options présentes
406
et oblitère son mandarinat. Enfin, l’Occident n’a
pas
plus tôt découvert l’art nègre, les masques, la magie, le jazz, que l
407
uvrons avec passion dans le Tiers Monde, ce n’est
pas
ce dont il vivait, c’est ce qui manquait à nos élites, ou qu’elles ne
408
oi. Ce que le tiers-monde nous emprunte, ce n’est
pas
notre créativité, mais ses produits. Nous découvrons leurs secrets sp
409
cédés de gouvernement et nos techniques, mais non
pas
les tensions spirituelles qui en étaient le moteur secret. Ce qui éta
410
onnel, donc créé par une vocation, et il ne tombe
pas
sous le sens comme le « vieil homme », puisque sa vie « nouvelle » es
411
’un scrupule la personne et tout ce qu’elle n’est
pas
— l’individu, la persona, la « forte individualité », l’âme sensitive
412
ique soufi, « la totalité de notre être, ce n’est
pas
seulement cette partie que nous appelons présentement notre personne,
413
t comme Fravarti 62. » L’Ange des soufis n’évoque
pas
seulement cette part initiante de l’être renouvelé qui demeure cachée
414
, et comme le christianisme véritable, ne demande
pas
d’abord ce qu’est l’homme, mais qui es-tu ? Toute réalité dernière es
415
s de ses vies successives. Car si le moi n’existe
pas
, qu’est-ce qui transmigre64 ? Mais ce moi, cet ego, cette entité dist
416
la métaphysique des autres ? En fait, on ne voit
pas
les Sages de l’Asie dénoncer sans relâche, comme on pourrait s’y atte
417
ux temps anciens où nos affirmations n’existaient
pas
, ou leur demeuraient inconnues. Dès les premiers commentaires aux Ved
418
e but est donc « de nous apprendre le moyen de ne
pas
renaître », nous dit une moderne interprète du bouddhisme tibétain66.
419
édantins comme des premiers bouddhistes, ce n’est
pas
encore la personne, mais l’obstination de l’ego qui veut durer au-del
420
un autre ? — Non, il n’y en a point. — S’il n’y a
pas
de transmigration, peut-il y avoir une réincarnation ? — Oui, c’est p
421
de quoi ? De la vision-en-soi, du Cela qui n’est
pas
personnel et se joue à travers notre moi. Ainsi tout l’Orient des doc
422
e fondateur du zen) l’a déclaré, zen ne se soucie
pas
de disserter sur des notions abstruses telles que Dieu, la Vérité ; c
423
ème Patriarche de la secte (638-713) : « Ne pense
pas
au bien ni au mal, mais regarde ce qu’est, au moment présent, ta phys
424
e, est : toi-même. ⁂ Les différences ne sont donc
pas
où l’on croyait, ne sont jamais exactement ce que l’on croyait. Si no
425
l’individu et le « vrai moi ». (L’individu n’est
pas
le mal en soi : il ne devient mauvais que dans la seule mesure où il
426
efuse à l’amour. Et de même le « vrai moi » n’est
pas
le bien en soi, car il peut devenir un monstre.) Pour aimer, il faut
427
ue. Mais les motifs de cette condamnation ne sont
pas
les mêmes : les moralistes jugent au nom de la société, les spirituel
428
chain soit un même acte : sinon le comme n’aurait
pas
son plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l
429
la plus haute valeur de l’Occident chrétien n’est
pas
la connaissance détachée mais le sacrifice personnel, et si le sacrif
430
nt ce qu’il lui sacrifie ? Le masochisme n’est-il
pas
le moment de retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit qui l’appe
431
. Mais celui qui se hait de cette manière ne peut
pas
aimer le prochain : il ne peut voir en lui que son semblable — un cor
432
et ascétisme non-transfigurant, Nietzsche n’écrit
pas
sans raison : « Il faut craindre celui qui se hait lui-même, car nous
433
’autre extrême où se porte l’âme irritée mais non
pas
convertie par l’esprit — comme l’a si bien vu Kierkegaard. Tout amour
434
espect du mystère exigeant de l’Autre qu’il n’est
pas
assez « spirituel » pour aimer. (Mais s’il l’était assez, il retrouve
435
ssu conjonctif de toutes les sociétés qui ne sont
pas
un ordre.) L’école iranienne Il n’existe plus de communauté hum
436
toujours à faire exister quelque chose qui n’est
pas
encore existant dans l’Aimé.78 On reconnaît ici les « notes » de l’a
437
i procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’est
pas
le prochain de la même manière que l’autre… ; il n’y a jamais chez de
438
c’est pourquoi j’ai osé dire que Tristan n’aimait
pas
Iseut — cette passion n’est-elle pas mieux vue si l’on évoque les Fra
439
tan n’aimait pas Iseut — cette passion n’est-elle
pas
mieux vue si l’on évoque les Fravartis du mazdéisme, les figures angé
440
’âme et de sa Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce
pas
pour avoir désiré l’amour de l’Ange que les amants de la forêt du Mor
441
« leur engagement — comme dira Novalis — n’était
pas
pris pour cette vie », mais pour l’autre ? S’il est une « erreur de T
442
ent l’adultère de la femme mariée ; mais ce n’est
pas
au nom de l’amour, on le pense bien.) « Écarte les choses, ô amant, t
443
e dit un texte tibétain, la notion de Toi ne vaut
pas
mieux. « La morale bouddhique, qui est une sorte d’hygiène spirituell
444
douleurs ; qui a un amour a une douleur ; qui n’a
pas
d’amour n’a pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause
445
un amour a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a
pas
de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes, la cause est entendue :
446
use est entendue : l’Asie métaphysique ne connaît
pas
l’amour, — j’entends l’amour de Dieu, de soi et du prochain, l’amour-
447
our matrimonial. Mais on me dira que l’Asie n’est
pas
toute spirituelle, et que la vie ne s’en tient pas aux textes. On ajo
448
as toute spirituelle, et que la vie ne s’en tient
pas
aux textes. On ajoutera peut-être qu’on ne voit pas de raisons pour q
449
s aux textes. On ajoutera peut-être qu’on ne voit
pas
de raisons pour que l’Orient réel soit plus conforme aux sermons du B
450
Mais l’amour parfait est celui dont l’objet n’est
pas
limité. C’est cet amour qui est l’amour pur, l’amour de l’amour même,
451
ait, qui peut libérer l’esprit du désir… Ce n’est
pas
le plaisir mais le désir qui lie l’homme et qui est un obstacle à son
452
ils viennent, mais avec un cœur détaché. Il n’est
pas
victime du désir.88 » Ce « détachement » tout accueillant, cette appr
453
asins) qui ont épuisé la coupe, ou la dédaignent.
Pas
de drame, encore moins de tragique, et surtout pas de tout ou rien, m
454
as de drame, encore moins de tragique, et surtout
pas
de tout ou rien, mais d’innombrables variétés dans l’approche de l’ul
455
verrions contradiction, antinomie, ils ne montent
pas
sur leurs grands chevaux théologiques, mais chacun suit sa voie, son
456
dogme, tandis que leurs divergences ne s’opposent
pas
. S’il arrive que certaines de leurs croyances semblent bien se confon
457
tion évangélique d’aimer aussi son ennemi ne sont
pas
absentes du bouddhisme car l’ennemi et toi-même ne diffèrent que par
458
Éros en Agapè »90. Je répète que tout cela n’est
pas
contradictoire, dans une philosophie sans dogmatique. Nous parlerons
459
nséquence logique ? Mais notre science n’a-t-elle
pas
inventé plusieurs logiques, aussi valables l’une que l’autre ? Elles
460
importe qui m’avertira que le Soi de l’Inde n’est
pas
le vrai Dieu des chrétiens, qui est personnel. On connaît les définit
461
science de ce qu’il est ou peut devenir. N’est-ce
pas
l’aider à réfléchir la lumière de l’amour créateur ? Non, ce serait l
462
’amour créateur ? Non, ce serait là trop dire, et
pas
assez. Aimer, c’est aider l’autre à se situer de telle manière que la
463
. — La vue juste distingue et juge, mais ne peut
pas
nier le trouble. Dans ce moi peu ou point différencié que la vie nous
464
imagine — au sens fort — la personne. Il ne faut
pas
jeter la vie avec l’erreur, mais aimer mieux. Non pas éteindre ou dép
465
jeter la vie avec l’erreur, mais aimer mieux. Non
pas
éteindre ou dépasser, mais transmuter, transfigurer ! Aimer mieux, c’
466
’a rien en soi qui mérite l’amour. Cela n’empêche
pas
la poésie, les amours poétiques, ni le désir, ni « cette adoration do
467
soute et le monde avec elle. Car le monde ne doit
pas
être refusé mais dissous.92 — Je veux voir l’autre en sa réalité, qu
468
crée comme personnes bien distinctes. Tu ne vois
pas
la femme que tu crois aimer. — Quand je saurai aimer le Soi en elle,
469
Depuis six millénaires, les sages de l’Asie n’ont
pas
varié dans leur croyance à la dualité de l’Un et du Multiple, dualité
470
Un seul, sans laisser aucune trace, comme n’ayant
pas
eu lieu. Le triomphe de ces spirituels et de leur eschatologie se con
471
e pourra le vérifier à la consommation des temps,
pas
même le Soi qui dormira dans un sommeil sans rêves — leur idée du bon
472
usqu’ici, et que ces doctrines d’extinction n’ont
pas
tué l’illusion du moi ; au contraire, ce moi sans valeur est en train
473
des corps vivants, l’homme d’Occident ne cherche
pas
seulement à dévoiler ses lois secrètes, mais à se transformer lui-mêm
474
suit la vraie religion.” (La vraie ! Aux autres,
pas
de bonjour.) » 86. Lingopasanârahasya. 87. Alain Daniélou, Le Poly