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me antique peut atteindre la grandeur parce qu’il
possède
la mesure au sein d’un tout fini : famille, dieux, nature. Il ne se r
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aine, mais ce serait un acte enfin dans lequel je
posséderais
toute ma vie, d’un seul coup éclatant. Je n’ai pas à sauver quoi que
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tion contre le matérialisme dialectique. Quand on
possède
, comme lui, le sens de la solitude et le sens de la communauté — indi
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munisme, à tout « isme ». Quand on est à ce point
possédé
par la vie des choses et des êtres, on n’a pas besoin d’arguments pou
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Je ne suis pas propriétaire, c’est entendu. Je ne
possède
légalement que des valises, de quoi me vêtir, et quelques livres. Mai
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comprendre que l’on veuille « avoir » autrement.
Posséder
, ce n’est pas avoir. Ce n’est pas même avoir l’usage éventuel de quel
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ures dans l’existence d’un homme qui cherche à se
posséder
plutôt qu’à se fuir dans les hasards. C’est sans doute un effet de la
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ez comme il se sert des femmes : incapable de les
posséder
, il les viole d’abord moralement pour s’imposer à l’animal, et aussit
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abandonne pas pour l’incertain, — entendez : s’il
possède
vraiment. Don Juan serait l’homme qui ne peut pas aimer, parce qu’aim
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’une Vérité qui ne se rendrait point, mais qui le
posséderait
à tout jamais, digne enfin de sa vraie passion ! Il traque sans relâc
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urs décevantes : ce n’est pas elle qu’il vient de
posséder
… Ô haine de leurs vérités faibles ! La Vérité est morte ! Revivra-t-e
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sche devient le Tristan d’un Destin qu’il ne peut
posséder
que par l’amour éternellement lointain. ⁂ Don Juan, tricheur, aime sa