1
’est l’impuissance. La proie de désirs divergents
qui
prennent rarement assez de violence pour nous déchirer jusqu’au salut
2
vre entre en action parmi les forces spirituelles
qui
orientent l’Europe d’aujourd’hui. La France ne l’ignorera plus longte
3
son essai le plus discursif, relativement, celui
qui
donne son titre au recueil, les mots-clés : mesure, forme, grandeur,
4
son astre. L’homme chrétien au contraire, l’homme
qui
doit être surpassé, vit dans la démesure, et lorsqu’il « veut prendre
5
é que pour le converti ; c’est donc la conversion
qui
figure l’acte par excellence du chrétien, hors duquel il n’est pour l
6
du Beau objectif et de l’Intéressant sentimental
qui
pour Schiller et surtout pour Schlegel symbolisait celle de l’antique
7
ndiscrétion journalistique. La férocité réfléchie
qui
préside à son analyse de l’indiscret nous vaut une description inégal
8
le privilège d’avoir parlé sans complicité de ce
qui
nous détruit : Rudolf Kassner donne la sensation à peu près unique en
9
adictions personnelles, parlementarisme intérieur
qui
nous mène lentement à l’impuissance. (Si Kassner exprime un tourment,
10
forme, hors de quoi il n’est qu’indiscrétion, et
qui
livre la clef de la pensée de Kassner, comme aussi de son apparente o
11
our penser avec autorité. Il faut savoir taire ce
qui
permettrait aux indiscrets de comprendre intellectuellement sans « ré
12
t comme à l’état sauvage, non par une explication
qui
les réduise et qui les domestique. Une pensée neuve ne saurait être c
13
uvage, non par une explication qui les réduise et
qui
les domestique. Une pensée neuve ne saurait être comprise à moins d’ê
14
On pourrait dire aussi que l’indiscret est celui
qui
se préoccupe de défendre plutôt que d’illustrer. Ainsi selon Kierkega
15
ustrer. Ainsi selon Kierkegaard, le premier homme
qui
s’avisa de défendre la religion mériterait-il d’être appelé Judas num
16
rkegaard, cette présence s’accommode d’une ironie
qui
chez d’autres serait plutôt le fait du détachement. Une ironie à l’in
17
détachement. Une ironie à l’intérieur des choses,
qui
les fouille et les purifie, une ironie née de la rigueur et non du sc
18
ception de l’« existence » et que leur ironie, ce
qui
rapproche Kassner et son maître c’est leur vision tragique du péché.
19
de méditations sur le thème du tout-ou-rien moral
qui
caractérise Kierkegaard. L’on y trouvera moins de paradoxe et plus de
20
itié humaine, une retenue presque solennelle mais
qui
sans cesse frôle l’humour, et parfois tourne en sournoise malice. On
21
ories psychologiques. Il prend tout par des biais
qui
nous sont peu familiers. Et puis enfin, voilà une philosophie qui pos
22
u familiers. Et puis enfin, voilà une philosophie
qui
postule la vision, c’est-à-dire l’appréhension poétique du monde. Rie
23
du monde. Rien n’est plus étranger au nominalisme
qui
envahit la critique sous l’influence du journal. 2. Ici encore, on n
24
elque chose d’espagnol dans la démarche ; un tour
qui
ferait penser aux conteurs de la fin du xviiie ; des sujets dans le
25
ets dans le goût allemand, tels sont les éléments
qui
composent non sans paradoxe ce recueil de « motifs » romantiques et d
26
—, ce dont on hésite à lui faire reproche, car ce
qui
lui importe, comme à nous, c’est précisément le sentiment d’absurdité
27
nous, c’est précisément le sentiment d’absurdité
qui
se dégage de pareils faits lorsque l’esprit s’y attache et que l’amou
28
out à fait rare dans la littérature française, et
qui
comporte en soi quelque chose de déconcertant. Il semble bien que Jea
29
ent ici d’heureuses complicités sentimentales. Ce
qui
gêne pourtant, en plusieurs endroits, c’est un certain tour désinvolt
30
lenteur nous retient. Ainsi Sarah, Monsieur Hoog,
qui
atteignent à une qualité d’émotion vraiment pure et insistante. Mais
31
lis un article récent de Ramuz (sur le Travail),
qui
débute ainsi « Pourquoi est-ce qu’on travaille ? parce qu’on y est fo
32
aphysique ou si l’on veut marxisme-christianisme,
qui
se trouve être le dilemme urgent de l’heure. Et je m’inquiète ; non p
33
er dans ces œuvres je ne sais quelle complaisance
qui
les faisait éviter d’instinct tout point de vue pratiquement boulever
34
es, si peu élaborées, des questions que n’importe
qui
pourrait poser et qui ne peuvent tirer de nous rien d’exquis ni d’ori
35
des questions que n’importe qui pourrait poser et
qui
ne peuvent tirer de nous rien d’exquis ni d’original, mais au contrai
36
ou convenables. Nous rechercherons désormais ceux
qui
savent dévisager notre condition la plus nue. « Alors on voit paraîtr
37
andeur, c’est-à-dire dans l’élémentaire : un être
qui
est nu, qui a froid, qui a faim, qui a été jeté au sein d’une nature
38
t-à-dire dans l’élémentaire : un être qui est nu,
qui
a froid, qui a faim, qui a été jeté au sein d’une nature hostile, de
39
l’élémentaire : un être qui est nu, qui a froid,
qui
a faim, qui a été jeté au sein d’une nature hostile, de sorte qu’il l
40
re : un être qui est nu, qui a froid, qui a faim,
qui
a été jeté au sein d’une nature hostile, de sorte qu’il lui faut sans
41
son public et l’époque, de ce ton viril et simple
qui
est à lui, nullement irrité (comme un Bloy), nullement moralisant ou
42
eintre ». Ah ! la grandeur de ce peuple ramuzien,
qui
se meut dans je ne sais quelle lourdeur « originale » et unanime, en
43
que : d’avant. Il n’est pas jusqu’à son Antiquité
qui
ne coïncide avec celle du pays de Vaud : non pas la grecque, qui est
44
avec celle du pays de Vaud : non pas la grecque,
qui
est scolaire — pour eux — mais la biblique, qui est vivante. Ainsi to
45
, qui est scolaire — pour eux — mais la biblique,
qui
est vivante. Ainsi tous parlent un même langage, qu’ils l’inscrivent
46
maladie. Et la joie, ce point commun, « ce point
qui
est au-delà de la vie ». Le communisme qui règne au jugement dernier
47
point qui est au-delà de la vie ». Le communisme
qui
règne au jugement dernier et qui régnait aux Origines, car la Fin et
48
». Le communisme qui règne au jugement dernier et
qui
régnait aux Origines, car la Fin et le Commencement « sont en ressemb
49
son art m’en convainc : le sens de la vénération,
qui
est aussi celui de la lenteur des choses. Cet art, le sujet des Signe
50
t de Ramuz. Voici Caille, le colporteur biblique,
qui
s’avance dès le matin à travers le pays, et offre à tous la Parole, «
51
e Ramuz atteignit une autorité comparable à celle
qui
éclate dans cet ouvrage entièrement créé, entièrement « autorisé ». A
52
« autorisé ». Art, on le sait, avant tout visuel,
qui
rend les choses à l’état naissant, rugueux, décapé de toute rhétoriqu
53
ù le reproche de puérilité que lui adressent ceux
qui
, par exemple, n’hésitent pas à prendre au sérieux une intrigue romane
54
ge de Ramuz — même pas très réussie, et il y en a
qui
ont un air raté, un air pastiche de Ramuz —, c’est qu’une seule page
55
est-à-dire un événement perpétuellement possible,
qui
reçoit la vie comme un moule reçoit la matière en fusion et la réalis
56
cette forme et lui donnant une date. Les périodes
qui
« marquent » dans l’Histoire sont celles où la forme d’un mythe affle
57
ccidentelle : c’est en quelque sorte le contraire
qui
est vrai ; c’est notre temps qui revêt une actualité7 et une réalité
58
rte le contraire qui est vrai ; c’est notre temps
qui
revêt une actualité7 et une réalité véritables du fait de la crise. M
59
rière. Et c’est pourquoi le poète, Ramuz, l’homme
qui
vit concrètement les grands mythes et les réalise dans sa vision, cet
60
0 fut « inactuelle » pour la grande masse de ceux
qui
la vécurent. c. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] C. F. Ramuz, L
61
a toujours à nouveau l’exemple de cette vie. Ceux
qui
traitent Goethe de bourgeois ne prouvent rien de plus que leur propre
62
tre ils veulent bien voir la révolte chez ceux-là
qui
la crient, et la magie chez ceux qui vaticinent, ayant été moins loin
63
chez ceux-là qui la crient, et la magie chez ceux
qui
vaticinent, ayant été moins loin que Goethe dans la domination des my
64
tre la confrontation du Sage et du Fou — d’un fou
qui
reste notre intime tentation — permettra-t-elle, par la vivacité même
65
antithétiques si elles étaient superposables, ce
qui
n’est pas même le cas. De ce point de vue littéraire, la confrontatio
66
que n’est-elle point faussée par un état d’esprit
qui
voudrait que l’on considère ces deux hommes avant tout comme des écri
67
t donc pas l’aspect littéraire de leur expérience
qui
doit conditionner notre vision. Non point qu’il soit un seul instant
68
a pas. Mais ce qu’on voudrait dire maintenant, ce
qui
ne cesse de provoquer dans notre esprit l’étonnement du premier regar
69
st-dire la similitude essentielle, hors du temps,
qui
paraît dans ces deux expériences, à mesure qu’on les abstrait de tout
70
si tout cela reste absurde aux yeux de ceux pour
qui
seule compte certaine « originalité » dans l’ordre — au mieux — esthé
71
plus concrète, grâce au recoupement de deux vies
qui
l’ont réalisée selon des voies totalement divergentes, une attitude h
72
oies totalement divergentes, une attitude humaine
qui
me paraît commune. Que Goethe ait pratiqué « le devis des choses gran
73
tualité facilement épurée, le mysticisme de celui
qui
, tout enfant, édifiait un autel à la Nature, trouvait son aliment dan
74
ans une méditation, renouvelée des rose-croix, et
qui
le porta même à quelques essais d’alchimie. Coquetteries, a-t-on dit,
75
mais il n’est point de sentiments intermédiaires
qui
ne conduisent réellement vers une plénitude, pour un esprit comme cel
76
e gémit, avec une sombre joie : « Sort misérable,
qui
ne me permet rien que d’extrême ». Jacob Boehme, Paracelse, Swedenbor
77
me en connaissance de cause, — c’est un événement
qui
ne peut normalement se traduire que par une qualité nouvelle de silen
78
l’oppression despotique des éléments inquiétants
qui
gouvernent trop puissamment dans son âme » qu’il appelle les arts d’u
79
ntégrer dans l’équilibre humain. Incident décisif
qui
figure en raccourci tout le drame dialectique de sa vie. Mais cette m
80
. Et comprendre, éprouver jusqu’à la souffrance —
qui
est la « substance » — à quel point le renoncement à la magie spécula
81
renie même bruyamment. C’est là le fait d’une âme
qui
se refuse encore à la souffrance et la crie sur la place. Un peu plus
82
de l’esprit, dans la région où seul accède celui
qui
sait préserver sa passion au sein d’une interminable patience. N’est-
83
-ce point ce tréfonds dont parle Jacob Boehme, et
qui
« contient l’élément pur, mais aussi l’être sombre dans le mystère de
84
aisse l’esprit de Faust béant sur le vide : « Moi
qui
me suis cru plus grand que le Chérubin… qui pensais en créant pouvoir
85
« Moi qui me suis cru plus grand que le Chérubin…
qui
pensais en créant pouvoir jouir de la vie des dieux et m’y égaler… co
86
l’action, la Tätigkeit — le grand mot goethéen —
qui
triomphera désormais. Mais une action qui par avance désespère du seu
87
théen — qui triomphera désormais. Mais une action
qui
par avance désespère du seul succès qui pour Faust serait réel : la p
88
ne action qui par avance désespère du seul succès
qui
pour Faust serait réel : la possession bienheureuse de l’instant. Et
89
actif 8, l’on découvre que c’est la magie encore
qui
n’a cessé de l’entraver : Könnt ich Magie von meinem Pfad entfernen
90
zu sein.9 C’est tout le drame secret de l’œuvre
qui
s’avoue dans ce cri : chaque fois que Goethe invoque la catégorie sac
91
lique de toute son existence, et c’est leur chœur
qui
chante une dernière fois la loi, au moment où il reçoit la grâce de l
92
e est bien la même : c’est l’attrait d’une vision
qui
transcende la vie médiocre. Rimbaud s’y lance avec l’emportement d’un
93
imbaud s’y lance avec l’emportement d’une révolte
qui
traduit d’abord un excès féroce de vitalité plutôt qu’une souffrance
94
» Le renoncement dès lors est fatal. « Moi ! moi
qui
me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au
95
renoncement à un Orient de mythe, c’est cela même
qui
constitue l’Occident spirituel. C’est le refus de la magie qui fonde
96
l’Occident spirituel. C’est le refus de la magie
qui
fonde notre éthique, et ce dilemme est peut-être le plus important qu
97
ue, et ce dilemme est peut-être le plus important
qui
se pose à l’esprit occidental, dès qu’il atteint les régions de haute
98
s contradictions essentielles, en signe de croix,
qui
sont la marque même de la réalité dans une conscience occidentale. Su
99
Et quels sont les plus grands Occidentaux ? Ceux
qui
ont incarné le choix le plus audacieux. Pascal choisit une fois pour
100
total. Rimbaud choisit dans une crise instinctive
qui
ressemble à la chute soudaine de l’ivresse devant le mortel danger qu
101
ute soudaine de l’ivresse devant le mortel danger
qui
se lève à un pas. Tous deux réalisent le renoncement, le deuxième tem
102
n’a pas connu de tels déchirements. Et c’est lui
qui
méritera la phrase de la Saison : « Pas de partis de salut violents.
103
n consciente. C’est ainsi que le voyant audacieux
qui
écrivit les chœurs mystiques du Second Faust peut aussi faire figure
104
mythe germanique de la « Tarnkappe », du manteau
qui
rend invisible. ⁂ Cette similitude de forme dans le cours de la magie
105
Italie. Et le passage fameux de la Saison : « moi
qui
me suis dit mage ou ange… » rappelle étrangement ces vers du Premier
106
u Premier Faust que l’on citait plus haut : « Moi
qui
me suis cru plus grand que le Chérubin. » « Point de cantiques : teni
107
nne. Mais chez Goethe, c’est la longueur du temps
qui
les dénoncera. Et cette fameuse sérénité de sa vieillesse, ce n’est r
108
bérateur du désespoir. La longue peine de celui «
qui
toujours s’est efforcé » a purifié le corps, et l’âme est prête à rec
109
oga. Tout savoir doit être confirmé par un faire,
qui
le tait et l’exprime à la fois. Le « faire » de Rimbaud ne peut être
110
l est bien rare que l’on soit apte à s’agréger ce
qui
est supérieur. C’est pourquoi l’on fait bien, dans la vie ordinaire,
111
ent aux gens du monde et surtout aux belles dames
qui
n’ont rien à faire. Mais un homme supérieur, qui a déjà conscience d’
112
qui n’ont rien à faire. Mais un homme supérieur,
qui
a déjà conscience d’être quelque chose ici-bas, et qui par conséquent
113
déjà conscience d’être quelque chose ici-bas, et
qui
par conséquent doit tous les jours travailler, combattre, agir, laiss
114
taisant. Et ceux-là seuls entendront ce silence,
qui
auront su percevoir l’accent dominateur et tendu des pages les plus é
115
ntier. Et c’est là sa pureté, mais c’est aussi ce
qui
l’accule en fin de compte à l’évasion. La rage avec laquelle il se ra
116
r de ceci je ne sais quel critère de « jugement »
qui
permettrait de placer Goethe au-dessus de Rimbaud. C’est la pureté dé
117
de Rimbaud. C’est la pureté démesurée de Rimbaud
qui
nous juge, et la grandeur humaine de Goethe. Et qui voudrait les oppo
118
i nous juge, et la grandeur humaine de Goethe. Et
qui
voudrait les opposer ? Que signifierait un choix dont l’opération res
119
oie au Carnaval et à l’angoisse, ce n’est pas moi
qui
pose la question : elle m’assiège. Le dernier carnaval, peut-être, po
120
uls éclats d’un fanatisme à vrai dire splendide. (
Qui
me guérira de la honte de n’être pas Rimbaud ?) Plus que jamais, il f
121
silence de Goethe n’est pas moins dangereux, pour
qui
sait l’entendre, que l’imprécation de Rimbaud : et tous deux nous con
122
t révèle son insuffisance quand c’est un virtuose
qui
se mêle d’en jouer. Mais sans doute le but serait-il atteint si M. Du
123
eurs auteurs, une de ces approximations vulgaires
qui
« rendraient » mieux sous la rubrique Mon film 16. En d’autres passag
124
avoure, la page sur « les bruits de mon village »
qui
servira de modèle aux écoliers futurs. Mais lorsqu’il stigmatise les
125
dépourvues du minimum de cynisme et de fantaisie
qui
enflammerait notre indignation. C’est que l’expression traditionnelle
126
sion traduit d’ailleurs une équivoque foncière et
qui
porte sur le thème général du livre. Il est inquiétant de voir un esp
127
inquiétant de voir un esprit de cette qualité, et
qui
certes veut être honnête, se complaire expressément dans une hargne t
128
ien M. Duhamel critique l’abus des mécaniques, ce
qui
revient à faire le vain procès de la bêtise humaine. Ou bien sa réact
129
à la fois libérale et inconsciemment matérialiste
qui
permet et favorise tout ce dont il s’indigne, conception à laquelle,
130
acile : décrire l’état d’esprit du Français moyen
qui
brandit son parapluie sous le nez de l’agent, invective les automobil
131
les clous ». 16. « La ménagère aux mains cuites
qui
raccommode ses chaussures, le casque aux cheveux, tête farcie, oui fa
132
sur la crainte instinctive de choquer un public,
qui
ne supporte que la mesure, par l’affirmation de prévisions horribles,
133
urnées, « des choses et des choses comme des rats
qui
courent ». — « On est des pauvres tout petits chiens qu’on habite tou
134
imaires, rate. Lire à petites doses. Vers la fin,
qui
est émouvante, décider que ceux qui n’aimeront pas sont fermés à tout
135
Vers la fin, qui est émouvante, décider que ceux
qui
n’aimeront pas sont fermés à toute poésie à l’état sauvage — la vraie
136
éclate la violence des contraires. Pour tous ceux
qui
ont l’audace de se maintenir dans une telle dialectique, il n’existe
137
n, un choix universel et abstrait, mais des choix
qui
s’imposent avec une violence égale à celle de la tentation — c’est la
138
e du « choix » ou du « dépassement », cette vertu
qui
« supprime la morale », Jouhandeau l’appelle imprudence ou générosité
139
mplaisance, du « pecca fortiter » de Luther. Pour
qui
n’aurait pas lu d’autres ouvrages de Jouhandeau, les aphorismes qui c
140
u d’autres ouvrages de Jouhandeau, les aphorismes
qui
composent l’Éloge de l’imprudence paraîtront plus abstraits qu’ils ne
141
u règne de la loi (de la morale). Et c’est la foi
qui
en libère, non pas cette « générosité » malgré tout équivoque. La foi
142
révèle une réalité essentiellement différente et
qui
enveloppe tout ensemble les catégories du bien et du mal : le péché.
143
e péché. Le contraire d’un péché, c’est-à-dire ce
qui
le supprime, ce n’est pas une vertu, mais le pardon. La vertu comme l
144
ché et le pardon. Et la grâce est déjà dans l’œil
qui
sait voir le péché au sein du mal et du bien à la fois. « Mal » ou «
145
ivre — telle est notre révolution — dans un monde
qui
nous préparait pour autre chose, dans une société organisée (et mal)
146
choix. Il y va de cette qualité même d’impossible
qui
seule rend la vie possible, c’est-à-dire grande. Devant les solutions
147
t demeurent des hommes. Il y a deux camps : ceux
qui
veulent en sortir, — et ceux qui voudraient bien continuer, ayant cer
148
eux camps : ceux qui veulent en sortir, — et ceux
qui
voudraient bien continuer, ayant certains intérêts dans l’affaire. En
149
ns dangereux et avides. Et maintenant, c’est vous
qui
glissez dans l’angoisse. Vous et vos maîtres. Bientôt vous chercherez
150
tionnelles. Mais si c’était cette « raison » déjà
qui
se trouvait à l’origine de tout le mal ? Telles sont les composante
151
s. Il y a la guerre proche. La ferons-nous ? pour
qui
? Il y a la misère présente : pourquoi la supporterons-nous ? La révo
152
s banal du terme, et aussi à son sens de « misère
qui
appelle ». Nous ne sommes pas des « bourgeois-dégoûtés » ou des « pro
153
es-richesses-d’autrui », mais des hommes menacés,
qui
dévisagent la menace et contre-attaquent. Et alors, toute une jeuness
154
se d’autre, dont la réalité échappe encore à ceux
qui
récitent Marx : une « utopie » sans doute, — du moins vraie celle-là.
155
iste dans le cours « dialectique » de l’Histoire,
qui
caractérisent la position marxiste. Par contre, les bases doctrinales
156
es18, ne peuvent manquer de déconcerter tous ceux
qui
n’imaginent de choix possible qu’entre un capitalisme plus ou moins f
157
poraire, et d’ailleurs discutable ? C’est l’homme
qui
se révolte en nous contre le marxiste. Vous n’y ferez rien. Et nous n
158
listes. Il en est une moins coûteuse à risquer et
qui
consisterait à se laisser convaincre… Tout les y pousse, et l’on se d
159
invites de ces parents naguère inavouables, mais
qui
soudain font mine de « réussir ». N’est-ce donc plus, comme le marque
160
aulnier, qu’un conflit d’intérêts ? Et d’intérêts
qui
ne sont pas les nôtres, qui ne sont pas les intérêts réels d’un être
161
érêts ? Et d’intérêts qui ne sont pas les nôtres,
qui
ne sont pas les intérêts réels d’un être aux prises avec la condition
162
n nous ne verserons notre sang. Il y a une vérité
qui
domine et condamne tout cela. Entre le communisme et la révolution pe
163
? J’en indiquerai trois. 1° — La seule révolution
qui
nous importe concerne l’homme, exprime ses données élémentaires : ell
164
personne ! — aux forces politiques et historiques
qui
selon eux déterminent entièrement le devenir révolutionnaire. Mais c’
165
les font partie de ces créations pseudo-mystiques
qui
pullulent dans un monde athée. Quelle que soit d’ailleurs la concepti
166
de la réalité humaine, toute révolution est vaine
qui
se fonde sur des faits mortels pour la personne, même si « ces faits
167
lus émancipés, les moins « mécanistes » ; théorie
qui
ôte à l’acte toute efficacité créatrice et par là même doit être déno
168
ue, d’allure électorale ? « Toutes les tentatives
qui
ne se fondent pas sur la classe révolutionnaire ne comportent pas de
169
cation de la pensée entre les mains du prolétaire
qui
, justement, avait besoin d’être conduit par la pensée de quelques-uns
170
ussit une révolution d’intellectuels dans un pays
qui
compte à cette époque moins de 3 millions d’ouvriers sur une populati
171
ourgeoises. Mais ils ne donnent pas de pain. Ceux
qui
ne promettent que du pain, finalement n’en donnent jamais. Nous avons
172
mais entre l’homme, entre tel homme et la Réalité
qui
seule peut garantir son être. — Encore faut-il que les conditions mat
173
ombat ou d’Esprit) c’est une violence spirituelle
qui
existe déjà au-delà des bouleversements nécessaires ; une substance,
174
aires ; une substance, une exigence impossible et
qui
est la seule chose que les hommes éprouvent dans le fond de leur être
175
rétienne où je veux être, de ce suprême « choix »
qui
ne vient pas de moi, mais qui soudain me choisit, me saisit. Je parle
176
e suprême « choix » qui ne vient pas de moi, mais
qui
soudain me choisit, me saisit. Je parle de cette seule chose au monde
177
me saisit. Je parle de cette seule chose au monde
qui
n’ait pas besoin d’arguments pour juger les idoles du monde ; de cett
178
r le pardon. Or il n’est de pardon que pour celui
qui
agit. On me dira sans doute que je me perds dans ma mystique ? Allez,
179
surhumaine d’entrer dans l’Ordre de la Pauvreté,
qui
vaincra toutes les révolutions — après les avoir faites. 18. En All
180
ple frappant de l’Allemagne : voici un pays enfin
qui
réunit toutes les conditions théoriques prévues par Marx pour qu’une
181
es-Albert Cingria (avril 1933)k « Les modernes
qui
écrivent des livres sur Pétrarque voudraient pouvoir faire une part a
182
e voudraient pouvoir faire une part au Moyen Âge (
qui
les excite) et admirer en même temps le restaurateur du cicéronianism
183
n’ont, en somme, aucun sens relativement à celui
qui
les cite, car alors où serait l’Impartialité ? Ces gens-là voudraient
184
e, dans ce cas, de traits humains révélateurs, ce
qui
est tout de même aller un peu loin, puisque ainsi l’on supprime la no
185
lyrique — rattaché encore à une école provençale
qui
est, à l’origine, de propulsion musicale, donc romane-syrienne puisqu
186
er, Dante, Nietzsche —, une pétulance idéologique
qui
s’exprime en notes, digressions et plaisanteries jamais dépourvues d’
187
ion épiscopale, d’une certaine politesse pompeuse
qui
est la forme particulière de son ironie24 et vous aurez ce petit volu
188
et vous aurez ce petit volume de deux-cents pages
qui
, délayé en six-cents, se verrait décerner le titre de « monument crit
189
use », et le nationalisme artificiel mais régnant
qui
fait de la chose publique la chose désavantageuse 25, quelques pages
190
antageuse 25, quelques pages brillantes et fortes
qui
rejoignent curieusement les doctrines de L’Ordre nouveau). Un style d
191
e de la Renaissance où palpite, sous une sérénité
qui
est plutôt de l’enthousiasme dominé, l’opulente diversité du monde. L
192
us significatif dans un écrit « signé ». 24. Et
qui
d’ailleurs n’exclut pas de petites férocités soudaines, raffinées, ni
193
ur un « régionaliste », c’est une de ces méprises
qui
peuvent servir à déterminer le niveau d’une certaine presse. Si l’on
194
e cherche Ramuz ? Une connaissance du particulier
qui
introduise à celle de l’élémentaire ; qui soit donc le contraire de l
195
iculier qui introduise à celle de l’élémentaire ;
qui
soit donc le contraire de la recherche du pittoresque. Aucune de ses
196
ton de Vaud, mais dans le domaine propre de Ramuz
qui
est l’élémentaire. Jamais il ne fut mieux lui-même. Il y fallait un c
197
és qu’on découvre, déconcertantes ; puis l’esprit
qui
se met à douter, parce qu’il n’a plus d’application, l’esprit qui pre
198
ter, parce qu’il n’a plus d’application, l’esprit
qui
prend peur. La guérison naîtra d’une résistance retrouvée26. Et Ramuz
199
s. Là réside la cause de la peur, qu’il avoue, et
qui
n’est sans doute que la méditation d’un esprit dépourvu de prises sen
200
dépourvu de prises sensibles. C’est un état d’âme
qui
caractérise assez bien le monde moderne, le monde des hommes sans res
201
té et sans résistance propre, le monde des hommes
qui
ne sont plus présents à eux-mêmes, hommes sans pesée, hommes de peu d
202
vert qu’on s’ingénie à allumer dans une cheminée
qui
tire mal. J’aime les choses qui sont à leur façon, tandis que je suis
203
dans une cheminée qui tire mal. J’aime les choses
qui
sont à leur façon, tandis que je suis à la mienne. » l. Rougemont D
204
la corruption secrète de cet art trop parfait, «
qui
supprime les plus angoissants problèmes, à force de les éclaircir »,
205
le est évidente, il est doublement édifiant. Ceux
qui
ont aimé le Chemin de la Vie retrouveront ici l’atmosphère salubre, l
206
ts, à se passionner pour le problème de la fonte,
qui
est le problème dominant dans cette région de la Sibérie. Entre eux,
207
Sibérie. Entre eux, une jeune et touchante Irina,
qui
choisira bien entendu Kolka dès qu’elle aura compris que l’autre « n’
208
nbourg a utilisé pêle-mêle une masse de documents
qui
parlent d’eux-mêmes. Ils parlent peut-être plus qu’ils ne devraient.
209
’il ne crée pas en eux le moindre refoulement. Ce
qui
suppose une remarquable absence d’imagination. Le prochain plan y pou
210
ne question. Non pas un doute, mais quelque chose
qui
veut une réponse, et qui est d’autant plus tragique qu’ils ne savent
211
oute, mais quelque chose qui veut une réponse, et
qui
est d’autant plus tragique qu’ils ne savent plus le formuler. À nous
212
cette fois d’idées, et même d’idées générales, ce
qui
est assez paradoxal dans une telle œuvre. Le sujet de Taille de l’Hom
213
és, avec plus de mordant et plus de précision, et
qui
d’ailleurs n’ébranleront pas, dans leur foi, les marxistes. Mais ce q
214
uments pour faire sentir l’absurdité des « lois »
qui
, pour certains intellectuels, figurent la réalité. Une œuvre comme Ad
215
résence, et porte en soi sa justification. À ceux
qui
croient aux fatalités de l’Histoire, il faut dire simplement qu’elles
216
avec la vie, mais avec des quantités mortes. Ceux
qui
se vantent d’être calculables ont très probablement raison : c’est un
217
e d’État. C’est, à peu près, l’ukase en moins, ce
qui
s’est passé chez les bourgeois, au sujet du mot « esprit ».) Le vrai
218
tte taille est dans une foi, dans « quelque chose
qui
dépasse l’homme et le suppose en même temps », écrit-il. C’est lorsqu
219
vraiment l’homme ? N’est-elle pas bien plutôt ce
qui
le juge et en même temps le sauve dans ses limites, ici et maintenant
220
e borne à décrire ces apparences avec une minutie
qui
suffit à dénoncer leur absurdité réelle, en même temps qu’il se refus
221
. Toute l’histoire sera celle, non pas du procès,
qui
n’a jamais lieu, mais des préliminaires, des démarches que tente l’ac
222
résister. C’est ainsi une suspension du jugement
qui
est tout le drame du Procès. Constatation de la réalité telle qu’elle
223
— consistent peut-être à échapper à cette vision,
qui
est l’angoisse même. Est-ce pur hasard si la théologie chrétienne ren
224
que toutes les situations de ce livre ? Cette Loi
qui
nous condamne quoi que nous fassions, ce Juge impitoyable, cette inst
225
tance suprême qu’on n’atteint jamais, ces avocats
qui
parlent comme des prêtres, et qui sont de mèche avec la justice, ces
226
is, ces avocats qui parlent comme des prêtres, et
qui
sont de mèche avec la justice, ces prévenus en liberté, cette complic
227
Ainsi, la foi au Christ est la seule possibilité
qui
soit donnée à l’homme de marcher, d’échapper à l’« arrêt » ; mais c’e
228
’hui l’on se voit sommé de choisir entre un front
qui
se dit « national » et un front qui se dit « populaire ». Faudrait-il
229
ntre un front qui se dit « national » et un front
qui
se dit « populaire ». Faudrait-il en déduire que le peuple et la nati
230
débrouiller un peu le complexe de mots adultérés
qui
encombre la vie politique et qui empêche, à gauche comme à droite, de
231
e mots adultérés qui encombre la vie politique et
qui
empêche, à gauche comme à droite, de nommer les vrais adversaires. (J
232
er les vrais adversaires. (Je ne vois que Chamson
qui
ait dénoncé l’équivoque dont vit la droite, quand elle se proclame «
233
ques sans puissance contre les menaces réelles, —
qui
sont la guerre et l’étatisme totalitaire. C’est très simple. Trop sim
234
et ne voulant pas mourir, il s’adressa au diable
qui
lui conseilla de se faire enterrer pour une année, coupé en petits mo
235
lse. Théophraste Paracelse Bombaste de Hohenheim,
qui
était né en Suisse allemande, n’était pas un énergumène, mais un sava
236
espérer que nous en reverrons bientôt, un savant
qui
voulait harmoniser sa petite spécialité avec les sciences fondamental
237
petite spécialité avec les sciences fondamentales
qui
doivent donner le ton à toutes les autres, et qui sont, comme nul ne
238
qui doivent donner le ton à toutes les autres, et
qui
sont, comme nul ne l’ignore ou ne pourra l’ignorer longtemps, l’astro
239
onaliste, comme le veut le langage confus de ceux
qui
se croient cartésiens. Aussi a-t-on souvent tendance à le rejeter du
240
vocabulaire ne pouvait y suffire. Ce grand esprit
qui
savait voir de grandioses correspondances dans le détail bizarre de n
241
méfie de ce mode — de cette mode — d’expression,
qui
lui paraît peu scientifique. Il s’en tire au moyen d’allégories, et t
242
rialiste. Il s’opposait32 aux médecins galénistes
qui
voyaient l’homme sous l’aspect d’un concept. Il se fût opposé aussi a
243
ection dont descend toute la science du xixe , et
qui
nous ont conduits à considérer notre corps comme une espèce de moteur
244
acelse, brève synthèse des idées les plus neuves,
qui
sont aussi les plus antiques, sur la nature unique de la maladie, ouv
245
le n’est pas seulement cruelle et folle, l’époque
qui
nous offre de si grandes chances. Et c’est une ère favorable qui s’ou
246
de si grandes chances. Et c’est une ère favorable
qui
s’ouvre, celle où l’esprit se remet à chercher ce qu’est l’homme, et
247
’importance de l’hygiène professionnelle ». Voilà
qui
l’honore en tant qu’homme. Mais on se représente aisément l’embarras
248
’homme. Mais on se représente aisément l’embarras
qui
eût été le sien si l’on eût exigé qu’il nommât l’activité qu’il décou
249
t exigé qu’il nommât l’activité qu’il découvrait.
Qui
ne sait, de nos jours, parler d’« hygiène professionnelle » ? 32. Eu
250
cte et à mon sens parfaitement vaine de problèmes
qui
n’empêchent personne de dormir, diminue nettement dans ce tome IV au
251
’aventure politique ou religieuse. Au grand Hegel
qui
philosophe « au dimanche de la vie » au-dessus du « banc de sable de
252
e temporelle », Löwith oppose Marx et Kierkegaard
qui
pensent « à la banalité soucieuse, extérieure et intérieure, de l’hom
253
à la doctrine hégélienne de la médiation. Mais ce
qui
me paraît important, c’est que Löwith dégage puissamment l’origine ph
254
ge puissamment l’origine philosophique du conflit
qui
domine le monde présent. L’effondrement de l’idéalisme hégélien sous
255
e, et productrice. L’esprit pur s’évanouit. L’âge
qui
s’ouvre sera celui du spirituel décisif. La seule doctrine, ou pour m
256
, ou pour mieux dire, la seule attitude de pensée
qui
tienne compte de cette crise essentielle révélée par l’échec des synt
257
fait, provisoire, de toute philosophie naissante
qui
prétend restituer aux mots leur pouvoir pratiquement bouleversant. À
258
n sens socratique, un sens du concret de l’esprit
qui
enchante en moi le disciple de Kierkegaard. Il apparaît de plus en pl
259
re complicité. Elle a l’humour discret, sensible,
qui
convient à la confession d’un sentiment ni partagé ni rebuté, et rési
260
vous aviez l’intention de « détruire » Mabel, ce
qui
bouleverse Tony et vous bouleverse au-delà de toute expression. Vous
261
anches pourries. C’est cette vision de vous ainsi
qui
m’a fait peindre ces planchers, des années plus tard, pour que vous n
262
s frotter. Après le plancher vous brossez tout ce
qui
vous tombe sous la main et vous lavez des choses toute la journée. À
263
e. À cinq heures nous allons chercher les chevaux
qui
se cachent tout au bout du champ de pommes de terre, là-bas près de l
264
lait, mais vous êtes blême et fatigué. Un trait
qui
manque par hasard dans cette page, et qu’on retrouve dans toutes les
265
la définition évangélique, c’est justement celui
qui
« exige » de l’aide et auquel on vient en aide. Autrement, il serait
266
leur prétexte à fuir les hommes. Mais après tout,
qui
donc vint à son aide, à lui ? Il n’avait que la nature, les bêtes, le
267
g enfant maigre au regard narquois et inquiet, et
qui
s’est mis une barbe rousse pour avoir l’air d’un faune. 33. Même qu
268
re ce que j’appellerais le « problème des gens »,
qui
est moins grandiose et beaucoup plus encombrant… t. Rougemont Denis
269
lle disposition d’esprit nous incite à séparer ce
qui
était lié chez les mystiques : la vision de foi et les symboles concr
270
iques : la vision de foi et les symboles concrets
qui
essaient de l’envelopper pour la transmettre. Nous estimons alors les
271
mystiques selon les critères du lyrisme moderne,
qui
ne préjugent pas nécessairement l’intellection du contenu, et encore
272
érité que les mystiques ont prétendu traduire, ce
qui
reviendrait à les taxer de mythomanie. La ferveur littéraire indiscrè
273
de mythomanie. La ferveur littéraire indiscrète,
qui
fera sans doute le succès de ce volume, vaut-elle mieux que l’étroite
274
me, vaut-elle mieux que l’étroitesse positiviste,
qui
réduira tout cela au jeu des complexes freudiens ? Tout dépend de ce
275
siècle.) Du point de vue strictement théologique,
qui
est tout de même décisif en ces matières, l’alternative que je viens
276
temps. Cette définition condamne tout mysticisme
qui
ne serait, comme le veut M. Chuzeville, que la « recherche des moyens
277
te une mystique vraiment chrétienne, une mystique
qui
ne soit pas cette « transgression » et cet oubli de nos limites, cont
278
se pare le mieux d’humilité dévote. Ceci marqué,
qui
est plus qu’une réserve, il convient de remercier M. Chuzeville de no
279
r exemple, je m’explique mal l’omission de Hamann
qui
eût avantageusement remplacé la visionnaire Catherine Emmerich, et qu
280
nt remplacé la visionnaire Catherine Emmerich, et
qui
mérite au moins autant que Novalis de figurer parmi les grands mystiq
281
oir y réduire l’évolution du mysticisme allemand,
qui
justement lui inflige le démenti le plus formel. Car si l’on voit à l
282
pseudonyme, mais un des trois prénoms du médecin,
qui
se nommait, « en réalité », Théophraste Paracelse Bombaste de Hohenhe
283
er bien davantage qu’ils n’en gardent et que ceux
qui
les prononcent n’en conçoivent. Pour vous le prouver, voici une anecd
284
t le devoir. Tonnerre et foudres de ce pacifiste,
qui
n’hésite pas à dénoncer « l’impérialisme démodé » de l’instituteur d’
285
responsable du cliché. On blâme cet instituteur.
Qui
va se plaindre à son député. Lequel interpelle les communes. Qui à le
286
dre à son député. Lequel interpelle les communes.
Qui
à leur tour infligent un blâme à l’inspecteur ; car si l’École se met
287
orgueil patriotique », où allons-nous ? Quelqu’un
qui
est bien content, dans cette affaire, c’est le journaliste allemand q
288
dans cette affaire, c’est le journaliste allemand
qui
la raconte, et qui ne manque pas de féliciter la Chambre des communes
289
c’est le journaliste allemand qui la raconte, et
qui
ne manque pas de féliciter la Chambre des communes. (Gazette de Franc
290
t tellurique, un ensemble de goûts et d’habitudes
qui
ne comporte ni orgueil ni modestie, ni aucune espèce de valeurs moral
291
indique un trouble. — Enfin, voilà les hitlériens
qui
trouvent très bon qu’on dise que l’Angleterre est le plus beau pays d
292
malgré la première apparence. L’erreur courante,
qui
est celle du libéral rationaliste, c’est de croire que la proposition
293
omporte un sens rationnel ; que c’est un jugement
qui
conclut d’une comparaison. Mais en réalité, lorsque la petite Alice é
294
ître et accepter le fait concret d’un attachement
qui
ne comporte pas de choix délibéré. Par malheur, l’enseignement s’empa
295
r là même il le rend absurde. Il le « mystifie ».
Qui
dit discours dit raison ; qui dit raison suppose comparaison, et rien
296
Il le « mystifie ». Qui dit discours dit raison ;
qui
dit raison suppose comparaison, et rien n’est plus absurde que de com
297
car où est l’étalon, où est la mesure commune, et
qui
connaît le modèle idéal ? Le malfaisant nationalisme n’est rien d’aut
298
ique naturel, la seule formule « internationale »
qui
reste possible est celle-ci : « Chaque pays est le plus beau du monde
299
nte : « La religion de l’esprit incarné est celle
qui
honore l’esprit en tant qu’il veut porter l’empreinte de certains int
300
ion de Pilate et des docteurs nationalistes juifs
qui
criaient avec la populace : Crucifie ! et relâche Barabbas — oppositi
301
ace : Crucifie ! et relâche Barabbas — opposition
qui
se résout pratiquement en unanimité contre le Christ, contre l’esprit
302
tre l’esprit incarné en Personne ; 5° si le clerc
qui
s’en lave les mains ne risque pas de faire le jeu des clercs qui crie
303
es mains ne risque pas de faire le jeu des clercs
qui
crient avec les loups, et de trahir de la sorte doublement, étant adm
304
trop clair. Il n’y manque plus qu’une épigraphe,
qui
conviendrait d’ailleurs à tous ses livres : ut evacuata sit crux. x
305
osent toutes les questions « pratiques » ; celles
qui
passionnent les hommes d’action et qu’ils estiment purement technique
306
rusion. Comme le prouve toute l’histoire moderne,
qui
est celle des révolutions étranglées par l’État et sa police. Telles
307
a décrites avec une sobre et nerveuse précision37
qui
tranche sur le verbiage technico-humanitaire de tous nos fabricants d
308
nos fabricants de « plans d’urgence ». Précision
qui
d’ailleurs n’exclut pas une éloquence qu’on dirait jacobine si un hum
309
age. M. Thibaudet réclamait ici même une critique
qui
« contingentât » l’importation des mystiques étrangères. Oui, mais on
310
pitre sur le colonel de la Rocque, « cet en avant
qui
ne sait pas où aller ». y. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Rob
311
onne l’exemple unique, je crois bien, d’un auteur
qui
attache autant d’importance à l’opportunité spirituelle de ses œuvres
312
ule, non la vertu, peut nous guérir. Quant à ceux
qui
le qualifient de « métaphysicien du néant », ils oublient de dire que
313
les évêques de la cour, et la religion bourgeoise
qui
veut prendre le christianisme « à bon marché » ; parce qu’il en appel
314
sme théorique à un christianisme existentiel — ce
qui
est le mouvement même de la Réforme — on a voulu le présenter comme u
315
tige eût été beaucoup plus restreint. Les raisons
qui
poussèrent Kierkegaard à publier ses premières œuvres sous des masque
316
ne contre l’humilité de son retrait.) La question
qui
se posait dès lors était celle-ci : « Comment donner à une époque plo
317
toi alors le porte-parole des idées, des passions
qui
sont dans l’air, avec l’enthousiasme d’une éloquence chaude et entraî
318
e choisit Kierkegaard, lorsqu’au cours des années
qui
préparèrent sa mort, il « changea de direction » et révéla le sens de
319
, ce ne peut être qu’à contre-courant du snobisme
qui
naît autour de leur auteur. ⁂ Le centre de Kierkegaard est dans cette
320
eut vouloir d’une manière totale et unique que ce
qui
est vrai. Car tout ce qui n’est pas vrai comporte en soi une division
321
totale et unique que ce qui est vrai. Car tout ce
qui
n’est pas vrai comporte en soi une division et divise la volonté qu’o
322
ser à l’absurde les attitudes de vie ou de pensée
qui
ne se fondent pas dans cette vision centrale et unitive. Il me semble
323
ul Tisseau en reviennent tous à la même question,
qui
est celle du sérieux dernier, de la prise au sérieux de la vérité. Du
324
lui-même la vérité. C’est pourquoi l’acte de foi,
qui
saisit dans ce temps l’éternel paradoxe de la vie et de la mort du Ch
325
os sérieux, poses et amusettes, une ironie, ou ce
qui
est pire, un soupçon d’insondable ironie. Un soupçon : car peut-être,
326
eu cet acte de foi, ce renversement du désespoir
qui
s’ignore en certitude combattante — et combattue. Le sérieux de l’ir
327
ns doute à excuser les obscurités, les gaucheries
qui
arrêtent parfois le lecteur des meilleures traductions françaises de
328
les Cahiers du Sud une étude de Benjamin Fondane
qui
s’en prend avec énergie aux interprétations de Kierkegaard proposées
329
rouve pas cette violence déplacée, ni l’injustice
qui
l’accompagne plus onéreuse pour la vérité que ne serait l’affectation
330
véritable produit elle-même la provision de force
qui
cause sa perte. » Ibid., p. 53. 39. Dans sa belle préface au Concept
331
décembre 1936)aa De l’Art poétique de Claudel,
qui
domine de son poids les écritures du siècle, je retiendrai d’abord de
332
« poétique » dans le titre ; et « connaissance »,
qui
s’inscrit à chaque page. La rumeur quotidienne tend à faire de « poèt
333
principale40, peut néanmoins servir à préciser ce
qui
oppose la langue d’un poète aux divers jargons de son temps : c’est q
334
générale. Claudel montre partout son parti pris,
qui
est de s’en tenir aux origines, et à cette origine, entre plusieurs p
335
s, et à cette origine, entre plusieurs probables,
qui
lui paraît la plus concrète, la plus active, la plus proche de la cho
336
e, le sens « courant ». Dans cette affaire, celui
qui
sait où il va risque encore d’augmenter l’embarras, et de se faire co
337
ieusement houspiller. Et pourtant, c’est lui seul
qui
détient la méthode efficace pour en sortir. Mais quittons là cette mé
338
peu fait passer pour communes des significations
qui
à vrai dire, et dans le fait, ruinent les bases de la communauté. On
339
catholique, isolé de la foule des hommes, par ce
qui
manifeste, justement, sa volonté de catholicité ! ⁂ Non qu’il soit «
340
ce je ne sais quoi de bouleversant, obscurément,
qui
saisit l’auditeur le plus profane de Tête d’Or ou de l’Annonce. Ce se
341
e, sa part dans la composition de l’image, le mot
qui
profère son sens. » C’est un univers du discours, où les objets qui «
342
ns. » C’est un univers du discours, où les objets
qui
« veulent dire » s’assemblent en propositions (à l’homme), seul disco
343
’est pourquoi une fin lui fut en effet donnée » —
qui
est sa mort. Mais l’œuvre du poète, la vocation de l’homme, la charit
344
appelle, provoque en nous l’état de co-naissance
qui
répond à la présence sensible des choses mêmes. » Le nom, qui désigne
345
la présence sensible des choses mêmes. » Le nom,
qui
désigne la chose, appelle un geste de l’homme pour cette chose. Le ve
346
anglot de l’origine ». En même temps que la chose
qui
le provoque, le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme qui le pro
347
ue, le verbe exprime ainsi la vocation de l’homme
qui
le profère. « L’acte par lequel l’homme atteste la permanence des cho
348
el il la conçoit dans son cœur, et répète l’ordre
qui
l’a créée, s’appelle la parole. » Nous voici donc « chargés du rôle d
349
on recréatrice, une étymologie vivante de tout ce
qui
est. Et maintenant, pour se connaître, il lui suffit d’agir sa vocati
350
agir sa vocation. Dans l’acte conscient de la fin
qui
l’englobe, il n’y a plus de distinction du matériel et du spirituel.
351
e « un document où il suit les œuvres de l’esprit
qui
le remue ». Penser dans le train de la création, reformer sans cesse
352
tion, sans déclarer ce que le mot sous-entend, et
qui
se révélerait le plus souvent absurdement contradictoire. 43. Conna
353
hardie : La victoire appartient toujours à celui
qui
a le dernier écu. On entretient en France une armée qui coûte 100 mil
354
le dernier écu. On entretient en France une armée
qui
coûte 100 millions par an ; c’est 2 milliards pour vingt ans. Nous n’
355
vres, sans compter la perte sur notre population,
qui
n’est réparée qu’au bout de vingt-cinq ans. Au lieu de cet attirail d
356
ieds » à la guerre. Mais le geste du capitaliste,
qui
eût été la plus belle farce de l’Histoire, a soulevé d’universelles p
357
nt traversées par celles d’une passion contraire,
qui
est l’honneur. Car il est clair que l’honneur seul — ou du moins ce q
358
ique du capitalisme. Or, ce système étant de ceux
qui
ne se peuvent soutenir que si rien d’arbitraire ou d’humain ne vient
359
déranger les calculs, l’on voit qu’en vérité, ce
qui
nous ruine, c’est bien l’honneur — le budget de l’honneur — et non pa
360
dents ouvrages de l’auteur. Mais c’est la méthode
qui
doit retenir ici : il s’agissait pour Mounier de fonder la théorie pe
361
s doctrines thomistes, et rejoint avec un naturel
qui
est succès de ce livre, les positions constructives d’Esprit, et même
362
’esprit — le nécessaire vital une fois assuré. Ce
qui
suffit à renverser l’argument des propriétaires, trop souvent et hypo
363
n communisme — celui que redoutent les bourgeois,
qui
n’est pas celui de Staline… Mais si vigoureuse que soit cette analyse
364
cunes provisoires45 — de ce mouvement. Le lecteur
qui
se souvient encore du Cahier de revendications, publié ici même en 19
365
r le pauvre ». Et selon saint Thomas, « n’importe
qui
peut donner l’aumône au nécessiteux avec l’argent d’un autre, s’il ne
366
t un droit. Et ce n’est pas une sécurité, ni rien
qui
dure au-delà du temps qu’on en jouit. Cette maisonnette, ce jardin et
367
ec laquelle j’en saurai faire usage, pour une fin
qui
leur est étrangère, et qui me commandera de les quitter le jour qu’il
368
re usage, pour une fin qui leur est étrangère, et
qui
me commandera de les quitter le jour qu’ils y mettront obstacle. (Pou
369
emps, et devrait être défini franchement comme ce
qui
est incommode ou impropre, et dont il faut tâcher de se délivrer coût
370
blancs enclosent de tous côtés ce jardin de curé,
qui
a juste la largeur de la maison. On ne voit rien que le ciel au-delà,
371
À l’étage, où l’on parvient par un petit escalier
qui
prend au fond de la cuisine, deux autres chambres assez vastes et pre
372
à la regarder. Toutefois, noter les faits précis
qui
me paraîtront frappants ici ou là, c’est une sorte de contrôle amusan
373
on nette d’utiliser la fin de l’élan intellectuel
qui
me soutenait à Paris. Ces deux derniers jours déjà, j’arrivais mal à
374
uel, dans la littérature ou les idées. C’est cela
qui
paie, et qui m’ennuie. Après quoi, je pourrai travailler. Aujourd’hui
375
littérature ou les idées. C’est cela qui paie, et
qui
m’ennuie. Après quoi, je pourrai travailler. Aujourd’hui c’est le jou
376
uce ironie sorbonnarde pour les petits événements
qui
se déroulèrent dans ce coin du pays, et surtout pour les légendes, lo
377
n du pays, et surtout pour les légendes, locales,
qui
ont fortement exagéré et embelli tout cela… La science réclame de pet
378
si, il faut l’avouer, à ne tenir pour vrai que ce
qui
est petit. Laissons donc de côté ce petit travail qui a dû valoir les
379
est petit. Laissons donc de côté ce petit travail
qui
a dû valoir les palmes à son auteur. Le second bouquin, c’est l’œuvre
380
est naturellement l’énumération des débarquements
qui
ont honoré l’île, des premières galères romaines jusqu’au bateau à va
381
érité ! Et la merveilleuse bibliothèque que celle
qui
rassemblerait tous les ouvrages analogues que, dans chaque sous-préfe
382
la porte, on enfile une petite rue toute blanche
qui
contourne la panse de l’église et aboutit à la place principale. Au m
383
à la place principale. Au milieu de cette place,
qui
est un vaste rectangle de terre jaune, les habitants plantèrent à la
384
ec chaque façade d’une manière subtile et précise
qui
en dit long sur l’âme de ce peuple discret. C’est l’impression que je
385
t pas clairement. Et que penser d’un « Parisien »
qui
manifeste l’intention de rester ici tout l’hiver ? C’est plutôt en ét
386
. Elle a dû en parler longuement avec les clients
qui
attendaient en silence, le nez sur leurs sabots, que je sois sorti. L
387
er la porte du jardin. C’est la femme de Pédenaud
qui
brandit un papier. J’accours : elle me tend une formule de télégramme
388
t due sur l’envoi de ce matin. En effet, Pédenaud
qui
a voulu en avoir le cœur net, a pris des instructions par téléphone a
389
e. Il faut donc que je m’exécute, sinon c’est lui
qui
sera forcé « d’y aller de sa poche ». Me voilà courant à l’autobus po
390
r passionnément, trouver une formule d’apaisement
qui
ménage toutes les susceptibilités, et finalement ne rien payer de plu
391
s pas à partager avec les hommes de ce village ce
qui
est essentiel et solide dans ma vie. Le simple fait que je ne puis pa
392
a frappés : ma machine à écrire. La mère Renaud,
qui
est une vieille amie des propriétaires de notre maison, est venue plu
393
écoupés. Je m’attarde à causer dans leur cuisine,
qui
est leur habitation ordinaire. On ne peut rien désirer de plus plaisa
394
pâlies. Cet ordre gai, cette propreté rigoureuse
qui
règnent ici avec tant d’aisance, ai-je le droit de les considérer com
395
r de ces gens ? 5 décembre Ils me parlent de ce
qui
les intéresse, et je m’y intéresse avec eux. Mais je ne puis ou ne sa
396
e ne puis ou ne sais pas encore leur parler de ce
qui
moi, m’intéresse : je sens trop bien qu’ils n’en sont pas curieux. De
397
on travail. J’ai quelque peine à exprimer ceci, —
qui
n’est précisément qu’un sentiment de gêne en moi. Sentiment qu’il y a
398
si parfaitement aveugles ? Ou bien est-ce ma gêne
qui
est absurde ? Essayer de confronter la culture et la réalité, c’est p
399
llir encore une vieille Bretonne sans ressources,
qui
aide un peu à la cuisine et casse beaucoup d’assiettes. Dans cette îl
400
ne et casse beaucoup d’assiettes. Dans cette île,
qui
fut presque entièrement protestante au xvie siècle, M. Palut n’a plu
401
nsé les abandons ou les départs. (Les protestants
qui
sont souvent l’élément le plus actif de la population s’expatrient vo
402
endre, si le seul espoir vrai réside dans la foi,
qui
ordonne de parler quand même ? Janvier (à T…) Ce séjour, par ailleu
403
e me sentais pas la bonne conscience de l’employé
qui
a fait sa journée et qui pense maintenant à autre chose. Une sorte d’
404
conscience de l’employé qui a fait sa journée et
qui
pense maintenant à autre chose. Une sorte d’impatience me tarabustait
405
tellectuel peut encore travailler — et c’est cela
qui
le différencie profondément d’un chômeur industriel, par exemple — ma
406
nde s’agrandit. Je puis encore aimer des paysages
qui
ne sont pas mon état d’âme, mais une parole à déchiffrer. L’humilité
407
oi. Condition véritable de l’homme : il est celui
qui
agit dans l’attente. Il attend des révélations. C’est évident ! Ses a
408
it de terre caillouteuse, c’est pour un printemps
qui
viendra. C’est pour gagner ma vie, dit une raison borgne ; c’est auss
409
ine nécessairement sur fond de mort. (La jeunesse
qui
est l’âge de l’attente la plus ardente de la vie est aussi l’âge le p
410
toute vie est absurde et violemment inacceptable,
qui
ne s’ouvre pas sur l’attente d’une révélation à venir, et d’une « con
411
st-à-dire résolution des dissonances en un accord
qui
comble toute attente.) 7 avril Recette pour vivre de peu. La premi
412
parlé de la poule, la triste et digne poule noire
qui
habite seule au bout du jardin. Elle y est pourtant depuis notre arri
413
e brève angoisse : quel rapport entre cet homme à
qui
je parle, et le mot « homme » dans ce que j’écris ? Non seulement ceu
414
uand je parle d’eux précisément, et des problèmes
qui
intéressent leur existence. J’aurais beau leur expliquer chaque terme
415
chaque terme. Ils n’y reconnaîtraient rien de ce
qui
les « soucie », amuse, occupe, ou intéresse. Vraiment non, ce chapitr
416
moi, avec ses rides, sa barbe et sa casquette, et
qui
continue à me parler de la pêche, de son filet qui a été emporté hier
417
ui continue à me parler de la pêche, de son filet
qui
a été emporté hier, etc. Quel sens concret cela peut-il avoir de parl
418
mme et la culture ? N’y a-t-il pas là deux mondes
qui
n’ont jamais eu de contact, ni jamais de commune mesure ? Je reviens
419
critique, se légitime elle-même. Elle a ses lois,
qui
se suffisent. Les concepts alors se combinent selon des affinités ou
420
souvenir autrement que par un effort de réflexion
qui
me laisse assez froid. La culture m’a repris. Je suis dans le faux et
421
», mais au centre de mon domaine ; et c’est Paris
qui
est loin maintenant, peu vraisemblable ; et non plus moi. Premières r
422
tilleuls. Il y a un grand bonheur dans la lumière
qui
baigne le jardin fleuri, éclate sur la façade de la maison, plus clai
423
de, et illumine la goutte rose d’une fourmi ailée
qui
danse au-dessus de mon verre de vin blanc. Mai La mer est d’un vert
424
rabiots et de laines. À quelques mètres de la mer
qui
affleure le tranchant du plateau, la rivière s’élargit en bassins cla
425
verdâtre, qu’il faut attraper comme une mouche et
qui
vous saute encore dans la main et vous gratte la paume de ses antenne
426
le sachet que l’on porte attaché à la ceinture et
qui
se remplit de tressaillements. Nous ne gardons que les plus belles cr
427
ttes toutes vivantes, en les jetant dans de l’eau
qui
bout. Après des soubresauts terribles — une ou deux sautent hors de l
428
t pour durer : la vie étale nous ennuie, c’est ce
qui
naît et ce qui meurt qui nous émeut. Cette nuit, avant d’aller me cou
429
la vie étale nous ennuie, c’est ce qui naît et ce
qui
meurt qui nous émeut. Cette nuit, avant d’aller me coucher, j’ai été
430
le nous ennuie, c’est ce qui naît et ce qui meurt
qui
nous émeut. Cette nuit, avant d’aller me coucher, j’ai été voir au po
431
Nous essayons de soulever par les ailes la poule
qui
fait un caquet déchirant : elle serre entre ses pattes un œuf à demi
432
os possibilités de subsister pendant les semaines
qui
viennent. Articles, zéro. Traductions, zéro. Les chapitres du livre e
433
ue je n’aurais jamais eu l’idée de solliciter. Et
qui
m’est octroyé pour un petit livre paru sans bruit il y a plus de dix-
434
du moins certains d’entre eux. Sur le moment, ce
qui
m’a le plus frappé c’est que je m’étais fâché hier soir, et que la Pr
435
ime, qu’on sache combien ils ont « mis de côté »,
qui
peut expliquer le comportement des gens d’ici. Il faut admettre que p
436
mon parti de cet équilibre indifférent et cordial
qui
a fini par s’établir entre nous : et il ne reste que l’ennui de nos c
437
e bien des jeunes bourgeois ne l’imaginent : ceux
qui
voudraient « partir », se « libérer » et qui reculent pourtant devant
438
ceux qui voudraient « partir », se « libérer » et
qui
reculent pourtant devant le saut. Peut-être leur suffirait-il, pour o
439
ées : peu d’aventures dans l’existence d’un homme
qui
cherche à se posséder plutôt qu’à se fuir dans les hasards. C’est san
440
asards. C’est sans doute un effet de la trentaine
qui
approche : je n’espère plus, comme à vingt ans, rencontrer le « réel
441
dans je ne sais quelle embuscade du destin, comme
qui
dirait au coin d’un bois. Je crois que le réel est à portée de la mai
442
et musiciennes, les douze « Cavaliers » d’Ekeby,
qui
régnèrent d’un Noël à l’autre sur la province du Warmland, s’étant ju
443
n de s’inventer différente. Elle n’aime que celui
qui
se moque d’elle et qui n’en fait qu’à ses façons. Elle aime les grand
444
nte. Elle n’aime que celui qui se moque d’elle et
qui
n’en fait qu’à ses façons. Elle aime les grands rhétoriciens de l’ima
445
’elle-même en fasse subir de salutaires à une vie
qui
en a grand besoin. Que cela n’aille pas sans risques, c’est l’évidenc
446
de la sécurité. Ce serait une raison bien débile,
qui
n’oserait s’exercer que sur du rationnel tout fait. S’il y a quelque
447
le plus onéreux : celui de laisser perdre le peu
qui
fut gagné par d’autres, et dont on vit. ah. Rougemont Denis de, «
448
s’y mêle aucune trace de hargne, c’est un miracle
qui
défie l’époque. M. de Lacretelle, dans sa préface, déclare fort juste
449
ous conscience d’une menace plus générale encore,
qui
concerne chacun de nous, et dont l’internement de guerre n’est qu’une
450
insaisissable et saisissant : qu’un innocent, ou
qui
se croit tel, se voie privé de sa liberté pour des « raisons » collec
451
l symbolise, illustre et concrétise une condition
qui
n’est pas seulement celle du prisonnier proprement dit, mais, peu ou
452
a guerre. C’est un mot sacré. C’est quelque chose
qui
se passe très loin, partout, et qui doit être réel puisqu’on en souff
453
quelque chose qui se passe très loin, partout, et
qui
doit être réel puisqu’on en souffre, mais dont on ne sait rien de pré
454
On se rappelle que c’était l’histoire d’un homme
qui
se voit inculpé, par une justice inaccessible, d’une faute indétermin
455
bole de l’homme traqué par les tyrannies anonymes
qui
se multiplient dans notre siècle49, et tendent à faire du moindre d’e
456
s mieux qu’à la faveur de circonstances brutales,
qui
le rabattent à l’élémentaire. 49. Police d’État, polices privées, d
457
e suspects, procès de tendance faits à ceux mêmes
qui
se taisent, etc., etc. ai. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Ala
458
e de cet ouvrage d’une passionnante ambiguïté, et
qui
se donne l’air d’une « fantaisie ». Prenons ce mot au sens allemand :
459
toire à Waterloo ? Parce qu’au cours des journées
qui
précèdent la bataille, Napoléon a découvert la vie concrète d’un pays
460
cri de la Révolution : Vive la Nation ! Or ce cri
qui
lui donne la victoire le condamne. Je simplifie encore la thèse : Nap
461
r nos communes. » Voilà l’épigraphe de l’ouvrage,
qui
par ailleurs compose bien d’autres thèmes : celui des îles, celui de
462
parte cherche à se recréer, celui du schizophrène
qui
« perd le sentiment », celui d’une société qu’il faut bâtir « à haute
463
histoire, un des meilleurs romans de l’année, et
qui
se fait lire avec le plus constant plaisir, d’autant que l’on pouvait
464
a psychanalyse nous propose un type d’explication
qui
me paraît bien tentant : c’est le mécanisme du « refoulement » d’où p
465
ant dans la France actuelle. (Au moins dans celle
qui
se manifeste.) Et les réformes obtenues apparaissent comme les résult
466
élites. Sous prétexte de lui résister, les voilà
qui
d’elles-mêmes se mettent en rang, lèvent le poing, acclament des capo
467
issance la révolution de 36. D’où le « complexe »
qui
s’est noué. Complexe fasciste, avoué sous le nom d’antifascisme, c’es
468
l’absolu, et elle en tire des déductions exactes,
qui
se trouvent par là même contredire l’expérience vécue et les règles s
469
urs — « plus grand que » et « plus petit que » —,
qui
est aussi le fondement de toute mathématique. Ces remarques peuvent n
470
préhension nouvelle des contes de Lewis Carroll —
qui
était un mathématicien —, et d’Alice en particulier. On dit à l’enfan
471
viendras grand. Donc il peut exister des aliments
qui
produiraient l’effet inverse ? Et l’imagination peut aisément accélér
472
curieusement acharnées à lui opposer une logique
qui
, n’étant plus le fait des grandes personnes — « ce qui va de soi » —
473
n’étant plus le fait des grandes personnes — « ce
qui
va de soi » — apparaît tantôt ridicule, tantôt tyrannique à l’excès.
474
ion d’entrave, de cauchemar. Impossible de savoir
qui
a gagné, quand une des règles principales du jeu est omise ou inobser
475
partie de croquet, la discussion avec le bourreau
qui
refuse de décapiter un chat dont la tête seule est visible, etc.). Et
476
é par la déclaration de la Tortue à Tête de Veau,
qui
croit que les quatre opérations arithmétiques sont l’Ambition, la Dis
477
à Munich d’une « Diète » de gouvernements égaux,
qui
régla le problème à l’avantage matériel de l’Allemagne, mais sur une
478
statut fédéral exclusif de toute hégémonie. 6. À
qui
profitèrent les accords de Munich ? — Cette victoire symbolique du pr
479
pe fédératif ne fut pas exploitée par les nations
qui
l’avaient remportée comme malgré elles et en dépit de leurs intérêts
480
de calculs qu’on appelait alors « réalistes », et
qui
se bornaient à faire état des pertes matérielles subies. Le bénéfice
481
igueur. Personne ne sut opposer au Führer l’idéal
qui
avait fait jusqu’alors la force et l’équilibre dynamique de l’Occiden
482
ces fantastiques » et de sa « méthode arriérée »,
qui
est celle de l’autorité (p. 72). La « vraie foi », vous la trouverez
483
re, vous finirez par penser)… Comme toute sagesse
qui
se respecte, celle d’Alain ne peut pas tenir compte des données concr
484
, par exemple, rejette au nom de sa foi : tout ce
qui
n’est que sociologie. (Je ne dis pas que ce soit négligeable.) Pour s
485
que part n’avoir jamais connu de « vrai croyant »
qui
ne vive « selon la peur ». Serait-ce qu’il n’a jamais rencontré que d
486
is il ne tient pas à avoir raison comme Napoléon,
qui
faisait les demandes et les réponses. 51. On me dira que mon point
487
un peu, animée d’une méfiance étrange pour celui
qui
déclare ses valeurs, — en dehors de la politique, bien entendu. ao.
488
il les inventerait pour les violer. Et c’est cela
qui
nous fait pressentir la nature spirituelle de son secret, si bien mas
489
anova. Mais déjà ce n’est plus l’homme du plaisir
qui
parle ainsi. La volupté du vrai sensuel commence au-delà de ces momen
490
oisine de l’impuissance. Et il est vrai que celui
qui
cède à cet attrait superficiel que presque toutes les jolies femmes p
491
? Don Juan serait par exemple le type de l’homme
qui
n’atteint pas au plan de la personne, où pourrait se manifester ce qu
492
, du nouveau à tout prix, quel qu’il soit ? Celui
qui
cherche, c’est qu’il n’a pas ; mais peut-être aussi qu’il n’est pas ?
493
as ; mais peut-être aussi qu’il n’est pas ? Celui
qui
a, vit de sa possession et ne l’abandonne pas pour l’incertain, — ent
494
: s’il possède vraiment. Don Juan serait l’homme
qui
ne peut pas aimer, parce qu’aimer c’est d’abord choisir, et pour choi
495
évèle le moins dangereux. (Appelons ici danger ce
qui
peut compromettre un certain équilibre social que les mœurs ont pour
496
a société se trouve lui ménager des satisfactions
qui
l’épuisent, sans que l’ordre des choses ait à souffrir d’une dépense
497
au caprice de l’esprit : il n’y a plus de vérité
qui
tienne. Les hommes se rendent ou tombent dans le doute à la première
498
’une hypothèse scientifique. Il n’y a plus de foi
qui
affirme et qui maintienne en vertu de l’absurde. Ah ! comme on se las
499
scientifique. Il n’y a plus de foi qui affirme et
qui
maintienne en vertu de l’absurde. Ah ! comme on se lasse de gagner à
500
règles que personne n’ose plus dire inviolables !
Qui
donc se ferait tuer pour une vertu dont on ne sait plus quelle est la
501
es enhardis par le triomphe ardent d’un autre, et
qui
déjà croient pouvoir abuser de ses victimes. Mille et trois vérités s
502
e, et à lui-même infiniment secrète, d’une Vérité
qui
ne se rendrait point, mais qui le posséderait à tout jamais, digne en
503
rète, d’une Vérité qui ne se rendrait point, mais
qui
le posséderait à tout jamais, digne enfin de sa vraie passion ! Il tr
504
sa vraie passion ! Il traque sans relâche tout ce
qui
bouge, tout ce qui s’arrête, tout ce qui fait mine de résister. Volup
505
Il traque sans relâche tout ce qui bouge, tout ce
qui
s’arrête, tout ce qui fait mine de résister. Voluptés brèves — le tem
506
tout ce qui bouge, tout ce qui s’arrête, tout ce
qui
fait mine de résister. Voluptés brèves — le temps d’un aphorisme — fu
507
plus d’amour possible. Il faut inventer un amour
qui
permette au moins de haïr tout ce qui passe, tout ce qui cède, toute
508
er un amour qui permette au moins de haïr tout ce
qui
passe, tout ce qui cède, toute l’impudeur et la lourdeur du monde. C’
509
mette au moins de haïr tout ce qui passe, tout ce
qui
cède, toute l’impudeur et la lourdeur du monde. C’est au point de fur
510
t la vérité des êtres. Nietzsche pose des valeurs
qui
détruisent les règles anciennes, mais qui ne valent que par ces règle
511
valeurs qui détruisent les règles anciennes, mais
qui
ne valent que par ces règles et dans la mesure où l’on sent qu’elles
512
pose, elles perdent leur sens, puisque le système
qui
les mesurait n’existe plus. Par-delà le bien et le mal, par-delà tout
513
la seconde de tentations fécondes ou grotesques.
Qui
sait où cela nous eut menés ? Le livre de Schmidt inventorie, avec un
514
e, pourrait trouver dans les thèmes et les formes
qui
foisonnèrent au xvie siècle des incitations très fécondes. Encore y
515
des géométriques à partir du point originel. Mais
qui
oserait encore envisager l’ambition d’un Guillaume du Bartas, d’un Pe
516
ous aide à concevoir l’espèce de fureur titanique
qui
animait ces Renaissants, leur volonté de « singer Dieu », de recenser
517
r, et les philosophes mystiques de la Renaissance
qui
« considéraient l’huître comme un condensateur du fluide vital circul
518
lant par l’univers ». Voilà de la belle érudition
qui
signifie. C’est une manière de poésie que bien peu savent allier à ta
519
». Comment prendrait-on position devant un homme
qui
récuse sans cesse tout parti pris, et d’abord, quant à soi ? On renon
520
de la difficulté à découvrir l’intime hiérarchie
qui
trahirait la vraie personne dans ce complexe individuel. D’autant plu
521
ture, à quelques réactions impressionnistes. ⁂ Ce
qui
séduit, ce qui fascine dans ce Journal, ce n’est rien qui puisse être
522
s réactions impressionnistes. ⁂ Ce qui séduit, ce
qui
fascine dans ce Journal, ce n’est rien qui puisse être défini séparém
523
it, ce qui fascine dans ce Journal, ce n’est rien
qui
puisse être défini séparément — style, sujets abordés, rythme, idées
524
hénomène-Goethe, dans l’espace et le temps, voilà
qui
donnerait une idée de l’espèce d’intérêt que l’on prend à lire le Jou
525
crise, et soumis par lui-même à une sorte d’unité
qui
fait nécessairement défaut à la chronique intermittente d’une existen
526
ivrer au public treize cents pages d’explications
qui
menacent d’aggraver l’équivoque. Mais alors cela devient exemplaire.
527
comment ne serait-on pas tenté de dire surtout ce
qui
a frappé, ce qui est bizarre, ce qui fait exception justement. Et com
528
-on pas tenté de dire surtout ce qui a frappé, ce
qui
est bizarre, ce qui fait exception justement. Et comment ne céderait-
529
e surtout ce qui a frappé, ce qui est bizarre, ce
qui
fait exception justement. Et comment ne céderait-on pas à l’invite d’
530
est pas épargné : « Je ne suis qu’un petit garçon
qui
s’amuse — doublé d’un pasteur protestant qui l’ennuie. » Type de bout
531
rçon qui s’amuse — doublé d’un pasteur protestant
qui
l’ennuie. » Type de boutade dont certains, contre lui, ne se priveron
532
, contre lui, ne se priveront pas d’abuser. Voici
qui
va fort loin dans la critique du genre : « Je ne pense pas qu’il y ai
533
ntre, à négliger, de peur de se surfaire, tout ce
qui
peut entrer en jeu de bonté naturelle ou de sociabilité, disons mieux
534
consent à noter que l’important, c’est-à-dire ce
qui
frappe ce jour-là, et l’on se fait trop pittoresque. En somme, le jou
535
t parfois même négative. C’est moins la vie vécue
qui
s’y traduit, que le désir de compenser ou de parfaire ce qui n’a pas
536
duit, que le désir de compenser ou de parfaire ce
qui
n’a pas été vécu, ou mal vécu. (« J’avais besoin de lui pour me ressa
537
ir de marquer les seules différences, oubliant ce
qui
va de soi : l’autoportrait de Gide est aussi ressemblant. On l’y retr
538
ux s’est posé, et se pose encore, dans des termes
qui
échappent, presque nécessairement, à la sollicitude des catholiques.
539
amentale à préférer à la lettre du dogme l’esprit
qui
inspire et qualifie nos actions quotidiennes, fussent-elles non confo
540
cle dernier. « Je l’ai souvent dit à Claudel : Ce
qui
me retient [d’entrer dans l’église], ce n’est pas la libre pensée, c’
541
ue catholique), un attachement à sa vérité propre
qui
est moins évangélique qu’individualiste, ou même rationaliste ? Certe
542
en voudrais de critiquer une exigence d’honnêteté
qui
rappelle si fort Kierkegaard. Gide répugne à paraître plus qu’il n’es
543
au culte de famille. Sa gêne. L’horreur du geste
qui
puisse dépasser son sentiment… » Kierkegaard, lui aussi, répétait : j
544
’église visible, de l’obéissance à une orthodoxie
qui
ne prétende pas s’emparer de l’Évangile, mais au contraire s’y ordonn
545
ue. C’est par là que je sens le mieux la distance
qui
sépare de la sienne ma génération littéraire. Notre culture est beauc
546
nt par préférence, loin de là. Mais les problèmes
qui
se posent à nous, nous n’avons pas pu les choisir, et encore moins le
547
tre-artisan de la langue, plus que l’immoraliste,
qui
nous importe, et qui nous intéresse au double sens du mot. Conclusion
548
gue, plus que l’immoraliste, qui nous importe, et
qui
nous intéresse au double sens du mot. Conclusion provisoire, paradoxa
549
le n’exclut aucun revirement dans les générations
qui
nous suivront : je prévois le jour où nos cadets nous opposeront l’ex
550
onner point les positions auxquelles on tient, et
qui
ne sont pas exactement les siennes… ar. Rougemont Denis de, « [Comp
551
devant quitter demain la maison de Charles Du Bos
qui
rentre d’Amérique, et je viens d’apprendre au téléphone que « cela ne
552
ant à une large galerie. Par une porte capitonnée
qui
donne sur la bibliothèque où il travaille, Gide apparaît en robe de c
553
débats d’idées, il semble répugner à toute pensée
qui
par le style d’abord ne l’ait séduit. Il me parle souvent des Variati
554
l en accentuant, circonflexant le dernier mot. Ce
qui
l’a souvent frappé chez bien des femmes, c’est leur manière « de s’of
555
s parle très sincèrement, je vous parle de choses
qui
ont joué un rôle très grave dans ma vie. » (Frappé par le ton de conf
556
er sur les suppressions qu’il y a faites. Tout ce
qui
concerne intimement sa femme — « le seul être, dit-il, que j’ai vraim
557
Mais je n’ai plus souvenir d’aucune conversation
qui
mérite d’être rapportée, j’entends : qui modifie le moins du monde l’
558
ersation qui mérite d’être rapportée, j’entends :
qui
modifie le moins du monde l’image que l’on connaît de lui. Nous parli
559
tades les plus variés de l’évolution de Gide. Ce
qui
l’a vraiment torturé, c’est l’éthique, non le religieux ; la justice
560
aitée expressément. Mais comment définir un saint
qui
ne croit pas ? Un saint privé de foi autant que de religion, ni chrét
561
it qu’il se méfiait d’une certaine « profondeur »
qui
mesure parfois la distance entre l’éthique et la mystique, mais qui s
562
la distance entre l’éthique et la mystique, mais
qui
souvent n’est qu’un concept bâtard, engendré par le romantisme. Gide
563
quelque chose, c’est justement le totalitarisme,
qui
est l’esprit de parti logiquement développé. Et d’abord dans la relig
564
n. Le vrai croyant demain, ne sera-t-il pas celui
qui
osera dire : « Je ne crois pas ! » quand l’État contre l’homme invoqu
565
a condition des sciences physiques et naturelles,
qui
est la reconnaissance du corps, de la matière, et de la forme du mond
566
cent-mille ans. Aux toutes dernières nouvelles —
qui
dira mieux ? — c’est au moins six-cent-mille qu’il conviendrait d’adm
567
par la destruction du monde et sa reconstruction,
qui
sera l’œuvre de Kalki, dernier avatar de Vishnu. En regard des ordres
568
. Et, en particulier, toute théorie de l’Histoire
qui
négligerait d’en rendre compte ou s’en révélerait incapable apparaîtr
569
e pas voir qu’il serait intimement lié, chez ceux
qui
l’éprouveraient, au sens de la personne ? Presque toutes les cultures
570
s que nous avons exhumées du passé de la Terre ou
qui
survivent dans notre siècle ont enseigné des théories du temps, et pr
571
trine de l’Histoire : il annonce la Résurrection,
qui
est victoire sur le temps comme sur la mort. Mais c’est bien à partir
572
ation salvatrice, et cet « une fois pour toutes »
qui
sert de leitmotiv à l’Épître « aux Hébreux » précisément, voilà qui b
573
tiv à l’Épître « aux Hébreux » précisément, voilà
qui
brise la croyance unanime aux retours éternels du temps cyclique. Dan
574
ël. Le dialogue de Personne à personne entre Dieu
qui
appelle et l’âme qui répond libère celle-ci des décrets uniformes de
575
rsonne à personne entre Dieu qui appelle et l’âme
qui
répond libère celle-ci des décrets uniformes de la morale et de la tr
576
a roue du karma et du vertige de la métempsycose,
qui
réduisaient toute vie dans le temps et la chair à l’insignifiance ano
577
la même victoire sur les étoiles et sur la mort,
qui
libère et suscite la personne. Ce n’est pas un hasard si le premier a
578
ns dominées par des rythmes et par des archétypes
qui
s’accordent à ceux de l’âme. Ainsi le rêve universel du temps cycliqu
579
écu de la souffrance. Ce n’est plus la souffrance
qui
est vaine, dès lors qu’elle prend un sens exemplaire dans le Mythe, m
580
laire dans le Mythe, mais c’est le temps lui-même
qui
perd sa réalité, puisqu’il n’apporte plus d’absolue nouveauté, ni par
581
r conséquent de scandale. (L’homme d’aujourd’hui,
qui
croit qu’il ne croit plus à rien, mime encore ce mouvement de la sage
582
n, l’homme n’aurait pas la preuve d’une existence
qui
échappe au temps et à la mort. « Si le Christ n’est pas ressuscité, v
583
dictature du temps, n’est effectif que pour celui
qui
croit « que Dieu peut tout à tout instant », ainsi que l’écrit Kierke
584
quin, Dante, Roger Bacon et tous les astrologues,
qui
vont devenir avec Kepler les astronomes. La conception linéaire du te
585
ses conceptions. Pour les premiers chrétiens, ce
qui
rend supportable l’idée d’un temps vidé de rythmes et de mythes, c’es
586
C’est une vision réduite et limitée de l’Histoire
qui
lui permet de rendre un rythme à sa durée. L’apparition du Christ ne
587
es dater. C’est un mouvement exactement contraire
qui
s’est produit dans l’Occident moderne, où, à l’inverse de ce qui s’ét
588
it dans l’Occident moderne, où, à l’inverse de ce
qui
s’était passé durant l’intermède médiéval, l’état civil des hommes et
589
mouvement de diastole et de systole de l’Univers,
qui
se répéterait à l’infini : nous serions dans une phase d’expansion. L
590
rétien ». Il en résulte une suite de conséquences
qui
jouent en fait — mais je ne pense pas en droit — contre l’idée occide
591
le devenir présent. Elle est plus vraie que nous,
qui
ne faisons que l’habiter pour un atome de temps insignifiant. Elle es
592
l’on ne peut le penser qu’en s’y abandonnant. Ce
qui
se place dans le sens de l’Histoire en reçoit l’attribut d’exister. C
593
de l’Histoire en reçoit l’attribut d’exister. Ce
qui
résiste au sens est « mystification » aux yeux des théoriciens et pol
594
« dans le sens de l’Histoire », ou ce n’est rien
qui
vaille… Suis-je dans l’Histoire ? Es-tu dans l’Histoire ? Sont-ils da
595
ption de l’Existence. Cette Histoire absolutisée,
qui
n’est plus connaissance des actes du passé, mais flux irrésistible en
596
mais flux irrésistible entraînant à la fois ceux
qui
lui cèdent et ceux qui lui résistent — peut-on la distinguer encore d
597
entraînant à la fois ceux qui lui cèdent et ceux
qui
lui résistent — peut-on la distinguer encore du temps lui-même ? N’es
598
’est-elle pas simplement une manière de le penser
qui
le ferme à toute transcendance, et qui du même coup nous enferme et n
599
le penser qui le ferme à toute transcendance, et
qui
du même coup nous enferme et nous interdit tout recours ? « Au monde
600
nie la personne, car la personne se fonde dans ce
qui
juge le temps, le détruit et le renouvelle. Et, si l’on rêve un monde
601
e. Devant le risque béant, soudain total, l’homme
qui
n’a pas de foi cède au vertige. Sa dernière résistance à l’angoisse d
602
ndividu trouve le défi trop lourd. Dans un cosmos
qui
se calcule en centaines de millions d’années-lumière, dans cette duré
603
es de millions d’années-lumière, dans cette durée
qui
va vers l’infini, et dans une société où la technique, les « lois éco
604
stoire, légitimant la mort de millions de koulaks
qui
vivaient par hasard en travers. Mais les « lois » révélées par Karl M
605
c’est le sang des « païens », le sang des autres,
qui
cimente l’édifice de l’Usine soviétique et donne la preuve démente de
606
dans une seule et même démission de la personne,
qui
désespère de ses pouvoirs d’innovation et de toute espèce de recours
607
t, elle refuse d’affronter cette situation béante
qui
fut celle des premiers chrétiens, mais elle en reste tributaire — et
608
élits que ceux de la routine. L’Histoire-devenir,
qui
est une conjuration du temps, exige des sacrifices sanglants bien plu
609
mentaux. Car la question n’est pas de savoir « ce
qui
arrivera », mais de savoir dès maintenant ce que nous sommes disposés
610
u contraire d’affronter le temps au nom d’un sens
qui
ne peut s’originer qu’en la personne. Bref, la question n’est pas de
611
d’avance une signification aux surprises du temps
qui
vient à nous. Et ces options n’agiront point par la violence de prise
612
es utopies toujours trop pauvres, ou de ces plans
qui
prévoient tout sauf l’essentiel humain, parce qu’on les a conçus non
613
telligentsia de l’Inde se préoccupe des problèmes
qui
lui sont imposés par la technique et par l’hygiène occidentales, et c
614
t cherche à les résoudre à l’aide d’un socialisme
qui
ne doit rien à Shankara. L’Occident découvre Zoroastre à la suite de
615
s Monde, ce n’est pas ce dont il vivait, c’est ce
qui
manquait à nos élites, ou qu’elles ne savaient plus trouver dans notr
616
secrets spirituels en même temps que leur misère,
qui
en était la rançon. Ils adoptent nos formes sociales, nos procédés de
617
echniques, mais non pas les tensions spirituelles
qui
en étaient le moteur secret. Ce qui était pour nous résultantes d’inn
618
spirituelles qui en étaient le moteur secret. Ce
qui
était pour nous résultantes d’innombrables poussées et résistances, m
619
pirituels ? Presque rien, sinon dire l’essentiel,
qui
n’agira guère sur l’histoire dans son devenir immédiat, mais peut ori
620
ut orienter la conscience de quelques-uns de ceux
qui
la feront demain. L’essentiel du dialogue nécessaire et désormais iné
621
éfinition. S’il est vrai que l’Orient nie le moi,
qui
est une valeur centrale pour l’Occident, il doit en résulter d’infini
622
dans quelle mesure est-ce vrai ? Quel est le moi
qui
s’affirme d’une part et quel est le moi qu’on nie de l’autre ? Est-ce
623
tuelle, dont « la nature n’est que de penser » et
qui
reste entièrement distincte du corps. Avec Kant, le vrai moi, nouména
624
u’elle élague le vrai moi, qu’elle en disjoint ce
qui
appartient en propre au collectif (l’inconscient, le surmoi, les arch
625
es du xxe siècle nomment et dénoncent les forces
qui
tendent à le dissocier, les névroses qui l’assiègent de toutes parts,
626
s forces qui tendent à le dissocier, les névroses
qui
l’assiègent de toutes parts, et retrouvent par le détour de leurs des
627
même nature ou affinité, il y a un être spirituel
qui
tout au long de leur existence assume envers cette âme ou ce groupe d
628
ne sollicitude et tendresse spéciales ; c’est lui
qui
les initie à la connaissance, les protège, les guide, les défend, les
629
ne autre personne, une contrepartie transcendante
qui
nous demeure invisible, ce qu’Ibn Arabi désigne comme notre “individu
630
eulement cette part initiante de l’être renouvelé
qui
demeure cachée en Dieu selon le christianisme, mais encore, et d’une
631
n de Zarathoustra nommait les Fravartis, « celles
qui
ont choisi » (c’est-à-dire choisi de combattre pour venir en aide à O
632
isi de combattre pour venir en aide à Ohrmazd) et
qui
sont à la fois les archétypes célestes des êtres et leurs anges tutél
633
la sienne63. La Terre physique et tous les êtres
qui
l’habitent apparaissent ainsi comme la contrepartie visible du monde
634
nstituée se produit à l’aube de la troisième nuit
qui
suit la mort terrestre : c’est la rencontre de l’âme avec son moi cél
635
es d’immortalité », au centre du monde spirituel (
qui
est le monde réel des Archétypes), le pont Chinvat s’élance, reliant
636
este, jeune femme d’une beauté resplendissante et
qui
lui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’homme sur la Terre a maltrai
637
ti, c’est une apparition monstrueuse et défigurée
qui
reflète son état déchu. La « rencontre aurorale » avec le moi céleste
638
e, ne demande pas d’abord ce qu’est l’homme, mais
qui
es-tu ? Toute réalité dernière est personnelle. Le vrai moi est aille
639
uccessives. Car si le moi n’existe pas, qu’est-ce
qui
transmigre64 ? Mais ce moi, cet ego, cette entité distincte, voilà pr
640
i-même » que le Christ exige de ses disciples, et
qui
est la condition de leur accession à leur vrai moi spirituel, celui q
641
e leur accession à leur vrai moi spirituel, celui
qui
doit ressusciter en corps glorieux. Védantistes, vishnouites et shiva
642
de formations mentales en proie au désir égoïste,
qui
naît de l’ignorance et qui entraîne fatalement les attachements à l’i
643
roie au désir égoïste, qui naît de l’ignorance et
qui
entraîne fatalement les attachements à l’illusoire ; d’où l’action, l
644
s encore la personne, mais l’obstination de l’ego
qui
veut durer au-delà de la mort sans rien comprendre aux conditions de
645
’avance, dirions-nous, aux exigences du vrai moi,
qui
est notre répondant céleste. Et faut-il qu’il existe et qu’il soit fo
646
mêmes phrases) : « Nagasena, existe-t-il un être
qui
transmigre de ce corps dans un autre ? — Non, il n’y en a point. — S’
647
ion : « Le Roi dit : Nagasena, y a-t-il quelqu’un
qui
ne reprenne point l’individualité après la mort ? Nagasena répondit
648
ualité après la mort ? Nagasena répondit : Celui
qui
a péché reprend une individualité, mais non un être pur. — Ô Nagasena
649
— Il n’y a ni esprit, ni Bouddha, ni aucune chose
qui
existe. » (Mais on ne donne jamais au peuple cette leçon. On s’en gar
650
e !) Les spirituels hindous cherchent le samadhi,
qui
est l’absorption totale dans l’Absolu du Soi : le grand sommeil, lent
651
ané. Éveil de quoi ? De la vision-en-soi, du Cela
qui
n’est pas personnel et se joue à travers notre moi. Ainsi tout l’Orie
652
s une « recette d’immortalité ». Et même la seule
qui
ait réussi. Apprenons donc à lire dans leur optique. Le même Kitaro N
653
à lire dans leur optique. Le même Kitaro Nishida
qui
écrit ceci : « La valeur religieuse signifie l’absolue négation du mo
654
us faisons face à l’Un tout-transcendant.71 » (Ce
qui
est chrétien.) Le même Chang Chen-Chi qui cite ce koan : Parfois, j’
655
1 » (Ce qui est chrétien.) Le même Chang Chen-Chi
qui
cite ce koan : Parfois, j’arrache la personne mais sauve l’objet. Pa
656
nalisations » des attitudes « dysfonctionnelles »
qui
menacent l’intégrité du moi et qui nient ou détruisent la personne… M
657
nctionnelles » qui menacent l’intégrité du moi et
qui
nient ou détruisent la personne… Mais l’Oriental sourit et nous laiss
658
lement de l’homme mais du monde, c’est son action
qui
configure l’idée du moi que nous nous faisons, et cette idée du moi r
659
propriétés de l’énergie. « C’est l’amour dominant
qui
fait l’homme… L’homme est absolument tel qu’est l’amour dominant de s
660
s spirituels dans leur condamnation de l’égoïsme,
qui
est l’impérialisme de l’ego naturel et sa fermeture autarcique. Mais
661
l’individu et le vrai moi. Le second commandement
qui
résume toute la Loi et les Prophètes : « Tu aimeras ton prochain comm
662
ransformer, réorienter par lui. C’est le vrai moi
qui
aime, qui est l’agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer le proc
663
, réorienter par lui. C’est le vrai moi qui aime,
qui
est l’agent de l’amour. Ce vrai moi seul peut aimer le prochain, parc
664
remier. » Pour le chrétien, c’est parce que Dieu,
qui
est Amour, est un Dieu personnel, dans sa tri-unité, que l’amour spir
665
de retombement de l’âme frustrée, quand l’esprit
qui
l’appelait cesse de la diriger dans son élan vers le vrai moi ? Elle
666
et temporel à la vocation de l’amour. Mais celui
qui
se hait de cette manière ne peut pas aimer le prochain : il ne peut v
667
i que son semblable — un corps « vil » et une âme
qui
se veut ange —, non le vrai moi dans son autonomie. Si le corps lui p
668
’écrit pas sans raison : « Il faut craindre celui
qui
se hait lui-même, car nous serons les victimes de sa colère et de sa
669
l’âme retombe alors dans les liens de l’instinct,
qui
est la puissance impersonnelle par excellence, et s’épuise à s’en lib
670
spensable tissu conjonctif de toutes les sociétés
qui
ne sont pas un ordre.) L’école iranienne Il n’existe plus de co
671
us de communauté humaine, d’unité de civilisation
qui
s’inspire du mazdéisme de Zarathoustra ; et nulle ne s’inspira jamais
672
ces doctrines, citons ce verset du Coran (24-41)
qui
pose comme une clef musicale : « Chaque être connaît le mode de prièr
673
tre connaît le mode de prière et de glorification
qui
lui est propre. » Toute personne s’origine en Dieu, qui l’a créée afi
674
i est propre. » Toute personne s’origine en Dieu,
qui
l’a créée afin d’être connu par elle et de « devenir en elle l’objet
675
comme soi-même », — comme étant née du même amour
qui
m’a créé. « (Dieu) est celui qui dans chaque être aimé se manifeste a
676
ée du même amour qui m’a créé. « (Dieu) est celui
qui
dans chaque être aimé se manifeste au regard de chaque amant… car il
677
re comme étant l’Image » ; enfin l’amour naturel,
qui
recherche la satisfaction de ses désirs sans souci de l’agrément de l
678
on le dit improprement) avec l’amour spirituel ?
Qui
aime en nous, et pour qui ? « Ibn Arabi observe que les plus parfaits
679
vec l’amour spirituel ? Qui aime en nous, et pour
qui
? « Ibn Arabi observe que les plus parfaits amants mystiques sont ceu
680
que les plus parfaits amants mystiques sont ceux
qui
aiment Dieu simultanément pour lui-même et pour eux-mêmes, parce que
681
s haute fonction de l’amour humain, celle-là même
qui
assure la coalescence de ce que l’on a désigné historiquement comme a
682
gure aimée terrestre, en l’adossant à une lumière
qui
en fasse éclore toutes les virtualités surhumaines, jusqu’à l’investi
683
ompagnons de Dante ; ainsi en a-t-il été de celle
qui
apparut à Ibn Arabi, à la Mekke, comme figure de la Sophia divine). L
684
amour tend toujours à faire exister quelque chose
qui
n’est pas encore existant dans l’Aimé.78 On reconnaît ici les « note
685
r, comme nul ne reçoit de la même manière le bien
qui
procède du Seigneur, il s’ensuit que l’un n’est pas le prochain de la
686
onnes un bien absolument identique… C’est l’amour
qui
fait le prochain, et chacun est le prochain selon la qualité de son a
687
n la qualité de son amour.80 En dépit de tout ce
qui
distingue la transparence (parfois trompeuse) du latin de l’ingénieur
688
viennent à découvrir que c’est leur passion même
qui
exige leur séparation, parce que « leur engagement — comme dira Noval
689
u’un Soi pour tous les êtres.82 » L’individualité
qui
est là, qui tombe sous le sens, doit être exténuée méthodiquement (no
690
r tous les êtres.82 » L’individualité qui est là,
qui
tombe sous le sens, doit être exténuée méthodiquement (non point tran
691
le Soi sans distinction, la Réalité sans visage,
qui
n’est ni ceci ni cela, mais qui est l’Immensité, disent les hindous,
692
lité sans visage, qui n’est ni ceci ni cela, mais
qui
est l’Immensité, disent les hindous, et qui est le Vide, disent les b
693
mais qui est l’Immensité, disent les hindous, et
qui
est le Vide, disent les bouddhistes. Du même coup se trouvent évacués
694
de Toi ne vaut pas mieux. « La morale bouddhique,
qui
est une sorte d’hygiène spirituelle, tend à détruire, en nous, les ca
695
ur ses semblables…84 » Et le Bouddha lui-même : «
Qui
a cent sortes d’amours a cent sortes de douleurs ; qui a un amour a u
696
cent sortes d’amours a cent sortes de douleurs ;
qui
a un amour a une douleur ; qui n’a pas d’amour n’a pas de douleur. »
697
rtes de douleurs ; qui a un amour a une douleur ;
qui
n’a pas d’amour n’a pas de douleur. » Si l’on s’en tient aux textes,
698
oit dans le plaisir sa propre nature essentielle,
qui
est la joie. Toute jouissance, tout plaisir est une expérience du div
699
ui dont l’objet n’est pas limité. C’est cet amour
qui
est l’amour pur, l’amour de l’amour même, l’amour de l’Être-de-volupt
700
s, « car c’est lui seul, lorsqu’il est satisfait,
qui
peut libérer l’esprit du désir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir
701
t du désir… Ce n’est pas le plaisir mais le désir
qui
lie l’homme et qui est un obstacle à son progrès spirituel87 ». Et en
702
t pas le plaisir mais le désir qui lie l’homme et
qui
est un obstacle à son progrès spirituel87 ». Et encore : « Celui qui
703
à son progrès spirituel87 ». Et encore : « Celui
qui
cherche l’amour dans l’espoir d’une jouissance est la victime du dési
704
pudiques » et les « infâmes », contre tous ceux «
qui
se sont livrés à l’impureté, selon les convoitises de leur cœur ». Co
705
re, le cliché Orient-Occident = non-moi-personne,
qui
a peut-être moins cours en Orient que dans certains milieux d’Europe
706
hode dialectique. — Au défi de dogmes sublimes et
qui
prétendent transfigurer la vie concrète, l’Occident répond par des my
707
mythes symbolisant ses résistances naturelles, et
qui
font l’intérêt de sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de prop
708
proposer des voies aux Renonçants (ou sannyasins)
qui
ont épuisé la coupe, ou la dédaignent. Pas de drame, encore moins de
709
agavad-Gita : Sois détaché et accomplis l’action
qui
est ton devoir, car en accomplissant l’action sans attachement, l’hom
710
les upanishads : La vie n’a servi de rien à celui
qui
quitte ce monde sans avoir réalisé son propre monde intérieur. Elle r
711
tandis qu’ils participent du même Soi véritable,
qui
seul importe. « Surmonte le mal par le bien », dit le Bouddha. « Que
712
le mal par le bien », dit le Bouddha. « Que ceux
qui
me calomnient, me nuisent, me raillent, et tous les autres, obtiennen
713
ination spirituelle », dit Shantideva. Et Suzuki,
qui
enseigna le zen à toutes les Amériques dégoûtées de l’Occident, et de
714
mme ? Non point à la femme, mais en vérité au Soi
qui
est en elle.91 En présence d’une telle phrase, j’éprouve d’abord cec
715
sur l’amour est immédiatement reconnue par celui
qui
s’est mis en quête d’un savoir de l’amour qu’il vit. N’importe qui m’
716
quête d’un savoir de l’amour qu’il vit. N’importe
qui
m’avertira que le Soi de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens,
717
i de l’Inde n’est pas le vrai Dieu des chrétiens,
qui
est personnel. On connaît les définitions. Mais je retrouve ici mon e
718
Sur cette phrase des upanishads, sur le dialogue
qui
peut s’instituer à partir d’expériences re-connues, on pourrait écrir
719
c’était celui que je suis en train d’écrire ? Et
qui
, précisément, ici, touche à sa fin ?) Je disais que l’amour vrai, c’e
720
. Mais la lumière ? Est-ce le Nom qu’on lui donne
qui
diffère, — ou quoi d’autre ? Le point du dialogue est ici. Un point s
721
qu’ils l’ont mise en facteur commun dans tout ce
qui
existe ; (à tel point que le seul fait d’exister devient pour eux l’é
722
iginel). Ils en ont fait autant pour les névroses
qui
s’attaquent à nos « agrégats » individuels : le cosmos actuel tout en
723
es aux « vues justes » comme disait le Bouddha, —
qui
était l’un des nôtres, un Indien — si tu vois bien ce que tu vois et
724
lement plus ancien que notre individu naturel, et
qui
lui survivra dans le cours des siècles, sans surprises et mille fois
725
’immortel, non l’éphémère, lequel n’a rien en soi
qui
mérite l’amour. Cela n’empêche pas la poésie, les amours poétiques, n
726
dissous.92 — Je veux voir l’autre en sa réalité,
qui
est unique. J’aime en elle à la fois ce que je vois et ce qui fait qu
727
ue. J’aime en elle à la fois ce que je vois et ce
qui
fait que je la vois unique : ce vrai moi pressenti par l’amour seul,
728
ique : ce vrai moi pressenti par l’amour seul, et
qui
est elle-même. Tu dis le Soi, ce n’est personne. — Il n’y a personne.
729
4. Elle ne sait plus d’où lui vient cette passion
qui
a produit la technique et les sciences, mais aussi nos structures soc
730
fier à la consommation des temps, pas même le Soi
qui
dormira dans un sommeil sans rêves — leur idée du bonheur — entre deu
731
eront seuls à être là pour le savoir. La doctrine
qui
peut devenir vraie sera celle que nous choisirons, en vérité vécue de
732
mour, de la connaissance par l’amour, car tout ce
qui
existe est unique, à voir de près, comme voit l’amour. 60. Cf. Cha
733
it par ne plus l’entendre. Au contraire, d’autres
qui
étaient débiles et timides se fortifient et s’enhardissent, et finiss
734
emblée, ce sont les éléments physiques et mentaux
qui
constituent la “personne” ; ce sont nos instincts, nos tendances, nos
735
acun de ceux-ci se trouve être, de par les causes
qui
l’ont engendré, le descendant et l’héritier de multiples lignes de ca
736
iècle A.D. Milinda est le roi indo-grec Ménandre,
qui
vivait au iie siècle avant J.-C. Nagasena, un patriarche bouddhiste.
737
à peu près ce que Freud nomme « narcissisme », et
qui
n’est tel qu’aux yeux de celui qui nie l’âme ; mais alors, d’où viend
738
cissisme », et qui n’est tel qu’aux yeux de celui
qui
nie l’âme ; mais alors, d’où viendrait cet amour, à qui irait-il ? La
739
e l’âme ; mais alors, d’où viendrait cet amour, à
qui
irait-il ? La passion de Tristan est la preuve de l’âme, s’il en fut
740
aîcheur poétique ou mieux, l’euphorie spirituelle
qui
baigne l’œuvre, situe dans la réalité ce que je n’entends ici que for
741
formuler. Je ne connais rien dans la littérature
qui
confronte avec plus de tendresse et de rigueur l’Est et l’Ouest. Lire
742
illustre sage Yajnavalkya et son épouse Maitreyi,
qui
l’interroge sur l’immortalité. 92. Phrases empruntées comme plusieur