1
le degré d’être — se mesure au pouvoir d’incarner
sa
vérité, le mal du siècle c’est l’impuissance. La proie de désirs dive
2
cessité organique — nous sommes nécessiteux — que
son
œuvre entre en action parmi les forces spirituelles qui orientent l’E
3
Rudolf Kassner, de moindre envergure — à cause de
sa
rareté et de son aristocratisme essentiel — mais non de moindre profo
4
de moindre envergure — à cause de sa rareté et de
son
aristocratisme essentiel — mais non de moindre profondeur, manifeste
5
e aussi l’emprise de l’« Existenzphilosophie » et
son
extrême conséquence. Dans la mesure même où Kassner se montre discipl
6
ême où Kassner se montre disciple de Kierkegaard,
sa
pensée paraît réfractaire à toute description, car elle opère sur des
7
plutôt que sur des formules explicites. Même dans
son
essai le plus discursif, relativement, celui qui donne son titre au r
8
le plus discursif, relativement, celui qui donne
son
titre au recueil, les mots-clés : mesure, forme, grandeur, ne sont gu
9
la plénitude élémentaire, définie par la loi, par
son
astre. L’homme chrétien au contraire, l’homme qui doit être surpassé,
10
lus qu’un être sans destinée, un « indiscret ». «
Sa
substance interne est crevassée et divisée. Son œuvre souvent pleine
11
« Sa substance interne est crevassée et divisée.
Son
œuvre souvent pleine de charme mais sans forme et sans but, peut bien
12
mine jamais. Cet homme indiscret est distrait, et
sa
distraction vient de l’intérieur. Il ne peut jamais sortir de son moi
13
vient de l’intérieur. Il ne peut jamais sortir de
son
moi sans trahison et chaque manifestation de son essence intime resse
14
son moi sans trahison et chaque manifestation de
son
essence intime ressemble par quelque côté à un outrage, voire à une i
15
urnalistique. La férocité réfléchie qui préside à
son
analyse de l’indiscret nous vaut une description inégalable du mal du
16
s que pour lui, penser n’est pas se débattre dans
ses
contradictions personnelles, parlementarisme intérieur qui nous mène
17
urment, c’est en tant que la réalité humaine, non
sa
pensée privée, est tourmentée.) Penser n’est pas non plus s’ingénier
18
es et des combinaisons d’idées mais créer de tout
son
être spirituel des faits nouveaux et vrais, dans un certain style. Ca
19
e la clef de la pensée de Kassner, comme aussi de
son
apparente obscurité1. Il faut savoir être secret pour penser avec aut
20
saurait être comprise à moins d’être recréée dans
sa
forme — ce dont certaine clarté dispense le lecteur. On pourrait dire
21
» et que leur ironie, ce qui rapproche Kassner et
son
maître c’est leur vision tragique du péché. Le Lépreux, journal apocr
22
ne peut dire précisément de Kassner qu’il réfute
ses
adversaires — Freud en particulier, dans Christ et l’âme du monde — m
23
olue. Telle est la forme des dialogues où culmine
son
art. De ces dialogues, où chaque interlocuteur, tour à tour, atteint
24
tour, atteint à l’expression la plus virulente de
sa
vérité — si bien que la conclusion ne peut être qu’implicite et fonct
25
’on préfère, l’amertume du cœur humain découvrant
son
impuissance à susciter dans le monde l’amour dont il aurait besoin, q
26
ertant. Il semble bien que Jean Cassou trouve ici
sa
forme la plus personnelle et persuasive. Son espagnolisme et son germ
27
e ici sa forme la plus personnelle et persuasive.
Son
espagnolisme et son germanisme révèlent ici d’heureuses complicités s
28
us personnelle et persuasive. Son espagnolisme et
son
germanisme révèlent ici d’heureuses complicités sentimentales. Ce qui
29
onteur laisse voir la moindre ironie vis-à-vis de
ses
personnages ; car il risque de les priver par là de cette autorité my
30
grand, c’est-à-dire on voit paraître l’homme dans
sa
grandeur, c’est-à-dire dans l’élémentaire : un être qui est nu, qui a
31
se s’efforcer, ne connaissant que peu de repos de
son
adolescence à sa mort. »3 Je cherche : je ne trouve aucun écrivain p
32
connaissant que peu de repos de son adolescence à
sa
mort. »3 Je cherche : je ne trouve aucun écrivain plus naturellement
33
ment libéré de l’idéologie bourgeoise, que Ramuz.
Sa
conception tragique du sort de l’homme suffirait à l’attester. Mais p
34
suffirait à l’attester. Mais plus sûrement encore
son
acceptation profonde d’aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est le titre du jo
35
e semaine ou presque, il reprend le dialogue avec
son
public et l’époque, de ce ton viril et simple qui est à lui, nullemen
36
cal, trop enraciné dans l’élémentaire ; élaborant
son
œuvre à un niveau d’où bourgeoisie et révolution apparaissent comme d
37
op de terre embrassée et par elle tout un pays et
son
peuple ; car « c’est ici le pays de la solidité, parce que c’est le p
38
u peuple, on devrait dire plutôt qu’il y remonte.
Son
art vient de plus bas, des origines, des éléments créateurs de sa rac
39
plus bas, des origines, des éléments créateurs de
sa
race. Il a cette même lenteur imposée par la nature, ce même besoin d
40
on dirait presque : d’avant. Il n’est pas jusqu’à
son
Antiquité qui ne coïncide avec celle du pays de Vaud : non pas la gre
41
’aux racines de l’élémentaire », écrivait-il dans
ses
Six Cahiers. Parlons plutôt de son « communisme », nullement collecti
42
rivait-il dans ses Six Cahiers. Parlons plutôt de
son
« communisme », nullement collectiviste d’ailleurs, mais originel et
43
a le peuple-poète, « le peuple tous en un ». Mais
son
œuvre est bien au-delà de l’ère machiniste que traverse l’URSS, au-de
44
solence et de la révolte ; et ce trait profond de
son
art m’en convainc : le sens de la vénération, qui est aussi celui de
45
ses. Cet art, le sujet des Signes parmi nous, par
sa
simplicité même, le met en valeur mieux que tout autre récit de Ramuz
46
à peu on ne sait quelle puissance naturelle, dans
sa
fascinante et grandiose monotonie. Art dont la mesure ne doit pas êtr
47
que, ni dans l’ingéniosité, ni dans l’harmonie de
sons
, mais bien dans la pesée. Tous les procédés ramuziens, juxtapositions
48
z Ramuz. Ce qu’il a d’insolite, ce n’est pas tant
sa
forme que les vertus qu’elle suppose : la sobriété, la solidité, le m
49
te en tout temps a le pouvoir de le susciter dans
son
œuvre, comme le mystique dans sa prière. Et c’est pourquoi le poète,
50
e susciter dans son œuvre, comme le mystique dans
sa
prière. Et c’est pourquoi le poète, Ramuz, l’homme qui vit concrèteme
51
oncrètement les grands mythes et les réalise dans
sa
vision, cet homme sera toujours en puissance d’aujourd’hui, enraciné
52
nonce à la magie, et se tait. Goethe, initié dans
sa
jeunesse, commence d’écrire vers ce temps, mais, la fièvre tombée, po
53
, mais, la fièvre tombée, poursuivra durant toute
sa
vie une « activité littéraire ». Ces deux expériences seraient antith
54
e seulement où il portait en tous les domaines de
son
activité une application volontaire et soutenue. Ce n’est donc pas l’
55
iverselle des réactions profondes de l’âme devant
son
destin m’autorise à cette confrontation et me persuade de son intérêt
56
’autorise à cette confrontation et me persuade de
son
intérêt humain. Et si tout cela reste absurde aux yeux de ceux pour q
57
e parle Jérôme Cardan, l’on en trouve dans toutes
ses
œuvres assez de signes irrévocables pour n’avoir plus besoin de solli
58
t enfant, édifiait un autel à la Nature, trouvait
son
aliment dans une méditation, renouvelée des rose-croix, et qui le por
59
un esprit comme celui de Goethe. « On a peur que
son
feu ne le consume », écrit un de ses amis, vers ce temps. « Goethe vi
60
n a peur que son feu ne le consume », écrit un de
ses
amis, vers ce temps. « Goethe vit sur un perpétuel pied de guerre et
61
Jacob Boehme, Paracelse, Swedenborg, lectures de
son
adolescence, figurent bel et bien dans son évolution une de ces crise
62
res de son adolescence, figurent bel et bien dans
son
évolution une de ces crises où l’être spirituel découvre sa forme vér
63
on une de ces crises où l’être spirituel découvre
sa
forme véritable. Et si, comme chez Goethe, c’est une forme mystique,
64
’a-t-il provoquée chez Goethe ? Il est un fait de
sa
jeunesse dont on ne saurait exagérer l’importance à la fois historiqu
65
conjuré. C’est contre ce qu’il nommera désormais
son
Daimon, contre « l’oppression despotique des éléments inquiétants qui
66
inquiétants qui gouvernent trop puissamment dans
son
âme » qu’il appelle les arts d’une magie maîtrisée, c’est-à-dire inca
67
figure en raccourci tout le drame dialectique de
sa
vie. Mais cette maladie, et la convalescence, ont éveillé dans son es
68
te maladie, et la convalescence, ont éveillé dans
son
esprit les premières tentations créatrices. À l’origine de son œuvre,
69
s premières tentations créatrices. À l’origine de
son
œuvre, voici donc le fait de la magie domptée ; conçue sous de tels a
70
style. Dès ce moment le choix de Goethe a trouvé
sa
forme. Il lui faudra maintenant le renouveler perpétuellement durant
71
tenant le renouveler perpétuellement durant toute
sa
vie. Et comprendre, éprouver jusqu’à la souffrance — qui est la « sub
72
la région où seul accède celui qui sait préserver
sa
passion au sein d’une interminable patience. N’est-ce point ce tréfon
73
mboles concrets dans le Faust, œuvre longue comme
sa
vie de créateur exactement, et à tel point autobiographique qu’il put
74
t. Et lorsque, épuisé mais pacifié, il va quitter
son
corps aveugle pour d’autres formes d’existence que la Nature se voit
75
ust au-dessus de cette agonie symbolique de toute
son
existence, et c’est leur chœur qui chante une dernière fois la loi, a
76
Faust enfin rejoint dans la pleine possession de
ses
forces et l’assurance du regard. L’âme, purifiée de sa « vieille dépo
77
rces et l’assurance du regard. L’âme, purifiée de
sa
« vieille dépouille » par l’effort aveuglant de la vie, pénètre dans
78
ison en enfer est le drame d’une pureté avide, et
son
destin se joue d’un coup. La grandeur de Goethe est d’avoir su vieill
79
vement rigoureusement logique jusqu’au système de
sa
folie. Mais l’irruption de cette « magie » est si violente qu’elle a
80
pour se défendre qu’il parle si fort, qu’il vante
ses
pouvoirs avec une étrange exagération ? Et voici que l’hallucination
81
ment à tout un monde faux pour en créer un autre.
Sa
vie en Afrique est un second renoncement. Nous aurions combiné tout c
82
comme Goethe les conditions réelles et données de
son
effort particulier. Ce renoncement à un Orient de mythe, c’est cela m
83
uffit à déterminer une suite d’actes. Dilemme, en
son
fond, religieux. C’est une forme dialectique, « agonique », de la vie
84
tif de notre être, l’extension et la diversité de
ses
aspects le prouvent. C’est l’opposition du savoir et du pouvoir, de l
85
temps de cette dialectique, dans un mouvement que
sa
violence rend unique : c’est qu’ils reviennent tous deux de loin, d’u
86
de salut violents. » Dès les premiers instants de
son
accession au monde spirituel, il s’est mis en état de défense et de l
87
es de l’orage, au repos de la démesure. On rit de
ses
allures compassées, des solennelles banalités dont il gratifie le pau
88
ction souveraine d’une âme tout occupée à dompter
ses
dieux. Une haute menace, invisible à tout autre, l’accompagne sans tr
89
accompagne sans trêve, et c’est d’elle qu’il tire
ses
forces, toujours renouvelées. Mais il y faut une prudence peu commune
90
ler sans le troubler : les mots n’atteignent plus
son
rêve profond. Et le cérémonieux silence du ministre renouvelle le vie
91
ers ce temps au plus dur effort d’organisation de
son
silence intérieur. Période de repliement et de refus, si douloureuse
92
i douloureuse que le signe en devient visible sur
ses
traits. Je ne me lasse pas de méditer ce visage dont Klauer modela l’
93
s qui les dénoncera. Et cette fameuse sérénité de
sa
vieillesse, ce n’est rien d’autre, peut-être, que le triomphe de l’él
94
cesse à nouveau l’exigence dernière de la magie :
son
reniement au profit de l’action. Insistons sur ce terme de profit, qu
95
rituelle, où il se livre tout entier. Et c’est là
sa
pureté, mais c’est aussi ce qui l’accule en fin de compte à l’évasion
96
sur le travail « à mains », rage de revanche, par
son
excès même est encore une évasion hors du réel. En cela il est romant
97
l’époque romantique (Nietzsche plus chrétien que
son
idée du christianisme). Plus goethéenne aussi. Mais gardons-nous de t
98
ité peut-être orgueilleuse, puisque Goethe tenait
ses
faiblesses pour des erreurs, non pour le péché, et d’autre part un or
99
hropiques. Il faut avouer que l’instrument révèle
son
insuffisance quand c’est un virtuose qui se mêle d’en jouer. Mais san
100
M. Duhamel, visiblement gêné, ne coupait lui-même
ses
effets en terminant la plupart de ses traits sur quelques notes ironi
101
it lui-même ses effets en terminant la plupart de
ses
traits sur quelques notes ironiques, destinées peut-être à indiquer q
102
si furieux que ça, que la littérature enfin garde
ses
droits. Aussi n’est-ce point sans une gêne grandissante que l’on pour
103
se les méfaits des « grandes brutes mécaniques »,
sa
verve — qu’il me pardonne l’image technique — n’embraye pas, et paraî
104
mage technique — n’embraye pas, et paraît forcée.
Ses
laborieuses exagérations (Message aux Princes des Prêtres) sont dépou
105
aire le vain procès de la bêtise humaine. Ou bien
sa
réaction de dégoût est véritablement profonde, mais alors elle impliq
106
ourgeois dérangé agissant comme dérivatif, assure
son
conformisme foncier ? Faut-il y voir une sorte de sublimation à rebou
107
te ? On serait en droit d’exiger d’un critique de
son
temps qu’il déclare ce qu’il attend de l’homme. Après quoi seulement
108
ement. L’on s’étonne que M. Duhamel n’ait joint à
son
recueil une épître au préfet de Police sur les Embarras de Paris. Suj
109
ire l’état d’esprit du Français moyen qui brandit
son
parapluie sous le nez de l’agent, invective les automobilistes, décla
110
16. « La ménagère aux mains cuites qui raccommode
ses
chaussures, le casque aux cheveux, tête farcie, oui farcie de musique
111
expression concrète. Le petit chien Botte raconte
ses
journées, « des choses et des choses comme des rats qui courent ». —
112
ave : il ne sait ou n’ose plus définir et assumer
son
bien ni son mal, — et sans cesse il en parle, car la Société vit sous
113
sait ou n’ose plus définir et assumer son bien ni
son
mal, — et sans cesse il en parle, car la Société vit sous le règne de
114
rmelle du bien et du mal qu’il publie en marge de
son
œuvre romanesque. Un Kierkegaard critique ses mesures morales, en don
115
de son œuvre romanesque. Un Kierkegaard critique
ses
mesures morales, en donne la référence : ce Dieu terrible. Et sa vert
116
les, en donne la référence : ce Dieu terrible. Et
sa
vertu est choix. L’absolu d’un Nietzsche, c’est le Grand Midi ; et sa
117
L’absolu d’un Nietzsche, c’est le Grand Midi ; et
sa
vertu : dépassement. Jouhandeau à son tour se place dans ces marches
118
nd Midi ; et sa vertu : dépassement. Jouhandeau à
son
tour se place dans ces marches extrêmes du bien et du mal où l’apolog
119
de Jouhandeau, c’est de transcender la morale et
ses
canons donnés d’avance. L’audace du « choix » ou du « dépassement »,
120
pas pour l’amour du laurier, mais pour l’amour de
son
ami Clitus, poète abstrait à la mode de 1920, qu’Alexandre a conquis
121
un homme peut aimer et vouloir se trouve coupé de
son
origine vivante, flétri, dénaturé, inverti, saboté. Des groupes tels
122
ors de laquelle il s’est constitué, forme l’un de
ses
points de repère principaux. Il se peut qu’il y trouve quelques appui
123
Henri Lefebvre l’a montré, je n’ajouterai rien à
sa
déclaration si simple. La révolution est une nécessité au sens le plu
124
essité au sens le plus banal du terme, et aussi à
son
sens de « misère qui appelle ». Nous ne sommes pas des « bourgeois-dé
125
isation en URSS, la seconde encore mal dégagée de
sa
période de gestation doctrinale. Tout le monde sait ce que signifie p
126
lution qui nous importe concerne l’homme, exprime
ses
données élémentaires : elle n’est qu’une projection du conflit de la
127
il en France la moindre chance de succès ? Où est
sa
tradition vivante en ce pays ? La violence des communistes français r
128
ordre : jusqu’à ce point où le marxisme, révélant
sa
vraie nature, apparaît comme un cas privilégié de la folie capitalist
129
que nous devons sauver, c’est l’homme menacé dans
son
intégrité. Sauver l’homme, ce n’est pas sauver des consommateurs. Ce
130
e tel homme et la Réalité qui seule peut garantir
son
être. — Encore faut-il que les conditions matérielles permettent à ce
131
erté dans la mesure où elle existe en sol et dans
sa
durée propre, comme un 3e terme, en réalité, supprime l’un des deux p
132
litesse pompeuse qui est la forme particulière de
son
ironie24 et vous aurez ce petit volume de deux-cents pages qui, délay
133
particulier de tout ce qu’elle aborde au cours de
ses
démonstrations : c’est dire qu’elle se meut en pleine poésie. D’où sa
134
c’est dire qu’elle se meut en pleine poésie. D’où
sa
valeur « actuelle » et multiple, ses incidences fréquentes dans les p
135
poésie. D’où sa valeur « actuelle » et multiple,
ses
incidences fréquentes dans les problèmes du temps et de tous les temp
136
iture moderne » reste tristement dépourvue malgré
ses
velléités de fantaisie assez relâchée. En quelques touches un peu bou
137
vivre, empêche de respirer, et qu’alors, reniant
sa
fin, elle ne sert plus que d’aliment à un dogmatisme populaire farouc
138
ntraire de la recherche du pittoresque. Aucune de
ses
œuvres mieux qu’Une Main n’en convaincra. On y sent, plus directe qu’
139
convaincra. On y sent, plus directe qu’ailleurs,
sa
pensée ; on y voit de tout près, dans l’intimité d’une chambre, comme
140
tout près, dans l’intimité d’une chambre, comment
sa
pensée marche, insiste, souffre. Et cela ne se passe plus dans le can
141
terroge, dans Une Main, c’est plutôt un examen de
son
corps. Examen forcé d’ailleurs, interrogation accidentelle. Par le ch
142
re de pensées pour ce qu’elles ont toujours été à
ses
yeux : le fait d’un défaut de présence au monde, d’une impuissance à
143
isation. Démoraliser un homme, c’est le priver de
son
pouvoir créateur. C’est le priver de sa main, — ou asservir cette mai
144
river de son pouvoir créateur. C’est le priver de
sa
main, — ou asservir cette main. Est-ce que ma main n’a pas sa vocatio
145
u asservir cette main. Est-ce que ma main n’a pas
sa
vocation ? Est-ce qu’elle n’a rien de mieux à faire que de se lever a
146
crée. Le temps est peut-être venu de penser avec
ses
mains. 26. « J’aime que les choses vous résistent et vous contredis
147
Schmidt domine trop constamment et trop aisément
son
sujet. Non point qu’il le maintienne arbitrairement dans les cadres d
148
Saint-Évremond de trop près dans les méandres de
son
éthique. Certes, il en fait valoir ainsi toutes les nuances, avec un
149
loir ainsi toutes les nuances, avec un art égal à
son
modèle. On voudrait pourtant qu’il lui donne parfois libre carrière,
150
e d’un coup de patte qu’il s’abandonne lui-même à
sa
fantaisie, la plus joyeusement érudite que je connaisse. Tel qu’il es
151
, le plus juste aussi pour Saint-Évremond, expose
ses
idées sur la société. On y verra comment il se peut faire que les tyr
152
qu’Albert-Marie Schmidt nous restitue au cours de
son
essai de critique exemplaire. m. Rougemont Denis de, « [Compte ren
153
ntellectuel, ratiocineur, il n’arrive pas, malgré
ses
plus loyaux efforts, à se passionner pour le problème de la fonte, qu
154
êmes d’une jeunesse fruste, innocente jusque dans
ses
cruautés ; tout jugement serait ici mesquin, on l’accordera volontier
155
mme. Quoi qu’il dise, d’ailleurs, il dit plus que
ses
arguments. On peut aller jusqu’à soutenir que s’il défendait le marxi
156
isme, il n’en resterait pas moins, par le fait de
son
être même, une protestation contre le matérialisme dialectique. Quand
157
d’elle qu’il est grand, qu’il donne et manifeste
sa
mesure, qu’il apparaît véritablement qualifié. La mode est au marxism
158
oise, tyrannie décadente, tout occupée à calculer
sa
propre mort. Mais Ramuz n’est pas un bourgeois. Il peut attendre : so
159
Ramuz n’est pas un bourgeois. Il peut attendre :
son
attente est présence, et porte en soi sa justification. À ceux qui cr
160
endre : son attente est présence, et porte en soi
sa
justification. À ceux qui croient aux fatalités de l’Histoire, il fau
161
t athée sans le savoir. Le marxisme est l’aveu de
son
choix. Mais Berdiaev parle en chrétien, et Ramuz ne veut encore parle
162
ésite à le suivre, — et que peut-être il sert mal
sa
pensée. Car cette définition ne vaut, précisément, que pour la foi ma
163
tôt ce qui le juge et en même temps le sauve dans
ses
limites, ici et maintenant ? C’est là le sens de l’Incarnation, en mê
164
avec tout humanisme imaginable (l’homme sauvé par
son
progrès). 27. Pas la Nature de Rousseau, – la Nature des choses. 2
165
roite (août 1935)q Kellermann à Valmy entraîne
ses
troupes au cri de « Vive la Nation ! » nation et peuple se confondaie
166
un mage, il ne fut pas un magicien. Il erra toute
sa
vie, d’auberges en universités, suivi d’une troupe de disciples turbu
167
x, dans du crottin de cheval, et de faire subir à
son
corps toute la gamme des combinaisons alchimiques afin de ressusciter
168
me. Il se fit tailler en morceaux et enterrer par
son
fidèle serviteur. Mais celui-ci, impatient, ouvrit la tombe deux jour
169
e dut mourir avant d’avoir ressuscité ». Rajeunir
son
corps et son âme par l’ordure, c’est un des thèmes favoris de notre t
170
avant d’avoir ressuscité ». Rajeunir son corps et
son
âme par l’ordure, c’est un des thèmes favoris de notre temps. Mais co
171
verrons bientôt, un savant qui voulait harmoniser
sa
petite spécialité avec les sciences fondamentales qui doivent donner
172
et la théologie. Un grand souci paraît dans toute
son
œuvre : il veut être clair, et utile. Clair ne signifie pas rationali
173
es mystiques, où cependant il n’a que faire, avec
son
goût de l’expérience et de l’application concrète. Mais justement cet
174
urcs, le rendit attentif à tant de phénomènes que
son
vocabulaire ne pouvait y suffire. Ce grand esprit qui savait voir de
175
tout faire31. Il faut voir comme il se débat avec
son
latin de cuisine, son grec allégorique et son allemand mal accordé po
176
voir comme il se débat avec son latin de cuisine,
son
grec allégorique et son allemand mal accordé pour fabriquer ce petit
177
vec son latin de cuisine, son grec allégorique et
son
allemand mal accordé pour fabriquer ce petit nègre médical et philoso
178
a vu plus de choses qu’il ne pouvait en exprimer.
Son
destin fut l’inverse du nôtre. La technique nous masque le vrai, nous
179
Il s’en tire au moyen d’allégories, et transforme
sa
maladresse en instrument de découvertes. Alors que notre étiologie se
180
fit pas de voir l’homme seul ; il faut considérer
sa
relation avec le monde, dont il n’est qu’un membre, un reflet. So obe
181
remet à chercher ce qu’est l’homme, et quelle est
sa
mesure dans l’univers qu’il a cru concevoir ! 30. « La monumentale
182
ssait pas seulement aux différents minerais. Avec
sa
vision nouvelle des choses, il étudia aussi les effets des métaux et
183
5) s Ce recueil annuel n’a jamais mieux mérité
son
titre. Je veux dire que la part de la dialectique professionnelle, pr
184
r quel Lawrence ? Je me demande si le souvenir de
son
œuvre est pour beaucoup dans l’intérêt que je prends aux chroniques m
185
térêt que je prends aux chroniques minutieuses de
sa
vie33. A-t-on remarqué l’extrême rareté des documents accessibles sur
186
anières de réagir d’un homme réel aux prises avec
son
métier, ses voisins, sa femme, son argent ou son manque d’argent ; av
187
éagir d’un homme réel aux prises avec son métier,
ses
voisins, sa femme, son argent ou son manque d’argent ; avec des usten
188
mme réel aux prises avec son métier, ses voisins,
sa
femme, son argent ou son manque d’argent ; avec des ustensiles, une s
189
ux prises avec son métier, ses voisins, sa femme,
son
argent ou son manque d’argent ; avec des ustensiles, une scie, un che
190
son métier, ses voisins, sa femme, son argent ou
son
manque d’argent ; avec des ustensiles, une scie, un cheval ; avec les
191
cette description d’une journée de Lawrence dans
son
ranch mexicain (c’est à Lawrence que Brett dit « vous » tout le long
192
sive ; à nouveau Frieda barbote avec plaisir dans
ses
baquets que vous emplissez sans relâche de l’eau du puits. J’apporte,
193
ement Lawrence ne croyait ni à l’un ni à l’autre.
Sa
susceptibilité vient sans doute de son infériorité physique. Mais non
194
à l’autre. Sa susceptibilité vient sans doute de
son
infériorité physique. Mais non moins de son obstination absurde et to
195
te de son infériorité physique. Mais non moins de
son
obstination absurde et touchante à vouloir « les gens » plus vivants,
196
t pas entendre. Pauvre Lawrence à la recherche de
sa
communauté solaire !34 C’est son meilleur prétexte à fuir les hommes.
197
à la recherche de sa communauté solaire !34 C’est
son
meilleur prétexte à fuir les hommes. Mais après tout, qui donc vint à
198
fuir les hommes. Mais après tout, qui donc vint à
son
aide, à lui ? Il n’avait que la nature, les bêtes, les choses. Envers
199
ne espèce de charité patiente et ingénieuse. D’où
son
amour des travaux manuels. Comme tout cela est rafraîchissant, satisf
200
lier l’écrivain. Il est là, adossé à un pin, avec
sa
chemise bleue, ses culottes de velours blanc, et son grand chapeau de
201
l est là, adossé à un pin, avec sa chemise bleue,
ses
culottes de velours blanc, et son grand chapeau de paille pointu, en
202
chemise bleue, ses culottes de velours blanc, et
son
grand chapeau de paille pointu, en train d’écrire sur ses genoux. (Pe
203
d chapeau de paille pointu, en train d’écrire sur
ses
genoux. (Pendant que les autres font une carrière dans le « monde des
204
ttres » et se composent un prestige !) Il invente
ses
histoires, secrètement animées par « les battements du cœur sauvage d
205
auvage de l’Espace », il s’amuse, il s’effraie de
ses
personnages, il les hait furieusement, il les approche avec méfiance
206
st un rêve de compensation. C’est l’expression de
son
impuissance à résoudre ce que j’appellerais le « problème des gens »,
207
ent l’intellection du contenu, et encore moins de
sa
vérité. Il y a donc de l’équivoque dans notre admiration (ou notre dé
208
out dépend de ce que l’on attend de l’homme et de
son
esprit : la puissance de tromper (art inclus) pour jouir, ou la puiss
209
s moyens par lesquels l’âme arrive à transgresser
ses
limites charnelles et temporelles, à s’oublier en Dieu, son principe
210
s charnelles et temporelles, à s’oublier en Dieu,
son
principe ». La question est alors de savoir s’il existe une mystique
211
remercier M. Chuzeville de nous avoir ouvert par
son
anthologie tout un monde spirituel et poétique plein de dangereuses m
212
s doute M. Chuzeville s’est-il laissé guider dans
son
choix par un préjugé historique que le « Mage du Nord » eût trop évid
213
ns unissent Luther à Maître Eckhart, et surtout à
son
cher Tauler, dont il cite constamment les sermons. M. Chuzeville sera
214
’il développait certaines indications fécondes de
sa
préface et nous donnait une bonne étude sur le lyrisme romantique con
215
ux cheveux carotte, nommée Alice, écrit ceci dans
son
devoir d’anglais : « L’Angleterre est le plus beau pays du monde. » U
216
é. On blâme cet instituteur. Qui va se plaindre à
son
député. Lequel interpelle les communes. Qui à leur tour infligent un
217
outer que le salut temporel de l’Europe dépend de
sa
faculté d’opérer de telles distinctions. w. Rougemont Denis de, «
218
e les pratique peu : s’il y a lieu de reprendre à
son
compte cette erreur de vocabulaire, ou en langage théologique, ce bla
219
serait possible d’y échapper. Depuis huit ans que
sa
Trahison des Clercs est apparue, M. Benda s’y applique pourtant non s
220
sans bonheur, curieusement suivi sur ce point par
ses
contradicteurs de droite. Mais alors son dernier article est trop cla
221
oint par ses contradicteurs de droite. Mais alors
son
dernier article est trop clair. Il n’y manque plus qu’une épigraphe,
222
une épigraphe, qui conviendrait d’ailleurs à tous
ses
livres : ut evacuata sit crux. x. Rougemont Denis de, « Sur l’espr
223
d’ellipse tout à fait révélatrice du mouvement de
sa
pensée, et à certains égards, du contenu de la doctrine qu’il défend.
224
prime pratiquement, elle perd tout point d’appui,
son
élan meurt en anarchie. La solution de ce conflit est évidente, c’est
225
terme ; et la rigueur même du calcul s’opposera à
son
intrusion. Comme le prouve toute l’histoire moderne, qui est celle de
226
st celle des révolutions étranglées par l’État et
sa
police. Telles sont les bases — algébrisées — des recherches de L’Ord
227
Maritain, Dandieu, Mounier, préface de Malraux à
son
dernier ouvrage, etc.) J’ai quelques raisons de m’en réjouir. L’Ordre
228
clusions pratiques dans le domaine du travail. Et
sa
première expérience de service civil, organisée l’été dernier, a fait
229
utant d’importance à l’opportunité spirituelle de
ses
œuvres qu’à leur contenu intrinsèque. Personne peut-être n’a si jalou
230
a si jalousement pris souci de dire au bon moment
ses
vérités inactuelles. De là le rythme singulier de sa production ; de
231
vérités inactuelles. De là le rythme singulier de
sa
production ; de là ses nombreux masques et pseudonymes, de là aussi l
232
e là le rythme singulier de sa production ; de là
ses
nombreux masques et pseudonymes, de là aussi l’impétuosité sans scrup
233
ymes, de là aussi l’impétuosité sans scrupules de
ses
dernières « attaques contre la chrétienté établie ». Toute une carriè
234
ragments de cette œuvre entièrement commandée par
son
terme, tout en taisant ou niant ce terme, cela revient littéralement
235
ques-uns des ouvrages que Kierkegaard publia sous
son
vrai nom, parce qu’il y exprimait directement son message décisif. Bi
236
son vrai nom, parce qu’il y exprimait directement
son
message décisif. Bien entendu, le « succès » de prestige eût été beau
237
Les raisons qui poussèrent Kierkegaard à publier
ses
premières œuvres sous des masques diversement trompeurs lui apparaîtr
238
la limite, le martyre — la preuve irréfutable de
sa
foi. (Encore qu’il s’en défende avec vigueur mais son action même tém
239
foi. (Encore qu’il s’en défende avec vigueur mais
son
action même témoigne contre l’humilité de son retrait.) La question q
240
ais son action même témoigne contre l’humilité de
son
retrait.) La question qui se posait dès lors était celle-ci : « Comme
241
’abord à bien connaître ta génération, et surtout
ses
erreurs, ses plaisirs, ses fièvres, ce qu’elle voudrait réellement si
242
connaître ta génération, et surtout ses erreurs,
ses
plaisirs, ses fièvres, ce qu’elle voudrait réellement si elle pouvait
243
génération, et surtout ses erreurs, ses plaisirs,
ses
fièvres, ce qu’elle voudrait réellement si elle pouvait disposer d’el
244
: l’époque s’engoue de tes discours et tu deviens
son
favori. Tu es alors au début de ton supplice. Il s’agit maintenant de
245
gaard, lorsqu’au cours des années qui préparèrent
sa
mort, il « changea de direction » et révéla le sens dernier de toute
246
de direction » et révéla le sens dernier de toute
son
œuvre. Il est juste que ce destin se répète aujourd’hui parmi nous. E
247
venir le sujet de la vérité, et non pas seulement
son
admirateur enthousiaste. On dirait, dans le langage d’aujourd’hui : c
248
la façon la plus familière et directe, tandis que
ses
écrits littéraires ou philosophiques ont pour dessein, plus ou moins
249
a poser. Et c’est aussi pourquoi je la retourne à
son
auteur. Mais peut-on y répondre par des mots ? Plusieurs des Discours
250
ur ma part qu’un seul moyen de s’engager de toute
sa
personne à la suite de Kierkegaard… Tout le reste est littérature, «
251
produit elle-même la provision de force qui cause
sa
perte. » Ibid., p. 53. 39. Dans sa belle préface au Concept d’Angois
252
rce qui cause sa perte. » Ibid., p. 53. 39. Dans
sa
belle préface au Concept d’Angoisse (trad. Tisseau, chez Alcan) Jean
253
aa De l’Art poétique de Claudel, qui domine de
son
poids les écritures du siècle, je retiendrai d’abord deux mots : « po
254
our. « Il est permis à chacun de se servir de tel
son
qu’il lui plaît pour exprimer ses idées, pourvu qu’il en avertisse. »
255
e servir de tel son qu’il lui plaît pour exprimer
ses
idées, pourvu qu’il en avertisse. » Cette phrase de la Logique de Por
256
oppose la langue d’un poète aux divers jargons de
son
temps : c’est que l’une est une langue « avertie », posant un perpétu
257
dans l’impunité générale. Claudel montre partout
son
parti pris, qui est de s’en tenir aux origines, et à cette origine, e
258
ue l’effort d’un Claudel, restituant à chaque mot
son
sens le plus poignant, par là même le plus apte à ranimer une communi
259
se trouve produire exactement l’effet contraire :
son
succès même va s’inscrire dans une œuvre incommunicable au très grand
260
ncommunicable au très grand nombre. Rendre au mot
sa
valeur d’appel, appeler sans cesse à grands cris l’univers (cette « v
261
es êtres, le branle-bas de toute la création vers
son
achèvement intelligible, c’est là vraiment « poétiser », collaborer à
262
oule des hommes, par ce qui manifeste, justement,
sa
volonté de catholicité ! ⁂ Non qu’il soit « méconnu », bien sûr. Mais
263
d’admirateurs, combien co-naissent à la raison de
ses
beautés, énoncée dans l’Art poétique ? De cet ouvrage très sévère, et
264
la philosophie d’un grand poète importe moins que
son
humanité, que son lyrisme, ou que ce je ne sais quoi de bouleversant,
265
n grand poète importe moins que son humanité, que
son
lyrisme, ou que ce je ne sais quoi de bouleversant, obscurément, qui
266
r tout ce qu’il n’est pas. « Tout cherche partout
sa
fin, complément ou efférence, sa part dans la composition de l’image,
267
cherche partout sa fin, complément ou efférence,
sa
part dans la composition de l’image, le mot qui profère son sens. » C
268
ans la composition de l’image, le mot qui profère
son
sens. » C’est un univers du discours, où les objets qui « veulent dir
269
l discours proprement cohérent, puisqu’il ne tire
ses
règles et sa nécessité que de la fin totale qu’il glorifie. Ce n’est
270
prement cohérent, puisqu’il ne tire ses règles et
sa
nécessité que de la fin totale qu’il glorifie. Ce n’est pas notre mon
271
âchement originel. Rompre le lien de l’homme avec
son
origine, c’est rompre aussi sa communion avec la fin universelle. Alo
272
n de l’homme avec son origine, c’est rompre aussi
sa
communion avec la fin universelle. Alors l’homme se complaît dans une
273
rquoi une fin lui fut en effet donnée » — qui est
sa
mort. Mais l’œuvre du poète, la vocation de l’homme, la charité cosmi
274
sser d’un seul geste, de réunir, de relancer vers
sa
vraie fin tout ce qu’une durée mauvaise a disjoint et altéré. « Car l
275
on des enfants de Dieu, parce que ce n’est pas de
son
propre gré qu’elle a été assujettie à vanité » (Rom. 8, 19-20). Ne fû
276
tie à vanité » (Rom. 8, 19-20). Ne fût-ce que par
son
style, et l’intention, partout, qu’il manifeste avec puissance, Claud
277
vec la source continue qu’il contient en lui dans
son
être : son geste n’est plus que la traduction, dans l’univers matérie
278
ce continue qu’il contient en lui dans son être :
son
geste n’est plus que la traduction, dans l’univers matériel, du sangl
279
permanentes dont la réunion donne à chaque chose
son
droit de devenir présente à l’esprit, par lequel il la conçoit dans s
280
résente à l’esprit, par lequel il la conçoit dans
son
cœur, et répète l’ordre qui l’a créée, s’appelle la parole. » Nous vo
281
e est « le sceau de l’authenticité ». Il est, par
son
action recréatrice, une étymologie vivante de tout ce qui est. Et mai
282
intenant, pour se connaître, il lui suffit d’agir
sa
vocation. Dans l’acte conscient de la fin qui l’englobe, il n’y a plu
283
riel et du spirituel. L’homme « se connaît donc à
son
pas et à l’extension de ses mains, à la facilité plus ou moindre gran
284
e « se connaît donc à son pas et à l’extension de
ses
mains, à la facilité plus ou moindre grande qu’il éprouve à se servir
285
rvir des instruments dont il a la propriété ». Et
son
corps lui est comme « un document où il suit les œuvres de l’esprit q
286
ement penser avec les mains. ⁂ Au sixième jour de
sa
Semaine, Du Bartas parlant de ses mains les appelle, assez curieuseme
287
sixième jour de sa Semaine, Du Bartas parlant de
ses
mains les appelle, assez curieusement, d’abord : « Singes de l’Éterne
288
agner en finance et tout en population, car, pour
son
argent, on aurait un homme nouveau, au lieu que, dans le système actu
289
e serait peut-être pas un trop mauvais système si
ses
entreprises n’étaient constamment traversées par celles d’une passion
290
lissement varié de ce style, l’agilité précise de
ses
coupes, qualités nées, comme par décantation, des défauts mêmes qu’on
291
i vigoureuse que soit cette analyse — et si utile
sa
lecture pour tous les possédants chrétiens — elle ne revêt sa signifi
292
our tous les possédants chrétiens — elle ne revêt
sa
signification totale que dans l’ensemble de la construction personnal
293
e. 45. Le Précis publié par L’Ordre nouveau dans
son
numéro d’octobre 1936 en comble d’ailleurs quelques-unes. 46. Par Pa
294
nez, je vois la cour de terre battue à l’ombre de
ses
deux tilleuls, la margelle du puits à gauche, où repose une vieille c
295
’assiettes, deux volumes sur l’histoire de l’île,
ses
coutumes, et son dialecte. L’un est l’œuvre d’un archiviste du contin
296
volumes sur l’histoire de l’île, ses coutumes, et
son
dialecte. L’un est l’œuvre d’un archiviste du continent. Il affecte u
297
ôté ce petit travail qui a dû valoir les palmes à
son
auteur. Le second bouquin, c’est l’œuvre d’un vieux médecin tout plei
298
ondées par le docteur lui-même ou tout au moins à
son
instigation. Enfin, et cela nous sera des plus utiles, une minutieuse
299
un vieux docteur au fichu caractère a composé de
sa
longue expérience, de ses rancunes, de son amour caché, et de sa scie
300
u caractère a composé de sa longue expérience, de
ses
rancunes, de son amour caché, et de sa science hétéroclite de pratici
301
posé de sa longue expérience, de ses rancunes, de
son
amour caché, et de sa science hétéroclite de praticien et de collecti
302
ience, de ses rancunes, de son amour caché, et de
sa
science hétéroclite de praticien et de collectionneur. L’esprit fort
303
t devenu gigantesque, majestueux, exemplaire dans
sa
symétrie architecturale. Il domine toutes les maisons et le clocher.
304
s le dessiner dans le style romantique, avec tous
ses
détails et toute son opulence, frisé comme une perruque du grand sièc
305
style romantique, avec tous ses détails et toute
son
opulence, frisé comme une perruque du grand siècle. De trois côtés de
306
s à la main. » Pédenaud relit pour la énième fois
son
tarif, fait son calcul sur un bout de papier, et conclut que j’ai à p
307
édenaud relit pour la énième fois son tarif, fait
son
calcul sur un bout de papier, et conclut que j’ai à payer 72 francs p
308
pris des instructions par téléphone au chef-lieu.
Son
supérieur lui a confirmé qu’un manuscrit s’affranchit comme une lettr
309
te, sinon c’est lui qui sera forcé « d’y aller de
sa
poche ». Me voilà courant à l’autobus pour arrêter le courrier. L’aut
310
laire : 280 francs par mois « en comptant tout ».
Sa
femme fait des lessives. En été ils pêchent des palourdes et les vend
311
eut-être à cause du bonheur de notre vie. Trouver
son
rythme naturel, et les moyens de s’y réduire, voilà le but de toute m
312
eut, et franchir au moins en pensée les bornes de
ses
possessions pour aller se mêler aux « autres », à l’étranger… Tout ic
313
s sortes de précautions oratoires embrouillées si
son
fils pourrait venir aussi voir la machine. Je crois bien que sans cet
314
i je puis dire. Cela met un peu de fantaisie dans
ses
souvenirs, trop souvent racontés. (« Quand nous étions devant Tamatav
315
est de cela précisément qu’un écrivain peut faire
sa
« spécialité ». Et rien ne les étonnerait davantage que d’apprendre u
316
sens de l’époque présente. Il a trop souvent fait
ses
preuves. 15 décembre Déjeuné, après le culte, chez M. Palut. Il n’e
317
stinée de ceux auprès desquels il devrait exercer
sa
mission. Ils ne veulent pas même l’écouter, et toute sa raison d’être
318
sion. Ils ne veulent pas même l’écouter, et toute
sa
raison d’être est cependant de leur parler. Il n’a rien d’autre à fai
319
seul à croire qu’il doit le faire. Il m’a décrit
son
existence sans amertume. Il ne se plaint que de son isolement intelle
320
n existence sans amertume. Il ne se plaint que de
son
isolement intellectuel. Il trouve normal de vivre une vie humainement
321
s pas la bonne conscience de l’employé qui a fait
sa
journée et qui pense maintenant à autre chose. Une sorte d’impatience
322
yen de sortir de l’impasse : non pas en changeant
ses
données, mais soi-même. 28 février Gens. Il est très impressionnan
323
tente. Il attend des révélations. C’est évident !
Ses
actions les plus pures sont des appels et des incantations : leur sen
324
avail moderne est dégradant, c’est qu’on a limité
ses
gestes à l’immédiat, et borné son attente au salaire. Or toute vie es
325
qu’on a limité ses gestes à l’immédiat, et borné
son
attente au salaire. Or toute vie est absurde et violemment inacceptab
326
er à rien dans cet être que j’ai devant moi, avec
ses
rides, sa barbe et sa casquette, et qui continue à me parler de la pê
327
ans cet être que j’ai devant moi, avec ses rides,
sa
barbe et sa casquette, et qui continue à me parler de la pêche, de so
328
que j’ai devant moi, avec ses rides, sa barbe et
sa
casquette, et qui continue à me parler de la pêche, de son filet qui
329
ette, et qui continue à me parler de la pêche, de
son
filet qui a été emporté hier, etc. Quel sens concret cela peut-il avo
330
hante, se critique, se légitime elle-même. Elle a
ses
lois, qui se suffisent. Les concepts alors se combinent selon des aff
331
sé ». 16 avril La poule noire couve depuis hier
ses
treize œufs. J’ai semé des salades, planté des choux, enfoncé une à u
332
te encore dans la main et vous gratte la paume de
ses
antennes, de ses écailles et de ses pattes. On fourre cela dans le sa
333
main et vous gratte la paume de ses antennes, de
ses
écailles et de ses pattes. On fourre cela dans le sachet que l’on por
334
e la paume de ses antennes, de ses écailles et de
ses
pattes. On fourre cela dans le sachet que l’on porte attaché à la cei
335
pathie » (souffrir avec) que l’homme éprouve pour
ses
victimes : « Je regrette vraiment beaucoup, mais il faut que je vous
336
e qui fait un caquet déchirant : elle serre entre
ses
pattes un œuf à demi ouvert d’où sort un long cou maigre, tout humide
337
poule avec précaution, craignant qu’elle n’écrase
ses
petits : elle arrange tout sous elle : pattes, œufs, poulets, en quel
338
ts, en quelques mouvements, ramène deux œufs sous
son
aile, fait sortir une coque vide, et reprend, l’œil fixe, son travail
339
it sortir une coque vide, et reprend, l’œil fixe,
son
travail invisible de mère. C’est beau. C’est fascinant. C’est grave e
340
un signe, et comme je ne comprends pas, il passe
sa
portette et vient me prier à voix basse d’aller attendre dans la pièc
341
qu’on peut vivre de très peu sans cesser de vivre
son
plein. Voici un an bientôt que j’ai quitté Paris. Voici un an que je
342
e celui qui se moque d’elle et qui n’en fait qu’à
ses
façons. Elle aime les grands rhétoriciens de l’imagination fabulatric
343
’ouvre sur le châtiment, où le démon découvre que
son
œuvre a libéré les hommes de leur bonheur, et la vie de l’obsession d
344
is c’est aussi au peuple entier qu’ils ont appris
sa
gloire quotidienne. Rien de plus profondément moderne que cette légen
345
ondément moderne que cette légende, malgré toutes
ses
romances et ses idylles d’une pureté dramatique. Les forges, les char
346
que cette légende, malgré toutes ses romances et
ses
idylles d’une pureté dramatique. Les forges, les charrois de minerai,
347
us toutes les autres. Et l’amour d’une femme pour
son
peuple, au lieu de ces vantardises en service commandé d’oudarnikis p
348
eu la force de recréer un pays tout entier, avec
ses
classes et ses institutions, ses armes, ses charrues et ses machines,
349
recréer un pays tout entier, avec ses classes et
ses
institutions, ses armes, ses charrues et ses machines, ses légendes,
350
out entier, avec ses classes et ses institutions,
ses
armes, ses charrues et ses machines, ses légendes, son histoire, sa m
351
avec ses classes et ses institutions, ses armes,
ses
charrues et ses machines, ses légendes, son histoire, sa morale et sa
352
s et ses institutions, ses armes, ses charrues et
ses
machines, ses légendes, son histoire, sa morale et sa foi. On peut pe
353
tutions, ses armes, ses charrues et ses machines,
ses
légendes, son histoire, sa morale et sa foi. On peut penser que l’ins
354
rmes, ses charrues et ses machines, ses légendes,
son
histoire, sa morale et sa foi. On peut penser que l’inscription qu’on
355
rues et ses machines, ses légendes, son histoire,
sa
morale et sa foi. On peut penser que l’inscription qu’on lit au Pavil
356
achines, ses légendes, son histoire, sa morale et
sa
foi. On peut penser que l’inscription qu’on lit au Pavillon de la Suè
357
ption qu’on lit au Pavillon de la Suède éclaire à
sa
façon les arrière-plans de ce miracle : « Il y a mille ans que le peu
358
le : « Il y a mille ans que le peuple suédois est
son
propre maître. Tous les Suédois, hommes et femmes, jouissent des même
359
iracle qui défie l’époque. M. de Lacretelle, dans
sa
préface, déclare fort justement qu’il s’acquitte d’une dette en prése
360
n innocent, ou qui se croit tel, se voie privé de
sa
liberté pour des « raisons » collectives et obscures. Il me paraît qu
361
obscures. Il me paraît que le livre de Kuncz tire
son
tragique le plus secret du fait qu’il symbolise, illustre et concréti
362
s personnages haut placés pour leur faire part de
son
état : mais les lettres n’arrivent jamais, ou demeurent sans réponse.
363
ut une victoire. Mais Napoléon abdiqua et termina
ses
jours à Sainte-Hélène. Tel est le sujet. En somme, mettant un signe p
364
acteurs moraux et psychiques. » C’est donc devant
sa
destinée, et non pas devant Blücher, ce hasard, que l’empereur devait
365
nçu les premiers doutes humains sur la réalité de
son
empire, sur son pouvoir abstrait et sa démesure géométrique. Et reven
366
doutes humains sur la réalité de son empire, sur
son
pouvoir abstrait et sa démesure géométrique. Et revenant à ses origin
367
éalité de son empire, sur son pouvoir abstrait et
sa
démesure géométrique. Et revenant à ses origines, au moment où le sor
368
bstrait et sa démesure géométrique. Et revenant à
ses
origines, au moment où le sort de la bataille vacille, il a retrouvé
369
rouve le « personnalisme » mais cela même dénonce
son
pouvoir, préfiguration des fascismes. (Lui aussi fut trois fois plébi
370
s ce livre : un sens de l’homme et des limites de
sa
grandeur, un sens de l’humour du destin, une vraie poésie de l’Histoi
371
rmé la résistance prolétarienne. On a refoulé dès
sa
naissance la révolution de 36. D’où le « complexe » qui s’est noué. C
372
es États constituants n’ayant renoncé à aucune de
ses
prérogatives au bénéfice de la Société ; d’autre part l’État tchèque
373
la Société ; d’autre part l’État tchèque opprima
ses
propres minorités, leur imposant un régime centraliste inspiré du mod
374
uoi, lorsqu’en septembre 1938, l’Allemagne appuya
sa
revendication de menaces militaires, les démocraties cédèrent (entrev
375
cession purement diplomatique n’eût pas compté à
ses
yeux. La religion dont il était le fondateur voulait le sacrifice san
376
it le fondateur voulait le sacrifice sanglant (ou
son
symbole), le viol de la victime, la « libération » violente de la pro
377
avenir confédéral de l’Europe. Hitler comprit que
son
heure n’était pas encore venue. Il se vit contraint d’accepter la réu
378
grer que de la « réaliser » en la débarrassant de
ses
« croyances fantastiques » et de sa « méthode arriérée », qui est cel
379
arrassant de ses « croyances fantastiques » et de
sa
« méthode arriérée », qui est celle de l’autorité (p. 72). La « vraie
380
udrais au moins l’indiquer. Un chrétien sait que
sa
foi n’est nullement le contraire du doute intellectuel, mais le contr
381
ppose expressément à la religion en général, avec
ses
rites et ses croyances dont Alain respecte la forme et laïcise le con
382
ément à la religion en général, avec ses rites et
ses
croyances dont Alain respecte la forme et laïcise le contenu. « La vr
383
e que Kierkegaard, par exemple, rejette au nom de
sa
foi : tout ce qui n’est que sociologie. (Je ne dis pas que ce soit né
384
on la foi et capables de lui faire pressentir que
ses
observations toujours ingénieuses, souvent justes, ne portent guère q
385
l demeure une « religion » ? Qu’il poursuive donc
son
enquête, si toutefois il ne tient pas à avoir raison comme Napoléon,
386
mée d’une méfiance étrange pour celui qui déclare
ses
valeurs, — en dehors de la politique, bien entendu. ao. Rougemont D
387
qu’il paraît brillant d’or et de soie, dressé sur
ses
ergots de grand ténor, l’on est tenté de ne voir en lui que le feu na
388
il. Vous sentez bien qu’il y a du démoniaque dans
son
cas, une sorte de polémique anxieuse, de méchanceté et de défi : la m
389
où il se plaît, ce grand seigneur n’oublie jamais
son
rang. Son naturel, c’est le mépris ; rien n’est plus loin de la natur
390
laît, ce grand seigneur n’oublie jamais son rang.
Son
naturel, c’est le mépris ; rien n’est plus loin de la nature. Voyez c
391
qui nous fait pressentir la nature spirituelle de
son
secret, si bien masqué par le prétexte de l’instinct. Aux sommets de
392
-être aussi qu’il n’est pas ? Celui qui a, vit de
sa
possession et ne l’abandonne pas pour l’incertain, — entendez : s’il
393
moins vraisemblable : Don Juan cherchant partout
son
idéal, son « type » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mè
394
semblable : Don Juan cherchant partout son idéal,
son
« type » de beauté féminine (souvenir inconscient de la mère) — trop
395
magine cette métamorphose. On le voit interrompre
sa
course, changer soudain de contenance, baisser la tête, s’assombrir,
396
re d’une image à lui-même secrète. Et de là vient
sa
puissance apparente, sa furia, son rythme dionysiaque. ⁂ Or si le don
397
e secrète. Et de là vient sa puissance apparente,
sa
furia, son rythme dionysiaque. ⁂ Or si le don juanisme est une passio
398
Et de là vient sa puissance apparente, sa furia,
son
rythme dionysiaque. ⁂ Or si le don juanisme est une passion de l’espr
399
t qu’elle institue un ordre neuf par le décret de
sa
rigueur. ⁂ Nietzsche s’est dressé face au siècle. Et l’adversaire qu’
400
te cédé ! Il faudra donc s’en prendre à Dieu et à
son
Fils. Déjà « le Dieu moral est réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est,
401
rejeter avec dégoût ce que l’on désirait de toute
sa
fougue ; et se rire des suiveurs, des successeurs, de ces disciples e
402
d’un autre, et qui déjà croient pouvoir abuser de
ses
victimes. Mille et trois vérités se sont rendues, et pas une seule n’
403
qui le posséderait à tout jamais, digne enfin de
sa
vraie passion ! Il traque sans relâche tout ce qui bouge, tout ce qui
404
, et dans l’angoisse d’une puissance anéantie par
son
succès, que Nietzsche a rencontré soudain la fascinante idée du Retou
405
evant le roc de Sils-Maria on le voit interrompre
sa
course, changer de contenance, et pour la première fois baisser la tê
406
rie. Comment louer assez les mérites de l’auteur,
sa
patiente intrépidité, la « volubilité infinie » de l’esprit que suppo
407
la « volubilité infinie » de l’esprit que suppose
son
entreprise ? Car l’étude des poètes hermétiques exige une faculté d’i
408
berté infinie de l’homme, capable de refaire avec
ses
mains le Paradis perdu et les « gestes de Dieu ». Le poète a reçu la
409
mats, jusqu’aux confins du monde, et l’on perçoit
sa
voix dans chaque dialecte ». Nous l’avons perçue de nos jours, dans l
410
mple au hasard. Ce vers de Baïf : « L’huître dans
son
écaille essaie sa puissance » amène Schmidt à citer Marsile Ficin, Gu
411
vers de Baïf : « L’huître dans son écaille essaie
sa
puissance » amène Schmidt à citer Marsile Ficin, Guy de la Boderie, R
412
tion que j’aime, mais bien le paysage vital, avec
ses
temps voilés et ses soleils, ses parcs, ses friches et ses habitation
413
s bien le paysage vital, avec ses temps voilés et
ses
soleils, ses parcs, ses friches et ses habitations. Le phénomène-Goet
414
sage vital, avec ses temps voilés et ses soleils,
ses
parcs, ses friches et ses habitations. Le phénomène-Goethe, dans l’es
415
avec ses temps voilés et ses soleils, ses parcs,
ses
friches et ses habitations. Le phénomène-Goethe, dans l’espace et le
416
voilés et ses soleils, ses parcs, ses friches et
ses
habitations. Le phénomène-Goethe, dans l’espace et le temps, voilà qu
417
u’il anticipe sur ce risque ? Ou pour déconcerter
ses
juges, qu’il leur rend par avance toutes ses armes ? Mais ce serait u
418
rter ses juges, qu’il leur rend par avance toutes
ses
armes ? Mais ce serait un mauvais calcul. Aux yeux d’un lecteur préve
419
ide est fasciné par l’obstacle qu’il veut éviter.
Son
horreur du malentendu l’entraîne à livrer au public treize cents page
420
ment vrai finit par altérer le naturel ; mais par
son
excès même, elle nous rend attentifs aux défauts réguliers de tout au
421
dentes. » Si sincère qu’on se veuille en relatant
ses
journées, comment ne serait-on pas tenté de dire surtout ce qui a fra
422
est dans ce qu’on fait, ou dans ce qu’on pense de
ses
actions. (Voir là-dessus la note dramatique datée du 5 janvier 1902.)
423
nt. On l’y retrouve aussi au naturel, avec toutes
ses
curiosités, son admirable modestie et ses malices, son sens rythmique
424
uve aussi au naturel, avec toutes ses curiosités,
son
admirable modestie et ses malices, son sens rythmique de la langue to
425
toutes ses curiosités, son admirable modestie et
ses
malices, son sens rythmique de la langue toujours si fermement articu
426
uriosités, son admirable modestie et ses malices,
son
sens rythmique de la langue toujours si fermement articulée (habitude
427
t articulée (habitude des lectures à haute voix),
ses
sautes d’humeur, et ce besoin de donner raison à l’adversaire…54 On l
428
l’« antichristianisme » de Gide est chrétien dans
ses
déterminations ? Je crois qu’on s’est trop laissé prendre à sa perpét
429
ions ? Je crois qu’on s’est trop laissé prendre à
sa
perpétuelle polémique contre les convertis-convertisseurs. Il faudrai
430
amen et moralisme. Du libre examen, Gide conserve
son
exigence de vérité et de véracité « advienne que pourra ». Du moralis
431
es. Mais toute morale a bientôt fait de se muer à
son
tour en dogme, et la morale protestante succombe à ce danger plus qu’
432
dépression théologique. D’où le ressentiment qu’à
son
égard conçoivent beaucoup de « protestants de naissance » détachés de
433
e le souci central de Gide ait été de débarrasser
son
christianisme de toutes les adjonctions « humaines — trop humaines »
434
isme néo-protestant et du dogmatisme romain. D’où
son
horreur congénitale des tours de passe-passe religieux. En somme, tou
435
es tours de passe-passe religieux. En somme, tout
son
effort consiste à se délivrer de cela même que certains chrétiens dés
436
(tant reformée que catholique), un attachement à
sa
vérité propre qui est moins évangélique qu’individualiste, ou même ra
437
décrit « forcé de s’asseoir au culte de famille.
Sa
gêne. L’horreur du geste qui puisse dépasser son sentiment… » Kierkeg
438
. Sa gêne. L’horreur du geste qui puisse dépasser
son
sentiment… » Kierkegaard, lui aussi, répétait : je ne suis pas chréti
439
ssait par là même. Gide paraît surtout attentif à
sa
nature complexe et réticente. Or toute nature, irrémédiablement, s’ép
440
de la seule orthodoxie libératrice. ⁂ Si, malgré
son
génie du scrupule, Gide s’expose parfois au reproche de prendre posit
441
gieux, lorsqu’on parle avec lui, ou qu’on écrit à
son
propos, qu’il faut se forcer pour n’abandonner point les positions au
442
zsche… Mais le centre vaudois s’est distingué par
sa
méfiance à l’égard des « idées ». Son particularisme approfondi rejoi
443
istingué par sa méfiance à l’égard des « idées ».
Son
particularisme approfondi rejoint l’universel par les racines. C’est,
444
grise, le corps un peu tassé et de large carrure,
sa
belle tête de moine tibétain barrée d’un sourire mince et pourtant am
445
mince et pourtant amical. Il fait très chaud. De
ses
poches, il tire deux bouteilles de bière et nous les offre. Au milieu
446
est-ce qu’on va dire ?… » Et il répète, à travers
ses
dents serrées : « Qu’est-ce qu’on va dire ?… » avec un sourire inquis
447
r qu’il m’offrait l’hospitalité. Saint Paul reste
sa
bête noire. Et l’idée même d’orthodoxie. Il nie vivement que le terme
448
des grandes époques, ne sont plus que mensonges à
ses
yeux dès que l’on passe à l’ordre spirituel. Peut-être ne songe-t-il
449
ge « trop long ». Marquant ainsi bien franchement
ses
limites, et les moyens particuliers de sa recherche. Sur un seul de c
450
hement ses limites, et les moyens particuliers de
sa
recherche. Sur un seul de ces entretiens, j’ai pris des notes. C’est
451
, qu’il y trouve une explication des « erreurs de
sa
vie de jeune homme ». En phrases lentes et difficultueuses, coupées d
452
eniflements, il se met à parler sur « le drame de
sa
vie ». Jeune homme épris et puritain, il a voulu disjoindre l’amour e
453
ton de confession, par le ton « c’était mal » de
ses
propos.) Et, subitement, après un silence : « C’est ainsi que j’ai co
454
il me donne à lire, par paquets, les épreuves de
son
Journal en cours d’impression, et sur lequel je vais écrire un articl
455
qu’il y a faites. Tout ce qui concerne intimement
sa
femme — « le seul être, dit-il, que j’ai vraiment aimé » — tous ces p
456
tir qu’il compte s’absenter pour huit jours. Mais
son
studio me restera ouvert ; que j’y vienne prendre tous les livres don
457
ses couvrent les meubles, une sorte de vieux drap
son
grand bureau. Sur l’étoffe, bien en évidence, un fort cahier gris d’é
458
uestion : « Qu’est-ce que le style ? » Catherine,
sa
fille, lut sa dernière réponse : « L’originalité du Bipède. » (C’est
459
’est-ce que le style ? » Catherine, sa fille, lut
sa
dernière réponse : « L’originalité du Bipède. » (C’est ainsi qu’on l’
460
geait important à ce que d’autres jugent profond.
Son
défaut de sens poétique me paraît presque inégalé depuis Montaigne. (
461
égalé depuis Montaigne. (Je ne nie pas un instant
son
lyrisme.) Et c’est ainsi qu’il réussit à remplacer le tragique par la
462
agique par la perplexité. Tout cela peut éclairer
son
attitude envers le christianisme et son mystère. Peu d’instinct relig
463
éclairer son attitude envers le christianisme et
son
mystère. Peu d’instinct religieux chez cet homme, alors que le christ
464
le christianisme, l’Église et l’Évangile, furent
ses
constants sujets d’irritation, de nostalgie ou de perplexité ? Le par
465
Le paradoxe n’est qu’apparent. Qu’on n’oublie pas
sa
formation chrétienne ; ses lectures prolongées et sans cesse renouvel
466
ent. Qu’on n’oublie pas sa formation chrétienne ;
ses
lectures prolongées et sans cesse renouvelées de l’Écriture ; son amo
467
longées et sans cesse renouvelées de l’Écriture ;
son
amour pour le style biblique ; la confusion courante — non seulement
468
rgeois entre tabous sexuels et spiritualité, d’où
sa
polémique inlassable contre l’orthodoxie telle qu’il l’imaginait et d
469
rtaine éthique ; la conversion de quelques-uns de
ses
amis ; enfin la piété de sa femme. Ces données biographiques ne font
470
n de quelques-uns de ses amis ; enfin la piété de
sa
femme. Ces données biographiques ne font point une nature. Elles expl
471
? Je pense plutôt que la morale était le lieu de
son
vrai drame, et qu’il ne pouvait approcher la religion que dans ce dra
472
êter à la logique exotérique d’un texte, disons à
son
seul sens éthique. Penchant bien protestant, ou simplement rançon d’u
473
ant, ou simplement rançon d’une sobriété stricte.
Ses
connaissances bibliques me stupéfiaient. L’usage qu’il en faisait me
474
faisait me semblait décevant. Là où Claudel prend
son
élan pour caramboler des symboles, où Valéry se fût poliment récusé,
475
, toujours soucieux de différer mais de légitimer
sa
différence, on ne pouvait être plus occidental. On ne pouvait être mo
476
ibéré de l’empire des mythes, n’a cessé d’occuper
sa
pensée. Et j’ignore si c’est mal ou bien : je constate simplement le
477
d’un homme connu, multipliées et prolongées après
sa
mort, dans notre siècle. Elles ne sont ni chrétiennes ni simplement h
478
e, moins encore par un consensus délibéré de tous
ses
peuples, ou par quelque essence éternelle, comme on l’a cru de l’unit
479
r dans 426 941 ans par la destruction du monde et
sa
reconstruction, qui sera l’œuvre de Kalki, dernier avatar de Vishnu.
480
en révélerait incapable apparaîtrait inadéquate à
son
sujet. On verra mieux pourquoi, par la suite de ce chapitre. 2. Co
481
que n’est historique au sens exact qu’en vertu de
son
unicité. S’il pouvait se répéter, revenir comme les saisons, il n’app
482
nt une personne que par l’unicité que lui confère
sa
vocation, autrement il est vu comme une répétition, grain de poussièr
483
igion juive fait exception dans le monde antique.
Ses
prophètes ont cru que Iahvé intervenait par de libres actions dans l’
484
osé l’accepter. La prédication paulinienne, avec
son
insistance extraordinaire sur l’unicité absolue de l’Incarnation salv
485
— fut aussi le premier auteur d’une biographie de
sa
personne : les Confessions. 3. Du Mythe à l’Histoire Mais il re
486
lle, et donc dénuée de sens. Contre le malheur et
son
absurdité, l’homme n’a d’autre recours que d’attribuer un sens à ce q
487
ondra point par une révolte vaine, pure démence à
ses
yeux de Grec ou d’Oriental, mais par le rêve immense des religions, t
488
s le Mythe, mais c’est le temps lui-même qui perd
sa
réalité, puisqu’il n’apporte plus d’absolue nouveauté, ni par conséqu
489
is aussi à la liberté ; il devient responsable de
son
temps sur la Terre. Ce serait intolérable si la Révélation n’apporta
490
réalisée du temps permet d’assumer le temps dans
sa
réalité. Sans la Résurrection, l’homme n’aurait pas la preuve d’une e
491
ans l’homme converti persiste « le vieil homme ».
Son
mouvement naturel sera donc de chercher et d’inventer contre le temps
492
essaiera d’abord de mythifier le Christ en niant
sa
parfaite humanité : c’est l’intention commune à toutes les hérésies g
493
ssé depuis les romantiques — fut bien plutôt dans
son
ensemble une longue réaction de défense contre le ferment de révoluti
494
yens de l’accepter progressivement et d’y adapter
ses
conceptions. Pour les premiers chrétiens, ce qui rend supportable l’i
495
e l’Histoire qui lui permet de rendre un rythme à
sa
durée. L’apparition du Christ ne marque plus pour lui le commencement
496
robablement six-cent-mille. Et que la Terre, avec
ses
quelque trois ou quatre milliards d’années, aurait déjà vécu presque
497
tion de la personne et nous inclinent à douter de
sa
réalité. Le « réel historique », ainsi configuré, devient aussi dista
498
la politique ». Il s’agit de préparer le Dauphin,
son
élève, à sa future tâche de roi. Cette Histoire pourvoyeuse d’exemple
499
». Il s’agit de préparer le Dauphin, son élève, à
sa
future tâche de roi. Cette Histoire pourvoyeuse d’exemples et de leço
500
s n’a d’autre autorité que celle d’un précepteur.
Ses
« lois » ne sont encore que celles de la morale, et sa réalité celle
501
lois » ne sont encore que celles de la morale, et
sa
réalité celle d’un discours. Mais l’Histoire aujourd’hui n’est plus u
502
st plus un conte, elle se distingue absolument de
son
récit. Elle ne concerne plus le passé, ni ses « leçons », qu’on pourr
503
de son récit. Elle ne concerne plus le passé, ni
ses
« leçons », qu’on pourrait aussi bien ignorer. Elle est tout autre ch
504
origine et de but connaissable, on ne peut savoir
son
sens, mais seulement l’épouser, et l’on ne peut le penser qu’en s’y a
505
eptation d’un temps radicalement imprévisible. Et
sa
fin seule était certaine et serait bonne. Mais encore fallait-il croi
506
otal, l’homme qui n’a pas de foi cède au vertige.
Sa
dernière résistance à l’angoisse du temps se manifeste alors par la m
507
’État, les mouvements de masse, etc., échappent à
ses
prises et l’enserrent — « il ne se retrouve plus » et démissionne. Qu
508
s permettent simplement au Dictateur d’accréditer
son
utopie. Si le sang de ses propres martyrs fut la semence de l’Église,
509
Dictateur d’accréditer son utopie. Si le sang de
ses
propres martyrs fut la semence de l’Église, c’est le sang des « païen
510
t même démission de la personne, qui désespère de
ses
pouvoirs d’innovation et de toute espèce de recours au transcendant l
511
utopie et agir d’après elle, massacrer pour hâter
sa
venue bienfaisante, c’est projeter notre angoisse en avant, pour tent
512
ant le vertige cosmique et temporel où l’a plongé
sa
science par une mutation brusque, saura-t-il en tirer une liberté nou
513
bable d’un devenir fatal, pour nous « ajuster » à
ses
« lois », mais au contraire d’affronter le temps au nom d’un sens qui
514
quand on se voit contraint d’innover pour sauver
sa
peau ou pour vaincre, on s’empresse d’en appeler à la coutume, et l’o
515
ndustrialise, s’impose notre marxisme et oblitère
son
mandarinat. Enfin, l’Occident n’a pas plus tôt découvert l’art nègre,
516
arlementaires, et l’exploitation par elle-même de
ses
ressources matérielles. Ce que nous découvrons avec passion dans le T
517
ous emprunte, ce n’est pas notre créativité, mais
ses
produits. Nous découvrons leurs secrets spirituels en même temps que
518
’essentiel, qui n’agira guère sur l’histoire dans
son
devenir immédiat, mais peut orienter la conscience de quelques-uns de
519
ur si mal engagé qu’il soit, porte sur l’homme et
sa
définition. S’il est vrai que l’Orient nie le moi, qui est une valeur
520
’Occident, en formant, dès les premiers conciles,
ses
modèles de pensée en tension : Incarnation, personnes divines à la fo
521
as sous le sens comme le « vieil homme », puisque
sa
vie « nouvelle » est à la fois dans le monde et hors du monde, à la f
522
monde et hors du monde, à la fois manifestée par
son
amour (Agapè) et « cachée avec le Christ en Dieu ». (Colossiens, 3, 3
523
), et nous le montre d’autant plus distinct, dans
sa
fonction centrale, totalisante, dans son pouvoir d’intégration de l’ê
524
nct, dans sa fonction centrale, totalisante, dans
son
pouvoir d’intégration de l’être. Loin de dissocier le moi, les recher
525
lui. C’est la “part allotie” à chaque Spirituel,
son
individualité absolue, le Nom divin, investi en lui.61 » Ainsi donc,
526
groupe d’êtres appartenant au monde de Lumière a
sa
Fravarti » — Ohrmazd, le Dieu lumineux a lui-même la sienne63. La Ter
527
mort terrestre : c’est la rencontre de l’âme avec
son
moi céleste à l’entrée du pont Chinvat. Dans un paysage nimbé de la L
528
liant un sommet au monde des Lumières infinies. À
son
entrée, se dresse devant l’âme sa Dâenâ, son moi céleste, jeune femme
529
es infinies. À son entrée, se dresse devant l’âme
sa
Dâenâ, son moi céleste, jeune femme d’une beauté resplendissante et q
530
s. À son entrée, se dresse devant l’âme sa Dâenâ,
son
moi céleste, jeune femme d’une beauté resplendissante et qui lui dit
531
i-même ! Mais si l’homme sur la Terre a maltraité
son
moi, au lieu de la Fravarti, c’est une apparition monstrueuse et défi
532
e apparition monstrueuse et défigurée qui reflète
son
état déchu. La « rencontre aurorale » avec le moi céleste figure donc
533
e est personnelle. Le vrai moi est ailleurs, mais
son
drame ici-bas. L’absolu, ou la négation du moi Les peuples des
534
a croyance en un moi reconnaissable au travers de
ses
vies successives. Car si le moi n’existe pas, qu’est-ce qui transmigr
535
t au monde et à soi-même » que le Christ exige de
ses
disciples, et qui est la condition de leur accession à leur vrai moi
536
ttent une âme individuelle mais « obscurcie » par
son
union avec le corps. Elle doit tendre à se libérer du phénomène indiv
537
rines, — et en même temps l’Orient des peuples et
sa
croyance en la transmigration… Mais voici le moment d’ajuster la visi
538
moment d’ajuster la vision. Tout l’Orient exagère
ses
formules. Il dit cent-mille-millions pour dire beaucoup ; absolue nég
539
er l’objet signifie éliminer le questionneur, non
sa
question. Et les trois autres distinctions s’expliquent de la même ma
540
é ; ce que zen demande au disciple, c’est de voir
sa
propre Physionomie. » Or comme le disait le sixième Patriarche de la
541
rgissement de la conscience que chacun prendra de
son
bien. Tandis qu’au plan de l’anthropologie plus ou moins « scientifiq
542
eur non seulement de l’homme mais du monde, c’est
son
action qui configure l’idée du moi que nous nous faisons, et cette id
543
mme est absolument tel qu’est l’amour dominant de
sa
vie : selon (cet amour) se fait son ciel, s’il est bon, ou son enfer,
544
ur dominant de sa vie : selon (cet amour) se fait
son
ciel, s’il est bon, ou son enfer, s’il est mauvais », dit Swedenborg
545
on (cet amour) se fait son ciel, s’il est bon, ou
son
enfer, s’il est mauvais », dit Swedenborg dans La Nouvelle Jérusalem.
546
e chaque esprit et de chaque ange est la forme de
son
amour.73 » Les trois notions de l’homme que l’on vient d’évoquer nous
547
ergétique de l’amour, ou comme autant d’effets de
son
action configurante et composante. Et nous les voyons différer d’une
548
oïsme, qui est l’impérialisme de l’ego naturel et
sa
fermeture autarcique. Mais les motifs de cette condamnation ne sont p
549
n soit un même acte : sinon le comme n’aurait pas
son
plein sens. Dans l’amour de soi-même, l’homme naturel s’ouvre à l’act
550
n. Or le meilleur de l’autre — comme de soi — est
sa
vocation singulière. Aimer le prochain dans sa personne, c’est discer
551
st sa vocation singulière. Aimer le prochain dans
sa
personne, c’est discerner sa singularité, sa vocation, même virtuelle
552
mer le prochain dans sa personne, c’est discerner
sa
singularité, sa vocation, même virtuelle, la soutenir et l’aider à na
553
dans sa personne, c’est discerner sa singularité,
sa
vocation, même virtuelle, la soutenir et l’aider à naître. Ainsi l’am
554
soutenir et l’aider à naître. Ainsi l’amour dans
sa
réalité totale, intégrant l’animique au spirituel, va toujours de per
555
Dieu, qui est Amour, est un Dieu personnel, dans
sa
tri-unité, que l’amour spirituel crée dans l’homme la personne. Si la
556
« Personne n’a un plus grand amour que de donner
sa
vie pour ceux qu’il aime. » Se sacrifier pour l’autre aimé, c’est d’a
557
rifier pour l’autre aimé, c’est d’abord sacrifier
son
moi à son vrai moi, — l’ordonner à sa vocation. Ou c’est encore se sa
558
r l’autre aimé, c’est d’abord sacrifier son moi à
son
vrai moi, — l’ordonner à sa vocation. Ou c’est encore se sacrifier te
559
sacrifier son moi à son vrai moi, — l’ordonner à
sa
vocation. Ou c’est encore se sacrifier tel que l’on est, à soi-même t
560
l’esprit. C’est rejoindre la forme immortelle de
son
être au travers d’une « mort à soi-même » transfigurante. Ce modèle d
561
. Le masochisme religieux, ou haine de soi. Dans
son
langage dramatique, saint Paul parle parfois de la haine de soi-même,
562
l’esprit qui l’appelait cesse de la diriger dans
son
élan vers le vrai moi ? Elle voulait l’ange. Il lui reste la nostalgi
563
est jugé : n’ayant pu l’entraîner avec elle vers
son
bien et l’animer de son amour, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Ma
564
’entraîner avec elle vers son bien et l’animer de
son
amour, l’âme l’accuse de volonté mauvaise. Mais elle sait bien qu’ils
565
as aimer le prochain : il ne peut voir en lui que
son
semblable — un corps « vil » et une âme qui se veut ange —, non le vr
566
une âme qui se veut ange —, non le vrai moi dans
son
autonomie. Si le corps lui paraît désirable, il sera parfois tenté d’
567
amour angélique. La passion romantique trouve ici
sa
genèse. Exaltée jusqu’à la mystique de l’ascèse autopunitive, elle fi
568
se hait lui-même, car nous serons les victimes de
sa
colère et de sa vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour de
569
, car nous serons les victimes de sa colère et de
sa
vengeance. Ayons donc soin de l’induire à l’amour de lui-même.74 » L
570
ais il peut arriver qu’il s’arrête en chemin, que
son
élan vers la personne singulière retombe au plan de l’individuel, du
571
licité des « aventures sans lendemain ». Limitant
son
désir à ces désirs qu’une possession rapide anesthésie, l’âme retombe
572
alité ego-vrai moi y devient celle de l’âme et de
son
ange. Pour situer dans son vrai climat spirituel le personnalisme ess
573
t celle de l’âme et de son ange. Pour situer dans
son
vrai climat spirituel le personnalisme essentiel de ces doctrines, ci
574
connu par elle et de « devenir en elle l’objet de
sa
propre connaissance.75 » C’est donc en Dieu que tout amour peut recon
575
é. Un être n’aime en réalité personne d’autre que
son
créateur.76 » Ibn Arabi distingue trois amours : l’amour divin du Cré
576
gue trois amours : l’amour divin du Créateur pour
sa
créature, et d’elle pour Lui ; l’amour spirituel « dont le siège est
577
l’amour naturel, qui recherche la satisfaction de
ses
désirs sans souci de l’agrément de l’Aimé. « Et telle est hélas ! dit
578
. » Telle est donc la personne unifiée et tel est
son
amour de soi-même. Quant à l’amour-passion (ici, non romantique !) il
579
faire exister dans l’être aimé, par l’efficace de
son
amour préfigurant. C’est précisément là que s’origine la plus haute f
580
imé, à s’unir en lui, à en perpétuer la présence,
son
amour tend toujours à faire exister quelque chose qui n’est pas encor
581
in, et chacun est le prochain selon la qualité de
son
amour.80 En dépit de tout ce qui distingue la transparence (parfois
582
du climat spirituel « iranien » et trouve en lui
ses
origines archétypales. La passion du héros, que l’on peut interpréter
583
ende primitive et l’opéra) comme un amour dédié à
sa
propre âme81, dont Iseut ne serait que l’image sensible, — et c’est p
584
et même la « rencontre aurorale » de l’âme et de
sa
Dâenâ au pont Chinvat ? Et n’est-ce pas pour avoir désiré l’amour de
585
ur de Tristan », motivant le malheur essentiel de
sa
passion, ce serait alors dans le mode de la transposition du « ciel »
586
oir détruit tout attachement inné ou acquis, pour
ses
semblables…84 » Et le Bouddha lui-même : « Qui a cent sortes d’amours
587
n’existe que parce qu’il voit en elle la forme de
son
plaisir, la source de sa jouissance. Dans la joie de la possession, l
588
oit en elle la forme de son plaisir, la source de
sa
jouissance. Dans la joie de la possession, la souffrance du désir est
589
stant apaisée… et l’homme perçoit dans le plaisir
sa
propre nature essentielle, qui est la joie. Toute jouissance, tout pl
590
le désir qui lie l’homme et qui est un obstacle à
son
progrès spirituel87 ». Et encore : « Celui qui cherche l’amour dans l
591
it à quel point cette forme de l’amour est liée à
ses
expressions. La passion et l’amour mystique, l’érotisme et l’amour du
592
que la vie réelle de l’Asie est en symbiose avec
ses
religions. Et si la symétrie de ces formules inquiète, revenons au qu
593
ète, l’Occident répond par des mythes symbolisant
ses
résistances naturelles, et qui font l’intérêt de sa vie amoureuse. Ma
594
résistances naturelles, et qui font l’intérêt de
sa
vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de proposer des voies aux Re
595
urs grands chevaux théologiques, mais chacun suit
sa
voie, son « svadharma », sa religion particulière. C’est pourquoi nos
596
s chevaux théologiques, mais chacun suit sa voie,
son
« svadharma », sa religion particulière. C’est pourquoi nos contradic
597
ues, mais chacun suit sa voie, son « svadharma »,
sa
religion particulière. C’est pourquoi nos contradictions restent si f
598
en à celui qui quitte ce monde sans avoir réalisé
son
propre monde intérieur. Elle reste invécue, comme les Vedas non récit
599
ochain, et l’injonction évangélique d’aimer aussi
son
ennemi ne sont pas absentes du bouddhisme car l’ennemi et toi-même ne
600
vérité, à quoi se rapporte l’amour d’un mari pour
sa
femme ? Non point à la femme, mais en vérité au Soi qui est en elle.9
601
ain d’écrire ? Et qui, précisément, ici, touche à
sa
fin ?) Je disais que l’amour vrai, c’est discerner dans l’autre — pou
602
ru voir en elle, et que nous déifions peut-être à
ses
dépens, est-ce notre anima projetée ? Tous les psychanalystes nous l’
603
onflits, une violence faite à l’âme de l’autre, à
son
corps ou à son esprit — ou encore à son moi total non reconnu, non re
604
olence faite à l’âme de l’autre, à son corps ou à
son
esprit — ou encore à son moi total non reconnu, non respecté dans son
605
’autre, à son corps ou à son esprit — ou encore à
son
moi total non reconnu, non respecté dans son autonomie. Ici, le brahm
606
re à son moi total non reconnu, non respecté dans
son
autonomie. Ici, le brahmane intervient : — Si tu cherches le Soi à tr
607
ou point différencié que la vie nous offre, avec
son
programme génétique insondablement plus ancien que notre individu nat
608
refusé mais dissous.92 — Je veux voir l’autre en
sa
réalité, qui est unique. J’aime en elle à la fois ce que je vois et c
609
s bien que tu ne dois aimer que ton « Dieu » dans
ses
créatures, puisqu’il est dit de Lui qu’il est amour. — Mais Dieu pour
610
ngible »93, pour rejoindre l’Un primordial. Quand
ses
dieux mêmes auront fait leur office et fait leur temps, il y aura le
611
ne saurait guère le concevoir sans une vision de
sa
fin anticipée. La petite phrase de saint Paul au début de notre ère,
612
, ce moi sans valeur est en train de faire valoir
ses
revendications, par plusieurs centaines de millions de bouches à nour
613
re (et l’Orient aurait eu raison), soit accomplir
sa
vocation aventureuse, déchiffrer l’Être dans le singulier et les stru
614
un salut de la Matière. À force de l’étreindre de
ses
mains, de la mesurer par la vue, de la dissoudre et de la recomposer,
615
la dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans
sa
vie secrète, comme l’alchimiste, cette matière du cosmos en expansion
616
me d’Occident ne cherche pas seulement à dévoiler
ses
lois secrètes, mais à se transformer lui-même, en tant qu’il particip
617
Ch. Baudoin me paraît un peu trop pessimiste, de
son
propre point de vue, D. T. Suzuki passe la mesure dans l’autre sens l
618
es. La discussion ne cesse jamais. Parfois, un de
ses
membres se lève, prononce un discours, préconise une action ; ses col
619
ève, prononce un discours, préconise une action ;
ses
collègues l’approuvent et il est décidé qu’il sera fait suivant ce qu
620
ent des choses différentes et chacun d’eux appuie
ses
propositions sur des raisons particulières. On en vient à se battre e
621
n soufi : « Le paradis du gnostique fidèle, c’est
son
corps même, et l’enfer de l’homme sans foi ni connaissance c’est égal
622
l’homme sans foi ni connaissance c’est également
son
corps même. » (Cit. par H. Corbin, Terre céleste, p. 161.) 74. Auro
623
80. Emmanuel Swedenborg, La Nouvelle Jérusalem et
sa
doctrine céleste, § 86 à 89. 81. C’est à peu près ce que Freud nomme
624
’Arabe, tout est colère », écrit Henri Michaux. «
Son
bonjour : “Que le salut soit sur quiconque suit la vraie religion.” (
625
dent un peu plus qu’il ne serait souhaitable, de
son
propre point de vue. 91. On pourra retrouver ce passage dans la Brih
626
es dialogues entre l’illustre sage Yajnavalkya et
son
épouse Maitreyi, qui l’interroge sur l’immortalité. 92. Phrases empr