1 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Liberté ou chômage ? (mai 1933)
1 er ou sur le second membre de la phrase —, ce cri est significatif de l’étrange équivoque cultivée par la bourgeoisie capit
2 oir bientôt réveillée par une brutalité dont elle est entièrement responsable. Droit au travail, droit au loisir, on sait e
3 ins consciente de cette morale, que le soviétisme est en train de rajeunir, Staline prenant glorieusement la suite de Benja
4 u près universelle. ⁂ Le terme de « travailleur » est devenu dans le monde moderne à peu près synonyme de travailleur indus
5 médiatement ressortir le paradoxe. En effet, quel est le but de la machine ? Une économie de travail. Le machinisme est, en
6 machine ? Une économie de travail. Le machinisme est , en principe, destiné à créer du loisir, dans une société dont la rel
7 isir, dans une société dont la religion dominante est la religion du travail mécanique. Cette société n’accorde pas au lois
8 jours plus grandes de loisir. C’est pourquoi elle est condamnée à une espèce de dégradation, dans la mesure même où son eff
9 berté, le machinisme crée du chômage. Ce paradoxe est lié à l’essence même de la société capitaliste-bourgeoise. On pouvait
10 adiers de choc — que, le domaine de la production étant illimité, il n’y avait pas lieu de prévoir sérieusement le moment où,
11 nt le moment où, une certaine limite d’absorption étant atteinte, le machinisme développerait son pouvoir réel de « libératio
12 perpétuellement future. Le jour où elle a cessé d’ être illusoire, on s’est vu forcé de la baptiser chômage. Le chômage, tell
13 e. Le jour où elle a cessé d’être illusoire, on s’ est vu forcé de la baptiser chômage. Le chômage, telle est la véritable f
14 u forcé de la baptiser chômage. Le chômage, telle est la véritable fin, tel est le véritable nom du Progrès, dans un monde
15 mage. Le chômage, telle est la véritable fin, tel est le véritable nom du Progrès, dans un monde dont le matérialisme fonci
16 monde dont le matérialisme foncier ne pourra plus être longtemps masqué par le moralisme bourgeois ou « quinquennal ». Il n’
17 me de 1899 à 1919, nous voyons que leur ascension est relativement lente et passe, par exemple, pour les États-Unis, de l’i
18 tuelles y prêtent, il faut le dire, plus qu’il ne serait nécessaire pour la clarté de la démonstration. Car si le chômage tech
19 uvoir productif se manifeste dès l’année 1923, il est neutralisé jusque vers 1929-1930, dans une mesure à vrai dire décrois
20 squent les effets statistiques, sinon réels. Ce n’ est donc guère que depuis trois ou quatre ans que le saut de 1921 déploie
21 conception purement quantitative de l’activité, n’ est plus une mystique de classe : elle est devenue quasi universelle. Que
22 ctivité, n’est plus une mystique de classe : elle est devenue quasi universelle. Que le « travailleur » soit considéré comm
23 devenue quasi universelle. Que le « travailleur » soit considéré comme une matière inerte, une quantité calculable, justicia
24 e, qu’on puisse en couper (ou en remettre si l’on est en URSS) selon les seules nécessités internes de la production machin
25 enons d’avancer : parce que le champ d’absorption est loin d’être couvert en Russie, parce qu’on peut mettre tout le monde
26 ncer : parce que le champ d’absorption est loin d’ être couvert en Russie, parce qu’on peut mettre tout le monde aux machines
27 homme au labeur qu’on mesure et tarife. Et l’on s’ est mis à calculer avec les hommes, comme s’ils n’étaient plus des hommes
28 est mis à calculer avec les hommes, comme s’ils n’ étaient plus des hommes. On les a pris d’ici pour les poser là, côte à côte,
29 rté on a fait le chômage. Mais la misère présente est un appel à l’homme. Seuls sauront y répondre en pleine efficacité ceu
30 ndre en pleine efficacité ceux pour lesquels il n’ est pas de salut hors de cette réalité perpétuellement réparatrice et pro
2 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La Légion étrangère soviétique (juin 1933)
31 Légion étrangère soviétique (juin 1933)b Elle est formée d’intellectuels français. On serait tenté de décrire les cadre
32 b Elle est formée d’intellectuels français. On serait tenté de décrire les cadres de cette confrérie dans un style trop fac
33 ambour-major et Nizan sergent recruteur. Le sujet est plus grave. Non pas du point de vue de la politique, car les partis d
34 ucoup de gens sentent que les injustices dont ils sont chaque jour témoins ou victimes révèlent un vice profond de la sociét
35 uveau, il y a un abîme. Ni science ni bon sens ne seront d’aucune aide pour le traverser. Il faut un saut, il faut un acte, il
36 du vingt fois ce raisonnement, dans la bouche, il est vrai, de personnes que leur ignorance du marxisme excusait en partie.
37 u’on puisse dire de notre syllogisme, c’est qu’il est simple. Il n’entraîne pas même l’achat du Capital. Quantité de petits
38 aisances égoïstes de naguère et de toujours. Tout est pur aux « petits purs ». Laissons cela, on se guérit toujours trop tô
39 us prive. Mais quoi ? les hommes qu’il faut aimer sont toujours ceux d’ici, et c’est cela qui serait nouveau. On pourrait to
40 aimer sont toujours ceux d’ici, et c’est cela qui serait nouveau. On pourrait toutefois défendre cet exotisme sentimental d’un
41 ’ignorer ; le brigadier de choc, non. Le marxisme est une soumission aux faits, aux faits matériels s’entend, aux détermini
42 de communion possible entre des objets. Communier est le fait des esprits créateurs, c’est un mode de contact qui leur est
43 rits créateurs, c’est un mode de contact qui leur est propre, tout de même que le choc est le mode de contact propre aux co
44 act qui leur est propre, tout de même que le choc est le mode de contact propre aux corps solides. À quelles subtilités « d
45 ble, au service de la Production divinisée. Telle est la « ligne générale » de la démission philosophique. Nombreux sont, p
46 énérale » de la démission philosophique. Nombreux sont , parmi nos penseurs salariés, ceux qui prennent au sérieux la mytholo
47 e d’objets » dans lequel la philosophie moderne s’ est enfermée ne comporte plus d’autre liberté, pour l’esprit de ses inven
48 upart de ces fabricants de « forces économiques » sont conscients de leur démission spirituelle. D’où la tristesse qu’ils ré
49 s malheureux qui s’en vont répétant : « Les faits sont les faits, et aucune idéologie ne pourra jamais nous libérer de leurs
50 tiques Car il y a parmi eux des mystiques. Ils sont rares : ils ont compris le marxisme. Ils considèrent avec dédain les
51 es siècles sans doute, rajeuni et purifié. Cela n’ est point leur goût, disent-ils, mais une nécessité. La matière, à les en
52 mais une nécessité. La matière, à les entendre, n’ est pas ce que nous croyons. C’est quelque chose comme… ce que nous appel
53 e nous appelions l’esprit, la réalité réelle. Ils sont tolérants et doux, non dépourvus de ce sadisme qui marque les humanit
54 ctuel. Ils pensent par périodes de mille ans. Ils sont mélancoliques : c’est encore la tristesse de la retraite et du désist
55 sme, essentielle inactualité de la pensée, telles sont en définitive les caractéristiques de l’intelligentsia communisante.
56 it nécessaire, assumé en pleine conscience. Telle sera notre position d’attaque vis-à-vis des intellectuels qui se prétenden
57 re, mais encore vous trahissez le prolétariat. Il était en droit d’attendre de vous cette puissance libératrice dont la bourg
58 us voir, on le croirait presque ! Votre démission est acceptée. » 6. Sur ces fondements philosophiques de L’Ordre nouvea
3 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Pourquoi ils sont socialistes (juillet 1933)
59 Pourquoi ils sont socialistes (juillet 1933)c « Toujours à gauche, mais pas plus lo
60 uche, mais pas plus loin ! » Il y a des gens qui sont nés avant 1850, on ne peut pas leur en vouloir. Il y a des gens qui o
61 payer des études à mon fils ! » Or le fils rêve d’ être notaire. Ils souffrent de l’injustice, mais sans force pour concevoir
62 nce » bourgeoise, — on chercherait en vain quelle est la plus inactuelle : la décision « pratique » appartient aux fascisme
63 écision « pratique » appartient aux fascismes. Il est grand temps — s’il en est temps encore — qu’on se le dise parmi les c
64 tient aux fascismes. Il est grand temps — s’il en est temps encore — qu’on se le dise parmi les camarades : quand on s’avan
65 el-Lied. c. Rougemont Denis de, « Pourquoi ils sont socialistes », L’Ordre nouveau, Paris, juillet 1933, p. 5-6.
4 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Spirituel d’abord (juillet 1933)
66 d’abord (juillet 1933)d e I. — La révolution n’ est pas, contrairement à ce que pense le grand public, le résultat d’un d
67 ltat d’un déterminisme économique et social. Elle est , d’abord, l’acte qui crée de nouvelles déterminations, qui, par suite
68 le monde nous apparaît d’abord tout matériel. Il est dans « les apparences actuelles ». Contre ce désordre notre attitude
69 es actuelles ». Contre ce désordre notre attitude est celle d’un refus total. Mais rompre avec ces apparences, ce n’est pas
70 efus total. Mais rompre avec ces apparences, ce n’ est pas encore faire révolution. Ce n’est pas encore s’attaquer aux racin
71 ences, ce n’est pas encore faire révolution. Ce n’ est pas encore s’attaquer aux racines vives du désordre. La seule rupture
72 u désordre. La seule rupture véritable, efficace, est celle que nous opérons au cœur même du système régnant. Que trouvons-
73 maine. Cette attitude, qu’on appelle capitaliste, est , en réalité, pour qui va au fond des choses, matérialiste et abstrait
74 à la fois. Elle donne la primauté à l’avoir sur l’ être , l’anonyme sur le personnel, à l’irresponsable sur le responsable, à
75 t aux puissances de la matière. Pour nous l’homme est autre chose qu’une unité de compte, un ventre ou un électeur. Avec to
76 ue qui entraîne la destruction de la personne, il est nécessaire de rompre. Tel est pour nous le premier acte : spirituel.
77 de la personne, il est nécessaire de rompre. Tel est pour nous le premier acte : spirituel.   II. — Quand nous disons « 
78 ne, d’une qualité de culture. L’esprit a fini par être conservateur. Trop ont un intérêt précis à confondre l’ordre véritabl
79 l’ordre véritable avec le statu quo. L’esprit n’ est pas non plus pour nous cette forteresse protégée, qui ne risque plus
80 nous a reproché de ne pas définir la personne qui est à l’origine de toute notre construction. Répétons donc que pour nous 
81 la personne apparaissent ainsi indivisibles. Tel est le fondement de toute dignité humaine. Ceci posé, nous constatons imm
82 out de suite de l’acte, on ne partira jamais. Tel est le ressort de la révolution de L’Ordre nouveau. D’une part nous somme
83 la révolution de L’Ordre nouveau. D’une part nous sommes convaincus que si le principe de toute liberté humaine ne se trouve p
84 vidences que nous venons de poser, ce principe ne sera jamais effectif s’il n’entre pas immédiatement en action. Nous tenons
85 gageons donc dans une lutte réelle dont l’objet n’ est autre que de soumettre les institutions aux exigences vitales de la p
86 rsonnalisme. Le spirituel de L’Ordre nouveau veut être humain et rien qu’humain. Certes, il transcende l’égoïsme individuel,
87 onopole de leurs révolutions. Pour nous, elles ne sont que des trahisons, les caricatures, parfois comiques, parfois tragiqu
88 , ni à ses qualités biologiques. Une révolution n’ est pas seulement une redistribution des biens matériels suivant une autr
89 ant une autre méthode que la capitaliste. Nous ne sommes pas disposés à défendre la répartition actuelle des richesses, mais n
90 r, mais d’en concevoir d’autres. Une révolution n’ est pas non plus une façon de développer ce qui dans l’homme est le plus
91 plus une façon de développer ce qui dans l’homme est le plus animal, le plus soumis aux instincts de brutalité. Le spiritu
92 abstraite de l’État. Le fondement de notre action est la liberté, le risque. L’autorité vient de la personne, non de ce qui
93 ’autorité vient de la personne, non de ce qui lui est le plus opposé. Il n’y a pas d’autres révolutions que spirituelles. L
94 autres révolutions que spirituelles. L’acte libre est à l’origine, non pas à la fin.   VI. — On a dit que l’esprit est hors
95 , non pas à la fin.   VI. — On a dit que l’esprit est hors de pouvoir sur les choses. C’est juste, si l’on confond « l’espr
96 ce créatrice. Cet esprit-là, cet « esprit pur » n’ est , en réalité, que la dégradation d’un spirituel qui n’a pas voulu s’ac
97 sistances ambiantes. Nous disons que le spirituel est le pouvoir sur les choses, et qu’il n’y en a pas d’autres, contrairem
98 itique, militaire, juridique dans la mesure où il est efficace et valable, se ramène à un pouvoir spirituel. C’est lui qui
99 que la force spirituelle fasse défaut, l’armée ne sera plus une arme entre ses mains déficientes. On pourra peut-être payer
100 ître absolu du pays, mais la violence spirituelle est du côté de Hitler, et c’est elle qui vaincra sans coup férir une forc
101 aît, et que les institutions dans lesquelles il s’ est jadis incarné subsistent, pesant de tout leur poids ? Il se passe ce
102 rs agissants.   VIII. — La révolution spirituelle est non seulement la seule valable, mais encore la seule effective, nous
103 s faits sans avorter en dictature. La dictature n’ est que la fixation brutale d’une révolution en pleine période de transit
104 ance : elle va d’autant plus loin que ce principe est plus violent. Elle ira jusqu’au bout des faits, si nous restons au cœ
5 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les parlementaires contre le Parlement (octobre 1933)
105 ’autre, il a à protéger l’action de tout ce qui n’ est pas l’État : départements, communes, corporations, familles, individu
106 nds bourgeois qui défendaient ce qu’ils croyaient être des intérêts ont cédé la place aux gens de gauche qui défendent ce qu
107 ux gens de gauche qui défendent ce qu’ils croient être des idées) ne remplit pas ces deux missions, mais il les trahit, tran
108 isse agir à sa place des fonctionnaires dont ce n’ est pas le rôle, mais il oblige ceux-ci à opérer — quelquefois d’ailleurs
109 tons qu’avec la dégradation des temps quand ce ne sont plus des fonctionnaires qui se cachent pour agir, ce sont des hommes
110 s des fonctionnaires qui se cachent pour agir, ce sont des hommes d’affaires qui payent pour cela.) M. Daniel Halévy a fait
111 percevoir le passage du temps où tout le inonde l’ était au temps où personne ne l’est plus), aux républicains attardés et ind
112 tout le inonde l’était au temps où personne ne l’ est plus), aux républicains attardés et indulgents qui disent : « La Répu
113 sions et les numéros de l’Officiel. D’ailleurs ce serait un jeu d’allonger la liste et de montrer — sans prendre parti et sur
114 es : celui d’un maire et de son conseil municipal est chaque jour un peu plus dans la dépendance du préfet, lequel obéit av
115 ment. Les initiatives locales dans ces conditions sont comme ce poisson qui, expédié de nos ports à Paris, revient, pour êtr
116 qui, expédié de nos ports à Paris, revient, pour être consommé, dépourvu de fraîcheur et grevé de frais de transport. Après
117 efficacité particulière et toute rapidité. Il en est de même dans le domaine corporatif où l’homme, au lieu d’être chargé
118 dans le domaine corporatif où l’homme, au lieu d’ être chargé de sa propre protection, en collaboration avec ses pairs, est
119 opre protection, en collaboration avec ses pairs, est assuré malgré lui par des lois qui désorganisent tout sans satisfaire
120 e-même enfin, tout effort constructif qui devrait être protégé est en fait empêché par le Parlement. Sous le coup d’une fisc
121 tout effort constructif qui devrait être protégé est en fait empêché par le Parlement. Sous le coup d’une fiscalité toujou
122 hine à recommandation inutile et nécessaire. Il n’ est pas un concours auquel on se présente, pas une place qu’on sollicite,
123 prenne sans la recommandation de son député. Elle est sans efficacité puisque tout le monde l’obtient, mais par là même ell
124 ue tout le monde l’obtient, mais par là même elle est nécessaire comme toute autre pièce du dossier. Le Parlement ! Qu’a-t-
6 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Positions d’attaque (décembre 1933)
125 inissent la personne en acte. 6° Ces institutions sont  : — dans le domaine politique : la petite patrie décentralisatrice et
126 fait naître le capitalisme matérialiste. 9° Nous sommes avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre
7 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Communauté révolutionnaire (février 1934)
127 ordre, ou l’aventure, ou le plaisir. Cette ardeur est évidemment maladive. L’homme sain ne s’excite pas sur l’idée de sécur
128 r, ou simplement quelque chose à faire. La paix n’ est pas une occupation, ni un but. Du moins pour notre civilisation, elle
129 un but. Du moins pour notre civilisation, elle n’ est rien que l’absence obsédante de la guerre. Tout cela est assez connu,
130 n que l’absence obsédante de la guerre. Tout cela est assez connu, mais peu de personnes en tiennent compte. Si nous le rép
131 e de tout principe vivant d’unité et d’union, qui est la marque de notre temps, et la cause de notre psychose de sécurité.
132 sécurité. Tant que cette carence fondamentale ne sera pas dénoncée, reconnue et combattue, on perdra son temps à dénoncer e
133 s, maîtres de forges, journalistes. La corruption est tellement générale que ces dénonciations perdent toute efficacité. El
134 ces dénonciations perdent toute efficacité. Elles sont d’ailleurs filtrées et maquillées par la Presse, c’est-à-dire par l’u
135 ont parfaitement raison de soutenir que le régime est organiquement lié à la guerre, et que la guerre est une des pièces in
136 t organiquement lié à la guerre, et que la guerre est une des pièces indispensables du système capitaliste. Mais ils s’arrê
137 nonciation des moyens et des personnes. Le danger est beaucoup plus profond : il est dans la conception rationaliste de l’É
138 rsonnes. Le danger est beaucoup plus profond : il est dans la conception rationaliste de l’État moderne et dans la concepti
139 comme individu atomique. Or ces deux conceptions sont également à la base de tout le système marxiste-stalinien. Elles y so
140 se de tout le système marxiste-stalinien. Elles y sont même plus rigoureusement formulées que dans le système parlementaire.
141 monde, — désagrégation dont l’aboutissement fatal serait la ruine de toute vie organique et de toute solidarité réelle, comme
142 organique et de toute solidarité réelle, comme il était , en régime capitaliste, la guerre du droit et de la justice. Ces simp
143 t pas compté avec le principe de tout conflit, et sont sans forces contre les conflits qui surgissent. Elles essaient alors
144 lleurs, elles échouent. Les conflits qui éclatent sont alors sanglants. L’évolution de la notion d’individu, d’homme en soi,
145 notion d’individu, d’homme en soi, d’homme type, est trop connue pour que nous la reprenions ici. On sait comment cette no
146 s différences humaines et à faire croire qu’elles étaient accidentelles et méprisables. Les premières revendications d’égalité
147 prisables. Les premières revendications d’égalité furent néanmoins d’ordre strictement politique. On voulait un système fondé
148 istaient pas. Il fallait les créer. L’égalité, ce fut en fait l’égalisation à tout prix. À la fois pour dissimuler la bruta
149 Liberté et la Fraternité. En fait, l’égalisation était une atteinte à la liberté, et la rendait humainement impossible au mo
150 urnoise qu’il établissait parmi les hommes. Ce ne fut que lorsque les citoyens eurent compris que leur égalité purement pol
151 urent compris que leur égalité purement politique était fictive7 qu’ils commencèrent à soupçonner la duperie. Il leur reste à
152 perie. Il leur reste à comprendre que l’Égalité n’ est pas seulement fictive, mais encore que sa revendication est contre na
153 ulement fictive, mais encore que sa revendication est contre nature, et forcément tyrannique. D’autre part, et ceci est pl
154 , et forcément tyrannique. D’autre part, et ceci est plus grave, l’égalisation rendait impossible toute fraternité véritab
155 introduisait en effet, dans notre monde tel qu’il est , un principe entre tous néfaste : celui de la comparaison perpétuelle
156 i de la comparaison perpétuelle. À qui fallait-il être égal ? Sur le plan politique, la réponse était facile ; mais elle ne
157 -il être égal ? Sur le plan politique, la réponse était facile ; mais elle ne satisfaisait pas le besoin qu’on avait créé8. D
158 , que sur des valeurs extérieures à l’homme. Il n’ est plus assuré par la responsabilité de chacun, mais par le cadre polici
159 te de classes, guerre. Primauté du paraître sur l’ être . ⁂ Définitions. — La personne, c’est l’homme concret, c’est-à-dire l
160 encore utopique, remarquons toutefois qu’il ne l’ est pas plus que la prétention égalitaire. D’autre part, il exprime un es
161 espoir fondé sur la réalité humaine telle qu’elle est , alors que l’utopie individualiste fondait son espoir sur une réalité
162 régions et des races, — pour les utiliser. Telle est la formule fondamentale de L’Ordre nouveau. Elle entraîne immédiateme
163 et la fédération de l’autre.) Les principes qui sont à la base de l’économie et de la vie politique ON sont identiques à c
164 à la base de l’économie et de la vie politique ON sont identiques à ceux qui seront à la base de la vie sociale quotidienne.
165 de la vie politique ON sont identiques à ceux qui seront à la base de la vie sociale quotidienne. Nous n’établissons pas de di
166 ue nous allons dire sur la morale sociale ON peut être traduit immédiatement en institutions économiques par exemple. Pour n
167 est la personne, et non point la famille, qui lui est subordonnée. La personne, telle que nous venons de la définir9, n’est
168 personne, telle que nous venons de la définir9, n’ est pas un état, mais un acte. L’homme devient personne dans la mesure où
169 il se manifeste concrètement, d’une façon qui lui est particulière, dans une tâche qui lui est propre et pour laquelle il e
170 qui lui est particulière, dans une tâche qui lui est propre et pour laquelle il est responsable. Alors que « l’individu »
171 une tâche qui lui est propre et pour laquelle il est responsable. Alors que « l’individu » se balade au gré des théories d
172 ncret d’une vocation. L’apparition de la personne est liée à l’apparition d’une tension. Car d’une part elle est déterminée
173 à l’apparition d’une tension. Car d’une part elle est déterminée par les conditions données, d’autre part elle a pour but d
174 ndre créatrices. Le type même d’une telle tension est celle qui s’établit entre deux hommes qui se rencontrent pour exécute
175 i se rencontrent pour exécuter une tâche commune, soit que l’un vienne en aide à l’autre (c’est la définition chrétienne du
176 (c’est la définition chrétienne du « prochain »), soit que tous deux, apportant des aptitudes différentes, les composent en
177 s, les composent en une force nouvelle. L’homme n’ est humain que lorsqu’il manifeste sa raison d’être particulière. Mais dè
178 n’est humain que lorsqu’il manifeste sa raison d’ être particulière. Mais dès qu’il la manifeste, il crée une nouveauté, c’e
179 assumer ce risque. La dignité de l’homme, c’est d’ être responsable. Le monde actuel est peuplé d’irresponsables. Le « prolét
180 ’homme, c’est d’être responsable. Le monde actuel est peuplé d’irresponsables. Le « prolétaire » tel que le fabrique le cap
181 « prolétaire » tel que le fabrique le capitalisme est défini par son irresponsabilité, et c’est pourquoi sa condition est d
182 irresponsabilité, et c’est pourquoi sa condition est dégradante. Mais elle ne l’est guère plus que celle du bourgeois atta
183 rquoi sa condition est dégradante. Mais elle ne l’ est guère plus que celle du bourgeois attaché à son bas de laine ou priso
184 nous empêchera pas de prononcer un mot auquel il est urgent de rendre son prestige et sa valeur d’appel. L’héroïsme vérita
185 endance profonde de l’homme à persévérer dans son être particulier, en dépit de toutes les dégradations que le milieu inerte
186 cle irréductible que rencontre le fascisme, qu’il soit de Berlin ou de Moscou. C’est l’homme le plus humain. C’est aussi l’h
187 e le plus utile. La morale de l’Ordre nouveau, ce sera la morale de l’homme debout, de l’homme en acte. Non pas une morale q
188 , et par là même solidariste : il faut que chacun soit à sa place. Est-ce trop simple pour les évasifs et les désespérés qui
189 solidariste : il faut que chacun soit à sa place. Est -ce trop simple pour les évasifs et les désespérés qui nous entourent 
190 es évasifs et les désespérés qui nous entourent ? Est -ce « trop subtil », trop « intellectuel », trop « théorique » pour le
191 her d’en user ? Sans doute. Et nos « valeurs » ne seront jamais cotées sur leurs marchés. Mais nous nous adressons à des homme
192 ultent, par exemple. 8. Le fait que l’égalité ne soit possible que sur le plan politique, bien qu’elle soit prêchée à l’éco
193 possible que sur le plan politique, bien qu’elle soit prêchée à l’école comme une valeur morale, crée un abîme entre la vie
8 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Destin du siècle ou destin de l’homme ? (mai 1934)
194 nsables de l’époque. Lorsque nous disons que nous sommes contre la bourgeoisie, contre le communisme, contre le fascisme, cont
195 anière que les hommes aient jamais pu concevoir d’ être libres. Tel est le sens de notre personnalisme. Nous n’insisterons ja
196 mmes aient jamais pu concevoir d’être libres. Tel est le sens de notre personnalisme. Nous n’insisterons jamais assez sur c
197 ques mots : le destin particulier de chaque homme est plus grand que tous les « destins du siècle » inventés par nos lâchet
198 rien à proposer que votre chétive personne ? Vous serez emportés comme les autres. Votre réaction “révolutionnaire” est dispr
199 omme les autres. Votre réaction “révolutionnaire” est disproportionnée aux dangers que vous dénoncez. Et d’ailleurs, qu’est
200 aux dangers que vous dénoncez. Et d’ailleurs, qu’ est -ce que cette personne dont vous nous rebattez les oreilles ? » J’ai v
201 nous posent la « colle » que je viens de résumer sont de deux sortes : des inquiets ou des cyniques. Les inquiets sont inqu
202 rtes : des inquiets ou des cyniques. Les inquiets sont inquiets par tempérament. Ce sont de pauvres êtres démoralisés par l’
203 s. Les inquiets sont inquiets par tempérament. Ce sont de pauvres êtres démoralisés par l’individualisme bourgeois et les sc
204 sont inquiets par tempérament. Ce sont de pauvres êtres démoralisés par l’individualisme bourgeois et les scandales du temps,
205 travaux dans le domaine pédagogique. Les cyniques sont plus dangereux. Ils croient pouvoir nous traiter de révolutionnaires
206 en peau de lapin, sous le pauvre prétexte qu’ils sont eux-mêmes des requins à l’eau de Coty. « Les intérêts sont les intérê
207 mêmes des requins à l’eau de Coty. « Les intérêts sont les intérêts », affirment-ils. Voire ! Les intérêts de qui ? Pourquoi
208 n’avons pas à perdre notre temps. Mais à ceux qui sont prêts à travailler à nos côtés, et que retiennent encore des indécisi
209 ez de vous défendre, attaquez. On vous dit : « Qu’ est -ce que la personne ? » Répondez : « Que sont ces mythes collectifs so
210 « Qu’est-ce que la personne ? » Répondez : « Que sont ces mythes collectifs sous lesquels vous prétendez nous courber ? » L
211 tion, les fameux « déterminismes historiques » ne sont rien que des créations de l’homme. Et de quel homme ? De cet individu
212 e cet individu des libéraux rationalistes, de cet être isolé dans sa prétendue « vie privée », de ce petit dieu ridicule qui
213 e garantir sa « matérielle ». Nous disons que cet être -là n’a plus de vie spirituelle. Car nous croyons que le spirituel, c’
214 délicat. Nous disons ensuite que cet « individu » est un esclave et une dupe, car il n’y a pas d’exemple, dans l’histoire,
215 croient seuls éveillés et conscients du réel ! Il serait bien facile de faire la même démonstration à propos des petits « réal
216 t librement sa vocation dans la communauté. Telle est notre Révolution, la seule réelle, la seule totale, et la seule qui s
217 sion suprême s’appelle l’État. Là où l’homme veut être total, l’État ne sera jamais totalitaire. 10. Et parmi eux, la majo
218 l’État. Là où l’homme veut être total, l’État ne sera jamais totalitaire. 10. Et parmi eux, la majorité des intellectuels
219 -Richard Bloch intitulé Destin du siècle. Il n’en est rien. C’est au succès significatif de ce titre, passé à l’état de loc
220 de locution courante, que j’en avais. M. Bloch n’ est pas de ceux pour qui la démission de la personne devant les détermini
221 ues tient lieu de méthode politique. N’a-t-il pas été l’un des premiers à dénoncer la décadence bureaucratique des partis m
222 de faire la trouée ? (cf. “Quand bien même c’eût été le pape”, dans Europe, janvier 1933. Europe : revue libérale orientée
9 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plans de réforme (octobre 1934)
223 6 février les a fait réfléchir, semble-t-il. Nous serons bien les derniers à nous en plaindre. Nous avons pris un peu d’avance
224 , et lisons-les dans l’ordre chronologique, qui n’ est pas dépourvu d’enseignement. Crise ! déclare le premier document ; ré
225 conclut le troisième. Cette progression à rebours est normale, dans le plan de la politique actuelle. Mais il y a certainem
226 des questions embarrassantes pour les SFIO. Nous sera-t -il permis de signaler en passant que L’Ordre nouveau serait en mesure
227 permis de signaler en passant que L’Ordre nouveau serait en mesure d’y répondre un peu mieux ?13 Montagnon constate le marasm
228 igner à cette espèce de fatalisme par lequel nous serions entraînés… sans que nous ayons la possibilité de faire au moins un ef
229 -vis du fascisme. Nous craignons donc que Déat ne soit prophète après coup. Déat demande qu’on reconnaisse le « fait-nation 
230 r l’économie sur le terrain national ». Tout cela est très bien, si l’on a pris la peine d’analyser d’abord ce « fait-natio
231 hie, nation culturelle et région économique. On n’ est pas sûr, à lire Déat, qu’il ait poussé très loin cette analyse. Et al
232 fait un panégyrique de l’État fort. Certes, nous sommes d’accord avec Max Bonnafous, qui écrit dans ses commentaires : « La l
233 ent elle a une signification. » Mais si cet ordre est défini par la seule puissance de l’État, nous crions au « fascisme »
234 ais il ne faudrait pas oublier ses leçons : or il est bien étrange de voir des socialistes réclamer un État renforcé, alors
235 est d’abord d’oser rompre avec des confusions qui sont peut-être d’un bon rendement électoral, mais qui empêtrent tout élan
236 rer M. Thibaudet, lequel craignait que ce plan ne fût qu’une œuvre d’intellectuels ! Ce sont des hommes d’action qui « fonc
237 ce plan ne fût qu’une œuvre d’intellectuels ! Ce sont des hommes d’action qui « foncent » ainsi sur les difficultés. Voyons
238 fficultés. Difficultés morales d’abord. La France est démoralisée par une « oligarchie de profiteurs ». Mais les mystiques
239 t croire tirées de nos propres manifestes s’ils n’ étaient privés de cet accent de sincérité qui ne trompe pas. « L’effort de re
240 L’effort de reconstruction qui s’impose doit donc être entrepris dans le respect de toutes les diversités d’opinions, de mœu
241 itution aux termes duquel « le pouvoir législatif sera exercé par deux assemblées, politiques, la Chambre des députés et le
242 putés et le Sénat ». Ils précisent : « La Chambre sera composée de 400 députés (?) élus au suffrage universel intégral (femm
243 emmes comprises) pour une durée de 6 ans. Le vote sera obligatoire sous peine d’amende. » Vous voyez d’ici ! À ces deux Cham
244 « permanente » (?). Lisons plus loin. « La France sera divisée en une vingtaine de régions, qui deviendront les circonscript
245 t pourquoi une expérience de travail manuel devra être instituée… pour tous les jeunes gens se destinant à des carrières ind
246 que à la remorque, — démission de la France. Ce n’ est pas avec cela qu’on fera du nouveau. Le début du chapitre sur l’écono
247 sures de transition qui paraîtront nécessaires. » Est -ce là le langage des « hommes d’action » dont Jules Romains se montre
248 action » dont Jules Romains se montre si fier ? N’ est -ce pas plutôt le verbiage et la logomachie des députés vis-à-vis desq
249 mandat, leur habitude des travaux politiques… » N’ est -ce pas touchant ? Mais je m’en voudrais de chercher les poux dans ce
250 en voudrais de chercher les poux dans ce Plan qui est condamné à sombrer dans l’inefficacité. Si j’ai souligné les points o
251 toujours de nous, du moins de préoccupations qui sont les nôtres, et qui sont aussi celles de certains des « néos », c’est
252 ins de préoccupations qui sont les nôtres, et qui sont aussi celles de certains des « néos », c’est pour montrer que les amo
253 de la plupart de nos institutions qu’on y trouve sont autant de caricatures ou de trahisons. La critique plus générale qu’i
254 ue plus générale qu’il nous faut faire de ce plan est la suivante : c’est un plan réformiste, tourné vers le passé, non ver
255 non vers l’avenir. C’est un plan ingénieux, ce n’ est pas un « changement de plan ». C’est un plan de bourgeois et même de
256 s et même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il est , il ne peut aboutir qu’au « fascisme ». Mais à un fascisme sans mysti
257 me populaire. Jules Romains y insiste : ce plan n’ est qu’un programme minimum. Mais nous voulons, nous, un programme maximu
258 llement au désordre ancien qu’ils condamnent. Ils sont bien trop pressés de réussir, et si jamais ils réussissent, ce ne ser
259 s de réussir, et si jamais ils réussissent, ce ne sera que leur réussite, et non pas celle de la révolution qu’il faut à tou
260 s leurs racines spirituelles, il faudrait surtout être , et ils ne sont pas. Ce qui leur manque, c’est peut-être le sens soci
261 spirituelles, il faudrait surtout être, et ils ne sont pas. Ce qui leur manque, c’est peut-être le sens social, tout simplem
262 ituel, affectif et communautaire de la nation. Qu’ est -ce qu’un plan de gouvernement qui paraît ignorer ce principe ? Qui ne
263 durée ou sur une action un peu féconde, s’ils ne sont pas en rapport avec les mœurs, avec les sentiments, avec les intérêts
264 damne à n’aboutir, pratiquement, et si justes que soient les velléités qu’il trahit, qu’à un réformisme craintif, limité, pure
265 constructifs — si l’on peut dire — qui pourraient être dégagés des deux discours du président sont tirés en effet du Plan du
266 aient être dégagés des deux discours du président sont tirés en effet du Plan du 9 juillet. Emprunts timides à un plan trop
267 let. Emprunts timides à un plan trop prudent pour être honnête. Emplâtres collés sur des lésions qui réclameraient plutôt un
268 sauver par ses propres moyens. Le plan Doumergue est purement politique, administratif si l’on veut. Au point de vue écono
269 d bien qu’en attaquant. Les discours de Doumergue sont à nos yeux les plus claires déclarations de cette démission de la Fra
270 s-nous retenir de tous ces plans dont la critique est , hélas ! trop aisée ? Deux constatations optimistes : 1° La crise act
271 x constatations optimistes : 1° La crise actuelle est en train de manifester aux yeux de beaucoup de Français l’impuissance
272 plus solides des constructions qu’on nous propose sont ceux que L’Ordre nouveau a définis non seulement avant tous ces « pla
273 tous les groupes qu’on voit surgir un peu partout est aussi simple que profonde : c’est que l’Ordre nouveau, avant toute co
274 ou sur toutes nécessités ». Et ce radicalisme ne sera jamais dépassé. 12. Montagnon, Marquet, Déat : Néo-Socialisme ? (G
10 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Un exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine (janvier 1935)
275 ifficile, nous tenant fortement par la main. Nous sommes entourés d’ennemis de toutes parts et il nous faut marcher presque co
276 archer presque constamment sous le feu. Nous nous sommes unis en vertu d’une décision librement consentie, afin de combattre n
277 e se constituer, qu’élaborer sa physionomie et il est loin d’en avoir fini avec les courants de la pensée révolutionnaire q
278 voir les plus déplorables conséquences et il faut être aveugle pour considérer comme inopportunes ou superflues les controve
279 basant uniquement sur cette lutte. Cette opinion est radicalement fausse. » — Il ne faut pas « aller aux ouvriers ». Il fa
280 tes les classes de la population ».   Ces phrases sont extraites d’une brochure de Lénine intitulée Que faire ?19 Elles comb
281 riomphent apparemment, appuyés par les masses. Ce sont ces phrases enfin et l’attitude intransigeante qu’elles expriment, qu
282 elle à s’y méprendre celui des attaques dont nous sommes l’objet de la part de certains intellectuels stalinisants. « L’Iskra,
283 dessus définissent une tactique de groupe dont il est impossible de ne pas souligner l’exacte similitude avec la tactique d
284 irement en nombre, de faire trop de théorie21 ; d’ être plus soucieux de rigueur doctrinale que de « vastes rassemblements » 
285 — alors que la tactique proprement marxiste, qui fut celle du communisme allemand, a conduit au triomphe… d’Hitler ! 2° Le
286 répondrons d’abord que les méthodes de Lénine ont été manifestement trahies par le fascisme stalinien, vrai responsable de
287 Lénine, le premier, a trahi sa tactique dès qu’il est arrivé au pouvoir. Cela était fatal ; cette tactique en effet, s’il f
288 sa tactique dès qu’il est arrivé au pouvoir. Cela était fatal ; cette tactique en effet, s’il faut le répéter, n’avait rien d
289 buts collectivistes du gouvernement conquis, qui est à l’origine de la crise étatiste de l’URSS. C’est ce hiatus qui a val
290 À nous de reprendre maintenant une tactique qui n’ est défendable jusqu’au bout que par des révolutionnaires personnalistes.
291 volutionnaires professionnels », c’est-à-dire des êtres méthodiquement isolés des contingences humaines. Au contraire, nous p
292 ution, la seule totale. La révolution pour nous n’ est pas une profession, mais une attitude pleinement humaine. Elle n’est
293 ion, mais une attitude pleinement humaine. Elle n’ est pas d’abord une prise de pouvoir économique et politique, après quoi
294 ique, après quoi l’on verrait à vivre ; mais elle est d’abord une manière de vivre, qui conduira nécessairement à changer l
295 écessairement à changer les institutions. Nous ne sommes pas un groupe d’agitateurs ou d’hommes de main au service d’un idéal
296 idéal mythique et vaguement défini. Nous voulons être , et nous serons de plus en plus, un ordre, une communauté de personne
297 e et vaguement défini. Nous voulons être, et nous serons de plus en plus, un ordre, une communauté de personnes qui ont fait l
298 on ne peut oublier que, pratiquement, son succès fut l’œuvre non pas d’une classe, mais d’un groupe restreint et « compact
11 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Quatre indications pour une culture personnaliste (février 1935)
299 pas tendre à former des personnes. Mais elle doit être formée par des personnes dans l’exercice de leur vocation. La person
300 es dans l’exercice de leur vocation. La personne est , ou n’est pas. (Le plus souvent, elle n’est pas.) À la différence de
301 exercice de leur vocation. La personne est, ou n’ est pas. (Le plus souvent, elle n’est pas.) À la différence de ce qu’on a
302 sonne est, ou n’est pas. (Le plus souvent, elle n’ est pas.) À la différence de ce qu’on appelait naguère personnalité, elle
303 ère personnalité, elle ne se cultive pas ; elle n’ est pas un produit soit de l’éducation, soit de l’industrie pédagogique.
304 lle ne se cultive pas ; elle n’est pas un produit soit de l’éducation, soit de l’industrie pédagogique. Quand elle n’est pas
305  ; elle n’est pas un produit soit de l’éducation, soit de l’industrie pédagogique. Quand elle n’est pas, il vaut mieux ne pa
306 on, soit de l’industrie pédagogique. Quand elle n’ est pas, il vaut mieux ne pas la singer, ne pas apprendre à la singer. Ca
307 er, ne pas apprendre à la singer. Car la personne est vocation, — et l’homme ne choisit pas sa vocation, mais c’est elle qu
308 de savoir comment l’exercice d’une vocation peut être protégé, voire même favorisé, par l’instruction publique et l’atmosph
309 antes : ceux qui refusent d’enseigner quoi que ce soit , et même de savoir ce qu’ils disent, par crainte de prendre parti. (N
310 niaques de l’évasion, etc.) Les uns et les autres sont irresponsables de leur enseignement ou de leurs fantaisies. Ce caract
311 ent et l’exercice de la personne. Car la personne est choix, et donc prise de parti : or c’est là ce que raille l’équipe de
312 e que raille l’équipe des dilettantes ; mais elle est un choix libre, et donc non conformiste : or c’est là ce que craint l
313 st ainsi que la mesure des civilisations antiques était l’homme dans la cité ; que la mesure du monde capitaliste est l’argen
314 dans la cité ; que la mesure du monde capitaliste est l’argent, qui est une fausse mesure ; que la mesure du monde socialis
315 la mesure du monde capitaliste est l’argent, qui est une fausse mesure ; que la mesure du monde socialiste serait la produ
316 fausse mesure ; que la mesure du monde socialiste serait la production quantitative ou statistique, mesure non moins fausse qu
317 mesure enfin d’une civilisation nouvelle ne peut être que la personne. Une mesure vivante, ce n’est pas un étalon fixe. C’e
318 ut être que la personne. Une mesure vivante, ce n’ est pas un étalon fixe. C’est un principe dynamique, c’est une tension pe
319 s aussitôt que la « mesure » du monde de l’argent est une fausse mesure culturelle. Car c’est ici d’un chiffre que dépenden
320 et l’invention, et l’amour même. Et ce chiffre n’ est pas un « nombre d’or », un secret de la vie, mais une convention de b
321 t de la vie, mais une convention de banquiers. Il est contre nature que l’amour, la puissance, dépendent d’une chose morte,
322 , dépendent d’une chose morte, quand leur essence est vie. Or nous voyons la même erreur héritée par le socialisme. La faus
323 ces pseudo-mesures d’ordre culturel ou moral ont été supprimées par l’État soviétique, plus rigoureux dans son application
324 apte à créer de la grandeur — mais cette grandeur est inhumaine —, moins riche aussi de possibilités exceptionnelles. La me
325 e possibilités exceptionnelles. La mesure antique est vivante, mais elle porte en elle-même le germe de sa mort. Une fois t
326 r en bas22. La mesure d’une société personnaliste est au contraire infiniment vivante : car la personne est un principe uni
327 au contraire infiniment vivante : car la personne est un principe universel, et quand bien même tous les hommes seraient de
328 ipe universel, et quand bien même tous les hommes seraient devenus des personnes, la tension, loin de disparaître, atteindrait a
329 it au contraire son maximum créateur. La personne est par excellence la mesure d’une société ouverte. La société personnali
330 culturelle : une élite dont le sens et l’honneur soit de s’agréger le plus grand nombre d’hommes, du seul fait de leur acce
331 La plupart des institutions actuelles pourraient être gardées comme cadres, une fois leur « esprit » renouvelé. Il suffirai
332  » renouvelé. Il suffirait pour cela que leur fin soit ouvertement définie, et que leur usage méthodique soit harmonisé à le
333 ouvertement définie, et que leur usage méthodique soit harmonisé à leur fin. Si cette fin se confond réellement avec la mesu
334 niverselle — la personne —, la méthode ne saurait être que l’exercice des vocations particulières. Les changements de détail
335 particulières. Les changements de détail à opérer seraient dans la plupart des cas facilement découverts in concreto par des hom
336 al et le politique, la création intellectuelle ne sera plus séparée des « masses ». Une culture isolée n’est pas une vraie
337 lus séparée des « masses ». Une culture isolée n’ est pas une vraie culture ; elle n’est plus responsable de son action con
338 lture isolée n’est pas une vraie culture ; elle n’ est plus responsable de son action concrète. Dans un monde de « masses »
339 — soviétiste ou fasciste — le rôle de la culture est bientôt ravalé au rôle du règlement de service dans les casernes. Dan
340 casernes. Dans le monde capitaliste, la culture n’ est plus guère qu’un luxe injustifié. Du simple fait qu’il y a des « mass
341 tique qui l’exploite. Mais un monde personnaliste est un monde où la « masse » s’organise, se fragmente en communautés orga
342 en communautés organiques. Un monde personnaliste est un monde sans masses. C’est dans un monde communautaire seulement que
343 ières identiques.   4. — L’autorité culturelle ne sera pas l’État, mais la Révolution elle-même. La Révolution appartient à
344 onformément à la mesure au nom de laquelle elle s’ est constituée. Non seulement la Révolution « appartient » de fait et de
345 mais il faut dire encore qu’une telle communauté est la Révolution, sans nul autre attribut. Nous avons défini dans Nous v
346 relle à la division du travail. Il faut créer des êtres dirigeants qui conservent une vue d’ensemble, qui contemplent le jeu
347 ux que la puissance finira par échoir ; elle leur sera confiée, parce qu’ils n’en useront point avec violence et ne la dirig
348 exprime tôt après deux revendications, dont l’une est ridicule, et dont l’autre serait la négation de tout ce qui précède.
349 cations, dont l’une est ridicule, et dont l’autre serait la négation de tout ce qui précède. Il demande que l’argent soit remi
350 n de tout ce qui précède. Il demande que l’argent soit remis à son équipe d’éducateurs, et ceci pour qu’elle s’institue en v
351 institue en véritable « caste dirigeante ». Or il est clair que le pouvoir, s’il est réel, n’a rien à faire avec l’argent :
352 irigeante ». Or il est clair que le pouvoir, s’il est réel, n’a rien à faire avec l’argent : l’autorité ne se monnaye pas.
353 té ne se monnaye pas. Et la richesse matérielle n’ est pas un élément constitutif de la personne, bien au contraire. Le révo
354 a personne, bien au contraire. Le révolutionnaire est pauvre, non tant par goût que par nécessité interne. Mais la revendic
355 essité interne. Mais la revendication d’une caste est plus grave. Elle contredit les fins de la révolution. Elle nie et rui
356 ence d’une société ouverte. L’erreur de Nietzsche est manifeste : il a conçu sa nouvelle culture hors du cadre communautair
357 ution. Si elle échoue à le créer, c’est qu’elle n’ est pas une vraie révolution, mais simplement une dictature de plus. Or c
358 n, mais simplement une dictature de plus. Or ce n’ est pas avec les dictatures qu’on a jamais créé de la liberté : nous ente
12 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’édit de Nantes et sa révocation (mars-avril 1935)
359 te fois les droits sacrés de la conscience. Telle étant la pâtée officielle, le point de vue de l’Ordre nouveau nous oblige à
360 1. L’édit de Nantes a-t-il « apaisé » quoi que ce soit , en imposant à un conflit spirituel le cadre étatique d’un décret des
361 La doctrine qui préside à la révocation de l’édit est -elle vraiment une doctrine opposée à celle qui préside à sa promulgat
362 ncore l’homme de l’Édit. À tout prendre, l’édit n’ est qu’une réédition de la boutade, sur le plan de l’État. La paix d’abor
363 ues et protestants. « Paris vaut bien une messe » est injurieux pour la messe et le prêche, qui se voient préférer la posse
364 rer la possession de la capitale. De même, l’édit est injurieux pour les deux fois, qu’il subordonne au raffermissement de
365 e part, limitant l’exercice du culte (qui ne peut être célébré que hors les murs, et qui souffre partout des pires vexations
366 des calvinistes. En apprenant que l’édit vient d’ être proclamé, le pape s’écrie : « Cela me crucifie ! » Et les documents i
367 fixions » qu’ils ont souffertes de 1598 à 1685 ne furent pas moins réelles, pour être plus brutales, que celles du pape. La lé
368 de 1598 à 1685 ne furent pas moins réelles, pour être plus brutales, que celles du pape. La légende de la paix religieuse é
369 me contre la conception maniaque de l’unité —, on est fondé à dire que les principes qui furent à l’origine de l’édit, clai
370 nité —, on est fondé à dire que les principes qui furent à l’origine de l’édit, clairement manifestés par son « application »,
371 t, clairement manifestés par son « application », sont bel et bien les mêmes qui devaient aboutir logiquement à la révocatio
372 ls avaient justement instaurée. En résumé, telle est l’évolution : a) On refoule les antagonismes spirituels en y substitu
373 à une tension équilibrée et créatrice — comme ce fut le cas en Angleterre, en Allemagne et plus tard en Suisse — c’est-à-d
374 ) Le conflit spirituel étouffé par la force, sans être en rien résolu pour autant, fermente et empoisonne la vie morale de l
375 l’intervention de l’État dans des domaines qui ne sont pas du ressort de la politique. L’explosion révolutionnaire, dans ce
376 évolutionnaire, dans ce qu’elle a de destructeur, est l’expression de tels complexes). II Rien n’étant résolu, sur le
377 l’expression de tels complexes). II Rien n’ étant résolu, sur le plan spirituel, par l’édit, mais les parties se trouva
378 ées bon gré mal gré au cadre de l’État, la France est divisée pendant un siècle en trois factions : — la faction catholique
379 actions : — la faction catholique, dont l’opinion est clairement exprimée par les assemblées du clergé réclamant à grands c
380 ultramontain, et dont l’absolutisme de Louis XIV sera l’expression achevée. Une phrase de Bossuet nous en apprend sur cette
381 rne quelque Führer, et non le roi : « Tout l’État est en lui, en lui est la puissance, en lui est la volonté de tout le peu
382 et non le roi : « Tout l’État est en lui, en lui est la puissance, en lui est la volonté de tout le peuple 26. » C’est cet
383 ’État est en lui, en lui est la puissance, en lui est la volonté de tout le peuple 26. » C’est cette troisième faction qui
384 pher. Cependant une difficulté subsiste. L’édit a été donné comme « perpétuel et irrévocable ». Il s’agira de tourner cet o
385 de tourner cet obstacle légal. En fait, l’édit a été appliqué de telle sorte qu’on a déjà ruiné les églises protestantes,
386 ée du Clergé. Mais de fait, le triomphe véritable est celui de l’État, plus encore que celui du pape. C’est l’évolution éta
387 s n’ont pas pu obtenir un siècle plus tôt. L’édit fut révoqué, dit Saint-Simon, « sans le moindre prétexte et sans aucun be
388 oindre prétexte et sans aucun besoin ». Voilà qui est bien vu, mais mal interprété. Le prétexte en effet n’est pas visible,
389 n vu, mais mal interprété. Le prétexte en effet n’ est pas visible, ni la nécessité n’est inscrite dans les faits ! La raiso
390 xte en effet n’est pas visible, ni la nécessité n’ est inscrite dans les faits ! La raison de l’État est une raison abstrait
391 est inscrite dans les faits ! La raison de l’État est une raison abstraite, — nous croyons l’avoir dit suffisamment. Mais o
392 e à la stérilisation qu’elle apporte. Cette œuvre est commencée par Henri IV lorsqu’il édicte une paix qui n’est qu’un « dé
393 ncée par Henri IV lorsqu’il édicte une paix qui n’ est qu’un « désordre » concret. Et c’est elle, avant tout, qui ourdit (po
394 înait à adorer ce qu’il ne croyaient point… Telle fut l’abomination générale enfantée par la flatterie et par la cruauté. »
395 tterie et par la cruauté. » Cette dernière phrase est caractéristique de l’aveuglement de l’auteur, et la noblesse français
396 clairs. Notre intention, dans cette brève note, n’ est pas évidemment de déplorer ce qui s’est fait, ni de chercher par quel
397 e note, n’est pas évidemment de déplorer ce qui s’ est fait, ni de chercher par quels moyens Henri IV eût pu donner au confl
398 re moins fatale pour l’avenir du pays. (Nous nous sommes contenté d’indiquer au passage l’exemple des solutions fédéralistes q
399 passage l’exemple des solutions fédéralistes qui furent réalisées à l’étranger.) Mais nous avons voulu souligner fortement, p
400 éraliste, et à l’exaltation de l’étatisme actuel. Serait -ce tout simplement l’affligeante absence de rigueur du système parlem
401 « plus » réalisé par Louis XIV ? En vérité, l’on est en droit de douter que tous nos petits Richelieu avortés ou montés en
402 , aux yeux des historiens futurs, bien anodins, n’ est peut-être pas inutile, avant de passer à l’action. 25. Voir l’exce
13 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). À propos du 14 juillet (juillet-août 1935)
403 ple français aura compris que l’adversaire unique est le capitalisme centralisateur, anonyme aujourd’hui — à droite, étatis
404 rces vives du pays. À l’heure présente, une chose est claire : le Front populaire travaille pour M. Litvinoff, le Front nat
405 priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on est sûr que cette gauche et cette droite travaillent en fait pour le déso
406 néficiaires de luttes civiles aussi mal orientées seront en fait les gros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lut
407 es droites auront compris que la Banque de France est contre la patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chi
408 s gauches auront compris que la peur de Chiappe n’ est pas un programme, sonnera l’heure de L’Ordre nouveau. q. Rougemont
409 au, Paris, juillet–août 1935, p. II. r. Le texte est précédé du chapeau suivant : « Quoique nous ayons pour habitude de sé
14 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La situation politique en France (octobre 1935)
410 lus vain, le plus stérile et le plus irritant qui soit , dès qu’on essaie d’y réfléchir, au lieu de ressasser des opinions to
411 oite et à gauche dans des journaux dont l’éloge n’ est plus à faire. Mais nous sommes en train d’assister depuis un an à un
412 urnaux dont l’éloge n’est plus à faire. Mais nous sommes en train d’assister depuis un an à un phénomène nouveau, et dont les
413 rront avoir un certain intérêt pour notre action. Soit qu’ils reprennent quelque vitalité, soit qu’ils subissent les dernier
414 action. Soit qu’ils reprennent quelque vitalité, soit qu’ils subissent les derniers soubresauts d’avant la mort, les partis
415 se déchire par là, et il arrive que l’on devine l’ être de chair et de sang qu’elle déguisait, — le vrai pays. Il suffit d’in
416 ns nécessaires à l’équilibre d’un centre qui seul était pris au sérieux par le pays. On l’a dit et redit : le parti radical,
417 e publique, et si d’autre part leurs mystiques se sont à ce point modifiées, il importe plus que jamais de définir les intér
418 ommes, le colonel de la Rocque a jugé que l’heure était venue de réfléchir et de s’expliquer. La fatalité qui pèse sur son mo
419 u’à la question « Où allons-nous ? », lorsqu’elle est posée après coup, après que l’on s’est mis en marche, il n’est d’autr
420 orsqu’elle est posée après coup, après que l’on s’ est mis en marche, il n’est d’autre réponse, dans les faits, que la fameu
421 ès coup, après que l’on s’est mis en marche, il n’ est d’autre réponse, dans les faits, que la fameuse dictature de transiti
422 rudent de M. de la Rocque. Le fascisme, en effet, est une mystique de la jeunesse ; Service public nous propose, au contrai
423 , une mystique d’anciens combattants. Le fascisme est anticapitaliste (en théorie), M. de la Rocque ne condamne du capitali
424 talisme que ses « parasites ». Enfin, le fascisme est un mouvement populaire, révolutionnaire, alors que le mouvement des C
425 es », morale bourgeoise révigorée, en vérité nous sommes encore bien loin de toute espèce de fascisme, « larvé » comme l’on di
426 s équivoque ni subtilités, dire pourquoi ce livre est mauvais. « Les programmes sont des aboutissements », écrit M. de la R
427 e pourquoi ce livre est mauvais. « Les programmes sont des aboutissements », écrit M. de la Rocque. Et il ajoute, non sans l
428 ai imposé la priorité au plan d’action ». Mais qu’ est -ce qu’un plan d’action sans programme ? Qu’est-ce que « cet en avant
429 qu’est-ce qu’un plan d’action sans programme ? Qu’ est -ce que « cet en avant qui ne sait pas où il va ? » (Robert Aron) Qui
430 e borne à répéter à tout bout de chapitre qu’il n’ est pas de ces « intellectuels » qui se perdent à rechercher les Principe
431 s d’un ordre nouveau. « Voyez net. Pensez simple. Soyez des réalisateurs, non des rhéteurs ». D’accord. À condition que tout
432 olontaires Nationaux, leur Œuvre enfin, leur Foi, est -ce que cette inflation typographique dispense vraiment un chef d’énon
433 raiment un chef d’énoncer un programme cohérent ? Sont -ce tous ces grands mots faussement religieux qu’il prétend opposer au
434 début : « De quoi s’agit-il ? » « Les programmes sont des aboutissements ». Parions que l’homme qui parie ainsi ne sait pas
435 ement nécessaire de son « plan d’action » ne peut être rien d’autre, et quoi qu’il veuille, qu’un second 6 février. Ce serai
436 et quoi qu’il veuille, qu’un second 6 février. Ce serait ici le lieu de rappeler le grand principe tactique et doctrinal — ces
437 — formulé par Aron et Dandieu : « Les révolutions sont sanglantes dans la mesure où elles sont mal préparées ». Service publ
438 volutions sont sanglantes dans la mesure où elles sont mal préparées ». Service public est un livre dangereux, parce que c’e
439 ure où elles sont mal préparées ». Service public est un livre dangereux, parce que c’est un livre vague derrière lequel ma
440 s antifascistes, Déat, Thorez, etc. Mais là, ce n’ est plus l’état-major qui imprime à l’action ses directives ; et les trou
441 mprime à l’action ses directives ; et les troupes sont sans discipline, et les objectifs si possible encore plus vagues, ou,
442 rti veut bien la liberté, mais d’une manière tant soit peu différente. Il veut, sous le nom de liberté, la dictature, l’état
443 ctive prochaine d’une prise de pouvoir légal, qui est le cauchemar de sa vie. Après avoir « milité » pendant quarante ans,
444 me il n’a pas de programme. La situation du monde est peut-être tragique. Celle de nos chefs de gauche est certainement tra
445 peut-être tragique. Celle de nos chefs de gauche est certainement tragi-comique, et même à un degré que le simple lecteur
446 M. Frossard, il signe des décrets-lois. Enfin, il est toujours possible d’organiser des réunions de protestation contre Lav
447 ser des réunions de protestation contre Laval, il est beaucoup plus difficile de se prémunir contre la chute de Laval, et l
448 n’ose pas le dire, je vous laisse à juger lequel est le plus dangereux ; ou encore le moins efficace. 4. — Pronostic
449 déchaînement de démagogies électorales, tout cela est également possible, et sera également stérile. Tout cela se fera au h
450 électorales, tout cela est également possible, et sera également stérile. Tout cela se fera au hasard, sous la pression de l
451 urestime de part et d’autre les forces. Mais nous sommes payés pour savoir que la confusion politique, en temps de crise, trav
452 onale ou de prolétarienne, peu importe, le danger est pareil. À moins qu’une force nouvelle n’apparaisse, qui ne soit ni de
453 moins qu’une force nouvelle n’apparaisse, qui ne soit ni de droite ni de gauche, mais qui apporte la solution des problèmes
454 e se perdre à rechercher d’abord si ces problèmes sont de droite ou de gauche. Cette troisième force existe-t-elle ? Je me b
455 u point de vue de la tactique révolutionnaire, il est clair que la seule question décisive n’a été posée ni par les gauches
456 , il est clair que la seule question décisive n’a été posée ni par les gauches ni par les droites : c’est la question que p
457 ce civil en liaison avec les corporations locales est la seule et unique solution qui ait été envisagée en France, jusqu’ic
458 s locales est la seule et unique solution qui ait été envisagée en France, jusqu’ici. Si incroyable que cela paraisse, pers
459 i. Si incroyable que cela paraisse, personne ne s’ est encore préoccupé de ce problème tactique vraiment crucial, en dehors
460 . 5. — Les faits travaillent pour nous Ce n’ est pas à notre propagande, certes, qu’il faut attribuer l’évolution d’un
461 incipe de notre service civil. Nous pensons avoir été plus loin que la simple position théorique du problème — et nos expér
462 théorique du problème — et nos expériences de cet été le prouvent. Mais il n’est pas indifférent de noter les convergences
463 nos expériences de cet été le prouvent. Mais il n’ est pas indifférent de noter les convergences qui se dessinent. Dans dive
464 ncore nous reconnaissons un point de vue qui nous est familier. Dans certaines déclarations du Front paysan, nous distinguo
465 s thèses constructives30. Cette dernière remarque est importante. La grande leçon que nous avons tirée des confuses excitat
466 efus à gauche et à droite, parmi les troupes. Il est temps de donner à ces troupes une volonté commune constructive, un pr
467 ront social de Bergery et les néo-socialistes. Ce serait une formule nationale-socialiste ou fasciste. 29. Voir les déclarati
468 stater que dans la plupart des cas, ces tendances sont encore contrariées par la croyance très générale aux bienfaits de l’é
15 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Conversation avec un SA (décembre 1935)
469 r, c’est une activité plutôt « réactionnaire », n’ est -ce pas ? Lui. — Ah ! oui… (silence poli). Moi. — Allons au fait. J
470 rent à la guerre. Lui. — Je vous répète que ce n’ est là, tout simplement, qu’un goût que nous avons, cela n’a rien à voir
471 . Vous n’irez pas leur reprocher, tout de même, d’ être un danger pour leurs voisins. Moi. — Bon. Admettons. C’est là que no
472 ins. Moi. — Bon. Admettons. C’est là que nous en étions restés. Je vous avais dit pour conclure : Souhaitons que vous arrivie
473 ors d’Allemagne, que votre goût du décor guerrier est un goût pacifique, somme toute, sportif, artistique si j’ose dire !
474 our l’œuvre, contiennent le mot Kampf, quand ce n’ est pas le mot Krieg. Celle-ci, par exemple, qui est la plus fréquente :
475 ’est pas le mot Krieg. Celle-ci, par exemple, qui est la plus fréquente : « La lutte contre la faim et le froid est notre g
476 fréquente : « La lutte contre la faim et le froid est notre guerre. » Je sais bien ce que vous entendez par là : « Les autr
477 ue vous entendez par là : « Les autres peuples en sont encore à la guerre armée, nous, nous luttons pour édifier un monde sa
478 re : voilà notre guerre ! » En somme, si le mot n’ était pas interdit, je dirais que c’est de votre part une déclaration « pac
479 acifiste » ! Mais pourquoi faut-il que votre paix soit encore une guerre ? Ne pouvez-vous vraiment enthousiasmer vos concito
480 Posons le problème sur notre plan concret : vous êtes SA, c’est-à-dire « fasciste » comme nous disons en France. Je suis Or
481 dire « fasciste » comme nous disons en France. Je suis Ordre nouveau. Mais nous reconnaissons l’un et l’autre la nécessité d
482 faire l’exercice dans la campagne. Bon, voilà qui est simple. Moi, c’est plus compliqué à expliquer… et peut-être aussi à f
483 utre problème à résoudre maintenant. Le spirituel est réglé. Mais qu’allons-nous faire de notre énergie physique ? Et c’est
484 avons honte devant eux. Nous sentons que nous ne sommes jamais allés jusqu’au bout de nos forces. Il y a un instinct profond,
485 ans : le sport… Lui. — C’est quelque chose. Ce n’ est pas assez, ce n’est pas sérieux. L’adversaire n’est pas un vrai adver
486 . — C’est quelque chose. Ce n’est pas assez, ce n’ est pas sérieux. L’adversaire n’est pas un vrai adversaire, comme à la gu
487 t pas assez, ce n’est pas sérieux. L’adversaire n’ est pas un vrai adversaire, comme à la guerre. Nous avons besoin de senti
488 roche à votre « peut-être qu’il faut cela », ce n’ est pas son cynisme, c’est bien plutôt son idéalisme lamentable. La guerr
489 ôt son idéalisme lamentable. La guerre actuelle n’ est pas du tout un appel à la virilité. Nous ne sommes plus au temps de F
490 n’est pas du tout un appel à la virilité. Nous ne sommes plus au temps de Frédéric le Grand et du maréchal de Saxe. La guerre
491 rand et du maréchal de Saxe. La guerre actuelle n’ est pas une éducation de la violence physique, c’est une machine à tuer c
492 ont subi une épreuve inutile et mauvaise. Ils ont été victimes d’un effroyable accident. Une épreuve pareille n’est pas hum
493 d’un effroyable accident. Une épreuve pareille n’ est pas humaine, elle n’a aucune valeur pour la vie normale de l’homme. E
494 ences, le système du rouleau compresseur ? Vous n’ êtes pas trop réalistes, en France. Moi. — Vous savez que l’ON n’est pas
495 alistes, en France. Moi. — Vous savez que l’ON n’ est pas pacifiste. Nous reconnaissons la réalité et la nécessité des conf
496 itions naturelles pour vouloir les anéantir. Nous sommes fédéralistes, c’est-à-dire que nous voulons que toutes les différence
497  ! Je vous dis que vous manquez de réalisme. Vous êtes encore disciples de Rousseau plus que vous ne le croyez ! Dans la réa
498 ions. La nation-bloc, telle que vous la concevez, est un danger dès qu’elle est forte et armée. C’est bien pourquoi j’estim
499 e que vous la concevez, est un danger dès qu’elle est forte et armée. C’est bien pourquoi j’estime que votre « sport armé »
500 t bien pourquoi j’estime que votre « sport armé » est une menace pour la paix, que vous le vouliez ou non. Lui. — Ach ! C’
501 re la Russie ? Lui. — C’est autre chose. Il faut être prêt à tout, bien qu’il y ait la Pologne entre deux. Mais surtout il
502 n doute, mais que je n’arrive pas à concevoir. Je suis sans doute trop rationaliste encore ? Lui. — Je ne nie pas la diffic
503 ncore ? Lui. — Je ne nie pas la difficulté. Mais est -ce qu’il n’y en a pas aussi dans votre système « fédéraliste » ? Et,
504 ui de la guerre moderne. Nous nions que la guerre soit jamais une solution, étant donnés ses instruments actuels. Nous voulo
505 ous nions que la guerre soit jamais une solution, étant donnés ses instruments actuels. Nous voulons une guerre créatrice, et
506 as destructrice. Tout l’effort de la civilisation est là : tirer des conflits naturels et nécessaires des forces nouvelles,
507 ntagonistes. Je sais bien que le mot civilisation est mal vu chez vous. Mais nous ne renoncerons pas à la civilisation sous
508 le sens où Rimbaud a dit : « Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes. » Lui. — Et pour ceux qui n’a
509 Ou à mort, plutôt… Je veux bien, pourvu que ce ne soit pas en France. Mais je vous répondrai plus sérieusement, d’un seul mo
510 d’éducation. Pour nous, éduquer les hommes, ce n’ est pas leur bourrer le crâne de notions inutiles, ni même de notions dit
511 ois, de la nécessité d’une morale héroïque ? Il m’ est venu quelques doutes, pendant cet entretien : des vrais héros parlent
512 mbre 1935, p. 38-42. u. Ce texte, signé « XXX », est précédé de la note suivante : « Un de nos amis, retour d’Allemagne, n
16 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Échos (janvier 1936)
513 arler de Rimbaud et du surréalisme. Tout le reste est charabia. L’ON, par exemple, qui « parle de politique », et même d’éc
514 maison de campagne, aux environs de Moscou, avait été transformée en bordel aux premiers jours de la révolution : puis rasé
515 ême certaines choses qui ne changent pas. Rimbaud sera toujours jeune, même si M. Brasillach en parle. Il y aura toujours de
516 urget, le doyen d’élection à l’Académie française est M. Gabriel Hanotaux, élu en 1897, au 27e fauteuil. Avec lui, 6 acadé
517 7, au 27e fauteuil. Avec lui, 6 académiciens ont été élus avant la guerre (suivent les noms). Depuis 1930, l’Académie a él
518 5 ans, plus du quart de l’effectif des Quarante s’ est trouvé renouvelé. » On ignore trop ces choses. Surtout dans la « jeun
519 le domaine de la littérature désintéressée. Quel est le jeune amoureux des Lettres qui aura gardé assez de fraîcheur d’Âme
520 ne : « L’ami XXX n’a pas dû lire Mein Kampf. Ce n’ est pas une “autobiographie” mais un ouvrage de combat, comme son nom l’i
521 dre de marche. Ils vont par 3 et non par 4. Je me suis fait dire par quelqu’un de bien renseigné que c’était afin d’éviter u
522 effet, il faut reconnaître que cela change tout. Soyons exacts. » v. Rougemont Denis de, « À propos d’une conversation av
17 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Précisions utiles sur l’industrie des navets (mars 1936)
523 es difficultés que pouvait rencontrer un écrivain étaient de deux espèces : manque d’argent ou insuccès (auprès du public, de l
524 itique, des éditeurs). La pauvreté et l’obscurité sont deux spectres classiques sans le concours desquels rien de très grand
525 u se faire dans la littérature, depuis que Goethe est mort et que le monde est moderne. À preuve Balzac, Stendhal, Baudelai
526 ature, depuis que Goethe est mort et que le monde est moderne. À preuve Balzac, Stendhal, Baudelaire, Rimbaud, Dostoïevski,
527 redire cette remarque, nous dirons que leur œuvre est un hommage que la richesse rend à la pauvreté dont elle a su tirer de
528 ent de l’énergie ; tous savent et sentent qu’elle est essentiellement humaine, c’est-à-dire qu’elle exprime un conflit perm
529 t fécond, celui du créateur et du monde tel qu’il est ou tel qu’il fut créé par d’autres, celui de l’aventure et des routin
530 u créateur et du monde tel qu’il est ou tel qu’il fut créé par d’autres, celui de l’aventure et des routines, celui de la p
531 de l’impersonnel. Mais, depuis peu, les écrivains sont menacés, en France, par un troisième péril, par un péril que les époq
532 sités commerciales qui devraient normalement leur être subordonnées. Exemple : un éditeur refuse un livre dont la valeur art
533 le », c’est-à-dire un navet de série. Si l’auteur est désargenté, il sera obligé de s’exécuter. La critique étant directeme
534 un navet de série. Si l’auteur est désargenté, il sera obligé de s’exécuter. La critique étant directement influencée par le
535 rgenté, il sera obligé de s’exécuter. La critique étant directement influencée par le « lancement » publicitaire organisé par
536 bon auteur finira par croire que ses bons livres sont mauvais et que ses mauvais livres sont bons. Mon exemple peut paraîtr
537 ons livres sont mauvais et que ses mauvais livres sont bons. Mon exemple peut paraître simpliste. Mais il suffit d’avoir un
538 de de l’édition parisienne pour savoir que ce cas est courant, et qu’il est même tellement courant qu’il explique à lui seu
539 enne pour savoir que ce cas est courant, et qu’il est même tellement courant qu’il explique à lui seul l’abaissement très f
540 les nuances intermédiaires, mais aujourd’hui nous sommes en présence d’un fait nouveau, qui est la systématisation des moyens
541 ui nous sommes en présence d’un fait nouveau, qui est la systématisation des moyens de pression sur les non-conformistes le
542 i ne bénéficient pas de ce battage commercial. Ce sont ces livres-là qui ont besoin de la critique pour atteindre le lecteur
543 e donc à l’accuser de simonie intellectuelle : il est plutôt victime, souvent inconsciemment, d’un système qui le tient de
544 ise, il y avait une foison de petits éditeurs qui étaient prêts à faire des sacrifices pour publier certains ouvrages de qualit
545 t de la rareté ou du scandale, et sur la mode qui était aux moins de trente ans. La crise a supprimé l’un après l’autre ces a
546 typiquement capitaliste. Ainsi l’éditeur cesse d’ être un artisan au service du livre. Il met le livre au service de trusts
547 . Il entre dans le domaine des gros chiffres, qui est la mort de la pensée. 3. Obligé de vendre beaucoup et à tout prix, l’
548 ligé de vendre beaucoup et à tout prix, l’éditeur est contraint à organiser en grand sa distribution. Or c’est alors qu’int
549 tre35, ne jouit pas d’un régime spécial, et qui a été « autorisé »36 à faire diffuser 1000 ou 10 000 exemplaires d’un livre
550 du !). Si l’on sait que le poids moyen d’un livre est d’environ 300 gr. on voit que le montant de certains débits peut atte
551 mposant. Ainsi donc si le livre se vend mal, ce n’ est plus un manque à gagner pour l’éditeur, c’est une perte. Et cette per
552 monter à des dizaines de milliers de francs. Il n’ est donc plus question, matériellement, pour l’éditeur, de risquer un bea
553 nnées de ce régime pour qu’ils se vissent acculés soit à la faillite, soit à se vendre aux Messageries qui les avaient légal
554 our qu’ils se vissent acculés soit à la faillite, soit à se vendre aux Messageries qui les avaient légalement pris au piège,
555 ux qui, bien que n’ayant jamais paru à l’étalage, sont retournés comme « invendus » avec une facture somptueuse ; enfin sur
556 journaux qui feraient mine de résister. Tout cela est bien connu des éditeurs et des libraires, mais le public ne s’en dout
557 Messageries. III La conclusion de tout ceci est évidente : c’est le régime capitaliste, ce sont ses méthodes « abstra
558 ci est évidente : c’est le régime capitaliste, ce sont ses méthodes « abstraites » centralisatrices et gigantiques, c’est sa
559 c’est sa brutalité systématique et inhumaine, qui sont les véritables responsables de notre décadence culturelle, — si toute
560 viter certains scandales trop visibles (et cela n’ est pas du tout souhaitable, il vaudrait mieux réveiller l’opinion) rien
561 ’édition libre. Et le seul moyen d’y remédier, ce sera de créer ou de multiplier des centres de propagande au service d’un p
562 e défense depuis un an.) C’est dire que le remède sera tout aussi dangereux que le mal. Et que la révolution ne pourra plus
563 x que le mal. Et que la révolution ne pourra plus être faite que par ceux qui en auront les moyens financiers : ainsi se for
564 aire valoir dans ce domaine : 1° Les institutions sont au service des personnes ; en particulier, l’édition est un moyen au
565 service des personnes ; en particulier, l’édition est un moyen au service de l’esprit créateur, et la distribution est un m
566 service de l’esprit créateur, et la distribution est un moyen au service de l’édition. 2° Le gigantisme capitaliste ou éta
567 édition. 2° Le gigantisme capitaliste ou étatique est proscrit par le mode général d’organisation à base locale des entrepr
568 . La loi des gros chiffres, imposée par ce trust, est inexorablement dégradante pour l’esprit. w. Rougemont Denis de, « P
18 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plébiscite et démocratie (avril 1936)
569 onales-socialistes doivent logiquement apparaître soit comme un truquage monumental, soit comme une manifestation de puissan
570 ent apparaître soit comme un truquage monumental, soit comme une manifestation de puissance d’un parti, au moins superflue.
571 des candidats, et le seul ministre de l’Intérieur était en droit de nommer définitivement les députés. Le vote revenait donc
572 la technique de la propagande et du vote lui-même était indiquée par la nature du but visé, et il n’y a pas lieu de chicaner
573 ains membres du parti N.-S. reconnaissent qu’on a été « un peu fort » dans l’application des moyens de contrainte légale, s
574 ts de toute faculté pratique de dire non). Le but étant l’unanimité, et non la majorité, et cette unanimité n’existant pas en
575 ratie Mais cette opération antiparlementaire a été présentée au peuple allemand comme un acte démocratique. Le Führer, d
576 émocraties de l’Ouest, disait-il en substance, ne sont en réalité que des oligarchies. Le peuple y est privé du pouvoir de t
577 sont en réalité que des oligarchies. Le peuple y est privé du pouvoir de trancher les questions importantes. Entre lui et
578 ns votre approbation, sans votre confiance. Je ne suis pas un usurpateur, ni un dictateur, mais je suis le porte-parole d’un
579 suis pas un usurpateur, ni un dictateur, mais je suis le porte-parole d’une volonté nationale à laquelle j’obéirai toujours
580 vent répondre sans chercher bien loin : si vous n’ étiez pas sûr d’avance du résultat de votre plébiscite, vous sauriez fort b
581 ce de cause. C’est pourquoi la vraie démocratie n’ est possible que là où l’opinion a été formée et disciplinée par un seul
582 e démocratie n’est possible que là où l’opinion a été formée et disciplinée par un seul parti dirigé par un seul homme. » (
583 allemand qui écoute ce langage. Il se peut qu’il soit un instant gêné par le sophisme qui assimile « vraie démocratie » et
584 ernement d’un seul appuyé sur une opinion qu’il s’ est créée favorable par les moyens que l’on sait. Mais il est probable qu
585 e favorable par les moyens que l’on sait. Mais il est probable que cet électeur est beaucoup plus sensible à la dénonciatio
586 l’on sait. Mais il est probable que cet électeur est beaucoup plus sensible à la dénonciation du sophisme contraire, parce
587 enne et la « démocratie » parlementaire française sont deux trahisons qualifiées de la véritable démocratie, définie comme l
588 petits cantons suisses où les affaires publiques sont discutées par l’assemblée plénière des électeurs, ou Landsgemeinde. M
589 de. Mais une telle démocratie, la seule réelle, n’ est plus possible dès que le nombre des électeurs dépasse la dizaine de m
590 e de démocratie. Mais là où le référendum ne peut être provoqué que par le gouvernement, comme en Allemagne, en ne saurait p
591 e. 3. Nécessité du plébiscite Le plébiscite est donc un référendum contrôlé, — pratiquement : un référendum truqué. I
592 isolé, acte qui d’ailleurs a toutes les chances d’ être très généralement approuvé même par les adversaires du régime. (Les 3
593 el point a-t-on le droit de tromper le peuple ? —  fût -ce pour son bien… On voit très clairement pourquoi l’État national-so
594 tie ». C’est que le problème allemand fondamental est aujourd’hui de constituer une nation unitaire, centralisée, une solid
595 açon ouverte ou voilée, à un plébiscite. Sinon ce serait la ruine rapide de l’étatisme centralisateur, comme tend à le prouver
596 emarqué depuis longtemps que le référendum suisse est toujours dirigé contre l’État. C’est-à-dire que toute loi proposée pa
597 pso facto repoussée par la majorité des citoyens, fût -elle, dans certains cas, excellente.) La nécessité du plébiscite se c
598 rer le référendum, la « consultation populaire », sera en réalité une tentative de plébiscite, et donc une négation de la dé
599 cratie réelle. (Encore une fois : le référendum n’ est possible en Suisse, il n’est « démocratique » que dans la mesure où l
600 is : le référendum n’est possible en Suisse, il n’ est « démocratique » que dans la mesure où le fédéralisme suisse subsiste
601 unité depuis des siècles, et qui peut-être a même été trop loin dans ce sens ; pour un pays qui a fait la Révolution de 89,
602 s ; pour un pays enfin dont la mission a toujours été libératrice — ou tout au moins affirmée telle — la tentation plébisci
603 affirmée telle — la tentation plébiscitaire, qui est la tentation fasciste, n’a plus de sens historique ni spirituel. Il i
604 tout contraire des élections partisanes. Si nous sommes antiparlementaires, nous ne souffrirons pas que la paresse d’esprit o
605 tion, voilà l’ennemi ; et peu nous importe que ce soit un pseudo-fascisme de droite ou un pseudo-démocratisme de gauche qui
606 ersonnaliste de la France, ces deux tentatives ne seront jamais que des trahisons jumelles. Nous sommes contre la centralisati
607 ne seront jamais que des trahisons jumelles. Nous sommes contre la centralisation, contre l’étatisme, contre le nationalisme é
608 ce de fascisme « à la française ». Parce que nous sommes pour le fédéralisme communaliste, pour l’exercice de l’autorité sur p
609 s et qui savent ce qu’ils font, dans un cadre qui soit à mesure d’homme, — pour la seule vraie « démocratie », dirions-nous
19 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que l’autorité ? (mai 1936)
610 Qu’ est -ce que l’autorité ? (mai 1936)y 1. Personne n’aurait l’idée de pos
611 n dans un temps où l’autorité existerait. Mais il est urgent de la poser et de la résoudre dans notre temps. Tout de suite,
612 dame m’interrompt : « Je croyais que notre époque était autoritaire ! Est-ce que la mode n’est pas à l’autorité ? Notre belle
613 « Je croyais que notre époque était autoritaire ! Est -ce que la mode n’est pas à l’autorité ? Notre belle jeunesse réclame
614 e époque était autoritaire ! Est-ce que la mode n’ est pas à l’autorité ? Notre belle jeunesse réclame l’autorité dans tous
615 ieu lui-même… » Justement, Madame : quand la mode est à l’autorité, c’est qu’il n’y a plus d’autorité. Et quand M. Tardieu
616 quand M. Tardieu lui-même…, eh bien, c’est qu’il est temps d’intervenir et de tirer les choses au clair. Ce qui fait croir
617 t croire à beaucoup de personnes que notre siècle est celui de l’autorité, c’est l’abondance de pouvoirs tyranniques qui s’
618 inue. C’est cela qu’il nous faut expliquer. 2. Qu’ est -ce que l’autorité ? N’est-ce pas tout simplement « ce qui commande »,
619 s faut expliquer. 2. Qu’est-ce que l’autorité ? N’ est -ce pas tout simplement « ce qui commande », ou ce qui a le droit de c
620 ique nous en donne un exemple typique. L’autorité serait -elle mieux définie comme « ce à quoi l’on obéit » ? — Non : car il es
621 e comme « ce à quoi l’on obéit » ? — Non : car il est courant que les hommes obéissent à certains ordres qui leur sont donn
622 e les hommes obéissent à certains ordres qui leur sont donnés sans autorité, mais qui sont appuyés mécaniquement, par les ga
623 dres qui leur sont donnés sans autorité, mais qui sont appuyés mécaniquement, par les gardiens de l’ordre, ou par certaines
624 ’individu ne peut pas se soustraire. L’autorité n’ est le fait ni d’une institution en soi, ni d’une charge, ni d’un grade,
625 pe, ni d’un soviet, ni d’un caporal. Elle ne peut être ni achetée, ni vendue, ni élue, ni plébiscitée, ni transmise légaleme
626 ée par la brutalité. Autrement dit : l’autorité n’ est pas le pouvoir. Elle ne se confond jamais avec aucun pouvoir institu
627 jamais avec aucun pouvoir institué, parce qu’elle est au-dessus de tout pouvoir. L’autorité est ce qui fait qu’un pouvoir q
628 qu’elle est au-dessus de tout pouvoir. L’autorité est ce qui fait qu’un pouvoir qui lui est soumis, s’exerce en réalité. Ai
629 L’autorité est ce qui fait qu’un pouvoir qui lui est soumis, s’exerce en réalité. Ainsi le pouvoir n’est jamais qu’un inst
630 t soumis, s’exerce en réalité. Ainsi le pouvoir n’ est jamais qu’un instrument créé par une autorité en exercice. Il arrive
631 ication de l’autorité qui l’avait créé. Mais ce n’ est là qu’une survivance, justement, et ce pouvoir est destiné à s’écroul
632 st là qu’une survivance, justement, et ce pouvoir est destiné à s’écrouler et à devenir inefficace sitôt que se manifestera
633 voir subsistant. 3. Le propre du pouvoir, c’est d’ être institué ; le propre de l’autorité, c’est d’être instituante. Le pouv
634 ’être institué ; le propre de l’autorité, c’est d’ être instituante. Le pouvoir, en tant qu’institution, est naturellement ma
635 instituante. Le pouvoir, en tant qu’institution, est naturellement matériel. L’autorité, au contraire, en tant que créatri
636 contraire, en tant que créatrice et initiatrice, est essentiellement spirituelle. Là-dessus les plus gros malentendus se d
637 s. Le « spirituel », aux yeux de la grande masse, est à peu près synonyme d’impuissance, et il est méprisé comme tel. Cepen
638 sse, est à peu près synonyme d’impuissance, et il est méprisé comme tel. Cependant que l’élite des « clercs » le loue préci
639 que l’élite des « clercs » le loue précisément d’ être impuissant, inefficace et tout gratuit, — et cette louange est la mei
640 t, inefficace et tout gratuit, — et cette louange est la meilleure excuse à ce mépris. Pourquoi voudrait-on que les foules
641 ’elles se vantent de ne servir à rien ? Mais s’il est vrai que l’on abuse de ce terme pour couvrir les plus vils marchandag
642 s vils marchandages, ou les plus lucratifs ; s’il est vrai que les journaux du Comité des forges font profession de défendr
643 nt profession de défendre le « spirituel » ; s’il est vrai que les « bourgeois » de toutes classes ont fait de « l’esprit »
644 x dicton : l’abus n’enlève pas l’usage. Nous nous sommes expliqués dès le début de notre action sur le sens que nous attribuon
645  spirituel »39. Mens agitat molem. Mais ce mens n’ est pas l’esprit pur d’une élite qui laisse les mains libres aux affairis
646 esprit, le spirituel, au sens où on l’entend ici, est par définition ce qui « agit », ce qui crée, initie et invente, ce qu
647 tte revue : quand l’autorité disparaît, l’armée n’ est plus une arme entre les mains déficientes du chef. Car les insignes d
648 re expérience de commandement. Or cette confiance est une réalité spirituelle, au plein sens du mot, cette fois. (Il est to
649 pirituelle, au plein sens du mot, cette fois. (Il est toujours désagréable de se citer soi-même : cela donne à penser qu’on
650 onc une formule très voisine des nôtres, mais qui est de Paul Valéry : « Le pouvoir n’a que la force qu’on veut bien lui at
651 ’on veut bien lui attribuer : même le plus brutal est fondé sur la croyance. »)40 4. Comment se fait-il qu’une élite ou un
652 même ? (Car toute autorité qui croit en elle-même est invincible, c’est là un des axiomes de l’Histoire. On n’a jamais pu r
653 ments qui doutaient de leur mission.) Ce problème serait insoluble si l’on n’admettait pas la distinction que nous proposons e
654 l’armée et de la police, bref du pouvoir dont ils étaient les chefs, contre une autorité proclamée au-dehors, très inférieure e
655 torieuse dans l’ordre spirituel. 5. La révolution est essentiellement l’affirmation d’une nouvelle autorité. Elle devient p
656 atiquement inévitable lorsque l’autorité réelle n’ est plus derrière le pouvoir établi, mais en face de lui. Tout le reste e
657 ouvoir établi, mais en face de lui. Tout le reste est affaire de technique — ou de patience. (Laisser le pouvoir, abandonné
658 ir lui-même, qui passe pour un effet de la force, est essentiellement une valeur spirituelle. » Nous dirions évidemment aut
659 uvoir, dans ce cas. y. Rougemont Denis de, « Qu’ est -ce que l’autorité ? », L’Ordre nouveau, Paris, mai 1936, p. 2-5.
20 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que la politique ? (juin 1936)
660 Qu’ est -ce que la politique ? (juin 1936)z 1. La politique est en principe
661 ue la politique ? (juin 1936)z 1. La politique est en principe ce qui intéresse la cité. Aucun des habitants de la cité
662 n leur volonté de s’intéresser à la cité dont ils sont membres. Leur émotion est celle d’une découverte. Ils découvrent que
663 ser à la cité dont ils sont membres. Leur émotion est celle d’une découverte. Ils découvrent que le droit de se plaindre, d
664 ituation dont ils se plaignent. Cette conséquence est pour eux si nouvelle, qu’ils éprouvent le besoin de « justifier » leu
665 ces débats enfiévrés pour savoir si le clerc doit être un citoyen tout comme les autres, s’il doit « faire de la politique »
666 est le sens même de la politique en général qui n’ est plus clairement aperçu, dans l’élite de la nation. On sent qu’un homm
667 ais on sent aussi que la politique, telle qu’elle est conçue et pratiquée de nos jours, est une menace sérieuse pour l’inté
668 lle qu’elle est conçue et pratiquée de nos jours, est une menace sérieuse pour l’intégrité de l’homme, son intelligence, so
669 ’on a d’abord répondu à cette autre question : qu’ est -ce que la politique ? Car si la politique est ce que l’on pense ordin
670 qu’est-ce que la politique ? Car si la politique est ce que l’on pense ordinairement, c’est une peste, et tous les raisonn
671 s les raisonnements qui voudraient nous y engager sont de misérables sophismes. Mais si la politique devient ce que nous vou
672 la politique devient ce que nous voulons qu’elle soit , la question d’en faire ou de n’en pas faire ne se pose même plus. 3.
673 ès grand nombre de citoyens, le but à atteindre n’ est pas d’abord d’assurer le bon fonctionnement de l’État, la paix publiq
674 ibre déploiement de ses forces créatrices. Le but est d’abord de faire triompher tel parti dont on est membre. On tient le
675 est d’abord de faire triompher tel parti dont on est membre. On tient le parti pour plus grand que le tout. On encore : le
676 i pour plus grand que le tout. On encore : le but est simplement de militer bruyamment dans le parti, moins par amour passi
677 in créateur. Et quand tout va mal, quand la crise est là, les partis se mettent à déchirer la nation avec une absence de sc
678 ent ces idéologies. L’influence de ces feuilles n’ est plus niable. J’attends encore l’homme sain qui osera faire leur éloge
679 ême calibre, du moins sait-on que la dictature en est seule responsable. La honte n’en retombe pas sur des hommes « libres 
680 e ou de droite, rédigés par des intellectuels, on est bien forcé d’avouer qu’il n’y a plus en France de véritable idéologie
681 ogie politique. Ce qu’on nous offre sous ce nom n’ est qu’un lamentable ramassis de phrases empruntées à des révolutions étr
682 n trouvé de mieux que le mot de « fasciste », qui est ridicule en l’occurrence, et l’accusation d’être comte et de s’appele
683 i est ridicule en l’occurrence, et l’accusation d’ être comte et de s’appeler Casimir, qui me paraît un peu subtile. Et pour
684 u subtile. Et pour réfuter le communisme — ce qui serait plus intéressant tout de même — les droites se bornent à affirmer, co
685 r, contre toute évidence, que la doctrine de Marx est un facteur de désordre et qu’elle entraîne la ruine de la famille42.
686 u surplus intelligent, se doit de n’y pas tremper fût -ce du bout de son stylo. c) Justement écœurés par les politiciens, c
687 ue comme une simple technique de gouvernement. Il serait souhaitable en effet que le ministère des colonies soit géré par un h
688 ouhaitable en effet que le ministère des colonies soit géré par un homme qui connaisse autre chose que les potins de sa circ
689 Roosevelt, oublient que la mission d’un peuple n’ est pas une affaire de calcul. Ils réduisent toute la politique au jeu su
690 on, cette renaissance des mythes bourgeois : 1° n’ est qu’un mauvais négatif du christianisme ; 2° ne peut mener qu’à une fo
691 des libertés de la personne43 par l’État (que ce soit au nom d’une classe ou de la race n’y change rien), j’estime être plu
692 e classe ou de la race n’y change rien), j’estime être plus utile à la cité en faisant de la philosophie et de la théologie
693 la théologie pures. En résumé : si la politique n’ est que ce qu’elle est actuellement en France, je dis qu’un homme honnête
694 En résumé : si la politique n’est que ce qu’elle est actuellement en France, je dis qu’un homme honnête, au surplus patrio
695 adicalement antipolitique. 4. Mais — la politique est à nos yeux toute autre chose que ce que l’on a coutume d’appeler ains
696 ande s’il faut en faire ou non. En France44, elle est devenue la science ou l’art, également impurs et maléfiques, des rapp
697 , ou d’idéologies à idéologies, sur un plan qui n’ est pas celui des intérêts vraiment humains, ni surtout de l’intelligence
698 es sentiments incontrôlés, — c’est-à-dire qu’elle est devenue une culture de la mauvaise foi et de la haine stérile. Ailleu
699 s, peut-être, et traditionnellement, la politique est d’une part la science des rapports de l’individu et de l’État — polit
700 alement dégradantes. Bien peu y échappent : ce ne sont pas ceux qui réussissent. Dans le cas d’autres pays, qui auraient con
701 a politique reste quelque chose d’extérieur à son être véritable. D’où la distinction bien connue entre la vie publique et l
702 tout le contraire : la vraie politique ne saurait être qu’une expression de la personne même. Elle s’enracine dans l’homme,
703 même. Elle s’enracine dans l’homme, en tant qu’il est actif, créateur et responsable vis-à-vis de la communauté. Elle n’est
704 et responsable vis-à-vis de la communauté. Elle n’ est pas une obligation imposée par l’État ou la nation, mais au contraire
705 nation, mais au contraire, l’État et la nation ne sont que les émanations, les représentations extérieures de la tension per
706 e implique une hiérarchie : l’organisation devant être normalement subordonnée à la création. Il résulte de cette définition
707 réer dans le vide, et sa création, quelle qu’elle soit , se répercute et prend toute sa valeur dans le domaine national45. Le
708 e — que beaucoup ont tant de peine à comprendre — est la méthode politique par excellence, au sens que nous venons de donne
709 aussi bien que dans celle des peuples, de ce qui est organisation et de ce qui est création ; et à subordonner à tous les
710 peuples, de ce qui est organisation et de ce qui est création ; et à subordonner à tous les étages les moyens aux fins, le
711 et un effort spirituel. Et la plus haute réussite sera toujours d’adapter avec souplesse la technique aux buts qu’elle doit
712 pris l’Ordre nouveau. 6. On nous dira : tout cela est bien beau, bien cohérent, — trop cohérent… Quel est le peuple qui ait
713 t bien beau, bien cohérent, — trop cohérent… Quel est le peuple qui ait jamais pratiqué une telle politique, dans l’histoir
714 es s’y abandonnent avec délices et deviennent ces êtres absurdes et maléfiques qu’on nomme des politiciens, ou ces espèces d’
715 es vieux militants. — On nous dira aussi : vous n’ êtes que des intellectuels… À ceux qui nous diront cela, je demande : 1° E
716 els… À ceux qui nous diront cela, je demande : 1° Est -ce une raison, parce que personne au monde n’a jamais mené une vie pa
717 our renoncer à affirmer les droits de la morale ? Est -ce une raison, parce que les « politiques » pratiquées jusqu’ici avec
718 succès que l’on sait, voir la crise présente, ont été fausses, malfaisantes, dégradantes, pour continuer de gaieté de cœur
719 s ? Le but et l’utilité pratique d’une doctrine n’ est -ce pas justement d’offrir un « modèle » d’action juste et bienfaisant
720 oit-on que c’est là du « réalisme » ? Oui ou non, sommes -nous en pleine crise ? Oui ou non, cette crise couronne-t-elle la « p
721 faillites, ni aux faillis qui se réjouissent de l’ être . 2° Nous sommes « intellectuels », certes, dans ce sens que nous voul
722 aux faillis qui se réjouissent de l’être. 2° Nous sommes « intellectuels », certes, dans ce sens que nous voulons nous servir
723 travailler à mettre en marche un ordre neuf. Nous sommes « intellectuels », certes, dans ce sens que nous croyons la vérité pl
724 les mensonges intéressés, au bout du compte. Nous sommes « intellectuels », certes, parce que nous croyons qu’un effort de la
725 ons qu’un effort de la raison et de l’imagination est pratiquement nécessaire, dans la crise où nous sommes, pour dépasser
726 st pratiquement nécessaire, dans la crise où nous sommes , pour dépasser le cercle vicieux des intérêts étroits, partiels, mal
727 que » des « réalistes » à la petite semaine. Nous sommes « intellectuels » enfin, parce que nous croyons que les gens « pratiq
728 s preuves. Quant à ceux qui nous reprocheraient d’ être ce qu’on appelle « de purs intellectuels », c’est-à-dire des êtres ig
729 pelle « de purs intellectuels », c’est-à-dire des êtres ignorants des conditions concrètes de la vie actuelle, nous les invit
730 pects de notre « intellectualisme » En vérité, il serait temps que les hommes, doués de raison, qui s’intéressent au sort de l
731 ivante : la cause profonde de la crise mondiale n’ est autre que la bêtise des « réalistes » et de leurs politiciens. Bêtise
732 veulent subordonner l’État aux libertés — ce qui est l’inverse de l’effort fasciste — ni de communistes des hommes qui veu
733 ge considération des réalités mondiales. Elles ne sont pas le fait des petits calculateurs locaux, des comitards, des techni
734 re… Que va faire la France dans ce monde ? Quelle est sa mission, sa raison d’être, sa raison de subsister et de créer ? A-
735 ans ce monde ? Quelle est sa mission, sa raison d’ être , sa raison de subsister et de créer ? A-t-elle une politique intérieu
736 ouer ? A-t-elle une conception de l’homme qui lui soit propre, et qu’elle puisse opposer victorieusement aux conceptions nou
737 autres puissances exaltent ? Toutes ces questions sont des questions de vie ou de mort pour l’ensemble de la nation. Ceux qu
738 noffensifs : c’est l’instrument même du parti qui est meurtrier. 42. Le gouvernement soviétique lutte contre le divorce, a
739 e publicité tapageuse. Et l’adultère, Messieurs ? serait -ce une spécialité russe ? — Ou alors, dites clairement que la famille
740 rement que la famille c’est l’héritage. 43. Ce n’ est pas la nationalisation de la Banque de France ou de l’industrie des c
741 es lecteurs de cette revue savent que la nation n’ est une expression de l’universel qu’en raison de l’impuissance humaine à
742 on un sens absolu de nationalisme autarchique qui est à l’opposé de notre pensée. 46. Cf. Dictature de la liberté, de Robe
743 ce (Fustier, 1936). z. Rougemont Denis de, « Qu’ est -ce que la politique ? », L’Ordre nouveau, Paris, juin 1936, p. 1-10.
21 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du danger de confondre la bonne foi et le stalinisme (juillet 1936)
744 la même méthode de discussion. Le livre, en soi, est assez décevant, malgré de réelles qualités ; mais très typique, et à
745 ’approuver la description donnée par l’auteur. Il est bien vrai que le progrès technique a été détourné de ses fins humaine
746 teur. Il est bien vrai que le progrès technique a été détourné de ses fins humaines par Taylor et Ford ; que le mécanisme e
747 teur ; enfin que c’est le système capitaliste qui est responsable de la crise, et non pas le machinisme et l’électricité. T
748 ctricité. Tous nos lecteurs savent que ces thèses sont pour nous fondamentales. Nous pensons, comme l’auteur, — à qui prend-
749 l’auteur, — à qui prend-il sa formule ? — que ce sont « les hommes qui modifient les circonstances », et non les lois écono
750 nné le plan général, et que notre expérience de l’ été 1935 amorça dans la pratique, n’a pas d’autre but que cette « libérat
751 utre part que le machinisme et la rationalisation soient « poussées à l’extrême » afin de « diminuer au maximum le travail ser
752 n et Dandieu, puis reprise par L’Ordre nouveau , est pleine de défiance vis-à-vis de la rationalisation… » ! !) Mais dès q
753 que la personne, c’est le serf, et que notre but est la restauration de l’esclavage, sous le couvert des fameuses « valeur
754 on l’ancien : « Moscou la gâteuse », — car Moscou est encore un peu mieux que cela — mais nous signalerons à M. Bouglé le c
755 aisse faire par la dictature stalinienne. Mais qu’ est -ce que « donner davantage », pour notre auteur ? C’est « produire » 1
756 , après cela, à expliquer à M. Friedmann que nous sommes beaucoup plus opposés au spiritualisme qu’il ne l’est au matérialisme
757 beaucoup plus opposés au spiritualisme qu’il ne l’ est au matérialisme ; que notre condamnation du régime soviétique ne repo
758 se au peuple russe ; que l’alternative actuelle n’ est pas machinisme ou artisanat, mais dignité de l’homme ou étatisme ; qu
759 mais dignité de l’homme ou étatisme ; que nous ne sommes pas « favorables au fascisme », mais adversaires du fascisme, qu’il s
760 u fascisme », mais adversaires du fascisme, qu’il soit hitlérien (rural) ou stalinien (industrialiste) ; que la protestation
761 que la protestation de Kierkegaard contre Hegel n’ est pas « liée à deux douzaines de brevets », qui au surplus lui sont pos
762 à deux douzaines de brevets », qui au surplus lui sont postérieurs d’une trentaine d’années ; que Spengler n’est pas un admi
763 érieurs d’une trentaine d’années ; que Spengler n’ est pas un admirateur de l’Orient, mais le contraire (p. 153) ; que le ch
764 is le contraire (p. 153) ; que le christianisme n’ est pas précisément opposé à « une conception dramatique de l’homme » (p.
765 late », écrit-il, au lieu de montrer en quoi elle serait fausse, à son point de vue, ce qui eût été le vrai sujet d’un livre q
766 lle serait fausse, à son point de vue, ce qui eût été le vrai sujet d’un livre qui porte un pareil titre. Car la crise du P
767 porte un pareil titre. Car la crise du Progrès n’ est rien que la crise du rationalisme « plat », et l’histoire de ses démê
768 honte à l’endroit du matérialisme « grossier » ne sont là que pour rassurer l’intelligentsia radicale du Front populaire. La
769 a radicale du Front populaire. La manœuvre, elle, est carrément « grossière ». Elle est d’ailleurs en train de réussir aupr
770 manœuvre, elle, est carrément « grossière ». Elle est d’ailleurs en train de réussir auprès de quelques écrivains bourgeois
771 en URSS, c’est toujours le salaire50 ; le fouet a été remplacé par le peloton d’exécution51 ; et la « direction toujours la
772 et non pas « matériellement », la mitrailleuse n’ étant qu’une arme « dialectique » lorsqu’elle est maniée par un vrai marxis
773 e n’étant qu’une arme « dialectique » lorsqu’elle est maniée par un vrai marxiste, au service d’un État « dialectiquement »
774 dialectiquement » totalitaire. Tout notre honneur est de défendre ici, depuis quatre ans, une tout autre technique, au serv
775 ondent que par des injures à mes observations, ce sera vouloir m’inspirer la vanité de croire qu’il n’y a que des injures à
776 220-225, et Dictature de la liberté, passim. 49. Est -ce de bonne foi que F. assimile la corporation ON au corporatisme fas
22 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Manifeste au service du personnalisme par Emmanuel Mounier (octobre 1936)
777 e tout nous porte à souhaiter commune. Quelle que soit notre méfiance à l’endroit des synthèses tactiques ou doctrinales, no
778 ls que « décentralisation » ou « région » doivent être considérés, croyons-nous, comme de simples inconséquences, si nous co
779 e de vocabulaire, dans le seul domaine où l’unité serait sans doute une garantie d’efficacité.) Mais ce qui nous importe, avan
23 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du socialisme au fascisme (novembre 1936)
780 )ac Erreur française sur le fascisme S’il est un préjugé auquel les masses bourgeoises autant qu’ouvrières tiennent
781 x axiomes fondamentaux de leur existence — un sou est un sou, ne pas se laisser marcher sur les pieds, chacun pour soi et D
782 , etc. —, c’est bien à ce slogan-là : le fascisme est à droite. Essayez de prononcer cette phrase en Italie ou en Allemagne
783 es journaux. (Bien sûr que sous cette forme, elle est inoffensive, tant qu’elle reste d’usage interne, c’est-à-dire puremen
784 terne, c’est-à-dire purement électoral. Mais ce n’ est pas toujours possible…) Il faudrait que les Français finissent tout d
785  droite » ne signifient plus grand-chose, si tant est qu’ils aient jamais signifié les mêmes choses qu’ici. Gauche et droit
786 et de la démagogie populiste.) L’homme de gauche est renforcé dans sa croyance par le spectacle des sympathies plus ou moi
787 quelques-uns, que le stalinisme et le fascisme ne sont pas des pôles contraires (comme l’ancienne gauche et l’ancienne droit
788 e nature des régimes étrangers, pour lesquels ils sont prêts à se battre, c’est accepter la guerre civile la plus absurde de
789 r de la France et de sa mission en Europe ; et ce serait pour nous désespérer de nos positions les plus fondamentales. Tout no
790 nes socialistes du fascisme Le cas de l’Italie est des plus clairs. Tout le monde sait que Mussolini vient du syndicalis
791 ait que Mussolini vient du syndicalisme, et qu’il fut l’un des chefs du parti socialiste. On sait aussi quelles influences
792 eux de Sorel. Jusqu’au lendemain de la guerre, il était difficile de mettre en doute la sincérité de son attachement à ce que
793 rmer, contre le préjugé français, que le fascisme est un mouvement « de gauche » ? Certes non. Car il serait trop facile de
794 t un mouvement « de gauche » ? Certes non. Car il serait trop facile de répliquer que Mussolini a trahi le socialisme, plutôt
795 t qu’il ne l’a continué. La question véritable n’ est pas là. Elle doit se poser dans ces termes : un chef socialiste qui v
796 État. Mussolini fonde un régime antimarxiste, qui est dès le début un capitalisme d’État. Les socialistes scandinaves parvi
797 de céder la place aux bourgeois, qui à leur tour… Est -il possible de tirer quelques conclusions claires d’un tel chaos d’éc
798 socialiste n’a réussi à instaurer un régime tant soit peu conforme à ses principes ; et cela, quelles que fussent les condi
799 u conforme à ses principes ; et cela, quelles que fussent les conditions du pays au début de l’expérience, et quel que fût le d
800 ons du pays au début de l’expérience, et quel que fût le degré de sincérité des chefs. Notons ensuite que ces gouvernement
801 fs. Notons ensuite que ces gouvernements, qu’ils soient parlementaires ou dictatoriaux, ont tous montré en fait la même tenda
802 centralisé. Seul le rythme de l’étatisme n’a pas été partout le même. Dans les démocraties bourgeoises, il est encore frei
803 out le même. Dans les démocraties bourgeoises, il est encore freiné et sournoisement saboté par l’opposition, les tradition
804 ire. L’économie et l’opinion totalement étatisées sont en effet les conditions qu’impose toute guerre moderne, civile ou étr
805 les dictatures, décriées par les socialistes, ne sont en fait que le terme fatal de tout socialisme appliqué ou, ce qui rev
806 storiquement (sinon théoriquement) les dictatures sont en avance — on n’ose dire en progrès — sur le socialisme. Elles sont
807 n’ose dire en progrès — sur le socialisme. Elles sont le « dépassement » hégélien, — c’est-à-dire en même temps la négation
808 enait de la « gauche ». Le national-socialisme est le socialisme total Le secret de la « réussite » de tous ces homme
809 Le secret de la « réussite » de tous ces hommes est simple. Ils ont compris que le socialisme économique n’était que la m
810 e. Ils ont compris que le socialisme économique n’ était que la moitié d’une doctrine. Ils ont compris qu’on ne peut pas fonde
811 du parti hitlérien n’ont rien d’antinomique. Ils sont exactement complémentaires. Le socialisme est une « nationalisation »
812 ls sont exactement complémentaires. Le socialisme est une « nationalisation » de l’économie ; le nationalisme est une « soc
813 nationalisation » de l’économie ; le nationalisme est une « socialisation » du sentiment patriotique. L’un n’est pas possib
814  socialisation » du sentiment patriotique. L’un n’ est pas possible sans l’autre. Tout étatisme est condamné à se vouloir fr
815 un n’est pas possible sans l’autre. Tout étatisme est condamné à se vouloir franchement totalitaire, sinon c’est l’échec as
816 nt totalitaire, sinon c’est l’échec assuré. (Nous sommes en train d’en voir un bel exemple.) Mais pour devenir totalitaire, l’
817 malades atteints du même mal : mais les uns n’en sont encore qu’au deuxième degré, les autres déjà au troisième. Et l’on vo
818 lisme56 — dans un ordre non fédéraliste — ne peut être , n’a jamais été, et ne sera jamais que le fascisme. Si donc il s’agis
819 ordre non fédéraliste — ne peut être, n’a jamais été , et ne sera jamais que le fascisme. Si donc il s’agissait de réussir,
820 fédéraliste — ne peut être, n’a jamais été, et ne sera jamais que le fascisme. Si donc il s’agissait de réussir, de réussir
821 ssait de réussir, de réussir n’importe quoi, et d’ être « socialistes » sérieusement, nous nous ferions tout de suite fascist
822 nt, nous nous ferions tout de suite fascistes. Ne fût -ce que pour cette seule raison, nous serons donc fédéralistes. 53.
823 stes. Ne fût-ce que pour cette seule raison, nous serons donc fédéralistes. 53. Comme l’a fort bien montré M. André Siegfri
824 diffère de l’étatisation pure et simple ? 55. Ce sont eux aussi qui la créent. 56. Beaucoup de socialistes — et pas seulem
24 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les jacobins en chemise brune (décembre 1936)
825 tournures que prend le national-socialisme, il n’ est pas rare qu’un membre du parti d’Hitler réponde : « Vous êtes bien ma
826 e qu’un membre du parti d’Hitler réponde : « Vous êtes bien mal venu à critiquer ce qui se fait ici ! Vous condamnez notre c
827 oriens vantent les bienfaits de cette unité. Elle est passée dans vos mœurs, à tel point que vous n’en êtes même plus consc
828 passée dans vos mœurs, à tel point que vous n’en êtes même plus conscients. Vous criez au nationalisme, c’est-à-dire à l’or
829 je pense, dès qu’un peuple à côté de vous, que ce soit l’Italie ou l’Allemagne, essaie de faire ce que vous avez fait, et do
830 si fiers ! » Je note d’abord que ces propos m’ont été tenus spontanément, par des personnes très favorables à Hitler, mais
831 ler, mais qui gardaient leur sens critique. Ce ne sont pas là des « Schlagworte », des mots d’ordre de la Propagande. Il y a
832 hances qu’ils traduisent la réalité telle qu’elle est , et non point telle qu’on la décrète. ⁂ À quoi se résume effectivemen
833 petits États autonomes, dont certains risquent d’ être entraînés dans des orbites étrangères. (La Bavière catholique se rapp
834 ira rechercher des Chamberlain, des Gobineau qui sont bien loin des préoccupations urgentes du peuple allemand, mais qui fo
835 utte pour l’idée nationale. Au fond le problème n’ est pas si différent de celui qui se posait aux jacobins, mais les moyens
836 sait aux jacobins, mais les moyens de le résoudre seront nécessairement tout autres. Les jacobins, en effet, défendaient une r
837 s Français qui occupent la Rhénanie, eh bien ! ce sera « l’armée de Coblence ! » 3° Lutte contre les cliques politiciennes.
838 re les cliques politiciennes. — Ici, le parallèle est moins frappant ; c’est qu’en effet la technique des révolutions de ma
839 rienne, de même que la Révolution française, ne s’ est pas proposé d’abord une modification du corps social et de la structu
840 endre contre droites et gauches, mais un Hébert n’ est pas de la taille d’un Röhm ou d’un Strasser, ni surtout d’un Trotski.
841 ir affermi. La justification des actes de terreur est à peu près la même de part et d’autre. C’est le bras vengeur du justi
842 e une stupeur horrifiée, dont l’effet infaillible est de faire apparaître le tyran sous les espèces d’un surhomme. Après qu
843 es Moissons, fête de la jeunesse ou du Solstice d’ été , culte des morts de la Révolution, sous Hitler. (Je ne puis ici que r
844 lire dans notre numéro d’avril 1936.) L’analogie est à peu près parfaite, à ceci près que Robespierre, ne disposant pas de
845 oi les ergoteurs ne manqueront pas de répliquer : était -ce la peine de dire tant de mal de l’esprit de 89 et de la Déclaratio
846 t moins que le nôtre ? (Ou bien, contre Staline : était -ce la peine de dénoncer la peste du capitalisme, pour déclarer, aussi
847 » ?) Mais on ne peut pas refaire l’histoire. Nous sommes là pour la créer. Vis-à-vis des jacobins bruns, nous ne pouvons nous
848 de guerre. Il n’a pas vu que cette même structure était la cause de la stérilité de la paix. S’il avait mieux connu la France
849 x. S’il avait mieux connu la France telle qu’elle est , s’il n’avait pas été hypnotisé par les nécessités de « son combat »5
850 nnu la France telle qu’elle est, s’il n’avait pas été hypnotisé par les nécessités de « son combat »59, il eût tiré aussi l
851 atisme centralisateur. Tant que ce dépassement ne sera pas amorcé par la France, les nations jeunes, faute d’un autre modèle
852 iques à venir, mais de la paix européenne. Car il est clair que la menace de guerre se confond actuellement avec le fait to
853 plinée dans un cadre rigide, tout cela ne cesse d’ être stérile et abstrait — en temps de paix — que pour devenir la guerre c
854 e, bonne ou mauvaise. Alors, qui osera dire qu’il est trop tard ? Désespérer de la paix, c’est rendre une guerre fatale. Dé
855 érer de la paix. Et c’est précisément parce qu’il est trop tard pour empêcher la guerre par tout autre moyen, que nous devo
856 des partisans d’Hitler déclarer que le racisme n’ est en réalité que la lutte contre les Juifs. Ils restent assez sceptique
857 qu’une idéologie née du seul combat (Mein Kampf) sera forcément d’allure totalitaire. ad. Rougemont Denis de, « Les jacob
25 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Historique du mal capitaliste (janvier 1937)
858 vue des plus contestables, le grand commerce, qui est l’une des causes principales du capitalisme, étant au moins aussi ori
859 est l’une des causes principales du capitalisme, étant au moins aussi oriental qu’occidental. Ce qu’on peut constater, par c
860 constater, par contre, c’est que le capitalisme a été la force de dissociation sociale la plus puissante des civilisations
861 donner, l’utiliser au profit de l’homme. Elles se sont laissé envahir, puis dominer par ses mécanismes, aboutissant ainsi, à
862 ar l’usage du prêt à intérêt que le capitalisme s’ est introduit à Rome, et cela dès les ve et ive siècles avant J.-C. Le
863 du jour où le laboureur-soldat, type Cincinnatus, est exproprié par le noble sénateur, propriétaire de vastes terres. Voici
864 aire la guerre. Pendant son absence, ses moissons sont abîmées, l’herbe folle envahit ses champs, le bétail, faute de soins,
865 esclaves (non soumis aux obligations militaires) est demeuré intact et a progressé sous la conduite d’un intendant. Le sén
866 de d’emprunt de Cincinnatus. Le taux de l’intérêt est , en effet, de 40 à 48 % (quarante-huit). Et la loi attribue au créanc
867 sidérables. Cependant Rome ne pouvait supporter d’ être longtemps à la merci des possesseurs des plus grandes terres à blé, S
868 paraît, et, avec lui, le soldat-citoyen. La terre est aux riches, qui vivent dans leurs palais urbains. Ces rentiers du sol
869 Désormais, l’on peut dire que la société romaine est livrée aux mécanismes de la loi capitaliste. La concentration des ter
870 s causes. L’arrêt de l’expansion impérialiste eût été , à ce moment, le signal certain d’une révolution sociale. Au ier siè
871 Le pain, les jeux, l’abolition des classes, tels sont désormais ses mots d’ordre, imposés par les démagogues ambitieux. Les
872 et César, ont bien vu que Rome va périr : elle n’ est plus qu’une cohue de jouisseurs sénatoriaux et équestres, d’armées me
873 la reconstitution d’une classe paysanne. Mais il est trop tard. Rome tout entière, plèbe et patriciat, ne veut plus vivre
874 t font qu’il existe encore un monde romain : ce n’ est qu’une organisation. De là sans doute l’indifférence avec laquelle le
875 sister fortement sur ce point : l’Empire romain n’ est pas tombé sous les coups des barbares63, comme on s’est plu à le dire
876 s tombé sous les coups des barbares63, comme on s’ est plu à le dire jusqu’ici. Il a succombé aux fatalités internes de son
877 é aux fatalités internes de son capitalisme, il s’ est défait selon la même loi qui l’avait fait. Résumons ce processus exem
878 a sécrété une civilisation dont la seule raison d’ être (ou commune mesure) fut la puissance matérielle la plus basse, et don
879 n dont la seule raison d’être (ou commune mesure) fut la puissance matérielle la plus basse, et dont le moyen fut le bureau
880 ssance matérielle la plus basse, et dont le moyen fut le bureaucratisme. Cette civilisation justifiait d’avance et appelait
881 t sensible des rapports humains : ils tendent à n’ être plus directs (d’homme à homme) mais de moins en moins concrets (de cl
882 hommes de cette époque, dont les échanges avaient été réduits jusque-là à un rayon strictement local. L’articulation des di
883 . L’articulation des diverses régions de l’Europe était la meilleure sauvegarde contre les famines locales. Développé en vue
884 individuelle extrêmement vigoureuse des marchands fut déviée par l’égoïsme de classe (c’est-à-dire par une névrose de sécur
885 ie —, la fin du xiiie et tout le xive siècle ne sont qu’une longue suite de luttes de classes. La société urbaine est déso
886 ue suite de luttes de classes. La société urbaine est désormais divisée en marchands de gros, patrons capitalistes, chefs d
887 que, tandis que les revendications prolétariennes sont avant tout sociales et économiques, égalitaires et de tendance « coll
888 odifié la condition des campagnes. Le bourgeois s’ est mis à acheter des terres, et il a introduit dans leur exploitation pl
889 echniques et psychologiques. En particulier, il s’ est attaqué aux « réserves seigneuriales »66 pour les faire valoir par le
890 ces derniers. Les enfants de familles nombreuses sont forcés de se livrer, comme ouvriers agricoles, aux fermiers des seign
891 le, et ne connaissent pas leurs justiciables. Ils sont devenus — comme on le vit à Rome — des rentiers du sol, des exploiteu
892 olétaires urbains et agricoles, écrasés d’impôts, furent rares et sans conséquences importantes. La Grande Jacquerie de 1357,
893 es traces psychologiques. Mais le xive siècle ne fut pas seulement le siècle des luttes de classes : il a vu aussi la prem
894 tème capitaliste. Les marchés connus et exploités sont saturés. Les grandes banques italiennes sautent l’une après l’autre :
895 ie nationale, ou mieux étatisée. Cette économie n’ est plus la chose des seuls capitalistes, mais aussi de l’État, qui lui i
896 l’État, qui lui impose des lois générales. L’État est devenu l’arbitre souverain des conflits sociaux, et la notion de Bien
897 s sociaux, et la notion de Bien commun national s’ est substituée à celle du bien particulier de la corporation, de la class
898 de la classe ou de la ville. Mais ce Bien commun est entendu au sens de Bien de l’État, c’est-à-dire du Prince. Et ce dern
899 e à la guerre. La vente des privilèges et offices étant , avec l’emprunt, la grande source des revenus ou disponibilités de l’
900 oblesse, le clergé et la bourgeoisie. Le peuple n’ est rien que la source de main-d’œuvre. Si le pauvre veut s’élever, il n’
901 sultats sociaux et économiques de cette évolution sont trop connus pour que nous ayons à les rappeler ici. Notons simplement
902 — animée par une volonté de retour à l’économique fut condamnée à l’échec dès le départ, du simple fait qu’elle se poursuiv
903 ue) non des réformes. À son défaut, la Révolution fut déclenchée par une crise financière. Or cette crise ne fut résolue qu
904 nchée par une crise financière. Or cette crise ne fut résolue qu’en apparences, la société n’ayant aucunement renoncé à son
905 n statut de privilèges économiques. Là encore, ce fut un ensemble de mesures étatiques — sous l’Empire68 — qui masqua pour
906 ent dès qu’il s’agit de fixer une date limite. Il est très difficile d’ailleurs de fixer pour chaque auteur important quell
907 le risquerait d’induire en erreur à cet égard. Il est trop clair que leurs appréciations si diverses dépendent uniquement d
908 es du Progrès et de l’Épargne71. Son rationalisme est le reflet idéologique de cette même mentalité (ou attitude) dont proc
909 000 francs impayée par la reine de Madagascar qui est la véritable origine de l’expédition de 1895). L’emprise étatique se
910 tificielle des marchés nationaux. (Ce phénomène n’ est pas sans rappeler le repliement des municipalités du xive siècle.) À
911 in d’une économie rationnelle mondiale) — ne peut être que le conflit armé, à une échelle monstrueuse. Ainsi le capitalisme
912 té européenne en ces morceaux d’Empire romain que sont les États-nations, incapables de trouver une forme de vie commune et
913 colonies plébéiennes. 62. La propriété terrienne est pratiquement la chose de la classe sénatoriale puisque les latifundia
914 et chevaliers pour la possession d’un pouvoir qui est le principal moyen de s’enrichir. 63. Les envahisseurs ne vinrent pa
915 ’étiologie de Marx (Capital, I, 2a, chap. IV) qui est aussi celle de Sombart, en l’occurrence. 65. À peu près totalement d
916 Pirenne. 66. On sait qu’au Moyen Âge — et il en fut ainsi jusqu’en 1789 — le domaine seigneurial se divise en deux partie
917 ux parties : la réserve et les manses. La réserve est exploitée directement par le seigneur, c’est-à-dire par les corvées e
918 agrément (xiiie siècle). Les manses au contraire sont allouées à des familles de serfs, à charge de redevances dues au seig
919 e de redevances dues au seigneur. 67. Le salaire étant fixé au gré des parties. 68. Qui rétablit le franc-or. 69. Lesquels
920 ale, qu’au cours du Second Empire. 71. L’épargne est un phénomène secondaire du processus capitaliste, et dans un certain
26 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Chançay (mars 1937)
921 percée de cavernes de troglodytes, dont plusieurs sont des caves, si les autres sont vides. Ensuite ce n’est pas un congrès
922 tes, dont plusieurs sont des caves, si les autres sont vides. Ensuite ce n’est pas un congrès qui se tient là ; car il n’y a
923 des caves, si les autres sont vides. Ensuite ce n’ est pas un congrès qui se tient là ; car il n’y a jamais eu de congrès « 
924 se au petit groupe cette question insidieuse : qu’ est -ce que créer ? (Depuis le temps qu’on en parle à l’O.N…) Il y a là un
925 ter une expression. On se comprend aussitôt. On s’ était compris bien avant. Créer, c’est imposer une forme à… Au « chaos » ?
926 -dessus s’engage une discussion sur le réel. S’il est « donné » ou s’il est seulement « pensé », — les deux hypothèses clas
927 iscussion sur le réel. S’il est « donné » ou s’il est seulement « pensé », — les deux hypothèses classiques ne sauraient no
928 es ne sauraient nous tenter sérieusement. Le réel sera donc construit ! Et l’on met le pied soudain sur ce centre de tout :
929 èmes s’émeuvent à la fois. Et en ce point, ils ne sont vrais, sérieux, ou dignes d’exciter l’angoisse et le plaisir de la ré
930 s provisoires : c’est plus tard qu’on verra s’ils étaient vrais. 1. De l’abstrait, considéré comme la condition même du concret
931 it ainsi défini, et le « moindre concret », qui n’ est que le produit d’un relâchement des prises humaines. 2. De l’art et d
932 humaines. 2. De l’art et de la beauté. La beauté étant considérée tout simplement comme le produit réussi de l’art, — c’est-
933 dire d’une technique (« du beau travail »). L’art est alors une rhétorique, non pas au sens injurieux des modernes, mais au
934 philosophie, qu’à la suite du Dr Minkowski, l’on serait tout disposé à traiter comme une « traduction en prose de la poésie »
27 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Ballet de la non-intervention (avril 1937)
935 ire éclate en Espagne. Victorieuse au Maroc, elle est écrasée rapidement à Madrid, en Catalogne, à Saint-Sébastien. Le gouv
936 Sébastien. Le gouvernement espagnol annonce qu’il est maître de la situation. Une semaine plus tard, il annonce qu’il est s
937 ituation. Une semaine plus tard, il annonce qu’il est sur le point de s’en rendre maître. Un mois plus tard, que ce n’est p
938 e s’en rendre maître. Un mois plus tard, que ce n’ est plus qu’une question de temps. Au cours de ce premier mois, les camps
939 temps. Au cours de ce premier mois, les camps se sont formés en Europe : la Russie est pour le gouvernement, l’Allemagne et
940 s, les camps se sont formés en Europe : la Russie est pour le gouvernement, l’Allemagne et l’Italie pour les rebelles. C’es
941 opinions : la droite soutient Franco parce qu’il est soutenu par le fascisme ; la gauche Caballero, parce qu’il est souten
942 ar le fascisme ; la gauche Caballero, parce qu’il est soutenu par le communisme. Les journaux de gauche n’annoncent que des
943 ’exerce aux dépens des uns et des autres : Franco est arrêté devant Madrid, les « atrocités » paraissent équivalentes des d
944 u matériel, des techniciens et un ambassadeur qui est un général. L’Italie s’est contentée de faire débarquer quelques diza
945 et un ambassadeur qui est un général. L’Italie s’ est contentée de faire débarquer quelques dizaines de milliers d’hommes :
946 pas la non-abstention73. M. Blum s’y retrouve, il est intelligent : la non-intervention ménage tout le monde, et le fait qu
947 très rapidement d’une semaine à l’autre. Le plein est fait. En janvier, plus de 1000 Français et 1200 étrangers ; en févrie
948 ur. — Duperie de la paix, de la paix à tout prix, fût -ce au prix de la guerre chez les autres. Maurras affirme que « la pai
949 re chez les autres. Maurras affirme que « la paix est le chef-d’œuvre de l’art humain ». Voilà qui met notre art bien bas.
950 main ». Voilà qui met notre art bien bas. Et ce n’ est pas seulement une politique qui se trouve jugée par l’aventure d’Espa
951 conomiques et de prestiges idéologiques ( ? ?) qu’ est leur paix, et l’équilibre des mêmes éléments qu’est leur guerre, il n
952 t leur paix, et l’équilibre des mêmes éléments qu’ est leur guerre, il n’y a que la différence de la lâcheté calculatrice à
953 division de l’Europe en fascistes et communistes est une des plus lourdes farces de l’Histoire, puisqu’ils veulent les uns
954 a totalement faussé le problème espagnol. Franco est national-socialiste, mais il est aussi clérical. Or c’est le national
955 espagnol. Franco est national-socialiste, mais il est aussi clérical. Or c’est le national-socialisme anticlérical qui le s
956 ocialisme anticlérical qui le soutient. Caballero est communisant, mais les anarchistes de la FAI sont fédéralistes. Or c’e
957 o est communisant, mais les anarchistes de la FAI sont fédéralistes. Or c’est Staline, l’impérialiste centralisateur, l’oppr
958 talinisme, pour l’Espagne fédéraliste. Ce ne peut être encore de notre part qu’un vœu. Mais qui engage toute notre doctrine
959 venir. 73. Cette irrégularité dans la symétrie est très curieuse. Des centaines d’ouvriers français se sont fait tuer po
960 ès curieuse. Des centaines d’ouvriers français se sont fait tuer pour les ouvriers espagnols, mais combien de bourgeois fran
961 espagnols, mais combien de bourgeois français ont été appuyer le fascisme ? Il y aurait beaucoup à dire là-dessus… 74. La
28 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’autorité assure les libertés (mai 1937)
962 e les libertés (mai 1937)ai aj Si l’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu, le verbiage politique d’aujou
963 d à la vertu, le verbiage politique d’aujourd’hui est un hommage que les partis rendent à la liberté. Il semble, dès mainte
964 ommune mesure »75. Prévoir dès aujourd’hui ce que seront ces actes, ce serait — très précisément — leur dénier la qualité d’« 
965 évoir dès aujourd’hui ce que seront ces actes, ce serait — très précisément — leur dénier la qualité d’« actes » — et surtout
966 ent la venue d’on ne sait quelle lame de fond, ce serait nous condamner à la stérilité d’une action bâclée, donc au triomphe r
967 vons dès maintenant chercher à comprendre quelles seront la nature et l’efficacité de ces actes révolutionnaires ; nous pouvon
968 téristiques. La commune mesure d’une société doit être considérée non comme un élément « donné » (au sens philosophique du m
969 réé, ou en voie de création. En effet, le donné n’ est vraiment tel que dans la mesure où il est donné à une conscience pers
970 donné n’est vraiment tel que dans la mesure où il est donné à une conscience personnelle. Il n’est pas antérieur à l’acte d
971 ù il est donné à une conscience personnelle. Il n’ est pas antérieur à l’acte de la personne. Il n’est défini et précisé que
972 n’est pas antérieur à l’acte de la personne. Il n’ est défini et précisé que par cet acte même : il n’existe donc que dans l
973 cience de tout un chacun (ce qui prouve qu’ils ne sont ni spontanés, ni donnés !). C’est dire que nous récusons par avance t
974 e manière générale, la commune mesure ne doit pas être considérée comme une vis a tergo qui pousserait la société dans une v
975 n qui se fait jour, d’une création permanente. Ce fut le cas de la Constitution de 1793, dont l’efficacité juridique fut qu
976 Constitution de 1793, dont l’efficacité juridique fut quasiment nulle, mais dont la valeur symbolique (ou, si on veut, de f
977 la valeur symbolique (ou, si on veut, de fétiche) fut énorme. Au contraire, à vouloir prendre une déclaration inaugurale po
978 ’en témoigner. Le principe de la commune mesure n’ est donc pas un principe statique déterminant ; il est un principe de fin
979 st donc pas un principe statique déterminant ; il est un principe de finalité qui exprime la communion entre les membres du
980 ue. L’élaboration d’une commune mesure ne saurait être le fait de ce qu’on appelle les « masses » qui ne sont, socialement,
981 le fait de ce qu’on appelle les « masses » qui ne sont , socialement, que des masses d’inertie. Nous sommes donc aussi loin q
982 sont, socialement, que des masses d’inertie. Nous sommes donc aussi loin que possible de l’attitude de ceux qui se penchent ve
983 écouter les paroles d’une vérité nouvelle. Ce ne sont pas des oracles que fait entendre la foule, nouvelle pythonisse, mais
984 onsistant de son agitation désordonnée. Non, ce n’ est pas dans la « masse », inorganisée et livrée aux mots d’ordre schémat
985 es valeurs. Toute création sociale et politique n’ est possible que par la surrection d’un groupe d’hommes en lesquels la co
986 iété qui incarne cet ordre dans des institutions. Est -il besoin d’ajouter d’ailleurs que ces déclarations ne visent nulleme
987 ctère le plus virulent et le plus créateur. Quels seront ces hommes ? D’où sortiront-ils ? Comment s’opérera autour d’eux la c
988 mmunes révolutionnaires ; en 1917, les Soviets se sont dégagés de l’effervescence générale sous l’influence de deux à trois-
989 — une prise d’autorité par certains hommes. Quel sera le lieu d’élection de la prise d’autorité dans la nouvelle Révolution
990 a nouvelle Révolution française qui approche ? Il serait malaisé et naïf de vouloir le prédire dès maintenant. Par contre, peu
991 le prédire dès maintenant. Par contre, peut-être est -il possible d’indiquer assez schématiquement, en nous basant sur les
992 du passé et sur les nécessités du futur, quelles sont les grandes lignes du rôle que doit jouer cette autorité76. ⁂ Le fait
993 e fait certain, c’est que la Révolution de demain sera antiétatique — ou ne sera pas. Il apparaît de plus en plus clairement
994 la Révolution de demain sera antiétatique — ou ne sera pas. Il apparaît de plus en plus clairement que la voie de l’étatisme
995 plus en plus clairement que la voie de l’étatisme est celle du réformisme, donc, du laisser-aller et de l’abandon, — et, fi
996 de l’État, et probablement contre lui, tel qu’il est conçu de nos jours. Ce qui ne signifie pas qu’elle sera pure subversi
997 onçu de nos jours. Ce qui ne signifie pas qu’elle sera pure subversion, ou doive tendre à l’abolition de toute espèce d’État
998 s de la société ON ne fonctionneront que si elles sont servies par un État aussi bien organisé et puissant dans son domaine
999 rganisé et puissant dans son domaine limité qu’il est possible. Il n’en est pas moins vrai que ce n’est pas au niveau de ce
1000 ns son domaine limité qu’il est possible. Il n’en est pas moins vrai que ce n’est pas au niveau de cet État administratif q
1001 est possible. Il n’en est pas moins vrai que ce n’ est pas au niveau de cet État administratif que l’autorité pourra valable
1002 rité et Pouvoir (voir le n° 31) : cette nécessité sera plus pressante que jamais lors de la Révolution de demain. Il résulte
1003 es de ce que nous appelons le conseil suprême, ne seront pas les chefs de l’État. Et c’est là ce qui permettra au régime Ordre
1004 it qu’en régime Ordre nouveau, le Conseil suprême sera absolument distinct de l’État, lui permettra de jouer le rôle de gara
1005 es tyrannies administratives. Son fonctionnement sera donc, en certains points, analogue à celui du Conseil d’État actuel.
1006 c’est pour marquer aussitôt les différences, qui sont profondes. Tout d’abord, il semble impossible de concevoir que les co
1007 Il n’apparaît pas en effet que le Conseil d’État soit le représentant d’une doctrine spécifique. S’il est vrai que ses arrê
1008 t le représentant d’une doctrine spécifique. S’il est vrai que ses arrêts constituent dans une certaine mesure une traditio
1009 n juridique, il ne semble pas que cette tradition soit orientée dans un sens très déterminé ou vise une finalité quelconque.
1010 de l’État. Tout au contraire, le Conseil suprême sera orienté vers la création du régime personnaliste. Il devra donc essen
1011 ons principales — service civil, minimum vital… — soient gérées par l’État de manière à fonctionner effectivement dans le sens
1012 nctionner effectivement dans le sens où elles ont été conçues et en vue de la réalisation des fins communes de la Révolutio
1013 point de vue, on peut dire que le Conseil suprême sera la raison de l’État, qui ne possède par lui-même qu’une « raison d’Ét
1014 ions révolutionnaires. Comment le Conseil suprême sera-t -il en mesure de porter ces jugements globaux sur le fonctionnement de
1015 ue les moyens d’action du Conseil suprême doivent être aussi souples, aussi directs et aussi variés que possible. Il s’agira
1016 ion de veiller à ce que la liberté « en général » soit assurée par un fonctionnement normal des institutions. Il devra égale
1017 ement normal des institutions. Il devra également être en mesure d’intervenir dans les cas « particuliers ». C’est dire qu’i
1018 s principes fondamentaux de la société ON peuvent être mis en jeu. Il pourra donc être amené à juger en dernier ressort de t
1019 ociété ON peuvent être mis en jeu. Il pourra donc être amené à juger en dernier ressort de tous conflits qui auraient été po
1020 en dernier ressort de tous conflits qui auraient été portés d’abord devant des tribunaux particuliers, dans la mesure où c
1021 vers cette réalité essentiellement dynamique que sera le Conseil suprême de la fédération ON. Elles suffisent aussi — l’exp
1022 (voir le n° 31, déjà cité, de cette revue). Il n’ est pas vrai que l’autorité spirituelle dépende d’un pouvoir matériel de
1023 qui font preuve d’autorité réelle (spirituelle), fussent -ils totalement dépourvus de moyens légaux (policiers ou juridiques) d
1024 spirituelle qu’un Calvin domina Genève, dont il n’ était même pas citoyen légal. C’est en vertu d’une autorité purement doctri
1025 n de l’autorité pour fonctionner. Autrement, il n’ est plus que tyrannie, c’est-à-dire que ses jours sont comptés. Quant à l
1026 est plus que tyrannie, c’est-à-dire que ses jours sont comptés. Quant à l’objection connexe relative au danger d’anarchie, n
1027 rappellerons d’abord que l’ON prévoit un État qui soit , dans son domaine administratif, un État fort. Puis, et surtout, nous
1028 ituel avec le désordre et l’anarchie ? Si oui, il est évidemment inutile d’aller plus avant. 2. On nous fait aussi une obje
1029 de la Révolution personnaliste. L’autorité réelle étant pour nous l’émanation de la personne, se trahirait elle-même et cesse
1030 qui prétendraient la représenter ; et ces hommes seraient sans défense spirituelle ni matérielle du moment qu’ils auraient abdi
1031 e du moment qu’ils auraient abdiqué leur raison d’ être spirituelle. L’action du Conseil suprême ne sera pas unificatrice — e
1032 ’être spirituelle. L’action du Conseil suprême ne sera pas unificatrice — et, en cela, elle se distingue absolument de celle
1033 d’un Saint-Just, représentant en mission — ; elle sera au contraire fédéraliste, c’est-à-dire qu’elle veillera à la sauvegar
1034 les communes et les fédérations de communes. Il n’ est pas nécessaire, il serait même totalement absurde, de vouloir imposer
1035 érations de communes. Il n’est pas nécessaire, il serait même totalement absurde, de vouloir imposer une mesure commune extéri
1036 unifiée à une fédération dont le principe commun est justement « personnaliste », c’est-à-dire à une fédération dont la vi
1037 ence concomitante du Conseil suprême et de l’État est la manifestation la plus pure et la plus dynamique de cette polarité
1038 que nous l’avons décrite dans ses grandes lignes, est intimement liée à l’ensemble de notre attitude révolutionnaire person
29 1938, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Trop d’irresponsables s’engagent ! (Responsabilité des intellectuels) (juin 1938)
1039 (juin 1938)ak Chose étrange, le 6 février 1934 est une date de l’histoire littéraire : elle inaugure le temps des mouton
1040 chaleur d’une révolution encore lointaine, ils se sont jetés dans le premier parc venu, à gauche ou à droite, et depuis lors
1041 nom connu, d’un nom à faire connaître… Bref, il n’ est pas un acte commis dans le monde, depuis quatre ans, qui n’ait été ve
1042 ommis dans le monde, depuis quatre ans, qui n’ait été vertement dénoncé par des « intellectuels » français. Mais si le mond
1043 vre en marge de tous les conflits et refusaient d’ être considérés comme des citoyens responsables, ils étaient au moins en a
1044 e considérés comme des citoyens responsables, ils étaient au moins en accord avec l’esprit général de l’époque : intelligence d
1045 Tributaires d’une culture dont l’ambition suprême était de se « distinguer » des contingences, ils étaient au moins purs dans
1046 était de se « distinguer » des contingences, ils étaient au moins purs dans leur erreur. Les modalités de leur retrait ne cont
1047 é que rien, ni la pensée, ni l’acte individuel, n’ est en réalité gratuit. Que tout se paye. Que notre liberté de penser n’i
1048 er n’importe quoi, sans tenir compte de l’époque, était une illusion entretenue par l’apparente paix sociale, mais que l’éché
1049 ente paix sociale, mais que l’échéance ne pouvait être indéfiniment repoussée et que les dettes contractées par l’esprit ne
1050 propose de défendre, c’est elle, précisément, qui est responsable de la brutalité totalitaire. On nous propose donc de défe
1051 éel et l’actuel, et de surmonter enfin ce vice qu’ est la distinction libérale entre la pensée et l’action. Au lieu de préci
1052 nterne : la tactique d’un parti par exemple. Ce n’ est pas dans l’utilisation accidentelle et partisane d’une pensée que rés
1053 r, donc finalement de le dominer. S’engager, ce n’ est pas se mettre en location. Ce n’est pas « prêter » son nom ou son aut
1054 engager, ce n’est pas se mettre en location. Ce n’ est pas « prêter » son nom ou son autorité. Ce n’est pas faire payer sa p
1055 ’est pas « prêter » son nom ou son autorité. Ce n’ est pas faire payer sa prose par Ce Soir plutôt que par l’Intransigeant.
1056 par Ce Soir plutôt que par l’Intransigeant. Ce n’ est pas signer ici plutôt que là. Ce n’est pas passer de l’esclavage d’un
1057 eant. Ce n’est pas signer ici plutôt que là. Ce n’ est pas passer de l’esclavage d’une mode à celui d’une tactique politique
1058 d’une mode à celui d’une tactique politique. Ce n’ est pas du tout devenir esclave d’une doctrine, mais au contraire, c’est
1059 sme qui a répandu l’idée que l’engagement ne peut être qu’un esclavage. La liberté réelle n’a pas de pires ennemis que les l
1060 n Nietzsche, un Kierkegaard, un Baudelaire78, ont été les plus violemment engagés dans la réalité. Et cela suffirait bien à
1061 sée qui, par sa nature et son mouvement originel, est libérale, irresponsable, ne devient pas libératrice et responsable du
1062 On rougit de rappeler de tels truismes. Mais on y est bien forcé par le spectacle de l’intelligentsia française. Précisons
1063 e péril totalitaire (de droite ou de gauche) ce n’ est pas « d’adhérer » à quelque antifascisme, mais de s’attaquer à la for
1064 éral devant le péril, c’est de faire un fascisme. Fût -ce même pour se défendre du fascisme. Et peut-être surtout dans ce ca
1065 sacrée » qui vient de souffler sur notre élite en est l’ahurissant exemple. Du moins a-t-elle eu cela de bon : les écrivain
1066 te de Ce Soir) ont exprimé en toute clarté qu’ils étaient de vrais libéraux, irresponsables nés79, égarés pour un temps dans le
1067 ent » politique, et faisant amende honorable. Ils étaient en rupture de bercail. Maintenant, tout est rentré dans l’ordre, les
1068 s étaient en rupture de bercail. Maintenant, tout est rentré dans l’ordre, les moutons se sont apaisés, et la situation s’é
1069 ant, tout est rentré dans l’ordre, les moutons se sont apaisés, et la situation s’éclaircit. Voici venir le temps des vrais
1070 qu’il opposait à celle des philosophes libéraux — fût partiale, pleine de partis pris, et même politique ! 79. Je fais exc
1071 que Bernanos et Schlumberger, dont la bonne foi a été surprise, — comme on dit. Peu importent d’ailleurs les personnes : c’
1072 d’ailleurs les personnes : c’est la tendance qui est significative. ak. Rougemont Denis de, « Trop d’irresponsables s’en