1
er ou sur le second membre de la phrase —, ce cri
est
significatif de l’étrange équivoque cultivée par la bourgeoisie capit
2
oir bientôt réveillée par une brutalité dont elle
est
entièrement responsable. Droit au travail, droit au loisir, on sait e
3
ins consciente de cette morale, que le soviétisme
est
en train de rajeunir, Staline prenant glorieusement la suite de Benja
4
u près universelle. ⁂ Le terme de « travailleur »
est
devenu dans le monde moderne à peu près synonyme de travailleur indus
5
médiatement ressortir le paradoxe. En effet, quel
est
le but de la machine ? Une économie de travail. Le machinisme est, en
6
machine ? Une économie de travail. Le machinisme
est
, en principe, destiné à créer du loisir, dans une société dont la rel
7
isir, dans une société dont la religion dominante
est
la religion du travail mécanique. Cette société n’accorde pas au lois
8
jours plus grandes de loisir. C’est pourquoi elle
est
condamnée à une espèce de dégradation, dans la mesure même où son eff
9
berté, le machinisme crée du chômage. Ce paradoxe
est
lié à l’essence même de la société capitaliste-bourgeoise. On pouvait
10
adiers de choc — que, le domaine de la production
étant
illimité, il n’y avait pas lieu de prévoir sérieusement le moment où,
11
nt le moment où, une certaine limite d’absorption
étant
atteinte, le machinisme développerait son pouvoir réel de « libératio
12
perpétuellement future. Le jour où elle a cessé d’
être
illusoire, on s’est vu forcé de la baptiser chômage. Le chômage, tell
13
e. Le jour où elle a cessé d’être illusoire, on s’
est
vu forcé de la baptiser chômage. Le chômage, telle est la véritable f
14
u forcé de la baptiser chômage. Le chômage, telle
est
la véritable fin, tel est le véritable nom du Progrès, dans un monde
15
mage. Le chômage, telle est la véritable fin, tel
est
le véritable nom du Progrès, dans un monde dont le matérialisme fonci
16
monde dont le matérialisme foncier ne pourra plus
être
longtemps masqué par le moralisme bourgeois ou « quinquennal ». Il n’
17
me de 1899 à 1919, nous voyons que leur ascension
est
relativement lente et passe, par exemple, pour les États-Unis, de l’i
18
par homme se met à croître avec une rapidité qui
tient
du fantastique. L’index général passe de 104 en 1919 à 125 en 1923. S
19
tuelles y prêtent, il faut le dire, plus qu’il ne
serait
nécessaire pour la clarté de la démonstration. Car si le chômage tech
20
uvoir productif se manifeste dès l’année 1923, il
est
neutralisé jusque vers 1929-1930, dans une mesure à vrai dire décrois
21
squent les effets statistiques, sinon réels. Ce n’
est
donc guère que depuis trois ou quatre ans que le saut de 1921 déploie
22
conception purement quantitative de l’activité, n’
est
plus une mystique de classe : elle est devenue quasi universelle. Que
23
ctivité, n’est plus une mystique de classe : elle
est
devenue quasi universelle. Que le « travailleur » soit considéré comm
24
devenue quasi universelle. Que le « travailleur »
soit
considéré comme une matière inerte, une quantité calculable, justicia
25
e, qu’on puisse en couper (ou en remettre si l’on
est
en URSS) selon les seules nécessités internes de la production machin
26
enons d’avancer : parce que le champ d’absorption
est
loin d’être couvert en Russie, parce qu’on peut mettre tout le monde
27
ncer : parce que le champ d’absorption est loin d’
être
couvert en Russie, parce qu’on peut mettre tout le monde aux machines
28
homme au labeur qu’on mesure et tarife. Et l’on s’
est
mis à calculer avec les hommes, comme s’ils n’étaient plus des hommes
29
est mis à calculer avec les hommes, comme s’ils n’
étaient
plus des hommes. On les a pris d’ici pour les poser là, côte à côte,
30
rté on a fait le chômage. Mais la misère présente
est
un appel à l’homme. Seuls sauront y répondre en pleine efficacité ceu
31
ndre en pleine efficacité ceux pour lesquels il n’
est
pas de salut hors de cette réalité perpétuellement réparatrice et pro
32
Légion étrangère soviétique (juin 1933)b Elle
est
formée d’intellectuels français. On serait tenté de décrire les cadre
33
b Elle est formée d’intellectuels français. On
serait
tenté de décrire les cadres de cette confrérie dans un style trop fac
34
ambour-major et Nizan sergent recruteur. Le sujet
est
plus grave. Non pas du point de vue de la politique, car les partis d
35
ucoup de gens sentent que les injustices dont ils
sont
chaque jour témoins ou victimes révèlent un vice profond de la sociét
36
uveau, il y a un abîme. Ni science ni bon sens ne
seront
d’aucune aide pour le traverser. Il faut un saut, il faut un acte, il
37
du vingt fois ce raisonnement, dans la bouche, il
est
vrai, de personnes que leur ignorance du marxisme excusait en partie.
38
u’on puisse dire de notre syllogisme, c’est qu’il
est
simple. Il n’entraîne pas même l’achat du Capital. Quantité de petits
39
aisances égoïstes de naguère et de toujours. Tout
est
pur aux « petits purs ». Laissons cela, on se guérit toujours trop tô
40
us prive. Mais quoi ? les hommes qu’il faut aimer
sont
toujours ceux d’ici, et c’est cela qui serait nouveau. On pourrait to
41
aimer sont toujours ceux d’ici, et c’est cela qui
serait
nouveau. On pourrait toutefois défendre cet exotisme sentimental d’un
42
’ignorer ; le brigadier de choc, non. Le marxisme
est
une soumission aux faits, aux faits matériels s’entend, aux détermini
43
de communion possible entre des objets. Communier
est
le fait des esprits créateurs, c’est un mode de contact qui leur est
44
rits créateurs, c’est un mode de contact qui leur
est
propre, tout de même que le choc est le mode de contact propre aux co
45
act qui leur est propre, tout de même que le choc
est
le mode de contact propre aux corps solides. À quelles subtilités « d
46
ble, au service de la Production divinisée. Telle
est
la « ligne générale » de la démission philosophique. Nombreux sont, p
47
énérale » de la démission philosophique. Nombreux
sont
, parmi nos penseurs salariés, ceux qui prennent au sérieux la mytholo
48
e d’objets » dans lequel la philosophie moderne s’
est
enfermée ne comporte plus d’autre liberté, pour l’esprit de ses inven
49
upart de ces fabricants de « forces économiques »
sont
conscients de leur démission spirituelle. D’où la tristesse qu’ils ré
50
s malheureux qui s’en vont répétant : « Les faits
sont
les faits, et aucune idéologie ne pourra jamais nous libérer de leurs
51
tiques Car il y a parmi eux des mystiques. Ils
sont
rares : ils ont compris le marxisme. Ils considèrent avec dédain les
52
es siècles sans doute, rajeuni et purifié. Cela n’
est
point leur goût, disent-ils, mais une nécessité. La matière, à les en
53
mais une nécessité. La matière, à les entendre, n’
est
pas ce que nous croyons. C’est quelque chose comme… ce que nous appel
54
e nous appelions l’esprit, la réalité réelle. Ils
sont
tolérants et doux, non dépourvus de ce sadisme qui marque les humanit
55
ctuel. Ils pensent par périodes de mille ans. Ils
sont
mélancoliques : c’est encore la tristesse de la retraite et du désist
56
sme, essentielle inactualité de la pensée, telles
sont
en définitive les caractéristiques de l’intelligentsia communisante.
57
it nécessaire, assumé en pleine conscience. Telle
sera
notre position d’attaque vis-à-vis des intellectuels qui se prétenden
58
re, mais encore vous trahissez le prolétariat. Il
était
en droit d’attendre de vous cette puissance libératrice dont la bourg
59
us voir, on le croirait presque ! Votre démission
est
acceptée. » 6. Sur ces fondements philosophiques de L’Ordre nouvea
60
Pourquoi ils
sont
socialistes (juillet 1933)c « Toujours à gauche, mais pas plus lo
61
uche, mais pas plus loin ! » Il y a des gens qui
sont
nés avant 1850, on ne peut pas leur en vouloir. Il y a des gens qui o
62
payer des études à mon fils ! » Or le fils rêve d’
être
notaire. Ils souffrent de l’injustice, mais sans force pour concevoir
63
la véritable définition du centrisme — qu’ils se
tiennent
à égale distance de la participation et de l’action, de l’assiette au
64
nce » bourgeoise, — on chercherait en vain quelle
est
la plus inactuelle : la décision « pratique » appartient aux fascisme
65
écision « pratique » appartient aux fascismes. Il
est
grand temps — s’il en est temps encore — qu’on se le dise parmi les c
66
tient aux fascismes. Il est grand temps — s’il en
est
temps encore — qu’on se le dise parmi les camarades : quand on s’avan
67
el-Lied. c. Rougemont Denis de, « Pourquoi ils
sont
socialistes », L’Ordre nouveau, Paris, juillet 1933, p. 5-6.
68
d’abord (juillet 1933)d e I. — La révolution n’
est
pas, contrairement à ce que pense le grand public, le résultat d’un d
69
ltat d’un déterminisme économique et social. Elle
est
, d’abord, l’acte qui crée de nouvelles déterminations, qui, par suite
70
le monde nous apparaît d’abord tout matériel. Il
est
dans « les apparences actuelles ». Contre ce désordre notre attitude
71
es actuelles ». Contre ce désordre notre attitude
est
celle d’un refus total. Mais rompre avec ces apparences, ce n’est pas
72
efus total. Mais rompre avec ces apparences, ce n’
est
pas encore faire révolution. Ce n’est pas encore s’attaquer aux racin
73
ences, ce n’est pas encore faire révolution. Ce n’
est
pas encore s’attaquer aux racines vives du désordre. La seule rupture
74
u désordre. La seule rupture véritable, efficace,
est
celle que nous opérons au cœur même du système régnant. Que trouvons-
75
maine. Cette attitude, qu’on appelle capitaliste,
est
, en réalité, pour qui va au fond des choses, matérialiste et abstrait
76
à la fois. Elle donne la primauté à l’avoir sur l’
être
, l’anonyme sur le personnel, à l’irresponsable sur le responsable, à
77
t aux puissances de la matière. Pour nous l’homme
est
autre chose qu’une unité de compte, un ventre ou un électeur. Avec to
78
ue qui entraîne la destruction de la personne, il
est
nécessaire de rompre. Tel est pour nous le premier acte : spirituel.
79
de la personne, il est nécessaire de rompre. Tel
est
pour nous le premier acte : spirituel. II. — Quand nous disons «
80
ne, d’une qualité de culture. L’esprit a fini par
être
conservateur. Trop ont un intérêt précis à confondre l’ordre véritabl
81
l’ordre véritable avec le statu quo. L’esprit n’
est
pas non plus pour nous cette forteresse protégée, qui ne risque plus
82
nous a reproché de ne pas définir la personne qui
est
à l’origine de toute notre construction. Répétons donc que pour nous
83
la personne apparaissent ainsi indivisibles. Tel
est
le fondement de toute dignité humaine. Ceci posé, nous constatons imm
84
out de suite de l’acte, on ne partira jamais. Tel
est
le ressort de la révolution de L’Ordre nouveau. D’une part nous somme
85
la révolution de L’Ordre nouveau. D’une part nous
sommes
convaincus que si le principe de toute liberté humaine ne se trouve p
86
vidences que nous venons de poser, ce principe ne
sera
jamais effectif s’il n’entre pas immédiatement en action. Nous tenons
87
if s’il n’entre pas immédiatement en action. Nous
tenons
donc pour une nécessité vitale de passer, dès maintenant, à la constr
88
gageons donc dans une lutte réelle dont l’objet n’
est
autre que de soumettre les institutions aux exigences vitales de la p
89
rsonnalisme. Le spirituel de L’Ordre nouveau veut
être
humain et rien qu’humain. Certes, il transcende l’égoïsme individuel,
90
onopole de leurs révolutions. Pour nous, elles ne
sont
que des trahisons, les caricatures, parfois comiques, parfois tragiqu
91
, ni à ses qualités biologiques. Une révolution n’
est
pas seulement une redistribution des biens matériels suivant une autr
92
ant une autre méthode que la capitaliste. Nous ne
sommes
pas disposés à défendre la répartition actuelle des richesses, mais n
93
r, mais d’en concevoir d’autres. Une révolution n’
est
pas non plus une façon de développer ce qui dans l’homme est le plus
94
plus une façon de développer ce qui dans l’homme
est
le plus animal, le plus soumis aux instincts de brutalité. Le spiritu
95
abstraite de l’État. Le fondement de notre action
est
la liberté, le risque. L’autorité vient de la personne, non de ce qui
96
’autorité vient de la personne, non de ce qui lui
est
le plus opposé. Il n’y a pas d’autres révolutions que spirituelles. L
97
autres révolutions que spirituelles. L’acte libre
est
à l’origine, non pas à la fin. VI. — On a dit que l’esprit est hors
98
, non pas à la fin. VI. — On a dit que l’esprit
est
hors de pouvoir sur les choses. C’est juste, si l’on confond « l’espr
99
ce créatrice. Cet esprit-là, cet « esprit pur » n’
est
, en réalité, que la dégradation d’un spirituel qui n’a pas voulu s’ac
100
sistances ambiantes. Nous disons que le spirituel
est
le pouvoir sur les choses, et qu’il n’y en a pas d’autres, contrairem
101
itique, militaire, juridique dans la mesure où il
est
efficace et valable, se ramène à un pouvoir spirituel. C’est lui qui
102
que la force spirituelle fasse défaut, l’armée ne
sera
plus une arme entre ses mains déficientes. On pourra peut-être payer
103
ître absolu du pays, mais la violence spirituelle
est
du côté de Hitler, et c’est elle qui vaincra sans coup férir une forc
104
aît, et que les institutions dans lesquelles il s’
est
jadis incarné subsistent, pesant de tout leur poids ? Il se passe ce
105
rs agissants. VIII. — La révolution spirituelle
est
non seulement la seule valable, mais encore la seule effective, nous
106
s faits sans avorter en dictature. La dictature n’
est
que la fixation brutale d’une révolution en pleine période de transit
107
ance : elle va d’autant plus loin que ce principe
est
plus violent. Elle ira jusqu’au bout des faits, si nous restons au cœ
108
’autre, il a à protéger l’action de tout ce qui n’
est
pas l’État : départements, communes, corporations, familles, individu
109
nds bourgeois qui défendaient ce qu’ils croyaient
être
des intérêts ont cédé la place aux gens de gauche qui défendent ce qu
110
ux gens de gauche qui défendent ce qu’ils croient
être
des idées) ne remplit pas ces deux missions, mais il les trahit, tran
111
isse agir à sa place des fonctionnaires dont ce n’
est
pas le rôle, mais il oblige ceux-ci à opérer — quelquefois d’ailleurs
112
tons qu’avec la dégradation des temps quand ce ne
sont
plus des fonctionnaires qui se cachent pour agir, ce sont des hommes
113
s des fonctionnaires qui se cachent pour agir, ce
sont
des hommes d’affaires qui payent pour cela.) M. Daniel Halévy a fait
114
percevoir le passage du temps où tout le inonde l’
était
au temps où personne ne l’est plus), aux républicains attardés et ind
115
tout le inonde l’était au temps où personne ne l’
est
plus), aux républicains attardés et indulgents qui disent : « La Répu
116
sions et les numéros de l’Officiel. D’ailleurs ce
serait
un jeu d’allonger la liste et de montrer — sans prendre parti et sur
117
es : celui d’un maire et de son conseil municipal
est
chaque jour un peu plus dans la dépendance du préfet, lequel obéit av
118
ment. Les initiatives locales dans ces conditions
sont
comme ce poisson qui, expédié de nos ports à Paris, revient, pour êtr
119
qui, expédié de nos ports à Paris, revient, pour
être
consommé, dépourvu de fraîcheur et grevé de frais de transport. Après
120
efficacité particulière et toute rapidité. Il en
est
de même dans le domaine corporatif où l’homme, au lieu d’être chargé
121
dans le domaine corporatif où l’homme, au lieu d’
être
chargé de sa propre protection, en collaboration avec ses pairs, est
122
opre protection, en collaboration avec ses pairs,
est
assuré malgré lui par des lois qui désorganisent tout sans satisfaire
123
e-même enfin, tout effort constructif qui devrait
être
protégé est en fait empêché par le Parlement. Sous le coup d’une fisc
124
tout effort constructif qui devrait être protégé
est
en fait empêché par le Parlement. Sous le coup d’une fiscalité toujou
125
hine à recommandation inutile et nécessaire. Il n’
est
pas un concours auquel on se présente, pas une place qu’on sollicite,
126
prenne sans la recommandation de son député. Elle
est
sans efficacité puisque tout le monde l’obtient, mais par là même ell
127
ue tout le monde l’obtient, mais par là même elle
est
nécessaire comme toute autre pièce du dossier. Le Parlement ! Qu’a-t-
128
inissent la personne en acte. 6° Ces institutions
sont
: — dans le domaine politique : la petite patrie décentralisatrice et
129
fait naître le capitalisme matérialiste. 9° Nous
sommes
avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre
130
ordre, ou l’aventure, ou le plaisir. Cette ardeur
est
évidemment maladive. L’homme sain ne s’excite pas sur l’idée de sécur
131
r, ou simplement quelque chose à faire. La paix n’
est
pas une occupation, ni un but. Du moins pour notre civilisation, elle
132
un but. Du moins pour notre civilisation, elle n’
est
rien que l’absence obsédante de la guerre. Tout cela est assez connu,
133
n que l’absence obsédante de la guerre. Tout cela
est
assez connu, mais peu de personnes en tiennent compte. Si nous le rép
134
e de tout principe vivant d’unité et d’union, qui
est
la marque de notre temps, et la cause de notre psychose de sécurité.
135
sécurité. Tant que cette carence fondamentale ne
sera
pas dénoncée, reconnue et combattue, on perdra son temps à dénoncer e
136
s, maîtres de forges, journalistes. La corruption
est
tellement générale que ces dénonciations perdent toute efficacité. El
137
ces dénonciations perdent toute efficacité. Elles
sont
d’ailleurs filtrées et maquillées par la Presse, c’est-à-dire par l’u
138
ont parfaitement raison de soutenir que le régime
est
organiquement lié à la guerre, et que la guerre est une des pièces in
139
t organiquement lié à la guerre, et que la guerre
est
une des pièces indispensables du système capitaliste. Mais ils s’arrê
140
nonciation des moyens et des personnes. Le danger
est
beaucoup plus profond : il est dans la conception rationaliste de l’É
141
rsonnes. Le danger est beaucoup plus profond : il
est
dans la conception rationaliste de l’État moderne et dans la concepti
142
comme individu atomique. Or ces deux conceptions
sont
également à la base de tout le système marxiste-stalinien. Elles y so
143
se de tout le système marxiste-stalinien. Elles y
sont
même plus rigoureusement formulées que dans le système parlementaire.
144
monde, — désagrégation dont l’aboutissement fatal
serait
la ruine de toute vie organique et de toute solidarité réelle, comme
145
organique et de toute solidarité réelle, comme il
était
, en régime capitaliste, la guerre du droit et de la justice. Ces simp
146
t pas compté avec le principe de tout conflit, et
sont
sans forces contre les conflits qui surgissent. Elles essaient alors
147
lleurs, elles échouent. Les conflits qui éclatent
sont
alors sanglants. L’évolution de la notion d’individu, d’homme en soi,
148
notion d’individu, d’homme en soi, d’homme type,
est
trop connue pour que nous la reprenions ici. On sait comment cette no
149
s différences humaines et à faire croire qu’elles
étaient
accidentelles et méprisables. Les premières revendications d’égalité
150
prisables. Les premières revendications d’égalité
furent
néanmoins d’ordre strictement politique. On voulait un système fondé
151
istaient pas. Il fallait les créer. L’égalité, ce
fut
en fait l’égalisation à tout prix. À la fois pour dissimuler la bruta
152
Liberté et la Fraternité. En fait, l’égalisation
était
une atteinte à la liberté, et la rendait humainement impossible au mo
153
urnoise qu’il établissait parmi les hommes. Ce ne
fut
que lorsque les citoyens eurent compris que leur égalité purement pol
154
urent compris que leur égalité purement politique
était
fictive7 qu’ils commencèrent à soupçonner la duperie. Il leur reste à
155
perie. Il leur reste à comprendre que l’Égalité n’
est
pas seulement fictive, mais encore que sa revendication est contre na
156
ulement fictive, mais encore que sa revendication
est
contre nature, et forcément tyrannique. D’autre part, et ceci est pl
157
, et forcément tyrannique. D’autre part, et ceci
est
plus grave, l’égalisation rendait impossible toute fraternité véritab
158
introduisait en effet, dans notre monde tel qu’il
est
, un principe entre tous néfaste : celui de la comparaison perpétuelle
159
i de la comparaison perpétuelle. À qui fallait-il
être
égal ? Sur le plan politique, la réponse était facile ; mais elle ne
160
-il être égal ? Sur le plan politique, la réponse
était
facile ; mais elle ne satisfaisait pas le besoin qu’on avait créé8. D
161
, que sur des valeurs extérieures à l’homme. Il n’
est
plus assuré par la responsabilité de chacun, mais par le cadre polici
162
te de classes, guerre. Primauté du paraître sur l’
être
. ⁂ Définitions. — La personne, c’est l’homme concret, c’est-à-dire l
163
encore utopique, remarquons toutefois qu’il ne l’
est
pas plus que la prétention égalitaire. D’autre part, il exprime un es
164
espoir fondé sur la réalité humaine telle qu’elle
est
, alors que l’utopie individualiste fondait son espoir sur une réalité
165
régions et des races, — pour les utiliser. Telle
est
la formule fondamentale de L’Ordre nouveau. Elle entraîne immédiateme
166
et la fédération de l’autre.) Les principes qui
sont
à la base de l’économie et de la vie politique ON sont identiques à c
167
à la base de l’économie et de la vie politique ON
sont
identiques à ceux qui seront à la base de la vie sociale quotidienne.
168
de la vie politique ON sont identiques à ceux qui
seront
à la base de la vie sociale quotidienne. Nous n’établissons pas de di
169
ue nous allons dire sur la morale sociale ON peut
être
traduit immédiatement en institutions économiques par exemple. Pour n
170
est la personne, et non point la famille, qui lui
est
subordonnée. La personne, telle que nous venons de la définir9, n’est
171
personne, telle que nous venons de la définir9, n’
est
pas un état, mais un acte. L’homme devient personne dans la mesure où
172
il se manifeste concrètement, d’une façon qui lui
est
particulière, dans une tâche qui lui est propre et pour laquelle il e
173
qui lui est particulière, dans une tâche qui lui
est
propre et pour laquelle il est responsable. Alors que « l’individu »
174
une tâche qui lui est propre et pour laquelle il
est
responsable. Alors que « l’individu » se balade au gré des théories d
175
ncret d’une vocation. L’apparition de la personne
est
liée à l’apparition d’une tension. Car d’une part elle est déterminée
176
à l’apparition d’une tension. Car d’une part elle
est
déterminée par les conditions données, d’autre part elle a pour but d
177
ndre créatrices. Le type même d’une telle tension
est
celle qui s’établit entre deux hommes qui se rencontrent pour exécute
178
i se rencontrent pour exécuter une tâche commune,
soit
que l’un vienne en aide à l’autre (c’est la définition chrétienne du
179
(c’est la définition chrétienne du « prochain »),
soit
que tous deux, apportant des aptitudes différentes, les composent en
180
s, les composent en une force nouvelle. L’homme n’
est
humain que lorsqu’il manifeste sa raison d’être particulière. Mais dè
181
n’est humain que lorsqu’il manifeste sa raison d’
être
particulière. Mais dès qu’il la manifeste, il crée une nouveauté, c’e
182
assumer ce risque. La dignité de l’homme, c’est d’
être
responsable. Le monde actuel est peuplé d’irresponsables. Le « prolét
183
’homme, c’est d’être responsable. Le monde actuel
est
peuplé d’irresponsables. Le « prolétaire » tel que le fabrique le cap
184
« prolétaire » tel que le fabrique le capitalisme
est
défini par son irresponsabilité, et c’est pourquoi sa condition est d
185
irresponsabilité, et c’est pourquoi sa condition
est
dégradante. Mais elle ne l’est guère plus que celle du bourgeois atta
186
rquoi sa condition est dégradante. Mais elle ne l’
est
guère plus que celle du bourgeois attaché à son bas de laine ou priso
187
nous empêchera pas de prononcer un mot auquel il
est
urgent de rendre son prestige et sa valeur d’appel. L’héroïsme vérita
188
endance profonde de l’homme à persévérer dans son
être
particulier, en dépit de toutes les dégradations que le milieu inerte
189
cle irréductible que rencontre le fascisme, qu’il
soit
de Berlin ou de Moscou. C’est l’homme le plus humain. C’est aussi l’h
190
e le plus utile. La morale de l’Ordre nouveau, ce
sera
la morale de l’homme debout, de l’homme en acte. Non pas une morale q
191
. Mais une morale qui exige de chaque homme qu’il
tienne
sa place unique dans la communauté. Qu’il ait à en répondre. Il n’y a
192
, et par là même solidariste : il faut que chacun
soit
à sa place. Est-ce trop simple pour les évasifs et les désespérés qui
193
solidariste : il faut que chacun soit à sa place.
Est
-ce trop simple pour les évasifs et les désespérés qui nous entourent
194
es évasifs et les désespérés qui nous entourent ?
Est
-ce « trop subtil », trop « intellectuel », trop « théorique » pour le
195
her d’en user ? Sans doute. Et nos « valeurs » ne
seront
jamais cotées sur leurs marchés. Mais nous nous adressons à des homme
196
ultent, par exemple. 8. Le fait que l’égalité ne
soit
possible que sur le plan politique, bien qu’elle soit prêchée à l’éco
197
possible que sur le plan politique, bien qu’elle
soit
prêchée à l’école comme une valeur morale, crée un abîme entre la vie
198
nsables de l’époque. Lorsque nous disons que nous
sommes
contre la bourgeoisie, contre le communisme, contre le fascisme, cont
199
anière que les hommes aient jamais pu concevoir d’
être
libres. Tel est le sens de notre personnalisme. Nous n’insisterons ja
200
mmes aient jamais pu concevoir d’être libres. Tel
est
le sens de notre personnalisme. Nous n’insisterons jamais assez sur c
201
ndamentales. Toute la doctrine de l’Ordre nouveau
tient
dans ces quelques mots : le destin particulier de chaque homme est pl
202
ques mots : le destin particulier de chaque homme
est
plus grand que tous les « destins du siècle » inventés par nos lâchet
203
rien à proposer que votre chétive personne ? Vous
serez
emportés comme les autres. Votre réaction “révolutionnaire” est dispr
204
omme les autres. Votre réaction “révolutionnaire”
est
disproportionnée aux dangers que vous dénoncez. Et d’ailleurs, qu’est
205
aux dangers que vous dénoncez. Et d’ailleurs, qu’
est
-ce que cette personne dont vous nous rebattez les oreilles ? » J’ai v
206
nous posent la « colle » que je viens de résumer
sont
de deux sortes : des inquiets ou des cyniques. Les inquiets sont inqu
207
rtes : des inquiets ou des cyniques. Les inquiets
sont
inquiets par tempérament. Ce sont de pauvres êtres démoralisés par l’
208
s. Les inquiets sont inquiets par tempérament. Ce
sont
de pauvres êtres démoralisés par l’individualisme bourgeois et les sc
209
sont inquiets par tempérament. Ce sont de pauvres
êtres
démoralisés par l’individualisme bourgeois et les scandales du temps,
210
travaux dans le domaine pédagogique. Les cyniques
sont
plus dangereux. Ils croient pouvoir nous traiter de révolutionnaires
211
en peau de lapin, sous le pauvre prétexte qu’ils
sont
eux-mêmes des requins à l’eau de Coty. « Les intérêts sont les intérê
212
mêmes des requins à l’eau de Coty. « Les intérêts
sont
les intérêts », affirment-ils. Voire ! Les intérêts de qui ? Pourquoi
213
n’avons pas à perdre notre temps. Mais à ceux qui
sont
prêts à travailler à nos côtés, et que retiennent encore des indécisi
214
ez de vous défendre, attaquez. On vous dit : « Qu’
est
-ce que la personne ? » Répondez : « Que sont ces mythes collectifs so
215
« Qu’est-ce que la personne ? » Répondez : « Que
sont
ces mythes collectifs sous lesquels vous prétendez nous courber ? » L
216
tion, les fameux « déterminismes historiques » ne
sont
rien que des créations de l’homme. Et de quel homme ? De cet individu
217
e cet individu des libéraux rationalistes, de cet
être
isolé dans sa prétendue « vie privée », de ce petit dieu ridicule qui
218
e garantir sa « matérielle ». Nous disons que cet
être
-là n’a plus de vie spirituelle. Car nous croyons que le spirituel, c’
219
délicat. Nous disons ensuite que cet « individu »
est
un esclave et une dupe, car il n’y a pas d’exemple, dans l’histoire,
220
croient seuls éveillés et conscients du réel ! Il
serait
bien facile de faire la même démonstration à propos des petits « réal
221
t librement sa vocation dans la communauté. Telle
est
notre Révolution, la seule réelle, la seule totale, et la seule qui s
222
sion suprême s’appelle l’État. Là où l’homme veut
être
total, l’État ne sera jamais totalitaire. 10. Et parmi eux, la majo
223
l’État. Là où l’homme veut être total, l’État ne
sera
jamais totalitaire. 10. Et parmi eux, la majorité des intellectuels
224
-Richard Bloch intitulé Destin du siècle. Il n’en
est
rien. C’est au succès significatif de ce titre, passé à l’état de loc
225
de locution courante, que j’en avais. M. Bloch n’
est
pas de ceux pour qui la démission de la personne devant les détermini
226
ues tient lieu de méthode politique. N’a-t-il pas
été
l’un des premiers à dénoncer la décadence bureaucratique des partis m
227
de faire la trouée ? (cf. “Quand bien même c’eût
été
le pape”, dans Europe, janvier 1933. Europe : revue libérale orientée
228
6 février les a fait réfléchir, semble-t-il. Nous
serons
bien les derniers à nous en plaindre. Nous avons pris un peu d’avance
229
, et lisons-les dans l’ordre chronologique, qui n’
est
pas dépourvu d’enseignement. Crise ! déclare le premier document ; ré
230
conclut le troisième. Cette progression à rebours
est
normale, dans le plan de la politique actuelle. Mais il y a certainem
231
des questions embarrassantes pour les SFIO. Nous
sera-t
-il permis de signaler en passant que L’Ordre nouveau serait en mesure
232
permis de signaler en passant que L’Ordre nouveau
serait
en mesure d’y répondre un peu mieux ?13 Montagnon constate le marasm
233
igner à cette espèce de fatalisme par lequel nous
serions
entraînés… sans que nous ayons la possibilité de faire au moins un ef
234
-vis du fascisme. Nous craignons donc que Déat ne
soit
prophète après coup. Déat demande qu’on reconnaisse le « fait-nation
235
r l’économie sur le terrain national ». Tout cela
est
très bien, si l’on a pris la peine d’analyser d’abord ce « fait-natio
236
hie, nation culturelle et région économique. On n’
est
pas sûr, à lire Déat, qu’il ait poussé très loin cette analyse. Et al
237
fait un panégyrique de l’État fort. Certes, nous
sommes
d’accord avec Max Bonnafous, qui écrit dans ses commentaires : « La l
238
ent elle a une signification. » Mais si cet ordre
est
défini par la seule puissance de l’État, nous crions au « fascisme »
239
ais il ne faudrait pas oublier ses leçons : or il
est
bien étrange de voir des socialistes réclamer un État renforcé, alors
240
est d’abord d’oser rompre avec des confusions qui
sont
peut-être d’un bon rendement électoral, mais qui empêtrent tout élan
241
rer M. Thibaudet, lequel craignait que ce plan ne
fût
qu’une œuvre d’intellectuels ! Ce sont des hommes d’action qui « fonc
242
ce plan ne fût qu’une œuvre d’intellectuels ! Ce
sont
des hommes d’action qui « foncent » ainsi sur les difficultés. Voyons
243
fficultés. Difficultés morales d’abord. La France
est
démoralisée par une « oligarchie de profiteurs ». Mais les mystiques
244
t croire tirées de nos propres manifestes s’ils n’
étaient
privés de cet accent de sincérité qui ne trompe pas. « L’effort de re
245
L’effort de reconstruction qui s’impose doit donc
être
entrepris dans le respect de toutes les diversités d’opinions, de mœu
246
itution aux termes duquel « le pouvoir législatif
sera
exercé par deux assemblées, politiques, la Chambre des députés et le
247
putés et le Sénat ». Ils précisent : « La Chambre
sera
composée de 400 députés (?) élus au suffrage universel intégral (femm
248
emmes comprises) pour une durée de 6 ans. Le vote
sera
obligatoire sous peine d’amende. » Vous voyez d’ici ! À ces deux Cham
249
« permanente » (?). Lisons plus loin. « La France
sera
divisée en une vingtaine de régions, qui deviendront les circonscript
250
t pourquoi une expérience de travail manuel devra
être
instituée… pour tous les jeunes gens se destinant à des carrières ind
251
que à la remorque, — démission de la France. Ce n’
est
pas avec cela qu’on fera du nouveau. Le début du chapitre sur l’écono
252
es, un gouvernement épris d’économie dirigée mais
tenu
de respecter les indications de la Nature et de ménager les ressource
253
sures de transition qui paraîtront nécessaires. »
Est
-ce là le langage des « hommes d’action » dont Jules Romains se montre
254
action » dont Jules Romains se montre si fier ? N’
est
-ce pas plutôt le verbiage et la logomachie des députés vis-à-vis desq
255
mandat, leur habitude des travaux politiques… » N’
est
-ce pas touchant ? Mais je m’en voudrais de chercher les poux dans ce
256
en voudrais de chercher les poux dans ce Plan qui
est
condamné à sombrer dans l’inefficacité. Si j’ai souligné les points o
257
toujours de nous, du moins de préoccupations qui
sont
les nôtres, et qui sont aussi celles de certains des « néos », c’est
258
ins de préoccupations qui sont les nôtres, et qui
sont
aussi celles de certains des « néos », c’est pour montrer que les amo
259
de la plupart de nos institutions qu’on y trouve
sont
autant de caricatures ou de trahisons. La critique plus générale qu’i
260
ue plus générale qu’il nous faut faire de ce plan
est
la suivante : c’est un plan réformiste, tourné vers le passé, non ver
261
non vers l’avenir. C’est un plan ingénieux, ce n’
est
pas un « changement de plan ». C’est un plan de bourgeois et même de
262
s et même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il
est
, il ne peut aboutir qu’au « fascisme ». Mais à un fascisme sans mysti
263
me populaire. Jules Romains y insiste : ce plan n’
est
qu’un programme minimum. Mais nous voulons, nous, un programme maximu
264
llement au désordre ancien qu’ils condamnent. Ils
sont
bien trop pressés de réussir, et si jamais ils réussissent, ce ne ser
265
s de réussir, et si jamais ils réussissent, ce ne
sera
que leur réussite, et non pas celle de la révolution qu’il faut à tou
266
s leurs racines spirituelles, il faudrait surtout
être
, et ils ne sont pas. Ce qui leur manque, c’est peut-être le sens soci
267
spirituelles, il faudrait surtout être, et ils ne
sont
pas. Ce qui leur manque, c’est peut-être le sens social, tout simplem
268
ituel, affectif et communautaire de la nation. Qu’
est
-ce qu’un plan de gouvernement qui paraît ignorer ce principe ? Qui ne
269
durée ou sur une action un peu féconde, s’ils ne
sont
pas en rapport avec les mœurs, avec les sentiments, avec les intérêts
270
damne à n’aboutir, pratiquement, et si justes que
soient
les velléités qu’il trahit, qu’à un réformisme craintif, limité, pure
271
constructifs — si l’on peut dire — qui pourraient
être
dégagés des deux discours du président sont tirés en effet du Plan du
272
aient être dégagés des deux discours du président
sont
tirés en effet du Plan du 9 juillet. Emprunts timides à un plan trop
273
let. Emprunts timides à un plan trop prudent pour
être
honnête. Emplâtres collés sur des lésions qui réclameraient plutôt un
274
sauver par ses propres moyens. Le plan Doumergue
est
purement politique, administratif si l’on veut. Au point de vue écono
275
d bien qu’en attaquant. Les discours de Doumergue
sont
à nos yeux les plus claires déclarations de cette démission de la Fra
276
s-nous retenir de tous ces plans dont la critique
est
, hélas ! trop aisée ? Deux constatations optimistes : 1° La crise act
277
x constatations optimistes : 1° La crise actuelle
est
en train de manifester aux yeux de beaucoup de Français l’impuissance
278
plus solides des constructions qu’on nous propose
sont
ceux que L’Ordre nouveau a définis non seulement avant tous ces « pla
279
tous les groupes qu’on voit surgir un peu partout
est
aussi simple que profonde : c’est que l’Ordre nouveau, avant toute co
280
ou sur toutes nécessités ». Et ce radicalisme ne
sera
jamais dépassé. 12. Montagnon, Marquet, Déat : Néo-Socialisme ? (G
281
ifficile, nous tenant fortement par la main. Nous
sommes
entourés d’ennemis de toutes parts et il nous faut marcher presque co
282
archer presque constamment sous le feu. Nous nous
sommes
unis en vertu d’une décision librement consentie, afin de combattre n
283
e se constituer, qu’élaborer sa physionomie et il
est
loin d’en avoir fini avec les courants de la pensée révolutionnaire q
284
voir les plus déplorables conséquences et il faut
être
aveugle pour considérer comme inopportunes ou superflues les controve
285
basant uniquement sur cette lutte. Cette opinion
est
radicalement fausse. » — Il ne faut pas « aller aux ouvriers ». Il fa
286
tes les classes de la population ». Ces phrases
sont
extraites d’une brochure de Lénine intitulée Que faire ?19 Elles comb
287
riomphent apparemment, appuyés par les masses. Ce
sont
ces phrases enfin et l’attitude intransigeante qu’elles expriment, qu
288
elle à s’y méprendre celui des attaques dont nous
sommes
l’objet de la part de certains intellectuels stalinisants. « L’Iskra,
289
dessus définissent une tactique de groupe dont il
est
impossible de ne pas souligner l’exacte similitude avec la tactique d
290
irement en nombre, de faire trop de théorie21 ; d’
être
plus soucieux de rigueur doctrinale que de « vastes rassemblements »
291
— alors que la tactique proprement marxiste, qui
fut
celle du communisme allemand, a conduit au triomphe… d’Hitler ! 2° Le
292
répondrons d’abord que les méthodes de Lénine ont
été
manifestement trahies par le fascisme stalinien, vrai responsable de
293
Lénine, le premier, a trahi sa tactique dès qu’il
est
arrivé au pouvoir. Cela était fatal ; cette tactique en effet, s’il f
294
sa tactique dès qu’il est arrivé au pouvoir. Cela
était
fatal ; cette tactique en effet, s’il faut le répéter, n’avait rien d
295
buts collectivistes du gouvernement conquis, qui
est
à l’origine de la crise étatiste de l’URSS. C’est ce hiatus qui a val
296
À nous de reprendre maintenant une tactique qui n’
est
défendable jusqu’au bout que par des révolutionnaires personnalistes.
297
volutionnaires professionnels », c’est-à-dire des
êtres
méthodiquement isolés des contingences humaines. Au contraire, nous p
298
ution, la seule totale. La révolution pour nous n’
est
pas une profession, mais une attitude pleinement humaine. Elle n’est
299
ion, mais une attitude pleinement humaine. Elle n’
est
pas d’abord une prise de pouvoir économique et politique, après quoi
300
ique, après quoi l’on verrait à vivre ; mais elle
est
d’abord une manière de vivre, qui conduira nécessairement à changer l
301
écessairement à changer les institutions. Nous ne
sommes
pas un groupe d’agitateurs ou d’hommes de main au service d’un idéal
302
idéal mythique et vaguement défini. Nous voulons
être
, et nous serons de plus en plus, un ordre, une communauté de personne
303
e et vaguement défini. Nous voulons être, et nous
serons
de plus en plus, un ordre, une communauté de personnes qui ont fait l
304
on ne peut oublier que, pratiquement, son succès
fut
l’œuvre non pas d’une classe, mais d’un groupe restreint et « compact
305
pas tendre à former des personnes. Mais elle doit
être
formée par des personnes dans l’exercice de leur vocation. La person
306
es dans l’exercice de leur vocation. La personne
est
, ou n’est pas. (Le plus souvent, elle n’est pas.) À la différence de
307
exercice de leur vocation. La personne est, ou n’
est
pas. (Le plus souvent, elle n’est pas.) À la différence de ce qu’on a
308
sonne est, ou n’est pas. (Le plus souvent, elle n’
est
pas.) À la différence de ce qu’on appelait naguère personnalité, elle
309
ère personnalité, elle ne se cultive pas ; elle n’
est
pas un produit soit de l’éducation, soit de l’industrie pédagogique.
310
lle ne se cultive pas ; elle n’est pas un produit
soit
de l’éducation, soit de l’industrie pédagogique. Quand elle n’est pas
311
; elle n’est pas un produit soit de l’éducation,
soit
de l’industrie pédagogique. Quand elle n’est pas, il vaut mieux ne pa
312
on, soit de l’industrie pédagogique. Quand elle n’
est
pas, il vaut mieux ne pas la singer, ne pas apprendre à la singer. Ca
313
er, ne pas apprendre à la singer. Car la personne
est
vocation, — et l’homme ne choisit pas sa vocation, mais c’est elle qu
314
de savoir comment l’exercice d’une vocation peut
être
protégé, voire même favorisé, par l’instruction publique et l’atmosph
315
antes : ceux qui refusent d’enseigner quoi que ce
soit
, et même de savoir ce qu’ils disent, par crainte de prendre parti. (N
316
niaques de l’évasion, etc.) Les uns et les autres
sont
irresponsables de leur enseignement ou de leurs fantaisies. Ce caract
317
ent et l’exercice de la personne. Car la personne
est
choix, et donc prise de parti : or c’est là ce que raille l’équipe de
318
e que raille l’équipe des dilettantes ; mais elle
est
un choix libre, et donc non conformiste : or c’est là ce que craint l
319
st ainsi que la mesure des civilisations antiques
était
l’homme dans la cité ; que la mesure du monde capitaliste est l’argen
320
dans la cité ; que la mesure du monde capitaliste
est
l’argent, qui est une fausse mesure ; que la mesure du monde socialis
321
la mesure du monde capitaliste est l’argent, qui
est
une fausse mesure ; que la mesure du monde socialiste serait la produ
322
fausse mesure ; que la mesure du monde socialiste
serait
la production quantitative ou statistique, mesure non moins fausse qu
323
mesure enfin d’une civilisation nouvelle ne peut
être
que la personne. Une mesure vivante, ce n’est pas un étalon fixe. C’e
324
ut être que la personne. Une mesure vivante, ce n’
est
pas un étalon fixe. C’est un principe dynamique, c’est une tension pe
325
s aussitôt que la « mesure » du monde de l’argent
est
une fausse mesure culturelle. Car c’est ici d’un chiffre que dépenden
326
et l’invention, et l’amour même. Et ce chiffre n’
est
pas un « nombre d’or », un secret de la vie, mais une convention de b
327
t de la vie, mais une convention de banquiers. Il
est
contre nature que l’amour, la puissance, dépendent d’une chose morte,
328
, dépendent d’une chose morte, quand leur essence
est
vie. Or nous voyons la même erreur héritée par le socialisme. La faus
329
ces pseudo-mesures d’ordre culturel ou moral ont
été
supprimées par l’État soviétique, plus rigoureux dans son application
330
apte à créer de la grandeur — mais cette grandeur
est
inhumaine —, moins riche aussi de possibilités exceptionnelles. La me
331
e possibilités exceptionnelles. La mesure antique
est
vivante, mais elle porte en elle-même le germe de sa mort. Une fois t
332
r en bas22. La mesure d’une société personnaliste
est
au contraire infiniment vivante : car la personne est un principe uni
333
au contraire infiniment vivante : car la personne
est
un principe universel, et quand bien même tous les hommes seraient de
334
ipe universel, et quand bien même tous les hommes
seraient
devenus des personnes, la tension, loin de disparaître, atteindrait a
335
it au contraire son maximum créateur. La personne
est
par excellence la mesure d’une société ouverte. La société personnali
336
culturelle : une élite dont le sens et l’honneur
soit
de s’agréger le plus grand nombre d’hommes, du seul fait de leur acce
337
La plupart des institutions actuelles pourraient
être
gardées comme cadres, une fois leur « esprit » renouvelé. Il suffirai
338
» renouvelé. Il suffirait pour cela que leur fin
soit
ouvertement définie, et que leur usage méthodique soit harmonisé à le
339
ouvertement définie, et que leur usage méthodique
soit
harmonisé à leur fin. Si cette fin se confond réellement avec la mesu
340
niverselle — la personne —, la méthode ne saurait
être
que l’exercice des vocations particulières. Les changements de détail
341
particulières. Les changements de détail à opérer
seraient
dans la plupart des cas facilement découverts in concreto par des hom
342
al et le politique, la création intellectuelle ne
sera
plus séparée des « masses ». Une culture isolée n’est pas une vraie
343
lus séparée des « masses ». Une culture isolée n’
est
pas une vraie culture ; elle n’est plus responsable de son action con
344
lture isolée n’est pas une vraie culture ; elle n’
est
plus responsable de son action concrète. Dans un monde de « masses »
345
— soviétiste ou fasciste — le rôle de la culture
est
bientôt ravalé au rôle du règlement de service dans les casernes. Dan
346
casernes. Dans le monde capitaliste, la culture n’
est
plus guère qu’un luxe injustifié. Du simple fait qu’il y a des « mass
347
tique qui l’exploite. Mais un monde personnaliste
est
un monde où la « masse » s’organise, se fragmente en communautés orga
348
en communautés organiques. Un monde personnaliste
est
un monde sans masses. C’est dans un monde communautaire seulement que
349
ières identiques. 4. — L’autorité culturelle ne
sera
pas l’État, mais la Révolution elle-même. La Révolution appartient à
350
onformément à la mesure au nom de laquelle elle s’
est
constituée. Non seulement la Révolution « appartient » de fait et de
351
mais il faut dire encore qu’une telle communauté
est
la Révolution, sans nul autre attribut. Nous avons défini dans Nous v
352
relle à la division du travail. Il faut créer des
êtres
dirigeants qui conservent une vue d’ensemble, qui contemplent le jeu
353
ux que la puissance finira par échoir ; elle leur
sera
confiée, parce qu’ils n’en useront point avec violence et ne la dirig
354
exprime tôt après deux revendications, dont l’une
est
ridicule, et dont l’autre serait la négation de tout ce qui précède.
355
cations, dont l’une est ridicule, et dont l’autre
serait
la négation de tout ce qui précède. Il demande que l’argent soit remi
356
n de tout ce qui précède. Il demande que l’argent
soit
remis à son équipe d’éducateurs, et ceci pour qu’elle s’institue en v
357
institue en véritable « caste dirigeante ». Or il
est
clair que le pouvoir, s’il est réel, n’a rien à faire avec l’argent :
358
irigeante ». Or il est clair que le pouvoir, s’il
est
réel, n’a rien à faire avec l’argent : l’autorité ne se monnaye pas.
359
té ne se monnaye pas. Et la richesse matérielle n’
est
pas un élément constitutif de la personne, bien au contraire. Le révo
360
a personne, bien au contraire. Le révolutionnaire
est
pauvre, non tant par goût que par nécessité interne. Mais la revendic
361
essité interne. Mais la revendication d’une caste
est
plus grave. Elle contredit les fins de la révolution. Elle nie et rui
362
ence d’une société ouverte. L’erreur de Nietzsche
est
manifeste : il a conçu sa nouvelle culture hors du cadre communautair
363
ution. Si elle échoue à le créer, c’est qu’elle n’
est
pas une vraie révolution, mais simplement une dictature de plus. Or c
364
n, mais simplement une dictature de plus. Or ce n’
est
pas avec les dictatures qu’on a jamais créé de la liberté : nous ente
365
te fois les droits sacrés de la conscience. Telle
étant
la pâtée officielle, le point de vue de l’Ordre nouveau nous oblige à
366
1. L’édit de Nantes a-t-il « apaisé » quoi que ce
soit
, en imposant à un conflit spirituel le cadre étatique d’un décret des
367
La doctrine qui préside à la révocation de l’édit
est
-elle vraiment une doctrine opposée à celle qui préside à sa promulgat
368
ncore l’homme de l’Édit. À tout prendre, l’édit n’
est
qu’une réédition de la boutade, sur le plan de l’État. La paix d’abor
369
ues et protestants. « Paris vaut bien une messe »
est
injurieux pour la messe et le prêche, qui se voient préférer la posse
370
rer la possession de la capitale. De même, l’édit
est
injurieux pour les deux fois, qu’il subordonne au raffermissement de
371
e part, limitant l’exercice du culte (qui ne peut
être
célébré que hors les murs, et qui souffre partout des pires vexations
372
des calvinistes. En apprenant que l’édit vient d’
être
proclamé, le pape s’écrie : « Cela me crucifie ! » Et les documents i
373
fixions » qu’ils ont souffertes de 1598 à 1685 ne
furent
pas moins réelles, pour être plus brutales, que celles du pape. La lé
374
de 1598 à 1685 ne furent pas moins réelles, pour
être
plus brutales, que celles du pape. La légende de la paix religieuse é
375
me contre la conception maniaque de l’unité —, on
est
fondé à dire que les principes qui furent à l’origine de l’édit, clai
376
nité —, on est fondé à dire que les principes qui
furent
à l’origine de l’édit, clairement manifestés par son « application »,
377
t, clairement manifestés par son « application »,
sont
bel et bien les mêmes qui devaient aboutir logiquement à la révocatio
378
ls avaient justement instaurée. En résumé, telle
est
l’évolution : a) On refoule les antagonismes spirituels en y substitu
379
à une tension équilibrée et créatrice — comme ce
fut
le cas en Angleterre, en Allemagne et plus tard en Suisse — c’est-à-d
380
) Le conflit spirituel étouffé par la force, sans
être
en rien résolu pour autant, fermente et empoisonne la vie morale de l
381
l’intervention de l’État dans des domaines qui ne
sont
pas du ressort de la politique. L’explosion révolutionnaire, dans ce
382
évolutionnaire, dans ce qu’elle a de destructeur,
est
l’expression de tels complexes). II Rien n’étant résolu, sur le
383
l’expression de tels complexes). II Rien n’
étant
résolu, sur le plan spirituel, par l’édit, mais les parties se trouva
384
ées bon gré mal gré au cadre de l’État, la France
est
divisée pendant un siècle en trois factions : — la faction catholique
385
actions : — la faction catholique, dont l’opinion
est
clairement exprimée par les assemblées du clergé réclamant à grands c
386
ultramontain, et dont l’absolutisme de Louis XIV
sera
l’expression achevée. Une phrase de Bossuet nous en apprend sur cette
387
rne quelque Führer, et non le roi : « Tout l’État
est
en lui, en lui est la puissance, en lui est la volonté de tout le peu
388
et non le roi : « Tout l’État est en lui, en lui
est
la puissance, en lui est la volonté de tout le peuple 26. » C’est cet
389
’État est en lui, en lui est la puissance, en lui
est
la volonté de tout le peuple 26. » C’est cette troisième faction qui
390
pher. Cependant une difficulté subsiste. L’édit a
été
donné comme « perpétuel et irrévocable ». Il s’agira de tourner cet o
391
de tourner cet obstacle légal. En fait, l’édit a
été
appliqué de telle sorte qu’on a déjà ruiné les églises protestantes,
392
ée du Clergé. Mais de fait, le triomphe véritable
est
celui de l’État, plus encore que celui du pape. C’est l’évolution éta
393
s n’ont pas pu obtenir un siècle plus tôt. L’édit
fut
révoqué, dit Saint-Simon, « sans le moindre prétexte et sans aucun be
394
oindre prétexte et sans aucun besoin ». Voilà qui
est
bien vu, mais mal interprété. Le prétexte en effet n’est pas visible,
395
n vu, mais mal interprété. Le prétexte en effet n’
est
pas visible, ni la nécessité n’est inscrite dans les faits ! La raiso
396
xte en effet n’est pas visible, ni la nécessité n’
est
inscrite dans les faits ! La raison de l’État est une raison abstrait
397
est inscrite dans les faits ! La raison de l’État
est
une raison abstraite, — nous croyons l’avoir dit suffisamment. Mais o
398
e à la stérilisation qu’elle apporte. Cette œuvre
est
commencée par Henri IV lorsqu’il édicte une paix qui n’est qu’un « dé
399
ncée par Henri IV lorsqu’il édicte une paix qui n’
est
qu’un « désordre » concret. Et c’est elle, avant tout, qui ourdit (po
400
înait à adorer ce qu’il ne croyaient point… Telle
fut
l’abomination générale enfantée par la flatterie et par la cruauté. »
401
tterie et par la cruauté. » Cette dernière phrase
est
caractéristique de l’aveuglement de l’auteur, et la noblesse français
402
clairs. Notre intention, dans cette brève note, n’
est
pas évidemment de déplorer ce qui s’est fait, ni de chercher par quel
403
e note, n’est pas évidemment de déplorer ce qui s’
est
fait, ni de chercher par quels moyens Henri IV eût pu donner au confl
404
re moins fatale pour l’avenir du pays. (Nous nous
sommes
contenté d’indiquer au passage l’exemple des solutions fédéralistes q
405
passage l’exemple des solutions fédéralistes qui
furent
réalisées à l’étranger.) Mais nous avons voulu souligner fortement, p
406
éraliste, et à l’exaltation de l’étatisme actuel.
Serait
-ce tout simplement l’affligeante absence de rigueur du système parlem
407
« plus » réalisé par Louis XIV ? En vérité, l’on
est
en droit de douter que tous nos petits Richelieu avortés ou montés en
408
, aux yeux des historiens futurs, bien anodins, n’
est
peut-être pas inutile, avant de passer à l’action. 25. Voir l’exce
409
ple français aura compris que l’adversaire unique
est
le capitalisme centralisateur, anonyme aujourd’hui — à droite, étatis
410
rces vives du pays. À l’heure présente, une chose
est
claire : le Front populaire travaille pour M. Litvinoff, le Front nat
411
priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on
est
sûr que cette gauche et cette droite travaillent en fait pour le déso
412
néficiaires de luttes civiles aussi mal orientées
seront
en fait les gros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lut
413
es droites auront compris que la Banque de France
est
contre la patrie, quand les gauches auront compris que la peur de Chi
414
s gauches auront compris que la peur de Chiappe n’
est
pas un programme, sonnera l’heure de L’Ordre nouveau. q. Rougemont
415
au, Paris, juillet–août 1935, p. II. r. Le texte
est
précédé du chapeau suivant : « Quoique nous ayons pour habitude de sé
416
lletin de liaison des groupes Ordre nouveau, nous
tenons
exceptionnellement à citer un fragment de l’article extrêmement impor
417
lus vain, le plus stérile et le plus irritant qui
soit
, dès qu’on essaie d’y réfléchir, au lieu de ressasser des opinions to
418
oite et à gauche dans des journaux dont l’éloge n’
est
plus à faire. Mais nous sommes en train d’assister depuis un an à un
419
urnaux dont l’éloge n’est plus à faire. Mais nous
sommes
en train d’assister depuis un an à un phénomène nouveau, et dont les
420
rront avoir un certain intérêt pour notre action.
Soit
qu’ils reprennent quelque vitalité, soit qu’ils subissent les dernier
421
action. Soit qu’ils reprennent quelque vitalité,
soit
qu’ils subissent les derniers soubresauts d’avant la mort, les partis
422
se déchire par là, et il arrive que l’on devine l’
être
de chair et de sang qu’elle déguisait, — le vrai pays. Il suffit d’in
423
ns nécessaires à l’équilibre d’un centre qui seul
était
pris au sérieux par le pays. On l’a dit et redit : le parti radical,
424
e publique, et si d’autre part leurs mystiques se
sont
à ce point modifiées, il importe plus que jamais de définir les intér
425
ommes, le colonel de la Rocque a jugé que l’heure
était
venue de réfléchir et de s’expliquer. La fatalité qui pèse sur son mo
426
u’à la question « Où allons-nous ? », lorsqu’elle
est
posée après coup, après que l’on s’est mis en marche, il n’est d’autr
427
orsqu’elle est posée après coup, après que l’on s’
est
mis en marche, il n’est d’autre réponse, dans les faits, que la fameu
428
ès coup, après que l’on s’est mis en marche, il n’
est
d’autre réponse, dans les faits, que la fameuse dictature de transiti
429
rudent de M. de la Rocque. Le fascisme, en effet,
est
une mystique de la jeunesse ; Service public nous propose, au contrai
430
, une mystique d’anciens combattants. Le fascisme
est
anticapitaliste (en théorie), M. de la Rocque ne condamne du capitali
431
talisme que ses « parasites ». Enfin, le fascisme
est
un mouvement populaire, révolutionnaire, alors que le mouvement des C
432
es », morale bourgeoise révigorée, en vérité nous
sommes
encore bien loin de toute espèce de fascisme, « larvé » comme l’on di
433
s équivoque ni subtilités, dire pourquoi ce livre
est
mauvais. « Les programmes sont des aboutissements », écrit M. de la R
434
e pourquoi ce livre est mauvais. « Les programmes
sont
des aboutissements », écrit M. de la Rocque. Et il ajoute, non sans l
435
ai imposé la priorité au plan d’action ». Mais qu’
est
-ce qu’un plan d’action sans programme ? Qu’est-ce que « cet en avant
436
qu’est-ce qu’un plan d’action sans programme ? Qu’
est
-ce que « cet en avant qui ne sait pas où il va ? » (Robert Aron) Qui
437
e borne à répéter à tout bout de chapitre qu’il n’
est
pas de ces « intellectuels » qui se perdent à rechercher les Principe
438
s d’un ordre nouveau. « Voyez net. Pensez simple.
Soyez
des réalisateurs, non des rhéteurs ». D’accord. À condition que tout
439
olontaires Nationaux, leur Œuvre enfin, leur Foi,
est
-ce que cette inflation typographique dispense vraiment un chef d’énon
440
raiment un chef d’énoncer un programme cohérent ?
Sont
-ce tous ces grands mots faussement religieux qu’il prétend opposer au
441
début : « De quoi s’agit-il ? » « Les programmes
sont
des aboutissements ». Parions que l’homme qui parie ainsi ne sait pas
442
manière de parler de ses « intentions » ou de les
tenir
secrètes, toute sa tactique enfin, s’oriente vers la bataille, et non
443
ement nécessaire de son « plan d’action » ne peut
être
rien d’autre, et quoi qu’il veuille, qu’un second 6 février. Ce serai
444
et quoi qu’il veuille, qu’un second 6 février. Ce
serait
ici le lieu de rappeler le grand principe tactique et doctrinal — ces
445
— formulé par Aron et Dandieu : « Les révolutions
sont
sanglantes dans la mesure où elles sont mal préparées ». Service publ
446
volutions sont sanglantes dans la mesure où elles
sont
mal préparées ». Service public est un livre dangereux, parce que c’e
447
ure où elles sont mal préparées ». Service public
est
un livre dangereux, parce que c’est un livre vague derrière lequel ma
448
s antifascistes, Déat, Thorez, etc. Mais là, ce n’
est
plus l’état-major qui imprime à l’action ses directives ; et les trou
449
mprime à l’action ses directives ; et les troupes
sont
sans discipline, et les objectifs si possible encore plus vagues, ou,
450
ungle capitaliste. Mais le Comité de vigilance ne
tient
pas les leviers de l’action : c’est l’affaire du Parti communiste. Or
451
rti veut bien la liberté, mais d’une manière tant
soit
peu différente. Il veut, sous le nom de liberté, la dictature, l’état
452
ctive prochaine d’une prise de pouvoir légal, qui
est
le cauchemar de sa vie. Après avoir « milité » pendant quarante ans,
453
me il n’a pas de programme. La situation du monde
est
peut-être tragique. Celle de nos chefs de gauche est certainement tra
454
peut-être tragique. Celle de nos chefs de gauche
est
certainement tragi-comique, et même à un degré que le simple lecteur
455
M. Frossard, il signe des décrets-lois. Enfin, il
est
toujours possible d’organiser des réunions de protestation contre Lav
456
ser des réunions de protestation contre Laval, il
est
beaucoup plus difficile de se prémunir contre la chute de Laval, et l
457
n’ose pas le dire, je vous laisse à juger lequel
est
le plus dangereux ; ou encore le moins efficace. 4. — Pronostic
458
déchaînement de démagogies électorales, tout cela
est
également possible, et sera également stérile. Tout cela se fera au h
459
électorales, tout cela est également possible, et
sera
également stérile. Tout cela se fera au hasard, sous la pression de l
460
urestime de part et d’autre les forces. Mais nous
sommes
payés pour savoir que la confusion politique, en temps de crise, trav
461
onale ou de prolétarienne, peu importe, le danger
est
pareil. À moins qu’une force nouvelle n’apparaisse, qui ne soit ni de
462
moins qu’une force nouvelle n’apparaisse, qui ne
soit
ni de droite ni de gauche, mais qui apporte la solution des problèmes
463
e se perdre à rechercher d’abord si ces problèmes
sont
de droite ou de gauche. Cette troisième force existe-t-elle ? Je me b
464
u point de vue de la tactique révolutionnaire, il
est
clair que la seule question décisive n’a été posée ni par les gauches
465
, il est clair que la seule question décisive n’a
été
posée ni par les gauches ni par les droites : c’est la question que p
466
ce civil en liaison avec les corporations locales
est
la seule et unique solution qui ait été envisagée en France, jusqu’ic
467
s locales est la seule et unique solution qui ait
été
envisagée en France, jusqu’ici. Si incroyable que cela paraisse, pers
468
i. Si incroyable que cela paraisse, personne ne s’
est
encore préoccupé de ce problème tactique vraiment crucial, en dehors
469
. 5. — Les faits travaillent pour nous Ce n’
est
pas à notre propagande, certes, qu’il faut attribuer l’évolution d’un
470
incipe de notre service civil. Nous pensons avoir
été
plus loin que la simple position théorique du problème — et nos expér
471
théorique du problème — et nos expériences de cet
été
le prouvent. Mais il n’est pas indifférent de noter les convergences
472
nos expériences de cet été le prouvent. Mais il n’
est
pas indifférent de noter les convergences qui se dessinent. Dans dive
473
ncore nous reconnaissons un point de vue qui nous
est
familier. Dans certaines déclarations du Front paysan, nous distinguo
474
s thèses constructives30. Cette dernière remarque
est
importante. La grande leçon que nous avons tirée des confuses excitat
475
efus à gauche et à droite, parmi les troupes. Il
est
temps de donner à ces troupes une volonté commune constructive, un pr
476
ront social de Bergery et les néo-socialistes. Ce
serait
une formule nationale-socialiste ou fasciste. 29. Voir les déclarati
477
stater que dans la plupart des cas, ces tendances
sont
encore contrariées par la croyance très générale aux bienfaits de l’é
478
r, c’est une activité plutôt « réactionnaire », n’
est
-ce pas ? Lui. — Ah ! oui… (silence poli). Moi. — Allons au fait. J
479
rent à la guerre. Lui. — Je vous répète que ce n’
est
là, tout simplement, qu’un goût que nous avons, cela n’a rien à voir
480
nt aimé la marche et le chant par groupes. Ainsi,
tenez
, les Suisses se passionnent pour le tir au fusil. Vous n’irez pas leu
481
. Vous n’irez pas leur reprocher, tout de même, d’
être
un danger pour leurs voisins. Moi. — Bon. Admettons. C’est là que no
482
ins. Moi. — Bon. Admettons. C’est là que nous en
étions
restés. Je vous avais dit pour conclure : Souhaitons que vous arrivie
483
ors d’Allemagne, que votre goût du décor guerrier
est
un goût pacifique, somme toute, sportif, artistique si j’ose dire !
484
our l’œuvre, contiennent le mot Kampf, quand ce n’
est
pas le mot Krieg. Celle-ci, par exemple, qui est la plus fréquente :
485
’est pas le mot Krieg. Celle-ci, par exemple, qui
est
la plus fréquente : « La lutte contre la faim et le froid est notre g
486
fréquente : « La lutte contre la faim et le froid
est
notre guerre. » Je sais bien ce que vous entendez par là : « Les autr
487
ue vous entendez par là : « Les autres peuples en
sont
encore à la guerre armée, nous, nous luttons pour édifier un monde sa
488
re : voilà notre guerre ! » En somme, si le mot n’
était
pas interdit, je dirais que c’est de votre part une déclaration « pac
489
acifiste » ! Mais pourquoi faut-il que votre paix
soit
encore une guerre ? Ne pouvez-vous vraiment enthousiasmer vos concito
490
Posons le problème sur notre plan concret : vous
êtes
SA, c’est-à-dire « fasciste » comme nous disons en France. Je suis Or
491
dire « fasciste » comme nous disons en France. Je
suis
Ordre nouveau. Mais nous reconnaissons l’un et l’autre la nécessité d
492
faire l’exercice dans la campagne. Bon, voilà qui
est
simple. Moi, c’est plus compliqué à expliquer… et peut-être aussi à f
493
utre problème à résoudre maintenant. Le spirituel
est
réglé. Mais qu’allons-nous faire de notre énergie physique ? Et c’est
494
avons honte devant eux. Nous sentons que nous ne
sommes
jamais allés jusqu’au bout de nos forces. Il y a un instinct profond,
495
ans : le sport… Lui. — C’est quelque chose. Ce n’
est
pas assez, ce n’est pas sérieux. L’adversaire n’est pas un vrai adver
496
. — C’est quelque chose. Ce n’est pas assez, ce n’
est
pas sérieux. L’adversaire n’est pas un vrai adversaire, comme à la gu
497
t pas assez, ce n’est pas sérieux. L’adversaire n’
est
pas un vrai adversaire, comme à la guerre. Nous avons besoin de senti
498
roche à votre « peut-être qu’il faut cela », ce n’
est
pas son cynisme, c’est bien plutôt son idéalisme lamentable. La guerr
499
ôt son idéalisme lamentable. La guerre actuelle n’
est
pas du tout un appel à la virilité. Nous ne sommes plus au temps de F
500
n’est pas du tout un appel à la virilité. Nous ne
sommes
plus au temps de Frédéric le Grand et du maréchal de Saxe. La guerre
501
rand et du maréchal de Saxe. La guerre actuelle n’
est
pas une éducation de la violence physique, c’est une machine à tuer c
502
ont subi une épreuve inutile et mauvaise. Ils ont
été
victimes d’un effroyable accident. Une épreuve pareille n’est pas hum
503
d’un effroyable accident. Une épreuve pareille n’
est
pas humaine, elle n’a aucune valeur pour la vie normale de l’homme. E
504
ences, le système du rouleau compresseur ? Vous n’
êtes
pas trop réalistes, en France. Moi. — Vous savez que l’ON n’est pas
505
alistes, en France. Moi. — Vous savez que l’ON n’
est
pas pacifiste. Nous reconnaissons la réalité et la nécessité des conf
506
itions naturelles pour vouloir les anéantir. Nous
sommes
fédéralistes, c’est-à-dire que nous voulons que toutes les différence
507
! Je vous dis que vous manquez de réalisme. Vous
êtes
encore disciples de Rousseau plus que vous ne le croyez ! Dans la réa
508
ions. La nation-bloc, telle que vous la concevez,
est
un danger dès qu’elle est forte et armée. C’est bien pourquoi j’estim
509
e que vous la concevez, est un danger dès qu’elle
est
forte et armée. C’est bien pourquoi j’estime que votre « sport armé »
510
t bien pourquoi j’estime que votre « sport armé »
est
une menace pour la paix, que vous le vouliez ou non. Lui. — Ach ! C’
511
re la Russie ? Lui. — C’est autre chose. Il faut
être
prêt à tout, bien qu’il y ait la Pologne entre deux. Mais surtout il
512
n doute, mais que je n’arrive pas à concevoir. Je
suis
sans doute trop rationaliste encore ? Lui. — Je ne nie pas la diffic
513
ncore ? Lui. — Je ne nie pas la difficulté. Mais
est
-ce qu’il n’y en a pas aussi dans votre système « fédéraliste » ? Et,
514
ui de la guerre moderne. Nous nions que la guerre
soit
jamais une solution, étant donnés ses instruments actuels. Nous voulo
515
ous nions que la guerre soit jamais une solution,
étant
donnés ses instruments actuels. Nous voulons une guerre créatrice, et
516
as destructrice. Tout l’effort de la civilisation
est
là : tirer des conflits naturels et nécessaires des forces nouvelles,
517
ntagonistes. Je sais bien que le mot civilisation
est
mal vu chez vous. Mais nous ne renoncerons pas à la civilisation sous
518
le sens où Rimbaud a dit : « Le combat spirituel
est
aussi brutal que la bataille d’hommes. » Lui. — Et pour ceux qui n’a
519
Ou à mort, plutôt… Je veux bien, pourvu que ce ne
soit
pas en France. Mais je vous répondrai plus sérieusement, d’un seul mo
520
d’éducation. Pour nous, éduquer les hommes, ce n’
est
pas leur bourrer le crâne de notions inutiles, ni même de notions dit
521
ois, de la nécessité d’une morale héroïque ? Il m’
est
venu quelques doutes, pendant cet entretien : des vrais héros parlent
522
mbre 1935, p. 38-42. u. Ce texte, signé « XXX »,
est
précédé de la note suivante : « Un de nos amis, retour d’Allemagne, n
523
arler de Rimbaud et du surréalisme. Tout le reste
est
charabia. L’ON, par exemple, qui « parle de politique », et même d’éc
524
maison de campagne, aux environs de Moscou, avait
été
transformée en bordel aux premiers jours de la révolution : puis rasé
525
ême certaines choses qui ne changent pas. Rimbaud
sera
toujours jeune, même si M. Brasillach en parle. Il y aura toujours de
526
urget, le doyen d’élection à l’Académie française
est
M. Gabriel Hanotaux, élu en 1897, au 27e fauteuil. Avec lui, 6 acadé
527
7, au 27e fauteuil. Avec lui, 6 académiciens ont
été
élus avant la guerre (suivent les noms). Depuis 1930, l’Académie a él
528
5 ans, plus du quart de l’effectif des Quarante s’
est
trouvé renouvelé. » On ignore trop ces choses. Surtout dans la « jeun
529
le domaine de la littérature désintéressée. Quel
est
le jeune amoureux des Lettres qui aura gardé assez de fraîcheur d’Âme
530
ne : « L’ami XXX n’a pas dû lire Mein Kampf. Ce n’
est
pas une “autobiographie” mais un ouvrage de combat, comme son nom l’i
531
dre de marche. Ils vont par 3 et non par 4. Je me
suis
fait dire par quelqu’un de bien renseigné que c’était afin d’éviter u
532
effet, il faut reconnaître que cela change tout.
Soyons
exacts. » v. Rougemont Denis de, « À propos d’une conversation av
533
es difficultés que pouvait rencontrer un écrivain
étaient
de deux espèces : manque d’argent ou insuccès (auprès du public, de l
534
itique, des éditeurs). La pauvreté et l’obscurité
sont
deux spectres classiques sans le concours desquels rien de très grand
535
u se faire dans la littérature, depuis que Goethe
est
mort et que le monde est moderne. À preuve Balzac, Stendhal, Baudelai
536
ature, depuis que Goethe est mort et que le monde
est
moderne. À preuve Balzac, Stendhal, Baudelaire, Rimbaud, Dostoïevski,
537
redire cette remarque, nous dirons que leur œuvre
est
un hommage que la richesse rend à la pauvreté dont elle a su tirer de
538
ent de l’énergie ; tous savent et sentent qu’elle
est
essentiellement humaine, c’est-à-dire qu’elle exprime un conflit perm
539
t fécond, celui du créateur et du monde tel qu’il
est
ou tel qu’il fut créé par d’autres, celui de l’aventure et des routin
540
u créateur et du monde tel qu’il est ou tel qu’il
fut
créé par d’autres, celui de l’aventure et des routines, celui de la p
541
de l’impersonnel. Mais, depuis peu, les écrivains
sont
menacés, en France, par un troisième péril, par un péril que les époq
542
sités commerciales qui devraient normalement leur
être
subordonnées. Exemple : un éditeur refuse un livre dont la valeur art
543
le », c’est-à-dire un navet de série. Si l’auteur
est
désargenté, il sera obligé de s’exécuter. La critique étant directeme
544
un navet de série. Si l’auteur est désargenté, il
sera
obligé de s’exécuter. La critique étant directement influencée par le
545
rgenté, il sera obligé de s’exécuter. La critique
étant
directement influencée par le « lancement » publicitaire organisé par
546
bon auteur finira par croire que ses bons livres
sont
mauvais et que ses mauvais livres sont bons. Mon exemple peut paraîtr
547
ons livres sont mauvais et que ses mauvais livres
sont
bons. Mon exemple peut paraître simpliste. Mais il suffit d’avoir un
548
de de l’édition parisienne pour savoir que ce cas
est
courant, et qu’il est même tellement courant qu’il explique à lui seu
549
enne pour savoir que ce cas est courant, et qu’il
est
même tellement courant qu’il explique à lui seul l’abaissement très f
550
les nuances intermédiaires, mais aujourd’hui nous
sommes
en présence d’un fait nouveau, qui est la systématisation des moyens
551
ui nous sommes en présence d’un fait nouveau, qui
est
la systématisation des moyens de pression sur les non-conformistes le
552
i ne bénéficient pas de ce battage commercial. Ce
sont
ces livres-là qui ont besoin de la critique pour atteindre le lecteur
553
n sur les titres qu’il voit annoncés : on veut se
tenir
« au courant ». Un critique trop soucieux de justice passerait très v
554
e donc à l’accuser de simonie intellectuelle : il
est
plutôt victime, souvent inconsciemment, d’un système qui le tient de
555
time, souvent inconsciemment, d’un système qui le
tient
de tous côtés. Faut-il donc accuser les éditeurs ? Jusqu’en 1930 envi
556
ise, il y avait une foison de petits éditeurs qui
étaient
prêts à faire des sacrifices pour publier certains ouvrages de qualit
557
t de la rareté ou du scandale, et sur la mode qui
était
aux moins de trente ans. La crise a supprimé l’un après l’autre ces a
558
typiquement capitaliste. Ainsi l’éditeur cesse d’
être
un artisan au service du livre. Il met le livre au service de trusts
559
. Il entre dans le domaine des gros chiffres, qui
est
la mort de la pensée. 3. Obligé de vendre beaucoup et à tout prix, l’
560
ligé de vendre beaucoup et à tout prix, l’éditeur
est
contraint à organiser en grand sa distribution. Or c’est alors qu’int
561
tre35, ne jouit pas d’un régime spécial, et qui a
été
« autorisé »36 à faire diffuser 1000 ou 10 000 exemplaires d’un livre
562
du !). Si l’on sait que le poids moyen d’un livre
est
d’environ 300 gr. on voit que le montant de certains débits peut atte
563
mposant. Ainsi donc si le livre se vend mal, ce n’
est
plus un manque à gagner pour l’éditeur, c’est une perte. Et cette per
564
monter à des dizaines de milliers de francs. Il n’
est
donc plus question, matériellement, pour l’éditeur, de risquer un bea
565
nnées de ce régime pour qu’ils se vissent acculés
soit
à la faillite, soit à se vendre aux Messageries qui les avaient légal
566
our qu’ils se vissent acculés soit à la faillite,
soit
à se vendre aux Messageries qui les avaient légalement pris au piège,
567
ux qui, bien que n’ayant jamais paru à l’étalage,
sont
retournés comme « invendus » avec une facture somptueuse ; enfin sur
568
journaux qui feraient mine de résister. Tout cela
est
bien connu des éditeurs et des libraires, mais le public ne s’en dout
569
Messageries. III La conclusion de tout ceci
est
évidente : c’est le régime capitaliste, ce sont ses méthodes « abstra
570
ci est évidente : c’est le régime capitaliste, ce
sont
ses méthodes « abstraites » centralisatrices et gigantiques, c’est sa
571
c’est sa brutalité systématique et inhumaine, qui
sont
les véritables responsables de notre décadence culturelle, — si toute
572
viter certains scandales trop visibles (et cela n’
est
pas du tout souhaitable, il vaudrait mieux réveiller l’opinion) rien
573
’édition libre. Et le seul moyen d’y remédier, ce
sera
de créer ou de multiplier des centres de propagande au service d’un p
574
e défense depuis un an.) C’est dire que le remède
sera
tout aussi dangereux que le mal. Et que la révolution ne pourra plus
575
x que le mal. Et que la révolution ne pourra plus
être
faite que par ceux qui en auront les moyens financiers : ainsi se for
576
aire valoir dans ce domaine : 1° Les institutions
sont
au service des personnes ; en particulier, l’édition est un moyen au
577
service des personnes ; en particulier, l’édition
est
un moyen au service de l’esprit créateur, et la distribution est un m
578
service de l’esprit créateur, et la distribution
est
un moyen au service de l’édition. 2° Le gigantisme capitaliste ou éta
579
édition. 2° Le gigantisme capitaliste ou étatique
est
proscrit par le mode général d’organisation à base locale des entrepr
580
onsabilités concrètes. 35. Par exemple s’il ne
tient
pas l’article policier ou le roman façon-Pierre-Benoit. 36. C’est le
581
. La loi des gros chiffres, imposée par ce trust,
est
inexorablement dégradante pour l’esprit. w. Rougemont Denis de, « P
582
onales-socialistes doivent logiquement apparaître
soit
comme un truquage monumental, soit comme une manifestation de puissan
583
ent apparaître soit comme un truquage monumental,
soit
comme une manifestation de puissance d’un parti, au moins superflue.
584
des candidats, et le seul ministre de l’Intérieur
était
en droit de nommer définitivement les députés. Le vote revenait donc
585
la technique de la propagande et du vote lui-même
était
indiquée par la nature du but visé, et il n’y a pas lieu de chicaner
586
ains membres du parti N.-S. reconnaissent qu’on a
été
« un peu fort » dans l’application des moyens de contrainte légale, s
587
ts de toute faculté pratique de dire non). Le but
étant
l’unanimité, et non la majorité, et cette unanimité n’existant pas en
588
ratie Mais cette opération antiparlementaire a
été
présentée au peuple allemand comme un acte démocratique. Le Führer, d
589
émocraties de l’Ouest, disait-il en substance, ne
sont
en réalité que des oligarchies. Le peuple y est privé du pouvoir de t
590
sont en réalité que des oligarchies. Le peuple y
est
privé du pouvoir de trancher les questions importantes. Entre lui et
591
ns votre approbation, sans votre confiance. Je ne
suis
pas un usurpateur, ni un dictateur, mais je suis le porte-parole d’un
592
suis pas un usurpateur, ni un dictateur, mais je
suis
le porte-parole d’une volonté nationale à laquelle j’obéirai toujours
593
vent répondre sans chercher bien loin : si vous n’
étiez
pas sûr d’avance du résultat de votre plébiscite, vous sauriez fort b
594
ce de cause. C’est pourquoi la vraie démocratie n’
est
possible que là où l’opinion a été formée et disciplinée par un seul
595
e démocratie n’est possible que là où l’opinion a
été
formée et disciplinée par un seul parti dirigé par un seul homme. » (
596
allemand qui écoute ce langage. Il se peut qu’il
soit
un instant gêné par le sophisme qui assimile « vraie démocratie » et
597
ernement d’un seul appuyé sur une opinion qu’il s’
est
créée favorable par les moyens que l’on sait. Mais il est probable qu
598
e favorable par les moyens que l’on sait. Mais il
est
probable que cet électeur est beaucoup plus sensible à la dénonciatio
599
l’on sait. Mais il est probable que cet électeur
est
beaucoup plus sensible à la dénonciation du sophisme contraire, parce
600
enne et la « démocratie » parlementaire française
sont
deux trahisons qualifiées de la véritable démocratie, définie comme l
601
petits cantons suisses où les affaires publiques
sont
discutées par l’assemblée plénière des électeurs, ou Landsgemeinde. M
602
de. Mais une telle démocratie, la seule réelle, n’
est
plus possible dès que le nombre des électeurs dépasse la dizaine de m
603
e de démocratie. Mais là où le référendum ne peut
être
provoqué que par le gouvernement, comme en Allemagne, en ne saurait p
604
e. 3. Nécessité du plébiscite Le plébiscite
est
donc un référendum contrôlé, — pratiquement : un référendum truqué. I
605
isolé, acte qui d’ailleurs a toutes les chances d’
être
très généralement approuvé même par les adversaires du régime. (Les 3
606
el point a-t-on le droit de tromper le peuple ? —
fût
-ce pour son bien… On voit très clairement pourquoi l’État national-so
607
tie ». C’est que le problème allemand fondamental
est
aujourd’hui de constituer une nation unitaire, centralisée, une solid
608
açon ouverte ou voilée, à un plébiscite. Sinon ce
serait
la ruine rapide de l’étatisme centralisateur, comme tend à le prouver
609
emarqué depuis longtemps que le référendum suisse
est
toujours dirigé contre l’État. C’est-à-dire que toute loi proposée pa
610
pso facto repoussée par la majorité des citoyens,
fût
-elle, dans certains cas, excellente.) La nécessité du plébiscite se c
611
rer le référendum, la « consultation populaire »,
sera
en réalité une tentative de plébiscite, et donc une négation de la dé
612
cratie réelle. (Encore une fois : le référendum n’
est
possible en Suisse, il n’est « démocratique » que dans la mesure où l
613
is : le référendum n’est possible en Suisse, il n’
est
« démocratique » que dans la mesure où le fédéralisme suisse subsiste
614
unité depuis des siècles, et qui peut-être a même
été
trop loin dans ce sens ; pour un pays qui a fait la Révolution de 89,
615
s ; pour un pays enfin dont la mission a toujours
été
libératrice — ou tout au moins affirmée telle — la tentation plébisci
616
affirmée telle — la tentation plébiscitaire, qui
est
la tentation fasciste, n’a plus de sens historique ni spirituel. Il i
617
tout contraire des élections partisanes. Si nous
sommes
antiparlementaires, nous ne souffrirons pas que la paresse d’esprit o
618
tion, voilà l’ennemi ; et peu nous importe que ce
soit
un pseudo-fascisme de droite ou un pseudo-démocratisme de gauche qui
619
ersonnaliste de la France, ces deux tentatives ne
seront
jamais que des trahisons jumelles. Nous sommes contre la centralisati
620
ne seront jamais que des trahisons jumelles. Nous
sommes
contre la centralisation, contre l’étatisme, contre le nationalisme é
621
ce de fascisme « à la française ». Parce que nous
sommes
pour le fédéralisme communaliste, pour l’exercice de l’autorité sur p
622
s et qui savent ce qu’ils font, dans un cadre qui
soit
à mesure d’homme, — pour la seule vraie « démocratie », dirions-nous
623
Qu’
est
-ce que l’autorité ? (mai 1936)y 1. Personne n’aurait l’idée de pos
624
n dans un temps où l’autorité existerait. Mais il
est
urgent de la poser et de la résoudre dans notre temps. Tout de suite,
625
dame m’interrompt : « Je croyais que notre époque
était
autoritaire ! Est-ce que la mode n’est pas à l’autorité ? Notre belle
626
« Je croyais que notre époque était autoritaire !
Est
-ce que la mode n’est pas à l’autorité ? Notre belle jeunesse réclame
627
e époque était autoritaire ! Est-ce que la mode n’
est
pas à l’autorité ? Notre belle jeunesse réclame l’autorité dans tous
628
ieu lui-même… » Justement, Madame : quand la mode
est
à l’autorité, c’est qu’il n’y a plus d’autorité. Et quand M. Tardieu
629
quand M. Tardieu lui-même…, eh bien, c’est qu’il
est
temps d’intervenir et de tirer les choses au clair. Ce qui fait croir
630
t croire à beaucoup de personnes que notre siècle
est
celui de l’autorité, c’est l’abondance de pouvoirs tyranniques qui s’
631
inue. C’est cela qu’il nous faut expliquer. 2. Qu’
est
-ce que l’autorité ? N’est-ce pas tout simplement « ce qui commande »,
632
s faut expliquer. 2. Qu’est-ce que l’autorité ? N’
est
-ce pas tout simplement « ce qui commande », ou ce qui a le droit de c
633
ique nous en donne un exemple typique. L’autorité
serait
-elle mieux définie comme « ce à quoi l’on obéit » ? — Non : car il es
634
e comme « ce à quoi l’on obéit » ? — Non : car il
est
courant que les hommes obéissent à certains ordres qui leur sont donn
635
e les hommes obéissent à certains ordres qui leur
sont
donnés sans autorité, mais qui sont appuyés mécaniquement, par les ga
636
dres qui leur sont donnés sans autorité, mais qui
sont
appuyés mécaniquement, par les gardiens de l’ordre, ou par certaines
637
’individu ne peut pas se soustraire. L’autorité n’
est
le fait ni d’une institution en soi, ni d’une charge, ni d’un grade,
638
pe, ni d’un soviet, ni d’un caporal. Elle ne peut
être
ni achetée, ni vendue, ni élue, ni plébiscitée, ni transmise légaleme
639
ée par la brutalité. Autrement dit : l’autorité n’
est
pas le pouvoir. Elle ne se confond jamais avec aucun pouvoir institu
640
jamais avec aucun pouvoir institué, parce qu’elle
est
au-dessus de tout pouvoir. L’autorité est ce qui fait qu’un pouvoir q
641
qu’elle est au-dessus de tout pouvoir. L’autorité
est
ce qui fait qu’un pouvoir qui lui est soumis, s’exerce en réalité. Ai
642
L’autorité est ce qui fait qu’un pouvoir qui lui
est
soumis, s’exerce en réalité. Ainsi le pouvoir n’est jamais qu’un inst
643
t soumis, s’exerce en réalité. Ainsi le pouvoir n’
est
jamais qu’un instrument créé par une autorité en exercice. Il arrive
644
ication de l’autorité qui l’avait créé. Mais ce n’
est
là qu’une survivance, justement, et ce pouvoir est destiné à s’écroul
645
st là qu’une survivance, justement, et ce pouvoir
est
destiné à s’écrouler et à devenir inefficace sitôt que se manifestera
646
voir subsistant. 3. Le propre du pouvoir, c’est d’
être
institué ; le propre de l’autorité, c’est d’être instituante. Le pouv
647
’être institué ; le propre de l’autorité, c’est d’
être
instituante. Le pouvoir, en tant qu’institution, est naturellement ma
648
instituante. Le pouvoir, en tant qu’institution,
est
naturellement matériel. L’autorité, au contraire, en tant que créatri
649
contraire, en tant que créatrice et initiatrice,
est
essentiellement spirituelle. Là-dessus les plus gros malentendus se d
650
s. Le « spirituel », aux yeux de la grande masse,
est
à peu près synonyme d’impuissance, et il est méprisé comme tel. Cepen
651
sse, est à peu près synonyme d’impuissance, et il
est
méprisé comme tel. Cependant que l’élite des « clercs » le loue préci
652
que l’élite des « clercs » le loue précisément d’
être
impuissant, inefficace et tout gratuit, — et cette louange est la mei
653
t, inefficace et tout gratuit, — et cette louange
est
la meilleure excuse à ce mépris. Pourquoi voudrait-on que les foules
654
’elles se vantent de ne servir à rien ? Mais s’il
est
vrai que l’on abuse de ce terme pour couvrir les plus vils marchandag
655
s vils marchandages, ou les plus lucratifs ; s’il
est
vrai que les journaux du Comité des forges font profession de défendr
656
nt profession de défendre le « spirituel » ; s’il
est
vrai que les « bourgeois » de toutes classes ont fait de « l’esprit »
657
x dicton : l’abus n’enlève pas l’usage. Nous nous
sommes
expliqués dès le début de notre action sur le sens que nous attribuon
658
spirituel »39. Mens agitat molem. Mais ce mens n’
est
pas l’esprit pur d’une élite qui laisse les mains libres aux affairis
659
esprit, le spirituel, au sens où on l’entend ici,
est
par définition ce qui « agit », ce qui crée, initie et invente, ce qu
660
tte revue : quand l’autorité disparaît, l’armée n’
est
plus une arme entre les mains déficientes du chef. Car les insignes d
661
re expérience de commandement. Or cette confiance
est
une réalité spirituelle, au plein sens du mot, cette fois. (Il est to
662
pirituelle, au plein sens du mot, cette fois. (Il
est
toujours désagréable de se citer soi-même : cela donne à penser qu’on
663
onc une formule très voisine des nôtres, mais qui
est
de Paul Valéry : « Le pouvoir n’a que la force qu’on veut bien lui at
664
’on veut bien lui attribuer : même le plus brutal
est
fondé sur la croyance. »)40 4. Comment se fait-il qu’une élite ou un
665
même ? (Car toute autorité qui croit en elle-même
est
invincible, c’est là un des axiomes de l’Histoire. On n’a jamais pu r
666
ments qui doutaient de leur mission.) Ce problème
serait
insoluble si l’on n’admettait pas la distinction que nous proposons e
667
l’armée et de la police, bref du pouvoir dont ils
étaient
les chefs, contre une autorité proclamée au-dehors, très inférieure e
668
torieuse dans l’ordre spirituel. 5. La révolution
est
essentiellement l’affirmation d’une nouvelle autorité. Elle devient p
669
atiquement inévitable lorsque l’autorité réelle n’
est
plus derrière le pouvoir établi, mais en face de lui. Tout le reste e
670
ouvoir établi, mais en face de lui. Tout le reste
est
affaire de technique — ou de patience. (Laisser le pouvoir, abandonné
671
ir lui-même, qui passe pour un effet de la force,
est
essentiellement une valeur spirituelle. » Nous dirions évidemment aut
672
uvoir, dans ce cas. y. Rougemont Denis de, « Qu’
est
-ce que l’autorité ? », L’Ordre nouveau, Paris, mai 1936, p. 2-5.
673
Qu’
est
-ce que la politique ? (juin 1936)z 1. La politique est en principe
674
ue la politique ? (juin 1936)z 1. La politique
est
en principe ce qui intéresse la cité. Aucun des habitants de la cité
675
n leur volonté de s’intéresser à la cité dont ils
sont
membres. Leur émotion est celle d’une découverte. Ils découvrent que
676
ser à la cité dont ils sont membres. Leur émotion
est
celle d’une découverte. Ils découvrent que le droit de se plaindre, d
677
ituation dont ils se plaignent. Cette conséquence
est
pour eux si nouvelle, qu’ils éprouvent le besoin de « justifier » leu
678
ces débats enfiévrés pour savoir si le clerc doit
être
un citoyen tout comme les autres, s’il doit « faire de la politique »
679
est le sens même de la politique en général qui n’
est
plus clairement aperçu, dans l’élite de la nation. On sent qu’un homm
680
ais on sent aussi que la politique, telle qu’elle
est
conçue et pratiquée de nos jours, est une menace sérieuse pour l’inté
681
lle qu’elle est conçue et pratiquée de nos jours,
est
une menace sérieuse pour l’intégrité de l’homme, son intelligence, so
682
’on a d’abord répondu à cette autre question : qu’
est
-ce que la politique ? Car si la politique est ce que l’on pense ordin
683
qu’est-ce que la politique ? Car si la politique
est
ce que l’on pense ordinairement, c’est une peste, et tous les raisonn
684
s les raisonnements qui voudraient nous y engager
sont
de misérables sophismes. Mais si la politique devient ce que nous vou
685
la politique devient ce que nous voulons qu’elle
soit
, la question d’en faire ou de n’en pas faire ne se pose même plus. 3.
686
ès grand nombre de citoyens, le but à atteindre n’
est
pas d’abord d’assurer le bon fonctionnement de l’État, la paix publiq
687
ibre déploiement de ses forces créatrices. Le but
est
d’abord de faire triompher tel parti dont on est membre. On tient le
688
est d’abord de faire triompher tel parti dont on
est
membre. On tient le parti pour plus grand que le tout. On encore : le
689
faire triompher tel parti dont on est membre. On
tient
le parti pour plus grand que le tout. On encore : le but est simpleme
690
i pour plus grand que le tout. On encore : le but
est
simplement de militer bruyamment dans le parti, moins par amour passi
691
in créateur. Et quand tout va mal, quand la crise
est
là, les partis se mettent à déchirer la nation avec une absence de sc
692
ent ces idéologies. L’influence de ces feuilles n’
est
plus niable. J’attends encore l’homme sain qui osera faire leur éloge
693
ême calibre, du moins sait-on que la dictature en
est
seule responsable. La honte n’en retombe pas sur des hommes « libres
694
e ou de droite, rédigés par des intellectuels, on
est
bien forcé d’avouer qu’il n’y a plus en France de véritable idéologie
695
ogie politique. Ce qu’on nous offre sous ce nom n’
est
qu’un lamentable ramassis de phrases empruntées à des révolutions étr
696
n trouvé de mieux que le mot de « fasciste », qui
est
ridicule en l’occurrence, et l’accusation d’être comte et de s’appele
697
i est ridicule en l’occurrence, et l’accusation d’
être
comte et de s’appeler Casimir, qui me paraît un peu subtile. Et pour
698
u subtile. Et pour réfuter le communisme — ce qui
serait
plus intéressant tout de même — les droites se bornent à affirmer, co
699
r, contre toute évidence, que la doctrine de Marx
est
un facteur de désordre et qu’elle entraîne la ruine de la famille42.
700
u surplus intelligent, se doit de n’y pas tremper
fût
-ce du bout de son stylo. c) Justement écœurés par les politiciens, c
701
ue comme une simple technique de gouvernement. Il
serait
souhaitable en effet que le ministère des colonies soit géré par un h
702
ouhaitable en effet que le ministère des colonies
soit
géré par un homme qui connaisse autre chose que les potins de sa circ
703
Roosevelt, oublient que la mission d’un peuple n’
est
pas une affaire de calcul. Ils réduisent toute la politique au jeu su
704
on, cette renaissance des mythes bourgeois : 1° n’
est
qu’un mauvais négatif du christianisme ; 2° ne peut mener qu’à une fo
705
des libertés de la personne43 par l’État (que ce
soit
au nom d’une classe ou de la race n’y change rien), j’estime être plu
706
e classe ou de la race n’y change rien), j’estime
être
plus utile à la cité en faisant de la philosophie et de la théologie
707
la théologie pures. En résumé : si la politique n’
est
que ce qu’elle est actuellement en France, je dis qu’un homme honnête
708
En résumé : si la politique n’est que ce qu’elle
est
actuellement en France, je dis qu’un homme honnête, au surplus patrio
709
adicalement antipolitique. 4. Mais — la politique
est
à nos yeux toute autre chose que ce que l’on a coutume d’appeler ains
710
ande s’il faut en faire ou non. En France44, elle
est
devenue la science ou l’art, également impurs et maléfiques, des rapp
711
, ou d’idéologies à idéologies, sur un plan qui n’
est
pas celui des intérêts vraiment humains, ni surtout de l’intelligence
712
es sentiments incontrôlés, — c’est-à-dire qu’elle
est
devenue une culture de la mauvaise foi et de la haine stérile. Ailleu
713
s, peut-être, et traditionnellement, la politique
est
d’une part la science des rapports de l’individu et de l’État — polit
714
alement dégradantes. Bien peu y échappent : ce ne
sont
pas ceux qui réussissent. Dans le cas d’autres pays, qui auraient con
715
a politique reste quelque chose d’extérieur à son
être
véritable. D’où la distinction bien connue entre la vie publique et l
716
tout le contraire : la vraie politique ne saurait
être
qu’une expression de la personne même. Elle s’enracine dans l’homme,
717
même. Elle s’enracine dans l’homme, en tant qu’il
est
actif, créateur et responsable vis-à-vis de la communauté. Elle n’est
718
et responsable vis-à-vis de la communauté. Elle n’
est
pas une obligation imposée par l’État ou la nation, mais au contraire
719
nation, mais au contraire, l’État et la nation ne
sont
que les émanations, les représentations extérieures de la tension per
720
e implique une hiérarchie : l’organisation devant
être
normalement subordonnée à la création. Il résulte de cette définition
721
réer dans le vide, et sa création, quelle qu’elle
soit
, se répercute et prend toute sa valeur dans le domaine national45. Le
722
e — que beaucoup ont tant de peine à comprendre —
est
la méthode politique par excellence, au sens que nous venons de donne
723
aussi bien que dans celle des peuples, de ce qui
est
organisation et de ce qui est création ; et à subordonner à tous les
724
peuples, de ce qui est organisation et de ce qui
est
création ; et à subordonner à tous les étages les moyens aux fins, le
725
et un effort spirituel. Et la plus haute réussite
sera
toujours d’adapter avec souplesse la technique aux buts qu’elle doit
726
pris l’Ordre nouveau. 6. On nous dira : tout cela
est
bien beau, bien cohérent, — trop cohérent… Quel est le peuple qui ait
727
t bien beau, bien cohérent, — trop cohérent… Quel
est
le peuple qui ait jamais pratiqué une telle politique, dans l’histoir
728
es s’y abandonnent avec délices et deviennent ces
êtres
absurdes et maléfiques qu’on nomme des politiciens, ou ces espèces d’
729
es vieux militants. — On nous dira aussi : vous n’
êtes
que des intellectuels… À ceux qui nous diront cela, je demande : 1° E
730
els… À ceux qui nous diront cela, je demande : 1°
Est
-ce une raison, parce que personne au monde n’a jamais mené une vie pa
731
our renoncer à affirmer les droits de la morale ?
Est
-ce une raison, parce que les « politiques » pratiquées jusqu’ici avec
732
succès que l’on sait, voir la crise présente, ont
été
fausses, malfaisantes, dégradantes, pour continuer de gaieté de cœur
733
s ? Le but et l’utilité pratique d’une doctrine n’
est
-ce pas justement d’offrir un « modèle » d’action juste et bienfaisant
734
oit-on que c’est là du « réalisme » ? Oui ou non,
sommes
-nous en pleine crise ? Oui ou non, cette crise couronne-t-elle la « p
735
faillites, ni aux faillis qui se réjouissent de l’
être
. 2° Nous sommes « intellectuels », certes, dans ce sens que nous voul
736
aux faillis qui se réjouissent de l’être. 2° Nous
sommes
« intellectuels », certes, dans ce sens que nous voulons nous servir
737
travailler à mettre en marche un ordre neuf. Nous
sommes
« intellectuels », certes, dans ce sens que nous croyons la vérité pl
738
les mensonges intéressés, au bout du compte. Nous
sommes
« intellectuels », certes, parce que nous croyons qu’un effort de la
739
ons qu’un effort de la raison et de l’imagination
est
pratiquement nécessaire, dans la crise où nous sommes, pour dépasser
740
st pratiquement nécessaire, dans la crise où nous
sommes
, pour dépasser le cercle vicieux des intérêts étroits, partiels, mal
741
que » des « réalistes » à la petite semaine. Nous
sommes
« intellectuels » enfin, parce que nous croyons que les gens « pratiq
742
s preuves. Quant à ceux qui nous reprocheraient d’
être
ce qu’on appelle « de purs intellectuels », c’est-à-dire des êtres ig
743
pelle « de purs intellectuels », c’est-à-dire des
êtres
ignorants des conditions concrètes de la vie actuelle, nous les invit
744
pects de notre « intellectualisme » En vérité, il
serait
temps que les hommes, doués de raison, qui s’intéressent au sort de l
745
ivante : la cause profonde de la crise mondiale n’
est
autre que la bêtise des « réalistes » et de leurs politiciens. Bêtise
746
veulent subordonner l’État aux libertés — ce qui
est
l’inverse de l’effort fasciste — ni de communistes des hommes qui veu
747
ge considération des réalités mondiales. Elles ne
sont
pas le fait des petits calculateurs locaux, des comitards, des techni
748
re… Que va faire la France dans ce monde ? Quelle
est
sa mission, sa raison d’être, sa raison de subsister et de créer ? A-
749
ans ce monde ? Quelle est sa mission, sa raison d’
être
, sa raison de subsister et de créer ? A-t-elle une politique intérieu
750
ouer ? A-t-elle une conception de l’homme qui lui
soit
propre, et qu’elle puisse opposer victorieusement aux conceptions nou
751
autres puissances exaltent ? Toutes ces questions
sont
des questions de vie ou de mort pour l’ensemble de la nation. Ceux qu
752
noffensifs : c’est l’instrument même du parti qui
est
meurtrier. 42. Le gouvernement soviétique lutte contre le divorce, a
753
e publicité tapageuse. Et l’adultère, Messieurs ?
serait
-ce une spécialité russe ? — Ou alors, dites clairement que la famille
754
rement que la famille c’est l’héritage. 43. Ce n’
est
pas la nationalisation de la Banque de France ou de l’industrie des c
755
es lecteurs de cette revue savent que la nation n’
est
une expression de l’universel qu’en raison de l’impuissance humaine à
756
on un sens absolu de nationalisme autarchique qui
est
à l’opposé de notre pensée. 46. Cf. Dictature de la liberté, de Robe
757
ce (Fustier, 1936). z. Rougemont Denis de, « Qu’
est
-ce que la politique ? », L’Ordre nouveau, Paris, juin 1936, p. 1-10.
758
la même méthode de discussion. Le livre, en soi,
est
assez décevant, malgré de réelles qualités ; mais très typique, et à
759
’approuver la description donnée par l’auteur. Il
est
bien vrai que le progrès technique a été détourné de ses fins humaine
760
teur. Il est bien vrai que le progrès technique a
été
détourné de ses fins humaines par Taylor et Ford ; que le mécanisme e
761
teur ; enfin que c’est le système capitaliste qui
est
responsable de la crise, et non pas le machinisme et l’électricité. T
762
ctricité. Tous nos lecteurs savent que ces thèses
sont
pour nous fondamentales. Nous pensons, comme l’auteur, — à qui prend-
763
l’auteur, — à qui prend-il sa formule ? — que ce
sont
« les hommes qui modifient les circonstances », et non les lois écono
764
nné le plan général, et que notre expérience de l’
été
1935 amorça dans la pratique, n’a pas d’autre but que cette « libérat
765
utre part que le machinisme et la rationalisation
soient
« poussées à l’extrême » afin de « diminuer au maximum le travail ser
766
n et Dandieu, puis reprise par L’Ordre nouveau ,
est
pleine de défiance vis-à-vis de la rationalisation… » ! !) Mais dès q
767
que la personne, c’est le serf, et que notre but
est
la restauration de l’esclavage, sous le couvert des fameuses « valeur
768
on l’ancien : « Moscou la gâteuse », — car Moscou
est
encore un peu mieux que cela — mais nous signalerons à M. Bouglé le c
769
aisse faire par la dictature stalinienne. Mais qu’
est
-ce que « donner davantage », pour notre auteur ? C’est « produire » 1
770
, après cela, à expliquer à M. Friedmann que nous
sommes
beaucoup plus opposés au spiritualisme qu’il ne l’est au matérialisme
771
beaucoup plus opposés au spiritualisme qu’il ne l’
est
au matérialisme ; que notre condamnation du régime soviétique ne repo
772
se au peuple russe ; que l’alternative actuelle n’
est
pas machinisme ou artisanat, mais dignité de l’homme ou étatisme ; qu
773
mais dignité de l’homme ou étatisme ; que nous ne
sommes
pas « favorables au fascisme », mais adversaires du fascisme, qu’il s
774
u fascisme », mais adversaires du fascisme, qu’il
soit
hitlérien (rural) ou stalinien (industrialiste) ; que la protestation
775
que la protestation de Kierkegaard contre Hegel n’
est
pas « liée à deux douzaines de brevets », qui au surplus lui sont pos
776
à deux douzaines de brevets », qui au surplus lui
sont
postérieurs d’une trentaine d’années ; que Spengler n’est pas un admi
777
érieurs d’une trentaine d’années ; que Spengler n’
est
pas un admirateur de l’Orient, mais le contraire (p. 153) ; que le ch
778
is le contraire (p. 153) ; que le christianisme n’
est
pas précisément opposé à « une conception dramatique de l’homme » (p.
779
late », écrit-il, au lieu de montrer en quoi elle
serait
fausse, à son point de vue, ce qui eût été le vrai sujet d’un livre q
780
lle serait fausse, à son point de vue, ce qui eût
été
le vrai sujet d’un livre qui porte un pareil titre. Car la crise du P
781
porte un pareil titre. Car la crise du Progrès n’
est
rien que la crise du rationalisme « plat », et l’histoire de ses démê
782
honte à l’endroit du matérialisme « grossier » ne
sont
là que pour rassurer l’intelligentsia radicale du Front populaire. La
783
a radicale du Front populaire. La manœuvre, elle,
est
carrément « grossière ». Elle est d’ailleurs en train de réussir aupr
784
manœuvre, elle, est carrément « grossière ». Elle
est
d’ailleurs en train de réussir auprès de quelques écrivains bourgeois
785
l’application de trois idées élémentaires : « 1°
Tenir
devant eux une prune pour les faire grimper. « 2° Faire claquer le fo
786
en URSS, c’est toujours le salaire50 ; le fouet a
été
remplacé par le peloton d’exécution51 ; et la « direction toujours la
787
et non pas « matériellement », la mitrailleuse n’
étant
qu’une arme « dialectique » lorsqu’elle est maniée par un vrai marxis
788
e n’étant qu’une arme « dialectique » lorsqu’elle
est
maniée par un vrai marxiste, au service d’un État « dialectiquement »
789
dialectiquement » totalitaire. Tout notre honneur
est
de défendre ici, depuis quatre ans, une tout autre technique, au serv
790
ondent que par des injures à mes observations, ce
sera
vouloir m’inspirer la vanité de croire qu’il n’y a que des injures à
791
220-225, et Dictature de la liberté, passim. 49.
Est
-ce de bonne foi que F. assimile la corporation ON au corporatisme fas
792
e tout nous porte à souhaiter commune. Quelle que
soit
notre méfiance à l’endroit des synthèses tactiques ou doctrinales, no
793
ls que « décentralisation » ou « région » doivent
être
considérés, croyons-nous, comme de simples inconséquences, si nous co
794
e de vocabulaire, dans le seul domaine où l’unité
serait
sans doute une garantie d’efficacité.) Mais ce qui nous importe, avan
795
)ac Erreur française sur le fascisme S’il
est
un préjugé auquel les masses bourgeoises autant qu’ouvrières tiennent
796
auquel les masses bourgeoises autant qu’ouvrières
tiennent
, comme elles tiennent aux axiomes fondamentaux de leur existence — un
797
geoises autant qu’ouvrières tiennent, comme elles
tiennent
aux axiomes fondamentaux de leur existence — un sou est un sou, ne pa
798
x axiomes fondamentaux de leur existence — un sou
est
un sou, ne pas se laisser marcher sur les pieds, chacun pour soi et D
799
, etc. —, c’est bien à ce slogan-là : le fascisme
est
à droite. Essayez de prononcer cette phrase en Italie ou en Allemagne
800
es journaux. (Bien sûr que sous cette forme, elle
est
inoffensive, tant qu’elle reste d’usage interne, c’est-à-dire puremen
801
terne, c’est-à-dire purement électoral. Mais ce n’
est
pas toujours possible…) Il faudrait que les Français finissent tout d
802
droite » ne signifient plus grand-chose, si tant
est
qu’ils aient jamais signifié les mêmes choses qu’ici. Gauche et droit
803
et de la démagogie populiste.) L’homme de gauche
est
renforcé dans sa croyance par le spectacle des sympathies plus ou moi
804
quelques-uns, que le stalinisme et le fascisme ne
sont
pas des pôles contraires (comme l’ancienne gauche et l’ancienne droit
805
e nature des régimes étrangers, pour lesquels ils
sont
prêts à se battre, c’est accepter la guerre civile la plus absurde de
806
r de la France et de sa mission en Europe ; et ce
serait
pour nous désespérer de nos positions les plus fondamentales. Tout no
807
nes socialistes du fascisme Le cas de l’Italie
est
des plus clairs. Tout le monde sait que Mussolini vient du syndicalis
808
ait que Mussolini vient du syndicalisme, et qu’il
fut
l’un des chefs du parti socialiste. On sait aussi quelles influences
809
eux de Sorel. Jusqu’au lendemain de la guerre, il
était
difficile de mettre en doute la sincérité de son attachement à ce que
810
rmer, contre le préjugé français, que le fascisme
est
un mouvement « de gauche » ? Certes non. Car il serait trop facile de
811
t un mouvement « de gauche » ? Certes non. Car il
serait
trop facile de répliquer que Mussolini a trahi le socialisme, plutôt
812
t qu’il ne l’a continué. La question véritable n’
est
pas là. Elle doit se poser dans ces termes : un chef socialiste qui v
813
État. Mussolini fonde un régime antimarxiste, qui
est
dès le début un capitalisme d’État. Les socialistes scandinaves parvi
814
de céder la place aux bourgeois, qui à leur tour…
Est
-il possible de tirer quelques conclusions claires d’un tel chaos d’éc
815
socialiste n’a réussi à instaurer un régime tant
soit
peu conforme à ses principes ; et cela, quelles que fussent les condi
816
u conforme à ses principes ; et cela, quelles que
fussent
les conditions du pays au début de l’expérience, et quel que fût le d
817
ons du pays au début de l’expérience, et quel que
fût
le degré de sincérité des chefs. Notons ensuite que ces gouvernement
818
fs. Notons ensuite que ces gouvernements, qu’ils
soient
parlementaires ou dictatoriaux, ont tous montré en fait la même tenda
819
centralisé. Seul le rythme de l’étatisme n’a pas
été
partout le même. Dans les démocraties bourgeoises, il est encore frei
820
out le même. Dans les démocraties bourgeoises, il
est
encore freiné et sournoisement saboté par l’opposition, les tradition
821
ire. L’économie et l’opinion totalement étatisées
sont
en effet les conditions qu’impose toute guerre moderne, civile ou étr
822
les dictatures, décriées par les socialistes, ne
sont
en fait que le terme fatal de tout socialisme appliqué ou, ce qui rev
823
storiquement (sinon théoriquement) les dictatures
sont
en avance — on n’ose dire en progrès — sur le socialisme. Elles sont
824
n’ose dire en progrès — sur le socialisme. Elles
sont
le « dépassement » hégélien, — c’est-à-dire en même temps la négation
825
arrure, écrasera la révolte spartakiste. Il n’eût
tenu
qu’à lui de se faire nommer Führer… Quatre ans plus tard, Mussolini m
826
enait de la « gauche ». Le national-socialisme
est
le socialisme total Le secret de la « réussite » de tous ces homme
827
Le secret de la « réussite » de tous ces hommes
est
simple. Ils ont compris que le socialisme économique n’était que la m
828
e. Ils ont compris que le socialisme économique n’
était
que la moitié d’une doctrine. Ils ont compris qu’on ne peut pas fonde
829
du parti hitlérien n’ont rien d’antinomique. Ils
sont
exactement complémentaires. Le socialisme est une « nationalisation »
830
ls sont exactement complémentaires. Le socialisme
est
une « nationalisation » de l’économie ; le nationalisme est une « soc
831
nationalisation » de l’économie ; le nationalisme
est
une « socialisation » du sentiment patriotique. L’un n’est pas possib
832
socialisation » du sentiment patriotique. L’un n’
est
pas possible sans l’autre. Tout étatisme est condamné à se vouloir fr
833
un n’est pas possible sans l’autre. Tout étatisme
est
condamné à se vouloir franchement totalitaire, sinon c’est l’échec as
834
nt totalitaire, sinon c’est l’échec assuré. (Nous
sommes
en train d’en voir un bel exemple.) Mais pour devenir totalitaire, l’
835
malades atteints du même mal : mais les uns n’en
sont
encore qu’au deuxième degré, les autres déjà au troisième. Et l’on vo
836
lisme56 — dans un ordre non fédéraliste — ne peut
être
, n’a jamais été, et ne sera jamais que le fascisme. Si donc il s’agis
837
ordre non fédéraliste — ne peut être, n’a jamais
été
, et ne sera jamais que le fascisme. Si donc il s’agissait de réussir,
838
fédéraliste — ne peut être, n’a jamais été, et ne
sera
jamais que le fascisme. Si donc il s’agissait de réussir, de réussir
839
ssait de réussir, de réussir n’importe quoi, et d’
être
« socialistes » sérieusement, nous nous ferions tout de suite fascist
840
nt, nous nous ferions tout de suite fascistes. Ne
fût
-ce que pour cette seule raison, nous serons donc fédéralistes. 53.
841
stes. Ne fût-ce que pour cette seule raison, nous
serons
donc fédéralistes. 53. Comme l’a fort bien montré M. André Siegfri
842
diffère de l’étatisation pure et simple ? 55. Ce
sont
eux aussi qui la créent. 56. Beaucoup de socialistes — et pas seulem
843
tournures que prend le national-socialisme, il n’
est
pas rare qu’un membre du parti d’Hitler réponde : « Vous êtes bien ma
844
e qu’un membre du parti d’Hitler réponde : « Vous
êtes
bien mal venu à critiquer ce qui se fait ici ! Vous condamnez notre c
845
oriens vantent les bienfaits de cette unité. Elle
est
passée dans vos mœurs, à tel point que vous n’en êtes même plus consc
846
passée dans vos mœurs, à tel point que vous n’en
êtes
même plus conscients. Vous criez au nationalisme, c’est-à-dire à l’or
847
je pense, dès qu’un peuple à côté de vous, que ce
soit
l’Italie ou l’Allemagne, essaie de faire ce que vous avez fait, et do
848
si fiers ! » Je note d’abord que ces propos m’ont
été
tenus spontanément, par des personnes très favorables à Hitler, mais
849
iers ! » Je note d’abord que ces propos m’ont été
tenus
spontanément, par des personnes très favorables à Hitler, mais qui ga
850
ler, mais qui gardaient leur sens critique. Ce ne
sont
pas là des « Schlagworte », des mots d’ordre de la Propagande. Il y a
851
hances qu’ils traduisent la réalité telle qu’elle
est
, et non point telle qu’on la décrète. ⁂ À quoi se résume effectivemen
852
petits États autonomes, dont certains risquent d’
être
entraînés dans des orbites étrangères. (La Bavière catholique se rapp
853
ira rechercher des Chamberlain, des Gobineau qui
sont
bien loin des préoccupations urgentes du peuple allemand, mais qui fo
854
utte pour l’idée nationale. Au fond le problème n’
est
pas si différent de celui qui se posait aux jacobins, mais les moyens
855
sait aux jacobins, mais les moyens de le résoudre
seront
nécessairement tout autres. Les jacobins, en effet, défendaient une r
856
té de regrouper toutes les forces allemandes pour
tenir
tête à la double pression qu’exercent les Alliés et les réactionnaire
857
s Français qui occupent la Rhénanie, eh bien ! ce
sera
« l’armée de Coblence ! » 3° Lutte contre les cliques politiciennes.
858
re les cliques politiciennes. — Ici, le parallèle
est
moins frappant ; c’est qu’en effet la technique des révolutions de ma
859
rienne, de même que la Révolution française, ne s’
est
pas proposé d’abord une modification du corps social et de la structu
860
endre contre droites et gauches, mais un Hébert n’
est
pas de la taille d’un Röhm ou d’un Strasser, ni surtout d’un Trotski.
861
ir affermi. La justification des actes de terreur
est
à peu près la même de part et d’autre. C’est le bras vengeur du justi
862
e une stupeur horrifiée, dont l’effet infaillible
est
de faire apparaître le tyran sous les espèces d’un surhomme. Après qu
863
es Moissons, fête de la jeunesse ou du Solstice d’
été
, culte des morts de la Révolution, sous Hitler. (Je ne puis ici que r
864
lire dans notre numéro d’avril 1936.) L’analogie
est
à peu près parfaite, à ceci près que Robespierre, ne disposant pas de
865
oi les ergoteurs ne manqueront pas de répliquer :
était
-ce la peine de dire tant de mal de l’esprit de 89 et de la Déclaratio
866
t moins que le nôtre ? (Ou bien, contre Staline :
était
-ce la peine de dénoncer la peste du capitalisme, pour déclarer, aussi
867
» ?) Mais on ne peut pas refaire l’histoire. Nous
sommes
là pour la créer. Vis-à-vis des jacobins bruns, nous ne pouvons nous
868
à-vis des jacobins bruns, nous ne pouvons nous en
tenir
à des critiques rétrospectives. Tournés vers l’avenir prochain, nous
869
de guerre. Il n’a pas vu que cette même structure
était
la cause de la stérilité de la paix. S’il avait mieux connu la France
870
x. S’il avait mieux connu la France telle qu’elle
est
, s’il n’avait pas été hypnotisé par les nécessités de « son combat »5
871
nnu la France telle qu’elle est, s’il n’avait pas
été
hypnotisé par les nécessités de « son combat »59, il eût tiré aussi l
872
atisme centralisateur. Tant que ce dépassement ne
sera
pas amorcé par la France, les nations jeunes, faute d’un autre modèle
873
iques à venir, mais de la paix européenne. Car il
est
clair que la menace de guerre se confond actuellement avec le fait to
874
plinée dans un cadre rigide, tout cela ne cesse d’
être
stérile et abstrait — en temps de paix — que pour devenir la guerre c
875
e, bonne ou mauvaise. Alors, qui osera dire qu’il
est
trop tard ? Désespérer de la paix, c’est rendre une guerre fatale. Dé
876
érer de la paix. Et c’est précisément parce qu’il
est
trop tard pour empêcher la guerre par tout autre moyen, que nous devo
877
des partisans d’Hitler déclarer que le racisme n’
est
en réalité que la lutte contre les Juifs. Ils restent assez sceptique
878
qu’une idéologie née du seul combat (Mein Kampf)
sera
forcément d’allure totalitaire. ad. Rougemont Denis de, « Les jacob
879
vue des plus contestables, le grand commerce, qui
est
l’une des causes principales du capitalisme, étant au moins aussi ori
880
est l’une des causes principales du capitalisme,
étant
au moins aussi oriental qu’occidental. Ce qu’on peut constater, par c
881
constater, par contre, c’est que le capitalisme a
été
la force de dissociation sociale la plus puissante des civilisations
882
donner, l’utiliser au profit de l’homme. Elles se
sont
laissé envahir, puis dominer par ses mécanismes, aboutissant ainsi, à
883
ar l’usage du prêt à intérêt que le capitalisme s’
est
introduit à Rome, et cela dès les ve et ive siècles avant J.-C. Le
884
du jour où le laboureur-soldat, type Cincinnatus,
est
exproprié par le noble sénateur, propriétaire de vastes terres. Voici
885
aire la guerre. Pendant son absence, ses moissons
sont
abîmées, l’herbe folle envahit ses champs, le bétail, faute de soins,
886
esclaves (non soumis aux obligations militaires)
est
demeuré intact et a progressé sous la conduite d’un intendant. Le sén
887
de d’emprunt de Cincinnatus. Le taux de l’intérêt
est
, en effet, de 40 à 48 % (quarante-huit). Et la loi attribue au créanc
888
sidérables. Cependant Rome ne pouvait supporter d’
être
longtemps à la merci des possesseurs des plus grandes terres à blé, S
889
paraît, et, avec lui, le soldat-citoyen. La terre
est
aux riches, qui vivent dans leurs palais urbains. Ces rentiers du sol
890
Désormais, l’on peut dire que la société romaine
est
livrée aux mécanismes de la loi capitaliste. La concentration des ter
891
s causes. L’arrêt de l’expansion impérialiste eût
été
, à ce moment, le signal certain d’une révolution sociale. Au ier siè
892
Le pain, les jeux, l’abolition des classes, tels
sont
désormais ses mots d’ordre, imposés par les démagogues ambitieux. Les
893
et César, ont bien vu que Rome va périr : elle n’
est
plus qu’une cohue de jouisseurs sénatoriaux et équestres, d’armées me
894
la reconstitution d’une classe paysanne. Mais il
est
trop tard. Rome tout entière, plèbe et patriciat, ne veut plus vivre
895
t font qu’il existe encore un monde romain : ce n’
est
qu’une organisation. De là sans doute l’indifférence avec laquelle le
896
sister fortement sur ce point : l’Empire romain n’
est
pas tombé sous les coups des barbares63, comme on s’est plu à le dire
897
s tombé sous les coups des barbares63, comme on s’
est
plu à le dire jusqu’ici. Il a succombé aux fatalités internes de son
898
é aux fatalités internes de son capitalisme, il s’
est
défait selon la même loi qui l’avait fait. Résumons ce processus exem
899
a sécrété une civilisation dont la seule raison d’
être
(ou commune mesure) fut la puissance matérielle la plus basse, et don
900
n dont la seule raison d’être (ou commune mesure)
fut
la puissance matérielle la plus basse, et dont le moyen fut le bureau
901
ssance matérielle la plus basse, et dont le moyen
fut
le bureaucratisme. Cette civilisation justifiait d’avance et appelait
902
t sensible des rapports humains : ils tendent à n’
être
plus directs (d’homme à homme) mais de moins en moins concrets (de cl
903
hommes de cette époque, dont les échanges avaient
été
réduits jusque-là à un rayon strictement local. L’articulation des di
904
. L’articulation des diverses régions de l’Europe
était
la meilleure sauvegarde contre les famines locales. Développé en vue
905
individuelle extrêmement vigoureuse des marchands
fut
déviée par l’égoïsme de classe (c’est-à-dire par une névrose de sécur
906
ie —, la fin du xiiie et tout le xive siècle ne
sont
qu’une longue suite de luttes de classes. La société urbaine est déso
907
ue suite de luttes de classes. La société urbaine
est
désormais divisée en marchands de gros, patrons capitalistes, chefs d
908
que, tandis que les revendications prolétariennes
sont
avant tout sociales et économiques, égalitaires et de tendance « coll
909
odifié la condition des campagnes. Le bourgeois s’
est
mis à acheter des terres, et il a introduit dans leur exploitation pl
910
echniques et psychologiques. En particulier, il s’
est
attaqué aux « réserves seigneuriales »66 pour les faire valoir par le
911
ces derniers. Les enfants de familles nombreuses
sont
forcés de se livrer, comme ouvriers agricoles, aux fermiers des seign
912
le, et ne connaissent pas leurs justiciables. Ils
sont
devenus — comme on le vit à Rome — des rentiers du sol, des exploiteu
913
olétaires urbains et agricoles, écrasés d’impôts,
furent
rares et sans conséquences importantes. La Grande Jacquerie de 1357,
914
es traces psychologiques. Mais le xive siècle ne
fut
pas seulement le siècle des luttes de classes : il a vu aussi la prem
915
tème capitaliste. Les marchés connus et exploités
sont
saturés. Les grandes banques italiennes sautent l’une après l’autre :
916
ie nationale, ou mieux étatisée. Cette économie n’
est
plus la chose des seuls capitalistes, mais aussi de l’État, qui lui i
917
l’État, qui lui impose des lois générales. L’État
est
devenu l’arbitre souverain des conflits sociaux, et la notion de Bien
918
s sociaux, et la notion de Bien commun national s’
est
substituée à celle du bien particulier de la corporation, de la class
919
de la classe ou de la ville. Mais ce Bien commun
est
entendu au sens de Bien de l’État, c’est-à-dire du Prince. Et ce dern
920
e à la guerre. La vente des privilèges et offices
étant
, avec l’emprunt, la grande source des revenus ou disponibilités de l’
921
oblesse, le clergé et la bourgeoisie. Le peuple n’
est
rien que la source de main-d’œuvre. Si le pauvre veut s’élever, il n’
922
sultats sociaux et économiques de cette évolution
sont
trop connus pour que nous ayons à les rappeler ici. Notons simplement
923
— animée par une volonté de retour à l’économique
fut
condamnée à l’échec dès le départ, du simple fait qu’elle se poursuiv
924
ue) non des réformes. À son défaut, la Révolution
fut
déclenchée par une crise financière. Or cette crise ne fut résolue qu
925
nchée par une crise financière. Or cette crise ne
fut
résolue qu’en apparences, la société n’ayant aucunement renoncé à son
926
n statut de privilèges économiques. Là encore, ce
fut
un ensemble de mesures étatiques — sous l’Empire68 — qui masqua pour
927
ent dès qu’il s’agit de fixer une date limite. Il
est
très difficile d’ailleurs de fixer pour chaque auteur important quell
928
le risquerait d’induire en erreur à cet égard. Il
est
trop clair que leurs appréciations si diverses dépendent uniquement d
929
es du Progrès et de l’Épargne71. Son rationalisme
est
le reflet idéologique de cette même mentalité (ou attitude) dont proc
930
000 francs impayée par la reine de Madagascar qui
est
la véritable origine de l’expédition de 1895). L’emprise étatique se
931
tificielle des marchés nationaux. (Ce phénomène n’
est
pas sans rappeler le repliement des municipalités du xive siècle.) À
932
in d’une économie rationnelle mondiale) — ne peut
être
que le conflit armé, à une échelle monstrueuse. Ainsi le capitalisme
933
té européenne en ces morceaux d’Empire romain que
sont
les États-nations, incapables de trouver une forme de vie commune et
934
colonies plébéiennes. 62. La propriété terrienne
est
pratiquement la chose de la classe sénatoriale puisque les latifundia
935
et chevaliers pour la possession d’un pouvoir qui
est
le principal moyen de s’enrichir. 63. Les envahisseurs ne vinrent pa
936
’étiologie de Marx (Capital, I, 2a, chap. IV) qui
est
aussi celle de Sombart, en l’occurrence. 65. À peu près totalement d
937
Pirenne. 66. On sait qu’au Moyen Âge — et il en
fut
ainsi jusqu’en 1789 — le domaine seigneurial se divise en deux partie
938
ux parties : la réserve et les manses. La réserve
est
exploitée directement par le seigneur, c’est-à-dire par les corvées e
939
agrément (xiiie siècle). Les manses au contraire
sont
allouées à des familles de serfs, à charge de redevances dues au seig
940
e de redevances dues au seigneur. 67. Le salaire
étant
fixé au gré des parties. 68. Qui rétablit le franc-or. 69. Lesquels
941
ale, qu’au cours du Second Empire. 71. L’épargne
est
un phénomène secondaire du processus capitaliste, et dans un certain
942
percée de cavernes de troglodytes, dont plusieurs
sont
des caves, si les autres sont vides. Ensuite ce n’est pas un congrès
943
tes, dont plusieurs sont des caves, si les autres
sont
vides. Ensuite ce n’est pas un congrès qui se tient là ; car il n’y a
944
des caves, si les autres sont vides. Ensuite ce n’
est
pas un congrès qui se tient là ; car il n’y a jamais eu de congrès «
945
ont vides. Ensuite ce n’est pas un congrès qui se
tient
là ; car il n’y a jamais eu de congrès « à hauteur d’homme ». C’est u
946
se au petit groupe cette question insidieuse : qu’
est
-ce que créer ? (Depuis le temps qu’on en parle à l’O.N…) Il y a là un
947
ter une expression. On se comprend aussitôt. On s’
était
compris bien avant. Créer, c’est imposer une forme à… Au « chaos » ?
948
-dessus s’engage une discussion sur le réel. S’il
est
« donné » ou s’il est seulement « pensé », — les deux hypothèses clas
949
iscussion sur le réel. S’il est « donné » ou s’il
est
seulement « pensé », — les deux hypothèses classiques ne sauraient no
950
es ne sauraient nous tenter sérieusement. Le réel
sera
donc construit ! Et l’on met le pied soudain sur ce centre de tout :
951
èmes s’émeuvent à la fois. Et en ce point, ils ne
sont
vrais, sérieux, ou dignes d’exciter l’angoisse et le plaisir de la ré
952
s provisoires : c’est plus tard qu’on verra s’ils
étaient
vrais. 1. De l’abstrait, considéré comme la condition même du concret
953
it ainsi défini, et le « moindre concret », qui n’
est
que le produit d’un relâchement des prises humaines. 2. De l’art et d
954
humaines. 2. De l’art et de la beauté. La beauté
étant
considérée tout simplement comme le produit réussi de l’art, — c’est-
955
dire d’une technique (« du beau travail »). L’art
est
alors une rhétorique, non pas au sens injurieux des modernes, mais au
956
philosophie, qu’à la suite du Dr Minkowski, l’on
serait
tout disposé à traiter comme une « traduction en prose de la poésie »
957
ire éclate en Espagne. Victorieuse au Maroc, elle
est
écrasée rapidement à Madrid, en Catalogne, à Saint-Sébastien. Le gouv
958
Sébastien. Le gouvernement espagnol annonce qu’il
est
maître de la situation. Une semaine plus tard, il annonce qu’il est s
959
ituation. Une semaine plus tard, il annonce qu’il
est
sur le point de s’en rendre maître. Un mois plus tard, que ce n’est p
960
e s’en rendre maître. Un mois plus tard, que ce n’
est
plus qu’une question de temps. Au cours de ce premier mois, les camps
961
temps. Au cours de ce premier mois, les camps se
sont
formés en Europe : la Russie est pour le gouvernement, l’Allemagne et
962
s, les camps se sont formés en Europe : la Russie
est
pour le gouvernement, l’Allemagne et l’Italie pour les rebelles. C’es
963
opinions : la droite soutient Franco parce qu’il
est
soutenu par le fascisme ; la gauche Caballero, parce qu’il est souten
964
ar le fascisme ; la gauche Caballero, parce qu’il
est
soutenu par le communisme. Les journaux de gauche n’annoncent que des
965
’exerce aux dépens des uns et des autres : Franco
est
arrêté devant Madrid, les « atrocités » paraissent équivalentes des d
966
u matériel, des techniciens et un ambassadeur qui
est
un général. L’Italie s’est contentée de faire débarquer quelques diza
967
et un ambassadeur qui est un général. L’Italie s’
est
contentée de faire débarquer quelques dizaines de milliers d’hommes :
968
pas la non-abstention73. M. Blum s’y retrouve, il
est
intelligent : la non-intervention ménage tout le monde, et le fait qu
969
très rapidement d’une semaine à l’autre. Le plein
est
fait. En janvier, plus de 1000 Français et 1200 étrangers ; en févrie
970
ur. — Duperie de la paix, de la paix à tout prix,
fût
-ce au prix de la guerre chez les autres. Maurras affirme que « la pai
971
re chez les autres. Maurras affirme que « la paix
est
le chef-d’œuvre de l’art humain ». Voilà qui met notre art bien bas.
972
main ». Voilà qui met notre art bien bas. Et ce n’
est
pas seulement une politique qui se trouve jugée par l’aventure d’Espa
973
conomiques et de prestiges idéologiques ( ? ?) qu’
est
leur paix, et l’équilibre des mêmes éléments qu’est leur guerre, il n
974
t leur paix, et l’équilibre des mêmes éléments qu’
est
leur guerre, il n’y a que la différence de la lâcheté calculatrice à
975
division de l’Europe en fascistes et communistes
est
une des plus lourdes farces de l’Histoire, puisqu’ils veulent les uns
976
a totalement faussé le problème espagnol. Franco
est
national-socialiste, mais il est aussi clérical. Or c’est le national
977
espagnol. Franco est national-socialiste, mais il
est
aussi clérical. Or c’est le national-socialisme anticlérical qui le s
978
ocialisme anticlérical qui le soutient. Caballero
est
communisant, mais les anarchistes de la FAI sont fédéralistes. Or c’e
979
o est communisant, mais les anarchistes de la FAI
sont
fédéralistes. Or c’est Staline, l’impérialiste centralisateur, l’oppr
980
talinisme, pour l’Espagne fédéraliste. Ce ne peut
être
encore de notre part qu’un vœu. Mais qui engage toute notre doctrine
981
venir. 73. Cette irrégularité dans la symétrie
est
très curieuse. Des centaines d’ouvriers français se sont fait tuer po
982
ès curieuse. Des centaines d’ouvriers français se
sont
fait tuer pour les ouvriers espagnols, mais combien de bourgeois fran
983
espagnols, mais combien de bourgeois français ont
été
appuyer le fascisme ? Il y aurait beaucoup à dire là-dessus… 74. La
984
e les libertés (mai 1937)ai aj Si l’hypocrisie
est
un hommage que le vice rend à la vertu, le verbiage politique d’aujou
985
d à la vertu, le verbiage politique d’aujourd’hui
est
un hommage que les partis rendent à la liberté. Il semble, dès mainte
986
ommune mesure »75. Prévoir dès aujourd’hui ce que
seront
ces actes, ce serait — très précisément — leur dénier la qualité d’«
987
évoir dès aujourd’hui ce que seront ces actes, ce
serait
— très précisément — leur dénier la qualité d’« actes » — et surtout
988
ent la venue d’on ne sait quelle lame de fond, ce
serait
nous condamner à la stérilité d’une action bâclée, donc au triomphe r
989
vons dès maintenant chercher à comprendre quelles
seront
la nature et l’efficacité de ces actes révolutionnaires ; nous pouvon
990
téristiques. La commune mesure d’une société doit
être
considérée non comme un élément « donné » (au sens philosophique du m
991
réé, ou en voie de création. En effet, le donné n’
est
vraiment tel que dans la mesure où il est donné à une conscience pers
992
donné n’est vraiment tel que dans la mesure où il
est
donné à une conscience personnelle. Il n’est pas antérieur à l’acte d
993
ù il est donné à une conscience personnelle. Il n’
est
pas antérieur à l’acte de la personne. Il n’est défini et précisé que
994
n’est pas antérieur à l’acte de la personne. Il n’
est
défini et précisé que par cet acte même : il n’existe donc que dans l
995
cience de tout un chacun (ce qui prouve qu’ils ne
sont
ni spontanés, ni donnés !). C’est dire que nous récusons par avance t
996
e manière générale, la commune mesure ne doit pas
être
considérée comme une vis a tergo qui pousserait la société dans une v
997
n qui se fait jour, d’une création permanente. Ce
fut
le cas de la Constitution de 1793, dont l’efficacité juridique fut qu
998
Constitution de 1793, dont l’efficacité juridique
fut
quasiment nulle, mais dont la valeur symbolique (ou, si on veut, de f
999
la valeur symbolique (ou, si on veut, de fétiche)
fut
énorme. Au contraire, à vouloir prendre une déclaration inaugurale po
1000
’en témoigner. Le principe de la commune mesure n’
est
donc pas un principe statique déterminant ; il est un principe de fin
1001
st donc pas un principe statique déterminant ; il
est
un principe de finalité qui exprime la communion entre les membres du
1002
ue. L’élaboration d’une commune mesure ne saurait
être
le fait de ce qu’on appelle les « masses » qui ne sont, socialement,
1003
le fait de ce qu’on appelle les « masses » qui ne
sont
, socialement, que des masses d’inertie. Nous sommes donc aussi loin q
1004
sont, socialement, que des masses d’inertie. Nous
sommes
donc aussi loin que possible de l’attitude de ceux qui se penchent ve
1005
écouter les paroles d’une vérité nouvelle. Ce ne
sont
pas des oracles que fait entendre la foule, nouvelle pythonisse, mais
1006
onsistant de son agitation désordonnée. Non, ce n’
est
pas dans la « masse », inorganisée et livrée aux mots d’ordre schémat
1007
es valeurs. Toute création sociale et politique n’
est
possible que par la surrection d’un groupe d’hommes en lesquels la co
1008
iété qui incarne cet ordre dans des institutions.
Est
-il besoin d’ajouter d’ailleurs que ces déclarations ne visent nulleme
1009
ctère le plus virulent et le plus créateur. Quels
seront
ces hommes ? D’où sortiront-ils ? Comment s’opérera autour d’eux la c
1010
mmunes révolutionnaires ; en 1917, les Soviets se
sont
dégagés de l’effervescence générale sous l’influence de deux à trois-
1011
— une prise d’autorité par certains hommes. Quel
sera
le lieu d’élection de la prise d’autorité dans la nouvelle Révolution
1012
a nouvelle Révolution française qui approche ? Il
serait
malaisé et naïf de vouloir le prédire dès maintenant. Par contre, peu
1013
le prédire dès maintenant. Par contre, peut-être
est
-il possible d’indiquer assez schématiquement, en nous basant sur les
1014
du passé et sur les nécessités du futur, quelles
sont
les grandes lignes du rôle que doit jouer cette autorité76. ⁂ Le fait
1015
e fait certain, c’est que la Révolution de demain
sera
antiétatique — ou ne sera pas. Il apparaît de plus en plus clairement
1016
la Révolution de demain sera antiétatique — ou ne
sera
pas. Il apparaît de plus en plus clairement que la voie de l’étatisme
1017
plus en plus clairement que la voie de l’étatisme
est
celle du réformisme, donc, du laisser-aller et de l’abandon, — et, fi
1018
de l’État, et probablement contre lui, tel qu’il
est
conçu de nos jours. Ce qui ne signifie pas qu’elle sera pure subversi
1019
onçu de nos jours. Ce qui ne signifie pas qu’elle
sera
pure subversion, ou doive tendre à l’abolition de toute espèce d’État
1020
s de la société ON ne fonctionneront que si elles
sont
servies par un État aussi bien organisé et puissant dans son domaine
1021
rganisé et puissant dans son domaine limité qu’il
est
possible. Il n’en est pas moins vrai que ce n’est pas au niveau de ce
1022
ns son domaine limité qu’il est possible. Il n’en
est
pas moins vrai que ce n’est pas au niveau de cet État administratif q
1023
est possible. Il n’en est pas moins vrai que ce n’
est
pas au niveau de cet État administratif que l’autorité pourra valable
1024
rité et Pouvoir (voir le n° 31) : cette nécessité
sera
plus pressante que jamais lors de la Révolution de demain. Il résulte
1025
es de ce que nous appelons le conseil suprême, ne
seront
pas les chefs de l’État. Et c’est là ce qui permettra au régime Ordre
1026
it qu’en régime Ordre nouveau, le Conseil suprême
sera
absolument distinct de l’État, lui permettra de jouer le rôle de gara
1027
es tyrannies administratives. Son fonctionnement
sera
donc, en certains points, analogue à celui du Conseil d’État actuel.
1028
c’est pour marquer aussitôt les différences, qui
sont
profondes. Tout d’abord, il semble impossible de concevoir que les co
1029
Il n’apparaît pas en effet que le Conseil d’État
soit
le représentant d’une doctrine spécifique. S’il est vrai que ses arrê
1030
t le représentant d’une doctrine spécifique. S’il
est
vrai que ses arrêts constituent dans une certaine mesure une traditio
1031
n juridique, il ne semble pas que cette tradition
soit
orientée dans un sens très déterminé ou vise une finalité quelconque.
1032
de l’État. Tout au contraire, le Conseil suprême
sera
orienté vers la création du régime personnaliste. Il devra donc essen
1033
ons principales — service civil, minimum vital… —
soient
gérées par l’État de manière à fonctionner effectivement dans le sens
1034
nctionner effectivement dans le sens où elles ont
été
conçues et en vue de la réalisation des fins communes de la Révolutio
1035
point de vue, on peut dire que le Conseil suprême
sera
la raison de l’État, qui ne possède par lui-même qu’une « raison d’Ét
1036
ions révolutionnaires. Comment le Conseil suprême
sera-t
-il en mesure de porter ces jugements globaux sur le fonctionnement de
1037
ue les moyens d’action du Conseil suprême doivent
être
aussi souples, aussi directs et aussi variés que possible. Il s’agira
1038
ion de veiller à ce que la liberté « en général »
soit
assurée par un fonctionnement normal des institutions. Il devra égale
1039
ement normal des institutions. Il devra également
être
en mesure d’intervenir dans les cas « particuliers ». C’est dire qu’i
1040
s principes fondamentaux de la société ON peuvent
être
mis en jeu. Il pourra donc être amené à juger en dernier ressort de t
1041
ociété ON peuvent être mis en jeu. Il pourra donc
être
amené à juger en dernier ressort de tous conflits qui auraient été po
1042
en dernier ressort de tous conflits qui auraient
été
portés d’abord devant des tribunaux particuliers, dans la mesure où c
1043
vers cette réalité essentiellement dynamique que
sera
le Conseil suprême de la fédération ON. Elles suffisent aussi — l’exp
1044
(voir le n° 31, déjà cité, de cette revue). Il n’
est
pas vrai que l’autorité spirituelle dépende d’un pouvoir matériel de
1045
qui font preuve d’autorité réelle (spirituelle),
fussent
-ils totalement dépourvus de moyens légaux (policiers ou juridiques) d
1046
spirituelle qu’un Calvin domina Genève, dont il n’
était
même pas citoyen légal. C’est en vertu d’une autorité purement doctri
1047
n de l’autorité pour fonctionner. Autrement, il n’
est
plus que tyrannie, c’est-à-dire que ses jours sont comptés. Quant à l
1048
est plus que tyrannie, c’est-à-dire que ses jours
sont
comptés. Quant à l’objection connexe relative au danger d’anarchie, n
1049
rappellerons d’abord que l’ON prévoit un État qui
soit
, dans son domaine administratif, un État fort. Puis, et surtout, nous
1050
ituel avec le désordre et l’anarchie ? Si oui, il
est
évidemment inutile d’aller plus avant. 2. On nous fait aussi une obje
1051
de la Révolution personnaliste. L’autorité réelle
étant
pour nous l’émanation de la personne, se trahirait elle-même et cesse
1052
qui prétendraient la représenter ; et ces hommes
seraient
sans défense spirituelle ni matérielle du moment qu’ils auraient abdi
1053
e du moment qu’ils auraient abdiqué leur raison d’
être
spirituelle. L’action du Conseil suprême ne sera pas unificatrice — e
1054
’être spirituelle. L’action du Conseil suprême ne
sera
pas unificatrice — et, en cela, elle se distingue absolument de celle
1055
d’un Saint-Just, représentant en mission — ; elle
sera
au contraire fédéraliste, c’est-à-dire qu’elle veillera à la sauvegar
1056
les communes et les fédérations de communes. Il n’
est
pas nécessaire, il serait même totalement absurde, de vouloir imposer
1057
érations de communes. Il n’est pas nécessaire, il
serait
même totalement absurde, de vouloir imposer une mesure commune extéri
1058
unifiée à une fédération dont le principe commun
est
justement « personnaliste », c’est-à-dire à une fédération dont la vi
1059
ence concomitante du Conseil suprême et de l’État
est
la manifestation la plus pure et la plus dynamique de cette polarité
1060
que nous l’avons décrite dans ses grandes lignes,
est
intimement liée à l’ensemble de notre attitude révolutionnaire person
1061
(juin 1938)ak Chose étrange, le 6 février 1934
est
une date de l’histoire littéraire : elle inaugure le temps des mouton
1062
chaleur d’une révolution encore lointaine, ils se
sont
jetés dans le premier parc venu, à gauche ou à droite, et depuis lors
1063
nom connu, d’un nom à faire connaître… Bref, il n’
est
pas un acte commis dans le monde, depuis quatre ans, qui n’ait été ve
1064
ommis dans le monde, depuis quatre ans, qui n’ait
été
vertement dénoncé par des « intellectuels » français. Mais si le mond
1065
vre en marge de tous les conflits et refusaient d’
être
considérés comme des citoyens responsables, ils étaient au moins en a
1066
e considérés comme des citoyens responsables, ils
étaient
au moins en accord avec l’esprit général de l’époque : intelligence d
1067
Tributaires d’une culture dont l’ambition suprême
était
de se « distinguer » des contingences, ils étaient au moins purs dans
1068
était de se « distinguer » des contingences, ils
étaient
au moins purs dans leur erreur. Les modalités de leur retrait ne cont
1069
é que rien, ni la pensée, ni l’acte individuel, n’
est
en réalité gratuit. Que tout se paye. Que notre liberté de penser n’i
1070
er n’importe quoi, sans tenir compte de l’époque,
était
une illusion entretenue par l’apparente paix sociale, mais que l’éché
1071
ente paix sociale, mais que l’échéance ne pouvait
être
indéfiniment repoussée et que les dettes contractées par l’esprit ne
1072
propose de défendre, c’est elle, précisément, qui
est
responsable de la brutalité totalitaire. On nous propose donc de défe
1073
éel et l’actuel, et de surmonter enfin ce vice qu’
est
la distinction libérale entre la pensée et l’action. Au lieu de préci
1074
nterne : la tactique d’un parti par exemple. Ce n’
est
pas dans l’utilisation accidentelle et partisane d’une pensée que rés
1075
r, donc finalement de le dominer. S’engager, ce n’
est
pas se mettre en location. Ce n’est pas « prêter » son nom ou son aut
1076
engager, ce n’est pas se mettre en location. Ce n’
est
pas « prêter » son nom ou son autorité. Ce n’est pas faire payer sa p
1077
’est pas « prêter » son nom ou son autorité. Ce n’
est
pas faire payer sa prose par Ce Soir plutôt que par l’Intransigeant.
1078
par Ce Soir plutôt que par l’Intransigeant. Ce n’
est
pas signer ici plutôt que là. Ce n’est pas passer de l’esclavage d’un
1079
eant. Ce n’est pas signer ici plutôt que là. Ce n’
est
pas passer de l’esclavage d’une mode à celui d’une tactique politique
1080
d’une mode à celui d’une tactique politique. Ce n’
est
pas du tout devenir esclave d’une doctrine, mais au contraire, c’est
1081
sme qui a répandu l’idée que l’engagement ne peut
être
qu’un esclavage. La liberté réelle n’a pas de pires ennemis que les l
1082
n Nietzsche, un Kierkegaard, un Baudelaire78, ont
été
les plus violemment engagés dans la réalité. Et cela suffirait bien à
1083
sée qui, par sa nature et son mouvement originel,
est
libérale, irresponsable, ne devient pas libératrice et responsable du
1084
On rougit de rappeler de tels truismes. Mais on y
est
bien forcé par le spectacle de l’intelligentsia française. Précisons
1085
e péril totalitaire (de droite ou de gauche) ce n’
est
pas « d’adhérer » à quelque antifascisme, mais de s’attaquer à la for
1086
éral devant le péril, c’est de faire un fascisme.
Fût
-ce même pour se défendre du fascisme. Et peut-être surtout dans ce ca
1087
sacrée » qui vient de souffler sur notre élite en
est
l’ahurissant exemple. Du moins a-t-elle eu cela de bon : les écrivain
1088
te de Ce Soir) ont exprimé en toute clarté qu’ils
étaient
de vrais libéraux, irresponsables nés79, égarés pour un temps dans le
1089
ent » politique, et faisant amende honorable. Ils
étaient
en rupture de bercail. Maintenant, tout est rentré dans l’ordre, les
1090
s étaient en rupture de bercail. Maintenant, tout
est
rentré dans l’ordre, les moutons se sont apaisés, et la situation s’é
1091
ant, tout est rentré dans l’ordre, les moutons se
sont
apaisés, et la situation s’éclaircit. Voici venir le temps des vrais
1092
qu’il opposait à celle des philosophes libéraux —
fût
partiale, pleine de partis pris, et même politique ! 79. Je fais exc
1093
que Bernanos et Schlumberger, dont la bonne foi a
été
surprise, — comme on dit. Peu importent d’ailleurs les personnes : c’
1094
d’ailleurs les personnes : c’est la tendance qui
est
significative. ak. Rougemont Denis de, « Trop d’irresponsables s’en