1 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Liberté ou chômage ? (mai 1933)
1 ur, en buvant un café sur le zinc : « Le travail, c’est la liberté, — pour celui qui ne travaille pas. » Qu’il exprime la rel
2 ligion du travail, ou la superstition du loisir —  c’est affaire d’accent mis sur le premier ou sur le second membre de la phr
3 iel. Le « travailleur » des réunions électorales, c’est l’ouvrier d’usine, l’homme lié à la machine. Cette assimilation en di
4 des possibilités toujours plus grandes de loisir. C’est pourquoi elle est condamnée à une espèce de dégradation, dans la mesu
5 l ne semble pas que rien l’y aide, dans l’époque. C’est qu’il a tout infecté, ou presque. La mystique bourgeoise du travail-v
6 al s’émousse d’autant plus que la misère grandit. C’est une des leçons de la crise. 5. Nos écrivains courent admirer là-bas
2 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La Légion étrangère soviétique (juin 1933)
7 os révoltés préfèrent l’engagement dans un parti. C’est bien plus sûr et c’est moins fatigant. « Il existe une doctrine réput
8 ’engagement dans un parti. C’est bien plus sûr et c’est moins fatigant. « Il existe une doctrine réputée révolutionnaire, le
9 t le moins qu’on puisse dire de notre syllogisme, c’est qu’il est simple. Il n’entraîne pas même l’achat du Capital. Quantité
10 mes qu’il faut aimer sont toujours ceux d’ici, et c’est cela qui serait nouveau. On pourrait toutefois défendre cet exotisme
11 ets. Communier est le fait des esprits créateurs, c’est un mode de contact qui leur est propre, tout de même que le choc est
12 sance des cœurs ? 2° Raisons philosophiques C’est la bourgeoisie qui, la première, a pris au sérieux la matière, par su
13 u’ils répandent sur l’époque. Et leur seul baume, c’est de la voir partagée par tous les malheureux qui s’en vont répétant :
14 tiques de cette idéologie typiquement bourgeoise. C’est là ce qu’on appelle sa révolution ! 3° Raisons mystiques Car il
15 e, à les entendre, n’est pas ce que nous croyons. C’est quelque chose comme… ce que nous appelions l’esprit, la réalité réell
16 r périodes de mille ans. Ils sont mélancoliques : c’est encore la tristesse de la retraite et du désistement de l’esprit. Déf
3 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Pourquoi ils sont socialistes (juillet 1933)
17 et qui croient y voir une indication politique : c’est une espèce de fétichisme sentimental. (Voir Lévy-Brühl : La Mentalité
18 primitive.) Il y a quelques vieux proudhoniens : c’est un malentendu. (Qu’ils prennent rendez-vous au plus vite avec nous, 2
19 infamie, ni l’utopie ! disent-ils. Entendons — et c’est la véritable définition du centrisme — qu’ils se tiennent à égale dis
4 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Spirituel d’abord (juillet 1933)
20 uction. Répétons donc que pour nous : la personne c’est l’individu engagé dans le conflit créateur. Conflit qui se résout par
21 transcender le plan humain, la condition humaine. C’est donc faire le plus grand tort au christianisme de certains membres de
22 que l’esprit est hors de pouvoir sur les choses. C’est juste, si l’on confond « l’esprit » avec l’intellectualité libérale,
23  : on a vu ce qu’en valait l’aune.) Le spirituel, c’est l’acte créateur de rapports nouveaux dans la société, de forces socia
24 iété, de forces sociales nouvelles. Le spirituel, c’est le mouvement, c’est le pouvoir de pousser, de renverser, de boulevers
25 ales nouvelles. Le spirituel, c’est le mouvement, c’est le pouvoir de pousser, de renverser, de bouleverser pour ordonner à n
26 enverser, de bouleverser pour ordonner à nouveau. C’est , sous sa forme la plus immédiate, la plus concrète, la plus réelle, l
27 ace et valable, se ramène à un pouvoir spirituel. C’est lui qui rassemble une armée, qui trouve l’argent pour payer les solda
28 la violence spirituelle est du côté de Hitler, et c’est elle qui vaincra sans coup férir une force brutale dont le « pouvoir 
29 police, c’est-à-dire, psychologiquement, la peur. C’est un état de décadence caractérisée, l’état de démission de la personne
30 lui reste à augmenter sa tension essentielle — et c’est cela la vraie période de transition —, jusqu’au jour où les servants
5 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les parlementaires contre le Parlement (octobre 1933)
31 i, dans une société équilibrée, incombe à l’État, c’est ce que nous appelons le domaine du plan ; de l’autre, il a à protéger
32 parlement me dégoûte, mais je m’y plais parce que c’est un club. Nous conclurons sur cet aveu. L’ayant lu, peut-on encore att
6 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Positions d’attaque (décembre 1933)
33 « source d’énergie » permanente de la révolution, c’est la personne humaine telle que nous l’avons définie. 5° Dans l’« Ordre
34 de la guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au nom d’antagonismes naturels féconds et créateurs que nous voulons
7 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Communauté révolutionnaire (février 1934)
35 ersonnes en tiennent compte. Si nous le répétons, c’est afin d’insister, une fois de plus, sur cette absence de tout principe
36 ment formulées que dans le système parlementaire. C’est pourquoi nous considérons le communisme comme l’agent le plus perfect
37 t individu toutes les institutions, et la morale, c’est méconnaître la nature concrète de l’homme, qui comporte le conflit. L
38 raître sur l’être. ⁂ Définitions. — La personne, c’est l’homme concret, c’est-à-dire l’homme engagé dans le conflit vital qu
39 i l’unit et l’oppose à son prochain. La personne, c’est l’homme en tant qu’il a une vocation particulière dans la société. T
40 onder sur cette personne toutes les institutions, c’est reconnaître la nature concrète de l’homme, qui comporte le conflit. L
41 Elle entraîne immédiatement cette constatation : c’est qu’il ne s’agit pas pour nous d’établir les équilibres stériles ou fo
42 exemple. Pour nous, la véritable cellule sociale, c’est la personne, et non point la famille, qui lui est subordonnée. La per
43 commune, soit que l’un vienne en aide à l’autre ( c’est la définition chrétienne du « prochain »), soit que tous deux, apport
44 siste à assumer ce risque. La dignité de l’homme, c’est d’être responsable. Le monde actuel est peuplé d’irresponsables. Le «
45 pitalisme est défini par son irresponsabilité, et c’est pourquoi sa condition est dégradante. Mais elle ne l’est guère plus q
46 propre. Ainsi, la valeur suprême de la personne, c’est , à la limite, l’héroïsme. Nous savons bien que ce mot introduit une
47 stige et sa valeur d’appel. L’héroïsme véritable, c’est la pointe extrême de la vocation, c’est-à-dire de la tendance profond
48 . Le héros véritable, la personne dans sa pureté, c’est l’obstacle irréductible que rencontre le fascisme, qu’il soit de Berl
49 e le fascisme, qu’il soit de Berlin ou de Moscou. C’est l’homme le plus humain. C’est aussi l’homme le plus utile. La morale
50 erlin ou de Moscou. C’est l’homme le plus humain. C’est aussi l’homme le plus utile. La morale de l’Ordre nouveau, ce sera la
8 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Destin du siècle ou destin de l’homme ? (mai 1934)
51 ment à croire aux destins anonymes et collectifs. C’est ainsi qu’on nous parle du « destin du siècle » avec des yeux hors de
52 un siècle peut-il avoir un destin ?l Le destin, c’est le fait d’une personne. Croire à la réalité du « destin » souverain d
53 asse, de la nation, du capital ou de l’État — car c’est de tout cela que se compose le destin du siècle —, c’est témoigner to
54 e tout cela que se compose le destin du siècle —,  c’est témoigner tout simplement de son abdication personnelle ; c’est se re
55 r tout simplement de son abdication personnelle ; c’est se reconnaître esclave des mythes irresponsables de l’époque. Lorsque
56 articulier. Avoir un destin propre, une vocation, c’est la seule manière que les hommes aient jamais pu concevoir d’être libr
57 sants de nos idées déconcertés par cette attaque. C’est à leur intention que je veux préciser ici un point fondamental de nos
58 nt croiraient-ils à la puissance de la personne ? C’est le « prolétariat » personnaliste. On s’occupera d’eux en temps voulu 
59 ntérêts de qui ? Pourquoi ? Et comment garantis ? C’est un paradoxe curieux que devoir en 1934, en pleine crise économique, d
60 e spirituelle. Car nous croyons que le spirituel, c’est l’engagement total de l’homme dans la tâche concrète que lui désigne
61 sse n’a pas plus de puissance que la personne. Et c’est dans l’homme qu’a lieu le choix, et non pas dans la rue, dans l’opini
62 s l’Histoire. Le lieu de toute décision qui crée, c’est la personne. Ici le rôle des jeunes intellectuels apparaît dans toute
63 es intellectuels apparaît dans toute sa grandeur. C’est à eux qu’il appartient de rechercher dans leur pensée les origines co
64 rètes des grands faits qui bouleversent le monde. C’est à eux qu’il appartient, par exemple, de déceler l’origine permanente
65 loch intitulé Destin du siècle. Il n’en est rien. C’est au succès significatif de ce titre, passé à l’état de locution couran
9 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plans de réforme (octobre 1934)
66 tuel, dans ces trois manifestations d’inquiétude. C’est bien pourquoi nous en parlons. 1. Les discours des « Néos »12 I
67 de la crise doctrinale du marxisme. Cette crise, c’est Montagnon qui la décrit le plus franchement. « Vieillissement », dit-
68 urse, et par là même renforce le désordre établi. C’est très bien de critiquer le marxisme, mais il ne faudrait pas oublier s
69 u’ils se disent bien que la condition nécessaire, c’est d’abord d’oser rompre avec des confusions qui sont peut-être d’un bon
70 pêtrent tout élan vers un ordre vraiment nouveau. C’est un effort doctrinal qu’il faudrait, — celui-là même que nous poursuiv
71 opérer une synthèse. » — « Émanciper un individu, c’est d’abord lui donner le moyen de vivre par son travail, dans un cadre q
72 nt où l’homme entre en contact avec les réalités. C’est pourquoi une expérience de travail manuel devra être instituée… pour
73 à des carrières industrielles et commerciales. » C’est l’amorce de notre conception du service civil, mais entreprise à rebo
74 t qui sont aussi celles de certains des « néos », c’est pour montrer que les amorces de la plupart de nos institutions qu’on
75 u’il nous faut faire de ce plan est la suivante : c’est un plan réformiste, tourné vers le passé, non vers l’avenir. C’est un
76 ormiste, tourné vers le passé, non vers l’avenir. C’est un plan ingénieux, ce n’est pas un « changement de plan ». C’est un p
77 ngénieux, ce n’est pas un « changement de plan ». C’est un plan de bourgeois et même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il
78 e — personnaliste ! Ce qu’ils disent sonne faux ; c’est poli, c’est raisonnable, c’est habile. Mais il faudrait dire beaucoup
79 liste ! Ce qu’ils disent sonne faux ; c’est poli, c’est raisonnable, c’est habile. Mais il faudrait dire beaucoup plus, et at
80 isent sonne faux ; c’est poli, c’est raisonnable, c’est habile. Mais il faudrait dire beaucoup plus, et attaquer plus franche
81 out être, et ils ne sont pas. Ce qui leur manque, c’est peut-être le sens social, tout simplement. Mais il manque à presque t
82 ’une nation, c’est-à-dire la nation elle-même. Or c’est bien le principe d’une communauté nouvelle, ce ferment révolutionnair
83 purement défensif — celui même de M. Doumergue : c’est d’ailleurs ce dernier qui a porté sur le fameux Plan le jugement le p
84 ns pas cela pour faire les malins, mais parce que c’est . Il ne s’agit pas de nous, mais d’une doctrine — la seule — qui nous
85 ir un peu partout est aussi simple que profonde : c’est que l’Ordre nouveau, avant toute construction, se fonde sur une conce
86 en un mot, sur la personne et sur les personnes ; c’est que l’Ordre nouveau affirme avec plus de rigueur et plus de conséquen
10 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Un exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine (janvier 1935)
87 « L’erreur fondamentale de tous les économistes, c’est leur conviction qu’on peut développer la conscience politique des ouv
88 ment de la révolution dans le sens personnaliste. C’est le hiatus entre la tactique de combat avant la prise de pouvoir et le
89 i est à l’origine de la crise étatiste de l’URSS. C’est ce hiatus qui a valu au peuple russe la dictature de transition dont
90 t d’un régime à la mesure de la vocation humaine, c’est L’Ordre nouveau. Nos fondements spirituels, personnalistes, nous perm
91 concret devait imprimer à la tactique de Lénine. C’est ainsi — pour ne mentionner qu’un exemple — que nous ne demanderons pa
92 une. Pas d’idées, pas de plan, pas de programme : c’est ce que les radicaux ont toujours trouvé « pratique ». n. Rougemont
11 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Quatre indications pour une culture personnaliste (février 1935)
93 on, — et l’homme ne choisit pas sa vocation, mais c’est elle qui choisit son homme. La seule question qui se pose, dès lors,
94 n homme. La seule question qui se pose, dès lors, c’est de savoir comment l’exercice d’une vocation peut être protégé, voire
95 a personne est choix, et donc prise de parti : or c’est là ce que raille l’équipe des dilettantes ; mais elle est un choix li
96 est un choix libre, et donc non conformiste : or c’est là ce que craint l’équipe des fonctionnaires. Seule la grandeur susc
97 utres vocations.   2. — Le rôle de toute culture, c’est de monter la garde autour de la mesure vivante d’une civilisation. P
98 ent puissant, et honoré de sacrifices quotidiens. C’est ainsi que la mesure des civilisations antiques était l’homme dans la
99 Une mesure vivante, ce n’est pas un étalon fixe. C’est un principe dynamique, c’est une tension permanente et féconde. Nous
100 pas un étalon fixe. C’est un principe dynamique, c’est une tension permanente et féconde. Nous voyons aussitôt que la « mesu
101 de l’argent est une fausse mesure culturelle. Car c’est ici d’un chiffre que dépendent la puissance, et la vertu, et l’invent
102 Un monde personnaliste est un monde sans masses. C’est dans un monde communautaire seulement que la culture peut créer libre
103 ais sans se laisser emporter par trop violemment. C’est à eux que la puissance finira par échoir ; elle leur sera confiée, pa
104 édiat à la révolution. Si elle échoue à le créer, c’est qu’elle n’est pas une vraie révolution, mais simplement une dictature
12 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’édit de Nantes et sa révocation (mars-avril 1935)
105 ts « déchirent », tous les édits « apaisent », si c’est l’État qui les a promulgués. On célèbre l’édit de Nantes au nom de l’
106 ence, l’homme du « Paris vaut bien une messe ! », c’est encore l’homme de l’Édit. À tout prendre, l’édit n’est qu’une rééditi
107 tes ? Fixer, cristalliser de la sorte un conflit, c’est fixer et cristalliser un désordre. C’est croire que l’absence de guer
108 conflit, c’est fixer et cristalliser un désordre. C’est croire que l’absence de guerre suffit à établir une paix vivante. C’e
109 ence de guerre suffit à établir une paix vivante. C’est l’éternelle erreur de l’État policier. D’ailleurs, cet « ordre », qui
110 et le mieux qu’on puisse espérer pour l’ensemble, c’est la stérilisation de l’une ou de l’autre — mais qui peut mesurer l’app
111 le mot peut-être apocryphe du souverain : l’État, c’est moi. Voici cette phrase, dont on croirait qu’elle concerne quelque Fü
112 ce, en lui est la volonté de tout le peuple 26. » C’est cette troisième faction qui a bénéficié de l’édit de Nantes. C’est el
113 ième faction qui a bénéficié de l’édit de Nantes. C’est elle qui a su l’appliquer conformément à la logique du régime. C’est
114 l’appliquer conformément à la logique du régime. C’est elle qui doit fatalement triompher. Cependant une difficulté subsiste
115 t celui de l’État, plus encore que celui du pape. C’est l’évolution étatiste qui permet aux ultramontains d’obtenir ce qu’ils
116 une paix qui n’est qu’un « désordre » concret. Et c’est elle, avant tout, qui ourdit (pour reprendre la citation fameuse de S
117 me de la révocation des droits de la Personne. Et c’est pourquoi la considération de certains précédents, qui paraîtront, aux
13 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). À propos du 14 juillet (juillet-août 1935)
118 litants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’une double erreur, que L’Ordre nouveau seul a dénoncée dep
14 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La situation politique en France (octobre 1935)
119 lé de la politique des partis, dans cette revue : c’est le sujet le plus vain, le plus stérile et le plus irritant qui soit,
120 le pays. On l’a dit et redit : le parti radical, c’est la France. Il faut dire aujourd’hui : c’était la France politicienne.
121 traduit en fait par un vote à gauche ou à droite. C’est ainsi que la gauche et la droite cessent lentement de jouer le rôle c
122 blancs et des rouges, du châtelain et du métayer. C’est par rapport à la menace ou à l’espoir du fascisme, que les positions
123 x utopistes, aux « intellectuels » ? Et pourtant, c’est en vain que l’on cherchera, dans ces pages, quelque autre réponse dir
124 il ne se pose pas en révolutionnaire, loin de là. C’est justement ce qu’il faut lui reprocher. C’est ce refus de prévoir jusq
125 là. C’est justement ce qu’il faut lui reprocher. C’est ce refus de prévoir jusqu’au bout les conséquences de son action, qui
126 Service public est un livre dangereux, parce que c’est un livre vague derrière lequel marchent des troupes disciplinées. Que
127 vigilance ne tient pas les leviers de l’action : c’est l’affaire du Parti communiste. Or, ce parti veut bien la liberté, mai
128 ercles antifascistes n’oserait pas même imaginer. C’est un spectacle vraiment consternant que celui de ces hommes de bonne vo
129 lourde menace qui pèse sur le Front populaire27, c’est l’éventualité de son succès prochain. De Blum qui ne sait pas ce qu’i
130 été posée ni par les gauches ni par les droites : c’est la question que pose l’antagonisme actuel des revendications ouvrière
131 nérale de la plupart des fabricants de « plans ». C’est l’amorce de ce que nous appelons la dichotomie, principe de notre ser
132 avons tirée des confuses excitations de juillet, c’est qu’en dépit de la carence et des pataquès doctrinaux qui caractérisen
133 e M. de Wendel comme à celles de M. Litvinoff. Et c’est ainsi que se dessine dans les faits l’appel à la doctrine personnalis
15 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Conversation avec un SA (décembre 1935)
134 s observations, en flânant dans vos rues… Flâner, c’est une activité plutôt « réactionnaire », n’est-ce pas ? Lui. — Ah ! ou
135 sir, il n’y a qu’une seule explication possible : c’est que ces types se préparent à la guerre. Lui. — Je vous répète que ce
136 anger pour leurs voisins. Moi. — Bon. Admettons. C’est là que nous en étions restés. Je vous avais dit pour conclure : Souha
137 , et maintenant ? Moi. — Je crois maintenant que c’est plus grave. Une chose me frappe : ce mot Kampf, lutte, qu’on entend e
138 me, si le mot n’était pas interdit, je dirais que c’est de votre part une déclaration « pacifiste » ! Mais pourquoi faut-il q
139 ncitoyens qu’en les appelant à la guerre, même si c’est pour la paix ? Voyez la différence : quand Briand voulait soulever l’
140 d, l’abus de ce mot Kampf s’explique facilement : c’est le Führer qui l’a introduit dans nos habitudes de langage, avec sa fa
141 euse autobiographie. Mais peu importe. La vérité, c’est que nous avons une conception héroïque de la vie. Tout dépend de cela
142 ste » aux yeux des descendants des sans-culottes, c’est ainsi. Ils n’admettent plus qu’une seule espèce d’héroïsme : la litté
143 littérature de M. Malraux, qui se passe en Chine. C’est peut-être mieux que le panache Saint-Cyrien. Mais c’est trop loin. Po
144 peut-être mieux que le panache Saint-Cyrien. Mais c’est trop loin. Posons le problème sur notre plan concret : vous êtes SA,
145 dans la campagne. Bon, voilà qui est simple. Moi, c’est plus compliqué à expliquer… et peut-être aussi à faire. J’ai à me bat
146 aire la petite guerre dans les bois de Meudon. Et c’est plus dangereux aussi. Lui. — Bien sûr. Mais n’oubliez pas que nous a
147 ’allons-nous faire de notre énergie physique ? Et c’est plus grave encore. Voyez-vous, nous ne pouvons pas échapper à cette e
148 ous aurais dit, il y a dix ans : le sport… Lui. —  C’est quelque chose. Ce n’est pas assez, ce n’est pas sérieux. L’adversaire
149 être qu’il faut cela », ce n’est pas son cynisme, c’est bien plutôt son idéalisme lamentable. La guerre actuelle n’est pas du
150 n’est pas une éducation de la violence physique, c’est une machine à tuer chimiquement, et à grande distance, c’est un massa
151 achine à tuer chimiquement, et à grande distance, c’est un massacre mécanique, un point c’est tout. Le tout au bénéfice du tr
152 e distance, c’est un massacre mécanique, un point c’est tout. Le tout au bénéfice du trust des armements, vous le savez bien.
153 a vie normale de l’homme. Et ils le disent bien ! C’est une mutilation. C’est une catastrophe cosmique, comme une avalanche q
154 me. Et ils le disent bien ! C’est une mutilation. C’est une catastrophe cosmique, comme une avalanche qui passe sur un villag
155 ez, est un danger dès qu’elle est forte et armée. C’est bien pourquoi j’estime que votre « sport armé » est une menace pour l
156 a paix, que vous le vouliez ou non. Lui. — Ach ! C’est uniquement pour notre éducation intérieure ! Vous savez bien que nous
157 Moi. — En effet. Mais contre la Russie ? Lui. —  C’est autre chose. Il faut être prêt à tout, bien qu’il y ait la Pologne en
158 préparation à la guerre. Et quand je vous dis que c’est un danger européen, vous le niez, avec une sincérité que je ne puis m
159 vous répondrai plus sérieusement, d’un seul mot : c’est une question d’éducation. Pour nous, éduquer les hommes, ce n’est pas
160 nutiles, ni même de notions dites pratiques. Mais c’est encore moins les dresser à la brutalité. Éduquer les hommes, c’est le
161 s les dresser à la brutalité. Éduquer les hommes, c’est leur donner les moyens, justement, de transporter leur brutalité natu
162 destinées à secourir les pauvres pendant l’hiver. C’est actuellement l’activité la plus visible du Parti N.-S. dans la rue.
16 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Précisions utiles sur l’industrie des navets (mars 1936)
163 ’accorde qu’à une maison puissante). Il faudrait, c’est l’évidence, que les chroniqueurs parlent surtout des livres qui ne bé
164 la critique pour atteindre le lecteur. Mais alors c’est le public qui fait pression sur les critiques, et qui exige d’eux un
165 au grand public. Qu’il me suffise d’affirmer que c’est là que réside le secret de tout le mal. En résumé, voici le mécanisme
166 ontraint à organiser en grand sa distribution. Or c’est alors qu’interviennent les Messageries Hachette. Je ne referai pas un
167 ce n’est plus un manque à gagner pour l’éditeur, c’est une perte. Et cette perte, selon les contrats, peut se monter à des d
168 III La conclusion de tout ceci est évidente : c’est le régime capitaliste, ce sont ses méthodes « abstraites » centralisa
169 s « abstraites » centralisatrices et gigantiques, c’est sa brutalité systématique et inhumaine, qui sont les véritables respo
170 ns s’amorcer ce réflexe de défense depuis un an.) C’est dire que le remède sera tout aussi dangereux que le mal. Et que la ré
171 le policier ou le roman façon-Pierre-Benoit. 36. C’est le terme même employé par les bons de commande des Messageries. 37.
17 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plébiscite et démocratie (avril 1936)
172 il y a 46 partis qui sollicitent vos suffrages ? C’est difficile de faire comprendre complètement le programme d’un seul par
173 le programme d’un seul parti aux électeurs. Mais c’est au-dessus des forces d’un simple mortel de faire comprendre à tout ci
174 ’exiger qu’il choisisse en connaissance de cause. C’est pourquoi la vraie démocratie n’est possible que là où l’opinion a été
175 seul moyen de la contrôler « démocratiquement » : c’est le référendum, c’est-à-dire le rejet ou la confirmation par le moyen
176 s prétentions récentes à la « vraie démocratie ». C’est que le problème allemand fondamental est aujourd’hui de constituer un
18 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que l’autorité ? (mai 1936)
177 stement, Madame : quand la mode est à l’autorité, c’est qu’il n’y a plus d’autorité. Et quand M. Tardieu lui-même…, eh bien,
178 autorité. Et quand M. Tardieu lui-même…, eh bien, c’est qu’il est temps d’intervenir et de tirer les choses au clair. Ce qui
179 rsonnes que notre siècle est celui de l’autorité, c’est l’abondance de pouvoirs tyranniques qui s’établissent autour de nous.
180 exactement dans la mesure où l’autorité diminue. C’est cela qu’il nous faut expliquer. 2. Qu’est-ce que l’autorité ? N’est-c
181 r le pouvoir subsistant. 3. Le propre du pouvoir, c’est d’être institué ; le propre de l’autorité, c’est d’être instituante.
182 c’est d’être institué ; le propre de l’autorité, c’est d’être instituante. Le pouvoir, en tant qu’institution, est naturelle
183 impose un ordre neuf à l’anarchie. Cet esprit-là, c’est l’autorité même. C’est l’acte même d’un créateur dont notre pensée se
184 l’anarchie. Cet esprit-là, c’est l’autorité même. C’est l’acte même d’un créateur dont notre pensée se forme en puissance d’a
185 e autorité qui croit en elle-même est invincible, c’est là un des axiomes de l’Histoire. On n’a jamais pu renverser que des g
186 duire à cette tentation de paresse ou de lâcheté, c’est le mécanisme même des pouvoirs institués. Quand l’appareil « marche t
187 get de propagande d’un mouvement révolutionnaire, c’est encore le budget de l’État, quand il n’y a plus d’autorité au-dessus
19 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que la politique ? (juin 1936)
188 t révèle une profonde incertitude : non seulement c’est le sens politique qui fait défaut, mais c’est le sens même de la poli
189 ent c’est le sens politique qui fait défaut, mais c’est le sens même de la politique en général qui n’est plus clairement ape
190 la politique est ce que l’on pense ordinairement, c’est une peste, et tous les raisonnements qui voudraient nous y engager so
191 traîne la ruine de la famille42. Si la politique, c’est cela, je dis qu’un honnête homme, et au surplus intelligent, se doit
192 ns commune mesure. 5. Pour nous, personnalistes, c’est tout le contraire : la vraie politique ne saurait être qu’une express
193 de l’Ordre nouveau se trouvent ainsi déterminées. C’est en vertu de notre conception de la personne que nous voulons subordon
194 iberté créatrice de ceux qui forment la nation46. C’est en vertu de notre conception de la personne que nous voulons assurer
195 mité et fort, et l’institution du service civil.) C’est en vertu de notre conception de la personne que nous voulons restaure
196 s l’histoire du monde ? La politique, voyez-vous, c’est un jeu beaucoup plus impur, c’est la bataille des intérêts, des orgue
197 ue, voyez-vous, c’est un jeu beaucoup plus impur, c’est la bataille des intérêts, des orgueils et des appétits. Selon leur te
198 te que le mensonge a plus de succès, croit-on que c’est là du « réalisme » ? Oui ou non, sommes-nous en pleine crise ? Oui ou
199 e le réformer ou de l’influencer par l’intérieur, c’est aussi malin que de prétendre entrer au Conseil d’administration des F
200 s pour essayer de rendre les canons inoffensifs : c’est l’instrument même du parti qui est meurtrier. 42. Le gouvernement so
201 sse ? — Ou alors, dites clairement que la famille c’est l’héritage. 43. Ce n’est pas la nationalisation de la Banque de Fran
20 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du danger de confondre la bonne foi et le stalinisme (juillet 1936)
202 e de la mission de l’esprit inventeur ; enfin que c’est le système capitaliste qui est responsable de la crise, et non pas le
203 e le premier objectif de la révolution nécessaire c’est la suppression de la condition prolétarienne. L’institution du Servic
204 ndifférencié ». (Révolution nécessaire, p. 251.) ( C’est sans doute une lecture « dialectique » de nos textes qui permet à l’a
205 ans ce qu’il nomme, avec horreur, l’anti-Progrès. C’est sans doute qu’il estime, avec ses confrères Lefebvre-Guterman, que la
206 ses confrères Lefebvre-Guterman, que la personne, c’est le serf, et que notre but est la restauration de l’esclavage, sous le
207 L’erreur des Méchants, des « antiprogressistes », c’est de n’avoir pas cru que « l’homme peut donner davantage », pour peu qu
208 -ce que « donner davantage », pour notre auteur ? C’est « produire » 1000 tonnes de charbon en un jour. — Merci bien. Nous vo
209 s guidant, les aidant. » Or : la prune, en URSS, c’est toujours le salaire50 ; le fouet a été remplacé par le peloton d’exéc
210 ours la même » dans laquelle on pousse l’ouvrier, c’est celle de l’État totalitaire stalino-fasciste. Ces criminelles foutais
211 ormais ce que signifie pour l’auteur le progrès : c’est de remplacer le patron d’usine par un policier ; la « mystification s
212 aison par la raison d’État. Le « progrès » enfin, c’est de traiter de « fascistes » tous ceux qui ne se laissent pas impressi
213 e si les staliniens de Commune ou d’Europe, comme c’est l’usage, ne répondent que par des injures à mes observations, ce sera
21 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Manifeste au service du personnalisme par Emmanuel Mounier (octobre 1936)
214 fficacité.) Mais ce qui nous importe, avant tout, c’est de retrouver intégrées à la position d’Esprit les notions de minimum
22 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du socialisme au fascisme (novembre 1936)
215 pieds, chacun pour soi et Dieu pour tous, etc. —,  c’est bien à ce slogan-là : le fascisme est à droite. Essayez de prononcer
216 mêmes choses qu’ici. Gauche et droite, en France, c’est laïcisme ou cléricalisme53. Cela ne dit pas grand-chose à l’Italien,
217 llemand. (Il n’en va pas de même en Espagne, mais c’est à cause des jésuites.) L’homme de gauche, en France, croit que fascis
218 angers, pour lesquels ils sont prêts à se battre, c’est accepter la guerre civile la plus absurde de l’histoire ; c’est déses
219 la guerre civile la plus absurde de l’histoire ; c’est désespérer de la France et de sa mission en Europe ; et ce serait pou
220 emands, en 1918, au poste de gouverneur de Kiel : c’est lui que, par un sûr instinct, le Grand État-Major, qui joue sa derniè
221 i seul a su mâter ses anciens « camarades ». Puis c’est Hitler qui prend ses meilleures armes au socialisme. Enfin, pour liqu
222 mystique qui paralyse les éléments d’opposition. C’est la mystique de « l’union sacrée », autrement dit, le nationalisme. E
223 damné à se vouloir franchement totalitaire, sinon c’est l’échec assuré. (Nous sommes en train d’en voir un bel exemple.) Mais
23 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les jacobins en chemise brune (décembre 1936)
224 cent l’Allemagne apparaissent d’ordre politique : c’est d’une part la dislocation en petits États autonomes, dont certains ri
225 de l’Autriche, les États rhénans, de la France) ; c’est d’autre part la pression des Alliés, qui soutiennent plus ou moins ou
226 allemand, et se préparent à occuper la Rhénanie ; c’est enfin le règne, à Berlin, de cliques politiciennes, marxistes, démocr
227 era sur une mystique renouvelée du pangermanisme. C’est ici que s’insère le racisme. Et l’on ira rechercher des Chamberlain,
228 passions que l’on puisse exciter immédiatement : c’est ainsi que les Juifs deviendront les 200 familles du racisme57, les « 
229 ciennes. — Ici, le parallèle est moins frappant ; c’est qu’en effet la technique des révolutions de masse introduit des facte
230 er rappelle plutôt celle des léninistes en 1919 : c’est la même lutte sur le double front de la « Reaktion » et de l’extrémis
231 risme-jacobinisme reprend toute sa signification, c’est sur le plan de la propagande et de la tactique totalitaires, une fois
232 erreur est à peu près la même de part et d’autre. C’est le bras vengeur du justicier, du pur des purs, qui s’abat sans scrupu
233 pour justifier son « américanisme ». Ils diront : c’est un stade nécessaire, il fallait en passer par là, c’est la filière de
234 un stade nécessaire, il fallait en passer par là, c’est la filière de l’Histoire, on ne peut pas sauter une époque que d’autr
235 lemagne a commis l’erreur du centralisme jacobin, c’est en partie l’exemple de la France qui l’explique. Mais un exemple mal
236 tiquement un frein pour la révolution européenne. C’est de la part de ceux qui l’inventèrent que l’Europe attend le dépasseme
237 dans des imitations monstrueuses du jacobinisme. C’est à la France d’allumer le signal rouge qui indique une voie impraticab
238 se confond actuellement avec le fait totalitaire. C’est pourquoi, préparer la paix, c’est préparer d’abord l’instauration d’u
239 it totalitaire. C’est pourquoi, préparer la paix, c’est préparer d’abord l’instauration d’un régime à base fédérale. Et qui p
240 l’initiative, une fois encore, sinon le pays dont c’est la tradition que d’inventer ? Sinon le pays qui a pu faire avant tous
241 dire qu’il est trop tard ? Désespérer de la paix, c’est rendre une guerre fatale. Désespérer de la révolution française, c’es
242 re fatale. Désespérer de la révolution française, c’est désespérer de la paix. Et c’est précisément parce qu’il est trop tard
243 lution française, c’est désespérer de la paix. Et c’est précisément parce qu’il est trop tard pour empêcher la guerre par tou
244 que nous écrivions ici même : l’État totalitaire, c’est l’état de guerre, nous pouvons affirmer qu’une idéologie née du seul
24 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Historique du mal capitaliste (janvier 1937)
245 nomène capitaliste à la civilisation occidentale. C’est un point de vue des plus contestables, le grand commerce, qui est l’u
246 ’occidental. Ce qu’on peut constater, par contre, c’est que le capitalisme a été la force de dissociation sociale la plus pui
247 e nous donnerons. Le capitalisme des Romains C’est par l’usage du prêt à intérêt que le capitalisme s’est introduit à Ro
248 qu’en devenant le métayer du sénateur, ou bien — c’est le cas le plus fréquent — en allant grossir les rangs de la plèbe urb
249 grandes terres à blé, Siciliens et Carthaginois. C’est ainsi que la logique rigide du système devait conduire au conflit arm
250 ts (de classe à classe, plus tard d’État à État). C’est par le grand commerce64, des choses d’abord, puis de l’argent, que le
251 de la profession qui travaillent de leurs mains. C’est déjà le commerce de gros, celui où la possession de capitaux financie
252 ence d’elle-même et à lutter contre le patronat : c’est la première grève moderne, qui éclate à Douai en 1245, sous le nom de
253 utile leur devoir de protection. Il n’empêche que c’est l’arrivée des parvenus qui fit prendre conscience au paysan de cette
254 rises économiques. La traite qui revient impayée, c’est l’oiseau de mauvais augure qui annonce que l’avenir ne fournira pas l
255 de marchands se firent rentiers, ou prêteurs. Et c’est aux princes qu’ils firent les avances nécessaires aux dépenses de la
256 ttres de noblesse, et grands prêteurs. La Nation, c’est alors la noblesse, le clergé et la bourgeoisie. Le peuple n’est rien
257 sormais plus qu’on n’osait l’imaginer au xviiie . C’est elle qui appelle sinon l’invention du moins l’utilisation immédiate e
258 ont d’étendre le processus à tous les continents. C’est la période d’euphorie capitaliste. Elle entraîne rapidement l’impéria
259 (par le jeu toujours pareil des prêts bancaires : c’est une traite de 10 000 francs impayée par la reine de Madagascar qui es
260 des rythmes de production et de consommation.) Et c’est la guerre de 1914. Cet inévitable conflit ne résout rien, bien au con
25 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Chançay (mars 1937)
261 Chançay (mars 1937)ag D’abord, c’est une maison humaine (un seul étage) ou plutôt c’est deux maisons basse
262 ’est une maison humaine (un seul étage) ou plutôt c’est deux maisons basses réunies par une longue galerie, le tout accoté à
263 n’y a jamais eu de congrès « à hauteur d’homme ». C’est une rencontre improvisée, un rendez-vous de chasse philosophique. Mie
264 et un écrivain. Le premier dit : créer, pour moi, c’est découvrir un nouveau théorème. Le second : c’est inventer une express
265 c’est découvrir un nouveau théorème. Le second : c’est inventer une expression. On se comprend aussitôt. On s’était compris
266 d aussitôt. On s’était compris bien avant. Créer, c’est imposer une forme à… Au « chaos » ? À la « nature » ? À un « donné »
267 solution que parce qu’ils vibrent tous ensemble : c’est bien d’ici qu’il faut partir ! Chaque journée verra désormais le dépa
268 expédition. Je leur donne des noms provisoires : c’est plus tard qu’on verra s’ils étaient vrais. 1. De l’abstrait, considér
26 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Ballet de la non-intervention (avril 1937)
269 ement, l’Allemagne et l’Italie pour les rebelles. C’est net. Quant à la France, elle ne fait que refléter ces deux opinions :
270 une vieille dame : « Ce que j’aime dans le Jour, c’est qu’au moins avec ce journal, les nôtres gagnent toujours. » Deuxième
271 es communistes. L’abstention devient impossible : c’est alors qu’on invente la non-intervention. Ce tour de vocabulaire sauve
272 ec un sens de la mesure tout à fait traditionnel. C’est qu’il s’agit de « doser », comme à la Chambre. La paix et le centre e
273 tional-socialiste, mais il est aussi clérical. Or c’est le national-socialisme anticlérical qui le soutient. Caballero est co
274 s les anarchistes de la FAI sont fédéralistes. Or c’est Staline, l’impérialiste centralisateur, l’oppresseur des minorités da
27 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’autorité assure les libertés (mai 1937)
275 ue, c’est-à-dire d’une situation révolutionnaire. C’est à la faveur de cette situation révolutionnaire que la vocation de not
276 prouve qu’ils ne sont ni spontanés, ni donnés !). C’est dire que nous récusons par avance toute tentative d’ordination de la
277 t la société dans une voie déterminée à l’avance. C’est là ce qui permet de comprendre le caractère précaire de tous les stat
278 ée aux mots d’ordre schématiques ou aux paniques, c’est dans la conscience de personnes humaines que naissent les nouvelles t
279 privilège acquis ; mais seulement à constater que c’est chez quelques hommes seulement que l’angoisse politique prend tout d’
280 e doit jouer cette autorité76. ⁂ Le fait certain, c’est que la Révolution de demain sera antiétatique — ou ne sera pas. Il ap
281 il suprême, ne seront pas les chefs de l’État. Et c’est là ce qui permettra au régime Ordre nouveau de faire coexister une li
282 t actuel. Mais, si nous faisons ce rapprochement, c’est pour marquer aussitôt les différences, qui sont profondes. Tout d’abo
283 esure d’intervenir dans les cas « particuliers ». C’est dire qu’il exercera aussi une action judiciaire en toute circonstance
284 ens légaux (policiers ou juridiques) de pression. C’est en vertu de son autorité purement spirituelle qu’un Calvin domina Gen
285 a Genève, dont il n’était même pas citoyen légal. C’est en vertu d’une autorité purement doctrinale et personnelle qu’un Léni
286 ocial-démocrates ou socialistes-révolutionnaires. C’est en l’absence complète de moyens de coercition que les syndicats et la
287 é contraire ne se manifeste pas. Dans la réalité, c’est donc le contraire de ce qu’on imagine couramment qui se produit : c’e
288 e de ce qu’on imagine couramment qui se produit : c’est le pouvoir qui a besoin de l’autorité pour fonctionner. Autrement, il
289 la plus dynamique de cette polarité essentielle. C’est dire que la conception générale du Conseil suprême, telle que nous l’
28 1938, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Trop d’irresponsables s’engagent ! (Responsabilité des intellectuels) (juin 1938)
290 u libéralisme et de la culture « désintéressée ». C’est alors qu’on lança parmi nous le mot d’ordre : « Défense de la culture
291 à. Car la culture qu’on nous propose de défendre, c’est elle, précisément, qui est responsable de la brutalité totalitaire. O
292 partisane d’une pensée que réside son engagement. C’est au contraire dans sa démarche intime, dans son élan premier, dans sa
293 evenir esclave d’une doctrine, mais au contraire, c’est se libérer et assumer les risques de sa liberté. Il peut sembler para
294 nt d’une pensée suppose sa libération. En vérité, c’est le libéralisme qui a répandu l’idée que l’engagement ne peut être qu’
295 sairement sortir le fascisme et le stalinisme. Et c’est la pensée libérale. Voyez donc comme nos libéraux se mettent d’eux-mê
296 ançaises ! Le réflexe du libéral devant le péril, c’est de faire un fascisme. Fût-ce même pour se défendre du fascisme. Et pe
297 on dit. Peu importent d’ailleurs les personnes : c’est la tendance qui est significative. ak. Rougemont Denis de, « Trop d