1 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Liberté ou chômage ? (mai 1933)
1 e premier ou sur le second membre de la phrase —,  ce cri est significatif de l’étrange équivoque cultivée par la bourgeois
2 éer de la liberté, le machinisme crée du chômage. Ce paradoxe est lié à l’essence même de la société capitaliste-bourgeois
3 capitalisme a ses tabous. Nul ne pouvait prévoir ce que réservait l’année 1921. Reprenons notre courbe de productivité. À
4 en masquent les effets statistiques, sinon réels. Ce n’est donc guère que depuis trois ou quatre ans que le saut de 1921 d
5 titue au contraire la contre-épreuve éclatante de ce que nous venons d’avancer : parce que le champ d’absorption est loin
6 ve mais bien au contraire en figure la plénitude, ce travail véritable a fait place dans les desseins de l’homme au labeur
2 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La Légion étrangère soviétique (juin 1933)
7 nstitue un acte proprement antirévolutionnaire. À ce titre, elle vaut l’examen. Tentons de formuler ici quelques-unes des
8 ici quelques-unes des raisons, fort complexes, de ce que nous nommerons le défaitisme révolutionnaire en France. 1° Rais
9 ne croie pas à une farce. J’ai entendu vingt fois ce raisonnement, dans la bouche, il est vrai, de personnes que leur igno
10 rxisme excusait en partie. On croit toujours vrai ce qui a l’air simple, et le moins qu’on puisse dire de notre syllogisme
11 cette idéologie typiquement bourgeoise. C’est là ce qu’on appelle sa révolution ! 3° Raisons mystiques Car il y a p
12 e l’esprit et de la personne. Ils repoussent tout ce qui suppose une « actualité » de la pensée : ils croient à l’Histoire
13 nécessité. La matière, à les entendre, n’est pas ce que nous croyons. C’est quelque chose comme… ce que nous appelions l’
14 s ce que nous croyons. C’est quelque chose comme… ce que nous appelions l’esprit, la réalité réelle. Ils sont tolérants et
15 lle. Ils sont tolérants et doux, non dépourvus de ce sadisme qui marque les humanitaires. Ils nous traitent d’idéalistes.
3 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Pourquoi ils sont socialistes (juillet 1933)
16 e » bourgeoise ni au pavillon de banlieue. « Avec ce que je dois au proprio, je pourrais payer des études à mon fils ! » O
4 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Spirituel d’abord (juillet 1933)
17 I. — La révolution n’est pas, contrairement à ce que pense le grand public, le résultat d’un déterminisme économique e
18 Il est dans « les apparences actuelles ». Contre ce désordre notre attitude est celle d’un refus total. Mais rompre avec
19 ’un refus total. Mais rompre avec ces apparences, ce n’est pas encore faire révolution. Ce n’est pas encore s’attaquer aux
20 apparences, ce n’est pas encore faire révolution. Ce n’est pas encore s’attaquer aux racines vives du désordre. La seule r
21 responsabilités. Bien au contraire. Il y a eu, en ce domaine, de grandes trahisons. Ce mot d’esprit a couvert de douteuses
22 . Il y a eu, en ce domaine, de grandes trahisons. Ce mot d’esprit a couvert de douteuses marchandises, et l’activité spiri
23 adjectif qualifie l’acte personnel, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus humain dans l’homme, le sommet de ses hiérarchies,
24 en vertu des évidences que nous venons de poser, ce principe ne sera jamais effectif s’il n’entre pas immédiatement en ac
25 lution n’est pas non plus une façon de développer ce qui dans l’homme est le plus animal, le plus soumis aux instincts de
26 e risque. L’autorité vient de la personne, non de ce qui lui est le plus opposé. Il n’y a pas d’autres révolutions que spi
27 , et qu’il n’y en a pas d’autres, contrairement à ce que pensent les réalistes à l’américaine. (Leur puissance ne reposait
28 ue sur l’illusion matérielle, monétaire : on a vu ce qu’en valait l’aune.) Le spirituel, c’est l’acte créateur de rapports
29 bsistent, pesant de tout leur poids ? Il se passe ce que nous voyons en France : la police seule protège encore la mécaniq
30 ce la résistance : elle va d’autant plus loin que ce principe est plus violent. Elle ira jusqu’au bout des faits, si nous
31 s forces prolétariennes », — ils savent peut-être ce qu’ils disent, mais sûrement pas ce que nous faisons. d. Rougemont
32 ent peut-être ce qu’ils disent, mais sûrement pas ce que nous faisons. d. Rougemont Denis de, « Spirituel d’abord », L’
5 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les parlementaires contre le Parlement (octobre 1933)
33 s une société équilibrée, incombe à l’État, c’est ce que nous appelons le domaine du plan ; de l’autre, il a à protéger l’
34 an ; de l’autre, il a à protéger l’action de tout ce qui n’est pas l’État : départements, communes, corporations, familles
35 (depuis que les grands bourgeois qui défendaient ce qu’ils croyaient être des intérêts ont cédé la place aux gens de gauc
36 nt cédé la place aux gens de gauche qui défendent ce qu’ils croient être des idées) ne remplit pas ces deux missions, mais
37 il laisse agir à sa place des fonctionnaires dont ce n’est pas le rôle, mais il oblige ceux-ci à opérer — quelquefois d’ai
38 i. (Notons qu’avec la dégradation des temps quand ce ne sont plus des fonctionnaires qui se cachent pour agir, ce sont des
39 plus des fonctionnaires qui se cachent pour agir, ce sont des hommes d’affaires qui payent pour cela.) M. Daniel Halévy a
40 t pour cela.) M. Daniel Halévy a fait naguère, de ce point de vue, en quelques pages, une histoire pertinente de notre par
41 lement. Aux républicains (mais personne n’emploie ce mot, ce qui a permis de ne pas percevoir le passage du temps où tout
42 Aux républicains (mais personne n’emploie ce mot, ce qui a permis de ne pas percevoir le passage du temps où tout le inond
43 écisions et les numéros de l’Officiel. D’ailleurs ce serait un jeu d’allonger la liste et de montrer — sans prendre parti
44 nitiatives locales dans ces conditions sont comme ce poisson qui, expédié de nos ports à Paris, revient, pour être consomm
45 t immobilière, concrète enfin — c’est-à-dire tout ce qui stabilise et élève l’homme — disparaît, et il ne reste à ce derni
6 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Positions d’attaque (décembre 1933)
46 centre de contrôle économique et statistique. 7° Ce régime doit entraîner par son jeu normal la disparition des cadres de
7 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Communauté révolutionnaire (février 1934)
47 e flattaient ainsi d’établir une paix définitive. Ce qui leur permettait de croire possible une telle égalisation, c’était
48 hommes. Du moins le plus visible. Il se peut que ce fait ait contribué à dégrader les différences humaines et à faire cro
49 e fondé sur l’homme-en-général. On se battit pour ce système et on l’obtint. On perdit de vue les hommes, dans leur divers
50 ’existaient pas. Il fallait les créer. L’égalité, ce fut en fait l’égalisation à tout prix. À la fois pour dissimuler la b
51 et sournoise qu’il établissait parmi les hommes. Ce ne fut que lorsque les citoyens eurent compris que leur égalité purem
52 vie publique. Nous n’avons pas deux morales. Tout ce que nous allons dire sur la morale sociale ON peut être traduit imméd
53 un risque. Et toute sa dignité consiste à assumer ce risque. La dignité de l’homme, c’est d’être responsable. Le monde act
54 t, à la limite, l’héroïsme. Nous savons bien que ce mot introduit une équivoque grave. Les fascismes régnants en ont fait
55 omme le plus utile. La morale de l’Ordre nouveau, ce sera la morale de l’homme debout, de l’homme en acte. Non pas une mor
56 é. Qu’il ait à en répondre. Il n’y a d’ordre qu’à ce prix. Une paix véritable ne saurait résulter de l’affaiblissement sys
57 dariste : il faut que chacun soit à sa place. Est- ce trop simple pour les évasifs et les désespérés qui nous entourent ? E
58 vasifs et les désespérés qui nous entourent ? Est- ce « trop subtil », trop « intellectuel », trop « théorique » pour les a
59 9. Nous reviendrons beaucoup plus longuement sur ce sujet dans un volume d’essais philosophiques en préparation : L’Homme
8 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Destin du siècle ou destin de l’homme ? (mai 1934)
60 dangers que vous dénoncez. Et d’ailleurs, qu’est- ce que cette personne dont vous nous rebattez les oreilles ? » J’ai vu d
61 ques. Les inquiets sont inquiets par tempérament. Ce sont de pauvres êtres démoralisés par l’individualisme bourgeois et l
62 etiennent encore des indécisions juvéniles, voici ce que nous avons à dire : Retournez la question qu’on vous pose, cessez
63 e vous défendre, attaquez. On vous dit : « Qu’est- ce que la personne ? » Répondez : « Que sont ces mythes collectifs sous
64 t être isolé dans sa prétendue « vie privée », de ce petit dieu ridicule qui n’a d’autre pouvoir que d’adorer son illusoir
65 Il n’en est rien. C’est au succès significatif de ce titre, passé à l’état de locution courante, que j’en avais. M. Bloch
9 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plans de réforme (octobre 1934)
66 les circonstances anecdotiques qui ont vu naître ce mouvement, voici un an déjà. Il ne nous intéresse qu’en tant qu’illus
67 se « parce que nous n’avons pas dans notre action ce dynamisme qui pourrait l’attirer ». Mais il y a plus. Montagnon se pl
68 tirer ». Mais il y a plus. Montagnon se plaint de ce que le parti socialiste « meurt d’ignorance », et il s’écrie : « Avez
69 ie : « Avez-vous étudié complètement, froidement, ce genre de corporatisme (fasciste) développé qui semble correspondre d’
70 e générale ? Avons-nous étudié comme il eût fallu ce mouvement prodigieux, redoutable, de l’hitlérisme allemand ? » Voilà
71 internationales qui n’ont pas su tenir compte de ce fait. Mais, ici déjà, le vague de ces formules nous fait crier casse-
72 bien, si l’on a pris la peine d’analyser d’abord ce « fait-nation », et si on ne confond pas nation et état, nation et pa
73 plume de Jules Romains, que les jeunes auteurs de ce plan ont eu pour « méthode » de « foncer sur les problèmes » ! Allons
74 vrait rassurer M. Thibaudet, lequel craignait que ce plan ne fût qu’une œuvre d’intellectuels ! Ce sont des hommes d’actio
75 que ce plan ne fût qu’une œuvre d’intellectuels ! Ce sont des hommes d’action qui « foncent » ainsi sur les difficultés. V
76 olitique à la remorque, — démission de la France. Ce n’est pas avec cela qu’on fera du nouveau. Le début du chapitre sur l
77 s de transition qui paraîtront nécessaires. » Est- ce là le langage des « hommes d’action » dont Jules Romains se montre si
78 on » dont Jules Romains se montre si fier ? N’est- ce pas plutôt le verbiage et la logomachie des députés vis-à-vis desquel
79 at, leur habitude des travaux politiques… » N’est- ce pas touchant ? Mais je m’en voudrais de chercher les poux dans ce Pla
80 ? Mais je m’en voudrais de chercher les poux dans ce Plan qui est condamné à sombrer dans l’inefficacité. Si j’ai souligné
81 a critique plus générale qu’il nous faut faire de ce plan est la suivante : c’est un plan réformiste, tourné vers le passé
82 assé, non vers l’avenir. C’est un plan ingénieux, ce n’est pas un « changement de plan ». C’est un plan de bourgeois et mê
83 ue, pas même populaire. Jules Romains y insiste : ce plan n’est qu’un programme minimum. Mais nous voulons, nous, un progr
84 pressés de réussir, et si jamais ils réussissent, ce ne sera que leur réussite, et non pas celle de la révolution qu’il fa
85 , anticapitaliste, antiétatiste — personnaliste ! Ce qu’ils disent sonne faux ; c’est poli, c’est raisonnable, c’est habil
86 es, il faudrait surtout être, et ils ne sont pas. Ce qui leur manque, c’est peut-être le sens social, tout simplement. Mai
87 l, affectif et communautaire de la nation. Qu’est- ce qu’un plan de gouvernement qui paraît ignorer ce principe ? Qui ne le
88 -ce qu’un plan de gouvernement qui paraît ignorer ce principe ? Qui ne le nomme pas, qui n’essaie même pas de le trouver,
89 ette communauté d’affections et d’idées qui forme ce qu’on appelle l’esprit d’une nation, c’est-à-dire la nation elle-même
90 c’est bien le principe d’une communauté nouvelle, ce ferment révolutionnaire, qui fait défaut au Plan du 9 juillet et le c
91 tes autres valeurs ou sur toutes nécessités ». Et ce radicalisme ne sera jamais dépassé. 12. Montagnon, Marquet, Déat :
10 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Un exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine (janvier 1935)
92 s triomphent apparemment, appuyés par les masses. Ce sont ces phrases enfin et l’attitude intransigeante qu’elles exprimen
93 à l’origine de la crise étatiste de l’URSS. C’est ce hiatus qui a valu au peuple russe la dictature de transition dont nou
94 t [faire] autrement que de combattre à chaque pas ce désordre, pour instaurer, dès maintenant, les bases concrètes de l’Or
95 as d’idées, pas de plan, pas de programme : c’est ce que les radicaux ont toujours trouvé « pratique ». n. Rougemont Den
11 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Quatre indications pour une culture personnaliste (février 1935)
96 plus souvent, elle n’est pas.) À la différence de ce qu’on appelait naguère personnalité, elle ne se cultive pas ; elle n’
97 e veulent rien enseigner, rien savoir d’autre que ce que l’État, la classe, ou le parti dont ils dépendent les paie pour e
98 ettantes : ceux qui refusent d’enseigner quoi que ce soit, et même de savoir ce qu’ils disent, par crainte de prendre part
99 t d’enseigner quoi que ce soit, et même de savoir ce qu’ils disent, par crainte de prendre parti. (Non-conformistes de sty
100 bles de leur enseignement ou de leurs fantaisies. Ce caractère les isole d’abord de toute communauté sociale et organique.
101 e est choix, et donc prise de parti : or c’est là ce que raille l’équipe des dilettantes ; mais elle est un choix libre, e
102 hoix libre, et donc non conformiste : or c’est là ce que craint l’équipe des fonctionnaires. Seule la grandeur suscite et
103 ne peut être que la personne. Une mesure vivante, ce n’est pas un étalon fixe. C’est un principe dynamique, c’est une tens
104 et la vertu, et l’invention, et l’amour même. Et ce chiffre n’est pas un « nombre d’or », un secret de la vie, mais une c
105 révu et précisé l’action proprement culturelle de ce « conseil suprême » de la révolution : « La nouvelle éducation devra
106 icule, et dont l’autre serait la négation de tout ce qui précède. Il demande que l’argent soit remis à son équipe d’éducat
107 hors du cadre communautaire. Or nous considérons ce cadre comme immédiat à la révolution. Si elle échoue à le créer, c’es
108 lution, mais simplement une dictature de plus. Or ce n’est pas avec les dictatures qu’on a jamais créé de la liberté : nou
12 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’édit de Nantes et sa révocation (mars-avril 1935)
109  : 1. L’édit de Nantes a-t-il « apaisé » quoi que ce soit, en imposant à un conflit spirituel le cadre étatique d’un décre
110 ls en y substituant un cadre fixe et centraliste. Ce faisant, on cristallise ces antagonismes, on les empêche de mûrir et
111 tir à une tension équilibrée et créatrice — comme ce fut le cas en Angleterre, en Allemagne et plus tard en Suisse — c’est
112 e la politique. L’explosion révolutionnaire, dans ce qu’elle a de destructeur, est l’expression de tels complexes). II
113 Pourquoi maintenir dès lors un édit sans objet ? Ce délicat souci de légalité, si l’on ne peut aller jusqu’à dire qu’il h
114 n étatiste qui permet aux ultramontains d’obtenir ce qu’ils n’ont pas pu obtenir un siècle plus tôt. L’édit fut révoqué, d
115 r reprendre la citation fameuse de Saint-Simon) «  ce complot affreux qui dépeupla un quart du royaume, qui ruina son comme
116 d’où, sans intervalles, on les traînait à adorer ce qu’il ne croyaient point… Telle fut l’abomination générale enfantée p
117 alisme : attribuer à la « méchanceté » des hommes ce qui ressort tout logiquement de leurs délibérés calculs et des dessei
118 ette brève note, n’est pas évidemment de déplorer ce qui s’est fait, ni de chercher par quels moyens Henri IV eût pu donne
119 e, et à l’exaltation de l’étatisme actuel. Serait- ce tout simplement l’affligeante absence de rigueur du système parlement
120 ystème parlementaire qui leur permet de glorifier ce « moins » — d’étiquette vaguement jacobine — aux dépens du « plus » r
13 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La situation politique en France (octobre 1935)
121 que, et si d’autre part leurs mystiques se sont à ce point modifiées, il importe plus que jamais de définir les intérêts e
122 petits commerçants, et d’une façon générale tout ce qui, en France, a son petit magot à protéger, derrière les troupes di
123 ocque. À vrai dire, on ne voit guère à droite que ce colonel. Que veut-il ? Un petit volume paru l’hiver dernier, Service
124 rrons sans équivoque ni subtilités, dire pourquoi ce livre est mauvais. « Les programmes sont des aboutissements », écrit
125 mposé la priorité au plan d’action ». Mais qu’est- ce qu’un plan d’action sans programme ? Qu’est-ce que « cet en avant qui
126 st-ce qu’un plan d’action sans programme ? Qu’est- ce que « cet en avant qui ne sait pas où il va ? » (Robert Aron) Qui ne
127 taires Nationaux, leur Œuvre enfin, leur Foi, est- ce que cette inflation typographique dispense vraiment un chef d’énoncer
128 nt un chef d’énoncer un programme cohérent ? Sont- ce tous ces grands mots faussement religieux qu’il prétend opposer aux r
129 pas très bien où il va. Mais quelqu’un qui savait ce qu’il voulait, Lénine — et avec lui toute l’histoire des révolutions
130 s en révolutionnaire, loin de là. C’est justement ce qu’il faut lui reprocher. C’est ce refus de prévoir jusqu’au bout les
131 ’est justement ce qu’il faut lui reprocher. C’est ce refus de prévoir jusqu’au bout les conséquences de son action, qui re
132 ction, qui rend cette action dangereuse. Car tout ce qu’il écrit dans ce livre — je ne sais pas ce qu’il dit à ses troupes
133 e action dangereuse. Car tout ce qu’il écrit dans ce livre — je ne sais pas ce qu’il dit à ses troupes — tout son langage
134 out ce qu’il écrit dans ce livre — je ne sais pas ce qu’il dit à ses troupes — tout son langage militaire — cette manière
135 e, et quoi qu’il veuille, qu’un second 6 février. Ce serait ici le lieu de rappeler le grand principe tactique et doctrina
136 chent des troupes disciplinées. Que dire alors de ce Front populaire constitué sous la seule menace d’un « fascisme » auss
137 ctuels antifascistes, Déat, Thorez, etc. Mais là, ce n’est plus l’état-major qui imprime à l’action ses directives ; et le
138 action : c’est l’affaire du Parti communiste. Or, ce parti veut bien la liberté, mais d’une manière tant soit peu différen
139 vie. Après avoir « milité » pendant quarante ans, ce prophète en Chambre découvre qu’en somme il n’a pas de programme. La
140 dans une action de défense qui n’ose pas préciser ce qu’elle défend, dans une ligue de brebis, de loups et de bergers prov
141 é de son succès prochain. De Blum qui ne sait pas ce qu’il faut faire, de Daladier qui croit le savoir ou de Cachin qui n’
142 a paraisse, personne ne s’est encore préoccupé de ce problème tactique vraiment crucial, en dehors de L’Ordre nouveau.
143 uveau. 5. — Les faits travaillent pour nous Ce n’est pas à notre propagande, certes, qu’il faut attribuer l’évolutio
144 s nôtres, telles que nous les avons exposées dans ce bulletin et dans nos livres. Mais à la seule leçon des faits. Quelque
145 rt des fabricants de « plans ». C’est l’amorce de ce que nous appelons la dichotomie, principe de notre service civil. Nou
146 à droite une masse croissante d’hommes qui savent ce qu’ils ne veulent pas : la guerre, l’anarchie capitaliste, la dictatu
147 e front social de Bergery et les néo-socialistes. Ce serait une formule nationale-socialiste ou fasciste. 29. Voir les dé
148 enquête de Documents sur le Front populaire. 30. Ce qui d’ailleurs ne nous empêchera pas de constater que dans la plupart
149 l’étatisme centralisateur. Il faut avouer que sur ce point nous n’enregistrons pour le moment qu’un recul des idées que no
14 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Conversation avec un SA (décembre 1935)
150 ’est une activité plutôt « réactionnaire », n’est- ce pas ? Lui. — Ah ! oui… (silence poli). Moi. — Allons au fait. Je v
151 guerre en français. Il n’y a rien à faire contre ce jugement. Je vous le disais : quand des Français voient des jeunes ge
152 préparent à la guerre. Lui. — Je vous répète que ce n’est là, tout simplement, qu’un goût que nous avons, cela n’a rien à
153 enant que c’est plus grave. Une chose me frappe : ce mot Kampf, lutte, qu’on entend et qu’on lit partout, ici, dans tous l
154 nde pour l’œuvre, contiennent le mot Kampf, quand ce n’est pas le mot Krieg. Celle-ci, par exemple, qui est la plus fréque
155 faim et le froid est notre guerre. » Je sais bien ce que vous entendez par là : « Les autres peuples en sont encore à la g
156 forges. Parlons sérieusement. D’abord, l’abus de ce mot Kampf s’explique facilement : c’est le Führer qui l’a introduit d
157 a dix ans : le sport… Lui. — C’est quelque chose. Ce n’est pas assez, ce n’est pas sérieux. L’adversaire n’est pas un vrai
158 … Lui. — C’est quelque chose. Ce n’est pas assez, ce n’est pas sérieux. L’adversaire n’est pas un vrai adversaire, comme à
159 tout à l’heure ! Je vais sans doute vous étonner. Ce que je reproche à votre « peut-être qu’il faut cela », ce n’est pas s
160 e reproche à votre « peut-être qu’il faut cela », ce n’est pas son cynisme, c’est bien plutôt son idéalisme lamentable. La
161 n et la culture naissent et vivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemple d’un tableau. Il ne s’agit pas de mélanger to
162 e ? Lui. — Je ne nie pas la difficulté. Mais est- ce qu’il n’y en a pas aussi dans votre système « fédéraliste » ? Et, de
163 oie ! Ou à mort, plutôt… Je veux bien, pourvu que ce ne soit pas en France. Mais je vous répondrai plus sérieusement, d’un
164 stion d’éducation. Pour nous, éduquer les hommes, ce n’est pas leur bourrer le crâne de notions inutiles, ni même de notio
165 rdre nouveau, Paris, décembre 1935, p. 38-42. u. Ce texte, signé « XXX », est précédé de la note suivante : « Un de nos a
15 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Échos (janvier 1936)
166 tion à l’un des plus grands crimes de l’Histoire, ce crime contre la civilisation latine que représente la résistance des
167 de cinq en cinq ans, de l’origine jusqu’à 1930 ? Ce travail de base permettrait de résoudre un délicat problème de Critiq
168 lemagne : « L’ami XXX n’a pas dû lire Mein Kampf. Ce n’est pas une “autobiographie” mais un ouvrage de combat, comme son n
16 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Précisions utiles sur l’industrie des navets (mars 1936)
169 e vendre à 3000 exemplaires au moins. Par contre, ce même éditeur commandera à ce même auteur un bouquin sans valeur artis
170 u moins. Par contre, ce même éditeur commandera à ce même auteur un bouquin sans valeur artistique mais « vendable », c’es
171  lancement » publicitaire organisé par l’éditeur, ce mauvais livre aura du succès. Et ce bon auteur finira par croire que
172 ar l’éditeur, ce mauvais livre aura du succès. Et ce bon auteur finira par croire que ses bons livres sont mauvais et que
173 le monde de l’édition parisienne pour savoir que ce cas est courant, et qu’il est même tellement courant qu’il explique à
174 re dont on parle ». Et pourquoi « parle »-t-on de ce livre ? Parce que l’éditeur a su préparer sa sortie par une série de
175 lent surtout des livres qui ne bénéficient pas de ce battage commercial. Ce sont ces livres-là qui ont besoin de la critiq
176 qui ne bénéficient pas de ce battage commercial. Ce sont ces livres-là qui ont besoin de la critique pour atteindre le le
177 le l’agent qui a su concrétiser, en l’occurrence, ce phénomène. Restent donc les grands éditeurs. On pourrait concevoir qu
178 fre imposant. Ainsi donc si le livre se vend mal, ce n’est plus un manque à gagner pour l’éditeur, c’est une perte. Et cet
179 dont j’ai parlé, il a suffi de quelques années de ce régime pour qu’ils se vissent acculés soit à la faillite, soit à se v
180 ceci est évidente : c’est le régime capitaliste, ce sont ses méthodes « abstraites » centralisatrices et gigantiques, c’e
181 e d’édition libre. Et le seul moyen d’y remédier, ce sera de créer ou de multiplier des centres de propagande au service d
182 d’un parti ou d’une ligue. (Nous voyons s’amorcer ce réflexe de défense depuis un an.) C’est dire que le remède sera tout
183 nt les principes fondamentaux à faire valoir dans ce domaine : 1° Les institutions sont au service des personnes ; en part
184 essageries. La loi des gros chiffres, imposée par ce trust, est inexorablement dégradante pour l’esprit. w. Rougemont De
17 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plébiscite et démocratie (avril 1936)
185 du but visé, et il n’y a pas lieu de chicaner sur ce point, encore que certains membres du parti N.-S. reconnaissent qu’on
186 usieurs de ses discours, a longuement insisté sur ce point. Les démocraties de l’Ouest, disait-il en substance, ne sont en
187  ») Et il terminait d’une voix tonnante : « Voilà ce que j’appelle de la vraie démocratie ! » À quoi les « démocraties de
188 re dans la peau d’un électeur allemand qui écoute ce langage. Il se peut qu’il soit un instant gêné par le sophisme qui as
189 nie comme le gouvernement du peuple par lui-même. Ce régime idéal, la démocratie pure, n’a jamais pu s’exercer qu’à une tr
190 oint a-t-on le droit de tromper le peuple ? — fût- ce pour son bien… On voit très clairement pourquoi l’État national-socia
191 e façon ouverte ou voilée, à un plébiscite. Sinon ce serait la ruine rapide de l’étatisme centralisateur, comme tend à le
192 ècles, et qui peut-être a même été trop loin dans ce sens ; pour un pays qui a fait la Révolution de 89, c’est-à-dire qui
193 -nation, voilà l’ennemi ; et peu nous importe que ce soit un pseudo-fascisme de droite ou un pseudo-démocratisme de gauche
194 place, par des hommes responsables et qui savent ce qu’ils font, dans un cadre qui soit à mesure d’homme, — pour la seule
18 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que l’autorité ? (mai 1936)
195 Qu’est- ce que l’autorité ? (mai 1936)y 1. Personne n’aurait l’idée de poser
196 croyais que notre époque était autoritaire ! Est- ce que la mode n’est pas à l’autorité ? Notre belle jeunesse réclame l’a
197 mps d’intervenir et de tirer les choses au clair. Ce qui fait croire à beaucoup de personnes que notre siècle est celui de
198 . C’est cela qu’il nous faut expliquer. 2. Qu’est- ce que l’autorité ? N’est-ce pas tout simplement « ce qui commande », ou
199 ut expliquer. 2. Qu’est-ce que l’autorité ? N’est- ce pas tout simplement « ce qui commande », ou ce qui a le droit de comm
200 e que l’autorité ? N’est-ce pas tout simplement «  ce qui commande », ou ce qui a le droit de commander ? Non. Car personne
201 st-ce pas tout simplement « ce qui commande », ou ce qui a le droit de commander ? Non. Car personne n’ignore qu’il y a de
202 que. L’autorité serait-elle mieux définie comme «  ce à quoi l’on obéit » ? — Non : car il est courant que les hommes obéis
203 lle est au-dessus de tout pouvoir. L’autorité est ce qui fait qu’un pouvoir qui lui est soumis, s’exerce en réalité. Ainsi
204 l’abdication de l’autorité qui l’avait créé. Mais ce n’est là qu’une survivance, justement, et ce pouvoir est destiné à s’
205 Mais ce n’est là qu’une survivance, justement, et ce pouvoir est destiné à s’écrouler et à devenir inefficace sitôt que se
206 tinguer l’autorité réelle du pouvoir mécanique, à ce seul signe : les meilleurs obéissent à l’autorité nouvelle, tandis qu
207 uit, — et cette louange est la meilleure excuse à ce mépris. Pourquoi voudrait-on que les foules aient plus de respect pou
208 vir à rien ? Mais s’il est vrai que l’on abuse de ce terme pour couvrir les plus vils marchandages, ou les plus lucratifs 
209 rit » et « spirituel »39. Mens agitat molem. Mais ce mens n’est pas l’esprit pur d’une élite qui laisse les mains libres a
210 l, au sens où on l’entend ici, est par définition ce qui « agit », ce qui crée, initie et invente, ce qui impose un ordre
211 l’entend ici, est par définition ce qui « agit », ce qui crée, initie et invente, ce qui impose un ordre neuf à l’anarchie
212 ce qui « agit », ce qui crée, initie et invente, ce qui impose un ordre neuf à l’anarchie. Cet esprit-là, c’est l’autorit
213 des gouvernements qui doutaient de leur mission.) Ce problème serait insoluble si l’on n’admettait pas la distinction que
214 lle-même dès l’instant qu’elle cesse de créer. Or ce qui peut l’induire à cette tentation de paresse ou de lâcheté, c’est
215 ions évidemment autorité au lieu de pouvoir, dans ce cas. y. Rougemont Denis de, « Qu’est-ce que l’autorité ? », L’Ordre
216 r, dans ce cas. y. Rougemont Denis de, « Qu’est- ce que l’autorité ? », L’Ordre nouveau, Paris, mai 1936, p. 2-5.
19 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que la politique ? (juin 1936)
217 Qu’est- ce que la politique ? (juin 1936)z 1. La politique est en principe ce
218 ? (juin 1936)z 1. La politique est en principe ce qui intéresse la cité. Aucun des habitants de la cité n’a donc le dro
219 es autres, s’il doit « faire de la politique », —  ce malaise irritant révèle une profonde incertitude : non seulement c’es
220 facultés critiques. À la question qui résulte de ce malaise : « faut-il ou non faire de la politique ? », on ne peut répo
221 a d’abord répondu à cette autre question : qu’est- ce que la politique ? Car si la politique est ce que l’on pense ordinair
222 est-ce que la politique ? Car si la politique est ce que l’on pense ordinairement, c’est une peste, et tous les raisonneme
223 isérables sophismes. Mais si la politique devient ce que nous voulons qu’elle soit, la question d’en faire ou de n’en pas
224 plus en France de véritable idéologie politique. Ce qu’on nous offre sous ce nom n’est qu’un lamentable ramassis de phras
225 ble idéologie politique. Ce qu’on nous offre sous ce nom n’est qu’un lamentable ramassis de phrases empruntées à des révol
226 t un peu subtile. Et pour réfuter le communisme — ce qui serait plus intéressant tout de même — les droites se bornent à a
227 rplus intelligent, se doit de n’y pas tremper fût- ce du bout de son stylo. c) Justement écœurés par les politiciens, comi
228 ion des libertés de la personne43 par l’État (que ce soit au nom d’une classe ou de la race n’y change rien), j’estime êtr
229 ogie pures. En résumé : si la politique n’est que ce qu’elle est actuellement en France, je dis qu’un homme honnête, au su
230 la politique est à nos yeux toute autre chose que ce que l’on a coutume d’appeler ainsi, quand on se demande s’il faut en
231 et moralement dégradantes. Bien peu y échappent : ce ne sont pas ceux qui réussissent. Dans le cas d’autres pays, qui aura
232 rsonnes aussi bien que dans celle des peuples, de ce qui est organisation et de ce qui est création ; et à subordonner à t
233 lle des peuples, de ce qui est organisation et de ce qui est création ; et à subordonner à tous les étages les moyens aux
234 lle le mouvement même de la personne en exercice, ce double mouvement d’organisation des appuis matériels, et d’élan vers
235 À ceux qui nous diront cela, je demande : 1° Est- ce une raison, parce que personne au monde n’a jamais mené une vie parfa
236 renoncer à affirmer les droits de la morale ? Est- ce une raison, parce que les « politiques » pratiquées jusqu’ici avec le
237 Le but et l’utilité pratique d’une doctrine n’est- ce pas justement d’offrir un « modèle » d’action juste et bienfaisante ?
238 e. 2° Nous sommes « intellectuels », certes, dans ce sens que nous voulons nous servir aussi de notre intelligence pour tr
239 neuf. Nous sommes « intellectuels », certes, dans ce sens que nous croyons la vérité plus utile que les mensonges intéress
240 uves. Quant à ceux qui nous reprocheraient d’être ce qu’on appelle « de purs intellectuels », c’est-à-dire des êtres ignor
241 mes qui veulent subordonner l’État aux libertés — ce qui est l’inverse de l’effort fasciste — ni de communistes des hommes
242 t vu dans l’histoire… Que va faire la France dans ce monde ? Quelle est sa mission, sa raison d’être, sa raison de subsist
243 ique, à la culture, à toutes forces créatrices de ce pays. 41. Prétendre entrer dans un parti — le moins mauvais ! — pou
244 cité tapageuse. Et l’adultère, Messieurs ? serait- ce une spécialité russe ? — Ou alors, dites clairement que la famille c’
245 clairement que la famille c’est l’héritage. 43. Ce n’est pas la nationalisation de la Banque de France ou de l’industrie
246 l. Aussi se garderont-ils d’eux-mêmes de donner à ce que nous disons ici de la nation un sens absolu de nationalisme autar
247 tature de la liberté, de Robert Aron. On sait que ce titre signifie dictature (ou état) au service de la liberté. 47. Voi
248 Fustier, 1936). z. Rougemont Denis de, « Qu’est- ce que la politique ? », L’Ordre nouveau, Paris, juin 1936, p. 1-10.
20 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du danger de confondre la bonne foi et le stalinisme (juillet 1936)
249 mme l’auteur, — à qui prend-il sa formule ? — que ce sont « les hommes qui modifient les circonstances », et non les lois
250 stalinien. L’auteur englobe le personnalisme dans ce qu’il nomme, avec horreur, l’anti-Progrès. C’est sans doute qu’il est
251 as de cet ancien Normalien qui ne sait plus lire. Ce qui lui permet de fourrer dans le même sac Kierkegaard et M. Duhamel,
252 e faire par la dictature stalinienne. Mais qu’est- ce que « donner davantage », pour notre auteur ? C’est « produire » 1000
253 e même qu’un pape condamnait Galilée, etc., etc. ( Ce ramassis d’erreurs de fait rappelle à s’y méprendre les méthodes de l
254 r en quoi elle serait fausse, à son point de vue, ce qui eût été le vrai sujet d’un livre qui porte un pareil titre. Car l
255 aires pharamineux. L’on chercherait en vain, dans ce travail habile, le moindre rapprochement entre les méthodes de Taylor
256 nique du progrès humain ». Nous saurons désormais ce que signifie pour l’auteur le progrès : c’est de remplacer le patron
257 répondent que par des injures à mes observations, ce sera vouloir m’inspirer la vanité de croire qu’il n’y a que des injur
258 225, et Dictature de la liberté, passim. 49. Est- ce de bonne foi que F. assimile la corporation ON au corporatisme fascis
21 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Manifeste au service du personnalisme par Emmanuel Mounier (octobre 1936)
259 nnalisme par Emmanuel Mounier (octobre 1936)ab Ce texte marquera un moment important dans l’évolution du personnalisme 
260 erait sans doute une garantie d’efficacité.) Mais ce qui nous importe, avant tout, c’est de retrouver intégrées à la posit
22 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du socialisme au fascisme (novembre 1936)
261 pour soi et Dieu pour tous, etc. —, c’est bien à ce slogan-là : le fascisme est à droite. Essayez de prononcer cette phra
262 ge interne, c’est-à-dire purement électoral. Mais ce n’est pas toujours possible…) Il faudrait que les Français finissent
263 ers. Le Colonel et son ami Doriot viennent fermer ce cercle vicieux. Trouvera-t-on le moyen d’en sortir ? Finira-t-on par
264 érer de la France et de sa mission en Europe ; et ce serait pour nous désespérer de nos positions les plus fondamentales.
265 mettre en doute la sincérité de son attachement à ce que nous nommons la « gauche ». Mais peut-on se fonder sur ces seuls
266 créent des offices d’État, et « nationalisent »54 ce qu’ils peuvent. Quant aux socialistes allemands, ils n’avaient eu que
267 ue le terme fatal de tout socialisme appliqué ou, ce qui revient au même, de tout échec du socialisme en tant que tel. His
268 er Staline… La France n’a que Doriot à mettre sur ce rang. N’oublions pas tout de même qu’elle a eu Bonaparte, qui lui aus
269 nous nous ferions tout de suite fascistes. Ne fût- ce que pour cette seule raison, nous serons donc fédéralistes. 53. Co
270  » diffère de l’étatisation pure et simple ? 55. Ce sont eux aussi qui la créent. 56. Beaucoup de socialistes — et pas s
23 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les jacobins en chemise brune (décembre 1936)
271 r réponde : « Vous êtes bien mal venu à critiquer ce qui se fait ici ! Vous condamnez notre centralisme, notre nationalism
272 te je pense, dès qu’un peuple à côté de vous, que ce soit l’Italie ou l’Allemagne, essaie de faire ce que vous avez fait,
273 ce soit l’Italie ou l’Allemagne, essaie de faire ce que vous avez fait, et dont vous paraissez si fiers ! » Je note d’abo
274 à Hitler, mais qui gardaient leur sens critique. Ce ne sont pas là des « Schlagworte », des mots d’ordre de la Propagande
275 ffervescence séparatiste, aux environs de 1922. À ce moment, les grands périls qui menacent l’Allemagne apparaissent d’ord
276 les Français qui occupent la Rhénanie, eh bien ! ce sera « l’armée de Coblence ! » 3° Lutte contre les cliques politicien
277 ergoteurs ne manqueront pas de répliquer : était- ce la peine de dire tant de mal de l’esprit de 89 et de la Déclaration d
278 s que le nôtre ? (Ou bien, contre Staline : était- ce la peine de dénoncer la peste du capitalisme, pour déclarer, aussitôt
279 épassement de l’étatisme centralisateur. Tant que ce dépassement ne sera pas amorcé par la France, les nations jeunes, fau
24 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Historique du mal capitaliste (janvier 1937)
280 sme, étant au moins aussi oriental qu’occidental. Ce qu’on peut constater, par contre, c’est que le capitalisme a été la f
281 s. L’arrêt de l’expansion impérialiste eût été, à ce moment, le signal certain d’une révolution sociale. Au ier siècle, f
282 l’Empire ne reste possible que si l’État devient ce qu’on appelle « un État fort ». César, puis Auguste et ses successeur
283 presque celui des citoyens au ive siècle ! Dans ce monde issu directement d’un capitalisme de proie, figé dans les cadre
284 l’État font qu’il existe encore un monde romain : ce n’est qu’une organisation. De là sans doute l’indifférence avec laque
285 écanisme s’arrêta. Il faut insister fortement sur ce point : l’Empire romain n’est pas tombé sous les coups des barbares63
286 fait selon la même loi qui l’avait fait. Résumons ce processus exemplaire. Le capitalisme agraire a ruiné le paysan-soldat
287 ar une névrose de sécurité ; nous reviendrons sur ce point important). La spécialisation tourna à l’avantage des accapareu
288 nisseurs de grains au début du xiie siècle.) Dès ce moment, les marchands pour payer leurs services, très réels, d’une ma
289 ntre un salaire fixé, le produit fini. Très vite, ce genre de travail se localise dans les villes. Ainsi se crée une class
290 s. Ainsi se crée une classe ouvrière réduite, dès ce moment, à tous les aléas du prolétariat industriel moderne : salaire
291 t sous la coupe directe des capitalistes. Parfois ce prolétariat trouve un appui auprès des artisans et les aide à conquér
292 e, la maîtrise devenant pratiquement héréditaire. Ce qui, par contrecoup, eut pour effet de prolétariser les compagnons, e
293 nnes n’osèrent, par égoïsme de classe, recourir à ce remède — fordiste, voire blumiste ! — qui eût alors inauguré une long
294 la corporation, de la classe ou de la ville. Mais ce Bien commun est entendu au sens de Bien de l’État, c’est-à-dire du Pr
295 son statut de privilèges économiques. Là encore, ce fut un ensemble de mesures étatiques — sous l’Empire68 — qui masqua p
296 pirituel, créateur. Sous l’impulsion puissante de ce rationalisme enfin reconnu comme l’éthique idéale des nouveaux maître
297 exploitation artificielle des marchés nationaux. ( Ce phénomène n’est pas sans rappeler le repliement des municipalités du
298 repliement des municipalités du xive siècle.) À ce stade d’autarchisme panique, l’on peut bien dire que Ford apparaît sa
299 evivre les institutions romaines décadentes, mais ce sang frais ne suffit pas. À la fin, ils se virent contraints, malgré
300 ment. D’autres que nous ont dit le nécessaire sur ce point. ae. Rougemont Denis de, « Historique du mal capitaliste », L
25 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Chançay (mars 1937)
301 sont des caves, si les autres sont vides. Ensuite ce n’est pas un congrès qui se tient là ; car il n’y a jamais eu de cong
302 ous de chasse philosophique. Mieux comparé : tout ce que l’on voudra qui évoquerait l’état d’esprit des explorateurs penda
303 u petit groupe cette question insidieuse : qu’est- ce que créer ? (Depuis le temps qu’on en parle à l’O.N…) Il y a là un ma
304 donc construit ! Et l’on met le pied soudain sur ce centre de tout : tous les problèmes s’émeuvent à la fois. Et en ce po
305  : tous les problèmes s’émeuvent à la fois. Et en ce point, ils ne sont vrais, sérieux, ou dignes d’exciter l’angoisse et
306 cident par le refus du concret et de l’acte, avec ce que tout acte comporte de risque dans la création. 4. De la philosoph
307 jeu, et de l’attitude du sérieux… Arrêtons-nous à ce chiffre sacré, à ces sept jours qui nous menèrent à la nouvelle année
26 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Ballet de la non-intervention (avril 1937)
308 int de s’en rendre maître. Un mois plus tard, que ce n’est plus qu’une question de temps. Au cours de ce premier mois, les
309 n’est plus qu’une question de temps. Au cours de ce premier mois, les camps se sont formés en Europe : la Russie est pour
310 us de Madrid. Quant aux journaux de droite, voici ce qu’en disait récemment une vieille dame : « Ce que j’aime dans le Jou
311 ci ce qu’en disait récemment une vieille dame : «  Ce que j’aime dans le Jour, c’est qu’au moins avec ce journal, les nôtre
312 e que j’aime dans le Jour, c’est qu’au moins avec ce journal, les nôtres gagnent toujours. » Deuxième figure. — L’ironie
313  : c’est alors qu’on invente la non-intervention. Ce tour de vocabulaire sauve la paix, et, de plus, il a l’avantage de sa
314 — Duperie de la paix, de la paix à tout prix, fût- ce au prix de la guerre chez les autres. Maurras affirme que « la paix e
315 rt humain ». Voilà qui met notre art bien bas. Et ce n’est pas seulement une politique qui se trouve jugée par l’aventure
316 la Catalogne ! Faut-il chercher ailleurs que dans ce vertige de confusions la raison des violences passionnelles qu’a déch
317 contre le stalinisme, pour l’Espagne fédéraliste. Ce ne peut être encore de notre part qu’un vœu. Mais qui engage toute no
27 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’autorité assure les libertés (mai 1937)
318 tre « commune mesure »75. Prévoir dès aujourd’hui ce que seront ces actes, ce serait — très précisément — leur dénier la q
319 Prévoir dès aujourd’hui ce que seront ces actes, ce serait — très précisément — leur dénier la qualité d’« actes » — et s
320 vement la venue d’on ne sait quelle lame de fond, ce serait nous condamner à la stérilité d’une action bâclée, donc au tri
321 poser de force à la conscience de tout un chacun ( ce qui prouve qu’ils ne sont ni spontanés, ni donnés !). C’est dire que
322 été dans une voie déterminée à l’avance. C’est là ce qui permet de comprendre le caractère précaire de tous les statuts, c
323 tion qui se fait jour, d’une création permanente. Ce fut le cas de la Constitution de 1793, dont l’efficacité juridique fu
324 tant que personnes dans une perspective commune. Ce principe de communion ne consiste cependant pas en une sorte d’émanat
325 n d’une commune mesure ne saurait être le fait de ce qu’on appelle les « masses » qui ne sont, socialement, que des masses
326 pour y écouter les paroles d’une vérité nouvelle. Ce ne sont pas des oracles que fait entendre la foule, nouvelle pythonis
327 t inconsistant de son agitation désordonnée. Non, ce n’est pas dans la « masse », inorganisée et livrée aux mots d’ordre s
328 ent contre lui, tel qu’il est conçu de nos jours. Ce qui ne signifie pas qu’elle sera pure subversion, ou doive tendre à l
329 u’il est possible. Il n’en est pas moins vrai que ce n’est pas au niveau de cet État administratif que l’autorité pourra v
330 tin de la Révolution, c’est-à-dire les membres de ce que nous appelons le conseil suprême, ne seront pas les chefs de l’Ét
331 e, ne seront pas les chefs de l’État. Et c’est là ce qui permettra au régime Ordre nouveau de faire coexister une liberté
332 au premier terme du dilemme. Et ainsi de suite : ce petit jeu dure en France depuis un siècle et demi, et tout le monde s
333 t à gauche depuis quelques années échouent contre ce dilemme, insoluble dans la perspective dans laquelle se placent leurs
334 i du Conseil d’État actuel. Mais, si nous faisons ce rapprochement, c’est pour marquer aussitôt les différences, qui sont
335 nnaliste. Il devra donc essentiellement veiller à ce que les institutions principales — service civil, minimum vital… — so
336 des fins communes de la Révolution permanente. De ce point de vue, on peut dire que le Conseil suprême sera la raison de l
337 me n’aura pas seulement pour mission de veiller à ce que la liberté « en général » soit assurée par un fonctionnement norm
338 dans l’état actuel des choses : 1. On nous dit : ce Conseil suprême, autorité purement spirituelle (au sens le plus actif
339 pas. Dans la réalité, c’est donc le contraire de ce qu’on imagine couramment qui se produit : c’est le pouvoir qui a beso
340 évolutionnaire personnaliste. Quiconque a compris ce que nous entendons par « personne humaine » doit constater la nécessi
28 1938, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Trop d’irresponsables s’engagent ! (Responsabilité des intellectuels) (juin 1938)
341 lectuelles héritées du libéralisme conduisaient à ce régime de faillite qu’on nomme l’État totalitaire. Nous avons constat
342 r dans le réel et l’actuel, et de surmonter enfin ce vice qu’est la distinction libérale entre la pensée et l’action. Au l
343 ion. Au lieu de préciser, par exemple, le sens de ce mot d’engagement dont tout le monde abuse aujourd’hui. ⁂ Pour qu’une
344 loi interne : la tactique d’un parti par exemple. Ce n’est pas dans l’utilisation accidentelle et partisane d’une pensée q
345 former, donc finalement de le dominer. S’engager, ce n’est pas se mettre en location. Ce n’est pas « prêter » son nom ou s
346 r. S’engager, ce n’est pas se mettre en location. Ce n’est pas « prêter » son nom ou son autorité. Ce n’est pas faire paye
347 Ce n’est pas « prêter » son nom ou son autorité. Ce n’est pas faire payer sa prose par Ce Soir plutôt que par l’Intransig
348 n autorité. Ce n’est pas faire payer sa prose par Ce Soir plutôt que par l’Intransigeant. Ce n’est pas signer ici plutôt q
349 prose par Ce Soir plutôt que par l’Intransigeant. Ce n’est pas signer ici plutôt que là. Ce n’est pas passer de l’esclavag
350 ansigeant. Ce n’est pas signer ici plutôt que là. Ce n’est pas passer de l’esclavage d’une mode à celui d’une tactique pol
351 vage d’une mode à celui d’une tactique politique. Ce n’est pas du tout devenir esclave d’une doctrine, mais au contraire,
352 ffirait bien à définir le sens que nous donnons à ce mot d’engagement. ⁂ Je l’ai dit ailleurs : un gant qui se retourne ne
353 ris le péril totalitaire (de droite ou de gauche) ce n’est pas « d’adhérer » à quelque antifascisme, mais de s’attaquer à
354 devant le péril, c’est de faire un fascisme. Fût- ce même pour se défendre du fascisme. Et peut-être surtout dans ce cas !
355 e défendre du fascisme. Et peut-être surtout dans ce cas ! La panique de « l’union sacrée » qui vient de souffler sur notr
356 evant la menace hitlérienne (voir le manifeste de Ce Soir) ont exprimé en toute clarté qu’ils étaient de vrais libéraux, i