1 ail, ou la superstition du loisir — c’est affaire d’ accent mis sur le premier ou sur le second membre de la phrase —, ce c

2 accent mis sur le premier ou sur le second membre de la phrase —, ce cri est significatif de l’étrange équivoque cultivée

3 nd membre de la phrase —, ce cri est significatif de l’étrange équivoque cultivée par la bourgeoisie capitaliste. De cette

4 quivoque cultivée par la bourgeoisie capitaliste. De cette équivoque, sans doute pensa-t-elle jusqu’à la guerre pouvoir re

5 mps la dernière à souffrir. Elle risque cependant de se voir bientôt réveillée par une brutalité dont elle est entièrement

6 sait en 1933 à quel morne cauchemar aux sursauts de mitraille conduisent ces deux revendications confusément mêlées dans

7 les citadines. Nous ne manquerons aucune occasion de critiquer dans cette revue la morale du travail sur laquelle le monde

8 sans cesse l’hypocrisie plus ou moins consciente de cette morale, que le soviétisme est en train de rajeunir, Staline pre

9 rajeunir, Staline prenant glorieusement la suite de Benjamin Franklin. Pour cette fois, utilisant un exemple que l’angois

10 r cette fois, utilisant un exemple que l’angoisse de l’heure rend particulièrement concret, celui du chômage, bornons-nous

11 , bornons-nous à montrer les conséquences fatales d’ une erreur à peu près universelle. ⁂ Le terme de « travailleur » est d

12 s d’une erreur à peu près universelle. ⁂ Le terme de « travailleur » est devenu dans le monde moderne à peu près synonyme

13 devenu dans le monde moderne à peu près synonyme de travailleur industriel. Le « travailleur » des réunions électorales,

14 lleur » des réunions électorales, c’est l’ouvrier d’ usine, l’homme lié à la machine. Cette assimilation en dit long sur la

15 ressortir le paradoxe. En effet, quel est le but de la machine ? Une économie de travail. Le machinisme est, en principe,

16 fet, quel est le but de la machine ? Une économie de travail. Le machinisme est, en principe, destiné à créer du loisir, d

17 ette société n’accorde pas au loisir, but secret1 de la plupart de ses membres, la dignité morale qu’elle attribue au trav

18 rt à créer des possibilités toujours plus grandes de loisir. C’est pourquoi elle est condamnée à une espèce de dégradation

19 r. C’est pourquoi elle est condamnée à une espèce de dégradation, dans la mesure même où son effort pratique aboutit : au

20 où son effort pratique aboutit : au lieu de créer de la liberté, le machinisme crée du chômage. Ce paradoxe est lié à l’es

21 du chômage. Ce paradoxe est lié à l’essence même de la société capitaliste-bourgeoise. On pouvait prévoir ses effets dès

22 absorbés par des activités nouvelles. À la faveur de l’optimisme puéril qui caractérise le xixe siècle, capitalistes et i

23 — comme se l’imaginent aujourd’hui les brigadiers de choc — que, le domaine de la production étant illimité, il n’y avait

24 ourd’hui les brigadiers de choc — que, le domaine de la production étant illimité, il n’y avait pas lieu de prévoir sérieu

25 production étant illimité, il n’y avait pas lieu de prévoir sérieusement le moment où, une certaine limite d’absorption é

26 ir sérieusement le moment où, une certaine limite d’ absorption étant atteinte, le machinisme développerait son pouvoir rée

27 nte, le machinisme développerait son pouvoir réel de « libération ». La liberté fait plus peur qu’envie au commun des mort

28 purement théorique, on la célébrait, sous le nom de Progrès, comme une possibilité perpétuellement future. Le jour où ell

29 é perpétuellement future. Le jour où elle a cessé d’ être illusoire, on s’est vu forcé de la baptiser chômage. Le chômage,

30 elle a cessé d’être illusoire, on s’est vu forcé de la baptiser chômage. Le chômage, telle est la véritable fin, tel est

31 bourgeois ou « quinquennal ». Il n’y aura jamais de liberté possible, efficace, pratique, que dans un monde où le spiritu

32 régime capitaliste. Si nous examinons les courbes d’ accroissement de la productivité par homme de 1899 à 1919, nous voyons

33 te. Si nous examinons les courbes d’accroissement de la productivité par homme de 1899 à 1919, nous voyons que leur ascens

34 rbes d’accroissement de la productivité par homme de 1899 à 1919, nous voyons que leur ascension est relativement lente et

35 lente et passe, par exemple, pour les États-Unis, de l’index 100 en 1899 à l’index 104 en 19192. Durant toute cette périod

36 4 en 19192. Durant toute cette période, la courbe de la production poursuit une ascension à peu près parallèle, de même qu

37 diquant le nombre des employés. Il n’y a pas lieu de douter du Progrès. Il y a plutôt lieu d’augmenter les salaires, preuv

38 pas lieu de douter du Progrès. Il y a plutôt lieu d’ augmenter les salaires, preuves grossières et démagogiques de l’excell

39 les salaires, preuves grossières et démagogiques de l’excellence d’un système dont il importe que les victimes ne mettent

40 reuves grossières et démagogiques de l’excellence d’ un système dont il importe que les victimes ne mettent jamais en quest

41 ue réservait l’année 1921. Reprenons notre courbe de productivité. À partir de 1921, et sans qu’aucun fait nouveau puisse

42 é qui tient du fantastique. L’index général passe de 104 en 1919 à 125 en 1923. Si l’on considère l’une après l’autre les

43 e. En prenant pour base l’année la plus favorable de la période précédente, c’est-à-dire 1914, on passe ainsi pour la méta

44 -à-dire 1914, on passe ainsi pour la métallurgie, de 100 en 1914 à 159 en 1925 ; pour le pétrole, de 100 à 183 ; enfin pou

45 , de 100 en 1914 à 159 en 1925 ; pour le pétrole, de 100 à 183 ; enfin pour le caoutchouc, de 100 à 311. D’un tel fait, qu

46 pétrole, de 100 à 183 ; enfin pour le caoutchouc, de 100 à 311. D’un tel fait, qu’on peut bien dire sans précédent dans l’

47 0 à 183 ; enfin pour le caoutchouc, de 100 à 311. D’ un tel fait, qu’on peut bien dire sans précédent dans l’histoire de no

48 ’on peut bien dire sans précédent dans l’histoire de notre civilisation, et que son apparence irrationnelle devrait contri

49 oudrais insister maintenant que sur son caractère de jugement du système. Les circonstances actuelles y prêtent, il faut l

50 e, plus qu’il ne serait nécessaire pour la clarté de la démonstration. Car si le chômage technologique provoqué par l’augm

51 30, dans une mesure à vrai dire décroissante, par de multiples facteurs temporaires3 qui en masquent les effets statistiqu

52 guère que depuis trois ou quatre ans que le saut de 1921 déploie tout son pouvoir « libérateur ». Et voici le capitalisme

53 dustriel, placé soudain devant le succès inespéré de ses efforts techniques, qui prend peur et porte lui-même les première

54 partout la rationalisation et rachète les brevets d’ invention comme autant d’emplâtres à coller sur sa jambe de bois. On s

55 n et rachète les brevets d’invention comme autant d’ emplâtres à coller sur sa jambe de bois. On se demande, non sans scept

56 on comme autant d’emplâtres à coller sur sa jambe de bois. On se demande, non sans scepticisme d’ailleurs, s’il admettra u

57 ra un jour qu’il conviendrait aussi, par exemple, de faire sauter le tabou du profit, lequel ne tarderait pas à entraîner

58 ait pris une conscience vraiment révolutionnaire de son vice interne, vice qui affecte dès l’origine sa conception de la

59 rne, vice qui affecte dès l’origine sa conception de la valeur du travail et conséquemment du loisir. Il ne semble pas que

60 , associée à une conception purement quantitative de l’activité, n’est plus une mystique de classe : elle est devenue quas

61 antitative de l’activité, n’est plus une mystique de classe : elle est devenue quasi universelle. Que le « travailleur » s

62 ière inerte, une quantité calculable, justiciable de la statistique, qu’on puisse en couper (ou en remettre si l’on est en

63 est en URSS) selon les seules nécessités internes de la production machiniste, et comme s’il s’agissait d’une espèce de ma

64 a production machiniste, et comme s’il s’agissait d’ une espèce de macaroni informe, voilà qui ne scandalise les masses qu’

65 machiniste, et comme s’il s’agissait d’une espèce de macaroni informe, voilà qui ne scandalise les masses qu’à partir du j

66 onstitue au contraire la contre-épreuve éclatante de ce que nous venons d’avancer : parce que le champ d’absorption est lo

67 la contre-épreuve éclatante de ce que nous venons d’ avancer : parce que le champ d’absorption est loin d’être couvert en R

68 ce que nous venons d’avancer : parce que le champ d’ absorption est loin d’être couvert en Russie, parce qu’on peut mettre

69 vancer : parce que le champ d’absorption est loin d’ être couvert en Russie, parce qu’on peut mettre tout le monde aux mach

70 à tous bouche bée devant la plus inhumaine erreur de l’Histoire. Tout a commencé par les philosophes, le jour où, à la per

71 nne créatrice, ils ont substitué pour les besoins de leurs systèmes l’individu abstrait, l’atome désigné par un chiffre et

72 trait, l’atome désigné par un chiffre et dépourvu de résistance active. Alors le travail créateur, seul travail qui n’impl

73 la négation du loisir, qui ne vide pas le loisir de toute signification positive mais bien au contraire en figure la plén

74 travail véritable a fait place dans les desseins de l’homme au labeur qu’on mesure et tarife. Et l’on s’est mis à calcule

75 l’infini. Du peuple on a fait une masse, — comme de la personne un numéro. De la patrie on a fait la nation, — et des att

76 fait une masse, — comme de la personne un numéro. De la patrie on a fait la nation, — et des attachements humains, des cha

77 ciales. Du travailleur on a fait un salarié, — et de sa liberté on a fait le chômage. Mais la misère présente est un appel

78 pleine efficacité ceux pour lesquels il n’est pas de salut hors de cette réalité perpétuellement réparatrice et proprement

79 que du travail quantitatif tend à vider le loisir de tout contenu concret. 2. Après avoir touché à 107 en 1914. Nous util

80 rd Economic Service. 3. Tels que l’accroissement de l’embauche dans le bâtiment, la construction des voies de communicati

81 auche dans le bâtiment, la construction des voies de communication, ou la création d’innombrables industries, accessoires

82 uction des voies de communication, ou la création d’ innombrables industries, accessoires de celle de l’automobile. 4. Car

83 a création d’innombrables industries, accessoires de celle de l’automobile. 4. Car la protestation contre le scandale du

84 n d’innombrables industries, accessoires de celle de l’automobile. 4. Car la protestation contre le scandale du profit pa

85 n contre le scandale du profit patronal s’émousse d’ autant plus que la misère grandit. C’est une des leçons de la crise.

86 plus que la misère grandit. C’est une des leçons de la crise. 5. Nos écrivains courent admirer là-bas la fabrication d’u

87 s écrivains courent admirer là-bas la fabrication d’ une casserole en treize minutes. — « Nous ferons mieux que l’Amérique 

88 ons mieux que l’Amérique ! » a. Rougemont Denis de , « Liberté ou chômage ? », L’Ordre nouveau, Paris, mai 1933, p. 10-15

89 angère soviétique (juin 1933)b Elle est formée d’ intellectuels français. On serait tenté de décrire les cadres de cette

90 formée d’intellectuels français. On serait tenté de décrire les cadres de cette confrérie dans un style trop facilement c

91 s français. On serait tenté de décrire les cadres de cette confrérie dans un style trop facilement comique : donner, par e

92 Le sujet est plus grave. Non pas du point de vue de la politique, car les partis de gauche ne prennent guère au sérieux l

93 s du point de vue de la politique, car les partis de gauche ne prennent guère au sérieux leur intelligentsia, mais du poin

94 intelligentsia, mais du point de vue plus profond de l’activité propre des intellectuels. L’adhésion au soviétisme d’un ce

95 ropre des intellectuels. L’adhésion au soviétisme d’ un certain nombre d’« hommes de pensée » résulte, à notre sens, d’une

96 els. L’adhésion au soviétisme d’un certain nombre d’ « hommes de pensée » résulte, à notre sens, d’une psychose de démissio

97 sion au soviétisme d’un certain nombre d’« hommes de pensée » résulte, à notre sens, d’une psychose de démission. Survenan

98 bre d’« hommes de pensée » résulte, à notre sens, d’ une psychose de démission. Survenant au moment précis de l’histoire où

99 de pensée » résulte, à notre sens, d’une psychose de démission. Survenant au moment précis de l’histoire où l’esprit doit

100 psychose de démission. Survenant au moment précis de l’histoire où l’esprit doit entrer en force dans un monde abandonné d

101 ionnaire. À ce titre, elle vaut l’examen. Tentons de formuler ici quelques-unes des raisons, fort complexes, de ce que nou

102 er ici quelques-unes des raisons, fort complexes, de ce que nous nommerons le défaitisme révolutionnaire en France. 1° R

103 jour témoins ou victimes révèlent un vice profond de la société actuelle. De là à se dire révolutionnaire, il n’y a qu’un

104 révèlent un vice profond de la société actuelle. De là à se dire révolutionnaire, il n’y a qu’un pas, qu’un accès de mauv

105 révolutionnaire, il n’y a qu’un pas, qu’un accès de mauvaise humeur. Mais de là à prendre une conscience active de la rév

106 a qu’un pas, qu’un accès de mauvaise humeur. Mais de là à prendre une conscience active de la révolution, de là à concevoi

107 umeur. Mais de là à prendre une conscience active de la révolution, de là à concevoir l’ordre nouveau, il y a un abîme. Ni

108 à prendre une conscience active de la révolution, de là à concevoir l’ordre nouveau, il y a un abîme. Ni science ni bon se

109 il y a un abîme. Ni science ni bon sens ne seront d’ aucune aide pour le traverser. Il faut un saut, il faut un acte, il fa

110 ais cet acte, dans lequel nous voyons l’essentiel de la révolution, suppose et pose la personne, définie comme l’individu

111 ois ce raisonnement, dans la bouche, il est vrai, de personnes que leur ignorance du marxisme excusait en partie. On croit

112 qui a l’air simple, et le moins qu’on puisse dire de notre syllogisme, c’est qu’il est simple. Il n’entraîne pas même l’ac

113 n’entraîne pas même l’achat du Capital. Quantité de petits catéchismes du marxiste amateur fourniront le bagage d’argumen

114 échismes du marxiste amateur fourniront le bagage d’ arguments nécessaires. Et voilà une question réglée, et une conscience

115 à ses petits papiers. Quitte à larder ses écrits de vocables orthodoxes tels que superstructure, prolétariat, koulak ou r

116 cor, on pourra revenir aux complaisances égoïstes de naguère et de toujours. Tout est pur aux « petits purs ». Laissons ce

117 revenir aux complaisances égoïstes de naguère et de toujours. Tout est pur aux « petits purs ». Laissons cela, on se guér

118  ». Laissons cela, on se guérit toujours trop tôt de ses vingt ans. Il y a plus grave, et chez des hommes dignes de sympat

119 ans. Il y a plus grave, et chez des hommes dignes de sympathie. Les classes 18 à 20, en particulier, nous offrent de fréqu

120 Les classes 18 à 20, en particulier, nous offrent de fréquents exemples de « conversion » au soviétisme considéré comme un

121 n particulier, nous offrent de fréquents exemples de « conversion » au soviétisme considéré comme une promesse nouvelle de

122 soviétisme considéré comme une promesse nouvelle de communion humaine. On s’en voudrait de condamner en trois formules un

123 e nouvelle de communion humaine. On s’en voudrait de condamner en trois formules une démarche qui entraîne à l’origine not

124 films, offre à leur rêve toutes les possibilités de contact humain dont le monde bourgeois nous prive. Mais quoi ? les ho

125 rrait toutefois défendre cet exotisme sentimental d’ un nouveau genre, si la nostalgie qu’il nourrit avait un objet réel ;

126 nt le communisme russe donnait aux hommes un lieu de communion. Mais il y a le marxisme. Le « communisant » français peut

127 munisant » français peut l’ignorer ; le brigadier de choc, non. Le marxisme est une soumission aux faits, aux faits matéri

128 nd, aux déterminismes matériels. Or, il n’y a pas de communion possible entre des objets. Communier est le fait des esprit

129 est le fait des esprits créateurs, c’est un mode de contact qui leur est propre, tout de même que le choc est le mode de

130 est propre, tout de même que le choc est le mode de contact propre aux corps solides. À quelles subtilités « dialectiques

131 elles subtilités « dialectiques », à peine dignes d’ une bourgeoise Sorbonne, devra-t-on faire appel pour nous persuader qu

132 n faire appel pour nous persuader que la religion de la matière introduit à la connaissance des cœurs ? 2° Raisons phil

133 ices, servitudes, déterminismes et autres déchets de l’intelligence créatrice. Tout cela jalonnant les étapes d’une retrai

134 ligence créatrice. Tout cela jalonnant les étapes d’ une retraite, prétendue stratégique, de l’esprit. Hegel met d’abord l’

135 les étapes d’une retraite, prétendue stratégique, de l’esprit. Hegel met d’abord l’esprit au service de l’État ; puis Marx

136 e l’esprit. Hegel met d’abord l’esprit au service de l’État ; puis Marx à celui des « faits » et de la « matière » ; enfin

137 ce de l’État ; puis Marx à celui des « faits » et de la « matière » ; enfin Staline le réduit à un rôle publicitaire, bien

138 ôle publicitaire, bientôt négligeable, au service de la Production divinisée. Telle est la « ligne générale » de la démiss

139 uction divinisée. Telle est la « ligne générale » de la démission philosophique. Nombreux sont, parmi nos penseurs salarié

140 par contre, ils en ont quelques-unes.) Le « monde d’ objets » dans lequel la philosophie moderne s’est enfermée ne comporte

141 ilosophie moderne s’est enfermée ne comporte plus d’ autre liberté, pour l’esprit de ses inventeurs, que celle du renonceme

142 e ne comporte plus d’autre liberté, pour l’esprit de ses inventeurs, que celle du renoncement et du suicide. La plupart de

143 ement et du suicide. La plupart de ces fabricants de « forces économiques » sont conscients de leur démission spirituelle.

144 ricants de « forces économiques » sont conscients de leur démission spirituelle. D’où la tristesse qu’ils répandent sur l’

145  » sont conscients de leur démission spirituelle. D’ où la tristesse qu’ils répandent sur l’époque. Et leur seul baume, c’e

146 répandent sur l’époque. Et leur seul baume, c’est de la voir partagée par tous les malheureux qui s’en vont répétant : « L

147 et aucune idéologie ne pourra jamais nous libérer de leurs inéluctables conséquences. » Du bourgeois positiviste au marxis

148 e sans heurt ni saut, par une simple accélération de chute. La trahison à l’esprit date peut-être de l’invention des lois

149 n de chute. La trahison à l’esprit date peut-être de l’invention des lois économiques ; assurément, de leur divinisation.

150 de l’invention des lois économiques ; assurément, de leur divinisation. Le marxisme a simplement tiré toutes les conséquen

151 simplement tiré toutes les conséquences pratiques de cette idéologie typiquement bourgeoise. C’est là ce qu’on appelle sa

152 , et avec pitié les idéalistes qui parlent encore de l’esprit et de la personne. Ils repoussent tout ce qui suppose une « 

153 les idéalistes qui parlent encore de l’esprit et de la personne. Ils repoussent tout ce qui suppose une « actualité » de

154 repoussent tout ce qui suppose une « actualité » de la pensée : ils croient à l’Histoire. Ils veulent que l’esprit se per

155 réelle. Ils sont tolérants et doux, non dépourvus de ce sadisme qui marque les humanitaires. Ils nous traitent d’idéaliste

156 me qui marque les humanitaires. Ils nous traitent d’ idéalistes. En réalité, ils rêvent. Leurs esprits se perdent dans un s

157 e radicalement inactuel. Ils pensent par périodes de mille ans. Ils sont mélancoliques : c’est encore la tristesse de la r

158 ls sont mélancoliques : c’est encore la tristesse de la retraite et du désistement de l’esprit. Défaitisme, essentielle in

159 ore la tristesse de la retraite et du désistement de l’esprit. Défaitisme, essentielle inactualité de la pensée, telles so

160 de l’esprit. Défaitisme, essentielle inactualité de la pensée, telles sont en définitive les caractéristiques de l’intell

161 e, telles sont en définitive les caractéristiques de l’intelligentsia communisante. Quand l’esprit ne croit plus à sa libe

162 telluriques » qu’elle avait pour mission héroïque de surmonter. Trop longtemps elle a cru pouvoir les ignorer (spiritualis

163 funeste et naturel retour elle risque aujourd’hui de succomber sous leur poids — littéralement —, terrassée (matérialisme)

164 é en pleine conscience. Telle sera notre position d’ attaque vis-à-vis des intellectuels qui se prétendent « aux côtés du p

165 vous trahissez le prolétariat. Il était en droit d’ attendre de vous cette puissance libératrice dont la bourgeoisie l’a f

166 ssez le prolétariat. Il était en droit d’attendre de vous cette puissance libératrice dont la bourgeoisie l’a frustré : l’

167 atrice dont la bourgeoisie l’a frustré : l’esprit de création, l’esprit de liberté. Et vous venez lui dire que ça n’existe

168 isie l’a frustré : l’esprit de création, l’esprit de liberté. Et vous venez lui dire que ça n’existe pas. À vous voir, on

169 ceptée. » 6. Sur ces fondements philosophiques de L’Ordre nouveau, voir les développements que nous donnerons prochaine

170 e sur L’Acte et la Personne. b. Rougemont Denis de , « La Légion étrangère soviétique », L’Ordre nouveau, Paris, juin 193

171 voir une indication politique : c’est une espèce de fétichisme sentimental. (Voir Lévy-Brühl : La Mentalité primitive.) I

172 c nous, 23 ter, boulevard Brune.) Il y a quantité de gens que l’aspect financier du capitalisme effraye ou indigne, mais q

173 noncer à la « culture » bourgeoise ni au pavillon de banlieue. « Avec ce que je dois au proprio, je pourrais payer des étu

174 s payer des études à mon fils ! » Or le fils rêve d’ être notaire. Ils souffrent de l’injustice, mais sans force pour conce

175 ! » Or le fils rêve d’être notaire. Ils souffrent de l’injustice, mais sans force pour concevoir l’ordre. Ni l’infamie, ni

176 u centrisme — qu’ils se tiennent à égale distance de la participation et de l’action, de l’assiette au beurre et de la rév

177 tiennent à égale distance de la participation et de l’action, de l’assiette au beurre et de la révolution. Seule position

178 gale distance de la participation et de l’action, de l’assiette au beurre et de la révolution. Seule position « pratique »

179 pation et de l’action, de l’assiette au beurre et de la révolution. Seule position « pratique », affirment-ils, non sans u

180 la vie politique sans autre intention claire que de prendre toujours à gauche, on arrive fatalement devant la Banque d’Ét

181 s à gauche, on arrive fatalement devant la Banque d’ État. Juste à temps pour voir se fermer les guichets, aux sons du Hors

182 sons du Horst-Wessel-Lied. c. Rougemont Denis de , « Pourquoi ils sont socialistes », L’Ordre nouveau, Paris, juillet 1

183 ement à ce que pense le grand public, le résultat d’ un déterminisme économique et social. Elle est, d’abord, l’acte qui cr

184 que et social. Elle est, d’abord, l’acte qui crée de nouvelles déterminations, qui, par suite, bouleverse les anciennes dé

185 es ». Contre ce désordre notre attitude est celle d’ un refus total. Mais rompre avec ces apparences, ce n’est pas encore f

186 olutions » établies, également soumises au primat de la masse, à l’anonymat et aux puissances de la matière. Pour nous l’h

187 rimat de la masse, à l’anonymat et aux puissances de la matière. Pour nous l’homme est autre chose qu’une unité de compte,

188 e. Pour nous l’homme est autre chose qu’une unité de compte, un ventre ou un électeur. Avec toute attitude idéologique qui

189 attitude idéologique qui entraîne la destruction de la personne, il est nécessaire de rompre. Tel est pour nous le premie

190 la destruction de la personne, il est nécessaire de rompre. Tel est pour nous le premier acte : spirituel.   II. — Quan

191 tés. Bien au contraire. Il y a eu, en ce domaine, de grandes trahisons. Ce mot d’esprit a couvert de douteuses marchandise

192 a eu, en ce domaine, de grandes trahisons. Ce mot d’ esprit a couvert de douteuses marchandises, et l’activité spirituelle

193 , de grandes trahisons. Ce mot d’esprit a couvert de douteuses marchandises, et l’activité spirituelle a pu paraître le pr

194 l’activité spirituelle a pu paraître le privilège d’ une caste, d’un niveau de fortune, d’une qualité de culture. L’esprit

195 irituelle a pu paraître le privilège d’une caste, d’ un niveau de fortune, d’une qualité de culture. L’esprit a fini par êt

196 pu paraître le privilège d’une caste, d’un niveau de fortune, d’une qualité de culture. L’esprit a fini par être conservat

197 le privilège d’une caste, d’un niveau de fortune, d’ une qualité de culture. L’esprit a fini par être conservateur. Trop on

198 ’une caste, d’un niveau de fortune, d’une qualité de culture. L’esprit a fini par être conservateur. Trop ont un intérêt p

199 rituel et le temporel, il y a, pour nous, le lien d’ une totale responsabilité. Quand nous disons « spirituel d’abord », no

200 qu’il y a de plus humain dans l’homme, le sommet de ses hiérarchies, le fondement réel de sa liberté. On nous a reproché

201 , le sommet de ses hiérarchies, le fondement réel de sa liberté. On nous a reproché de ne pas définir la personne qui est

202 fondement réel de sa liberté. On nous a reproché de ne pas définir la personne qui est à l’origine de toute notre constru

203 de ne pas définir la personne qui est à l’origine de toute notre construction. Répétons donc que pour nous : la personne c

204 ant un conflit et un risque nouveaux, générateurs de créations nouvelles. L’acte et la personne apparaissent ainsi indivis

205 raissent ainsi indivisibles. Tel est le fondement de toute dignité humaine. Ceci posé, nous constatons immédiatement que,

206 e un système et un ordre : A) si l’on ne part pas de l’acte, on ne part pas du tout ; B) si l’on ne part pas tout de suite

207 as du tout ; B) si l’on ne part pas tout de suite de l’acte, on ne partira jamais. Tel est le ressort de la révolution de

208 l’acte, on ne partira jamais. Tel est le ressort de la révolution de L’Ordre nouveau. D’une part nous sommes convaincus q

209 rtira jamais. Tel est le ressort de la révolution de L’Ordre nouveau. D’une part nous sommes convaincus que si le principe

210 ne part nous sommes convaincus que si le principe de toute liberté humaine ne se trouve pas à l’origine d’un système, il n

211 oute liberté humaine ne se trouve pas à l’origine d’ un système, il ne se trouvera pas non plus dans ses conséquences prati

212 ction. Nous tenons donc pour une nécessité vitale de passer, dès maintenant, à la construction d’un ordre qui implique la

213 tale de passer, dès maintenant, à la construction d’ un ordre qui implique la rupture totale avec le désordre régnant. Nous

214 ans une lutte réelle dont l’objet n’est autre que de soumettre les institutions aux exigences vitales de la personne concr

215 soumettre les institutions aux exigences vitales de la personne concrète.   IV — Aucune confusion ne nous paraît dès lors

216 raît dès lors possible entre le ressort spirituel de L’Ordre nouveau et l’esprit bourgeois ou libéral. Aucune confusion no

217 uel chrétien et notre personnalisme. Le spirituel de L’Ordre nouveau veut être humain et rien qu’humain. Certes, il transc

218 e l’égoïsme individuel, mais il ne s’agit pas ici de transcender le plan humain, la condition humaine. C’est donc faire le

219 st donc faire le plus grand tort au christianisme de certains membres de L’Ordre nouveau que de leur attribuer une confusi

220 s grand tort au christianisme de certains membres de L’Ordre nouveau que de leur attribuer une confusion entre le spiritue

221 anisme de certains membres de L’Ordre nouveau que de leur attribuer une confusion entre le spirituel, tel que nous venons

222 a théologie, réalité qui, pour le chrétien, reste d’ un ordre radicalement hétérogène à tout ordre terrestre.   V. — Nous n

223 stre.   V. — Nous n’ignorons pas que l’expression de « révolution spirituelle » a le privilège de scandaliser les « petits

224 sion de « révolution spirituelle » a le privilège de scandaliser les « petits purs » marxisants. Nous laissons volontiers

225 ontiers à ces honnêtes fonctionnaires le monopole de leurs révolutions. Pour nous, elles ne sont que des trahisons, les ca

226 caricatures, parfois comiques, parfois tragiques, de la véritable révolution où s’engage l’essentiel. Le rôle de l’homme s

227 table révolution où s’engage l’essentiel. Le rôle de l’homme sur la terre ne s’identifie pas pour nous à sa fonction socia

228 s que, sous le prétexte, trop souvent fallacieux, de doter l’homme de ces biens matériels, on ne le prive pas à jamais de

229 étexte, trop souvent fallacieux, de doter l’homme de ces biens matériels, on ne le prive pas à jamais de toute possibilité

230 ces biens matériels, on ne le prive pas à jamais de toute possibilité spirituelle, non seulement d’en posséder, mais d’en

231 s de toute possibilité spirituelle, non seulement d’ en posséder, mais d’en concevoir d’autres. Une révolution n’est pas no

232 té spirituelle, non seulement d’en posséder, mais d’ en concevoir d’autres. Une révolution n’est pas non plus une façon de

233 tres. Une révolution n’est pas non plus une façon de développer ce qui dans l’homme est le plus animal, le plus soumis aux

234 est le plus animal, le plus soumis aux instincts de brutalité. Le spirituel à la von Papen, ou le matériel à la Staline,

235 lopper jusqu’au monstrueux la puissance abstraite de l’État. Le fondement de notre action est la liberté, le risque. L’aut

236 ux la puissance abstraite de l’État. Le fondement de notre action est la liberté, le risque. L’autorité vient de la person

237 , le risque. L’autorité vient de la personne, non de ce qui lui est le plus opposé. Il n’y a pas d’autres révolutions que

238 sprit pur » n’est, en réalité, que la dégradation d’ un spirituel qui n’a pas voulu s’accomplir dans l’actualité concrète.

239 des Idées, dernier asile pour les démissionnaires d’ une Démocratie fatiguée ! Quand nous parlons d’un pouvoir « spirituel 

240 es d’une Démocratie fatiguée ! Quand nous parlons d’ un pouvoir « spirituel », nous n’entendons pas le pouvoir des « idées 

241 ons pas le pouvoir des « idées », mais bien celui de la personne, de l’acte qui la pose et qui l’oppose aux résistances am

242 ir des « idées », mais bien celui de la personne, de l’acte qui la pose et qui l’oppose aux résistances ambiantes. Nous di

243 lait l’aune.) Le spirituel, c’est l’acte créateur de rapports nouveaux dans la société, de forces sociales nouvelles. Le s

244 te créateur de rapports nouveaux dans la société, de forces sociales nouvelles. Le spirituel, c’est le mouvement, c’est le

245 e spirituel, c’est le mouvement, c’est le pouvoir de pousser, de renverser, de bouleverser pour ordonner à nouveau. C’est,

246 c’est le mouvement, c’est le pouvoir de pousser, de renverser, de bouleverser pour ordonner à nouveau. C’est, sous sa for

247 ement, c’est le pouvoir de pousser, de renverser, de bouleverser pour ordonner à nouveau. C’est, sous sa forme la plus imm

248 us la commander. Schleicher dispose contre Hitler de toute la Reichswehr et des Schupos. Pourquoi n’en use-t-il pas ? Il p

249 quelles il s’est jadis incarné subsistent, pesant de tout leur poids ? Il se passe ce que nous voyons en France : la polic

250 à-dire, psychologiquement, la peur. C’est un état de décadence caractérisée, l’état de démission de la personne devant les

251 . C’est un état de décadence caractérisée, l’état de démission de la personne devant les mécanismes créés par d’autres. Al

252 at de décadence caractérisée, l’état de démission de la personne devant les mécanismes créés par d’autres. Alors le pouvoi

253 révolutionnaire. En tant que tel, il appartient, de fait et de droit, à la plus grande violence spirituelle. L’ordre nouv

254 naire. En tant que tel, il appartient, de fait et de droit, à la plus grande violence spirituelle. L’ordre nouveau existe

255 sion essentielle — et c’est cela la vraie période de transition —, jusqu’au jour où les servants d’une mécanique parlement

256 de de transition —, jusqu’au jour où les servants d’ une mécanique parlementaire qui tourne à vide, vaincus par les événeme

257 ature. La dictature n’est que la fixation brutale d’ une révolution en pleine période de transition, d’un désordre dont l’a

258 xation brutale d’une révolution en pleine période de transition, d’un désordre dont l’acte ordonnateur n’a pas encore détr

259 d’une révolution en pleine période de transition, d’ un désordre dont l’acte ordonnateur n’a pas encore détruit le principe

260 dans la mesure où son privilège spirituel a rompu d’ avance la résistance : elle va d’autant plus loin que ce principe est

261 pirituel a rompu d’avance la résistance : elle va d’ autant plus loin que ce principe est plus violent. Elle ira jusqu’au b

262 .   IX. Que d’autres nous reprochent, maintenant, de vouloir sauvegarder des situations acquises, ou encore de vouloir « d

263 ir sauvegarder des situations acquises, ou encore de vouloir « détourner les forces prolétariennes », — ils savent peut-êt

264 nt pas ce que nous faisons. d. Rougemont Denis de , « Spirituel d’abord », L’Ordre nouveau, Paris, juillet 1933, p. 13-1

265 deux missions : d’une part, coordonner le travail de tous et diriger celui qui, dans une société équilibrée, incombe à l’É

266 , c’est ce que nous appelons le domaine du plan ; de l’autre, il a à protéger l’action de tout ce qui n’est pas l’État : d

267 ne du plan ; de l’autre, il a à protéger l’action de tout ce qui n’est pas l’État : départements, communes, corporations,

268 ient être des intérêts ont cédé la place aux gens de gauche qui défendent ce qu’ils croient être des idées) ne remplit pas

269 trahit, transportant, quand il agit, les méthodes de travail d’un domaine dans l’autre, aboutissant, en un mot, au désordr

270 nsportant, quand il agit, les méthodes de travail d’ un domaine dans l’autre, aboutissant, en un mot, au désordre. D’abord

271 ires qui se cachent pour agir, ce sont des hommes d’ affaires qui payent pour cela.) M. Daniel Halévy a fait naguère, de ce

272 yent pour cela.) M. Daniel Halévy a fait naguère, de ce point de vue, en quelques pages, une histoire pertinente de notre

273 e vue, en quelques pages, une histoire pertinente de notre parlement. Aux républicains (mais personne n’emploie ce mot, ce

274 (mais personne n’emploie ce mot, ce qui a permis de ne pas percevoir le passage du temps où tout le inonde l’était au tem

275 it l’Empire colonial, elle a constitué un système d’ alliance qui nous a sauvés en 1914 et on lui doit, pour ne citer que t

276 ranco-anglaise établie dans le silence du cabinet de Delcassé, l’organisation scolaire élaborée par des fonctionnaires lab

277 et sectaires derrière les cartonnages poussiéreux de la rue de Grenelle. Et toujours, pour chaque chose, une loi sanctionn

278 onnait le travail du dehors, mais arrachée en fin de séance par un député obscur, ami du colonial, du fonctionnaire ou du

279 res endormis. Aux lecteurs exigeants que le cadre de cet article ne nous permet pas de satisfaire nous promettons d’envoye

280 ts que le cadre de cet article ne nous permet pas de satisfaire nous promettons d’envoyer, sur demande, des précisions et

281 ne nous permet pas de satisfaire nous promettons d’ envoyer, sur demande, des précisions et les numéros de l’Officiel. D’a

282 voyer, sur demande, des précisions et les numéros de l’Officiel. D’ailleurs ce serait un jeu d’allonger la liste et de mon

283 uméros de l’Officiel. D’ailleurs ce serait un jeu d’ allonger la liste et de montrer — sans prendre parti et sur le seul te

284 ’ailleurs ce serait un jeu d’allonger la liste et de montrer — sans prendre parti et sur le seul terrain objectif des fait

285 en harmonie avec les réalités françaises : celui d’ un maire et de son conseil municipal est chaque jour un peu plus dans

286 vec les réalités françaises : celui d’un maire et de son conseil municipal est chaque jour un peu plus dans la dépendance

287 e du préfet, lequel obéit aveuglément aux députés de son département. Les initiatives locales dans ces conditions sont com

288 ces conditions sont comme ce poisson qui, expédié de nos ports à Paris, revient, pour être consommé, dépourvu de fraîcheur

289 ts à Paris, revient, pour être consommé, dépourvu de fraîcheur et grevé de frais de transport. Après leur examen par les C

290 our être consommé, dépourvu de fraîcheur et grevé de frais de transport. Après leur examen par les Chambres elles revienne

291 consommé, dépourvu de fraîcheur et grevé de frais de transport. Après leur examen par les Chambres elles reviennent elles

292 aine corporatif où l’homme, au lieu d’être chargé de sa propre protection, en collaboration avec ses pairs, est assuré mal

293 st en fait empêché par le Parlement. Sous le coup d’ une fiscalité toujours plus oppressive et des taxes successorales, la

294 e ruiner « anonymement » ou à thésauriser. Absent de sa tâche ou n’agissant que pour nuire, que peut bien représenter un p

295 égulière qu’on entreprenne sans la recommandation de son député. Elle est sans efficacité puisque tout le monde l’obtient,

296 les plus nobles ? Dans l’un des derniers cahiers de Maurice Barrès on trouve une triste et désarmante confidence. Barrès

297 mante confidence. Barrès l’exprime avec son génie de mélancolie, mais en substance et dans sa brutalité la voici : Bien sû

298 L’ayant lu, peut-on encore attendre quelque chose d’ un parlementaire, de quelques parlementaires ou d’un groupe de parleme

299 encore attendre quelque chose d’un parlementaire, de quelques parlementaires ou d’un groupe de parlementaires ? f. Roug

300 d’un parlementaire, de quelques parlementaires ou d’ un groupe de parlementaires ? f. Rougemont Denis de, « Les parlemen

301 ntaire, de quelques parlementaires ou d’un groupe de parlementaires ? f. Rougemont Denis de, « Les parlementaires contr

302 groupe de parlementaires ? f. Rougemont Denis de , « Les parlementaires contre le Parlement », L’Ordre nouveau, Paris,

303 Positions d’ attaque (décembre 1933)h i 1° Sans théorie révolutionnaire, pas d’a

304 1933)h i 1° Sans théorie révolutionnaire, pas d’ action révolutionnaire. 2° Dans l’état présent des choses, il n’y a pa

305 . 2° Dans l’état présent des choses, il n’y a pas d’ ordre concevable sur le plan capitaliste, au déterminisme duquel les s

306 é — mais seul l’acte créateur opère le changement de plan et permet d’instituer un ordre nouveau. 4° Cet acte créateur don

307 te créateur opère le changement de plan et permet d’ instituer un ordre nouveau. 4° Cet acte créateur dont nous faisons dép

308 ons dépendre tout l’ordre nouveau, cette « source d’ énergie » permanente de la révolution, c’est la personne humaine telle

309 re nouveau, cette « source d’énergie » permanente de la révolution, c’est la personne humaine telle que nous l’avons défin

310 : la petite patrie décentralisatrice et le centre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans le domaine économique : les

311 dans le domaine économique : les syndicats libres de production et d’instruction professionnelles, d’une part, et de l’aut

312 conomique : les syndicats libres de production et d’ instruction professionnelles, d’une part, et de l’autre, le service pr

313 et d’instruction professionnelles, d’une part, et de l’autre, le service prolétarien collectif soumis directement à un cen

314 létarien collectif soumis directement à un centre de contrôle économique et statistique. 7° Ce régime doit entraîner par s

315 îner par son jeu normal la disparition des cadres de l’État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’élimination des fac

316 ’est-à-dire : l’élimination des facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militai

317 s facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au nom d’antagoni

318 us sommes avec le prolétariat, par-dessus la tête de ses vieux meneurs, contre la condition prolétarienne. h. Rougemont

319 la condition prolétarienne. h. Rougemont Denis de , « Positions d’attaque », L’Ordre nouveau, Paris, décembre 1933, p. I

320 létarienne. h. Rougemont Denis de, « Positions d’ attaque », L’Ordre nouveau, Paris, décembre 1933, p. II-III. i. Texte

321 maladive. L’homme sain ne s’excite pas sur l’idée de sécurité. Il demande un principe de grandeur, ou simplement quelque c

322 as sur l’idée de sécurité. Il demande un principe de grandeur, ou simplement quelque chose à faire. La paix n’est pas une

323 lisation, elle n’est rien que l’absence obsédante de la guerre. Tout cela est assez connu, mais peu de personnes en tienne

324 n d’insister, une fois de plus, sur cette absence de tout principe vivant d’unité et d’union, qui est la marque de notre t

325 e plus, sur cette absence de tout principe vivant d’ unité et d’union, qui est la marque de notre temps, et la cause de not

326 cette absence de tout principe vivant d’unité et d’ union, qui est la marque de notre temps, et la cause de notre psychose

327 cipe vivant d’unité et d’union, qui est la marque de notre temps, et la cause de notre psychose de sécurité. Tant que cett

328 on, qui est la marque de notre temps, et la cause de notre psychose de sécurité. Tant que cette carence fondamentale ne se

329 que de notre temps, et la cause de notre psychose de sécurité. Tant que cette carence fondamentale ne sera pas dénoncée, r

330 n temps à dénoncer et à combattre les instruments de la guerre menaçante : politiciens, maîtres de forges, journalistes. L

331 nts de la guerre menaçante : politiciens, maîtres de forges, journalistes. La corruption est tellement générale que ces dé

332 a guerre. Les communistes ont parfaitement raison de soutenir que le régime est organiquement lié à la guerre, et que la g

333 profond : il est dans la conception rationaliste de l’État moderne et dans la conception abstraite de l’homme considéré c

334 de l’État moderne et dans la conception abstraite de l’homme considéré comme individu atomique. Or ces deux conceptions so

335 Or ces deux conceptions sont également à la base de tout le système marxiste-stalinien. Elles y sont même plus rigoureuse

336 le communisme comme l’agent le plus perfectionné de la désagrégation atomique de notre monde, — désagrégation dont l’abou

337 le plus perfectionné de la désagrégation atomique de notre monde, — désagrégation dont l’aboutissement fatal serait la rui

338 gation dont l’aboutissement fatal serait la ruine de toute vie organique et de toute solidarité réelle, comme il était, en

339 t fatal serait la ruine de toute vie organique et de toute solidarité réelle, comme il était, en régime capitaliste, la gu

340 ait, en régime capitaliste, la guerre du droit et de la justice. Ces simplifications résument des études que nous avons, a

341 s, poussées dans le détail. Elles nous permettent de situer notre opposition au monde actuel. Elles nous permettent aussi

342 tion au monde actuel. Elles nous permettent aussi de donner sa réelle et pratique importance, dans l’ordre des sanctions i

343 ’ordre des sanctions immédiates, à une opposition d’ apparence toute philosophique : celle de l’individu et de la personne.

344 pposition d’apparence toute philosophique : celle de l’individu et de la personne. Thèse I. — Considérer l’homme en tant

345 ence toute philosophique : celle de l’individu et de la personne. Thèse I. — Considérer l’homme en tant qu’individu abst

346 r l’homme en tant qu’individu abstrait (principes de 89 — marxisme) et fonder sur cet individu toutes les institutions, et

347 t la morale, c’est méconnaître la nature concrète de l’homme, qui comporte le conflit. Les institutions, n’ayant pas compt

348 ’homme concret, n’ont pas compté avec le principe de tout conflit, et sont sans forces contre les conflits qui surgissent.

349 les conflits qui surgissent. Elles essaient alors de déshumaniser les hommes. Elles cherchent la paix par la stérilisation

350 ts qui éclatent sont alors sanglants. L’évolution de la notion d’individu, d’homme en soi, d’homme type, est trop connue p

351 nt sont alors sanglants. L’évolution de la notion d’ individu, d’homme en soi, d’homme type, est trop connue pour que nous

352 s sanglants. L’évolution de la notion d’individu, d’ homme en soi, d’homme type, est trop connue pour que nous la reprenion

353 volution de la notion d’individu, d’homme en soi, d’ homme type, est trop connue pour que nous la reprenions ici. On sait c

354 aveur des théories rationalistes et matérialistes de l’Encyclopédie. Les théoriciens des droits de l’homme, ayant cru rema

355 férences entre les hommes, conçurent cette utopie de supprimer les différences. Ils se flattaient ainsi d’établir une paix

356 upprimer les différences. Ils se flattaient ainsi d’ établir une paix définitive. Ce qui leur permettait de croire possible

357 ablir une paix définitive. Ce qui leur permettait de croire possible une telle égalisation, c’était peut-être l’importance

358 l’argent. L’argent devenait le principal facteur de différenciation entre les hommes. Du moins le plus visible. Il se peu

359 lles et méprisables. Les premières revendications d’ égalité furent néanmoins d’ordre strictement politique. On voulait un

360 emières revendications d’égalité furent néanmoins d’ ordre strictement politique. On voulait un système fondé sur l’homme-e

361 battit pour ce système et on l’obtint. On perdit de vue les hommes, dans leur diversité. L’État devint une réalité indépe

362 tat devint une réalité indépendante, l’expression de la collectivité des égaux. Or ces égaux n’existaient pas. Il fallait

363 tout prix. À la fois pour dissimuler la brutalité de cette action, et pour la rendre populaire, on eut recours à des mots

364 ble au moment même où elle l’imposait sur le plan de l’État. On ne le vit pas tout de suite : l’État commença par détruire

365 aines injustices criantes, détournant l’attention de l’injustice permanente et sournoise qu’il établissait parmi les homme

366 qu’il est, un principe entre tous néfaste : celui de la comparaison perpétuelle. À qui fallait-il être égal ? Sur le plan

367 sait pas le besoin qu’on avait créé8. Dans la vie de tous les jours, la revendication de l’égalité ne pouvait se traduire

368 . Dans la vie de tous les jours, la revendication de l’égalité ne pouvait se traduire que par un mécontentement confus et

369 n mécontentement confus et inextinguible. Le soin de fixer empiriquement le niveau de l’égalité idéale revint à l’Opinion

370 nguible. Le soin de fixer empiriquement le niveau de l’égalité idéale revint à l’Opinion publique, c’est-à-dire à la Press

371 le capital) et à la Publicité. L’homme n’eut plus de « prochain », mais seulement, comme le dit Keyserling, des « voisins

372 ces insupportables et scandaleuses. L’homme cessa de croire à ses besoins, à ses désirs réels, et s’hypnotisa sur l’idée d

373 sirs réels, et s’hypnotisa sur l’idée du standing de vie, défini par comparaison avec « les autres », déterminé par une sé

374 ison avec « les autres », déterminé par une série de facteurs plus ou moins abstraits, artificiels, imposés du dehors, et

375 homme. Il n’est plus assuré par la responsabilité de chacun, mais par le cadre policier de l’État, par l’ambiance morale q

376 ponsabilité de chacun, mais par le cadre policier de l’État, par l’ambiance morale que créent la Presse et la Publicité, e

377 et détruit la fraternité. Capital, police, lutte de classes, guerre. Primauté du paraître sur l’être. ⁂ Définitions. — L

378 nstitutions, c’est reconnaître la nature concrète de l’homme, qui comporte le conflit. Les institutions qui comptent avec

379 t avec l’homme concret, comptent avec le principe de tout conflit, et ont pour but de rendre les antagonismes féconds pour

380 avec le principe de tout conflit, et ont pour but de rendre les antagonismes féconds pour l’ensemble du corps social. Ell

381 ’union par et dans la diversité créatrice. Fortes de leur souplesse, elles empêchent les conflits de s’accumuler et d’écla

382 s de leur souplesse, elles empêchent les conflits de s’accumuler et d’éclater en désordres sanglants. Si le troisième para

383 e, elles empêchent les conflits de s’accumuler et d’ éclater en désordres sanglants. Si le troisième paragraphe de cette th

384 n désordres sanglants. Si le troisième paragraphe de cette thèse peut paraître encore utopique, remarquons toutefois qu’il

385 brimées. L’individu n’a jamais existé qu’à l’état de définition. Parti[r] des conflits quotidiens, des conflits d’intérêts

386 n. Parti[r] des conflits quotidiens, des conflits d’ intérêts et d’idéaux, des conflits qui naissent de la diversité des ré

387 s conflits quotidiens, des conflits d’intérêts et d’ idéaux, des conflits qui naissent de la diversité des régions et des r

388 d’intérêts et d’idéaux, des conflits qui naissent de la diversité des régions et des races, — pour les utiliser. Telle est

389 r les utiliser. Telle est la formule fondamentale de L’Ordre nouveau. Elle entraîne immédiatement cette constatation : c’e

390 onstatation : c’est qu’il ne s’agit pas pour nous d’ établir les équilibres stériles ou forcés, ni des compromis dégradants

391 d’une part, le centre directeur du service civil de l’autre. Tension organique entre la commune et la région d’une part,

392 commune et la région d’une part, et la fédération de l’autre.) Les principes qui sont à la base de l’économie et de la vi

393 on de l’autre.) Les principes qui sont à la base de l’économie et de la vie politique ON sont identiques à ceux qui seron

394 Les principes qui sont à la base de l’économie et de la vie politique ON sont identiques à ceux qui seront à la base de la

395 ue ON sont identiques à ceux qui seront à la base de la vie sociale quotidienne. Nous n’établissons pas de distinction thé

396 a vie sociale quotidienne. Nous n’établissons pas de distinction théorique et inopérante entre la vie privée et la vie pub

397 e dans la mesure où il se manifeste concrètement, d’ une façon qui lui est particulière, dans une tâche qui lui est propre

398 des théories dans le monde abstrait et juridique de l’égalité, la personne s’enracine au contraire dans le concret d’une

399 personne s’enracine au contraire dans le concret d’ une vocation. L’apparition de la personne est liée à l’apparition d’un

400 aire dans le concret d’une vocation. L’apparition de la personne est liée à l’apparition d’une tension. Car d’une part ell

401 apparition de la personne est liée à l’apparition d’ une tension. Car d’une part elle est déterminée par les conditions don

402 conditions données, d’autre part elle a pour but de les dépasser et de les rendre créatrices. Le type même d’une telle te

403 , d’autre part elle a pour but de les dépasser et de les rendre créatrices. Le type même d’une telle tension est celle qui

404 épasser et de les rendre créatrices. Le type même d’ une telle tension est celle qui s’établit entre deux hommes qui se ren

405 me n’est humain que lorsqu’il manifeste sa raison d’ être particulière. Mais dès qu’il la manifeste, il crée une nouveauté,

406 dignité consiste à assumer ce risque. La dignité de l’homme, c’est d’être responsable. Le monde actuel est peuplé d’irres

407 à assumer ce risque. La dignité de l’homme, c’est d’ être responsable. Le monde actuel est peuplé d’irresponsables. Le « pr

408 st d’être responsable. Le monde actuel est peuplé d’ irresponsables. Le « prolétaire » tel que le fabrique le capitalisme e

409 ère plus que celle du bourgeois attaché à son bas de laine ou prisonnier des assurances. Pour nous, la liberté ne consiste

410 obligations, mais dans la possibilité pour chacun de courir son risque propre. Ainsi, la valeur suprême de la personne, c’

411 ourir son risque propre. Ainsi, la valeur suprême de la personne, c’est, à la limite, l’héroïsme. Nous savons bien que ce

412 alifier. Ils ont assimilé l’héroïsme au sacrifice de toute vocation personnelle, à l’anéantissement de l’homme dans le gro

413 de toute vocation personnelle, à l’anéantissement de l’homme dans le groupe pour le plus grand bien de l’État. Cette inver

414 de l’homme dans le groupe pour le plus grand bien de l’État. Cette inversion flagrante ne nous empêchera pas de prononcer

415 . Cette inversion flagrante ne nous empêchera pas de prononcer un mot auquel il est urgent de rendre son prestige et sa va

416 hera pas de prononcer un mot auquel il est urgent de rendre son prestige et sa valeur d’appel. L’héroïsme véritable, c’est

417 il est urgent de rendre son prestige et sa valeur d’ appel. L’héroïsme véritable, c’est la pointe extrême de la vocation, c

418 el. L’héroïsme véritable, c’est la pointe extrême de la vocation, c’est-à-dire de la tendance profonde de l’homme à persév

419 st la pointe extrême de la vocation, c’est-à-dire de la tendance profonde de l’homme à persévérer dans son être particulie

420 la vocation, c’est-à-dire de la tendance profonde de l’homme à persévérer dans son être particulier, en dépit de toutes le

421 rréductible que rencontre le fascisme, qu’il soit de Berlin ou de Moscou. C’est l’homme le plus humain. C’est aussi l’homm

422 ue rencontre le fascisme, qu’il soit de Berlin ou de Moscou. C’est l’homme le plus humain. C’est aussi l’homme le plus uti

423 ain. C’est aussi l’homme le plus utile. La morale de l’Ordre nouveau, ce sera la morale de l’homme debout, de l’homme en a

424 . La morale de l’Ordre nouveau, ce sera la morale de l’homme debout, de l’homme en acte. Non pas une morale qui impose un

425 dre nouveau, ce sera la morale de l’homme debout, de l’homme en acte. Non pas une morale qui impose un certain nombre de v

426 . Non pas une morale qui impose un certain nombre de vertus officielles, et qui prenne pour modèle le Citoyen-Respectable

427 le Travailleur en soi. Mais une morale qui exige de chaque homme qu’il tienne sa place unique dans la communauté. Qu’il a

428 la communauté. Qu’il ait à en répondre. Il n’y a d’ ordre qu’à ce prix. Une paix véritable ne saurait résulter de l’affaib

429 à ce prix. Une paix véritable ne saurait résulter de l’affaiblissement systématique des antagonismes. La paix que nous vou

430 es droits de l’homme et savent si bien l’empêcher d’ en user ? Sans doute. Et nos « valeurs » ne seront jamais cotées sur l

431 ucoup plus longuement sur ce sujet dans un volume d’ essais philosophiques en préparation : L’Homme debout. j. Rougemont

432 éparation : L’Homme debout. j. Rougemont Denis de , « Communauté révolutionnaire », L’Ordre nouveau, Paris, février 1934

433 Destin du siècle ou destin de l’homme ? (mai 1934)k Qu’un homme perde le sens de son destin part

434 ’homme ? (mai 1934)k Qu’un homme perde le sens de son destin particulier, il se met fatalement à croire aux destins ano

435 t-il avoir un destin ?l Le destin, c’est le fait d’ une personne. Croire à la réalité du « destin » souverain de la masse,

436 onne. Croire à la réalité du « destin » souverain de la masse, de la classe, de la nation, du capital ou de l’État — car c

437 à la réalité du « destin » souverain de la masse, de la classe, de la nation, du capital ou de l’État — car c’est de tout

438 u « destin » souverain de la masse, de la classe, de la nation, du capital ou de l’État — car c’est de tout cela que se co

439 masse, de la classe, de la nation, du capital ou de l’État — car c’est de tout cela que se compose le destin du siècle —,

440 de la nation, du capital ou de l’État — car c’est de tout cela que se compose le destin du siècle —, c’est témoigner tout

441 stin du siècle —, c’est témoigner tout simplement de son abdication personnelle ; c’est se reconnaître esclave des mythes

442 se reconnaître esclave des mythes irresponsables de l’époque. Lorsque nous disons que nous sommes contre la bourgeoisie,

443 : nous voulons que l’homme redevienne responsable de son destin particulier. Avoir un destin propre, une vocation, c’est l

444 manière que les hommes aient jamais pu concevoir d’ être libres. Tel est le sens de notre personnalisme. Nous n’insisteron

445 amais pu concevoir d’être libres. Tel est le sens de notre personnalisme. Nous n’insisterons jamais assez sur ces constata

446 es constatations fondamentales. Toute la doctrine de l’Ordre nouveau tient dans ces quelques mots : le destin particulier

447 nt dans ces quelques mots : le destin particulier de chaque homme est plus grand que tous les « destins du siècle » invent

448 ités du Capital. Le bourgeois croit aux fatalités de l’Opinion publique. Le communiste croit aux fatalités de l’Histoire.

449 inion publique. Le communiste croit aux fatalités de l’Histoire. Et tous croient, comme le fasciste, aux fatalités de l’Ét

450 Et tous croient, comme le fasciste, aux fatalités de l’État. Nous croyons à la liberté de la Personne. Je connais bien la

451 ux fatalités de l’État. Nous croyons à la liberté de la Personne. Je connais bien la réaction qui accueille d’ordinaire no

452 rsonne. Je connais bien la réaction qui accueille d’ ordinaire nos déclarations personnalistes. « Hé ! quoi, nous dit-on, e

453 dont vous nous rebattez les oreilles ? » J’ai vu de jeunes sympathisants de nos idées déconcertés par cette attaque. C’es

454 les oreilles ? » J’ai vu de jeunes sympathisants de nos idées déconcertés par cette attaque. C’est à leur intention que j

455 ion que je veux préciser ici un point fondamental de nos doctrines. Ceux qui nous posent la « colle » que je viens de résu

456 posent la « colle » que je viens de résumer sont de deux sortes : des inquiets ou des cyniques. Les inquiets sont inquiet

457 s inquiets sont inquiets par tempérament. Ce sont de pauvres êtres démoralisés par l’individualisme bourgeois et les scand

458 volution triomphante. On perd son temps à essayer de les convaincre par des arguments : ils ne croient pas à eux-mêmes ; c

459 eux-mêmes ; comment croiraient-ils à la puissance de la personne ? C’est le « prolétariat » personnaliste. On s’occupera d

460 t le « prolétariat » personnaliste. On s’occupera d’ eux en temps voulu : il y a là un problème de rééducation qui fait l’o

461 pera d’eux en temps voulu : il y a là un problème de rééducation qui fait l’objet de nos travaux dans le domaine pédagogiq

462 a là un problème de rééducation qui fait l’objet de nos travaux dans le domaine pédagogique. Les cyniques sont plus dange

463 plus dangereux. Ils croient pouvoir nous traiter de révolutionnaires en peau de lapin, sous le pauvre prétexte qu’ils son

464 pouvoir nous traiter de révolutionnaires en peau de lapin, sous le pauvre prétexte qu’ils sont eux-mêmes des requins à l’

465 rétexte qu’ils sont eux-mêmes des requins à l’eau de Coty. « Les intérêts sont les intérêts », affirment-ils. Voire ! Les

466 s intérêts », affirment-ils. Voire ! Les intérêts de qui ? Pourquoi ? Et comment garantis ? C’est un paradoxe curieux que

467 e : Retournez la question qu’on vous pose, cessez de vous défendre, attaquez. On vous dit : « Qu’est-ce que la personne ? 

468 smes historiques » ne sont rien que des créations de l’homme. Et de quel homme ? De cet individu des libéraux rationaliste

469 s » ne sont rien que des créations de l’homme. Et de quel homme ? De cet individu des libéraux rationalistes, de cet être

470 que des créations de l’homme. Et de quel homme ? De cet individu des libéraux rationalistes, de cet être isolé dans sa pr

471 mme ? De cet individu des libéraux rationalistes, de cet être isolé dans sa prétendue « vie privée », de ce petit dieu rid

472 cet être isolé dans sa prétendue « vie privée », de ce petit dieu ridicule qui n’a d’autre pouvoir que d’adorer son illus

473 « vie privée », de ce petit dieu ridicule qui n’a d’ autre pouvoir que d’adorer son illusoire autonomie, et qui remet aux m

474 e petit dieu ridicule qui n’a d’autre pouvoir que d’ adorer son illusoire autonomie, et qui remet aux mythes collectifs — à

475 hes collectifs — à l’État en définitive — le soin de garantir sa « matérielle ». Nous disons que cet être-là n’a plus de v

476 atérielle ». Nous disons que cet être-là n’a plus de vie spirituelle. Car nous croyons que le spirituel, c’est l’engagemen

477 royons que le spirituel, c’est l’engagement total de l’homme dans la tâche concrète que lui désigne sa vocation particuliè

478 ère. Cela ne se passe point entre les quatre murs d’ une chambrette, ou dans les rêveries d’un cerveau délicat. Nous disons

479 uatre murs d’une chambrette, ou dans les rêveries d’ un cerveau délicat. Nous disons ensuite que cet « individu » est un es

480 du » est un esclave et une dupe, car il n’y a pas d’ exemple, dans l’histoire, que l’État ait pu assurer la vie d’une colle

481 dans l’histoire, que l’État ait pu assurer la vie d’ une collectivité dont chaque membre se déclare irresponsable. Les myth

482 quels tremblent et s’agenouillent un grand nombre de nos contemporains10 n’expriment rien de plus qu’une certaine attitude

483 n’expriment rien de plus qu’une certaine attitude de l’homme, l’attitude démissionnaire de l’homme en fuite devant sa voca

484 ne attitude de l’homme, l’attitude démissionnaire de l’homme en fuite devant sa vocation. Les fantômes collectifs, comme

485 ntômes collectifs, comme tous les fantômes, n’ont de réalité que celle qu’on leur prête. Si personne n’y croyait, ils n’ex

486 ces mythes représentent l’attitude démissionnaire de l’homme, la somme de toutes les démissions particulières, — la person

487 nt l’attitude démissionnaire de l’homme, la somme de toutes les démissions particulières, — la personne au contraire repré

488 aire représente l’attitude créatrice, la vocation de l’homme. Tout, en définitive, se joue dans l’homme et se rapporte à

489 eule réalité. Dans l’homme, la masse n’a pas plus de puissance que la personne. Et c’est dans l’homme qu’a lieu le choix,

490 rue, dans l’opinion, ni dans l’Histoire. Le lieu de toute décision qui crée, c’est la personne. Ici le rôle des jeunes in

491 s toute sa grandeur. C’est à eux qu’il appartient de rechercher dans leur pensée les origines concrètes des grands faits q

492 monde. C’est à eux qu’il appartient, par exemple, de déceler l’origine permanente et virtuelle des dictatures dans un fléc

493 s dictatures dans un fléchissement en eux du sens de leur destinée personnelle. À l’origine de tout, il y a une attitude d

494 du sens de leur destinée personnelle. À l’origine de tout, il y a une attitude de l’homme. J’ai décrit, à propos des marxi

495 onnelle. À l’origine de tout, il y a une attitude de l’homme. J’ai décrit, à propos des marxistes11, l’attitude de ceux qu

496 J’ai décrit, à propos des marxistes11, l’attitude de ceux qui se réfugient dans l’Histoire, qui pensent par périodes de mi

497 fugient dans l’Histoire, qui pensent par périodes de mille ans, qui rêvent, et qui, pour comble, se croient seuls éveillés

498 lés et conscients du réel ! Il serait bien facile de faire la même démonstration à propos des petits « réalistes » attroup

499 eux-mêmes, hic et nunc, la dictature du nombre et de l’irresponsable. La personne, au contraire de l’individu charrié par

500 ponsable. La personne, au contraire de l’individu charrié par tous les destins collectifs et par les prétendues lois de l’Histo

501 les destins collectifs et par les prétendues lois de l’Histoire, vit d’instant en instant, d’une tâche à une autre, d’un a

502 ifs et par les prétendues lois de l’Histoire, vit d’ instant en instant, d’une tâche à une autre, d’un acte à un autre acte

503 ues lois de l’Histoire, vit d’instant en instant, d’ une tâche à une autre, d’un acte à un autre acte toujours imprévisible

504 it d’instant en instant, d’une tâche à une autre, d’ un acte à un autre acte toujours imprévisible, toujours aventureux. El

505 nouveau a pour mesure fondamentale cette réalité de la personne responsable. Tout notre système en découle, toutes nos re

506 . Nous n’avons pas une autre orthodoxie que celle de l’homme exerçant librement sa vocation dans la communauté. Telle est

507 armi eux, la majorité des intellectuels parisiens de droite et de gauche, qui glorifient leur impuissance sous le nom de «

508 majorité des intellectuels parisiens de droite et de gauche, qui glorifient leur impuissance sous le nom de « volonté du p

509 uche, qui glorifient leur impuissance sous le nom de « volonté du pays », ou de « marxisme ». 11. « La légion étrangère s

510 mpuissance sous le nom de « volonté du pays », ou de « marxisme ». 11. « La légion étrangère soviétique », L’Ordre nouvea

511 , n° 2, juin 1933, p. 19-23. k. Rougemont Denis de , « Destin du siècle ou destin de l’homme ? », L’Ordre nouveau, Paris,

512 Rougemont Denis de, « Destin du siècle ou destin de l’homme ? », L’Ordre nouveau, Paris, mai 1934, p. 3-7. l. En page II

513 Paris, mai 1934, p. 3-7. l. En page II du n° 12 de L’Ordre nouveau , du 15 juin 1934, Rougemont apporte la précision su

514 rticle du numéro 11, que je m’en prenais au livre de M. Jean-Richard Bloch intitulé Destin du siècle. Il n’en est rien. C’

515 e. Il n’en est rien. C’est au succès significatif de ce titre, passé à l’état de locution courante, que j’en avais. M. Blo

516 u succès significatif de ce titre, passé à l’état de locution courante, que j’en avais. M. Bloch n’est pas de ceux pour qu

517 tion courante, que j’en avais. M. Bloch n’est pas de ceux pour qui la démission de la personne devant les déterminismes hi

518 M. Bloch n’est pas de ceux pour qui la démission de la personne devant les déterminismes historiques tient lieu de méthod

519 e selon lui les « petits groupes » — qu’il a tort de juger « mal fondés en doctrine » — avait beaucoup plus de chances de

520 « mal fondés en doctrine » — avait beaucoup plus de chances de faire la trouée ? (cf. “Quand bien même c’eût été le pape”

521 és en doctrine » — avait beaucoup plus de chances de faire la trouée ? (cf. “Quand bien même c’eût été le pape”, dans Euro

522 Plans de réforme (octobre 1934)m J’ai un plan, tu as un plan, a-t-il un pla

523 n tan plan. Il y a trois ans, quand nous parlions de la nécessité d’un « ordre nouveau », cela paraissait un peu bien jeun

524 a trois ans, quand nous parlions de la nécessité d’ un « ordre nouveau », cela paraissait un peu bien jeune à ces Messieur

525 rniers à nous en plaindre. Nous avons pris un peu d’ avance : ils rejoindront. Voici trois manifestes qui, chacun selon ses

526 nifestes qui, chacun selon ses moyens, témoignent d’ un désir de changer quelque chose à cette mécanique qu’hier encore… Ma

527 i, chacun selon ses moyens, témoignent d’un désir de changer quelque chose à cette mécanique qu’hier encore… Mais nous ne

528 pas ironiser trop facilement. Prenons-les à titre d’ exemple, entre vingt autres, et lisons-les dans l’ordre chronologique,

529 ans l’ordre chronologique, qui n’est pas dépourvu d’ enseignement. Crise ! déclare le premier document ; rénovation mais sa

530 e progression à rebours est normale, dans le plan de la politique actuelle. Mais il y a certainement quelque chose de plus

531 verbiage habituel, dans ces trois manifestations d’ inquiétude. C’est bien pourquoi nous en parlons. 1. Les discours des

532 ons. 1. Les discours des « Néos »12 Inutile de rappeler les circonstances anecdotiques qui ont vu naître ce mouvemen

533 . Il ne nous intéresse qu’en tant qu’illustration de la crise doctrinale du marxisme. Cette crise, c’est Montagnon qui la

534 ’attirer ». Mais il y a plus. Montagnon se plaint de ce que le parti socialiste « meurt d’ignorance », et il s’écrie : « A

535 n se plaint de ce que le parti socialiste « meurt d’ ignorance », et il s’écrie : « Avez-vous étudié complètement, froideme

536 ez-vous étudié complètement, froidement, ce genre de corporatisme (fasciste) développé qui semble correspondre d’ailleurs

537 il eût fallu ce mouvement prodigieux, redoutable, de l’hitlérisme allemand ? » Voilà certes des questions embarrassantes p

538 barrassantes pour les SFIO. Nous sera-t-il permis de signaler en passant que L’Ordre nouveau serait en mesure d’y répondre

539 r en passant que L’Ordre nouveau serait en mesure d’ y répondre un peu mieux ?13 Montagnon constate le marasme. Déat fait

540 herche la cause, et il la trouve dans la doctrine de Marx, et plus précisément dans sa dialectique historique : « Je ne pu

541 torique : « Je ne puis me résigner à cette espèce de fatalisme par lequel nous serions entraînés… sans que nous ayons la p

542 ons entraînés… sans que nous ayons la possibilité de faire au moins un effort pour pétrir le destin, et pour orienter l’hi

543 ne sentons plus comme cela ; nous ne voulons plus de cette résignation. » Il y aurait bien des choses à compléter dans la

544 uant à nous, nous n’avons pas attendu la victoire de Hitler pour dénoncer l’irrémédiable impuissance des socialistes vis-à

545 des internationales qui n’ont pas su tenir compte de ce fait. Mais, ici déjà, le vague de ces formules nous fait crier cas

546 tenir compte de ce fait. Mais, ici déjà, le vague de ces formules nous fait crier casse-cou : « compter avec le fait-natio

547 Tout cela est très bien, si l’on a pris la peine d’ analyser d’abord ce « fait-nation », et si on ne confond pas nation et

548 oin cette analyse. Et alors on ne peut s’empêcher de partager dans une certaine mesure les craintes de Léon Blum car toute

549 de partager dans une certaine mesure les craintes de Léon Blum car toutes les confusions travaillent pour le « fascisme »,

550 es se précisent en méfiance lorsque Marquet parle de l’ordre nécessaire. De quel ordre s’agit-il ici ? Montagnon nous l’ap

551 ance lorsque Marquet parle de l’ordre nécessaire. De quel ordre s’agit-il ici ? Montagnon nous l’apprend, lorsqu’il fait u

552 non nous l’apprend, lorsqu’il fait un panégyrique de l’État fort. Certes, nous sommes d’accord avec Max Bonnafous, qui écr

553 aires : « La liberté ne se conçoit qu’en fonction d’ un ordre sur lequel elle s’appuie, par où seulement elle a une signifi

554 is si cet ordre est défini par la seule puissance de l’État, nous crions au « fascisme » et à la contre-révolution. Tout é

555 État aboutit à la dictature, s’arrête à mi-chemin de sa course, et par là même renforce le désordre établi. C’est très bie

556 même renforce le désordre établi. C’est très bien de critiquer le marxisme, mais il ne faudrait pas oublier ses leçons : o

557 t pas oublier ses leçons : or il est bien étrange de voir des socialistes réclamer un État renforcé, alors que leur doctri

558 doctrine a toujours défini l’État comme l’organe d’ oppression d’une classe sur toutes les autres. Nous attendons avec une

559 oujours défini l’État comme l’organe d’oppression d’ une classe sur toutes les autres. Nous attendons avec une méfiance mot

560 t bien que la condition nécessaire, c’est d’abord d’ oser rompre avec des confusions qui sont peut-être d’un bon rendement

561 ser rompre avec des confusions qui sont peut-être d’ un bon rendement électoral, mais qui empêtrent tout élan vers un ordre

562 2. Le Plan du 9 Juillet Changeons-nous ici d’ atmosphère ? On peut le croire, lorsqu’on lit, sous la plume de Jules

563 la plume de Jules Romains, que les jeunes auteurs de ce plan ont eu pour « méthode » de « foncer sur les problèmes » ! All

564 jeunes auteurs de ce plan ont eu pour « méthode » de « foncer sur les problèmes » ! Allons, voilà qui devrait rassurer M.

565 lequel craignait que ce plan ne fût qu’une œuvre d’ intellectuels ! Ce sont des hommes d’action qui « foncent » ainsi sur

566 qu’une œuvre d’intellectuels ! Ce sont des hommes d’ action qui « foncent » ainsi sur les difficultés. Voyons un peu sur qu

567 d. La France est démoralisée par une « oligarchie de profiteurs ». Mais les mystiques fascistes ne la sauveront pas : il f

568 ai ici trois phrases qu’on pourrait croire tirées de nos propres manifestes s’ils n’étaient privés de cet accent de sincér

569 de nos propres manifestes s’ils n’étaient privés de cet accent de sincérité qui ne trompe pas. « L’effort de reconstructi

570 s manifestes s’ils n’étaient privés de cet accent de sincérité qui ne trompe pas. « L’effort de reconstruction qui s’impos

571 accent de sincérité qui ne trompe pas. « L’effort de reconstruction qui s’impose doit donc être entrepris dans le respect

572 s’impose doit donc être entrepris dans le respect de toutes les diversités d’opinions, de mœurs, de traditions régionales.

573 ntrepris dans le respect de toutes les diversités d’ opinions, de mœurs, de traditions régionales. Il ne s’agit pas d’unifo

574 s le respect de toutes les diversités d’opinions, de mœurs, de traditions régionales. Il ne s’agit pas d’uniformiser, mais

575 ct de toutes les diversités d’opinions, de mœurs, de traditions régionales. Il ne s’agit pas d’uniformiser, mais d’opérer

576 mœurs, de traditions régionales. Il ne s’agit pas d’ uniformiser, mais d’opérer une synthèse. » — « Émanciper un individu,

577 régionales. Il ne s’agit pas d’uniformiser, mais d’ opérer une synthèse. » — « Émanciper un individu, c’est d’abord lui do

578 er un individu, c’est d’abord lui donner le moyen de vivre par son travail, dans un cadre qu’il connaît et qu’il accepte,

579 llaborer. » — Enfin le Plan réclame « la sanction de la responsabilité personnelle à tous les étages, dans les fonctions p

580 politique profonde ». Puis ils donnent un projet de constitution aux termes duquel « le pouvoir législatif sera exercé pa

581 nat ». Ils précisent : « La Chambre sera composée de 400 députés (?) élus au suffrage universel intégral (femmes comprises

582 versel intégral (femmes comprises) pour une durée de 6 ans. Le vote sera obligatoire sous peine d’amende. » Vous voyez d’i

583 rée de 6 ans. Le vote sera obligatoire sous peine d’ amende. » Vous voyez d’ici ! À ces deux Chambres (dont je ne comprends

584 as très bien, je l’avoue, en quoi elles cesseront de s’opposer à une « rénovation politique profonde ») on adjoindra un Co

585 joindra un Conseil national économique, « composé de représentants des intérêts économiques groupés dans le cadre professi

586 il économique fédéral dont nous avons même essayé de déterminer, dans les grandes lignes, les attributions et les modalité

587 grandes lignes, les attributions et les modalités de fonctionnement15. Empressons-nous de dire qu’il n’a rien de commun av

588 es modalités de fonctionnement15. Empressons-nous de dire qu’il n’a rien de commun avec le vague fantôme qu’évoquent les m

589 nnement15. Empressons-nous de dire qu’il n’a rien de commun avec le vague fantôme qu’évoquent les magiciens du Plan. Enfin

590 du Plan. Enfin, le Plan préconise un renforcement de l’exécutif et une présidence du Conseil « permanente » (?). Lisons pl

591 s loin. « La France sera divisée en une vingtaine de régions, qui deviendront les circonscriptions administratives et poli

592 iques et intellectuels. » N’y a-t-il pas ici trop de choses ? Et peut-être une dangereuse confusion, que nous avions pris

593 e dangereuse confusion, que nous avions pris soin d’ éviter16, entre l’économique, le politique et le spirituel, confusion

594 avec les réalités. C’est pourquoi une expérience de travail manuel devra être instituée… pour tous les jeunes gens se des

595 s industrielles et commerciales. » C’est l’amorce de notre conception du service civil, mais entreprise à rebours, et dans

596 sé aller les choses, il n’y a plus pour le moment d’ autre politique possible que l’opportunisme. » Politique à la remorque

597 ortunisme. » Politique à la remorque, — démission de la France. Ce n’est pas avec cela qu’on fera du nouveau. Le début du

598 e — du moins en apparence — presque textuellement de nos doctrines (p. 42 à 46 sauf le dernier alinéa). Mais il y manque l

599 que l’essentiel : une conception nette et honnête de la corporation. Je ne trouve là-dessus que six lignes très vagues et

600 s. Par contre, je trouve deux pages sur un projet d’ « extension africaine », qui me paraît une rêverie de capitaliste en f

601  extension africaine », qui me paraît une rêverie de capitaliste en faillite. Et combien de formules dans le genre de cell

602 ne rêverie de capitaliste en faillite. Et combien de formules dans le genre de celles-ci : « Dans une telle atmosphère on

603 en faillite. Et combien de formules dans le genre de celles-ci : « Dans une telle atmosphère on pourra envisager une large

604 ère on pourra envisager une large politique (sic) de dégrèvements fiscaux » ; ou « … un cours moyen qu’aurait fixé, après

605 s tâtonnements inévitables, un gouvernement épris d’ économie dirigée mais tenu de respecter les indications de la Nature e

606 n gouvernement épris d’économie dirigée mais tenu de respecter les indications de la Nature et de ménager les ressources d

607 ie dirigée mais tenu de respecter les indications de la Nature et de ménager les ressources du Trésor » ; ou encore : « Le

608 tenu de respecter les indications de la Nature et de ménager les ressources du Trésor » ; ou encore : « Le problème consis

609 consiste simplement (sic) à créer les conditions d’ une liberté réelle, et en attendant d’y parvenir, à ménager les mesure

610 conditions d’une liberté réelle, et en attendant d’ y parvenir, à ménager les mesures de transition qui paraîtront nécessa

611 en attendant d’y parvenir, à ménager les mesures de transition qui paraîtront nécessaires. » Est-ce là le langage des « h

612 nécessaires. » Est-ce là le langage des « hommes d’ action » dont Jules Romains se montre si fier ? N’est-ce pas plutôt le

613 u trois jeunes députés ont participé aux séances ( de préparation du plan) ; l’un d’eux très régulièrement. On les traitait

614 icipé aux séances (de préparation du plan) ; l’un d’ eux très régulièrement. On les traitait en camarades18. Eux-mêmes ne f

615 … » N’est-ce pas touchant ? Mais je m’en voudrais de chercher les poux dans ce Plan qui est condamné à sombrer dans l’inef

616 les points où il semble s’inspirer sinon toujours de nous, du moins de préoccupations qui sont les nôtres, et qui sont aus

617 emble s’inspirer sinon toujours de nous, du moins de préoccupations qui sont les nôtres, et qui sont aussi celles de certa

618 ons qui sont les nôtres, et qui sont aussi celles de certains des « néos », c’est pour montrer que les amorces de la plupa

619 des « néos », c’est pour montrer que les amorces de la plupart de nos institutions qu’on y trouve sont autant de caricatu

620 rt de nos institutions qu’on y trouve sont autant de caricatures ou de trahisons. La critique plus générale qu’il nous fau

621 ions qu’on y trouve sont autant de caricatures ou de trahisons. La critique plus générale qu’il nous faut faire de ce plan

622 . La critique plus générale qu’il nous faut faire de ce plan est la suivante : c’est un plan réformiste, tourné vers le pa

623 t un plan ingénieux, ce n’est pas un « changement de plan ». C’est un plan de bourgeois et même de capitalistes bourgeois.

624 ’est pas un « changement de plan ». C’est un plan de bourgeois et même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il est, il ne

625 ent de plan ». C’est un plan de bourgeois et même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il est, il ne peut aboutir qu’au « 

626 ! Nous voulons une reprise à la base, à la racine de tous les problèmes. Nous savons bien que seules les révolutions font

627 n’améliore pas la peste. Ces jeunes gens manquent d’ ambition et de folie. Ils appartiennent moralement et spirituellement

628 la peste. Ces jeunes gens manquent d’ambition et de folie. Ils appartiennent moralement et spirituellement au désordre an

629 ien qu’ils condamnent. Ils sont bien trop pressés de réussir, et si jamais ils réussissent, ce ne sera que leur réussite,

630 t, ce ne sera que leur réussite, et non pas celle de la révolution qu’il faut à tous : la révolution des mœurs et de la cu

631 on qu’il faut à tous : la révolution des mœurs et de la culture, la révolution antibourgeoise, anticapitaliste, antiétatis

632 du principe spirituel, affectif et communautaire de la nation. Qu’est-ce qu’un plan de gouvernement qui paraît ignorer ce

633 communautaire de la nation. Qu’est-ce qu’un plan de gouvernement qui paraît ignorer ce principe ? Qui ne le nomme pas, qu

634 cipe ? Qui ne le nomme pas, qui n’essaie même pas de le trouver, qui en fait purement et simplement abstraction, et qui s’

635 ent abstraction, et qui s’abstrait ainsi lui-même de la vie profonde du peuple et de l’activité créatrice des élites ? Ni

636 it ainsi lui-même de la vie profonde du peuple et de l’activité créatrice des élites ? Ni le pouvoir ni les lois ne peuven

637 uvent pas naturellement unis par cette communauté d’ affections et d’idées qui forme ce qu’on appelle l’esprit d’une nation

638 llement unis par cette communauté d’affections et d’ idées qui forme ce qu’on appelle l’esprit d’une nation, c’est-à-dire l

639 ns et d’idées qui forme ce qu’on appelle l’esprit d’ une nation, c’est-à-dire la nation elle-même. Or c’est bien le princip

640 re la nation elle-même. Or c’est bien le principe d’ une communauté nouvelle, ce ferment révolutionnaire, qui fait défaut a

641 craintif, limité, purement défensif — celui même de M. Doumergue : c’est d’ailleurs ce dernier qui a porté sur le fameux

642 plus inexorable, en l’adoptant. 3. La réforme de l’État selon Doumergue Les seuls éléments constructifs — si l’on p

643 sur des lésions qui réclameraient plutôt un coup de bistouri. La bonne volonté en service commandé qui éclate dans ces di

644 vue économique, il se réduit à la défense du bas de laine. Mais on ne se défend bien qu’en attaquant. Les discours de Dou

645 n ne se défend bien qu’en attaquant. Les discours de Doumergue sont à nos yeux les plus claires déclarations de cette démi

646 gue sont à nos yeux les plus claires déclarations de cette démission de la France que, dès notre premier numéro, nous déno

647 les plus claires déclarations de cette démission de la France que, dès notre premier numéro, nous dénoncions. Qu’allons-n

648 r numéro, nous dénoncions. Qu’allons-nous retenir de tous ces plans dont la critique est, hélas ! trop aisée ? Deux consta

649 formules marxistes ou libérales, et la nécessité d’ une construction nouvelle ; elle travaille donc pour nous. 2° Les élé

650 es malins, mais parce que c’est. Il ne s’agit pas de nous, mais d’une doctrine — la seule — qui nous sortira du pétrin. La

651 s parce que c’est. Il ne s’agit pas de nous, mais d’ une doctrine — la seule — qui nous sortira du pétrin. La raison de l’a

652 la seule — qui nous sortira du pétrin. La raison de l’avance que nous gardons sur tous les groupes qu’on voit surgir un p

653 construction, se fonde sur une conception totale de l’homme et sur une absolue intransigeance morale : en un mot, sur la

654 nes ; c’est que l’Ordre nouveau affirme avec plus de rigueur et plus de conséquence surtout que tous les autres « le prima

655 rdre nouveau affirme avec plus de rigueur et plus de conséquence surtout que tous les autres « le primat de la personne hu

656 nséquence surtout que tous les autres « le primat de la personne humaine sur toutes autres valeurs ou sur toutes nécessité

657 eurs du corporatisme fasciste. 14. Cf. Décadence de la nation française, par Aron et Dandieu, et les dissociations que no

658 et les dissociations que nous faisons sans cesse de patrie et de nation, de nationalisme et d’impérialisme. 15. Cf. Nous

659 ciations que nous faisons sans cesse de patrie et de nation, de nationalisme et d’impérialisme. 15. Cf. Nous voulons, n° 

660 e nous faisons sans cesse de patrie et de nation, de nationalisme et d’impérialisme. 15. Cf. Nous voulons, n° 9 de L’Ordr

661 cesse de patrie et de nation, de nationalisme et d’ impérialisme. 15. Cf. Nous voulons, n° 9 de L’Ordre nouveau, appendic

662 me et d’impérialisme. 15. Cf. Nous voulons, n° 9 de L’Ordre nouveau, appendice, p. v et vi. 16. Cf. Nous voulons, op. ci

663 les aurions mis à la porte. m. Rougemont Denis de , « Plans de réforme », L’Ordre nouveau, Paris, octobre 1934, p. 15-22

664 mis à la porte. m. Rougemont Denis de, « Plans de réforme », L’Ordre nouveau, Paris, octobre 1934, p. 15-22.

665 Un exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine (janvier 1935)n 1. « Groupe c

666 enant fortement par la main. Nous sommes entourés d’ ennemis de toutes parts et il nous faut marcher presque constamment so

667 ement consentie, afin de combattre nos ennemis et de ne pas tomber dans le marais voisin, dont les hôtes n’ont cessé de no

668 dans le marais voisin, dont les hôtes n’ont cessé de nous blâmer d’avoir constitué un groupe spécial et préféré la lutte à

669 voisin, dont les hôtes n’ont cessé de nous blâmer d’ avoir constitué un groupe spécial et préféré la lutte à la conciliatio

670 liation. » 2. « Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire. On ne saurait trop insister sur cette véri

671 our les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme. » 3. « Notre mouvement ne

672 oites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme. » 3. « Notre mouvement ne fait encore que se constitu

673 tituer, qu’élaborer sa physionomie et il est loin d’ en avoir fini avec les courants de la pensée révolutionnaire qui menac

674 et il est loin d’en avoir fini avec les courants de la pensée révolutionnaire qui menacent de le faire dévier… Dans ces c

675 ourants de la pensée révolutionnaire qui menacent de le faire dévier… Dans ces conditions, une erreur “insignifiante” au p

676 comme inopportunes ou superflues les controverses de fractions et la délimitation rigoureuse des nuances. » 4. « Seul un m

677 . » 4. « Seul un mouvement dirigé par une théorie d’ avant-garde peut jouer le rôle de combattant d’avant-garde. » 5. « L’e

678 ie d’avant-garde peut jouer le rôle de combattant d’ avant-garde. » 5. « L’erreur fondamentale de tous les économistes, c’e

679 ttant d’avant-garde. » 5. « L’erreur fondamentale de tous les économistes, c’est leur conviction qu’on peut développer la

680 vriers ». Il faut aller « dans toutes les classes de la population ».   Ces phrases sont extraites d’une brochure de Lénin

681 de la population ».   Ces phrases sont extraites d’ une brochure de Lénine intitulée Que faire ?19 Elles combattent la dév

682 on ».   Ces phrases sont extraites d’une brochure de Lénine intitulée Que faire ?19 Elles combattent la déviation populist

683 arer des populistes et des économistes au congrès de Bruxelles en 1903 (fondation du parti bolchévique, c’est-à-dire major

684 ue, c’est-à-dire majoritaire) ; puis à se séparer de Plekhanov et des vieux marxistes au congrès de Londres en 1905. En d’

685 er de Plekhanov et des vieux marxistes au congrès de Londres en 1905. En d’autres termes, elles conduisent Lénine et ses t

686 et ses très rares adeptes à faire le vide autour d’ eux, malgré le nom de « majoritaires » que le hasard d’un scrutin leur

687 eptes à faire le vide autour d’eux, malgré le nom de « majoritaires » que le hasard d’un scrutin leur a fait attribuer. El

688 , malgré le nom de « majoritaires » que le hasard d’ un scrutin leur a fait attribuer. Elles préparent les années de solitu

689 leur a fait attribuer. Elles préparent les années de solitude à Paris, puis en Suisse pendant la guerre. Elles préparent a

690 endant la guerre. Elles préparent aussi le retour de Lénine en Russie, au début de 1917, à l’heure où ses adversaires soci

691 ent aussi le retour de Lénine en Russie, au début de 1917, à l’heure où ses adversaires socialistes triomphent apparemment

692 lles expriment, qui contiennent le secret décisif de la victoire des extrémistes en octobre 1917. Contre les partisans de

693 extrémistes en octobre 1917. Contre les partisans de l’ouvriérisme intégral et exclusif (l’attitude du PC français jusqu’à

694 rançais jusqu’à cette année) Lénine n’a pas cessé de se répandre en sarcasmes. Martinov, chef des populistes, avait écrit

695 t contre Lénine et son organe, l’Iskra, une série de pamphlets dont le ton rappelle à s’y méprendre celui des attaques don

696 rte les intérêts des catégories les plus diverses de la population. Quant à nous, nous travaillons et travaillerons pour l

697 faits lui ont donné raison. Il ne s’agit pas ici de tirer Lénine de notre côté. Ni de faire nôtre ses déclarations plus o

698 onné raison. Il ne s’agit pas ici de tirer Lénine de notre côté. Ni de faire nôtre ses déclarations plus ou moins sincères

699 s’agit pas ici de tirer Lénine de notre côté. Ni de faire nôtre ses déclarations plus ou moins sincères (dans le contexte

700 ue nous citons ci-dessus définissent une tactique de groupe dont il est impossible de ne pas souligner l’exacte similitude

701 ent une tactique de groupe dont il est impossible de ne pas souligner l’exacte similitude avec la tactique de l’Ordre nouv

702 as souligner l’exacte similitude avec la tactique de l’Ordre nouveau Quand on nous reproche, de divers côtés, de nous lim

703 tique de l’Ordre nouveau Quand on nous reproche, de divers côtés, de nous limiter volontairement en nombre, de faire trop

704 nouveau Quand on nous reproche, de divers côtés, de nous limiter volontairement en nombre, de faire trop de théorie21 ; d

705 côtés, de nous limiter volontairement en nombre, de faire trop de théorie21 ; d’être plus soucieux de rigueur doctrinale

706 s limiter volontairement en nombre, de faire trop de théorie21 ; d’être plus soucieux de rigueur doctrinale que de « vaste

707 tairement en nombre, de faire trop de théorie21 ; d’ être plus soucieux de rigueur doctrinale que de « vastes rassemblement

708 de faire trop de théorie21 ; d’être plus soucieux de rigueur doctrinale que de « vastes rassemblements » ; de soutenir des

709  ; d’être plus soucieux de rigueur doctrinale que de « vastes rassemblements » ; de soutenir des thèses constructives « tr

710 eur doctrinale que de « vastes rassemblements » ; de soutenir des thèses constructives « trop avancées pour l’époque » ; e

711 ructives « trop avancées pour l’époque » ; enfin, de ne pas nous appuyer sur les seules organisations ouvrières, — quand o

712 ne. (Reprendre point par point les phrases citées de Que faire ?) D’où nous pouvons déduire deux conclusions critiques : 1

713 oint par point les phrases citées de Que faire ?) D’ où nous pouvons déduire deux conclusions critiques : 1° Lénine a triom

714 triomphé en vertu d’une tactique qui n’avait rien de « marxiste » au sens courant et vulgarisé du terme, — alors que la ta

715 le du communisme allemand, a conduit au triomphe… d’ Hitler ! 2° Les « hommes d’action » de droite et les intellectuels sta

716 a conduit au triomphe… d’Hitler ! 2° Les « hommes d’ action » de droite et les intellectuels stalinisants qui se croient pl

717 u triomphe… d’Hitler ! 2° Les « hommes d’action » de droite et les intellectuels stalinisants qui se croient plus « pratiq

718 e cette tactique léniniste a conduit 16o millions d’ hommes à l’esclavage du travail étatique. Nous répondrons d’abord que

719 tatique. Nous répondrons d’abord que les méthodes de Lénine ont été manifestement trahies par le fascisme stalinien, vrai

720 ahies par le fascisme stalinien, vrai responsable de l’état présent de la Russie. Ensuite, nous ferons observer que Lénine

721 sme stalinien, vrai responsable de l’état présent de la Russie. Ensuite, nous ferons observer que Lénine, le premier, a tr

722 ique en effet, s’il faut le répéter, n’avait rien de spécifiquement marxiste. Elle commandait, bien au contraire, un dével

723 e commandait, bien au contraire, un développement de la révolution dans le sens personnaliste. C’est le hiatus entre la ta

724 personnaliste. C’est le hiatus entre la tactique de combat avant la prise de pouvoir et les buts collectivistes du gouver

725 hiatus entre la tactique de combat avant la prise de pouvoir et les buts collectivistes du gouvernement conquis, qui est à

726 stes du gouvernement conquis, qui est à l’origine de la crise étatiste de l’URSS. C’est ce hiatus qui a valu au peuple rus

727 conquis, qui est à l’origine de la crise étatiste de l’URSS. C’est ce hiatus qui a valu au peuple russe la dictature de tr

728 ce hiatus qui a valu au peuple russe la dictature de transition dont nous ne cesserons de dénoncer les sophismes et les tr

729 la dictature de transition dont nous ne cesserons de dénoncer les sophismes et les trahisons. À nous de reprendre maintena

730 e dénoncer les sophismes et les trahisons. À nous de reprendre maintenant une tactique qui n’est défendable jusqu’au bout

731 t quant à la doctrine, visant non pas au triomphe d’ une seule classe, mais à l’établissement d’un régime à la mesure de la

732 iomphe d’une seule classe, mais à l’établissement d’ un régime à la mesure de la vocation humaine, c’est L’Ordre nouveau. N

733 e, mais à l’établissement d’un régime à la mesure de la vocation humaine, c’est L’Ordre nouveau. Nos fondements spirituels

734 ont même à corriger les déviations que son mépris de l’homme concret devait imprimer à la tactique de Lénine. C’est ainsi

735 de l’homme concret devait imprimer à la tactique de Lénine. C’est ainsi — pour ne mentionner qu’un exemple — que nous ne

736 ple — que nous ne demanderons pas à nos adhérents de devenir des « révolutionnaires professionnels », c’est-à-dire des êtr

737 contraire, nous poserons comme première condition de toute révolution vraie, que ceux qui luttent pour elle témoignent tou

738 eux qui luttent pour elle témoignent tout d’abord de leur humanité, c’est-à-dire que nous exigerons qu’ils fassent dans le

739 inement humaine. Elle n’est pas d’abord une prise de pouvoir économique et politique, après quoi l’on verrait à vivre ; ma

740 rrait à vivre ; mais elle est d’abord une manière de vivre, qui conduira nécessairement à changer les institutions. Nous n

741 er les institutions. Nous ne sommes pas un groupe d’ agitateurs ou d’hommes de main au service d’un idéal mythique et vague

742 ons. Nous ne sommes pas un groupe d’agitateurs ou d’ hommes de main au service d’un idéal mythique et vaguement défini. Nou

743 ne sommes pas un groupe d’agitateurs ou d’hommes de main au service d’un idéal mythique et vaguement défini. Nous voulons

744 roupe d’agitateurs ou d’hommes de main au service d’ un idéal mythique et vaguement défini. Nous voulons être, et nous sero

745 serons de plus en plus, un ordre, une communauté de personnes qui ont fait la révolution dans leur vie, qui souffrent à c

746 uffrent à cause de cela du désordre établi autour d’ eux, et qui ne peuvent [faire] autrement que de combattre à chaque pas

747 ur d’eux, et qui ne peuvent [faire] autrement que de combattre à chaque pas ce désordre, pour instaurer, dès maintenant, l

748 ur instaurer, dès maintenant, les bases concrètes de l’Ordre nouveau. Avis à ceux, de gauche ou de droite, qui se vantent

749 bases concrètes de l’Ordre nouveau. Avis à ceux, de gauche ou de droite, qui se vantent imprudemment de ne pas savoir où

750 tes de l’Ordre nouveau. Avis à ceux, de gauche ou de droite, qui se vantent imprudemment de ne pas savoir où ils vont. 1

751 gauche ou de droite, qui se vantent imprudemment de ne pas savoir où ils vont. 19. Brochure écrite en 1901, publiée à G

752 en Russie en 1907. 20. Lénine, toujours soucieux d’ orthodoxie marxiste, a fait de grands efforts pour démontrer théorique

753 , toujours soucieux d’orthodoxie marxiste, a fait de grands efforts pour démontrer théoriquement que sa tactique devait en

754 que, pratiquement, son succès fut l’œuvre non pas d’ une classe, mais d’un groupe restreint et « compact » d’intellectuels

755 son succès fut l’œuvre non pas d’une classe, mais d’ un groupe restreint et « compact » d’intellectuels issus de la bourgeo

756 classe, mais d’un groupe restreint et « compact » d’ intellectuels issus de la bourgeoisie et de la noblesse. 21. M. de la

757 pe restreint et « compact » d’intellectuels issus de la bourgeoisie et de la noblesse. 21. M. de la Rocque se vante de n’

758 pact » d’intellectuels issus de la bourgeoisie et de la noblesse. 21. M. de la Rocque se vante de n’en avoir aucune. Pas

759 et de la noblesse. 21. M. de la Rocque se vante de n’en avoir aucune. Pas d’idées, pas de plan, pas de programme : c’est

760 . de la Rocque se vante de n’en avoir aucune. Pas d’ idées, pas de plan, pas de programme : c’est ce que les radicaux ont t

761 e se vante de n’en avoir aucune. Pas d’idées, pas de plan, pas de programme : c’est ce que les radicaux ont toujours trouv

762 n’en avoir aucune. Pas d’idées, pas de plan, pas de programme : c’est ce que les radicaux ont toujours trouvé « pratique 

763 oujours trouvé « pratique ». n. Rougemont Denis de , « Un exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine », L’Ordre nouv

764 pratique ». n. Rougemont Denis de, « Un exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine », L’Ordre nouveau, Paris, janvi

765 oit être formée par des personnes dans l’exercice de leur vocation. La personne est, ou n’est pas. (Le plus souvent, elle

766 Le plus souvent, elle n’est pas.) À la différence de ce qu’on appelait naguère personnalité, elle ne se cultive pas ; elle

767 e se cultive pas ; elle n’est pas un produit soit de l’éducation, soit de l’industrie pédagogique. Quand elle n’est pas, i

768 le n’est pas un produit soit de l’éducation, soit de l’industrie pédagogique. Quand elle n’est pas, il vaut mieux ne pas l

769 e. La seule question qui se pose, dès lors, c’est de savoir comment l’exercice d’une vocation peut être protégé, voire mêm

770 ose, dès lors, c’est de savoir comment l’exercice d’ une vocation peut être protégé, voire même favorisé, par l’instruction

771 l’atmosphère culturelle. La réponse ne peut faire de doute : seule une culture constituée et transmise par des personnes a

772 ransmise par des personnes assujetties aux ordres de leur vocation, et responsables de son exercice, peut sauvegarder natu

773 ties aux ordres de leur vocation, et responsables de son exercice, peut sauvegarder naturellement la possibilité, toujours

774 la possibilité, toujours latente chez tout homme, de la personne. Or nous voyons la culture actuelle constituée et transmi

775 actuelle constituée et transmise par deux espèces d’ hommes à vrai dire très différentes, mais cependant unies dans une mêm

776 ntes, mais cependant unies dans une même religion de l’irresponsabilité. Voici d’une part les fonctionnaires. Ils ne pense

777 pensent et ne veulent rien enseigner, rien savoir d’ autre que ce que l’État, la classe, ou le parti dont ils dépendent les

778 dépendent les paie pour enseigner ou leur impose de savoir (université, écoles normales, académies, éducation nationale,

779 n nationale, encyclopédies officielles, instituts de propagande, revues d’un certain monde ou même de deux, etc.). — Et d’

780 dies officielles, instituts de propagande, revues d’ un certain monde ou même de deux, etc.). — Et d’autre part, voici les

781 de propagande, revues d’un certain monde ou même de deux, etc.). — Et d’autre part, voici les dilettantes : ceux qui refu

782 e part, voici les dilettantes : ceux qui refusent d’ enseigner quoi que ce soit, et même de savoir ce qu’ils disent, par cr

783 ui refusent d’enseigner quoi que ce soit, et même de savoir ce qu’ils disent, par crainte de prendre parti. (Non-conformis

784 , par crainte de prendre parti. (Non-conformistes de style bourgeois, salonnards, romanciers, art-pour-l’artistes, antiqua

785 our-l’artistes, antiquaires, exotistes, maniaques de l’évasion, etc.) Les uns et les autres sont irresponsables de leur en

786 , etc.) Les uns et les autres sont irresponsables de leur enseignement ou de leurs fantaisies. Ce caractère les isole d’ab

787 utres sont irresponsables de leur enseignement ou de leurs fantaisies. Ce caractère les isole d’abord de toute communauté

788 leurs fantaisies. Ce caractère les isole d’abord de toute communauté sociale et organique. Car les uns nient cette commun

789 u nom d’une liberté dont ils négligent d’ailleurs de témoigner par des actes qu’ils l’ont, et les autres la nient d’une ma

790 ar des actes qu’ils l’ont, et les autres la nient d’ une manière plus subtile : en l’affirmant officiellement, à tant l’art

791 fficiellement, à tant l’article ou à tant l’heure de cours. Nous disons qu’une culture constituée et transmise par des hom

792 nstituée et transmise par des hommes qui refusent de rester responsables personnellement de leur activité constitue un obs

793 i refusent de rester responsables personnellement de leur activité constitue un obstacle et un principe de mort pour l’épa

794 eur activité constitue un obstacle et un principe de mort pour l’épanouissement et l’exercice de la personne. Car la perso

795 ncipe de mort pour l’épanouissement et l’exercice de la personne. Car la personne est choix, et donc prise de parti : or c

796 ersonne. Car la personne est choix, et donc prise de parti : or c’est là ce que raille l’équipe des dilettantes ; mais ell

797 e l’énergie éveille des énergies. Seul l’exercice d’ une vocation unique tolère et favorise l’exercice d’autres vocations.

798 ise l’exercice d’autres vocations.   2. — Le rôle de toute culture, c’est de monter la garde autour de la mesure vivante d

799 vocations.   2. — Le rôle de toute culture, c’est de monter la garde autour de la mesure vivante d’une civilisation. Par

800 st de monter la garde autour de la mesure vivante d’ une civilisation. Par « mesure », nous voulons désigner le principe n

801 ure », nous voulons désigner le principe normatif d’ une civilisation ; non point toujours son principe officiel, mais son

802 is son principe effectivement puissant, et honoré de sacrifices quotidiens. C’est ainsi que la mesure des civilisations an

803 n moins fausse que l’argent ; que la mesure enfin d’ une civilisation nouvelle ne peut être que la personne. Une mesure viv

804 . Nous voyons aussitôt que la « mesure » du monde de l’argent est une fausse mesure culturelle. Car c’est ici d’un chiffre

805 t est une fausse mesure culturelle. Car c’est ici d’ un chiffre que dépendent la puissance, et la vertu, et l’invention, et

806 l’amour même. Et ce chiffre n’est pas un « nombre d’ or », un secret de la vie, mais une convention de banquiers. Il est co

807 e chiffre n’est pas un « nombre d’or », un secret de la vie, mais une convention de banquiers. Il est contre nature que l’

808 d’or », un secret de la vie, mais une convention de banquiers. Il est contre nature que l’amour, la puissance, dépendent

809 ontre nature que l’amour, la puissance, dépendent d’ une chose morte, quand leur essence est vie. Or nous voyons la même er

810 itée par le socialisme. La fausseté, la stérilité de notre mesure culturelle devait provoquer l’invention d’une série de p

811 re mesure culturelle devait provoquer l’invention d’ une série de pseudo-mesures que le libéralisme et l’anarchie bourgeois

812 lturelle devait provoquer l’invention d’une série de pseudo-mesures que le libéralisme et l’anarchie bourgeoise ont toléré

813 narchie bourgeoise ont tolérées en marge du culte de l’argent : la passion, le bonheur, l’aventure, la sécurité, l’esthéti

814 , l’esthétisme… Presque toutes ces pseudo-mesures d’ ordre culturel ou moral ont été supprimées par l’État soviétique, plus

815 t soviétique, plus rigoureux dans son application d’ une erreur initiale identique, par là même plus apte à créer de la gra

816 initiale identique, par là même plus apte à créer de la grandeur — mais cette grandeur est inhumaine —, moins riche aussi

817 cette grandeur est inhumaine —, moins riche aussi de possibilités exceptionnelles. La mesure antique est vivante, mais ell

818 st vivante, mais elle porte en elle-même le germe de sa mort. Une fois toute la société adaptée au cadre fixe des cités, h

819 dre fixe des cités, hiérarchisée, soumise au bien d’ une élite plus jalouse de ses droits que de ses charges, la mesure meu

820 rchisée, soumise au bien d’une élite plus jalouse de ses droits que de ses charges, la mesure meurt, se mécanise, et toute

821 u bien d’une élite plus jalouse de ses droits que de ses charges, la mesure meurt, se mécanise, et toute tension disparaît

822 ienne recréer une tension par en bas22. La mesure d’ une société personnaliste est au contraire infiniment vivante : car la

823 réateur. La personne est par excellence la mesure d’ une société ouverte. La société personnaliste a pour fin l’extension m

824 liste a pour fin l’extension maximum du phénomène de la personne. On peut concevoir et souhaiter une « personnalisation »

825 oir et souhaiter une « personnalisation » infinie de l’humanité. Principe de la véritable « démocratie » culturelle : une

826 ersonnalisation » infinie de l’humanité. Principe de la véritable « démocratie » culturelle : une élite dont le sens et l’

827 urelle : une élite dont le sens et l’honneur soit de s’agréger le plus grand nombre d’hommes, du seul fait de leur accessi

828 l’honneur soit de s’agréger le plus grand nombre d’ hommes, du seul fait de leur accession à la personne. La plupart des i

829 réger le plus grand nombre d’hommes, du seul fait de leur accession à la personne. La plupart des institutions actuelles p

830 cice des vocations particulières. Les changements de détail à opérer seraient dans la plupart des cas facilement découvert

831 n concreto par des hommes que posséderait le sens de leur vocation enseignante. Or ces hommes sauraient, d’autre part, que

832 s une vraie culture ; elle n’est plus responsable de son action concrète. Dans un monde de « masses » — soviétiste ou fasc

833 responsable de son action concrète. Dans un monde de « masses » — soviétiste ou fasciste — le rôle de la culture est bient

834 de « masses » — soviétiste ou fasciste — le rôle de la culture est bientôt ravalé au rôle du règlement de service dans le

835 a culture est bientôt ravalé au rôle du règlement de service dans les casernes. Dans le monde capitaliste, la culture n’es

836 l y a des « masses », la culture se trouve isolée de la vie populaire et de la politique qui l’exploite. Mais un monde per

837 a culture se trouve isolée de la vie populaire et de la politique qui l’exploite. Mais un monde personnaliste est un monde

838 n encore : en divergence féconde — avec les voies de développement des autres organismes producteurs. Non pas en vertu d’u

839 producteurs. Non pas en vertu d’une contrainte ou de quelque plan étatique, mais à partir d’une commune mesure et pour des

840 rainte ou de quelque plan étatique, mais à partir d’ une commune mesure et pour des fins dernières identiques.   4. — L’aut

841 ituée. Non seulement la Révolution « appartient » de fait et de droit à cette première communauté, mais il faut dire encor

842 seulement la Révolution « appartient » de fait et de droit à cette première communauté, mais il faut dire encore qu’une te

843 t. Nous avons défini dans Nous voulons 23 le rôle de cette cellule-mère, « organisme d’appel et de vigilance doctrinale, g

844 ons 23 le rôle de cette cellule-mère, « organisme d’ appel et de vigilance doctrinale, gardienne du statut de la personne »

845 ôle de cette cellule-mère, « organisme d’appel et de vigilance doctrinale, gardienne du statut de la personne ». Nietzsche

846 l et de vigilance doctrinale, gardienne du statut de la personne ». Nietzsche, me semble-t-il, avait prévu et précisé l’ac

847 t prévu et précisé l’action proprement culturelle de ce « conseil suprême » de la révolution : « La nouvelle éducation dev

848 n proprement culturelle de ce « conseil suprême » de la révolution : « La nouvelle éducation devra éviter que les hommes d

849 vra éviter que les hommes deviennent des victimes d’ une seule tendance et passent au rang d’organes ; il s’agit de lutter

850 victimes d’une seule tendance et passent au rang d’ organes ; il s’agit de lutter contre la tendance naturelle à la divisi

851 tendance et passent au rang d’organes ; il s’agit de lutter contre la tendance naturelle à la division du travail. Il faut

852 créer des êtres dirigeants qui conservent une vue d’ ensemble, qui contemplent le jeu de la vie et qui y participent, tantô

853 ervent une vue d’ensemble, qui contemplent le jeu de la vie et qui y participent, tantôt ici, tantôt [p  . 16] là, mais sa

854 la dirigeront pas vers un seul but à l’exclusion de tout autre24. » Mais il nous faut arrêter là cette citation : Nietzsc

855 est ridicule, et dont l’autre serait la négation de tout ce qui précède. Il demande que l’argent soit remis à son équipe

856 . Il demande que l’argent soit remis à son équipe d’ éducateurs, et ceci pour qu’elle s’institue en véritable « caste dirig

857 hesse matérielle n’est pas un élément constitutif de la personne, bien au contraire. Le révolutionnaire est pauvre, non ta

858 que par nécessité interne. Mais la revendication d’ une caste est plus grave. Elle contredit les fins de la révolution. El

859 une caste est plus grave. Elle contredit les fins de la révolution. Elle nie et ruine le fondement même de la personne, me

860 a révolution. Elle nie et ruine le fondement même de la personne, mesure par excellence d’une société ouverte. L’erreur de

861 dement même de la personne, mesure par excellence d’ une société ouverte. L’erreur de Nietzsche est manifeste : il a conçu

862 re par excellence d’une société ouverte. L’erreur de Nietzsche est manifeste : il a conçu sa nouvelle culture hors du cadr

863 n’est pas avec les dictatures qu’on a jamais créé de la liberté : nous entendons la seule liberté effective, celle d’accéd

864 nous entendons la seule liberté effective, celle d’ accéder à l’exercice de la personne, — d’obéir à sa vocation. 22. Cf

865 e liberté effective, celle d’accéder à l’exercice de la personne, — d’obéir à sa vocation. 22. Cf. Arnaud Dandieu : Y a-

866 e, celle d’accéder à l’exercice de la personne, —  d’ obéir à sa vocation. 22. Cf. Arnaud Dandieu : Y a-t-il un seuil entr

867 -t-il un seuil entre cité et humanité ? (Archives de philosophie du droit, 1933, p. 212.) 23. L’Ordre nouveau, Paris, n°

868 veau, Paris, n° 9, p. vii. 24. Œuvres posthumes de Nietzsche, p. 172. o. Rougemont Denis de, « Quatre indications pour

869 thumes de Nietzsche, p. 172. o. Rougemont Denis de , « Quatre indications pour une culture personnaliste », L’Ordre nouve

870 ligieux « déchire » la France lors de l’avènement de Henri IV. Ainsi parlent nos manuels. Car selon les manuels, tous les

871 tat, mais on invoque cette fois les droits sacrés de la conscience. Telle étant la pâtée officielle, le point de vue de l’

872 Telle étant la pâtée officielle, le point de vue de l’Ordre nouveau nous oblige à poser les deux questions suivantes : 1.

873 imposant à un conflit spirituel le cadre étatique d’ un décret destiné avant tout à raffermir le centralisme politique ? 2.

874 ique ? 2. La doctrine qui préside à la révocation de l’édit est-elle vraiment une doctrine opposée à celle qui préside à s

875 à sa promulgation ? I On sait par quel coup de force politique Henri IV prétendit mettre fin à la lutte des ligueurs

876 V prétendit mettre fin à la lutte des ligueurs et de l’Union calviniste. Il venait de se faire catholique et, mal assuré d

877 ses anciens amis l’abandonner. L’homme qui venait d’ « apaiser » par une boutade le conflit qui depuis longtemps avait « dé

878 ris vaut bien une messe ! », c’est encore l’homme de l’Édit. À tout prendre, l’édit n’est qu’une réédition de la boutade,

879 it. À tout prendre, l’édit n’est qu’une réédition de la boutade, sur le plan de l’État. La paix d’abord, à n’importe quel

880 n’est qu’une réédition de la boutade, sur le plan de l’État. La paix d’abord, à n’importe quel prix. On ne saurait proclam

881 t le prêche, qui se voient préférer la possession de la capitale. De même, l’édit est injurieux pour les deux fois, qu’il

882 es deux fois, qu’il subordonne au raffermissement de l’État. Que peut valoir un « ordre » imposé brutalement de l’extérieu

883 . Que peut valoir un « ordre » imposé brutalement de l’extérieur à deux partis, sans tenir compte des exigences spirituell

884 r compte des exigences spirituelles fondamentales de chacun des antagonistes ? Fixer, cristalliser de la sorte un conflit,

885 de chacun des antagonistes ? Fixer, cristalliser de la sorte un conflit, c’est fixer et cristalliser un désordre. C’est c

886 stalliser un désordre. C’est croire que l’absence de guerre suffit à établir une paix vivante. C’est l’éternelle erreur de

887 tablir une paix vivante. C’est l’éternelle erreur de l’État policier. D’ailleurs, cet « ordre », qui se fonde sur la mécon

888 entôt inefficace dans la pratique. Méconnaissance de réalités spirituelles. Que voulaient en effet les ligueurs ? L’anéant

889 oulaient en effet les ligueurs ? L’anéantissement de la puissance politique de la Réforme. Et que voulaient les calviniste

890 eurs ? L’anéantissement de la puissance politique de la Réforme. Et que voulaient les calvinistes ? Le libre exercice de l

891 que voulaient les calvinistes ? Le libre exercice de leur culte. Or, l’édit, en donnant cent places fortes aux réformés, e

892 on des calvinistes. En apprenant que l’édit vient d’ être proclamé, le pape s’écrie : « Cela me crucifie ! » Et les documen

893 ments innombrables qu’ont laissés les protestants de l’époque25 nous montrent par ailleurs que les « crucifixions » qu’ils

894 rs que les « crucifixions » qu’ils ont souffertes de 1598 à 1685 ne furent pas moins réelles, pour être plus brutales, que

895 tre plus brutales, que celles du pape. La légende de la paix religieuse établie par l’édit de Nantes, légende chère aux hi

896 ar l’édit de Nantes, légende chère aux historiens de la Troisième République, cède aux premiers regards que nous pouvons p

897 les » pour faire raser les temples — il suffisait de faire entrer par ruse un seul relaps dans un temple pour pouvoir décr

898 ellement instituée avec la Caisse des Conversions de Pellisson, tout cela suffit à qualifier l’espèce de « paix » que l’Ét

899 Pellisson, tout cela suffit à qualifier l’espèce de « paix » que l’État prétend assurer au mépris des réalités spirituell

900 épris des réalités spirituelles, et sous prétexte d’ apaiser leur conflit. Si l’on rappelle en outre les guerres du Langued

901 ttes du fédéralisme contre la conception maniaque de l’unité —, on est fondé à dire que les principes qui furent à l’origi

902 é à dire que les principes qui furent à l’origine de l’édit, clairement manifestés par son « application », sont bel et bi

903 qui devaient aboutir logiquement à la révocation de cet édit, au terme de l’évolution centralisatrice et unitaire qu’ils

904 logiquement à la révocation de cet édit, au terme de l’évolution centralisatrice et unitaire qu’ils avaient justement inst

905 , on cristallise ces antagonismes, on les empêche de mûrir et d’aboutir à une tension équilibrée et créatrice — comme ce f

906 lise ces antagonismes, on les empêche de mûrir et d’ aboutir à une tension équilibrée et créatrice — comme ce fut le cas en

907 qui seule eût pu permettre l’établissement normal de cette tension, sans détriment, bien au contraire, pour la vie politiq

908 pour autant, fermente et empoisonne la vie morale de la nation. Il devient un foyer de fièvre et un facteur d’énervement.

909 e la vie morale de la nation. Il devient un foyer de fièvre et un facteur d’énervement. Les deux forces antagonistes artif

910 tion. Il devient un foyer de fièvre et un facteur d’ énervement. Les deux forces antagonistes artificiellement séparées se

911 e espérer pour l’ensemble, c’est la stérilisation de l’une ou de l’autre — mais qui peut mesurer l’appauvrissement concret

912 ur l’ensemble, c’est la stérilisation de l’une ou de l’autre — mais qui peut mesurer l’appauvrissement concret que représe

913 résente cette opération ? (Il y aurait une espèce de psychanalyse à inventer : l’étude des refoulements spirituels, et des

914 plexes qui en résultent, créés par l’intervention de l’État dans des domaines qui ne sont pas du ressort de la politique.

915 État dans des domaines qui ne sont pas du ressort de la politique. L’explosion révolutionnaire, dans ce qu’elle a de destr

916 e. L’explosion révolutionnaire, dans ce qu’elle a de destructeur, est l’expression de tels complexes). II Rien n’éta

917 ans ce qu’elle a de destructeur, est l’expression de tels complexes). II Rien n’étant résolu, sur le plan spirituel,

918 arties se trouvant liées bon gré mal gré au cadre de l’État, la France est divisée pendant un siècle en trois factions : —

919 à « terrasser d’un seul coup l’hydre monstrueuse de l’hérésie » (l’évêque d’Uzès en 1675) ; — la faction réformée, qui se

920 coup l’hydre monstrueuse de l’hérésie » (l’évêque d’ Uzès en 1675) ; — la faction réformée, qui se refuse énergiquement à s

921 par le parti ultramontain, et dont l’absolutisme de Louis XIV sera l’expression achevée. Une phrase de Bossuet nous en ap

922 e Louis XIV sera l’expression achevée. Une phrase de Bossuet nous en apprend sur cette doctrine davantage que le mot peut-

923 i, en lui est la puissance, en lui est la volonté de tout le peuple 26. » C’est cette troisième faction qui a bénéficié de

924 . » C’est cette troisième faction qui a bénéficié de l’édit de Nantes. C’est elle qui a su l’appliquer conformément à la l

925 né comme « perpétuel et irrévocable ». Il s’agira de tourner cet obstacle légal. En fait, l’édit a été appliqué de telle s

926 et obstacle légal. En fait, l’édit a été appliqué de telle sorte qu’on a déjà ruiné les églises protestantes, rasé la plup

927  converti » par la force 300 000 réformés, chassé de France les plus actifs d’entre eux. Les intendants peuvent envoyer au

928 au roi des rapports annonçant « qu’il n’y a plus de protestants en France ». Pourquoi maintenir dès lors un édit sans obj

929 ir dès lors un édit sans objet ? Ce délicat souci de légalité, si l’on ne peut aller jusqu’à dire qu’il honore Louis XIV,

930 ngue des fascistes contemporains. Certes, en tête de l’arrêt de révocation, rédigé par Michel Le Tellier, se retrouvent le

931 scistes contemporains. Certes, en tête de l’arrêt de révocation, rédigé par Michel Le Tellier, se retrouvent les considéra

932 Michel Le Tellier, se retrouvent les considérants de l’Assemblée du Clergé. Mais de fait, le triomphe véritable est celui

933 t les considérants de l’Assemblée du Clergé. Mais de fait, le triomphe véritable est celui de l’État, plus encore que celu

934 gé. Mais de fait, le triomphe véritable est celui de l’État, plus encore que celui du pape. C’est l’évolution étatiste qui

935 l’évolution étatiste qui permet aux ultramontains d’ obtenir ce qu’ils n’ont pas pu obtenir un siècle plus tôt. L’édit fut

936 cessité n’est inscrite dans les faits ! La raison de l’État est une raison abstraite, — nous croyons l’avoir dit suffisamm

937 t, qui ourdit (pour reprendre la citation fameuse de Saint-Simon) « ce complot affreux qui dépeupla un quart du royaume, q

938 s dans lesquels ils firent réellement mourir tant d’ innocents de tous sexes par milliers… qui fit passer nos manufactures

939 els ils firent réellement mourir tant d’innocents de tous sexes par milliers… qui fit passer nos manufactures aux étranger

940 leurs états aux dépens du nôtre et leur fit bâtir de nouvelles villes, qui leur donna le spectacle d’un si prodigieux peup

941 de nouvelles villes, qui leur donna le spectacle d’ un si prodigieux peuple proscrit, nu, fugitif, errant sans crime… enfi

942 ugitif, errant sans crime… enfin qui, pour comble de toutes horreurs, remplit toutes les provinces du Royaume de parjures

943 horreurs, remplit toutes les provinces du Royaume de parjures et de sacrilèges, où tout retentissait de hurlements de ces

944 it toutes les provinces du Royaume de parjures et de sacrilèges, où tout retentissait de hurlements de ces infortunées vic

945 e parjures et de sacrilèges, où tout retentissait de hurlements de ces infortunées victimes de l’erreur, pendant que tant

946 de sacrilèges, où tout retentissait de hurlements de ces infortunées victimes de l’erreur, pendant que tant d’autres sacri

947 tissait de hurlements de ces infortunées victimes de l’erreur, pendant que tant d’autres sacrifiaient leurs consciences à

948 ent l’un et l’autre par des abjurations simulées, d’ où, sans intervalles, on les traînait à adorer ce qu’il ne croyaient p

949 auté. » Cette dernière phrase est caractéristique de l’aveuglement de l’auteur, et la noblesse française ne tardera pas à

950 nière phrase est caractéristique de l’aveuglement de l’auteur, et la noblesse française ne tardera pas à payer ces illusio

951 as à payer ces illusions tenaces et cette absence de réalisme : attribuer à la « méchanceté » des hommes ce qui ressort to

952 ceté » des hommes ce qui ressort tout logiquement de leurs délibérés calculs et des desseins politiques les plus clairs. N

953 tion, dans cette brève note, n’est pas évidemment de déplorer ce qui s’est fait, ni de chercher par quels moyens Henri IV

954 pas évidemment de déplorer ce qui s’est fait, ni de chercher par quels moyens Henri IV eût pu donner au conflit politique

955 V eût pu donner au conflit politique et religieux de son époque une tournure moins fatale pour l’avenir du pays. (Nous nou

956 pour l’avenir du pays. (Nous nous sommes contenté d’ indiquer au passage l’exemple des solutions fédéralistes qui furent ré

957 e pacificatrice et pour dissimuler le fait patent de la similitude des intentions qui présidèrent à l’octroi de l’édit aus

958 ilitude des intentions qui présidèrent à l’octroi de l’édit aussi bien qu’à sa révocation tant décriée. On se demande par

959 . On se demande par quelle aberration nos manuels d’ histoire — le très piteux Malet au premier rang — peuvent réprouver l’

960 Malet au premier rang — peuvent réprouver l’acte de révocation, alors qu’ils aboutissent à la glorification sans réserve

961 u’ils aboutissent à la glorification sans réserve de l’écrasement de la Commune fédéraliste, et à l’exaltation de l’étatis

962 t à la glorification sans réserve de l’écrasement de la Commune fédéraliste, et à l’exaltation de l’étatisme actuel. Serai

963 ment de la Commune fédéraliste, et à l’exaltation de l’étatisme actuel. Serait-ce tout simplement l’affligeante absence de

964 . Serait-ce tout simplement l’affligeante absence de rigueur du système parlementaire qui leur permet de glorifier ce « mo

965 rigueur du système parlementaire qui leur permet de glorifier ce « moins » — d’étiquette vaguement jacobine — aux dépens

966 taire qui leur permet de glorifier ce « moins » — d’ étiquette vaguement jacobine — aux dépens du « plus » réalisé par Loui

967 lisé par Louis XIV ? En vérité, l’on est en droit de douter que tous nos petits Richelieu avortés ou montés en graine (dis

968 écessaire pour proclamer les quelques révocations de libertés personnelles encore possibles. Ils louchent vers Roosevelt o

969 éclencher. Nous vivons bel et bien sous le régime de la révocation des droits de la Personne. Et c’est pourquoi la considé

970 t bien sous le régime de la révocation des droits de la Personne. Et c’est pourquoi la considération de certains précédent

971 e la Personne. Et c’est pourquoi la considération de certains précédents, qui paraîtront, aux yeux des historiens futurs,

972 ser à l’action. 25. Voir l’excellente Histoire de la Réforme française, par John Viénot, t. II, chap. ii. 26. Politiq

973 hn Viénot, t. II, chap. ii. 26. Politique tirée de l’Écriture sainte, t. I, p. 6, article ier . p. Rougemont Denis de

974 , t. I, p. 6, article ier . p. Rougemont Denis de , « L’édit de Nantes et sa révocation », L’Ordre nouveau, Paris, mars–

975 — à gauche, dans l’un et l’autre cas destructeur de la liberté des personnes, destructeur du sentiment patriotique, destr

976 travaille pour M. de Wendel. Et si les militants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’une double er

977 ur M. de Wendel. Et si les militants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’une double erreur, que L’O

978 uche et la droite proclamer la priorité du « plan d’ action » sur la doctrine, on est sûr que cette gauche et cette droite

979 pour le désordre, et que les seuls bénéficiaires de luttes civiles aussi mal orientées seront en fait les gros bailleurs

980 i mal orientées seront en fait les gros bailleurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lutte des « nationaux » contre le

981 onger dans la rue l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela se compliqu

982 e l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela se complique cette fois de

983 entaires. Seulement, cela se complique cette fois de matraques et mitrailleuses. Au lieu de tomber un ministère quelconque

984 uelconque, on s’apprête à descendre des centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’avons dit. Quand les droites aur

985 descendre des centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’avons dit. Quand les droites auront compris que la Banque

986 t. Quand les droites auront compris que la Banque de France est contre la patrie, quand les gauches auront compris que la

987 rie, quand les gauches auront compris que la peur de Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’heure de L’Ordre nouveau.

988 e Chiappe n’est pas un programme, sonnera l’heure de L’Ordre nouveau. q. Rougemont Denis de, « À propos du 14 juillet »

989 l’heure de L’Ordre nouveau. q. Rougemont Denis de , « À propos du 14 juillet », L’Ordre nouveau, Paris, juillet–août 193

990 peau suivant : « Quoique nous ayons pour habitude de séparer nettement les articles qui paraissent dans L’Ordre nouveau et

991 raissent dans L’Ordre nouveau et dans le Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau, nous tenons exceptionnellement à c

992 ous tenons exceptionnellement à citer un fragment de l’article extrêmement important publié par Denis de Rougemont dans le

993 — Les partis bougent Nous n’avons guère parlé de la politique des partis, dans cette revue : c’est le sujet le plus va

994 le et le plus irritant qui soit, dès qu’on essaie d’ y réfléchir, au lieu de ressasser des opinions toutes faites prises à

995 é, soit qu’ils subissent les derniers soubresauts d’ avant la mort, les partis se mettent à bouger. Ils se divisent, se déf

996 isent, se déforment et se regroupent. À la faveur de ces opérations qui par elles-mêmes ne présentent pas grand intérêt, i

997 ntérêt, il arrive qu’on distingue le retournement de certaines réalités vivantes. La vieille étoffe ternie et rapiécée se

998 chire par là, et il arrive que l’on devine l’être de chair et de sang qu’elle déguisait, — le vrai pays. Il suffit d’indiq

999 , et il arrive que l’on devine l’être de chair et de sang qu’elle déguisait, — le vrai pays. Il suffit d’indiquer pour mém

1000 sang qu’elle déguisait, — le vrai pays. Il suffit d’ indiquer pour mémoire : la scission socialiste, le conflit mal dissimu

1001 la scission socialiste, le conflit mal dissimulé de l’Action française et du comte de Paris, la décomposition du parti ra

1002 adical, les dissidences communistes, l’apparition de formations extra-parlementaires, Croix-de-Feu, Front paysan, Front so

1003 enfin tout le remue-ménage des « regroupements » de la gauche, aboutissant à cette union panique qui s’appelle le Front p

1004 œurante gauche-droite, droite-gauche, — et jamais d’ objectif en avant. Mais là encore, quelque chose bouge. Naguère, la dr

1005 taient deux oppositions nécessaires à l’équilibre d’ un centre qui seul était pris au sérieux par le pays. On l’a dit et re

1006 ’était la France politicienne. Car l’accélération de la crise a pour effet normal de ruiner la confiance un peu béate que

1007 ar l’accélération de la crise a pour effet normal de ruiner la confiance un peu béate que l’on mettait dans l’immobilité m

1008 insi que la gauche et la droite cessent lentement de jouer le rôle convenu d’opposition de sa Majesté le Radicalisme et de

1009 droite cessent lentement de jouer le rôle convenu d’ opposition de sa Majesté le Radicalisme et deviennent vraiment les deu

1010 t lentement de jouer le rôle convenu d’opposition de sa Majesté le Radicalisme et deviennent vraiment les deux pôles de la

1011 Radicalisme et deviennent vraiment les deux pôles de la nouvelle vie politique. La carte des partis parlementaires tend à

1012  réaliste » plus symboliques qu’efficaces, autour d’ un centre solidement établi sur les intrigues et les routines des comi

1013 es radicaux, en tout cas leur mauvaise conscience de centristes. Notons aussi que les Fronts de droite et de gauche ne tra

1014 cience de centristes. Notons aussi que les Fronts de droite et de gauche ne traduisent plus exactement la vieille oppositi

1015 tristes. Notons aussi que les Fronts de droite et de gauche ne traduisent plus exactement la vieille opposition des blancs

1016 a droite et la gauche deviennent les vrais foyers de la vie publique, et si d’autre part leurs mystiques se sont à ce poin

1017 à ce point modifiées, il importe plus que jamais de définir les intérêts et les doctrines qui soutiennent et aggravent sa

1018 la majorité des moyens et petits commerçants, et d’ une façon générale tout ce qui, en France, a son petit magot à protége

1019 got à protéger, derrière les troupes disciplinées de M. de la Rocque. À vrai dire, on ne voit guère à droite que ce colone

1020 ue a jugé que l’heure était venue de réfléchir et de s’expliquer. La fatalité qui pèse sur son mouvement se trouve exprimé

1021 oup, après que l’on s’est mis en marche, il n’est d’ autre réponse, dans les faits, que la fameuse dictature de transition,

1022 réponse, dans les faits, que la fameuse dictature de transition, masque étatiste du désordre social. Le génie de la confus

1023 ion, masque étatiste du désordre social. Le génie de la confusion qui détient la présidence effective de toutes nos réunio

1024 la confusion qui détient la présidence effective de toutes nos réunions publiques, se hâte de proposer ici le terme de fa

1025 fective de toutes nos réunions publiques, se hâte de proposer ici le terme de fascisme. Mais l’apparition de Service publi

1026 nions publiques, se hâte de proposer ici le terme de fascisme. Mais l’apparition de Service public — et son succès — devra

1027 poser ici le terme de fascisme. Mais l’apparition de Service public — et son succès — devraient suffire à mettre fin aux c

1028 intes qu’avait pu faire naître le silence prudent de M. de la Rocque. Le fascisme, en effet, est une mystique de la jeunes

1029 a Rocque. Le fascisme, en effet, est une mystique de la jeunesse ; Service public nous propose, au contraire, une mystique

1030 e public nous propose, au contraire, une mystique d’ anciens combattants. Le fascisme est anticapitaliste (en théorie), M.

1031 valeurs morales les plus traditionnelles. Valeurs de « pères de familles », morale bourgeoise révigorée, en vérité nous so

1032 ales les plus traditionnelles. Valeurs de « pères de familles », morale bourgeoise révigorée, en vérité nous sommes encore

1033 rité nous sommes encore bien loin de toute espèce de fascisme, « larvé » comme l’on dit, ou déclaré. Nous n’avons pas l’in

1034 ’on dit, ou déclaré. Nous n’avons pas l’intention de faire ici le procès de la morale que défend M. de la Rocque, et nous

1035 us n’avons pas l’intention de faire ici le procès de la morale que défend M. de la Rocque, et nous rendrons bien volontier

1036 ons notre chapeau aux lieux communs dont le livre de M. de la Rocque a le courage de rappeler la vertu, rions à notre tour

1037 uns dont le livre de M. de la Rocque a le courage de rappeler la vertu, rions à notre tour du reproche de fascisme dont on

1038 rappeler la vertu, rions à notre tour du reproche de fascisme dont on veut accabler tant de braves républicains. Ceci fait

1039 sans logique : « J’ai imposé la priorité au plan d’ action ». Mais qu’est-ce qu’un plan d’action sans programme ? Qu’est-c

1040 ité au plan d’action ». Mais qu’est-ce qu’un plan d’ action sans programme ? Qu’est-ce que « cet en avant qui ne sait pas o

1041 omme il l’annonce, se borne à répéter à tout bout de chapitre qu’il n’est pas de ces « intellectuels » qui se perdent à re

1042 à répéter à tout bout de chapitre qu’il n’est pas de ces « intellectuels » qui se perdent à rechercher les Principes d’un

1043 tuels » qui se perdent à rechercher les Principes d’ un ordre nouveau. « Voyez net. Pensez simple. Soyez des réalisateurs,

1044 accord. À condition que tout cela ne dispense pas de voir loin et de penser juste ; à condition que les réalisateurs qu’ap

1045 ion que tout cela ne dispense pas de voir loin et de penser juste ; à condition que les réalisateurs qu’appelle M. de la R

1046 ration des majuscules dont se hérissent les pages de Service public. Nos Morts, les Martyrs de la Passion française, la Bo

1047 s pages de Service public. Nos Morts, les Martyrs de la Passion française, la Bonne Nouvelle des Volontaires Nationaux, le

1048 inflation typographique dispense vraiment un chef d’ énoncer un programme cohérent ? Sont-ce tous ces grands mots faussemen

1049 réponse directe à la fière question du début : «  De quoi s’agit-il ? » « Les programmes sont des aboutissements ». Pario

1050 s — répond : « Sans doctrine révolutionnaire, pas d’ action révolutionnaire ». M. de la Rocque haussera les épaules : il ne

1051 ement ce qu’il faut lui reprocher. C’est ce refus de prévoir jusqu’au bout les conséquences de son action, qui rend cette

1052 e refus de prévoir jusqu’au bout les conséquences de son action, qui rend cette action dangereuse. Car tout ce qu’il écrit

1053 upes — tout son langage militaire — cette manière de parler de ses « intentions » ou de les tenir secrètes, toute sa tacti

1054 t son langage militaire — cette manière de parler de ses « intentions » ou de les tenir secrètes, toute sa tactique enfin,

1055 cette manière de parler de ses « intentions » ou de les tenir secrètes, toute sa tactique enfin, s’oriente vers la batail

1056 ation ; et non pas vers la construction réfléchie d’ un ordre nouveau. Si bien que l’aboutissement nécessaire de son « plan

1057 e nouveau. Si bien que l’aboutissement nécessaire de son « plan d’action » ne peut être rien d’autre, et quoi qu’il veuill

1058 bien que l’aboutissement nécessaire de son « plan d’ action » ne peut être rien d’autre, et quoi qu’il veuille, qu’un secon

1059 ssaire de son « plan d’action » ne peut être rien d’ autre, et quoi qu’il veuille, qu’un second 6 février. Ce serait ici le

1060 le, qu’un second 6 février. Ce serait ici le lieu de rappeler le grand principe tactique et doctrinal — ces deux aspects r

1061 marchent des troupes disciplinées. Que dire alors de ce Front populaire constitué sous la seule menace d’un « fascisme » a

1062 ce Front populaire constitué sous la seule menace d’ un « fascisme » aussi mal défini ? La plupart des critiques — les plus

1063 état-major des gauches, Daladier, Blum, le Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, Déat, Thorez, etc. Mais là

1064 s qu’ils se précisent, contradictoires. Le Comité de vigilance défend la liberté en soi, la liberté dite démocratique, cel

1065 mentaire et la jungle capitaliste. Mais le Comité de vigilance ne tient pas les leviers de l’action : c’est l’affaire du P

1066 s le Comité de vigilance ne tient pas les leviers de l’action : c’est l’affaire du Parti communiste. Or, ce parti veut bie

1067 mmuniste. Or, ce parti veut bien la liberté, mais d’ une manière tant soit peu différente. Il veut, sous le nom de liberté,

1068 re tant soit peu différente. Il veut, sous le nom de liberté, la dictature, l’étatisme et la guerre. La guerre et l’antimi

1069 militarisme. La guerre à Hitler et la destruction de l’armée française. Car, si nous comprenons ses manifestes, placardés

1070 mble et désespère devant la perspective prochaine d’ une prise de pouvoir légal, qui est le cauchemar de sa vie. Après avoi

1071 spère devant la perspective prochaine d’une prise de pouvoir légal, qui est le cauchemar de sa vie. Après avoir « milité »

1072 ’une prise de pouvoir légal, qui est le cauchemar de sa vie. Après avoir « milité » pendant quarante ans, ce prophète en C

1073 ophète en Chambre découvre qu’en somme il n’a pas de programme. La situation du monde est peut-être tragique. Celle de nos

1074 situation du monde est peut-être tragique. Celle de nos chefs de gauche est certainement tragi-comique, et même à un degr

1075 monde est peut-être tragique. Celle de nos chefs de gauche est certainement tragi-comique, et même à un degré que le simp

1076 comique, et même à un degré que le simple lecteur de journaux d’opinion, peu initié aux parlottes parisiennes, aux complot

1077 même à un degré que le simple lecteur de journaux d’ opinion, peu initié aux parlottes parisiennes, aux complots de salons,

1078 eu initié aux parlottes parisiennes, aux complots de salons, de bureaux ou de cafés, à l’agitation dramatique qui règne de

1079 ux parlottes parisiennes, aux complots de salons, de bureaux ou de cafés, à l’agitation dramatique qui règne depuis quelqu

1080 arisiennes, aux complots de salons, de bureaux ou de cafés, à l’agitation dramatique qui règne depuis quelques mois dans l

1081 C’est un spectacle vraiment consternant que celui de ces hommes de bonne volonté sans volonté, se lançant, par amour d’une

1082 acle vraiment consternant que celui de ces hommes de bonne volonté sans volonté, se lançant, par amour d’une idée, dans de

1083 bonne volonté sans volonté, se lançant, par amour d’ une idée, dans des complots dont ils ignorent le vrai but, dans une ac

1084 ts dont ils ignorent le vrai but, dans une action de défense qui n’ose pas préciser ce qu’elle défend, dans une ligue de b

1085 se pas préciser ce qu’elle défend, dans une ligue de brebis, de loups et de bergers provisoirement réconciliés par la pani

1086 iser ce qu’elle défend, dans une ligue de brebis, de loups et de bergers provisoirement réconciliés par la panique. Leur m

1087 lle défend, dans une ligue de brebis, de loups et de bergers provisoirement réconciliés par la panique. Leur masse, leur n

1088 menace qui les rassemble ? Si personne ne répond d’ urgence à la question, n’indique d’urgence une direction commune, les

1089 onne ne répond d’urgence à la question, n’indique d’ urgence une direction commune, les anciennes habitudes vont se réveill

1090 ennes habitudes vont se réveiller, et la houlette de Léon Blum n’empêchera pas les loups de dévorer les brebis. Mais dira-

1091 a houlette de Léon Blum n’empêchera pas les loups de dévorer les brebis. Mais dira-t-on, le Populaire n’a-t-il pas proposé

1092 Mais dira-t-on, le Populaire n’a-t-il pas proposé de nationaliser les banques ? Et l’Humanité, de confisquer les fortunes

1093 posé de nationaliser les banques ? Et l’Humanité, de confisquer les fortunes excessives ? Et l’Œuvre, de désarmer les ligu

1094 confisquer les fortunes excessives ? Et l’Œuvre, de désarmer les ligues fascistes ? Et l’AEAR de libérer Thaelman ? Et M.

1095 vre, de désarmer les ligues fascistes ? Et l’AEAR de libérer Thaelman ? Et M. Frossard de supprimer le chômage ? Tout cela

1096  ? Et l’AEAR de libérer Thaelman ? Et M. Frossard de supprimer le chômage ? Tout cela ne fait peut-être pas un programme e

1097 il faut parer au plus pressé ; « priorité au plan d’ action ». Seulement personne ne sait au juste comment cela se fait, la

1098 anques. Et l’on ne voit pas qui aurait le pouvoir de désarmer un colonel en civil, qui affirme au surplus n’avoir aucune e

1099 vil, qui affirme au surplus n’avoir aucune espèce d’ intention quelconque. Quant à M. Frossard, il signe des décrets-lois.

1100 des décrets-lois. Enfin, il est toujours possible d’ organiser des réunions de protestation contre Laval, il est beaucoup p

1101 il est toujours possible d’organiser des réunions de protestation contre Laval, il est beaucoup plus difficile de se prému

1102 tion contre Laval, il est beaucoup plus difficile de se prémunir contre la chute de Laval, et la prise de pouvoir par les

1103 oup plus difficile de se prémunir contre la chute de Laval, et la prise de pouvoir par les gauches qui s’en suivrait. La p

1104 se prémunir contre la chute de Laval, et la prise de pouvoir par les gauches qui s’en suivrait. La plus lourde menace qui

1105 èse sur le Front populaire27, c’est l’éventualité de son succès prochain. De Blum qui ne sait pas ce qu’il faut faire, de

1106 re27, c’est l’éventualité de son succès prochain. De Blum qui ne sait pas ce qu’il faut faire, de Daladier qui croit le sa

1107 ain. De Blum qui ne sait pas ce qu’il faut faire, de Daladier qui croit le savoir ou de Cachin qui n’ose pas le dire, je v

1108 il faut faire, de Daladier qui croit le savoir ou de Cachin qui n’ose pas le dire, je vous laisse à juger lequel est le pl

1109 jours prévoir la forme au moins — sinon l’issue — de la lutte qui les opposera. Mais du choc de deux fronts derrière lesqu

1110 ssue — de la lutte qui les opposera. Mais du choc de deux fronts derrière lesquels on n’arrive pas à distinguer de volonté

1111 ts derrière lesquels on n’arrive pas à distinguer de volonté, de passion nette, d’idée maîtresse, que pourra-t-il résulter

1112 lesquels on n’arrive pas à distinguer de volonté, de passion nette, d’idée maîtresse, que pourra-t-il résulter d’autre qu’

1113 ve pas à distinguer de volonté, de passion nette, d’ idée maîtresse, que pourra-t-il résulter d’autre qu’une confusion inde

1114 nette, d’idée maîtresse, que pourra-t-il résulter d’ autre qu’une confusion indescriptible ? Coup de force, guerre civile,

1115 er d’autre qu’une confusion indescriptible ? Coup de force, guerre civile, combinaisons imprévues d’éléments de gauche et

1116 p de force, guerre civile, combinaisons imprévues d’ éléments de gauche et d’éléments de droite28, ou simple déchaînement d

1117 guerre civile, combinaisons imprévues d’éléments de gauche et d’éléments de droite28, ou simple déchaînement de démagogie

1118 e, combinaisons imprévues d’éléments de gauche et d’ éléments de droite28, ou simple déchaînement de démagogies électorales

1119 sons imprévues d’éléments de gauche et d’éléments de droite28, ou simple déchaînement de démagogies électorales, tout cela

1120 et d’éléments de droite28, ou simple déchaînement de démagogies électorales, tout cela est également possible, et sera éga

1121 le. Tout cela se fera au hasard, sous la pression de la peur d’un adversaire dont on surestime de part et d’autre les forc

1122 la se fera au hasard, sous la pression de la peur d’ un adversaire dont on surestime de part et d’autre les forces. Mais no

1123 sion de la peur d’un adversaire dont on surestime de part et d’autre les forces. Mais nous sommes payés pour savoir que la

1124 peur d’un adversaire dont on surestime de part et d’ autre les forces. Mais nous sommes payés pour savoir que la confusion

1125 pour savoir que la confusion politique, en temps de crise, travaille pour la future dictature étatiste ; qu’elle se quali

1126 ictature étatiste ; qu’elle se qualifie elle-même de nationale ou de prolétarienne, peu importe, le danger est pareil. À m

1127 e ; qu’elle se qualifie elle-même de nationale ou de prolétarienne, peu importe, le danger est pareil. À moins qu’une forc

1128 u’une force nouvelle n’apparaisse, qui ne soit ni de droite ni de gauche, mais qui apporte la solution des problèmes qui s

1129 ouvelle n’apparaisse, qui ne soit ni de droite ni de gauche, mais qui apporte la solution des problèmes qui se posent conc

1130 perdre à rechercher d’abord si ces problèmes sont de droite ou de gauche. Cette troisième force existe-t-elle ? Je me born

1131 ercher d’abord si ces problèmes sont de droite ou de gauche. Cette troisième force existe-t-elle ? Je me bornerai à citer

1132 nerai à citer un fait symbolique. Du point de vue de la tactique révolutionnaire, il est clair que la seule question décis

1133 res et des revendications paysannes. Notre projet de service civil en liaison avec les corporations locales est la seule e

1134 cela paraisse, personne ne s’est encore préoccupé de ce problème tactique vraiment crucial, en dehors de L’Ordre nouveau.

1135 pagande, certes, qu’il faut attribuer l’évolution d’ une partie de l’opinion, ou de certains groupes, vers des idées qui se

1136 es, qu’il faut attribuer l’évolution d’une partie de l’opinion, ou de certains groupes, vers des idées qui se rapprochent

1137 tribuer l’évolution d’une partie de l’opinion, ou de certains groupes, vers des idées qui se rapprochent de plus en plus d

1138 leçon des faits. Quelques exemples. La nécessité de distinguer dans l’économie un secteur plané et un secteur libre comme

1139 mie un secteur plané et un secteur libre commence d’ apparaître aux yeux des syndicalistes, des néos, et d’une manière géné

1140 paraître aux yeux des syndicalistes, des néos, et d’ une manière générale de la plupart des fabricants de « plans ». C’est

1141 yndicalistes, des néos, et d’une manière générale de la plupart des fabricants de « plans ». C’est l’amorce de ce que nous

1142 une manière générale de la plupart des fabricants de « plans ». C’est l’amorce de ce que nous appelons la dichotomie, prin

1143 upart des fabricants de « plans ». C’est l’amorce de ce que nous appelons la dichotomie, principe de notre service civil.

1144 e de ce que nous appelons la dichotomie, principe de notre service civil. Nous pensons avoir été plus loin que la simple p

1145 sition théorique du problème — et nos expériences de cet été le prouvent. Mais il n’est pas indifférent de noter les conve

1146 et été le prouvent. Mais il n’est pas indifférent de noter les convergences qui se dessinent. Dans divers milieux de droit

1147 onvergences qui se dessinent. Dans divers milieux de droite et de gauche29, nous voyons apparaître une critique du stalini

1148 ui se dessinent. Dans divers milieux de droite et de gauche29, nous voyons apparaître une critique du stalinisme considéré

1149 critique du stalinisme considéré comme une forme de capitalisme d’État et de nationalisme russe, et là encore nous reconn

1150 alinisme considéré comme une forme de capitalisme d’ État et de nationalisme russe, et là encore nous reconnaissons un poin

1151 onsidéré comme une forme de capitalisme d’État et de nationalisme russe, et là encore nous reconnaissons un point de vue q

1152 ions du Front paysan, nous distinguons les germes d’ une conscience fédéraliste qui appelle des institutions Ordre nouveau.

1153 aut organiser les libertés se fait jour, et cesse d’ apparaître comme un simple paradoxe d’intellectuels. D’une façon beauc

1154 r, et cesse d’apparaître comme un simple paradoxe d’ intellectuels. D’une façon beaucoup plus générale, nous reconnaissons

1155 araître comme un simple paradoxe d’intellectuels. D’ une façon beaucoup plus générale, nous reconnaissons dans l’anticapita

1156 nérale, nous reconnaissons dans l’anticapitalisme d’ un grand nombre de Croix-de-Feu, et dans l’antisoviétisme du Front soc

1157 naissons dans l’anticapitalisme d’un grand nombre de Croix-de-Feu, et dans l’antisoviétisme du Front social de Bergery, de

1158 -de-Feu, et dans l’antisoviétisme du Front social de Bergery, des tendances qui préparent un grand nombre d’esprits à mieu

1159 gery, des tendances qui préparent un grand nombre d’ esprits à mieux saisir la portée véritable de nos thèses constructives

1160 mbre d’esprits à mieux saisir la portée véritable de nos thèses constructives30. Cette dernière remarque est importante. L

1161 çon que nous avons tirée des confuses excitations de juillet, c’est qu’en dépit de la carence et des pataquès doctrinaux q

1162 existe à gauche et à droite une masse croissante d’ hommes qui savent ce qu’ils ne veulent pas : la guerre, l’anarchie cap

1163 resse. Rien de plus frappant que cette communauté de refus à gauche et à droite, parmi les troupes. Il est temps de donne

1164 che et à droite, parmi les troupes. Il est temps de donner à ces troupes une volonté commune constructive, un programme q

1165 ogramme qu’elles puissent opposer aux entreprises de M. de Wendel comme à celles de M. Litvinoff. Et c’est ainsi que se de

1166 er aux entreprises de M. de Wendel comme à celles de M. Litvinoff. Et c’est ainsi que se dessine dans les faits l’appel à

1167 e personnaliste que la jeunesse française se doit de donner en exemple à l’Europe. 27. Et aussi sur M. de la Rocque. 2

1168 si sur M. de la Rocque. 28. Par exemple un essai de front commun allant des Volontaires nationaux à Doriot, en passant pa

1169 ationaux à Doriot, en passant par le front social de Bergery et les néo-socialistes. Ce serait une formule nationale-socia

1170 ou fasciste. 29. Voir les déclarations récentes de Bergery et de Doriot, l’enquête de Documents sur le Front populaire.

1171 29. Voir les déclarations récentes de Bergery et de Doriot, l’enquête de Documents sur le Front populaire. 30. Ce qui d’

1172 tions récentes de Bergery et de Doriot, l’enquête de Documents sur le Front populaire. 30. Ce qui d’ailleurs ne nous empê

1173 ire. 30. Ce qui d’ailleurs ne nous empêchera pas de constater que dans la plupart des cas, ces tendances sont encore cont

1174 riées par la croyance très générale aux bienfaits de l’étatisme centralisateur. Il faut avouer que sur ce point nous n’enr

1175 étruire cette superstition ? s. Rougemont Denis de , « La situation politique en France », L’Ordre nouveau, Paris, octobr

1176 (décembre 1935)t u Un jeune allemand. — Quoi de neuf depuis notre dernière rencontre ? Moi. — Quelques observations,

1177 voulez-vous que les Français ne vous accusent pas d’ ardeur belliqueuse, quand ils voient vos jeunes gens se passionner pou

1178 passionner pour le « Wehrsport »31 ? Cette manie de porter des bottes sans aller à cheval, ces uniformes, ces poignards q

1179 s voient des jeunes gens marcher au pas par rangs de quatre bien alignés, et surtout, faire cela pour le plaisir, il n’y a

1180 ec la guerre, la guerre contre un pays déterminé. De tous temps, les jeunes Allemands ont aimé la marche et le chant par g

1181 il. Vous n’irez pas leur reprocher, tout de même, d’ être un danger pour leurs voisins. Moi. — Bon. Admettons. C’est là qu

1182 aitons que vous arriviez à faire comprendre, hors d’ Allemagne, que votre goût du décor guerrier est un goût pacifique, som

1183 et qu’on lit partout, ici, dans tous les articles de journaux, dans tous les discours politiques, à tout propos. J’admire

1184 à tout propos. J’admire votre « Œuvre du secours d’ hiver »32 mais je remarque que toutes les banderoles rouges tendues au

1185 ues au-dessus des rues et qui portent des devises de propagande pour l’œuvre, contiennent le mot Kampf, quand ce n’est pas

1186 le mot n’était pas interdit, je dirais que c’est de votre part une déclaration « pacifiste » ! Mais pourquoi faut-il que

1187 des forges. Parlons sérieusement. D’abord, l’abus de ce mot Kampf s’explique facilement : c’est le Führer qui l’a introdui

1188 st le Führer qui l’a introduit dans nos habitudes de langage, avec sa fameuse autobiographie. Mais peu importe. La vérité,

1189 ité, c’est que nous avons une conception héroïque de la vie. Tout dépend de cela. Moi. — Nous y voilà. Je ne vais pas com

1190 ns une conception héroïque de la vie. Tout dépend de cela. Moi. — Nous y voilà. Je ne vais pas combattre votre conception

1191 s « sportives » des autres — des coureurs du Tour de France par exemple ; nous aussi, nous avons eu, à notre heure, une id

1192 nous avons eu, à notre heure, une idée nationale de l’héroïsme. Pas seulement sous Napoléon. Justement pas sous Napoléon,

1193 i-je. Un peu avant… Mais aujourd’hui, si je parle d’ héroïsme, je sais bien que je passerai pour « fasciste » aux yeux des

1194 t ainsi. Ils n’admettent plus qu’une seule espèce d’ héroïsme : la littérature de M. Malraux, qui se passe en Chine. C’est

1195 s qu’une seule espèce d’héroïsme : la littérature de M. Malraux, qui se passe en Chine. C’est peut-être mieux que le panac

1196 s nous reconnaissons l’un et l’autre la nécessité d’ une éthique héroïque. Seulement, nous avons deux conceptions radicalem

1197 nous avons deux conceptions radicalement opposées de l’héroïsme. Vous mettez vos bottes et vous allez faire l’exercice dan

1198 n régime économique et culturel, contre une masse de préjugés politiques antédiluviens qui encombrent la vie publique et q

1199 ai à lutter, aussi, contre tous les entraînements de gauche ou de droite, pour avancer, pour dépasser ces vieilles hantise

1200 aussi, contre tous les entraînements de gauche ou de droite, pour avancer, pour dépasser ces vieilles hantises sentimental

1201 eilles hantises sentimentales, pour rester maître de ma pensée et de mes actes au milieu de l’excitation générale et stéri

1202 sentimentales, pour rester maître de ma pensée et de mes actes au milieu de l’excitation générale et stérile qui caractéri

1203 ire un ordre. Cela me paraît bien plus urgent que d’ aller faire la petite guerre dans les bois de Meudon. Et c’est plus da

1204 que d’aller faire la petite guerre dans les bois de Meudon. Et c’est plus dangereux aussi. Lui. — Bien sûr. Mais n’oubli

1205 Le spirituel est réglé. Mais qu’allons-nous faire de notre énergie physique ? Et c’est plus grave encore. Voyez-vous, nous

1206 vous, nous ne pouvons pas échapper à cette espèce de hantise, comme vous dites : les Anciens Combattants à côté de nous. I

1207 ne expérience maximum, ils ont vécu quelque chose d’ extrême, et rien ne peut remplacer cela pour nous. Nous avons honte de

1208 dans tout homme, qui réclame cette épreuve totale de ses forces. Comment le satisfaire ? Moi. — Je vous aurais dit, il y

1209 adversaire, comme à la guerre. Nous avons besoin de sentir devant nous un adversaire vraiment dangereux, il nous faut cel

1210 , il nous faut cela pour provoquer le déploiement de toutes nos forces viriles. On ne peut pourtant pas le nier, purement

1211 plus au temps de Frédéric le Grand et du maréchal de Saxe. La guerre actuelle n’est pas une éducation de la violence physi

1212 Saxe. La guerre actuelle n’est pas une éducation de la violence physique, c’est une machine à tuer chimiquement, et à gra

1213 épreuve inutile et mauvaise. Ils ont été victimes d’ un effroyable accident. Une épreuve pareille n’est pas humaine, elle n

1214 maine, elle n’a aucune valeur pour la vie normale de l’homme. Et ils le disent bien ! C’est une mutilation. C’est une cata

1215 pacifistes, ou traîner dans les cafés, ou gagner de l’argent, ou même faire la théorie d’un ordre nouveau ? Égaliser tout

1216 , ou gagner de l’argent, ou même faire la théorie d’ un ordre nouveau ? Égaliser toutes les différences, le système du roul

1217 La civilisation et la culture naissent et vivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemple d’un tableau. Il ne s’agit pas

1218 tion et la culture naissent et vivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemple d’un tableau. Il ne s’agit pas de mélanger

1219 vivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemple d’ un tableau. Il ne s’agit pas de mélanger toutes les couleurs pour abou

1220 . Prenez l’exemple d’un tableau. Il ne s’agit pas de mélanger toutes les couleurs pour aboutir à l’harmonie. Il faut au co

1221 r à l’harmonie. Il faut au contraire poser à côté d’ un rouge vif un vert violent pour que l’ensemble « chante ». Lui. — B

1222 osition esthétique ! Je vous dis que vous manquez de réalisme. Vous êtes encore disciples de Rousseau plus que vous ne le

1223 s manquez de réalisme. Vous êtes encore disciples de Rousseau plus que vous ne le croyez ! Dans la réalité humaine, l’exal

1224  ! Vous savez bien que nous n’avons aucune raison de vouloir la guerre contre la France. Qu’aurions-nous à y gagner, je vo

1225 du régime. Moi. — J’en reviens à notre problème de la guerre en soi. Quelle solution donnez-vous à cette question de l’u

1226 soi. Quelle solution donnez-vous à cette question de l’utilisation des forces obscures, brutales, de l’homme ? La préparat

1227 n de l’utilisation des forces obscures, brutales, de l’homme ? La préparation à la guerre. Et quand je vous dis que c’est

1228 stème « fédéraliste » ? Et, de plus, vous laissez de côté cette nécessité du déploiement physique de l’homme… Moi. — Nous

1229 z de côté cette nécessité du déploiement physique de l’homme… Moi. — Nous ne la laissons pas de côté. Nous voulons la tra

1230 sique de l’homme… Moi. — Nous ne la laissons pas de côté. Nous voulons la transposer sur un plan autre que celui de la gu

1231 voulons la transposer sur un plan autre que celui de la guerre moderne. Nous nions que la guerre soit jamais une solution,

1232 créatrice, et non pas destructrice. Tout l’effort de la civilisation est là : tirer des conflits naturels et nécessaires d

1233 es nouvelles, et non pas aboutir à la suppression d’ un des antagonistes. Je sais bien que le mot civilisation est mal vu c

1234 combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’ hommes. » Lui. — Et pour ceux qui n’arrivent pas si haut ? Pour la gr

1235 France. Mais je vous répondrai plus sérieusement, d’ un seul mot : c’est une question d’éducation. Pour nous, éduquer les h

1236 sérieusement, d’un seul mot : c’est une question d’ éducation. Pour nous, éduquer les hommes, ce n’est pas leur bourrer le

1237 er les hommes, ce n’est pas leur bourrer le crâne de notions inutiles, ni même de notions dites pratiques. Mais c’est enco

1238 eur bourrer le crâne de notions inutiles, ni même de notions dites pratiques. Mais c’est encore moins les dresser à la bru

1239 hommes, c’est leur donner les moyens, justement, de transporter leur brutalité naturelle dans des domaines où elle devien

1240 — Voulez-vous que nous parlions, une autre fois, de la nécessité d’une morale héroïque ? Il m’est venu quelques doutes, p

1241 ue nous parlions, une autre fois, de la nécessité d’ une morale héroïque ? Il m’est venu quelques doutes, pendant cet entre

1242 ndant cet entretien : des vrais héros parlent-ils d’ héroïsme, ont-ils une théorie là-dessus, l’enseignent-ils ? Et surtout

1243 us, l’enseignent-ils ? Et surtout, peut-on parler d’ héroïsme collectif, par groupe ? Il faudra que nous y réfléchissions,

1244 upe ? Il faudra que nous y réfléchissions, chacun de notre côté. 31. Wehrsport : sport des armes. Exercices de marche e

1245 té. 31. Wehrsport : sport des armes. Exercices de marche en campagne auxquels se livrent une fois par semaine les SA (s

1246 se livrent une fois par semaine les SA (sections d’ assaut) en chemise brune. Presque tous les jeunes Allemands en font pa

1247 s 18 ans. 32. Winterhilfswerk. Vaste entreprise de collectes publiques et de récolte de vêtements et de nourriture desti

1248 swerk. Vaste entreprise de collectes publiques et de récolte de vêtements et de nourriture destinées à secourir les pauvre

1249 e entreprise de collectes publiques et de récolte de vêtements et de nourriture destinées à secourir les pauvres pendant l

1250 collectes publiques et de récolte de vêtements et de nourriture destinées à secourir les pauvres pendant l’hiver. C’est ac

1251 ans la rue. 33. ? (Réd.) 34. Je vois le sourire de mes amis français ! t. Rougemont Denis de, « Conversation avec un S

1252 urire de mes amis français ! t. Rougemont Denis de , « Conversation avec un SA », L’Ordre nouveau, Paris, décembre 1935,

1253 . 38-42. u. Ce texte, signé « XXX », est précédé de la note suivante : « Un de nos amis, retour d’Allemagne, nous communi

1254 é « XXX », est précédé de la note suivante : « Un de nos amis, retour d’Allemagne, nous communique des notes sur ses entre

1255 dé de la note suivante : « Un de nos amis, retour d’ Allemagne, nous communique des notes sur ses entretiens avec de jeunes

1256 nous communique des notes sur ses entretiens avec de jeunes hitlériens. Nous en détachons ces pages qui se rattachent au s

1257 Et Rimbaud ? Nul n’ignore qu’une revue «  de jeunes » doit parler de Rimbaud et du surréalisme. Tout le reste est

1258 l n’ignore qu’une revue « de jeunes » doit parler de Rimbaud et du surréalisme. Tout le reste est charabia. L’ON, par exem

1259 este est charabia. L’ON, par exemple, qui « parle de politique », et même d’économie, brouille absolument « le jeu ». M. L

1260 par exemple, qui « parle de politique », et même d’ économie, brouille absolument « le jeu ». M. Léon Pierre-Quint en pren

1261 ntiers son parti. M. Brasillach, lui, le déplore. De son temps, les jeunes parlaient de Rimbaud et allaient au Vieux-Colom

1262 i, le déplore. De son temps, les jeunes parlaient de Rimbaud et allaient au Vieux-Colombier. Faire de la politique, c’étai

1263 de Rimbaud et allaient au Vieux-Colombier. Faire de la politique, c’était porter une canne ferrée et louer la « rigueur »

1264 t porter une canne ferrée et louer la « rigueur » de Maurras. Hélas. Tout change ! Tout change ! comme disait avec beaucou

1265 racontait que sa maison de campagne, aux environs de Moscou, avait été transformée en bordel aux premiers jours de la révo

1266 vait été transformée en bordel aux premiers jours de la révolution : puis rasée par les communistes, et qu’à la place on é

1267 qu’à la place on élevait maintenant des milliers de poulets kolkhoziens. Elle souriait gentiment : tout change !… Il y a

1268 aura toujours des chroniqueurs qui auront besoin de parler de Rimbaud pour faire jeune. Il y aura toujours des conservate

1269 ours des chroniqueurs qui auront besoin de parler de Rimbaud pour faire jeune. Il y aura toujours des conservateurs qui tr

1270 toujours des conservateurs qui trouveront commode de vanter les révoltés de l’autre siècle. Et il y aura toujours quelques

1271 urs qui trouveront commode de vanter les révoltés de l’autre siècle. Et il y aura toujours quelques hommes pour trouver ça

1272 lutôt nigaud. Mais puisqu’on nous invite à parler de Rimbaud, saisissons l’occasion pour dénoncer sa participation à l’un

1273 er sa participation à l’un des plus grands crimes de l’Histoire, ce crime contre la civilisation latine que représente la

1274 ud vendit des fusils au négus, — et cela en temps de paix, comble d’hypocrisie ! ⁂ La littérature rajeunit On a pu l

1275 sils au négus, — et cela en temps de paix, comble d’ hypocrisie ! ⁂ La littérature rajeunit On a pu lire récemment da

1276 n a pu lire récemment dans le plus « littéraire » de nos hebdomadaires, l’écho suivant, intitulé Les Anciens et les Jeunes

1277 es Anciens et les Jeunes. « Depuis la disparition de Paul Bourget, le doyen d’élection à l’Académie française est M. Gabri

1278 « Depuis la disparition de Paul Bourget, le doyen d’ élection à l’Académie française est M. Gabriel Hanotaux, élu en 1897,

1279 uivent les noms). Ainsi, en 5 ans, plus du quart de l’effectif des Quarante s’est trouvé renouvelé. » On ignore trop ces

1280 alors qu’il y avait tant à faire dans le domaine de la littérature désintéressée. Quel est le jeune amoureux des Lettres

1281 e jeune amoureux des Lettres qui aura gardé assez de fraîcheur d’Âme et de goût des choses de l’Esprit pour entreprendre u

1282 eux des Lettres qui aura gardé assez de fraîcheur d’ Âme et de goût des choses de l’Esprit pour entreprendre une statistiqu

1283 ettres qui aura gardé assez de fraîcheur d’Âme et de goût des choses de l’Esprit pour entreprendre une statistique complèt

1284 dé assez de fraîcheur d’Âme et de goût des choses de l’Esprit pour entreprendre une statistique complète des renouvellemen

1285 istique complète des renouvellements fractionnels de l’Académie de cinq en cinq ans, de l’origine jusqu’à 1930 ? Ce travai

1286 te des renouvellements fractionnels de l’Académie de cinq en cinq ans, de l’origine jusqu’à 1930 ? Ce travail de base perm

1287 s fractionnels de l’Académie de cinq en cinq ans, de l’origine jusqu’à 1930 ? Ce travail de base permettrait de résoudre u

1288 cinq ans, de l’origine jusqu’à 1930 ? Ce travail de base permettrait de résoudre un délicat problème de Critique littérai

1289 ine jusqu’à 1930 ? Ce travail de base permettrait de résoudre un délicat problème de Critique littéraire : calculer l’âge

1290 base permettrait de résoudre un délicat problème de Critique littéraire : calculer l’âge du capitaine, — un certain Doumi

1291 ersation avec un SA D. de Rougemont nous écrit d’ Allemagne : « L’ami XXX n’a pas dû lire Mein Kampf. Ce n’est pas une “

1292 Ce n’est pas une “autobiographie” mais un ouvrage de combat, comme son nom l’indique, et sa doctrine. Autre erreur : je vo

1293 s ma fenêtre, deux fois par semaine, des sections d’ assaut en ordre de marche. Ils vont par 3 et non par 4. Je me suis fai

1294 fois par semaine, des sections d’assaut en ordre de marche. Ils vont par 3 et non par 4. Je me suis fait dire par quelqu’

1295 et non par 4. Je me suis fait dire par quelqu’un de bien renseigné que c’était afin d’éviter une apparence trop militaire

1296 nge tout. Soyons exacts. » v. Rougemont Denis de , « À propos d’une conversation avec un SA (Échos) », L’Ordre nouveau,

1297 cultés que pouvait rencontrer un écrivain étaient de deux espèces : manque d’argent ou insuccès (auprès du public, de la c

1298 trer un écrivain étaient de deux espèces : manque d’ argent ou insuccès (auprès du public, de la critique, des éditeurs). L

1299  : manque d’argent ou insuccès (auprès du public, de la critique, des éditeurs). La pauvreté et l’obscurité sont deux spec

1300 pectres classiques sans le concours desquels rien de très grand n’a pu se faire dans la littérature, depuis que Goethe est

1301 s périssent dans cette lutte ; beaucoup en tirent de l’énergie ; tous savent et sentent qu’elle est essentiellement humain

1302 ’il est ou tel qu’il fut créé par d’autres, celui de l’aventure et des routines, celui de la personne et de l’impersonnel.

1303 utres, celui de l’aventure et des routines, celui de la personne et de l’impersonnel. Mais, depuis peu, les écrivains sont

1304 aventure et des routines, celui de la personne et de l’impersonnel. Mais, depuis peu, les écrivains sont menacés, en Franc

1305 ux, au jeu abstrait des trusts, bref, à une série de nécessités artificielles qui s’interposent entre le producteur et le

1306 évidente, mais qui ne pourra pas se vendre à plus de 2000 exemplaires : or les « nécessités » de la publicité, de la distr

1307 plus de 2000 exemplaires : or les « nécessités » de la publicité, de la distribution et de la rentabilité du capital inve

1308 mplaires : or les « nécessités » de la publicité, de la distribution et de la rentabilité du capital investi dans la maiso

1309 cessités » de la publicité, de la distribution et de la rentabilité du capital investi dans la maison obligent l’éditeur à

1310 ’éditeur à n’accepter que des livres susceptibles de se vendre à 3000 exemplaires au moins. Par contre, ce même éditeur co

1311 tistique mais « vendable », c’est-à-dire un navet de série. Si l’auteur est désargenté, il sera obligé de s’exécuter. La c

1312 série. Si l’auteur est désargenté, il sera obligé de s’exécuter. La critique étant directement influencée par le « lanceme

1313 n exemple peut paraître simpliste. Mais il suffit d’ avoir un peu fourré son nez dans le monde de l’édition parisienne pour

1314 uffit d’avoir un peu fourré son nez dans le monde de l’édition parisienne pour savoir que ce cas est courant, et qu’il est

1315 à lui seul l’abaissement très frappant du niveau de notre production intellectuelle, depuis quelques années. À qui la fau

1316 la faute ? À la lâcheté des auteurs ? Il y a eu, de tous temps, des héros et des combinards et toutes les nuances intermé

1317 it nouveau, qui est la systématisation des moyens de pression sur les non-conformistes les plus fanatiques. Le système rep

1318 iteurs et les critiques. La plupart des critiques d’ aujourd’hui trahissent leur rôle de mainteneurs ou de créateurs d’une

1319 des critiques d’aujourd’hui trahissent leur rôle de mainteneurs ou de créateurs d’une hiérarchie des valeurs : simplement

1320 ujourd’hui trahissent leur rôle de mainteneurs ou de créateurs d’une hiérarchie des valeurs : simplement, ils n’en ont auc

1321 ahissent leur rôle de mainteneurs ou de créateurs d’ une hiérarchie des valeurs : simplement, ils n’en ont aucun souci. Ils

1322 ils n’en ont aucun souci. Ils se font les agents de publicité des grandes maisons. Ils parlent du « livre dont on parle »

1323 livre dont on parle ». Et pourquoi « parle »-t-on de ce livre ? Parce que l’éditeur a su préparer sa sortie par une série

1324 e l’éditeur a su préparer sa sortie par une série de manœuvres généralement très coûteuses (échos, placards dans les journ

1325 parlent surtout des livres qui ne bénéficient pas de ce battage commercial. Ce sont ces livres-là qui ont besoin de la cri

1326 commercial. Ce sont ces livres-là qui ont besoin de la critique pour atteindre le lecteur. Mais alors c’est le public qui

1327 qui fait pression sur les critiques, et qui exige d’ eux un feuilleton sur les titres qu’il voit annoncés : on veut se teni

1328 e tenir « au courant ». Un critique trop soucieux de justice passerait très vite pour un raseur. Or lui aussi, après tout,

1329 doit « se défendre ». On hésite donc à l’accuser de simonie intellectuelle : il est plutôt victime, souvent inconsciemmen

1330  : il est plutôt victime, souvent inconsciemment, d’ un système qui le tient de tous côtés. Faut-il donc accuser les éditeu

1331 souvent inconsciemment, d’un système qui le tient de tous côtés. Faut-il donc accuser les éditeurs ? Jusqu’en 1930 environ

1332 st-à-dire jusqu’à la crise, il y avait une foison de petits éditeurs qui étaient prêts à faire des sacrifices pour publier

1333 ire des sacrifices pour publier certains ouvrages de qualité, mais peu vendables. Ils entretenaient une atmosphère de libe

1334 s peu vendables. Ils entretenaient une atmosphère de liberté dans la recherche, un dernier reste de snobisme d’avant-garde

1335 re de liberté dans la recherche, un dernier reste de snobisme d’avant-garde, un goût de la nouveauté qui corrigeait le con

1336 é dans la recherche, un dernier reste de snobisme d’ avant-garde, un goût de la nouveauté qui corrigeait le conformisme pou

1337 dernier reste de snobisme d’avant-garde, un goût de la nouveauté qui corrigeait le conformisme pour ainsi dire normal des

1338 licitaire par une spéculation adroite sur le goût de la rareté ou du scandale, et sur la mode qui était aux moins de trent

1339 u du scandale, et sur la mode qui était aux moins de trente ans. La crise a supprimé l’un après l’autre ces artisans, qui

1340 qui concevaient encore leur rôle comme un service de l’art et de la pensée. Nous dirons tout à l’heure comment s’appelle l

1341 ent encore leur rôle comme un service de l’art et de la pensée. Nous dirons tout à l’heure comment s’appelle l’agent qui a

1342 n’entrerai pas ici dans tout le détail technique de la distribution des livres au grand public. Qu’il me suffise d’affirm

1343 tion des livres au grand public. Qu’il me suffise d’ affirmer que c’est là que réside le secret de tout le mal. En résumé,

1344 fise d’affirmer que c’est là que réside le secret de tout le mal. En résumé, voici le mécanisme inexorable où se trouvent

1345 iteur à « sortir » chaque année un certain nombre de livres fixé d’avance et fixé non point d’après la consommation possib

1346 r » chaque année un certain nombre de livres fixé d’ avance et fixé non point d’après la consommation possible et les besoi

1347 et les besoins du public, mais d’après le budget de la maison. 2. Le déluge de livres qui en résulte oblige l’éditeur à a

1348 mais d’après le budget de la maison. 2. Le déluge de livres qui en résulte oblige l’éditeur à augmenter sans cesse sa publ

1349 erciaux en usage dans l’industrie des nouilles ou de l’automobile, et enfin à augmenter encore son capital : cercle vicieu

1350 ux typiquement capitaliste. Ainsi l’éditeur cesse d’ être un artisan au service du livre. Il met le livre au service de tru

1351 n au service du livre. Il met le livre au service de trusts industriels. Il entre dans le domaine des gros chiffres, qui e

1352 ans le domaine des gros chiffres, qui est la mort de la pensée. 3. Obligé de vendre beaucoup et à tout prix, l’éditeur est

1353 chiffres, qui est la mort de la pensée. 3. Obligé de vendre beaucoup et à tout prix, l’éditeur est contraint à organiser e

1354 tte. Je ne referai pas une fois de plus le procès de cette institution. J’indiquerai cependant un aspect précis et signifi

1355 querai cependant un aspect précis et significatif de cette « politique ». Outre le courtage habituel aux commissionnaires

1356 pour une raison ou pour une autre35, ne jouit pas d’ un régime spécial, et qui a été « autorisé »36 à faire diffuser 1000 o

1357 é »36 à faire diffuser 1000 ou 10 000 exemplaires d’ un livre, doit s’engager à payer une somme forfaitaire37 par kilo de l

1358 ’engager à payer une somme forfaitaire37 par kilo de livres transportés (aller… et retour bien entendu !). Si l’on sait qu

1359 bien entendu !). Si l’on sait que le poids moyen d’ un livre est d’environ 300 gr. on voit que le montant de certains débi

1360 ). Si l’on sait que le poids moyen d’un livre est d’ environ 300 gr. on voit que le montant de certains débits peut atteind

1361 ivre est d’environ 300 gr. on voit que le montant de certains débits peut atteindre un chiffre imposant. Ainsi donc si le

1362 selon les contrats, peut se monter à des dizaines de milliers de francs. Il n’est donc plus question, matériellement, pour

1363 ntrats, peut se monter à des dizaines de milliers de francs. Il n’est donc plus question, matériellement, pour l’éditeur,

1364 nc plus question, matériellement, pour l’éditeur, de risquer un beau geste en faveur de quelque écrivain, peut-être génial

1365 , peut-être génial, mais invendable sur les quais de gare. Quant aux petits éditeurs, dont j’ai parlé, il a suffi de quelq

1366 aux petits éditeurs, dont j’ai parlé, il a suffi de quelques années de ce régime pour qu’ils se vissent acculés soit à la

1367 s, dont j’ai parlé, il a suffi de quelques années de ce régime pour qu’ils se vissent acculés soit à la faillite, soit à s

1368 s Messageries conçoivent le commerce des produits de l’esprit ; sur la manière dont elles enterrent dans leurs caves des s

1369 dont elles enterrent dans leurs caves des stocks de livres ou de journaux qui, bien que n’ayant jamais paru à l’étalage,

1370 nterrent dans leurs caves des stocks de livres ou de journaux qui, bien que n’ayant jamais paru à l’étalage, sont retourné

1371 re au pas » les éditeurs, libraires, ou débitants de journaux qui feraient mine de résister. Tout cela est bien connu des

1372 aires, ou débitants de journaux qui feraient mine de résister. Tout cela est bien connu des éditeurs et des libraires, mai

1373 ar ces mêmes Messageries. III La conclusion de tout ceci est évidente : c’est le régime capitaliste, ce sont ses mét

1374 t inhumaine, qui sont les véritables responsables de notre décadence culturelle, — si toutefois l’on n’en considère que le

1375 audrait mieux réveiller l’opinion) rien ne permet de penser que les choses n’iront pas au pire : d’ici quelques années, la

1376 , la crise persistant, il n’y aura plus en France d’ édition libre. Et le seul moyen d’y remédier, ce sera de créer ou de m

1377 plus en France d’édition libre. Et le seul moyen d’ y remédier, ce sera de créer ou de multiplier des centres de propagand

1378 ion libre. Et le seul moyen d’y remédier, ce sera de créer ou de multiplier des centres de propagande au service d’un part

1379 t le seul moyen d’y remédier, ce sera de créer ou de multiplier des centres de propagande au service d’un parti ou d’une l

1380 er, ce sera de créer ou de multiplier des centres de propagande au service d’un parti ou d’une ligue. (Nous voyons s’amorc

1381 e multiplier des centres de propagande au service d’ un parti ou d’une ligue. (Nous voyons s’amorcer ce réflexe de défense

1382 es centres de propagande au service d’un parti ou d’ une ligue. (Nous voyons s’amorcer ce réflexe de défense depuis un an.)

1383 ou d’une ligue. (Nous voyons s’amorcer ce réflexe de défense depuis un an.) C’est dire que le remède sera tout aussi dange

1384 ismes. L’argent a ses fatalités, même s’il arrive de Moscou. ⁂ Sans vouloir préciser ici les modalités du régime de l’édit

1385 Sans vouloir préciser ici les modalités du régime de l’édition dans une société ON, rappelons cependant les principes fond

1386 en particulier, l’édition est un moyen au service de l’esprit créateur, et la distribution est un moyen au service de l’éd

1387 ateur, et la distribution est un moyen au service de l’édition. 2° Le gigantisme capitaliste ou étatique est proscrit par

1388 iste ou étatique est proscrit par le mode général d’ organisation à base locale des entreprises ON, qui confère également à

1389 it. 36. C’est le terme même employé par les bons de commande des Messageries. 37. Il y a quelques mois cette somme attei

1390 eignait 2 fr. 70 par kilo, et des frais variables de camionnage venaient s’y ajouter. L’étendue et l’acuité de la crise ac

1391 nnage venaient s’y ajouter. L’étendue et l’acuité de la crise actuelle ont depuis lors amené les Messageries à une concept

1392 ené les Messageries à une conception moins vorace de leur rôle d’intermédiaire et leurs décrets ont subi quelques dérogati

1393 geries à une conception moins vorace de leur rôle d’ intermédiaire et leurs décrets ont subi quelques dérogations. Comme di

1394 nt dégradante pour l’esprit. w. Rougemont Denis de , « Précisions utiles sur l’industrie des navets », L’Ordre nouveau, P

1395 truquage monumental, soit comme une manifestation de puissance d’un parti, au moins superflue. Les « élections » au Reichs

1396 mental, soit comme une manifestation de puissance d’ un parti, au moins superflue. Les « élections » au Reichstag du 29 mar

1397 e consistaient nullement en une concurrence libre de groupes ou d’opinions : un seul parti présentait des candidats, et le

1398 nullement en une concurrence libre de groupes ou d’ opinions : un seul parti présentait des candidats, et le seul ministre

1399 et le seul ministre de l’Intérieur était en droit de nommer définitivement les députés. Le vote revenait donc à dire oui o

1400 Führer en personne. En fait, il ne s’agissait pas d’ élections, au sens parlementaire, mais de plébiscite. Il ne s’agissait

1401 sait pas d’élections, au sens parlementaire, mais de plébiscite. Il ne s’agissait pas de doser les opinions, mais au contr

1402 entaire, mais de plébiscite. Il ne s’agissait pas de doser les opinions, mais au contraire d’obtenir l’unanimité de la nat

1403 sait pas de doser les opinions, mais au contraire d’ obtenir l’unanimité de la nation sur une question vitale. La « lutte é

1404 opinions, mais au contraire d’obtenir l’unanimité de la nation sur une question vitale. La « lutte électorale » revenait a

1405 ie des citoyens et citoyennes qui eussent négligé de faire usage de leur droit de vote. Ceci posé, la technique de la prop

1406 et citoyennes qui eussent négligé de faire usage de leur droit de vote. Ceci posé, la technique de la propagande et du vo

1407 qui eussent négligé de faire usage de leur droit de vote. Ceci posé, la technique de la propagande et du vote lui-même ét

1408 ge de leur droit de vote. Ceci posé, la technique de la propagande et du vote lui-même était indiquée par la nature du but

1409 e par la nature du but visé, et il n’y a pas lieu de chicaner sur ce point, encore que certains membres du parti N.-S. rec

1410 été « un peu fort » dans l’application des moyens de contrainte légale, surtout dans les petites localités (vote en masse,

1411 à bulletins ouverts, etc., privant les opposants de toute faculté pratique de dire non). Le but étant l’unanimité, et non

1412 , privant les opposants de toute faculté pratique de dire non). Le but étant l’unanimité, et non la majorité, et cette una

1413 unanimité n’existant pas encore, il fallait créer de gré ou de force ses conditions. On peut contester la légitimité de la

1414 n’existant pas encore, il fallait créer de gré ou de force ses conditions. On peut contester la légitimité de la fin pours

1415 e ses conditions. On peut contester la légitimité de la fin poursuivie, mais si on l’admet, il faut admettre aussi qu’elle

1416 stifiait » les moyens mis en œuvre. L’indignation d’ une partie de notre presse contre les procédés de pression utilisés pa

1417 s moyens mis en œuvre. L’indignation d’une partie de notre presse contre les procédés de pression utilisés par le parti N.

1418 d’une partie de notre presse contre les procédés de pression utilisés par le parti N.-S. vient d’un malentendu sur le mot

1419 dés de pression utilisés par le parti N.-S. vient d’ un malentendu sur le mot élections, lié chez nous au régime parlementa

1420 is qu’il ne désigne en Allemagne qu’une opération de propagande au profit d’un régime essentiellement antiparlementaire.

1421 llemagne qu’une opération de propagande au profit d’ un régime essentiellement antiparlementaire. 2. Plébiscite et démoc

1422 e un acte démocratique. Le Führer, dans plusieurs de ses discours, a longuement insisté sur ce point. Les démocraties de l

1423 longuement insisté sur ce point. Les démocraties de l’Ouest, disait-il en substance, ne sont en réalité que des oligarchi

1424 des oligarchies. Le peuple y est privé du pouvoir de trancher les questions importantes. Entre lui et le gouvernement, il

1425 re lui et le gouvernement, il y a toute une caste de politiciens de métier qui, une fois élus pour plusieurs années, ne se

1426 uvernement, il y a toute une caste de politiciens de métier qui, une fois élus pour plusieurs années, ne se soucient pas f

1427 ur plusieurs années, ne se soucient pas forcément de la véritable volonté de la nation… Pour moi, ajoutait-il, je viens fa

1428 se soucient pas forcément de la véritable volonté de la nation… Pour moi, ajoutait-il, je viens faire appel à vous tous po

1429 ur, ni un dictateur, mais je suis le porte-parole d’ une volonté nationale à laquelle j’obéirai toujours aveuglément. (« Je

1430 ment. (« Je marche comme un somnambule aux ordres de la Providence du peuple allemand. ») Et il terminait d’une voix tonna

1431 Providence du peuple allemand. ») Et il terminait d’ une voix tonnante : « Voilà ce que j’appelle de la vraie démocratie ! 

1432 it d’une voix tonnante : « Voilà ce que j’appelle de la vraie démocratie ! » À quoi les « démocraties de l’Ouest » peuvent

1433 la vraie démocratie ! » À quoi les « démocraties de l’Ouest » peuvent répondre sans chercher bien loin : si vous n’étiez

1434 sans chercher bien loin : si vous n’étiez pas sûr d’ avance du résultat de votre plébiscite, vous sauriez fort bien gouvern

1435 in : si vous n’étiez pas sûr d’avance du résultat de votre plébiscite, vous sauriez fort bien gouverner sans recourir à ce

1436 glément vos ordres avant que l’idée vous vien[ne] de lui demander les siens. Mais le Führer a prévu l’objection, et il la

1437 is le Führer a prévu l’objection, et il la réfute d’ avance avec un sens démagogique incomparable. « Avant d’en appeler à l

1438 ce avec un sens démagogique incomparable. « Avant d’ en appeler à l’opinion, dit-il, il faut que cette opinion existe. Or c

1439 s qui sollicitent vos suffrages ? C’est difficile de faire comprendre complètement le programme d’un seul parti aux électe

1440 ile de faire comprendre complètement le programme d’ un seul parti aux électeurs. Mais c’est au-dessus des forces d’un simp

1441 ti aux électeurs. Mais c’est au-dessus des forces d’ un simple mortel de faire comprendre à tout citoyen 46 programmes diff

1442 ais c’est au-dessus des forces d’un simple mortel de faire comprendre à tout citoyen 46 programmes différents, et d’exiger

1443 endre à tout citoyen 46 programmes différents, et d’ exiger qu’il choisisse en connaissance de cause. C’est pourquoi la vra

1444 retrouver le texte exact dans plusieurs discours de Hitler imprimés et traduits en français.) Je ne puis pas me mettre da

1445 français.) Je ne puis pas me mettre dans la peau d’ un électeur allemand qui écoute ce langage. Il se peut qu’il soit un i

1446 qui assimile « vraie démocratie » et gouvernement d’ un seul appuyé sur une opinion qu’il s’est créée favorable par les moy

1447 ire, parce qu’il en a souffert pendant les années d’ inflation et de chômage ; j’entends le sophisme des régimes parlementa

1448 l en a souffert pendant les années d’inflation et de chômage ; j’entends le sophisme des régimes parlementaires qui appell

1449 mentaire française sont deux trahisons qualifiées de la véritable démocratie, définie comme le gouvernement du peuple par

1450 pu s’exercer qu’à une très petite échelle : celle de certains petits cantons suisses où les affaires publiques sont discut

1451 ès que le nombre des électeurs dépasse la dizaine de milliers. Dès lors, la « délégation du pouvoir » s’impose pour des ra

1452 entralisés — et il ne reste plus qu’un seul moyen de la contrôler « démocratiquement » : c’est le référendum, c’est-à-dire

1453 t-à-dire le rejet ou la confirmation par le moyen d’ un vote général, demandé par un groupe de citoyens, d’une loi ou un pr

1454 le moyen d’un vote général, demandé par un groupe de citoyens, d’une loi ou un projet de loi. Là où le référendum n’existe

1455 vote général, demandé par un groupe de citoyens, d’ une loi ou un projet de loi. Là où le référendum n’existe pas, comme e

1456 par un groupe de citoyens, d’une loi ou un projet de loi. Là où le référendum n’existe pas, comme en France, on ne saurait

1457 mme en France, on ne saurait parler sans sophisme de démocratie. Mais là où le référendum ne peut être provoqué que par le

1458 en Allemagne, en ne saurait parler sans sophisme d’ un contrôle de pouvoir par le peuple. 3. Nécessité du plébiscite

1459 en ne saurait parler sans sophisme d’un contrôle de pouvoir par le peuple. 3. Nécessité du plébiscite Le plébiscite

1460 t nécessaire dans deux cas : 1° Lorsqu’il s’agit de donner un aspect légal à la prise du pouvoir par un seul homme. (Pléb

1461 voir par un seul homme. (Plébiscites sur les noms de Bonaparte, de Louis-Napoléon et de Napoléon III.) 2° Lorsqu’il s’agit

1462 ul homme. (Plébiscites sur les noms de Bonaparte, de Louis-Napoléon et de Napoléon III.) 2° Lorsqu’il s’agit de renforcer

1463 s sur les noms de Bonaparte, de Louis-Napoléon et de Napoléon III.) 2° Lorsqu’il s’agit de renforcer le prestige d’un régi

1464 Napoléon et de Napoléon III.) 2° Lorsqu’il s’agit de renforcer le prestige d’un régime en créant l’unanimité nationale sur

1465 II.) 2° Lorsqu’il s’agit de renforcer le prestige d’ un régime en créant l’unanimité nationale sur un acte politique défini

1466 t isolé, acte qui d’ailleurs a toutes les chances d’ être très généralement approuvé même par les adversaires du régime. (L

1467 es hitlériens.) Dans les deux cas, il s’agit donc d’ une mesure d’exception, ou de crise, exigeant la mise en œuvre d’une p

1468 .) Dans les deux cas, il s’agit donc d’une mesure d’ exception, ou de crise, exigeant la mise en œuvre d’une propagande de

1469 cas, il s’agit donc d’une mesure d’exception, ou de crise, exigeant la mise en œuvre d’une propagande de masse dirigée pa

1470 exception, ou de crise, exigeant la mise en œuvre d’ une propagande de masse dirigée par l’État. Et il y a lieu de poser la

1471 crise, exigeant la mise en œuvre d’une propagande de masse dirigée par l’État. Et il y a lieu de poser la fameuse question

1472 gande de masse dirigée par l’État. Et il y a lieu de poser la fameuse question de Voltaire : Jusqu’à quel point a-t-on le

1473 État. Et il y a lieu de poser la fameuse question de Voltaire : Jusqu’à quel point a-t-on le droit de tromper le peuple ?

1474 de Voltaire : Jusqu’à quel point a-t-on le droit de tromper le peuple ? — fût-ce pour son bien… On voit très clairement p

1475 ional-socialiste ne peut pas appliquer le système de référendum, et doit se borner au plébiscite, malgré ses prétentions r

1476 le problème allemand fondamental est aujourd’hui de constituer une nation unitaire, centralisée, une solide base mystique

1477 utures, militaires ou pacifiques. Dans le système de l’État-nation, tout référendum doit nécessairement se ramener, d’une

1478 , tout référendum doit nécessairement se ramener, d’ une façon ouverte ou voilée, à un plébiscite. Sinon ce serait la ruine

1479 à un plébiscite. Sinon ce serait la ruine rapide de l’étatisme centralisateur, comme tend à le prouver l’exemple de la Su

1480 centralisateur, comme tend à le prouver l’exemple de la Suisse. (On a remarqué depuis longtemps que le référendum suisse e

1481 La nécessité du plébiscite se confond avec celle de l’État-nation, c’est-à-dire du « fascisme ». Et tant qu’on admettra l

1482 « fascisme ». Et tant qu’on admettra la nécessité de l’État-nation, toute tentative d’instaurer le référendum, la « consul

1483 ra la nécessité de l’État-nation, toute tentative d’ instaurer le référendum, la « consultation populaire », sera en réalit

1484 tation populaire », sera en réalité une tentative de plébiscite, et donc une négation de la démocratie réelle. (Encore une

1485 une tentative de plébiscite, et donc une négation de la démocratie réelle. (Encore une fois : le référendum n’est possible

1486 s ce sens ; pour un pays qui a fait la Révolution de 89, c’est-à-dire qui a pris conscience de sa réalité nationale depuis

1487 olution de 89, c’est-à-dire qui a pris conscience de sa réalité nationale depuis bientôt 150 ans ; pour un pays enfin dont

1488 scitaire, qui est la tentation fasciste, n’a plus de sens historique ni spirituel. Il importe d’insister sur cette conclus

1489 plus de sens historique ni spirituel. Il importe d’ insister sur cette conclusion, au moment où nous critiquons le système

1490 mentaires, nous ne souffrirons pas que la paresse d’ esprit ou la mauvaise foi de nos adversaires nous assimilent pour auta

1491 ns pas que la paresse d’esprit ou la mauvaise foi de nos adversaires nous assimilent pour autant à un « fascisme » contre

1492 e lequel toute la doctrine et l’attitude profonde de l’ON se dressent en une opposition irréductible, essentielle. L’État-

1493 t peu nous importe que ce soit un pseudo-fascisme de droite ou un pseudo-démocratisme de gauche qui cherche à l’instituer

1494 eudo-fascisme de droite ou un pseudo-démocratisme de gauche qui cherche à l’instituer en France, avec l’appui des Forges o

1495 n France, avec l’appui des Forges ou avec l’appui de Moscou : en regard de la mission personnaliste de la France, ces deux

1496 de Moscou : en regard de la mission personnaliste de la France, ces deux tentatives ne seront jamais que des trahisons jum

1497 ntre le nationalisme étatisé, contre toute espèce de fascisme imité de Mussolini, d’Hitler ou de Staline, mais aussi contr

1498 me étatisé, contre toute espèce de fascisme imité de Mussolini, d’Hitler ou de Staline, mais aussi contre toute espèce de

1499 ntre toute espèce de fascisme imité de Mussolini, d’ Hitler ou de Staline, mais aussi contre toute espèce de fascisme « à l

1500 spèce de fascisme imité de Mussolini, d’Hitler ou de Staline, mais aussi contre toute espèce de fascisme « à la française 

1501 ler ou de Staline, mais aussi contre toute espèce de fascisme « à la française ». Parce que nous sommes pour le fédéralism

1502 pour le fédéralisme communaliste, pour l’exercice de l’autorité sur place, par des hommes responsables et qui savent ce qu

1503 t ce qu’ils font, dans un cadre qui soit à mesure d’ homme, — pour la seule vraie « démocratie », dirions-nous volontiers,

1504 ouvrait aujourd’hui les plus flagrantes trahisons de la chose. x. Rougemont Denis de, « Plébiscite et démocratie », L’

1505 tes trahisons de la chose. x. Rougemont Denis de , « Plébiscite et démocratie », L’Ordre nouveau, Paris, avril 1936, p.

1506 rité ? (mai 1936)y 1. Personne n’aurait l’idée de poser cette question dans un temps où l’autorité existerait. Mais il

1507 emps où l’autorité existerait. Mais il est urgent de la poser et de la résoudre dans notre temps. Tout de suite, une dame

1508 ité existerait. Mais il est urgent de la poser et de la résoudre dans notre temps. Tout de suite, une dame m’interrompt :

1509 la mode est à l’autorité, c’est qu’il n’y a plus d’ autorité. Et quand M. Tardieu lui-même…, eh bien, c’est qu’il est temp

1510 Tardieu lui-même…, eh bien, c’est qu’il est temps d’ intervenir et de tirer les choses au clair. Ce qui fait croire à beauc

1511 …, eh bien, c’est qu’il est temps d’intervenir et de tirer les choses au clair. Ce qui fait croire à beaucoup de personnes

1512 beaucoup de personnes que notre siècle est celui de l’autorité, c’est l’abondance de pouvoirs tyranniques qui s’établisse

1513 siècle est celui de l’autorité, c’est l’abondance de pouvoirs tyranniques qui s’établissent autour de nous. Or la tyrannie

1514 qui s’établissent autour de nous. Or la tyrannie d’ un pouvoir grandit exactement dans la mesure où l’autorité diminue. C’

1515 plement « ce qui commande », ou ce qui a le droit de commander ? Non. Car personne n’ignore qu’il y a des gens ou des inst

1516 y a des gens ou des institutions qui ont le droit de commander, et qui commandent, et qui pourtant n’ont pas d’autorité. C

1517 der, et qui commandent, et qui pourtant n’ont pas d’ autorité. Certain gouvernement d’une certaine République nous en donne

1518 urtant n’ont pas d’autorité. Certain gouvernement d’ une certaine République nous en donne un exemple typique. L’autorité s

1519 qui sont appuyés mécaniquement, par les gardiens de l’ordre, ou par certaines sanctions financières par exemple, auxquell

1520 ut pas se soustraire. L’autorité n’est le fait ni d’ une institution en soi, ni d’une charge, ni d’un grade, ni d’une tradi

1521 ité n’est le fait ni d’une institution en soi, ni d’ une charge, ni d’un grade, ni d’une tradition, ni de la force du nombr

1522 ni d’une institution en soi, ni d’une charge, ni d’ un grade, ni d’une tradition, ni de la force du nombre, ou d’un tyran,

1523 tution en soi, ni d’une charge, ni d’un grade, ni d’ une tradition, ni de la force du nombre, ou d’un tyran, ou de l’argent

1524 une charge, ni d’un grade, ni d’une tradition, ni de la force du nombre, ou d’un tyran, ou de l’argent ; ni de la police,

1525 ni d’une tradition, ni de la force du nombre, ou d’ un tyran, ou de l’argent ; ni de la police, ni de la majorité, ni d’un

1526 tion, ni de la force du nombre, ou d’un tyran, ou de l’argent ; ni de la police, ni de la majorité, ni d’un parlement — ch

1527 rce du nombre, ou d’un tyran, ou de l’argent ; ni de la police, ni de la majorité, ni d’un parlement — chose curieuse — ni

1528 d’un tyran, ou de l’argent ; ni de la police, ni de la majorité, ni d’un parlement — chose curieuse — ni d’un duce, ni d’

1529 l’argent ; ni de la police, ni de la majorité, ni d’ un parlement — chose curieuse — ni d’un duce, ni d’un pape, ni d’un so

1530 majorité, ni d’un parlement — chose curieuse — ni d’ un duce, ni d’un pape, ni d’un soviet, ni d’un caporal. Elle ne peut ê

1531 ’un parlement — chose curieuse — ni d’un duce, ni d’ un pape, ni d’un soviet, ni d’un caporal. Elle ne peut être ni achetée

1532 — chose curieuse — ni d’un duce, ni d’un pape, ni d’ un soviet, ni d’un caporal. Elle ne peut être ni achetée, ni vendue, n

1533 — ni d’un duce, ni d’un pape, ni d’un soviet, ni d’ un caporal. Elle ne peut être ni achetée, ni vendue, ni élue, ni plébi

1534 cun pouvoir institué, parce qu’elle est au-dessus de tout pouvoir. L’autorité est ce qui fait qu’un pouvoir qui lui est so

1535 tes qu’un pouvoir institué survive à l’abdication de l’autorité qui l’avait créé. Mais ce n’est là qu’une survivance, just

1536 ifestera une nouvelle autorité. Dans les périodes de crise, où tout se brouille et se confond, vous pourrez toujours disti

1537 ouvoir subsistant. 3. Le propre du pouvoir, c’est d’ être institué ; le propre de l’autorité, c’est d’être instituante. Le

1538 pre du pouvoir, c’est d’être institué ; le propre de l’autorité, c’est d’être instituante. Le pouvoir, en tant qu’institut

1539 d’être institué ; le propre de l’autorité, c’est d’ être instituante. Le pouvoir, en tant qu’institution, est naturellemen

1540 yeux de la grande masse, est à peu près synonyme d’ impuissance, et il est méprisé comme tel. Cependant que l’élite des « 

1541 nt que l’élite des « clercs » le loue précisément d’ être impuissant, inefficace et tout gratuit, — et cette louange est la

1542 s. Pourquoi voudrait-on que les foules aient plus de respect pour le spirituel que les élites elles-mêmes n’en montrent lo

1543 elles-mêmes n’en montrent lorsqu’elles se vantent de ne servir à rien ? Mais s’il est vrai que l’on abuse de ce terme pour

1544 servir à rien ? Mais s’il est vrai que l’on abuse de ce terme pour couvrir les plus vils marchandages, ou les plus lucrati

1545 les journaux du Comité des forges font profession de défendre le « spirituel » ; s’il est vrai que les « bourgeois » de to

1546 spirituel » ; s’il est vrai que les « bourgeois » de toutes classes ont fait de « l’esprit » un refuge de l’égoïsme et de

1547 que les « bourgeois » de toutes classes ont fait de « l’esprit » un refuge de l’égoïsme et de l’hypocrisie, voilà l’occas

1548 toutes classes ont fait de « l’esprit » un refuge de l’égoïsme et de l’hypocrisie, voilà l’occasion ou jamais de répéter u

1549 nt fait de « l’esprit » un refuge de l’égoïsme et de l’hypocrisie, voilà l’occasion ou jamais de répéter un vieux dicton :

1550 me et de l’hypocrisie, voilà l’occasion ou jamais de répéter un vieux dicton : l’abus n’enlève pas l’usage. Nous nous somm

1551 l’usage. Nous nous sommes expliqués dès le début de notre action sur le sens que nous attribuons aux mots « esprit » et «

1552 agitat molem. Mais ce mens n’est pas l’esprit pur d’ une élite qui laisse les mains libres aux affairistes et aux politicie

1553 prit-là, c’est l’autorité même. C’est l’acte même d’ un créateur dont notre pensée se forme en puissance d’acte. Ainsi quan

1554 créateur dont notre pensée se forme en puissance d’ acte. Ainsi quand nous parlons d’autorité spirituelle, ou mieux d’auto

1555 rme en puissance d’acte. Ainsi quand nous parlons d’ autorité spirituelle, ou mieux d’autorité tout court, il s’agit bien d

1556 and nous parlons d’autorité spirituelle, ou mieux d’ autorité tout court, il s’agit bien d’autorité concrète : celle du gén

1557 e, ou mieux d’autorité tout court, il s’agit bien d’ autorité concrète : celle du génie créateur, certes, mais aussi celle

1558 les porte, comme le prouve la moindre expérience de commandement. Or cette confiance est une réalité spirituelle, au plei

1559 du mot, cette fois. (Il est toujours désagréable de se citer soi-même : cela donne à penser qu’on n’a pas su se faire ent

1560 une formule très voisine des nôtres, mais qui est de Paul Valéry : « Le pouvoir n’a que la force qu’on veut bien lui attri

1561 ent dit, comment se fait-il qu’une autorité cesse de croire en elle-même ? (Car toute autorité qui croit en elle-même est

1562 elle-même est invincible, c’est là un des axiomes de l’Histoire. On n’a jamais pu renverser que des gouvernements qui dout

1563 pu renverser que des gouvernements qui doutaient de leur mission.) Ce problème serait insoluble si l’on n’admettait pas l

1564 ons entre autorité et pouvoir. Une autorité cesse de croire en elle-même dès l’instant qu’elle cesse de créer. Or ce qui p

1565 e croire en elle-même dès l’instant qu’elle cesse de créer. Or ce qui peut l’induire à cette tentation de paresse ou de lâ

1566 créer. Or ce qui peut l’induire à cette tentation de paresse ou de lâcheté, c’est le mécanisme même des pouvoirs institués

1567 ui peut l’induire à cette tentation de paresse ou de lâcheté, c’est le mécanisme même des pouvoirs institués. Quand l’appa

1568 seul », l’esprit humain qui l’avait fabriqué rêve de prendre un peu de repos à l’abri de ses propres créations. Mais dès q

1569 fabriqué rêve de prendre un peu de repos à l’abri de ses propres créations. Mais dès qu’il a rompu le contact avec les rés

1570 notre description un peu abstraite, qu’il essaie de l’illustrer en remplaçant « esprit ou « autorité » par nation françai

1571 ité qui prétend échapper aux risques inséparables de son exercice, a déjà, en fait, abdiqué. Le pouvoir qui lui sert encor

1572 en fait, abdiqué. Le pouvoir qui lui sert encore de paravent cédera à la première poussée venue de l’extérieur. Ni Louis

1573 , ni Kerensky, ni Schleicher n’ont su faire usage de la « force », de l’armée et de la police, bref du pouvoir dont ils ét

1574 Schleicher n’ont su faire usage de la « force », de l’armée et de la police, bref du pouvoir dont ils étaient les chefs,

1575 ont su faire usage de la « force », de l’armée et de la police, bref du pouvoir dont ils étaient les chefs, contre une aut

1576 . La révolution est essentiellement l’affirmation d’ une nouvelle autorité. Elle devient pratiquement inévitable lorsque l’

1577 i, mais en face de lui. Tout le reste est affaire de technique — ou de patience. (Laisser le pouvoir, abandonné à ses mani

1578 lui. Tout le reste est affaire de technique — ou de patience. (Laisser le pouvoir, abandonné à ses manies, se gripper ou

1579 r ou se désarticuler lui-même. Le meilleur budget de propagande d’un mouvement révolutionnaire, c’est encore le budget de

1580 iculer lui-même. Le meilleur budget de propagande d’ un mouvement révolutionnaire, c’est encore le budget de l’État, quand

1581 mouvement révolutionnaire, c’est encore le budget de l’État, quand il n’y a plus d’autorité au-dessus de l’État.) 39. Vo

1582 t encore le budget de l’État, quand il n’y a plus d’ autorité au-dessus de l’État.) 39. Voir le n° 5 de L’Ordre nouveau :

1583 l’État, quand il n’y a plus d’autorité au-dessus de l’État.) 39. Voir le n° 5 de L’Ordre nouveau : « Spirituel d’abord 

1584 autorité au-dessus de l’État.) 39. Voir le n° 5 de L’Ordre nouveau : « Spirituel d’abord », et le passage de la Révoluti

1585 re nouveau : « Spirituel d’abord », et le passage de la Révolution nécessaire sur « l’intelligence épée ». 40. Variété I