1 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Liberté ou chômage ? (mai 1933)
1 qui ne travaille pas. » Qu’il exprime la religion du travail, ou la superstition du loisir — c’est affaire d’accent mis su
2 xprime la religion du travail, ou la superstition du loisir — c’est affaire d’accent mis sur le premier ou sur le second m
3 occasion de critiquer dans cette revue la morale du travail sur laquelle le monde bourgeois prétend fonder la dignité hum
4 e de l’heure rend particulièrement concret, celui du chômage, bornons-nous à montrer les conséquences fatales d’une erreur
5 Cette assimilation en dit long sur la conception du travail qui domine aujourd’hui. Elle en fait d’ailleurs immédiatement
6 . Le machinisme est, en principe, destiné à créer du loisir, dans une société dont la religion dominante est la religion d
7 ociété dont la religion dominante est la religion du travail mécanique. Cette société n’accorde pas au loisir, but secret1
8 u lieu de créer de la liberté, le machinisme crée du chômage. Ce paradoxe est lié à l’essence même de la société capitalis
9 le est la véritable fin, tel est le véritable nom du Progrès, dans un monde dont le matérialisme foncier ne pourra plus êt
10 récipité brusquement les conséquences nécessaires du machinisme en régime capitaliste. Si nous examinons les courbes d’acc
11 nombre des employés. Il n’y a pas lieu de douter du Progrès. Il y a plutôt lieu d’augmenter les salaires, preuves grossiè
12 omme se met à croître avec une rapidité qui tient du fantastique. L’index général passe de 104 en 1919 à 125 en 1923. Si l
13 ster maintenant que sur son caractère de jugement du système. Les circonstances actuelles y prêtent, il faut le dire, plus
14 e technologique provoqué par l’augmentation folle du pouvoir productif se manifeste dès l’année 1923, il est neutralisé ju
15 ême les premières atteintes réelles à sa religion du progrès. Il freine partout la rationalisation et rachète les brevets
16 rait aussi, par exemple, de faire sauter le tabou du profit, lequel ne tarderait pas à entraîner dans la ruine le tabou du
17 tarderait pas à entraîner dans la ruine le tabou du crédit. Mais il faudrait auparavant qu’il ait pris une conscience vra
18 affecte dès l’origine sa conception de la valeur du travail et conséquemment du loisir. Il ne semble pas que rien l’y aid
19 nception de la valeur du travail et conséquemment du loisir. Il ne semble pas que rien l’y aide, dans l’époque. C’est qu’i
20 tout infecté, ou presque. La mystique bourgeoise du travail-vertu, associée à une conception purement quantitative de l’a
21 e, voilà qui ne scandalise les masses qu’à partir du jour où elles constatent que « ça ne rend plus ». Et pour cette seule
22 teur, seul travail qui n’implique pas la négation du loisir, qui ne vide pas le loisir de toute signification positive mai
23 és, soustraits, multipliés et divisés à l’infini. Du peuple on a fait une masse, — comme de la personne un numéro. De la p
24 t des attachements humains, des chaînes sociales. Du travailleur on a fait un salarié, — et de sa liberté on a fait le chô
25 ’ailleurs de plus en plus irréel, car la mystique du travail quantitatif tend à vider le loisir de tout contenu concret.
26 obile. 4. Car la protestation contre le scandale du profit patronal s’émousse d’autant plus que la misère grandit. C’est
2 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La Légion étrangère soviétique (juin 1933)
27 rgent recruteur. Le sujet est plus grave. Non pas du point de vue de la politique, car les partis de gauche ne prennent gu
28 ennent guère au sérieux leur intelligentsia, mais du point de vue plus profond de l’activité propre des intellectuels. L’a
29 che, il est vrai, de personnes que leur ignorance du marxisme excusait en partie. On croit toujours vrai ce qui a l’air si
30 qu’il est simple. Il n’entraîne pas même l’achat du Capital. Quantité de petits catéchismes du marxiste amateur fourniron
31 ’achat du Capital. Quantité de petits catéchismes du marxiste amateur fourniront le bagage d’arguments nécessaires. Et voi
32 ariés, ceux qui prennent au sérieux la mythologie du déterminisme historique et économique, dépôt honteux du xixe siècle.
33 erminisme historique et économique, dépôt honteux du xixe siècle. Philosophiquement, ils n’ont aucune raison sérieuse pou
34 berté, pour l’esprit de ses inventeurs, que celle du renoncement et du suicide. La plupart de ces fabricants de « forces é
35 it de ses inventeurs, que celle du renoncement et du suicide. La plupart de ces fabricants de « forces économiques » sont
36 ous libérer de leurs inéluctables conséquences. » Du bourgeois positiviste au marxiste orthodoxe, on passe sans heurt ni s
37 les camarades qui s’excitent sur les mots d’ordre du parti, et avec pitié les idéalistes qui parlent encore de l’esprit et
38 ues : c’est encore la tristesse de la retraite et du désistement de l’esprit. Défaitisme, essentielle inactualité de la pe
39 s des intellectuels qui se prétendent « aux côtés du prolétariat ». Nous leur dirons : « Non seulement vous trahissez votr
3 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Pourquoi ils sont socialistes (juillet 1933)
40 .) Il y a quantité de gens que l’aspect financier du capitalisme effraye ou indigne, mais qui ne veulent pas pour autant r
41 ils. Entendons — et c’est la véritable définition du centrisme — qu’ils se tiennent à égale distance de la participation e
42 temps pour voir se fermer les guichets, aux sons du Horst-Wessel-Lied. c. Rougemont Denis de, « Pourquoi ils sont soci
4 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Spirituel d’abord (juillet 1933)
43 Ce n’est pas encore s’attaquer aux racines vives du désordre. La seule rupture véritable, efficace, est celle que nous op
44 efficace, est celle que nous opérons au cœur même du système régnant. Que trouvons-nous, à l’origine permanente des erreur
45 ette forteresse protégée, qui ne risque plus rien du charnel et du temporel, qui ne veut, qui ne peut plus rien risquer. E
46 e protégée, qui ne risque plus rien du charnel et du temporel, qui ne veut, qui ne peut plus rien risquer. Entre le spirit
47 A) si l’on ne part pas de l’acte, on ne part pas du tout ; B) si l’on ne part pas tout de suite de l’acte, on ne partira
48 rquoi n’en use-t-il pas ? Il paraît maître absolu du pays, mais la violence spirituelle est du côté de Hitler, et c’est el
49 jusqu’au bout des faits, si nous restons au cœur du spirituel.   IX. Que d’autres nous reprochent, maintenant, de vouloir
5 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les parlementaires contre le Parlement (octobre 1933)
50 e à l’État, c’est ce que nous appelons le domaine du plan ; de l’autre, il a à protéger l’action de tout ce qui n’est pas
51 t, ce qui a permis de ne pas percevoir le passage du temps où tout le inonde l’était au temps où personne ne l’est plus),
52 l’entente franco-anglaise établie dans le silence du cabinet de Delcassé, l’organisation scolaire élaborée par des fonctio
53 our chaque chose, une loi sanctionnait le travail du dehors, mais arrachée en fin de séance par un député obscur, ami du c
54 rachée en fin de séance par un député obscur, ami du colonial, du fonctionnaire ou du banquier, après la grande lutte laïq
55 de séance par un député obscur, ami du colonial, du fonctionnaire ou du banquier, après la grande lutte laïque et obligat
56 puté obscur, ami du colonial, du fonctionnaire ou du banquier, après la grande lutte laïque et obligatoire, à dix congénèr
57 al est chaque jour un peu plus dans la dépendance du préfet, lequel obéit aveuglément aux députés de son département. Les
58 même elle est nécessaire comme toute autre pièce du dossier. Le Parlement ! Qu’a-t-il fait des hommes les plus nobles ? D
6 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Positions d’attaque (décembre 1933)
59 dialectique historique ne peut que rendre compte du passé — mais seul l’acte créateur opère le changement de plan et perm
60 jeu normal la disparition des cadres de l’État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’élimination des facteurs décisif
61 élimination des facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au
7 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Communauté révolutionnaire (février 1934)
62 ire. La paix n’est pas une occupation, ni un but. Du moins pour notre civilisation, elle n’est rien que l’absence obsédant
63 t que la guerre est une des pièces indispensables du système capitaliste. Mais ils s’arrêtent à la dénonciation des moyens
64 comme il était, en régime capitaliste, la guerre du droit et de la justice. Ces simplifications résument des études que n
65 ment cette notion a passé dans les mœurs au cours du xviiie siècle, à la faveur des théories rationalistes et matérialist
66 ipal facteur de différenciation entre les hommes. Du moins le plus visible. Il se peut que ce fait ait contribué à dégrade
67 ns, à ses désirs réels, et s’hypnotisa sur l’idée du standing de vie, défini par comparaison avec « les autres », détermin
68 urs plus ou moins abstraits, artificiels, imposés du dehors, et de plus en plus inhumains. Le lien entre les hommes ne rep
69 pital, police, lutte de classes, guerre. Primauté du paraître sur l’être. ⁂ Définitions. — La personne, c’est l’homme con
70 e rendre les antagonismes féconds pour l’ensemble du corps social. Elles cherchent à humaniser les hommes. Elles veulent
71 on et le syndicat d’une part, le centre directeur du service civil de l’autre. Tension organique entre la commune et la ré
72 en aide à l’autre (c’est la définition chrétienne du « prochain »), soit que tous deux, apportant des aptitudes différente
73 gradante. Mais elle ne l’est guère plus que celle du bourgeois attaché à son bas de laine ou prisonnier des assurances. Po
8 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Destin du siècle ou destin de l’homme ? (mai 1934)
74 Destin du siècle ou destin de l’homme ? (mai 1934)k Qu’un homme perde le sen
75 nymes et collectifs. C’est ainsi qu’on nous parle du « destin du siècle » avec des yeux hors de la tête, sans se poser jam
76 lectifs. C’est ainsi qu’on nous parle du « destin du siècle » avec des yeux hors de la tête, sans se poser jamais cette qu
77 c’est le fait d’une personne. Croire à la réalité du « destin » souverain de la masse, de la classe, de la nation, du capi
78 ouverain de la masse, de la classe, de la nation, du capital ou de l’État — car c’est de tout cela que se compose le desti
79 — car c’est de tout cela que se compose le destin du siècle —, c’est témoigner tout simplement de son abdication personnel
80 sme, contre le fascisme, contre toutes les formes du « matérialisme » contemporain, nous disons simplement ceci : nous vou
81 haque homme est plus grand que tous les « destins du siècle » inventés par nos lâchetés. ⁂ Le banquier croit aux fatalit
82 nos lâchetés. ⁂ Le banquier croit aux fatalités du Capital. Le bourgeois croit aux fatalités de l’Opinion publique. Le c
83 s par l’individualisme bourgeois et les scandales du temps, et qui ne se rallieront jamais qu’à une révolution triomphante
84 uelle des dictatures dans un fléchissement en eux du sens de leur destinée personnelle. À l’origine de tout, il y a une at
85 r comble, se croient seuls éveillés et conscients du réel ! Il serait bien facile de faire la même démonstration à propos
86 à fondent en eux-mêmes, hic et nunc, la dictature du nombre et de l’irresponsable. La personne, au contraire de l’individu
87 rifient leur impuissance sous le nom de « volonté du pays », ou de « marxisme ». 11. « La légion étrangère soviétique »,
88 1933, p. 19-23. k. Rougemont Denis de, « Destin du siècle ou destin de l’homme ? », L’Ordre nouveau, Paris, mai 1934, p.
89 nouveau, Paris, mai 1934, p. 3-7. l. En page II du n° 12 de L’Ordre nouveau , du 15 juin 1934, Rougemont apporte la pré
90 -7. l. En page II du n° 12 de L’Ordre nouveau , du 15 juin 1934, Rougemont apporte la précision suivante : « On a pu cro
91 n suivante : « On a pu croire, à lire mon article du numéro 11, que je m’en prenais au livre de M. Jean-Richard Bloch inti
92 au livre de M. Jean-Richard Bloch intitulé Destin du siècle. Il n’en est rien. C’est au succès significatif de ce titre, p
9 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plans de réforme (octobre 1934)
93 ait un peu bien jeune à ces Messieurs. L’incident du 6 février les a fait réfléchir, semble-t-il. Nous serons bien les der
94 qu’en tant qu’illustration de la crise doctrinale du marxisme. Cette crise, c’est Montagnon qui la décrit le plus franchem
95 ise des vieilles formules », « tragique faiblesse du socialisme international », « échecs en Allemagne » et ailleurs ; éch
96 rait bien des choses à compléter dans la critique du marxisme par Déat, qui d’ailleurs reste négative. Quant à nous, nous
97 rrémédiable impuissance des socialistes vis-à-vis du fascisme. Nous craignons donc que Déat ne soit prophète après coup. D
98 t, ils nous rejoindront… peut-être. 2. Le Plan du 9 Juillet Changeons-nous ici d’atmosphère ? On peut le croire, lor
99 es ». Difficultés politiques ensuite. Les auteurs du plan commencent par condamner le Parlement, « dont le fonctionnement
100 et régional ». Nous avons parlé dans Nous voulons du Conseil économique fédéral dont nous avons même essayé de déterminer,
101 n avec le vague fantôme qu’évoquent les magiciens du Plan. Enfin, le Plan préconise un renforcement de l’exécutif et une p
102 e un renforcement de l’exécutif et une présidence du Conseil « permanente » (?). Lisons plus loin. « La France sera divisé
103 ptions administratives et politiques essentielles du pays, en même temps que des centres économiques et intellectuels. » N
104 trop grave pour que nous ne la dénoncions point. Du chapitre sur l’Éducation, je retiens cette phrase : « La véritable cu
105 « La véritable culture ne s’acquiert qu’à partir du moment où l’homme entre en contact avec les réalités. C’est pourquoi
106 ommerciales. » C’est l’amorce de notre conception du service civil, mais entreprise à rebours, et dans un sens qui ne peut
107 n de la France. Ce n’est pas avec cela qu’on fera du nouveau. Le début du chapitre sur l’économie s’inspire — du moins en
108 est pas avec cela qu’on fera du nouveau. Le début du chapitre sur l’économie s’inspire — du moins en apparence — presque t
109 . Le début du chapitre sur l’économie s’inspire — du moins en apparence — presque textuellement de nos doctrines (p. 42 à
110 cations de la Nature et de ménager les ressources du Trésor » ; ou encore : « Le problème consiste simplement (sic) à crée
111 députés ont participé aux séances (de préparation du plan) ; l’un d’eux très régulièrement. On les traitait en camarades18
112 s où il semble s’inspirer sinon toujours de nous, du moins de préoccupations qui sont les nôtres, et qui sont aussi celles
113 entends, par sens social, la connaissance vivante du principe spirituel, affectif et communautaire de la nation. Qu’est-ce
114 qui s’abstrait ainsi lui-même de la vie profonde du peuple et de l’activité créatrice des élites ? Ni le pouvoir ni les l
115 ferment révolutionnaire, qui fait défaut au Plan du 9 juillet et le condamne à n’aboutir, pratiquement, et si justes que
116 e — qui pourraient être dégagés des deux discours du président sont tirés en effet du Plan du 9 juillet. Emprunts timides
117 es deux discours du président sont tirés en effet du Plan du 9 juillet. Emprunts timides à un plan trop prudent pour être
118 discours du président sont tirés en effet du Plan du 9 juillet. Emprunts timides à un plan trop prudent pour être honnête.
119 discours ne rend que plus sensible l’impuissance du régime à se sauver par ses propres moyens. Le plan Doumergue est pure
120 oint de vue économique, il se réduit à la défense du bas de laine. Mais on ne se défend bien qu’en attaquant. Les discours
121 mais d’une doctrine — la seule — qui nous sortira du pétrin. La raison de l’avance que nous gardons sur tous les groupes q
122 des journaux italiens pour combattre les erreurs du corporatisme fasciste. 14. Cf. Décadence de la nation française, par
123 it., appendice, p. vii. 17. Voir aussi, au sujet du service civil, les propositions du Plan, p. 46. 18. Nous les aurions
124 ussi, au sujet du service civil, les propositions du Plan, p. 46. 18. Nous les aurions mis à la porte. m. Rougemont Den
10 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Un exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine (janvier 1935)
125 où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticisme va de pair avec la propagande de l’opportunisme. » 3. « No
126 mistes au congrès de Bruxelles en 1903 (fondation du parti bolchévique, c’est-à-dire majoritaire) ; puis à se séparer de P
127 de l’ouvriérisme intégral et exclusif (l’attitude du PC français jusqu’à cette année) Lénine n’a pas cessé de se répandre
128 rien de « marxiste » au sens courant et vulgarisé du terme, — alors que la tactique proprement marxiste, qui fut celle du
129 ue la tactique proprement marxiste, qui fut celle du communisme allemand, a conduit au triomphe… d’Hitler ! 2° Les « homme
130 ste a conduit 16o millions d’hommes à l’esclavage du travail étatique. Nous répondrons d’abord que les méthodes de Lénine
131 nt la prise de pouvoir et les buts collectivistes du gouvernement conquis, qui est à l’origine de la crise étatiste de l’U
132 tion dans leur vie, qui souffrent à cause de cela du désordre établi autour d’eux, et qui ne peuvent [faire] autrement que
11 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Quatre indications pour une culture personnaliste (février 1935)
133 tiques était l’homme dans la cité ; que la mesure du monde capitaliste est l’argent, qui est une fausse mesure ; que la me
134 argent, qui est une fausse mesure ; que la mesure du monde socialiste serait la production quantitative ou statistique, me
135 t féconde. Nous voyons aussitôt que la « mesure » du monde de l’argent est une fausse mesure culturelle. Car c’est ici d’u
136 iété personnaliste a pour fin l’extension maximum du phénomène de la personne. On peut concevoir et souhaiter une « person
137 soit de s’agréger le plus grand nombre d’hommes, du seul fait de leur accession à la personne. La plupart des institution
138 le rôle de la culture est bientôt ravalé au rôle du règlement de service dans les casernes. Dans le monde capitaliste, la
139 a culture n’est plus guère qu’un luxe injustifié. Du simple fait qu’il y a des « masses », la culture se trouve isolée de
140 sme d’appel et de vigilance doctrinale, gardienne du statut de la personne ». Nietzsche, me semble-t-il, avait prévu et pr
141 lutter contre la tendance naturelle à la division du travail. Il faut créer des êtres dirigeants qui conservent une vue d’
142 t manifeste : il a conçu sa nouvelle culture hors du cadre communautaire. Or nous considérons ce cadre comme immédiat à la
143 entre cité et humanité ? (Archives de philosophie du droit, 1933, p. 212.) 23. L’Ordre nouveau, Paris, n° 9, p. vii. 24
12 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’édit de Nantes et sa révocation (mars-avril 1935)
144 ion décrétée au nom du même ordre et pour le bien du même État, mais on invoque cette fois les droits sacrés de la conscie
145 ongtemps avait « déchiré » sa conscience, l’homme du « Paris vaut bien une messe ! », c’est encore l’homme de l’Édit. À to
146 des chambres mi-parties, ou la délégation auprès du roi), exaspère les catholiques en même temps qu’il oblige les églises
147 arti politique. D’autre part, limitant l’exercice du culte (qui ne peut être célébré que hors les murs, et qui souffre par
148 oins réelles, pour être plus brutales, que celles du pape. La légende de la paix religieuse établie par l’édit de Nantes,
149 s porter sur les grands faits moraux et matériels du temps. Les mémoires et la correspondance du sinistre Ubaldini, nonce
150 riels du temps. Les mémoires et la correspondance du sinistre Ubaldini, nonce papal, les seize attentats perpétrés contre
151 ur conflit. Si l’on rappelle en outre les guerres du Languedoc entre Rohan et Richelieu — dernières luttes du fédéralisme
152 uedoc entre Rohan et Richelieu — dernières luttes du fédéralisme contre la conception maniaque de l’unité —, on est fondé
153 au contraire, pour la vie politique et économique du pays. b) Le conflit spirituel étouffé par la force, sans être en rien
154 ntion de l’État dans des domaines qui ne sont pas du ressort de la politique. L’explosion révolutionnaire, dans ce qu’elle
155 pinion est clairement exprimée par les assemblées du clergé réclamant à grands cris la destruction des réformés (1660) et
156 énergiquement à se laisser imposer « la religion du roi » ; — la faction « étatiste », plus ou moins contrôlée par le par
157 doctrine davantage que le mot peut-être apocryphe du souverain : l’État, c’est moi. Voici cette phrase, dont on croirait q
158 le qui a su l’appliquer conformément à la logique du régime. C’est elle qui doit fatalement triompher. Cependant une diffi
159 itable est celui de l’État, plus encore que celui du pape. C’est l’évolution étatiste qui permet aux ultramontains d’obten
160 Simon) « ce complot affreux qui dépeupla un quart du royaume, qui ruina son commerce, qui l’affaiblit dans toutes ses part
161 s, fit fleurir et regorger leurs états aux dépens du nôtre et leur fit bâtir de nouvelles villes, qui leur donna le specta
162 de toutes horreurs, remplit toutes les provinces du Royaume de parjures et de sacrilèges, où tout retentissait de hurleme
163 on époque une tournure moins fatale pour l’avenir du pays. (Nous nous sommes contenté d’indiquer au passage l’exemple des
164 rtement, par un exemple à peu près idéal, le sens du déterminisme inhérent à tout étatisme. Il a fallu toute l’inconscient
165 tout simplement l’affligeante absence de rigueur du système parlementaire qui leur permet de glorifier ce « moins » — d’é
166 s » — d’étiquette vaguement jacobine — aux dépens du « plus » réalisé par Louis XIV ? En vérité, l’on est en droit de dout
13 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). À propos du 14 juillet (juillet-août 1935)
167 tructeur de la liberté des personnes, destructeur du sentiment patriotique, destructeur à gauche et à droite des forces vi
168 destructeur à gauche et à droite des forces vives du pays. À l’heure présente, une chose est claire : le Front populaire t
169 voit la gauche et la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine, on est sûr que cette gauche et cet
170 uillet–août 1935, p. II. r. Le texte est précédé du chapeau suivant : « Quoique nous ayons pour habitude de séparer nette
171 lié par Denis de Rougemont dans le dernier numéro du Bulletin. »
14 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La situation politique en France (octobre 1935)
172 le conflit mal dissimulé de l’Action française et du comte de Paris, la décomposition du parti radical, les dissidences co
173 française et du comte de Paris, la décomposition du parti radical, les dissidences communistes, l’apparition de formation
174 peu béate que l’on mettait dans l’immobilité même du centre. Quand l’électeur comprend « qu’il faut faire quelque chose »
175 t la vieille opposition des blancs et des rouges, du châtelain et du métayer. C’est par rapport à la menace ou à l’espoir
176 osition des blancs et des rouges, du châtelain et du métayer. C’est par rapport à la menace ou à l’espoir du fascisme, que
177 ayer. C’est par rapport à la menace ou à l’espoir du fascisme, que les positions se dessinent. Mais alors, si la droite et
178 fameuse dictature de transition, masque étatiste du désordre social. Le génie de la confusion qui détient la présidence e
179 taliste (en théorie), M. de la Rocque ne condamne du capitalisme que ses « parasites ». Enfin, le fascisme est un mouvemen
180 eté civique qui constitue la force la plus réelle du mouvement des Croix-de-Feu. Tirons notre chapeau aux lieux communs do
181 courage de rappeler la vertu, rions à notre tour du reproche de fascisme dont on veut accabler tant de braves républicain
182 quelque autre réponse directe à la fière question du début : « De quoi s’agit-il ? » « Les programmes sont des aboutissem
183 , celle-là même que défendirent les intellectuels du dernier siècle, et qui nous vaut la Grande Presse, l’éloquence parlem
184 ent pas les leviers de l’action : c’est l’affaire du Parti communiste. Or, ce parti veut bien la liberté, mais d’une maniè
185 qu’en somme il n’a pas de programme. La situation du monde est peut-être tragique. Celle de nos chefs de gauche est certai
186 inon l’issue — de la lutte qui les opposera. Mais du choc de deux fronts derrière lesquels on n’arrive pas à distinguer de
187 elle ? Je me bornerai à citer un fait symbolique. Du point de vue de la tactique révolutionnaire, il est clair que la seul
188 ir été plus loin que la simple position théorique du problème — et nos expériences de cet été le prouvent. Mais il n’est p
189 de gauche29, nous voyons apparaître une critique du stalinisme considéré comme une forme de capitalisme d’État et de nati
190 ui nous est familier. Dans certaines déclarations du Front paysan, nous distinguons les germes d’une conscience fédéralist
191 nombre de Croix-de-Feu, et dans l’antisoviétisme du Front social de Bergery, des tendances qui préparent un grand nombre
15 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Conversation avec un SA (décembre 1935)
192 aire comprendre, hors d’Allemagne, que votre goût du décor guerrier est un goût pacifique, somme toute, sportif, artistiqu
193 politiques, à tout propos. J’admire votre « Œuvre du secours d’hiver »32 mais je remarque que toutes les banderoles rouges
194 voilà. Je ne vais pas combattre votre conception du monde dans la mesure où elle se veut héroïque, comme celle des fascis
195 prouesses « sportives » des autres — des coureurs du Tour de France par exemple ; nous aussi, nous avons eu, à notre heure
196 déalisme lamentable. La guerre actuelle n’est pas du tout un appel à la virilité. Nous ne sommes plus au temps de Frédéric
197 s ne sommes plus au temps de Frédéric le Grand et du maréchal de Saxe. La guerre actuelle n’est pas une éducation de la vi
198 canique, un point c’est tout. Le tout au bénéfice du trust des armements, vous le savez bien. Je ne comprends pas, mais pa
199 vous le savez bien. Je ne comprends pas, mais pas du tout, votre jalousie à l’endroit des Anciens Combattants. Ils ont sub
200 eau ? Égaliser toutes les différences, le système du rouleau compresseur ? Vous n’êtes pas trop réalistes, en France. Moi
201 une force, à l’intérieur, pour assurer la défense du régime. Moi. — J’en reviens à notre problème de la guerre en soi. Qu
202 Et, de plus, vous laissez de côté cette nécessité du déploiement physique de l’homme… Moi. — Nous ne la laissons pas de c
203 er. C’est actuellement l’activité la plus visible du Parti N.-S. dans la rue. 33. ? (Réd.) 34. Je vois le sourire de mes
204 en détachons ces pages qui se rattachent au sujet du présent numéro. »
16 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Échos (janvier 1936)
205 une revue « de jeunes » doit parler de Rimbaud et du surréalisme. Tout le reste est charabia. L’ON, par exemple, qui « par
206 uveaux (suivent les noms). Ainsi, en 5 ans, plus du quart de l’effectif des Quarante s’est trouvé renouvelé. » On ignore
207 problème de Critique littéraire : calculer l’âge du capitaine, — un certain Doumic. ⁂ À propos d’une conversation avec
17 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Précisions utiles sur l’industrie des navets (mars 1936)
208 eux espèces : manque d’argent ou insuccès (auprès du public, de la critique, des éditeurs). La pauvreté et l’obscurité son
209 lle exprime un conflit permanent et fécond, celui du créateur et du monde tel qu’il est ou tel qu’il fut créé par d’autres
210 conflit permanent et fécond, celui du créateur et du monde tel qu’il est ou tel qu’il fut créé par d’autres, celui de l’av
211 ublicité, de la distribution et de la rentabilité du capital investi dans la maison obligent l’éditeur à n’accepter que de
212 ire organisé par l’éditeur, ce mauvais livre aura du succès. Et ce bon auteur finira par croire que ses bons livres sont m
213 l explique à lui seul l’abaissement très frappant du niveau de notre production intellectuelle, depuis quelques années. À
214 nts de publicité des grandes maisons. Ils parlent du « livre dont on parle ». Et pourquoi « parle »-t-on de ce livre ? Par
215 e spéculation adroite sur le goût de la rareté ou du scandale, et sur la mode qui était aux moins de trente ans. La crise
216 e où se trouvent pris les éditeurs : 1. Les lois du capitalisme et l’importance sans cesse accrue des frais généraux obli
217 t d’après la consommation possible et les besoins du public, mais d’après le budget de la maison. 2. Le déluge de livres q
218 insi l’éditeur cesse d’être un artisan au service du livre. Il met le livre au service de trusts industriels. Il entre dan
219 rtains scandales trop visibles (et cela n’est pas du tout souhaitable, il vaudrait mieux réveiller l’opinion) rien ne perm
220 Moscou. ⁂ Sans vouloir préciser ici les modalités du régime de l’édition dans une société ON, rappelons cependant les prin
221 38. Je n’insiste pas sur l’abaissement immédiat du niveau des maisons passées aux mains des Messageries. La loi des gros
18 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plébiscite et démocratie (avril 1936)
222 u moins superflue. Les « élections » au Reichstag du 29 mars ne consistaient nullement en une concurrence libre de groupes
223 La « lutte électorale » revenait ainsi à la lutte du parti au pouvoir contre l’opposition secrète, informulée, des ennemis
224 tre l’opposition secrète, informulée, des ennemis du régime, et contre l’inertie des citoyens et citoyennes qui eussent né
225 vote. Ceci posé, la technique de la propagande et du vote lui-même était indiquée par la nature du but visé, et il n’y a p
226 et du vote lui-même était indiquée par la nature du but visé, et il n’y a pas lieu de chicaner sur ce point, encore que c
227 hicaner sur ce point, encore que certains membres du parti N.-S. reconnaissent qu’on a été « un peu fort » dans l’applicat
228 éalité que des oligarchies. Le peuple y est privé du pouvoir de trancher les questions importantes. Entre lui et le gouver
229 e comme un somnambule aux ordres de la Providence du peuple allemand. ») Et il terminait d’une voix tonnante : « Voilà ce
230 cher bien loin : si vous n’étiez pas sûr d’avance du résultat de votre plébiscite, vous sauriez fort bien gouverner sans r
231 teur est beaucoup plus sensible à la dénonciation du sophisme contraire, parce qu’il en a souffert pendant les années d’in
232 ires qui appellent « démocratie » le gouvernement du peuple par des députés livrés à toutes les intrigues des puissances o
233 ritable démocratie, définie comme le gouvernement du peuple par lui-même. Ce régime idéal, la démocratie pure, n’a jamais
234 la dizaine de milliers. Dès lors, la « délégation du pouvoir » s’impose pour des raisons pratiques — dans les États centra
235 ontrôle de pouvoir par le peuple. 3. Nécessité du plébiscite Le plébiscite est donc un référendum contrôlé, — pratiq
236 qu’il s’agit de donner un aspect légal à la prise du pouvoir par un seul homme. (Plébiscites sur les noms de Bonaparte, de
237 ès généralement approuvé même par les adversaires du régime. (Les 3 plébiscites hitlériens.) Dans les deux cas, il s’agit
238 lle, dans certains cas, excellente.) La nécessité du plébiscite se confond avec celle de l’État-nation, c’est-à-dire du « 
239 confond avec celle de l’État-nation, c’est-à-dire du « fascisme ». Et tant qu’on admettra la nécessité de l’État-nation, t
19 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que l’autorité ? (mai 1936)
240 ni d’un grade, ni d’une tradition, ni de la force du nombre, ou d’un tyran, ou de l’argent ; ni de la police, ni de la maj
241 ous pourrez toujours distinguer l’autorité réelle du pouvoir mécanique, à ce seul signe : les meilleurs obéissent à l’auto
242 s récités par le pouvoir subsistant. 3. Le propre du pouvoir, c’est d’être institué ; le propre de l’autorité, c’est d’êtr
243 s plus lucratifs ; s’il est vrai que les journaux du Comité des forges font profession de défendre le « spirituel » ; s’il
244 court, il s’agit bien d’autorité concrète : celle du génie créateur, certes, mais aussi celle qui rassemble une armée, et
245 e n’est plus une arme entre les mains déficientes du chef. Car les insignes du pouvoir n’ont aucune force dès que défaille
246 e les mains déficientes du chef. Car les insignes du pouvoir n’ont aucune force dès que défaille la confiance dans l’homme
247 fiance est une réalité spirituelle, au plein sens du mot, cette fois. (Il est toujours désagréable de se citer soi-même :
248 donne à penser qu’on n’a pas su se faire entendre du premier coup. Voici donc une formule très voisine des nôtres, mais qu
249 ffrayante. (On a toujours beaucoup plus peur loin du combat qu’en pleine lutte.) Il n’ose plus intervenir en force, s’impo
250 modifier ou adapter aux faits nouveaux l’appareil du pouvoir devenu trop rigide. Il s’en remet aux mécanismes qui roulent
251 de la « force », de l’armée et de la police, bref du pouvoir dont ils étaient les chefs, contre une autorité proclamée au-
20 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que la politique ? (juin 1936)
252 ceux de la grande féodalité guerrière, le pillage du pays par les barons. Je dis que pratiquement — donc en laissant de cô
253 , eux aussi, à des débauches de mensonges haineux du même calibre, du moins sait-on que la dictature en est seule responsa
254 s débauches de mensonges haineux du même calibre, du moins sait-on que la dictature en est seule responsable. La honte n’e
255 us intelligent, se doit de n’y pas tremper fût-ce du bout de son stylo. c) Justement écœurés par les politiciens, comitar
256 plus rigoureusement matérialiste. d) À l’inverse du désir de ces nouveaux « physiocrates », nous voyons, depuis peu, la p
257 ysticisme, et cela surtout chez les intellectuels du Front populaire. On attend d’elle la création d’un « homme nouveau »,
258 que, et comme délivrée par l’État de l’oppression du péché originel, sombre invention « réactionnaire ». On s’exalte à qui
259 énonce les obscurantistes, on prophétise le règne du Bonheur, de la Raison, de la Richesse et du Progrès. Et l’on se croit
260 règne du Bonheur, de la Raison, de la Richesse et du Progrès. Et l’on se croit pour autant « révolutionnaire » ou simpleme
261 mythes bourgeois : 1° n’est qu’un mauvais négatif du christianisme ; 2° ne peut mener qu’à une forme avachie de fascisme,
262 té des citoyens de se désintéresser, en pratique, du bien commun. Et l’on admet alors qu’il existe deux morales, l’une pri
263 base matérielle de départ. (D’où notre définition du rôle de l’État, limité et fort, et l’institution du service civil.) C
264 rôle de l’État, limité et fort, et l’institution du service civil.) C’est en vertu de notre conception de la personne que
265 par excellence, au sens que nous venons de donner du politique. Elle consiste à faire la part, dans l’activité des personn
266 ais pratiqué une telle politique, dans l’histoire du monde ? La politique, voyez-vous, c’est un jeu beaucoup plus impur, c
267 tournent avec dégoût et font de la littérature ou du commerce, les autres s’y abandonnent avec délices et deviennent ces ê
268 mensonge a plus de succès, croit-on que c’est là du « réalisme » ? Oui ou non, sommes-nous en pleine crise ? Oui ou non,
269 n contribuant à l’élaboration d’un nouveau régime du travail, voilà l’un des aspects de notre « intellectualisme » En véri
270 aux, des requins d’affaires ou des vieux routiers du parlementarisme. Et encore moins de chefs de partis aveuglés par les
271 de moins à ses ingénieurs que d’établir les plans du paradis terrestre ; il y a le puissant mouvement panafricain, si mal
272 ui leur donneront une réponse efficace, donneront du même coup un but commun aux efforts de tous les citoyens, par-dessus
273 les canons inoffensifs : c’est l’instrument même du parti qui est meurtrier. 42. Le gouvernement soviétique lutte contre
274 s un certain groupe — mais bien les buts positifs du marxisme stalinien, que je vise ici. 44. Et en Belgique, Suisse, Esp
21 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du danger de confondre la bonne foi et le stalinisme (juillet 1936)
275 Du danger de confondre la bonne foi et le stalinisme (juillet 1936)aa
276 alinisme (juillet 1936)aa À propos de la Crise du Progrès, de M. Georges Friedmann (Gallimard), nous avons un petit com
277 ce catastrophique de l’idée de Progrès aux débuts du xxe siècle. Il analyse quelques-unes de ses causes. Enfin, il défini
278 sion de la condition prolétarienne. L’institution du Service civil, dont nous avons donné le plan général, et que notre ex
279 ne l’est au matérialisme ; que notre condamnation du régime soviétique ne repose pas sur une prétendue « défiance vis-à-vi
280 alisation », mais sur un réel dégoût pour l’idéal du servage industriel que Staline impose au peuple russe ; que l’alterna
281 pas « favorables au fascisme », mais adversaires du fascisme, qu’il soit hitlérien (rural) ou stalinien (industrialiste) 
282 ’un livre qui porte un pareil titre. Car la crise du Progrès n’est rien que la crise du rationalisme « plat », et l’histoi
283 . Car la crise du Progrès n’est rien que la crise du rationalisme « plat », et l’histoire de ses démêlés avec le capitalis
284 date de 1935 — ou cette fausse honte à l’endroit du matérialisme « grossier » ne sont là que pour rassurer l’intelligents
285 nt là que pour rassurer l’intelligentsia radicale du Front populaire. La manœuvre, elle, est carrément « grossière ». Elle
286 marxisme révisé par M. Staline, seule « technique du progrès humain ». Nous saurons désormais ce que signifie pour l’auteu
287 (Esprit, juin 1936.) aa. Rougemont Denis de, «  Du danger de confondre la bonne foi et le stalinisme », L’Ordre nouveau,
22 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Manifeste au service du personnalisme par Emmanuel Mounier (octobre 1936)
288 Manifeste au service du personnalisme par Emmanuel Mounier (octobre 1936)ab Ce texte marqu
289 xte marquera un moment important dans l’évolution du personnalisme : le moment du regroupement doctrinal, après quelques a
290 ant dans l’évolution du personnalisme : le moment du regroupement doctrinal, après quelques années de recherches « plurali
291 le de l’État — en quoi Mounier voit le « garant » du statut de la personne ! — et l’emploi équivoque de termes tels que « 
292 pte rendu] Emmanuel Mounier, Manifeste au service du personnalisme  », L’Ordre nouveau, Paris, octobre 1936, p. 64.
23 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du socialisme au fascisme (novembre 1936)
293 Du socialisme au fascisme (novembre 1936)ac Erreur française sur le
294 on et le combisme derrière lui ; cela ne dit rien du tout à l’Allemand. (Il n’en va pas de même en Espagne, mais c’est à c
295 ce qu’on lui a dit que le fascisme le « sauverait du communisme ». (Il aura l’occasion de se détromper, le jour où un État
296 ngers et sur le tiers de ses revenus, sans parler du travail obligatoire et de la démagogie populiste.) L’homme de gauche
297 rise paraît difficile. Les chances de l’erreur et du mensonge paraissent toujours plus prochaines que celles de la simple
298 ines que celles de la simple vérité. Mais il y va du succès même de la révolution personnaliste. Désespérer de faire compr
299 socialiste des fascismes. Origines socialistes du fascisme Le cas de l’Italie est des plus clairs. Tout le monde sai
300 us clairs. Tout le monde sait que Mussolini vient du syndicalisme, et qu’il fut l’un des chefs du parti socialiste. On sai
301 ient du syndicalisme, et qu’il fut l’un des chefs du parti socialiste. On sait aussi quelles influences déterminantes exer
302 pouvoir peut-il ne pas trahir le socialisme ? Et du moment qu’il le trahit, peut-il faire autre chose que du fascisme ? R
303 nt qu’il le trahit, peut-il faire autre chose que du fascisme ? Regardons l’Europe d’après-guerre. Lénine fonde un régime
304 ême d’assez inattendues, aux yeux des socialistes du moins. Remarquons tout d’abord qu’aucun gouvernement socialiste n’a r
305 pes ; et cela, quelles que fussent les conditions du pays au début de l’expérience, et quel que fût le degré de sincérité
306 de guerre, l’étatisme a pu — et même dû — devenir du premier coup totalitaire. L’économie et l’opinion totalement étatisée
307 ppliqué ou, ce qui revient au même, de tout échec du socialisme en tant que tel. Historiquement (sinon théoriquement) les
308 tel que le rêvent les socialistes, sans étatiser du même coup les forces morales du pays. Ils ont tiré la grande leçon de
309 es, sans étatiser du même coup les forces morales du pays. Ils ont tiré la grande leçon de la guerre : pour réussir à conc
310 En vérité, les deux termes dont se compose le nom du parti hitlérien n’ont rien d’antinomique. Ils sont exactement complém
311 nomie ; le nationalisme est une « socialisation » du sentiment patriotique. L’un n’est pas possible sans l’autre. Tout éta
312 ganisait le Moyen Âge. Combat de malades atteints du même mal : mais les uns n’en sont encore qu’au deuxième degré, les au
313 ous voir prendre parti ? L’aboutissement pratique du socialisme56 — dans un ordre non fédéraliste — ne peut être, n’a jama
314 ns — me comprendront… ac. Rougemont Denis de, «  Du socialisme au fascisme », L’Ordre nouveau, Paris, novembre 1936, p. 1
24 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les jacobins en chemise brune (décembre 1936)
315 tional-socialisme, il n’est pas rare qu’un membre du parti d’Hitler réponde : « Vous êtes bien mal venu à critiquer ce qui
316 itaire qui s’appuiera sur une mystique renouvelée du pangermanisme. C’est ici que s’insère le racisme. Et l’on ira recherc
317 au qui sont bien loin des préoccupations urgentes du peuple allemand, mais qui fournissent des bases idéologiques à la lut
318 léités d’autonomie locale réveillées par la chute du régime monarchique, et de « totaliser » le pouvoir dans leurs mains p
319 ainsi que les Juifs deviendront les 200 familles du racisme57, les « ennemis de la nation ». 2° Lutte contre l’étranger.
320 se, ne s’est pas proposé d’abord une modification du corps social et de la structure des classes, mais bien le balayage d’
321 la même de part et d’autre. C’est le bras vengeur du justicier, du pur des purs, qui s’abat sans scrupule humain sur les e
322 t et d’autre. C’est le bras vengeur du justicier, du pur des purs, qui s’abat sans scrupule humain sur les ennemis de la n
323 démontré, dans la plupart des cas, l’inexistence du complot !) Il faut éviter à tout prix qu’une discussion publique prol
324 ierre ; fête des Moissons, fête de la jeunesse ou du Solstice d’été, culte des morts de la Révolution, sous Hitler. (Je ne
325 Staline : était-ce la peine de dénoncer la peste du capitalisme, pour déclarer, aussitôt au pouvoir : « Nous ferons mieux
326 us dirons donc : si l’Allemagne a commis l’erreur du centralisme jacobin, c’est en partie l’exemple de la France qui l’exp
327 si les leçons négatives que comporte l’expérience du centralisme. Mais il faut voir que la carence française, la fossilisa
328 isseront engager dans des imitations monstrueuses du jacobinisme. C’est à la France d’allumer le signal rouge qui indique
329 uerre, nous pouvons affirmer qu’une idéologie née du seul combat (Mein Kampf) sera forcément d’allure totalitaire. ad. R
25 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Historique du mal capitaliste (janvier 1937)
330 Historique du mal capitaliste (janvier 1937)ae af On a voulu, parfois, identifie
331 nd commerce, qui est l’une des causes principales du capitalisme, étant au moins aussi oriental qu’occidental. Ce qu’on pe
332 activités humaines. D’où, à chaque fois, au terme du processus, la guerre civile et étrangère, la stérilisation de la cult
333 Le capitalisme des Romains C’est par l’usage du prêt à intérêt que le capitalisme s’est introduit à Rome, et cela dès
334 sentiel de la civilisation romaine se voit menacé du jour où le laboureur-soldat, type Cincinnatus, est exproprié par le n
335 er non seulement les terres mais la personne même du débiteur insolvable, qui tombe en esclavage. Après quelques campagnes
336 éviter cette extrémité qu’en devenant le métayer du sénateur, ou bien — c’est le cas le plus fréquent — en allant grossir
337 es rangs de la plèbe urbaine61. Cet accroissement du prolétariat, résultant de la concentration des richesses terriennes e
338 ntration des richesses terriennes entre les mains du patriciat, posa très vite de graves problèmes. Toute société qui sécr
339 ’appelait l’aumône. On distribuait au prolétariat du blé à prix réduit, ou gratuit. Mais le territoire romain ne pouvait a
340 t Carthaginois. C’est ainsi que la logique rigide du système devait conduire au conflit armé avec Carthage, source profond
341 grava le mal. Les terres de l’Italie du Centre et du Nord ne pouvant fournir le blé aux bas prix de l’Afrique, il fallut s
342 nts et des fermiers de services publics. À partir du iie siècle, les « chevaliers » (ou bourgeois) font des fortunes énor
343 lus tard les prêteurs et « financiers » des rois, du xve au xviiie siècle de notre ère. Les classes moyennes se voient é
344 ui vivent dans leurs palais urbains. Ces rentiers du sol pratiquent une politique d’égoïsme social et d’impérialisme. L’im
345 mense prolétariat des villes vit en grande partie du trafic de son droit de vote, acheté tour à tour par les patriciens et
346 refaire aux dépens des peuples vaincus. À partir du iie siècle, les conquêtes extérieures n’ont plus d’autres causes. L’
347 entes, c’est-à-dire de l’exploitation capitaliste du monde qu’elle a conquis. Or cette exploitation de l’Empire ne reste p
348 e public, la richesse acquise, et la misère dorée du prolétariat. Mais la pax romana coûte de plus en plus cher. Et le sys
349 capitalisme parvenu — relativement à la technique du temps –, il ne subsiste plus aucun lien de solidarité humaine authent
350 la forme de l’État. De là aussi l’intérêt morbide du « public » pour les dérèglements insensés et les sanglantes intrigues
351 dérèglements insensés et les sanglantes intrigues du Palatin. L’immense majorité des citoyens, n’ayant plus de vie propre,
352 ie et à l’action les courtisans, les « vedettes » du moment. La foule croit vivre en eux, et par eux, les risques et les p
353 plus en plus viles de part et d’autre. Il a fait du peuple romain un peuple d’exploiteurs impérialistes et de rentiers. E
354 La réapparition, au début de notre xiie siècle, du phénomène capitaliste, se signale par une transformation immédiatemen
355 dans la civilisation médiévale. Le développement du transit65 apporta un incontestable élargissement à la vie des hommes
356 arde contre les famines locales. Développé en vue du bien commun, le commerce renaissant pouvait amener une spécialisation
357 ion relative de la production, source d’élévation du niveau matériel général et fondement économique d’une Europe fédérée.
358 ides fortunes des fournisseurs de grains au début du xiie siècle.) Dès ce moment, les marchands pour payer leurs services
359 sse des commerçants tend à se fermer : dès la fin du xiie , les marchands de Londres refusent l’entrée de leurs guildes au
360 dès lors les méthodes capitalistes de la division du travail et du salariat. Ils font travailler à domicile tout un prolét
361 éthodes capitalistes de la division du travail et du salariat. Ils font travailler à domicile tout un prolétariat de tisse
362 ouvrière réduite, dès ce moment, à tous les aléas du prolétariat industriel moderne : salaire de famine, chômage, nomadism
363 ire de famine, chômage, nomadisme. Vers le milieu du xiiie siècle, cette classe, rivée sans espoir à sa misérable conditi
364 le nom de takehen. En Flandres — l’un des centres du capitalisme, avec l’Italie —, la fin du xiiie et tout le xive siècl
365 s centres du capitalisme, avec l’Italie —, la fin du xiiie et tout le xive siècle ne sont qu’une longue suite de luttes
366 ns et les aide à conquérir le pouvoir, aux dépens du patriciat fermé. Mais ces « révolutions » corporatives restent d’ordr
367 ance « collectiviste ». Aussi voit-on vers la fin du xive siècle un retournement des alliances : les corporations font bl
368 t les princes, écrasent dans le sang les révoltes du prolétariat. Celui-ci, de son côté, trouve un nouvel appui dans la cl
369 nne réduite au servage ou au nomadisme. En effet, du xiiie au xive siècle, le développement capitaliste a modifié la con
370 gneuriales »66 pour les faire valoir par le moyen du fermage ou métayage. La ferme ainsi établie sur la réserve s’accroît
371 ui des communaux, désormais envahis par le bétail du seigneur au grand dam des paysans. D’où prolétarisation de ces dernie
372 t devenus — comme on le vit à Rome — des rentiers du sol, des exploiteurs, et non plus des protecteurs responsables. Sans
373 ire des anciens seigneurs de simples usufruitiers du sol, rendant inutile leur devoir de protection. Il n’empêche que c’es
374 on. De cette époque datent à la fois la formation du prolétariat agricole et la séparation brutale, visible, du châtelain
375 ariat agricole et la séparation brutale, visible, du châtelain et du paysan. Les révoltes conjuguées des prolétaires urbai
376 t la séparation brutale, visible, du châtelain et du paysan. Les révoltes conjuguées des prolétaires urbains et agricoles,
377 si la première crise économique « fonctionnelle » du système capitaliste. Les marchés connus et exploités sont saturés. Le
378 nnes sautent l’une après l’autre : l’effondrement du crédit a toujours marqué le début des crises économiques. La traite q
379 omptées et déjà mises en circulation. Cette crise du xive siècle eut, entre autres conséquences graves, celle de faire en
380 nnent ainsi les nouveaux centres de développement du capitalisme. Sous leur protection se fondent de nouvelles industries
381 ions et infiltrations des économies centralisées. Du xive à la fin du xvie siècle, on assiste donc au passage de l’écono
382 ons des économies centralisées. Du xive à la fin du xvie siècle, on assiste donc au passage de l’économie urbaine multip
383 de Bien commun national s’est substituée à celle du bien particulier de la corporation, de la classe ou de la ville. Mais
384 t entendu au sens de Bien de l’État, c’est-à-dire du Prince. Et ce dernier arbitre toujours en faveur des producteurs (don
385 dépendent ses revenus). Rois et capitalistes font du prolétariat une armée industrielle soumise à une rude discipline : le
386 interdites, et la fixation des salaires maxima ! Du xvie siècle à la Révolution se forment la théorie et la pratique du
387 a Révolution se forment la théorie et la pratique du mercantilisme, qui donne pour buts principaux à l’économie de faire v
388 rte : « autarchie » qui fait de l’appauvrissement du voisin la cause même de l’enrichissement national. Une fois de plus,
389 nanciers — devenus les symboles de l’injustice et du vol — animée par une volonté de retour à l’économique fut condamnée à
390 économique fut condamnée à l’échec dès le départ, du simple fait qu’elle se poursuivit dans les cadres du mercantilisme. L
391 simple fait qu’elle se poursuivit dans les cadres du mercantilisme. La division profonde des classes, l’élévation sociale
392 omie par les finances et l’État, le développement du protectionnisme et des privilèges, la hausse constante du prix de la
393 ctionnisme et des privilèges, la hausse constante du prix de la vie depuis le xviie siècle, tout cela exigeait un changem
394 ormes économiques de l’antiquité, et souvent même du Moyen Âge. Mais ils varient considérablement dès qu’il s’agit de fixe
395 teur important quelle date il assigne à l’origine du phénomène capitaliste. Une lecture superficielle risquerait d’induire
396 pendent uniquement de définitions contradictoires du capitalisme. Pour nous, qui caractérisons le capitalisme comme un phé
397 habile à concilier les nécessités contradictoires du Progrès et de l’Épargne71. Son rationalisme est le reflet idéologique
398 éfinir comme une méfiance à l’égard du concret et du risque spirituel, créateur. Sous l’impulsion puissante de ce rational
399 xviiie . C’est elle qui appelle sinon l’invention du moins l’utilisation immédiate et sans scrupule humain des machines. L
400 oncurrence extraeuropéenne, condamnant l’économie du continent à se replier sur une exploitation artificielle des marchés
401 pas sans rappeler le repliement des municipalités du xive siècle.) À ce stade d’autarchisme panique, l’on peut bien dire
402 forment aux dépens de l’ager publicus, qui dépend du Sénat. Quant à la propriété mobilière, elle se forme surtout à partir
403 ne vinrent pas pour détruire, mais pour profiter du régime. Les rois francs et ostrogoths n’eurent rien de plus pressé qu
404 ent en France, sous une forme légale, qu’au cours du Second Empire. 71. L’épargne est un phénomène secondaire du processu
405 mpire. 71. L’épargne est un phénomène secondaire du processus capitaliste, et dans un certain sens, décadent. (De même qu
406 ce point. ae. Rougemont Denis de, « Historique du mal capitaliste », L’Ordre nouveau, Paris, janvier 1937, p. 1-13. af
26 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Chançay (mars 1937)
407 De l’abstrait, considéré comme la condition même du concret, c’est-à-dire de l’action créatrice. Et de la distinction rig
408 éussi de l’art, — c’est-à-dire d’une technique («  du beau travail »). L’art est alors une rhétorique, non pas au sens inju
409 rme réalisante, d’expression de la profondeur… 3. Du capitalisme, considéré comme la maladie spirituelle, et par suite éco
410 ite économique, produite en Occident par le refus du concret et de l’acte, avec ce que tout acte comporte de risque dans l
411 la création. 4. De la philosophie, qu’à la suite du Dr Minkowski, l’on serait tout disposé à traiter comme une « traducti
412 la cosmologie. (J’en passe.) 7. D’une philosophie du jeu, et de l’attitude du sérieux… Arrêtons-nous à ce chiffre sacré, à
413 e.) 7. D’une philosophie du jeu, et de l’attitude du sérieux… Arrêtons-nous à ce chiffre sacré, à ces sept jours qui nous
27 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Ballet de la non-intervention (avril 1937)
414 gagnent toujours. » Deuxième figure. — L’ironie du metteur en scène s’exerce aux dépens des uns et des autres : Franco e
415 sauver la guerre en même temps. La Russie envoie du matériel, des techniciens et un ambassadeur chargé de conduire la gue
416 ention. Elle y retrouve l’Allemagne, qui a envoyé du matériel, des techniciens et un ambassadeur qui est un général. L’Ita
417 t des plus pessimistes au Führer sur le rendement du matériel allemand. Des volontaires anglais, qui ont enfin compris, se
418 le conflit espagnol ? Combats, sinon d’aveugles, du moins de borgnes. Et les Français se contentent de loucher vers les b
28 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’autorité assure les libertés (mai 1937)
419 ons dire : d’un problème qui se pose actuellement du fait de la carence des tentatives de solutions qu’on a voulu historiq
420 part, s’en remettre délibérément à l’inspiration du moment, attendre passivement la venue d’on ne sait quelle lame de fon
421 comme un élément « donné » (au sens philosophique du mot), mais comme un élément créé, ou en voie de création. En effet, l
422 nalité qui exprime la communion entre les membres du corps social, agissant et créant en tant que personnes dans une persp
423 hématiquement, en nous basant sur les expériences du passé et sur les nécessités du futur, quelles sont les grandes lignes
424 ur les expériences du passé et sur les nécessités du futur, quelles sont les grandes lignes du rôle que doit jouer cette a
425 essités du futur, quelles sont les grandes lignes du rôle que doit jouer cette autorité76. ⁂ Le fait certain, c’est que la
426 us clairement que la voie de l’étatisme est celle du réformisme, donc, du laisser-aller et de l’abandon, — et, finalement,
427 voie de l’étatisme est celle du réformisme, donc, du laisser-aller et de l’abandon, — et, finalement, de l’appel à la dict
428 , jusqu’à l’explosion qui ramène au premier terme du dilemme. Et ainsi de suite : ce petit jeu dure en France depuis un si
429 t sera donc, en certains points, analogue à celui du Conseil d’État actuel. Mais, si nous faisons ce rapprochement, c’est
430 toute espèce d’orientation politique (au bon sens du mot). Cette carence le subordonne finalement à la politique de l’État
431 le Conseil suprême sera orienté vers la création du régime personnaliste. Il devra donc essentiellement veiller à ce que
432 rative de membres chargés d’y assurer l’influence du dynamisme révolutionnaire — ou encore, l’envoi de « représentants en
433 it pas ici de décrire en détail le fonctionnement du système, mais de montrer que les moyens d’action du Conseil suprême d
434 système, mais de montrer que les moyens d’action du Conseil suprême doivent être aussi souples, aussi directs et aussi va
435 ossibilité de principe de réclamer l’intervention du Conseil suprême en toute circonstance où il estimera que tels ou tels
436 vont à l’encontre des principes révolutionnaires du personnalisme, tout de même qu’un citoyen américain peut demander à l
437 orité purement spirituelle (au sens le plus actif du mot, d’ailleurs) ne pourra pas se faire respecter et obéir s’il ne di
438 istoire démontre le contraire. Toute l’expérience du commandement démontre qu’on n’obéit volontairement et normalement qu’
439 s seraient sans défense spirituelle ni matérielle du moment qu’ils auraient abdiqué leur raison d’être spirituelle. L’acti
440 abdiqué leur raison d’être spirituelle. L’action du Conseil suprême ne sera pas unificatrice — et, en cela, elle se disti
441 ie que constitue pour nous l’autorité spirituelle du Conseil suprême. Toutes les constructions sociales « Ordre nouveau »
442 » reposent en fin de compte sur la reconnaissance du fait capital de la polarité et du conflit multiformes de l’homme avec
443 reconnaissance du fait capital de la polarité et du conflit multiformes de l’homme avec le monde et avec lui-même77, conf
444 tratifs centralisés. Or, l’existence concomitante du Conseil suprême et de l’État est la manifestation la plus pure et la
445 ssentielle. C’est dire que la conception générale du Conseil suprême, telle que nous l’avons décrite dans ses grandes lign
446 e l’autorité spirituelle dans la société, séparée du pouvoir matériel. Et quiconque sait interpréter les faits historiques
29 1938, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Trop d’irresponsables s’engagent ! (Responsabilité des intellectuels) (juin 1938)
447 e, irresponsable par définition. Il n’y a pas que du mal à en dire : cela nous a valu quelques œuvres durables, mineures s
448 oudain que les positions intellectuelles héritées du libéralisme conduisaient à ce régime de faillite qu’on nomme l’État t
449 de à celui d’une tactique politique. Ce n’est pas du tout devenir esclave d’une doctrine, mais au contraire, c’est se libé
450 es ennemis que les libéraux ; sinon en intention, du moins en fait. Les penseurs les plus violemment libres du xixe siècl
451 en fait. Les penseurs les plus violemment libres du xixe siècle, un Nietzsche, un Kierkegaard, un Baudelaire78, ont été
452 nsable, ne devient pas libératrice et responsable du seul fait qu’elle se met « au service » d’une doctrine de lutte polit
453 écise contre les libertés françaises ! Le réflexe du libéral devant le péril, c’est de faire un fascisme. Fût-ce même pour
454 e faire un fascisme. Fût-ce même pour se défendre du fascisme. Et peut-être surtout dans ce cas ! La panique de « l’union
455 fler sur notre élite en est l’ahurissant exemple. Du moins a-t-elle eu cela de bon : les écrivains qui ont décidé tout réc