1
ril qui caractérise le xixe siècle, capitalistes
et
industriels s’imaginaient — comme se l’imaginent aujourd’hui les brig
2
voyons que leur ascension est relativement lente
et
passe, par exemple, pour les États-Unis, de l’index 100 en 1899 à l’i
3
lieu d’augmenter les salaires, preuves grossières
et
démagogiques de l’excellence d’un système dont il importe que les vic
4
s notre courbe de productivité. À partir de 1921,
et
sans qu’aucun fait nouveau puisse en rendre un compte suffisant, la p
5
précédent dans l’histoire de notre civilisation,
et
que son apparence irrationnelle devrait contribuer à rendre plus frap
6
nos prochains numéros, les conclusions pratiques
et
les significations révolutionnaires. Je ne voudrais insister maintena
7
de 1921 déploie tout son pouvoir « libérateur ».
Et
voici le capitalisme industriel, placé soudain devant le succès inesp
8
nespéré de ses efforts techniques, qui prend peur
et
porte lui-même les premières atteintes réelles à sa religion du progr
9
du progrès. Il freine partout la rationalisation
et
rachète les brevets d’invention comme autant d’emplâtres à coller sur
10
s l’origine sa conception de la valeur du travail
et
conséquemment du loisir. Il ne semble pas que rien l’y aide, dans l’é
11
nécessités internes de la production machiniste,
et
comme s’il s’agissait d’une espèce de macaroni informe, voilà qui ne
12
jour où elles constatent que « ça ne rend plus ».
Et
pour cette seule raison 4. On ne voit pas en quoi la mystique quinque
13
rce qu’on peut mettre tout le monde aux machines,
et
rationaliser au maximum5, bref, parce que de nouveau, et pour un temp
14
onaliser au maximum5, bref, parce que de nouveau,
et
pour un temps, « ça rend », les voilà tous bouche bée devant la plus
15
individu abstrait, l’atome désigné par un chiffre
et
dépourvu de résistance active. Alors le travail créateur, seul travai
16
ns les desseins de l’homme au labeur qu’on mesure
et
tarife. Et l’on s’est mis à calculer avec les hommes, comme s’ils n’é
17
eins de l’homme au labeur qu’on mesure et tarife.
Et
l’on s’est mis à calculer avec les hommes, comme s’ils n’étaient plus
18
côte à côte, additionnés, soustraits, multipliés
et
divisés à l’infini. Du peuple on a fait une masse, — comme de la pers
19
ne un numéro. De la patrie on a fait la nation, —
et
des attachements humains, des chaînes sociales. Du travailleur on a f
20
sociales. Du travailleur on a fait un salarié, —
et
de sa liberté on a fait le chômage. Mais la misère présente est un ap
21
hors de cette réalité perpétuellement réparatrice
et
proprement humaine : la personne. 1. But d’ailleurs de plus en plu
22
s donnés par le Federal Reserve Board d’une part,
et
d’autre part le Harvard Economic Service. 3. Tels que l’accroissemen
23
passant colonel honoraire, Vaillant tambour-major
et
Nizan sergent recruteur. Le sujet est plus grave. Non pas du point de
24
nous voyons l’essentiel de la révolution, suppose
et
pose la personne, définie comme l’individu engagé dans le conflit cré
25
t l’engagement dans un parti. C’est bien plus sûr
et
c’est moins fatigant. « Il existe une doctrine réputée révolutionnair
26
ie. On croit toujours vrai ce qui a l’air simple,
et
le moins qu’on puisse dire de notre syllogisme, c’est qu’il est simpl
27
eur fourniront le bagage d’arguments nécessaires.
Et
voilà une question réglée, et une conscience qui se rendort, et un li
28
uments nécessaires. Et voilà une question réglée,
et
une conscience qui se rendort, et un littérateur qui retourne à ses p
29
uestion réglée, et une conscience qui se rendort,
et
un littérateur qui retourne à ses petits papiers. Quitte à larder ses
30
rra revenir aux complaisances égoïstes de naguère
et
de toujours. Tout est pur aux « petits purs ». Laissons cela, on se g
31
urs trop tôt de ses vingt ans. Il y a plus grave,
et
chez des hommes dignes de sympathie. Les classes 18 à 20, en particul
32
hommes qu’il faut aimer sont toujours ceux d’ici,
et
c’est cela qui serait nouveau. On pourrait toutefois défendre cet exo
33
pris au sérieux la matière, par suite la science
et
les faits, par suite les lois, polices, servitudes, déterminismes et
34
uite les lois, polices, servitudes, déterminismes
et
autres déchets de l’intelligence créatrice. Tout cela jalonnant les é
35
rvice de l’État ; puis Marx à celui des « faits »
et
de la « matière » ; enfin Staline le réduit à un rôle publicitaire, b
36
sérieux la mythologie du déterminisme historique
et
économique, dépôt honteux du xixe siècle. Philosophiquement, ils n’o
37
sprit de ses inventeurs, que celle du renoncement
et
du suicide. La plupart de ces fabricants de « forces économiques » so
38
D’où la tristesse qu’ils répandent sur l’époque.
Et
leur seul baume, c’est de la voir partagée par tous les malheureux qu
39
s’en vont répétant : « Les faits sont les faits,
et
aucune idéologie ne pourra jamais nous libérer de leurs inéluctables
40
des qui s’excitent sur les mots d’ordre du parti,
et
avec pitié les idéalistes qui parlent encore de l’esprit et de la per
41
tié les idéalistes qui parlent encore de l’esprit
et
de la personne. Ils repoussent tout ce qui suppose une « actualité »
42
tard, après quelques siècles sans doute, rajeuni
et
purifié. Cela n’est point leur goût, disent-ils, mais une nécessité.
43
s l’esprit, la réalité réelle. Ils sont tolérants
et
doux, non dépourvus de ce sadisme qui marque les humanitaires. Ils no
44
liques : c’est encore la tristesse de la retraite
et
du désistement de l’esprit. Défaitisme, essentielle inactualité de la
45
sa liberté créatrice, il n’en a plus (Berdiaev).
Et
dès lors, toute activité spirituelle lui apparaît nécessairement comm
46
uvoir les ignorer (spiritualisme). Par un funeste
et
naturel retour elle risque aujourd’hui de succomber sous leur poids —
47
stré : l’esprit de création, l’esprit de liberté.
Et
vous venez lui dire que ça n’existe pas. À vous voir, on le croirait
48
donnerons prochainement dans un volume sur L’Acte
et
la Personne. b. Rougemont Denis de, « La Légion étrangère soviétiqu
49
vouloir. Il y a des gens qui ont le cœur à gauche
et
qui croient y voir une indication politique : c’est une espèce de fét
50
l’infamie, ni l’utopie ! disent-ils. Entendons —
et
c’est la véritable définition du centrisme — qu’ils se tiennent à éga
51
se tiennent à égale distance de la participation
et
de l’action, de l’assiette au beurre et de la révolution. Seule posit
52
icipation et de l’action, de l’assiette au beurre
et
de la révolution. Seule position « pratique », affirment-ils, non san
53
public, le résultat d’un déterminisme économique
et
social. Elle est, d’abord, l’acte qui crée de nouvelles détermination
54
s vingt, ans, nous ont valu la guerre, le chômage
et
les dictatures ? Nous trouvons une certaine attitude humaine. Cette a
55
ité, pour qui va au fond des choses, matérialiste
et
abstraite à la fois. Elle donne la primauté à l’avoir sur l’être, l’a
56
à l’irresponsable sur le responsable, à la masse
et
à l’individu abstrait sur la personne concrète. Machiniste et product
57
idu abstrait sur la personne concrète. Machiniste
et
productiviste, elle consacre la pire gradation qu’une « civilisation
58
ment soumises au primat de la masse, à l’anonymat
et
aux puissances de la matière. Pour nous l’homme est autre chose qu’un
59
mot d’esprit a couvert de douteuses marchandises,
et
l’activité spirituelle a pu paraître le privilège d’une caste, d’un n
60
esse protégée, qui ne risque plus rien du charnel
et
du temporel, qui ne veut, qui ne peut plus rien risquer. Entre le spi
61
qui ne peut plus rien risquer. Entre le spirituel
et
le temporel, il y a, pour nous, le lien d’une totale responsabilité.
62
sout par l’acte, — cet acte provoquant un conflit
et
un risque nouveaux, générateurs de créations nouvelles. L’acte et la
63
veaux, générateurs de créations nouvelles. L’acte
et
la personne apparaissent ainsi indivisibles. Tel est le fondement de
64
ns immédiatement que, lorsqu’on édifie un système
et
un ordre : A) si l’on ne part pas de l’acte, on ne part pas du tout ;
65
ble entre le ressort spirituel de L’Ordre nouveau
et
l’esprit bourgeois ou libéral. Aucune confusion non plus, entre le sp
66
e confusion non plus, entre le spirituel chrétien
et
notre personnalisme. Le spirituel de L’Ordre nouveau veut être humain
67
Le spirituel de L’Ordre nouveau veut être humain
et
rien qu’humain. Certes, il transcende l’égoïsme individuel, mais il n
68
le spirituel, tel que nous venons de le définir,
et
le Saint-Esprit dont parle la théologie, réalité qui, pour le chrétie
69
toutes trois reculent devant le risque personnel
et
la violence créatrice. Cet esprit-là, cet « esprit pur » n’est, en ré
70
mplir dans l’actualité concrète. Que l’esprit pur
et
les purs esprits aillent rejoindre l’acte gratuit et le clerc-qui-ne-
71
les purs esprits aillent rejoindre l’acte gratuit
et
le clerc-qui-ne-trahit-pas, dans le ciel des Idées, dernier asile pou
72
bien celui de la personne, de l’acte qui la pose
et
qui l’oppose aux résistances ambiantes. Nous disons que le spirituel
73
s que le spirituel est le pouvoir sur les choses,
et
qu’il n’y en a pas d’autres, contrairement à ce que pensent les réali
74
aire, juridique dans la mesure où il est efficace
et
valable, se ramène à un pouvoir spirituel. C’est lui qui rassemble un
75
cher dispose contre Hitler de toute la Reichswehr
et
des Schupos. Pourquoi n’en use-t-il pas ? Il paraît maître absolu du
76
is la violence spirituelle est du côté de Hitler,
et
c’est elle qui vaincra sans coup férir une force brutale dont le « po
77
t-on, que se passe-t-il quand le pouvoir efficace
et
valable disparaît, et que les institutions dans lesquelles il s’est j
78
l quand le pouvoir efficace et valable disparaît,
et
que les institutions dans lesquelles il s’est jadis incarné subsisten
79
mes créés par d’autres. Alors le pouvoir efficace
et
valable se déplace. Il passe dans l’opposition. Il devient révolution
80
ionnaire. En tant que tel, il appartient, de fait
et
de droit, à la plus grande violence spirituelle. L’ordre nouveau exis
81
Il lui reste à augmenter sa tension essentielle —
et
c’est cela la vraie période de transition —, jusqu’au jour où les ser
82
sions : d’une part, coordonner le travail de tous
et
diriger celui qui, dans une société équilibrée, incombe à l’État, c’e
83
efois d’ailleurs avec un rare bonheur — en dehors
et
le plus souvent contre lui. (Notons qu’avec la dégradation des temps
84
ersonne ne l’est plus), aux républicains attardés
et
indulgents qui disent : « La République parlementaire, mais elle a fa
85
é un système d’alliance qui nous a sauvés en 1914
et
on lui doit, pour ne citer que trois choses, une organisation scolair
86
n scolaire qu’on peut ne pas aimer mais cohérente
et
qui existe », M. Daniel Halévy répondait en montrant l’Empire colonia
87
colaire élaborée par des fonctionnaires laborieux
et
sectaires derrière les cartonnages poussiéreux de la rue de Grenelle.
88
es cartonnages poussiéreux de la rue de Grenelle.
Et
toujours, pour chaque chose, une loi sanctionnait le travail du dehor
89
aire ou du banquier, après la grande lutte laïque
et
obligatoire, à dix congénères endormis. Aux lecteurs exigeants que le
90
promettons d’envoyer, sur demande, des précisions
et
les numéros de l’Officiel. D’ailleurs ce serait un jeu d’allonger la
91
. D’ailleurs ce serait un jeu d’allonger la liste
et
de montrer — sans prendre parti et sur le seul terrain objectif des f
92
onger la liste et de montrer — sans prendre parti
et
sur le seul terrain objectif des faits — notre meilleur armement cons
93
le domaine enfin où le Parlement devrait protéger
et
défendre les libertés locales, corporatives, familiales, individuelle
94
? une action précise mais par là même meurtrière
et
destructrice. Le pouvoir local qui reste, dans l’incohérence actuelle
95
e avec les réalités françaises : celui d’un maire
et
de son conseil municipal est chaque jour un peu plus dans la dépendan
96
evient, pour être consommé, dépourvu de fraîcheur
et
grevé de frais de transport. Après leur examen par les Chambres elles
97
lisées, ayant perdu toute efficacité particulière
et
toute rapidité. Il en est de même dans le domaine corporatif où l’hom
98
le coup d’une fiscalité toujours plus oppressive
et
des taxes successorales, la propriété apparente, terrienne et immobil
99
successorales, la propriété apparente, terrienne
et
immobilière, concrète enfin — c’est-à-dire tout ce qui stabilise et é
100
ncrète enfin — c’est-à-dire tout ce qui stabilise
et
élève l’homme — disparaît, et il ne reste à ce dernier, livré au pire
101
ut ce qui stabilise et élève l’homme — disparaît,
et
il ne reste à ce dernier, livré au pire capitalisme, qu’à se ruiner «
102
Plus rien qu’une machine à recommandation inutile
et
nécessaire. Il n’est pas un concours auquel on se présente, pas une p
103
rs cahiers de Maurice Barrès on trouve une triste
et
désarmante confidence. Barrès l’exprime avec son génie de mélancolie,
104
e avec son génie de mélancolie, mais en substance
et
dans sa brutalité la voici : Bien sûr, le parlement me dégoûte, mais
105
seul l’acte créateur opère le changement de plan
et
permet d’instituer un ordre nouveau. 4° Cet acte créateur dont nous f
106
tutions reproduisent à tous les degrés le conflit
et
la tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces institutions s
107
ne politique : la petite patrie décentralisatrice
et
le centre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans le domaine écon
108
entralisatrice et le centre de contrôle doctrinal
et
juridique ; — dans le domaine économique : les syndicats libres de pr
109
e économique : les syndicats libres de production
et
d’instruction professionnelles, d’une part, et de l’autre, le service
110
on et d’instruction professionnelles, d’une part,
et
de l’autre, le service prolétarien collectif soumis directement à un
111
is directement à un centre de contrôle économique
et
statistique. 7° Ce régime doit entraîner par son jeu normal la dispar
112
on jeu normal la disparition des cadres de l’État
et
du statut des classes, c’est-à-dire : l’élimination des facteurs déci
113
des facteurs décisifs de l’inflation, du chômage
et
de la guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au nom d’antag
114
on, du chômage et de la guerre moderne économique
et
militaire. 8° C’est au nom d’antagonismes naturels féconds et créateu
115
. 8° C’est au nom d’antagonismes naturels féconds
et
créateurs que nous voulons éliminer les antagonismes artificiels et d
116
ous voulons éliminer les antagonismes artificiels
et
destructeurs que fait naître le capitalisme matérialiste. 9° Nous som
117
sur cette absence de tout principe vivant d’unité
et
d’union, qui est la marque de notre temps, et la cause de notre psych
118
ité et d’union, qui est la marque de notre temps,
et
la cause de notre psychose de sécurité. Tant que cette carence fondam
119
rence fondamentale ne sera pas dénoncée, reconnue
et
combattue, on perdra son temps à dénoncer et à combattre les instrume
120
nnue et combattue, on perdra son temps à dénoncer
et
à combattre les instruments de la guerre menaçante : politiciens, maî
121
toute efficacité. Elles sont d’ailleurs filtrées
et
maquillées par la Presse, c’est-à-dire par l’un des agents les plus p
122
que le régime est organiquement lié à la guerre,
et
que la guerre est une des pièces indispensables du système capitalist
123
Mais ils s’arrêtent à la dénonciation des moyens
et
des personnes. Le danger est beaucoup plus profond : il est dans la c
124
dans la conception rationaliste de l’État moderne
et
dans la conception abstraite de l’homme considéré comme individu atom
125
ment fatal serait la ruine de toute vie organique
et
de toute solidarité réelle, comme il était, en régime capitaliste, la
126
était, en régime capitaliste, la guerre du droit
et
de la justice. Ces simplifications résument des études que nous avons
127
. Elles nous permettent aussi de donner sa réelle
et
pratique importance, dans l’ordre des sanctions immédiates, à une opp
128
parence toute philosophique : celle de l’individu
et
de la personne. Thèse I. — Considérer l’homme en tant qu’individu a
129
qu’individu abstrait (principes de 89 — marxisme)
et
fonder sur cet individu toutes les institutions, et la morale, c’est
130
fonder sur cet individu toutes les institutions,
et
la morale, c’est méconnaître la nature concrète de l’homme, qui compo
131
’ont pas compté avec le principe de tout conflit,
et
sont sans forces contre les conflits qui surgissent. Elles essaient a
132
e siècle, à la faveur des théories rationalistes
et
matérialistes de l’Encyclopédie. Les théoriciens des droits de l’homm
133
ait contribué à dégrader les différences humaines
et
à faire croire qu’elles étaient accidentelles et méprisables. Les pre
134
et à faire croire qu’elles étaient accidentelles
et
méprisables. Les premières revendications d’égalité furent néanmoins
135
l’homme-en-général. On se battit pour ce système
et
on l’obtint. On perdit de vue les hommes, dans leur diversité. L’État
136
ois pour dissimuler la brutalité de cette action,
et
pour la rendre populaire, on eut recours à des mots d’ordre véritable
137
alité parut glorieusement encadrée par la Liberté
et
la Fraternité. En fait, l’égalisation était une atteinte à la liberté
138
t, l’égalisation était une atteinte à la liberté,
et
la rendait humainement impossible au moment même où elle l’imposait s
139
détournant l’attention de l’injustice permanente
et
sournoise qu’il établissait parmi les hommes. Ce ne fut que lorsque l
140
is encore que sa revendication est contre nature,
et
forcément tyrannique. D’autre part, et ceci est plus grave, l’égalis
141
e nature, et forcément tyrannique. D’autre part,
et
ceci est plus grave, l’égalisation rendait impossible toute fraternit
142
vait se traduire que par un mécontentement confus
et
inextinguible. Le soin de fixer empiriquement le niveau de l’égalité
143
à-dire à la Presse (payée par l’État, les banques
et
le capital) et à la Publicité. L’homme n’eut plus de « prochain », ma
144
sse (payée par l’État, les banques et le capital)
et
à la Publicité. L’homme n’eut plus de « prochain », mais seulement, c
145
, aboutit à rendre les différences insupportables
et
scandaleuses. L’homme cessa de croire à ses besoins, à ses désirs rée
146
essa de croire à ses besoins, à ses désirs réels,
et
s’hypnotisa sur l’idée du standing de vie, défini par comparaison ave
147
moins abstraits, artificiels, imposés du dehors,
et
de plus en plus inhumains. Le lien entre les hommes ne repose plus, a
148
’État, par l’ambiance morale que créent la Presse
et
la Publicité, et par la peur des bouleversements, qui apparaissent d’
149
ance morale que créent la Presse et la Publicité,
et
par la peur des bouleversements, qui apparaissent d’ailleurs de plus
150
établi l’Égalité. Mais on a limité les libertés,
et
détruit la fraternité. Capital, police, lutte de classes, guerre. Pri
151
e l’homme engagé dans le conflit vital qui l’unit
et
l’oppose à son prochain. La personne, c’est l’homme en tant qu’il a u
152
èse II. — Considérer l’homme en tant que personne
et
fonder sur cette personne toutes les institutions, c’est reconnaître
153
ncret, comptent avec le principe de tout conflit,
et
ont pour but de rendre les antagonismes féconds pour l’ensemble du co
154
à humaniser les hommes. Elles veulent l’union par
et
dans la diversité créatrice. Fortes de leur souplesse, elles empêchen
155
esse, elles empêchent les conflits de s’accumuler
et
d’éclater en désordres sanglants. Si le troisième paragraphe de cette
156
des conflits quotidiens, des conflits d’intérêts
et
d’idéaux, des conflits qui naissent de la diversité des régions et de
157
conflits qui naissent de la diversité des régions
et
des races, — pour les utiliser. Telle est la formule fondamentale de
158
ou forcés, ni des compromis dégradants pour l’une
et
l’autre partie, mais des tensions normales. Nous avons expliqué déjà,
159
Nous avons expliqué déjà, dans d’autres travaux,
et
nous y reviendrons souvent, comment nous entendons sauvegarder et ori
160
drons souvent, comment nous entendons sauvegarder
et
orienter ces tensions créatrices, sur le plan économique et sur le pl
161
r ces tensions créatrices, sur le plan économique
et
sur le plan politique. (Tension organique entre la corporation et le
162
olitique. (Tension organique entre la corporation
et
le syndicat d’une part, le centre directeur du service civil de l’aut
163
il de l’autre. Tension organique entre la commune
et
la région d’une part, et la fédération de l’autre.) Les principes qu
164
ganique entre la commune et la région d’une part,
et
la fédération de l’autre.) Les principes qui sont à la base de l’éco
165
) Les principes qui sont à la base de l’économie
et
de la vie politique ON sont identiques à ceux qui seront à la base de
166
. Nous n’établissons pas de distinction théorique
et
inopérante entre la vie privée et la vie publique. Nous n’avons pas d
167
ction théorique et inopérante entre la vie privée
et
la vie publique. Nous n’avons pas deux morales. Tout ce que nous allo
168
la véritable cellule sociale, c’est la personne,
et
non point la famille, qui lui est subordonnée. La personne, telle que
169
t particulière, dans une tâche qui lui est propre
et
pour laquelle il est responsable. Alors que « l’individu » se balade
170
balade au gré des théories dans le monde abstrait
et
juridique de l’égalité, la personne s’enracine au contraire dans le c
171
ées, d’autre part elle a pour but de les dépasser
et
de les rendre créatrices. Le type même d’une telle tension est celle
172
e, il crée une nouveauté, c’est-à-dire un risque.
Et
toute sa dignité consiste à assumer ce risque. La dignité de l’homme,
173
capitalisme est défini par son irresponsabilité,
et
c’est pourquoi sa condition est dégradante. Mais elle ne l’est guère
174
n mot auquel il est urgent de rendre son prestige
et
sa valeur d’appel. L’héroïsme véritable, c’est la pointe extrême de l
175
i impose un certain nombre de vertus officielles,
et
qui prenne pour modèle le Citoyen-Respectable ou le Travailleur en so
176
cette affirmation antiégalitaire, personnaliste,
et
par là même solidariste : il faut que chacun soit à sa place. Est-ce
177
t à sa place. Est-ce trop simple pour les évasifs
et
les désespérés qui nous entourent ? Est-ce « trop subtil », trop « in
178
intellectuel », trop « théorique » pour les assis
et
les vautrés qui nous ressassent les droits de l’homme et savent si bi
179
vautrés qui nous ressassent les droits de l’homme
et
savent si bien l’empêcher d’en user ? Sans doute. Et nos « valeurs »
180
savent si bien l’empêcher d’en user ? Sans doute.
Et
nos « valeurs » ne seront jamais cotées sur leurs marchés. Mais nous
181
es. 7. Sans aucun pouvoir contre le capitalisme
et
les inégalités sociales qui en résultent, par exemple. 8. Le fait qu
182
valeur morale, crée un abîme entre la vie privée
et
la vie publique. Nous en voyons les conséquences, ces jours-ci. 9. N
183
l se met fatalement à croire aux destins anonymes
et
collectifs. C’est ainsi qu’on nous parle du « destin du siècle » avec
184
Le communiste croit aux fatalités de l’Histoire.
Et
tous croient, comme le fasciste, aux fatalités de l’État. Nous croyon
185
us dit-on, en face de tous ces monstres menaçants
et
criminels, nous le reconnaissons, mais qui dominent notre siècle, vou
186
t disproportionnée aux dangers que vous dénoncez.
Et
d’ailleurs, qu’est-ce que cette personne dont vous nous rebattez les
187
êtres démoralisés par l’individualisme bourgeois
et
les scandales du temps, et qui ne se rallieront jamais qu’à une révol
188
dividualisme bourgeois et les scandales du temps,
et
qui ne se rallieront jamais qu’à une révolution triomphante. On perd
189
ent-ils. Voire ! Les intérêts de qui ? Pourquoi ?
Et
comment garantis ? C’est un paradoxe curieux que devoir en 1934, en p
190
s à ceux qui sont prêts à travailler à nos côtés,
et
que retiennent encore des indécisions juvéniles, voici ce que nous av
191
ques » ne sont rien que des créations de l’homme.
Et
de quel homme ? De cet individu des libéraux rationalistes, de cet êt
192
tre pouvoir que d’adorer son illusoire autonomie,
et
qui remet aux mythes collectifs — à l’État en définitive — le soin de
193
isons ensuite que cet « individu » est un esclave
et
une dupe, car il n’y a pas d’exemple, dans l’histoire, que l’État ait
194
. Les mythes collectifs devant lesquels tremblent
et
s’agenouillent un grand nombre de nos contemporains10 n’expriment rie
195
homme. Tout, en définitive, se joue dans l’homme
et
se rapporte à sa seule réalité. Dans l’homme, la masse n’a pas plus d
196
masse n’a pas plus de puissance que la personne.
Et
c’est dans l’homme qu’a lieu le choix, et non pas dans la rue, dans l
197
rsonne. Et c’est dans l’homme qu’a lieu le choix,
et
non pas dans la rue, dans l’opinion, ni dans l’Histoire. Le lieu de t
198
ent, par exemple, de déceler l’origine permanente
et
virtuelle des dictatures dans un fléchissement en eux du sens de leur
199
ui pensent par périodes de mille ans, qui rêvent,
et
qui, pour comble, se croient seuls éveillés et conscients du réel ! I
200
t, et qui, pour comble, se croient seuls éveillés
et
conscients du réel ! Il serait bien facile de faire la même démonstra
201
en eux-mêmes, hic et nunc, la dictature du nombre
et
de l’irresponsable. La personne, au contraire de l’individu charrié p
202
’individu charrié par tous les destins collectifs
et
par les prétendues lois de l’Histoire, vit d’instant en instant, d’un
203
ble, toujours aventureux. Elle vit dans le risque
et
dans la décision, au lieu que l’homme des masses vit dans l’attente,
204
l’homme des masses vit dans l’attente, la révolte
et
l’impuissance. La société que veut L’Ordre nouveau a pour mesure fond
205
tre Révolution, la seule réelle, la seule totale,
et
la seule qui s’attaque aux racines des mythes modernes, dont l’expres
206
e total, l’État ne sera jamais totalitaire. 10.
Et
parmi eux, la majorité des intellectuels parisiens de droite et de ga
207
la majorité des intellectuels parisiens de droite
et
de gauche, qui glorifient leur impuissance sous le nom de « volonté d
208
la décadence bureaucratique des partis marxistes,
et
à déclarer que selon lui les « petits groupes » — qu’il a tort de jug
209
renons-les à titre d’exemple, entre vingt autres,
et
lisons-les dans l’ordre chronologique, qui n’est pas dépourvu d’ensei
210
cialisme international », « échecs en Allemagne »
et
ailleurs ; échec auprès de la jeunesse « parce que nous n’avons pas d
211
ce que le parti socialiste « meurt d’ignorance »,
et
il s’écrie : « Avez-vous étudié complètement, froidement, ce genre de
212
me. Déat fait davantage : il en cherche la cause,
et
il la trouve dans la doctrine de Marx, et plus précisément dans sa di
213
cause, et il la trouve dans la doctrine de Marx,
et
plus précisément dans sa dialectique historique : « Je ne puis me rés
214
e faire au moins un effort pour pétrir le destin,
et
pour orienter l’histoire dans un sens plutôt que dans l’autre. Nous n
215
Déat demande qu’on reconnaisse le « fait-nation »
et
la faillite des internationales qui n’ont pas su tenir compte de ce f
216
s la peine d’analyser d’abord ce « fait-nation »,
et
si on ne confond pas nation et état, nation et patrie14, nationalisme
217
e « fait-nation », et si on ne confond pas nation
et
état, nation et patrie14, nationalisme et autarchie, nation culturell
218
», et si on ne confond pas nation et état, nation
et
patrie14, nationalisme et autarchie, nation culturelle et région écon
219
nation et état, nation et patrie14, nationalisme
et
autarchie, nation culturelle et région économique. On n’est pas sûr,
220
e14, nationalisme et autarchie, nation culturelle
et
région économique. On n’est pas sûr, à lire Déat, qu’il ait poussé tr
221
e Déat, qu’il ait poussé très loin cette analyse.
Et
alors on ne peut s’empêcher de partager dans une certaine mesure les
222
les confusions travaillent pour le « fascisme »,
et
surtout les confusions doctrinales. Nos doutes se précisent en méfian
223
puissance de l’État, nous crions au « fascisme »
et
à la contre-révolution. Tout élan révolutionnaire qui veut s’appuyer
224
la dictature, s’arrête à mi-chemin de sa course,
et
par là même renforce le désordre établi. C’est très bien de critiquer
225
ivre par son travail, dans un cadre qu’il connaît
et
qu’il accepte, dans une société à laquelle il peut collaborer. » — En
226
ux assemblées, politiques, la Chambre des députés
et
le Sénat ». Ils précisent : « La Chambre sera composée de 400 députés
227
s économiques groupés dans le cadre professionnel
et
régional ». Nous avons parlé dans Nous voulons du Conseil économique
228
rminer, dans les grandes lignes, les attributions
et
les modalités de fonctionnement15. Empressons-nous de dire qu’il n’a
229
, le Plan préconise un renforcement de l’exécutif
et
une présidence du Conseil « permanente » (?). Lisons plus loin. « La
230
deviendront les circonscriptions administratives
et
politiques essentielles du pays, en même temps que des centres économ
231
u pays, en même temps que des centres économiques
et
intellectuels. » N’y a-t-il pas ici trop de choses ? Et peut-être une
232
ellectuels. » N’y a-t-il pas ici trop de choses ?
Et
peut-être une dangereuse confusion, que nous avions pris soin d’évite
233
soin d’éviter16, entre l’économique, le politique
et
le spirituel, confusion inconsciente ou voulue, mais trop grave pour
234
s gens se destinant à des carrières industrielles
et
commerciales. » C’est l’amorce de notre conception du service civil,
235
tion du service civil, mais entreprise à rebours,
et
dans un sens qui ne peut aboutir qu’à l’encasernement17. Je saute le
236
is il y manque l’essentiel : une conception nette
et
honnête de la corporation. Je ne trouve là-dessus que six lignes très
237
Je ne trouve là-dessus que six lignes très vagues
et
évasives. Par contre, je trouve deux pages sur un projet d’« extensio
238
me paraît une rêverie de capitaliste en faillite.
Et
combien de formules dans le genre de celles-ci : « Dans une telle atm
239
is tenu de respecter les indications de la Nature
et
de ménager les ressources du Trésor » ; ou encore : « Le problème con
240
sic) à créer les conditions d’une liberté réelle,
et
en attendant d’y parvenir, à ménager les mesures de transition qui pa
241
montre si fier ? N’est-ce pas plutôt le verbiage
et
la logomachie des députés vis-à-vis desquels le même Romains se montr
242
, du moins de préoccupations qui sont les nôtres,
et
qui sont aussi celles de certains des « néos », c’est pour montrer qu
243
changement de plan ». C’est un plan de bourgeois
et
même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il est, il ne peut aboutir
244
n de bourgeois et même de capitalistes bourgeois.
Et
tel qu’il est, il ne peut aboutir qu’au « fascisme ». Mais à un fasci
245
révolutions font aboutir les réformes véritables.
Et
qu’on n’améliore pas la peste. Ces jeunes gens manquent d’ambition et
246
pas la peste. Ces jeunes gens manquent d’ambition
et
de folie. Ils appartiennent moralement et spirituellement au désordre
247
mbition et de folie. Ils appartiennent moralement
et
spirituellement au désordre ancien qu’ils condamnent. Ils sont bien t
248
ondamnent. Ils sont bien trop pressés de réussir,
et
si jamais ils réussissent, ce ne sera que leur réussite, et non pas c
249
is ils réussissent, ce ne sera que leur réussite,
et
non pas celle de la révolution qu’il faut à tous : la révolution des
250
ution qu’il faut à tous : la révolution des mœurs
et
de la culture, la révolution antibourgeoise, anticapitaliste, antiéta
251
’est habile. Mais il faudrait dire beaucoup plus,
et
attaquer plus franchement nos désordres dans leurs racines spirituell
252
s racines spirituelles, il faudrait surtout être,
et
ils ne sont pas. Ce qui leur manque, c’est peut-être le sens social,
253
naissance vivante du principe spirituel, affectif
et
communautaire de la nation. Qu’est-ce qu’un plan de gouvernement qui
254
saie même pas de le trouver, qui en fait purement
et
simplement abstraction, et qui s’abstrait ainsi lui-même de la vie pr
255
, qui en fait purement et simplement abstraction,
et
qui s’abstrait ainsi lui-même de la vie profonde du peuple et de l’ac
256
trait ainsi lui-même de la vie profonde du peuple
et
de l’activité créatrice des élites ? Ni le pouvoir ni les lois ne peu
257
térêts généraux des hommes à qui ils s’adressent,
et
si ces hommes, à leur tour, ne se trouvent pas naturellement unis par
258
urellement unis par cette communauté d’affections
et
d’idées qui forme ce qu’on appelle l’esprit d’une nation, c’est-à-dir
259
lutionnaire, qui fait défaut au Plan du 9 juillet
et
le condamne à n’aboutir, pratiquement, et si justes que soient les ve
260
juillet et le condamne à n’aboutir, pratiquement,
et
si justes que soient les velléités qu’il trahit, qu’à un réformisme c
261
rté sur le fameux Plan le jugement le plus sévère
et
le plus inexorable, en l’adoptant. 3. La réforme de l’État selon D
262
nce des vieilles formules marxistes ou libérales,
et
la nécessité d’une construction nouvelle ; elle travaille donc pour n
263
qu’à brouiller les cartes, mais plus précisément
et
plus radicalement qu’ils ne le font. Nous ne disons pas cela pour fai
264
on, se fonde sur une conception totale de l’homme
et
sur une absolue intransigeance morale : en un mot, sur la personne et
265
ntransigeance morale : en un mot, sur la personne
et
sur les personnes ; c’est que l’Ordre nouveau affirme avec plus de ri
266
que l’Ordre nouveau affirme avec plus de rigueur
et
plus de conséquence surtout que tous les autres « le primat de la per
267
toutes autres valeurs ou sur toutes nécessités ».
Et
ce radicalisme ne sera jamais dépassé. 12. Montagnon, Marquet, Déa
268
set, 1933). 13. Cf. notre Lettre à Hitler (n° 5)
et
les articles que nous avons publiés jusque dans des journaux italiens
269
4. Cf. Décadence de la nation française, par Aron
et
Dandieu, et les dissociations que nous faisons sans cesse de patrie e
270
ence de la nation française, par Aron et Dandieu,
et
les dissociations que nous faisons sans cesse de patrie et de nation,
271
ssociations que nous faisons sans cesse de patrie
et
de nation, de nationalisme et d’impérialisme. 15. Cf. Nous voulons,
272
ans cesse de patrie et de nation, de nationalisme
et
d’impérialisme. 15. Cf. Nous voulons, n° 9 de L’Ordre nouveau, appen
273
voulons, n° 9 de L’Ordre nouveau, appendice, p. v
et
vi. 16. Cf. Nous voulons, op. cit., appendice, p. vii. 17. Voir aus
274
upe compact, nous cheminons par une voie escarpée
et
difficile, nous tenant fortement par la main. Nous sommes entourés d’
275
n. Nous sommes entourés d’ennemis de toutes parts
et
il nous faut marcher presque constamment sous le feu. Nous nous somme
276
ibrement consentie, afin de combattre nos ennemis
et
de ne pas tomber dans le marais voisin, dont les hôtes n’ont cessé de
277
e nous blâmer d’avoir constitué un groupe spécial
et
préféré la lutte à la conciliation. » 2. « Sans théorie révolutionnai
278
ore que se constituer, qu’élaborer sa physionomie
et
il est loin d’en avoir fini avec les courants de la pensée révolution
279
bord peut avoir les plus déplorables conséquences
et
il faut être aveugle pour considérer comme inopportunes ou superflues
280
tunes ou superflues les controverses de fractions
et
la délimitation rigoureuse des nuances. » 4. « Seul un mouvement diri
281
Elles combattent la déviation populiste à droite,
et
la déviation économiste à gauche. Elles conduisent Lénine à se sépare
282
les conduisent Lénine à se séparer des populistes
et
des économistes au congrès de Bruxelles en 1903 (fondation du parti b
283
ire majoritaire) ; puis à se séparer de Plekhanov
et
des vieux marxistes au congrès de Londres en 1905. En d’autres termes
284
1905. En d’autres termes, elles conduisent Lénine
et
ses très rares adeptes à faire le vide autour d’eux, malgré le nom de
285
appuyés par les masses. Ce sont ces phrases enfin
et
l’attitude intransigeante qu’elles expriment, qui contiennent le secr
286
7. Contre les partisans de l’ouvriérisme intégral
et
exclusif (l’attitude du PC français jusqu’à cette année) Lénine n’a p
287
v, chef des populistes, avait écrit contre Lénine
et
son organe, l’Iskra, une série de pamphlets dont le ton rappelle à s’
288
nnaire, déclarait Martinov, flagelle notre régime
et
principalement notre régime politique, dans la mesure où il heurte le
289
de la population. Quant à nous, nous travaillons
et
travaillerons pour la seule cause ouvrière, en liaison organique étro
290
lutte prolétarienne. » Lénine cite cette phrase,
et
conclut brutalement, à sa manière, en s’écriant : « O Sancta simplici
291
es, — quand on nous reproche tout cela, on ignore
et
on oublie que le premier « théoricien » qui ait mérité ces objections
292
qui n’avait rien de « marxiste » au sens courant
et
vulgarisé du terme, — alors que la tactique proprement marxiste, qui
293
… d’Hitler ! 2° Les « hommes d’action » de droite
et
les intellectuels stalinisants qui se croient plus « pratiques » que
294
aux calendes grecques les tâches « spirituelles »
et
la construction théorique, oublient les conditions qui assurèrent le
295
e la tactique de combat avant la prise de pouvoir
et
les buts collectivistes du gouvernement conquis, qui est à l’origine
296
dont nous ne cesserons de dénoncer les sophismes
et
les trahisons. À nous de reprendre maintenant une tactique qui n’est
297
« groupe compact », restreint en nombre, exigeant
et
intransigeant quant à la doctrine, visant non pas au triomphe d’une s
298
n’est pas d’abord une prise de pouvoir économique
et
politique, après quoi l’on verrait à vivre ; mais elle est d’abord un
299
u d’hommes de main au service d’un idéal mythique
et
vaguement défini. Nous voulons être, et nous serons de plus en plus,
300
mythique et vaguement défini. Nous voulons être,
et
nous serons de plus en plus, un ordre, une communauté de personnes qu
301
à cause de cela du désordre établi autour d’eux,
et
qui ne peuvent [faire] autrement que de combattre à chaque pas ce dés
302
non pas d’une classe, mais d’un groupe restreint
et
« compact » d’intellectuels issus de la bourgeoisie et de la noblesse
303
compact » d’intellectuels issus de la bourgeoisie
et
de la noblesse. 21. M. de la Rocque se vante de n’en avoir aucune. P
304
ndre à la singer. Car la personne est vocation, —
et
l’homme ne choisit pas sa vocation, mais c’est elle qui choisit son h
305
, voire même favorisé, par l’instruction publique
et
l’atmosphère culturelle. La réponse ne peut faire de doute : seule un
306
eut faire de doute : seule une culture constituée
et
transmise par des personnes assujetties aux ordres de leur vocation,
307
ersonnes assujetties aux ordres de leur vocation,
et
responsables de son exercice, peut sauvegarder naturellement la possi
308
ne. Or nous voyons la culture actuelle constituée
et
transmise par deux espèces d’hommes à vrai dire très différentes, mai
309
ici d’une part les fonctionnaires. Ils ne pensent
et
ne veulent rien enseigner, rien savoir d’autre que ce que l’État, la
310
vues d’un certain monde ou même de deux, etc.). —
Et
d’autre part, voici les dilettantes : ceux qui refusent d’enseigner q
311
: ceux qui refusent d’enseigner quoi que ce soit,
et
même de savoir ce qu’ils disent, par crainte de prendre parti. (Non-c
312
exotistes, maniaques de l’évasion, etc.) Les uns
et
les autres sont irresponsables de leur enseignement ou de leurs fanta
313
ère les isole d’abord de toute communauté sociale
et
organique. Car les uns nient cette communauté au nom d’une liberté do
314
ailleurs de témoigner par des actes qu’ils l’ont,
et
les autres la nient d’une manière plus subtile : en l’affirmant offic
315
e de cours. Nous disons qu’une culture constituée
et
transmise par des hommes qui refusent de rester responsables personne
316
nnellement de leur activité constitue un obstacle
et
un principe de mort pour l’épanouissement et l’exercice de la personn
317
acle et un principe de mort pour l’épanouissement
et
l’exercice de la personne. Car la personne est choix, et donc prise d
318
ercice de la personne. Car la personne est choix,
et
donc prise de parti : or c’est là ce que raille l’équipe des dilettan
319
e des dilettantes ; mais elle est un choix libre,
et
donc non conformiste : or c’est là ce que craint l’équipe des fonctio
320
pe des fonctionnaires. Seule la grandeur suscite
et
favorise la grandeur. Seule l’énergie éveille des énergies. Seul l’ex
321
ies. Seul l’exercice d’une vocation unique tolère
et
favorise l’exercice d’autres vocations. 2. — Le rôle de toute cultu
322
ficiel, mais son principe effectivement puissant,
et
honoré de sacrifices quotidiens. C’est ainsi que la mesure des civili
323
principe dynamique, c’est une tension permanente
et
féconde. Nous voyons aussitôt que la « mesure » du monde de l’argent
324
’est ici d’un chiffre que dépendent la puissance,
et
la vertu, et l’invention, et l’amour même. Et ce chiffre n’est pas un
325
chiffre que dépendent la puissance, et la vertu,
et
l’invention, et l’amour même. Et ce chiffre n’est pas un « nombre d’o
326
endent la puissance, et la vertu, et l’invention,
et
l’amour même. Et ce chiffre n’est pas un « nombre d’or », un secret d
327
ce, et la vertu, et l’invention, et l’amour même.
Et
ce chiffre n’est pas un « nombre d’or », un secret de la vie, mais un
328
d’une série de pseudo-mesures que le libéralisme
et
l’anarchie bourgeoise ont tolérées en marge du culte de l’argent : la
329
que de ses charges, la mesure meurt, se mécanise,
et
toute tension disparaît. Il faut que la révolte des esclaves vienne r
330
ante : car la personne est un principe universel,
et
quand bien même tous les hommes seraient devenus des personnes, la te
331
um du phénomène de la personne. On peut concevoir
et
souhaiter une « personnalisation » infinie de l’humanité. Principe de
332
démocratie » culturelle : une élite dont le sens
et
l’honneur soit de s’agréger le plus grand nombre d’hommes, du seul fa
333
pour cela que leur fin soit ouvertement définie,
et
que leur usage méthodique soit harmonisé à leur fin. Si cette fin se
334
sauraient, d’autre part, que le régime économique
et
politique se recréerait parallèlement en vertu du même principe. Ils
335
t une mesure commune avec l’économique, le social
et
le politique, la création intellectuelle ne sera plus séparée des « m
336
, la culture se trouve isolée de la vie populaire
et
de la politique qui l’exploite. Mais un monde personnaliste est un mo
337
plan étatique, mais à partir d’une commune mesure
et
pour des fins dernières identiques. 4. — L’autorité culturelle ne s
338
ière communauté personnaliste qui saura s’imposer
et
gouverner conformément à la mesure au nom de laquelle elle s’est cons
339
on seulement la Révolution « appartient » de fait
et
de droit à cette première communauté, mais il faut dire encore qu’une
340
e rôle de cette cellule-mère, « organisme d’appel
et
de vigilance doctrinale, gardienne du statut de la personne ». Nietzs
341
ersonne ». Nietzsche, me semble-t-il, avait prévu
et
précisé l’action proprement culturelle de ce « conseil suprême » de l
342
mmes deviennent des victimes d’une seule tendance
et
passent au rang d’organes ; il s’agit de lutter contre la tendance na
343
vue d’ensemble, qui contemplent le jeu de la vie
et
qui y participent, tantôt ici, tantôt [p . 16] là, mais sans se lais
344
ée, parce qu’ils n’en useront point avec violence
et
ne la dirigeront pas vers un seul but à l’exclusion de tout autre24.
345
rès deux revendications, dont l’une est ridicule,
et
dont l’autre serait la négation de tout ce qui précède. Il demande qu
346
ue l’argent soit remis à son équipe d’éducateurs,
et
ceci pour qu’elle s’institue en véritable « caste dirigeante ». Or il
347
ire avec l’argent : l’autorité ne se monnaye pas.
Et
la richesse matérielle n’est pas un élément constitutif de la personn
348
lle contredit les fins de la révolution. Elle nie
et
ruine le fondement même de la personne, mesure par excellence d’une s
349
Cf. Arnaud Dandieu : Y a-t-il un seuil entre cité
et
humanité ? (Archives de philosophie du droit, 1933, p. 212.) 23. L’
350
L’édit de Nantes
et
sa révocation (mars-avril 1935)p Un conflit religieux « déchire »
351
étrit la révocation décrétée au nom du même ordre
et
pour le bien du même État, mais on invoque cette fois les droits sacr
352
i IV prétendit mettre fin à la lutte des ligueurs
et
de l’Union calviniste. Il venait de se faire catholique et, mal assur
353
nion calviniste. Il venait de se faire catholique
et
, mal assuré dans son nouveau parti, il voyait ses anciens amis l’aban
354
s que défendent, chacun à sa manière, catholiques
et
protestants. « Paris vaut bien une messe » est injurieux pour la mess
355
vaut bien une messe » est injurieux pour la messe
et
le prêche, qui se voient préférer la possession de la capitale. De mê
356
cristalliser de la sorte un conflit, c’est fixer
et
cristalliser un désordre. C’est croire que l’absence de guerre suffit
357
issement de la puissance politique de la Réforme.
Et
que voulaient les calvinistes ? Le libre exercice de leur culte. Or,
358
édit, en donnant cent places fortes aux réformés,
et
certains privilèges théoriques (tels que l’institution des chambres m
359
ulte (qui ne peut être célébré que hors les murs,
et
qui souffre partout des pires vexations), il ne fait pas droit davant
360
roclamé, le pape s’écrie : « Cela me crucifie ! »
Et
les documents innombrables qu’ont laissés les protestants de l’époque
361
e nous pouvons porter sur les grands faits moraux
et
matériels du temps. Les mémoires et la correspondance du sinistre Uba
362
faits moraux et matériels du temps. Les mémoires
et
la correspondance du sinistre Ubaldini, nonce papal, les seize attent
363
tend assurer au mépris des réalités spirituelles,
et
sous prétexte d’apaiser leur conflit. Si l’on rappelle en outre les g
364
lle en outre les guerres du Languedoc entre Rohan
et
Richelieu — dernières luttes du fédéralisme contre la conception mani
365
ment manifestés par son « application », sont bel
et
bien les mêmes qui devaient aboutir logiquement à la révocation de ce
366
cet édit, au terme de l’évolution centralisatrice
et
unitaire qu’ils avaient justement instaurée. En résumé, telle est l’
367
onismes spirituels en y substituant un cadre fixe
et
centraliste. Ce faisant, on cristallise ces antagonismes, on les empê
368
tallise ces antagonismes, on les empêche de mûrir
et
d’aboutir à une tension équilibrée et créatrice — comme ce fut le cas
369
he de mûrir et d’aboutir à une tension équilibrée
et
créatrice — comme ce fut le cas en Angleterre, en Allemagne et plus t
370
— comme ce fut le cas en Angleterre, en Allemagne
et
plus tard en Suisse — c’est-à-dire qu’on écarte brutalement la soluti
371
triment, bien au contraire, pour la vie politique
et
économique du pays. b) Le conflit spirituel étouffé par la force, san
372
e, sans être en rien résolu pour autant, fermente
et
empoisonne la vie morale de la nation. Il devient un foyer de fièvre
373
orale de la nation. Il devient un foyer de fièvre
et
un facteur d’énervement. Les deux forces antagonistes artificiellemen
374
compte, explosent parfois en violences anormales,
et
le mieux qu’on puisse espérer pour l’ensemble, c’est la stérilisation
375
à inventer : l’étude des refoulements spirituels,
et
des complexes qui en résultent, créés par l’intervention de l’État da
376
à grands cris la destruction des réformés (1660)
et
exhortant le roi à « terrasser d’un seul coup l’hydre monstrueuse de
377
lus ou moins contrôlée par le parti ultramontain,
et
dont l’absolutisme de Louis XIV sera l’expression achevée. Une phrase
378
dont on croirait qu’elle concerne quelque Führer,
et
non le roi : « Tout l’État est en lui, en lui est la puissance, en lu
379
té subsiste. L’édit a été donné comme « perpétuel
et
irrévocable ». Il s’agira de tourner cet obstacle légal. En fait, l’é
380
oqué, dit Saint-Simon, « sans le moindre prétexte
et
sans aucun besoin ». Voilà qui est bien vu, mais mal interprété. Le p
381
te une paix qui n’est qu’un « désordre » concret.
Et
c’est elle, avant tout, qui ourdit (pour reprendre la citation fameus
382
arties, qui le mit si longtemps au pillage public
et
avoué des dragons, qui autorisa les tourments et les supplices dans l
383
et avoué des dragons, qui autorisa les tourments
et
les supplices dans lesquels ils firent réellement mourir tant d’innoc
384
asser nos manufactures aux étrangers, fit fleurir
et
regorger leurs états aux dépens du nôtre et leur fit bâtir de nouvell
385
eurir et regorger leurs états aux dépens du nôtre
et
leur fit bâtir de nouvelles villes, qui leur donna le spectacle d’un
386
mplit toutes les provinces du Royaume de parjures
et
de sacrilèges, où tout retentissait de hurlements de ces infortunées
387
tres sacrifiaient leurs consciences à leurs biens
et
à leur repos et achetaient l’un et l’autre par des abjurations simulé
388
t leurs consciences à leurs biens et à leur repos
et
achetaient l’un et l’autre par des abjurations simulées, d’où, sans i
389
à leurs biens et à leur repos et achetaient l’un
et
l’autre par des abjurations simulées, d’où, sans intervalles, on les
390
l’abomination générale enfantée par la flatterie
et
par la cruauté. » Cette dernière phrase est caractéristique de l’aveu
391
est caractéristique de l’aveuglement de l’auteur,
et
la noblesse française ne tardera pas à payer ces illusions tenaces et
392
aise ne tardera pas à payer ces illusions tenaces
et
cette absence de réalisme : attribuer à la « méchanceté » des hommes
393
ssort tout logiquement de leurs délibérés calculs
et
des desseins politiques les plus clairs. Notre intention, dans cette
394
oyens Henri IV eût pu donner au conflit politique
et
religieux de son époque une tournure moins fatale pour l’avenir du pa
395
amoufler l’édit de Nantes en mesure pacificatrice
et
pour dissimuler le fait patent de la similitude des intentions qui pr
396
éserve de l’écrasement de la Commune fédéraliste,
et
à l’exaltation de l’étatisme actuel. Serait-ce tout simplement l’affl
397
ment n’aurait pas osé déclencher. Nous vivons bel
et
bien sous le régime de la révocation des droits de la Personne. Et c’
398
égime de la révocation des droits de la Personne.
Et
c’est pourquoi la considération de certains précédents, qui paraîtron
399
er . p. Rougemont Denis de, « L’édit de Nantes
et
sa révocation », L’Ordre nouveau, Paris, mars–avril 1935, p. 29-33.
400
— à droite, étatiste demain — à gauche, dans l’un
et
l’autre cas destructeur de la liberté des personnes, destructeur du s
401
ur du sentiment patriotique, destructeur à gauche
et
à droite des forces vives du pays. À l’heure présente, une chose est
402
f, le Front national travaille pour M. de Wendel.
Et
si les militants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en v
403
pour M. de Wendel. Et si les militants de gauche
et
de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’une double erreur, que
404
Erreur sur la tactique : lorsqu’on voit la gauche
et
la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine,
405
on » sur la doctrine, on est sûr que cette gauche
et
cette droite travaillent en fait pour le désordre, et que les seuls b
406
ette droite travaillent en fait pour le désordre,
et
que les seuls bénéficiaires de luttes civiles aussi mal orientées ser
407
it que prolonger dans la rue l’opposition stérile
et
périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela
408
rue l’opposition stérile et périmée de la droite
et
de la gauche parlementaires. Seulement, cela se complique cette fois
409
lement, cela se complique cette fois de matraques
et
mitrailleuses. Au lieu de tomber un ministère quelconque, on s’apprêt
410
les articles qui paraissent dans L’Ordre nouveau
et
dans le Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau, nous tenons ex
411
ue : c’est le sujet le plus vain, le plus stérile
et
le plus irritant qui soit, dès qu’on essaie d’y réfléchir, au lieu de
412
sasser des opinions toutes faites prises à droite
et
à gauche dans des journaux dont l’éloge n’est plus à faire. Mais nous
413
n d’assister depuis un an à un phénomène nouveau,
et
dont les suites pourront avoir un certain intérêt pour notre action.
414
e mettent à bouger. Ils se divisent, se déforment
et
se regroupent. À la faveur de ces opérations qui par elles-mêmes ne p
415
aines réalités vivantes. La vieille étoffe ternie
et
rapiécée se découd par ici, se déchire par là, et il arrive que l’on
416
et rapiécée se découd par ici, se déchire par là,
et
il arrive que l’on devine l’être de chair et de sang qu’elle déguisai
417
là, et il arrive que l’on devine l’être de chair
et
de sang qu’elle déguisait, — le vrai pays. Il suffit d’indiquer pour
418
e, le conflit mal dissimulé de l’Action française
et
du comte de Paris, la décomposition du parti radical, les dissidences
419
le brave colonel de la Rocque. 2. — Une gauche
et
une droite pour changer Et tout cela, dira-t-on, pour retomber dan
420
2. — Une gauche et une droite pour changer
Et
tout cela, dira-t-on, pour retomber dans cette vieille balançoire écœ
421
ançoire écœurante gauche-droite, droite-gauche, —
et
jamais d’objectif en avant. Mais là encore, quelque chose bouge. Nagu
422
à encore, quelque chose bouge. Naguère, la droite
et
la gauche, c’étaient deux oppositions nécessaires à l’équilibre d’un
423
eul était pris au sérieux par le pays. On l’a dit
et
redit : le parti radical, c’est la France. Il faut dire aujourd’hui :
424
e à gauche ou à droite. C’est ainsi que la gauche
et
la droite cessent lentement de jouer le rôle convenu d’opposition de
425
convenu d’opposition de sa Majesté le Radicalisme
et
deviennent vraiment les deux pôles de la nouvelle vie politique. La c
426
epuis 150 ans. Il n’y a plus une gauche généreuse
et
une droite « réaliste » plus symboliques qu’efficaces, autour d’un ce
427
r d’un centre solidement établi sur les intrigues
et
les routines des comités. Il y a un Front populaire et un Front natio
428
s routines des comités. Il y a un Front populaire
et
un Front national, où se confondent mystique et politique, et entre d
429
e et un Front national, où se confondent mystique
et
politique, et entre deux la débandade des radicaux, en tout cas leur
430
national, où se confondent mystique et politique,
et
entre deux la débandade des radicaux, en tout cas leur mauvaise consc
431
centristes. Notons aussi que les Fronts de droite
et
de gauche ne traduisent plus exactement la vieille opposition des bla
432
plus exactement la vieille opposition des blancs
et
des rouges, du châtelain et du métayer. C’est par rapport à la menace
433
opposition des blancs et des rouges, du châtelain
et
du métayer. C’est par rapport à la menace ou à l’espoir du fascisme,
434
positions se dessinent. Mais alors, si la droite
et
la gauche deviennent les vrais foyers de la vie publique, et si d’aut
435
e deviennent les vrais foyers de la vie publique,
et
si d’autre part leurs mystiques se sont à ce point modifiées, il impo
436
l importe plus que jamais de définir les intérêts
et
les doctrines qui soutiennent et aggravent sans cesse l’antagonisme d
437
nir les intérêts et les doctrines qui soutiennent
et
aggravent sans cesse l’antagonisme des deux Fronts. 3. — Ils ne sa
438
ourgeois, une partie des paysans, les industriels
et
leurs Comités, la majorité des moyens et petits commerçants, et d’une
439
ustriels et leurs Comités, la majorité des moyens
et
petits commerçants, et d’une façon générale tout ce qui, en France, a
440
és, la majorité des moyens et petits commerçants,
et
d’une façon générale tout ce qui, en France, a son petit magot à prot
441
ocque a jugé que l’heure était venue de réfléchir
et
de s’expliquer. La fatalité qui pèse sur son mouvement se trouve expr
442
ème temps : Où allons-nous ? Des exemples récents
et
assez éclatants nous ont appris qu’à la question « Où allons-nous ? »
443
e fascisme. Mais l’apparition de Service public —
et
son succès — devraient suffire à mettre fin aux craintes qu’avait pu
444
e procès de la morale que défend M. de la Rocque,
et
nous rendrons bien volontiers l’hommage qu’elle réclame à cette honnê
445
sont des aboutissements », écrit M. de la Rocque.
Et
il ajoute, non sans logique : « J’ai imposé la priorité au plan d’act
446
dition que tout cela ne dispense pas de voir loin
et
de penser juste ; à condition que les réalisateurs qu’appelle M. de l
447
rhéteurs, aux utopistes, aux « intellectuels » ?
Et
pourtant, c’est en vain que l’on cherchera, dans ces pages, quelque a
448
s quelqu’un qui savait ce qu’il voulait, Lénine —
et
avec lui toute l’histoire des révolutions réussies — répond : « Sans
449
te sa tactique enfin, s’oriente vers la bataille,
et
non pas vers la révolution réelle. Et non pas vers la création ; et n
450
a bataille, et non pas vers la révolution réelle.
Et
non pas vers la création ; et non pas vers la construction réfléchie
451
révolution réelle. Et non pas vers la création ;
et
non pas vers la construction réfléchie d’un ordre nouveau. Si bien qu
452
son « plan d’action » ne peut être rien d’autre,
et
quoi qu’il veuille, qu’un second 6 février. Ce serait ici le lieu de
453
ci le lieu de rappeler le grand principe tactique
et
doctrinal — ces deux aspects restant inséparables — formulé par Aron
454
x aspects restant inséparables — formulé par Aron
et
Dandieu : « Les révolutions sont sanglantes dans la mesure où elles s
455
tat-major qui imprime à l’action ses directives ;
et
les troupes sont sans discipline, et les objectifs si possible encore
456
directives ; et les troupes sont sans discipline,
et
les objectifs si possible encore plus vagues, ou, dès qu’ils se préci
457
défendirent les intellectuels du dernier siècle,
et
qui nous vaut la Grande Presse, l’éloquence parlementaire et la jungl
458
vaut la Grande Presse, l’éloquence parlementaire
et
la jungle capitaliste. Mais le Comité de vigilance ne tient pas les l
459
sous le nom de liberté, la dictature, l’étatisme
et
la guerre. La guerre et l’antimilitarisme. La guerre à Hitler et la d
460
la dictature, l’étatisme et la guerre. La guerre
et
l’antimilitarisme. La guerre à Hitler et la destruction de l’armée fr
461
a guerre et l’antimilitarisme. La guerre à Hitler
et
la destruction de l’armée française. Car, si nous comprenons ses mani
462
’idéologie libertaire des intellectuels vigilants
et
la pratique stalino-humanitaire des communistes, Léon Blum tremble et
463
no-humanitaire des communistes, Léon Blum tremble
et
désespère devant la perspective prochaine d’une prise de pouvoir léga
464
s chefs de gauche est certainement tragi-comique,
et
même à un degré que le simple lecteur de journaux d’opinion, peu init
465
u’elle défend, dans une ligue de brebis, de loups
et
de bergers provisoirement réconciliés par la panique. Leur masse, leu
466
mmune, les anciennes habitudes vont se réveiller,
et
la houlette de Léon Blum n’empêchera pas les loups de dévorer les bre
467
’a-t-il pas proposé de nationaliser les banques ?
Et
l’Humanité, de confisquer les fortunes excessives ? Et l’Œuvre, de dé
468
Humanité, de confisquer les fortunes excessives ?
Et
l’Œuvre, de désarmer les ligues fascistes ? Et l’AEAR de libérer Thae
469
? Et l’Œuvre, de désarmer les ligues fascistes ?
Et
l’AEAR de libérer Thaelman ? Et M. Frossard de supprimer le chômage ?
470
igues fascistes ? Et l’AEAR de libérer Thaelman ?
Et
M. Frossard de supprimer le chômage ? Tout cela ne fait peut-être pas
471
ent cela se fait, la nationalisation des banques.
Et
l’on ne voit pas qui aurait le pouvoir de désarmer un colonel en civi
472
ifficile de se prémunir contre la chute de Laval,
et
la prise de pouvoir par les gauches qui s’en suivrait. La plus lourde
473
vile, combinaisons imprévues d’éléments de gauche
et
d’éléments de droite28, ou simple déchaînement de démagogies électora
474
es électorales, tout cela est également possible,
et
sera également stérile. Tout cela se fera au hasard, sous la pression
475
la peur d’un adversaire dont on surestime de part
et
d’autre les forces. Mais nous sommes payés pour savoir que la confusi
476
l’antagonisme actuel des revendications ouvrières
et
des revendications paysannes. Notre projet de service civil en liaiso
477
iaison avec les corporations locales est la seule
et
unique solution qui ait été envisagée en France, jusqu’ici. Si incroy
478
lles que nous les avons exposées dans ce bulletin
et
dans nos livres. Mais à la seule leçon des faits. Quelques exemples.
479
té de distinguer dans l’économie un secteur plané
et
un secteur libre commence d’apparaître aux yeux des syndicalistes, de
480
’apparaître aux yeux des syndicalistes, des néos,
et
d’une manière générale de la plupart des fabricants de « plans ». C’e
481
in que la simple position théorique du problème —
et
nos expériences de cet été le prouvent. Mais il n’est pas indifférent
482
s qui se dessinent. Dans divers milieux de droite
et
de gauche29, nous voyons apparaître une critique du stalinisme consid
483
e considéré comme une forme de capitalisme d’État
et
de nationalisme russe, et là encore nous reconnaissons un point de vu
484
e de capitalisme d’État et de nationalisme russe,
et
là encore nous reconnaissons un point de vue qui nous est familier. D
485
e qu’il faut organiser les libertés se fait jour,
et
cesse d’apparaître comme un simple paradoxe d’intellectuels. D’une fa
486
nticapitalisme d’un grand nombre de Croix-de-Feu,
et
dans l’antisoviétisme du Front social de Bergery, des tendances qui p
487
tions de juillet, c’est qu’en dépit de la carence
et
des pataquès doctrinaux qui caractérisent les chefs, il existe à gauc
488
x qui caractérisent les chefs, il existe à gauche
et
à droite une masse croissante d’hommes qui savent ce qu’ils ne veulen
489
s frappant que cette communauté de refus à gauche
et
à droite, parmi les troupes. Il est temps de donner à ces troupes un
490
s de M. de Wendel comme à celles de M. Litvinoff.
Et
c’est ainsi que se dessine dans les faits l’appel à la doctrine perso
491
e se doit de donner en exemple à l’Europe. 27.
Et
aussi sur M. de la Rocque. 28. Par exemple un essai de front commun
492
Doriot, en passant par le front social de Bergery
et
les néo-socialistes. Ce serait une formule nationale-socialiste ou fa
493
e. 29. Voir les déclarations récentes de Bergery
et
de Doriot, l’enquête de Documents sur le Front populaire. 30. Ce qui
494
marcher au pas par rangs de quatre bien alignés,
et
surtout, faire cela pour le plaisir, il n’y a qu’une seule explicatio
495
us temps, les jeunes Allemands ont aimé la marche
et
le chant par groupes. Ainsi, tenez, les Suisses se passionnent pour l
496
rtif, artistique si j’ose dire ! Lui. — Eh bien,
et
maintenant ? Moi. — Je crois maintenant que c’est plus grave. Une ch
497
ose me frappe : ce mot Kampf, lutte, qu’on entend
et
qu’on lit partout, ici, dans tous les articles de journaux, dans tous
498
les banderoles rouges tendues au-dessus des rues
et
qui portent des devises de propagande pour l’œuvre, contiennent le mo
499
est la plus fréquente : « La lutte contre la faim
et
le froid est notre guerre. » Je sais bien ce que vous entendez par là
500
n’y avait aussi que des Français pour le croire.
Et
cela ne gênait pas beaucoup votre Comité des forges. Parlons sérieuse
501
ue, moins exclusivement passionnée pour le cinéma
et
les prouesses « sportives » des autres — des coureurs du Tour de Fran
502
suis Ordre nouveau. Mais nous reconnaissons l’un
et
l’autre la nécessité d’une éthique héroïque. Seulement, nous avons de
503
nt opposées de l’héroïsme. Vous mettez vos bottes
et
vous allez faire l’exercice dans la campagne. Bon, voilà qui est simp
504
st simple. Moi, c’est plus compliqué à expliquer…
et
peut-être aussi à faire. J’ai à me battre aussi, contre un régime éco
505
ai à me battre aussi, contre un régime économique
et
culturel, contre une masse de préjugés politiques antédiluviens qui e
506
ques antédiluviens qui encombrent la vie publique
et
qui empoisonnent la pensée. J’ai à lutter, aussi, contre tous les ent
507
es sentimentales, pour rester maître de ma pensée
et
de mes actes au milieu de l’excitation générale et stérile qui caract
508
t de mes actes au milieu de l’excitation générale
et
stérile qui caractérise ces années. Nous avons à construire un ordre.
509
r faire la petite guerre dans les bois de Meudon.
Et
c’est plus dangereux aussi. Lui. — Bien sûr. Mais n’oubliez pas que
510
qu’allons-nous faire de notre énergie physique ?
Et
c’est plus grave encore. Voyez-vous, nous ne pouvons pas échapper à c
511
ce maximum, ils ont vécu quelque chose d’extrême,
et
rien ne peut remplacer cela pour nous. Nous avons honte devant eux. N
512
iriles. On ne peut pourtant pas le nier, purement
et
simplement au nom du « pacifisme », au nom d’une théorie quelconque…
513
Nous ne sommes plus au temps de Frédéric le Grand
et
du maréchal de Saxe. La guerre actuelle n’est pas une éducation de la
514
physique, c’est une machine à tuer chimiquement,
et
à grande distance, c’est un massacre mécanique, un point c’est tout.
515
ens Combattants. Ils ont subi une épreuve inutile
et
mauvaise. Ils ont été victimes d’un effroyable accident. Une épreuve
516
n’a aucune valeur pour la vie normale de l’homme.
Et
ils le disent bien ! C’est une mutilation. C’est une catastrophe cosm
517
des Alpes : je vous demande un peu quelle gloire
et
quel bénéfice en retirent les survivants ! Allez-vous déclencher expr
518
bre sur deux à une destruction imbécile ? Lui. —
Et
alors, quelle solution proposez-vous ? Écrire des articles pacifistes
519
’est pas pacifiste. Nous reconnaissons la réalité
et
la nécessité des conflits humains. Mais il y a d’autres solutions que
520
: nous avons un trop grand besoin des différences
et
des oppositions naturelles pour vouloir les anéantir. Nous sommes féd
521
nces s’exaltent mutuellement par leur opposition,
et
créent des tensions fécondes. La civilisation et la culture naissent
522
et créent des tensions fécondes. La civilisation
et
la culture naissent et vivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemp
523
fécondes. La civilisation et la culture naissent
et
vivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemple d’un tableau. Il ne
524
la concevez, est un danger dès qu’elle est forte
et
armée. C’est bien pourquoi j’estime que votre « sport armé » est une
525
rutales, de l’homme ? La préparation à la guerre.
Et
quand je vous dis que c’est un danger européen, vous le niez, avec un
526
a pas aussi dans votre système « fédéraliste » ?
Et
, de plus, vous laissez de côté cette nécessité du déploiement physiqu
527
ments actuels. Nous voulons une guerre créatrice,
et
non pas destructrice. Tout l’effort de la civilisation est là : tirer
528
civilisation est là : tirer des conflits naturels
et
nécessaires des forces nouvelles, et non pas aboutir à la suppression
529
its naturels et nécessaires des forces nouvelles,
et
non pas aboutir à la suppression d’un des antagonistes. Je sais bien
530
aussi brutal que la bataille d’hommes. » Lui. —
Et
pour ceux qui n’arrivent pas si haut ? Pour la grande masse des homme
531
ont-ils une théorie là-dessus, l’enseignent-ils ?
Et
surtout, peut-on parler d’héroïsme collectif, par groupe ? Il faudra
532
ilfswerk. Vaste entreprise de collectes publiques
et
de récolte de vêtements et de nourriture destinées à secourir les pau
533
de collectes publiques et de récolte de vêtements
et
de nourriture destinées à secourir les pauvres pendant l’hiver. C’est
534
Échos (janvier 1936)v
Et
Rimbaud ? Nul n’ignore qu’une revue « de jeunes » doit parler de R
535
qu’une revue « de jeunes » doit parler de Rimbaud
et
du surréalisme. Tout le reste est charabia. L’ON, par exemple, qui «
536
a. L’ON, par exemple, qui « parle de politique »,
et
même d’économie, brouille absolument « le jeu ». M. Léon Pierre-Quint
537
re. De son temps, les jeunes parlaient de Rimbaud
et
allaient au Vieux-Colombier. Faire de la politique, c’était porter un
538
de la politique, c’était porter une canne ferrée
et
louer la « rigueur » de Maurras. Hélas. Tout change ! Tout change ! c
539
e la révolution : puis rasée par les communistes,
et
qu’à la place on élevait maintenant des milliers de poulets kolkhozie
540
commode de vanter les révoltés de l’autre siècle.
Et
il y aura toujours quelques hommes pour trouver ça plutôt nigaud. Mai
541
n effet que Rimbaud vendit des fusils au négus, —
et
cela en temps de paix, comble d’hypocrisie ! ⁂ La littérature raje
542
bdomadaires, l’écho suivant, intitulé Les Anciens
et
les Jeunes. « Depuis la disparition de Paul Bourget, le doyen d’élect
543
s Lettres qui aura gardé assez de fraîcheur d’Âme
et
de goût des choses de l’Esprit pour entreprendre une statistique comp
544
is un ouvrage de combat, comme son nom l’indique,
et
sa doctrine. Autre erreur : je vois passer sous ma fenêtre, deux fois
545
tions d’assaut en ordre de marche. Ils vont par 3
et
non par 4. Je me suis fait dire par quelqu’un de bien renseigné que c
546
était afin d’éviter une apparence trop militaire.
Et
, en effet, il faut reconnaître que cela change tout. Soyons exacts. »
547
ublic, de la critique, des éditeurs). La pauvreté
et
l’obscurité sont deux spectres classiques sans le concours desquels r
548
e dans la littérature, depuis que Goethe est mort
et
que le monde est moderne. À preuve Balzac, Stendhal, Baudelaire, Rimb
549
ki, Nietzsche, Rilke, Hamsun. Quant à Victor Hugo
et
à Tolstoï, qui paraissent contredire cette remarque, nous dirons que
550
battre sur deux fronts : il doit gagner son pain,
et
il doit triompher des conformismes et des « cabales ». Certains péris
551
r son pain, et il doit triompher des conformismes
et
des « cabales ». Certains périssent dans cette lutte ; beaucoup en ti
552
e ; beaucoup en tirent de l’énergie ; tous savent
et
sentent qu’elle est essentiellement humaine, c’est-à-dire qu’elle exp
553
c’est-à-dire qu’elle exprime un conflit permanent
et
fécond, celui du créateur et du monde tel qu’il est ou tel qu’il fut
554
un conflit permanent et fécond, celui du créateur
et
du monde tel qu’il est ou tel qu’il fut créé par d’autres, celui de l
555
qu’il fut créé par d’autres, celui de l’aventure
et
des routines, celui de la personne et de l’impersonnel. Mais, depuis
556
l’aventure et des routines, celui de la personne
et
de l’impersonnel. Mais, depuis peu, les écrivains sont menacés, en Fr
557
époques précédentes n’avaient pas même soupçonné,
et
que notre époque confuse n’a pas encore su distinguer assez clairemen
558
s dirons : de même que la production industrielle
et
l’invention technique se voient soumises, en régime capitaliste, à la
559
tificielles qui s’interposent entre le producteur
et
le consommateur, — de même la production littéraire et la création in
560
consommateur, — de même la production littéraire
et
la création intellectuelle se voient soumises de plus en plus à des n
561
nécessités » de la publicité, de la distribution
et
de la rentabilité du capital investi dans la maison obligent l’éditeu
562
é par l’éditeur, ce mauvais livre aura du succès.
Et
ce bon auteur finira par croire que ses bons livres sont mauvais et q
563
inira par croire que ses bons livres sont mauvais
et
que ses mauvais livres sont bons. Mon exemple peut paraître simpliste
564
on parisienne pour savoir que ce cas est courant,
et
qu’il est même tellement courant qu’il explique à lui seul l’abaissem
565
des auteurs ? Il y a eu, de tous temps, des héros
et
des combinards et toutes les nuances intermédiaires, mais aujourd’hui
566
a eu, de tous temps, des héros et des combinards
et
toutes les nuances intermédiaires, mais aujourd’hui nous sommes en pr
567
tème repose sur deux organisations : les éditeurs
et
les critiques. La plupart des critiques d’aujourd’hui trahissent leur
568
maisons. Ils parlent du « livre dont on parle ».
Et
pourquoi « parle »-t-on de ce livre ? Parce que l’éditeur a su prépar
569
st le public qui fait pression sur les critiques,
et
qui exige d’eux un feuilleton sur les titres qu’il voit annoncés : on
570
adroite sur le goût de la rareté ou du scandale,
et
sur la mode qui était aux moins de trente ans. La crise a supprimé l’
571
vaient encore leur rôle comme un service de l’art
et
de la pensée. Nous dirons tout à l’heure comment s’appelle l’agent qu
572
e trouve parmi eux quelques esprits indépendants,
et
en fait il s’en trouve deux ou trois. Mais que peut un esprit indépen
573
t pris les éditeurs : 1. Les lois du capitalisme
et
l’importance sans cesse accrue des frais généraux obligent l’éditeur
574
e année un certain nombre de livres fixé d’avance
et
fixé non point d’après la consommation possible et les besoins du pub
575
t fixé non point d’après la consommation possible
et
les besoins du public, mais d’après le budget de la maison. 2. Le dél
576
dans l’industrie des nouilles ou de l’automobile,
et
enfin à augmenter encore son capital : cercle vicieux typiquement cap
577
a mort de la pensée. 3. Obligé de vendre beaucoup
et
à tout prix, l’éditeur est contraint à organiser en grand sa distribu
578
titution. J’indiquerai cependant un aspect précis
et
significatif de cette « politique ». Outre le courtage habituel aux c
579
ur une autre35, ne jouit pas d’un régime spécial,
et
qui a été « autorisé »36 à faire diffuser 1000 ou 10 000 exemplaires
580
faitaire37 par kilo de livres transportés (aller…
et
retour bien entendu !). Si l’on sait que le poids moyen d’un livre es
581
manque à gagner pour l’éditeur, c’est une perte.
Et
cette perte, selon les contrats, peut se monter à des dizaines de mil
582
ageries qui les avaient légalement pris au piège,
et
qui devenaient leur premier créancier38. Encore une fois, je n’ai fai
583
e résister. Tout cela est bien connu des éditeurs
et
des libraires, mais le public ne s’en doute guère. Et comment le lui
584
es libraires, mais le public ne s’en doute guère.
Et
comment le lui faire savoir ? On ne l’atteint plus que par ces mêmes
585
sont ses méthodes « abstraites » centralisatrices
et
gigantiques, c’est sa brutalité systématique et inhumaine, qui sont l
586
s et gigantiques, c’est sa brutalité systématique
et
inhumaine, qui sont les véritables responsables de notre décadence cu
587
fois l’on n’en considère que les agents pratiques
et
institutionnels. À supposer que l’on parvienne même à éviter certains
588
e même à éviter certains scandales trop visibles (
et
cela n’est pas du tout souhaitable, il vaudrait mieux réveiller l’opi
589
tant, il n’y aura plus en France d’édition libre.
Et
le seul moyen d’y remédier, ce sera de créer ou de multiplier des cen
590
e le remède sera tout aussi dangereux que le mal.
Et
que la révolution ne pourra plus être faite que par ceux qui en auron
591
ion est un moyen au service de l’esprit créateur,
et
la distribution est un moyen au service de l’édition. 2° Le gigantism
592
, qui confère également à l’éditeur une autonomie
et
des responsabilités concrètes. 35. Par exemple s’il ne tient pas l
593
es mois cette somme atteignait 2 fr. 70 par kilo,
et
des frais variables de camionnage venaient s’y ajouter. L’étendue et
594
les de camionnage venaient s’y ajouter. L’étendue
et
l’acuité de la crise actuelle ont depuis lors amené les Messageries à
595
ception moins vorace de leur rôle d’intermédiaire
et
leurs décrets ont subi quelques dérogations. Comme disent les chasseu
596
Plébiscite
et
démocratie (avril 1936)x 1. En quoi le plébiscite diffère des él
597
pinions : un seul parti présentait des candidats,
et
le seul ministre de l’Intérieur était en droit de nommer définitiveme
598
ition secrète, informulée, des ennemis du régime,
et
contre l’inertie des citoyens et citoyennes qui eussent négligé de fa
599
nemis du régime, et contre l’inertie des citoyens
et
citoyennes qui eussent négligé de faire usage de leur droit de vote.
600
de vote. Ceci posé, la technique de la propagande
et
du vote lui-même était indiquée par la nature du but visé, et il n’y
601
ui-même était indiquée par la nature du but visé,
et
il n’y a pas lieu de chicaner sur ce point, encore que certains membr
602
pratique de dire non). Le but étant l’unanimité,
et
non la majorité, et cette unanimité n’existant pas encore, il fallait
603
n). Le but étant l’unanimité, et non la majorité,
et
cette unanimité n’existant pas encore, il fallait créer de gré ou de
604
sentiellement antiparlementaire. 2. Plébiscite
et
démocratie Mais cette opération antiparlementaire a été présentée
605
de trancher les questions importantes. Entre lui
et
le gouvernement, il y a toute une caste de politiciens de métier qui,
606
ux ordres de la Providence du peuple allemand. »)
Et
il terminait d’une voix tonnante : « Voilà ce que j’appelle de la vra
607
r sans recourir à cette « Providence » organisée,
et
qui a commencé par suivre aveuglément vos ordres avant que l’idée vou
608
er les siens. Mais le Führer a prévu l’objection,
et
il la réfute d’avance avec un sens démagogique incomparable. « Avant
609
mprendre à tout citoyen 46 programmes différents,
et
d’exiger qu’il choisisse en connaissance de cause. C’est pourquoi la
610
e n’est possible que là où l’opinion a été formée
et
disciplinée par un seul parti dirigé par un seul homme. » (Je simplif
611
exact dans plusieurs discours de Hitler imprimés
et
traduits en français.) Je ne puis pas me mettre dans la peau d’un éle
612
par le sophisme qui assimile « vraie démocratie »
et
gouvernement d’un seul appuyé sur une opinion qu’il s’est créée favor
613
u’il en a souffert pendant les années d’inflation
et
de chômage ; j’entends le sophisme des régimes parlementaires qui app
614
cultes. En réalité, la « démocratie » hitlérienne
et
la « démocratie » parlementaire française sont deux trahisons qualifi
615
raisons pratiques — dans les États centralisés —
et
il ne reste plus qu’un seul moyen de la contrôler « démocratiquement
616
ites sur les noms de Bonaparte, de Louis-Napoléon
et
de Napoléon III.) 2° Lorsqu’il s’agit de renforcer le prestige d’un r
617
’unanimité nationale sur un acte politique défini
et
isolé, acte qui d’ailleurs a toutes les chances d’être très généralem
618
vre d’une propagande de masse dirigée par l’État.
Et
il y a lieu de poser la fameuse question de Voltaire : Jusqu’à quel p
619
e ne peut pas appliquer le système de référendum,
et
doit se borner au plébiscite, malgré ses prétentions récentes à la «
620
n unitaire, centralisée, une solide base mystique
et
étatique pour les conquêtes futures, militaires ou pacifiques. Dans l
621
t. C’est-à-dire que toute loi proposée par l’État
et
soumise au référendum se voit ipso facto repoussée par la majorité de
622
e de l’État-nation, c’est-à-dire du « fascisme ».
Et
tant qu’on admettra la nécessité de l’État-nation, toute tentative d’
623
e », sera en réalité une tentative de plébiscite,
et
donc une négation de la démocratie réelle. (Encore une fois : le réfé
624
dans la mesure où le fédéralisme suisse subsiste,
et
où l’État centralisé n’a que des pouvoirs limités et ne « fait » pas
625
où l’État centralisé n’a que des pouvoirs limités
et
ne « fait » pas l’opinion publique.) 4. La France a passé l’âge de
626
un pays qui a fait son unité depuis des siècles,
et
qui peut-être a même été trop loin dans ce sens ; pour un pays qui a
627
à un « fascisme » contre lequel toute la doctrine
et
l’attitude profonde de l’ON se dressent en une opposition irréductibl
628
ble, essentielle. L’État-nation, voilà l’ennemi ;
et
peu nous importe que ce soit un pseudo-fascisme de droite ou un pseud
629
l’autorité sur place, par des hommes responsables
et
qui savent ce qu’ils font, dans un cadre qui soit à mesure d’homme, —
630
la chose. x. Rougemont Denis de, « Plébiscite
et
démocratie », L’Ordre nouveau, Paris, avril 1936, p. 21-25.
631
torité existerait. Mais il est urgent de la poser
et
de la résoudre dans notre temps. Tout de suite, une dame m’interrompt
632
à l’autorité, c’est qu’il n’y a plus d’autorité.
Et
quand M. Tardieu lui-même…, eh bien, c’est qu’il est temps d’interven
633
ême…, eh bien, c’est qu’il est temps d’intervenir
et
de tirer les choses au clair. Ce qui fait croire à beaucoup de person
634
u des institutions qui ont le droit de commander,
et
qui commandent, et qui pourtant n’ont pas d’autorité. Certain gouvern
635
qui ont le droit de commander, et qui commandent,
et
qui pourtant n’ont pas d’autorité. Certain gouvernement d’une certain
636
é. Mais ce n’est là qu’une survivance, justement,
et
ce pouvoir est destiné à s’écrouler et à devenir inefficace sitôt que
637
justement, et ce pouvoir est destiné à s’écrouler
et
à devenir inefficace sitôt que se manifestera une nouvelle autorité.
638
. Dans les périodes de crise, où tout se brouille
et
se confond, vous pourrez toujours distinguer l’autorité réelle du pou
639
prudents, les médiocres, les indécis, les lâches
et
les politiciens « réalistes » se conforment aux ordres récités par le
640
. L’autorité, au contraire, en tant que créatrice
et
initiatrice, est essentiellement spirituelle. Là-dessus les plus gros
641
nde masse, est à peu près synonyme d’impuissance,
et
il est méprisé comme tel. Cependant que l’élite des « clercs » le lou
642
le loue précisément d’être impuissant, inefficace
et
tout gratuit, — et cette louange est la meilleure excuse à ce mépris.
643
d’être impuissant, inefficace et tout gratuit, —
et
cette louange est la meilleure excuse à ce mépris. Pourquoi voudrait-
644
s ont fait de « l’esprit » un refuge de l’égoïsme
et
de l’hypocrisie, voilà l’occasion ou jamais de répéter un vieux dicto
645
r le sens que nous attribuons aux mots « esprit »
et
« spirituel »39. Mens agitat molem. Mais ce mens n’est pas l’esprit p
646
élite qui laisse les mains libres aux affairistes
et
aux politiciens. L’esprit, le spirituel, au sens où on l’entend ici,
647
r définition ce qui « agit », ce qui crée, initie
et
invente, ce qui impose un ordre neuf à l’anarchie. Cet esprit-là, c’e
648
certes, mais aussi celle qui rassemble une armée,
et
trouve l’argent pour payer les soldats. Nous l’avons déjà dit dans ce
649
la distinction que nous proposons entre autorité
et
pouvoir. Une autorité cesse de croire en elle-même dès l’instant qu’e
650
c les résistances concrètes qu’il devait ordonner
et
commander, la réalité lui devient effrayante. (On a toujours beaucoup
651
plus intervenir en force, s’imposer à ses risques
et
périls, reprendre la conduite des événements et modifier ou adapter a
652
s et périls, reprendre la conduite des événements
et
modifier ou adapter aux faits nouveaux l’appareil du pouvoir devenu t
653
nt « esprit ou « autorité » par nation française,
et
« pouvoirs institués » par Conseil des ministres et Parlement.) Mais
654
« pouvoirs institués » par Conseil des ministres
et
Parlement.) Mais une autorité qui prétend échapper aux risques insépa
655
n’ont su faire usage de la « force », de l’armée
et
de la police, bref du pouvoir dont ils étaient les chefs, contre une
656
n° 5 de L’Ordre nouveau : « Spirituel d’abord »,
et
le passage de la Révolution nécessaire sur « l’intelligence épée ».
657
On sent qu’un homme humain, intelligent, honnête
et
doué de sens critique, se devrait en tout temps de participer à la ch
658
aussi que la politique, telle qu’elle est conçue
et
pratiquée de nos jours, est une menace sérieuse pour l’intégrité de l
659
tégrité de l’homme, son intelligence, son honneur
et
ses facultés critiques. À la question qui résulte de ce malaise : « f
660
ce que l’on pense ordinairement, c’est une peste,
et
tous les raisonnements qui voudraient nous y engager sont de misérabl
661
en France, revêt des formes beaucoup plus variées
et
complexes que celles qu’on lui voit prendre dans les États totalitair
662
ui voit prendre dans les États totalitaires (URSS
et
fascismes). J’essaierai de la définir par quatre de ses principaux ca
663
la paix publique, la grandeur morale de la nation
et
le libre déploiement de ses forces créatrices. Le but est d’abord de
664
é pour son idéal que par haine des autres partis,
et
souvent moins par haine des autres partis que par besoin d’entretenir
665
bats dont on connaît par cœur tous les arguments,
et
qu’on aime répéter comme le refrain d’une chanson idiote mais « qui f
666
s académies ou des écoles de rhétorique vulgaire,
et
les questions de personnes, le jeu des vieilles rancunes, y priment n
667
ute espèce de souci de la cité dans son ensemble,
et
de son destin créateur. Et quand tout va mal, quand la crise est là,
668
ité dans son ensemble, et de son destin créateur.
Et
quand tout va mal, quand la crise est là, les partis se mettent à déc
669
artis n’agit pas autrement vis-à-vis de la nation
et
de ses intérêts supérieurs, que la moderne féodalité des trusts et de
670
s supérieurs, que la moderne féodalité des trusts
et
des banques, et que l’ancienne féodalité des grands seigneurs. Partis
671
e la moderne féodalité des trusts et des banques,
et
que l’ancienne féodalité des grands seigneurs. Partis ! Bastilles à d
672
s à démolir ! Je dis ensuite qu’un honnête homme,
et
de plus patriote, se doit de rejeter tous les partis41. Et que dans l
673
s patriote, se doit de rejeter tous les partis41.
Et
que dans la mesure où la politique se confond avec le jeu et la lutte
674
la mesure où la politique se confond avec le jeu
et
la lutte des partis, il doit se déclarer de toutes ses forces antipol
675
action directe, abandonnée aux comités électoraux
et
aux députés, des millions de citoyens s’excitent sur les hebdomadaire
676
toyens s’excitent sur les hebdomadaires de droite
et
de gauche, où s’expriment ces idéologies. L’influence de ces feuilles
677
s nous présentent chaque semaine dans leurs échos
et
leurs leaders l’anthologie de la mauvaise foi, de l’ignorance, des pr
678
crétinisants, des rancunes de personnes médiocres
et
des plaisanteries à tant la ligne la plus propre à nous faire envier
679
as sur des hommes « libres » !) À lire les revues
et
les hebdomadaires de gauche ou de droite, rédigés par des intellectue
680
runtées à des révolutions étrangères ou périmées,
et
de mots d’ordre soi-disant « tactiques », mis au service non point d’
681
point d’un idéal communautaire, mais de passions
et
d’intérêts sans grande portée. Pour réfuter le colonel de la Rocque —
682
e « fasciste », qui est ridicule en l’occurrence,
et
l’accusation d’être comte et de s’appeler Casimir, qui me paraît un p
683
ule en l’occurrence, et l’accusation d’être comte
et
de s’appeler Casimir, qui me paraît un peu subtile. Et pour réfuter l
684
s’appeler Casimir, qui me paraît un peu subtile.
Et
pour réfuter le communisme — ce qui serait plus intéressant tout de m
685
ue la doctrine de Marx est un facteur de désordre
et
qu’elle entraîne la ruine de la famille42. Si la politique, c’est cel
686
olitique, c’est cela, je dis qu’un honnête homme,
et
au surplus intelligent, se doit de n’y pas tremper fût-ce du bout de
687
utre chose que les potins de sa circonscription ;
et
celui des finances par un homme honnête ; et celui des affaires étran
688
on ; et celui des finances par un homme honnête ;
et
celui des affaires étrangères par un homme qui connaisse la langue de
689
un homme qui connaisse la langue des pays voisins
et
l’esprit de leurs institutions. Mais ceux qui veulent des techniciens
690
ceux qui veulent des techniciens, des ingénieurs
et
des banquiers dans les conseils de l’État et qui pensent que dès lors
691
eurs et des banquiers dans les conseils de l’État
et
qui pensent que dès lors tout marcherait de soi, ceux qui envient le
692
de se désintéresser de la conduite de leur cité.
Et
bien qu’ils se recrutent en général parmi les « gens de droite », ils
693
u, la politique prendre l’aspect d’un mysticisme,
et
cela surtout chez les intellectuels du Front populaire. On attend d’e
694
gueilleuse de sa force, libérée de tout tragique,
et
comme délivrée par l’État de l’oppression du péché originel, sombre i
695
le règne du Bonheur, de la Raison, de la Richesse
et
du Progrès. Et l’on se croit pour autant « révolutionnaire » ou simpl
696
heur, de la Raison, de la Richesse et du Progrès.
Et
l’on se croit pour autant « révolutionnaire » ou simplement communist
697
’à une forme avachie de fascisme, car le fascisme
et
surtout le national-socialisme préconisent eux aussi toutes ces « val
698
sme préconisent eux aussi toutes ces « valeurs »,
et
y ajoutent celles de la race et de la nation, qui donnent à l’ensembl
699
ces « valeurs », et y ajoutent celles de la race
et
de la nation, qui donnent à l’ensemble un dynamisme physique autremen
700
plus utile à la cité en faisant de la philosophie
et
de la théologie pures. En résumé : si la politique n’est que ce qu’el
701
, je dis qu’un homme honnête, au surplus patriote
et
intelligent, pleinement humain, et doué de sens critique, a toutes le
702
rplus patriote et intelligent, pleinement humain,
et
doué de sens critique, a toutes les raisons de s’en abstenir avec rig
703
toutes les raisons de s’en abstenir avec rigueur,
et
d’affirmer la nécessité d’une attitude radicalement antipolitique. 4.
704
est devenue la science ou l’art, également impurs
et
maléfiques, des rapports de partis à partis, ou d’idéologies à idéolo
705
e l’intelligence, mais bien des passions égoïstes
et
courtes, ou des sentiments incontrôlés, — c’est-à-dire qu’elle est de
706
u’elle est devenue une culture de la mauvaise foi
et
de la haine stérile. Ailleurs, peut-être, et traditionnellement, la p
707
foi et de la haine stérile. Ailleurs, peut-être,
et
traditionnellement, la politique est d’une part la science des rappor
708
d’une part la science des rapports de l’individu
et
de l’État — politique intérieure —, d’autre part la science des rappo
709
d’autre part la science des rapports de la nation
et
des autres nations — politique extérieure. Dans le cas de la France,
710
oit condamné aussitôt à des complicités honteuses
et
moralement dégradantes. Bien peu y échappent : ce ne sont pas ceux qu
711
la distinction bien connue entre la vie publique
et
la vie privée. Cette distinction conduit nécessairement à la création
712
de se désintéresser, en pratique, du bien commun.
Et
l’on admet alors qu’il existe deux morales, l’une privée et l’autre p
713
met alors qu’il existe deux morales, l’une privée
et
l’autre politique, la plupart du temps contradictoires, ou en tous ca
714
e dans l’homme, en tant qu’il est actif, créateur
et
responsable vis-à-vis de la communauté. Elle n’est pas une obligation
715
ar l’État ou la nation, mais au contraire, l’État
et
la nation ne sont que les émanations, les représentations extérieures
716
utit à la création de l’État — secteur organisé —
et
de la nation, idéal commun. Elle implique une hiérarchie : l’organisa
717
État, d’autre part il ne peut créer dans le vide,
et
sa création, quelle qu’elle soit, se répercute et prend toute sa vale
718
et sa création, quelle qu’elle soit, se répercute
et
prend toute sa valeur dans le domaine national45. Les grandes lignes
719
(D’où notre définition du rôle de l’État, limité
et
fort, et l’institution du service civil.) C’est en vertu de notre con
720
tre définition du rôle de l’État, limité et fort,
et
l’institution du service civil.) C’est en vertu de notre conception d
721
de la personne, enfin, que nous jugeons désirable
et
féconde la pluralité des vocations, des idéaux et des nations, et leu
722
et féconde la pluralité des vocations, des idéaux
et
des nations, et leur fédération sur pied d’égalité. Ainsi encore, not
723
uralité des vocations, des idéaux et des nations,
et
leur fédération sur pied d’égalité. Ainsi encore, notre méthode dicho
724
ans celle des peuples, de ce qui est organisation
et
de ce qui est création ; et à subordonner à tous les étages les moyen
725
qui est organisation et de ce qui est création ;
et
à subordonner à tous les étages les moyens aux fins, les outils à l’i
726
plus y avoir d’opposition entre la morale privée
et
la morale publique. Car la politique ne fait que reproduire à une vas
727
le mouvement d’organisation des appuis matériels,
et
d’élan vers des buts que l’esprit imagine. La politique véritable, de
728
upposera toujours à la fois une technique précise
et
un effort spirituel. Et la plus haute réussite sera toujours d’adapte
729
ois une technique précise et un effort spirituel.
Et
la plus haute réussite sera toujours d’adapter avec souplesse la tech
730
pur, c’est la bataille des intérêts, des orgueils
et
des appétits. Selon leur tempérament, les uns s’en détournent avec dé
731
tempérament, les uns s’en détournent avec dégoût
et
font de la littérature ou du commerce, les autres s’y abandonnent ave
732
commerce, les autres s’y abandonnent avec délices
et
deviennent ces êtres absurdes et maléfiques qu’on nomme des politicie
733
ent avec délices et deviennent ces êtres absurdes
et
maléfiques qu’on nomme des politiciens, ou ces espèces d’obsédés mani
734
de que nous recommandent les clercs purs ? Le but
et
l’utilité pratique d’une doctrine n’est-ce pas justement d’offrir un
735
s justement d’offrir un « modèle » d’action juste
et
bienfaisante ? Et si personne ne veut plus s’occuper de la vérité, so
736
ir un « modèle » d’action juste et bienfaisante ?
Et
si personne ne veut plus s’occuper de la vérité, sous prétexte que le
737
Nous nous adressons à ceux qui veulent en sortir,
et
non pas aux syndics de faillites, ni aux faillis qui se réjouissent d
738
parce que nous croyons qu’un effort de la raison
et
de l’imagination est pratiquement nécessaire, dans la crise où nous s
739
s, partiels, mal compris, meurtriers, où s’excite
et
se débat la « politique » des « réalistes » à la petite semaine. Nous
740
parce que nous croyons que les gens « pratiques »
et
les opportunistes, ceux qui prétendent connaître les hommes et savoir
741
unistes, ceux qui prétendent connaître les hommes
et
savoir les mener — à quoi ? — ont suffisamment fait leurs preuves. Qu
742
acer un manœuvre dans une usine pendant 15 jours,
et
lui assurer ainsi des vacances payées, tout en contribuant à l’élabor
743
diale n’est autre que la bêtise des « réalistes »
et
de leurs politiciens. Bêtise qui se traduit d’une part par un attache
744
ilité des réformes que l’on nous propose à gauche
et
à droite. 7. Nous dirons, encore plus simplement, à ceux qui nous rep
745
i nous reprochent de vouloir une politique vraie,
et
même intelligente : — Continuez donc ! Militez dans le Front populair
746
a « politique » en dépit de toute dignité humaine
et
de toute réalité européenne et mondiale. Si vous aimez ça, restez ded
747
te dignité humaine et de toute réalité européenne
et
mondiale. Si vous aimez ça, restez dedans. Mais alors, ne vous plaign
748
restez dedans. Mais alors, ne vous plaignez plus.
Et
si notre mariée vous paraît trop belle, nous la réserverons pour une
749
en sortir, réfléchissez, examinez notre doctrine.
Et
ne vous contentez pas de traiter de « fascistes » des hommes qui veul
750
ices, d’idéaux jaillis des profondeurs de l’homme
et
d’une large considération des réalités mondiales. Elles ne sont pas l
751
ffaires ou des vieux routiers du parlementarisme.
Et
encore moins de chefs de partis aveuglés par les intérêts peut-être v
752
par les intérêts peut-être valables, mais limités
et
provisoires, de leurs électeurs. Plusieurs puissances pratiquent dans
753
dans le monde d’aujourd’hui de grandes politiques
et
même des politiques démesurées. Il y a le Japon qui veut dominer sur
754
il y a l’URSS qui veut faire mieux que l’Amérique
et
qui ne demande rien de moins à ses ingénieurs que d’établir les plans
755
mission, sa raison d’être, sa raison de subsister
et
de créer ? A-t-elle une politique intérieure qui corresponde au rôle
756
le une conception de l’homme qui lui soit propre,
et
qu’elle puisse opposer victorieusement aux conceptions nouvelles ou r
757
forts de tous les citoyens, par-dessus les partis
et
leurs pauvres vieilles idéologies. C’est-à-dire qu’ils donneront enfi
758
ies. C’est-à-dire qu’ils donneront enfin une base
et
une perspective et un avenir communs à la politique, à la culture, à
759
u’ils donneront enfin une base et une perspective
et
un avenir communs à la politique, à la culture, à toutes forces créat
760
esse bourgeoise lui fait une publicité tapageuse.
Et
l’adultère, Messieurs ? serait-ce une spécialité russe ? — Ou alors,
761
tifs du marxisme stalinien, que je vise ici. 44.
Et
en Belgique, Suisse, Espagne, voire même, bien qu’à un moindre degré,
762
n de l’impuissance humaine à atteindre pleinement
et
d’emblée l’universel. Aussi se garderont-ils d’eux-mêmes de donner à
763
ice de la liberté. 47. Voir notre premier numéro
et
Mission ou démission de la France (Fustier, 1936). z. Rougemont Den
764
Du danger de confondre la bonne foi
et
le stalinisme (juillet 1936)aa À propos de la Crise du Progrès, de
765
pe des écrivains qui partagent la foi de l’auteur
et
utilisent la même méthode de discussion. Le livre, en soi, est assez
766
, malgré de réelles qualités ; mais très typique,
et
à plusieurs égards. Il résume avec conscience les phases d’une décade
767
ue a été détourné de ses fins humaines par Taylor
et
Ford ; que le mécanisme et « l’intellectualisme décharné » ont provoq
768
ns humaines par Taylor et Ford ; que le mécanisme
et
« l’intellectualisme décharné » ont provoqué des réactions sentimenta
769
skin à Bergson, relèvent de mysticismes adultérés
et
égoïstes plutôt que d’une considération virile et positive de la miss
770
et égoïstes plutôt que d’une considération virile
et
positive de la mission de l’esprit inventeur ; enfin que c’est le sys
771
tème capitaliste qui est responsable de la crise,
et
non pas le machinisme et l’électricité. Tous nos lecteurs savent que
772
responsable de la crise, et non pas le machinisme
et
l’électricité. Tous nos lecteurs savent que ces thèses sont pour nous
773
t « les hommes qui modifient les circonstances »,
et
non les lois économiques. Nous pensons donc que le progrès mécanique
774
que ne comporte pas en soi de fatalité inhumaine,
et
que « le machinisme permettant de faire une économie de force encore
775
ice civil, dont nous avons donné le plan général,
et
que notre expérience de l’été 1935 amorça dans la pratique, n’a pas d
776
tive. Elle suppose d’autre part que le machinisme
et
la rationalisation soient « poussées à l’extrême » afin de « diminuer
777
afin de « diminuer au maximum le travail servile
et
indifférencié ». (Révolution nécessaire, p. 251.) (C’est sans doute u
778
ogie corporatiste49 éparse dans les écrits d’Aron
et
Dandieu, puis reprise par L’Ordre nouveau , est pleine de défiance v
779
Friedmann passe de la description au diagnostic,
et
d’autre part dès qu’il essaie de préciser les perspectives pratiques
780
e délibéré, dans la calomnie en service commandé,
et
dans un conformisme vraiment stalinien. L’auteur englobe le personnal
781
efebvre-Guterman, que la personne, c’est le serf,
et
que notre but est la restauration de l’esclavage, sous le couvert des
782
ui permet de fourrer dans le même sac Kierkegaard
et
M. Duhamel, Madame Lombroso-Ferrero et Hitler, L’Ordre nouveau et Rus
783
ierkegaard et M. Duhamel, Madame Lombroso-Ferrero
et
Hitler, L’Ordre nouveau et Ruskin, C. G. Yung et Caillaux, Husserl, S
784
adame Lombroso-Ferrero et Hitler, L’Ordre nouveau
et
Ruskin, C. G. Yung et Caillaux, Husserl, Spengler et M. Tailledet, et
785
et Hitler, L’Ordre nouveau et Ruskin, C. G. Yung
et
Caillaux, Husserl, Spengler et M. Tailledet, etc., etc. À tous ces me
786
Ruskin, C. G. Yung et Caillaux, Husserl, Spengler
et
M. Tailledet, etc., etc. À tous ces messieurs et dames, on oppose M.
787
et M. Tailledet, etc., etc. À tous ces messieurs
et
dames, on oppose M. Stakhanov, champion mineur de l’URSS. L’erreur de
788
’on trouve p. 221, certain marxisme considère bel
et
bien certaines découvertes scientifiques comme « dangereuses », puisq
789
ait rappelle à s’y méprendre les méthodes de l’AF
et
de l’Écho de Paris.) M. Friedmann, comme tous les écrivains dont la «
790
Il n’a pas assez de mépris pour le « fatalisme »
et
le mécanisme « grossier » des La Mettrie, des Kautzky, des Haeckel. «
791
n’est rien que la crise du rationalisme « plat »,
et
l’histoire de ses démêlés avec le capitalisme qu’il engendra. Mais l’
792
Soviets repêcher les vieux mythes de leur classe.
Et
l’on repart, toutes voiles regonflées, vers le Bonheur, la Richesse,
793
, par Stakhanov, l’homme des 1000 tonnes par jour
et
des salaires pharamineux. L’on chercherait en vain, dans ce travail h
794
oindre rapprochement entre les méthodes de Taylor
et
le stakhanovisme. Grave lacune, qui ne s’explique que trop bien. On s
795
avec eux, poussant ferme dans la même direction,
et
toujours les instruisant, les guidant, les aidant. » Or : la prune,
796
uet a été remplacé par le peloton d’exécution51 ;
et
la « direction toujours la même » dans laquelle on pousse l’ouvrier,
797
dictatoriale autrement efficace sur les ouvriers,
et
qui laisse loin derrière elle les violences fascistes52 ; la vérité h
798
vérité humaine par des idéologies de propagande ;
et
la raison par la raison d’État. Le « progrès » enfin, c’est de traite
799
cette armée, — « dialectiquement », bien entendu,
et
non pas « matériellement », la mitrailleuse n’étant qu’une arme « dia
800
y répondre. 48. Révolution nécessaire, p. 39,
et
passim. Politique de la personne , p. 220-225, et Dictature de la li
801
t passim. Politique de la personne , p. 220-225,
et
Dictature de la liberté, passim. 49. Est-ce de bonne foi que F. assi
802
RF, de janvier 1936.) 51. NRF , n° cit., p. 94
et
: « J’ai vu fusiller en URSS de jeunes communistes. » V. Serge. 52.
803
t Denis de, « Du danger de confondre la bonne foi
et
le stalinisme », L’Ordre nouveau, Paris, juillet 1936, p. 34-37.
804
echerches « pluralistes », forcément tâtonnantes,
et
au seuil d’une action plus vivement engagée, que tout nous porte à so
805
r voit le « garant » du statut de la personne ! —
et
l’emploi équivoque de termes tels que « décentralisation » ou « régio
806
n d’Esprit les notions de minimum vital intérieur
et
européen, de service civil (appelé ici service public), d’entreprise
807
civil (appelé ici service public), d’entreprise (
et
non pas de corporation !), de Conseil suprême enfin, et la distinctio
808
pas de corporation !), de Conseil suprême enfin,
et
la distinction entre autorité et pouvoir. Nous voulions simplement, à
809
l suprême enfin, et la distinction entre autorité
et
pouvoir. Nous voulions simplement, à la dernière minute, souligner de
810
se laisser marcher sur les pieds, chacun pour soi
et
Dieu pour tous, etc. —, c’est bien à ce slogan-là : le fascisme est à
811
uer qu’hors de chez eux, les termes de « gauche »
et
« droite » ne signifient plus grand-chose, si tant est qu’ils aient j
812
t jamais signifié les mêmes choses qu’ici. Gauche
et
droite, en France, c’est laïcisme ou cléricalisme53. Cela ne dit pas
813
rand-chose à l’Italien, qui n’a pas la Révolution
et
le combisme derrière lui ; cela ne dit rien du tout à l’Allemand. (Il
814
croit que fascisme égale droite, parce que l’Huma
et
le Popu ont intérêt à le lui faire croire. L’homme de droite croit au
815
sciste fera main-basse sur ses capitaux étrangers
et
sur le tiers de ses revenus, sans parler du travail obligatoire et de
816
e ses revenus, sans parler du travail obligatoire
et
de la démagogie populiste.) L’homme de gauche est renforcé dans sa cr
817
trompe — pour les fascismes étrangers. Le Colonel
et
son ami Doriot viennent fermer ce cercle vicieux. Trouvera-t-on le mo
818
rtir ? Finira-t-on par faire comprendre, à gauche
et
à droite, à quelques-uns, que le stalinisme et le fascisme ne sont pa
819
he et à droite, à quelques-uns, que le stalinisme
et
le fascisme ne sont pas des pôles contraires (comme l’ancienne gauche
820
pas des pôles contraires (comme l’ancienne gauche
et
l’ancienne droite), mais deux aspects de plus en plus semblables d’un
821
reprise paraît difficile. Les chances de l’erreur
et
du mensonge paraissent toujours plus prochaines que celles de la simp
822
rde de l’histoire ; c’est désespérer de la France
et
de sa mission en Europe ; et ce serait pour nous désespérer de nos po
823
espérer de la France et de sa mission en Europe ;
et
ce serait pour nous désespérer de nos positions les plus fondamentale
824
plus difficile reste à faire : éclairer la gauche
et
la droite sur la nature essentiellement socialiste des fascismes.
825
e monde sait que Mussolini vient du syndicalisme,
et
qu’il fut l’un des chefs du parti socialiste. On sait aussi quelles i
826
le pouvoir peut-il ne pas trahir le socialisme ?
Et
du moment qu’il le trahit, peut-il faire autre chose que du fascisme
827
régime marxiste, qui aboutit en quelques années,
et
selon son propre aveu, au capitalisme d’État. Mussolini fonde un régi
828
es scandinaves parviennent légalement au pouvoir,
et
continuent les traditions bourgeoises-capitalistes, se bornant à y in
829
français les imitent, créent des offices d’État,
et
« nationalisent »54 ce qu’ils peuvent. Quant aux socialistes allemand
830
vaient eu que le temps d’écraser les spartakistes
et
les séparatistes — également ennemis de l’État — avant de céder la pl
831
ns claires d’un tel chaos d’échecs ? Peut-être, —
et
même d’assez inattendues, aux yeux des socialistes du moins. Remarquo
832
n régime tant soit peu conforme à ses principes ;
et
cela, quelles que fussent les conditions du pays au début de l’expéri
833
les conditions du pays au début de l’expérience,
et
quel que fût le degré de sincérité des chefs. Notons ensuite que ces
834
les démocraties bourgeoises, il est encore freiné
et
sournoisement saboté par l’opposition, les traditions locales et la «
835
t saboté par l’opposition, les traditions locales
et
la « liberté » anarchique des « opinions », c’est-à-dire des groupeme
836
sses, donc d’un état de guerre, l’étatisme a pu —
et
même dû — devenir du premier coup totalitaire. L’économie et l’opinio
837
— devenir du premier coup totalitaire. L’économie
et
l’opinion totalement étatisées sont en effet les conditions qu’impose
838
c’est-à-dire en même temps la négation apparente
et
la plénitude réelle — de l’effort socialiste. Le chef fasciste : u
839
atérielles. Il lui faut la fameuse « confiance »,
et
une confiance disciplinée, à toute épreuve. Seule une mystique nation
840
’au deuxième degré, les autres déjà au troisième.
Et
l’on voudrait nous voir prendre parti ? L’aboutissement pratique du s
841
e non fédéraliste — ne peut être, n’a jamais été,
et
ne sera jamais que le fascisme. Si donc il s’agissait de réussir, de
842
s’agissait de réussir, de réussir n’importe quoi,
et
d’être « socialistes » sérieusement, nous nous ferions tout de suite
843
« nationalisation » diffère de l’étatisation pure
et
simple ? 55. Ce sont eux aussi qui la créent. 56. Beaucoup de socia
844
ssi qui la créent. 56. Beaucoup de socialistes —
et
pas seulement les proudhoniens — me comprendront… ac. Rougemont Den
845
une (décembre 1936)ad Au Français qui s’étonne
et
s’inquiète, ou s’indigne, de certaines tournures que prend le nationa
846
re passion unitaire, notre éloquence démagogique,
et
vous ne voyez même pas que tout cela, chez vous, existe pareillement,
847
e l’Allemagne n’a pas eu de Révolution française,
et
qu’elle doit rattraper son retard, à tout prix. Vous avez, vous Franç
848
qui nous a toujours fait défaut. Tous vos manuels
et
tous vos historiens vantent les bienfaits de cette unité. Elle est pa
849
Allemagne, essaie de faire ce que vous avez fait,
et
dont vous paraissez si fiers ! » Je note d’abord que ces propos m’ont
850
s qu’ils traduisent la réalité telle qu’elle est,
et
non point telle qu’on la décrète. ⁂ À quoi se résume effectivement l’
851
vertement le séparatisme, drainent l’or allemand,
et
se préparent à occuper la Rhénanie ; c’est enfin le règne, à Berlin,
852
rti ou de leurs personnes avant ceux de la nation
et
de son « honneur ». Cette situation dicte à Hitler les grandes lignes
853
réprimant les révoltes de Münster, de Magdebourg
et
de Munich. Maintenant il faut donner à toute l’Allemagne un idéal com
854
l’Allemagne un idéal commun, des haines communes,
et
pour cela fonder un parti unitaire qui s’appuiera sur une mystique re
855
pangermanisme. C’est ici que s’insère le racisme.
Et
l’on ira rechercher des Chamberlain, des Gobineau qui sont bien loin
856
en effet, défendaient une révolution déjà faite,
et
s’appuyaient sur une tradition de centralisme instituée par la monarc
857
le réveillées par la chute du régime monarchique,
et
de « totaliser » le pouvoir dans leurs mains pour mieux lutter contre
858
tête à la double pression qu’exercent les Alliés
et
les réactionnaires (séparatistes). Seulement, faute de bases historiq
859
recourir à une propagande d’autant plus virulente
et
démagogique. Une seule réalité fonde à ses yeux l’unité de la nation
860
, jouera le rôle des proclamations de Brunswick ;
et
les Français qui occupent la Rhénanie, eh bien ! ce sera « l’armée de
861
acteurs qui ne pouvaient exister pour Robespierre
et
pour Saint-Just. Il y a toutefois cette similitude, relevée par plusi
862
proposé d’abord une modification du corps social
et
de la structure des classes, mais bien le balayage d’un personnel pol
863
même lutte sur le double front de la « Reaktion »
et
de l’extrémisme anarchisant. Certes on peut dire que Robespierre eut
864
ci d’une ligne générale à défendre contre droites
et
gauches, mais un Hébert n’est pas de la taille d’un Röhm ou d’un Stra
865
signification, c’est sur le plan de la propagande
et
de la tactique totalitaires, une fois le pouvoir affermi. La justific
866
s actes de terreur est à peu près la même de part
et
d’autre. C’est le bras vengeur du justicier, du pur des purs, qui s’a
867
rolongée permette aux opposants de se reconnaître
et
de se grouper. Il faut enfin produire une stupeur horrifiée, dont l’e
868
l’article de Pierre Gardère sur Anacharsis Cloots
et
les spectacles jacobins, qu’on a pu lire dans notre numéro d’avril 19
869
sauter une époque que d’autres peuples ont vécue,
et
tomber à pieds joints dans l’avenir. À quoi les ergoteurs ne manquero
870
ce la peine de dire tant de mal de l’esprit de 89
et
de la Déclaration des droits de l’homme, pour refaire après 150 ans l
871
abord l’instauration d’un régime à base fédérale.
Et
qui prendrait l’initiative, une fois encore, sinon le pays dont c’est
872
se : tous les efforts de la diplomatie française,
et
la volonté même de paix qu’affiche l’ancien combattant Adolf Hitler n
873
n cadre rigide, tout cela ne cesse d’être stérile
et
abstrait — en temps de paix — que pour devenir la guerre concrète. To
874
évolution française, c’est désespérer de la paix.
Et
c’est précisément parce qu’il est trop tard pour empêcher la guerre p
875
que nous appelons aujourd’hui l’État totalitaire,
et
à la fonctionnarisation intégrale de toutes les activités humaines. D
876
que fois, au terme du processus, la guerre civile
et
étrangère, la stérilisation de la culture, la misère matérielle et l’
877
stérilisation de la culture, la misère matérielle
et
l’abaissement moral. Le schématisme inhumain de ces phénomènes rend l
878
atisme inhumain de ces phénomènes rend leur étude
et
leur exposition relativement aisées : ils paraissent se détacher d’eu
879
ité même permet de distinguer de la vie organique
et
de l’activité discontinue et imprévisible de l’esprit. Ceci suffit à
880
de la vie organique et de l’activité discontinue
et
imprévisible de l’esprit. Ceci suffit à expliquer pour une bonne part
881
ntérêt que le capitalisme s’est introduit à Rome,
et
cela dès les ve et ive siècles avant J.-C. Le caractère essentiel d
882
lisme s’est introduit à Rome, et cela dès les ve
et
ive siècles avant J.-C. Le caractère essentiel de la civilisation ro
883
is aux obligations militaires) est demeuré intact
et
a progressé sous la conduite d’un intendant. Le sénateur a donc des d
884
s60. Il ne saurait en faire emploi plus judicieux
et
« patriotique » qu’en accédant à la demande d’emprunt de Cincinnatus.
885
érêt est, en effet, de 40 à 48 % (quarante-huit).
Et
la loi attribue au créancier non seulement les terres mais la personn
886
s d’aumône, condition même de la « paix sociale »
et
d’un « ordre » en porte-à-faux, obligea[n]t donc à des importations c
887
sesseurs des plus grandes terres à blé, Siciliens
et
Carthaginois. C’est ainsi que la logique rigide du système devait con
888
aggrava le mal. Les terres de l’Italie du Centre
et
du Nord ne pouvant fournir le blé aux bas prix de l’Afrique, il fallu
889
Tout cela exigeait des mises de fonds importantes
et
favorisait la grande propriété. Si bien que, pour satisfaire les exig
890
terres, puis en capitaux mobiliers (financiers).
Et
à mesure que le capitalisme mobilier prit de l’extension, une nouvell
891
nouvelle classe se forma : celle des commerçants
et
des fermiers de services publics. À partir du iie siècle, les « chev
892
aliers » (ou bourgeois) font des fortunes énormes
et
scandaleuses aux dépens des services publics, comme en feront plus ta
893
s publics, comme en feront plus tard les prêteurs
et
« financiers » des rois, du xve au xviiie siècle de notre ère. Les
894
voient écrasées entre les ploutocrates puissants
et
un prolétariat désespéré. Le paysan libre disparaît, et, avec lui, le
895
prolétariat désespéré. Le paysan libre disparaît,
et
, avec lui, le soldat-citoyen. La terre est aux riches, qui vivent dan
896
du sol pratiquent une politique d’égoïsme social
et
d’impérialisme. L’immense prolétariat des villes vit en grande partie
897
it de vote, acheté tour à tour par les patriciens
et
par les chevaliers. Désormais, l’on peut dire que la société romaine
898
e la loi capitaliste. La concentration des terres
et
de l’argent62 entre les mains d’une classe restreinte commande toute
899
de rappeler les batailles que livrèrent sénateurs
et
chevaliers pour la possession des tribunaux chargés de poursuivre les
900
de poursuivre les délits contre le Trésor public,
et
qui changèrent quatre fois de mains en quelques dizaines d’années. Ma
901
ambitieux. Les pourris « patriotes » comme Sylla
et
César, ont bien vu que Rome va périr : elle n’est plus qu’une cohue d
902
n’est plus qu’une cohue de jouisseurs sénatoriaux
et
équestres, d’armées mercenaires et politiciennes, de plébéiens rentie
903
rs sénatoriaux et équestres, d’armées mercenaires
et
politiciennes, de plébéiens rentiers à leur manière puisqu’ils vivent
904
à leur manière puisqu’ils vivent de distributions
et
de jeux (gratuits également). Aussi imposent-ils la remise partielle
905
ussi imposent-ils la remise partielle des dettes,
et
certaines mesures agraires destinées à permettre la reconstitution d’
906
. Mais il est trop tard. Rome tout entière, plèbe
et
patriciat, ne veut plus vivre que de ses rentes, c’est-à-dire de l’ex
907
’on appelle « un État fort ». César, puis Auguste
et
ses successeurs immédiats l’ont compris. Aussi mettent-ils fin aux lu
908
pris. Aussi mettent-ils fin aux luttes des partis
et
des classes, par le moyen (aujourd’hui « classique ») de la dictature
909
us les sujets, à charge d’une obéissance absolue,
et
d’impôts croissants. Sous ces conditions, les armées impériales garan
910
la sécurité, l’ordre public, la richesse acquise,
et
la misère dorée du prolétariat. Mais la pax romana coûte de plus en p
911
t. Mais la pax romana coûte de plus en plus cher.
Et
le système exige un nombre croissant de fonctionnaires : nombre qui é
912
arité humaine authentique. Seules les contraintes
et
les avantages procurés par l’État font qu’il existe encore un monde r
913
e assistent aux coups d’État incessants, qui font
et
renversent les empereurs, mais sans jamais toucher à la forme de l’Ét
914
bide du « public » pour les dérèglements insensés
et
les sanglantes intrigues du Palatin. L’immense majorité des citoyens,
915
de vie propre, délègue en quelque sorte à la vie
et
à l’action les courtisans, les « vedettes » du moment. La foule croit
916
edettes » du moment. La foule croit vivre en eux,
et
par eux, les risques et les passions absentes de son existence. Et le
917
foule croit vivre en eux, et par eux, les risques
et
les passions absentes de son existence. Et le spectacle mélodramatiqu
918
isques et les passions absentes de son existence.
Et
le spectacle mélodramatique offert par la cour impériale sert de subs
919
esant, vit son rendement fléchir progressivement.
Et
de lui-même, comme insensiblement, le mécanisme s’arrêta. Il faut ins
920
Le capitalisme agraire a ruiné le paysan-soldat,
et
l’a exproprié. Le capitalisme financier, né de cette première concent
921
classes sans merci, de plus en plus viles de part
et
d’autre. Il a fait du peuple romain un peuple d’exploiteurs impériali
922
uple romain un peuple d’exploiteurs impérialistes
et
de rentiers. Enfin, il a nécessité l’établissement de l’État totalita
923
esure) fut la puissance matérielle la plus basse,
et
dont le moyen fut le bureaucratisme. Cette civilisation justifiait d’
924
ucratisme. Cette civilisation justifiait d’avance
et
appelait le viol des barbares, des vivants ! Capitalisme et féodal
925
e viol des barbares, des vivants ! Capitalisme
et
féodalité La réapparition, au début de notre xiie siècle, du phén
926
on, source d’élévation du niveau matériel général
et
fondement économique d’une Europe fédérée. Mais dès le début, l’initi
927
ère abusive, exploitent à la fois les producteurs
et
les consommateurs. Après un siècle à peine d’existence, la classe des
928
e, qui domine le développement économique, social
et
même politique. Les marchands de laine flamands introduisent dès lors
929
s méthodes capitalistes de la division du travail
et
du salariat. Ils font travailler à domicile tout un prolétariat de ti
930
ller à domicile tout un prolétariat de tisserands
et
de foulons, qui reçoivent la matière première et rendent, contre un s
931
et de foulons, qui reçoivent la matière première
et
rendent, contre un salaire fixé, le produit fini. Très vite, ce genre
932
dition, commence à prendre conscience d’elle-même
et
à lutter contre le patronat : c’est la première grève moderne, qui éc
933
du capitalisme, avec l’Italie —, la fin du xiiie
et
tout le xive siècle ne sont qu’une longue suite de luttes de classes
934
artisanales de production, ou classes moyennes ;
et
en prolétariat travaillant tantôt sous la coupe des corporations, tan
935
e prolétariat trouve un appui auprès des artisans
et
les aide à conquérir le pouvoir, aux dépens du patriciat fermé. Mais
936
dications prolétariennes sont avant tout sociales
et
économiques, égalitaires et de tendance « collectiviste ». Aussi voit
937
t avant tout sociales et économiques, égalitaires
et
de tendance « collectiviste ». Aussi voit-on vers la fin du xive siè
938
les viennent d’ébranler sur le terrain politique,
et
, avec eux et les princes, écrasent dans le sang les révoltes du prolé
939
d’ébranler sur le terrain politique, et, avec eux
et
les princes, écrasent dans le sang les révoltes du prolétariat. Celui
940
nes. Le bourgeois s’est mis à acheter des terres,
et
il a introduit dans leur exploitation plusieurs nouveautés fort impor
941
plusieurs nouveautés fort importantes, techniques
et
psychologiques. En particulier, il s’est attaqué aux « réserves seign
942
uveaux seigneurs résident d’ordinaire à la ville,
et
ne connaissent pas leurs justiciables. Ils sont devenus — comme on le
943
it à Rome — des rentiers du sol, des exploiteurs,
et
non plus des protecteurs responsables. Sans doute l’évolution général
944
nt à la fois la formation du prolétariat agricole
et
la séparation brutale, visible, du châtelain et du paysan. Les révolt
945
e et la séparation brutale, visible, du châtelain
et
du paysan. Les révoltes conjuguées des prolétaires urbains et agricol
946
. Les révoltes conjuguées des prolétaires urbains
et
agricoles, écrasés d’impôts, furent rares et sans conséquences import
947
ains et agricoles, écrasés d’impôts, furent rares
et
sans conséquences importantes. La Grande Jacquerie de 1357, par contr
948
elle » du système capitaliste. Les marchés connus
et
exploités sont saturés. Les grandes banques italiennes sautent l’une
949
l’avenir ne fournira pas les richesses escomptées
et
déjà mises en circulation. Cette crise du xive siècle eut, entre aut
950
p, eut pour effet de prolétariser les compagnons,
et
d’introduire la lutte de classes au sein même de la cellule artisanal
951
er qu’une politique hardie de hausse des salaires
et
d’abaissement des redevances eût pu ouvrir une ère de prospérité. Mai
952
vrir une ère de prospérité. Mais les capitalistes
et
les classes moyennes n’osèrent, par égoïsme de classe, recourir à ce
953
raire le salut dans le protectionnisme municipal (
et
en même temps social). Beaucoup de marchands se firent rentiers, ou p
954
oup de marchands se firent rentiers, ou prêteurs.
Et
c’est aux princes qu’ils firent les avances nécessaires aux dépenses
955
t les avances nécessaires aux dépenses de la cour
et
de l’armée. Les princes et rois deviennent ainsi les nouveaux centres
956
ux dépenses de la cour et de l’armée. Les princes
et
rois deviennent ainsi les nouveaux centres de développement du capita
957
aires « nationales » (étatiques). Gens d’affaires
et
financiers poussent les princes à créer par superpositions et infiltr
958
s poussent les princes à créer par superpositions
et
infiltrations des économies centralisées. Du xive à la fin du xvie
959
devenu l’arbitre souverain des conflits sociaux,
et
la notion de Bien commun national s’est substituée à celle du bien pa
960
u sens de Bien de l’État, c’est-à-dire du Prince.
Et
ce dernier arbitre toujours en faveur des producteurs (dont dépendent
961
es producteurs (dont dépendent ses revenus). Rois
et
capitalistes font du prolétariat une armée industrielle soumise à une
962
ui a mal fait son travail, les grèves interdites,
et
la fixation des salaires maxima ! Du xvie siècle à la Révolution se
963
vie siècle à la Révolution se forment la théorie
et
la pratique du mercantilisme, qui donne pour buts principaux à l’écon
964
ar le travail « le mulet populaire » (Richelieu),
et
de faire entrer dans le pays le plus d’or et d’argent possible. Il s’
965
eu), et de faire entrer dans le pays le plus d’or
et
d’argent possible. Il s’agit donc d’exporter plus qu’on importe : « a
966
taliste mène à la guerre. La vente des privilèges
et
offices étant, avec l’emprunt, la grande source des revenus ou dispon
967
ssement des bourgeois, grands acheteurs d’offices
et
de lettres de noblesse, et grands prêteurs. La Nation, c’est alors la
968
ds acheteurs d’offices et de lettres de noblesse,
et
grands prêteurs. La Nation, c’est alors la noblesse, le clergé et la
969
rs. La Nation, c’est alors la noblesse, le clergé
et
la bourgeoisie. Le peuple n’est rien que la source de main-d’œuvre. S
970
ns la domesticité des riches, y faire son beurre,
et
devenir à son tour « capitaliste », usurier, s’élevant parfois jusqu’
971
financier, maltôtier, etc. Les résultats sociaux
et
économiques de cette évolution sont trop connus pour que nous ayons à
972
financiers — devenus les symboles de l’injustice
et
du vol — animée par une volonté de retour à l’économique fut condamné
973
ralité, le pillage de l’économie par les finances
et
l’État, le développement du protectionnisme et des privilèges, la hau
974
es et l’État, le développement du protectionnisme
et
des privilèges, la hausse constante du prix de la vie depuis le xviie
975
nomiquement parlant, qu’une période de stagnation
et
d’expédients impérialistes, d’allure « fasciste » caractérisée. Le pr
976
me moderne aux formes économiques de l’antiquité,
et
souvent même du Moyen Âge. Mais ils varient considérablement dès qu’i
977
s rapides de sa propagation sur toute la planète,
et
les agents les plus actifs de son aggravation : machinisme, sociétés
978
que, prudemment conquérant, bientôt conservateur,
et
habile à concilier les nécessités contradictoires du Progrès et de l’
979
ncilier les nécessités contradictoires du Progrès
et
de l’Épargne71. Son rationalisme est le reflet idéologique de cette m
980
procède, sur le plan économique, le capitalisme,
et
que nous pouvons, dès maintenant, définir comme une méfiance à l’égar
981
, définir comme une méfiance à l’égard du concret
et
du risque spirituel, créateur. Sous l’impulsion puissante de ce ratio
982
inon l’invention du moins l’utilisation immédiate
et
sans scrupule humain des machines. Le développement de l’industrie pr
983
a constitution de la bourgeoisie en caste fermée,
et
provoquant par ailleurs des concentrations de capitaux qui permettron
984
phénomène prévisible de la fixation des classes,
et
conjointement, à un début de « saturation » des marchés. (La déconcré
985
indépendance croissante des rythmes de production
et
de consommation.) Et c’est la guerre de 1914. Cet inévitable conflit
986
te des rythmes de production et de consommation.)
Et
c’est la guerre de 1914. Cet inévitable conflit ne résout rien, bien
987
vistes » ou « totalitaires » également inhumaines
et
désespérées ; enfin il a largement contribué à la dissolution de l’un
988
s, incapables de trouver une forme de vie commune
et
féconde. 60. Augmentées encore par la large part de butin que lui
989
aut son haut grade dans l’armée. 61. La conquête
et
la distribution de terres étrangères ne profite en général qu’aux sén
990
e le proconsulat. D’où les luttes entre sénateurs
et
chevaliers pour la possession d’un pouvoir qui est le principal moyen
991
re, mais pour profiter du régime. Les rois francs
et
ostrogoths n’eurent rien de plus pressé que de revêtir les insignes c
992
. À la fin, ils se virent contraints, malgré eux,
et
pour vivre, de faire autre chose… 64. On voit que nous suivons ici,
993
… 64. On voit que nous suivons ici, grosso modo,
et
dans une intention générale d’ailleurs très différente, l’étiologie d
994
démontré Pirenne. 66. On sait qu’au Moyen Âge —
et
il en fut ainsi jusqu’en 1789 — le domaine seigneurial se divise en d
995
eigneurial se divise en deux parties : la réserve
et
les manses. La réserve est exploitée directement par le seigneur, c’e
996
ent par le seigneur, c’est-à-dire par les corvées
et
par des serfs (domesticité), ou sert de parc d’agrément (xiiie siècl
997
un phénomène secondaire du processus capitaliste,
et
dans un certain sens, décadent. (De même que Marx voyait une décadenc
998
ffise de rappeler pour mémoire le rôle de banques
et
des trusts dans le financement des guerres modernes et l’armement des
999
s trusts dans le financement des guerres modernes
et
l’armement des deux adversaires simultanément. D’autres que nous ont
1000
une falaise de la Touraine, surmontée d’une forêt
et
percée de cavernes de troglodytes, dont plusieurs sont des caves, si
1001
pagnons restés au camp font une partie d’échecs. (
Et
l’on en fit beaucoup, non sans philosopher sur le plus exactement sym
1002
’on en parle à l’O.N…) Il y a là un mathématicien
et
un écrivain. Le premier dit : créer, pour moi, c’est découvrir un nou
1003
enter sérieusement. Le réel sera donc construit !
Et
l’on met le pied soudain sur ce centre de tout : tous les problèmes s
1004
e tout : tous les problèmes s’émeuvent à la fois.
Et
en ce point, ils ne sont vrais, sérieux, ou dignes d’exciter l’angois
1005
nt vrais, sérieux, ou dignes d’exciter l’angoisse
et
le plaisir de la résolution que parce qu’ils vibrent tous ensemble :
1006
e du concret, c’est-à-dire de l’action créatrice.
Et
de la distinction rigoureuse qu’il nous faudra maintenir entre l’abst
1007
s faudra maintenir entre l’abstrait ainsi défini,
et
le « moindre concret », qui n’est que le produit d’un relâchement des
1008
d’un relâchement des prises humaines. 2. De l’art
et
de la beauté. La beauté étant considérée tout simplement comme le pro
1009
italisme, considéré comme la maladie spirituelle,
et
par suite économique, produite en Occident par le refus du concret et
1010
que, produite en Occident par le refus du concret
et
de l’acte, avec ce que tout acte comporte de risque dans la création.
1011
Sa rhétorique, sa « vérité »… 5. De la sexualité,
et
notamment de la signification de l’ambivalence sémantique présentée p
1012
ndiqués par Kierkegaard entre sexualité, angoisse
et
esprit, c’est-à-dire, finalement : de la nature des liens entre sexua
1013
nalement : de la nature des liens entre sexualité
et
personne. 6. Expéditions latérales dans le domaine des mythes, de la
1014
logie. (J’en passe.) 7. D’une philosophie du jeu,
et
de l’attitude du sérieux… Arrêtons-nous à ce chiffre sacré, à ces sep
1015
: la Russie est pour le gouvernement, l’Allemagne
et
l’Italie pour les rebelles. C’est net. Quant à la France, elle ne fai
1016
e du metteur en scène s’exerce aux dépens des uns
et
des autres : Franco est arrêté devant Madrid, les « atrocités » parai
1017
tervention. Ce tour de vocabulaire sauve la paix,
et
, de plus, il a l’avantage de sauver la guerre en même temps. La Russi
1018
ps. La Russie envoie du matériel, des techniciens
et
un ambassadeur chargé de conduire la guerre ; moyennant quoi, elle en
1019
emagne, qui a envoyé du matériel, des techniciens
et
un ambassadeur qui est un général. L’Italie s’est contentée de faire
1020
s’agit de « doser », comme à la Chambre. La paix
et
le centre exigent la non-intervention dans le sens d’abstention. La g
1021
on. L’extrême gauche soutient la non-intervention
et
pratique la non-abstention. La droite soutient la non-intervention ma
1022
igent : la non-intervention ménage tout le monde,
et
le fait qu’on tolère des bureaux de recrutement pour le Fronte Popula
1023
France pour l’Espagne gouvernementale : novembre
et
décembre, 14 000 Français, 8000 étrangers. Résultats obtenus par la n
1024
corps expéditionnaire. (Diverses raisons morales
et
matérielles légitiment en effet cette inquiétude…) Le général Faupel
1025
plein est fait. En janvier, plus de 1000 Français
et
1200 étrangers ; en février 500 Français et 1000 étrangers. Le parti
1026
nçais et 1200 étrangers ; en février 500 Français
et
1000 étrangers. Le parti communiste a fermé ses bureaux, à la suite d
1027
de la non-intervention dans le sens d’abstention.
Et
l’on prévoit déjà une « solution diplomatique » des affaires d’Espagn
1028
l’art humain ». Voilà qui met notre art bien bas.
Et
ce n’est pas seulement une politique qui se trouve jugée par l’aventu
1029
re. Entre l’équilibre d’intérêts ( ?) économiques
et
de prestiges idéologiques ( ? ?) qu’est leur paix, et l’équilibre des
1030
e prestiges idéologiques ( ? ?) qu’est leur paix,
et
l’équilibre des mêmes éléments qu’est leur guerre, il n’y a que la di
1031
compter que la division de l’Europe en fascistes
et
communistes est une des plus lourdes farces de l’Histoire, puisqu’ils
1032
farces de l’Histoire, puisqu’ils veulent les uns
et
les autres la même forme d’État totalitaire, notons que la prise de p
1033
que la prise de parti des fascistes pour Franco,
et
des communistes pour Caballero, a totalement faussé le problème espag
1034
? Combats, sinon d’aveugles, du moins de borgnes.
Et
les Français se contentent de loucher vers les borgnes de droite ou l
1035
le choix de l’Ordre nouveau : contre le fascisme
et
contre le stalinisme, pour l’Espagne fédéraliste. Ce ne peut être enc
1036
t qu’un vœu. Mais qui engage toute notre doctrine
et
ses réalisations à venir. 73. Cette irrégularité dans la symétrie e
1037
poindre la conscience d’un problème de l’autorité
et
de la liberté, — nous voulons dire : d’un problème qui se pose actuel
1038
quement lui donner. Conscience vague, sans doute,
et
obscure, qui se révèle dès l’abord sous forme d’un malaise politique,
1039
n seul coup, apparaître comme une évidence à tous
et
comme le principe d’actes révolutionnaires qui incarneront dans la ré
1040
récisément — leur dénier la qualité d’« actes » —
et
surtout d’« actes révolutionnaires » (révolution ne veut-il pas dire
1041
nt chercher à comprendre quelles seront la nature
et
l’efficacité de ces actes révolutionnaires ; nous pouvons en tous cas
1042
ntérieur à l’acte de la personne. Il n’est défini
et
précisé que par cet acte même : il n’existe donc que dans la polarité
1043
omme l’abondance ou la prospérité) ou irrationnel
et
mythique (comme la race pour les nazis). D’une manière générale, la c
1044
n de 1875, on aboutit au conformisme le plus plat
et
à l’idéologie la plus stérile, comme notre expérience à tous permet a
1045
union entre les membres du corps social, agissant
et
créant en tant que personnes dans une perspective commune. Ce princip
1046
émanation qui sourdrait peu à peu, spontanément,
et
pour ainsi dire d’une manière continue. L’élaboration d’une commune m
1047
Non, ce n’est pas dans la « masse », inorganisée
et
livrée aux mots d’ordre schématiques ou aux paniques, c’est dans la c
1048
velles tables des valeurs. Toute création sociale
et
politique n’est possible que par la surrection d’un groupe d’hommes e
1049
prend tout d’abord son caractère le plus virulent
et
le plus créateur. Quels seront ces hommes ? D’où sortiront-ils ? Comm
1050
lution française qui approche ? Il serait malaisé
et
naïf de vouloir le prédire dès maintenant. Par contre, peut-être est-
1051
ment, en nous basant sur les expériences du passé
et
sur les nécessités du futur, quelles sont les grandes lignes du rôle
1052
e est celle du réformisme, donc, du laisser-aller
et
de l’abandon, — et, finalement, de l’appel à la dictature. L’autorité
1053
rmisme, donc, du laisser-aller et de l’abandon, —
et
, finalement, de l’appel à la dictature. L’autorité nouvelle prendra d
1054
velle prendra donc naissance en dehors de l’État,
et
probablement contre lui, tel qu’il est conçu de nos jours. Ce qui ne
1055
lles sont servies par un État aussi bien organisé
et
puissant dans son domaine limité qu’il est possible. Il n’en est pas
1056
sur la nécessité de la distinction entre autorité
et
Pouvoir (voir le n° 31) : cette nécessité sera plus pressante que jam
1057
nseil suprême, ne seront pas les chefs de l’État.
Et
c’est là ce qui permettra au régime Ordre nouveau de faire coexister
1058
explosion qui ramène au premier terme du dilemme.
Et
ainsi de suite : ce petit jeu dure en France depuis un siècle et demi
1059
te : ce petit jeu dure en France depuis un siècle
et
demi, et tout le monde semble commencer à en avoir assez. Tous les pr
1060
etit jeu dure en France depuis un siècle et demi,
et
tout le monde semble commencer à en avoir assez. Tous les programmes
1061
de réforme de l’État qu’on nous propose à droite
et
à gauche depuis quelques années échouent contre ce dilemme, insoluble
1062
ue les conseillers d’État forment une communauté,
et
, encore bien moins, une communauté révolutionnaire. Il n’apparaît pas
1063
fectivement dans le sens où elles ont été conçues
et
en vue de la réalisation des fins communes de la Révolution permanent
1064
se transformer en une raison au service de l’État
et
en une déviation impérialiste des institutions révolutionnaires. Comm
1065
suprême doivent être aussi souples, aussi directs
et
aussi variés que possible. Il s’agira d’une invention perpétuelle, et
1066
possible. Il s’agira d’une invention perpétuelle,
et
non de l’application quasi automatique d’un dogme rigide. Le Conseil
1067
mot, d’ailleurs) ne pourra pas se faire respecter
et
obéir s’il ne dispose d’aucun moyen de coercition. Or, si vous lui en
1068
répondrons en renvoyant nos études sur l’autorité
et
le pouvoir (voir le n° 31, déjà cité, de cette revue). Il n’est pas v
1069
elle dépende d’un pouvoir matériel de contrainte,
et
ne puisse s’exercer sans lui ou contre lui. Toute l’histoire démontre
1070
ommandement démontre qu’on n’obéit volontairement
et
normalement qu’à ceux qui font preuve d’autorité réelle (spirituelle)
1071
C’est en vertu d’une autorité purement doctrinale
et
personnelle qu’un Lénine s’imposa aux masses russes, divisées et déso
1072
qu’un Lénine s’imposa aux masses russes, divisées
et
désordonnées, contre l’armée, contre l’État de Kerenski et contre les
1073
onnées, contre l’armée, contre l’État de Kerenski
et
contre les organisations de masses social-démocrates ou socialistes-r
1074
omplète de moyens de coercition que les syndicats
et
la CGT entraînèrent les ouvriers dans leurs luttes héroïques pour l’a
1075
ns son domaine administratif, un État fort. Puis,
et
surtout, nous poserons à ceux qui font cette objection, la question p
1076
te : confondent-ils le spirituel avec le désordre
et
l’anarchie ? Si oui, il est évidemment inutile d’aller plus avant. 2.
1077
suprême tyrannie, celle qui contraint les esprits
et
non plus seulement les corps. Nous répondons que cette objection prou
1078
’émanation de la personne, se trahirait elle-même
et
cesserait d’exister dans la mesure où elle se transformerait en contr
1079
où elle se transformerait en contrainte uniforme
et
centralisée. Il n’y aurait plus qu’à renverser les hommes qui prétend
1080
ser les hommes qui prétendraient la représenter ;
et
ces hommes seraient sans défense spirituelle ni matérielle du moment
1081
ion du Conseil suprême ne sera pas unificatrice —
et
, en cela, elle se distingue absolument de celle des clubs jacobins ou
1082
religieuses ou non religieuses, dans les communes
et
les fédérations de communes. Il n’est pas nécessaire, il serait même
1083
de vouloir imposer une mesure commune extérieure
et
unifiée à une fédération dont le principe commun est justement « pers
1084
une fédération dont la vie même suppose la libre
et
pleine expression des diversités. ⁂ Ajoutons, pour terminer, que, pas
1085
la reconnaissance du fait capital de la polarité
et
du conflit multiformes de l’homme avec le monde et avec lui-même77, c
1086
t du conflit multiformes de l’homme avec le monde
et
avec lui-même77, conflit qui trouve son expression sociale vivante et
1087
conflit qui trouve son expression sociale vivante
et
dynamique aussi bien dans la distinction entre secteur libre et secte
1088
ussi bien dans la distinction entre secteur libre
et
secteur plané que dans celle entre service civil et travail qualifié
1089
secteur plané que dans celle entre service civil
et
travail qualifié ou dans la tension entre communes autonomes et organ
1090
lifié ou dans la tension entre communes autonomes
et
organes administratifs centralisés. Or, l’existence concomitante du C
1091
. Or, l’existence concomitante du Conseil suprême
et
de l’État est la manifestation la plus pure et la plus dynamique de c
1092
me et de l’État est la manifestation la plus pure
et
la plus dynamique de cette polarité essentielle. C’est dire que la co
1093
lle dans la société, séparée du pouvoir matériel.
Et
quiconque sait interpréter les faits historiques d’un point de vue hu
1094
le autorité dans les communautés humaines réelles
et
fécondes. 75. Sur la notion de commune mesure, cf. D. de Rougemont,
1095
i 1936) de L’Ordre nouveau , intitulé : Autorité
et
pouvoir. 77. Voir : « De la méthode dichotomique », par C. Chevalley
1096
valley ( L’ON , n° 36) ; « Tentation de l’unité »
et
« L’Homme refuse », par C. Chevalley et A. Marc ( L’ON , n° 37 et 38)
1097
l’unité » et « L’Homme refuse », par C. Chevalley
et
A. Marc ( L’ON , n° 37 et 38). ai. Rougemont Denis de, « L’autorité
1098
use », par C. Chevalley et A. Marc ( L’ON , n° 37
et
38). ai. Rougemont Denis de, « L’autorité assure les libertés », L’
1099
yant que l’herbe se faisait rare sous leurs pieds
et
qu’ils n’avaient plus de berger, aux éclairs de chaleur d’une révolut
1100
dans le premier parc venu, à gauche ou à droite,
et
depuis lors y bêlent d’une voix aigre et anxieuse, tout en signant un
1101
droite, et depuis lors y bêlent d’une voix aigre
et
anxieuse, tout en signant une quantité de manifestes. Ils ont signé p
1102
antité de manifestes. Ils ont signé pour le négus
et
contre lui ; pour le chef bien-aimé, Père des peuples, et pour ses in
1103
e lui ; pour le chef bien-aimé, Père des peuples,
et
pour ses innocentes victimes, vipères lubriques ; pour Franco et cont
1104
ocentes victimes, vipères lubriques ; pour Franco
et
contre Franco ; contre Dollfuss et pour Schuschnigg ; pour Thaelmann,
1105
; pour Franco et contre Franco ; contre Dollfuss
et
pour Schuschnigg ; pour Thaelmann, contre le Japon, à propos du tsar,
1106
tes, les yeux fermés, d’une croix, d’une faucille
et
d’un marteau, ou avec plus ou moins de réticences ; d’un nom connu, d
1107
t leur soin à vivre en marge de tous les conflits
et
refusaient d’être considérés comme des citoyens responsables, ils éta
1108
oque : intelligence d’un côté, action de l’autre,
et
surtout ne mélangeons rien. Tributaires d’une culture dont l’ambition
1109
s fondamentaux de leur métaphysique inconsciente.
Et
leur style traduisait fidèlement les nuances d’une pensée détachée, i
1110
res durables, mineures sans doute, mais délicates
et
ingénieuses. Cependant, les temps ont changé. La crise nous a fait vo
1111
l’échéance ne pouvait être indéfiniment repoussée
et
que les dettes contractées par l’esprit ne laissaient même plus une p
1112
iens faisaient de même en présence du libéralisme
et
de la culture « désintéressée ». C’est alors qu’on lança parmi nous l
1113
u de rechercher les moyens de penser dans le réel
et
l’actuel, et de surmonter enfin ce vice qu’est la distinction libéral
1114
er les moyens de penser dans le réel et l’actuel,
et
de surmonter enfin ce vice qu’est la distinction libérale entre la pe
1115
ce qu’est la distinction libérale entre la pensée
et
l’action. Au lieu de préciser, par exemple, le sens de ce mot d’engag
1116
’une pensée s’engage dans le réel, il ne faut pas
et
il ne suffit pas qu’elle se soumette à des réalités dont elle ignore
1117
ple. Ce n’est pas dans l’utilisation accidentelle
et
partisane d’une pensée que réside son engagement. C’est au contraire
1118
dans son élan premier, dans sa prise sur le réel
et
dans sa volonté de le transformer, donc finalement de le dominer. S’e
1119
une doctrine, mais au contraire, c’est se libérer
et
assumer les risques de sa liberté. Il peut sembler paradoxal de soute
1120
été les plus violemment engagés dans la réalité.
Et
cela suffirait bien à définir le sens que nous donnons à ce mot d’eng
1121
ourne ne devient pas pour si peu une main vivante
et
agissante. Un libéral qui se soumet aux directives d’un parti ne devi
1122
rti ne devient pas pour si peu un penseur engagé.
Et
il ne faudrait pas que ces trahisons insignes ridiculisent toute espè
1123
spèce d’engagement. Une pensée qui, par sa nature
et
son mouvement originel, est libérale, irresponsable, ne devient pas l
1124
bérale, irresponsable, ne devient pas libératrice
et
responsable du seul fait qu’elle se met « au service » d’une doctrine
1125
lution, cela demande un effort un peu plus grand,
et
d’une autre nature, que l’effort de signer un manifeste ou de s’inscr
1126
ensée d’où vont nécessairement sortir le fascisme
et
le stalinisme. Et c’est la pensée libérale. Voyez donc comme nos libé
1127
cessairement sortir le fascisme et le stalinisme.
Et
c’est la pensée libérale. Voyez donc comme nos libéraux se mettent d’
1128
omme nos libéraux se mettent d’eux-mêmes en rangs
et
marquent le pas dès qu’une menace se précise contre les libertés fran
1129
scisme. Fût-ce même pour se défendre du fascisme.
Et
peut-être surtout dans ce cas ! La panique de « l’union sacrée » qui
1130
mps dans les voies de « l’engagement » politique,
et
faisant amende honorable. Ils étaient en rupture de bercail. Maintena
1131
rentré dans l’ordre, les moutons se sont apaisés,
et
la situation s’éclaircit. Voici venir le temps des vrais dangers, c’e
1132
des vrais dangers, c’est-à-dire des vraies luttes
et
des vrais engagements. 78. Baudelaire voulait que la critique des p
1133
s libéraux — fût partiale, pleine de partis pris,
et
même politique ! 79. Je fais exception pour deux ou trois d’entre eu
1134
pour deux ou trois d’entre eux, tels que Bernanos
et
Schlumberger, dont la bonne foi a été surprise, — comme on dit. Peu i