1 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Liberté ou chômage ? (mai 1933)
1 ril qui caractérise le xixe siècle, capitalistes et industriels s’imaginaient — comme se l’imaginent aujourd’hui les brig
2 voyons que leur ascension est relativement lente et passe, par exemple, pour les États-Unis, de l’index 100 en 1899 à l’i
3 lieu d’augmenter les salaires, preuves grossières et démagogiques de l’excellence d’un système dont il importe que les vic
4 s notre courbe de productivité. À partir de 1921, et sans qu’aucun fait nouveau puisse en rendre un compte suffisant, la p
5 précédent dans l’histoire de notre civilisation, et que son apparence irrationnelle devrait contribuer à rendre plus frap
6 nos prochains numéros, les conclusions pratiques et les significations révolutionnaires. Je ne voudrais insister maintena
7 de 1921 déploie tout son pouvoir « libérateur ». Et voici le capitalisme industriel, placé soudain devant le succès inesp
8 nespéré de ses efforts techniques, qui prend peur et porte lui-même les premières atteintes réelles à sa religion du progr
9 du progrès. Il freine partout la rationalisation et rachète les brevets d’invention comme autant d’emplâtres à coller sur
10 s l’origine sa conception de la valeur du travail et conséquemment du loisir. Il ne semble pas que rien l’y aide, dans l’é
11 nécessités internes de la production machiniste, et comme s’il s’agissait d’une espèce de macaroni informe, voilà qui ne
12 jour où elles constatent que « ça ne rend plus ». Et pour cette seule raison 4. On ne voit pas en quoi la mystique quinque
13 rce qu’on peut mettre tout le monde aux machines, et rationaliser au maximum5, bref, parce que de nouveau, et pour un temp
14 onaliser au maximum5, bref, parce que de nouveau, et pour un temps, « ça rend », les voilà tous bouche bée devant la plus
15 individu abstrait, l’atome désigné par un chiffre et dépourvu de résistance active. Alors le travail créateur, seul travai
16 ns les desseins de l’homme au labeur qu’on mesure et tarife. Et l’on s’est mis à calculer avec les hommes, comme s’ils n’é
17 eins de l’homme au labeur qu’on mesure et tarife. Et l’on s’est mis à calculer avec les hommes, comme s’ils n’étaient plus
18 côte à côte, additionnés, soustraits, multipliés et divisés à l’infini. Du peuple on a fait une masse, — comme de la pers
19 ne un numéro. De la patrie on a fait la nation, —  et des attachements humains, des chaînes sociales. Du travailleur on a f
20 sociales. Du travailleur on a fait un salarié, —  et de sa liberté on a fait le chômage. Mais la misère présente est un ap
21 hors de cette réalité perpétuellement réparatrice et proprement humaine : la personne. 1. But d’ailleurs de plus en plu
22 s donnés par le Federal Reserve Board d’une part, et d’autre part le Harvard Economic Service. 3. Tels que l’accroissemen
2 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La Légion étrangère soviétique (juin 1933)
23 passant colonel honoraire, Vaillant tambour-major et Nizan sergent recruteur. Le sujet est plus grave. Non pas du point de
24 nous voyons l’essentiel de la révolution, suppose et pose la personne, définie comme l’individu engagé dans le conflit cré
25 t l’engagement dans un parti. C’est bien plus sûr et c’est moins fatigant. « Il existe une doctrine réputée révolutionnair
26 ie. On croit toujours vrai ce qui a l’air simple, et le moins qu’on puisse dire de notre syllogisme, c’est qu’il est simpl
27 eur fourniront le bagage d’arguments nécessaires. Et voilà une question réglée, et une conscience qui se rendort, et un li
28 uments nécessaires. Et voilà une question réglée, et une conscience qui se rendort, et un littérateur qui retourne à ses p
29 uestion réglée, et une conscience qui se rendort, et un littérateur qui retourne à ses petits papiers. Quitte à larder ses
30 rra revenir aux complaisances égoïstes de naguère et de toujours. Tout est pur aux « petits purs ». Laissons cela, on se g
31 urs trop tôt de ses vingt ans. Il y a plus grave, et chez des hommes dignes de sympathie. Les classes 18 à 20, en particul
32 hommes qu’il faut aimer sont toujours ceux d’ici, et c’est cela qui serait nouveau. On pourrait toutefois défendre cet exo
33 pris au sérieux la matière, par suite la science et les faits, par suite les lois, polices, servitudes, déterminismes et
34 uite les lois, polices, servitudes, déterminismes et autres déchets de l’intelligence créatrice. Tout cela jalonnant les é
35 rvice de l’État ; puis Marx à celui des « faits » et de la « matière » ; enfin Staline le réduit à un rôle publicitaire, b
36 sérieux la mythologie du déterminisme historique et économique, dépôt honteux du xixe siècle. Philosophiquement, ils n’o
37 sprit de ses inventeurs, que celle du renoncement et du suicide. La plupart de ces fabricants de « forces économiques » so
38 D’où la tristesse qu’ils répandent sur l’époque. Et leur seul baume, c’est de la voir partagée par tous les malheureux qu
39 s’en vont répétant : « Les faits sont les faits, et aucune idéologie ne pourra jamais nous libérer de leurs inéluctables
40 des qui s’excitent sur les mots d’ordre du parti, et avec pitié les idéalistes qui parlent encore de l’esprit et de la per
41 tié les idéalistes qui parlent encore de l’esprit et de la personne. Ils repoussent tout ce qui suppose une « actualité »
42 tard, après quelques siècles sans doute, rajeuni et purifié. Cela n’est point leur goût, disent-ils, mais une nécessité.
43 s l’esprit, la réalité réelle. Ils sont tolérants et doux, non dépourvus de ce sadisme qui marque les humanitaires. Ils no
44 liques : c’est encore la tristesse de la retraite et du désistement de l’esprit. Défaitisme, essentielle inactualité de la
45 sa liberté créatrice, il n’en a plus (Berdiaev). Et dès lors, toute activité spirituelle lui apparaît nécessairement comm
46 uvoir les ignorer (spiritualisme). Par un funeste et naturel retour elle risque aujourd’hui de succomber sous leur poids —
47 stré : l’esprit de création, l’esprit de liberté. Et vous venez lui dire que ça n’existe pas. À vous voir, on le croirait
48 donnerons prochainement dans un volume sur L’Acte et la Personne. b. Rougemont Denis de, « La Légion étrangère soviétiqu
3 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Pourquoi ils sont socialistes (juillet 1933)
49 vouloir. Il y a des gens qui ont le cœur à gauche et qui croient y voir une indication politique : c’est une espèce de fét
50 l’infamie, ni l’utopie ! disent-ils. Entendons — et c’est la véritable définition du centrisme — qu’ils se tiennent à éga
51 se tiennent à égale distance de la participation et de l’action, de l’assiette au beurre et de la révolution. Seule posit
52 icipation et de l’action, de l’assiette au beurre et de la révolution. Seule position « pratique », affirment-ils, non san
4 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Spirituel d’abord (juillet 1933)
53 public, le résultat d’un déterminisme économique et social. Elle est, d’abord, l’acte qui crée de nouvelles détermination
54 s vingt, ans, nous ont valu la guerre, le chômage et les dictatures ? Nous trouvons une certaine attitude humaine. Cette a
55 ité, pour qui va au fond des choses, matérialiste et abstraite à la fois. Elle donne la primauté à l’avoir sur l’être, l’a
56 à l’irresponsable sur le responsable, à la masse et à l’individu abstrait sur la personne concrète. Machiniste et product
57 idu abstrait sur la personne concrète. Machiniste et productiviste, elle consacre la pire gradation qu’une « civilisation 
58 ment soumises au primat de la masse, à l’anonymat et aux puissances de la matière. Pour nous l’homme est autre chose qu’un
59 mot d’esprit a couvert de douteuses marchandises, et l’activité spirituelle a pu paraître le privilège d’une caste, d’un n
60 esse protégée, qui ne risque plus rien du charnel et du temporel, qui ne veut, qui ne peut plus rien risquer. Entre le spi
61 qui ne peut plus rien risquer. Entre le spirituel et le temporel, il y a, pour nous, le lien d’une totale responsabilité.
62 sout par l’acte, — cet acte provoquant un conflit et un risque nouveaux, générateurs de créations nouvelles. L’acte et la
63 veaux, générateurs de créations nouvelles. L’acte et la personne apparaissent ainsi indivisibles. Tel est le fondement de
64 ns immédiatement que, lorsqu’on édifie un système et un ordre : A) si l’on ne part pas de l’acte, on ne part pas du tout ;
65 ble entre le ressort spirituel de L’Ordre nouveau et l’esprit bourgeois ou libéral. Aucune confusion non plus, entre le sp
66 e confusion non plus, entre le spirituel chrétien et notre personnalisme. Le spirituel de L’Ordre nouveau veut être humain
67 Le spirituel de L’Ordre nouveau veut être humain et rien qu’humain. Certes, il transcende l’égoïsme individuel, mais il n
68 le spirituel, tel que nous venons de le définir, et le Saint-Esprit dont parle la théologie, réalité qui, pour le chrétie
69 toutes trois reculent devant le risque personnel et la violence créatrice. Cet esprit-là, cet « esprit pur » n’est, en ré
70 mplir dans l’actualité concrète. Que l’esprit pur et les purs esprits aillent rejoindre l’acte gratuit et le clerc-qui-ne-
71 les purs esprits aillent rejoindre l’acte gratuit et le clerc-qui-ne-trahit-pas, dans le ciel des Idées, dernier asile pou
72 bien celui de la personne, de l’acte qui la pose et qui l’oppose aux résistances ambiantes. Nous disons que le spirituel
73 s que le spirituel est le pouvoir sur les choses, et qu’il n’y en a pas d’autres, contrairement à ce que pensent les réali
74 aire, juridique dans la mesure où il est efficace et valable, se ramène à un pouvoir spirituel. C’est lui qui rassemble un
75 cher dispose contre Hitler de toute la Reichswehr et des Schupos. Pourquoi n’en use-t-il pas ? Il paraît maître absolu du
76 is la violence spirituelle est du côté de Hitler, et c’est elle qui vaincra sans coup férir une force brutale dont le « po
77 t-on, que se passe-t-il quand le pouvoir efficace et valable disparaît, et que les institutions dans lesquelles il s’est j
78 l quand le pouvoir efficace et valable disparaît, et que les institutions dans lesquelles il s’est jadis incarné subsisten
79 mes créés par d’autres. Alors le pouvoir efficace et valable se déplace. Il passe dans l’opposition. Il devient révolution
80 ionnaire. En tant que tel, il appartient, de fait et de droit, à la plus grande violence spirituelle. L’ordre nouveau exis
81 Il lui reste à augmenter sa tension essentielle —  et c’est cela la vraie période de transition —, jusqu’au jour où les ser
5 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les parlementaires contre le Parlement (octobre 1933)
82 sions : d’une part, coordonner le travail de tous et diriger celui qui, dans une société équilibrée, incombe à l’État, c’e
83 efois d’ailleurs avec un rare bonheur — en dehors et le plus souvent contre lui. (Notons qu’avec la dégradation des temps
84 ersonne ne l’est plus), aux républicains attardés et indulgents qui disent : « La République parlementaire, mais elle a fa
85 é un système d’alliance qui nous a sauvés en 1914 et on lui doit, pour ne citer que trois choses, une organisation scolair
86 n scolaire qu’on peut ne pas aimer mais cohérente et qui existe », M. Daniel Halévy répondait en montrant l’Empire colonia
87 colaire élaborée par des fonctionnaires laborieux et sectaires derrière les cartonnages poussiéreux de la rue de Grenelle.
88 es cartonnages poussiéreux de la rue de Grenelle. Et toujours, pour chaque chose, une loi sanctionnait le travail du dehor
89 aire ou du banquier, après la grande lutte laïque et obligatoire, à dix congénères endormis. Aux lecteurs exigeants que le
90 promettons d’envoyer, sur demande, des précisions et les numéros de l’Officiel. D’ailleurs ce serait un jeu d’allonger la
91 . D’ailleurs ce serait un jeu d’allonger la liste et de montrer — sans prendre parti et sur le seul terrain objectif des f
92 onger la liste et de montrer — sans prendre parti et sur le seul terrain objectif des faits — notre meilleur armement cons
93 le domaine enfin où le Parlement devrait protéger et défendre les libertés locales, corporatives, familiales, individuelle
94  ? une action précise mais par là même meurtrière et destructrice. Le pouvoir local qui reste, dans l’incohérence actuelle
95 e avec les réalités françaises : celui d’un maire et de son conseil municipal est chaque jour un peu plus dans la dépendan
96 evient, pour être consommé, dépourvu de fraîcheur et grevé de frais de transport. Après leur examen par les Chambres elles
97 lisées, ayant perdu toute efficacité particulière et toute rapidité. Il en est de même dans le domaine corporatif où l’hom
98 le coup d’une fiscalité toujours plus oppressive et des taxes successorales, la propriété apparente, terrienne et immobil
99 successorales, la propriété apparente, terrienne et immobilière, concrète enfin — c’est-à-dire tout ce qui stabilise et é
100 ncrète enfin — c’est-à-dire tout ce qui stabilise et élève l’homme — disparaît, et il ne reste à ce dernier, livré au pire
101 ut ce qui stabilise et élève l’homme — disparaît, et il ne reste à ce dernier, livré au pire capitalisme, qu’à se ruiner «
102 Plus rien qu’une machine à recommandation inutile et nécessaire. Il n’est pas un concours auquel on se présente, pas une p
103 rs cahiers de Maurice Barrès on trouve une triste et désarmante confidence. Barrès l’exprime avec son génie de mélancolie,
104 e avec son génie de mélancolie, mais en substance et dans sa brutalité la voici : Bien sûr, le parlement me dégoûte, mais
6 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Positions d’attaque (décembre 1933)
105 seul l’acte créateur opère le changement de plan et permet d’instituer un ordre nouveau. 4° Cet acte créateur dont nous f
106 tutions reproduisent à tous les degrés le conflit et la tension qui définissent la personne en acte. 6° Ces institutions s
107 ne politique : la petite patrie décentralisatrice et le centre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans le domaine écon
108 entralisatrice et le centre de contrôle doctrinal et juridique ; — dans le domaine économique : les syndicats libres de pr
109 e économique : les syndicats libres de production et d’instruction professionnelles, d’une part, et de l’autre, le service
110 on et d’instruction professionnelles, d’une part, et de l’autre, le service prolétarien collectif soumis directement à un
111 is directement à un centre de contrôle économique et statistique. 7° Ce régime doit entraîner par son jeu normal la dispar
112 on jeu normal la disparition des cadres de l’État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’élimination des facteurs déci
113 des facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au nom d’antag
114 on, du chômage et de la guerre moderne économique et militaire. 8° C’est au nom d’antagonismes naturels féconds et créateu
115 . 8° C’est au nom d’antagonismes naturels féconds et créateurs que nous voulons éliminer les antagonismes artificiels et d
116 ous voulons éliminer les antagonismes artificiels et destructeurs que fait naître le capitalisme matérialiste. 9° Nous som
7 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Communauté révolutionnaire (février 1934)
117 sur cette absence de tout principe vivant d’unité et d’union, qui est la marque de notre temps, et la cause de notre psych
118 ité et d’union, qui est la marque de notre temps, et la cause de notre psychose de sécurité. Tant que cette carence fondam
119 rence fondamentale ne sera pas dénoncée, reconnue et combattue, on perdra son temps à dénoncer et à combattre les instrume
120 nnue et combattue, on perdra son temps à dénoncer et à combattre les instruments de la guerre menaçante : politiciens, maî
121 toute efficacité. Elles sont d’ailleurs filtrées et maquillées par la Presse, c’est-à-dire par l’un des agents les plus p
122 que le régime est organiquement lié à la guerre, et que la guerre est une des pièces indispensables du système capitalist
123 Mais ils s’arrêtent à la dénonciation des moyens et des personnes. Le danger est beaucoup plus profond : il est dans la c
124 dans la conception rationaliste de l’État moderne et dans la conception abstraite de l’homme considéré comme individu atom
125 ment fatal serait la ruine de toute vie organique et de toute solidarité réelle, comme il était, en régime capitaliste, la
126 était, en régime capitaliste, la guerre du droit et de la justice. Ces simplifications résument des études que nous avons
127 . Elles nous permettent aussi de donner sa réelle et pratique importance, dans l’ordre des sanctions immédiates, à une opp
128 parence toute philosophique : celle de l’individu et de la personne. Thèse I. — Considérer l’homme en tant qu’individu a
129 qu’individu abstrait (principes de 89 — marxisme) et fonder sur cet individu toutes les institutions, et la morale, c’est
130 fonder sur cet individu toutes les institutions, et la morale, c’est méconnaître la nature concrète de l’homme, qui compo
131 ’ont pas compté avec le principe de tout conflit, et sont sans forces contre les conflits qui surgissent. Elles essaient a
132 e siècle, à la faveur des théories rationalistes et matérialistes de l’Encyclopédie. Les théoriciens des droits de l’homm
133 ait contribué à dégrader les différences humaines et à faire croire qu’elles étaient accidentelles et méprisables. Les pre
134 et à faire croire qu’elles étaient accidentelles et méprisables. Les premières revendications d’égalité furent néanmoins
135 l’homme-en-général. On se battit pour ce système et on l’obtint. On perdit de vue les hommes, dans leur diversité. L’État
136 ois pour dissimuler la brutalité de cette action, et pour la rendre populaire, on eut recours à des mots d’ordre véritable
137 alité parut glorieusement encadrée par la Liberté et la Fraternité. En fait, l’égalisation était une atteinte à la liberté
138 t, l’égalisation était une atteinte à la liberté, et la rendait humainement impossible au moment même où elle l’imposait s
139 détournant l’attention de l’injustice permanente et sournoise qu’il établissait parmi les hommes. Ce ne fut que lorsque l
140 is encore que sa revendication est contre nature, et forcément tyrannique. D’autre part, et ceci est plus grave, l’égalis
141 e nature, et forcément tyrannique. D’autre part, et ceci est plus grave, l’égalisation rendait impossible toute fraternit
142 vait se traduire que par un mécontentement confus et inextinguible. Le soin de fixer empiriquement le niveau de l’égalité
143 à-dire à la Presse (payée par l’État, les banques et le capital) et à la Publicité. L’homme n’eut plus de « prochain », ma
144 sse (payée par l’État, les banques et le capital) et à la Publicité. L’homme n’eut plus de « prochain », mais seulement, c
145 , aboutit à rendre les différences insupportables et scandaleuses. L’homme cessa de croire à ses besoins, à ses désirs rée
146 essa de croire à ses besoins, à ses désirs réels, et s’hypnotisa sur l’idée du standing de vie, défini par comparaison ave
147 moins abstraits, artificiels, imposés du dehors, et de plus en plus inhumains. Le lien entre les hommes ne repose plus, a
148 ’État, par l’ambiance morale que créent la Presse et la Publicité, et par la peur des bouleversements, qui apparaissent d’
149 ance morale que créent la Presse et la Publicité, et par la peur des bouleversements, qui apparaissent d’ailleurs de plus
150 établi l’Égalité. Mais on a limité les libertés, et détruit la fraternité. Capital, police, lutte de classes, guerre. Pri
151 e l’homme engagé dans le conflit vital qui l’unit et l’oppose à son prochain. La personne, c’est l’homme en tant qu’il a u
152 èse II. — Considérer l’homme en tant que personne et fonder sur cette personne toutes les institutions, c’est reconnaître
153 ncret, comptent avec le principe de tout conflit, et ont pour but de rendre les antagonismes féconds pour l’ensemble du co
154 à humaniser les hommes. Elles veulent l’union par et dans la diversité créatrice. Fortes de leur souplesse, elles empêchen
155 esse, elles empêchent les conflits de s’accumuler et d’éclater en désordres sanglants. Si le troisième paragraphe de cette
156 des conflits quotidiens, des conflits d’intérêts et d’idéaux, des conflits qui naissent de la diversité des régions et de
157 conflits qui naissent de la diversité des régions et des races, — pour les utiliser. Telle est la formule fondamentale de
158 ou forcés, ni des compromis dégradants pour l’une et l’autre partie, mais des tensions normales. Nous avons expliqué déjà,
159 Nous avons expliqué déjà, dans d’autres travaux, et nous y reviendrons souvent, comment nous entendons sauvegarder et ori
160 drons souvent, comment nous entendons sauvegarder et orienter ces tensions créatrices, sur le plan économique et sur le pl
161 r ces tensions créatrices, sur le plan économique et sur le plan politique. (Tension organique entre la corporation et le
162 olitique. (Tension organique entre la corporation et le syndicat d’une part, le centre directeur du service civil de l’aut
163 il de l’autre. Tension organique entre la commune et la région d’une part, et la fédération de l’autre.) Les principes qu
164 ganique entre la commune et la région d’une part, et la fédération de l’autre.) Les principes qui sont à la base de l’éco
165 ) Les principes qui sont à la base de l’économie et de la vie politique ON sont identiques à ceux qui seront à la base de
166 . Nous n’établissons pas de distinction théorique et inopérante entre la vie privée et la vie publique. Nous n’avons pas d
167 ction théorique et inopérante entre la vie privée et la vie publique. Nous n’avons pas deux morales. Tout ce que nous allo
168 la véritable cellule sociale, c’est la personne, et non point la famille, qui lui est subordonnée. La personne, telle que
169 t particulière, dans une tâche qui lui est propre et pour laquelle il est responsable. Alors que « l’individu » se balade
170 balade au gré des théories dans le monde abstrait et juridique de l’égalité, la personne s’enracine au contraire dans le c
171 ées, d’autre part elle a pour but de les dépasser et de les rendre créatrices. Le type même d’une telle tension est celle
172 e, il crée une nouveauté, c’est-à-dire un risque. Et toute sa dignité consiste à assumer ce risque. La dignité de l’homme,
173 capitalisme est défini par son irresponsabilité, et c’est pourquoi sa condition est dégradante. Mais elle ne l’est guère
174 n mot auquel il est urgent de rendre son prestige et sa valeur d’appel. L’héroïsme véritable, c’est la pointe extrême de l
175 i impose un certain nombre de vertus officielles, et qui prenne pour modèle le Citoyen-Respectable ou le Travailleur en so
176 cette affirmation antiégalitaire, personnaliste, et par là même solidariste : il faut que chacun soit à sa place. Est-ce
177 t à sa place. Est-ce trop simple pour les évasifs et les désespérés qui nous entourent ? Est-ce « trop subtil », trop « in
178 intellectuel », trop « théorique » pour les assis et les vautrés qui nous ressassent les droits de l’homme et savent si bi
179 vautrés qui nous ressassent les droits de l’homme et savent si bien l’empêcher d’en user ? Sans doute. Et nos « valeurs »
180 savent si bien l’empêcher d’en user ? Sans doute. Et nos « valeurs » ne seront jamais cotées sur leurs marchés. Mais nous
181 es. 7. Sans aucun pouvoir contre le capitalisme et les inégalités sociales qui en résultent, par exemple. 8. Le fait qu
182 valeur morale, crée un abîme entre la vie privée et la vie publique. Nous en voyons les conséquences, ces jours-ci. 9. N
8 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Destin du siècle ou destin de l’homme ? (mai 1934)
183 l se met fatalement à croire aux destins anonymes et collectifs. C’est ainsi qu’on nous parle du « destin du siècle » avec
184 Le communiste croit aux fatalités de l’Histoire. Et tous croient, comme le fasciste, aux fatalités de l’État. Nous croyon
185 us dit-on, en face de tous ces monstres menaçants et criminels, nous le reconnaissons, mais qui dominent notre siècle, vou
186 t disproportionnée aux dangers que vous dénoncez. Et d’ailleurs, qu’est-ce que cette personne dont vous nous rebattez les
187 êtres démoralisés par l’individualisme bourgeois et les scandales du temps, et qui ne se rallieront jamais qu’à une révol
188 dividualisme bourgeois et les scandales du temps, et qui ne se rallieront jamais qu’à une révolution triomphante. On perd
189 ent-ils. Voire ! Les intérêts de qui ? Pourquoi ? Et comment garantis ? C’est un paradoxe curieux que devoir en 1934, en p
190 s à ceux qui sont prêts à travailler à nos côtés, et que retiennent encore des indécisions juvéniles, voici ce que nous av
191 ques » ne sont rien que des créations de l’homme. Et de quel homme ? De cet individu des libéraux rationalistes, de cet êt
192 tre pouvoir que d’adorer son illusoire autonomie, et qui remet aux mythes collectifs — à l’État en définitive — le soin de
193 isons ensuite que cet « individu » est un esclave et une dupe, car il n’y a pas d’exemple, dans l’histoire, que l’État ait
194 . Les mythes collectifs devant lesquels tremblent et s’agenouillent un grand nombre de nos contemporains10 n’expriment rie
195 homme. Tout, en définitive, se joue dans l’homme et se rapporte à sa seule réalité. Dans l’homme, la masse n’a pas plus d
196 masse n’a pas plus de puissance que la personne. Et c’est dans l’homme qu’a lieu le choix, et non pas dans la rue, dans l
197 rsonne. Et c’est dans l’homme qu’a lieu le choix, et non pas dans la rue, dans l’opinion, ni dans l’Histoire. Le lieu de t
198 ent, par exemple, de déceler l’origine permanente et virtuelle des dictatures dans un fléchissement en eux du sens de leur
199 ui pensent par périodes de mille ans, qui rêvent, et qui, pour comble, se croient seuls éveillés et conscients du réel ! I
200 t, et qui, pour comble, se croient seuls éveillés et conscients du réel ! Il serait bien facile de faire la même démonstra
201 en eux-mêmes, hic et nunc, la dictature du nombre et de l’irresponsable. La personne, au contraire de l’individu charrié p
202 ’individu charrié par tous les destins collectifs et par les prétendues lois de l’Histoire, vit d’instant en instant, d’un
203 ble, toujours aventureux. Elle vit dans le risque et dans la décision, au lieu que l’homme des masses vit dans l’attente,
204 l’homme des masses vit dans l’attente, la révolte et l’impuissance. La société que veut L’Ordre nouveau a pour mesure fond
205 tre Révolution, la seule réelle, la seule totale, et la seule qui s’attaque aux racines des mythes modernes, dont l’expres
206 e total, l’État ne sera jamais totalitaire. 10. Et parmi eux, la majorité des intellectuels parisiens de droite et de ga
207 la majorité des intellectuels parisiens de droite et de gauche, qui glorifient leur impuissance sous le nom de « volonté d
208 la décadence bureaucratique des partis marxistes, et à déclarer que selon lui les « petits groupes » — qu’il a tort de jug
9 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plans de réforme (octobre 1934)
209 renons-les à titre d’exemple, entre vingt autres, et lisons-les dans l’ordre chronologique, qui n’est pas dépourvu d’ensei
210 cialisme international », « échecs en Allemagne » et ailleurs ; échec auprès de la jeunesse « parce que nous n’avons pas d
211 ce que le parti socialiste « meurt d’ignorance », et il s’écrie : « Avez-vous étudié complètement, froidement, ce genre de
212 me. Déat fait davantage : il en cherche la cause, et il la trouve dans la doctrine de Marx, et plus précisément dans sa di
213 cause, et il la trouve dans la doctrine de Marx, et plus précisément dans sa dialectique historique : « Je ne puis me rés
214 e faire au moins un effort pour pétrir le destin, et pour orienter l’histoire dans un sens plutôt que dans l’autre. Nous n
215 Déat demande qu’on reconnaisse le « fait-nation » et la faillite des internationales qui n’ont pas su tenir compte de ce f
216 s la peine d’analyser d’abord ce « fait-nation », et si on ne confond pas nation et état, nation et patrie14, nationalisme
217 e « fait-nation », et si on ne confond pas nation et état, nation et patrie14, nationalisme et autarchie, nation culturell
218 », et si on ne confond pas nation et état, nation et patrie14, nationalisme et autarchie, nation culturelle et région écon
219 nation et état, nation et patrie14, nationalisme et autarchie, nation culturelle et région économique. On n’est pas sûr,
220 e14, nationalisme et autarchie, nation culturelle et région économique. On n’est pas sûr, à lire Déat, qu’il ait poussé tr
221 e Déat, qu’il ait poussé très loin cette analyse. Et alors on ne peut s’empêcher de partager dans une certaine mesure les
222 les confusions travaillent pour le « fascisme », et surtout les confusions doctrinales. Nos doutes se précisent en méfian
223 puissance de l’État, nous crions au « fascisme » et à la contre-révolution. Tout élan révolutionnaire qui veut s’appuyer
224 la dictature, s’arrête à mi-chemin de sa course, et par là même renforce le désordre établi. C’est très bien de critiquer
225 ivre par son travail, dans un cadre qu’il connaît et qu’il accepte, dans une société à laquelle il peut collaborer. » — En
226 ux assemblées, politiques, la Chambre des députés et le Sénat ». Ils précisent : « La Chambre sera composée de 400 députés
227 s économiques groupés dans le cadre professionnel et régional ». Nous avons parlé dans Nous voulons du Conseil économique
228 rminer, dans les grandes lignes, les attributions et les modalités de fonctionnement15. Empressons-nous de dire qu’il n’a
229 , le Plan préconise un renforcement de l’exécutif et une présidence du Conseil « permanente » (?). Lisons plus loin. « La
230 deviendront les circonscriptions administratives et politiques essentielles du pays, en même temps que des centres économ
231 u pays, en même temps que des centres économiques et intellectuels. » N’y a-t-il pas ici trop de choses ? Et peut-être une
232 ellectuels. » N’y a-t-il pas ici trop de choses ? Et peut-être une dangereuse confusion, que nous avions pris soin d’évite
233 soin d’éviter16, entre l’économique, le politique et le spirituel, confusion inconsciente ou voulue, mais trop grave pour
234 s gens se destinant à des carrières industrielles et commerciales. » C’est l’amorce de notre conception du service civil,
235 tion du service civil, mais entreprise à rebours, et dans un sens qui ne peut aboutir qu’à l’encasernement17. Je saute le
236 is il y manque l’essentiel : une conception nette et honnête de la corporation. Je ne trouve là-dessus que six lignes très
237 Je ne trouve là-dessus que six lignes très vagues et évasives. Par contre, je trouve deux pages sur un projet d’« extensio
238 me paraît une rêverie de capitaliste en faillite. Et combien de formules dans le genre de celles-ci : « Dans une telle atm
239 is tenu de respecter les indications de la Nature et de ménager les ressources du Trésor » ; ou encore : « Le problème con
240 sic) à créer les conditions d’une liberté réelle, et en attendant d’y parvenir, à ménager les mesures de transition qui pa
241 montre si fier ? N’est-ce pas plutôt le verbiage et la logomachie des députés vis-à-vis desquels le même Romains se montr
242 , du moins de préoccupations qui sont les nôtres, et qui sont aussi celles de certains des « néos », c’est pour montrer qu
243  changement de plan ». C’est un plan de bourgeois et même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il est, il ne peut aboutir
244 n de bourgeois et même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il est, il ne peut aboutir qu’au « fascisme ». Mais à un fasci
245 révolutions font aboutir les réformes véritables. Et qu’on n’améliore pas la peste. Ces jeunes gens manquent d’ambition et
246 pas la peste. Ces jeunes gens manquent d’ambition et de folie. Ils appartiennent moralement et spirituellement au désordre
247 mbition et de folie. Ils appartiennent moralement et spirituellement au désordre ancien qu’ils condamnent. Ils sont bien t
248 ondamnent. Ils sont bien trop pressés de réussir, et si jamais ils réussissent, ce ne sera que leur réussite, et non pas c
249 is ils réussissent, ce ne sera que leur réussite, et non pas celle de la révolution qu’il faut à tous : la révolution des
250 ution qu’il faut à tous : la révolution des mœurs et de la culture, la révolution antibourgeoise, anticapitaliste, antiéta
251 ’est habile. Mais il faudrait dire beaucoup plus, et attaquer plus franchement nos désordres dans leurs racines spirituell
252 s racines spirituelles, il faudrait surtout être, et ils ne sont pas. Ce qui leur manque, c’est peut-être le sens social,
253 naissance vivante du principe spirituel, affectif et communautaire de la nation. Qu’est-ce qu’un plan de gouvernement qui
254 saie même pas de le trouver, qui en fait purement et simplement abstraction, et qui s’abstrait ainsi lui-même de la vie pr
255 , qui en fait purement et simplement abstraction, et qui s’abstrait ainsi lui-même de la vie profonde du peuple et de l’ac
256 trait ainsi lui-même de la vie profonde du peuple et de l’activité créatrice des élites ? Ni le pouvoir ni les lois ne peu
257 térêts généraux des hommes à qui ils s’adressent, et si ces hommes, à leur tour, ne se trouvent pas naturellement unis par
258 urellement unis par cette communauté d’affections et d’idées qui forme ce qu’on appelle l’esprit d’une nation, c’est-à-dir
259 lutionnaire, qui fait défaut au Plan du 9 juillet et le condamne à n’aboutir, pratiquement, et si justes que soient les ve
260 juillet et le condamne à n’aboutir, pratiquement, et si justes que soient les velléités qu’il trahit, qu’à un réformisme c
261 rté sur le fameux Plan le jugement le plus sévère et le plus inexorable, en l’adoptant. 3. La réforme de l’État selon D
262 nce des vieilles formules marxistes ou libérales, et la nécessité d’une construction nouvelle ; elle travaille donc pour n
263 qu’à brouiller les cartes, mais plus précisément et plus radicalement qu’ils ne le font. Nous ne disons pas cela pour fai
264 on, se fonde sur une conception totale de l’homme et sur une absolue intransigeance morale : en un mot, sur la personne et
265 ntransigeance morale : en un mot, sur la personne et sur les personnes ; c’est que l’Ordre nouveau affirme avec plus de ri
266 que l’Ordre nouveau affirme avec plus de rigueur et plus de conséquence surtout que tous les autres « le primat de la per
267 toutes autres valeurs ou sur toutes nécessités ». Et ce radicalisme ne sera jamais dépassé. 12. Montagnon, Marquet, Déa
268 set, 1933). 13. Cf. notre Lettre à Hitler (n° 5) et les articles que nous avons publiés jusque dans des journaux italiens
269 4. Cf. Décadence de la nation française, par Aron et Dandieu, et les dissociations que nous faisons sans cesse de patrie e
270 ence de la nation française, par Aron et Dandieu, et les dissociations que nous faisons sans cesse de patrie et de nation,
271 ssociations que nous faisons sans cesse de patrie et de nation, de nationalisme et d’impérialisme. 15. Cf. Nous voulons,
272 ans cesse de patrie et de nation, de nationalisme et d’impérialisme. 15. Cf. Nous voulons, n° 9 de L’Ordre nouveau, appen
273 voulons, n° 9 de L’Ordre nouveau, appendice, p. v et vi. 16. Cf. Nous voulons, op. cit., appendice, p. vii. 17. Voir aus
10 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Un exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine (janvier 1935)
274 upe compact, nous cheminons par une voie escarpée et difficile, nous tenant fortement par la main. Nous sommes entourés d’
275 n. Nous sommes entourés d’ennemis de toutes parts et il nous faut marcher presque constamment sous le feu. Nous nous somme
276 ibrement consentie, afin de combattre nos ennemis et de ne pas tomber dans le marais voisin, dont les hôtes n’ont cessé de
277 e nous blâmer d’avoir constitué un groupe spécial et préféré la lutte à la conciliation. » 2. « Sans théorie révolutionnai
278 ore que se constituer, qu’élaborer sa physionomie et il est loin d’en avoir fini avec les courants de la pensée révolution
279 bord peut avoir les plus déplorables conséquences et il faut être aveugle pour considérer comme inopportunes ou superflues
280 tunes ou superflues les controverses de fractions et la délimitation rigoureuse des nuances. » 4. « Seul un mouvement diri
281 Elles combattent la déviation populiste à droite, et la déviation économiste à gauche. Elles conduisent Lénine à se sépare
282 les conduisent Lénine à se séparer des populistes et des économistes au congrès de Bruxelles en 1903 (fondation du parti b
283 ire majoritaire) ; puis à se séparer de Plekhanov et des vieux marxistes au congrès de Londres en 1905. En d’autres termes
284 1905. En d’autres termes, elles conduisent Lénine et ses très rares adeptes à faire le vide autour d’eux, malgré le nom de
285 appuyés par les masses. Ce sont ces phrases enfin et l’attitude intransigeante qu’elles expriment, qui contiennent le secr
286 7. Contre les partisans de l’ouvriérisme intégral et exclusif (l’attitude du PC français jusqu’à cette année) Lénine n’a p
287 v, chef des populistes, avait écrit contre Lénine et son organe, l’Iskra, une série de pamphlets dont le ton rappelle à s’
288 nnaire, déclarait Martinov, flagelle notre régime et principalement notre régime politique, dans la mesure où il heurte le
289 de la population. Quant à nous, nous travaillons et travaillerons pour la seule cause ouvrière, en liaison organique étro
290 lutte prolétarienne. » Lénine cite cette phrase, et conclut brutalement, à sa manière, en s’écriant : « O Sancta simplici
291 es, — quand on nous reproche tout cela, on ignore et on oublie que le premier « théoricien » qui ait mérité ces objections
292 qui n’avait rien de « marxiste » au sens courant et vulgarisé du terme, — alors que la tactique proprement marxiste, qui
293 … d’Hitler ! 2° Les « hommes d’action » de droite et les intellectuels stalinisants qui se croient plus « pratiques » que
294 aux calendes grecques les tâches « spirituelles » et la construction théorique, oublient les conditions qui assurèrent le
295 e la tactique de combat avant la prise de pouvoir et les buts collectivistes du gouvernement conquis, qui est à l’origine
296 dont nous ne cesserons de dénoncer les sophismes et les trahisons. À nous de reprendre maintenant une tactique qui n’est
297 « groupe compact », restreint en nombre, exigeant et intransigeant quant à la doctrine, visant non pas au triomphe d’une s
298 n’est pas d’abord une prise de pouvoir économique et politique, après quoi l’on verrait à vivre ; mais elle est d’abord un
299 u d’hommes de main au service d’un idéal mythique et vaguement défini. Nous voulons être, et nous serons de plus en plus,
300 mythique et vaguement défini. Nous voulons être, et nous serons de plus en plus, un ordre, une communauté de personnes qu
301 à cause de cela du désordre établi autour d’eux, et qui ne peuvent [faire] autrement que de combattre à chaque pas ce dés
302 non pas d’une classe, mais d’un groupe restreint et « compact » d’intellectuels issus de la bourgeoisie et de la noblesse
303 compact » d’intellectuels issus de la bourgeoisie et de la noblesse. 21. M. de la Rocque se vante de n’en avoir aucune. P
11 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Quatre indications pour une culture personnaliste (février 1935)
304 ndre à la singer. Car la personne est vocation, —  et l’homme ne choisit pas sa vocation, mais c’est elle qui choisit son h
305 , voire même favorisé, par l’instruction publique et l’atmosphère culturelle. La réponse ne peut faire de doute : seule un
306 eut faire de doute : seule une culture constituée et transmise par des personnes assujetties aux ordres de leur vocation,
307 ersonnes assujetties aux ordres de leur vocation, et responsables de son exercice, peut sauvegarder naturellement la possi
308 ne. Or nous voyons la culture actuelle constituée et transmise par deux espèces d’hommes à vrai dire très différentes, mai
309 ici d’une part les fonctionnaires. Ils ne pensent et ne veulent rien enseigner, rien savoir d’autre que ce que l’État, la
310 vues d’un certain monde ou même de deux, etc.). —  Et d’autre part, voici les dilettantes : ceux qui refusent d’enseigner q
311 : ceux qui refusent d’enseigner quoi que ce soit, et même de savoir ce qu’ils disent, par crainte de prendre parti. (Non-c
312 exotistes, maniaques de l’évasion, etc.) Les uns et les autres sont irresponsables de leur enseignement ou de leurs fanta
313 ère les isole d’abord de toute communauté sociale et organique. Car les uns nient cette communauté au nom d’une liberté do
314 ailleurs de témoigner par des actes qu’ils l’ont, et les autres la nient d’une manière plus subtile : en l’affirmant offic
315 e de cours. Nous disons qu’une culture constituée et transmise par des hommes qui refusent de rester responsables personne
316 nnellement de leur activité constitue un obstacle et un principe de mort pour l’épanouissement et l’exercice de la personn
317 acle et un principe de mort pour l’épanouissement et l’exercice de la personne. Car la personne est choix, et donc prise d
318 ercice de la personne. Car la personne est choix, et donc prise de parti : or c’est là ce que raille l’équipe des dilettan
319 e des dilettantes ; mais elle est un choix libre, et donc non conformiste : or c’est là ce que craint l’équipe des fonctio
320 pe des fonctionnaires. Seule la grandeur suscite et favorise la grandeur. Seule l’énergie éveille des énergies. Seul l’ex
321 ies. Seul l’exercice d’une vocation unique tolère et favorise l’exercice d’autres vocations.   2. — Le rôle de toute cultu
322 ficiel, mais son principe effectivement puissant, et honoré de sacrifices quotidiens. C’est ainsi que la mesure des civili
323 principe dynamique, c’est une tension permanente et féconde. Nous voyons aussitôt que la « mesure » du monde de l’argent
324 ’est ici d’un chiffre que dépendent la puissance, et la vertu, et l’invention, et l’amour même. Et ce chiffre n’est pas un
325 chiffre que dépendent la puissance, et la vertu, et l’invention, et l’amour même. Et ce chiffre n’est pas un « nombre d’o
326 endent la puissance, et la vertu, et l’invention, et l’amour même. Et ce chiffre n’est pas un « nombre d’or », un secret d
327 ce, et la vertu, et l’invention, et l’amour même. Et ce chiffre n’est pas un « nombre d’or », un secret de la vie, mais un
328 d’une série de pseudo-mesures que le libéralisme et l’anarchie bourgeoise ont tolérées en marge du culte de l’argent : la
329 que de ses charges, la mesure meurt, se mécanise, et toute tension disparaît. Il faut que la révolte des esclaves vienne r
330 ante : car la personne est un principe universel, et quand bien même tous les hommes seraient devenus des personnes, la te
331 um du phénomène de la personne. On peut concevoir et souhaiter une « personnalisation » infinie de l’humanité. Principe de
332  démocratie » culturelle : une élite dont le sens et l’honneur soit de s’agréger le plus grand nombre d’hommes, du seul fa
333 pour cela que leur fin soit ouvertement définie, et que leur usage méthodique soit harmonisé à leur fin. Si cette fin se
334 sauraient, d’autre part, que le régime économique et politique se recréerait parallèlement en vertu du même principe. Ils
335 t une mesure commune avec l’économique, le social et le politique, la création intellectuelle ne sera plus séparée des « m
336 , la culture se trouve isolée de la vie populaire et de la politique qui l’exploite. Mais un monde personnaliste est un mo
337 plan étatique, mais à partir d’une commune mesure et pour des fins dernières identiques.   4. — L’autorité culturelle ne s
338 ière communauté personnaliste qui saura s’imposer et gouverner conformément à la mesure au nom de laquelle elle s’est cons
339 on seulement la Révolution « appartient » de fait et de droit à cette première communauté, mais il faut dire encore qu’une
340 e rôle de cette cellule-mère, « organisme d’appel et de vigilance doctrinale, gardienne du statut de la personne ». Nietzs
341 ersonne ». Nietzsche, me semble-t-il, avait prévu et précisé l’action proprement culturelle de ce « conseil suprême » de l
342 mmes deviennent des victimes d’une seule tendance et passent au rang d’organes ; il s’agit de lutter contre la tendance na
343 vue d’ensemble, qui contemplent le jeu de la vie et qui y participent, tantôt ici, tantôt [p  . 16] là, mais sans se lais
344 ée, parce qu’ils n’en useront point avec violence et ne la dirigeront pas vers un seul but à l’exclusion de tout autre24. 
345 rès deux revendications, dont l’une est ridicule, et dont l’autre serait la négation de tout ce qui précède. Il demande qu
346 ue l’argent soit remis à son équipe d’éducateurs, et ceci pour qu’elle s’institue en véritable « caste dirigeante ». Or il
347 ire avec l’argent : l’autorité ne se monnaye pas. Et la richesse matérielle n’est pas un élément constitutif de la personn
348 lle contredit les fins de la révolution. Elle nie et ruine le fondement même de la personne, mesure par excellence d’une s
349 Cf. Arnaud Dandieu : Y a-t-il un seuil entre cité et humanité ? (Archives de philosophie du droit, 1933, p. 212.) 23. L’
12 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’édit de Nantes et sa révocation (mars-avril 1935)
350 L’édit de Nantes et sa révocation (mars-avril 1935)p Un conflit religieux « déchire »
351 étrit la révocation décrétée au nom du même ordre et pour le bien du même État, mais on invoque cette fois les droits sacr
352 i IV prétendit mettre fin à la lutte des ligueurs et de l’Union calviniste. Il venait de se faire catholique et, mal assur
353 nion calviniste. Il venait de se faire catholique et , mal assuré dans son nouveau parti, il voyait ses anciens amis l’aban
354 s que défendent, chacun à sa manière, catholiques et protestants. « Paris vaut bien une messe » est injurieux pour la mess
355 vaut bien une messe » est injurieux pour la messe et le prêche, qui se voient préférer la possession de la capitale. De mê
356 cristalliser de la sorte un conflit, c’est fixer et cristalliser un désordre. C’est croire que l’absence de guerre suffit
357 issement de la puissance politique de la Réforme. Et que voulaient les calvinistes ? Le libre exercice de leur culte. Or,
358 édit, en donnant cent places fortes aux réformés, et certains privilèges théoriques (tels que l’institution des chambres m
359 ulte (qui ne peut être célébré que hors les murs, et qui souffre partout des pires vexations), il ne fait pas droit davant
360 roclamé, le pape s’écrie : « Cela me crucifie ! » Et les documents innombrables qu’ont laissés les protestants de l’époque
361 e nous pouvons porter sur les grands faits moraux et matériels du temps. Les mémoires et la correspondance du sinistre Uba
362 faits moraux et matériels du temps. Les mémoires et la correspondance du sinistre Ubaldini, nonce papal, les seize attent
363 tend assurer au mépris des réalités spirituelles, et sous prétexte d’apaiser leur conflit. Si l’on rappelle en outre les g
364 lle en outre les guerres du Languedoc entre Rohan et Richelieu — dernières luttes du fédéralisme contre la conception mani
365 ment manifestés par son « application », sont bel et bien les mêmes qui devaient aboutir logiquement à la révocation de ce
366 cet édit, au terme de l’évolution centralisatrice et unitaire qu’ils avaient justement instaurée. En résumé, telle est l’
367 onismes spirituels en y substituant un cadre fixe et centraliste. Ce faisant, on cristallise ces antagonismes, on les empê
368 tallise ces antagonismes, on les empêche de mûrir et d’aboutir à une tension équilibrée et créatrice — comme ce fut le cas
369 he de mûrir et d’aboutir à une tension équilibrée et créatrice — comme ce fut le cas en Angleterre, en Allemagne et plus t
370 — comme ce fut le cas en Angleterre, en Allemagne et plus tard en Suisse — c’est-à-dire qu’on écarte brutalement la soluti
371 triment, bien au contraire, pour la vie politique et économique du pays. b) Le conflit spirituel étouffé par la force, san
372 e, sans être en rien résolu pour autant, fermente et empoisonne la vie morale de la nation. Il devient un foyer de fièvre
373 orale de la nation. Il devient un foyer de fièvre et un facteur d’énervement. Les deux forces antagonistes artificiellemen
374 compte, explosent parfois en violences anormales, et le mieux qu’on puisse espérer pour l’ensemble, c’est la stérilisation
375 à inventer : l’étude des refoulements spirituels, et des complexes qui en résultent, créés par l’intervention de l’État da
376 à grands cris la destruction des réformés (1660) et exhortant le roi à « terrasser d’un seul coup l’hydre monstrueuse de
377 lus ou moins contrôlée par le parti ultramontain, et dont l’absolutisme de Louis XIV sera l’expression achevée. Une phrase
378 dont on croirait qu’elle concerne quelque Führer, et non le roi : « Tout l’État est en lui, en lui est la puissance, en lu
379 té subsiste. L’édit a été donné comme « perpétuel et irrévocable ». Il s’agira de tourner cet obstacle légal. En fait, l’é
380 oqué, dit Saint-Simon, « sans le moindre prétexte et sans aucun besoin ». Voilà qui est bien vu, mais mal interprété. Le p
381 te une paix qui n’est qu’un « désordre » concret. Et c’est elle, avant tout, qui ourdit (pour reprendre la citation fameus
382 arties, qui le mit si longtemps au pillage public et avoué des dragons, qui autorisa les tourments et les supplices dans l
383 et avoué des dragons, qui autorisa les tourments et les supplices dans lesquels ils firent réellement mourir tant d’innoc
384 asser nos manufactures aux étrangers, fit fleurir et regorger leurs états aux dépens du nôtre et leur fit bâtir de nouvell
385 eurir et regorger leurs états aux dépens du nôtre et leur fit bâtir de nouvelles villes, qui leur donna le spectacle d’un
386 mplit toutes les provinces du Royaume de parjures et de sacrilèges, où tout retentissait de hurlements de ces infortunées
387 tres sacrifiaient leurs consciences à leurs biens et à leur repos et achetaient l’un et l’autre par des abjurations simulé
388 t leurs consciences à leurs biens et à leur repos et achetaient l’un et l’autre par des abjurations simulées, d’où, sans i
389 à leurs biens et à leur repos et achetaient l’un et l’autre par des abjurations simulées, d’où, sans intervalles, on les
390 l’abomination générale enfantée par la flatterie et par la cruauté. » Cette dernière phrase est caractéristique de l’aveu
391 est caractéristique de l’aveuglement de l’auteur, et la noblesse française ne tardera pas à payer ces illusions tenaces et
392 aise ne tardera pas à payer ces illusions tenaces et cette absence de réalisme : attribuer à la « méchanceté » des hommes
393 ssort tout logiquement de leurs délibérés calculs et des desseins politiques les plus clairs. Notre intention, dans cette
394 oyens Henri IV eût pu donner au conflit politique et religieux de son époque une tournure moins fatale pour l’avenir du pa
395 amoufler l’édit de Nantes en mesure pacificatrice et pour dissimuler le fait patent de la similitude des intentions qui pr
396 éserve de l’écrasement de la Commune fédéraliste, et à l’exaltation de l’étatisme actuel. Serait-ce tout simplement l’affl
397 ment n’aurait pas osé déclencher. Nous vivons bel et bien sous le régime de la révocation des droits de la Personne. Et c’
398 égime de la révocation des droits de la Personne. Et c’est pourquoi la considération de certains précédents, qui paraîtron
399 er . p. Rougemont Denis de, « L’édit de Nantes et sa révocation », L’Ordre nouveau, Paris, mars–avril 1935, p. 29-33.
13 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). À propos du 14 juillet (juillet-août 1935)
400 — à droite, étatiste demain — à gauche, dans l’un et l’autre cas destructeur de la liberté des personnes, destructeur du s
401 ur du sentiment patriotique, destructeur à gauche et à droite des forces vives du pays. À l’heure présente, une chose est
402 f, le Front national travaille pour M. de Wendel. Et si les militants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en v
403 pour M. de Wendel. Et si les militants de gauche et de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’une double erreur, que
404 Erreur sur la tactique : lorsqu’on voit la gauche et la droite proclamer la priorité du « plan d’action » sur la doctrine,
405 on » sur la doctrine, on est sûr que cette gauche et cette droite travaillent en fait pour le désordre, et que les seuls b
406 ette droite travaillent en fait pour le désordre, et que les seuls bénéficiaires de luttes civiles aussi mal orientées ser
407 it que prolonger dans la rue l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela
408 rue l’opposition stérile et périmée de la droite et de la gauche parlementaires. Seulement, cela se complique cette fois
409 lement, cela se complique cette fois de matraques et mitrailleuses. Au lieu de tomber un ministère quelconque, on s’apprêt
410 les articles qui paraissent dans L’Ordre nouveau et dans le Bulletin de liaison des groupes Ordre nouveau, nous tenons ex
14 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La situation politique en France (octobre 1935)
411 ue : c’est le sujet le plus vain, le plus stérile et le plus irritant qui soit, dès qu’on essaie d’y réfléchir, au lieu de
412 sasser des opinions toutes faites prises à droite et à gauche dans des journaux dont l’éloge n’est plus à faire. Mais nous
413 n d’assister depuis un an à un phénomène nouveau, et dont les suites pourront avoir un certain intérêt pour notre action.
414 e mettent à bouger. Ils se divisent, se déforment et se regroupent. À la faveur de ces opérations qui par elles-mêmes ne p
415 aines réalités vivantes. La vieille étoffe ternie et rapiécée se découd par ici, se déchire par là, et il arrive que l’on
416 et rapiécée se découd par ici, se déchire par là, et il arrive que l’on devine l’être de chair et de sang qu’elle déguisai
417 là, et il arrive que l’on devine l’être de chair et de sang qu’elle déguisait, — le vrai pays. Il suffit d’indiquer pour
418 e, le conflit mal dissimulé de l’Action française et du comte de Paris, la décomposition du parti radical, les dissidences
419 le brave colonel de la Rocque. 2. — Une gauche et une droite pour changer Et tout cela, dira-t-on, pour retomber dan
420 2. — Une gauche et une droite pour changer Et tout cela, dira-t-on, pour retomber dans cette vieille balançoire écœ
421 ançoire écœurante gauche-droite, droite-gauche, —  et jamais d’objectif en avant. Mais là encore, quelque chose bouge. Nagu
422 à encore, quelque chose bouge. Naguère, la droite et la gauche, c’étaient deux oppositions nécessaires à l’équilibre d’un
423 eul était pris au sérieux par le pays. On l’a dit et redit : le parti radical, c’est la France. Il faut dire aujourd’hui :
424 e à gauche ou à droite. C’est ainsi que la gauche et la droite cessent lentement de jouer le rôle convenu d’opposition de
425 convenu d’opposition de sa Majesté le Radicalisme et deviennent vraiment les deux pôles de la nouvelle vie politique. La c
426 epuis 150 ans. Il n’y a plus une gauche généreuse et une droite « réaliste » plus symboliques qu’efficaces, autour d’un ce
427 r d’un centre solidement établi sur les intrigues et les routines des comités. Il y a un Front populaire et un Front natio
428 s routines des comités. Il y a un Front populaire et un Front national, où se confondent mystique et politique, et entre d
429 e et un Front national, où se confondent mystique et politique, et entre deux la débandade des radicaux, en tout cas leur
430 national, où se confondent mystique et politique, et entre deux la débandade des radicaux, en tout cas leur mauvaise consc
431 centristes. Notons aussi que les Fronts de droite et de gauche ne traduisent plus exactement la vieille opposition des bla
432 plus exactement la vieille opposition des blancs et des rouges, du châtelain et du métayer. C’est par rapport à la menace
433 opposition des blancs et des rouges, du châtelain et du métayer. C’est par rapport à la menace ou à l’espoir du fascisme,
434 positions se dessinent. Mais alors, si la droite et la gauche deviennent les vrais foyers de la vie publique, et si d’aut
435 e deviennent les vrais foyers de la vie publique, et si d’autre part leurs mystiques se sont à ce point modifiées, il impo
436 l importe plus que jamais de définir les intérêts et les doctrines qui soutiennent et aggravent sans cesse l’antagonisme d
437 nir les intérêts et les doctrines qui soutiennent et aggravent sans cesse l’antagonisme des deux Fronts. 3. — Ils ne sa
438 ourgeois, une partie des paysans, les industriels et leurs Comités, la majorité des moyens et petits commerçants, et d’une
439 ustriels et leurs Comités, la majorité des moyens et petits commerçants, et d’une façon générale tout ce qui, en France, a
440 és, la majorité des moyens et petits commerçants, et d’une façon générale tout ce qui, en France, a son petit magot à prot
441 ocque a jugé que l’heure était venue de réfléchir et de s’expliquer. La fatalité qui pèse sur son mouvement se trouve expr
442 ème temps : Où allons-nous ? Des exemples récents et assez éclatants nous ont appris qu’à la question « Où allons-nous ? »
443 e fascisme. Mais l’apparition de Service public — et son succès — devraient suffire à mettre fin aux craintes qu’avait pu
444 e procès de la morale que défend M. de la Rocque, et nous rendrons bien volontiers l’hommage qu’elle réclame à cette honnê
445 sont des aboutissements », écrit M. de la Rocque. Et il ajoute, non sans logique : « J’ai imposé la priorité au plan d’act
446 dition que tout cela ne dispense pas de voir loin et de penser juste ; à condition que les réalisateurs qu’appelle M. de l
447 rhéteurs, aux utopistes, aux « intellectuels » ? Et pourtant, c’est en vain que l’on cherchera, dans ces pages, quelque a
448 s quelqu’un qui savait ce qu’il voulait, Lénine — et avec lui toute l’histoire des révolutions réussies — répond : « Sans
449 te sa tactique enfin, s’oriente vers la bataille, et non pas vers la révolution réelle. Et non pas vers la création ; et n
450 a bataille, et non pas vers la révolution réelle. Et non pas vers la création ; et non pas vers la construction réfléchie
451 révolution réelle. Et non pas vers la création ; et non pas vers la construction réfléchie d’un ordre nouveau. Si bien qu
452 son « plan d’action » ne peut être rien d’autre, et quoi qu’il veuille, qu’un second 6 février. Ce serait ici le lieu de
453 ci le lieu de rappeler le grand principe tactique et doctrinal — ces deux aspects restant inséparables — formulé par Aron
454 x aspects restant inséparables — formulé par Aron et Dandieu : « Les révolutions sont sanglantes dans la mesure où elles s
455 tat-major qui imprime à l’action ses directives ; et les troupes sont sans discipline, et les objectifs si possible encore
456 directives ; et les troupes sont sans discipline, et les objectifs si possible encore plus vagues, ou, dès qu’ils se préci
457 défendirent les intellectuels du dernier siècle, et qui nous vaut la Grande Presse, l’éloquence parlementaire et la jungl
458 vaut la Grande Presse, l’éloquence parlementaire et la jungle capitaliste. Mais le Comité de vigilance ne tient pas les l
459 sous le nom de liberté, la dictature, l’étatisme et la guerre. La guerre et l’antimilitarisme. La guerre à Hitler et la d
460 la dictature, l’étatisme et la guerre. La guerre et l’antimilitarisme. La guerre à Hitler et la destruction de l’armée fr
461 a guerre et l’antimilitarisme. La guerre à Hitler et la destruction de l’armée française. Car, si nous comprenons ses mani
462 ’idéologie libertaire des intellectuels vigilants et la pratique stalino-humanitaire des communistes, Léon Blum tremble et
463 no-humanitaire des communistes, Léon Blum tremble et désespère devant la perspective prochaine d’une prise de pouvoir léga
464 s chefs de gauche est certainement tragi-comique, et même à un degré que le simple lecteur de journaux d’opinion, peu init
465 u’elle défend, dans une ligue de brebis, de loups et de bergers provisoirement réconciliés par la panique. Leur masse, leu
466 mmune, les anciennes habitudes vont se réveiller, et la houlette de Léon Blum n’empêchera pas les loups de dévorer les bre
467 ’a-t-il pas proposé de nationaliser les banques ? Et l’Humanité, de confisquer les fortunes excessives ? Et l’Œuvre, de dé
468 Humanité, de confisquer les fortunes excessives ? Et l’Œuvre, de désarmer les ligues fascistes ? Et l’AEAR de libérer Thae
469  ? Et l’Œuvre, de désarmer les ligues fascistes ? Et l’AEAR de libérer Thaelman ? Et M. Frossard de supprimer le chômage ?
470 igues fascistes ? Et l’AEAR de libérer Thaelman ? Et M. Frossard de supprimer le chômage ? Tout cela ne fait peut-être pas
471 ent cela se fait, la nationalisation des banques. Et l’on ne voit pas qui aurait le pouvoir de désarmer un colonel en civi
472 ifficile de se prémunir contre la chute de Laval, et la prise de pouvoir par les gauches qui s’en suivrait. La plus lourde
473 vile, combinaisons imprévues d’éléments de gauche et d’éléments de droite28, ou simple déchaînement de démagogies électora
474 es électorales, tout cela est également possible, et sera également stérile. Tout cela se fera au hasard, sous la pression
475 la peur d’un adversaire dont on surestime de part et d’autre les forces. Mais nous sommes payés pour savoir que la confusi
476 l’antagonisme actuel des revendications ouvrières et des revendications paysannes. Notre projet de service civil en liaiso
477 iaison avec les corporations locales est la seule et unique solution qui ait été envisagée en France, jusqu’ici. Si incroy
478 lles que nous les avons exposées dans ce bulletin et dans nos livres. Mais à la seule leçon des faits. Quelques exemples.
479 té de distinguer dans l’économie un secteur plané et un secteur libre commence d’apparaître aux yeux des syndicalistes, de
480 ’apparaître aux yeux des syndicalistes, des néos, et d’une manière générale de la plupart des fabricants de « plans ». C’e
481 in que la simple position théorique du problème — et nos expériences de cet été le prouvent. Mais il n’est pas indifférent
482 s qui se dessinent. Dans divers milieux de droite et de gauche29, nous voyons apparaître une critique du stalinisme consid
483 e considéré comme une forme de capitalisme d’État et de nationalisme russe, et là encore nous reconnaissons un point de vu
484 e de capitalisme d’État et de nationalisme russe, et là encore nous reconnaissons un point de vue qui nous est familier. D
485 e qu’il faut organiser les libertés se fait jour, et cesse d’apparaître comme un simple paradoxe d’intellectuels. D’une fa
486 nticapitalisme d’un grand nombre de Croix-de-Feu, et dans l’antisoviétisme du Front social de Bergery, des tendances qui p
487 tions de juillet, c’est qu’en dépit de la carence et des pataquès doctrinaux qui caractérisent les chefs, il existe à gauc
488 x qui caractérisent les chefs, il existe à gauche et à droite une masse croissante d’hommes qui savent ce qu’ils ne veulen
489 s frappant que cette communauté de refus à gauche et à droite, parmi les troupes. Il est temps de donner à ces troupes un
490 s de M. de Wendel comme à celles de M. Litvinoff. Et c’est ainsi que se dessine dans les faits l’appel à la doctrine perso
491 e se doit de donner en exemple à l’Europe. 27. Et aussi sur M. de la Rocque. 28. Par exemple un essai de front commun
492 Doriot, en passant par le front social de Bergery et les néo-socialistes. Ce serait une formule nationale-socialiste ou fa
493 e. 29. Voir les déclarations récentes de Bergery et de Doriot, l’enquête de Documents sur le Front populaire. 30. Ce qui
15 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Conversation avec un SA (décembre 1935)
494 marcher au pas par rangs de quatre bien alignés, et surtout, faire cela pour le plaisir, il n’y a qu’une seule explicatio
495 us temps, les jeunes Allemands ont aimé la marche et le chant par groupes. Ainsi, tenez, les Suisses se passionnent pour l
496 rtif, artistique si j’ose dire ! Lui. — Eh bien, et maintenant ? Moi. — Je crois maintenant que c’est plus grave. Une ch
497 ose me frappe : ce mot Kampf, lutte, qu’on entend et qu’on lit partout, ici, dans tous les articles de journaux, dans tous
498 les banderoles rouges tendues au-dessus des rues et qui portent des devises de propagande pour l’œuvre, contiennent le mo
499 est la plus fréquente : « La lutte contre la faim et le froid est notre guerre. » Je sais bien ce que vous entendez par là
500 n’y avait aussi que des Français pour le croire. Et cela ne gênait pas beaucoup votre Comité des forges. Parlons sérieuse
501 ue, moins exclusivement passionnée pour le cinéma et les prouesses « sportives » des autres — des coureurs du Tour de Fran
502 suis Ordre nouveau. Mais nous reconnaissons l’un et l’autre la nécessité d’une éthique héroïque. Seulement, nous avons de
503 nt opposées de l’héroïsme. Vous mettez vos bottes et vous allez faire l’exercice dans la campagne. Bon, voilà qui est simp
504 st simple. Moi, c’est plus compliqué à expliquer… et peut-être aussi à faire. J’ai à me battre aussi, contre un régime éco
505 ai à me battre aussi, contre un régime économique et culturel, contre une masse de préjugés politiques antédiluviens qui e
506 ques antédiluviens qui encombrent la vie publique et qui empoisonnent la pensée. J’ai à lutter, aussi, contre tous les ent
507 es sentimentales, pour rester maître de ma pensée et de mes actes au milieu de l’excitation générale et stérile qui caract
508 t de mes actes au milieu de l’excitation générale et stérile qui caractérise ces années. Nous avons à construire un ordre.
509 r faire la petite guerre dans les bois de Meudon. Et c’est plus dangereux aussi. Lui. — Bien sûr. Mais n’oubliez pas que
510 qu’allons-nous faire de notre énergie physique ? Et c’est plus grave encore. Voyez-vous, nous ne pouvons pas échapper à c
511 ce maximum, ils ont vécu quelque chose d’extrême, et rien ne peut remplacer cela pour nous. Nous avons honte devant eux. N
512 iriles. On ne peut pourtant pas le nier, purement et simplement au nom du « pacifisme », au nom d’une théorie quelconque…
513 Nous ne sommes plus au temps de Frédéric le Grand et du maréchal de Saxe. La guerre actuelle n’est pas une éducation de la
514 physique, c’est une machine à tuer chimiquement, et à grande distance, c’est un massacre mécanique, un point c’est tout.
515 ens Combattants. Ils ont subi une épreuve inutile et mauvaise. Ils ont été victimes d’un effroyable accident. Une épreuve
516 n’a aucune valeur pour la vie normale de l’homme. Et ils le disent bien ! C’est une mutilation. C’est une catastrophe cosm
517 des Alpes : je vous demande un peu quelle gloire et quel bénéfice en retirent les survivants ! Allez-vous déclencher expr
518 bre sur deux à une destruction imbécile ? Lui. —  Et alors, quelle solution proposez-vous ? Écrire des articles pacifistes
519 ’est pas pacifiste. Nous reconnaissons la réalité et la nécessité des conflits humains. Mais il y a d’autres solutions que
520 : nous avons un trop grand besoin des différences et des oppositions naturelles pour vouloir les anéantir. Nous sommes féd
521 nces s’exaltent mutuellement par leur opposition, et créent des tensions fécondes. La civilisation et la culture naissent
522 et créent des tensions fécondes. La civilisation et la culture naissent et vivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemp
523 fécondes. La civilisation et la culture naissent et vivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemple d’un tableau. Il ne
524 la concevez, est un danger dès qu’elle est forte et armée. C’est bien pourquoi j’estime que votre « sport armé » est une
525 rutales, de l’homme ? La préparation à la guerre. Et quand je vous dis que c’est un danger européen, vous le niez, avec un
526 a pas aussi dans votre système « fédéraliste » ? Et , de plus, vous laissez de côté cette nécessité du déploiement physiqu
527 ments actuels. Nous voulons une guerre créatrice, et non pas destructrice. Tout l’effort de la civilisation est là : tirer
528 civilisation est là : tirer des conflits naturels et nécessaires des forces nouvelles, et non pas aboutir à la suppression
529 its naturels et nécessaires des forces nouvelles, et non pas aboutir à la suppression d’un des antagonistes. Je sais bien
530 aussi brutal que la bataille d’hommes. » Lui. —  Et pour ceux qui n’arrivent pas si haut ? Pour la grande masse des homme
531 ont-ils une théorie là-dessus, l’enseignent-ils ? Et surtout, peut-on parler d’héroïsme collectif, par groupe ? Il faudra
532 ilfswerk. Vaste entreprise de collectes publiques et de récolte de vêtements et de nourriture destinées à secourir les pau
533 de collectes publiques et de récolte de vêtements et de nourriture destinées à secourir les pauvres pendant l’hiver. C’est
16 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Échos (janvier 1936)
534 Échos (janvier 1936)v Et Rimbaud ? Nul n’ignore qu’une revue « de jeunes » doit parler de R
535 qu’une revue « de jeunes » doit parler de Rimbaud et du surréalisme. Tout le reste est charabia. L’ON, par exemple, qui « 
536 a. L’ON, par exemple, qui « parle de politique », et même d’économie, brouille absolument « le jeu ». M. Léon Pierre-Quint
537 re. De son temps, les jeunes parlaient de Rimbaud et allaient au Vieux-Colombier. Faire de la politique, c’était porter un
538 de la politique, c’était porter une canne ferrée et louer la « rigueur » de Maurras. Hélas. Tout change ! Tout change ! c
539 e la révolution : puis rasée par les communistes, et qu’à la place on élevait maintenant des milliers de poulets kolkhozie
540 commode de vanter les révoltés de l’autre siècle. Et il y aura toujours quelques hommes pour trouver ça plutôt nigaud. Mai
541 n effet que Rimbaud vendit des fusils au négus, —  et cela en temps de paix, comble d’hypocrisie ! ⁂ La littérature raje
542 bdomadaires, l’écho suivant, intitulé Les Anciens et les Jeunes. « Depuis la disparition de Paul Bourget, le doyen d’élect
543 s Lettres qui aura gardé assez de fraîcheur d’Âme et de goût des choses de l’Esprit pour entreprendre une statistique comp
544 is un ouvrage de combat, comme son nom l’indique, et sa doctrine. Autre erreur : je vois passer sous ma fenêtre, deux fois
545 tions d’assaut en ordre de marche. Ils vont par 3 et non par 4. Je me suis fait dire par quelqu’un de bien renseigné que c
546 était afin d’éviter une apparence trop militaire. Et , en effet, il faut reconnaître que cela change tout. Soyons exacts. »
17 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Précisions utiles sur l’industrie des navets (mars 1936)
547 ublic, de la critique, des éditeurs). La pauvreté et l’obscurité sont deux spectres classiques sans le concours desquels r
548 e dans la littérature, depuis que Goethe est mort et que le monde est moderne. À preuve Balzac, Stendhal, Baudelaire, Rimb
549 ki, Nietzsche, Rilke, Hamsun. Quant à Victor Hugo et à Tolstoï, qui paraissent contredire cette remarque, nous dirons que
550 battre sur deux fronts : il doit gagner son pain, et il doit triompher des conformismes et des « cabales ». Certains péris
551 r son pain, et il doit triompher des conformismes et des « cabales ». Certains périssent dans cette lutte ; beaucoup en ti
552 e ; beaucoup en tirent de l’énergie ; tous savent et sentent qu’elle est essentiellement humaine, c’est-à-dire qu’elle exp
553 c’est-à-dire qu’elle exprime un conflit permanent et fécond, celui du créateur et du monde tel qu’il est ou tel qu’il fut
554 un conflit permanent et fécond, celui du créateur et du monde tel qu’il est ou tel qu’il fut créé par d’autres, celui de l
555 qu’il fut créé par d’autres, celui de l’aventure et des routines, celui de la personne et de l’impersonnel. Mais, depuis
556 l’aventure et des routines, celui de la personne et de l’impersonnel. Mais, depuis peu, les écrivains sont menacés, en Fr
557 époques précédentes n’avaient pas même soupçonné, et que notre époque confuse n’a pas encore su distinguer assez clairemen
558 s dirons : de même que la production industrielle et l’invention technique se voient soumises, en régime capitaliste, à la
559 tificielles qui s’interposent entre le producteur et le consommateur, — de même la production littéraire et la création in
560 consommateur, — de même la production littéraire et la création intellectuelle se voient soumises de plus en plus à des n
561  nécessités » de la publicité, de la distribution et de la rentabilité du capital investi dans la maison obligent l’éditeu
562 é par l’éditeur, ce mauvais livre aura du succès. Et ce bon auteur finira par croire que ses bons livres sont mauvais et q
563 inira par croire que ses bons livres sont mauvais et que ses mauvais livres sont bons. Mon exemple peut paraître simpliste
564 on parisienne pour savoir que ce cas est courant, et qu’il est même tellement courant qu’il explique à lui seul l’abaissem
565 des auteurs ? Il y a eu, de tous temps, des héros et des combinards et toutes les nuances intermédiaires, mais aujourd’hui
566 a eu, de tous temps, des héros et des combinards et toutes les nuances intermédiaires, mais aujourd’hui nous sommes en pr
567 tème repose sur deux organisations : les éditeurs et les critiques. La plupart des critiques d’aujourd’hui trahissent leur
568 maisons. Ils parlent du « livre dont on parle ». Et pourquoi « parle »-t-on de ce livre ? Parce que l’éditeur a su prépar
569 st le public qui fait pression sur les critiques, et qui exige d’eux un feuilleton sur les titres qu’il voit annoncés : on
570 adroite sur le goût de la rareté ou du scandale, et sur la mode qui était aux moins de trente ans. La crise a supprimé l’
571 vaient encore leur rôle comme un service de l’art et de la pensée. Nous dirons tout à l’heure comment s’appelle l’agent qu
572 e trouve parmi eux quelques esprits indépendants, et en fait il s’en trouve deux ou trois. Mais que peut un esprit indépen
573 t pris les éditeurs : 1. Les lois du capitalisme et l’importance sans cesse accrue des frais généraux obligent l’éditeur
574 e année un certain nombre de livres fixé d’avance et fixé non point d’après la consommation possible et les besoins du pub
575 t fixé non point d’après la consommation possible et les besoins du public, mais d’après le budget de la maison. 2. Le dél
576 dans l’industrie des nouilles ou de l’automobile, et enfin à augmenter encore son capital : cercle vicieux typiquement cap
577 a mort de la pensée. 3. Obligé de vendre beaucoup et à tout prix, l’éditeur est contraint à organiser en grand sa distribu
578 titution. J’indiquerai cependant un aspect précis et significatif de cette « politique ». Outre le courtage habituel aux c
579 ur une autre35, ne jouit pas d’un régime spécial, et qui a été « autorisé »36 à faire diffuser 1000 ou 10 000 exemplaires
580 faitaire37 par kilo de livres transportés (aller… et retour bien entendu !). Si l’on sait que le poids moyen d’un livre es
581 manque à gagner pour l’éditeur, c’est une perte. Et cette perte, selon les contrats, peut se monter à des dizaines de mil
582 ageries qui les avaient légalement pris au piège, et qui devenaient leur premier créancier38. Encore une fois, je n’ai fai
583 e résister. Tout cela est bien connu des éditeurs et des libraires, mais le public ne s’en doute guère. Et comment le lui
584 es libraires, mais le public ne s’en doute guère. Et comment le lui faire savoir ? On ne l’atteint plus que par ces mêmes
585 sont ses méthodes « abstraites » centralisatrices et gigantiques, c’est sa brutalité systématique et inhumaine, qui sont l
586 s et gigantiques, c’est sa brutalité systématique et inhumaine, qui sont les véritables responsables de notre décadence cu
587 fois l’on n’en considère que les agents pratiques et institutionnels. À supposer que l’on parvienne même à éviter certains
588 e même à éviter certains scandales trop visibles ( et cela n’est pas du tout souhaitable, il vaudrait mieux réveiller l’opi
589 tant, il n’y aura plus en France d’édition libre. Et le seul moyen d’y remédier, ce sera de créer ou de multiplier des cen
590 e le remède sera tout aussi dangereux que le mal. Et que la révolution ne pourra plus être faite que par ceux qui en auron
591 ion est un moyen au service de l’esprit créateur, et la distribution est un moyen au service de l’édition. 2° Le gigantism
592 , qui confère également à l’éditeur une autonomie et des responsabilités concrètes. 35. Par exemple s’il ne tient pas l
593 es mois cette somme atteignait 2 fr. 70 par kilo, et des frais variables de camionnage venaient s’y ajouter. L’étendue et
594 les de camionnage venaient s’y ajouter. L’étendue et l’acuité de la crise actuelle ont depuis lors amené les Messageries à
595 ception moins vorace de leur rôle d’intermédiaire et leurs décrets ont subi quelques dérogations. Comme disent les chasseu
18 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plébiscite et démocratie (avril 1936)
596 Plébiscite et démocratie (avril 1936)x 1. En quoi le plébiscite diffère des él
597 pinions : un seul parti présentait des candidats, et le seul ministre de l’Intérieur était en droit de nommer définitiveme
598 ition secrète, informulée, des ennemis du régime, et contre l’inertie des citoyens et citoyennes qui eussent négligé de fa
599 nemis du régime, et contre l’inertie des citoyens et citoyennes qui eussent négligé de faire usage de leur droit de vote.
600 de vote. Ceci posé, la technique de la propagande et du vote lui-même était indiquée par la nature du but visé, et il n’y
601 ui-même était indiquée par la nature du but visé, et il n’y a pas lieu de chicaner sur ce point, encore que certains membr
602 pratique de dire non). Le but étant l’unanimité, et non la majorité, et cette unanimité n’existant pas encore, il fallait
603 n). Le but étant l’unanimité, et non la majorité, et cette unanimité n’existant pas encore, il fallait créer de gré ou de
604 sentiellement antiparlementaire. 2. Plébiscite et démocratie Mais cette opération antiparlementaire a été présentée
605 de trancher les questions importantes. Entre lui et le gouvernement, il y a toute une caste de politiciens de métier qui,
606 ux ordres de la Providence du peuple allemand. ») Et il terminait d’une voix tonnante : « Voilà ce que j’appelle de la vra
607 r sans recourir à cette « Providence » organisée, et qui a commencé par suivre aveuglément vos ordres avant que l’idée vou
608 er les siens. Mais le Führer a prévu l’objection, et il la réfute d’avance avec un sens démagogique incomparable. « Avant
609 mprendre à tout citoyen 46 programmes différents, et d’exiger qu’il choisisse en connaissance de cause. C’est pourquoi la
610 e n’est possible que là où l’opinion a été formée et disciplinée par un seul parti dirigé par un seul homme. » (Je simplif
611 exact dans plusieurs discours de Hitler imprimés et traduits en français.) Je ne puis pas me mettre dans la peau d’un éle
612 par le sophisme qui assimile « vraie démocratie » et gouvernement d’un seul appuyé sur une opinion qu’il s’est créée favor
613 u’il en a souffert pendant les années d’inflation et de chômage ; j’entends le sophisme des régimes parlementaires qui app
614 cultes. En réalité, la « démocratie » hitlérienne et la « démocratie » parlementaire française sont deux trahisons qualifi
615 raisons pratiques — dans les États centralisés — et il ne reste plus qu’un seul moyen de la contrôler « démocratiquement 
616 ites sur les noms de Bonaparte, de Louis-Napoléon et de Napoléon III.) 2° Lorsqu’il s’agit de renforcer le prestige d’un r
617 ’unanimité nationale sur un acte politique défini et isolé, acte qui d’ailleurs a toutes les chances d’être très généralem
618 vre d’une propagande de masse dirigée par l’État. Et il y a lieu de poser la fameuse question de Voltaire : Jusqu’à quel p
619 e ne peut pas appliquer le système de référendum, et doit se borner au plébiscite, malgré ses prétentions récentes à la « 
620 n unitaire, centralisée, une solide base mystique et étatique pour les conquêtes futures, militaires ou pacifiques. Dans l
621 t. C’est-à-dire que toute loi proposée par l’État et soumise au référendum se voit ipso facto repoussée par la majorité de
622 e de l’État-nation, c’est-à-dire du « fascisme ». Et tant qu’on admettra la nécessité de l’État-nation, toute tentative d’
623 e », sera en réalité une tentative de plébiscite, et donc une négation de la démocratie réelle. (Encore une fois : le réfé
624 dans la mesure où le fédéralisme suisse subsiste, et où l’État centralisé n’a que des pouvoirs limités et ne « fait » pas
625 où l’État centralisé n’a que des pouvoirs limités et ne « fait » pas l’opinion publique.) 4. La France a passé l’âge de
626 un pays qui a fait son unité depuis des siècles, et qui peut-être a même été trop loin dans ce sens ; pour un pays qui a
627 à un « fascisme » contre lequel toute la doctrine et l’attitude profonde de l’ON se dressent en une opposition irréductibl
628 ble, essentielle. L’État-nation, voilà l’ennemi ; et peu nous importe que ce soit un pseudo-fascisme de droite ou un pseud
629 l’autorité sur place, par des hommes responsables et qui savent ce qu’ils font, dans un cadre qui soit à mesure d’homme, —
630 la chose. x. Rougemont Denis de, « Plébiscite et démocratie », L’Ordre nouveau, Paris, avril 1936, p. 21-25.
19 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que l’autorité ? (mai 1936)
631 torité existerait. Mais il est urgent de la poser et de la résoudre dans notre temps. Tout de suite, une dame m’interrompt
632 à l’autorité, c’est qu’il n’y a plus d’autorité. Et quand M. Tardieu lui-même…, eh bien, c’est qu’il est temps d’interven
633 ême…, eh bien, c’est qu’il est temps d’intervenir et de tirer les choses au clair. Ce qui fait croire à beaucoup de person
634 u des institutions qui ont le droit de commander, et qui commandent, et qui pourtant n’ont pas d’autorité. Certain gouvern
635 qui ont le droit de commander, et qui commandent, et qui pourtant n’ont pas d’autorité. Certain gouvernement d’une certain
636 é. Mais ce n’est là qu’une survivance, justement, et ce pouvoir est destiné à s’écrouler et à devenir inefficace sitôt que
637 justement, et ce pouvoir est destiné à s’écrouler et à devenir inefficace sitôt que se manifestera une nouvelle autorité.
638 . Dans les périodes de crise, où tout se brouille et se confond, vous pourrez toujours distinguer l’autorité réelle du pou
639 prudents, les médiocres, les indécis, les lâches et les politiciens « réalistes » se conforment aux ordres récités par le
640 . L’autorité, au contraire, en tant que créatrice et initiatrice, est essentiellement spirituelle. Là-dessus les plus gros
641 nde masse, est à peu près synonyme d’impuissance, et il est méprisé comme tel. Cependant que l’élite des « clercs » le lou
642 le loue précisément d’être impuissant, inefficace et tout gratuit, — et cette louange est la meilleure excuse à ce mépris.
643 d’être impuissant, inefficace et tout gratuit, —  et cette louange est la meilleure excuse à ce mépris. Pourquoi voudrait-
644 s ont fait de « l’esprit » un refuge de l’égoïsme et de l’hypocrisie, voilà l’occasion ou jamais de répéter un vieux dicto
645 r le sens que nous attribuons aux mots « esprit » et « spirituel »39. Mens agitat molem. Mais ce mens n’est pas l’esprit p
646 élite qui laisse les mains libres aux affairistes et aux politiciens. L’esprit, le spirituel, au sens où on l’entend ici,
647 r définition ce qui « agit », ce qui crée, initie et invente, ce qui impose un ordre neuf à l’anarchie. Cet esprit-là, c’e
648 certes, mais aussi celle qui rassemble une armée, et trouve l’argent pour payer les soldats. Nous l’avons déjà dit dans ce
649 la distinction que nous proposons entre autorité et pouvoir. Une autorité cesse de croire en elle-même dès l’instant qu’e
650 c les résistances concrètes qu’il devait ordonner et commander, la réalité lui devient effrayante. (On a toujours beaucoup
651 plus intervenir en force, s’imposer à ses risques et périls, reprendre la conduite des événements et modifier ou adapter a
652 s et périls, reprendre la conduite des événements et modifier ou adapter aux faits nouveaux l’appareil du pouvoir devenu t
653 nt « esprit ou « autorité » par nation française, et « pouvoirs institués » par Conseil des ministres et Parlement.) Mais
654 « pouvoirs institués » par Conseil des ministres et Parlement.) Mais une autorité qui prétend échapper aux risques insépa
655 n’ont su faire usage de la « force », de l’armée et de la police, bref du pouvoir dont ils étaient les chefs, contre une
656 n° 5 de L’Ordre nouveau : « Spirituel d’abord », et le passage de la Révolution nécessaire sur « l’intelligence épée ».
20 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que la politique ? (juin 1936)
657 On sent qu’un homme humain, intelligent, honnête et doué de sens critique, se devrait en tout temps de participer à la ch
658 aussi que la politique, telle qu’elle est conçue et pratiquée de nos jours, est une menace sérieuse pour l’intégrité de l
659 tégrité de l’homme, son intelligence, son honneur et ses facultés critiques. À la question qui résulte de ce malaise : « f
660 ce que l’on pense ordinairement, c’est une peste, et tous les raisonnements qui voudraient nous y engager sont de misérabl
661 en France, revêt des formes beaucoup plus variées et complexes que celles qu’on lui voit prendre dans les États totalitair
662 ui voit prendre dans les États totalitaires (URSS et fascismes). J’essaierai de la définir par quatre de ses principaux ca
663 la paix publique, la grandeur morale de la nation et le libre déploiement de ses forces créatrices. Le but est d’abord de
664 é pour son idéal que par haine des autres partis, et souvent moins par haine des autres partis que par besoin d’entretenir
665 bats dont on connaît par cœur tous les arguments, et qu’on aime répéter comme le refrain d’une chanson idiote mais « qui f
666 s académies ou des écoles de rhétorique vulgaire, et les questions de personnes, le jeu des vieilles rancunes, y priment n
667 ute espèce de souci de la cité dans son ensemble, et de son destin créateur. Et quand tout va mal, quand la crise est là,
668 ité dans son ensemble, et de son destin créateur. Et quand tout va mal, quand la crise est là, les partis se mettent à déc
669 artis n’agit pas autrement vis-à-vis de la nation et de ses intérêts supérieurs, que la moderne féodalité des trusts et de
670 s supérieurs, que la moderne féodalité des trusts et des banques, et que l’ancienne féodalité des grands seigneurs. Partis
671 e la moderne féodalité des trusts et des banques, et que l’ancienne féodalité des grands seigneurs. Partis ! Bastilles à d
672 s à démolir ! Je dis ensuite qu’un honnête homme, et de plus patriote, se doit de rejeter tous les partis41. Et que dans l
673 s patriote, se doit de rejeter tous les partis41. Et que dans la mesure où la politique se confond avec le jeu et la lutte
674 la mesure où la politique se confond avec le jeu et la lutte des partis, il doit se déclarer de toutes ses forces antipol
675 action directe, abandonnée aux comités électoraux et aux députés, des millions de citoyens s’excitent sur les hebdomadaire
676 toyens s’excitent sur les hebdomadaires de droite et de gauche, où s’expriment ces idéologies. L’influence de ces feuilles
677 s nous présentent chaque semaine dans leurs échos et leurs leaders l’anthologie de la mauvaise foi, de l’ignorance, des pr
678 crétinisants, des rancunes de personnes médiocres et des plaisanteries à tant la ligne la plus propre à nous faire envier
679 as sur des hommes « libres » !) À lire les revues et les hebdomadaires de gauche ou de droite, rédigés par des intellectue
680 runtées à des révolutions étrangères ou périmées, et de mots d’ordre soi-disant « tactiques », mis au service non point d’
681 point d’un idéal communautaire, mais de passions et d’intérêts sans grande portée. Pour réfuter le colonel de la Rocque —
682 e « fasciste », qui est ridicule en l’occurrence, et l’accusation d’être comte et de s’appeler Casimir, qui me paraît un p
683 ule en l’occurrence, et l’accusation d’être comte et de s’appeler Casimir, qui me paraît un peu subtile. Et pour réfuter l
684 s’appeler Casimir, qui me paraît un peu subtile. Et pour réfuter le communisme — ce qui serait plus intéressant tout de m
685 ue la doctrine de Marx est un facteur de désordre et qu’elle entraîne la ruine de la famille42. Si la politique, c’est cel
686 olitique, c’est cela, je dis qu’un honnête homme, et au surplus intelligent, se doit de n’y pas tremper fût-ce du bout de
687 utre chose que les potins de sa circonscription ; et celui des finances par un homme honnête ; et celui des affaires étran
688 on ; et celui des finances par un homme honnête ; et celui des affaires étrangères par un homme qui connaisse la langue de
689 un homme qui connaisse la langue des pays voisins et l’esprit de leurs institutions. Mais ceux qui veulent des techniciens
690 ceux qui veulent des techniciens, des ingénieurs et des banquiers dans les conseils de l’État et qui pensent que dès lors
691 eurs et des banquiers dans les conseils de l’État et qui pensent que dès lors tout marcherait de soi, ceux qui envient le
692 de se désintéresser de la conduite de leur cité. Et bien qu’ils se recrutent en général parmi les « gens de droite », ils
693 u, la politique prendre l’aspect d’un mysticisme, et cela surtout chez les intellectuels du Front populaire. On attend d’e
694 gueilleuse de sa force, libérée de tout tragique, et comme délivrée par l’État de l’oppression du péché originel, sombre i
695 le règne du Bonheur, de la Raison, de la Richesse et du Progrès. Et l’on se croit pour autant « révolutionnaire » ou simpl
696 heur, de la Raison, de la Richesse et du Progrès. Et l’on se croit pour autant « révolutionnaire » ou simplement communist
697 ’à une forme avachie de fascisme, car le fascisme et surtout le national-socialisme préconisent eux aussi toutes ces « val
698 sme préconisent eux aussi toutes ces « valeurs », et y ajoutent celles de la race et de la nation, qui donnent à l’ensembl
699 ces « valeurs », et y ajoutent celles de la race et de la nation, qui donnent à l’ensemble un dynamisme physique autremen
700 plus utile à la cité en faisant de la philosophie et de la théologie pures. En résumé : si la politique n’est que ce qu’el
701 , je dis qu’un homme honnête, au surplus patriote et intelligent, pleinement humain, et doué de sens critique, a toutes le
702 rplus patriote et intelligent, pleinement humain, et doué de sens critique, a toutes les raisons de s’en abstenir avec rig
703 toutes les raisons de s’en abstenir avec rigueur, et d’affirmer la nécessité d’une attitude radicalement antipolitique. 4.
704 est devenue la science ou l’art, également impurs et maléfiques, des rapports de partis à partis, ou d’idéologies à idéolo
705 e l’intelligence, mais bien des passions égoïstes et courtes, ou des sentiments incontrôlés, — c’est-à-dire qu’elle est de
706 u’elle est devenue une culture de la mauvaise foi et de la haine stérile. Ailleurs, peut-être, et traditionnellement, la p
707 foi et de la haine stérile. Ailleurs, peut-être, et traditionnellement, la politique est d’une part la science des rappor
708 d’une part la science des rapports de l’individu et de l’État — politique intérieure —, d’autre part la science des rappo
709 d’autre part la science des rapports de la nation et des autres nations — politique extérieure. Dans le cas de la France,
710 oit condamné aussitôt à des complicités honteuses et moralement dégradantes. Bien peu y échappent : ce ne sont pas ceux qu
711 la distinction bien connue entre la vie publique et la vie privée. Cette distinction conduit nécessairement à la création
712 de se désintéresser, en pratique, du bien commun. Et l’on admet alors qu’il existe deux morales, l’une privée et l’autre p
713 met alors qu’il existe deux morales, l’une privée et l’autre politique, la plupart du temps contradictoires, ou en tous ca
714 e dans l’homme, en tant qu’il est actif, créateur et responsable vis-à-vis de la communauté. Elle n’est pas une obligation
715 ar l’État ou la nation, mais au contraire, l’État et la nation ne sont que les émanations, les représentations extérieures
716 utit à la création de l’État — secteur organisé — et de la nation, idéal commun. Elle implique une hiérarchie : l’organisa
717 État, d’autre part il ne peut créer dans le vide, et sa création, quelle qu’elle soit, se répercute et prend toute sa vale
718 et sa création, quelle qu’elle soit, se répercute et prend toute sa valeur dans le domaine national45. Les grandes lignes
719 (D’où notre définition du rôle de l’État, limité et fort, et l’institution du service civil.) C’est en vertu de notre con
720 tre définition du rôle de l’État, limité et fort, et l’institution du service civil.) C’est en vertu de notre conception d
721 de la personne, enfin, que nous jugeons désirable et féconde la pluralité des vocations, des idéaux et des nations, et leu
722 et féconde la pluralité des vocations, des idéaux et des nations, et leur fédération sur pied d’égalité. Ainsi encore, not
723 uralité des vocations, des idéaux et des nations, et leur fédération sur pied d’égalité. Ainsi encore, notre méthode dicho
724 ans celle des peuples, de ce qui est organisation et de ce qui est création ; et à subordonner à tous les étages les moyen
725 qui est organisation et de ce qui est création ; et à subordonner à tous les étages les moyens aux fins, les outils à l’i
726 plus y avoir d’opposition entre la morale privée et la morale publique. Car la politique ne fait que reproduire à une vas
727 le mouvement d’organisation des appuis matériels, et d’élan vers des buts que l’esprit imagine. La politique véritable, de
728 upposera toujours à la fois une technique précise et un effort spirituel. Et la plus haute réussite sera toujours d’adapte
729 ois une technique précise et un effort spirituel. Et la plus haute réussite sera toujours d’adapter avec souplesse la tech
730 pur, c’est la bataille des intérêts, des orgueils et des appétits. Selon leur tempérament, les uns s’en détournent avec dé
731 tempérament, les uns s’en détournent avec dégoût et font de la littérature ou du commerce, les autres s’y abandonnent ave
732 commerce, les autres s’y abandonnent avec délices et deviennent ces êtres absurdes et maléfiques qu’on nomme des politicie
733 ent avec délices et deviennent ces êtres absurdes et maléfiques qu’on nomme des politiciens, ou ces espèces d’obsédés mani
734 de que nous recommandent les clercs purs ? Le but et l’utilité pratique d’une doctrine n’est-ce pas justement d’offrir un
735 s justement d’offrir un « modèle » d’action juste et bienfaisante ? Et si personne ne veut plus s’occuper de la vérité, so
736 ir un « modèle » d’action juste et bienfaisante ? Et si personne ne veut plus s’occuper de la vérité, sous prétexte que le
737 Nous nous adressons à ceux qui veulent en sortir, et non pas aux syndics de faillites, ni aux faillis qui se réjouissent d
738 parce que nous croyons qu’un effort de la raison et de l’imagination est pratiquement nécessaire, dans la crise où nous s
739 s, partiels, mal compris, meurtriers, où s’excite et se débat la « politique » des « réalistes » à la petite semaine. Nous
740 parce que nous croyons que les gens « pratiques » et les opportunistes, ceux qui prétendent connaître les hommes et savoir
741 unistes, ceux qui prétendent connaître les hommes et savoir les mener — à quoi ? — ont suffisamment fait leurs preuves. Qu
742 acer un manœuvre dans une usine pendant 15 jours, et lui assurer ainsi des vacances payées, tout en contribuant à l’élabor
743 diale n’est autre que la bêtise des « réalistes » et de leurs politiciens. Bêtise qui se traduit d’une part par un attache
744 ilité des réformes que l’on nous propose à gauche et à droite. 7. Nous dirons, encore plus simplement, à ceux qui nous rep
745 i nous reprochent de vouloir une politique vraie, et même intelligente : — Continuez donc ! Militez dans le Front populair
746 a « politique » en dépit de toute dignité humaine et de toute réalité européenne et mondiale. Si vous aimez ça, restez ded
747 te dignité humaine et de toute réalité européenne et mondiale. Si vous aimez ça, restez dedans. Mais alors, ne vous plaign
748 restez dedans. Mais alors, ne vous plaignez plus. Et si notre mariée vous paraît trop belle, nous la réserverons pour une
749 en sortir, réfléchissez, examinez notre doctrine. Et ne vous contentez pas de traiter de « fascistes » des hommes qui veul
750 ices, d’idéaux jaillis des profondeurs de l’homme et d’une large considération des réalités mondiales. Elles ne sont pas l
751 ffaires ou des vieux routiers du parlementarisme. Et encore moins de chefs de partis aveuglés par les intérêts peut-être v
752 par les intérêts peut-être valables, mais limités et provisoires, de leurs électeurs. Plusieurs puissances pratiquent dans
753 dans le monde d’aujourd’hui de grandes politiques et même des politiques démesurées. Il y a le Japon qui veut dominer sur
754 il y a l’URSS qui veut faire mieux que l’Amérique et qui ne demande rien de moins à ses ingénieurs que d’établir les plans
755 mission, sa raison d’être, sa raison de subsister et de créer ? A-t-elle une politique intérieure qui corresponde au rôle
756 le une conception de l’homme qui lui soit propre, et qu’elle puisse opposer victorieusement aux conceptions nouvelles ou r
757 forts de tous les citoyens, par-dessus les partis et leurs pauvres vieilles idéologies. C’est-à-dire qu’ils donneront enfi
758 ies. C’est-à-dire qu’ils donneront enfin une base et une perspective et un avenir communs à la politique, à la culture, à
759 u’ils donneront enfin une base et une perspective et un avenir communs à la politique, à la culture, à toutes forces créat
760 esse bourgeoise lui fait une publicité tapageuse. Et l’adultère, Messieurs ? serait-ce une spécialité russe ? — Ou alors,
761 tifs du marxisme stalinien, que je vise ici. 44. Et en Belgique, Suisse, Espagne, voire même, bien qu’à un moindre degré,
762 n de l’impuissance humaine à atteindre pleinement et d’emblée l’universel. Aussi se garderont-ils d’eux-mêmes de donner à
763 ice de la liberté. 47. Voir notre premier numéro et Mission ou démission de la France (Fustier, 1936). z. Rougemont Den
21 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du danger de confondre la bonne foi et le stalinisme (juillet 1936)
764 Du danger de confondre la bonne foi et le stalinisme (juillet 1936)aa À propos de la Crise du Progrès, de
765 pe des écrivains qui partagent la foi de l’auteur et utilisent la même méthode de discussion. Le livre, en soi, est assez
766 , malgré de réelles qualités ; mais très typique, et à plusieurs égards. Il résume avec conscience les phases d’une décade
767 ue a été détourné de ses fins humaines par Taylor et Ford ; que le mécanisme et « l’intellectualisme décharné » ont provoq
768 ns humaines par Taylor et Ford ; que le mécanisme et « l’intellectualisme décharné » ont provoqué des réactions sentimenta
769 skin à Bergson, relèvent de mysticismes adultérés et égoïstes plutôt que d’une considération virile et positive de la miss
770 et égoïstes plutôt que d’une considération virile et positive de la mission de l’esprit inventeur ; enfin que c’est le sys
771 tème capitaliste qui est responsable de la crise, et non pas le machinisme et l’électricité. Tous nos lecteurs savent que
772 responsable de la crise, et non pas le machinisme et l’électricité. Tous nos lecteurs savent que ces thèses sont pour nous
773 t « les hommes qui modifient les circonstances », et non les lois économiques. Nous pensons donc que le progrès mécanique
774 que ne comporte pas en soi de fatalité inhumaine, et que « le machinisme permettant de faire une économie de force encore
775 ice civil, dont nous avons donné le plan général, et que notre expérience de l’été 1935 amorça dans la pratique, n’a pas d
776 tive. Elle suppose d’autre part que le machinisme et la rationalisation soient « poussées à l’extrême » afin de « diminuer
777 afin de « diminuer au maximum le travail servile et indifférencié ». (Révolution nécessaire, p. 251.) (C’est sans doute u
778 ogie corporatiste49 éparse dans les écrits d’Aron et Dandieu, puis reprise par L’Ordre nouveau , est pleine de défiance v
779 Friedmann passe de la description au diagnostic, et d’autre part dès qu’il essaie de préciser les perspectives pratiques
780 e délibéré, dans la calomnie en service commandé, et dans un conformisme vraiment stalinien. L’auteur englobe le personnal
781 efebvre-Guterman, que la personne, c’est le serf, et que notre but est la restauration de l’esclavage, sous le couvert des
782 ui permet de fourrer dans le même sac Kierkegaard et M. Duhamel, Madame Lombroso-Ferrero et Hitler, L’Ordre nouveau et Rus
783 ierkegaard et M. Duhamel, Madame Lombroso-Ferrero et Hitler, L’Ordre nouveau et Ruskin, C. G. Yung et Caillaux, Husserl, S
784 adame Lombroso-Ferrero et Hitler, L’Ordre nouveau et Ruskin, C. G. Yung et Caillaux, Husserl, Spengler et M. Tailledet, et
785 et Hitler, L’Ordre nouveau et Ruskin, C. G. Yung et Caillaux, Husserl, Spengler et M. Tailledet, etc., etc. À tous ces me
786 Ruskin, C. G. Yung et Caillaux, Husserl, Spengler et M. Tailledet, etc., etc. À tous ces messieurs et dames, on oppose M.
787 et M. Tailledet, etc., etc. À tous ces messieurs et dames, on oppose M. Stakhanov, champion mineur de l’URSS. L’erreur de
788 ’on trouve p. 221, certain marxisme considère bel et bien certaines découvertes scientifiques comme « dangereuses », puisq
789 ait rappelle à s’y méprendre les méthodes de l’AF et de l’Écho de Paris.) M. Friedmann, comme tous les écrivains dont la «
790 Il n’a pas assez de mépris pour le « fatalisme » et le mécanisme « grossier » des La Mettrie, des Kautzky, des Haeckel. «
791 n’est rien que la crise du rationalisme « plat », et l’histoire de ses démêlés avec le capitalisme qu’il engendra. Mais l’
792 Soviets repêcher les vieux mythes de leur classe. Et l’on repart, toutes voiles regonflées, vers le Bonheur, la Richesse,
793 , par Stakhanov, l’homme des 1000 tonnes par jour et des salaires pharamineux. L’on chercherait en vain, dans ce travail h
794 oindre rapprochement entre les méthodes de Taylor et le stakhanovisme. Grave lacune, qui ne s’explique que trop bien. On s
795 avec eux, poussant ferme dans la même direction, et toujours les instruisant, les guidant, les aidant. » Or : la prune,
796 uet a été remplacé par le peloton d’exécution51 ; et la « direction toujours la même » dans laquelle on pousse l’ouvrier,
797 dictatoriale autrement efficace sur les ouvriers, et qui laisse loin derrière elle les violences fascistes52 ; la vérité h
798 vérité humaine par des idéologies de propagande ; et la raison par la raison d’État. Le « progrès » enfin, c’est de traite
799 cette armée, — « dialectiquement », bien entendu, et non pas « matériellement », la mitrailleuse n’étant qu’une arme « dia
800 y répondre. 48. Révolution nécessaire, p. 39, et passim. Politique de la personne , p. 220-225, et Dictature de la li
801 t passim. Politique de la personne , p. 220-225, et Dictature de la liberté, passim. 49. Est-ce de bonne foi que F. assi
802 RF, de janvier 1936.) 51. NRF , n° cit., p. 94 et  : « J’ai vu fusiller en URSS de jeunes communistes. » V. Serge. 52.
803 t Denis de, « Du danger de confondre la bonne foi et le stalinisme », L’Ordre nouveau, Paris, juillet 1936, p. 34-37.
22 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Manifeste au service du personnalisme par Emmanuel Mounier (octobre 1936)
804 echerches « pluralistes », forcément tâtonnantes, et au seuil d’une action plus vivement engagée, que tout nous porte à so
805 r voit le « garant » du statut de la personne ! —  et l’emploi équivoque de termes tels que « décentralisation » ou « régio
806 n d’Esprit les notions de minimum vital intérieur et européen, de service civil (appelé ici service public), d’entreprise
807 civil (appelé ici service public), d’entreprise ( et non pas de corporation !), de Conseil suprême enfin, et la distinctio
808 pas de corporation !), de Conseil suprême enfin, et la distinction entre autorité et pouvoir. Nous voulions simplement, à
809 l suprême enfin, et la distinction entre autorité et pouvoir. Nous voulions simplement, à la dernière minute, souligner de
23 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du socialisme au fascisme (novembre 1936)
810 se laisser marcher sur les pieds, chacun pour soi et Dieu pour tous, etc. —, c’est bien à ce slogan-là : le fascisme est à
811 uer qu’hors de chez eux, les termes de « gauche » et « droite » ne signifient plus grand-chose, si tant est qu’ils aient j
812 t jamais signifié les mêmes choses qu’ici. Gauche et droite, en France, c’est laïcisme ou cléricalisme53. Cela ne dit pas
813 rand-chose à l’Italien, qui n’a pas la Révolution et le combisme derrière lui ; cela ne dit rien du tout à l’Allemand. (Il
814 croit que fascisme égale droite, parce que l’Huma et le Popu ont intérêt à le lui faire croire. L’homme de droite croit au
815 sciste fera main-basse sur ses capitaux étrangers et sur le tiers de ses revenus, sans parler du travail obligatoire et de
816 e ses revenus, sans parler du travail obligatoire et de la démagogie populiste.) L’homme de gauche est renforcé dans sa cr
817 trompe — pour les fascismes étrangers. Le Colonel et son ami Doriot viennent fermer ce cercle vicieux. Trouvera-t-on le mo
818 rtir ? Finira-t-on par faire comprendre, à gauche et à droite, à quelques-uns, que le stalinisme et le fascisme ne sont pa
819 he et à droite, à quelques-uns, que le stalinisme et le fascisme ne sont pas des pôles contraires (comme l’ancienne gauche
820 pas des pôles contraires (comme l’ancienne gauche et l’ancienne droite), mais deux aspects de plus en plus semblables d’un
821 reprise paraît difficile. Les chances de l’erreur et du mensonge paraissent toujours plus prochaines que celles de la simp
822 rde de l’histoire ; c’est désespérer de la France et de sa mission en Europe ; et ce serait pour nous désespérer de nos po
823 espérer de la France et de sa mission en Europe ; et ce serait pour nous désespérer de nos positions les plus fondamentale
824 plus difficile reste à faire : éclairer la gauche et la droite sur la nature essentiellement socialiste des fascismes.
825 e monde sait que Mussolini vient du syndicalisme, et qu’il fut l’un des chefs du parti socialiste. On sait aussi quelles i
826 le pouvoir peut-il ne pas trahir le socialisme ? Et du moment qu’il le trahit, peut-il faire autre chose que du fascisme 
827 régime marxiste, qui aboutit en quelques années, et selon son propre aveu, au capitalisme d’État. Mussolini fonde un régi
828 es scandinaves parviennent légalement au pouvoir, et continuent les traditions bourgeoises-capitalistes, se bornant à y in
829 français les imitent, créent des offices d’État, et « nationalisent »54 ce qu’ils peuvent. Quant aux socialistes allemand
830 vaient eu que le temps d’écraser les spartakistes et les séparatistes — également ennemis de l’État — avant de céder la pl
831 ns claires d’un tel chaos d’échecs ? Peut-être, —  et même d’assez inattendues, aux yeux des socialistes du moins. Remarquo
832 n régime tant soit peu conforme à ses principes ; et cela, quelles que fussent les conditions du pays au début de l’expéri
833 les conditions du pays au début de l’expérience, et quel que fût le degré de sincérité des chefs. Notons ensuite que ces
834 les démocraties bourgeoises, il est encore freiné et sournoisement saboté par l’opposition, les traditions locales et la «
835 t saboté par l’opposition, les traditions locales et la « liberté » anarchique des « opinions », c’est-à-dire des groupeme
836 sses, donc d’un état de guerre, l’étatisme a pu — et même dû — devenir du premier coup totalitaire. L’économie et l’opinio
837 — devenir du premier coup totalitaire. L’économie et l’opinion totalement étatisées sont en effet les conditions qu’impose
838  c’est-à-dire en même temps la négation apparente et la plénitude réelle — de l’effort socialiste. Le chef fasciste : u
839 atérielles. Il lui faut la fameuse « confiance », et une confiance disciplinée, à toute épreuve. Seule une mystique nation
840 ’au deuxième degré, les autres déjà au troisième. Et l’on voudrait nous voir prendre parti ? L’aboutissement pratique du s
841 e non fédéraliste — ne peut être, n’a jamais été, et ne sera jamais que le fascisme. Si donc il s’agissait de réussir, de
842 s’agissait de réussir, de réussir n’importe quoi, et d’être « socialistes » sérieusement, nous nous ferions tout de suite
843 « nationalisation » diffère de l’étatisation pure et simple ? 55. Ce sont eux aussi qui la créent. 56. Beaucoup de socia
844 ssi qui la créent. 56. Beaucoup de socialistes — et pas seulement les proudhoniens — me comprendront… ac. Rougemont Den
24 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les jacobins en chemise brune (décembre 1936)
845 une (décembre 1936)ad Au Français qui s’étonne et s’inquiète, ou s’indigne, de certaines tournures que prend le nationa
846 re passion unitaire, notre éloquence démagogique, et vous ne voyez même pas que tout cela, chez vous, existe pareillement,
847 e l’Allemagne n’a pas eu de Révolution française, et qu’elle doit rattraper son retard, à tout prix. Vous avez, vous Franç
848 qui nous a toujours fait défaut. Tous vos manuels et tous vos historiens vantent les bienfaits de cette unité. Elle est pa
849 Allemagne, essaie de faire ce que vous avez fait, et dont vous paraissez si fiers ! » Je note d’abord que ces propos m’ont
850 s qu’ils traduisent la réalité telle qu’elle est, et non point telle qu’on la décrète. ⁂ À quoi se résume effectivement l’
851 vertement le séparatisme, drainent l’or allemand, et se préparent à occuper la Rhénanie ; c’est enfin le règne, à Berlin,
852 rti ou de leurs personnes avant ceux de la nation et de son « honneur ». Cette situation dicte à Hitler les grandes lignes
853 réprimant les révoltes de Münster, de Magdebourg et de Munich. Maintenant il faut donner à toute l’Allemagne un idéal com
854 l’Allemagne un idéal commun, des haines communes, et pour cela fonder un parti unitaire qui s’appuiera sur une mystique re
855 pangermanisme. C’est ici que s’insère le racisme. Et l’on ira rechercher des Chamberlain, des Gobineau qui sont bien loin
856 en effet, défendaient une révolution déjà faite, et s’appuyaient sur une tradition de centralisme instituée par la monarc
857 le réveillées par la chute du régime monarchique, et de « totaliser » le pouvoir dans leurs mains pour mieux lutter contre
858 tête à la double pression qu’exercent les Alliés et les réactionnaires (séparatistes). Seulement, faute de bases historiq
859 recourir à une propagande d’autant plus virulente et démagogique. Une seule réalité fonde à ses yeux l’unité de la nation
860 , jouera le rôle des proclamations de Brunswick ; et les Français qui occupent la Rhénanie, eh bien ! ce sera « l’armée de
861 acteurs qui ne pouvaient exister pour Robespierre et pour Saint-Just. Il y a toutefois cette similitude, relevée par plusi
862 proposé d’abord une modification du corps social et de la structure des classes, mais bien le balayage d’un personnel pol
863 même lutte sur le double front de la « Reaktion » et de l’extrémisme anarchisant. Certes on peut dire que Robespierre eut
864 ci d’une ligne générale à défendre contre droites et gauches, mais un Hébert n’est pas de la taille d’un Röhm ou d’un Stra
865 signification, c’est sur le plan de la propagande et de la tactique totalitaires, une fois le pouvoir affermi. La justific
866 s actes de terreur est à peu près la même de part et d’autre. C’est le bras vengeur du justicier, du pur des purs, qui s’a
867 rolongée permette aux opposants de se reconnaître et de se grouper. Il faut enfin produire une stupeur horrifiée, dont l’e
868 l’article de Pierre Gardère sur Anacharsis Cloots et les spectacles jacobins, qu’on a pu lire dans notre numéro d’avril 19
869 sauter une époque que d’autres peuples ont vécue, et tomber à pieds joints dans l’avenir. À quoi les ergoteurs ne manquero
870 ce la peine de dire tant de mal de l’esprit de 89 et de la Déclaration des droits de l’homme, pour refaire après 150 ans l
871 abord l’instauration d’un régime à base fédérale. Et qui prendrait l’initiative, une fois encore, sinon le pays dont c’est
872 se : tous les efforts de la diplomatie française, et la volonté même de paix qu’affiche l’ancien combattant Adolf Hitler n
873 n cadre rigide, tout cela ne cesse d’être stérile et abstrait — en temps de paix — que pour devenir la guerre concrète. To
874 évolution française, c’est désespérer de la paix. Et c’est précisément parce qu’il est trop tard pour empêcher la guerre p
25 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Historique du mal capitaliste (janvier 1937)
875 que nous appelons aujourd’hui l’État totalitaire, et à la fonctionnarisation intégrale de toutes les activités humaines. D
876 que fois, au terme du processus, la guerre civile et étrangère, la stérilisation de la culture, la misère matérielle et l’
877 stérilisation de la culture, la misère matérielle et l’abaissement moral. Le schématisme inhumain de ces phénomènes rend l
878 atisme inhumain de ces phénomènes rend leur étude et leur exposition relativement aisées : ils paraissent se détacher d’eu
879 ité même permet de distinguer de la vie organique et de l’activité discontinue et imprévisible de l’esprit. Ceci suffit à
880 de la vie organique et de l’activité discontinue et imprévisible de l’esprit. Ceci suffit à expliquer pour une bonne part
881 ntérêt que le capitalisme s’est introduit à Rome, et cela dès les ve et ive siècles avant J.-C. Le caractère essentiel d
882 lisme s’est introduit à Rome, et cela dès les ve et ive siècles avant J.-C. Le caractère essentiel de la civilisation ro
883 is aux obligations militaires) est demeuré intact et a progressé sous la conduite d’un intendant. Le sénateur a donc des d
884 s60. Il ne saurait en faire emploi plus judicieux et « patriotique » qu’en accédant à la demande d’emprunt de Cincinnatus.
885 érêt est, en effet, de 40 à 48 % (quarante-huit). Et la loi attribue au créancier non seulement les terres mais la personn
886 s d’aumône, condition même de la « paix sociale » et d’un « ordre » en porte-à-faux, obligea[n]t donc à des importations c
887 sesseurs des plus grandes terres à blé, Siciliens et Carthaginois. C’est ainsi que la logique rigide du système devait con
888 aggrava le mal. Les terres de l’Italie du Centre et du Nord ne pouvant fournir le blé aux bas prix de l’Afrique, il fallu
889 Tout cela exigeait des mises de fonds importantes et favorisait la grande propriété. Si bien que, pour satisfaire les exig
890 terres, puis en capitaux mobiliers (financiers). Et à mesure que le capitalisme mobilier prit de l’extension, une nouvell
891 nouvelle classe se forma : celle des commerçants et des fermiers de services publics. À partir du iie siècle, les « chev
892 aliers » (ou bourgeois) font des fortunes énormes et scandaleuses aux dépens des services publics, comme en feront plus ta
893 s publics, comme en feront plus tard les prêteurs et « financiers » des rois, du xve au xviiie siècle de notre ère. Les
894 voient écrasées entre les ploutocrates puissants et un prolétariat désespéré. Le paysan libre disparaît, et, avec lui, le
895 prolétariat désespéré. Le paysan libre disparaît, et , avec lui, le soldat-citoyen. La terre est aux riches, qui vivent dan
896 du sol pratiquent une politique d’égoïsme social et d’impérialisme. L’immense prolétariat des villes vit en grande partie
897 it de vote, acheté tour à tour par les patriciens et par les chevaliers. Désormais, l’on peut dire que la société romaine
898 e la loi capitaliste. La concentration des terres et de l’argent62 entre les mains d’une classe restreinte commande toute
899 de rappeler les batailles que livrèrent sénateurs et chevaliers pour la possession des tribunaux chargés de poursuivre les
900 de poursuivre les délits contre le Trésor public, et qui changèrent quatre fois de mains en quelques dizaines d’années. Ma
901 ambitieux. Les pourris « patriotes » comme Sylla et César, ont bien vu que Rome va périr : elle n’est plus qu’une cohue d
902 n’est plus qu’une cohue de jouisseurs sénatoriaux et équestres, d’armées mercenaires et politiciennes, de plébéiens rentie
903 rs sénatoriaux et équestres, d’armées mercenaires et politiciennes, de plébéiens rentiers à leur manière puisqu’ils vivent
904 à leur manière puisqu’ils vivent de distributions et de jeux (gratuits également). Aussi imposent-ils la remise partielle
905 ussi imposent-ils la remise partielle des dettes, et certaines mesures agraires destinées à permettre la reconstitution d’
906 . Mais il est trop tard. Rome tout entière, plèbe et patriciat, ne veut plus vivre que de ses rentes, c’est-à-dire de l’ex
907 ’on appelle « un État fort ». César, puis Auguste et ses successeurs immédiats l’ont compris. Aussi mettent-ils fin aux lu
908 pris. Aussi mettent-ils fin aux luttes des partis et des classes, par le moyen (aujourd’hui « classique ») de la dictature
909 us les sujets, à charge d’une obéissance absolue, et d’impôts croissants. Sous ces conditions, les armées impériales garan
910 la sécurité, l’ordre public, la richesse acquise, et la misère dorée du prolétariat. Mais la pax romana coûte de plus en p
911 t. Mais la pax romana coûte de plus en plus cher. Et le système exige un nombre croissant de fonctionnaires : nombre qui é
912 arité humaine authentique. Seules les contraintes et les avantages procurés par l’État font qu’il existe encore un monde r
913 e assistent aux coups d’État incessants, qui font et renversent les empereurs, mais sans jamais toucher à la forme de l’Ét
914 bide du « public » pour les dérèglements insensés et les sanglantes intrigues du Palatin. L’immense majorité des citoyens,
915 de vie propre, délègue en quelque sorte à la vie et à l’action les courtisans, les « vedettes » du moment. La foule croit
916 edettes » du moment. La foule croit vivre en eux, et par eux, les risques et les passions absentes de son existence. Et le
917 foule croit vivre en eux, et par eux, les risques et les passions absentes de son existence. Et le spectacle mélodramatiqu
918 isques et les passions absentes de son existence. Et le spectacle mélodramatique offert par la cour impériale sert de subs
919 esant, vit son rendement fléchir progressivement. Et de lui-même, comme insensiblement, le mécanisme s’arrêta. Il faut ins
920 Le capitalisme agraire a ruiné le paysan-soldat, et l’a exproprié. Le capitalisme financier, né de cette première concent
921 classes sans merci, de plus en plus viles de part et d’autre. Il a fait du peuple romain un peuple d’exploiteurs impériali
922 uple romain un peuple d’exploiteurs impérialistes et de rentiers. Enfin, il a nécessité l’établissement de l’État totalita
923 esure) fut la puissance matérielle la plus basse, et dont le moyen fut le bureaucratisme. Cette civilisation justifiait d’
924 ucratisme. Cette civilisation justifiait d’avance et appelait le viol des barbares, des vivants ! Capitalisme et féodal
925 e viol des barbares, des vivants ! Capitalisme et féodalité La réapparition, au début de notre xiie siècle, du phén
926 on, source d’élévation du niveau matériel général et fondement économique d’une Europe fédérée. Mais dès le début, l’initi
927 ère abusive, exploitent à la fois les producteurs et les consommateurs. Après un siècle à peine d’existence, la classe des
928 e, qui domine le développement économique, social et même politique. Les marchands de laine flamands introduisent dès lors
929 s méthodes capitalistes de la division du travail et du salariat. Ils font travailler à domicile tout un prolétariat de ti
930 ller à domicile tout un prolétariat de tisserands et de foulons, qui reçoivent la matière première et rendent, contre un s
931 et de foulons, qui reçoivent la matière première et rendent, contre un salaire fixé, le produit fini. Très vite, ce genre
932 dition, commence à prendre conscience d’elle-même et à lutter contre le patronat : c’est la première grève moderne, qui éc
933 du capitalisme, avec l’Italie —, la fin du xiiie et tout le xive siècle ne sont qu’une longue suite de luttes de classes
934 artisanales de production, ou classes moyennes ; et en prolétariat travaillant tantôt sous la coupe des corporations, tan
935 e prolétariat trouve un appui auprès des artisans et les aide à conquérir le pouvoir, aux dépens du patriciat fermé. Mais
936 dications prolétariennes sont avant tout sociales et économiques, égalitaires et de tendance « collectiviste ». Aussi voit
937 t avant tout sociales et économiques, égalitaires et de tendance « collectiviste ». Aussi voit-on vers la fin du xive siè
938 les viennent d’ébranler sur le terrain politique, et , avec eux et les princes, écrasent dans le sang les révoltes du prolé
939 d’ébranler sur le terrain politique, et, avec eux et les princes, écrasent dans le sang les révoltes du prolétariat. Celui
940 nes. Le bourgeois s’est mis à acheter des terres, et il a introduit dans leur exploitation plusieurs nouveautés fort impor
941 plusieurs nouveautés fort importantes, techniques et psychologiques. En particulier, il s’est attaqué aux « réserves seign
942 uveaux seigneurs résident d’ordinaire à la ville, et ne connaissent pas leurs justiciables. Ils sont devenus — comme on le
943 it à Rome — des rentiers du sol, des exploiteurs, et non plus des protecteurs responsables. Sans doute l’évolution général
944 nt à la fois la formation du prolétariat agricole et la séparation brutale, visible, du châtelain et du paysan. Les révolt
945 e et la séparation brutale, visible, du châtelain et du paysan. Les révoltes conjuguées des prolétaires urbains et agricol
946 . Les révoltes conjuguées des prolétaires urbains et agricoles, écrasés d’impôts, furent rares et sans conséquences import
947 ains et agricoles, écrasés d’impôts, furent rares et sans conséquences importantes. La Grande Jacquerie de 1357, par contr
948 elle » du système capitaliste. Les marchés connus et exploités sont saturés. Les grandes banques italiennes sautent l’une
949 l’avenir ne fournira pas les richesses escomptées et déjà mises en circulation. Cette crise du xive siècle eut, entre aut
950 p, eut pour effet de prolétariser les compagnons, et d’introduire la lutte de classes au sein même de la cellule artisanal
951 er qu’une politique hardie de hausse des salaires et d’abaissement des redevances eût pu ouvrir une ère de prospérité. Mai
952 vrir une ère de prospérité. Mais les capitalistes et les classes moyennes n’osèrent, par égoïsme de classe, recourir à ce
953 raire le salut dans le protectionnisme municipal ( et en même temps social). Beaucoup de marchands se firent rentiers, ou p
954 oup de marchands se firent rentiers, ou prêteurs. Et c’est aux princes qu’ils firent les avances nécessaires aux dépenses
955 t les avances nécessaires aux dépenses de la cour et de l’armée. Les princes et rois deviennent ainsi les nouveaux centres
956 ux dépenses de la cour et de l’armée. Les princes et rois deviennent ainsi les nouveaux centres de développement du capita
957 aires « nationales » (étatiques). Gens d’affaires et financiers poussent les princes à créer par superpositions et infiltr
958 s poussent les princes à créer par superpositions et infiltrations des économies centralisées. Du xive à la fin du xvie
959 devenu l’arbitre souverain des conflits sociaux, et la notion de Bien commun national s’est substituée à celle du bien pa
960 u sens de Bien de l’État, c’est-à-dire du Prince. Et ce dernier arbitre toujours en faveur des producteurs (dont dépendent
961 es producteurs (dont dépendent ses revenus). Rois et capitalistes font du prolétariat une armée industrielle soumise à une
962 ui a mal fait son travail, les grèves interdites, et la fixation des salaires maxima ! Du xvie siècle à la Révolution se
963 vie siècle à la Révolution se forment la théorie et la pratique du mercantilisme, qui donne pour buts principaux à l’écon
964 ar le travail « le mulet populaire » (Richelieu), et de faire entrer dans le pays le plus d’or et d’argent possible. Il s’
965 eu), et de faire entrer dans le pays le plus d’or et d’argent possible. Il s’agit donc d’exporter plus qu’on importe : « a
966 taliste mène à la guerre. La vente des privilèges et offices étant, avec l’emprunt, la grande source des revenus ou dispon
967 ssement des bourgeois, grands acheteurs d’offices et de lettres de noblesse, et grands prêteurs. La Nation, c’est alors la
968 ds acheteurs d’offices et de lettres de noblesse, et grands prêteurs. La Nation, c’est alors la noblesse, le clergé et la
969 rs. La Nation, c’est alors la noblesse, le clergé et la bourgeoisie. Le peuple n’est rien que la source de main-d’œuvre. S
970 ns la domesticité des riches, y faire son beurre, et devenir à son tour « capitaliste », usurier, s’élevant parfois jusqu’
971 financier, maltôtier, etc. Les résultats sociaux et économiques de cette évolution sont trop connus pour que nous ayons à
972 financiers — devenus les symboles de l’injustice et du vol — animée par une volonté de retour à l’économique fut condamné
973 ralité, le pillage de l’économie par les finances et l’État, le développement du protectionnisme et des privilèges, la hau
974 es et l’État, le développement du protectionnisme et des privilèges, la hausse constante du prix de la vie depuis le xviie
975 nomiquement parlant, qu’une période de stagnation et d’expédients impérialistes, d’allure « fasciste » caractérisée. Le pr
976 me moderne aux formes économiques de l’antiquité, et souvent même du Moyen Âge. Mais ils varient considérablement dès qu’i
977 s rapides de sa propagation sur toute la planète, et les agents les plus actifs de son aggravation : machinisme, sociétés
978 que, prudemment conquérant, bientôt conservateur, et habile à concilier les nécessités contradictoires du Progrès et de l’
979 ncilier les nécessités contradictoires du Progrès et de l’Épargne71. Son rationalisme est le reflet idéologique de cette m
980 procède, sur le plan économique, le capitalisme, et que nous pouvons, dès maintenant, définir comme une méfiance à l’égar
981 , définir comme une méfiance à l’égard du concret et du risque spirituel, créateur. Sous l’impulsion puissante de ce ratio
982 inon l’invention du moins l’utilisation immédiate et sans scrupule humain des machines. Le développement de l’industrie pr
983 a constitution de la bourgeoisie en caste fermée, et provoquant par ailleurs des concentrations de capitaux qui permettron
984 phénomène prévisible de la fixation des classes, et conjointement, à un début de « saturation » des marchés. (La déconcré
985 indépendance croissante des rythmes de production et de consommation.) Et c’est la guerre de 1914. Cet inévitable conflit
986 te des rythmes de production et de consommation.) Et c’est la guerre de 1914. Cet inévitable conflit ne résout rien, bien
987 vistes » ou « totalitaires » également inhumaines et désespérées ; enfin il a largement contribué à la dissolution de l’un
988 s, incapables de trouver une forme de vie commune et féconde. 60. Augmentées encore par la large part de butin que lui
989 aut son haut grade dans l’armée. 61. La conquête et la distribution de terres étrangères ne profite en général qu’aux sén
990 e le proconsulat. D’où les luttes entre sénateurs et chevaliers pour la possession d’un pouvoir qui est le principal moyen
991 re, mais pour profiter du régime. Les rois francs et ostrogoths n’eurent rien de plus pressé que de revêtir les insignes c
992 . À la fin, ils se virent contraints, malgré eux, et pour vivre, de faire autre chose… 64. On voit que nous suivons ici,
993 … 64. On voit que nous suivons ici, grosso modo, et dans une intention générale d’ailleurs très différente, l’étiologie d
994 démontré Pirenne. 66. On sait qu’au Moyen Âge — et il en fut ainsi jusqu’en 1789 — le domaine seigneurial se divise en d
995 eigneurial se divise en deux parties : la réserve et les manses. La réserve est exploitée directement par le seigneur, c’e
996 ent par le seigneur, c’est-à-dire par les corvées et par des serfs (domesticité), ou sert de parc d’agrément (xiiie siècl
997 un phénomène secondaire du processus capitaliste, et dans un certain sens, décadent. (De même que Marx voyait une décadenc
998 ffise de rappeler pour mémoire le rôle de banques et des trusts dans le financement des guerres modernes et l’armement des
999 s trusts dans le financement des guerres modernes et l’armement des deux adversaires simultanément. D’autres que nous ont
26 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Chançay (mars 1937)
1000 une falaise de la Touraine, surmontée d’une forêt et percée de cavernes de troglodytes, dont plusieurs sont des caves, si
1001 pagnons restés au camp font une partie d’échecs. ( Et l’on en fit beaucoup, non sans philosopher sur le plus exactement sym
1002 ’on en parle à l’O.N…) Il y a là un mathématicien et un écrivain. Le premier dit : créer, pour moi, c’est découvrir un nou
1003 enter sérieusement. Le réel sera donc construit ! Et l’on met le pied soudain sur ce centre de tout : tous les problèmes s
1004 e tout : tous les problèmes s’émeuvent à la fois. Et en ce point, ils ne sont vrais, sérieux, ou dignes d’exciter l’angois
1005 nt vrais, sérieux, ou dignes d’exciter l’angoisse et le plaisir de la résolution que parce qu’ils vibrent tous ensemble :
1006 e du concret, c’est-à-dire de l’action créatrice. Et de la distinction rigoureuse qu’il nous faudra maintenir entre l’abst
1007 s faudra maintenir entre l’abstrait ainsi défini, et le « moindre concret », qui n’est que le produit d’un relâchement des
1008 d’un relâchement des prises humaines. 2. De l’art et de la beauté. La beauté étant considérée tout simplement comme le pro
1009 italisme, considéré comme la maladie spirituelle, et par suite économique, produite en Occident par le refus du concret et
1010 que, produite en Occident par le refus du concret et de l’acte, avec ce que tout acte comporte de risque dans la création.
1011 Sa rhétorique, sa « vérité »… 5. De la sexualité, et notamment de la signification de l’ambivalence sémantique présentée p
1012 ndiqués par Kierkegaard entre sexualité, angoisse et esprit, c’est-à-dire, finalement : de la nature des liens entre sexua
1013 nalement : de la nature des liens entre sexualité et personne. 6. Expéditions latérales dans le domaine des mythes, de la
1014 logie. (J’en passe.) 7. D’une philosophie du jeu, et de l’attitude du sérieux… Arrêtons-nous à ce chiffre sacré, à ces sep
27 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Ballet de la non-intervention (avril 1937)
1015 : la Russie est pour le gouvernement, l’Allemagne et l’Italie pour les rebelles. C’est net. Quant à la France, elle ne fai
1016 e du metteur en scène s’exerce aux dépens des uns et des autres : Franco est arrêté devant Madrid, les « atrocités » parai
1017 tervention. Ce tour de vocabulaire sauve la paix, et , de plus, il a l’avantage de sauver la guerre en même temps. La Russi
1018 ps. La Russie envoie du matériel, des techniciens et un ambassadeur chargé de conduire la guerre ; moyennant quoi, elle en
1019 emagne, qui a envoyé du matériel, des techniciens et un ambassadeur qui est un général. L’Italie s’est contentée de faire
1020 s’agit de « doser », comme à la Chambre. La paix et le centre exigent la non-intervention dans le sens d’abstention. La g
1021 on. L’extrême gauche soutient la non-intervention et pratique la non-abstention. La droite soutient la non-intervention ma
1022 igent : la non-intervention ménage tout le monde, et le fait qu’on tolère des bureaux de recrutement pour le Fronte Popula
1023 France pour l’Espagne gouvernementale : novembre et décembre, 14 000 Français, 8000 étrangers. Résultats obtenus par la n
1024 corps expéditionnaire. (Diverses raisons morales et matérielles légitiment en effet cette inquiétude…) Le général Faupel
1025 plein est fait. En janvier, plus de 1000 Français et 1200 étrangers ; en février 500 Français et 1000 étrangers. Le parti
1026 nçais et 1200 étrangers ; en février 500 Français et 1000 étrangers. Le parti communiste a fermé ses bureaux, à la suite d
1027 de la non-intervention dans le sens d’abstention. Et l’on prévoit déjà une « solution diplomatique » des affaires d’Espagn
1028 l’art humain ». Voilà qui met notre art bien bas. Et ce n’est pas seulement une politique qui se trouve jugée par l’aventu
1029 re. Entre l’équilibre d’intérêts ( ?) économiques et de prestiges idéologiques ( ? ?) qu’est leur paix, et l’équilibre des
1030 e prestiges idéologiques ( ? ?) qu’est leur paix, et l’équilibre des mêmes éléments qu’est leur guerre, il n’y a que la di
1031 compter que la division de l’Europe en fascistes et communistes est une des plus lourdes farces de l’Histoire, puisqu’ils
1032 farces de l’Histoire, puisqu’ils veulent les uns et les autres la même forme d’État totalitaire, notons que la prise de p
1033 que la prise de parti des fascistes pour Franco, et des communistes pour Caballero, a totalement faussé le problème espag
1034 ? Combats, sinon d’aveugles, du moins de borgnes. Et les Français se contentent de loucher vers les borgnes de droite ou l
1035 le choix de l’Ordre nouveau : contre le fascisme et contre le stalinisme, pour l’Espagne fédéraliste. Ce ne peut être enc
1036 t qu’un vœu. Mais qui engage toute notre doctrine et ses réalisations à venir. 73. Cette irrégularité dans la symétrie e
28 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’autorité assure les libertés (mai 1937)
1037 poindre la conscience d’un problème de l’autorité et de la liberté, — nous voulons dire : d’un problème qui se pose actuel
1038 quement lui donner. Conscience vague, sans doute, et obscure, qui se révèle dès l’abord sous forme d’un malaise politique,
1039 n seul coup, apparaître comme une évidence à tous et comme le principe d’actes révolutionnaires qui incarneront dans la ré
1040 récisément — leur dénier la qualité d’« actes » — et surtout d’« actes révolutionnaires » (révolution ne veut-il pas dire 
1041 nt chercher à comprendre quelles seront la nature et l’efficacité de ces actes révolutionnaires ; nous pouvons en tous cas
1042 ntérieur à l’acte de la personne. Il n’est défini et précisé que par cet acte même : il n’existe donc que dans la polarité
1043 omme l’abondance ou la prospérité) ou irrationnel et mythique (comme la race pour les nazis). D’une manière générale, la c
1044 n de 1875, on aboutit au conformisme le plus plat et à l’idéologie la plus stérile, comme notre expérience à tous permet a
1045 union entre les membres du corps social, agissant et créant en tant que personnes dans une perspective commune. Ce princip
1046 émanation qui sourdrait peu à peu, spontanément, et pour ainsi dire d’une manière continue. L’élaboration d’une commune m
1047 Non, ce n’est pas dans la « masse », inorganisée et livrée aux mots d’ordre schématiques ou aux paniques, c’est dans la c
1048 velles tables des valeurs. Toute création sociale et politique n’est possible que par la surrection d’un groupe d’hommes e
1049 prend tout d’abord son caractère le plus virulent et le plus créateur. Quels seront ces hommes ? D’où sortiront-ils ? Comm
1050 lution française qui approche ? Il serait malaisé et naïf de vouloir le prédire dès maintenant. Par contre, peut-être est-
1051 ment, en nous basant sur les expériences du passé et sur les nécessités du futur, quelles sont les grandes lignes du rôle
1052 e est celle du réformisme, donc, du laisser-aller et de l’abandon, — et, finalement, de l’appel à la dictature. L’autorité
1053 rmisme, donc, du laisser-aller et de l’abandon, —  et , finalement, de l’appel à la dictature. L’autorité nouvelle prendra d
1054 velle prendra donc naissance en dehors de l’État, et probablement contre lui, tel qu’il est conçu de nos jours. Ce qui ne
1055 lles sont servies par un État aussi bien organisé et puissant dans son domaine limité qu’il est possible. Il n’en est pas
1056 sur la nécessité de la distinction entre autorité et Pouvoir (voir le n° 31) : cette nécessité sera plus pressante que jam
1057 nseil suprême, ne seront pas les chefs de l’État. Et c’est là ce qui permettra au régime Ordre nouveau de faire coexister
1058 explosion qui ramène au premier terme du dilemme. Et ainsi de suite : ce petit jeu dure en France depuis un siècle et demi
1059 te : ce petit jeu dure en France depuis un siècle et demi, et tout le monde semble commencer à en avoir assez. Tous les pr
1060 etit jeu dure en France depuis un siècle et demi, et tout le monde semble commencer à en avoir assez. Tous les programmes
1061 de réforme de l’État qu’on nous propose à droite et à gauche depuis quelques années échouent contre ce dilemme, insoluble
1062 ue les conseillers d’État forment une communauté, et , encore bien moins, une communauté révolutionnaire. Il n’apparaît pas
1063 fectivement dans le sens où elles ont été conçues et en vue de la réalisation des fins communes de la Révolution permanent
1064 se transformer en une raison au service de l’État et en une déviation impérialiste des institutions révolutionnaires. Comm
1065 suprême doivent être aussi souples, aussi directs et aussi variés que possible. Il s’agira d’une invention perpétuelle, et
1066 possible. Il s’agira d’une invention perpétuelle, et non de l’application quasi automatique d’un dogme rigide. Le Conseil
1067 mot, d’ailleurs) ne pourra pas se faire respecter et obéir s’il ne dispose d’aucun moyen de coercition. Or, si vous lui en
1068 répondrons en renvoyant nos études sur l’autorité et le pouvoir (voir le n° 31, déjà cité, de cette revue). Il n’est pas v
1069 elle dépende d’un pouvoir matériel de contrainte, et ne puisse s’exercer sans lui ou contre lui. Toute l’histoire démontre
1070 ommandement démontre qu’on n’obéit volontairement et normalement qu’à ceux qui font preuve d’autorité réelle (spirituelle)
1071 C’est en vertu d’une autorité purement doctrinale et personnelle qu’un Lénine s’imposa aux masses russes, divisées et déso
1072 qu’un Lénine s’imposa aux masses russes, divisées et désordonnées, contre l’armée, contre l’État de Kerenski et contre les
1073 onnées, contre l’armée, contre l’État de Kerenski et contre les organisations de masses social-démocrates ou socialistes-r
1074 omplète de moyens de coercition que les syndicats et la CGT entraînèrent les ouvriers dans leurs luttes héroïques pour l’a
1075 ns son domaine administratif, un État fort. Puis, et surtout, nous poserons à ceux qui font cette objection, la question p
1076 te : confondent-ils le spirituel avec le désordre et l’anarchie ? Si oui, il est évidemment inutile d’aller plus avant. 2.
1077 suprême tyrannie, celle qui contraint les esprits et non plus seulement les corps. Nous répondons que cette objection prou
1078 ’émanation de la personne, se trahirait elle-même et cesserait d’exister dans la mesure où elle se transformerait en contr
1079 où elle se transformerait en contrainte uniforme et centralisée. Il n’y aurait plus qu’à renverser les hommes qui prétend
1080 ser les hommes qui prétendraient la représenter ; et ces hommes seraient sans défense spirituelle ni matérielle du moment
1081 ion du Conseil suprême ne sera pas unificatrice — et , en cela, elle se distingue absolument de celle des clubs jacobins ou
1082 religieuses ou non religieuses, dans les communes et les fédérations de communes. Il n’est pas nécessaire, il serait même
1083 de vouloir imposer une mesure commune extérieure et unifiée à une fédération dont le principe commun est justement « pers
1084 une fédération dont la vie même suppose la libre et pleine expression des diversités. ⁂ Ajoutons, pour terminer, que, pas
1085 la reconnaissance du fait capital de la polarité et du conflit multiformes de l’homme avec le monde et avec lui-même77, c
1086 t du conflit multiformes de l’homme avec le monde et avec lui-même77, conflit qui trouve son expression sociale vivante et
1087 conflit qui trouve son expression sociale vivante et dynamique aussi bien dans la distinction entre secteur libre et secte
1088 ussi bien dans la distinction entre secteur libre et secteur plané que dans celle entre service civil et travail qualifié
1089 secteur plané que dans celle entre service civil et travail qualifié ou dans la tension entre communes autonomes et organ
1090 lifié ou dans la tension entre communes autonomes et organes administratifs centralisés. Or, l’existence concomitante du C
1091 . Or, l’existence concomitante du Conseil suprême et de l’État est la manifestation la plus pure et la plus dynamique de c
1092 me et de l’État est la manifestation la plus pure et la plus dynamique de cette polarité essentielle. C’est dire que la co
1093 lle dans la société, séparée du pouvoir matériel. Et quiconque sait interpréter les faits historiques d’un point de vue hu
1094 le autorité dans les communautés humaines réelles et fécondes. 75. Sur la notion de commune mesure, cf. D. de Rougemont,
1095 i 1936) de L’Ordre nouveau , intitulé : Autorité et pouvoir. 77. Voir : « De la méthode dichotomique », par C. Chevalley
1096 valley ( L’ON , n° 36) ; « Tentation de l’unité » et « L’Homme refuse », par C. Chevalley et A. Marc ( L’ON , n° 37 et 38)
1097 l’unité » et « L’Homme refuse », par C. Chevalley et A. Marc ( L’ON , n° 37 et 38). ai. Rougemont Denis de, « L’autorité
1098 use », par C. Chevalley et A. Marc ( L’ON , n° 37 et 38). ai. Rougemont Denis de, « L’autorité assure les libertés », L’
29 1938, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Trop d’irresponsables s’engagent ! (Responsabilité des intellectuels) (juin 1938)
1099 yant que l’herbe se faisait rare sous leurs pieds et qu’ils n’avaient plus de berger, aux éclairs de chaleur d’une révolut
1100 dans le premier parc venu, à gauche ou à droite, et depuis lors y bêlent d’une voix aigre et anxieuse, tout en signant un
1101 droite, et depuis lors y bêlent d’une voix aigre et anxieuse, tout en signant une quantité de manifestes. Ils ont signé p
1102 antité de manifestes. Ils ont signé pour le négus et contre lui ; pour le chef bien-aimé, Père des peuples, et pour ses in
1103 e lui ; pour le chef bien-aimé, Père des peuples, et pour ses innocentes victimes, vipères lubriques ; pour Franco et cont
1104 ocentes victimes, vipères lubriques ; pour Franco et contre Franco ; contre Dollfuss et pour Schuschnigg ; pour Thaelmann,
1105  ; pour Franco et contre Franco ; contre Dollfuss et pour Schuschnigg ; pour Thaelmann, contre le Japon, à propos du tsar,
1106 tes, les yeux fermés, d’une croix, d’une faucille et d’un marteau, ou avec plus ou moins de réticences ; d’un nom connu, d
1107 t leur soin à vivre en marge de tous les conflits et refusaient d’être considérés comme des citoyens responsables, ils éta
1108 oque : intelligence d’un côté, action de l’autre, et surtout ne mélangeons rien. Tributaires d’une culture dont l’ambition
1109 s fondamentaux de leur métaphysique inconsciente. Et leur style traduisait fidèlement les nuances d’une pensée détachée, i
1110 res durables, mineures sans doute, mais délicates et ingénieuses. Cependant, les temps ont changé. La crise nous a fait vo
1111 l’échéance ne pouvait être indéfiniment repoussée et que les dettes contractées par l’esprit ne laissaient même plus une p
1112 iens faisaient de même en présence du libéralisme et de la culture « désintéressée ». C’est alors qu’on lança parmi nous l
1113 u de rechercher les moyens de penser dans le réel et l’actuel, et de surmonter enfin ce vice qu’est la distinction libéral
1114 er les moyens de penser dans le réel et l’actuel, et de surmonter enfin ce vice qu’est la distinction libérale entre la pe
1115 ce qu’est la distinction libérale entre la pensée et l’action. Au lieu de préciser, par exemple, le sens de ce mot d’engag
1116 ’une pensée s’engage dans le réel, il ne faut pas et il ne suffit pas qu’elle se soumette à des réalités dont elle ignore
1117 ple. Ce n’est pas dans l’utilisation accidentelle et partisane d’une pensée que réside son engagement. C’est au contraire
1118 dans son élan premier, dans sa prise sur le réel et dans sa volonté de le transformer, donc finalement de le dominer. S’e
1119 une doctrine, mais au contraire, c’est se libérer et assumer les risques de sa liberté. Il peut sembler paradoxal de soute
1120 été les plus violemment engagés dans la réalité. Et cela suffirait bien à définir le sens que nous donnons à ce mot d’eng
1121 ourne ne devient pas pour si peu une main vivante et agissante. Un libéral qui se soumet aux directives d’un parti ne devi
1122 rti ne devient pas pour si peu un penseur engagé. Et il ne faudrait pas que ces trahisons insignes ridiculisent toute espè
1123 spèce d’engagement. Une pensée qui, par sa nature et son mouvement originel, est libérale, irresponsable, ne devient pas l
1124 bérale, irresponsable, ne devient pas libératrice et responsable du seul fait qu’elle se met « au service » d’une doctrine
1125 lution, cela demande un effort un peu plus grand, et d’une autre nature, que l’effort de signer un manifeste ou de s’inscr
1126 ensée d’où vont nécessairement sortir le fascisme et le stalinisme. Et c’est la pensée libérale. Voyez donc comme nos libé
1127 cessairement sortir le fascisme et le stalinisme. Et c’est la pensée libérale. Voyez donc comme nos libéraux se mettent d’
1128 omme nos libéraux se mettent d’eux-mêmes en rangs et marquent le pas dès qu’une menace se précise contre les libertés fran
1129 scisme. Fût-ce même pour se défendre du fascisme. Et peut-être surtout dans ce cas ! La panique de « l’union sacrée » qui
1130 mps dans les voies de « l’engagement » politique, et faisant amende honorable. Ils étaient en rupture de bercail. Maintena
1131 rentré dans l’ordre, les moutons se sont apaisés, et la situation s’éclaircit. Voici venir le temps des vrais dangers, c’e
1132 des vrais dangers, c’est-à-dire des vraies luttes et des vrais engagements. 78. Baudelaire voulait que la critique des p
1133 s libéraux — fût partiale, pleine de partis pris, et même politique ! 79. Je fais exception pour deux ou trois d’entre eu
1134 pour deux ou trois d’entre eux, tels que Bernanos et Schlumberger, dont la bonne foi a été surprise, — comme on dit. Peu i