1
liberté, — pour celui qui ne travaille pas. » Qu’
il
exprime la religion du travail, ou la superstition du loisir — c’est
2
pitaliste. De cette équivoque, sans doute pensa-t-
elle
jusqu’à la guerre pouvoir rester longtemps la dernière à souffrir. El
3
pouvoir rester longtemps la dernière à souffrir.
Elle
risque cependant de se voir bientôt réveillée par une brutalité dont
4
se voir bientôt réveillée par une brutalité dont
elle
est entièrement responsable. Droit au travail, droit au loisir, on sa
5
la conception du travail qui domine aujourd’hui.
Elle
en fait d’ailleurs immédiatement ressortir le paradoxe. En effet, que
6
e la plupart de ses membres, la dignité morale qu’
elle
attribue au travail ; mais son effort réel consiste d’autre part à cr
7
s toujours plus grandes de loisir. C’est pourquoi
elle
est condamnée à une espèce de dégradation, dans la mesure même où son
8
uvait prévoir ses effets dès l’origine. Cependant
ils
n’ont éclaté que récemment, à la suite de circonstances que nous préc
9
que, le domaine de la production étant illimité,
il
n’y avait pas lieu de prévoir sérieusement le moment où, une certaine
10
té fait plus peur qu’envie au commun des mortels.
Ils
n’osent pas la considérer en face. Tant qu’elle restait purement théo
11
s. Ils n’osent pas la considérer en face. Tant qu’
elle
restait purement théorique, on la célébrait, sous le nom de Progrès,
12
ne possibilité perpétuellement future. Le jour où
elle
a cessé d’être illusoire, on s’est vu forcé de la baptiser chômage. L
13
ué par le moralisme bourgeois ou « quinquennal ».
Il
n’y aura jamais de liberté possible, efficace, pratique, que dans un
14
e que la courbe indiquant le nombre des employés.
Il
n’y a pas lieu de douter du Progrès. Il y a plutôt lieu d’augmenter l
15
et démagogiques de l’excellence d’un système dont
il
importe que les victimes ne mettent jamais en question les buts réels
16
u système. Les circonstances actuelles y prêtent,
il
faut le dire, plus qu’il ne serait nécessaire pour la clarté de la dé
17
ces actuelles y prêtent, il faut le dire, plus qu’
il
ne serait nécessaire pour la clarté de la démonstration. Car si le ch
18
pouvoir productif se manifeste dès l’année 1923,
il
est neutralisé jusque vers 1929-1930, dans une mesure à vrai dire déc
19
ières atteintes réelles à sa religion du progrès.
Il
freine partout la rationalisation et rachète les brevets d’invention
20
On se demande, non sans scepticisme d’ailleurs, s’
il
admettra un jour qu’il conviendrait aussi, par exemple, de faire saut
21
scepticisme d’ailleurs, s’il admettra un jour qu’
il
conviendrait aussi, par exemple, de faire sauter le tabou du profit,
22
entraîner dans la ruine le tabou du crédit. Mais
il
faudrait auparavant qu’il ait pris une conscience vraiment révolution
23
e tabou du crédit. Mais il faudrait auparavant qu’
il
ait pris une conscience vraiment révolutionnaire de son vice interne,
24
la valeur du travail et conséquemment du loisir.
Il
ne semble pas que rien l’y aide, dans l’époque. C’est qu’il a tout in
25
le pas que rien l’y aide, dans l’époque. C’est qu’
il
a tout infecté, ou presque. La mystique bourgeoise du travail-vertu,
26
e l’activité, n’est plus une mystique de classe :
elle
est devenue quasi universelle. Que le « travailleur » soit considéré
27
internes de la production machiniste, et comme s’
il
s’agissait d’une espèce de macaroni informe, voilà qui ne scandalise
28
i ne scandalise les masses qu’à partir du jour où
elles
constatent que « ça ne rend plus ». Et pour cette seule raison 4. On
29
philosophes, le jour où, à la personne créatrice,
ils
ont substitué pour les besoins de leurs systèmes l’individu abstrait,
30
’on s’est mis à calculer avec les hommes, comme s’
ils
n’étaient plus des hommes. On les a pris d’ici pour les poser là, côt
31
répondre en pleine efficacité ceux pour lesquels
il
n’est pas de salut hors de cette réalité perpétuellement réparatrice
32
La Légion étrangère soviétique (juin 1933)b
Elle
est formée d’intellectuels français. On serait tenté de décrire les c
33
acte proprement antirévolutionnaire. À ce titre,
elle
vaut l’examen. Tentons de formuler ici quelques-unes des raisons, for
34
Beaucoup de gens sentent que les injustices dont
ils
sont chaque jour témoins ou victimes révèlent un vice profond de la s
35
ociété actuelle. De là à se dire révolutionnaire,
il
n’y a qu’un pas, qu’un accès de mauvaise humeur. Mais de là à prendre
36
n sens ne seront d’aucune aide pour le traverser.
Il
faut un saut, il faut un acte, il faut un élan créateur. Mais cet act
37
d’aucune aide pour le traverser. Il faut un saut,
il
faut un acte, il faut un élan créateur. Mais cet acte, dans lequel no
38
r le traverser. Il faut un saut, il faut un acte,
il
faut un élan créateur. Mais cet acte, dans lequel nous voyons l’essen
39
i. C’est bien plus sûr et c’est moins fatigant. «
Il
existe une doctrine réputée révolutionnaire, le marxisme. Or, je veux
40
tendu vingt fois ce raisonnement, dans la bouche,
il
est vrai, de personnes que leur ignorance du marxisme excusait en par
41
s qu’on puisse dire de notre syllogisme, c’est qu’
il
est simple. Il n’entraîne pas même l’achat du Capital. Quantité de pe
42
dire de notre syllogisme, c’est qu’il est simple.
Il
n’entraîne pas même l’achat du Capital. Quantité de petits catéchisme
43
qui entraîne à l’origine notre adhésion profonde.
Ils
n’ont cure des doctrines, disent-ils, ils cherchent des hommes. L’URS
44
on profonde. Ils n’ont cure des doctrines, disent-
ils
, ils cherchent des hommes. L’URSS, qu’ils connaissent par ses films,
45
ofonde. Ils n’ont cure des doctrines, disent-ils,
ils
cherchent des hommes. L’URSS, qu’ils connaissent par ses films, offre
46
disent-ils, ils cherchent des hommes. L’URSS, qu’
ils
connaissent par ses films, offre à leur rêve toutes les possibilités
47
e bourgeois nous prive. Mais quoi ? les hommes qu’
il
faut aimer sont toujours ceux d’ici, et c’est cela qui serait nouveau
48
entimental d’un nouveau genre, si la nostalgie qu’
il
nourrit avait un objet réel ; si véritablement le communisme russe do
49
ériels s’entend, aux déterminismes matériels. Or,
il
n’y a pas de communion possible entre des objets. Communier est le fa
50
dépôt honteux du xixe siècle. Philosophiquement,
ils
n’ont aucune raison sérieuse pour refuser le marxisme-léninisme. (Pro
51
isme-léninisme. (Professionnellement, par contre,
ils
en ont quelques-unes.) Le « monde d’objets » dans lequel la philosoph
52
leur démission spirituelle. D’où la tristesse qu’
ils
répandent sur l’époque. Et leur seul baume, c’est de la voir partagée
53
mystiques Car il y a parmi eux des mystiques.
Ils
sont rares : ils ont compris le marxisme. Ils considèrent avec dédain
54
il y a parmi eux des mystiques. Ils sont rares :
ils
ont compris le marxisme. Ils considèrent avec dédain les camarades qu
55
es. Ils sont rares : ils ont compris le marxisme.
Ils
considèrent avec dédain les camarades qui s’excitent sur les mots d’o
56
qui parlent encore de l’esprit et de la personne.
Ils
repoussent tout ce qui suppose une « actualité » de la pensée : ils c
57
t ce qui suppose une « actualité » de la pensée :
ils
croient à l’Histoire. Ils veulent que l’esprit se perde dans l’époque
58
ualité » de la pensée : ils croient à l’Histoire.
Ils
veulent que l’esprit se perde dans l’époque collectiviste, afin de se
59
ni et purifié. Cela n’est point leur goût, disent-
ils
, mais une nécessité. La matière, à les entendre, n’est pas ce que nou
60
e que nous appelions l’esprit, la réalité réelle.
Ils
sont tolérants et doux, non dépourvus de ce sadisme qui marque les hu
61
ourvus de ce sadisme qui marque les humanitaires.
Ils
nous traitent d’idéalistes. En réalité, ils rêvent. Leurs esprits se
62
ires. Ils nous traitent d’idéalistes. En réalité,
ils
rêvent. Leurs esprits se perdent dans un songe dialectique radicaleme
63
dans un songe dialectique radicalement inactuel.
Ils
pensent par périodes de mille ans. Ils sont mélancoliques : c’est enc
64
inactuel. Ils pensent par périodes de mille ans.
Ils
sont mélancoliques : c’est encore la tristesse de la retraite et du d
65
nd l’esprit ne croit plus à sa liberté créatrice,
il
n’en a plus (Berdiaev). Et dès lors, toute activité spirituelle lui a
66
ttre au service des nécessités « telluriques » qu’
elle
avait pour mission héroïque de surmonter. Trop longtemps elle a cru p
67
our mission héroïque de surmonter. Trop longtemps
elle
a cru pouvoir les ignorer (spiritualisme). Par un funeste et naturel
68
(spiritualisme). Par un funeste et naturel retour
elle
risque aujourd’hui de succomber sous leur poids — littéralement —, te
69
lière, mais encore vous trahissez le prolétariat.
Il
était en droit d’attendre de vous cette puissance libératrice dont la
70
Pourquoi
ils
sont socialistes (juillet 1933)c « Toujours à gauche, mais pas pl
71
ues vieux proudhoniens : c’est un malentendu. (Qu’
ils
prennent rendez-vous au plus vite avec nous, 23 ter, boulevard Brune.
72
es à mon fils ! » Or le fils rêve d’être notaire.
Ils
souffrent de l’injustice, mais sans force pour concevoir l’ordre. Ni
73
evoir l’ordre. Ni l’infamie, ni l’utopie ! disent-
ils
. Entendons — et c’est la véritable définition du centrisme — qu’ils s
74
t c’est la véritable définition du centrisme — qu’
ils
se tiennent à égale distance de la participation et de l’action, de l
75
évolution. Seule position « pratique », affirment-
ils
, non sans une sincérité qui fait peine. Car des deux attitudes propre
76
a décision « pratique » appartient aux fascismes.
Il
est grand temps — s’il en est temps encore — qu’on se le dise parmi l
77
appartient aux fascismes. Il est grand temps — s’
il
en est temps encore — qu’on se le dise parmi les camarades : quand on
78
Wessel-Lied. c. Rougemont Denis de, « Pourquoi
ils
sont socialistes », L’Ordre nouveau, Paris, juillet 1933, p. 5-6.
79
résultat d’un déterminisme économique et social.
Elle
est, d’abord, l’acte qui crée de nouvelles déterminations, qui, par s
80
fre le monde nous apparaît d’abord tout matériel.
Il
est dans « les apparences actuelles ». Contre ce désordre notre attit
81
des choses, matérialiste et abstraite à la fois.
Elle
donne la primauté à l’avoir sur l’être, l’anonyme sur le personnel, à
82
a personne concrète. Machiniste et productiviste,
elle
consacre la pire gradation qu’une « civilisation » ait imposée à l’ho
83
gique qui entraîne la destruction de la personne,
il
est nécessaire de rompre. Tel est pour nous le premier acte : spiritu
84
umaine ne se trouve pas à l’origine d’un système,
il
ne se trouvera pas non plus dans ses conséquences pratiques ; d’autre
85
s de poser, ce principe ne sera jamais effectif s’
il
n’entre pas immédiatement en action. Nous tenons donc pour une nécess
86
uveau veut être humain et rien qu’humain. Certes,
il
transcende l’égoïsme individuel, mais il ne s’agit pas ici de transce
87
Certes, il transcende l’égoïsme individuel, mais
il
ne s’agit pas ici de transcender le plan humain, la condition humaine
88
ires le monopole de leurs révolutions. Pour nous,
elles
ne sont que des trahisons, les caricatures, parfois comiques, parfois
89
a personne, non de ce qui lui est le plus opposé.
Il
n’y a pas d’autres révolutions que spirituelles. L’acte libre est à l
90
le spirituel est le pouvoir sur les choses, et qu’
il
n’y en a pas d’autres, contrairement à ce que pensent les réalistes à
91
politique, militaire, juridique dans la mesure où
il
est efficace et valable, se ramène à un pouvoir spirituel. C’est lui
92
la Reichswehr et des Schupos. Pourquoi n’en use-t-
il
pas ? Il paraît maître absolu du pays, mais la violence spirituelle e
93
wehr et des Schupos. Pourquoi n’en use-t-il pas ?
Il
paraît maître absolu du pays, mais la violence spirituelle est du côt
94
lence spirituelle est du côté de Hitler, et c’est
elle
qui vaincra sans coup férir une force brutale dont le « pouvoir » ne
95
e sait que faire. Mais, dira-t-on, que se passe-t-
il
quand le pouvoir efficace et valable disparaît, et que les institutio
96
isparaît, et que les institutions dans lesquelles
il
s’est jadis incarné subsistent, pesant de tout leur poids ? Il se pas
97
s incarné subsistent, pesant de tout leur poids ?
Il
se passe ce que nous voyons en France : la police seule protège encor
98
Alors le pouvoir efficace et valable se déplace.
Il
passe dans l’opposition. Il devient révolutionnaire. En tant que tel,
99
t valable se déplace. Il passe dans l’opposition.
Il
devient révolutionnaire. En tant que tel, il appartient, de fait et d
100
ion. Il devient révolutionnaire. En tant que tel,
il
appartient, de fait et de droit, à la plus grande violence spirituell
101
existe dès le moment où cette violence se dresse.
Il
lui reste à augmenter sa tension essentielle — et c’est cela la vraie
102
qui tourne à vide, vaincus par les événements qu’
ils
subissent, passeront la main aux pouvoirs agissants. VIII. — La rév
103
vilège spirituel a rompu d’avance la résistance :
elle
va d’autant plus loin que ce principe est plus violent. Elle ira jusq
104
utant plus loin que ce principe est plus violent.
Elle
ira jusqu’au bout des faits, si nous restons au cœur du spirituel.
105
ouloir « détourner les forces prolétariennes », —
ils
savent peut-être ce qu’ils disent, mais sûrement pas ce que nous fais
106
es prolétariennes », — ils savent peut-être ce qu’
ils
disent, mais sûrement pas ce que nous faisons. d. Rougemont Denis
107
ue nous appelons le domaine du plan ; de l’autre,
il
a à protéger l’action de tout ce qui n’est pas l’État : départements,
108
rations, familles, individus. Dans le premier cas
il
doit accomplir un travail constructif, dans le deuxième il doit défen
109
ccomplir un travail constructif, dans le deuxième
il
doit défendre des libertés. Or non seulement le Parlement actuel (dep
110
is que les grands bourgeois qui défendaient ce qu’
ils
croyaient être des intérêts ont cédé la place aux gens de gauche qui
111
é la place aux gens de gauche qui défendent ce qu’
ils
croient être des idées) ne remplit pas ces deux missions, mais il les
112
des idées) ne remplit pas ces deux missions, mais
il
les trahit, transportant, quand il agit, les méthodes de travail d’un
113
missions, mais il les trahit, transportant, quand
il
agit, les méthodes de travail d’un domaine dans l’autre, aboutissant,
114
n un mot, au désordre. D’abord dans le domaine où
il
devrait agir, non seulement le Parlement n’agit pas, non seulement il
115
seulement le Parlement n’agit pas, non seulement
il
laisse agir à sa place des fonctionnaires dont ce n’est pas le rôle,
116
es fonctionnaires dont ce n’est pas le rôle, mais
il
oblige ceux-ci à opérer — quelquefois d’ailleurs avec un rare bonheur
117
qui disent : « La République parlementaire, mais
elle
a fait l’Empire colonial, elle a constitué un système d’alliance qui
118
arlementaire, mais elle a fait l’Empire colonial,
elle
a constitué un système d’alliance qui nous a sauvés en 1914 et on lui
119
de transport. Après leur examen par les Chambres
elles
reviennent elles aussi dévitalisées, ayant perdu toute efficacité par
120
rès leur examen par les Chambres elles reviennent
elles
aussi dévitalisées, ayant perdu toute efficacité particulière et tout
121
toute efficacité particulière et toute rapidité.
Il
en est de même dans le domaine corporatif où l’homme, au lieu d’être
122
ce qui stabilise et élève l’homme — disparaît, et
il
ne reste à ce dernier, livré au pire capitalisme, qu’à se ruiner « an
123
e machine à recommandation inutile et nécessaire.
Il
n’est pas un concours auquel on se présente, pas une place qu’on soll
124
entreprenne sans la recommandation de son député.
Elle
est sans efficacité puisque tout le monde l’obtient, mais par là même
125
puisque tout le monde l’obtient, mais par là même
elle
est nécessaire comme toute autre pièce du dossier. Le Parlement ! Qu’
126
ute autre pièce du dossier. Le Parlement ! Qu’a-t-
il
fait des hommes les plus nobles ? Dans l’un des derniers cahiers de M
127
volutionnaire. 2° Dans l’état présent des choses,
il
n’y a pas d’ordre concevable sur le plan capitaliste, au déterminisme
128
omme sain ne s’excite pas sur l’idée de sécurité.
Il
demande un principe de grandeur, ou simplement quelque chose à faire.
129
ion, ni un but. Du moins pour notre civilisation,
elle
n’est rien que l’absence obsédante de la guerre. Tout cela est assez
130
e que ces dénonciations perdent toute efficacité.
Elles
sont d’ailleurs filtrées et maquillées par la Presse, c’est-à-dire pa
131
ièces indispensables du système capitaliste. Mais
ils
s’arrêtent à la dénonciation des moyens et des personnes. Le danger e
132
personnes. Le danger est beaucoup plus profond :
il
est dans la conception rationaliste de l’État moderne et dans la conc
133
à la base de tout le système marxiste-stalinien.
Elles
y sont même plus rigoureusement formulées que dans le système parleme
134
ie organique et de toute solidarité réelle, comme
il
était, en régime capitaliste, la guerre du droit et de la justice. Ce
135
ue nous avons, ailleurs, poussées dans le détail.
Elles
nous permettent de situer notre opposition au monde actuel. Elles nou
136
ttent de situer notre opposition au monde actuel.
Elles
nous permettent aussi de donner sa réelle et pratique importance, dan
137
t sans forces contre les conflits qui surgissent.
Elles
essaient alors de déshumaniser les hommes. Elles cherchent la paix pa
138
Elles essaient alors de déshumaniser les hommes.
Elles
cherchent la paix par la stérilisation. — D’ailleurs, elles échouent.
139
chent la paix par la stérilisation. — D’ailleurs,
elles
échouent. Les conflits qui éclatent sont alors sanglants. L’évolution
140
çurent cette utopie de supprimer les différences.
Ils
se flattaient ainsi d’établir une paix définitive. Ce qui leur permet
141
ation entre les hommes. Du moins le plus visible.
Il
se peut que ce fait ait contribué à dégrader les différences humaines
142
der les différences humaines et à faire croire qu’
elles
étaient accidentelles et méprisables. Les premières revendications d’
143
ctivité des égaux. Or ces égaux n’existaient pas.
Il
fallait les créer. L’égalité, ce fut en fait l’égalisation à tout pri
144
rendait humainement impossible au moment même où
elle
l’imposait sur le plan de l’État. On ne le vit pas tout de suite : l’
145
tention de l’injustice permanente et sournoise qu’
il
établissait parmi les hommes. Ce ne fut que lorsque les citoyens eure
146
leur égalité purement politique était fictive7 qu’
ils
commencèrent à soupçonner la duperie. Il leur reste à comprendre que
147
ive7 qu’ils commencèrent à soupçonner la duperie.
Il
leur reste à comprendre que l’Égalité n’est pas seulement fictive, ma
148
on rendait impossible toute fraternité véritable.
Elle
introduisait en effet, dans notre monde tel qu’il est, un principe en
149
le introduisait en effet, dans notre monde tel qu’
il
est, un principe entre tous néfaste : celui de la comparaison perpétu
150
elui de la comparaison perpétuelle. À qui fallait-
il
être égal ? Sur le plan politique, la réponse était facile ; mais ell
151
le plan politique, la réponse était facile ; mais
elle
ne satisfaisait pas le besoin qu’on avait créé8. Dans la vie de tous
152
le dit Keyserling, des « voisins inévitables » qu’
il
fallait, selon les cas, envier ou mépriser. Ainsi, la revendication é
153
d’hui, que sur des valeurs extérieures à l’homme.
Il
n’est plus assuré par la responsabilité de chacun, mais par le cadre
154
n prochain. La personne, c’est l’homme en tant qu’
il
a une vocation particulière dans la société. Thèse II. — Considérer
155
onismes féconds pour l’ensemble du corps social.
Elles
cherchent à humaniser les hommes. Elles veulent l’union par et dans l
156
social. Elles cherchent à humaniser les hommes.
Elles
veulent l’union par et dans la diversité créatrice. Fortes de leur so
157
la diversité créatrice. Fortes de leur souplesse,
elles
empêchent les conflits de s’accumuler et d’éclater en désordres sangl
158
paraître encore utopique, remarquons toutefois qu’
il
ne l’est pas plus que la prétention égalitaire. D’autre part, il expr
159
plus que la prétention égalitaire. D’autre part,
il
exprime un espoir fondé sur la réalité humaine telle qu’elle est, alo
160
e un espoir fondé sur la réalité humaine telle qu’
elle
est, alors que l’utopie individualiste fondait son espoir sur une réa
161
e est la formule fondamentale de L’Ordre nouveau.
Elle
entraîne immédiatement cette constatation : c’est qu’il ne s’agit pas
162
raîne immédiatement cette constatation : c’est qu’
il
ne s’agit pas pour nous d’établir les équilibres stériles ou forcés,
163
acte. L’homme devient personne dans la mesure où
il
se manifeste concrètement, d’une façon qui lui est particulière, dans
164
ans une tâche qui lui est propre et pour laquelle
il
est responsable. Alors que « l’individu » se balade au gré des théori
165
liée à l’apparition d’une tension. Car d’une part
elle
est déterminée par les conditions données, d’autre part elle a pour b
166
terminée par les conditions données, d’autre part
elle
a pour but de les dépasser et de les rendre créatrices. Le type même
167
e force nouvelle. L’homme n’est humain que lorsqu’
il
manifeste sa raison d’être particulière. Mais dès qu’il la manifeste,
168
ifeste sa raison d’être particulière. Mais dès qu’
il
la manifeste, il crée une nouveauté, c’est-à-dire un risque. Et toute
169
d’être particulière. Mais dès qu’il la manifeste,
il
crée une nouveauté, c’est-à-dire un risque. Et toute sa dignité consi
170
c’est pourquoi sa condition est dégradante. Mais
elle
ne l’est guère plus que celle du bourgeois attaché à son bas de laine
171
s en ont fait un abus qui tend à le disqualifier.
Ils
ont assimilé l’héroïsme au sacrifice de toute vocation personnelle, à
172
ne nous empêchera pas de prononcer un mot auquel
il
est urgent de rendre son prestige et sa valeur d’appel. L’héroïsme vé
173
stacle irréductible que rencontre le fascisme, qu’
il
soit de Berlin ou de Moscou. C’est l’homme le plus humain. C’est auss
174
soi. Mais une morale qui exige de chaque homme qu’
il
tienne sa place unique dans la communauté. Qu’il ait à en répondre. I
175
’il tienne sa place unique dans la communauté. Qu’
il
ait à en répondre. Il n’y a d’ordre qu’à ce prix. Une paix véritable
176
ique dans la communauté. Qu’il ait à en répondre.
Il
n’y a d’ordre qu’à ce prix. Une paix véritable ne saurait résulter de
177
aire, personnaliste, et par là même solidariste :
il
faut que chacun soit à sa place. Est-ce trop simple pour les évasifs
178
soit possible que sur le plan politique, bien qu’
elle
soit prêchée à l’école comme une valeur morale, crée un abîme entre l
179
un homme perde le sens de son destin particulier,
il
se met fatalement à croire aux destins anonymes et collectifs. C’est
180
pourtant bien naturelle : Comment un siècle peut-
il
avoir un destin ?l Le destin, c’est le fait d’une personne. Croire à
181
s à essayer de les convaincre par des arguments :
ils
ne croient pas à eux-mêmes ; comment croiraient-ils à la puissance de
182
s ne croient pas à eux-mêmes ; comment croiraient-
ils
à la puissance de la personne ? C’est le « prolétariat » personnalist
183
ne pédagogique. Les cyniques sont plus dangereux.
Ils
croient pouvoir nous traiter de révolutionnaires en peau de lapin, so
184
ires en peau de lapin, sous le pauvre prétexte qu’
ils
sont eux-mêmes des requins à l’eau de Coty. « Les intérêts sont les i
185
ty. « Les intérêts sont les intérêts », affirment-
ils
. Voire ! Les intérêts de qui ? Pourquoi ? Et comment garantis ? C’est
186
cet « individu » est un esclave et une dupe, car
il
n’y a pas d’exemple, dans l’histoire, que l’État ait pu assurer la vi
187
celle qu’on leur prête. Si personne n’y croyait,
ils
n’existeraient pas. Dès que l’on croit à la personne, on limite effec
188
s apparaît dans toute sa grandeur. C’est à eux qu’
il
appartient de rechercher dans leur pensée les origines concrètes des
189
s faits qui bouleversent le monde. C’est à eux qu’
il
appartient, par exemple, de déceler l’origine permanente et virtuelle
190
se croient seuls éveillés et conscients du réel !
Il
serait bien facile de faire la même démonstration à propos des petits
191
acte toujours imprévisible, toujours aventureux.
Elle
vit dans le risque et dans la décision, au lieu que l’homme des masse
192
M. Jean-Richard Bloch intitulé Destin du siècle.
Il
n’en est rien. C’est au succès significatif de ce titre, passé à l’ét
193
istoriques tient lieu de méthode politique. N’a-t-
il
pas été l’un des premiers à dénoncer la décadence bureaucratique des
194
éclarer que selon lui les « petits groupes » — qu’
il
a tort de juger « mal fondés en doctrine » — avait beaucoup plus de c
195
ctobre 1934)m J’ai un plan, tu as un plan, a-t-
il
un plan ? Nous avons tous un plan. Ran tan plan. Il y a trois ans, qu
196
ident du 6 février les a fait réfléchir, semble-t-
il
. Nous serons bien les derniers à nous en plaindre. Nous avons pris un
197
us en plaindre. Nous avons pris un peu d’avance :
ils
rejoindront. Voici trois manifestes qui, chacun selon ses moyens, tém
198
qui ont vu naître ce mouvement, voici un an déjà.
Il
ne nous intéresse qu’en tant qu’illustration de la crise doctrinale d
199
crit le plus franchement. « Vieillissement », dit-
il
d’abord, « crise des vieilles formules », « tragique faiblesse du soc
200
que le parti socialiste « meurt d’ignorance », et
il
s’écrie : « Avez-vous étudié complètement, froidement, ce genre de co
201
ution actuelle générale ? Avons-nous étudié comme
il
eût fallu ce mouvement prodigieux, redoutable, de l’hitlérisme allema
202
estions embarrassantes pour les SFIO. Nous sera-t-
il
permis de signaler en passant que L’Ordre nouveau serait en mesure d’
203
tagnon constate le marasme. Déat fait davantage :
il
en cherche la cause, et il la trouve dans la doctrine de Marx, et plu
204
Déat fait davantage : il en cherche la cause, et
il
la trouve dans la doctrine de Marx, et plus précisément dans sa diale
205
ion économique. On n’est pas sûr, à lire Déat, qu’
il
ait poussé très loin cette analyse. Et alors on ne peut s’empêcher de
206
parle de l’ordre nécessaire. De quel ordre s’agit-
il
ici ? Montagnon nous l’apprend, lorsqu’il fait un panégyrique de l’Ét
207
s’agit-il ici ? Montagnon nous l’apprend, lorsqu’
il
fait un panégyrique de l’État fort. Certes, nous sommes d’accord avec
208
e se conçoit qu’en fonction d’un ordre sur lequel
elle
s’appuie, par où seulement elle a une signification. » Mais si cet or
209
ordre sur lequel elle s’appuie, par où seulement
elle
a une signification. » Mais si cet ordre est défini par la seule puis
210
i. C’est très bien de critiquer le marxisme, mais
il
ne faudrait pas oublier ses leçons : or il est bien étrange de voir d
211
, mais il ne faudrait pas oublier ses leçons : or
il
est bien étrange de voir des socialistes réclamer un État renforcé, a
212
répète, les prochaines évolutions des « néos ». S’
ils
veulent entraîner la jeunesse, qu’ils se disent bien que la condition
213
« néos ». S’ils veulent entraîner la jeunesse, qu’
ils
se disent bien que la condition nécessaire, c’est d’abord d’oser romp
214
re vraiment nouveau. C’est un effort doctrinal qu’
il
faudrait, — celui-là même que nous poursuivons. S’ils le font, ils no
215
faudrait, — celui-là même que nous poursuivons. S’
ils
le font, ils nous rejoindront… peut-être. 2. Le Plan du 9 Juillet
216
elui-là même que nous poursuivons. S’ils le font,
ils
nous rejoindront… peut-être. 2. Le Plan du 9 Juillet Changeons-
217
ais les mystiques fascistes ne la sauveront pas :
il
faut rééduquer les citoyens. Je citerai ici trois phrases qu’on pourr
218
ourrait croire tirées de nos propres manifestes s’
ils
n’étaient privés de cet accent de sincérité qui ne trompe pas. « L’ef
219
s d’opinions, de mœurs, de traditions régionales.
Il
ne s’agit pas d’uniformiser, mais d’opérer une synthèse. » — « Émanci
220
moyen de vivre par son travail, dans un cadre qu’
il
connaît et qu’il accepte, dans une société à laquelle il peut collabo
221
ar son travail, dans un cadre qu’il connaît et qu’
il
accepte, dans une société à laquelle il peut collaborer. » — Enfin le
222
aît et qu’il accepte, dans une société à laquelle
il
peut collaborer. » — Enfin le Plan réclame « la sanction de la respon
223
inition une rénovation politique profonde ». Puis
ils
donnent un projet de constitution aux termes duquel « le pouvoir légi
224
politiques, la Chambre des députés et le Sénat ».
Ils
précisent : « La Chambre sera composée de 400 députés (?) élus au suf
225
e ne comprends pas très bien, je l’avoue, en quoi
elles
cesseront de s’opposer à une « rénovation politique profonde ») on ad
226
s de fonctionnement15. Empressons-nous de dire qu’
il
n’a rien de commun avec le vague fantôme qu’évoquent les magiciens du
227
s centres économiques et intellectuels. » N’y a-t-
il
pas ici trop de choses ? Et peut-être une dangereuse confusion, que n
228
trop qu’au point où on a laissé aller les choses,
il
n’y a plus pour le moment d’autre politique possible que l’opportunis
229
ctrines (p. 42 à 46 sauf le dernier alinéa). Mais
il
y manque l’essentiel : une conception nette et honnête de la corporat
230
ns l’inefficacité. Si j’ai souligné les points où
il
semble s’inspirer sinon toujours de nous, du moins de préoccupations
231
res ou de trahisons. La critique plus générale qu’
il
nous faut faire de ce plan est la suivante : c’est un plan réformiste
232
eois et même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’
il
est, il ne peut aboutir qu’au « fascisme ». Mais à un fascisme sans m
233
même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il est,
il
ne peut aboutir qu’au « fascisme ». Mais à un fascisme sans mystique,
234
Ces jeunes gens manquent d’ambition et de folie.
Ils
appartiennent moralement et spirituellement au désordre ancien qu’ils
235
ralement et spirituellement au désordre ancien qu’
ils
condamnent. Ils sont bien trop pressés de réussir, et si jamais ils r
236
ituellement au désordre ancien qu’ils condamnent.
Ils
sont bien trop pressés de réussir, et si jamais ils réussissent, ce n
237
s sont bien trop pressés de réussir, et si jamais
ils
réussissent, ce ne sera que leur réussite, et non pas celle de la rév
238
ur réussite, et non pas celle de la révolution qu’
il
faut à tous : la révolution des mœurs et de la culture, la révolution
239
capitaliste, antiétatiste — personnaliste ! Ce qu’
ils
disent sonne faux ; c’est poli, c’est raisonnable, c’est habile. Mais
240
c’est poli, c’est raisonnable, c’est habile. Mais
il
faudrait dire beaucoup plus, et attaquer plus franchement nos désordr
241
nt nos désordres dans leurs racines spirituelles,
il
faudrait surtout être, et ils ne sont pas. Ce qui leur manque, c’est
242
acines spirituelles, il faudrait surtout être, et
ils
ne sont pas. Ce qui leur manque, c’est peut-être le sens social, tout
243
t peut-être le sens social, tout simplement. Mais
il
manque à presque tous nos contemporains. J’entends, par sens social,
244
longue durée ou sur une action un peu féconde, s’
ils
ne sont pas en rapport avec les mœurs, avec les sentiments, avec les
245
ents, avec les intérêts généraux des hommes à qui
ils
s’adressent, et si ces hommes, à leur tour, ne se trouvent pas nature
246
quement, et si justes que soient les velléités qu’
il
trahit, qu’à un réformisme craintif, limité, purement défensif — celu
247
stratif si l’on veut. Au point de vue économique,
il
se réduit à la défense du bas de laine. Mais on ne se défend bien qu’
248
es, et la nécessité d’une construction nouvelle ;
elle
travaille donc pour nous. 2° Les éléments les plus solides des const
249
es, mais plus précisément et plus radicalement qu’
ils
ne le font. Nous ne disons pas cela pour faire les malins, mais parce
250
cela pour faire les malins, mais parce que c’est.
Il
ne s’agit pas de nous, mais d’une doctrine — la seule — qui nous sort
251
Nous sommes entourés d’ennemis de toutes parts et
il
nous faut marcher presque constamment sous le feu. Nous nous sommes u
252
que se constituer, qu’élaborer sa physionomie et
il
est loin d’en avoir fini avec les courants de la pensée révolutionnai
253
d peut avoir les plus déplorables conséquences et
il
faut être aveugle pour considérer comme inopportunes ou superflues le
254
lutte. Cette opinion est radicalement fausse. » —
Il
ne faut pas « aller aux ouvriers ». Il faut aller « dans toutes les c
255
ausse. » — Il ne faut pas « aller aux ouvriers ».
Il
faut aller « dans toutes les classes de la population ». Ces phrase
256
d’une brochure de Lénine intitulée Que faire ?19
Elles
combattent la déviation populiste à droite, et la déviation économist
257
te à droite, et la déviation économiste à gauche.
Elles
conduisent Lénine à se séparer des populistes et des économistes au c
258
u congrès de Londres en 1905. En d’autres termes,
elles
conduisent Lénine et ses très rares adeptes à faire le vide autour d’
259
que le hasard d’un scrutin leur a fait attribuer.
Elles
préparent les années de solitude à Paris, puis en Suisse pendant la g
260
litude à Paris, puis en Suisse pendant la guerre.
Elles
préparent aussi le retour de Lénine en Russie, au début de 1917, à l’
261
ces phrases enfin et l’attitude intransigeante qu’
elles
expriment, qui contiennent le secret décisif de la victoire des extré
262
alement notre régime politique, dans la mesure où
il
heurte les intérêts des catégories les plus diverses de la population
263
a simplicitas ! » Les faits lui ont donné raison.
Il
ne s’agit pas ici de tirer Lénine de notre côté. Ni de faire nôtre se
264
ci-dessus définissent une tactique de groupe dont
il
est impossible de ne pas souligner l’exacte similitude avec la tactiq
265
qui se croient plus « pratiques » que nous quand
ils
renvoient aux calendes grecques les tâches « spirituelles » et la con
266
ue Lénine, le premier, a trahi sa tactique dès qu’
il
est arrivé au pouvoir. Cela était fatal ; cette tactique en effet, s’
267
ir. Cela était fatal ; cette tactique en effet, s’
il
faut le répéter, n’avait rien de spécifiquement marxiste. Elle comman
268
répéter, n’avait rien de spécifiquement marxiste.
Elle
commandait, bien au contraire, un développement de la révolution dans
269
toute révolution vraie, que ceux qui luttent pour
elle
témoignent tout d’abord de leur humanité, c’est-à-dire que nous exige
270
leur humanité, c’est-à-dire que nous exigerons qu’
ils
fassent dans leur vie la première révolution, la seule totale. La rév
271
profession, mais une attitude pleinement humaine.
Elle
n’est pas d’abord une prise de pouvoir économique et politique, après
272
politique, après quoi l’on verrait à vivre ; mais
elle
est d’abord une manière de vivre, qui conduira nécessairement à chang
273
, qui se vantent imprudemment de ne pas savoir où
ils
vont. 19. Brochure écrite en 1901, publiée à Genève en 1902, puis e
274
e ne doit pas tendre à former des personnes. Mais
elle
doit être formée par des personnes dans l’exercice de leur vocation.
275
La personne est, ou n’est pas. (Le plus souvent,
elle
n’est pas.) À la différence de ce qu’on appelait naguère personnalité
276
érence de ce qu’on appelait naguère personnalité,
elle
ne se cultive pas ; elle n’est pas un produit soit de l’éducation, so
277
it naguère personnalité, elle ne se cultive pas ;
elle
n’est pas un produit soit de l’éducation, soit de l’industrie pédagog
278
éducation, soit de l’industrie pédagogique. Quand
elle
n’est pas, il vaut mieux ne pas la singer, ne pas apprendre à la sing
279
de l’industrie pédagogique. Quand elle n’est pas,
il
vaut mieux ne pas la singer, ne pas apprendre à la singer. Car la per
280
et l’homme ne choisit pas sa vocation, mais c’est
elle
qui choisit son homme. La seule question qui se pose, dès lors, c’est
281
ponsabilité. Voici d’une part les fonctionnaires.
Ils
ne pensent et ne veulent rien enseigner, rien savoir d’autre que ce q
282
re que ce que l’État, la classe, ou le parti dont
ils
dépendent les paie pour enseigner ou leur impose de savoir (universit
283
seigner quoi que ce soit, et même de savoir ce qu’
ils
disent, par crainte de prendre parti. (Non-conformistes de style bour
284
nient cette communauté au nom d’une liberté dont
ils
négligent d’ailleurs de témoigner par des actes qu’ils l’ont, et les
285
égligent d’ailleurs de témoigner par des actes qu’
ils
l’ont, et les autres la nient d’une manière plus subtile : en l’affir
286
là ce que raille l’équipe des dilettantes ; mais
elle
est un choix libre, et donc non conformiste : or c’est là ce que crai
287
cret de la vie, mais une convention de banquiers.
Il
est contre nature que l’amour, la puissance, dépendent d’une chose mo
288
eptionnelles. La mesure antique est vivante, mais
elle
porte en elle-même le germe de sa mort. Une fois toute la société ada
289
e meurt, se mécanise, et toute tension disparaît.
Il
faut que la révolte des esclaves vienne recréer une tension par en ba
290
comme cadres, une fois leur « esprit » renouvelé.
Il
suffirait pour cela que leur fin soit ouvertement définie, et que leu
291
créerait parallèlement en vertu du même principe.
Ils
travailleraient en toute confiance dans un ensemble organiquement art
292
Une culture isolée n’est pas une vraie culture ;
elle
n’est plus responsable de son action concrète. Dans un monde de « mas
293
re seulement que la culture peut créer librement.
Elle
créera certes en toute liberté, selon ses voies, pour ses fins propre
294
erner conformément à la mesure au nom de laquelle
elle
s’est constituée. Non seulement la Révolution « appartient » de fait
295
ait et de droit à cette première communauté, mais
il
faut dire encore qu’une telle communauté est la Révolution, sans nul
296
u statut de la personne ». Nietzsche, me semble-t-
il
, avait prévu et précisé l’action proprement culturelle de ce « consei
297
une seule tendance et passent au rang d’organes ;
il
s’agit de lutter contre la tendance naturelle à la division du travai
298
e la tendance naturelle à la division du travail.
Il
faut créer des êtres dirigeants qui conservent une vue d’ensemble, qu
299
C’est à eux que la puissance finira par échoir ;
elle
leur sera confiée, parce qu’ils n’en useront point avec violence et n
300
ira par échoir ; elle leur sera confiée, parce qu’
ils
n’en useront point avec violence et ne la dirigeront pas vers un seul
301
un seul but à l’exclusion de tout autre24. » Mais
il
nous faut arrêter là cette citation : Nietzsche, en effet, exprime tô
302
’autre serait la négation de tout ce qui précède.
Il
demande que l’argent soit remis à son équipe d’éducateurs, et ceci po
303
remis à son équipe d’éducateurs, et ceci pour qu’
elle
s’institue en véritable « caste dirigeante ». Or il est clair que le
304
s’institue en véritable « caste dirigeante ». Or
il
est clair que le pouvoir, s’il est réel, n’a rien à faire avec l’arge
305
e dirigeante ». Or il est clair que le pouvoir, s’
il
est réel, n’a rien à faire avec l’argent : l’autorité ne se monnaye p
306
Mais la revendication d’une caste est plus grave.
Elle
contredit les fins de la révolution. Elle nie et ruine le fondement m
307
grave. Elle contredit les fins de la révolution.
Elle
nie et ruine le fondement même de la personne, mesure par excellence
308
té ouverte. L’erreur de Nietzsche est manifeste :
il
a conçu sa nouvelle culture hors du cadre communautaire. Or nous cons
309
érons ce cadre comme immédiat à la révolution. Si
elle
échoue à le créer, c’est qu’elle n’est pas une vraie révolution, mais
310
a révolution. Si elle échoue à le créer, c’est qu’
elle
n’est pas une vraie révolution, mais simplement une dictature de plus
311
r à sa vocation. 22. Cf. Arnaud Dandieu : Y a-t-
il
un seuil entre cité et humanité ? (Archives de philosophie du droit,
312
eux questions suivantes : 1. L’édit de Nantes a-t-
il
« apaisé » quoi que ce soit, en imposant à un conflit spirituel le ca
313
octrine qui préside à la révocation de l’édit est-
elle
vraiment une doctrine opposée à celle qui préside à sa promulgation ?
314
à la lutte des ligueurs et de l’Union calviniste.
Il
venait de se faire catholique et, mal assuré dans son nouveau parti,
315
catholique et, mal assuré dans son nouveau parti,
il
voyait ses anciens amis l’abandonner. L’homme qui venait d’« apaiser
316
même, l’édit est injurieux pour les deux fois, qu’
il
subordonne au raffermissement de l’État. Que peut valoir un « ordre »
317
u roi), exaspère les catholiques en même temps qu’
il
oblige les églises réformées à se constituer en parti politique. D’au
318
urs, et qui souffre partout des pires vexations),
il
ne fait pas droit davantage à la grande revendication des calvinistes
319
montrent par ailleurs que les « crucifixions » qu’
ils
ont souffertes de 1598 à 1685 ne furent pas moins réelles, pour être
320
rigues « légales » pour faire raser les temples —
il
suffisait de faire entrer par ruse un seul relaps dans un temple pour
321
rme de l’évolution centralisatrice et unitaire qu’
ils
avaient justement instaurée. En résumé, telle est l’évolution : a) O
322
ermente et empoisonne la vie morale de la nation.
Il
devient un foyer de fièvre et un facteur d’énervement. Les deux force
323
olitique. L’explosion révolutionnaire, dans ce qu’
elle
a de destructeur, est l’expression de tels complexes). II Rien
324
’est moi. Voici cette phrase, dont on croirait qu’
elle
concerne quelque Führer, et non le roi : « Tout l’État est en lui, en
325
action qui a bénéficié de l’édit de Nantes. C’est
elle
qui a su l’appliquer conformément à la logique du régime. C’est elle
326
liquer conformément à la logique du régime. C’est
elle
qui doit fatalement triompher. Cependant une difficulté subsiste. L’é
327
t a été donné comme « perpétuel et irrévocable ».
Il
s’agira de tourner cet obstacle légal. En fait, l’édit a été appliqué
328
euvent envoyer au roi des rapports annonçant « qu’
il
n’y a plus de protestants en France ». Pourquoi maintenir dès lors un
329
e légalité, si l’on ne peut aller jusqu’à dire qu’
il
honore Louis XIV, demeure tout de même le trait qui le distingue des
330
iste qui permet aux ultramontains d’obtenir ce qu’
ils
n’ont pas pu obtenir un siècle plus tôt. L’édit fut révoqué, dit Sain
331
peut reconnaître son œuvre à la stérilisation qu’
elle
apporte. Cette œuvre est commencée par Henri IV lorsqu’il édicte une
332
te. Cette œuvre est commencée par Henri IV lorsqu’
il
édicte une paix qui n’est qu’un « désordre » concret. Et c’est elle,
333
ix qui n’est qu’un « désordre » concret. Et c’est
elle
, avant tout, qui ourdit (pour reprendre la citation fameuse de Saint-
334
risa les tourments et les supplices dans lesquels
ils
firent réellement mourir tant d’innocents de tous sexes par milliers…
335
sans intervalles, on les traînait à adorer ce qu’
il
ne croyaient point… Telle fut l’abomination générale enfantée par la
336
le sens du déterminisme inhérent à tout étatisme.
Il
a fallu toute l’inconsciente astuce des clercs nantis par le régime a
337
peuvent réprouver l’acte de révocation, alors qu’
ils
aboutissent à la glorification sans réserve de l’écrasement de la Com
338
ations de libertés personnelles encore possibles.
Ils
louchent vers Roosevelt ou vers Mussolini, plutôt que vers un passé t
339
oir un certain intérêt pour notre action. Soit qu’
ils
reprennent quelque vitalité, soit qu’ils subissent les derniers soubr
340
Soit qu’ils reprennent quelque vitalité, soit qu’
ils
subissent les derniers soubresauts d’avant la mort, les partis se met
341
d’avant la mort, les partis se mettent à bouger.
Ils
se divisent, se déforment et se regroupent. À la faveur de ces opérat
342
par elles-mêmes ne présentent pas grand intérêt,
il
arrive qu’on distingue le retournement de certaines réalités vivantes
343
rapiécée se découd par ici, se déchire par là, et
il
arrive que l’on devine l’être de chair et de sang qu’elle déguisait,
344
ive que l’on devine l’être de chair et de sang qu’
elle
déguisait, — le vrai pays. Il suffit d’indiquer pour mémoire : la sci
345
air et de sang qu’elle déguisait, — le vrai pays.
Il
suffit d’indiquer pour mémoire : la scission socialiste, le conflit m
346
dit et redit : le parti radical, c’est la France.
Il
faut dire aujourd’hui : c’était la France politicienne. Car l’accélér
347
é même du centre. Quand l’électeur comprend « qu’
il
faut faire quelque chose », cela se traduit en fait par un vote à gau
348
mystiques qui divisent la France depuis 150 ans.
Il
n’y a plus une gauche généreuse et une droite « réaliste » plus symbo
349
art leurs mystiques se sont à ce point modifiées,
il
importe plus que jamais de définir les intérêts et les doctrines qui
350
sans cesse l’antagonisme des deux Fronts. 3. —
Ils
ne savent pas où ils vont Le Front national groupe d’autres incert
351
sme des deux Fronts. 3. — Ils ne savent pas où
ils
vont Le Front national groupe d’autres incertaines combinaisons pa
352
n ne voit guère à droite que ce colonel. Que veut-
il
? Un petit volume paru l’hiver dernier, Service public, nous l’a malh
353
ris qu’à la question « Où allons-nous ? », lorsqu’
elle
est posée après coup, après que l’on s’est mis en marche, il n’est d’
354
e après coup, après que l’on s’est mis en marche,
il
n’est d’autre réponse, dans les faits, que la fameuse dictature de tr
355
ue, et nous rendrons bien volontiers l’hommage qu’
elle
réclame à cette honnêteté civique qui constitue la force la plus réel
356
t des aboutissements », écrit M. de la Rocque. Et
il
ajoute, non sans logique : « J’ai imposé la priorité au plan d’action
357
? Qu’est-ce que « cet en avant qui ne sait pas où
il
va ? » (Robert Aron) Qui ne veut même pas le savoir ? Car M. de la Ro
358
ar M. de la Rocque, au lieu de s’expliquer, comme
il
l’annonce, se borne à répéter à tout bout de chapitre qu’il n’est pas
359
ce, se borne à répéter à tout bout de chapitre qu’
il
n’est pas de ces « intellectuels » qui se perdent à rechercher les Pr
360
t-ce tous ces grands mots faussement religieux qu’
il
prétend opposer aux rhéteurs, aux utopistes, aux « intellectuels » ?
361
e à la fière question du début : « De quoi s’agit-
il
? » « Les programmes sont des aboutissements ». Parions que l’homme
362
l’homme qui parie ainsi ne sait pas très bien où
il
va. Mais quelqu’un qui savait ce qu’il voulait, Lénine — et avec lui
363
ès bien où il va. Mais quelqu’un qui savait ce qu’
il
voulait, Lénine — et avec lui toute l’histoire des révolutions réussi
364
onnaire ». M. de la Rocque haussera les épaules :
il
ne se pose pas en révolutionnaire, loin de là. C’est justement ce qu’
365
évolutionnaire, loin de là. C’est justement ce qu’
il
faut lui reprocher. C’est ce refus de prévoir jusqu’au bout les consé
366
qui rend cette action dangereuse. Car tout ce qu’
il
écrit dans ce livre — je ne sais pas ce qu’il dit à ses troupes — tou
367
qu’il écrit dans ce livre — je ne sais pas ce qu’
il
dit à ses troupes — tout son langage militaire — cette manière de par
368
d’action » ne peut être rien d’autre, et quoi qu’
il
veuille, qu’un second 6 février. Ce serait ici le lieu de rappeler le
369
Les révolutions sont sanglantes dans la mesure où
elles
sont mal préparées ». Service public est un livre dangereux, parce qu
370
ectifs si possible encore plus vagues, ou, dès qu’
ils
se précisent, contradictoires. Le Comité de vigilance défend la liber
371
rté, mais d’une manière tant soit peu différente.
Il
veut, sous le nom de liberté, la dictature, l’étatisme et la guerre.
372
ans, ce prophète en Chambre découvre qu’en somme
il
n’a pas de programme. La situation du monde est peut-être tragique. C
373
ant, par amour d’une idée, dans des complots dont
ils
ignorent le vrai but, dans une action de défense qui n’ose pas précis
374
ne action de défense qui n’ose pas préciser ce qu’
elle
défend, dans une ligue de brebis, de loups et de bergers provisoireme
375
suffit pas à les rassurer. Au contraire. Que vont-
ils
faire contre la menace qui les rassemble ? Si personne ne répond d’ur
376
er les brebis. Mais dira-t-on, le Populaire n’a-t-
il
pas proposé de nationaliser les banques ? Et l’Humanité, de confisque
377
extrêmement cohérent, mais le temps nous manque,
il
faut parer au plus pressé ; « priorité au plan d’action ». Seulement
378
pèce d’intention quelconque. Quant à M. Frossard,
il
signe des décrets-lois. Enfin, il est toujours possible d’organiser d
379
à M. Frossard, il signe des décrets-lois. Enfin,
il
est toujours possible d’organiser des réunions de protestation contre
380
aniser des réunions de protestation contre Laval,
il
est beaucoup plus difficile de se prémunir contre la chute de Laval,
381
on succès prochain. De Blum qui ne sait pas ce qu’
il
faut faire, de Daladier qui croit le savoir ou de Cachin qui n’ose pa
382
de passion nette, d’idée maîtresse, que pourra-t-
il
résulter d’autre qu’une confusion indescriptible ? Coup de force, gue
383
travaille pour la future dictature étatiste ; qu’
elle
se qualifie elle-même de nationale ou de prolétarienne, peu importe,
384
oite ou de gauche. Cette troisième force existe-t-
elle
? Je me bornerai à citer un fait symbolique. Du point de vue de la ta
385
. Du point de vue de la tactique révolutionnaire,
il
est clair que la seule question décisive n’a été posée ni par les gau
386
us Ce n’est pas à notre propagande, certes, qu’
il
faut attribuer l’évolution d’une partie de l’opinion, ou de certains
387
— et nos expériences de cet été le prouvent. Mais
il
n’est pas indifférent de noter les convergences qui se dessinent. Dan
388
s Ordre nouveau. Enfin, un peu partout, l’idée qu’
il
faut organiser les libertés se fait jour, et cesse d’apparaître comme
389
pataquès doctrinaux qui caractérisent les chefs,
il
existe à gauche et à droite une masse croissante d’hommes qui savent
390
te une masse croissante d’hommes qui savent ce qu’
ils
ne veulent pas : la guerre, l’anarchie capitaliste, la dictature, le
391
e refus à gauche et à droite, parmi les troupes.
Il
est temps de donner à ces troupes une volonté commune constructive, u
392
une volonté commune constructive, un programme qu’
elles
puissent opposer aux entreprises de M. de Wendel comme à celles de M.
393
érale aux bienfaits de l’étatisme centralisateur.
Il
faut avouer que sur ce point nous n’enregistrons pour le moment qu’un
394
que nous défendons. Quelles catastrophes faudra-t-
il
donc pour détruire cette superstition ? s. Rougemont Denis de, « La
395
ne vous accusent pas d’ardeur belliqueuse, quand
ils
voient vos jeunes gens se passionner pour le « Wehrsport »31 ? Cette
396
arouches — tout cela signifie guerre en français.
Il
n’y a rien à faire contre ce jugement. Je vous le disais : quand des
397
alignés, et surtout, faire cela pour le plaisir,
il
n’y a qu’une seule explication possible : c’est que ces types se prép
398
ne déclaration « pacifiste » ! Mais pourquoi faut-
il
que votre paix soit encore une guerre ? Ne pouvez-vous vraiment entho
399
and voulait soulever l’enthousiasme des Français,
il
« déclarait la Paix » au monde entier. Lui. — Mais il n’y avait auss
400
déclarait la Paix » au monde entier. Lui. — Mais
il
n’y avait aussi que des Français pour le croire. Et cela ne gênait pa
401
attre votre conception du monde dans la mesure où
elle
se veut héroïque, comme celle des fascistes d’ailleurs, ou même comme
402
x des descendants des sans-culottes, c’est ainsi.
Ils
n’admettent plus qu’une seule espèce d’héroïsme : la littérature de M
403
s dites : les Anciens Combattants à côté de nous.
Ils
ont subi une épreuve formidable, ils ont fait une expérience maximum,
404
ôté de nous. Ils ont subi une épreuve formidable,
ils
ont fait une expérience maximum, ils ont vécu quelque chose d’extrême
405
formidable, ils ont fait une expérience maximum,
ils
ont vécu quelque chose d’extrême, et rien ne peut remplacer cela pour
406
tir devant nous un adversaire vraiment dangereux,
il
nous faut cela pour provoquer le déploiement de toutes nos forces vir
407
ement votre virilité34. À quoi cela vous mènera-t-
il
, sinon à la guerre ? Lui. — Peut-être qu’il faut cela… Moi. — Vous
408
ra-t-il, sinon à la guerre ? Lui. — Peut-être qu’
il
faut cela… Moi. — Vous ne le disiez pas tout à l’heure ! Je vais san
409
tonner. Ce que je reproche à votre « peut-être qu’
il
faut cela », ce n’est pas son cynisme, c’est bien plutôt son idéalism
410
tre jalousie à l’endroit des Anciens Combattants.
Ils
ont subi une épreuve inutile et mauvaise. Ils ont été victimes d’un e
411
ts. Ils ont subi une épreuve inutile et mauvaise.
Ils
ont été victimes d’un effroyable accident. Une épreuve pareille n’est
412
accident. Une épreuve pareille n’est pas humaine,
elle
n’a aucune valeur pour la vie normale de l’homme. Et ils le disent bi
413
aucune valeur pour la vie normale de l’homme. Et
ils
le disent bien ! C’est une mutilation. C’est une catastrophe cosmique
414
sions de ce genre. Prenez l’exemple d’un tableau.
Il
ne s’agit pas de mélanger toutes les couleurs pour aboutir à l’harmon
415
er toutes les couleurs pour aboutir à l’harmonie.
Il
faut au contraire poser à côté d’un rouge vif un vert violent pour qu
416
telle que vous la concevez, est un danger dès qu’
elle
est forte et armée. C’est bien pourquoi j’estime que votre « sport ar
417
ais contre la Russie ? Lui. — C’est autre chose.
Il
faut être prêt à tout, bien qu’il y ait la Pologne entre deux. Mais s
418
n qu’il y ait la Pologne entre deux. Mais surtout
il
nous faut une force, à l’intérieur, pour assurer la défense du régime
419
ui. — Je ne nie pas la difficulté. Mais est-ce qu’
il
n’y en a pas aussi dans votre système « fédéraliste » ? Et, de plus,
420
lemands en ont donné, selon vous, une caricature.
Il
faut que nos luttes deviennent des luttes spirituelles, dans le sens
421
ter leur brutalité naturelle dans des domaines où
elle
devienne féconde. Lui. — Je vous souhaite bonne chance ! Moi. — Voul
422
tre fois, de la nécessité d’une morale héroïque ?
Il
m’est venu quelques doutes, pendant cet entretien : des vrais héros p
423
, pendant cet entretien : des vrais héros parlent-
ils
d’héroïsme, ont-ils une théorie là-dessus, l’enseignent-ils ? Et surt
424
ien : des vrais héros parlent-ils d’héroïsme, ont-
ils
une théorie là-dessus, l’enseignent-ils ? Et surtout, peut-on parler
425
ïsme, ont-ils une théorie là-dessus, l’enseignent-
ils
? Et surtout, peut-on parler d’héroïsme collectif, par groupe ? Il fa
426
peut-on parler d’héroïsme collectif, par groupe ?
Il
faudra que nous y réfléchissions, chacun de notre côté. 31. Wehrsp
427
t maintenant des milliers de poulets kolkhoziens.
Elle
souriait gentiment : tout change !… Il y a tout de même certaines cho
428
emaine, des sections d’assaut en ordre de marche.
Ils
vont par 3 et non par 4. Je me suis fait dire par quelqu’un de bien r
429
viter une apparence trop militaire. Et, en effet,
il
faut reconnaître que cela change tout. Soyons exacts. » v. Rougem
430
n hommage que la richesse rend à la pauvreté dont
elle
a su tirer des sujets populaires. Donc, jusqu’à ces dernières années,
431
nées, l’écrivain doit se battre sur deux fronts :
il
doit gagner son pain, et il doit triompher des conformismes et des «
432
tre sur deux fronts : il doit gagner son pain, et
il
doit triompher des conformismes et des « cabales ». Certains périssen
433
n tirent de l’énergie ; tous savent et sentent qu’
elle
est essentiellement humaine, c’est-à-dire qu’elle exprime un conflit
434
elle est essentiellement humaine, c’est-à-dire qu’
elle
exprime un conflit permanent et fécond, celui du créateur et du monde
435
t et fécond, celui du créateur et du monde tel qu’
il
est ou tel qu’il fut créé par d’autres, celui de l’aventure et des ro
436
i du créateur et du monde tel qu’il est ou tel qu’
il
fut créé par d’autres, celui de l’aventure et des routines, celui de
437
inguer assez clairement pour riposter. II S’
il
faut définir brièvement cette menace imprévue, nous dirons : de même
438
re un navet de série. Si l’auteur est désargenté,
il
sera obligé de s’exécuter. La critique étant directement influencée p
439
t bons. Mon exemple peut paraître simpliste. Mais
il
suffit d’avoir un peu fourré son nez dans le monde de l’édition paris
440
isienne pour savoir que ce cas est courant, et qu’
il
est même tellement courant qu’il explique à lui seul l’abaissement tr
441
t courant, et qu’il est même tellement courant qu’
il
explique à lui seul l’abaissement très frappant du niveau de notre pr
442
ateurs d’une hiérarchie des valeurs : simplement,
ils
n’en ont aucun souci. Ils se font les agents de publicité des grandes
443
s valeurs : simplement, ils n’en ont aucun souci.
Ils
se font les agents de publicité des grandes maisons. Ils parlent du «
444
font les agents de publicité des grandes maisons.
Ils
parlent du « livre dont on parle ». Et pourquoi « parle »-t-on de ce
445
es que l’on n’accorde qu’à une maison puissante).
Il
faudrait, c’est l’évidence, que les chroniqueurs parlent surtout des
446
t qui exige d’eux un feuilleton sur les titres qu’
il
voit annoncés : on veut se tenir « au courant ». Un critique trop sou
447
site donc à l’accuser de simonie intellectuelle :
il
est plutôt victime, souvent inconsciemment, d’un système qui le tient
448
nt, d’un système qui le tient de tous côtés. Faut-
il
donc accuser les éditeurs ? Jusqu’en 1930 environ, c’est-à-dire jusqu
449
certains ouvrages de qualité, mais peu vendables.
Ils
entretenaient une atmosphère de liberté dans la recherche, un dernier
450
isme pour ainsi dire normal des vieilles maisons.
Ils
compensaient leur incapacité à lutter sur le plan publicitaire par un
451
onc les grands éditeurs. On pourrait concevoir qu’
il
se trouve parmi eux quelques esprits indépendants, et en fait il s’en
452
rmi eux quelques esprits indépendants, et en fait
il
s’en trouve deux ou trois. Mais que peut un esprit indépendant, sinon
453
de la distribution des livres au grand public. Qu’
il
me suffise d’affirmer que c’est là que réside le secret de tout le ma
454
teur cesse d’être un artisan au service du livre.
Il
met le livre au service de trusts industriels. Il entre dans le domai
455
Il met le livre au service de trusts industriels.
Il
entre dans le domaine des gros chiffres, qui est la mort de la pensée
456
commissionnaires (40 ou 45 %, suivant les cas) qu’
il
doit ristourner aux Messageries sur le prix des exemplaires vendus, l
457
t se monter à des dizaines de milliers de francs.
Il
n’est donc plus question, matériellement, pour l’éditeur, de risquer
458
gare. Quant aux petits éditeurs, dont j’ai parlé,
il
a suffi de quelques années de ce régime pour qu’ils se vissent acculé
459
l a suffi de quelques années de ce régime pour qu’
ils
se vissent acculés soit à la faillite, soit à se vendre aux Messageri
460
ce des produits de l’esprit ; sur la manière dont
elles
enterrent dans leurs caves des stocks de livres ou de journaux qui, b
461
visibles (et cela n’est pas du tout souhaitable,
il
vaudrait mieux réveiller l’opinion) rien ne permet de penser que les
462
ire : d’ici quelques années, la crise persistant,
il
n’y aura plus en France d’édition libre. Et le seul moyen d’y remédie
463
t les fascismes. L’argent a ses fatalités, même s’
il
arrive de Moscou. ⁂ Sans vouloir préciser ici les modalités du régime
464
s responsabilités concrètes. 35. Par exemple s’
il
ne tient pas l’article policier ou le roman façon-Pierre-Benoit. 36.
465
ent les chasseurs, quand une garenne se dépeuple,
il
faut, pour un temps, laisser le fusil au râtelier. 38. Je n’insiste
466
ste, c’est-à-dire au Führer en personne. En fait,
il
ne s’agissait pas d’élections, au sens parlementaire, mais de plébisc
467
tions, au sens parlementaire, mais de plébiscite.
Il
ne s’agissait pas de doser les opinions, mais au contraire d’obtenir
468
même était indiquée par la nature du but visé, et
il
n’y a pas lieu de chicaner sur ce point, encore que certains membres
469
jorité, et cette unanimité n’existant pas encore,
il
fallait créer de gré ou de force ses conditions. On peut contester la
470
itimité de la fin poursuivie, mais si on l’admet,
il
faut admettre aussi qu’elle « justifiait » les moyens mis en œuvre. L
471
ie, mais si on l’admet, il faut admettre aussi qu’
elle
« justifiait » les moyens mis en œuvre. L’indignation d’une partie de
472
à la « libre » concurrence des groupes, tandis qu’
il
ne désigne en Allemagne qu’une opération de propagande au profit d’un
473
sur ce point. Les démocraties de l’Ouest, disait-
il
en substance, ne sont en réalité que des oligarchies. Le peuple y est
474
éritable volonté de la nation… Pour moi, ajoutait-
il
, je viens faire appel à vous tous pour la troisième fois en trois ans
475
ordres de la Providence du peuple allemand. ») Et
il
terminait d’une voix tonnante : « Voilà ce que j’appelle de la vraie
476
les siens. Mais le Führer a prévu l’objection, et
il
la réfute d’avance avec un sens démagogique incomparable. « Avant d’e
477
comparable. « Avant d’en appeler à l’opinion, dit-
il
, il faut que cette opinion existe. Or comment voulez-vous vous faire
478
arable. « Avant d’en appeler à l’opinion, dit-il,
il
faut que cette opinion existe. Or comment voulez-vous vous faire une
479
citoyen 46 programmes différents, et d’exiger qu’
il
choisisse en connaissance de cause. C’est pourquoi la vraie démocrati
480
eau d’un électeur allemand qui écoute ce langage.
Il
se peut qu’il soit un instant gêné par le sophisme qui assimile « vra
481
eur allemand qui écoute ce langage. Il se peut qu’
il
soit un instant gêné par le sophisme qui assimile « vraie démocratie
482
gouvernement d’un seul appuyé sur une opinion qu’
il
s’est créée favorable par les moyens que l’on sait. Mais il est proba
483
réée favorable par les moyens que l’on sait. Mais
il
est probable que cet électeur est beaucoup plus sensible à la dénonci
484
à la dénonciation du sophisme contraire, parce qu’
il
en a souffert pendant les années d’inflation et de chômage ; j’entend
485
isons pratiques — dans les États centralisés — et
il
ne reste plus qu’un seul moyen de la contrôler « démocratiquement » :
486
contrôlé, — pratiquement : un référendum truqué.
Il
peut apparaître politiquement nécessaire dans deux cas : 1° Lorsqu’i
487
litiquement nécessaire dans deux cas : 1° Lorsqu’
il
s’agit de donner un aspect légal à la prise du pouvoir par un seul ho
488
de Louis-Napoléon et de Napoléon III.) 2° Lorsqu’
il
s’agit de renforcer le prestige d’un régime en créant l’unanimité nat
489
Les 3 plébiscites hitlériens.) Dans les deux cas,
il
s’agit donc d’une mesure d’exception, ou de crise, exigeant la mise e
490
facto repoussée par la majorité des citoyens, fût-
elle
, dans certains cas, excellente.) La nécessité du plébiscite se confon
491
ne fois : le référendum n’est possible en Suisse,
il
n’est « démocratique » que dans la mesure où le fédéralisme suisse su
492
sciste, n’a plus de sens historique ni spirituel.
Il
importe d’insister sur cette conclusion, au moment où nous critiquons
493
, par des hommes responsables et qui savent ce qu’
ils
font, dans un cadre qui soit à mesure d’homme, — pour la seule vraie
494
tion dans un temps où l’autorité existerait. Mais
il
est urgent de la poser et de la résoudre dans notre temps. Tout de su
495
Madame : quand la mode est à l’autorité, c’est qu’
il
n’y a plus d’autorité. Et quand M. Tardieu lui-même…, eh bien, c’est
496
Et quand M. Tardieu lui-même…, eh bien, c’est qu’
il
est temps d’intervenir et de tirer les choses au clair. Ce qui fait c
497
ns la mesure où l’autorité diminue. C’est cela qu’
il
nous faut expliquer. 2. Qu’est-ce que l’autorité ? N’est-ce pas tout
498
us en donne un exemple typique. L’autorité serait-
elle
mieux définie comme « ce à quoi l’on obéit » ? — Non : car il est cou
499
inie comme « ce à quoi l’on obéit » ? — Non : car
il
est courant que les hommes obéissent à certains ordres qui leur sont
500
e, ni d’un pape, ni d’un soviet, ni d’un caporal.
Elle
ne peut être ni achetée, ni vendue, ni élue, ni plébiscitée, ni trans
501
Autrement dit : l’autorité n’est pas le pouvoir.
Elle
ne se confond jamais avec aucun pouvoir institué, parce qu’elle est a
502
fond jamais avec aucun pouvoir institué, parce qu’
elle
est au-dessus de tout pouvoir. L’autorité est ce qui fait qu’un pouvo
503
’un instrument créé par une autorité en exercice.
Il
arrive certes qu’un pouvoir institué survive à l’abdication de l’auto
504
masse, est à peu près synonyme d’impuissance, et
il
est méprisé comme tel. Cependant que l’élite des « clercs » le loue p
505
l que les élites elles-mêmes n’en montrent lorsqu’
elles
se vantent de ne servir à rien ? Mais s’il est vrai que l’on abuse de
506
squ’elles se vantent de ne servir à rien ? Mais s’
il
est vrai que l’on abuse de ce terme pour couvrir les plus vils marcha
507
plus vils marchandages, ou les plus lucratifs ; s’
il
est vrai que les journaux du Comité des forges font profession de déf
508
font profession de défendre le « spirituel » ; s’
il
est vrai que les « bourgeois » de toutes classes ont fait de « l’espr
509
rité spirituelle, ou mieux d’autorité tout court,
il
s’agit bien d’autorité concrète : celle du génie créateur, certes, ma
510
é spirituelle, au plein sens du mot, cette fois. (
Il
est toujours désagréable de se citer soi-même : cela donne à penser q
511
t fondé sur la croyance. »)40 4. Comment se fait-
il
qu’une élite ou un gouvernement, ou une personne, en viennent à perdr
512
re leur autorité ? Autrement dit, comment se fait-
il
qu’une autorité cesse de croire en elle-même ? (Car toute autorité qu
513
ité cesse de croire en elle-même dès l’instant qu’
elle
cesse de créer. Or ce qui peut l’induire à cette tentation de paresse
514
os à l’abri de ses propres créations. Mais dès qu’
il
a rompu le contact avec les résistances concrètes qu’il devait ordonn
515
ompu le contact avec les résistances concrètes qu’
il
devait ordonner et commander, la réalité lui devient effrayante. (On
516
oup plus peur loin du combat qu’en pleine lutte.)
Il
n’ose plus intervenir en force, s’imposer à ses risques et périls, re
517
ouveaux l’appareil du pouvoir devenu trop rigide.
Il
s’en remet aux mécanismes qui roulent encore grâce à l’élan acquis. (
518
eur trouve notre description un peu abstraite, qu’
il
essaie de l’illustrer en remplaçant « esprit ou « autorité » par nati
519
de l’armée et de la police, bref du pouvoir dont
ils
étaient les chefs, contre une autorité proclamée au-dehors, très infé
520
tiellement l’affirmation d’une nouvelle autorité.
Elle
devient pratiquement inévitable lorsque l’autorité réelle n’est plus
521
ionnaire, c’est encore le budget de l’État, quand
il
n’y a plus d’autorité au-dessus de l’État.) 39. Voir le n° 5 de L’O
522
té n’a donc le droit de s’en désintéresser. Ou, s’
il
le fait, il perd le droit de se plaindre quand les affaires, à son av
523
le droit de s’en désintéresser. Ou, s’il le fait,
il
perd le droit de se plaindre quand les affaires, à son avis, vont mal
524
otion leur volonté de s’intéresser à la cité dont
ils
sont membres. Leur émotion est celle d’une découverte. Ils découvrent
525
membres. Leur émotion est celle d’une découverte.
Ils
découvrent que le droit de se plaindre, dont ils avaient toujours usé
526
Ils découvrent que le droit de se plaindre, dont
ils
avaient toujours usé, entraîne le devoir de modifier la situation don
527
entraîne le devoir de modifier la situation dont
ils
se plaignent. Cette conséquence est pour eux si nouvelle, qu’ils épro
528
t. Cette conséquence est pour eux si nouvelle, qu’
ils
éprouvent le besoin de « justifier » leurs interventions politiques,
529
erc doit être un citoyen tout comme les autres, s’
il
doit « faire de la politique », — ce malaise irritant révèle une prof
530
e ; mais on sent aussi que la politique, telle qu’
elle
est conçue et pratiquée de nos jours, est une menace sérieuse pour l’
531
À la question qui résulte de ce malaise : « faut-
il
ou non faire de la politique ? », on ne peut répondre avec sécurité q
532
is si la politique devient ce que nous voulons qu’
elle
soit, la question d’en faire ou de n’en pas faire ne se pose même plu
533
inir par quatre de ses principaux caractères. a)
Elle
consiste d’abord dans la lutte des partis. Pour un très grand nombre
534
ue se confond avec le jeu et la lutte des partis,
il
doit se déclarer de toutes ses forces antipolitique. b) On appelle a
535
encore l’homme sain qui osera faire leur éloge !
Elles
nous présentent chaque semaine dans leurs échos et leurs leaders l’an
536
des intellectuels, on est bien forcé d’avouer qu’
il
n’y a plus en France de véritable idéologie politique. Ce qu’on nous
537
doctrine de Marx est un facteur de désordre et qu’
elle
entraîne la ruine de la famille42. Si la politique, c’est cela, je di
538
tique comme une simple technique de gouvernement.
Il
serait souhaitable en effet que le ministère des colonies soit géré p
539
sion d’un peuple n’est pas une affaire de calcul.
Ils
réduisent toute la politique au jeu subalterne des fonctions étatique
540
jeu subalterne des fonctions étatiques. En somme,
ils
donnent à la majorité des citoyens d’excellentes raisons de se désint
541
ntéresser de la conduite de leur cité. Et bien qu’
ils
se recrutent en général parmi les « gens de droite », ils représenten
542
ecrutent en général parmi les « gens de droite »,
ils
représentent la tendance la plus rigoureusement matérialiste. d) À l
543
les intellectuels du Front populaire. On attend d’
elle
la création d’un « homme nouveau », d’une humanité riche, heureuse, o
544
ures. En résumé : si la politique n’est que ce qu’
elle
est actuellement en France, je dis qu’un homme honnête, au surplus pa
545
a coutume d’appeler ainsi, quand on se demande s’
il
faut en faire ou non. En France44, elle est devenue la science ou l’a
546
e demande s’il faut en faire ou non. En France44,
elle
est devenue la science ou l’art, également impurs et maléfiques, des
547
ou des sentiments incontrôlés, — c’est-à-dire qu’
elle
est devenue une culture de la mauvaise foi et de la haine stérile. Ai
548
ique par des motifs qu’on peut admettre généreux,
il
se voit condamné aussitôt à des complicités honteuses et moralement d
549
pratique, du bien commun. Et l’on admet alors qu’
il
existe deux morales, l’une privée et l’autre politique, la plupart du
550
urait être qu’une expression de la personne même.
Elle
s’enracine dans l’homme, en tant qu’il est actif, créateur et respons
551
ne même. Elle s’enracine dans l’homme, en tant qu’
il
est actif, créateur et responsable vis-à-vis de la communauté. Elle n
552
éateur et responsable vis-à-vis de la communauté.
Elle
n’est pas une obligation imposée par l’État ou la nation, mais au con
553
e membre d’une communauté. Toute personne, lorsqu’
elle
se manifeste comme telle, crée aussitôt une tension. D’une part elle
554
omme telle, crée aussitôt une tension. D’une part
elle
organise ses appuis matériels, d’autre part elle s’élance vers un but
555
elle organise ses appuis matériels, d’autre part
elle
s’élance vers un but nouveau. Cette double activité aboutit à la créa
556
secteur organisé — et de la nation, idéal commun.
Elle
implique une hiérarchie : l’organisation devant être normalement subo
557
evant être normalement subordonnée à la création.
Il
résulte de cette définition de la politique que tout homme, dans la m
558
de la politique que tout homme, dans la mesure où
il
agit personnellement, se trouve engagé par là même dans la vraie poli
559
r là même dans la vraie politique. Car d’une part
il
a besoin de la base matérielle assurée par l’État, d’autre part il ne
560
base matérielle assurée par l’État, d’autre part
il
ne peut créer dans le vide, et sa création, quelle qu’elle soit, se r
561
eut créer dans le vide, et sa création, quelle qu’
elle
soit, se répercute et prend toute sa valeur dans le domaine national4
562
, au sens que nous venons de donner du politique.
Elle
consiste à faire la part, dans l’activité des personnes aussi bien qu
563
spirituelles, enfin l’État à la nation. Dès lors
il
ne peut plus y avoir d’opposition entre la morale privée et la morale
564
d’adapter avec souplesse la technique aux buts qu’
elle
doit servir. Celui qui a compris cela, a compris l’Ordre nouveau. 6.
565
pleine crise ? Oui ou non, cette crise couronne-t-
elle
la « politique » des « réalistes » ? Nous nous adressons à ceux qui v
566
aspects de notre « intellectualisme » En vérité,
il
serait temps que les hommes, doués de raison, qui s’intéressent au so
567
d’une large considération des réalités mondiales.
Elles
ne sont pas le fait des petits calculateurs locaux, des comitards, de
568
d’être, sa raison de subsister et de créer ? A-t-
elle
une politique intérieure qui corresponde au rôle que les autres puiss
569
tres puissances la mettent au défi de jouer ? A-t-
elle
une conception de l’homme qui lui soit propre, et qu’elle puisse oppo
570
conception de l’homme qui lui soit propre, et qu’
elle
puisse opposer victorieusement aux conceptions nouvelles ou rétrograd
571
eurs pauvres vieilles idéologies. C’est-à-dire qu’
ils
donneront enfin une base et une perspective et un avenir communs à la
572
ement et d’emblée l’universel. Aussi se garderont-
ils
d’eux-mêmes de donner à ce que nous disons ici de la nation un sens a
573
lités ; mais très typique, et à plusieurs égards.
Il
résume avec conscience les phases d’une décadence catastrophique de l
574
e de l’idée de Progrès aux débuts du xxe siècle.
Il
analyse quelques-unes de ses causes. Enfin, il définit sans équivoque
575
e. Il analyse quelques-unes de ses causes. Enfin,
il
définit sans équivoques la solution proposée par le néo-marxisme à ce
576
qu’approuver la description donnée par l’auteur.
Il
est bien vrai que le progrès technique a été détourné de ses fins hum
577
ales. Nous pensons, comme l’auteur, — à qui prend-
il
sa formule ? — que ce sont « les hommes qui modifient les circonstanc
578
grande que les inventions de la pré-Renaissance,
il
s’agit de trouver les institutions qui permettent de réaliser la libé
579
s d’autre but que cette « libération » effective.
Elle
suppose d’autre part que le machinisme et la rationalisation soient «
580
description au diagnostic, et d’autre part dès qu’
il
essaie de préciser les perspectives pratiques que nous réserve un ren
581
ien. L’auteur englobe le personnalisme dans ce qu’
il
nomme, avec horreur, l’anti-Progrès. C’est sans doute qu’il estime, a
582
avec horreur, l’anti-Progrès. C’est sans doute qu’
il
estime, avec ses confrères Lefebvre-Guterman, que la personne, c’est
583
ue « l’homme peut donner davantage », pour peu qu’
il
se laisse faire par la dictature stalinienne. Mais qu’est-ce que « do
584
sommes beaucoup plus opposés au spiritualisme qu’
il
ne l’est au matérialisme ; que notre condamnation du régime soviétiqu
585
s au fascisme », mais adversaires du fascisme, qu’
il
soit hitlérien (rural) ou stalinien (industrialiste) ; que la protest
586
avec indignation l’épithète de « matérialiste ».
Il
n’a pas assez de mépris pour le « fatalisme » et le mécanisme « gross
587
ky, des Haeckel. « Idéologie assez plate », écrit-
il
, au lieu de montrer en quoi elle serait fausse, à son point de vue, c
588
sez plate », écrit-il, au lieu de montrer en quoi
elle
serait fausse, à son point de vue, ce qui eût été le vrai sujet d’un
589
l’histoire de ses démêlés avec le capitalisme qu’
il
engendra. Mais l’auteur se considère, lui, comme un « esprit dialecti
590
ffiné, tout en souplesse… Cette pudeur nouvelle —
elle
date de 1935 — ou cette fausse honte à l’endroit du matérialisme « gr
591
gentsia radicale du Front populaire. La manœuvre,
elle
, est carrément « grossière ». Elle est d’ailleurs en train de réussir
592
. La manœuvre, elle, est carrément « grossière ».
Elle
est d’ailleurs en train de réussir auprès de quelques écrivains bourg
593
ace sur les ouvriers, et qui laisse loin derrière
elle
les violences fascistes52 ; la vérité humaine par des idéologies de p
594
lleuse n’étant qu’une arme « dialectique » lorsqu’
elle
est maniée par un vrai marxiste, au service d’un État « dialectiqueme
595
ce sera vouloir m’inspirer la vanité de croire qu’
il
n’y a que des injures à y répondre. 48. Révolution nécessaire, p.
596
atisme fasciste ? 50. « Dukanov leur dit combien
il
gagnait en travaillant suivant la méthode stakhanoviste. C’était l’ar
597
inconséquences, si nous comprenons le contexte. (
Il
faudrait prendre garde de cultiver certain pluralisme de vocabulaire,
598
936)ac Erreur française sur le fascisme S’
il
est un préjugé auquel les masses bourgeoises autant qu’ouvrières tien
599
s bourgeoises autant qu’ouvrières tiennent, comme
elles
tiennent aux axiomes fondamentaux de leur existence — un sou est un s
600
pas, en France, la connaissance de nos voisins :
elle
ne suppose que la lecture des journaux. (Bien sûr que sous cette form
601
ure des journaux. (Bien sûr que sous cette forme,
elle
est inoffensive, tant qu’elle reste d’usage interne, c’est-à-dire pur
602
e sous cette forme, elle est inoffensive, tant qu’
elle
reste d’usage interne, c’est-à-dire purement électoral. Mais ce n’est
603
électoral. Mais ce n’est pas toujours possible…)
Il
faudrait que les Français finissent tout de même par remarquer qu’hor
604
» ne signifient plus grand-chose, si tant est qu’
ils
aient jamais signifié les mêmes choses qu’ici. Gauche et droite, en F
605
ère lui ; cela ne dit rien du tout à l’Allemand. (
Il
n’en va pas de même en Espagne, mais c’est à cause des jésuites.) L’h
606
que le fascisme le « sauverait du communisme ». (
Il
aura l’occasion de se détromper, le jour où un État fasciste fera mai
607
s prochaines que celles de la simple vérité. Mais
il
y va du succès même de la révolution personnaliste. Désespérer de fai
608
vraie nature des régimes étrangers, pour lesquels
ils
sont prêts à se battre, c’est accepter la guerre civile la plus absur
609
e sait que Mussolini vient du syndicalisme, et qu’
il
fut l’un des chefs du parti socialiste. On sait aussi quelles influen
610
e ceux de Sorel. Jusqu’au lendemain de la guerre,
il
était difficile de mettre en doute la sincérité de son attachement à
611
est un mouvement « de gauche » ? Certes non. Car
il
serait trop facile de répliquer que Mussolini a trahi le socialisme,
612
er que Mussolini a trahi le socialisme, plutôt qu’
il
ne l’a continué. La question véritable n’est pas là. Elle doit se po
613
’a continué. La question véritable n’est pas là.
Elle
doit se poser dans ces termes : un chef socialiste qui veut exercer l
614
-il ne pas trahir le socialisme ? Et du moment qu’
il
le trahit, peut-il faire autre chose que du fascisme ? Regardons l’Eu
615
des offices d’État, et « nationalisent »54 ce qu’
ils
peuvent. Quant aux socialistes allemands, ils n’avaient eu que le tem
616
qu’ils peuvent. Quant aux socialistes allemands,
ils
n’avaient eu que le temps d’écraser les spartakistes et les séparatis
617
éder la place aux bourgeois, qui à leur tour… Est-
il
possible de tirer quelques conclusions claires d’un tel chaos d’échec
618
chefs. Notons ensuite que ces gouvernements, qu’
ils
soient parlementaires ou dictatoriaux, ont tous montré en fait la mêm
619
artout le même. Dans les démocraties bourgeoises,
il
est encore freiné et sournoisement saboté par l’opposition, les tradi
620
e — on n’ose dire en progrès — sur le socialisme.
Elles
sont le « dépassement » hégélien, — c’est-à-dire en même temps la nég
621
a de la carrure, écrasera la révolte spartakiste.
Il
n’eût tenu qu’à lui de se faire nommer Führer… Quatre ans plus tard,
622
ettre sur ce rang. N’oublions pas tout de même qu’
elle
a eu Bonaparte, qui lui aussi venait de la « gauche ». Le national
623
de la « réussite » de tous ces hommes est simple.
Ils
ont compris que le socialisme économique n’était que la moitié d’une
624
économique n’était que la moitié d’une doctrine.
Ils
ont compris qu’on ne peut pas fonder l’État, tel que le rêvent les so
625
étatiser du même coup les forces morales du pays.
Ils
ont tiré la grande leçon de la guerre : pour réussir à concentrer l’é
626
concentrer l’économie entre les mains de l’État,
il
faut l’appui d’une mystique qui paralyse les éléments d’opposition. C
627
nom du parti hitlérien n’ont rien d’antinomique.
Ils
sont exactement complémentaires. Le socialisme est une « nationalisat
628
eut se fonder sur des bases purement matérielles.
Il
lui faut la fameuse « confiance », et une confiance disciplinée, à to
629
s été, et ne sera jamais que le fascisme. Si donc
il
s’agissait de réussir, de réussir n’importe quoi, et d’être « sociali
630
aines tournures que prend le national-socialisme,
il
n’est pas rare qu’un membre du parti d’Hitler réponde : « Vous êtes b
631
lemagne n’a pas eu de Révolution française, et qu’
elle
doit rattraper son retard, à tout prix. Vous avez, vous Français une
632
historiens vantent les bienfaits de cette unité.
Elle
est passée dans vos mœurs, à tel point que vous n’en êtes même plus c
633
de la Propagande. Il y a donc quelques chances qu’
ils
traduisent la réalité telle qu’elle est, et non point telle qu’on la
634
ues chances qu’ils traduisent la réalité telle qu’
elle
est, et non point telle qu’on la décrète. ⁂ À quoi se résume effectiv
635
e Münster, de Magdebourg et de Munich. Maintenant
il
faut donner à toute l’Allemagne un idéal commun, des haines communes,
636
dition de centralisme instituée par la monarchie.
Il
s’agissait surtout, pour eux, d’activer le processus amorcé, d’écrase
637
ratistes). Seulement, faute de bases historiques,
il
doit recourir à une propagande d’autant plus virulente et démagogique
638
celle de la race. Mais pour la rendre populaire,
il
faut la lier à des passions que l’on puisse exciter immédiatement : c
639
e humain sur les ennemis de la nation : toujours,
il
faut « faire vite », déjouer un complot à la dernière minute. Une act
640
s la plupart des cas, l’inexistence du complot !)
Il
faut éviter à tout prix qu’une discussion publique prolongée permette
641
aux opposants de se reconnaître et de se grouper.
Il
faut enfin produire une stupeur horrifiée, dont l’effet infaillible e
642
rait Staline pour justifier son « américanisme ».
Ils
diront : c’est un stade nécessaire, il fallait en passer par là, c’es
643
anisme ». Ils diront : c’est un stade nécessaire,
il
fallait en passer par là, c’est la filière de l’Histoire, on ne peut
644
ndition indispensable d’une discipline de guerre.
Il
n’a pas vu que cette même structure était la cause de la stérilité de
645
ture était la cause de la stérilité de la paix. S’
il
avait mieux connu la France telle qu’elle est, s’il n’avait pas été h
646
a paix. S’il avait mieux connu la France telle qu’
elle
est, s’il n’avait pas été hypnotisé par les nécessités de « son comba
647
avait mieux connu la France telle qu’elle est, s’
il
n’avait pas été hypnotisé par les nécessités de « son combat »59, il
648
hypnotisé par les nécessités de « son combat »59,
il
eût tiré aussi les leçons négatives que comporte l’expérience du cent
649
es que comporte l’expérience du centralisme. Mais
il
faut voir que la carence française, la fossilisation des formes étati
650
ns », non plus « séparatiste » mais communaliste.
Il
n’y va pas seulement de nos libertés civiques à venir, mais de la pai
651
civiques à venir, mais de la paix européenne. Car
il
est clair que la menace de guerre se confond actuellement avec le fai
652
aine, bonne ou mauvaise. Alors, qui osera dire qu’
il
est trop tard ? Désespérer de la paix, c’est rendre une guerre fatale
653
espérer de la paix. Et c’est précisément parce qu’
il
est trop tard pour empêcher la guerre par tout autre moyen, que nous
654
e n’est en réalité que la lutte contre les Juifs.
Ils
restent assez sceptiques quant aux 5 théories racistes contradictoire
655
le subordonner, l’utiliser au profit de l’homme.
Elles
se sont laissé envahir, puis dominer par ses mécanismes, aboutissant
656
ur étude et leur exposition relativement aisées :
ils
paraissent se détacher d’eux-mêmes des innombrables contingences de l
657
le bétail, faute de soins, dépérit. À son retour,
il
se voit obligé de faire appel au sénateur voisin, dont le domaine cul
658
tendant. Le sénateur a donc des disponibilités60.
Il
ne saurait en faire emploi plus judicieux et « patriotique » qu’en ac
659
é avec Carthage, source profonde, si indirecte qu’
elle
apparaisse, de tout le développement ultérieur de l’impérialisme roma
660
ppement ultérieur de l’impérialisme romain. Comme
il
arrive toujours lorsqu’on s’engage dans de tels mécanismes, le remède
661
pouvant fournir le blé aux bas prix de l’Afrique,
il
fallut s’orienter vers des cultures spécialisées (oliveraies, vignes,
662
lasse restreinte commande toute la vie politique.
Il
suffira de rappeler les batailles que livrèrent sénateurs et chevalie
663
èbe, épuisent les fortunes de ceux qui briguent :
il
faut les refaire aux dépens des peuples vaincus. À partir du iie siè
664
lus justes, la plèbe se désintéresse de la terre.
Elle
ne demande plus sa part au festin de l’impérialisme. Le pain, les jeu
665
e Sylla et César, ont bien vu que Rome va périr :
elle
n’est plus qu’une cohue de jouisseurs sénatoriaux et équestres, d’arm
666
nnes, de plébéiens rentiers à leur manière puisqu’
ils
vivent de distributions et de jeux (gratuits également). Aussi impose
667
s et de jeux (gratuits également). Aussi imposent-
ils
la remise partielle des dettes, et certaines mesures agraires destiné
668
tre la reconstitution d’une classe paysanne. Mais
il
est trop tard. Rome tout entière, plèbe et patriciat, ne veut plus vi
669
-à-dire de l’exploitation capitaliste du monde qu’
elle
a conquis. Or cette exploitation de l’Empire ne reste possible que si
670
uccesseurs immédiats l’ont compris. Aussi mettent-
ils
fin aux luttes des partis et des classes, par le moyen (aujourd’hui «
671
parvenu — relativement à la technique du temps –,
il
ne subsiste plus aucun lien de solidarité humaine authentique. Seules
672
ntes et les avantages procurés par l’État font qu’
il
existe encore un monde romain : ce n’est qu’une organisation. De là s
673
ndéfiniment sans quelque intervention de l’homme.
Il
devait arriver un temps où il ne se trouverait même plus de brutes in
674
vention de l’homme. Il devait arriver un temps où
il
ne se trouverait même plus de brutes intelligentes, comme Dioclétien,
675
ême, comme insensiblement, le mécanisme s’arrêta.
Il
faut insister fortement sur ce point : l’Empire romain n’est pas tomb
676
rbares63, comme on s’est plu à le dire jusqu’ici.
Il
a succombé aux fatalités internes de son capitalisme, il s’est défait
677
ccombé aux fatalités internes de son capitalisme,
il
s’est défait selon la même loi qui l’avait fait. Résumons ce processu
678
merci, de plus en plus viles de part et d’autre.
Il
a fait du peuple romain un peuple d’exploiteurs impérialistes et de r
679
’exploiteurs impérialistes et de rentiers. Enfin,
il
a nécessité l’établissement de l’État totalitaire, qui à son tour a s
680
ion immédiatement sensible des rapports humains :
ils
tendent à n’être plus directs (d’homme à homme) mais de moins en moin
681
alistes de la division du travail et du salariat.
Ils
font travailler à domicile tout un prolétariat de tisserands et de fo
682
s corporations font bloc avec les capitalistes qu’
elles
viennent d’ébranler sur le terrain politique, et, avec eux et les pri
683
. Le bourgeois s’est mis à acheter des terres, et
il
a introduit dans leur exploitation plusieurs nouveautés fort importan
684
es, techniques et psychologiques. En particulier,
il
s’est attaqué aux « réserves seigneuriales »66 pour les faire valoir
685
ville, et ne connaissent pas leurs justiciables.
Ils
sont devenus — comme on le vit à Rome — des rentiers du sol, des expl
686
’évolution générale des conditions de vie tendait-
elle
à faire des anciens seigneurs de simples usufruitiers du sol, rendant
687
u sol, rendant inutile leur devoir de protection.
Il
n’empêche que c’est l’arrivée des parvenus qui fit prendre conscience
688
t pas seulement le siècle des luttes de classes :
il
a vu aussi la première crise économique « fonctionnelle » du système
689
nt rentiers, ou prêteurs. Et c’est aux princes qu’
ils
firent les avances nécessaires aux dépenses de la cour et de l’armée.
690
r dans le pays le plus d’or et d’argent possible.
Il
s’agit donc d’exporter plus qu’on importe : « autarchie » qui fait de
691
urce de main-d’œuvre. Si le pauvre veut s’élever,
il
n’a qu’un seul moyen : entrer dans la domesticité des riches, y faire
692
damnée à l’échec dès le départ, du simple fait qu’
elle
se poursuivit dans les cadres du mercantilisme. La division profonde
693
e l’antiquité, et souvent même du Moyen Âge. Mais
ils
varient considérablement dès qu’il s’agit de fixer une date limite. I
694
yen Âge. Mais ils varient considérablement dès qu’
il
s’agit de fixer une date limite. Il est très difficile d’ailleurs de
695
lement dès qu’il s’agit de fixer une date limite.
Il
est très difficile d’ailleurs de fixer pour chaque auteur important q
696
de fixer pour chaque auteur important quelle date
il
assigne à l’origine du phénomène capitaliste. Une lecture superficiel
697
ielle risquerait d’induire en erreur à cet égard.
Il
est trop clair que leurs appréciations si diverses dépendent uniqueme
698
aux aspects essentiels de la maladie capitaliste.
Il
n’a fait qu’inventer ou perfectionner les véhicules les plus rapides
699
s plus qu’on n’osait l’imaginer au xviiie . C’est
elle
qui appelle sinon l’invention du moins l’utilisation immédiate et san
700
tinents. C’est la période d’euphorie capitaliste.
Elle
entraîne rapidement l’impérialisme colonisateur (par le jeu toujours
701
itable conflit ne résout rien, bien au contraire.
Il
suscite une formidable concurrence extraeuropéenne, condamnant l’écon
702
é les rapports humains au sein de la communauté ;
il
a créé une nouvelle forme d’esclavage, le prolétariat salarié ; il a
703
velle forme d’esclavage, le prolétariat salarié ;
il
a provoqué des réactions « collectivistes » ou « totalitaires » égale
704
res » également inhumaines et désespérées ; enfin
il
a largement contribué à la dissolution de l’unité européenne en ces m
705
dépend du Sénat. Quant à la propriété mobilière,
elle
se forme surtout à partir des adjudications publiques ou à l’abri des
706
ntes, mais ce sang frais ne suffit pas. À la fin,
ils
se virent contraints, malgré eux, et pour vivre, de faire autre chose
707
montré Pirenne. 66. On sait qu’au Moyen Âge — et
il
en fut ainsi jusqu’en 1789 — le domaine seigneurial se divise en deux
708
rmalement, ne devraient que les représenter. 70.
Elles
n’apparaissent en France, sous une forme légale, qu’au cours du Secon
709
u tromper sur sa véritable signification. 72. Qu’
il
suffise de rappeler pour mémoire le rôle de banques et des trusts dan
710
ite ce n’est pas un congrès qui se tient là ; car
il
n’y a jamais eu de congrès « à hauteur d’homme ». C’est une rencontre
711
Là-dessus s’engage une discussion sur le réel. S’
il
est « donné » ou s’il est seulement « pensé », — les deux hypothèses
712
e discussion sur le réel. S’il est « donné » ou s’
il
est seulement « pensé », — les deux hypothèses classiques ne sauraien
713
s problèmes s’émeuvent à la fois. Et en ce point,
ils
ne sont vrais, sérieux, ou dignes d’exciter l’angoisse et le plaisir
714
oisse et le plaisir de la résolution que parce qu’
ils
vibrent tous ensemble : c’est bien d’ici qu’il faut partir ! Chaque j
715
u’ils vibrent tous ensemble : c’est bien d’ici qu’
il
faut partir ! Chaque journée verra désormais le départ — tout au moin
716
noms provisoires : c’est plus tard qu’on verra s’
ils
étaient vrais. 1. De l’abstrait, considéré comme la condition même du
717
ion créatrice. Et de la distinction rigoureuse qu’
il
nous faudra maintenir entre l’abstrait ainsi défini, et le « moindre
718
ilitaire éclate en Espagne. Victorieuse au Maroc,
elle
est écrasée rapidement à Madrid, en Catalogne, à Saint-Sébastien. Le
719
nt-Sébastien. Le gouvernement espagnol annonce qu’
il
est maître de la situation. Une semaine plus tard, il annonce qu’il e
720
st maître de la situation. Une semaine plus tard,
il
annonce qu’il est sur le point de s’en rendre maître. Un mois plus ta
721
a situation. Une semaine plus tard, il annonce qu’
il
est sur le point de s’en rendre maître. Un mois plus tard, que ce n’e
722
pour les rebelles. C’est net. Quant à la France,
elle
ne fait que refléter ces deux opinions : la droite soutient Franco pa
723
eux opinions : la droite soutient Franco parce qu’
il
est soutenu par le fascisme ; la gauche Caballero, parce qu’il est so
724
u par le fascisme ; la gauche Caballero, parce qu’
il
est soutenu par le communisme. Les journaux de gauche n’annoncent que
725
e tour de vocabulaire sauve la paix, et, de plus,
il
a l’avantage de sauver la guerre en même temps. La Russie envoie du m
726
ur chargé de conduire la guerre ; moyennant quoi,
elle
entre dans le comité de non-intervention. Elle y retrouve l’Allemagne
727
i, elle entre dans le comité de non-intervention.
Elle
y retrouve l’Allemagne, qui a envoyé du matériel, des techniciens et
728
s de la mesure tout à fait traditionnel. C’est qu’
il
s’agit de « doser », comme à la Chambre. La paix et le centre exigent
729
ue pas la non-abstention73. M. Blum s’y retrouve,
il
est intelligent : la non-intervention ménage tout le monde, et le fai
730
’équilibre des mêmes éléments qu’est leur guerre,
il
n’y a que la différence de la lâcheté calculatrice à la panique décla
731
une des plus lourdes farces de l’Histoire, puisqu’
ils
veulent les uns et les autres la même forme d’État totalitaire, noton
732
me espagnol. Franco est national-socialiste, mais
il
est aussi clérical. Or c’est le national-socialisme anticlérical qui
733
nion soviétique, qui soutient la Catalogne ! Faut-
il
chercher ailleurs que dans ce vertige de confusions la raison des vio
734
t un hommage que les partis rendent à la liberté.
Il
semble, dès maintenant, que, dans les cerveaux les plus lucides, comm
735
d’« actes révolutionnaires » (révolution ne veut-
il
pas dire : choses nouvelles ?). D’autre part, s’en remettre délibérém
736
us cas préciser le climat de finalité dans lequel
ils
apparaîtront. ⁂ Nous avons dit que l’acte révolutionnaire devrait ren
737
le donné n’est vraiment tel que dans la mesure où
il
est donné à une conscience personnelle. Il n’est pas antérieur à l’ac
738
ure où il est donné à une conscience personnelle.
Il
n’est pas antérieur à l’acte de la personne. Il n’est défini et préci
739
. Il n’est pas antérieur à l’acte de la personne.
Il
n’est défini et précisé que par cet acte même : il n’existe donc que
740
l n’est défini et précisé que par cet acte même :
il
n’existe donc que dans la polarité qui le confronte avec l’attitude c
741
rité, abondance, grandeur de la nation… mythes qu’
il
faut ensuite imposer de force à la conscience de tout un chacun (ce q
742
la conscience de tout un chacun (ce qui prouve qu’
ils
ne sont ni spontanés, ni donnés !). C’est dire que nous récusons par
743
n’est donc pas un principe statique déterminant ;
il
est un principe de finalité qui exprime la communion entre les membre
744
qui incarne cet ordre dans des institutions. Est-
il
besoin d’ajouter d’ailleurs que ces déclarations ne visent nullement
745
réateur. Quels seront ces hommes ? D’où sortiront-
ils
? Comment s’opérera autour d’eux la cristallisation de l’ordre nouvea
746
à trois-cents bolchéviques. Autant d’exemples qu’
il
ne convient pas de prendre pour des modèles, mais dont l’évocation fe
747
s la nouvelle Révolution française qui approche ?
Il
serait malaisé et naïf de vouloir le prédire dès maintenant. Par cont
748
prédire dès maintenant. Par contre, peut-être est-
il
possible d’indiquer assez schématiquement, en nous basant sur les exp
749
ion de demain sera antiétatique — ou ne sera pas.
Il
apparaît de plus en plus clairement que la voie de l’étatisme est cel
750
ors de l’État, et probablement contre lui, tel qu’
il
est conçu de nos jours. Ce qui ne signifie pas qu’elle sera pure subv
751
est conçu de nos jours. Ce qui ne signifie pas qu’
elle
sera pure subversion, ou doive tendre à l’abolition de toute espèce d
752
tutions de la société ON ne fonctionneront que si
elles
sont servies par un État aussi bien organisé et puissant dans son dom
753
n organisé et puissant dans son domaine limité qu’
il
est possible. Il n’en est pas moins vrai que ce n’est pas au niveau d
754
ssant dans son domaine limité qu’il est possible.
Il
n’en est pas moins vrai que ce n’est pas au niveau de cet État admini
755
sante que jamais lors de la Révolution de demain.
Il
résulte de là que les hommes en lesquels s’incarnera plus particulièr
756
es différences, qui sont profondes. Tout d’abord,
il
semble impossible de concevoir que les conseillers d’État forment une
757
ncore bien moins, une communauté révolutionnaire.
Il
n’apparaît pas en effet que le Conseil d’État soit le représentant d’
758
soit le représentant d’une doctrine spécifique. S’
il
est vrai que ses arrêts constituent dans une certaine mesure une trad
759
dans une certaine mesure une tradition juridique,
il
ne semble pas que cette tradition soit orientée dans un sens très dét
760
orienté vers la création du régime personnaliste.
Il
devra donc essentiellement veiller à ce que les institutions principa
761
nière à fonctionner effectivement dans le sens où
elles
ont été conçues et en vue de la réalisation des fins communes de la R
762
volutionnaires. Comment le Conseil suprême sera-t-
il
en mesure de porter ces jugements globaux sur le fonctionnement des i
763
el ou tel secteur administratif… Encore une fois,
il
ne s’agit pas ici de décrire en détail le fonctionnement du système,
764
ples, aussi directs et aussi variés que possible.
Il
s’agira d’une invention perpétuelle, et non de l’application quasi au
765
ée par un fonctionnement normal des institutions.
Il
devra également être en mesure d’intervenir dans les cas « particulie
766
enir dans les cas « particuliers ». C’est dire qu’
il
exercera aussi une action judiciaire en toute circonstance où les pri
767
mentaux de la société ON peuvent être mis en jeu.
Il
pourra donc être amené à juger en dernier ressort de tous conflits qu
768
ntion du Conseil suprême en toute circonstance où
il
estimera que tels ou tels agissements vont à l’encontre des principes
769
que sera le Conseil suprême de la fédération ON.
Elles
suffisent aussi — l’expérience nous l’a souvent prouvé — à soulever d
770
eurs) ne pourra pas se faire respecter et obéir s’
il
ne dispose d’aucun moyen de coercition. Or, si vous lui en donnez, il
771
n moyen de coercition. Or, si vous lui en donnez,
il
se confondra nécessairement, par la force des choses, avec un super-É
772
uvoir (voir le n° 31, déjà cité, de cette revue).
Il
n’est pas vrai que l’autorité spirituelle dépende d’un pouvoir matéri
773
t preuve d’autorité réelle (spirituelle), fussent-
ils
totalement dépourvus de moyens légaux (policiers ou juridiques) de pr
774
ment spirituelle qu’un Calvin domina Genève, dont
il
n’était même pas citoyen légal. C’est en vertu d’une autorité puremen
775
besoin de l’autorité pour fonctionner. Autrement,
il
n’est plus que tyrannie, c’est-à-dire que ses jours sont comptés. Qua
776
tion, la question préalable suivante : confondent-
ils
le spirituel avec le désordre et l’anarchie ? Si oui, il est évidemme
777
pirituel avec le désordre et l’anarchie ? Si oui,
il
est évidemment inutile d’aller plus avant. 2. On nous fait aussi une
778
lle-même et cesserait d’exister dans la mesure où
elle
se transformerait en contrainte uniforme et centralisée. Il n’y aurai
779
sformerait en contrainte uniforme et centralisée.
Il
n’y aurait plus qu’à renverser les hommes qui prétendraient la représ
780
ns défense spirituelle ni matérielle du moment qu’
ils
auraient abdiqué leur raison d’être spirituelle. L’action du Conseil
781
l suprême ne sera pas unificatrice — et, en cela,
elle
se distingue absolument de celle des clubs jacobins ou d’un Saint-Jus
782
s ou d’un Saint-Just, représentant en mission — ;
elle
sera au contraire fédéraliste, c’est-à-dire qu’elle veillera à la sau
783
le sera au contraire fédéraliste, c’est-à-dire qu’
elle
veillera à la sauvegarde des expressions personnelles, ou même région
784
dans les communes et les fédérations de communes.
Il
n’est pas nécessaire, il serait même totalement absurde, de vouloir i
785
fédérations de communes. Il n’est pas nécessaire,
il
serait même totalement absurde, de vouloir imposer une mesure commune
786
rier 1934 est une date de l’histoire littéraire :
elle
inaugure le temps des moutons enragés. Fatigués de leur innocence, vo
787
ue l’herbe se faisait rare sous leurs pieds et qu’
ils
n’avaient plus de berger, aux éclairs de chaleur d’une révolution enc
788
irs de chaleur d’une révolution encore lointaine,
ils
se sont jetés dans le premier parc venu, à gauche ou à droite, et dep
789
euse, tout en signant une quantité de manifestes.
Ils
ont signé pour le négus et contre lui ; pour le chef bien-aimé, Père
790
d’un nom connu, d’un nom à faire connaître… Bref,
il
n’est pas un acte commis dans le monde, depuis quatre ans, qui n’ait
791
’être considérés comme des citoyens responsables,
ils
étaient au moins en accord avec l’esprit général de l’époque : intell
792
rême était de se « distinguer » des contingences,
ils
étaient au moins purs dans leur erreur. Les modalités de leur retrait
793
ne pensée détachée, irresponsable par définition.
Il
n’y a pas que du mal à en dire : cela nous a valu quelques œuvres dur
794
la culture qu’on nous propose de défendre, c’est
elle
, précisément, qui est responsable de la brutalité totalitaire. On nou
795
onc de défendre une maladie contre la mort à quoi
elle
mène nécessairement. Au lieu de nous refaire une santé. Au lieu de no
796
’hui. ⁂ Pour qu’une pensée s’engage dans le réel,
il
ne faut pas et il ne suffit pas qu’elle se soumette à des réalités do
797
e pensée s’engage dans le réel, il ne faut pas et
il
ne suffit pas qu’elle se soumette à des réalités dont elle ignore ou
798
ns le réel, il ne faut pas et il ne suffit pas qu’
elle
se soumette à des réalités dont elle ignore ou répudie la loi interne
799
uffit pas qu’elle se soumette à des réalités dont
elle
ignore ou répudie la loi interne : la tactique d’un parti par exemple
800
se libérer et assumer les risques de sa liberté.
Il
peut sembler paradoxal de soutenir que l’engagement d’une pensée supp
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ne devient pas pour si peu un penseur engagé. Et
il
ne faudrait pas que ces trahisons insignes ridiculisent toute espèce
802
nt pas libératrice et responsable du seul fait qu’
elle
se met « au service » d’une doctrine de lutte politique. Faire la rév
803
e élite en est l’ahurissant exemple. Du moins a-t-
elle
eu cela de bon : les écrivains qui ont décidé tout récemment de renon
804
ifeste de Ce Soir) ont exprimé en toute clarté qu’
ils
étaient de vrais libéraux, irresponsables nés79, égarés pour un temps
805
agement » politique, et faisant amende honorable.
Ils
étaient en rupture de bercail. Maintenant, tout est rentré dans l’ord
806
audelaire voulait que la critique des poètes — qu’
il
opposait à celle des philosophes libéraux — fût partiale, pleine de p