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Liberté
ou chômage ? (mai 1933)a Nous entendions l’autre jour, en buvant u
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vant un café sur le zinc : « Le travail, c’est la
liberté
, — pour celui qui ne travaille pas. » Qu’il exprime la religion du tr
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effort pratique aboutit : au lieu de créer de la
liberté
, le machinisme crée du chômage. Ce paradoxe est lié à l’essence même
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elopperait son pouvoir réel de « libération ». La
liberté
fait plus peur qu’envie au commun des mortels. Ils n’osent pas la con
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urgeois ou « quinquennal ». Il n’y aura jamais de
liberté
possible, efficace, pratique, que dans un monde où le spirituel détie
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. Du travailleur on a fait un salarié, — et de sa
liberté
on a fait le chômage. Mais la misère présente est un appel à l’homme.
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eux que l’Amérique ! » a. Rougemont Denis de, «
Liberté
ou chômage ? », L’Ordre nouveau, Paris, mai 1933, p. 10-15.
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e moderne s’est enfermée ne comporte plus d’autre
liberté
, pour l’esprit de ses inventeurs, que celle du renoncement et du suic
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a communisante. Quand l’esprit ne croit plus à sa
liberté
créatrice, il n’en a plus (Berdiaev). Et dès lors, toute activité spi
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e l’a frustré : l’esprit de création, l’esprit de
liberté
. Et vous venez lui dire que ça n’existe pas. À vous voir, on le croir
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ommet de ses hiérarchies, le fondement réel de sa
liberté
. On nous a reproché de ne pas définir la personne qui est à l’origine
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ous sommes convaincus que si le principe de toute
liberté
humaine ne se trouve pas à l’origine d’un système, il ne se trouvera
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te de l’État. Le fondement de notre action est la
liberté
, le risque. L’autorité vient de la personne, non de ce qui lui est le
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onstructif, dans le deuxième il doit défendre des
libertés
. Or non seulement le Parlement actuel (depuis que les grands bourgeoi
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où le Parlement devrait protéger et défendre les
libertés
locales, corporatives, familiales, individuelles, que voyons-nous au
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s : l’Égalité parut glorieusement encadrée par la
Liberté
et la Fraternité. En fait, l’égalisation était une atteinte à la libe
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é. En fait, l’égalisation était une atteinte à la
liberté
, et la rendait humainement impossible au moment même où elle l’imposa
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On n’a pas établi l’Égalité. Mais on a limité les
libertés
, et détruit la fraternité. Capital, police, lutte de classes, guerre.
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laine ou prisonnier des assurances. Pour nous, la
liberté
ne consistera jamais dans la suppression des obligations, mais dans l
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ciste, aux fatalités de l’État. Nous croyons à la
liberté
de la Personne. Je connais bien la réaction qui accueille d’ordinaire
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Bonnafous, qui écrit dans ses commentaires : « La
liberté
ne se conçoit qu’en fonction d’un ordre sur lequel elle s’appuie, par
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ste simplement (sic) à créer les conditions d’une
liberté
réelle, et en attendant d’y parvenir, à ménager les mesures de transi
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. Car les uns nient cette communauté au nom d’une
liberté
dont ils négligent d’ailleurs de témoigner par des actes qu’ils l’ont
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peut créer librement. Elle créera certes en toute
liberté
, selon ses voies, pour ses fins propres. Mais ces voies se trouveront
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pas avec les dictatures qu’on a jamais créé de la
liberté
: nous entendons la seule liberté effective, celle d’accéder à l’exer
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mais créé de la liberté : nous entendons la seule
liberté
effective, celle d’accéder à l’exercice de la personne, — d’obéir à s
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ssaire pour proclamer les quelques révocations de
libertés
personnelles encore possibles. Ils louchent vers Roosevelt ou vers Mu
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auche, dans l’un et l’autre cas destructeur de la
liberté
des personnes, destructeur du sentiment patriotique, destructeur à ga
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contradictoires. Le Comité de vigilance défend la
liberté
en soi, la liberté dite démocratique, celle-là même que défendirent l
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Comité de vigilance défend la liberté en soi, la
liberté
dite démocratique, celle-là même que défendirent les intellectuels du
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re du Parti communiste. Or, ce parti veut bien la
liberté
, mais d’une manière tant soit peu différente. Il veut, sous le nom de
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tant soit peu différente. Il veut, sous le nom de
liberté
, la dictature, l’étatisme et la guerre. La guerre et l’antimilitarism
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, un peu partout, l’idée qu’il faut organiser les
libertés
se fait jour, et cesse d’apparaître comme un simple paradoxe d’intell
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eu vendables. Ils entretenaient une atmosphère de
liberté
dans la recherche, un dernier reste de snobisme d’avant-garde, un goû
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lus propre à nous faire envier la suppression des
libertés
de la presse. (Si les journaux des pays fascistes ou communiste se li
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tale une opération très précise de spoliation des
libertés
de la personne43 par l’État (que ce soit au nom d’une classe ou de la
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personne que nous voulons subordonner l’État à la
liberté
créatrice de ceux qui forment la nation46. C’est en vertu de notre co
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s » des hommes qui veulent subordonner l’État aux
libertés
— ce qui est l’inverse de l’effort fasciste — ni de communistes des h
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ste — ni de communistes des hommes qui veulent la
liberté
de l’esprit. 8. Les grandes politiques naissent de grandes visions, d
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’opposé de notre pensée. 46. Cf. Dictature de la
liberté
, de Robert Aron. On sait que ce titre signifie dictature (ou état) au
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tre signifie dictature (ou état) au service de la
liberté
. 47. Voir notre premier numéro et Mission ou démission de la France
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e de la personne , p. 220-225, et Dictature de la
liberté
, passim. 49. Est-ce de bonne foi que F. assimile la corporation ON a
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par l’opposition, les traditions locales et la «
liberté
» anarchique des « opinions », c’est-à-dire des groupements d’intérêt
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mais communaliste. Il n’y va pas seulement de nos
libertés
civiques à venir, mais de la paix européenne. Car il est clair que la
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L’autorité assure les
libertés
(mai 1937)ai aj Si l’hypocrisie est un hommage que le vice rend à
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rd’hui est un hommage que les partis rendent à la
liberté
. Il semble, dès maintenant, que, dans les cerveaux les plus lucides,
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a conscience d’un problème de l’autorité et de la
liberté
, — nous voulons dire : d’un problème qui se pose actuellement du fait
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ra au régime Ordre nouveau de faire coexister une
liberté
réelle avec un fonctionnement satisfaisant des organismes administrat
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insoluble : ou bien, pour assurer une soi-disant
liberté
, on cherche à affaiblir le pouvoir, à multiplier des garanties contre
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res » : on renforce le pouvoir au détriment de la
liberté
, on enserre le pays dans une armature de contrainte matérielle, contr
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tat, lui permettra de jouer le rôle de garant des
libertés
personnelles contre les tyrannies administratives. Son fonctionnemen
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pas seulement pour mission de veiller à ce que la
liberté
« en général » soit assurée par un fonctionnement normal des institut
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ai. Rougemont Denis de, « L’autorité assure les
libertés
», L’Ordre nouveau, Paris, mai 1937, p. 42-50. aj. Texte rédigé avec
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t en réalité gratuit. Que tout se paye. Que notre
liberté
de penser n’importe quoi, sans tenir compte de l’époque, était une il
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re, c’est se libérer et assumer les risques de sa
liberté
. Il peut sembler paradoxal de soutenir que l’engagement d’une pensée
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que l’engagement ne peut être qu’un esclavage. La
liberté
réelle n’a pas de pires ennemis que les libéraux ; sinon en intention
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nt le pas dès qu’une menace se précise contre les
libertés
françaises ! Le réflexe du libéral devant le péril, c’est de faire un