1
« Le travail, c’est la liberté, — pour celui qui
ne
travaille pas. » Qu’il exprime la religion du travail, ou la supersti
2
mêlées dans les pauvres cervelles citadines. Nous
ne
manquerons aucune occasion de critiquer dans cette revue la morale du
3
t la religion du travail mécanique. Cette société
n’
accorde pas au loisir, but secret1 de la plupart de ses membres, la di
4
t prévoir ses effets dès l’origine. Cependant ils
n’
ont éclaté que récemment, à la suite de circonstances que nous précise
5
e, le domaine de la production étant illimité, il
n’
y avait pas lieu de prévoir sérieusement le moment où, une certaine li
6
ait plus peur qu’envie au commun des mortels. Ils
n’
osent pas la considérer en face. Tant qu’elle restait purement théoriq
7
ogrès, dans un monde dont le matérialisme foncier
ne
pourra plus être longtemps masqué par le moralisme bourgeois ou « qui
8
par le moralisme bourgeois ou « quinquennal ». Il
n’
y aura jamais de liberté possible, efficace, pratique, que dans un mon
9
ue la courbe indiquant le nombre des employés. Il
n’
y a pas lieu de douter du Progrès. Il y a plutôt lieu d’augmenter les
10
nce d’un système dont il importe que les victimes
ne
mettent jamais en question les buts réels : le capitalisme a ses tabo
11
es buts réels : le capitalisme a ses tabous. Nul
ne
pouvait prévoir ce que réservait l’année 1921. Reprenons notre courbe
12
tiques et les significations révolutionnaires. Je
ne
voudrais insister maintenant que sur son caractère de jugement du sys
13
actuelles y prêtent, il faut le dire, plus qu’il
ne
serait nécessaire pour la clarté de la démonstration. Car si le chôma
14
masquent les effets statistiques, sinon réels. Ce
n’
est donc guère que depuis trois ou quatre ans que le saut de 1921 dépl
15
emple, de faire sauter le tabou du profit, lequel
ne
tarderait pas à entraîner dans la ruine le tabou du crédit. Mais il f
16
valeur du travail et conséquemment du loisir. Il
ne
semble pas que rien l’y aide, dans l’époque. C’est qu’il a tout infec
17
e conception purement quantitative de l’activité,
n’
est plus une mystique de classe : elle est devenue quasi universelle.
18
ssait d’une espèce de macaroni informe, voilà qui
ne
scandalise les masses qu’à partir du jour où elles constatent que « ç
19
qu’à partir du jour où elles constatent que « ça
ne
rend plus ». Et pour cette seule raison 4. On ne voit pas en quoi la
20
ne rend plus ». Et pour cette seule raison 4. On
ne
voit pas en quoi la mystique quinquennale porterait remède à cette pe
21
tive. Alors le travail créateur, seul travail qui
n’
implique pas la négation du loisir, qui ne vide pas le loisir de toute
22
ail qui n’implique pas la négation du loisir, qui
ne
vide pas le loisir de toute signification positive mais bien au contr
23
s’est mis à calculer avec les hommes, comme s’ils
n’
étaient plus des hommes. On les a pris d’ici pour les poser là, côte à
24
pondre en pleine efficacité ceux pour lesquels il
n’
est pas de salut hors de cette réalité perpétuellement réparatrice et
25
de vue de la politique, car les partis de gauche
ne
prennent guère au sérieux leur intelligentsia, mais du point de vue p
26
été actuelle. De là à se dire révolutionnaire, il
n’
y a qu’un pas, qu’un accès de mauvaise humeur. Mais de là à prendre un
27
nouveau, il y a un abîme. Ni science ni bon sens
ne
seront d’aucune aide pour le traverser. Il faut un saut, il faut un a
28
ne révolution. Donc, je me fais marxiste. » Qu’on
ne
croie pas à une farce. J’ai entendu vingt fois ce raisonnement, dans
29
e de notre syllogisme, c’est qu’il est simple. Il
n’
entraîne pas même l’achat du Capital. Quantité de petits catéchismes d
30
entraîne à l’origine notre adhésion profonde. Ils
n’
ont cure des doctrines, disent-ils, ils cherchent des hommes. L’URSS,
31
els s’entend, aux déterminismes matériels. Or, il
n’
y a pas de communion possible entre des objets. Communier est le fait
32
t honteux du xixe siècle. Philosophiquement, ils
n’
ont aucune raison sérieuse pour refuser le marxisme-léninisme. (Profes
33
dans lequel la philosophie moderne s’est enfermée
ne
comporte plus d’autre liberté, pour l’esprit de ses inventeurs, que c
34
: « Les faits sont les faits, et aucune idéologie
ne
pourra jamais nous libérer de leurs inéluctables conséquences. » Du b
35
ques siècles sans doute, rajeuni et purifié. Cela
n’
est point leur goût, disent-ils, mais une nécessité. La matière, à les
36
, mais une nécessité. La matière, à les entendre,
n’
est pas ce que nous croyons. C’est quelque chose comme… ce que nous ap
37
de l’intelligentsia communisante. Quand l’esprit
ne
croit plus à sa liberté créatrice, il n’en a plus (Berdiaev). Et dès
38
l’esprit ne croit plus à sa liberté créatrice, il
n’
en a plus (Berdiaev). Et dès lors, toute activité spirituelle lui appa
39
nt comme un mensonge (Keyserling). L’intelligence
n’
a plus alors qu’à se mettre au service des nécessités « telluriques »
40
’esprit de liberté. Et vous venez lui dire que ça
n’
existe pas. À vous voir, on le croirait presque ! Votre démission est
41
! » Il y a des gens qui sont nés avant 1850, on
ne
peut pas leur en vouloir. Il y a des gens qui ont le cœur à gauche et
42
ncier du capitalisme effraye ou indigne, mais qui
ne
veulent pas pour autant renoncer à la « culture » bourgeoise ni au pa
43
l d’abord (juillet 1933)d e I. — La révolution
n’
est pas, contrairement à ce que pense le grand public, le résultat d’u
44
refus total. Mais rompre avec ces apparences, ce
n’
est pas encore faire révolution. Ce n’est pas encore s’attaquer aux ra
45
arences, ce n’est pas encore faire révolution. Ce
n’
est pas encore s’attaquer aux racines vives du désordre. La seule rupt
46
’homme. Si nous refusons « l’ordre » établi, nous
ne
refusons pas moins les « révolutions » établies, également soumises a
47
. — Quand nous disons « spirituel d’abord », nous
n’
entendons pas échapper à des responsabilités, à toutes nos responsabil
48
re l’ordre véritable avec le statu quo. L’esprit
n’
est pas non plus pour nous cette forteresse protégée, qui ne risque pl
49
non plus pour nous cette forteresse protégée, qui
ne
risque plus rien du charnel et du temporel, qui ne veut, qui ne peut
50
e risque plus rien du charnel et du temporel, qui
ne
veut, qui ne peut plus rien risquer. Entre le spirituel et le tempore
51
rien du charnel et du temporel, qui ne veut, qui
ne
peut plus rien risquer. Entre le spirituel et le temporel, il y a, po
52
té. Quand nous disons « spirituel d’abord », nous
ne
voulons pas qu’on entende intellectuel, idéaliste, clérical, ni surto
53
ical, ni surtout « spiritualiste ». III. — Nous
ne
disons pas : « Esprit ! Esprit ! » Nous disons « spirituel ». Cet adj
54
ndement réel de sa liberté. On nous a reproché de
ne
pas définir la personne qui est à l’origine de toute notre constructi
55
squ’on édifie un système et un ordre : A) si l’on
ne
part pas de l’acte, on ne part pas du tout ; B) si l’on ne part pas t
56
t un ordre : A) si l’on ne part pas de l’acte, on
ne
part pas du tout ; B) si l’on ne part pas tout de suite de l’acte, on
57
as de l’acte, on ne part pas du tout ; B) si l’on
ne
part pas tout de suite de l’acte, on ne partira jamais. Tel est le re
58
) si l’on ne part pas tout de suite de l’acte, on
ne
partira jamais. Tel est le ressort de la révolution de L’Ordre nouvea
59
incus que si le principe de toute liberté humaine
ne
se trouve pas à l’origine d’un système, il ne se trouvera pas non plu
60
ine ne se trouve pas à l’origine d’un système, il
ne
se trouvera pas non plus dans ses conséquences pratiques ; d’autre pa
61
s évidences que nous venons de poser, ce principe
ne
sera jamais effectif s’il n’entre pas immédiatement en action. Nous t
62
e poser, ce principe ne sera jamais effectif s’il
n’
entre pas immédiatement en action. Nous tenons donc pour une nécessité
63
engageons donc dans une lutte réelle dont l’objet
n’
est autre que de soumettre les institutions aux exigences vitales de l
64
de la personne concrète. IV — Aucune confusion
ne
nous paraît dès lors possible entre le ressort spirituel de L’Ordre n
65
rtes, il transcende l’égoïsme individuel, mais il
ne
s’agit pas ici de transcender le plan humain, la condition humaine. C
66
nt hétérogène à tout ordre terrestre. V. — Nous
n’
ignorons pas que l’expression de « révolution spirituelle » a le privi
67
e monopole de leurs révolutions. Pour nous, elles
ne
sont que des trahisons, les caricatures, parfois comiques, parfois tr
68
gage l’essentiel. Le rôle de l’homme sur la terre
ne
s’identifie pas pour nous à sa fonction sociale, ni à son utilité pro
69
ve, ni à ses qualités biologiques. Une révolution
n’
est pas seulement une redistribution des biens matériels suivant une a
70
uivant une autre méthode que la capitaliste. Nous
ne
sommes pas disposés à défendre la répartition actuelle des richesses,
71
ieux, de doter l’homme de ces biens matériels, on
ne
le prive pas à jamais de toute possibilité spirituelle, non seulement
72
der, mais d’en concevoir d’autres. Une révolution
n’
est pas non plus une façon de développer ce qui dans l’homme est le pl
73
x véritables valeurs spirituelles. Une révolution
ne
consiste pas enfin à développer jusqu’au monstrueux la puissance abst
74
ersonne, non de ce qui lui est le plus opposé. Il
n’
y a pas d’autres révolutions que spirituelles. L’acte libre est à l’or
75
ence créatrice. Cet esprit-là, cet « esprit pur »
n’
est, en réalité, que la dégradation d’un spirituel qui n’a pas voulu s
76
en réalité, que la dégradation d’un spirituel qui
n’
a pas voulu s’accomplir dans l’actualité concrète. Que l’esprit pur et
77
and nous parlons d’un pouvoir « spirituel », nous
n’
entendons pas le pouvoir des « idées », mais bien celui de la personne
78
spirituel est le pouvoir sur les choses, et qu’il
n’
y en a pas d’autres, contrairement à ce que pensent les réalistes à l’
79
ent les réalistes à l’américaine. (Leur puissance
ne
reposait que sur l’illusion matérielle, monétaire : on a vu ce qu’en
80
is que la force spirituelle fasse défaut, l’armée
ne
sera plus une arme entre ses mains déficientes. On pourra peut-être p
81
. On pourra peut-être payer encore la troupe : on
n’
osera plus la commander. Schleicher dispose contre Hitler de toute la
82
r de toute la Reichswehr et des Schupos. Pourquoi
n’
en use-t-il pas ? Il paraît maître absolu du pays, mais la violence sp
83
coup férir une force brutale dont le « pouvoir »
ne
sait que faire. Mais, dira-t-on, que se passe-t-il quand le pouvoir e
84
les faits sans avorter en dictature. La dictature
n’
est que la fixation brutale d’une révolution en pleine période de tran
85
transition, d’un désordre dont l’acte ordonnateur
n’
a pas encore détruit le principe agissant. Une révolution s’accomplit
86
l’autre, il a à protéger l’action de tout ce qui
n’
est pas l’État : départements, communes, corporations, familles, indiv
87
e qui défendent ce qu’ils croient être des idées)
ne
remplit pas ces deux missions, mais il les trahit, transportant, quan
88
ne où il devrait agir, non seulement le Parlement
n’
agit pas, non seulement il laisse agir à sa place des fonctionnaires d
89
laisse agir à sa place des fonctionnaires dont ce
n’
est pas le rôle, mais il oblige ceux-ci à opérer — quelquefois d’aille
90
(Notons qu’avec la dégradation des temps quand ce
ne
sont plus des fonctionnaires qui se cachent pour agir, ce sont des ho
91
notre parlement. Aux républicains (mais personne
n’
emploie ce mot, ce qui a permis de ne pas percevoir le passage du temp
92
ais personne n’emploie ce mot, ce qui a permis de
ne
pas percevoir le passage du temps où tout le inonde l’était au temps
93
ps où tout le inonde l’était au temps où personne
ne
l’est plus), aux républicains attardés et indulgents qui disent : « L
94
ce qui nous a sauvés en 1914 et on lui doit, pour
ne
citer que trois choses, une organisation scolaire qu’on peut ne pas a
95
rois choses, une organisation scolaire qu’on peut
ne
pas aimer mais cohérente et qui existe », M. Daniel Halévy répondait
96
ux lecteurs exigeants que le cadre de cet article
ne
nous permet pas de satisfaire nous promettons d’envoyer, sur demande,
97
qui stabilise et élève l’homme — disparaît, et il
ne
reste à ce dernier, livré au pire capitalisme, qu’à se ruiner « anony
98
ymement » ou à thésauriser. Absent de sa tâche ou
n’
agissant que pour nuire, que peut bien représenter un parlementaire au
99
achine à recommandation inutile et nécessaire. Il
n’
est pas un concours auquel on se présente, pas une place qu’on sollici
100
utionnaire. 2° Dans l’état présent des choses, il
n’
y a pas d’ordre concevable sur le plan capitaliste, au déterminisme du
101
n capitaliste, au déterminisme duquel les soviets
n’
échappent pas. 3° La dialectique historique ne peut que rendre compte
102
ets n’échappent pas. 3° La dialectique historique
ne
peut que rendre compte du passé — mais seul l’acte créateur opère le
103
ette ardeur est évidemment maladive. L’homme sain
ne
s’excite pas sur l’idée de sécurité. Il demande un principe de grande
104
eur, ou simplement quelque chose à faire. La paix
n’
est pas une occupation, ni un but. Du moins pour notre civilisation, e
105
ni un but. Du moins pour notre civilisation, elle
n’
est rien que l’absence obsédante de la guerre. Tout cela est assez con
106
de sécurité. Tant que cette carence fondamentale
ne
sera pas dénoncée, reconnue et combattue, on perdra son temps à dénon
107
homme, qui comporte le conflit. Les institutions,
n’
ayant pas compté avec l’homme concret, n’ont pas compté avec le princi
108
tutions, n’ayant pas compté avec l’homme concret,
n’
ont pas compté avec le principe de tout conflit, et sont sans forces c
109
ession de la collectivité des égaux. Or ces égaux
n’
existaient pas. Il fallait les créer. L’égalité, ce fut en fait l’égal
110
même où elle l’imposait sur le plan de l’État. On
ne
le vit pas tout de suite : l’État commença par détruire certaines inj
111
sournoise qu’il établissait parmi les hommes. Ce
ne
fut que lorsque les citoyens eurent compris que leur égalité purement
112
duperie. Il leur reste à comprendre que l’Égalité
n’
est pas seulement fictive, mais encore que sa revendication est contre
113
an politique, la réponse était facile ; mais elle
ne
satisfaisait pas le besoin qu’on avait créé8. Dans la vie de tous les
114
de tous les jours, la revendication de l’égalité
ne
pouvait se traduire que par un mécontentement confus et inextinguible
115
banques et le capital) et à la Publicité. L’homme
n’
eut plus de « prochain », mais seulement, comme le dit Keyserling, des
116
plus en plus inhumains. Le lien entre les hommes
ne
repose plus, aujourd’hui, que sur des valeurs extérieures à l’homme.
117
ui, que sur des valeurs extérieures à l’homme. Il
n’
est plus assuré par la responsabilité de chacun, mais par le cadre pol
118
issent d’ailleurs de plus en plus inévitables. On
n’
a pas établi l’Égalité. Mais on a limité les libertés, et détruit la f
119
aître encore utopique, remarquons toutefois qu’il
ne
l’est pas plus que la prétention égalitaire. D’autre part, il exprime
120
personnes existent, bien que brimées. L’individu
n’
a jamais existé qu’à l’état de définition. Parti[r] des conflits quoti
121
ne immédiatement cette constatation : c’est qu’il
ne
s’agit pas pour nous d’établir les équilibres stériles ou forcés, ni
122
ont à la base de la vie sociale quotidienne. Nous
n’
établissons pas de distinction théorique et inopérante entre la vie pr
123
ante entre la vie privée et la vie publique. Nous
n’
avons pas deux morales. Tout ce que nous allons dire sur la morale soc
124
a personne, telle que nous venons de la définir9,
n’
est pas un état, mais un acte. L’homme devient personne dans la mesure
125
tes, les composent en une force nouvelle. L’homme
n’
est humain que lorsqu’il manifeste sa raison d’être particulière. Mais
126
t pourquoi sa condition est dégradante. Mais elle
ne
l’est guère plus que celle du bourgeois attaché à son bas de laine ou
127
prisonnier des assurances. Pour nous, la liberté
ne
consistera jamais dans la suppression des obligations, mais dans la p
128
s grand bien de l’État. Cette inversion flagrante
ne
nous empêchera pas de prononcer un mot auquel il est urgent de rendre
129
e dans la communauté. Qu’il ait à en répondre. Il
n’
y a d’ordre qu’à ce prix. Une paix véritable ne saurait résulter de l’
130
Il n’y a d’ordre qu’à ce prix. Une paix véritable
ne
saurait résulter de l’affaiblissement systématique des antagonismes.
131
pêcher d’en user ? Sans doute. Et nos « valeurs »
ne
seront jamais cotées sur leurs marchés. Mais nous nous adressons à de
132
nous nous adressons à des hommes réveillés. Nous
n’
appelons pas un chef, ni des meneurs, mais des hommes humains. On ne r
133
chef, ni des meneurs, mais des hommes humains. On
ne
refait un monde qu’avec des responsables. 7. Sans aucun pouvoir con
134
résultent, par exemple. 8. Le fait que l’égalité
ne
soit possible que sur le plan politique, bien qu’elle soit prêchée à
135
res. Tel est le sens de notre personnalisme. Nous
n’
insisterons jamais assez sur ces constatations fondamentales. Toute la
136
connaissons, mais qui dominent notre siècle, vous
n’
avez rien à proposer que votre chétive personne ? Vous serez emportés
137
lisme bourgeois et les scandales du temps, et qui
ne
se rallieront jamais qu’à une révolution triomphante. On perd son tem
138
essayer de les convaincre par des arguments : ils
ne
croient pas à eux-mêmes ; comment croiraient-ils à la puissance de la
139
en plus fantomatique. Avec ceux-là non plus, nous
n’
avons pas à perdre notre temps. Mais à ceux qui sont prêts à travaille
140
nation, les fameux « déterminismes historiques »
ne
sont rien que des créations de l’homme. Et de quel homme ? De cet ind
141
due « vie privée », de ce petit dieu ridicule qui
n’
a d’autre pouvoir que d’adorer son illusoire autonomie, et qui remet a
142
ir sa « matérielle ». Nous disons que cet être-là
n’
a plus de vie spirituelle. Car nous croyons que le spirituel, c’est l’
143
te que lui désigne sa vocation particulière. Cela
ne
se passe point entre les quatre murs d’une chambrette, ou dans les rê
144
t « individu » est un esclave et une dupe, car il
n’
y a pas d’exemple, dans l’histoire, que l’État ait pu assurer la vie d
145
enouillent un grand nombre de nos contemporains10
n’
expriment rien de plus qu’une certaine attitude de l’homme, l’attitude
146
Les fantômes collectifs, comme tous les fantômes,
n’
ont de réalité que celle qu’on leur prête. Si personne n’y croyait, il
147
e réalité que celle qu’on leur prête. Si personne
n’
y croyait, ils n’existeraient pas. Dès que l’on croit à la personne, o
148
le qu’on leur prête. Si personne n’y croyait, ils
n’
existeraient pas. Dès que l’on croit à la personne, on limite effectiv
149
pporte à sa seule réalité. Dans l’homme, la masse
n’
a pas plus de puissance que la personne. Et c’est dans l’homme qu’a li
150
e, toutes nos revendications s’y rapportent. Nous
n’
avons pas une autre orthodoxie que celle de l’homme exerçant librement
151
lle l’État. Là où l’homme veut être total, l’État
ne
sera jamais totalitaire. 10. Et parmi eux, la majorité des intellec
152
Jean-Richard Bloch intitulé Destin du siècle. Il
n’
en est rien. C’est au succès significatif de ce titre, passé à l’état
153
at de locution courante, que j’en avais. M. Bloch
n’
est pas de ceux pour qui la démission de la personne devant les déterm
154
smes historiques tient lieu de méthode politique.
N’
a-t-il pas été l’un des premiers à dénoncer la décadence bureaucratiqu
155
chose à cette mécanique qu’hier encore… Mais nous
ne
voulons pas ironiser trop facilement. Prenons-les à titre d’exemple,
156
es, et lisons-les dans l’ordre chronologique, qui
n’
est pas dépourvu d’enseignement. Crise ! déclare le premier document ;
157
ont vu naître ce mouvement, voici un an déjà. Il
ne
nous intéresse qu’en tant qu’illustration de la crise doctrinale du m
158
rs ; échec auprès de la jeunesse « parce que nous
n’
avons pas dans notre action ce dynamisme qui pourrait l’attirer ». Mai
159
précisément dans sa dialectique historique : « Je
ne
puis me résigner à cette espèce de fatalisme par lequel nous serions
160
stoire dans un sens plutôt que dans l’autre. Nous
ne
sentons plus comme cela ; nous ne voulons plus de cette résignation.
161
s l’autre. Nous ne sentons plus comme cela ; nous
ne
voulons plus de cette résignation. » Il y aurait bien des choses à co
162
qui d’ailleurs reste négative. Quant à nous, nous
n’
avons pas attendu la victoire de Hitler pour dénoncer l’irrémédiable i
163
s-à-vis du fascisme. Nous craignons donc que Déat
ne
soit prophète après coup. Déat demande qu’on reconnaisse le « fait-na
164
t-nation » et la faillite des internationales qui
n’
ont pas su tenir compte de ce fait. Mais, ici déjà, le vague de ces fo
165
e d’analyser d’abord ce « fait-nation », et si on
ne
confond pas nation et état, nation et patrie14, nationalisme et autar
166
rchie, nation culturelle et région économique. On
n’
est pas sûr, à lire Déat, qu’il ait poussé très loin cette analyse. Et
167
l ait poussé très loin cette analyse. Et alors on
ne
peut s’empêcher de partager dans une certaine mesure les craintes de
168
s, qui écrit dans ses commentaires : « La liberté
ne
se conçoit qu’en fonction d’un ordre sur lequel elle s’appuie, par où
169
C’est très bien de critiquer le marxisme, mais il
ne
faudrait pas oublier ses leçons : or il est bien étrange de voir des
170
ssurer M. Thibaudet, lequel craignait que ce plan
ne
fût qu’une œuvre d’intellectuels ! Ce sont des hommes d’action qui «
171
hie de profiteurs ». Mais les mystiques fascistes
ne
la sauveront pas : il faut rééduquer les citoyens. Je citerai ici tro
172
ait croire tirées de nos propres manifestes s’ils
n’
étaient privés de cet accent de sincérité qui ne trompe pas. « L’effor
173
s n’étaient privés de cet accent de sincérité qui
ne
trompe pas. « L’effort de reconstruction qui s’impose doit donc être
174
’opinions, de mœurs, de traditions régionales. Il
ne
s’agit pas d’uniformiser, mais d’opérer une synthèse. » — « Émanciper
175
» Vous voyez d’ici ! À ces deux Chambres (dont je
ne
comprends pas très bien, je l’avoue, en quoi elles cesseront de s’opp
176
e fonctionnement15. Empressons-nous de dire qu’il
n’
a rien de commun avec le vague fantôme qu’évoquent les magiciens du Pl
177
s que des centres économiques et intellectuels. »
N’
y a-t-il pas ici trop de choses ? Et peut-être une dangereuse confusio
178
nsciente ou voulue, mais trop grave pour que nous
ne
la dénoncions point. Du chapitre sur l’Éducation, je retiens cette ph
179
je retiens cette phrase : « La véritable culture
ne
s’acquiert qu’à partir du moment où l’homme entre en contact avec les
180
l, mais entreprise à rebours, et dans un sens qui
ne
peut aboutir qu’à l’encasernement17. Je saute le chapitre sur les Aff
181
p qu’au point où on a laissé aller les choses, il
n’
y a plus pour le moment d’autre politique possible que l’opportunisme.
182
tique à la remorque, — démission de la France. Ce
n’
est pas avec cela qu’on fera du nouveau. Le début du chapitre sur l’éc
183
conception nette et honnête de la corporation. Je
ne
trouve là-dessus que six lignes très vagues et évasives. Par contre,
184
d’action » dont Jules Romains se montre si fier ?
N’
est-ce pas plutôt le verbiage et la logomachie des députés vis-à-vis d
185
rement. On les traitait en camarades18. Eux-mêmes
ne
faisaient pas sonner leur mandat, leur habitude des travaux politique
186
r mandat, leur habitude des travaux politiques… »
N’
est-ce pas touchant ? Mais je m’en voudrais de chercher les poux dans
187
é, non vers l’avenir. C’est un plan ingénieux, ce
n’
est pas un « changement de plan ». C’est un plan de bourgeois et même
188
e de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il est, il
ne
peut aboutir qu’au « fascisme ». Mais à un fascisme sans mystique, pa
189
même populaire. Jules Romains y insiste : ce plan
n’
est qu’un programme minimum. Mais nous voulons, nous, un programme max
190
ns font aboutir les réformes véritables. Et qu’on
n’
améliore pas la peste. Ces jeunes gens manquent d’ambition et de folie
191
ssés de réussir, et si jamais ils réussissent, ce
ne
sera que leur réussite, et non pas celle de la révolution qu’il faut
192
es spirituelles, il faudrait surtout être, et ils
ne
sont pas. Ce qui leur manque, c’est peut-être le sens social, tout si
193
gouvernement qui paraît ignorer ce principe ? Qui
ne
le nomme pas, qui n’essaie même pas de le trouver, qui en fait pureme
194
ît ignorer ce principe ? Qui ne le nomme pas, qui
n’
essaie même pas de le trouver, qui en fait purement et simplement abst
195
créatrice des élites ? Ni le pouvoir ni les lois
ne
peuvent compter sur une longue durée ou sur une action un peu féconde
196
gue durée ou sur une action un peu féconde, s’ils
ne
sont pas en rapport avec les mœurs, avec les sentiments, avec les int
197
i ils s’adressent, et si ces hommes, à leur tour,
ne
se trouvent pas naturellement unis par cette communauté d’affections
198
fait défaut au Plan du 9 juillet et le condamne à
n’
aboutir, pratiquement, et si justes que soient les velléités qu’il tra
199
en service commandé qui éclate dans ces discours
ne
rend que plus sensible l’impuissance du régime à se sauver par ses pr
200
l se réduit à la défense du bas de laine. Mais on
ne
se défend bien qu’en attaquant. Les discours de Doumergue sont à nos
201
éfinis non seulement avant tous ces « plans » qui
ne
cherchent qu’à brouiller les cartes, mais plus précisément et plus ra
202
mais plus précisément et plus radicalement qu’ils
ne
le font. Nous ne disons pas cela pour faire les malins, mais parce qu
203
ment et plus radicalement qu’ils ne le font. Nous
ne
disons pas cela pour faire les malins, mais parce que c’est. Il ne s’
204
a pour faire les malins, mais parce que c’est. Il
ne
s’agit pas de nous, mais d’une doctrine — la seule — qui nous sortira
205
urs ou sur toutes nécessités ». Et ce radicalisme
ne
sera jamais dépassé. 12. Montagnon, Marquet, Déat : Néo-Socialisme
206
nt consentie, afin de combattre nos ennemis et de
ne
pas tomber dans le marais voisin, dont les hôtes n’ont cessé de nous
207
pas tomber dans le marais voisin, dont les hôtes
n’
ont cessé de nous blâmer d’avoir constitué un groupe spécial et préfér
208
lutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire. On
ne
saurait trop insister sur cette vérité à une époque où l’engouement p
209
pagande de l’opportunisme. » 3. « Notre mouvement
ne
fait encore que se constituer, qu’élaborer sa physionomie et il est l
210
te. Cette opinion est radicalement fausse. » — Il
ne
faut pas « aller aux ouvriers ». Il faut aller « dans toutes les clas
211
titude du PC français jusqu’à cette année) Lénine
n’
a pas cessé de se répandre en sarcasmes. Martinov, chef des populistes
212
implicitas ! » Les faits lui ont donné raison. Il
ne
s’agit pas ici de tirer Lénine de notre côté. Ni de faire nôtre ses d
213
une tactique de groupe dont il est impossible de
ne
pas souligner l’exacte similitude avec la tactique de l’Ordre nouveau
214
tives « trop avancées pour l’époque » ; enfin, de
ne
pas nous appuyer sur les seules organisations ouvrières, — quand on n
215
1° Lénine a triomphé en vertu d’une tactique qui
n’
avait rien de « marxiste » au sens courant et vulgarisé du terme, — al
216
; cette tactique en effet, s’il faut le répéter,
n’
avait rien de spécifiquement marxiste. Elle commandait, bien au contra
217
peuple russe la dictature de transition dont nous
ne
cesserons de dénoncer les sophismes et les trahisons. À nous de repre
218
. À nous de reprendre maintenant une tactique qui
n’
est défendable jusqu’au bout que par des révolutionnaires personnalist
219
rimer à la tactique de Lénine. C’est ainsi — pour
ne
mentionner qu’un exemple — que nous ne demanderons pas à nos adhérent
220
nsi — pour ne mentionner qu’un exemple — que nous
ne
demanderons pas à nos adhérents de devenir des « révolutionnaires pro
221
olution, la seule totale. La révolution pour nous
n’
est pas une profession, mais une attitude pleinement humaine. Elle n’e
222
ssion, mais une attitude pleinement humaine. Elle
n’
est pas d’abord une prise de pouvoir économique et politique, après qu
223
a nécessairement à changer les institutions. Nous
ne
sommes pas un groupe d’agitateurs ou d’hommes de main au service d’un
224
e de cela du désordre établi autour d’eux, et qui
ne
peuvent [faire] autrement que de combattre à chaque pas ce désordre,
225
uche ou de droite, qui se vantent imprudemment de
ne
pas savoir où ils vont. 19. Brochure écrite en 1901, publiée à Genè
226
de compte favoriser la lutte des classes. Mais on
ne
peut oublier que, pratiquement, son succès fut l’œuvre non pas d’une
227
de la noblesse. 21. M. de la Rocque se vante de
n’
en avoir aucune. Pas d’idées, pas de plan, pas de programme : c’est ce
228
personnaliste (février 1935)o 1. — La culture
ne
doit pas tendre à former des personnes. Mais elle doit être formée pa
229
l’exercice de leur vocation. La personne est, ou
n’
est pas. (Le plus souvent, elle n’est pas.) À la différence de ce qu’o
230
ersonne est, ou n’est pas. (Le plus souvent, elle
n’
est pas.) À la différence de ce qu’on appelait naguère personnalité, e
231
e de ce qu’on appelait naguère personnalité, elle
ne
se cultive pas ; elle n’est pas un produit soit de l’éducation, soit
232
guère personnalité, elle ne se cultive pas ; elle
n’
est pas un produit soit de l’éducation, soit de l’industrie pédagogiqu
233
tion, soit de l’industrie pédagogique. Quand elle
n’
est pas, il vaut mieux ne pas la singer, ne pas apprendre à la singer.
234
pédagogique. Quand elle n’est pas, il vaut mieux
ne
pas la singer, ne pas apprendre à la singer. Car la personne est voca
235
d elle n’est pas, il vaut mieux ne pas la singer,
ne
pas apprendre à la singer. Car la personne est vocation, — et l’homme
236
inger. Car la personne est vocation, — et l’homme
ne
choisit pas sa vocation, mais c’est elle qui choisit son homme. La se
237
n publique et l’atmosphère culturelle. La réponse
ne
peut faire de doute : seule une culture constituée et transmise par d
238
abilité. Voici d’une part les fonctionnaires. Ils
ne
pensent et ne veulent rien enseigner, rien savoir d’autre que ce que
239
d’une part les fonctionnaires. Ils ne pensent et
ne
veulent rien enseigner, rien savoir d’autre que ce que l’État, la cla
240
; que la mesure enfin d’une civilisation nouvelle
ne
peut être que la personne. Une mesure vivante, ce n’est pas un étalon
241
peut être que la personne. Une mesure vivante, ce
n’
est pas un étalon fixe. C’est un principe dynamique, c’est une tension
242
u, et l’invention, et l’amour même. Et ce chiffre
n’
est pas un « nombre d’or », un secret de la vie, mais une convention d
243
la mesure universelle — la personne —, la méthode
ne
saurait être que l’exercice des vocations particulières. Les changeme
244
ocial et le politique, la création intellectuelle
ne
sera plus séparée des « masses ». Une culture isolée n’est pas une v
245
plus séparée des « masses ». Une culture isolée
n’
est pas une vraie culture ; elle n’est plus responsable de son action
246
culture isolée n’est pas une vraie culture ; elle
n’
est plus responsable de son action concrète. Dans un monde de « masses
247
s casernes. Dans le monde capitaliste, la culture
n’
est plus guère qu’un luxe injustifié. Du simple fait qu’il y a des « m
248
ernières identiques. 4. — L’autorité culturelle
ne
sera pas l’État, mais la Révolution elle-même. La Révolution apparti
249
par échoir ; elle leur sera confiée, parce qu’ils
n’
en useront point avec violence et ne la dirigeront pas vers un seul bu
250
parce qu’ils n’en useront point avec violence et
ne
la dirigeront pas vers un seul but à l’exclusion de tout autre24. » M
251
». Or il est clair que le pouvoir, s’il est réel,
n’
a rien à faire avec l’argent : l’autorité ne se monnaye pas. Et la ric
252
réel, n’a rien à faire avec l’argent : l’autorité
ne
se monnaye pas. Et la richesse matérielle n’est pas un élément consti
253
rité ne se monnaye pas. Et la richesse matérielle
n’
est pas un élément constitutif de la personne, bien au contraire. Le r
254
olution. Si elle échoue à le créer, c’est qu’elle
n’
est pas une vraie révolution, mais simplement une dictature de plus. O
255
ion, mais simplement une dictature de plus. Or ce
n’
est pas avec les dictatures qu’on a jamais créé de la liberté : nous e
256
encore l’homme de l’Édit. À tout prendre, l’édit
n’
est qu’une réédition de la boutade, sur le plan de l’État. La paix d’a
257
outade, sur le plan de l’État. La paix d’abord, à
n’
importe quel prix. On ne saurait proclamer plus cyniquement son mépris
258
’État. La paix d’abord, à n’importe quel prix. On
ne
saurait proclamer plus cyniquement son mépris pour les réalités que d
259
. D’autre part, limitant l’exercice du culte (qui
ne
peut être célébré que hors les murs, et qui souffre partout des pires
260
, et qui souffre partout des pires vexations), il
ne
fait pas droit davantage à la grande revendication des calvinistes. E
261
ucifixions » qu’ils ont souffertes de 1598 à 1685
ne
furent pas moins réelles, pour être plus brutales, que celles du pape
262
ar l’intervention de l’État dans des domaines qui
ne
sont pas du ressort de la politique. L’explosion révolutionnaire, dan
263
st l’expression de tels complexes). II Rien
n’
étant résolu, sur le plan spirituel, par l’édit, mais les parties se t
264
ent envoyer au roi des rapports annonçant « qu’il
n’
y a plus de protestants en France ». Pourquoi maintenir dès lors un éd
265
ans objet ? Ce délicat souci de légalité, si l’on
ne
peut aller jusqu’à dire qu’il honore Louis XIV, demeure tout de même
266
qui permet aux ultramontains d’obtenir ce qu’ils
n’
ont pas pu obtenir un siècle plus tôt. L’édit fut révoqué, dit Saint-S
267
ien vu, mais mal interprété. Le prétexte en effet
n’
est pas visible, ni la nécessité n’est inscrite dans les faits ! La ra
268
texte en effet n’est pas visible, ni la nécessité
n’
est inscrite dans les faits ! La raison de l’État est une raison abstr
269
mencée par Henri IV lorsqu’il édicte une paix qui
n’
est qu’un « désordre » concret. Et c’est elle, avant tout, qui ourdit
270
ns intervalles, on les traînait à adorer ce qu’il
ne
croyaient point… Telle fut l’abomination générale enfantée par la fla
271
aveuglement de l’auteur, et la noblesse française
ne
tardera pas à payer ces illusions tenaces et cette absence de réalism
272
s clairs. Notre intention, dans cette brève note,
n’
est pas évidemment de déplorer ce qui s’est fait, ni de chercher par q
273
ique les puissantes sanctions que leur énervement
n’
aurait pas osé déclencher. Nous vivons bel et bien sous le régime de l
274
nt, aux yeux des historiens futurs, bien anodins,
n’
est peut-être pas inutile, avant de passer à l’action. 25. Voir l’e
275
lutte des « nationaux » contre les « populaires »
ne
fait que prolonger dans la rue l’opposition stérile et périmée de la
276
les gauches auront compris que la peur de Chiappe
n’
est pas un programme, sonnera l’heure de L’Ordre nouveau. q. Rougem
277
tobre 1935)s 1. — Les partis bougent Nous
n’
avons guère parlé de la politique des partis, dans cette revue : c’est
278
droite et à gauche dans des journaux dont l’éloge
n’
est plus à faire. Mais nous sommes en train d’assister depuis un an à
279
À la faveur de ces opérations qui par elles-mêmes
ne
présentent pas grand intérêt, il arrive qu’on distingue le retourneme
280
stiques qui divisent la France depuis 150 ans. Il
n’
y a plus une gauche généreuse et une droite « réaliste » plus symboliq
281
otons aussi que les Fronts de droite et de gauche
ne
traduisent plus exactement la vieille opposition des blancs et des ro
282
cesse l’antagonisme des deux Fronts. 3. — Ils
ne
savent pas où ils vont Le Front national groupe d’autres incertain
283
disciplinées de M. de la Rocque. À vrai dire, on
ne
voit guère à droite que ce colonel. Que veut-il ? Un petit volume par
284
près coup, après que l’on s’est mis en marche, il
n’
est d’autre réponse, dans les faits, que la fameuse dictature de trans
285
est anticapitaliste (en théorie), M. de la Rocque
ne
condamne du capitalisme que ses « parasites ». Enfin, le fascisme est
286
cisme, « larvé » comme l’on dit, ou déclaré. Nous
n’
avons pas l’intention de faire ici le procès de la morale que défend M
287
sans programme ? Qu’est-ce que « cet en avant qui
ne
sait pas où il va ? » (Robert Aron) Qui ne veut même pas le savoir ?
288
nt qui ne sait pas où il va ? » (Robert Aron) Qui
ne
veut même pas le savoir ? Car M. de la Rocque, au lieu de s’expliquer
289
se borne à répéter à tout bout de chapitre qu’il
n’
est pas de ces « intellectuels » qui se perdent à rechercher les Princ
290
s rhéteurs ». D’accord. À condition que tout cela
ne
dispense pas de voir loin et de penser juste ; à condition que les ré
291
tissements ». Parions que l’homme qui parie ainsi
ne
sait pas très bien où il va. Mais quelqu’un qui savait ce qu’il voula
292
aire ». M. de la Rocque haussera les épaules : il
ne
se pose pas en révolutionnaire, loin de là. C’est justement ce qu’il
293
reuse. Car tout ce qu’il écrit dans ce livre — je
ne
sais pas ce qu’il dit à ses troupes — tout son langage militaire — ce
294
aboutissement nécessaire de son « plan d’action »
ne
peut être rien d’autre, et quoi qu’il veuille, qu’un second 6 février
295
els antifascistes, Déat, Thorez, etc. Mais là, ce
n’
est plus l’état-major qui imprime à l’action ses directives ; et les t
296
a jungle capitaliste. Mais le Comité de vigilance
ne
tient pas les leviers de l’action : c’est l’affaire du Parti communis
297
s publiques, « Staline a raison » mais l’Humanité
n’
a pas tort. À mi-chemin entre l’idéologie libertaire des intellectuels
298
s, ce prophète en Chambre découvre qu’en somme il
n’
a pas de programme. La situation du monde est peut-être tragique. Cell
299
puis quelques mois dans les cercles antifascistes
n’
oserait pas même imaginer. C’est un spectacle vraiment consternant que
300
orent le vrai but, dans une action de défense qui
n’
ose pas préciser ce qu’elle défend, dans une ligue de brebis, de loups
301
conciliés par la panique. Leur masse, leur nombre
ne
suffit pas à les rassurer. Au contraire. Que vont-ils faire contre la
302
contre la menace qui les rassemble ? Si personne
ne
répond d’urgence à la question, n’indique d’urgence une direction com
303
? Si personne ne répond d’urgence à la question,
n’
indique d’urgence une direction commune, les anciennes habitudes vont
304
es vont se réveiller, et la houlette de Léon Blum
n’
empêchera pas les loups de dévorer les brebis. Mais dira-t-on, le Popu
305
dévorer les brebis. Mais dira-t-on, le Populaire
n’
a-t-il pas proposé de nationaliser les banques ? Et l’Humanité, de con
306
t M. Frossard de supprimer le chômage ? Tout cela
ne
fait peut-être pas un programme extrêmement cohérent, mais le temps n
307
« priorité au plan d’action ». Seulement personne
ne
sait au juste comment cela se fait, la nationalisation des banques. E
308
se fait, la nationalisation des banques. Et l’on
ne
voit pas qui aurait le pouvoir de désarmer un colonel en civil, qui a
309
armer un colonel en civil, qui affirme au surplus
n’
avoir aucune espèce d’intention quelconque. Quant à M. Frossard, il si
310
l’éventualité de son succès prochain. De Blum qui
ne
sait pas ce qu’il faut faire, de Daladier qui croit le savoir ou de C
311
de Daladier qui croit le savoir ou de Cachin qui
n’
ose pas le dire, je vous laisse à juger lequel est le plus dangereux ;
312
Mais du choc de deux fronts derrière lesquels on
n’
arrive pas à distinguer de volonté, de passion nette, d’idée maîtresse
313
danger est pareil. À moins qu’une force nouvelle
n’
apparaisse, qui ne soit ni de droite ni de gauche, mais qui apporte la
314
. À moins qu’une force nouvelle n’apparaisse, qui
ne
soit ni de droite ni de gauche, mais qui apporte la solution des prob
315
aire, il est clair que la seule question décisive
n’
a été posée ni par les gauches ni par les droites : c’est la question
316
qu’ici. Si incroyable que cela paraisse, personne
ne
s’est encore préoccupé de ce problème tactique vraiment crucial, en d
317
au. 5. — Les faits travaillent pour nous Ce
n’
est pas à notre propagande, certes, qu’il faut attribuer l’évolution d
318
t nos expériences de cet été le prouvent. Mais il
n’
est pas indifférent de noter les convergences qui se dessinent. Dans d
319
ne masse croissante d’hommes qui savent ce qu’ils
ne
veulent pas : la guerre, l’anarchie capitaliste, la dictature, le Com
320
ts sur le Front populaire. 30. Ce qui d’ailleurs
ne
nous empêchera pas de constater que dans la plupart des cas, ces tend
321
tralisateur. Il faut avouer que sur ce point nous
n’
enregistrons pour le moment qu’un recul des idées que nous défendons.
322
ner, c’est une activité plutôt « réactionnaire »,
n’
est-ce pas ? Lui. — Ah ! oui… (silence poli). Moi. — Allons au fait
323
autre jour : Comment voulez-vous que les Français
ne
vous accusent pas d’ardeur belliqueuse, quand ils voient vos jeunes g
324
uches — tout cela signifie guerre en français. Il
n’
y a rien à faire contre ce jugement. Je vous le disais : quand des Fra
325
ignés, et surtout, faire cela pour le plaisir, il
n’
y a qu’une seule explication possible : c’est que ces types se prépare
326
parent à la guerre. Lui. — Je vous répète que ce
n’
est là, tout simplement, qu’un goût que nous avons, cela n’a rien à vo
327
tout simplement, qu’un goût que nous avons, cela
n’
a rien à voir avec la guerre, la guerre contre un pays déterminé. De t
328
Suisses se passionnent pour le tir au fusil. Vous
n’
irez pas leur reprocher, tout de même, d’être un danger pour leurs voi
329
pour l’œuvre, contiennent le mot Kampf, quand ce
n’
est pas le mot Krieg. Celle-ci, par exemple, qui est la plus fréquente
330
sère : voilà notre guerre ! » En somme, si le mot
n’
était pas interdit, je dirais que c’est de votre part une déclaration
331
i faut-il que votre paix soit encore une guerre ?
Ne
pouvez-vous vraiment enthousiasmer vos concitoyens qu’en les appelant
332
larait la Paix » au monde entier. Lui. — Mais il
n’
y avait aussi que des Français pour le croire. Et cela ne gênait pas b
333
it aussi que des Français pour le croire. Et cela
ne
gênait pas beaucoup votre Comité des forges. Parlons sérieusement. D’
334
ie. Tout dépend de cela. Moi. — Nous y voilà. Je
ne
vais pas combattre votre conception du monde dans la mesure où elle s
335
s descendants des sans-culottes, c’est ainsi. Ils
n’
admettent plus qu’une seule espèce d’héroïsme : la littérature de M. M
336
’est plus dangereux aussi. Lui. — Bien sûr. Mais
n’
oubliez pas que nous avons fait notre révolution, nous33. Nous avons u
337
ue ? Et c’est plus grave encore. Voyez-vous, nous
ne
pouvons pas échapper à cette espèce de hantise, comme vous dites : le
338
um, ils ont vécu quelque chose d’extrême, et rien
ne
peut remplacer cela pour nous. Nous avons honte devant eux. Nous sent
339
ous avons honte devant eux. Nous sentons que nous
ne
sommes jamais allés jusqu’au bout de nos forces. Il y a un instinct p
340
ix ans : le sport… Lui. — C’est quelque chose. Ce
n’
est pas assez, ce n’est pas sérieux. L’adversaire n’est pas un vrai ad
341
ui. — C’est quelque chose. Ce n’est pas assez, ce
n’
est pas sérieux. L’adversaire n’est pas un vrai adversaire, comme à la
342
est pas assez, ce n’est pas sérieux. L’adversaire
n’
est pas un vrai adversaire, comme à la guerre. Nous avons besoin de se
343
r le déploiement de toutes nos forces viriles. On
ne
peut pourtant pas le nier, purement et simplement au nom du « pacifis
344
? Lui. — Peut-être qu’il faut cela… Moi. — Vous
ne
le disiez pas tout à l’heure ! Je vais sans doute vous étonner. Ce qu
345
eproche à votre « peut-être qu’il faut cela », ce
n’
est pas son cynisme, c’est bien plutôt son idéalisme lamentable. La gu
346
utôt son idéalisme lamentable. La guerre actuelle
n’
est pas du tout un appel à la virilité. Nous ne sommes plus au temps d
347
le n’est pas du tout un appel à la virilité. Nous
ne
sommes plus au temps de Frédéric le Grand et du maréchal de Saxe. La
348
Grand et du maréchal de Saxe. La guerre actuelle
n’
est pas une éducation de la violence physique, c’est une machine à tue
349
ce du trust des armements, vous le savez bien. Je
ne
comprends pas, mais pas du tout, votre jalousie à l’endroit des Ancie
350
es d’un effroyable accident. Une épreuve pareille
n’
est pas humaine, elle n’a aucune valeur pour la vie normale de l’homme
351
ent. Une épreuve pareille n’est pas humaine, elle
n’
a aucune valeur pour la vie normale de l’homme. Et ils le disent bien
352
érences, le système du rouleau compresseur ? Vous
n’
êtes pas trop réalistes, en France. Moi. — Vous savez que l’ON n’est
353
réalistes, en France. Moi. — Vous savez que l’ON
n’
est pas pacifiste. Nous reconnaissons la réalité et la nécessité des c
354
ns de ce genre. Prenez l’exemple d’un tableau. Il
ne
s’agit pas de mélanger toutes les couleurs pour aboutir à l’harmonie.
355
s êtes encore disciples de Rousseau plus que vous
ne
le croyez ! Dans la réalité humaine, l’exaltation des différences abo
356
e éducation intérieure ! Vous savez bien que nous
n’
avons aucune raison de vouloir la guerre contre la France. Qu’aurions-
357
européen, vous le niez, avec une sincérité que je
ne
puis mettre en doute, mais que je n’arrive pas à concevoir. Je suis s
358
érité que je ne puis mettre en doute, mais que je
n’
arrive pas à concevoir. Je suis sans doute trop rationaliste encore ?
359
sans doute trop rationaliste encore ? Lui. — Je
ne
nie pas la difficulté. Mais est-ce qu’il n’y en a pas aussi dans votr
360
— Je ne nie pas la difficulté. Mais est-ce qu’il
n’
y en a pas aussi dans votre système « fédéraliste » ? Et, de plus, vou
361
du déploiement physique de l’homme… Moi. — Nous
ne
la laissons pas de côté. Nous voulons la transposer sur un plan autre
362
mot civilisation est mal vu chez vous. Mais nous
ne
renoncerons pas à la civilisation sous prétexte que les juifs alleman
363
la bataille d’hommes. » Lui. — Et pour ceux qui
n’
arrivent pas si haut ? Pour la grande masse des hommes qui ne comprenn
364
pas si haut ? Pour la grande masse des hommes qui
ne
comprennent la violence que sous ses formes physiques, que ferez-vous
365
! Ou à mort, plutôt… Je veux bien, pourvu que ce
ne
soit pas en France. Mais je vous répondrai plus sérieusement, d’un se
366
on d’éducation. Pour nous, éduquer les hommes, ce
n’
est pas leur bourrer le crâne de notions inutiles, ni même de notions
367
Échos (janvier 1936)v Et Rimbaud ? Nul
n’
ignore qu’une revue « de jeunes » doit parler de Rimbaud et du surréal
368
hange !… Il y a tout de même certaines choses qui
ne
changent pas. Rimbaud sera toujours jeune, même si M. Brasillach en p
369
de Rougemont nous écrit d’Allemagne : « L’ami XXX
n’
a pas dû lire Mein Kampf. Ce n’est pas une “autobiographie” mais un ou
370
agne : « L’ami XXX n’a pas dû lire Mein Kampf. Ce
n’
est pas une “autobiographie” mais un ouvrage de combat, comme son nom
371
ques sans le concours desquels rien de très grand
n’
a pu se faire dans la littérature, depuis que Goethe est mort et que l
372
e péril, par un péril que les époques précédentes
n’
avaient pas même soupçonné, et que notre époque confuse n’a pas encore
373
t pas même soupçonné, et que notre époque confuse
n’
a pas encore su distinguer assez clairement pour riposter. II S’
374
a valeur artistique lui paraît évidente, mais qui
ne
pourra pas se vendre à plus de 2000 exemplaires : or les « nécessités
375
pital investi dans la maison obligent l’éditeur à
n’
accepter que des livres susceptibles de se vendre à 3000 exemplaires a
376
rs d’une hiérarchie des valeurs : simplement, ils
n’
en ont aucun souci. Ils se font les agents de publicité des grandes ma
377
urnaux, affiches, complaisances diverses que l’on
n’
accorde qu’à une maison puissante). Il faudrait, c’est l’évidence, que
378
e les chroniqueurs parlent surtout des livres qui
ne
bénéficient pas de ce battage commercial. Ce sont ces livres-là qui o
379
sinon conduire son entreprise à la faillite ? Je
n’
entrerai pas ici dans tout le détail technique de la distribution des
380
ors qu’interviennent les Messageries Hachette. Je
ne
referai pas une fois de plus le procès de cette institution. J’indiqu
381
éditeur qui, pour une raison ou pour une autre35,
ne
jouit pas d’un régime spécial, et qui a été « autorisé »36 à faire di
382
imposant. Ainsi donc si le livre se vend mal, ce
n’
est plus un manque à gagner pour l’éditeur, c’est une perte. Et cette
383
e monter à des dizaines de milliers de francs. Il
n’
est donc plus question, matériellement, pour l’éditeur, de risquer un
384
ent leur premier créancier38. Encore une fois, je
n’
ai fait que résumer l’opération. Il y aurait cent exemples pittoresque
385
des stocks de livres ou de journaux qui, bien que
n’
ayant jamais paru à l’étalage, sont retournés comme « invendus » avec
386
nnu des éditeurs et des libraires, mais le public
ne
s’en doute guère. Et comment le lui faire savoir ? On ne l’atteint pl
387
doute guère. Et comment le lui faire savoir ? On
ne
l’atteint plus que par ces mêmes Messageries. III La conclusion
388
e notre décadence culturelle, — si toutefois l’on
n’
en considère que les agents pratiques et institutionnels. À supposer q
389
éviter certains scandales trop visibles (et cela
n’
est pas du tout souhaitable, il vaudrait mieux réveiller l’opinion) ri
390
able, il vaudrait mieux réveiller l’opinion) rien
ne
permet de penser que les choses n’iront pas au pire : d’ici quelques
391
’opinion) rien ne permet de penser que les choses
n’
iront pas au pire : d’ici quelques années, la crise persistant, il n’y
392
: d’ici quelques années, la crise persistant, il
n’
y aura plus en France d’édition libre. Et le seul moyen d’y remédier,
393
aussi dangereux que le mal. Et que la révolution
ne
pourra plus être faite que par ceux qui en auront les moyens financie
394
esponsabilités concrètes. 35. Par exemple s’il
ne
tient pas l’article policier ou le roman façon-Pierre-Benoit. 36. C’
395
r un temps, laisser le fusil au râtelier. 38. Je
n’
insiste pas sur l’abaissement immédiat du niveau des maisons passées a
396
erflue. Les « élections » au Reichstag du 29 mars
ne
consistaient nullement en une concurrence libre de groupes ou d’opini
397
, c’est-à-dire au Führer en personne. En fait, il
ne
s’agissait pas d’élections, au sens parlementaire, mais de plébiscite
398
ns, au sens parlementaire, mais de plébiscite. Il
ne
s’agissait pas de doser les opinions, mais au contraire d’obtenir l’u
399
e était indiquée par la nature du but visé, et il
n’
y a pas lieu de chicaner sur ce point, encore que certains membres du
400
unanimité, et non la majorité, et cette unanimité
n’
existant pas encore, il fallait créer de gré ou de force ses condition
401
a « libre » concurrence des groupes, tandis qu’il
ne
désigne en Allemagne qu’une opération de propagande au profit d’un ré
402
s démocraties de l’Ouest, disait-il en substance,
ne
sont en réalité que des oligarchies. Le peuple y est privé du pouvoir
403
métier qui, une fois élus pour plusieurs années,
ne
se soucient pas forcément de la véritable volonté de la nation… Pour
404
vous tous pour la troisième fois en trois ans. Je
ne
puis rien sans votre approbation, sans votre confiance. Je ne suis pa
405
sans votre approbation, sans votre confiance. Je
ne
suis pas un usurpateur, ni un dictateur, mais je suis le porte-parole
406
euvent répondre sans chercher bien loin : si vous
n’
étiez pas sûr d’avance du résultat de votre plébiscite, vous sauriez f
407
aveuglément vos ordres avant que l’idée vous vien[
ne
] de lui demander les siens. Mais le Führer a prévu l’objection, et il
408
ance de cause. C’est pourquoi la vraie démocratie
n’
est possible que là où l’opinion a été formée et disciplinée par un se
409
s de Hitler imprimés et traduits en français.) Je
ne
puis pas me mettre dans la peau d’un électeur allemand qui écoute ce
410
ar lui-même. Ce régime idéal, la démocratie pure,
n’
a jamais pu s’exercer qu’à une très petite échelle : celle de certains
411
inde. Mais une telle démocratie, la seule réelle,
n’
est plus possible dès que le nombre des électeurs dépasse la dizaine d
412
ns pratiques — dans les États centralisés — et il
ne
reste plus qu’un seul moyen de la contrôler « démocratiquement » : c’
413
’une loi ou un projet de loi. Là où le référendum
n’
existe pas, comme en France, on ne saurait parler sans sophisme de dém
414
ù le référendum n’existe pas, comme en France, on
ne
saurait parler sans sophisme de démocratie. Mais là où le référendum
415
sophisme de démocratie. Mais là où le référendum
ne
peut être provoqué que par le gouvernement, comme en Allemagne, en ne
416
é que par le gouvernement, comme en Allemagne, en
ne
saurait parler sans sophisme d’un contrôle de pouvoir par le peuple.
417
ès clairement pourquoi l’État national-socialiste
ne
peut pas appliquer le système de référendum, et doit se borner au plé
418
mocratie réelle. (Encore une fois : le référendum
n’
est possible en Suisse, il n’est « démocratique » que dans la mesure o
419
fois : le référendum n’est possible en Suisse, il
n’
est « démocratique » que dans la mesure où le fédéralisme suisse subsi
420
éralisme suisse subsiste, et où l’État centralisé
n’
a que des pouvoirs limités et ne « fait » pas l’opinion publique.)
421
l’État centralisé n’a que des pouvoirs limités et
ne
« fait » pas l’opinion publique.) 4. La France a passé l’âge des p
422
ion plébiscitaire, qui est la tentation fasciste,
n’
a plus de sens historique ni spirituel. Il importe d’insister sur cett
423
rtisanes. Si nous sommes antiparlementaires, nous
ne
souffrirons pas que la paresse d’esprit ou la mauvaise foi de nos adv
424
n personnaliste de la France, ces deux tentatives
ne
seront jamais que des trahisons jumelles. Nous sommes contre la centr
425
démocratie », dirions-nous volontiers, si le mot
ne
couvrait aujourd’hui les plus flagrantes trahisons de la chose. x.
426
st-ce que l’autorité ? (mai 1936)y 1. Personne
n’
aurait l’idée de poser cette question dans un temps où l’autorité exis
427
tre époque était autoritaire ! Est-ce que la mode
n’
est pas à l’autorité ? Notre belle jeunesse réclame l’autorité dans to
428
ame : quand la mode est à l’autorité, c’est qu’il
n’
y a plus d’autorité. Et quand M. Tardieu lui-même…, eh bien, c’est qu’
429
ous faut expliquer. 2. Qu’est-ce que l’autorité ?
N’
est-ce pas tout simplement « ce qui commande », ou ce qui a le droit d
430
e qui a le droit de commander ? Non. Car personne
n’
ignore qu’il y a des gens ou des institutions qui ont le droit de comm
431
de commander, et qui commandent, et qui pourtant
n’
ont pas d’autorité. Certain gouvernement d’une certaine République nou
432
ns financières par exemple, auxquelles l’individu
ne
peut pas se soustraire. L’autorité n’est le fait ni d’une institution
433
l’individu ne peut pas se soustraire. L’autorité
n’
est le fait ni d’une institution en soi, ni d’une charge, ni d’un grad
434
d’un pape, ni d’un soviet, ni d’un caporal. Elle
ne
peut être ni achetée, ni vendue, ni élue, ni plébiscitée, ni transmis
435
osée par la brutalité. Autrement dit : l’autorité
n’
est pas le pouvoir. Elle ne se confond jamais avec aucun pouvoir inst
436
ment dit : l’autorité n’est pas le pouvoir. Elle
ne
se confond jamais avec aucun pouvoir institué, parce qu’elle est au-d
437
est soumis, s’exerce en réalité. Ainsi le pouvoir
n’
est jamais qu’un instrument créé par une autorité en exercice. Il arri
438
bdication de l’autorité qui l’avait créé. Mais ce
n’
est là qu’une survivance, justement, et ce pouvoir est destiné à s’écr
439
pect pour le spirituel que les élites elles-mêmes
n’
en montrent lorsqu’elles se vantent de ne servir à rien ? Mais s’il es
440
es-mêmes n’en montrent lorsqu’elles se vantent de
ne
servir à rien ? Mais s’il est vrai que l’on abuse de ce terme pour co
441
ion ou jamais de répéter un vieux dicton : l’abus
n’
enlève pas l’usage. Nous nous sommes expliqués dès le début de notre a
442
« spirituel »39. Mens agitat molem. Mais ce mens
n’
est pas l’esprit pur d’une élite qui laisse les mains libres aux affai
443
cette revue : quand l’autorité disparaît, l’armée
n’
est plus une arme entre les mains déficientes du chef. Car les insigne
444
déficientes du chef. Car les insignes du pouvoir
n’
ont aucune force dès que défaille la confiance dans l’homme qui les po
445
de se citer soi-même : cela donne à penser qu’on
n’
a pas su se faire entendre du premier coup. Voici donc une formule trè
446
ôtres, mais qui est de Paul Valéry : « Le pouvoir
n’
a que la force qu’on veut bien lui attribuer : même le plus brutal est
447
ncible, c’est là un des axiomes de l’Histoire. On
n’
a jamais pu renverser que des gouvernements qui doutaient de leur miss
448
ur mission.) Ce problème serait insoluble si l’on
n’
admettait pas la distinction que nous proposons entre autorité et pouv
449
plus peur loin du combat qu’en pleine lutte.) Il
n’
ose plus intervenir en force, s’imposer à ses risques et périls, repre
450
térieur. Ni Louis XVI, ni Kerensky, ni Schleicher
n’
ont su faire usage de la « force », de l’armée et de la police, bref d
451
pratiquement inévitable lorsque l’autorité réelle
n’
est plus derrière le pouvoir établi, mais en face de lui. Tout le rest
452
naire, c’est encore le budget de l’État, quand il
n’
y a plus d’autorité au-dessus de l’État.) 39. Voir le n° 5 de L’Ordr
453
intéresse la cité. Aucun des habitants de la cité
n’
a donc le droit de s’en désintéresser. Ou, s’il le fait, il perd le dr
454
» leurs interventions politiques, — comme si cela
n’
allait pas de soi ! (Exemple : les Pages de journal d’André Gide.) Cet
455
c’est le sens même de la politique en général qui
n’
est plus clairement aperçu, dans l’élite de la nation. On sent qu’un h
456
: « faut-il ou non faire de la politique ? », on
ne
peut répondre avec sécurité que si l’on a d’abord répondu à cette aut
457
oulons qu’elle soit, la question d’en faire ou de
n’
en pas faire ne se pose même plus. 3. La politique, en France, revêt d
458
soit, la question d’en faire ou de n’en pas faire
ne
se pose même plus. 3. La politique, en France, revêt des formes beauc
459
très grand nombre de citoyens, le but à atteindre
n’
est pas d’abord d’assurer le bon fonctionnement de l’État, la paix pub
460
ns des congrès —, la moderne féodalité des partis
n’
agit pas autrement vis-à-vis de la nation et de ses intérêts supérieur
461
iment ces idéologies. L’influence de ces feuilles
n’
est plus niable. J’attends encore l’homme sain qui osera faire leur él
462
e la dictature en est seule responsable. La honte
n’
en retombe pas sur des hommes « libres » !) À lire les revues et les h
463
s intellectuels, on est bien forcé d’avouer qu’il
n’
y a plus en France de véritable idéologie politique. Ce qu’on nous off
464
ologie politique. Ce qu’on nous offre sous ce nom
n’
est qu’un lamentable ramassis de phrases empruntées à des révolutions
465
pour les débutants — les intellectuels de gauche
n’
ont rien trouvé de mieux que le mot de « fasciste », qui est ridicule
466
nête homme, et au surplus intelligent, se doit de
n’
y pas tremper fût-ce du bout de son stylo. c) Justement écœurés par l
467
de Roosevelt, oublient que la mission d’un peuple
n’
est pas une affaire de calcul. Ils réduisent toute la politique au jeu
468
gion, cette renaissance des mythes bourgeois : 1°
n’
est qu’un mauvais négatif du christianisme ; 2° ne peut mener qu’à une
469
n’est qu’un mauvais négatif du christianisme ; 2°
ne
peut mener qu’à une forme avachie de fascisme, car le fascisme et sur
470
at (que ce soit au nom d’une classe ou de la race
n’
y change rien), j’estime être plus utile à la cité en faisant de la ph
471
e la théologie pures. En résumé : si la politique
n’
est que ce qu’elle est actuellement en France, je dis qu’un homme honn
472
is, ou d’idéologies à idéologies, sur un plan qui
n’
est pas celui des intérêts vraiment humains, ni surtout de l’intellige
473
moralement dégradantes. Bien peu y échappent : ce
ne
sont pas ceux qui réussissent. Dans le cas d’autres pays, qui auraien
474
tes, c’est tout le contraire : la vraie politique
ne
saurait être qu’une expression de la personne même. Elle s’enracine d
475
r et responsable vis-à-vis de la communauté. Elle
n’
est pas une obligation imposée par l’État ou la nation, mais au contra
476
la nation, mais au contraire, l’État et la nation
ne
sont que les émanations, les représentations extérieures de la tensio
477
se matérielle assurée par l’État, d’autre part il
ne
peut créer dans le vide, et sa création, quelle qu’elle soit, se répe
478
irituelles, enfin l’État à la nation. Dès lors il
ne
peut plus y avoir d’opposition entre la morale privée et la morale pu
479
le privée et la morale publique. Car la politique
ne
fait que reproduire à une vaste échelle le mouvement même de la perso
480
des vieux militants. — On nous dira aussi : vous
n’
êtes que des intellectuels… À ceux qui nous diront cela, je demande :
481
1° Est-ce une raison, parce que personne au monde
n’
a jamais mené une vie parfaitement morale, pour renoncer à affirmer le
482
urs ? Le but et l’utilité pratique d’une doctrine
n’
est-ce pas justement d’offrir un « modèle » d’action juste et bienfais
483
» d’action juste et bienfaisante ? Et si personne
ne
veut plus s’occuper de la vérité, sous prétexte que le mensonge a plu
484
suivante : la cause profonde de la crise mondiale
n’
est autre que la bêtise des « réalistes » et de leurs politiciens. Bêt
485
é aux seuls intérêts immédiats — les capitalistes
n’
ont pas vu plus loin que le bout de leur nez —, d’autre part par une e
486
ale. Si vous aimez ça, restez dedans. Mais alors,
ne
vous plaignez plus. Et si notre mariée vous paraît trop belle, nous l
487
verons pour une nouvelle jeunesse. — Mais si vous
n’
aimez pas ça, si vous voulez en sortir, réfléchissez, examinez notre d
488
sortir, réfléchissez, examinez notre doctrine. Et
ne
vous contentez pas de traiter de « fascistes » des hommes qui veulent
489
large considération des réalités mondiales. Elles
ne
sont pas le fait des petits calculateurs locaux, des comitards, des t
490
l’URSS qui veut faire mieux que l’Amérique et qui
ne
demande rien de moins à ses ingénieurs que d’établir les plans du par
491
airement que la famille c’est l’héritage. 43. Ce
n’
est pas la nationalisation de la Banque de France ou de l’industrie de
492
Les lecteurs de cette revue savent que la nation
n’
est une expression de l’universel qu’en raison de l’impuissance humain
493
par le néo-marxisme à cette crise. En gros, nous
ne
pouvons qu’approuver la description donnée par l’auteur. Il est bien
494
iques. Nous pensons donc que le progrès mécanique
ne
comporte pas en soi de fatalité inhumaine, et que « le machinisme per
495
expérience de l’été 1935 amorça dans la pratique,
n’
a pas d’autre but que cette « libération » effective. Elle suppose d’a
496
uvert des fameuses « valeurs spirituelles ». Nous
ne
dirons pas avec M. Aragon l’ancien : « Moscou la gâteuse », — car Mos
497
ns à M. Bouglé le cas de cet ancien Normalien qui
ne
sait plus lire. Ce qui lui permet de fourrer dans le même sac Kierkeg
498
des Méchants, des « antiprogressistes », c’est de
n’
avoir pas cru que « l’homme peut donner davantage », pour peu qu’il se
499
mmes beaucoup plus opposés au spiritualisme qu’il
ne
l’est au matérialisme ; que notre condamnation du régime soviétique n
500
sme ; que notre condamnation du régime soviétique
ne
repose pas sur une prétendue « défiance vis-à-vis de la rationalisati
501
pose au peuple russe ; que l’alternative actuelle
n’
est pas machinisme ou artisanat, mais dignité de l’homme ou étatisme ;
502
t, mais dignité de l’homme ou étatisme ; que nous
ne
sommes pas « favorables au fascisme », mais adversaires du fascisme,
503
; que la protestation de Kierkegaard contre Hegel
n’
est pas « liée à deux douzaines de brevets », qui au surplus lui sont
504
stérieurs d’une trentaine d’années ; que Spengler
n’
est pas un admirateur de l’Orient, mais le contraire (p. 153) ; que le
505
mais le contraire (p. 153) ; que le christianisme
n’
est pas précisément opposé à « une conception dramatique de l’homme »
506
ec indignation l’épithète de « matérialiste ». Il
n’
a pas assez de mépris pour le « fatalisme » et le mécanisme « grossier
507
ui porte un pareil titre. Car la crise du Progrès
n’
est rien que la crise du rationalisme « plat », et l’histoire de ses d
508
se honte à l’endroit du matérialisme « grossier »
ne
sont là que pour rassurer l’intelligentsia radicale du Front populair
509
de Taylor et le stakhanovisme. Grave lacune, qui
ne
s’explique que trop bien. On sait peut-être que Taylor écrivait : « L
510
, c’est de traiter de « fascistes » tous ceux qui
ne
se laissent pas impressionner par la puissance offensive de l’Armée r
511
u, et non pas « matériellement », la mitrailleuse
n’
étant qu’une arme « dialectique » lorsqu’elle est maniée par un vrai m
512
iens de Commune ou d’Europe, comme c’est l’usage,
ne
répondent que par des injures à mes observations, ce sera vouloir m’i
513
sera vouloir m’inspirer la vanité de croire qu’il
n’
y a que des injures à y répondre. 48. Révolution nécessaire, p. 39,
514
roit des synthèses tactiques ou doctrinales, nous
ne
pouvons formuler ici que des réserves provisoires : les passages sur
515
ndamentaux de leur existence — un sou est un sou,
ne
pas se laisser marcher sur les pieds, chacun pour soi et Dieu pour to
516
ulez amuser le monde. Mais la politique étrangère
ne
suppose pas, en France, la connaissance de nos voisins : elle ne supp
517
en France, la connaissance de nos voisins : elle
ne
suppose que la lecture des journaux. (Bien sûr que sous cette forme,
518
interne, c’est-à-dire purement électoral. Mais ce
n’
est pas toujours possible…) Il faudrait que les Français finissent tou
519
chez eux, les termes de « gauche » et « droite »
ne
signifient plus grand-chose, si tant est qu’ils aient jamais signifié
520
en France, c’est laïcisme ou cléricalisme53. Cela
ne
dit pas grand-chose à l’Italien, qui n’a pas la Révolution et le comb
521
e53. Cela ne dit pas grand-chose à l’Italien, qui
n’
a pas la Révolution et le combisme derrière lui ; cela ne dit rien du
522
la Révolution et le combisme derrière lui ; cela
ne
dit rien du tout à l’Allemand. (Il n’en va pas de même en Espagne, ma
523
lui ; cela ne dit rien du tout à l’Allemand. (Il
n’
en va pas de même en Espagne, mais c’est à cause des jésuites.) L’homm
524
à quelques-uns, que le stalinisme et le fascisme
ne
sont pas des pôles contraires (comme l’ancienne gauche et l’ancienne
525
que Mussolini a trahi le socialisme, plutôt qu’il
ne
l’a continué. La question véritable n’est pas là. Elle doit se poser
526
tôt qu’il ne l’a continué. La question véritable
n’
est pas là. Elle doit se poser dans ces termes : un chef socialiste qu
527
ef socialiste qui veut exercer le pouvoir peut-il
ne
pas trahir le socialisme ? Et du moment qu’il le trahit, peut-il fair
528
ils peuvent. Quant aux socialistes allemands, ils
n’
avaient eu que le temps d’écraser les spartakistes et les séparatistes
529
ons tout d’abord qu’aucun gouvernement socialiste
n’
a réussi à instaurer un régime tant soit peu conforme à ses principes
530
eusement centralisé. Seul le rythme de l’étatisme
n’
a pas été partout le même. Dans les démocraties bourgeoises, il est en
531
nsi les dictatures, décriées par les socialistes,
ne
sont en fait que le terme fatal de tout socialisme appliqué ou, ce qu
532
théoriquement) les dictatures sont en avance — on
n’
ose dire en progrès — sur le socialisme. Elles sont le « dépassement »
533
e la carrure, écrasera la révolte spartakiste. Il
n’
eût tenu qu’à lui de se faire nommer Führer… Quatre ans plus tard, Mus
534
eu de retard —, on va chercher Staline… La France
n’
a que Doriot à mettre sur ce rang. N’oublions pas tout de même qu’elle
535
e… La France n’a que Doriot à mettre sur ce rang.
N’
oublions pas tout de même qu’elle a eu Bonaparte, qui lui aussi venait
536
ple. Ils ont compris que le socialisme économique
n’
était que la moitié d’une doctrine. Ils ont compris qu’on ne peut pas
537
e la moitié d’une doctrine. Ils ont compris qu’on
ne
peut pas fonder l’État, tel que le rêvent les socialistes, sans étati
538
termes dont se compose le nom du parti hitlérien
n’
ont rien d’antinomique. Ils sont exactement complémentaires. Le social
539
« socialisation » du sentiment patriotique. L’un
n’
est pas possible sans l’autre. Tout étatisme est condamné à se vouloir
540
l exemple.) Mais pour devenir totalitaire, l’État
ne
peut se fonder sur des bases purement matérielles. Il lui faut la fam
541
a. Ainsi la formule socialiste : tout par l’État,
ne
peut se réaliser dans l’histoire qu’en devenant la formule fasciste :
542
at de malades atteints du même mal : mais les uns
n’
en sont encore qu’au deuxième degré, les autres déjà au troisième. Et
543
du socialisme56 — dans un ordre non fédéraliste —
ne
peut être, n’a jamais été, et ne sera jamais que le fascisme. Si donc
544
6 — dans un ordre non fédéraliste — ne peut être,
n’
a jamais été, et ne sera jamais que le fascisme. Si donc il s’agissait
545
on fédéraliste — ne peut être, n’a jamais été, et
ne
sera jamais que le fascisme. Si donc il s’agissait de réussir, de réu
546
sme. Si donc il s’agissait de réussir, de réussir
n’
importe quoi, et d’être « socialistes » sérieusement, nous nous ferion
547
ement, nous nous ferions tout de suite fascistes.
Ne
fût-ce que pour cette seule raison, nous serons donc fédéralistes.
548
es tournures que prend le national-socialisme, il
n’
est pas rare qu’un membre du parti d’Hitler réponde : « Vous êtes bien
549
on unitaire, notre éloquence démagogique, et vous
ne
voyez même pas que tout cela, chez vous, existe pareillement, sinon à
550
donc de comprendre une bonne fois que l’Allemagne
n’
a pas eu de Révolution française, et qu’elle doit rattraper son retard
551
e est passée dans vos mœurs, à tel point que vous
n’
en êtes même plus conscients. Vous criez au nationalisme, c’est-à-dire
552
Hitler, mais qui gardaient leur sens critique. Ce
ne
sont pas là des « Schlagworte », des mots d’ordre de la Propagande. I
553
lutte pour l’idée nationale. Au fond le problème
n’
est pas si différent de celui qui se posait aux jacobins, mais les moy
554
s révolutions de masse introduit des facteurs qui
ne
pouvaient exister pour Robespierre et pour Saint-Just. Il y a toutefo
555
hitlérienne, de même que la Révolution française,
ne
s’est pas proposé d’abord une modification du corps social et de la s
556
éfendre contre droites et gauches, mais un Hébert
n’
est pas de la taille d’un Röhm ou d’un Strasser, ni surtout d’un Trots
557
ulte des morts de la Révolution, sous Hitler. (Je
ne
puis ici que renvoyer à l’article de Pierre Gardère sur Anacharsis Cl
558
à peu près parfaite, à ceci près que Robespierre,
ne
disposant pas de la radio, n’aboutit qu’à de demi-réussites, là où tr
559
ès que Robespierre, ne disposant pas de la radio,
n’
aboutit qu’à de demi-réussites, là où triomphe sans conteste Goebbels5
560
passer par là, c’est la filière de l’Histoire, on
ne
peut pas sauter une époque que d’autres peuples ont vécue, et tomber
561
pieds joints dans l’avenir. À quoi les ergoteurs
ne
manqueront pas de répliquer : était-ce la peine de dire tant de mal d
562
: « Nous ferons mieux que l’Amérique » ?) Mais on
ne
peut pas refaire l’histoire. Nous sommes là pour la créer. Vis-à-vis
563
pour la créer. Vis-à-vis des jacobins bruns, nous
ne
pouvons nous en tenir à des critiques rétrospectives. Tournés vers l’
564
’explique. Mais un exemple mal interprété. Hitler
n’
a vu d’abord dans la structure centralisée que la condition indispensa
565
tion indispensable d’une discipline de guerre. Il
n’
a pas vu que cette même structure était la cause de la stérilité de la
566
ait mieux connu la France telle qu’elle est, s’il
n’
avait pas été hypnotisé par les nécessités de « son combat »59, il eût
567
’étatisme centralisateur. Tant que ce dépassement
ne
sera pas amorcé par la France, les nations jeunes, faute d’un autre m
568
», non plus « séparatiste » mais communaliste. Il
n’
y va pas seulement de nos libertés civiques à venir, mais de la paix e
569
paix qu’affiche l’ancien combattant Adolf Hitler
ne
peuvent rien contre le mécanisme meurtrier, contre la fatalité bellic
570
ste que représente l’État totalitaire. Tant qu’on
n’
a pas détruit cette racine de la guerre, on ne peut empêcher le pire,
571
’on n’a pas détruit cette racine de la guerre, on
ne
peut empêcher le pire, qui devient dès lors fatalité. Le jacobinisme,
572
rmée, disciplinée dans un cadre rigide, tout cela
ne
cesse d’être stérile et abstrait — en temps de paix — que pour deveni
573
— que pour devenir la guerre concrète. Tout cela
ne
se justifie que par la guerre. Hors de toute volonté humaine, bonne o
574
nt des partisans d’Hitler déclarer que le racisme
n’
est en réalité que la lutte contre les Juifs. Ils restent assez scepti
575
ssante des civilisations de l’Occident. Celles-ci
n’
ont pas su lui faire sa part, le subordonner, l’utiliser au profit de
576
dant. Le sénateur a donc des disponibilités60. Il
ne
saurait en faire emploi plus judicieux et « patriotique » qu’en accéd
577
esclavage. Après quelques campagnes, Cincinnatus
ne
peut éviter cette extrémité qu’en devenant le métayer du sénateur, ou
578
rix réduit, ou gratuit. Mais le territoire romain
ne
pouvait alors fournir les quantités de céréales nécessaires d’aumône,
579
à des importations considérables. Cependant Rome
ne
pouvait supporter d’être longtemps à la merci des possesseurs des plu
580
mal. Les terres de l’Italie du Centre et du Nord
ne
pouvant fournir le blé aux bas prix de l’Afrique, il fallut s’oriente
581
partir du iie siècle, les conquêtes extérieures
n’
ont plus d’autres causes. L’arrêt de l’expansion impérialiste eût été,
582
ustes, la plèbe se désintéresse de la terre. Elle
ne
demande plus sa part au festin de l’impérialisme. Le pain, les jeux,
583
la et César, ont bien vu que Rome va périr : elle
n’
est plus qu’une cohue de jouisseurs sénatoriaux et équestres, d’armées
584
trop tard. Rome tout entière, plèbe et patriciat,
ne
veut plus vivre que de ses rentes, c’est-à-dire de l’exploitation cap
585
elle a conquis. Or cette exploitation de l’Empire
ne
reste possible que si l’État devient ce qu’on appelle « un État fort
586
venu — relativement à la technique du temps –, il
ne
subsiste plus aucun lien de solidarité humaine authentique. Seules le
587
tat font qu’il existe encore un monde romain : ce
n’
est qu’une organisation. De là sans doute l’indifférence avec laquelle
588
gues du Palatin. L’immense majorité des citoyens,
n’
ayant plus de vie propre, délègue en quelque sorte à la vie et à l’act
589
Les ressorts peu à peu s’écrasent. Nulle machine
ne
peut fonctionner indéfiniment sans quelque intervention de l’homme. I
590
tion de l’homme. Il devait arriver un temps où il
ne
se trouverait même plus de brutes intelligentes, comme Dioclétien, po
591
insister fortement sur ce point : l’Empire romain
n’
est pas tombé sous les coups des barbares63, comme on s’est plu à le d
592
ent sensible des rapports humains : ils tendent à
n’
être plus directs (d’homme à homme) mais de moins en moins concrets (d
593
talie —, la fin du xiiie et tout le xive siècle
ne
sont qu’une longue suite de luttes de classes. La société urbaine est
594
aux seigneurs résident d’ordinaire à la ville, et
ne
connaissent pas leurs justiciables. Ils sont devenus — comme on le vi
595
ol, rendant inutile leur devoir de protection. Il
n’
empêche que c’est l’arrivée des parvenus qui fit prendre conscience au
596
ondes traces psychologiques. Mais le xive siècle
ne
fut pas seulement le siècle des luttes de classes : il a vu aussi la
597
oiseau de mauvais augure qui annonce que l’avenir
ne
fournira pas les richesses escomptées et déjà mises en circulation. C
598
té. Mais les capitalistes et les classes moyennes
n’
osèrent, par égoïsme de classe, recourir à ce remède — fordiste, voire
599
omie nationale, ou mieux étatisée. Cette économie
n’
est plus la chose des seuls capitalistes, mais aussi de l’État, qui lu
600
noblesse, le clergé et la bourgeoisie. Le peuple
n’
est rien que la source de main-d’œuvre. Si le pauvre veut s’élever, il
601
e de main-d’œuvre. Si le pauvre veut s’élever, il
n’
a qu’un seul moyen : entrer dans la domesticité des riches, y faire so
602
clenchée par une crise financière. Or cette crise
ne
fut résolue qu’en apparences, la société n’ayant aucunement renoncé à
603
crise ne fut résolue qu’en apparences, la société
n’
ayant aucunement renoncé à son statut de privilèges économiques. Là en
604
sans les résoudre, les problèmes réels. L’Empire
ne
représente, économiquement parlant, qu’une période de stagnation et d
605
» caractérisée. Le processus un instant ralenti,
n’
allait que mieux s’accélérer au xixe siècle. Le capitalisme modern
606
à l’inverse des économistes, que le xixe siècle
n’
a pas révélé de nouveaux aspects essentiels de la maladie capitaliste.
607
aspects essentiels de la maladie capitaliste. Il
n’
a fait qu’inventer ou perfectionner les véhicules les plus rapides de
608
ation capitaliste s’accélère désormais plus qu’on
n’
osait l’imaginer au xviiie . C’est elle qui appelle sinon l’invention
609
entir sur le marché européen, le libre-échangisme
ne
peut en effet jouer qu’à l’intérieur d’empires analogues à celui des
610
t c’est la guerre de 1914. Cet inévitable conflit
ne
résout rien, bien au contraire. Il suscite une formidable concurrence
611
artificielle des marchés nationaux. (Ce phénomène
n’
est pas sans rappeler le repliement des municipalités du xive siècle.
612
ais besoin d’une économie rationnelle mondiale) —
ne
peut être que le conflit armé, à une échelle monstrueuse. Ainsi le ca
613
conquête et la distribution de terres étrangères
ne
profite en général qu’aux sénateurs. Seuls les territoires situés loi
614
ncipal moyen de s’enrichir. 63. Les envahisseurs
ne
vinrent pas pour détruire, mais pour profiter du régime. Les rois fra
615
profiter du régime. Les rois francs et ostrogoths
n’
eurent rien de plus pressé que de revêtir les insignes consulaires. Le
616
titutions romaines décadentes, mais ce sang frais
ne
suffit pas. À la fin, ils se virent contraints, malgré eux, et pour v
617
esquels se réduisent aux signes qui, normalement,
ne
devraient que les représenter. 70. Elles n’apparaissent en France, s
618
ent, ne devraient que les représenter. 70. Elles
n’
apparaissent en France, sous une forme légale, qu’au cours du Second E
619
t des caves, si les autres sont vides. Ensuite ce
n’
est pas un congrès qui se tient là ; car il n’y a jamais eu de congrès
620
ce n’est pas un congrès qui se tient là ; car il
n’
y a jamais eu de congrès « à hauteur d’homme ». C’est une rencontre im
621
ement « pensé », — les deux hypothèses classiques
ne
sauraient nous tenter sérieusement. Le réel sera donc construit ! Et
622
oblèmes s’émeuvent à la fois. Et en ce point, ils
ne
sont vrais, sérieux, ou dignes d’exciter l’angoisse et le plaisir de
623
rait ainsi défini, et le « moindre concret », qui
n’
est que le produit d’un relâchement des prises humaines. 2. De l’art e
624
de s’en rendre maître. Un mois plus tard, que ce
n’
est plus qu’une question de temps. Au cours de ce premier mois, les ca
625
les rebelles. C’est net. Quant à la France, elle
ne
fait que refléter ces deux opinions : la droite soutient Franco parce
626
soutenu par le communisme. Les journaux de gauche
n’
annoncent que des victoires gouvernementales ; seuls les ennemis de la
627
lé « à droite » meurt « à gauche ». D’ailleurs on
ne
s’occupe plus que de David Windsor. Il y a là quelque chose d’intolér
628
tion. La droite soutient la non-intervention mais
ne
pratique pas la non-abstention73. M. Blum s’y retrouve, il est intell
629
le. La non-intervention au sens de non-abstention
ne
rendant plus, les puissances décident solennellement de passer au sys
630
humain ». Voilà qui met notre art bien bas. Et ce
n’
est pas seulement une politique qui se trouve jugée par l’aventure d’E
631
s toute une civilisation de maquignons. Leur paix
ne
vaut pas mieux que leur guerre. Entre l’équilibre d’intérêts ( ?) éco
632
uilibre des mêmes éléments qu’est leur guerre, il
n’
y a que la différence de la lâcheté calculatrice à la panique déclarée
633
tre le stalinisme, pour l’Espagne fédéraliste. Ce
ne
peut être encore de notre part qu’un vœu. Mais qui engage toute notre
634
surtout d’« actes révolutionnaires » (révolution
ne
veut-il pas dire : choses nouvelles ?). D’autre part, s’en remettre d
635
ion du moment, attendre passivement la venue d’on
ne
sait quelle lame de fond, ce serait nous condamner à la stérilité d’u
636
créé, ou en voie de création. En effet, le donné
n’
est vraiment tel que dans la mesure où il est donné à une conscience p
637
où il est donné à une conscience personnelle. Il
n’
est pas antérieur à l’acte de la personne. Il n’est défini et précisé
638
l n’est pas antérieur à l’acte de la personne. Il
n’
est défini et précisé que par cet acte même : il n’existe donc que dan
639
’est défini et précisé que par cet acte même : il
n’
existe donc que dans la polarité qui le confronte avec l’attitude créa
640
onscience de tout un chacun (ce qui prouve qu’ils
ne
sont ni spontanés, ni donnés !). C’est dire que nous récusons par ava
641
nazis). D’une manière générale, la commune mesure
ne
doit pas être considérée comme une vis a tergo qui pousserait la soci
642
d’en témoigner. Le principe de la commune mesure
n’
est donc pas un principe statique déterminant ; il est un principe de
643
une perspective commune. Ce principe de communion
ne
consiste cependant pas en une sorte d’émanation de la société constit
644
ière continue. L’élaboration d’une commune mesure
ne
saurait être le fait de ce qu’on appelle les « masses » qui ne sont,
645
re le fait de ce qu’on appelle les « masses » qui
ne
sont, socialement, que des masses d’inertie. Nous sommes donc aussi l
646
r y écouter les paroles d’une vérité nouvelle. Ce
ne
sont pas des oracles que fait entendre la foule, nouvelle pythonisse,
647
nconsistant de son agitation désordonnée. Non, ce
n’
est pas dans la « masse », inorganisée et livrée aux mots d’ordre sché
648
des valeurs. Toute création sociale et politique
n’
est possible que par la surrection d’un groupe d’hommes en lesquels la
649
besoin d’ajouter d’ailleurs que ces déclarations
ne
visent nullement à affirmer l’existence d’une sorte d’aristocratie pr
650
trois-cents bolchéviques. Autant d’exemples qu’il
ne
convient pas de prendre pour des modèles, mais dont l’évocation fera
651
ue la Révolution de demain sera antiétatique — ou
ne
sera pas. Il apparaît de plus en plus clairement que la voie de l’éta
652
tre lui, tel qu’il est conçu de nos jours. Ce qui
ne
signifie pas qu’elle sera pure subversion, ou doive tendre à l’abolit
653
cette revue —, les institutions de la société ON
ne
fonctionneront que si elles sont servies par un État aussi bien organ
654
nt dans son domaine limité qu’il est possible. Il
n’
en est pas moins vrai que ce n’est pas au niveau de cet État administr
655
l est possible. Il n’en est pas moins vrai que ce
n’
est pas au niveau de cet État administratif que l’autorité pourra vala
656
mbres de ce que nous appelons le conseil suprême,
ne
seront pas les chefs de l’État. Et c’est là ce qui permettra au régim
657
nfondue avec le pouvoir légal, le dilemme suivant
ne
tarde pas à se révéler insoluble : ou bien, pour assurer une soi-disa
658
re bien moins, une communauté révolutionnaire. Il
n’
apparaît pas en effet que le Conseil d’État soit le représentant d’une
659
s une certaine mesure une tradition juridique, il
ne
semble pas que cette tradition soit orientée dans un sens très déterm
660
le Conseil suprême sera la raison de l’État, qui
ne
possède par lui-même qu’une « raison d’État » toujours prête à se tra
661
ou tel secteur administratif… Encore une fois, il
ne
s’agit pas ici de décrire en détail le fonctionnement du système, mai
662
automatique d’un dogme rigide. Le Conseil suprême
n’
aura pas seulement pour mission de veiller à ce que la liberté « en gé
663
tuelle (au sens le plus actif du mot, d’ailleurs)
ne
pourra pas se faire respecter et obéir s’il ne dispose d’aucun moyen
664
s) ne pourra pas se faire respecter et obéir s’il
ne
dispose d’aucun moyen de coercition. Or, si vous lui en donnez, il se
665
ir (voir le n° 31, déjà cité, de cette revue). Il
n’
est pas vrai que l’autorité spirituelle dépende d’un pouvoir matériel
666
e dépende d’un pouvoir matériel de contrainte, et
ne
puisse s’exercer sans lui ou contre lui. Toute l’histoire démontre le
667
Toute l’expérience du commandement démontre qu’on
n’
obéit volontairement et normalement qu’à ceux qui font preuve d’autori
668
t spirituelle qu’un Calvin domina Genève, dont il
n’
était même pas citoyen légal. C’est en vertu d’une autorité purement d
669
amélioration de leur sort humain. Le pouvoir, qui
ne
dispose normalement que de moyens matériels ne peut utiliser effectiv
670
ui ne dispose normalement que de moyens matériels
ne
peut utiliser effectivement ces moyens que dans la mesure où une auto
671
yens que dans la mesure où une autorité contraire
ne
se manifeste pas. Dans la réalité, c’est donc le contraire de ce qu’o
672
oin de l’autorité pour fonctionner. Autrement, il
n’
est plus que tyrannie, c’est-à-dire que ses jours sont comptés. Quant
673
rmerait en contrainte uniforme et centralisée. Il
n’
y aurait plus qu’à renverser les hommes qui prétendraient la représent
674
n d’être spirituelle. L’action du Conseil suprême
ne
sera pas unificatrice — et, en cela, elle se distingue absolument de
675
s les communes et les fédérations de communes. Il
n’
est pas nécessaire, il serait même totalement absurde, de vouloir impo
676
s. ⁂ Ajoutons, pour terminer, que, pas plus qu’on
ne
saurait sans les trahir, séparer les unes des autres les diverses ins
677
es diverses institutions que nous préconisons, on
ne
peut envisager leur fonctionnement commun sans l’espèce de contrepart
678
er les faits historiques d’un point de vue humain
ne
peut manquer de reconnaître l’existence d’une semblable autorité dans
679
’herbe se faisait rare sous leurs pieds et qu’ils
n’
avaient plus de berger, aux éclairs de chaleur d’une révolution encore
680
n nom connu, d’un nom à faire connaître… Bref, il
n’
est pas un acte commis dans le monde, depuis quatre ans, qui n’ait été
681
acte commis dans le monde, depuis quatre ans, qui
n’
ait été vertement dénoncé par des « intellectuels » français. Mais si
682
des « intellectuels » français. Mais si le monde
ne
s’en porte pas mieux, l’intelligence n’y gagne guère. ⁂ Tant que les
683
le monde ne s’en porte pas mieux, l’intelligence
n’
y gagne guère. ⁂ Tant que les écrivains mettaient leur soin à vivre en
684
lligence d’un côté, action de l’autre, et surtout
ne
mélangeons rien. Tributaires d’une culture dont l’ambition suprême ét
685
s dans leur erreur. Les modalités de leur retrait
ne
contrediraient nullement les postulats fondamentaux de leur métaphysi
686
pensée détachée, irresponsable par définition. Il
n’
y a pas que du mal à en dire : cela nous a valu quelques œuvres durabl
687
até que rien, ni la pensée, ni l’acte individuel,
n’
est en réalité gratuit. Que tout se paye. Que notre liberté de penser
688
it. Que tout se paye. Que notre liberté de penser
n’
importe quoi, sans tenir compte de l’époque, était une illusion entret
689
par l’apparente paix sociale, mais que l’échéance
ne
pouvait être indéfiniment repoussée et que les dettes contractées par
690
oussée et que les dettes contractées par l’esprit
ne
laissaient même plus une possibilité de concordat. Déjà les dictature
691
i. ⁂ Pour qu’une pensée s’engage dans le réel, il
ne
faut pas et il ne suffit pas qu’elle se soumette à des réalités dont
692
ensée s’engage dans le réel, il ne faut pas et il
ne
suffit pas qu’elle se soumette à des réalités dont elle ignore ou rép
693
interne : la tactique d’un parti par exemple. Ce
n’
est pas dans l’utilisation accidentelle et partisane d’une pensée que
694
mer, donc finalement de le dominer. S’engager, ce
n’
est pas se mettre en location. Ce n’est pas « prêter » son nom ou son
695
S’engager, ce n’est pas se mettre en location. Ce
n’
est pas « prêter » son nom ou son autorité. Ce n’est pas faire payer s
696
n’est pas « prêter » son nom ou son autorité. Ce
n’
est pas faire payer sa prose par Ce Soir plutôt que par l’Intransigean
697
se par Ce Soir plutôt que par l’Intransigeant. Ce
n’
est pas signer ici plutôt que là. Ce n’est pas passer de l’esclavage d
698
igeant. Ce n’est pas signer ici plutôt que là. Ce
n’
est pas passer de l’esclavage d’une mode à celui d’une tactique politi
699
e d’une mode à celui d’une tactique politique. Ce
n’
est pas du tout devenir esclave d’une doctrine, mais au contraire, c’e
700
libéralisme qui a répandu l’idée que l’engagement
ne
peut être qu’un esclavage. La liberté réelle n’a pas de pires ennemis
701
t ne peut être qu’un esclavage. La liberté réelle
n’
a pas de pires ennemis que les libéraux ; sinon en intention, du moins
702
⁂ Je l’ai dit ailleurs : un gant qui se retourne
ne
devient pas pour si peu une main vivante et agissante. Un libéral qui
703
n libéral qui se soumet aux directives d’un parti
ne
devient pas pour si peu un penseur engagé. Et il ne faudrait pas que
704
devient pas pour si peu un penseur engagé. Et il
ne
faudrait pas que ces trahisons insignes ridiculisent toute espèce d’e
705
mouvement originel, est libérale, irresponsable,
ne
devient pas libératrice et responsable du seul fait qu’elle se met «
706
le péril totalitaire (de droite ou de gauche) ce
n’
est pas « d’adhérer » à quelque antifascisme, mais de s’attaquer à la