1 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Liberté ou chômage ? (mai 1933)
1 ivoque, sans doute pensa-t-elle jusqu’à la guerre pouvoir rester longtemps la dernière à souffrir. Elle risque cependant de se
2 nce même de la société capitaliste-bourgeoise. On pouvait prévoir ses effets dès l’origine. Cependant ils n’ont éclaté que réce
3 ’heure. Durant plusieurs décades, la production a pu s’accroître dans des proportions telles que les loisirs créés théoriq
4 n étant atteinte, le machinisme développerait son pouvoir réel de « libération ». La liberté fait plus peur qu’envie au commun
5 ès, dans un monde dont le matérialisme foncier ne pourra plus être longtemps masqué par le moralisme bourgeois ou « quinquenna
6 buts réels : le capitalisme a ses tabous. Nul ne pouvait prévoir ce que réservait l’année 1921. Reprenons notre courbe de prod
7 . À partir de 1921, et sans qu’aucun fait nouveau puisse en rendre un compte suffisant, la productivité par homme se met à cro
8 le caoutchouc, de 100 à 311. D’un tel fait, qu’on peut bien dire sans précédent dans l’histoire de notre civilisation, et qu
9 echnologique provoqué par l’augmentation folle du pouvoir productif se manifeste dès l’année 1923, il est neutralisé jusque ver
10 u quatre ans que le saut de 1921 déploie tout son pouvoir « libérateur ». Et voici le capitalisme industriel, placé soudain dev
11 calculable, justiciable de la statistique, qu’on puisse en couper (ou en remettre si l’on est en URSS) selon les seules néces
12 on est loin d’être couvert en Russie, parce qu’on peut mettre tout le monde aux machines, et rationaliser au maximum5, bref,
2 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La Légion étrangère soviétique (juin 1933)
13 urs vrai ce qui a l’air simple, et le moins qu’on puisse dire de notre syllogisme, c’est qu’il est simple. Il n’entraîne pas m
14 superstructure, prolétariat, koulak ou rabcor, on pourra revenir aux complaisances égoïstes de naguère et de toujours. Tout es
15 ceux d’ici, et c’est cela qui serait nouveau. On pourrait toutefois défendre cet exotisme sentimental d’un nouveau genre, si la
16 s il y a le marxisme. Le « communisant » français peut l’ignorer ; le brigadier de choc, non. Le marxisme est une soumission
17  Les faits sont les faits, et aucune idéologie ne pourra jamais nous libérer de leurs inéluctables conséquences. » Du bourgeoi
18 héroïque de surmonter. Trop longtemps elle a cru pouvoir les ignorer (spiritualisme). Par un funeste et naturel retour elle ri
3 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Pourquoi ils sont socialistes (juillet 1933)
19 » Il y a des gens qui sont nés avant 1850, on ne peut pas leur en vouloir. Il y a des gens qui ont le cœur à gauche et qui
20 de banlieue. « Avec ce que je dois au proprio, je pourrais payer des études à mon fils ! » Or le fils rêve d’être notaire. Ils s
4 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Spirituel d’abord (juillet 1933)
21 uteuses marchandises, et l’activité spirituelle a pu paraître le privilège d’une caste, d’un niveau de fortune, d’une qual
22 en du charnel et du temporel, qui ne veut, qui ne peut plus rien risquer. Entre le spirituel et le temporel, il y a, pour no
23 la fin.   VI. — On a dit que l’esprit est hors de pouvoir sur les choses. C’est juste, si l’on confond « l’esprit » avec l’inte
24 une Démocratie fatiguée ! Quand nous parlons d’un pouvoir « spirituel », nous n’entendons pas le pouvoir des « idées », mais bi
25 un pouvoir « spirituel », nous n’entendons pas le pouvoir des « idées », mais bien celui de la personne, de l’acte qui la pose
26 es ambiantes. Nous disons que le spirituel est le pouvoir sur les choses, et qu’il n’y en a pas d’autres, contrairement à ce qu
27 elles. Le spirituel, c’est le mouvement, c’est le pouvoir de pousser, de renverser, de bouleverser pour ordonner à nouveau. C’e
28 s immédiate, la plus concrète, la plus réelle, le pouvoir même.   VII. — Tout pouvoir politique, militaire, juridique dans la m
29 e, la plus réelle, le pouvoir même.   VII. — Tout pouvoir politique, militaire, juridique dans la mesure où il est efficace et
30 ure où il est efficace et valable, se ramène à un pouvoir spirituel. C’est lui qui rassemble une armée, qui trouve l’argent pou
31 era plus une arme entre ses mains déficientes. On pourra peut-être payer encore la troupe : on n’osera plus la commander. Schl
32 incra sans coup férir une force brutale dont le «  pouvoir  » ne sait que faire. Mais, dira-t-on, que se passe-t-il quand le pouv
33 aire. Mais, dira-t-on, que se passe-t-il quand le pouvoir efficace et valable disparaît, et que les institutions dans lesquelle
34 evant les mécanismes créés par d’autres. Alors le pouvoir efficace et valable se déplace. Il passe dans l’opposition. Il devien
35 vénements qu’ils subissent, passeront la main aux pouvoirs agissants.   VIII. — La révolution spirituelle est non seulement la s
5 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les parlementaires contre le Parlement (octobre 1933)
36 que trois choses, une organisation scolaire qu’on peut ne pas aimer mais cohérente et qui existe », M. Daniel Halévy réponda
37 e mais par là même meurtrière et destructrice. Le pouvoir local qui reste, dans l’incohérence actuelle, le plus authentique, le
38 ent de sa tâche ou n’agissant que pour nuire, que peut bien représenter un parlementaire aux yeux de celui qui le nomme ? Pl
39 n club. Nous conclurons sur cet aveu. L’ayant lu, peut -on encore attendre quelque chose d’un parlementaire, de quelques parl
6 1933, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Positions d’attaque (décembre 1933)
40 n’échappent pas. 3° La dialectique historique ne peut que rendre compte du passé — mais seul l’acte créateur opère le chang
7 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Communauté révolutionnaire (février 1934)
41 entre les hommes. Du moins le plus visible. Il se peut que ce fait ait contribué à dégrader les différences humaines et à fa
42 tous les jours, la revendication de l’égalité ne pouvait se traduire que par un mécontentement confus et inextinguible. Le soi
43 glants. Si le troisième paragraphe de cette thèse peut paraître encore utopique, remarquons toutefois qu’il ne l’est pas plu
44 ce que nous allons dire sur la morale sociale ON peut être traduit immédiatement en institutions économiques par exemple. P
45 n monde qu’avec des responsables. 7. Sans aucun pouvoir contre le capitalisme et les inégalités sociales qui en résultent, pa
8 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Destin du siècle ou destin de l’homme ? (mai 1934)
46 stion pourtant bien naturelle : Comment un siècle peut -il avoir un destin ?l Le destin, c’est le fait d’une personne. Croir
47 ’est la seule manière que les hommes aient jamais pu concevoir d’être libres. Tel est le sens de notre personnalisme. Nous
48 ue. Les cyniques sont plus dangereux. Ils croient pouvoir nous traiter de révolutionnaires en peau de lapin, sous le pauvre pré
49 ivée », de ce petit dieu ridicule qui n’a d’autre pouvoir que d’adorer son illusoire autonomie, et qui remet aux mythes collect
50 a pas d’exemple, dans l’histoire, que l’État ait pu assurer la vie d’une collectivité dont chaque membre se déclare irres
51 croit à la personne, on limite effectivement leur pouvoir . Mais si ces mythes représentent l’attitude démissionnaire de l’homme
52 Rougemont apporte la précision suivante : « On a pu croire, à lire mon article du numéro 11, que je m’en prenais au livre
9 1934, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plans de réforme (octobre 1934)
53 us n’avons pas dans notre action ce dynamisme qui pourrait l’attirer ». Mais il y a plus. Montagnon se plaint de ce que le parti
54 it poussé très loin cette analyse. Et alors on ne peut s’empêcher de partager dans une certaine mesure les craintes de Léon
55 9 Juillet Changeons-nous ici d’atmosphère ? On peut le croire, lorsqu’on lit, sous la plume de Jules Romains, que les jeu
56 les citoyens. Je citerai ici trois phrases qu’on pourrait croire tirées de nos propres manifestes s’ils n’étaient privés de cet
57 et qu’il accepte, dans une société à laquelle il peut collaborer. » — Enfin le Plan réclame « la sanction de la responsabil
58 un projet de constitution aux termes duquel « le pouvoir législatif sera exercé par deux assemblées, politiques, la Chambre de
59 mais entreprise à rebours, et dans un sens qui ne peut aboutir qu’à l’encasernement17. Je saute le chapitre sur les Affaires
60 nre de celles-ci : « Dans une telle atmosphère on pourra envisager une large politique (sic) de dégrèvements fiscaux » ; ou « 
61 e capitalistes bourgeois. Et tel qu’il est, il ne peut aboutir qu’au « fascisme ». Mais à un fascisme sans mystique, pas mêm
62 ple et de l’activité créatrice des élites ? Ni le pouvoir ni les lois ne peuvent compter sur une longue durée ou sur une action
63 éatrice des élites ? Ni le pouvoir ni les lois ne peuvent compter sur une longue durée ou sur une action un peu féconde, s’ils
64 rgue Les seuls éléments constructifs — si l’on peut dire — qui pourraient être dégagés des deux discours du président son
65 s éléments constructifs — si l’on peut dire — qui pourraient être dégagés des deux discours du président sont tirés en effet du Pl
10 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Un exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine (janvier 1935)
66 ions, une erreur “insignifiante” au premier abord peut avoir les plus déplorables conséquences et il faut être aveugle pour
67 un mouvement dirigé par une théorie d’avant-garde peut jouer le rôle de combattant d’avant-garde. » 5. « L’erreur fondamenta
68 tous les économistes, c’est leur conviction qu’on peut développer la conscience politique des ouvriers à l’intérieur de leur
69 oint les phrases citées de Que faire ?) D’où nous pouvons déduire deux conclusions critiques : 1° Lénine a triomphé en vertu d’
70 mier, a trahi sa tactique dès qu’il est arrivé au pouvoir . Cela était fatal ; cette tactique en effet, s’il faut le répéter, n’
71 tus entre la tactique de combat avant la prise de pouvoir et les buts collectivistes du gouvernement conquis, qui est à l’origi
72 ment humaine. Elle n’est pas d’abord une prise de pouvoir économique et politique, après quoi l’on verrait à vivre ; mais elle
73 e cela du désordre établi autour d’eux, et qui ne peuvent [faire] autrement que de combattre à chaque pas ce désordre, pour ins
74 compte favoriser la lutte des classes. Mais on ne peut oublier que, pratiquement, son succès fut l’œuvre non pas d’une class
11 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Quatre indications pour une culture personnaliste (février 1935)
75 c’est de savoir comment l’exercice d’une vocation peut être protégé, voire même favorisé, par l’instruction publique et l’at
76 ublique et l’atmosphère culturelle. La réponse ne peut faire de doute : seule une culture constituée et transmise par des pe
77 e leur vocation, et responsables de son exercice, peut sauvegarder naturellement la possibilité, toujours latente chez tout
78 ue la mesure enfin d’une civilisation nouvelle ne peut être que la personne. Une mesure vivante, ce n’est pas un étalon fixe
79 extension maximum du phénomène de la personne. On peut concevoir et souhaiter une « personnalisation » infinie de l’humanité
80 a personne. La plupart des institutions actuelles pourraient être gardées comme cadres, une fois leur « esprit » renouvelé. Il suf
81 s un monde communautaire seulement que la culture peut créer librement. Elle créera certes en toute liberté, selon ses voies
82 able « caste dirigeante ». Or il est clair que le pouvoir , s’il est réel, n’a rien à faire avec l’argent : l’autorité ne se mon
12 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’édit de Nantes et sa révocation (mars-avril 1935)
83 u’il subordonne au raffermissement de l’État. Que peut valoir un « ordre » imposé brutalement de l’extérieur à deux partis,
84 ’autre part, limitant l’exercice du culte (qui ne peut être célébré que hors les murs, et qui souffre partout des pires vexa
85 me République, cède aux premiers regards que nous pouvons porter sur les grands faits moraux et matériels du temps. Les mémoire
86 ntrer par ruse un seul relaps dans un temple pour pouvoir décréter sa destruction —, l’émigration en masse des protestants fuya
87 brutalement la solution fédéraliste qui seule eût pu permettre l’établissement normal de cette tension, sans détriment, bi
88 parfois en violences anormales, et le mieux qu’on puisse espérer pour l’ensemble, c’est la stérilisation de l’une ou de l’autr
89 a stérilisation de l’une ou de l’autre — mais qui peut mesurer l’appauvrissement concret que représente cette opération ? (I
90 rance les plus actifs d’entre eux. Les intendants peuvent envoyer au roi des rapports annonçant « qu’il n’y a plus de protestan
91 objet ? Ce délicat souci de légalité, si l’on ne peut aller jusqu’à dire qu’il honore Louis XIV, demeure tout de même le tr
92 t aux ultramontains d’obtenir ce qu’ils n’ont pas pu obtenir un siècle plus tôt. L’édit fut révoqué, dit Saint-Simon, « sa
93 — nous croyons l’avoir dit suffisamment. Mais on peut reconnaître son œuvre à la stérilisation qu’elle apporte. Cette œuvre
94 ait, ni de chercher par quels moyens Henri IV eût pu donner au conflit politique et religieux de son époque une tournure m
95 histoire — le très piteux Malet au premier rang — peuvent réprouver l’acte de révocation, alors qu’ils aboutissent à la glorifi
13 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). La situation politique en France (octobre 1935)
96 un an à un phénomène nouveau, et dont les suites pourront avoir un certain intérêt pour notre action. Soit qu’ils reprennent qu
97 raient suffire à mettre fin aux craintes qu’avait pu faire naître le silence prudent de M. de la Rocque. Le fascisme, en e
98 bler tant de braves républicains. Ceci fait, nous pourrons sans équivoque ni subtilités, dire pourquoi ce livre est mauvais. « L
99 utissement nécessaire de son « plan d’action » ne peut être rien d’autre, et quoi qu’il veuille, qu’un second 6 février. Ce
100 re devant la perspective prochaine d’une prise de pouvoir légal, qui est le cauchemar de sa vie. Après avoir « milité » pendant
101 on des banques. Et l’on ne voit pas qui aurait le pouvoir de désarmer un colonel en civil, qui affirme au surplus n’avoir aucun
102 prémunir contre la chute de Laval, et la prise de pouvoir par les gauches qui s’en suivrait. La plus lourde menace qui pèse sur
103 c En présence de deux forces bien définies, on peut toujours prévoir la forme au moins — sinon l’issue — de la lutte qui
104 volonté, de passion nette, d’idée maîtresse, que pourra-t -il résulter d’autre qu’une confusion indescriptible ? Coup de force,
105 lonté commune constructive, un programme qu’elles puissent opposer aux entreprises de M. de Wendel comme à celles de M. Litvinof
14 1935, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Conversation avec un SA (décembre 1935)
106 aut-il que votre paix soit encore une guerre ? Ne pouvez -vous vraiment enthousiasmer vos concitoyens qu’en les appelant à la g
107 ? Et c’est plus grave encore. Voyez-vous, nous ne pouvons pas échapper à cette espèce de hantise, comme vous dites : les Ancien
108 ils ont vécu quelque chose d’extrême, et rien ne peut remplacer cela pour nous. Nous avons honte devant eux. Nous sentons q
109 e déploiement de toutes nos forces viriles. On ne peut pourtant pas le nier, purement et simplement au nom du « pacifisme »,
110 un terrain, un pays, où ceux qui en auront envie pourront … comment dites-vous en français « Sich austoben ? » Moi. — S’en donne
111 théorie là-dessus, l’enseignent-ils ? Et surtout, peut -on parler d’héroïsme collectif, par groupe ? Il faudra que nous y réf
15 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Échos (janvier 1936)
112 hypocrisie ! ⁂ La littérature rajeunit On a pu lire récemment dans le plus « littéraire » de nos hebdomadaires, l’éc
16 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Précisions utiles sur l’industrie des navets (mars 1936)
113 ces toutes dernières années, les difficultés que pouvait rencontrer un écrivain étaient de deux espèces : manque d’argent ou i
114 sans le concours desquels rien de très grand n’a pu se faire dans la littérature, depuis que Goethe est mort et que le mo
115 aleur artistique lui paraît évidente, mais qui ne pourra pas se vendre à plus de 2000 exemplaires : or les « nécessités » de l
116 et que ses mauvais livres sont bons. Mon exemple peut paraître simpliste. Mais il suffit d’avoir un peu fourré son nez dans
117 e phénomène. Restent donc les grands éditeurs. On pourrait concevoir qu’il se trouve parmi eux quelques esprits indépendants, et
118 et en fait il s’en trouve deux ou trois. Mais que peut un esprit indépendant, sinon conduire son entreprise à la faillite ?
119 300 gr. on voit que le montant de certains débits peut atteindre un chiffre imposant. Ainsi donc si le livre se vend mal, ce
120 st une perte. Et cette perte, selon les contrats, peut se monter à des dizaines de milliers de francs. Il n’est donc plus qu
121 ssi dangereux que le mal. Et que la révolution ne pourra plus être faite que par ceux qui en auront les moyens financiers : ai
17 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Plébiscite et démocratie (avril 1936)
122 lectorale » revenait ainsi à la lutte du parti au pouvoir contre l’opposition secrète, informulée, des ennemis du régime, et co
123 llait créer de gré ou de force ses conditions. On peut contester la légitimité de la fin poursuivie, mais si on l’admet, il
124 ité que des oligarchies. Le peuple y est privé du pouvoir de trancher les questions importantes. Entre lui et le gouvernement,
125 ocratie ! » À quoi les « démocraties de l’Ouest » peuvent répondre sans chercher bien loin : si vous n’étiez pas sûr d’avance d
126 mme. » (Je simplifie à peine le raisonnement : on peut en retrouver le texte exact dans plusieurs discours de Hitler imprimé
127 un électeur allemand qui écoute ce langage. Il se peut qu’il soit un instant gêné par le sophisme qui assimile « vraie démoc
128 . Ce régime idéal, la démocratie pure, n’a jamais pu s’exercer qu’à une très petite échelle : celle de certains petits can
129 dizaine de milliers. Dès lors, la « délégation du pouvoir  » s’impose pour des raisons pratiques — dans les États centralisés —
130 phisme de démocratie. Mais là où le référendum ne peut être provoqué que par le gouvernement, comme en Allemagne, en ne saur
131 ne saurait parler sans sophisme d’un contrôle de pouvoir par le peuple. 3. Nécessité du plébiscite Le plébiscite est don
132 ntrôlé, — pratiquement : un référendum truqué. Il peut apparaître politiquement nécessaire dans deux cas : 1° Lorsqu’il s’a
133 il s’agit de donner un aspect légal à la prise du pouvoir par un seul homme. (Plébiscites sur les noms de Bonaparte, de Louis-N
134 clairement pourquoi l’État national-socialiste ne peut pas appliquer le système de référendum, et doit se borner au plébisci
135 sse subsiste, et où l’État centralisé n’a que des pouvoirs limités et ne « fait » pas l’opinion publique.) 4. La France a pas
18 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que l’autorité ? (mai 1936)
136 cle est celui de l’autorité, c’est l’abondance de pouvoirs tyranniques qui s’établissent autour de nous. Or la tyrannie d’un pou
137 s’établissent autour de nous. Or la tyrannie d’un pouvoir grandit exactement dans la mesure où l’autorité diminue. C’est cela q
138 financières par exemple, auxquelles l’individu ne peut pas se soustraire. L’autorité n’est le fait ni d’une institution en s
139 un pape, ni d’un soviet, ni d’un caporal. Elle ne peut être ni achetée, ni vendue, ni élue, ni plébiscitée, ni transmise lég
140 utalité. Autrement dit : l’autorité n’est pas le pouvoir . Elle ne se confond jamais avec aucun pouvoir institué, parce qu’elle
141 le pouvoir. Elle ne se confond jamais avec aucun pouvoir institué, parce qu’elle est au-dessus de tout pouvoir. L’autorité est
142 oir institué, parce qu’elle est au-dessus de tout pouvoir . L’autorité est ce qui fait qu’un pouvoir qui lui est soumis, s’exerc
143 de tout pouvoir. L’autorité est ce qui fait qu’un pouvoir qui lui est soumis, s’exerce en réalité. Ainsi le pouvoir n’est jamai
144 qui lui est soumis, s’exerce en réalité. Ainsi le pouvoir n’est jamais qu’un instrument créé par une autorité en exercice. Il a
145 une autorité en exercice. Il arrive certes qu’un pouvoir institué survive à l’abdication de l’autorité qui l’avait créé. Mais
146 s ce n’est là qu’une survivance, justement, et ce pouvoir est destiné à s’écrouler et à devenir inefficace sitôt que se manifes
147 de crise, où tout se brouille et se confond, vous pourrez toujours distinguer l’autorité réelle du pouvoir mécanique, à ce seul
148 pourrez toujours distinguer l’autorité réelle du pouvoir mécanique, à ce seul signe : les meilleurs obéissent à l’autorité nou
149 alistes » se conforment aux ordres récités par le pouvoir subsistant. 3. Le propre du pouvoir, c’est d’être institué ; le propr
150 écités par le pouvoir subsistant. 3. Le propre du pouvoir , c’est d’être institué ; le propre de l’autorité, c’est d’être instit
151 ropre de l’autorité, c’est d’être instituante. Le pouvoir , en tant qu’institution, est naturellement matériel. L’autorité, au c
152 es mains déficientes du chef. Car les insignes du pouvoir n’ont aucune force dès que défaille la confiance dans l’homme qui les
153 ne des nôtres, mais qui est de Paul Valéry : « Le pouvoir n’a que la force qu’on veut bien lui attribuer : même le plus brutal
154 st là un des axiomes de l’Histoire. On n’a jamais pu renverser que des gouvernements qui doutaient de leur mission.) Ce pr
155 distinction que nous proposons entre autorité et pouvoir . Une autorité cesse de croire en elle-même dès l’instant qu’elle cess
156 e dès l’instant qu’elle cesse de créer. Or ce qui peut l’induire à cette tentation de paresse ou de lâcheté, c’est le mécani
157 aresse ou de lâcheté, c’est le mécanisme même des pouvoirs institués. Quand l’appareil « marche tout seul », l’esprit humain qui
158 ifier ou adapter aux faits nouveaux l’appareil du pouvoir devenu trop rigide. Il s’en remet aux mécanismes qui roulent encore g
159 esprit ou « autorité » par nation française, et «  pouvoirs institués » par Conseil des ministres et Parlement.) Mais une autorit
160 les de son exercice, a déjà, en fait, abdiqué. Le pouvoir qui lui sert encore de paravent cédera à la première poussée venue de
161 la « force », de l’armée et de la police, bref du pouvoir dont ils étaient les chefs, contre une autorité proclamée au-dehors,
162 lorsque l’autorité réelle n’est plus derrière le pouvoir établi, mais en face de lui. Tout le reste est affaire de technique —
163 ffaire de technique — ou de patience. (Laisser le pouvoir , abandonné à ses manies, se gripper ou se désarticuler lui-même. Le m
164 endroit : « … je voudrais vous montrer comment le pouvoir lui-même, qui passe pour un effet de la force, est essentiellement un
165 le. » Nous dirions évidemment autorité au lieu de pouvoir , dans ce cas. y. Rougemont Denis de, « Qu’est-ce que l’autorité ? »
19 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Qu’est-ce que la politique ? (juin 1936)
166 « faut-il ou non faire de la politique ? », on ne peut répondre avec sécurité que si l’on a d’abord répondu à cette autre qu
167 st qu’un mauvais négatif du christianisme ; 2° ne peut mener qu’à une forme avachie de fascisme, car le fascisme et surtout
168 t poussé à l’action publique par des motifs qu’on peut admettre généreux, il se voit condamné aussitôt à des complicités hon
169 matérielle assurée par l’État, d’autre part il ne peut créer dans le vide, et sa création, quelle qu’elle soit, se répercute
170 tuelles, enfin l’État à la nation. Dès lors il ne peut plus y avoir d’opposition entre la morale privée et la morale publiqu
171 eption de l’homme qui lui soit propre, et qu’elle puisse opposer victorieusement aux conceptions nouvelles ou rétrogrades que
20 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du danger de confondre la bonne foi et le stalinisme (juillet 1936)
172 r le néo-marxisme à cette crise. En gros, nous ne pouvons qu’approuver la description donnée par l’auteur. Il est bien vrai que
173 ssistes », c’est de n’avoir pas cru que « l’homme peut donner davantage », pour peu qu’il se laisse faire par la dictature s
21 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Manifeste au service du personnalisme par Emmanuel Mounier (octobre 1936)
174 t des synthèses tactiques ou doctrinales, nous ne pouvons formuler ici que des réserves provisoires : les passages sur le trava
175 uprême enfin, et la distinction entre autorité et pouvoir . Nous voulions simplement, à la dernière minute, souligner des promes
22 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Du socialisme au fascisme (novembre 1936)
176 chement à ce que nous nommons la « gauche ». Mais peut -on se fonder sur ces seuls faits, historiquement indiscutables, pour
177 s termes : un chef socialiste qui veut exercer le pouvoir peut-il ne pas trahir le socialisme ? Et du moment qu’il le trahit, p
178 socialistes scandinaves parviennent légalement au pouvoir , et continuent les traditions bourgeoises-capitalistes, se bornant à
179 offices d’État, et « nationalisent »54 ce qu’ils peuvent . Quant aux socialistes allemands, ils n’avaient eu que le temps d’écr
180 de masses, donc d’un état de guerre, l’étatisme a pu — et même dû — devenir du premier coup totalitaire. L’économie et l’o
181 a moitié d’une doctrine. Ils ont compris qu’on ne peut pas fonder l’État, tel que le rêvent les socialistes, sans étatiser d
182 xemple.) Mais pour devenir totalitaire, l’État ne peut se fonder sur des bases purement matérielles. Il lui faut la fameuse
183 Ainsi la formule socialiste : tout par l’État, ne peut se réaliser dans l’histoire qu’en devenant la formule fasciste : tout
184 socialisme56 — dans un ordre non fédéraliste — ne peut être, n’a jamais été, et ne sera jamais que le fascisme. Si donc il s
185 d dans son Tableau des partis en France. 54. Qui pourra nous expliquer en quoi la « nationalisation » diffère de l’étatisatio
23 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Les jacobins en chemise brune (décembre 1936)
186 ute du régime monarchique, et de « totaliser » le pouvoir dans leurs mains pour mieux lutter contre l’étranger. Hitler de même
187 opulaire, il faut la lier à des passions que l’on puisse exciter immédiatement : c’est ainsi que les Juifs deviendront les 200
188 trouver une base de haines communes sur laquelle puisse s’unifier la nation. Le Diktat de Versailles, signé par des diplomate
189 évolutions de masse introduit des facteurs qui ne pouvaient exister pour Robespierre et pour Saint-Just. Il y a toutefois cette s
190 ktion » et de l’extrémisme anarchisant. Certes on peut dire que Robespierre eut aussi le souci d’une ligne générale à défend
191 gande et de la tactique totalitaires, une fois le pouvoir affermi. La justification des actes de terreur est à peu près la même
192 harsis Cloots et les spectacles jacobins, qu’on a pu lire dans notre numéro d’avril 1936.) L’analogie est à peu près parfa
193 là où triomphe sans conteste Goebbels58. ⁂ Hitler peut expliquer cette « jacobinisation » de l’Allemagne par des arguments t
194 ser par là, c’est la filière de l’Histoire, on ne peut pas sauter une époque que d’autres peuples ont vécue, et tomber à pie
195 peste du capitalisme, pour déclarer, aussitôt au pouvoir  : « Nous ferons mieux que l’Amérique » ?) Mais on ne peut pas refaire
196  Nous ferons mieux que l’Amérique » ?) Mais on ne peut pas refaire l’histoire. Nous sommes là pour la créer. Vis-à-vis des j
197 r la créer. Vis-à-vis des jacobins bruns, nous ne pouvons nous en tenir à des critiques rétrospectives. Tournés vers l’avenir p
198 la tradition que d’inventer ? Sinon le pays qui a pu faire avant tous l’expérience d’un centralisme dont les caricatures b
199 ix qu’affiche l’ancien combattant Adolf Hitler ne peuvent rien contre le mécanisme meurtrier, contre la fatalité belliciste que
200 n’a pas détruit cette racine de la guerre, on ne peut empêcher le pire, qui devient dès lors fatalité. Le jacobinisme, l’es
201 l’État totalitaire, c’est l’état de guerre, nous pouvons affirmer qu’une idéologie née du seul combat (Mein Kampf) sera forcém
24 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Historique du mal capitaliste (janvier 1937)
202 t au moins aussi oriental qu’occidental. Ce qu’on peut constater, par contre, c’est que le capitalisme a été la force de dis
203 clavage. Après quelques campagnes, Cincinnatus ne peut éviter cette extrémité qu’en devenant le métayer du sénateur, ou bien
204 réduit, ou gratuit. Mais le territoire romain ne pouvait alors fournir les quantités de céréales nécessaires d’aumône, conditi
205 des importations considérables. Cependant Rome ne pouvait supporter d’être longtemps à la merci des possesseurs des plus grande
206 l. Les terres de l’Italie du Centre et du Nord ne pouvant fournir le blé aux bas prix de l’Afrique, il fallut s’orienter vers d
207 patriciens et par les chevaliers. Désormais, l’on peut dire que la société romaine est livrée aux mécanismes de la loi capit
208 elques dizaines d’années. Mais ces luttes pour le pouvoir , dont vit la plèbe, épuisent les fortunes de ceux qui briguent : il f
209 s ressorts peu à peu s’écrasent. Nulle machine ne peut fonctionner indéfiniment sans quelque intervention de l’homme. Il dev
210 ppé en vue du bien commun, le commerce renaissant pouvait amener une spécialisation relative de la production, source d’élévati
211 ui auprès des artisans et les aide à conquérir le pouvoir , aux dépens du patriciat fermé. Mais ces « révolutions » corporatives
212 classes au sein même de la cellule artisanale. On peut penser qu’une politique hardie de hausse des salaires et d’abaissemen
213 des salaires et d’abaissement des redevances eût pu ouvrir une ère de prospérité. Mais les capitalistes et les classes mo
214 r le plan économique, le capitalisme, et que nous pouvons , dès maintenant, définir comme une méfiance à l’égard du concret et d
215 ir sur le marché européen, le libre-échangisme ne peut en effet jouer qu’à l’intérieur d’empires analogues à celui des Angla
216 siècle.) À ce stade d’autarchisme panique, l’on peut bien dire que Ford apparaît sain si on l’oppose aux dictateurs fascis
217 besoin d’une économie rationnelle mondiale) — ne peut être que le conflit armé, à une échelle monstrueuse. Ainsi le capital
218 e sénateurs et chevaliers pour la possession d’un pouvoir qui est le principal moyen de s’enrichir. 63. Les envahisseurs ne vi
219 Son hypertrophie psychologique au xixe siècle a pu tromper sur sa véritable signification. 72. Qu’il suffise de rappele
25 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Ballet de la non-intervention (avril 1937)
220 le stalinisme, pour l’Espagne fédéraliste. Ce ne peut être encore de notre part qu’un vœu. Mais qui engage toute notre doct
26 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). L’autorité assure les libertés (mai 1937)
221 ’abord sous forme d’un malaise politique, dont on peut prédire que l’accentuation prendra la forme d’une angoisse politique,
222 ion révolutionnaire que la vocation de notre pays pourra , d’un seul coup, apparaître comme une évidence à tous et comme le pri
223 oriale. Entre ces deux déficiences opposées, nous pouvons dès maintenant chercher à comprendre quelles seront la nature et l’ef
224 l’efficacité de ces actes révolutionnaires ; nous pouvons en tous cas préciser le climat de finalité dans lequel ils apparaîtro
225 u niveau de cet État administratif que l’autorité pourra valablement s’exercer. Nous avons déjà insisté dans cette revue sur l
226 la nécessité de la distinction entre autorité et Pouvoir (voir le n° 31) : cette nécessité sera plus pressante que jamais lors
227 , l’organisme social, se trouve confondue avec le pouvoir légal, le dilemme suivant ne tarde pas à se révéler insoluble : ou bi
228 une soi-disant liberté, on cherche à affaiblir le pouvoir , à multiplier des garanties contre son abus, à opposer des obstacles
229 uit des régimes « autoritaires » : on renforce le pouvoir au détriment de la liberté, on enserre le pays dans une armature de c
230 Issu de la doctrine libérale de la séparation des pouvoirs , le Conseil d’État manque de toute espèce d’orientation politique (au
231 la Révolution permanente. De ce point de vue, on peut dire que le Conseil suprême sera la raison de l’État, qui ne possède
232 obaux sur le fonctionnement des institutions ? On peut envisager diverses modalités : par exemple, la nomination dans les co
233 ce où les principes fondamentaux de la société ON peuvent être mis en jeu. Il pourra donc être amené à juger en dernier ressort
234 taux de la société ON peuvent être mis en jeu. Il pourra donc être amené à juger en dernier ressort de tous conflits qui aurai
235 rsonnalisme, tout de même qu’un citoyen américain peut demander à la Cour suprême des États-Unis de statuer sur la constitut
236 lle (au sens le plus actif du mot, d’ailleurs) ne pourra pas se faire respecter et obéir s’il ne dispose d’aucun moyen de coer
237 rons en renvoyant nos études sur l’autorité et le pouvoir (voir le n° 31, déjà cité, de cette revue). Il n’est pas vrai que l’a
238 pas vrai que l’autorité spirituelle dépende d’un pouvoir matériel de contrainte, et ne puisse s’exercer sans lui ou contre lui
239 épende d’un pouvoir matériel de contrainte, et ne puisse s’exercer sans lui ou contre lui. Toute l’histoire démontre le contra
240 ïques pour l’amélioration de leur sort humain. Le pouvoir , qui ne dispose normalement que de moyens matériels ne peut utiliser
241 ne dispose normalement que de moyens matériels ne peut utiliser effectivement ces moyens que dans la mesure où une autorité
242 u’on imagine couramment qui se produit : c’est le pouvoir qui a besoin de l’autorité pour fonctionner. Autrement, il n’est plus
243 diverses institutions que nous préconisons, on ne peut envisager leur fonctionnement commun sans l’espèce de contrepartie qu
244 ’autorité spirituelle dans la société, séparée du pouvoir matériel. Et quiconque sait interpréter les faits historiques d’un po
245 les faits historiques d’un point de vue humain ne peut manquer de reconnaître l’existence d’une semblable autorité dans les
246 936) de L’Ordre nouveau , intitulé : Autorité et pouvoir . 77. Voir : « De la méthode dichotomique », par C. Chevalley ( L’ON
27 1938, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Trop d’irresponsables s’engagent ! (Responsabilité des intellectuels) (juin 1938)
247 l’apparente paix sociale, mais que l’échéance ne pouvait être indéfiniment repoussée et que les dettes contractées par l’espri
248 libérer et assumer les risques de sa liberté. Il peut sembler paradoxal de soutenir que l’engagement d’une pensée suppose s
249 éralisme qui a répandu l’idée que l’engagement ne peut être qu’un esclavage. La liberté réelle n’a pas de pires ennemis que