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1933)a Nous entendions l’autre jour, en buvant
un
café sur le zinc : « Le travail, c’est la liberté, — pour celui qui n
2
risque cependant de se voir bientôt réveillée par
une
brutalité dont elle est entièrement responsable. Droit au travail, dr
3
de Benjamin Franklin. Pour cette fois, utilisant
un
exemple que l’angoisse de l’heure rend particulièrement concret, celu
4
bornons-nous à montrer les conséquences fatales d’
une
erreur à peu près universelle. ⁂ Le terme de « travailleur » est deve
5
yme de travailleur industriel. Le « travailleur »
des
réunions électorales, c’est l’ouvrier d’usine, l’homme lié à la machi
6
radoxe. En effet, quel est le but de la machine ?
Une
économie de travail. Le machinisme est, en principe, destiné à créer
7
est, en principe, destiné à créer du loisir, dans
une
société dont la religion dominante est la religion du travail mécaniq
8
ais son effort réel consiste d’autre part à créer
des
possibilités toujours plus grandes de loisir. C’est pourquoi elle est
9
es de loisir. C’est pourquoi elle est condamnée à
une
espèce de dégradation, dans la mesure même où son effort pratique abo
10
eurs décades, la production a pu s’accroître dans
des
proportions telles que les loisirs créés théoriquement par le machini
11
le machinisme se trouvaient aussitôt absorbés par
des
activités nouvelles. À la faveur de l’optimisme puéril qui caractéris
12
it pas lieu de prévoir sérieusement le moment où,
une
certaine limite d’absorption étant atteinte, le machinisme développer
13
n ». La liberté fait plus peur qu’envie au commun
des
mortels. Ils n’osent pas la considérer en face. Tant qu’elle restait
14
e, on la célébrait, sous le nom de Progrès, comme
une
possibilité perpétuellement future. Le jour où elle a cessé d’être il
15
le fin, tel est le véritable nom du Progrès, dans
un
monde dont le matérialisme foncier ne pourra plus être longtemps masq
16
de liberté possible, efficace, pratique, que dans
un
monde où le spirituel détiendra la primauté. Voyons maintenant quelle
17
ette période, la courbe de la production poursuit
une
ascension à peu près parallèle, de même que la courbe indiquant le no
18
allèle, de même que la courbe indiquant le nombre
des
employés. Il n’y a pas lieu de douter du Progrès. Il y a plutôt lieu
19
uves grossières et démagogiques de l’excellence d’
un
système dont il importe que les victimes ne mettent jamais en questio
20
1, et sans qu’aucun fait nouveau puisse en rendre
un
compte suffisant, la productivité par homme se met à croître avec une
21
, la productivité par homme se met à croître avec
une
rapidité qui tient du fantastique. L’index général passe de 104 en 19
22
près l’autre les diverses industries, on constate
des
chiffres plus significatifs encore. En prenant pour base l’année la p
23
à 183 ; enfin pour le caoutchouc, de 100 à 311. D’
un
tel fait, qu’on peut bien dire sans précédent dans l’histoire de notr
24
23, il est neutralisé jusque vers 1929-1930, dans
une
mesure à vrai dire décroissante, par de multiples facteurs temporaire
25
e, non sans scepticisme d’ailleurs, s’il admettra
un
jour qu’il conviendrait aussi, par exemple, de faire sauter le tabou
26
rédit. Mais il faudrait auparavant qu’il ait pris
une
conscience vraiment révolutionnaire de son vice interne, vice qui aff
27
mystique bourgeoise du travail-vertu, associée à
une
conception purement quantitative de l’activité, n’est plus une mystiq
28
n purement quantitative de l’activité, n’est plus
une
mystique de classe : elle est devenue quasi universelle. Que le « tra
29
elle. Que le « travailleur » soit considéré comme
une
matière inerte, une quantité calculable, justiciable de la statistiqu
30
illeur » soit considéré comme une matière inerte,
une
quantité calculable, justiciable de la statistique, qu’on puisse en c
31
production machiniste, et comme s’il s’agissait d’
une
espèce de macaroni informe, voilà qui ne scandalise les masses qu’à p
32
au maximum5, bref, parce que de nouveau, et pour
un
temps, « ça rend », les voilà tous bouche bée devant la plus inhumain
33
systèmes l’individu abstrait, l’atome désigné par
un
chiffre et dépourvu de résistance active. Alors le travail créateur,
34
culer avec les hommes, comme s’ils n’étaient plus
des
hommes. On les a pris d’ici pour les poser là, côte à côte, additionn
35
ipliés et divisés à l’infini. Du peuple on a fait
une
masse, — comme de la personne un numéro. De la patrie on a fait la na
36
euple on a fait une masse, — comme de la personne
un
numéro. De la patrie on a fait la nation, — et des attachements humai
37
un numéro. De la patrie on a fait la nation, — et
des
attachements humains, des chaînes sociales. Du travailleur on a fait
38
a fait la nation, — et des attachements humains,
des
chaînes sociales. Du travailleur on a fait un salarié, — et de sa lib
39
s, des chaînes sociales. Du travailleur on a fait
un
salarié, — et de sa liberté on a fait le chômage. Mais la misère prés
40
on a fait le chômage. Mais la misère présente est
un
appel à l’homme. Seuls sauront y répondre en pleine efficacité ceux p
41
t de l’embauche dans le bâtiment, la construction
des
voies de communication, ou la création d’innombrables industries, acc
42
mousse d’autant plus que la misère grandit. C’est
une
des leçons de la crise. 5. Nos écrivains courent admirer là-bas la f
43
se d’autant plus que la misère grandit. C’est une
des
leçons de la crise. 5. Nos écrivains courent admirer là-bas la fabri
44
écrivains courent admirer là-bas la fabrication d’
une
casserole en treize minutes. — « Nous ferons mieux que l’Amérique ! »
45
nté de décrire les cadres de cette confrérie dans
un
style trop facilement comique : donner, par exemple, la dernière list
46
comique : donner, par exemple, la dernière liste
des
promotions, André Gide passant colonel honoraire, Vaillant tambour-ma
47
du point de vue plus profond de l’activité propre
des
intellectuels. L’adhésion au soviétisme d’un certain nombre d’« homme
48
pre des intellectuels. L’adhésion au soviétisme d’
un
certain nombre d’« hommes de pensée » résulte, à notre sens, d’une ps
49
e d’« hommes de pensée » résulte, à notre sens, d’
une
psychose de démission. Survenant au moment précis de l’histoire où l’
50
l’histoire où l’esprit doit entrer en force dans
un
monde abandonné depuis des siècles à l’oppression des déterminismes c
51
it entrer en force dans un monde abandonné depuis
des
siècles à l’oppression des déterminismes collectifs, cette démission
52
monde abandonné depuis des siècles à l’oppression
des
déterminismes collectifs, cette démission constitue un acte propremen
53
terminismes collectifs, cette démission constitue
un
acte proprement antirévolutionnaire. À ce titre, elle vaut l’examen.
54
t l’examen. Tentons de formuler ici quelques-unes
des
raisons, fort complexes, de ce que nous nommerons le défaitisme révol
55
ils sont chaque jour témoins ou victimes révèlent
un
vice profond de la société actuelle. De là à se dire révolutionnaire,
56
lle. De là à se dire révolutionnaire, il n’y a qu’
un
pas, qu’un accès de mauvaise humeur. Mais de là à prendre une conscie
57
à se dire révolutionnaire, il n’y a qu’un pas, qu’
un
accès de mauvaise humeur. Mais de là à prendre une conscience active
58
un accès de mauvaise humeur. Mais de là à prendre
une
conscience active de la révolution, de là à concevoir l’ordre nouveau
59
lution, de là à concevoir l’ordre nouveau, il y a
un
abîme. Ni science ni bon sens ne seront d’aucune aide pour le travers
60
e seront d’aucune aide pour le traverser. Il faut
un
saut, il faut un acte, il faut un élan créateur. Mais cet acte, dans
61
aide pour le traverser. Il faut un saut, il faut
un
acte, il faut un élan créateur. Mais cet acte, dans lequel nous voyon
62
verser. Il faut un saut, il faut un acte, il faut
un
élan créateur. Mais cet acte, dans lequel nous voyons l’essentiel de
63
rsonnel, nos révoltés préfèrent l’engagement dans
un
parti. C’est bien plus sûr et c’est moins fatigant. « Il existe une d
64
ien plus sûr et c’est moins fatigant. « Il existe
une
doctrine réputée révolutionnaire, le marxisme. Or, je veux une révolu
65
réputée révolutionnaire, le marxisme. Or, je veux
une
révolution. Donc, je me fais marxiste. » Qu’on ne croie pas à une far
66
Donc, je me fais marxiste. » Qu’on ne croie pas à
une
farce. J’ai entendu vingt fois ce raisonnement, dans la bouche, il es
67
iront le bagage d’arguments nécessaires. Et voilà
une
question réglée, et une conscience qui se rendort, et un littérateur
68
nts nécessaires. Et voilà une question réglée, et
une
conscience qui se rendort, et un littérateur qui retourne à ses petit
69
tion réglée, et une conscience qui se rendort, et
un
littérateur qui retourne à ses petits papiers. Quitte à larder ses éc
70
tôt de ses vingt ans. Il y a plus grave, et chez
des
hommes dignes de sympathie. Les classes 18 à 20, en particulier, nous
71
s de « conversion » au soviétisme considéré comme
une
promesse nouvelle de communion humaine. On s’en voudrait de condamner
72
. On s’en voudrait de condamner en trois formules
une
démarche qui entraîne à l’origine notre adhésion profonde. Ils n’ont
73
l’origine notre adhésion profonde. Ils n’ont cure
des
doctrines, disent-ils, ils cherchent des hommes. L’URSS, qu’ils conna
74
ont cure des doctrines, disent-ils, ils cherchent
des
hommes. L’URSS, qu’ils connaissent par ses films, offre à leur rêve t
75
ait toutefois défendre cet exotisme sentimental d’
un
nouveau genre, si la nostalgie qu’il nourrit avait un objet réel ; si
76
ouveau genre, si la nostalgie qu’il nourrit avait
un
objet réel ; si véritablement le communisme russe donnait aux hommes
77
itablement le communisme russe donnait aux hommes
un
lieu de communion. Mais il y a le marxisme. Le « communisant » frança
78
orer ; le brigadier de choc, non. Le marxisme est
une
soumission aux faits, aux faits matériels s’entend, aux déterminismes
79
els. Or, il n’y a pas de communion possible entre
des
objets. Communier est le fait des esprits créateurs, c’est un mode de
80
possible entre des objets. Communier est le fait
des
esprits créateurs, c’est un mode de contact qui leur est propre, tout
81
ommunier est le fait des esprits créateurs, c’est
un
mode de contact qui leur est propre, tout de même que le choc est le
82
les subtilités « dialectiques », à peine dignes d’
une
bourgeoise Sorbonne, devra-t-on faire appel pour nous persuader que l
83
eligion de la matière introduit à la connaissance
des
cœurs ? 2° Raisons philosophiques C’est la bourgeoisie qui, la
84
gence créatrice. Tout cela jalonnant les étapes d’
une
retraite, prétendue stratégique, de l’esprit. Hegel met d’abord l’esp
85
l’esprit au service de l’État ; puis Marx à celui
des
« faits » et de la « matière » ; enfin Staline le réduit à un rôle pu
86
et de la « matière » ; enfin Staline le réduit à
un
rôle publicitaire, bientôt négligeable, au service de la Production d
87
xiste orthodoxe, on passe sans heurt ni saut, par
une
simple accélération de chute. La trahison à l’esprit date peut-être d
88
trahison à l’esprit date peut-être de l’invention
des
lois économiques ; assurément, de leur divinisation. Le marxisme a si
89
! 3° Raisons mystiques Car il y a parmi eux
des
mystiques. Ils sont rares : ils ont compris le marxisme. Ils considèr
90
e la personne. Ils repoussent tout ce qui suppose
une
« actualité » de la pensée : ils croient à l’Histoire. Ils veulent qu
91
fié. Cela n’est point leur goût, disent-ils, mais
une
nécessité. La matière, à les entendre, n’est pas ce que nous croyons.
92
éalité, ils rêvent. Leurs esprits se perdent dans
un
songe dialectique radicalement inactuel. Ils pensent par périodes de
93
ité spirituelle lui apparaît nécessairement comme
un
mensonge (Keyserling). L’intelligence n’a plus alors qu’à se mettre a
94
lligence n’a plus alors qu’à se mettre au service
des
nécessités « telluriques » qu’elle avait pour mission héroïque de sur
95
le a cru pouvoir les ignorer (spiritualisme). Par
un
funeste et naturel retour elle risque aujourd’hui de succomber sous l
96
ce. Telle sera notre position d’attaque vis-à-vis
des
intellectuels qui se prétendent « aux côtés du prolétariat ». Nous le
97
eloppements que nous donnerons prochainement dans
un
volume sur L’Acte et la Personne. b. Rougemont Denis de, « La Légio
98
Toujours à gauche, mais pas plus loin ! » Il y a
des
gens qui sont nés avant 1850, on ne peut pas leur en vouloir. Il y a
99
vant 1850, on ne peut pas leur en vouloir. Il y a
des
gens qui ont le cœur à gauche et qui croient y voir une indication po
100
ns qui ont le cœur à gauche et qui croient y voir
une
indication politique : c’est une espèce de fétichisme sentimental. (V
101
i croient y voir une indication politique : c’est
une
espèce de fétichisme sentimental. (Voir Lévy-Brühl : La Mentalité pri
102
tive.) Il y a quelques vieux proudhoniens : c’est
un
malentendu. (Qu’ils prennent rendez-vous au plus vite avec nous, 23 t
103
Avec ce que je dois au proprio, je pourrais payer
des
études à mon fils ! » Or le fils rêve d’être notaire. Ils souffrent d
104
le position « pratique », affirment-ils, non sans
une
sincérité qui fait peine. Car des deux attitudes proprement socialist
105
t-ils, non sans une sincérité qui fait peine. Car
des
deux attitudes proprement socialistes : vouloir réformer le capitalis
106
hant vers les thèses marxistes ; vouloir préparer
une
révolution en louchant vers « l’aisance » bourgeoise, — on chercherai
107
ent à ce que pense le grand public, le résultat d’
un
déterminisme économique et social. Elle est, d’abord, l’acte qui crée
108
uite, bouleverse les anciennes déterminations, en
un
mot, l’acte qui libère. Le désordre dont souffre le monde nous appara
109
». Contre ce désordre notre attitude est celle d’
un
refus total. Mais rompre avec ces apparences, ce n’est pas encore fai
110
égnant. Que trouvons-nous, à l’origine permanente
des
erreurs qui, depuis vingt, ans, nous ont valu la guerre, le chômage e
111
rre, le chômage et les dictatures ? Nous trouvons
une
certaine attitude humaine. Cette attitude, qu’on appelle capitaliste,
112
capitaliste, est, en réalité, pour qui va au fond
des
choses, matérialiste et abstraite à la fois. Elle donne la primauté à
113
productiviste, elle consacre la pire gradation qu’
une
« civilisation » ait imposée à l’homme. Si nous refusons « l’ordre »
114
la matière. Pour nous l’homme est autre chose qu’
une
unité de compte, un ventre ou un électeur. Avec toute attitude idéolo
115
s l’homme est autre chose qu’une unité de compte,
un
ventre ou un électeur. Avec toute attitude idéologique qui entraîne l
116
autre chose qu’une unité de compte, un ventre ou
un
électeur. Avec toute attitude idéologique qui entraîne la destruction
117
rituel d’abord », nous n’entendons pas échapper à
des
responsabilités, à toutes nos responsabilités. Bien au contraire. Il
118
activité spirituelle a pu paraître le privilège d’
une
caste, d’un niveau de fortune, d’une qualité de culture. L’esprit a f
119
ituelle a pu paraître le privilège d’une caste, d’
un
niveau de fortune, d’une qualité de culture. L’esprit a fini par être
120
privilège d’une caste, d’un niveau de fortune, d’
une
qualité de culture. L’esprit a fini par être conservateur. Trop ont u
121
. L’esprit a fini par être conservateur. Trop ont
un
intérêt précis à confondre l’ordre véritable avec le statu quo. L’es
122
tuel et le temporel, il y a, pour nous, le lien d’
une
totale responsabilité. Quand nous disons « spirituel d’abord », nous
123
t qui se résout par l’acte, — cet acte provoquant
un
conflit et un risque nouveaux, générateurs de créations nouvelles. L’
124
t par l’acte, — cet acte provoquant un conflit et
un
risque nouveaux, générateurs de créations nouvelles. L’acte et la per
125
us constatons immédiatement que, lorsqu’on édifie
un
système et un ordre : A) si l’on ne part pas de l’acte, on ne part pa
126
immédiatement que, lorsqu’on édifie un système et
un
ordre : A) si l’on ne part pas de l’acte, on ne part pas du tout ; B)
127
te liberté humaine ne se trouve pas à l’origine d’
un
système, il ne se trouvera pas non plus dans ses conséquences pratiqu
128
as immédiatement en action. Nous tenons donc pour
une
nécessité vitale de passer, dès maintenant, à la construction d’un or
129
le de passer, dès maintenant, à la construction d’
un
ordre qui implique la rupture totale avec le désordre régnant. Nous n
130
e désordre régnant. Nous nous engageons donc dans
une
lutte réelle dont l’objet n’est autre que de soumettre les institutio
131
membres de L’Ordre nouveau que de leur attribuer
une
confusion entre le spirituel, tel que nous venons de le définir, et l
132
théologie, réalité qui, pour le chrétien, reste d’
un
ordre radicalement hétérogène à tout ordre terrestre. V. — Nous n’i
133
e leurs révolutions. Pour nous, elles ne sont que
des
trahisons, les caricatures, parfois comiques, parfois tragiques, de l
134
tilité productive, ni à ses qualités biologiques.
Une
révolution n’est pas seulement une redistribution des biens matériels
135
s biologiques. Une révolution n’est pas seulement
une
redistribution des biens matériels suivant une autre méthode que la c
136
révolution n’est pas seulement une redistribution
des
biens matériels suivant une autre méthode que la capitaliste. Nous ne
137
nt une redistribution des biens matériels suivant
une
autre méthode que la capitaliste. Nous ne sommes pas disposés à défen
138
s pas disposés à défendre la répartition actuelle
des
richesses, mais nous exigeons que, sous le prétexte, trop souvent fal
139
ment d’en posséder, mais d’en concevoir d’autres.
Une
révolution n’est pas non plus une façon de développer ce qui dans l’h
140
evoir d’autres. Une révolution n’est pas non plus
une
façon de développer ce qui dans l’homme est le plus animal, le plus s
141
ent attenter aux véritables valeurs spirituelles.
Une
révolution ne consiste pas enfin à développer jusqu’au monstrueux la
142
rit pur » n’est, en réalité, que la dégradation d’
un
spirituel qui n’a pas voulu s’accomplir dans l’actualité concrète. Qu
143
atuit et le clerc-qui-ne-trahit-pas, dans le ciel
des
Idées, dernier asile pour les démissionnaires d’une Démocratie fatigu
144
s Idées, dernier asile pour les démissionnaires d’
une
Démocratie fatiguée ! Quand nous parlons d’un pouvoir « spirituel »,
145
d’une Démocratie fatiguée ! Quand nous parlons d’
un
pouvoir « spirituel », nous n’entendons pas le pouvoir des « idées »,
146
ir « spirituel », nous n’entendons pas le pouvoir
des
« idées », mais bien celui de la personne, de l’acte qui la pose et q
147
mesure où il est efficace et valable, se ramène à
un
pouvoir spirituel. C’est lui qui rassemble une armée, qui trouve l’ar
148
e à un pouvoir spirituel. C’est lui qui rassemble
une
armée, qui trouve l’argent pour payer les soldats. Mais que la force
149
ce spirituelle fasse défaut, l’armée ne sera plus
une
arme entre ses mains déficientes. On pourra peut-être payer encore la
150
r dispose contre Hitler de toute la Reichswehr et
des
Schupos. Pourquoi n’en use-t-il pas ? Il paraît maître absolu du pays
151
Hitler, et c’est elle qui vaincra sans coup férir
une
force brutale dont le « pouvoir » ne sait que faire. Mais, dira-t-on,
152
, c’est-à-dire, psychologiquement, la peur. C’est
un
état de décadence caractérisée, l’état de démission de la personne de
153
de transition —, jusqu’au jour où les servants d’
une
mécanique parlementaire qui tourne à vide, vaincus par les événements
154
ure. La dictature n’est que la fixation brutale d’
une
révolution en pleine période de transition, d’un désordre dont l’acte
155
une révolution en pleine période de transition, d’
un
désordre dont l’acte ordonnateur n’a pas encore détruit le principe a
156
teur n’a pas encore détruit le principe agissant.
Une
révolution s’accomplit matériellement dans la mesure où son privilège
157
us reprochent, maintenant, de vouloir sauvegarder
des
situations acquises, ou encore de vouloir « détourner les forces prol
158
ner le travail de tous et diriger celui qui, dans
une
société équilibrée, incombe à l’État, c’est ce que nous appelons le d
159
individus. Dans le premier cas il doit accomplir
un
travail constructif, dans le deuxième il doit défendre des libertés.
160
il constructif, dans le deuxième il doit défendre
des
libertés. Or non seulement le Parlement actuel (depuis que les grands
161
ourgeois qui défendaient ce qu’ils croyaient être
des
intérêts ont cédé la place aux gens de gauche qui défendent ce qu’ils
162
ns de gauche qui défendent ce qu’ils croient être
des
idées) ne remplit pas ces deux missions, mais il les trahit, transpor
163
portant, quand il agit, les méthodes de travail d’
un
domaine dans l’autre, aboutissant, en un mot, au désordre. D’abord da
164
ravail d’un domaine dans l’autre, aboutissant, en
un
mot, au désordre. D’abord dans le domaine où il devrait agir, non seu
165
agit pas, non seulement il laisse agir à sa place
des
fonctionnaires dont ce n’est pas le rôle, mais il oblige ceux-ci à op
166
ge ceux-ci à opérer — quelquefois d’ailleurs avec
un
rare bonheur — en dehors et le plus souvent contre lui. (Notons qu’av
167
ouvent contre lui. (Notons qu’avec la dégradation
des
temps quand ce ne sont plus des fonctionnaires qui se cachent pour ag
168
ec la dégradation des temps quand ce ne sont plus
des
fonctionnaires qui se cachent pour agir, ce sont des hommes d’affaire
169
fonctionnaires qui se cachent pour agir, ce sont
des
hommes d’affaires qui payent pour cela.) M. Daniel Halévy a fait nagu
170
t naguère, de ce point de vue, en quelques pages,
une
histoire pertinente de notre parlement. Aux républicains (mais person
171
s elle a fait l’Empire colonial, elle a constitué
un
système d’alliance qui nous a sauvés en 1914 et on lui doit, pour ne
172
4 et on lui doit, pour ne citer que trois choses,
une
organisation scolaire qu’on peut ne pas aimer mais cohérente et qui e
173
de Delcassé, l’organisation scolaire élaborée par
des
fonctionnaires laborieux et sectaires derrière les cartonnages poussi
174
rue de Grenelle. Et toujours, pour chaque chose,
une
loi sanctionnait le travail du dehors, mais arrachée en fin de séance
175
ail du dehors, mais arrachée en fin de séance par
un
député obscur, ami du colonial, du fonctionnaire ou du banquier, aprè
176
atisfaire nous promettons d’envoyer, sur demande,
des
précisions et les numéros de l’Officiel. D’ailleurs ce serait un jeu
177
t les numéros de l’Officiel. D’ailleurs ce serait
un
jeu d’allonger la liste et de montrer — sans prendre parti et sur le
178
ans prendre parti et sur le seul terrain objectif
des
faits — notre meilleur armement construit, avant-guerre, par des offi
179
re meilleur armement construit, avant-guerre, par
des
officiers « démissionnés » après les fiches, le patriotisme maintenu
180
hes, le patriotisme maintenu dans la jeunesse par
des
congrégations interdites, ou les lois sociales les plus honorables, n
181
is sociales les plus honorables, non établies par
un
travail parlementaire sérieux — mais arrachées par démagogie au patro
182
is arrachées par démagogie au patronat apeuré par
des
tribuns verbeux. Désordre ! Désordre ! Dans le domaine enfin où le Pa
183
es, individuelles, que voyons-nous au contraire ?
une
action précise mais par là même meurtrière et destructrice. Le pouvoi
184
n harmonie avec les réalités françaises : celui d’
un
maire et de son conseil municipal est chaque jour un peu plus dans la
185
maire et de son conseil municipal est chaque jour
un
peu plus dans la dépendance du préfet, lequel obéit aveuglément aux d
186
oration avec ses pairs, est assuré malgré lui par
des
lois qui désorganisent tout sans satisfaire personne. Dans la vie fam
187
en fait empêché par le Parlement. Sous le coup d’
une
fiscalité toujours plus oppressive et des taxes successorales, la pro
188
coup d’une fiscalité toujours plus oppressive et
des
taxes successorales, la propriété apparente, terrienne et immobilière
189
gissant que pour nuire, que peut bien représenter
un
parlementaire aux yeux de celui qui le nomme ? Plus rien qu’une machi
190
ire aux yeux de celui qui le nomme ? Plus rien qu’
une
machine à recommandation inutile et nécessaire. Il n’est pas un conco
191
ecommandation inutile et nécessaire. Il n’est pas
un
concours auquel on se présente, pas une place qu’on sollicite, pas mê
192
n’est pas un concours auquel on se présente, pas
une
place qu’on sollicite, pas même une démarche régulière qu’on entrepre
193
présente, pas une place qu’on sollicite, pas même
une
démarche régulière qu’on entreprenne sans la recommandation de son dé
194
e pièce du dossier. Le Parlement ! Qu’a-t-il fait
des
hommes les plus nobles ? Dans l’un des derniers cahiers de Maurice Ba
195
-t-il fait des hommes les plus nobles ? Dans l’un
des
derniers cahiers de Maurice Barrès on trouve une triste et désarmante
196
des derniers cahiers de Maurice Barrès on trouve
une
triste et désarmante confidence. Barrès l’exprime avec son génie de m
197
ent me dégoûte, mais je m’y plais parce que c’est
un
club. Nous conclurons sur cet aveu. L’ayant lu, peut-on encore attend
198
ayant lu, peut-on encore attendre quelque chose d’
un
parlementaire, de quelques parlementaires ou d’un groupe de parlement
199
un parlementaire, de quelques parlementaires ou d’
un
groupe de parlementaires ? f. Rougemont Denis de, « Les parlementa
200
d’action révolutionnaire. 2° Dans l’état présent
des
choses, il n’y a pas d’ordre concevable sur le plan capitaliste, au d
201
opère le changement de plan et permet d’instituer
un
ordre nouveau. 4° Cet acte créateur dont nous faisons dépendre tout l
202
ervice prolétarien collectif soumis directement à
un
centre de contrôle économique et statistique. 7° Ce régime doit entra
203
doit entraîner par son jeu normal la disparition
des
cadres de l’État et du statut des classes, c’est-à-dire : l’éliminati
204
la disparition des cadres de l’État et du statut
des
classes, c’est-à-dire : l’élimination des facteurs décisifs de l’infl
205
statut des classes, c’est-à-dire : l’élimination
des
facteurs décisifs de l’inflation, du chômage et de la guerre moderne
206
e s’excite pas sur l’idée de sécurité. Il demande
un
principe de grandeur, ou simplement quelque chose à faire. La paix n’
207
mplement quelque chose à faire. La paix n’est pas
une
occupation, ni un but. Du moins pour notre civilisation, elle n’est r
208
ose à faire. La paix n’est pas une occupation, ni
un
but. Du moins pour notre civilisation, elle n’est rien que l’absence
209
t maquillées par la Presse, c’est-à-dire par l’un
des
agents les plus puissants qui travaillent pour la guerre. Les communi
210
ganiquement lié à la guerre, et que la guerre est
une
des pièces indispensables du système capitaliste. Mais ils s’arrêtent
211
quement lié à la guerre, et que la guerre est une
des
pièces indispensables du système capitaliste. Mais ils s’arrêtent à l
212
apitaliste. Mais ils s’arrêtent à la dénonciation
des
moyens et des personnes. Le danger est beaucoup plus profond : il est
213
is ils s’arrêtent à la dénonciation des moyens et
des
personnes. Le danger est beaucoup plus profond : il est dans la conce
214
it et de la justice. Ces simplifications résument
des
études que nous avons, ailleurs, poussées dans le détail. Elles nous
215
er sa réelle et pratique importance, dans l’ordre
des
sanctions immédiates, à une opposition d’apparence toute philosophiqu
216
ortance, dans l’ordre des sanctions immédiates, à
une
opposition d’apparence toute philosophique : celle de l’individu et d
217
les mœurs au cours du xviiie siècle, à la faveur
des
théories rationalistes et matérialistes de l’Encyclopédie. Les théori
218
matérialistes de l’Encyclopédie. Les théoriciens
des
droits de l’homme, ayant cru remarquer que tous les conflits humains
219
emarquer que tous les conflits humains naissaient
des
différences entre les hommes, conçurent cette utopie de supprimer les
220
es différences. Ils se flattaient ainsi d’établir
une
paix définitive. Ce qui leur permettait de croire possible une telle
221
nitive. Ce qui leur permettait de croire possible
une
telle égalisation, c’était peut-être l’importance qu’avait prise, à l
222
anmoins d’ordre strictement politique. On voulait
un
système fondé sur l’homme-en-général. On se battit pour ce système et
223
ue les hommes, dans leur diversité. L’État devint
une
réalité indépendante, l’expression de la collectivité des égaux. Or c
224
ité indépendante, l’expression de la collectivité
des
égaux. Or ces égaux n’existaient pas. Il fallait les créer. L’égalité
225
on, et pour la rendre populaire, on eut recours à
des
mots d’ordre véritablement humains, mais que cette action même rendai
226
té et la Fraternité. En fait, l’égalisation était
une
atteinte à la liberté, et la rendait humainement impossible au moment
227
duisait en effet, dans notre monde tel qu’il est,
un
principe entre tous néfaste : celui de la comparaison perpétuelle. À
228
ation de l’égalité ne pouvait se traduire que par
un
mécontentement confus et inextinguible. Le soin de fixer empiriquemen
229
chain », mais seulement, comme le dit Keyserling,
des
« voisins inévitables » qu’il fallait, selon les cas, envier ou mépri
230
evendication égalitaire, qui devait dans l’esprit
des
théoriciens supprimer les conflits en supprimant les différences, abo
231
ar comparaison avec « les autres », déterminé par
une
série de facteurs plus ou moins abstraits, artificiels, imposés du de
232
e les hommes ne repose plus, aujourd’hui, que sur
des
valeurs extérieures à l’homme. Il n’est plus assuré par la responsabi
233
créent la Presse et la Publicité, et par la peur
des
bouleversements, qui apparaissent d’ailleurs de plus en plus inévitab
234
chain. La personne, c’est l’homme en tant qu’il a
une
vocation particulière dans la société. Thèse II. — Considérer l’homm
235
a prétention égalitaire. D’autre part, il exprime
un
espoir fondé sur la réalité humaine telle qu’elle est, alors que l’ut
236
ue l’utopie individualiste fondait son espoir sur
une
réalité déjà utopique elle-même. Les personnes existent, bien que bri
237
jamais existé qu’à l’état de définition. Parti[r]
des
conflits quotidiens, des conflits d’intérêts et d’idéaux, des conflit
238
de définition. Parti[r] des conflits quotidiens,
des
conflits d’intérêts et d’idéaux, des conflits qui naissent de la dive
239
quotidiens, des conflits d’intérêts et d’idéaux,
des
conflits qui naissent de la diversité des régions et des races, — pou
240
idéaux, des conflits qui naissent de la diversité
des
régions et des races, — pour les utiliser. Telle est la formule fonda
241
flits qui naissent de la diversité des régions et
des
races, — pour les utiliser. Telle est la formule fondamentale de L’Or
242
s d’établir les équilibres stériles ou forcés, ni
des
compromis dégradants pour l’une et l’autre partie, mais des tensions
243
mis dégradants pour l’une et l’autre partie, mais
des
tensions normales. Nous avons expliqué déjà, dans d’autres travaux, e
244
, telle que nous venons de la définir9, n’est pas
un
état, mais un acte. L’homme devient personne dans la mesure où il se
245
us venons de la définir9, n’est pas un état, mais
un
acte. L’homme devient personne dans la mesure où il se manifeste conc
246
dans la mesure où il se manifeste concrètement, d’
une
façon qui lui est particulière, dans une tâche qui lui est propre et
247
ement, d’une façon qui lui est particulière, dans
une
tâche qui lui est propre et pour laquelle il est responsable. Alors q
248
nsable. Alors que « l’individu » se balade au gré
des
théories dans le monde abstrait et juridique de l’égalité, la personn
249
ersonne s’enracine au contraire dans le concret d’
une
vocation. L’apparition de la personne est liée à l’apparition d’une t
250
parition de la personne est liée à l’apparition d’
une
tension. Car d’une part elle est déterminée par les conditions donnée
251
asser et de les rendre créatrices. Le type même d’
une
telle tension est celle qui s’établit entre deux hommes qui se rencon
252
ntre deux hommes qui se rencontrent pour exécuter
une
tâche commune, soit que l’un vienne en aide à l’autre (c’est la défin
253
e du « prochain »), soit que tous deux, apportant
des
aptitudes différentes, les composent en une force nouvelle. L’homme n
254
rtant des aptitudes différentes, les composent en
une
force nouvelle. L’homme n’est humain que lorsqu’il manifeste sa raiso
255
articulière. Mais dès qu’il la manifeste, il crée
une
nouveauté, c’est-à-dire un risque. Et toute sa dignité consiste à ass
256
la manifeste, il crée une nouveauté, c’est-à-dire
un
risque. Et toute sa dignité consiste à assumer ce risque. La dignité
257
ourgeois attaché à son bas de laine ou prisonnier
des
assurances. Pour nous, la liberté ne consistera jamais dans la suppre
258
liberté ne consistera jamais dans la suppression
des
obligations, mais dans la possibilité pour chacun de courir son risqu
259
’héroïsme. Nous savons bien que ce mot introduit
une
équivoque grave. Les fascismes régnants en ont fait un abus qui tend
260
uivoque grave. Les fascismes régnants en ont fait
un
abus qui tend à le disqualifier. Ils ont assimilé l’héroïsme au sacri
261
sion flagrante ne nous empêchera pas de prononcer
un
mot auquel il est urgent de rendre son prestige et sa valeur d’appel.
262
le de l’homme debout, de l’homme en acte. Non pas
une
morale qui impose un certain nombre de vertus officielles, et qui pre
263
de l’homme en acte. Non pas une morale qui impose
un
certain nombre de vertus officielles, et qui prenne pour modèle le Ci
264
itoyen-Respectable ou le Travailleur en soi. Mais
une
morale qui exige de chaque homme qu’il tienne sa place unique dans la
265
ait à en répondre. Il n’y a d’ordre qu’à ce prix.
Une
paix véritable ne saurait résulter de l’affaiblissement systématique
266
aurait résulter de l’affaiblissement systématique
des
antagonismes. La paix que nous voulons, l’ordre que nous voulons, la
267
ées sur leurs marchés. Mais nous nous adressons à
des
hommes réveillés. Nous n’appelons pas un chef, ni des meneurs, mais d
268
ssons à des hommes réveillés. Nous n’appelons pas
un
chef, ni des meneurs, mais des hommes humains. On ne refait un monde
269
hommes réveillés. Nous n’appelons pas un chef, ni
des
meneurs, mais des hommes humains. On ne refait un monde qu’avec des r
270
Nous n’appelons pas un chef, ni des meneurs, mais
des
hommes humains. On ne refait un monde qu’avec des responsables. 7.
271
es meneurs, mais des hommes humains. On ne refait
un
monde qu’avec des responsables. 7. Sans aucun pouvoir contre le cap
272
des hommes humains. On ne refait un monde qu’avec
des
responsables. 7. Sans aucun pouvoir contre le capitalisme et les in
273
itique, bien qu’elle soit prêchée à l’école comme
une
valeur morale, crée un abîme entre la vie privée et la vie publique.
274
t prêchée à l’école comme une valeur morale, crée
un
abîme entre la vie privée et la vie publique. Nous en voyons les cons
275
ndrons beaucoup plus longuement sur ce sujet dans
un
volume d’essais philosophiques en préparation : L’Homme debout. j.
276
u siècle ou destin de l’homme ? (mai 1934)k Qu’
un
homme perde le sens de son destin particulier, il se met fatalement à
277
nsi qu’on nous parle du « destin du siècle » avec
des
yeux hors de la tête, sans se poser jamais cette question pourtant bi
278
cette question pourtant bien naturelle : Comment
un
siècle peut-il avoir un destin ?l Le destin, c’est le fait d’une per
279
bien naturelle : Comment un siècle peut-il avoir
un
destin ?l Le destin, c’est le fait d’une personne. Croire à la réali
280
il avoir un destin ?l Le destin, c’est le fait d’
une
personne. Croire à la réalité du « destin » souverain de la masse, de
281
cation personnelle ; c’est se reconnaître esclave
des
mythes irresponsables de l’époque. Lorsque nous disons que nous somme
282
enne responsable de son destin particulier. Avoir
un
destin propre, une vocation, c’est la seule manière que les hommes ai
283
e son destin particulier. Avoir un destin propre,
une
vocation, c’est la seule manière que les hommes aient jamais pu conce
284
. C’est à leur intention que je veux préciser ici
un
point fondamental de nos doctrines. Ceux qui nous posent la « colle »
285
e » que je viens de résumer sont de deux sortes :
des
inquiets ou des cyniques. Les inquiets sont inquiets par tempérament.
286
de résumer sont de deux sortes : des inquiets ou
des
cyniques. Les inquiets sont inquiets par tempérament. Ce sont de pauv
287
les du temps, et qui ne se rallieront jamais qu’à
une
révolution triomphante. On perd son temps à essayer de les convaincre
288
On perd son temps à essayer de les convaincre par
des
arguments : ils ne croient pas à eux-mêmes ; comment croiraient-ils à
289
e. On s’occupera d’eux en temps voulu : il y a là
un
problème de rééducation qui fait l’objet de nos travaux dans le domai
290
in, sous le pauvre prétexte qu’ils sont eux-mêmes
des
requins à l’eau de Coty. « Les intérêts sont les intérêts », affirmen
291
s de qui ? Pourquoi ? Et comment garantis ? C’est
un
paradoxe curieux que devoir en 1934, en pleine crise économique, des
292
x que devoir en 1934, en pleine crise économique,
des
garçons qui se croient « réalistes » venir défendre le régime capital
293
s » venir défendre le régime capitaliste au nom d’
un
« intérêt » de plus en plus fantomatique. Avec ceux-là non plus, nous
294
travailler à nos côtés, et que retiennent encore
des
indécisions juvéniles, voici ce que nous avons à dire : Retournez la
295
ux « déterminismes historiques » ne sont rien que
des
créations de l’homme. Et de quel homme ? De cet individu des libéraux
296
ns de l’homme. Et de quel homme ? De cet individu
des
libéraux rationalistes, de cet être isolé dans sa prétendue « vie pri
297
e. Cela ne se passe point entre les quatre murs d’
une
chambrette, ou dans les rêveries d’un cerveau délicat. Nous disons en
298
tre murs d’une chambrette, ou dans les rêveries d’
un
cerveau délicat. Nous disons ensuite que cet « individu » est un escl
299
cat. Nous disons ensuite que cet « individu » est
un
esclave et une dupe, car il n’y a pas d’exemple, dans l’histoire, que
300
ns ensuite que cet « individu » est un esclave et
une
dupe, car il n’y a pas d’exemple, dans l’histoire, que l’État ait pu
301
ns l’histoire, que l’État ait pu assurer la vie d’
une
collectivité dont chaque membre se déclare irresponsable. Les mythes
302
ctifs devant lesquels tremblent et s’agenouillent
un
grand nombre de nos contemporains10 n’expriment rien de plus qu’une c
303
e nos contemporains10 n’expriment rien de plus qu’
une
certaine attitude de l’homme, l’attitude démissionnaire de l’homme en
304
décision qui crée, c’est la personne. Ici le rôle
des
jeunes intellectuels apparaît dans toute sa grandeur. C’est à eux qu’
305
echercher dans leur pensée les origines concrètes
des
grands faits qui bouleversent le monde. C’est à eux qu’il appartient,
306
ple, de déceler l’origine permanente et virtuelle
des
dictatures dans un fléchissement en eux du sens de leur destinée pers
307
igine permanente et virtuelle des dictatures dans
un
fléchissement en eux du sens de leur destinée personnelle. À l’origin
308
destinée personnelle. À l’origine de tout, il y a
une
attitude de l’homme. J’ai décrit, à propos des marxistes11, l’attitud
309
s lois de l’Histoire, vit d’instant en instant, d’
une
tâche à une autre, d’un acte à un autre acte toujours imprévisible, t
310
Histoire, vit d’instant en instant, d’une tâche à
une
autre, d’un acte à un autre acte toujours imprévisible, toujours aven
311
d’instant en instant, d’une tâche à une autre, d’
un
acte à un autre acte toujours imprévisible, toujours aventureux. Elle
312
en instant, d’une tâche à une autre, d’un acte à
un
autre acte toujours imprévisible, toujours aventureux. Elle vit dans
313
e risque et dans la décision, au lieu que l’homme
des
masses vit dans l’attente, la révolte et l’impuissance. La société qu
314
s revendications s’y rapportent. Nous n’avons pas
une
autre orthodoxie que celle de l’homme exerçant librement sa vocation
315
ule totale, et la seule qui s’attaque aux racines
des
mythes modernes, dont l’expression suprême s’appelle l’État. Là où l’
316
mais totalitaire. 10. Et parmi eux, la majorité
des
intellectuels parisiens de droite et de gauche, qui glorifient leur i
317
lieu de méthode politique. N’a-t-il pas été l’un
des
premiers à dénoncer la décadence bureaucratique des partis marxistes,
318
s premiers à dénoncer la décadence bureaucratique
des
partis marxistes, et à déclarer que selon lui les « petits groupes »
319
Plans de réforme (octobre 1934)m J’ai
un
plan, tu as un plan, a-t-il un plan ? Nous avons tous un plan. Ran ta
320
de réforme (octobre 1934)m J’ai un plan, tu as
un
plan, a-t-il un plan ? Nous avons tous un plan. Ran tan plan. Il y a
321
bre 1934)m J’ai un plan, tu as un plan, a-t-il
un
plan ? Nous avons tous un plan. Ran tan plan. Il y a trois ans, quand
322
, tu as un plan, a-t-il un plan ? Nous avons tous
un
plan. Ran tan plan. Il y a trois ans, quand nous parlions de la néces
323
trois ans, quand nous parlions de la nécessité d’
un
« ordre nouveau », cela paraissait un peu bien jeune à ces Messieurs.
324
nécessité d’un « ordre nouveau », cela paraissait
un
peu bien jeune à ces Messieurs. L’incident du 6 février les a fait ré
325
les derniers à nous en plaindre. Nous avons pris
un
peu d’avance : ils rejoindront. Voici trois manifestes qui, chacun se
326
festes qui, chacun selon ses moyens, témoignent d’
un
désir de changer quelque chose à cette mécanique qu’hier encore… Mais
327
bien pourquoi nous en parlons. 1. Les discours
des
« Néos »12 Inutile de rappeler les circonstances anecdotiques qui
328
necdotiques qui ont vu naître ce mouvement, voici
un
an déjà. Il ne nous intéresse qu’en tant qu’illustration de la crise
329
ment. « Vieillissement », dit-il d’abord, « crise
des
vieilles formules », « tragique faiblesse du socialisme international
330
e) développé qui semble correspondre d’ailleurs à
une
évolution actuelle générale ? Avons-nous étudié comme il eût fallu ce
331
utable, de l’hitlérisme allemand ? » Voilà certes
des
questions embarrassantes pour les SFIO. Nous sera-t-il permis de sign
332
que L’Ordre nouveau serait en mesure d’y répondre
un
peu mieux ?13 Montagnon constate le marasme. Déat fait davantage : i
333
s que nous ayons la possibilité de faire au moins
un
effort pour pétrir le destin, et pour orienter l’histoire dans un sen
334
étrir le destin, et pour orienter l’histoire dans
un
sens plutôt que dans l’autre. Nous ne sentons plus comme cela ; nous
335
ons plus de cette résignation. » Il y aurait bien
des
choses à compléter dans la critique du marxisme par Déat, qui d’aille
336
e Hitler pour dénoncer l’irrémédiable impuissance
des
socialistes vis-à-vis du fascisme. Nous craignons donc que Déat ne so
337
’on reconnaisse le « fait-nation » et la faillite
des
internationales qui n’ont pas su tenir compte de ce fait. Mais, ici d
338
il ici ? Montagnon nous l’apprend, lorsqu’il fait
un
panégyrique de l’État fort. Certes, nous sommes d’accord avec Max Bon
339
res : « La liberté ne se conçoit qu’en fonction d’
un
ordre sur lequel elle s’appuie, par où seulement elle a une significa
340
sur lequel elle s’appuie, par où seulement elle a
une
signification. » Mais si cet ordre est défini par la seule puissance
341
blier ses leçons : or il est bien étrange de voir
des
socialistes réclamer un État renforcé, alors que leur doctrine a touj
342
est bien étrange de voir des socialistes réclamer
un
État renforcé, alors que leur doctrine a toujours défini l’État comme
343
jours défini l’État comme l’organe d’oppression d’
une
classe sur toutes les autres. Nous attendons avec une méfiance motivé
344
classe sur toutes les autres. Nous attendons avec
une
méfiance motivée, je le répète, les prochaines évolutions des « néos
345
motivée, je le répète, les prochaines évolutions
des
« néos ». S’ils veulent entraîner la jeunesse, qu’ils se disent bien
346
tion nécessaire, c’est d’abord d’oser rompre avec
des
confusions qui sont peut-être d’un bon rendement électoral, mais qui
347
r rompre avec des confusions qui sont peut-être d’
un
bon rendement électoral, mais qui empêtrent tout élan vers un ordre v
348
ment électoral, mais qui empêtrent tout élan vers
un
ordre vraiment nouveau. C’est un effort doctrinal qu’il faudrait, — c
349
t tout élan vers un ordre vraiment nouveau. C’est
un
effort doctrinal qu’il faudrait, — celui-là même que nous poursuivons
350
Thibaudet, lequel craignait que ce plan ne fût qu’
une
œuvre d’intellectuels ! Ce sont des hommes d’action qui « foncent » a
351
lan ne fût qu’une œuvre d’intellectuels ! Ce sont
des
hommes d’action qui « foncent » ainsi sur les difficultés. Voyons un
352
qui « foncent » ainsi sur les difficultés. Voyons
un
peu sur quelles difficultés. Difficultés morales d’abord. La France e
353
és morales d’abord. La France est démoralisée par
une
« oligarchie de profiteurs ». Mais les mystiques fascistes ne la sauv
354
es. Il ne s’agit pas d’uniformiser, mais d’opérer
une
synthèse. » — « Émanciper un individu, c’est d’abord lui donner le mo
355
iser, mais d’opérer une synthèse. » — « Émanciper
un
individu, c’est d’abord lui donner le moyen de vivre par son travail,
356
ui donner le moyen de vivre par son travail, dans
un
cadre qu’il connaît et qu’il accepte, dans une société à laquelle il
357
ans un cadre qu’il connaît et qu’il accepte, dans
une
société à laquelle il peut collaborer. » — Enfin le Plan réclame « la
358
t, « dont le fonctionnement exclut par définition
une
rénovation politique profonde ». Puis ils donnent un projet de consti
359
rénovation politique profonde ». Puis ils donnent
un
projet de constitution aux termes duquel « le pouvoir législatif sera
360
ffrage universel intégral (femmes comprises) pour
une
durée de 6 ans. Le vote sera obligatoire sous peine d’amende. » Vous
361
e l’avoue, en quoi elles cesseront de s’opposer à
une
« rénovation politique profonde ») on adjoindra un Conseil national é
362
e « rénovation politique profonde ») on adjoindra
un
Conseil national économique, « composé de représentants des intérêts
363
l national économique, « composé de représentants
des
intérêts économiques groupés dans le cadre professionnel et régional
364
t les magiciens du Plan. Enfin, le Plan préconise
un
renforcement de l’exécutif et une présidence du Conseil « permanente
365
e Plan préconise un renforcement de l’exécutif et
une
présidence du Conseil « permanente » (?). Lisons plus loin. « La Fran
366
?). Lisons plus loin. « La France sera divisée en
une
vingtaine de régions, qui deviendront les circonscriptions administra
367
olitiques essentielles du pays, en même temps que
des
centres économiques et intellectuels. » N’y a-t-il pas ici trop de ch
368
N’y a-t-il pas ici trop de choses ? Et peut-être
une
dangereuse confusion, que nous avions pris soin d’éviter16, entre l’é
369
ntre en contact avec les réalités. C’est pourquoi
une
expérience de travail manuel devra être instituée… pour tous les jeun
370
stituée… pour tous les jeunes gens se destinant à
des
carrières industrielles et commerciales. » C’est l’amorce de notre co
371
service civil, mais entreprise à rebours, et dans
un
sens qui ne peut aboutir qu’à l’encasernement17. Je saute le chapitre
372
e dernier alinéa). Mais il y manque l’essentiel :
une
conception nette et honnête de la corporation. Je ne trouve là-dessus
373
et évasives. Par contre, je trouve deux pages sur
un
projet d’« extension africaine », qui me paraît une rêverie de capita
374
n projet d’« extension africaine », qui me paraît
une
rêverie de capitaliste en faillite. Et combien de formules dans le ge
375
n de formules dans le genre de celles-ci : « Dans
une
telle atmosphère on pourra envisager une large politique (sic) de dég
376
: « Dans une telle atmosphère on pourra envisager
une
large politique (sic) de dégrèvements fiscaux » ; ou « … un cours moy
377
olitique (sic) de dégrèvements fiscaux » ; ou « …
un
cours moyen qu’aurait fixé, après des tâtonnements inévitables, un go
378
x » ; ou « … un cours moyen qu’aurait fixé, après
des
tâtonnements inévitables, un gouvernement épris d’économie dirigée ma
379
’aurait fixé, après des tâtonnements inévitables,
un
gouvernement épris d’économie dirigée mais tenu de respecter les indi
380
onsiste simplement (sic) à créer les conditions d’
une
liberté réelle, et en attendant d’y parvenir, à ménager les mesures d
381
ui paraîtront nécessaires. » Est-ce là le langage
des
« hommes d’action » dont Jules Romains se montre si fier ? N’est-ce p
382
N’est-ce pas plutôt le verbiage et la logomachie
des
députés vis-à-vis desquels le même Romains se montre d’ailleurs non m
383
e faisaient pas sonner leur mandat, leur habitude
des
travaux politiques… » N’est-ce pas touchant ? Mais je m’en voudrais d
384
les nôtres, et qui sont aussi celles de certains
des
« néos », c’est pour montrer que les amorces de la plupart de nos ins
385
ous faut faire de ce plan est la suivante : c’est
un
plan réformiste, tourné vers le passé, non vers l’avenir. C’est un pl
386
e, tourné vers le passé, non vers l’avenir. C’est
un
plan ingénieux, ce n’est pas un « changement de plan ». C’est un plan
387
s l’avenir. C’est un plan ingénieux, ce n’est pas
un
« changement de plan ». C’est un plan de bourgeois et même de capital
388
ux, ce n’est pas un « changement de plan ». C’est
un
plan de bourgeois et même de capitalistes bourgeois. Et tel qu’il est
389
st, il ne peut aboutir qu’au « fascisme ». Mais à
un
fascisme sans mystique, pas même populaire. Jules Romains y insiste :
390
laire. Jules Romains y insiste : ce plan n’est qu’
un
programme minimum. Mais nous voulons, nous, un programme maximum ! No
391
qu’un programme minimum. Mais nous voulons, nous,
un
programme maximum ! Nous voulons une reprise à la base, à la racine d
392
oulons, nous, un programme maximum ! Nous voulons
une
reprise à la base, à la racine de tous les problèmes. Nous savons bie
393
e la révolution qu’il faut à tous : la révolution
des
mœurs et de la culture, la révolution antibourgeoise, anticapitaliste
394
ectif et communautaire de la nation. Qu’est-ce qu’
un
plan de gouvernement qui paraît ignorer ce principe ? Qui ne le nomme
395
vie profonde du peuple et de l’activité créatrice
des
élites ? Ni le pouvoir ni les lois ne peuvent compter sur une longue
396
Ni le pouvoir ni les lois ne peuvent compter sur
une
longue durée ou sur une action un peu féconde, s’ils ne sont pas en r
397
is ne peuvent compter sur une longue durée ou sur
une
action un peu féconde, s’ils ne sont pas en rapport avec les mœurs, a
398
nt compter sur une longue durée ou sur une action
un
peu féconde, s’ils ne sont pas en rapport avec les mœurs, avec les se
399
, avec les sentiments, avec les intérêts généraux
des
hommes à qui ils s’adressent, et si ces hommes, à leur tour, ne se tr
400
et d’idées qui forme ce qu’on appelle l’esprit d’
une
nation, c’est-à-dire la nation elle-même. Or c’est bien le principe d
401
la nation elle-même. Or c’est bien le principe d’
une
communauté nouvelle, ce ferment révolutionnaire, qui fait défaut au P
402
ustes que soient les velléités qu’il trahit, qu’à
un
réformisme craintif, limité, purement défensif — celui même de M. Dou
403
— si l’on peut dire — qui pourraient être dégagés
des
deux discours du président sont tirés en effet du Plan du 9 juillet.
404
en effet du Plan du 9 juillet. Emprunts timides à
un
plan trop prudent pour être honnête. Emplâtres collés sur des lésions
405
p prudent pour être honnête. Emplâtres collés sur
des
lésions qui réclameraient plutôt un coup de bistouri. La bonne volont
406
s collés sur des lésions qui réclameraient plutôt
un
coup de bistouri. La bonne volonté en service commandé qui éclate dan
407
er aux yeux de beaucoup de Français l’impuissance
des
vieilles formules marxistes ou libérales, et la nécessité d’une const
408
ormules marxistes ou libérales, et la nécessité d’
une
construction nouvelle ; elle travaille donc pour nous. 2° Les élémen
409
donc pour nous. 2° Les éléments les plus solides
des
constructions qu’on nous propose sont ceux que L’Ordre nouveau a défi
410
parce que c’est. Il ne s’agit pas de nous, mais d’
une
doctrine — la seule — qui nous sortira du pétrin. La raison de l’avan
411
us gardons sur tous les groupes qu’on voit surgir
un
peu partout est aussi simple que profonde : c’est que l’Ordre nouveau
412
e nouveau, avant toute construction, se fonde sur
une
conception totale de l’homme et sur une absolue intransigeance morale
413
fonde sur une conception totale de l’homme et sur
une
absolue intransigeance morale : en un mot, sur la personne et sur les
414
mme et sur une absolue intransigeance morale : en
un
mot, sur la personne et sur les personnes ; c’est que l’Ordre nouveau
415
t les articles que nous avons publiés jusque dans
des
journaux italiens pour combattre les erreurs du corporatisme fasciste
416
Un
exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine (janvier 1935)n 1.
417
1935)n 1. « Groupe compact, nous cheminons par
une
voie escarpée et difficile, nous tenant fortement par la main. Nous s
418
ent sous le feu. Nous nous sommes unis en vertu d’
une
décision librement consentie, afin de combattre nos ennemis et de ne
419
ôtes n’ont cessé de nous blâmer d’avoir constitué
un
groupe spécial et préféré la lutte à la conciliation. » 2. « Sans thé
420
e. On ne saurait trop insister sur cette vérité à
une
époque où l’engouement pour les formes les plus étroites du praticism
421
menacent de le faire dévier… Dans ces conditions,
une
erreur “insignifiante” au premier abord peut avoir les plus déplorabl
422
verses de fractions et la délimitation rigoureuse
des
nuances. » 4. « Seul un mouvement dirigé par une théorie d’avant-gard
423
délimitation rigoureuse des nuances. » 4. « Seul
un
mouvement dirigé par une théorie d’avant-garde peut jouer le rôle de
424
des nuances. » 4. « Seul un mouvement dirigé par
une
théorie d’avant-garde peut jouer le rôle de combattant d’avant-garde.
425
ion qu’on peut développer la conscience politique
des
ouvriers à l’intérieur de leur lutte économique, en se basant uniquem
426
e la population ». Ces phrases sont extraites d’
une
brochure de Lénine intitulée Que faire ?19 Elles combattent la déviat
427
te à gauche. Elles conduisent Lénine à se séparer
des
populistes et des économistes au congrès de Bruxelles en 1903 (fondat
428
conduisent Lénine à se séparer des populistes et
des
économistes au congrès de Bruxelles en 1903 (fondation du parti bolch
429
majoritaire) ; puis à se séparer de Plekhanov et
des
vieux marxistes au congrès de Londres en 1905. En d’autres termes, el
430
malgré le nom de « majoritaires » que le hasard d’
un
scrutin leur a fait attribuer. Elles préparent les années de solitude
431
qui contiennent le secret décisif de la victoire
des
extrémistes en octobre 1917. Contre les partisans de l’ouvriérisme in
432
cessé de se répandre en sarcasmes. Martinov, chef
des
populistes, avait écrit contre Lénine et son organe, l’Iskra, une sér
433
avait écrit contre Lénine et son organe, l’Iskra,
une
série de pamphlets dont le ton rappelle à s’y méprendre celui des att
434
phlets dont le ton rappelle à s’y méprendre celui
des
attaques dont nous sommes l’objet de la part de certains intellectuel
435
litique, dans la mesure où il heurte les intérêts
des
catégories les plus diverses de la population. Quant à nous, nous tra
436
s sincères (dans le contexte) concernant la lutte
des
classes20. Mais les cinq phrases que nous citons ci-dessus définissen
437
inq phrases que nous citons ci-dessus définissent
une
tactique de groupe dont il est impossible de ne pas souligner l’exact
438
le que de « vastes rassemblements » ; de soutenir
des
thèses constructives « trop avancées pour l’époque » ; enfin, de ne p
439
sions critiques : 1° Lénine a triomphé en vertu d’
une
tactique qui n’avait rien de « marxiste » au sens courant et vulgaris
440
ent marxiste. Elle commandait, bien au contraire,
un
développement de la révolution dans le sens personnaliste. C’est le h
441
et les trahisons. À nous de reprendre maintenant
une
tactique qui n’est défendable jusqu’au bout que par des révolutionnai
442
ctique qui n’est défendable jusqu’au bout que par
des
révolutionnaires personnalistes. Le « groupe compact », restreint en
443
quant à la doctrine, visant non pas au triomphe d’
une
seule classe, mais à l’établissement d’un régime à la mesure de la vo
444
mphe d’une seule classe, mais à l’établissement d’
un
régime à la mesure de la vocation humaine, c’est L’Ordre nouveau. Nos
445
ue de Lénine. C’est ainsi — pour ne mentionner qu’
un
exemple — que nous ne demanderons pas à nos adhérents de devenir des
446
ous ne demanderons pas à nos adhérents de devenir
des
« révolutionnaires professionnels », c’est-à-dire des êtres méthodiqu
447
« révolutionnaires professionnels », c’est-à-dire
des
êtres méthodiquement isolés des contingences humaines. Au contraire,
448
s », c’est-à-dire des êtres méthodiquement isolés
des
contingences humaines. Au contraire, nous poserons comme première con
449
a seule totale. La révolution pour nous n’est pas
une
profession, mais une attitude pleinement humaine. Elle n’est pas d’ab
450
volution pour nous n’est pas une profession, mais
une
attitude pleinement humaine. Elle n’est pas d’abord une prise de pouv
451
titude pleinement humaine. Elle n’est pas d’abord
une
prise de pouvoir économique et politique, après quoi l’on verrait à v
452
quoi l’on verrait à vivre ; mais elle est d’abord
une
manière de vivre, qui conduira nécessairement à changer les instituti
453
nt à changer les institutions. Nous ne sommes pas
un
groupe d’agitateurs ou d’hommes de main au service d’un idéal mythiqu
454
upe d’agitateurs ou d’hommes de main au service d’
un
idéal mythique et vaguement défini. Nous voulons être, et nous serons
455
ous voulons être, et nous serons de plus en plus,
un
ordre, une communauté de personnes qui ont fait la révolution dans le
456
s être, et nous serons de plus en plus, un ordre,
une
communauté de personnes qui ont fait la révolution dans leur vie, qui
457
e, pratiquement, son succès fut l’œuvre non pas d’
une
classe, mais d’un groupe restreint et « compact » d’intellectuels iss
458
n succès fut l’œuvre non pas d’une classe, mais d’
un
groupe restreint et « compact » d’intellectuels issus de la bourgeois
459
s trouvé « pratique ». n. Rougemont Denis de, «
Un
exemple de tactique révolutionnaire chez Lénine », L’Ordre nouveau, P
460
Quatre indications pour
une
culture personnaliste (février 1935)o 1. — La culture ne doit pas
461
)o 1. — La culture ne doit pas tendre à former
des
personnes. Mais elle doit être formée par des personnes dans l’exerci
462
mer des personnes. Mais elle doit être formée par
des
personnes dans l’exercice de leur vocation. La personne est, ou n’es
463
onnalité, elle ne se cultive pas ; elle n’est pas
un
produit soit de l’éducation, soit de l’industrie pédagogique. Quand e
464
e, dès lors, c’est de savoir comment l’exercice d’
une
vocation peut être protégé, voire même favorisé, par l’instruction pu
465
urelle. La réponse ne peut faire de doute : seule
une
culture constituée et transmise par des personnes assujetties aux ord
466
e : seule une culture constituée et transmise par
des
personnes assujetties aux ordres de leur vocation, et responsables de
467
dire très différentes, mais cependant unies dans
une
même religion de l’irresponsabilité. Voici d’une part les fonctionnai
468
es officielles, instituts de propagande, revues d’
un
certain monde ou même de deux, etc.). — Et d’autre part, voici les di
469
ique. Car les uns nient cette communauté au nom d’
une
liberté dont ils négligent d’ailleurs de témoigner par des actes qu’i
470
té dont ils négligent d’ailleurs de témoigner par
des
actes qu’ils l’ont, et les autres la nient d’une manière plus subtile
471
des actes qu’ils l’ont, et les autres la nient d’
une
manière plus subtile : en l’affirmant officiellement, à tant l’articl
472
rticle ou à tant l’heure de cours. Nous disons qu’
une
culture constituée et transmise par des hommes qui refusent de rester
473
disons qu’une culture constituée et transmise par
des
hommes qui refusent de rester responsables personnellement de leur ac
474
sables personnellement de leur activité constitue
un
obstacle et un principe de mort pour l’épanouissement et l’exercice d
475
llement de leur activité constitue un obstacle et
un
principe de mort pour l’épanouissement et l’exercice de la personne.
476
ise de parti : or c’est là ce que raille l’équipe
des
dilettantes ; mais elle est un choix libre, et donc non conformiste :
477
e raille l’équipe des dilettantes ; mais elle est
un
choix libre, et donc non conformiste : or c’est là ce que craint l’éq
478
conformiste : or c’est là ce que craint l’équipe
des
fonctionnaires. Seule la grandeur suscite et favorise la grandeur. S
479
et favorise la grandeur. Seule l’énergie éveille
des
énergies. Seul l’exercice d’une vocation unique tolère et favorise l’
480
l’énergie éveille des énergies. Seul l’exercice d’
une
vocation unique tolère et favorise l’exercice d’autres vocations. 2
481
de monter la garde autour de la mesure vivante d’
une
civilisation. Par « mesure », nous voulons désigner le principe norm
482
e », nous voulons désigner le principe normatif d’
une
civilisation ; non point toujours son principe officiel, mais son pri
483
sacrifices quotidiens. C’est ainsi que la mesure
des
civilisations antiques était l’homme dans la cité ; que la mesure du
484
mesure du monde capitaliste est l’argent, qui est
une
fausse mesure ; que la mesure du monde socialiste serait la productio
485
moins fausse que l’argent ; que la mesure enfin d’
une
civilisation nouvelle ne peut être que la personne. Une mesure vivant
486
vilisation nouvelle ne peut être que la personne.
Une
mesure vivante, ce n’est pas un étalon fixe. C’est un principe dynami
487
que la personne. Une mesure vivante, ce n’est pas
un
étalon fixe. C’est un principe dynamique, c’est une tension permanent
488
esure vivante, ce n’est pas un étalon fixe. C’est
un
principe dynamique, c’est une tension permanente et féconde. Nous voy
489
n étalon fixe. C’est un principe dynamique, c’est
une
tension permanente et féconde. Nous voyons aussitôt que la « mesure »
490
ssitôt que la « mesure » du monde de l’argent est
une
fausse mesure culturelle. Car c’est ici d’un chiffre que dépendent la
491
est une fausse mesure culturelle. Car c’est ici d’
un
chiffre que dépendent la puissance, et la vertu, et l’invention, et l
492
vention, et l’amour même. Et ce chiffre n’est pas
un
« nombre d’or », un secret de la vie, mais une convention de banquier
493
même. Et ce chiffre n’est pas un « nombre d’or »,
un
secret de la vie, mais une convention de banquiers. Il est contre nat
494
pas un « nombre d’or », un secret de la vie, mais
une
convention de banquiers. Il est contre nature que l’amour, la puissan
495
tre nature que l’amour, la puissance, dépendent d’
une
chose morte, quand leur essence est vie. Or nous voyons la même erreu
496
mesure culturelle devait provoquer l’invention d’
une
série de pseudo-mesures que le libéralisme et l’anarchie bourgeoise o
497
soviétique, plus rigoureux dans son application d’
une
erreur initiale identique, par là même plus apte à créer de la grande
498
. Une fois toute la société adaptée au cadre fixe
des
cités, hiérarchisée, soumise au bien d’une élite plus jalouse de ses
499
e fixe des cités, hiérarchisée, soumise au bien d’
une
élite plus jalouse de ses droits que de ses charges, la mesure meurt,
500
t toute tension disparaît. Il faut que la révolte
des
esclaves vienne recréer une tension par en bas22. La mesure d’une soc
501
l faut que la révolte des esclaves vienne recréer
une
tension par en bas22. La mesure d’une société personnaliste est au co
502
nne recréer une tension par en bas22. La mesure d’
une
société personnaliste est au contraire infiniment vivante : car la pe
503
ontraire infiniment vivante : car la personne est
un
principe universel, et quand bien même tous les hommes seraient deven
504
quand bien même tous les hommes seraient devenus
des
personnes, la tension, loin de disparaître, atteindrait au contraire
505
ateur. La personne est par excellence la mesure d’
une
société ouverte. La société personnaliste a pour fin l’extension maxi
506
ne de la personne. On peut concevoir et souhaiter
une
« personnalisation » infinie de l’humanité. Principe de la véritable
507
ncipe de la véritable « démocratie » culturelle :
une
élite dont le sens et l’honneur soit de s’agréger le plus grand nombr
508
onne —, la méthode ne saurait être que l’exercice
des
vocations particulières. Les changements de détail à opérer seraient
509
art des cas facilement découverts in concreto par
des
hommes que posséderait le sens de leur vocation enseignante. Or ces h
510
cipe. Ils travailleraient en toute confiance dans
un
ensemble organiquement articulé, c’est-à-dire dominé par une commune
511
e organiquement articulé, c’est-à-dire dominé par
une
commune mesure. 3. — La culture ayant une mesure commune avec l’éco
512
é par une commune mesure. 3. — La culture ayant
une
mesure commune avec l’économique, le social et le politique, la créat
513
, la création intellectuelle ne sera plus séparée
des
« masses ». Une culture isolée n’est pas une vraie culture ; elle n’
514
ellectuelle ne sera plus séparée des « masses ».
Une
culture isolée n’est pas une vraie culture ; elle n’est plus responsa
515
rée des « masses ». Une culture isolée n’est pas
une
vraie culture ; elle n’est plus responsable de son action concrète. D
516
est plus responsable de son action concrète. Dans
un
monde de « masses » — soviétiste ou fasciste — le rôle de la culture
517
monde capitaliste, la culture n’est plus guère qu’
un
luxe injustifié. Du simple fait qu’il y a des « masses », la culture
518
e qu’un luxe injustifié. Du simple fait qu’il y a
des
« masses », la culture se trouve isolée de la vie populaire et de la
519
populaire et de la politique qui l’exploite. Mais
un
monde personnaliste est un monde où la « masse » s’organise, se fragm
520
e qui l’exploite. Mais un monde personnaliste est
un
monde où la « masse » s’organise, se fragmente en communautés organiq
521
organise, se fragmente en communautés organiques.
Un
monde personnaliste est un monde sans masses. C’est dans un monde com
522
ommunautés organiques. Un monde personnaliste est
un
monde sans masses. C’est dans un monde communautaire seulement que la
523
ersonnaliste est un monde sans masses. C’est dans
un
monde communautaire seulement que la culture peut créer librement. El
524
ergence féconde — avec les voies de développement
des
autres organismes producteurs. Non pas en vertu d’une contrainte ou d
525
autres organismes producteurs. Non pas en vertu d’
une
contrainte ou de quelque plan étatique, mais à partir d’une commune m
526
inte ou de quelque plan étatique, mais à partir d’
une
commune mesure et pour des fins dernières identiques. 4. — L’autori
527
tique, mais à partir d’une commune mesure et pour
des
fins dernières identiques. 4. — L’autorité culturelle ne sera pas l
528
première communauté, mais il faut dire encore qu’
une
telle communauté est la Révolution, sans nul autre attribut. Nous avo
529
éducation devra éviter que les hommes deviennent
des
victimes d’une seule tendance et passent au rang d’organes ; il s’agi
530
a éviter que les hommes deviennent des victimes d’
une
seule tendance et passent au rang d’organes ; il s’agit de lutter con
531
naturelle à la division du travail. Il faut créer
des
êtres dirigeants qui conservent une vue d’ensemble, qui contemplent l
532
Il faut créer des êtres dirigeants qui conservent
une
vue d’ensemble, qui contemplent le jeu de la vie et qui y participent
533
point avec violence et ne la dirigeront pas vers
un
seul but à l’exclusion de tout autre24. » Mais il nous faut arrêter l
534
monnaye pas. Et la richesse matérielle n’est pas
un
élément constitutif de la personne, bien au contraire. Le révolutionn
535
ue par nécessité interne. Mais la revendication d’
une
caste est plus grave. Elle contredit les fins de la révolution. Elle
536
ment même de la personne, mesure par excellence d’
une
société ouverte. L’erreur de Nietzsche est manifeste : il a conçu sa
537
i elle échoue à le créer, c’est qu’elle n’est pas
une
vraie révolution, mais simplement une dictature de plus. Or ce n’est
538
e n’est pas une vraie révolution, mais simplement
une
dictature de plus. Or ce n’est pas avec les dictatures qu’on a jamais
539
sa vocation. 22. Cf. Arnaud Dandieu : Y a-t-il
un
seuil entre cité et humanité ? (Archives de philosophie du droit, 193
540
o. Rougemont Denis de, « Quatre indications pour
une
culture personnaliste », L’Ordre nouveau, Paris, février 1935, p. 13-
541
de Nantes et sa révocation (mars-avril 1935)p
Un
conflit religieux « déchire » la France lors de l’avènement de Henri
542
a-t-il « apaisé » quoi que ce soit, en imposant à
un
conflit spirituel le cadre étatique d’un décret destiné avant tout à
543
posant à un conflit spirituel le cadre étatique d’
un
décret destiné avant tout à raffermir le centralisme politique ? 2. L
544
éside à la révocation de l’édit est-elle vraiment
une
doctrine opposée à celle qui préside à sa promulgation ? I On sa
545
olitique Henri IV prétendit mettre fin à la lutte
des
ligueurs et de l’Union calviniste. Il venait de se faire catholique e
546
’abandonner. L’homme qui venait d’« apaiser » par
une
boutade le conflit qui depuis longtemps avait « déchiré » sa conscien
547
iré » sa conscience, l’homme du « Paris vaut bien
une
messe ! », c’est encore l’homme de l’Édit. À tout prendre, l’édit n’e
548
’homme de l’Édit. À tout prendre, l’édit n’est qu’
une
réédition de la boutade, sur le plan de l’État. La paix d’abord, à n’
549
re, catholiques et protestants. « Paris vaut bien
une
messe » est injurieux pour la messe et le prêche, qui se voient préfé
550
nne au raffermissement de l’État. Que peut valoir
un
« ordre » imposé brutalement de l’extérieur à deux partis, sans tenir
551
t de l’extérieur à deux partis, sans tenir compte
des
exigences spirituelles fondamentales de chacun des antagonistes ? Fix
552
es exigences spirituelles fondamentales de chacun
des
antagonistes ? Fixer, cristalliser de la sorte un conflit, c’est fixe
553
es antagonistes ? Fixer, cristalliser de la sorte
un
conflit, c’est fixer et cristalliser un désordre. C’est croire que l’
554
la sorte un conflit, c’est fixer et cristalliser
un
désordre. C’est croire que l’absence de guerre suffit à établir une p
555
t croire que l’absence de guerre suffit à établir
une
paix vivante. C’est l’éternelle erreur de l’État policier. D’ailleurs
556
cet « ordre », qui se fonde sur la méconnaissance
des
réalités spirituelles, se révélera bientôt inefficace dans la pratiqu
557
ins privilèges théoriques (tels que l’institution
des
chambres mi-parties, ou la délégation auprès du roi), exaspère les ca
558
célébré que hors les murs, et qui souffre partout
des
pires vexations), il ne fait pas droit davantage à la grande revendic
559
ait pas droit davantage à la grande revendication
des
calvinistes. En apprenant que l’édit vient d’être proclamé, le pape s
560
tentats perpétrés contre Henri IV à l’instigation
des
jésuites, la prétention toujours plus affichée des rois à revenir à l
561
es jésuites, la prétention toujours plus affichée
des
rois à revenir à la formule « Un roi, une loi, une foi » — formule fa
562
s plus affichée des rois à revenir à la formule «
Un
roi, une loi, une foi » — formule fasciste, dirions-nous aujourd’hui
563
ffichée des rois à revenir à la formule « Un roi,
une
loi, une foi » — formule fasciste, dirions-nous aujourd’hui –, les in
564
es rois à revenir à la formule « Un roi, une loi,
une
foi » — formule fasciste, dirions-nous aujourd’hui –, les intrigues «
565
s temples — il suffisait de faire entrer par ruse
un
seul relaps dans un temple pour pouvoir décréter sa destruction —, l’
566
sait de faire entrer par ruse un seul relaps dans
un
temple pour pouvoir décréter sa destruction —, l’émigration en masse
567
décréter sa destruction —, l’émigration en masse
des
protestants fuyant les « missionnaires bottés », enfin la corruption
568
orruption officiellement instituée avec la Caisse
des
Conversions de Pellisson, tout cela suffit à qualifier l’espèce de «
569
de « paix » que l’État prétend assurer au mépris
des
réalités spirituelles, et sous prétexte d’apaiser leur conflit. Si l’
570
oule les antagonismes spirituels en y substituant
un
cadre fixe et centraliste. Ce faisant, on cristallise ces antagonisme
571
agonismes, on les empêche de mûrir et d’aboutir à
une
tension équilibrée et créatrice — comme ce fut le cas en Angleterre,
572
empoisonne la vie morale de la nation. Il devient
un
foyer de fièvre et un facteur d’énervement. Les deux forces antagonis
573
le de la nation. Il devient un foyer de fièvre et
un
facteur d’énervement. Les deux forces antagonistes artificiellement s
574
ret que représente cette opération ? (Il y aurait
une
espèce de psychanalyse à inventer : l’étude des refoulements spiritue
575
t une espèce de psychanalyse à inventer : l’étude
des
refoulements spirituels, et des complexes qui en résultent, créés par
576
nventer : l’étude des refoulements spirituels, et
des
complexes qui en résultent, créés par l’intervention de l’État dans d
577
ésultent, créés par l’intervention de l’État dans
des
domaines qui ne sont pas du ressort de la politique. L’explosion révo
578
au cadre de l’État, la France est divisée pendant
un
siècle en trois factions : — la faction catholique, dont l’opinion es
579
du clergé réclamant à grands cris la destruction
des
réformés (1660) et exhortant le roi à « terrasser d’un seul coup l’hy
580
solutisme de Louis XIV sera l’expression achevée.
Une
phrase de Bossuet nous en apprend sur cette doctrine davantage que le
581
est elle qui doit fatalement triompher. Cependant
une
difficulté subsiste. L’édit a été donné comme « perpétuel et irrévoca
582
’entre eux. Les intendants peuvent envoyer au roi
des
rapports annonçant « qu’il n’y a plus de protestants en France ». Pou
583
testants en France ». Pourquoi maintenir dès lors
un
édit sans objet ? Ce délicat souci de légalité, si l’on ne peut aller
584
V, demeure tout de même le trait qui le distingue
des
fascistes contemporains. Certes, en tête de l’arrêt de révocation, ré
585
montains d’obtenir ce qu’ils n’ont pas pu obtenir
un
siècle plus tôt. L’édit fut révoqué, dit Saint-Simon, « sans le moind
586
inscrite dans les faits ! La raison de l’État est
une
raison abstraite, — nous croyons l’avoir dit suffisamment. Mais on pe
587
œuvre est commencée par Henri IV lorsqu’il édicte
une
paix qui n’est qu’un « désordre » concret. Et c’est elle, avant tout,
588
r Henri IV lorsqu’il édicte une paix qui n’est qu’
un
« désordre » concret. Et c’est elle, avant tout, qui ourdit (pour rep
589
de Saint-Simon) « ce complot affreux qui dépeupla
un
quart du royaume, qui ruina son commerce, qui l’affaiblit dans toutes
590
ui le mit si longtemps au pillage public et avoué
des
dragons, qui autorisa les tourments et les supplices dans lesquels il
591
e nouvelles villes, qui leur donna le spectacle d’
un
si prodigieux peuple proscrit, nu, fugitif, errant sans crime… enfin
592
et à leur repos et achetaient l’un et l’autre par
des
abjurations simulées, d’où, sans intervalles, on les traînait à adore
593
sence de réalisme : attribuer à la « méchanceté »
des
hommes ce qui ressort tout logiquement de leurs délibérés calculs et
594
rt tout logiquement de leurs délibérés calculs et
des
desseins politiques les plus clairs. Notre intention, dans cette brèv
595
r au conflit politique et religieux de son époque
une
tournure moins fatale pour l’avenir du pays. (Nous nous sommes conten
596
s sommes contenté d’indiquer au passage l’exemple
des
solutions fédéralistes qui furent réalisées à l’étranger.) Mais nous
597
.) Mais nous avons voulu souligner fortement, par
un
exemple à peu près idéal, le sens du déterminisme inhérent à tout éta
598
étatisme. Il a fallu toute l’inconsciente astuce
des
clercs nantis par le régime actuel pour camoufler l’édit de Nantes en
599
t pour dissimuler le fait patent de la similitude
des
intentions qui présidèrent à l’octroi de l’édit aussi bien qu’à sa ré
600
s Richelieu avortés ou montés en graine (disons :
un
Mandel, un Flandin) trouvent jamais le tonus nécessaire pour proclame
601
avortés ou montés en graine (disons : un Mandel,
un
Flandin) trouvent jamais le tonus nécessaire pour proclamer les quelq
602
vers Roosevelt ou vers Mussolini, plutôt que vers
un
passé trop suspect à leur orthodoxie laïque. Mais le système capitali
603
ivons bel et bien sous le régime de la révocation
des
droits de la Personne. Et c’est pourquoi la considération de certains
604
de certains précédents, qui paraîtront, aux yeux
des
historiens futurs, bien anodins, n’est peut-être pas inutile, avant d
605
ans l’un et l’autre cas destructeur de la liberté
des
personnes, destructeur du sentiment patriotique, destructeur à gauche
606
ent patriotique, destructeur à gauche et à droite
des
forces vives du pays. À l’heure présente, une chose est claire : le F
607
ite des forces vives du pays. À l’heure présente,
une
chose est claire : le Front populaire travaille pour M. Litvinoff, le
608
et de droite l’ignorent encore, c’est en vertu d’
une
double erreur, que L’Ordre nouveau seul a dénoncée depuis longtemps :
609
eurs de fonds. Erreur sur la mystique : la lutte
des
« nationaux » contre les « populaires » ne fait que prolonger dans la
610
de matraques et mitrailleuses. Au lieu de tomber
un
ministère quelconque, on s’apprête à descendre des centaines de Franç
611
un ministère quelconque, on s’apprête à descendre
des
centaines de Français. Au bénéfice de qui, nous l’avons dit. Quand le
612
s auront compris que la peur de Chiappe n’est pas
un
programme, sonnera l’heure de L’Ordre nouveau. q. Rougemont Denis
613
ns L’Ordre nouveau et dans le Bulletin de liaison
des
groupes Ordre nouveau, nous tenons exceptionnellement à citer un frag
614
e nouveau, nous tenons exceptionnellement à citer
un
fragment de l’article extrêmement important publié par Denis de Rouge
615
ugent Nous n’avons guère parlé de la politique
des
partis, dans cette revue : c’est le sujet le plus vain, le plus stéri
616
qu’on essaie d’y réfléchir, au lieu de ressasser
des
opinions toutes faites prises à droite et à gauche dans des journaux
617
ns toutes faites prises à droite et à gauche dans
des
journaux dont l’éloge n’est plus à faire. Mais nous sommes en train d
618
aire. Mais nous sommes en train d’assister depuis
un
an à un phénomène nouveau, et dont les suites pourront avoir un certa
619
is nous sommes en train d’assister depuis un an à
un
phénomène nouveau, et dont les suites pourront avoir un certain intér
620
nomène nouveau, et dont les suites pourront avoir
un
certain intérêt pour notre action. Soit qu’ils reprennent quelque vit
621
n, Front social, etc., enfin tout le remue-ménage
des
« regroupements » de la gauche, aboutissant à cette union panique qui
622
ent — dans le brave colonel de la Rocque. 2. —
Une
gauche et une droite pour changer Et tout cela, dira-t-on, pour re
623
brave colonel de la Rocque. 2. — Une gauche et
une
droite pour changer Et tout cela, dira-t-on, pour retomber dans ce
624
ient deux oppositions nécessaires à l’équilibre d’
un
centre qui seul était pris au sérieux par le pays. On l’a dit et redi
625
crise a pour effet normal de ruiner la confiance
un
peu béate que l’on mettait dans l’immobilité même du centre. Quand l
626
aire quelque chose », cela se traduit en fait par
un
vote à gauche ou à droite. C’est ainsi que la gauche et la droite ces
627
deux pôles de la nouvelle vie politique. La carte
des
partis parlementaires tend à recouvrir de plus en plus exactement la
628
d à recouvrir de plus en plus exactement la carte
des
mystiques qui divisent la France depuis 150 ans. Il n’y a plus une ga
629
divisent la France depuis 150 ans. Il n’y a plus
une
gauche généreuse et une droite « réaliste » plus symboliques qu’effic
630
is 150 ans. Il n’y a plus une gauche généreuse et
une
droite « réaliste » plus symboliques qu’efficaces, autour d’un centre
631
éaliste » plus symboliques qu’efficaces, autour d’
un
centre solidement établi sur les intrigues et les routines des comité
632
lidement établi sur les intrigues et les routines
des
comités. Il y a un Front populaire et un Front national, où se confon
633
les intrigues et les routines des comités. Il y a
un
Front populaire et un Front national, où se confondent mystique et po
634
outines des comités. Il y a un Front populaire et
un
Front national, où se confondent mystique et politique, et entre deux
635
mystique et politique, et entre deux la débandade
des
radicaux, en tout cas leur mauvaise conscience de centristes. Notons
636
traduisent plus exactement la vieille opposition
des
blancs et des rouges, du châtelain et du métayer. C’est par rapport à
637
us exactement la vieille opposition des blancs et
des
rouges, du châtelain et du métayer. C’est par rapport à la menace ou
638
soutiennent et aggravent sans cesse l’antagonisme
des
deux Fronts. 3. — Ils ne savent pas où ils vont Le Front nation
639
ombinaisons parlementaires, les grands bourgeois,
une
partie des paysans, les industriels et leurs Comités, la majorité des
640
parlementaires, les grands bourgeois, une partie
des
paysans, les industriels et leurs Comités, la majorité des moyens et
641
ns, les industriels et leurs Comités, la majorité
des
moyens et petits commerçants, et d’une façon générale tout ce qui, en
642
a majorité des moyens et petits commerçants, et d’
une
façon générale tout ce qui, en France, a son petit magot à protéger,
643
voit guère à droite que ce colonel. Que veut-il ?
Un
petit volume paru l’hiver dernier, Service public, nous l’a malheureu
644
ps : En avant ! Deuxième temps : Où allons-nous ?
Des
exemples récents et assez éclatants nous ont appris qu’à la question
645
nt de M. de la Rocque. Le fascisme, en effet, est
une
mystique de la jeunesse ; Service public nous propose, au contraire,
646
esse ; Service public nous propose, au contraire,
une
mystique d’anciens combattants. Le fascisme est anticapitaliste (en t
647
sme que ses « parasites ». Enfin, le fascisme est
un
mouvement populaire, révolutionnaire, alors que le mouvement des Croi
648
opulaire, révolutionnaire, alors que le mouvement
des
Croix-de-Feu, tel que le définit son chef, paraît consister essentiel
649
t son chef, paraît consister essentiellement dans
un
réveil des valeurs morales les plus traditionnelles. Valeurs de « pèr
650
, paraît consister essentiellement dans un réveil
des
valeurs morales les plus traditionnelles. Valeurs de « pères de famil
651
ui constitue la force la plus réelle du mouvement
des
Croix-de-Feu. Tirons notre chapeau aux lieux communs dont le livre de
652
rquoi ce livre est mauvais. « Les programmes sont
des
aboutissements », écrit M. de la Rocque. Et il ajoute, non sans logiq
653
la priorité au plan d’action ». Mais qu’est-ce qu’
un
plan d’action sans programme ? Qu’est-ce que « cet en avant qui ne sa
654
els » qui se perdent à rechercher les Principes d’
un
ordre nouveau. « Voyez net. Pensez simple. Soyez des réalisateurs, no
655
ordre nouveau. « Voyez net. Pensez simple. Soyez
des
réalisateurs, non des rhéteurs ». D’accord. À condition que tout cela
656
z net. Pensez simple. Soyez des réalisateurs, non
des
rhéteurs ». D’accord. À condition que tout cela ne dispense pas de vo
657
ue aboutissent à autre chose qu’à la restauration
des
majuscules dont se hérissent les pages de Service public. Nos Morts,
658
artyrs de la Passion française, la Bonne Nouvelle
des
Volontaires Nationaux, leur Œuvre enfin, leur Foi, est-ce que cette i
659
e cette inflation typographique dispense vraiment
un
chef d’énoncer un programme cohérent ? Sont-ce tous ces grands mots f
660
typographique dispense vraiment un chef d’énoncer
un
programme cohérent ? Sont-ce tous ces grands mots faussement religieu
661
: « De quoi s’agit-il ? » « Les programmes sont
des
aboutissements ». Parions que l’homme qui parie ainsi ne sait pas trè
662
il voulait, Lénine — et avec lui toute l’histoire
des
révolutions réussies — répond : « Sans doctrine révolutionnaire, pas
663
ion ; et non pas vers la construction réfléchie d’
un
ordre nouveau. Si bien que l’aboutissement nécessaire de son « plan d
664
où elles sont mal préparées ». Service public est
un
livre dangereux, parce que c’est un livre vague derrière lequel march
665
ce public est un livre dangereux, parce que c’est
un
livre vague derrière lequel marchent des troupes disciplinées. Que di
666
que c’est un livre vague derrière lequel marchent
des
troupes disciplinées. Que dire alors de ce Front populaire constitué
667
Front populaire constitué sous la seule menace d’
un
« fascisme » aussi mal défini ? La plupart des critiques — les plus g
668
ement Croix-de-Feu valent aussi pour l’état-major
des
gauches, Daladier, Blum, le Comité de vigilance des intellectuels ant
669
s gauches, Daladier, Blum, le Comité de vigilance
des
intellectuels antifascistes, Déat, Thorez, etc. Mais là, ce n’est plu
670
uniste. Or, ce parti veut bien la liberté, mais d’
une
manière tant soit peu différente. Il veut, sous le nom de liberté, la
671
as tort. À mi-chemin entre l’idéologie libertaire
des
intellectuels vigilants et la pratique stalino-humanitaire des commun
672
uels vigilants et la pratique stalino-humanitaire
des
communistes, Léon Blum tremble et désespère devant la perspective pro
673
le et désespère devant la perspective prochaine d’
une
prise de pouvoir légal, qui est le cauchemar de sa vie. Après avoir «
674
gauche est certainement tragi-comique, et même à
un
degré que le simple lecteur de journaux d’opinion, peu initié aux par
675
antifascistes n’oserait pas même imaginer. C’est
un
spectacle vraiment consternant que celui de ces hommes de bonne volon
676
nne volonté sans volonté, se lançant, par amour d’
une
idée, dans des complots dont ils ignorent le vrai but, dans une actio
677
s volonté, se lançant, par amour d’une idée, dans
des
complots dont ils ignorent le vrai but, dans une action de défense qu
678
des complots dont ils ignorent le vrai but, dans
une
action de défense qui n’ose pas préciser ce qu’elle défend, dans une
679
se qui n’ose pas préciser ce qu’elle défend, dans
une
ligue de brebis, de loups et de bergers provisoirement réconciliés pa
680
pond d’urgence à la question, n’indique d’urgence
une
direction commune, les anciennes habitudes vont se réveiller, et la h
681
imer le chômage ? Tout cela ne fait peut-être pas
un
programme extrêmement cohérent, mais le temps nous manque, il faut pa
682
au juste comment cela se fait, la nationalisation
des
banques. Et l’on ne voit pas qui aurait le pouvoir de désarmer un col
683
’on ne voit pas qui aurait le pouvoir de désarmer
un
colonel en civil, qui affirme au surplus n’avoir aucune espèce d’inte
684
tention quelconque. Quant à M. Frossard, il signe
des
décrets-lois. Enfin, il est toujours possible d’organiser des réunion
685
lois. Enfin, il est toujours possible d’organiser
des
réunions de protestation contre Laval, il est beaucoup plus difficile
686
ée maîtresse, que pourra-t-il résulter d’autre qu’
une
confusion indescriptible ? Coup de force, guerre civile, combinaisons
687
se fera au hasard, sous la pression de la peur d’
un
adversaire dont on surestime de part et d’autre les forces. Mais nous
688
ne, peu importe, le danger est pareil. À moins qu’
une
force nouvelle n’apparaisse, qui ne soit ni de droite ni de gauche, m
689
droite ni de gauche, mais qui apporte la solution
des
problèmes qui se posent concrètement, au lieu de se perdre à recherch
690
ième force existe-t-elle ? Je me bornerai à citer
un
fait symbolique. Du point de vue de la tactique révolutionnaire, il e
691
: c’est la question que pose l’antagonisme actuel
des
revendications ouvrières et des revendications paysannes. Notre proje
692
ntagonisme actuel des revendications ouvrières et
des
revendications paysannes. Notre projet de service civil en liaison av
693
gande, certes, qu’il faut attribuer l’évolution d’
une
partie de l’opinion, ou de certains groupes, vers des idées qui se ra
694
partie de l’opinion, ou de certains groupes, vers
des
idées qui se rapprochent de plus en plus des nôtres, telles que nous
695
vers des idées qui se rapprochent de plus en plus
des
nôtres, telles que nous les avons exposées dans ce bulletin et dans n
696
ulletin et dans nos livres. Mais à la seule leçon
des
faits. Quelques exemples. La nécessité de distinguer dans l’économie
697
mples. La nécessité de distinguer dans l’économie
un
secteur plané et un secteur libre commence d’apparaître aux yeux des
698
de distinguer dans l’économie un secteur plané et
un
secteur libre commence d’apparaître aux yeux des syndicalistes, des n
699
t un secteur libre commence d’apparaître aux yeux
des
syndicalistes, des néos, et d’une manière générale de la plupart des
700
commence d’apparaître aux yeux des syndicalistes,
des
néos, et d’une manière générale de la plupart des fabricants de « pla
701
raître aux yeux des syndicalistes, des néos, et d’
une
manière générale de la plupart des fabricants de « plans ». C’est l’a
702
de droite et de gauche29, nous voyons apparaître
une
critique du stalinisme considéré comme une forme de capitalisme d’Éta
703
raître une critique du stalinisme considéré comme
une
forme de capitalisme d’État et de nationalisme russe, et là encore no
704
tionalisme russe, et là encore nous reconnaissons
un
point de vue qui nous est familier. Dans certaines déclarations du Fr
705
ns du Front paysan, nous distinguons les germes d’
une
conscience fédéraliste qui appelle des institutions Ordre nouveau. En
706
s germes d’une conscience fédéraliste qui appelle
des
institutions Ordre nouveau. Enfin, un peu partout, l’idée qu’il faut
707
ui appelle des institutions Ordre nouveau. Enfin,
un
peu partout, l’idée qu’il faut organiser les libertés se fait jour, e
708
ibertés se fait jour, et cesse d’apparaître comme
un
simple paradoxe d’intellectuels. D’une façon beaucoup plus générale,
709
aître comme un simple paradoxe d’intellectuels. D’
une
façon beaucoup plus générale, nous reconnaissons dans l’anticapitalis
710
rale, nous reconnaissons dans l’anticapitalisme d’
un
grand nombre de Croix-de-Feu, et dans l’antisoviétisme du Front socia
711
dans l’antisoviétisme du Front social de Bergery,
des
tendances qui préparent un grand nombre d’esprits à mieux saisir la p
712
nt social de Bergery, des tendances qui préparent
un
grand nombre d’esprits à mieux saisir la portée véritable de nos thès
713
importante. La grande leçon que nous avons tirée
des
confuses excitations de juillet, c’est qu’en dépit de la carence et d
714
ns de juillet, c’est qu’en dépit de la carence et
des
pataquès doctrinaux qui caractérisent les chefs, il existe à gauche e
715
érisent les chefs, il existe à gauche et à droite
une
masse croissante d’hommes qui savent ce qu’ils ne veulent pas : la gu
716
, l’anarchie capitaliste, la dictature, le Comité
des
forges, la diplomatie moscoutaire, le parlementarisme, la grande pres
717
es troupes. Il est temps de donner à ces troupes
une
volonté commune constructive, un programme qu’elles puissent opposer
718
r à ces troupes une volonté commune constructive,
un
programme qu’elles puissent opposer aux entreprises de M. de Wendel c
719
7. Et aussi sur M. de la Rocque. 28. Par exemple
un
essai de front commun allant des Volontaires nationaux à Doriot, en p
720
28. Par exemple un essai de front commun allant
des
Volontaires nationaux à Doriot, en passant par le front social de Ber
721
cial de Bergery et les néo-socialistes. Ce serait
une
formule nationale-socialiste ou fasciste. 29. Voir les déclarations
722
ur ce point nous n’enregistrons pour le moment qu’
un
recul des idées que nous défendons. Quelles catastrophes faudra-t-il
723
nt nous n’enregistrons pour le moment qu’un recul
des
idées que nous défendons. Quelles catastrophes faudra-t-il donc pour
724
Conversation avec
un
SA (décembre 1935)t u Un jeune allemand. — Quoi de neuf depuis no
725
Conversation avec un SA (décembre 1935)t u
Un
jeune allemand. — Quoi de neuf depuis notre dernière rencontre ? Moi
726
rvations, en flânant dans vos rues… Flâner, c’est
une
activité plutôt « réactionnaire », n’est-ce pas ? Lui. — Ah ! oui… (
727
r pour le « Wehrsport »31 ? Cette manie de porter
des
bottes sans aller à cheval, ces uniformes, ces poignards qui pendent
728
ire contre ce jugement. Je vous le disais : quand
des
Français voient des jeunes gens marcher au pas par rangs de quatre bi
729
nt. Je vous le disais : quand des Français voient
des
jeunes gens marcher au pas par rangs de quatre bien alignés, et surto
730
surtout, faire cela pour le plaisir, il n’y a qu’
une
seule explication possible : c’est que ces types se préparent à la gu
731
vous répète que ce n’est là, tout simplement, qu’
un
goût que nous avons, cela n’a rien à voir avec la guerre, la guerre c
732
n’a rien à voir avec la guerre, la guerre contre
un
pays déterminé. De tous temps, les jeunes Allemands ont aimé la march
733
s n’irez pas leur reprocher, tout de même, d’être
un
danger pour leurs voisins. Moi. — Bon. Admettons. C’est là que nous
734
d’Allemagne, que votre goût du décor guerrier est
un
goût pacifique, somme toute, sportif, artistique si j’ose dire ! Lui
735
Moi. — Je crois maintenant que c’est plus grave.
Une
chose me frappe : ce mot Kampf, lutte, qu’on entend et qu’on lit part
736
ue toutes les banderoles rouges tendues au-dessus
des
rues et qui portent des devises de propagande pour l’œuvre, contienne
737
rouges tendues au-dessus des rues et qui portent
des
devises de propagande pour l’œuvre, contiennent le mot Kampf, quand c
738
la guerre armée, nous, nous luttons pour édifier
un
monde sans misère : voilà notre guerre ! » En somme, si le mot n’étai
739
t pas interdit, je dirais que c’est de votre part
une
déclaration « pacifiste » ! Mais pourquoi faut-il que votre paix soit
740
Mais pourquoi faut-il que votre paix soit encore
une
guerre ? Ne pouvez-vous vraiment enthousiasmer vos concitoyens qu’en
741
ce : quand Briand voulait soulever l’enthousiasme
des
Français, il « déclarait la Paix » au monde entier. Lui. — Mais il n
742
monde entier. Lui. — Mais il n’y avait aussi que
des
Français pour le croire. Et cela ne gênait pas beaucoup votre Comité
743
oire. Et cela ne gênait pas beaucoup votre Comité
des
forges. Parlons sérieusement. D’abord, l’abus de ce mot Kampf s’expli
744
Mais peu importe. La vérité, c’est que nous avons
une
conception héroïque de la vie. Tout dépend de cela. Moi. — Nous y vo
745
s la mesure où elle se veut héroïque, comme celle
des
fascistes d’ailleurs, ou même comme celle des jeunes Russes communist
746
lle des fascistes d’ailleurs, ou même comme celle
des
jeunes Russes communistes. Je voudrais bien que la jeunesse française
747
voudrais bien que la jeunesse française se montre
un
peu plus héroïque, moins exclusivement passionnée pour le cinéma et l
748
née pour le cinéma et les prouesses « sportives »
des
autres — des coureurs du Tour de France par exemple ; nous aussi, nou
749
inéma et les prouesses « sportives » des autres —
des
coureurs du Tour de France par exemple ; nous aussi, nous avons eu, à
750
emple ; nous aussi, nous avons eu, à notre heure,
une
idée nationale de l’héroïsme. Pas seulement sous Napoléon. Justement
751
Napoléon. Justement pas sous Napoléon, dirai-je.
Un
peu avant… Mais aujourd’hui, si je parle d’héroïsme, je sais bien que
752
s bien que je passerai pour « fasciste » aux yeux
des
descendants des sans-culottes, c’est ainsi. Ils n’admettent plus qu’u
753
sserai pour « fasciste » aux yeux des descendants
des
sans-culottes, c’est ainsi. Ils n’admettent plus qu’une seule espèce
754
ns-culottes, c’est ainsi. Ils n’admettent plus qu’
une
seule espèce d’héroïsme : la littérature de M. Malraux, qui se passe
755
nous reconnaissons l’un et l’autre la nécessité d’
une
éthique héroïque. Seulement, nous avons deux conceptions radicalement
756
tre aussi à faire. J’ai à me battre aussi, contre
un
régime économique et culturel, contre une masse de préjugés politique
757
, contre un régime économique et culturel, contre
une
masse de préjugés politiques antédiluviens qui encombrent la vie publ
758
i caractérise ces années. Nous avons à construire
un
ordre. Cela me paraît bien plus urgent que d’aller faire la petite gu
759
s avons fait notre révolution, nous33. Nous avons
un
autre problème à résoudre maintenant. Le spirituel est réglé. Mais qu
760
Anciens Combattants à côté de nous. Ils ont subi
une
épreuve formidable, ils ont fait une expérience maximum, ils ont vécu
761
Ils ont subi une épreuve formidable, ils ont fait
une
expérience maximum, ils ont vécu quelque chose d’extrême, et rien ne
762
jamais allés jusqu’au bout de nos forces. Il y a
un
instinct profond, dans tout homme, qui réclame cette épreuve totale d
763
sez, ce n’est pas sérieux. L’adversaire n’est pas
un
vrai adversaire, comme à la guerre. Nous avons besoin de sentir devan
764
a guerre. Nous avons besoin de sentir devant nous
un
adversaire vraiment dangereux, il nous faut cela pour provoquer le dé
765
t et simplement au nom du « pacifisme », au nom d’
une
théorie quelconque… Moi. — Admettons même que votre Wehrsport dévelo
766
lamentable. La guerre actuelle n’est pas du tout
un
appel à la virilité. Nous ne sommes plus au temps de Frédéric le Gran
767
du maréchal de Saxe. La guerre actuelle n’est pas
une
éducation de la violence physique, c’est une machine à tuer chimiquem
768
pas une éducation de la violence physique, c’est
une
machine à tuer chimiquement, et à grande distance, c’est un massacre
769
à tuer chimiquement, et à grande distance, c’est
un
massacre mécanique, un point c’est tout. Le tout au bénéfice du trust
770
t à grande distance, c’est un massacre mécanique,
un
point c’est tout. Le tout au bénéfice du trust des armements, vous le
771
un point c’est tout. Le tout au bénéfice du trust
des
armements, vous le savez bien. Je ne comprends pas, mais pas du tout,
772
pas, mais pas du tout, votre jalousie à l’endroit
des
Anciens Combattants. Ils ont subi une épreuve inutile et mauvaise. Il
773
à l’endroit des Anciens Combattants. Ils ont subi
une
épreuve inutile et mauvaise. Ils ont été victimes d’un effroyable acc
774
reuve inutile et mauvaise. Ils ont été victimes d’
un
effroyable accident. Une épreuve pareille n’est pas humaine, elle n’a
775
e. Ils ont été victimes d’un effroyable accident.
Une
épreuve pareille n’est pas humaine, elle n’a aucune valeur pour la vi
776
normale de l’homme. Et ils le disent bien ! C’est
une
mutilation. C’est une catastrophe cosmique, comme une avalanche qui p
777
ils le disent bien ! C’est une mutilation. C’est
une
catastrophe cosmique, comme une avalanche qui passe sur un village de
778
mutilation. C’est une catastrophe cosmique, comme
une
avalanche qui passe sur un village des Alpes : je vous demande un peu
779
rophe cosmique, comme une avalanche qui passe sur
un
village des Alpes : je vous demande un peu quelle gloire et quel béné
780
que, comme une avalanche qui passe sur un village
des
Alpes : je vous demande un peu quelle gloire et quel bénéfice en reti
781
passe sur un village des Alpes : je vous demande
un
peu quelle gloire et quel bénéfice en retirent les survivants ! Allez
782
ent les survivants ! Allez-vous déclencher exprès
une
nouvelle avalanche pour vivre aussi cela, cette « expérience héroïque
783
t Erlebnis admirable qui consiste à échapper avec
un
membre sur deux à une destruction imbécile ? Lui. — Et alors, quelle
784
qui consiste à échapper avec un membre sur deux à
une
destruction imbécile ? Lui. — Et alors, quelle solution proposez-vou
785
Et alors, quelle solution proposez-vous ? Écrire
des
articles pacifistes, ou traîner dans les cafés, ou gagner de l’argent
786
ou gagner de l’argent, ou même faire la théorie d’
un
ordre nouveau ? Égaliser toutes les différences, le système du roulea
787
te. Nous reconnaissons la réalité et la nécessité
des
conflits humains. Mais il y a d’autres solutions que la guerre. Faire
788
n face des Allemands, par exemple, cela conduit à
une
lutte ouverte, mais pas nécessairement à une destruction matérielle.
789
it à une lutte ouverte, mais pas nécessairement à
une
destruction matérielle. Au contraire : nous avons un trop grand besoi
790
destruction matérielle. Au contraire : nous avons
un
trop grand besoin des différences et des oppositions naturelles pour
791
e. Au contraire : nous avons un trop grand besoin
des
différences et des oppositions naturelles pour vouloir les anéantir.
792
ous avons un trop grand besoin des différences et
des
oppositions naturelles pour vouloir les anéantir. Nous sommes fédéral
793
ltent mutuellement par leur opposition, et créent
des
tensions fécondes. La civilisation et la culture naissent et vivent d
794
ivent de tensions de ce genre. Prenez l’exemple d’
un
tableau. Il ne s’agit pas de mélanger toutes les couleurs pour abouti
795
à l’harmonie. Il faut au contraire poser à côté d’
un
rouge vif un vert violent pour que l’ensemble « chante ». Lui. — Bel
796
Il faut au contraire poser à côté d’un rouge vif
un
vert violent pour que l’ensemble « chante ». Lui. — Belle compositio
797
le croyez ! Dans la réalité humaine, l’exaltation
des
différences aboutit à la guerre, forcément. Moi. — Dans votre optiqu
798
ous placez tous les conflits dans le cadre rigide
des
nations. La nation-bloc, telle que vous la concevez, est un danger dè
799
. La nation-bloc, telle que vous la concevez, est
un
danger dès qu’elle est forte et armée. C’est bien pourquoi j’estime q
800
en pourquoi j’estime que votre « sport armé » est
une
menace pour la paix, que vous le vouliez ou non. Lui. — Ach ! C’est
801
la Pologne entre deux. Mais surtout il nous faut
une
force, à l’intérieur, pour assurer la défense du régime. Moi. — J’en
802
ion donnez-vous à cette question de l’utilisation
des
forces obscures, brutales, de l’homme ? La préparation à la guerre. E
803
ation à la guerre. Et quand je vous dis que c’est
un
danger européen, vous le niez, avec une sincérité que je ne puis mett
804
que c’est un danger européen, vous le niez, avec
une
sincérité que je ne puis mettre en doute, mais que je n’arrive pas à
805
ssons pas de côté. Nous voulons la transposer sur
un
plan autre que celui de la guerre moderne. Nous nions que la guerre s
806
rre moderne. Nous nions que la guerre soit jamais
une
solution, étant donnés ses instruments actuels. Nous voulons une guer
807
tant donnés ses instruments actuels. Nous voulons
une
guerre créatrice, et non pas destructrice. Tout l’effort de la civili
808
. Tout l’effort de la civilisation est là : tirer
des
conflits naturels et nécessaires des forces nouvelles, et non pas abo
809
t là : tirer des conflits naturels et nécessaires
des
forces nouvelles, et non pas aboutir à la suppression d’un des antago
810
nouvelles, et non pas aboutir à la suppression d’
un
des antagonistes. Je sais bien que le mot civilisation est mal vu che
811
uvelles, et non pas aboutir à la suppression d’un
des
antagonistes. Je sais bien que le mot civilisation est mal vu chez vo
812
que les juifs allemands en ont donné, selon vous,
une
caricature. Il faut que nos luttes deviennent des luttes spirituelles
813
une caricature. Il faut que nos luttes deviennent
des
luttes spirituelles, dans le sens où Rimbaud a dit : « Le combat spir
814
qui n’arrivent pas si haut ? Pour la grande masse
des
hommes qui ne comprennent la violence que sous ses formes physiques,
815
es, que ferez-vous ? Allez-vous au moins réserver
un
terrain, un pays, où ceux qui en auront envie pourront… comment dites
816
z-vous ? Allez-vous au moins réserver un terrain,
un
pays, où ceux qui en auront envie pourront… comment dites-vous en fra
817
ance. Mais je vous répondrai plus sérieusement, d’
un
seul mot : c’est une question d’éducation. Pour nous, éduquer les hom
818
épondrai plus sérieusement, d’un seul mot : c’est
une
question d’éducation. Pour nous, éduquer les hommes, ce n’est pas leu
819
ent, de transporter leur brutalité naturelle dans
des
domaines où elle devienne féconde. Lui. — Je vous souhaite bonne cha
820
nous parlions, une autre fois, de la nécessité d’
une
morale héroïque ? Il m’est venu quelques doutes, pendant cet entretie
821
est venu quelques doutes, pendant cet entretien :
des
vrais héros parlent-ils d’héroïsme, ont-ils une théorie là-dessus, l’
822
: des vrais héros parlent-ils d’héroïsme, ont-ils
une
théorie là-dessus, l’enseignent-ils ? Et surtout, peut-on parler d’hé
823
s, chacun de notre côté. 31. Wehrsport : sport
des
armes. Exercices de marche en campagne auxquels se livrent une fois p
824
is ! t. Rougemont Denis de, « Conversation avec
un
SA », L’Ordre nouveau, Paris, décembre 1935, p. 38-42. u. Ce texte,
825
igné « XXX », est précédé de la note suivante : «
Un
de nos amis, retour d’Allemagne, nous communique des notes sur ses en
826
de nos amis, retour d’Allemagne, nous communique
des
notes sur ses entretiens avec de jeunes hitlériens. Nous en détachons
827
nvier 1936)v Et Rimbaud ? Nul n’ignore qu’
une
revue « de jeunes » doit parler de Rimbaud et du surréalisme. Tout le
828
-Colombier. Faire de la politique, c’était porter
une
canne ferrée et louer la « rigueur » de Maurras. Hélas. Tout change !
829
mmunistes, et qu’à la place on élevait maintenant
des
milliers de poulets kolkhoziens. Elle souriait gentiment : tout chang
830
ême si M. Brasillach en parle. Il y aura toujours
des
chroniqueurs qui auront besoin de parler de Rimbaud pour faire jeune.
831
r de Rimbaud pour faire jeune. Il y aura toujours
des
conservateurs qui trouveront commode de vanter les révoltés de l’autr
832
l’occasion pour dénoncer sa participation à l’un
des
plus grands crimes de l’Histoire, ce crime contre la civilisation lat
833
civilisation latine que représente la résistance
des
Éthiopiens. L’on se souvient en effet que Rimbaud vendit des fusils a
834
ens. L’on se souvient en effet que Rimbaud vendit
des
fusils au négus, — et cela en temps de paix, comble d’hypocrisie ! ⁂
835
s). Ainsi, en 5 ans, plus du quart de l’effectif
des
Quarante s’est trouvé renouvelé. » On ignore trop ces choses. Surtout
836
érature désintéressée. Quel est le jeune amoureux
des
Lettres qui aura gardé assez de fraîcheur d’Âme et de goût des choses
837
ui aura gardé assez de fraîcheur d’Âme et de goût
des
choses de l’Esprit pour entreprendre une statistique complète des ren
838
de goût des choses de l’Esprit pour entreprendre
une
statistique complète des renouvellements fractionnels de l’Académie d
839
Esprit pour entreprendre une statistique complète
des
renouvellements fractionnels de l’Académie de cinq en cinq ans, de l’
840
1930 ? Ce travail de base permettrait de résoudre
un
délicat problème de Critique littéraire : calculer l’âge du capitaine
841
tique littéraire : calculer l’âge du capitaine, —
un
certain Doumic. ⁂ À propos d’une conversation avec un SA D. de
842
u capitaine, — un certain Doumic. ⁂ À propos d’
une
conversation avec un SA D. de Rougemont nous écrit d’Allemagne : «
843
ain Doumic. ⁂ À propos d’une conversation avec
un
SA D. de Rougemont nous écrit d’Allemagne : « L’ami XXX n’a pas dû
844
’ami XXX n’a pas dû lire Mein Kampf. Ce n’est pas
une
“autobiographie” mais un ouvrage de combat, comme son nom l’indique,
845
ein Kampf. Ce n’est pas une “autobiographie” mais
un
ouvrage de combat, comme son nom l’indique, et sa doctrine. Autre err
846
is passer sous ma fenêtre, deux fois par semaine,
des
sections d’assaut en ordre de marche. Ils vont par 3 et non par 4. Je
847
qu’un de bien renseigné que c’était afin d’éviter
une
apparence trop militaire. Et, en effet, il faut reconnaître que cela
848
exacts. » v. Rougemont Denis de, « À propos d’
une
conversation avec un SA (Échos) », L’Ordre nouveau, Paris, janvier 19
849
mont Denis de, « À propos d’une conversation avec
un
SA (Échos) », L’Ordre nouveau, Paris, janvier 1936, p. 48.
850
Précisions utiles sur l’industrie
des
navets (mars 1936)w I Jusqu’à ces toutes dernières années, le
851
es années, les difficultés que pouvait rencontrer
un
écrivain étaient de deux espèces : manque d’argent ou insuccès (auprè
852
nt ou insuccès (auprès du public, de la critique,
des
éditeurs). La pauvreté et l’obscurité sont deux spectres classiques s
853
re cette remarque, nous dirons que leur œuvre est
un
hommage que la richesse rend à la pauvreté dont elle a su tirer des s
854
richesse rend à la pauvreté dont elle a su tirer
des
sujets populaires. Donc, jusqu’à ces dernières années, l’écrivain doi
855
s : il doit gagner son pain, et il doit triompher
des
conformismes et des « cabales ». Certains périssent dans cette lutte
856
on pain, et il doit triompher des conformismes et
des
« cabales ». Certains périssent dans cette lutte ; beaucoup en tirent
857
ntiellement humaine, c’est-à-dire qu’elle exprime
un
conflit permanent et fécond, celui du créateur et du monde tel qu’il
858
’il fut créé par d’autres, celui de l’aventure et
des
routines, celui de la personne et de l’impersonnel. Mais, depuis peu,
859
t menacés, en France, par un troisième péril, par
un
péril que les époques précédentes n’avaient pas même soupçonné, et qu
860
ulation, aux profits commerciaux, au jeu abstrait
des
trusts, bref, à une série de nécessités artificielles qui s’interpose
861
commerciaux, au jeu abstrait des trusts, bref, à
une
série de nécessités artificielles qui s’interposent entre le producte
862
tellectuelle se voient soumises de plus en plus à
des
nécessités commerciales qui devraient normalement leur être subordonn
863
ent normalement leur être subordonnées. Exemple :
un
éditeur refuse un livre dont la valeur artistique lui paraît évidente
864
ur être subordonnées. Exemple : un éditeur refuse
un
livre dont la valeur artistique lui paraît évidente, mais qui ne pour
865
ans la maison obligent l’éditeur à n’accepter que
des
livres susceptibles de se vendre à 3000 exemplaires au moins. Par con
866
ntre, ce même éditeur commandera à ce même auteur
un
bouquin sans valeur artistique mais « vendable », c’est-à-dire un nav
867
valeur artistique mais « vendable », c’est-à-dire
un
navet de série. Si l’auteur est désargenté, il sera obligé de s’exécu
868
e peut paraître simpliste. Mais il suffit d’avoir
un
peu fourré son nez dans le monde de l’édition parisienne pour savoir
869
is quelques années. À qui la faute ? À la lâcheté
des
auteurs ? Il y a eu, de tous temps, des héros et des combinards et to
870
a lâcheté des auteurs ? Il y a eu, de tous temps,
des
héros et des combinards et toutes les nuances intermédiaires, mais au
871
auteurs ? Il y a eu, de tous temps, des héros et
des
combinards et toutes les nuances intermédiaires, mais aujourd’hui nou
872
aires, mais aujourd’hui nous sommes en présence d’
un
fait nouveau, qui est la systématisation des moyens de pression sur l
873
nce d’un fait nouveau, qui est la systématisation
des
moyens de pression sur les non-conformistes les plus fanatiques. Le s
874
issent leur rôle de mainteneurs ou de créateurs d’
une
hiérarchie des valeurs : simplement, ils n’en ont aucun souci. Ils se
875
e de mainteneurs ou de créateurs d’une hiérarchie
des
valeurs : simplement, ils n’en ont aucun souci. Ils se font les agent
876
aucun souci. Ils se font les agents de publicité
des
grandes maisons. Ils parlent du « livre dont on parle ». Et pourquoi
877
? Parce que l’éditeur a su préparer sa sortie par
une
série de manœuvres généralement très coûteuses (échos, placards dans
878
s, complaisances diverses que l’on n’accorde qu’à
une
maison puissante). Il faudrait, c’est l’évidence, que les chroniqueur
879
l’évidence, que les chroniqueurs parlent surtout
des
livres qui ne bénéficient pas de ce battage commercial. Ce sont ces l
880
it pression sur les critiques, et qui exige d’eux
un
feuilleton sur les titres qu’il voit annoncés : on veut se tenir « au
881
voit annoncés : on veut se tenir « au courant ».
Un
critique trop soucieux de justice passerait très vite pour un raseur.
882
trop soucieux de justice passerait très vite pour
un
raseur. Or lui aussi, après tout, doit « se défendre ». On hésite don
883
il est plutôt victime, souvent inconsciemment, d’
un
système qui le tient de tous côtés. Faut-il donc accuser les éditeurs
884
nviron, c’est-à-dire jusqu’à la crise, il y avait
une
foison de petits éditeurs qui étaient prêts à faire des sacrifices po
885
ison de petits éditeurs qui étaient prêts à faire
des
sacrifices pour publier certains ouvrages de qualité, mais peu vendab
886
de qualité, mais peu vendables. Ils entretenaient
une
atmosphère de liberté dans la recherche, un dernier reste de snobisme
887
ient une atmosphère de liberté dans la recherche,
un
dernier reste de snobisme d’avant-garde, un goût de la nouveauté qui
888
rche, un dernier reste de snobisme d’avant-garde,
un
goût de la nouveauté qui corrigeait le conformisme pour ainsi dire no
889
corrigeait le conformisme pour ainsi dire normal
des
vieilles maisons. Ils compensaient leur incapacité à lutter sur le pl
890
incapacité à lutter sur le plan publicitaire par
une
spéculation adroite sur le goût de la rareté ou du scandale, et sur l
891
artisans, qui concevaient encore leur rôle comme
un
service de l’art et de la pensée. Nous dirons tout à l’heure comment
892
fait il s’en trouve deux ou trois. Mais que peut
un
esprit indépendant, sinon conduire son entreprise à la faillite ? Je
893
dans tout le détail technique de la distribution
des
livres au grand public. Qu’il me suffise d’affirmer que c’est là que
894
du capitalisme et l’importance sans cesse accrue
des
frais généraux obligent l’éditeur à « sortir » chaque année un certai
895
raux obligent l’éditeur à « sortir » chaque année
un
certain nombre de livres fixé d’avance et fixé non point d’après la c
896
es procédés commerciaux en usage dans l’industrie
des
nouilles ou de l’automobile, et enfin à augmenter encore son capital
897
quement capitaliste. Ainsi l’éditeur cesse d’être
un
artisan au service du livre. Il met le livre au service de trusts ind
898
e de trusts industriels. Il entre dans le domaine
des
gros chiffres, qui est la mort de la pensée. 3. Obligé de vendre beau
899
ocès de cette institution. J’indiquerai cependant
un
aspect précis et significatif de cette « politique ». Outre le courta
900
qu’il doit ristourner aux Messageries sur le prix
des
exemplaires vendus, l’éditeur qui, pour une raison ou pour une autre3
901
prix des exemplaires vendus, l’éditeur qui, pour
une
raison ou pour une autre35, ne jouit pas d’un régime spécial, et qui
902
es vendus, l’éditeur qui, pour une raison ou pour
une
autre35, ne jouit pas d’un régime spécial, et qui a été « autorisé »3
903
ur une raison ou pour une autre35, ne jouit pas d’
un
régime spécial, et qui a été « autorisé »36 à faire diffuser 1000 ou
904
»36 à faire diffuser 1000 ou 10 000 exemplaires d’
un
livre, doit s’engager à payer une somme forfaitaire37 par kilo de liv
905
00 exemplaires d’un livre, doit s’engager à payer
une
somme forfaitaire37 par kilo de livres transportés (aller… et retour
906
ien entendu !). Si l’on sait que le poids moyen d’
un
livre est d’environ 300 gr. on voit que le montant de certains débits
907
que le montant de certains débits peut atteindre
un
chiffre imposant. Ainsi donc si le livre se vend mal, ce n’est plus u
908
Ainsi donc si le livre se vend mal, ce n’est plus
un
manque à gagner pour l’éditeur, c’est une perte. Et cette perte, selo
909
est plus un manque à gagner pour l’éditeur, c’est
une
perte. Et cette perte, selon les contrats, peut se monter à des dizai
910
cette perte, selon les contrats, peut se monter à
des
dizaines de milliers de francs. Il n’est donc plus question, matériel
911
stion, matériellement, pour l’éditeur, de risquer
un
beau geste en faveur de quelque écrivain, peut-être génial, mais inve
912
nière dont les Messageries conçoivent le commerce
des
produits de l’esprit ; sur la manière dont elles enterrent dans leurs
913
la manière dont elles enterrent dans leurs caves
des
stocks de livres ou de journaux qui, bien que n’ayant jamais paru à l
914
l’étalage, sont retournés comme « invendus » avec
une
facture somptueuse ; enfin sur la brutalité des procédés utilisés pou
915
c une facture somptueuse ; enfin sur la brutalité
des
procédés utilisés pour « mettre au pas » les éditeurs, libraires, ou
916
raient mine de résister. Tout cela est bien connu
des
éditeurs et des libraires, mais le public ne s’en doute guère. Et com
917
ésister. Tout cela est bien connu des éditeurs et
des
libraires, mais le public ne s’en doute guère. Et comment le lui fair
918
n d’y remédier, ce sera de créer ou de multiplier
des
centres de propagande au service d’un parti ou d’une ligue. (Nous voy
919
multiplier des centres de propagande au service d’
un
parti ou d’une ligue. (Nous voyons s’amorcer ce réflexe de défense de
920
centres de propagande au service d’un parti ou d’
une
ligue. (Nous voyons s’amorcer ce réflexe de défense depuis un an.) C’
921
ous voyons s’amorcer ce réflexe de défense depuis
un
an.) C’est dire que le remède sera tout aussi dangereux que le mal. E
922
ser ici les modalités du régime de l’édition dans
une
société ON, rappelons cependant les principes fondamentaux à faire va
923
ce domaine : 1° Les institutions sont au service
des
personnes ; en particulier, l’édition est un moyen au service de l’es
924
ice des personnes ; en particulier, l’édition est
un
moyen au service de l’esprit créateur, et la distribution est un moye
925
vice de l’esprit créateur, et la distribution est
un
moyen au service de l’édition. 2° Le gigantisme capitaliste ou étatiq
926
par le mode général d’organisation à base locale
des
entreprises ON, qui confère également à l’éditeur une autonomie et de
927
entreprises ON, qui confère également à l’éditeur
une
autonomie et des responsabilités concrètes. 35. Par exemple s’il n
928
ui confère également à l’éditeur une autonomie et
des
responsabilités concrètes. 35. Par exemple s’il ne tient pas l’art
929
st le terme même employé par les bons de commande
des
Messageries. 37. Il y a quelques mois cette somme atteignait 2 fr. 7
930
mois cette somme atteignait 2 fr. 70 par kilo, et
des
frais variables de camionnage venaient s’y ajouter. L’étendue et l’ac
931
actuelle ont depuis lors amené les Messageries à
une
conception moins vorace de leur rôle d’intermédiaire et leurs décrets
932
es dérogations. Comme disent les chasseurs, quand
une
garenne se dépeuple, il faut, pour un temps, laisser le fusil au râte
933
urs, quand une garenne se dépeuple, il faut, pour
un
temps, laisser le fusil au râtelier. 38. Je n’insiste pas sur l’abai
934
’insiste pas sur l’abaissement immédiat du niveau
des
maisons passées aux mains des Messageries. La loi des gros chiffres,
935
immédiat du niveau des maisons passées aux mains
des
Messageries. La loi des gros chiffres, imposée par ce trust, est inex
936
maisons passées aux mains des Messageries. La loi
des
gros chiffres, imposée par ce trust, est inexorablement dégradante po
937
ont Denis de, « Précisions utiles sur l’industrie
des
navets », L’Ordre nouveau, Paris, mars 1936, p. 10-15.
938
vril 1936)x 1. En quoi le plébiscite diffère
des
élections parlementaires Pour une mentalité française actuelle, mo
939
cite diffère des élections parlementaires Pour
une
mentalité française actuelle, moyenne, les récentes « élections » nat
940
alistes doivent logiquement apparaître soit comme
un
truquage monumental, soit comme une manifestation de puissance d’un p
941
tre soit comme un truquage monumental, soit comme
une
manifestation de puissance d’un parti, au moins superflue. Les « élec
942
ntal, soit comme une manifestation de puissance d’
un
parti, au moins superflue. Les « élections » au Reichstag du 29 mars
943
Reichstag du 29 mars ne consistaient nullement en
une
concurrence libre de groupes ou d’opinions : un seul parti présentait
944
une concurrence libre de groupes ou d’opinions :
un
seul parti présentait des candidats, et le seul ministre de l’Intérie
945
groupes ou d’opinions : un seul parti présentait
des
candidats, et le seul ministre de l’Intérieur était en droit de nomme
946
contraire d’obtenir l’unanimité de la nation sur
une
question vitale. La « lutte électorale » revenait ainsi à la lutte du
947
pouvoir contre l’opposition secrète, informulée,
des
ennemis du régime, et contre l’inertie des citoyens et citoyennes qui
948
mulée, des ennemis du régime, et contre l’inertie
des
citoyens et citoyennes qui eussent négligé de faire usage de leur dro
949
embres du parti N.-S. reconnaissent qu’on a été «
un
peu fort » dans l’application des moyens de contrainte légale, surtou
950
nt qu’on a été « un peu fort » dans l’application
des
moyens de contrainte légale, surtout dans les petites localités (vote
951
ifiait » les moyens mis en œuvre. L’indignation d’
une
partie de notre presse contre les procédés de pression utilisés par l
952
s de pression utilisés par le parti N.-S. vient d’
un
malentendu sur le mot élections, lié chez nous au régime parlementair
953
mentaire, c’est-à-dire à la « libre » concurrence
des
groupes, tandis qu’il ne désigne en Allemagne qu’une opération de pro
954
groupes, tandis qu’il ne désigne en Allemagne qu’
une
opération de propagande au profit d’un régime essentiellement antipar
955
emagne qu’une opération de propagande au profit d’
un
régime essentiellement antiparlementaire. 2. Plébiscite et démocra
956
mentaire a été présentée au peuple allemand comme
un
acte démocratique. Le Führer, dans plusieurs de ses discours, a longu
957
t, disait-il en substance, ne sont en réalité que
des
oligarchies. Le peuple y est privé du pouvoir de trancher les questio
958
antes. Entre lui et le gouvernement, il y a toute
une
caste de politiciens de métier qui, une fois élus pour plusieurs anné
959
approbation, sans votre confiance. Je ne suis pas
un
usurpateur, ni un dictateur, mais je suis le porte-parole d’une volon
960
votre confiance. Je ne suis pas un usurpateur, ni
un
dictateur, mais je suis le porte-parole d’une volonté nationale à laq
961
, ni un dictateur, mais je suis le porte-parole d’
une
volonté nationale à laquelle j’obéirai toujours aveuglément. (« Je ma
962
’obéirai toujours aveuglément. (« Je marche comme
un
somnambule aux ordres de la Providence du peuple allemand. ») Et il t
963
ovidence du peuple allemand. ») Et il terminait d’
une
voix tonnante : « Voilà ce que j’appelle de la vraie démocratie ! » À
964
prévu l’objection, et il la réfute d’avance avec
un
sens démagogique incomparable. « Avant d’en appeler à l’opinion, dit-
965
opinion existe. Or comment voulez-vous vous faire
une
opinion quand il y a 46 partis qui sollicitent vos suffrages ? C’est
966
e de faire comprendre complètement le programme d’
un
seul parti aux électeurs. Mais c’est au-dessus des forces d’un simple
967
un seul parti aux électeurs. Mais c’est au-dessus
des
forces d’un simple mortel de faire comprendre à tout citoyen 46 progr
968
aux électeurs. Mais c’est au-dessus des forces d’
un
simple mortel de faire comprendre à tout citoyen 46 programmes différ
969
e là où l’opinion a été formée et disciplinée par
un
seul parti dirigé par un seul homme. » (Je simplifie à peine le raiso
970
ormée et disciplinée par un seul parti dirigé par
un
seul homme. » (Je simplifie à peine le raisonnement : on peut en retr
971
rançais.) Je ne puis pas me mettre dans la peau d’
un
électeur allemand qui écoute ce langage. Il se peut qu’il soit un ins
972
mand qui écoute ce langage. Il se peut qu’il soit
un
instant gêné par le sophisme qui assimile « vraie démocratie » et gou
973
i assimile « vraie démocratie » et gouvernement d’
un
seul appuyé sur une opinion qu’il s’est créée favorable par les moyen
974
démocratie » et gouvernement d’un seul appuyé sur
une
opinion qu’il s’est créée favorable par les moyens que l’on sait. Mai
975
d’inflation et de chômage ; j’entends le sophisme
des
régimes parlementaires qui appellent « démocratie » le gouvernement d
976
lent « démocratie » le gouvernement du peuple par
des
députés livrés à toutes les intrigues des puissances occultes. En réa
977
ple par des députés livrés à toutes les intrigues
des
puissances occultes. En réalité, la « démocratie » hitlérienne et la
978
la démocratie pure, n’a jamais pu s’exercer qu’à
une
très petite échelle : celle de certains petits cantons suisses où les
979
publiques sont discutées par l’assemblée plénière
des
électeurs, ou Landsgemeinde. Mais une telle démocratie, la seule réel
980
ée plénière des électeurs, ou Landsgemeinde. Mais
une
telle démocratie, la seule réelle, n’est plus possible dès que le nom
981
ule réelle, n’est plus possible dès que le nombre
des
électeurs dépasse la dizaine de milliers. Dès lors, la « délégation d
982
lors, la « délégation du pouvoir » s’impose pour
des
raisons pratiques — dans les États centralisés — et il ne reste plus
983
ns les États centralisés — et il ne reste plus qu’
un
seul moyen de la contrôler « démocratiquement » : c’est le référendum
984
à-dire le rejet ou la confirmation par le moyen d’
un
vote général, demandé par un groupe de citoyens, d’une loi ou un proj
985
ation par le moyen d’un vote général, demandé par
un
groupe de citoyens, d’une loi ou un projet de loi. Là où le référendu
986
ote général, demandé par un groupe de citoyens, d’
une
loi ou un projet de loi. Là où le référendum n’existe pas, comme en F
987
, demandé par un groupe de citoyens, d’une loi ou
un
projet de loi. Là où le référendum n’existe pas, comme en France, on
988
n Allemagne, en ne saurait parler sans sophisme d’
un
contrôle de pouvoir par le peuple. 3. Nécessité du plébiscite L
989
Nécessité du plébiscite Le plébiscite est donc
un
référendum contrôlé, — pratiquement : un référendum truqué. Il peut a
990
est donc un référendum contrôlé, — pratiquement :
un
référendum truqué. Il peut apparaître politiquement nécessaire dans d
991
re dans deux cas : 1° Lorsqu’il s’agit de donner
un
aspect légal à la prise du pouvoir par un seul homme. (Plébiscites su
992
donner un aspect légal à la prise du pouvoir par
un
seul homme. (Plébiscites sur les noms de Bonaparte, de Louis-Napoléon
993
.) 2° Lorsqu’il s’agit de renforcer le prestige d’
un
régime en créant l’unanimité nationale sur un acte politique défini e
994
e d’un régime en créant l’unanimité nationale sur
un
acte politique défini et isolé, acte qui d’ailleurs a toutes les chan
995
hitlériens.) Dans les deux cas, il s’agit donc d’
une
mesure d’exception, ou de crise, exigeant la mise en œuvre d’une prop
996
ception, ou de crise, exigeant la mise en œuvre d’
une
propagande de masse dirigée par l’État. Et il y a lieu de poser la fa
997
llemand fondamental est aujourd’hui de constituer
une
nation unitaire, centralisée, une solide base mystique et étatique po
998
i de constituer une nation unitaire, centralisée,
une
solide base mystique et étatique pour les conquêtes futures, militair
999
tout référendum doit nécessairement se ramener, d’
une
façon ouverte ou voilée, à un plébiscite. Sinon ce serait la ruine ra
1000
ment se ramener, d’une façon ouverte ou voilée, à
un
plébiscite. Sinon ce serait la ruine rapide de l’étatisme centralisat
1001
ndum se voit ipso facto repoussée par la majorité
des
citoyens, fût-elle, dans certains cas, excellente.) La nécessité du p
1002
m, la « consultation populaire », sera en réalité
une
tentative de plébiscite, et donc une négation de la démocratie réelle
1003
a en réalité une tentative de plébiscite, et donc
une
négation de la démocratie réelle. (Encore une fois : le référendum n’
1004
suisse subsiste, et où l’État centralisé n’a que
des
pouvoirs limités et ne « fait » pas l’opinion publique.) 4. La Fra
1005
’opinion publique.) 4. La France a passé l’âge
des
plébiscites Pour un pays qui a fait son unité depuis des siècles,
1006
. La France a passé l’âge des plébiscites Pour
un
pays qui a fait son unité depuis des siècles, et qui peut-être a même
1007
cites Pour un pays qui a fait son unité depuis
des
siècles, et qui peut-être a même été trop loin dans ce sens ; pour un
1008
eut-être a même été trop loin dans ce sens ; pour
un
pays qui a fait la Révolution de 89, c’est-à-dire qui a pris conscien
1009
a réalité nationale depuis bientôt 150 ans ; pour
un
pays enfin dont la mission a toujours été libératrice — ou tout au mo
1010
critiquons le système apparemment tout contraire
des
élections partisanes. Si nous sommes antiparlementaires, nous ne souf
1011
de nos adversaires nous assimilent pour autant à
un
« fascisme » contre lequel toute la doctrine et l’attitude profonde d
1012
ine et l’attitude profonde de l’ON se dressent en
une
opposition irréductible, essentielle. L’État-nation, voilà l’ennemi ;
1013
voilà l’ennemi ; et peu nous importe que ce soit
un
pseudo-fascisme de droite ou un pseudo-démocratisme de gauche qui che
1014
porte que ce soit un pseudo-fascisme de droite ou
un
pseudo-démocratisme de gauche qui cherche à l’instituer en France, av
1015
qui cherche à l’instituer en France, avec l’appui
des
Forges ou avec l’appui de Moscou : en regard de la mission personnali
1016
France, ces deux tentatives ne seront jamais que
des
trahisons jumelles. Nous sommes contre la centralisation, contre l’ét
1017
ste, pour l’exercice de l’autorité sur place, par
des
hommes responsables et qui savent ce qu’ils font, dans un cadre qui s
1018
s responsables et qui savent ce qu’ils font, dans
un
cadre qui soit à mesure d’homme, — pour la seule vraie « démocratie »
1019
onne n’aurait l’idée de poser cette question dans
un
temps où l’autorité existerait. Mais il est urgent de la poser et de
1020
t de la résoudre dans notre temps. Tout de suite,
une
dame m’interrompt : « Je croyais que notre époque était autoritaire !
1021
ui s’établissent autour de nous. Or la tyrannie d’
un
pouvoir grandit exactement dans la mesure où l’autorité diminue. C’es
1022
commander ? Non. Car personne n’ignore qu’il y a
des
gens ou des institutions qui ont le droit de commander, et qui comman
1023
Non. Car personne n’ignore qu’il y a des gens ou
des
institutions qui ont le droit de commander, et qui commandent, et qui
1024
tant n’ont pas d’autorité. Certain gouvernement d’
une
certaine République nous en donne un exemple typique. L’autorité sera
1025
vernement d’une certaine République nous en donne
un
exemple typique. L’autorité serait-elle mieux définie comme « ce à qu
1026
pas se soustraire. L’autorité n’est le fait ni d’
une
institution en soi, ni d’une charge, ni d’un grade, ni d’une traditio
1027
é n’est le fait ni d’une institution en soi, ni d’
une
charge, ni d’un grade, ni d’une tradition, ni de la force du nombre,
1028
i d’une institution en soi, ni d’une charge, ni d’
un
grade, ni d’une tradition, ni de la force du nombre, ou d’un tyran, o
1029
tion en soi, ni d’une charge, ni d’un grade, ni d’
une
tradition, ni de la force du nombre, ou d’un tyran, ou de l’argent ;
1030
i d’une tradition, ni de la force du nombre, ou d’
un
tyran, ou de l’argent ; ni de la police, ni de la majorité, ni d’un p
1031
argent ; ni de la police, ni de la majorité, ni d’
un
parlement — chose curieuse — ni d’un duce, ni d’un pape, ni d’un sovi
1032
jorité, ni d’un parlement — chose curieuse — ni d’
un
duce, ni d’un pape, ni d’un soviet, ni d’un caporal. Elle ne peut êtr
1033
n parlement — chose curieuse — ni d’un duce, ni d’
un
pape, ni d’un soviet, ni d’un caporal. Elle ne peut être ni achetée,
1034
chose curieuse — ni d’un duce, ni d’un pape, ni d’
un
soviet, ni d’un caporal. Elle ne peut être ni achetée, ni vendue, ni
1035
ni d’un duce, ni d’un pape, ni d’un soviet, ni d’
un
caporal. Elle ne peut être ni achetée, ni vendue, ni élue, ni plébisc
1036
scitée, ni transmise légalement, ni démontrée par
des
textes, ni imposée par la brutalité. Autrement dit : l’autorité n’est
1037
us de tout pouvoir. L’autorité est ce qui fait qu’
un
pouvoir qui lui est soumis, s’exerce en réalité. Ainsi le pouvoir n’e
1038
erce en réalité. Ainsi le pouvoir n’est jamais qu’
un
instrument créé par une autorité en exercice. Il arrive certes qu’un
1039
le pouvoir n’est jamais qu’un instrument créé par
une
autorité en exercice. Il arrive certes qu’un pouvoir institué survive
1040
par une autorité en exercice. Il arrive certes qu’
un
pouvoir institué survive à l’abdication de l’autorité qui l’avait cré
1041
l’autorité qui l’avait créé. Mais ce n’est là qu’
une
survivance, justement, et ce pouvoir est destiné à s’écrouler et à de
1042
et à devenir inefficace sitôt que se manifestera
une
nouvelle autorité. Dans les périodes de crise, où tout se brouille et
1043
t il est méprisé comme tel. Cependant que l’élite
des
« clercs » le loue précisément d’être impuissant, inefficace et tout
1044
ratifs ; s’il est vrai que les journaux du Comité
des
forges font profession de défendre le « spirituel » ; s’il est vrai q
1045
eois » de toutes classes ont fait de « l’esprit »
un
refuge de l’égoïsme et de l’hypocrisie, voilà l’occasion ou jamais de
1046
hypocrisie, voilà l’occasion ou jamais de répéter
un
vieux dicton : l’abus n’enlève pas l’usage. Nous nous sommes expliqué
1047
itat molem. Mais ce mens n’est pas l’esprit pur d’
une
élite qui laisse les mains libres aux affairistes et aux politiciens.
1048
», ce qui crée, initie et invente, ce qui impose
un
ordre neuf à l’anarchie. Cet esprit-là, c’est l’autorité même. C’est
1049
it-là, c’est l’autorité même. C’est l’acte même d’
un
créateur dont notre pensée se forme en puissance d’acte. Ainsi quand
1050
créateur, certes, mais aussi celle qui rassemble
une
armée, et trouve l’argent pour payer les soldats. Nous l’avons déjà d
1051
: quand l’autorité disparaît, l’armée n’est plus
une
arme entre les mains déficientes du chef. Car les insignes du pouvoir
1052
xpérience de commandement. Or cette confiance est
une
réalité spirituelle, au plein sens du mot, cette fois. (Il est toujou
1053
su se faire entendre du premier coup. Voici donc
une
formule très voisine des nôtres, mais qui est de Paul Valéry : « Le p
1054
premier coup. Voici donc une formule très voisine
des
nôtres, mais qui est de Paul Valéry : « Le pouvoir n’a que la force q
1055
é sur la croyance. »)40 4. Comment se fait-il qu’
une
élite ou un gouvernement, ou une personne, en viennent à perdre leur
1056
ance. »)40 4. Comment se fait-il qu’une élite ou
un
gouvernement, ou une personne, en viennent à perdre leur autorité ? A
1057
nt se fait-il qu’une élite ou un gouvernement, ou
une
personne, en viennent à perdre leur autorité ? Autrement dit, comment
1058
r autorité ? Autrement dit, comment se fait-il qu’
une
autorité cesse de croire en elle-même ? (Car toute autorité qui croit
1059
é qui croit en elle-même est invincible, c’est là
un
des axiomes de l’Histoire. On n’a jamais pu renverser que des gouvern
1060
ui croit en elle-même est invincible, c’est là un
des
axiomes de l’Histoire. On n’a jamais pu renverser que des gouvernemen
1061
mes de l’Histoire. On n’a jamais pu renverser que
des
gouvernements qui doutaient de leur mission.) Ce problème serait inso
1062
ion que nous proposons entre autorité et pouvoir.
Une
autorité cesse de croire en elle-même dès l’instant qu’elle cesse de
1063
de paresse ou de lâcheté, c’est le mécanisme même
des
pouvoirs institués. Quand l’appareil « marche tout seul », l’esprit h
1064
er à ses risques et périls, reprendre la conduite
des
événements et modifier ou adapter aux faits nouveaux l’appareil du po
1065
n acquis. (Si le lecteur trouve notre description
un
peu abstraite, qu’il essaie de l’illustrer en remplaçant « esprit ou
1066
française, et « pouvoirs institués » par Conseil
des
ministres et Parlement.) Mais une autorité qui prétend échapper aux r
1067
s » par Conseil des ministres et Parlement.) Mais
une
autorité qui prétend échapper aux risques inséparables de son exercic
1068
ref du pouvoir dont ils étaient les chefs, contre
une
autorité proclamée au-dehors, très inférieure en puissance matérielle
1069
La révolution est essentiellement l’affirmation d’
une
nouvelle autorité. Elle devient pratiquement inévitable lorsque l’aut
1070
uler lui-même. Le meilleur budget de propagande d’
un
mouvement révolutionnaire, c’est encore le budget de l’État, quand il
1071
ntrer comment le pouvoir lui-même, qui passe pour
un
effet de la force, est essentiellement une valeur spirituelle. » Nous
1072
se pour un effet de la force, est essentiellement
une
valeur spirituelle. » Nous dirions évidemment autorité au lieu de pou
1073
e est en principe ce qui intéresse la cité. Aucun
des
habitants de la cité n’a donc le droit de s’en désintéresser. Ou, s’i
1074
d les affaires, à son avis, vont mal. Ainsi parle
un
grossier bon sens. 2. Nous voyons aujourd’hui un nombre grandissant d
1075
un grossier bon sens. 2. Nous voyons aujourd’hui
un
nombre grandissant d’intellectuels proclamer avec émotion leur volont
1076
é dont ils sont membres. Leur émotion est celle d’
une
découverte. Ils découvrent que le droit de se plaindre, dont ils avai
1077
e de donner, non sans maladresse, avant d’assumer
un
devoir qui paraîtrait, en temps normaux, incomber à tout homme normal
1078
ébats enfiévrés pour savoir si le clerc doit être
un
citoyen tout comme les autres, s’il doit « faire de la politique », —
1079
e de la politique », — ce malaise irritant révèle
une
profonde incertitude : non seulement c’est le sens politique qui fait
1080
ent aperçu, dans l’élite de la nation. On sent qu’
un
homme humain, intelligent, honnête et doué de sens critique, se devra
1081
qu’elle est conçue et pratiquée de nos jours, est
une
menace sérieuse pour l’intégrité de l’homme, son intelligence, son ho
1082
itique est ce que l’on pense ordinairement, c’est
une
peste, et tous les raisonnements qui voudraient nous y engager sont d
1083
pose même plus. 3. La politique, en France, revêt
des
formes beaucoup plus variées et complexes que celles qu’on lui voit p
1084
ractères. a) Elle consiste d’abord dans la lutte
des
partis. Pour un très grand nombre de citoyens, le but à atteindre n’e
1085
e consiste d’abord dans la lutte des partis. Pour
un
très grand nombre de citoyens, le but à atteindre n’est pas d’abord d
1086
par amour passionné pour son idéal que par haine
des
autres partis, et souvent moins par haine des autres partis que par b
1087
ine des autres partis, et souvent moins par haine
des
autres partis que par besoin d’entretenir de vieux débats dont on con
1088
guments, et qu’on aime répéter comme le refrain d’
une
chanson idiote mais « qui fait toujours plaisir ». À droite on assimi
1089
hine paraît rouler d’elle-même, dans l’intervalle
des
crises économiques, les partis deviennent des académies ou des écoles
1090
lle des crises économiques, les partis deviennent
des
académies ou des écoles de rhétorique vulgaire, et les questions de p
1091
onomiques, les partis deviennent des académies ou
des
écoles de rhétorique vulgaire, et les questions de personnes, le jeu
1092
e vulgaire, et les questions de personnes, le jeu
des
vieilles rancunes, y priment nécessairement toute espèce de souci de
1093
, les partis se mettent à déchirer la nation avec
une
absence de scrupules qui rappelle des temps fort décriés : ceux de la
1094
nation avec une absence de scrupules qui rappelle
des
temps fort décriés : ceux de la grande féodalité guerrière, le pillag
1095
ement — donc en laissant de côté les déclarations
des
congrès —, la moderne féodalité des partis n’agit pas autrement vis-à
1096
déclarations des congrès —, la moderne féodalité
des
partis n’agit pas autrement vis-à-vis de la nation et de ses intérêts
1097
ses intérêts supérieurs, que la moderne féodalité
des
trusts et des banques, et que l’ancienne féodalité des grands seigneu
1098
upérieurs, que la moderne féodalité des trusts et
des
banques, et que l’ancienne féodalité des grands seigneurs. Partis ! B
1099
rusts et des banques, et que l’ancienne féodalité
des
grands seigneurs. Partis ! Bastilles à démolir ! Je dis ensuite qu’un
1100
Partis ! Bastilles à démolir ! Je dis ensuite qu’
un
honnête homme, et de plus patriote, se doit de rejeter tous les parti
1101
ù la politique se confond avec le jeu et la lutte
des
partis, il doit se déclarer de toutes ses forces antipolitique. b) O
1102
On appelle aussi « politique » la rumeur confuse
des
idéologies que les partis prétendent servir. Trahison républicaine co
1103
abandonnée aux comités électoraux et aux députés,
des
millions de citoyens s’excitent sur les hebdomadaires de droite et de
1104
l’anthologie de la mauvaise foi, de l’ignorance,
des
préjugés crétinisants, des rancunes de personnes médiocres et des pla
1105
e foi, de l’ignorance, des préjugés crétinisants,
des
rancunes de personnes médiocres et des plaisanteries à tant la ligne
1106
tinisants, des rancunes de personnes médiocres et
des
plaisanteries à tant la ligne la plus propre à nous faire envier la s
1107
la plus propre à nous faire envier la suppression
des
libertés de la presse. (Si les journaux des pays fascistes ou communi
1108
ssion des libertés de la presse. (Si les journaux
des
pays fascistes ou communiste se livrent parfois, eux aussi, à des déb
1109
es ou communiste se livrent parfois, eux aussi, à
des
débauches de mensonges haineux du même calibre, du moins sait-on que
1110
seule responsable. La honte n’en retombe pas sur
des
hommes « libres » !) À lire les revues et les hebdomadaires de gauche
1111
hebdomadaires de gauche ou de droite, rédigés par
des
intellectuels, on est bien forcé d’avouer qu’il n’y a plus en France
1112
litique. Ce qu’on nous offre sous ce nom n’est qu’
un
lamentable ramassis de phrases empruntées à des révolutions étrangère
1113
qu’un lamentable ramassis de phrases empruntées à
des
révolutions étrangères ou périmées, et de mots d’ordre soi-disant « t
1114
-disant « tactiques », mis au service non point d’
un
idéal communautaire, mais de passions et d’intérêts sans grande porté
1115
être comte et de s’appeler Casimir, qui me paraît
un
peu subtile. Et pour réfuter le communisme — ce qui serait plus intér
1116
ontre toute évidence, que la doctrine de Marx est
un
facteur de désordre et qu’elle entraîne la ruine de la famille42. Si
1117
famille42. Si la politique, c’est cela, je dis qu’
un
honnête homme, et au surplus intelligent, se doit de n’y pas tremper
1118
beaucoup en viennent à définir la politique comme
une
simple technique de gouvernement. Il serait souhaitable en effet que
1119
. Il serait souhaitable en effet que le ministère
des
colonies soit géré par un homme qui connaisse autre chose que les pot
1120
effet que le ministère des colonies soit géré par
un
homme qui connaisse autre chose que les potins de sa circonscription
1121
e que les potins de sa circonscription ; et celui
des
finances par un homme honnête ; et celui des affaires étrangères par
1122
de sa circonscription ; et celui des finances par
un
homme honnête ; et celui des affaires étrangères par un homme qui con
1123
elui des finances par un homme honnête ; et celui
des
affaires étrangères par un homme qui connaisse la langue des pays voi
1124
me honnête ; et celui des affaires étrangères par
un
homme qui connaisse la langue des pays voisins et l’esprit de leurs i
1125
s étrangères par un homme qui connaisse la langue
des
pays voisins et l’esprit de leurs institutions. Mais ceux qui veulent
1126
prit de leurs institutions. Mais ceux qui veulent
des
techniciens, des ingénieurs et des banquiers dans les conseils de l’É
1127
titutions. Mais ceux qui veulent des techniciens,
des
ingénieurs et des banquiers dans les conseils de l’État et qui pensen
1128
ux qui veulent des techniciens, des ingénieurs et
des
banquiers dans les conseils de l’État et qui pensent que dès lors tou
1129
ain trust de Roosevelt, oublient que la mission d’
un
peuple n’est pas une affaire de calcul. Ils réduisent toute la politi
1130
lt, oublient que la mission d’un peuple n’est pas
une
affaire de calcul. Ils réduisent toute la politique au jeu subalterne
1131
ls réduisent toute la politique au jeu subalterne
des
fonctions étatiques. En somme, ils donnent à la majorité des citoyens
1132
ns étatiques. En somme, ils donnent à la majorité
des
citoyens d’excellentes raisons de se désintéresser de la conduite de
1133
yons, depuis peu, la politique prendre l’aspect d’
un
mysticisme, et cela surtout chez les intellectuels du Front populaire
1134
u Front populaire. On attend d’elle la création d’
un
« homme nouveau », d’une humanité riche, heureuse, orgueilleuse de sa
1135
tend d’elle la création d’un « homme nouveau », d’
une
humanité riche, heureuse, orgueilleuse de sa force, libérée de tout t
1136
entale, cet ersatz de religion, cette renaissance
des
mythes bourgeois : 1° n’est qu’un mauvais négatif du christianisme ;
1137
te renaissance des mythes bourgeois : 1° n’est qu’
un
mauvais négatif du christianisme ; 2° ne peut mener qu’à une forme av
1138
négatif du christianisme ; 2° ne peut mener qu’à
une
forme avachie de fascisme, car le fascisme et surtout le national-soc
1139
la race et de la nation, qui donnent à l’ensemble
un
dynamisme physique autrement impressionnant ; 3° correspondent, en po
1140
ir de fleurs de rhétorique rationalo-sentimentale
une
opération très précise de spoliation des libertés de la personne43 pa
1141
imentale une opération très précise de spoliation
des
libertés de la personne43 par l’État (que ce soit au nom d’une classe
1142
de la personne43 par l’État (que ce soit au nom d’
une
classe ou de la race n’y change rien), j’estime être plus utile à la
1143
ce qu’elle est actuellement en France, je dis qu’
un
homme honnête, au surplus patriote et intelligent, pleinement humain,
1144
stenir avec rigueur, et d’affirmer la nécessité d’
une
attitude radicalement antipolitique. 4. Mais — la politique est à nos
1145
science ou l’art, également impurs et maléfiques,
des
rapports de partis à partis, ou d’idéologies à idéologies, sur un pla
1146
artis à partis, ou d’idéologies à idéologies, sur
un
plan qui n’est pas celui des intérêts vraiment humains, ni surtout de
1147
ies à idéologies, sur un plan qui n’est pas celui
des
intérêts vraiment humains, ni surtout de l’intelligence, mais bien de
1148
humains, ni surtout de l’intelligence, mais bien
des
passions égoïstes et courtes, ou des sentiments incontrôlés, — c’est-
1149
e, mais bien des passions égoïstes et courtes, ou
des
sentiments incontrôlés, — c’est-à-dire qu’elle est devenue une cultur
1150
s incontrôlés, — c’est-à-dire qu’elle est devenue
une
culture de la mauvaise foi et de la haine stérile. Ailleurs, peut-êtr
1151
nellement, la politique est d’une part la science
des
rapports de l’individu et de l’État — politique intérieure —, d’autre
1152
— politique intérieure —, d’autre part la science
des
rapports de la nation et des autres nations — politique extérieure. D
1153
utre part la science des rapports de la nation et
des
autres nations — politique extérieure. Dans le cas de la France, si u
1154
olitique extérieure. Dans le cas de la France, si
un
homme se sent poussé à l’action publique par des motifs qu’on peut ad
1155
i un homme se sent poussé à l’action publique par
des
motifs qu’on peut admettre généreux, il se voit condamné aussitôt à d
1156
admettre généreux, il se voit condamné aussitôt à
des
complicités honteuses et moralement dégradantes. Bien peu y échappent
1157
t entraîné dans la vie civique par devoir, au nom
des
« intérêts » de l’État, ou au nom des « intérêts » de la nation. La p
1158
oir, au nom des « intérêts » de l’État, ou au nom
des
« intérêts » de la nation. La politique reste quelque chose d’extérie
1159
istinction conduit nécessairement à la création d’
une
caste de politiciens, permettant à la majorité des citoyens de se dés
1160
ne caste de politiciens, permettant à la majorité
des
citoyens de se désintéresser, en pratique, du bien commun. Et l’on ad
1161
contraire : la vraie politique ne saurait être qu’
une
expression de la personne même. Elle s’enracine dans l’homme, en tant
1162
nsable vis-à-vis de la communauté. Elle n’est pas
une
obligation imposée par l’État ou la nation, mais au contraire, l’État
1163
n personnelle de chaque homme, de chaque membre d’
une
communauté. Toute personne, lorsqu’elle se manifeste comme telle, cré
1164
rsqu’elle se manifeste comme telle, crée aussitôt
une
tension. D’une part elle organise ses appuis matériels, d’autre part
1165
appuis matériels, d’autre part elle s’élance vers
un
but nouveau. Cette double activité aboutit à la création de l’État —
1166
sé — et de la nation, idéal commun. Elle implique
une
hiérarchie : l’organisation devant être normalement subordonnée à la
1167
de la personne que nous voulons assurer à chacun
un
« minimum vital », c’est-à-dire une base matérielle de départ. (D’où
1168
surer à chacun un « minimum vital », c’est-à-dire
une
base matérielle de départ. (D’où notre définition du rôle de l’État,
1169
voulons restaurer le sens de la mission nationale
des
Français47. C’est en vertu de notre conception de la personne, enfin,
1170
ue nous jugeons désirable et féconde la pluralité
des
vocations, des idéaux et des nations, et leur fédération sur pied d’é
1171
désirable et féconde la pluralité des vocations,
des
idéaux et des nations, et leur fédération sur pied d’égalité. Ainsi e
1172
féconde la pluralité des vocations, des idéaux et
des
nations, et leur fédération sur pied d’égalité. Ainsi encore, notre m
1173
e. Elle consiste à faire la part, dans l’activité
des
personnes aussi bien que dans celle des peuples, de ce qui est organi
1174
’activité des personnes aussi bien que dans celle
des
peuples, de ce qui est organisation et de ce qui est création ; et à
1175
blique. Car la politique ne fait que reproduire à
une
vaste échelle le mouvement même de la personne en exercice, ce double
1176
e en exercice, ce double mouvement d’organisation
des
appuis matériels, et d’élan vers des buts que l’esprit imagine. La po
1177
organisation des appuis matériels, et d’élan vers
des
buts que l’esprit imagine. La politique véritable, de même que toute
1178
onduite personnelle, supposera toujours à la fois
une
technique précise et un effort spirituel. Et la plus haute réussite s
1179
osera toujours à la fois une technique précise et
un
effort spirituel. Et la plus haute réussite sera toujours d’adapter a
1180
érent… Quel est le peuple qui ait jamais pratiqué
une
telle politique, dans l’histoire du monde ? La politique, voyez-vous,
1181
stoire du monde ? La politique, voyez-vous, c’est
un
jeu beaucoup plus impur, c’est la bataille des intérêts, des orgueils
1182
est un jeu beaucoup plus impur, c’est la bataille
des
intérêts, des orgueils et des appétits. Selon leur tempérament, les u
1183
ucoup plus impur, c’est la bataille des intérêts,
des
orgueils et des appétits. Selon leur tempérament, les uns s’en détour
1184
, c’est la bataille des intérêts, des orgueils et
des
appétits. Selon leur tempérament, les uns s’en détournent avec dégoût
1185
nent ces êtres absurdes et maléfiques qu’on nomme
des
politiciens, ou ces espèces d’obsédés maniaques qu’on nomme des vieux
1186
s, ou ces espèces d’obsédés maniaques qu’on nomme
des
vieux militants. — On nous dira aussi : vous n’êtes que des intellect
1187
militants. — On nous dira aussi : vous n’êtes que
des
intellectuels… À ceux qui nous diront cela, je demande : 1° Est-ce un
1188
ceux qui nous diront cela, je demande : 1° Est-ce
une
raison, parce que personne au monde n’a jamais mené une vie parfaitem
1189
ison, parce que personne au monde n’a jamais mené
une
vie parfaitement morale, pour renoncer à affirmer les droits de la mo
1190
oncer à affirmer les droits de la morale ? Est-ce
une
raison, parce que les « politiques » pratiquées jusqu’ici avec le suc
1191
les clercs purs ? Le but et l’utilité pratique d’
une
doctrine n’est-ce pas justement d’offrir un « modèle » d’action juste
1192
ue d’une doctrine n’est-ce pas justement d’offrir
un
« modèle » d’action juste et bienfaisante ? Et si personne ne veut pl
1193
non, cette crise couronne-t-elle la « politique »
des
« réalistes » ? Nous nous adressons à ceux qui veulent en sortir, et
1194
e intelligence pour travailler à mettre en marche
un
ordre neuf. Nous sommes « intellectuels », certes, dans ce sens que n
1195
ntellectuels », certes, parce que nous croyons qu’
un
effort de la raison et de l’imagination est pratiquement nécessaire,
1196
e où nous sommes, pour dépasser le cercle vicieux
des
intérêts étroits, partiels, mal compris, meurtriers, où s’excite et s
1197
rtriers, où s’excite et se débat la « politique »
des
« réalistes » à la petite semaine. Nous sommes « intellectuels » enfi
1198
n appelle « de purs intellectuels », c’est-à-dire
des
êtres ignorants des conditions concrètes de la vie actuelle, nous les
1199
intellectuels », c’est-à-dire des êtres ignorants
des
conditions concrètes de la vie actuelle, nous les invitons cordialeme
1200
prochaine expérience de service civil : remplacer
un
manœuvre dans une usine pendant 15 jours, et lui assurer ainsi des va
1201
nce de service civil : remplacer un manœuvre dans
une
usine pendant 15 jours, et lui assurer ainsi des vacances payées, tou
1202
une usine pendant 15 jours, et lui assurer ainsi
des
vacances payées, tout en contribuant à l’élaboration d’un nouveau rég
1203
ces payées, tout en contribuant à l’élaboration d’
un
nouveau régime du travail, voilà l’un des aspects de notre « intellec
1204
ration d’un nouveau régime du travail, voilà l’un
des
aspects de notre « intellectualisme » En vérité, il serait temps que
1205
de de la crise mondiale n’est autre que la bêtise
des
« réalistes » et de leurs politiciens. Bêtise qui se traduit d’une pa
1206
politiciens. Bêtise qui se traduit d’une part par
un
attachement borné aux seuls intérêts immédiats — les capitalistes n’o
1207
loin que le bout de leur nez —, d’autre part par
une
effrayante absence d’imagination — d’où l’étroitesse, la timidité, la
1208
on — d’où l’étroitesse, la timidité, la puérilité
des
réformes que l’on nous propose à gauche et à droite. 7. Nous dirons,
1209
simplement, à ceux qui nous reprochent de vouloir
une
politique vraie, et même intelligente : — Continuez donc ! Militez da
1210
vous paraît trop belle, nous la réserverons pour
une
nouvelle jeunesse. — Mais si vous n’aimez pas ça, si vous voulez en s
1211
ne vous contentez pas de traiter de « fascistes »
des
hommes qui veulent subordonner l’État aux libertés — ce qui est l’inv
1212
’inverse de l’effort fasciste — ni de communistes
des
hommes qui veulent la liberté de l’esprit. 8. Les grandes politiques
1213
s visions, d’utopies créatrices, d’idéaux jaillis
des
profondeurs de l’homme et d’une large considération des réalités mond
1214
d’idéaux jaillis des profondeurs de l’homme et d’
une
large considération des réalités mondiales. Elles ne sont pas le fait
1215
ofondeurs de l’homme et d’une large considération
des
réalités mondiales. Elles ne sont pas le fait des petits calculateurs
1216
des réalités mondiales. Elles ne sont pas le fait
des
petits calculateurs locaux, des comitards, des techniciens électoraux
1217
sont pas le fait des petits calculateurs locaux,
des
comitards, des techniciens électoraux, des requins d’affaires ou des
1218
it des petits calculateurs locaux, des comitards,
des
techniciens électoraux, des requins d’affaires ou des vieux routiers
1219
ocaux, des comitards, des techniciens électoraux,
des
requins d’affaires ou des vieux routiers du parlementarisme. Et encor
1220
techniciens électoraux, des requins d’affaires ou
des
vieux routiers du parlementarisme. Et encore moins de chefs de partis
1221
monde d’aujourd’hui de grandes politiques et même
des
politiques démesurées. Il y a le Japon qui veut dominer sur l’Asie ;
1222
re, sa raison de subsister et de créer ? A-t-elle
une
politique intérieure qui corresponde au rôle que les autres puissance
1223
puissances la mettent au défi de jouer ? A-t-elle
une
conception de l’homme qui lui soit propre, et qu’elle puisse opposer
1224
s puissances exaltent ? Toutes ces questions sont
des
questions de vie ou de mort pour l’ensemble de la nation. Ceux qui le
1225
l’ensemble de la nation. Ceux qui leur donneront
une
réponse efficace, donneront du même coup un but commun aux efforts de
1226
ront une réponse efficace, donneront du même coup
un
but commun aux efforts de tous les citoyens, par-dessus les partis et
1227
s idéologies. C’est-à-dire qu’ils donneront enfin
une
base et une perspective et un avenir communs à la politique, à la cul
1228
. C’est-à-dire qu’ils donneront enfin une base et
une
perspective et un avenir communs à la politique, à la culture, à tout
1229
ls donneront enfin une base et une perspective et
un
avenir communs à la politique, à la culture, à toutes forces créatric
1230
réatrices de ce pays. 41. Prétendre entrer dans
un
parti — le moins mauvais ! — pour essayer de le réformer ou de l’infl
1231
e de prétendre entrer au Conseil d’administration
des
Forges pour essayer de rendre les canons inoffensifs : c’est l’instru
1232
alors que toute notre presse bourgeoise lui fait
une
publicité tapageuse. Et l’adultère, Messieurs ? serait-ce une spécial
1233
é tapageuse. Et l’adultère, Messieurs ? serait-ce
une
spécialité russe ? — Ou alors, dites clairement que la famille c’est
1234
lisation de la Banque de France ou de l’industrie
des
canons — comme on feindra de le croire dans un certain groupe — mais
1235
e des canons — comme on feindra de le croire dans
un
certain groupe — mais bien les buts positifs du marxisme stalinien, q
1236
Belgique, Suisse, Espagne, voire même, bien qu’à
un
moindre degré, en Angleterre… 45. Les lecteurs de cette revue savent
1237
ecteurs de cette revue savent que la nation n’est
une
expression de l’universel qu’en raison de l’impuissance humaine à att
1238
s de donner à ce que nous disons ici de la nation
un
sens absolu de nationalisme autarchique qui est à l’opposé de notre p
1239
, de M. Georges Friedmann (Gallimard), nous avons
un
petit compte à régler avec le groupe des écrivains qui partagent la f
1240
ous avons un petit compte à régler avec le groupe
des
écrivains qui partagent la foi de l’auteur et utilisent la même métho
1241
rs égards. Il résume avec conscience les phases d’
une
décadence catastrophique de l’idée de Progrès aux débuts du xxe sièc
1242
e et « l’intellectualisme décharné » ont provoqué
des
réactions sentimentales qui, de Ruskin à Bergson, relèvent de mystici
1243
de mysticismes adultérés et égoïstes plutôt que d’
une
considération virile et positive de la mission de l’esprit inventeur
1244
maine, et que « le machinisme permettant de faire
une
économie de force encore plus grande que les inventions de la pré-Ren
1245
Révolution nécessaire, p. 251.) (C’est sans doute
une
lecture « dialectique » de nos textes qui permet à l’auteur d’affirme
1246
ciser les perspectives pratiques que nous réserve
un
renouveau de l’idée de Progrès selon son cœur, nous tombons dans le c
1247
ré, dans la calomnie en service commandé, et dans
un
conformisme vraiment stalinien. L’auteur englobe le personnalisme dan
1248
t la restauration de l’esclavage, sous le couvert
des
fameuses « valeurs spirituelles ». Nous ne dirons pas avec M. Aragon
1249
: « Moscou la gâteuse », — car Moscou est encore
un
peu mieux que cela — mais nous signalerons à M. Bouglé le cas de cet
1250
M. Stakhanov, champion mineur de l’URSS. L’erreur
des
Méchants, des « antiprogressistes », c’est de n’avoir pas cru que « l
1251
champion mineur de l’URSS. L’erreur des Méchants,
des
« antiprogressistes », c’est de n’avoir pas cru que « l’homme peut do
1252
ur ? C’est « produire » 1000 tonnes de charbon en
un
jour. — Merci bien. Nous voilà fixés. Voilà qui légitime tout le rest
1253
ndamnation du régime soviétique ne repose pas sur
une
prétendue « défiance vis-à-vis de la rationalisation », mais sur un r
1254
iance vis-à-vis de la rationalisation », mais sur
un
réel dégoût pour l’idéal du servage industriel que Staline impose au
1255
brevets », qui au surplus lui sont postérieurs d’
une
trentaine d’années ; que Spengler n’est pas un admirateur de l’Orient
1256
d’une trentaine d’années ; que Spengler n’est pas
un
admirateur de l’Orient, mais le contraire (p. 153) ; que le christian
1257
le christianisme n’est pas précisément opposé à «
une
conception dramatique de l’homme » (p. 226) ; enfin que, contrairemen
1258
sque Staline a condamné Einstein, tout de même qu’
un
pape condamnait Galilée, etc., etc. (Ce ramassis d’erreurs de fait ra
1259
our le « fatalisme » et le mécanisme « grossier »
des
La Mettrie, des Kautzky, des Haeckel. « Idéologie assez plate », écri
1260
me » et le mécanisme « grossier » des La Mettrie,
des
Kautzky, des Haeckel. « Idéologie assez plate », écrit-il, au lieu de
1261
canisme « grossier » des La Mettrie, des Kautzky,
des
Haeckel. « Idéologie assez plate », écrit-il, au lieu de montrer en q
1262
son point de vue, ce qui eût été le vrai sujet d’
un
livre qui porte un pareil titre. Car la crise du Progrès n’est rien q
1263
ce qui eût été le vrai sujet d’un livre qui porte
un
pareil titre. Car la crise du Progrès n’est rien que la crise du rati
1264
engendra. Mais l’auteur se considère, lui, comme
un
« esprit dialectique », donc un matérialiste raffiné, tout en souples
1265
idère, lui, comme un « esprit dialectique », donc
un
matérialiste raffiné, tout en souplesse… Cette pudeur nouvelle — elle
1266
Symbolisés, je le répète, par Stakhanov, l’homme
des
1000 tonnes par jour et des salaires pharamineux. L’on chercherait en
1267
ar Stakhanov, l’homme des 1000 tonnes par jour et
des
salaires pharamineux. L’on chercherait en vain, dans ce travail habil
1268
it peut-être que Taylor écrivait : « La direction
des
ouvriers consiste essentiellement dans l’application de trois idées é
1269
trois idées élémentaires : « 1° Tenir devant eux
une
prune pour les faire grimper. « 2° Faire claquer le fouet au-dessus d
1270
uer le fouet au-dessus d’eux, avec, à l’occasion,
une
touche de la mèche. « 3° Travailler épaule contre épaule avec eux, po
1271
foutaises inspirent à notre idéaliste impénitent
une
confiance sereine dans le marxisme révisé par M. Staline, seule « tec
1272
rogrès : c’est de remplacer le patron d’usine par
un
policier ; la « mystification spiritualiste » par une mystification d
1273
policier ; la « mystification spiritualiste » par
une
mystification dictatoriale autrement efficace sur les ouvriers, et qu
1274
les violences fascistes52 ; la vérité humaine par
des
idéologies de propagande ; et la raison par la raison d’État. Le « pr
1275
as « matériellement », la mitrailleuse n’étant qu’
une
arme « dialectique » lorsqu’elle est maniée par un vrai marxiste, au
1276
e arme « dialectique » lorsqu’elle est maniée par
un
vrai marxiste, au service d’un État « dialectiquement » totalitaire.
1277
lle est maniée par un vrai marxiste, au service d’
un
État « dialectiquement » totalitaire. Tout notre honneur est de défen
1278
e honneur est de défendre ici, depuis quatre ans,
une
tout autre technique, au service d’un tout autre progrès. Que si les
1279
uatre ans, une tout autre technique, au service d’
un
tout autre progrès. Que si les staliniens de Commune ou d’Europe, com
1280
Europe, comme c’est l’usage, ne répondent que par
des
injures à mes observations, ce sera vouloir m’inspirer la vanité de c
1281
ir m’inspirer la vanité de croire qu’il n’y a que
des
injures à y répondre. 48. Révolution nécessaire, p. 39, et passim.
1282
uel Mounier (octobre 1936)ab Ce texte marquera
un
moment important dans l’évolution du personnalisme : le moment du reg
1283
uralistes », forcément tâtonnantes, et au seuil d’
une
action plus vivement engagée, que tout nous porte à souhaiter commune
1284
mmune. Quelle que soit notre méfiance à l’endroit
des
synthèses tactiques ou doctrinales, nous ne pouvons formuler ici que
1285
ou doctrinales, nous ne pouvons formuler ici que
des
réserves provisoires : les passages sur le travail « obligation unive
1286
dans le seul domaine où l’unité serait sans doute
une
garantie d’efficacité.) Mais ce qui nous importe, avant tout, c’est d
1287
lions simplement, à la dernière minute, souligner
des
promesses d’accord aussi solides. ab. Rougemont Denis de, « [Compt
1288
Erreur française sur le fascisme S’il est
un
préjugé auquel les masses bourgeoises autant qu’ouvrières tiennent, c
1289
nent aux axiomes fondamentaux de leur existence —
un
sou est un sou, ne pas se laisser marcher sur les pieds, chacun pour
1290
iomes fondamentaux de leur existence — un sou est
un
sou, ne pas se laisser marcher sur les pieds, chacun pour soi et Dieu
1291
e de nos voisins : elle ne suppose que la lecture
des
journaux. (Bien sûr que sous cette forme, elle est inoffensive, tant
1292
’en va pas de même en Espagne, mais c’est à cause
des
jésuites.) L’homme de gauche, en France, croit que fascisme égale dro
1293
. (Il aura l’occasion de se détromper, le jour où
un
État fasciste fera main-basse sur ses capitaux étrangers et sur le ti
1294
he est renforcé dans sa croyance par le spectacle
des
sympathies plus ou moins affichées par la droite — qui se trompe — po
1295
uns, que le stalinisme et le fascisme ne sont pas
des
pôles contraires (comme l’ancienne gauche et l’ancienne droite), mais
1296
), mais deux aspects de plus en plus semblables d’
une
même folie, l’État totalitaire ? L’entreprise paraît difficile. Les c
1297
de faire comprendre aux Français la vraie nature
des
régimes étrangers, pour lesquels ils sont prêts à se battre, c’est ac
1298
a droite sur la nature essentiellement socialiste
des
fascismes. Origines socialistes du fascisme Le cas de l’Italie
1299
socialistes du fascisme Le cas de l’Italie est
des
plus clairs. Tout le monde sait que Mussolini vient du syndicalisme,
1300
ussolini vient du syndicalisme, et qu’il fut l’un
des
chefs du parti socialiste. On sait aussi quelles influences détermina
1301
, contre le préjugé français, que le fascisme est
un
mouvement « de gauche » ? Certes non. Car il serait trop facile de ré
1302
’est pas là. Elle doit se poser dans ces termes :
un
chef socialiste qui veut exercer le pouvoir peut-il ne pas trahir le
1303
? Regardons l’Europe d’après-guerre. Lénine fonde
un
régime marxiste, qui aboutit en quelques années, et selon son propre
1304
opre aveu, au capitalisme d’État. Mussolini fonde
un
régime antimarxiste, qui est dès le début un capitalisme d’État. Les
1305
onde un régime antimarxiste, qui est dès le début
un
capitalisme d’État. Les socialistes scandinaves parviennent légalemen
1306
urgeoises-capitalistes, se bornant à y introduire
un
étatisme assez discret. Les socialistes français les imitent, créent
1307
ret. Les socialistes français les imitent, créent
des
offices d’État, et « nationalisent »54 ce qu’ils peuvent. Quant aux s
1308
possible de tirer quelques conclusions claires d’
un
tel chaos d’échecs ? Peut-être, — et même d’assez inattendues, aux ye
1309
eut-être, — et même d’assez inattendues, aux yeux
des
socialistes du moins. Remarquons tout d’abord qu’aucun gouvernement s
1310
un gouvernement socialiste n’a réussi à instaurer
un
régime tant soit peu conforme à ses principes ; et cela, quelles que
1311
expérience, et quel que fût le degré de sincérité
des
chefs. Notons ensuite que ces gouvernements, qu’ils soient parlement
1312
ndance générale : remettre le soin de gouverner à
un
État de plus en plus rigoureusement centralisé. Seul le rythme de l’é
1313
s traditions locales et la « liberté » anarchique
des
« opinions », c’est-à-dire des groupements d’intérêts. Tandis que dan
1314
berté » anarchique des « opinions », c’est-à-dire
des
groupements d’intérêts. Tandis que dans les dictatures nées d’une rév
1315
d’intérêts. Tandis que dans les dictatures nées d’
une
révolution de masses, donc d’un état de guerre, l’étatisme a pu — et
1316
ictatures nées d’une révolution de masses, donc d’
un
état de guerre, l’étatisme a pu — et même dû — devenir du premier cou
1317
e — de l’effort socialiste. Le chef fasciste :
un
homme « de gauche » Cette fatalité historique, à laquelle cèdent t
1318
masses55, se reproduit dans le destin individuel
des
véritables hommes d’action de la gauche. Qu’on se rappelle Noske, dép
1319
le Noske, député socialiste, porté par la révolte
des
marins allemands, en 1918, au poste de gouverneur de Kiel : c’est lui
1320
poste de gouverneur de Kiel : c’est lui que, par
un
sûr instinct, le Grand État-Major, qui joue sa dernière carte, fera n
1321
le socialisme économique n’était que la moitié d’
une
doctrine. Ils ont compris qu’on ne peut pas fonder l’État, tel que le
1322
omie entre les mains de l’État, il faut l’appui d’
une
mystique qui paralyse les éléments d’opposition. C’est la mystique de
1323
ont exactement complémentaires. Le socialisme est
une
« nationalisation » de l’économie ; le nationalisme est une « sociali
1324
onalisation » de l’économie ; le nationalisme est
une
« socialisation » du sentiment patriotique. L’un n’est pas possible s
1325
t l’échec assuré. (Nous sommes en train d’en voir
un
bel exemple.) Mais pour devenir totalitaire, l’État ne peut se fonder
1326
devenir totalitaire, l’État ne peut se fonder sur
des
bases purement matérielles. Il lui faut la fameuse « confiance », et
1327
rielles. Il lui faut la fameuse « confiance », et
une
confiance disciplinée, à toute épreuve. Seule une mystique nationalis
1328
une confiance disciplinée, à toute épreuve. Seule
une
mystique nationaliste la lui donnera. Ainsi la formule socialiste : t
1329
fasciste : tout pour l’État. La fameuse croisade
des
démocraties socialistes contre les dictatures fascistes ressemble à u
1330
istes contre les dictatures fascistes ressemble à
un
de ces combats d’aveugles tels qu’en organisait le Moyen Âge. Combat
1331
? L’aboutissement pratique du socialisme56 — dans
un
ordre non fédéraliste — ne peut être, n’a jamais été, et ne sera jama
1332
t bien montré M. André Siegfried dans son Tableau
des
partis en France. 54. Qui pourra nous expliquer en quoi la « nationa
1333
rend le national-socialisme, il n’est pas rare qu’
un
membre du parti d’Hitler réponde : « Vous êtes bien mal venu à critiq
1334
out cela, chez vous, existe pareillement, sinon à
un
plus haut degré, depuis votre Révolution de 89 ! Tâchez donc de compr
1335
son retard, à tout prix. Vous avez, vous Français
une
conscience nationale unitaire qui nous a toujours fait défaut. Tous v
1336
-à-dire à l’orgueil impérialiste je pense, dès qu’
un
peuple à côté de vous, que ce soit l’Italie ou l’Allemagne, essaie de
1337
que ces propos m’ont été tenus spontanément, par
des
personnes très favorables à Hitler, mais qui gardaient leur sens crit
1338
i gardaient leur sens critique. Ce ne sont pas là
des
« Schlagworte », des mots d’ordre de la Propagande. Il y a donc quelq
1339
critique. Ce ne sont pas là des « Schlagworte »,
des
mots d’ordre de la Propagande. Il y a donc quelques chances qu’ils tr
1340
mes, dont certains risquent d’être entraînés dans
des
orbites étrangères. (La Bavière catholique se rapprocherait de l’Autr
1341
s, de la France) ; c’est d’autre part la pression
des
Alliés, qui soutiennent plus ou moins ouvertement le séparatisme, dra
1342
tte situation dicte à Hitler les grandes lignes d’
une
action d’urgence. 1° Lutte contre le séparatisme. — Il y a le précéde
1343
utte contre le séparatisme. — Il y a le précédent
des
« corps francs » qui ont paré aux premières menaces de soviétisation
1344
ch. Maintenant il faut donner à toute l’Allemagne
un
idéal commun, des haines communes, et pour cela fonder un parti unita
1345
faut donner à toute l’Allemagne un idéal commun,
des
haines communes, et pour cela fonder un parti unitaire qui s’appuiera
1346
commun, des haines communes, et pour cela fonder
un
parti unitaire qui s’appuiera sur une mystique renouvelée du pangerma
1347
cela fonder un parti unitaire qui s’appuiera sur
une
mystique renouvelée du pangermanisme. C’est ici que s’insère le racis
1348
i que s’insère le racisme. Et l’on ira rechercher
des
Chamberlain, des Gobineau qui sont bien loin des préoccupations urgen
1349
racisme. Et l’on ira rechercher des Chamberlain,
des
Gobineau qui sont bien loin des préoccupations urgentes du peuple all
1350
des Chamberlain, des Gobineau qui sont bien loin
des
préoccupations urgentes du peuple allemand, mais qui fournissent des
1351
urgentes du peuple allemand, mais qui fournissent
des
bases idéologiques à la lutte pour l’idée nationale. Au fond le probl
1352
tout autres. Les jacobins, en effet, défendaient
une
révolution déjà faite, et s’appuyaient sur une tradition de centralis
1353
nt une révolution déjà faite, et s’appuyaient sur
une
tradition de centralisme instituée par la monarchie. Il s’agissait su
1354
t, faute de bases historiques, il doit recourir à
une
propagande d’autant plus virulente et démagogique. Une seule réalité
1355
ropagande d’autant plus virulente et démagogique.
Une
seule réalité fonde à ses yeux l’unité de la nation allemande : celle
1356
Mais pour la rendre populaire, il faut la lier à
des
passions que l’on puisse exciter immédiatement : c’est ainsi que les
1357
contre l’étranger. — Là encore, Hitler va trouver
une
base de haines communes sur laquelle puisse s’unifier la nation. Le D
1358
ier la nation. Le Diktat de Versailles, signé par
des
diplomates lâches ou traîtres, jouera le rôle des proclamations de Br
1359
des diplomates lâches ou traîtres, jouera le rôle
des
proclamations de Brunswick ; et les Français qui occupent la Rhénanie
1360
t moins frappant ; c’est qu’en effet la technique
des
révolutions de masse introduit des facteurs qui ne pouvaient exister
1361
t la technique des révolutions de masse introduit
des
facteurs qui ne pouvaient exister pour Robespierre et pour Saint-Just
1362
évolution française, ne s’est pas proposé d’abord
une
modification du corps social et de la structure des classes, mais bie
1363
e modification du corps social et de la structure
des
classes, mais bien le balayage d’un personnel politicien dont l’actio
1364
la structure des classes, mais bien le balayage d’
un
personnel politicien dont l’action paraissait néfaste aux intérêts de
1365
reste, la tactique d’Hitler rappelle plutôt celle
des
léninistes en 1919 : c’est la même lutte sur le double front de la «
1366
on peut dire que Robespierre eut aussi le souci d’
une
ligne générale à défendre contre droites et gauches, mais un Hébert n
1367
nérale à défendre contre droites et gauches, mais
un
Hébert n’est pas de la taille d’un Röhm ou d’un Strasser, ni surtout
1368
gauches, mais un Hébert n’est pas de la taille d’
un
Röhm ou d’un Strasser, ni surtout d’un Trotski. Mais où le parallèle
1369
s un Hébert n’est pas de la taille d’un Röhm ou d’
un
Strasser, ni surtout d’un Trotski. Mais où le parallèle hitlérisme-ja
1370
a taille d’un Röhm ou d’un Strasser, ni surtout d’
un
Trotski. Mais où le parallèle hitlérisme-jacobinisme reprend toute sa
1371
es, une fois le pouvoir affermi. La justification
des
actes de terreur est à peu près la même de part et d’autre. C’est le
1372
autre. C’est le bras vengeur du justicier, du pur
des
purs, qui s’abat sans scrupule humain sur les ennemis de la nation :
1373
ation : toujours, il faut « faire vite », déjouer
un
complot à la dernière minute. Une action judiciaire légale eût entraî
1374
vite », déjouer un complot à la dernière minute.
Une
action judiciaire légale eût entraîné un retard fatal (ou démontré, d
1375
minute. Une action judiciaire légale eût entraîné
un
retard fatal (ou démontré, dans la plupart des cas, l’inexistence du
1376
tence du complot !) Il faut éviter à tout prix qu’
une
discussion publique prolongée permette aux opposants de se reconnaîtr
1377
onnaître et de se grouper. Il faut enfin produire
une
stupeur horrifiée, dont l’effet infaillible est de faire apparaître l
1378
t de faire apparaître le tyran sous les espèces d’
un
surhomme. Après quoi l’on créera la diversion indispensable, en insti
1379
d’immenses fêtes populaires : culte de la Raison,
des
Vertus, de la Patrie, sous Robespierre ; fête des Moissons, fête de l
1380
des Vertus, de la Patrie, sous Robespierre ; fête
des
Moissons, fête de la jeunesse ou du Solstice d’été, culte des morts d
1381
, fête de la jeunesse ou du Solstice d’été, culte
des
morts de la Révolution, sous Hitler. (Je ne puis ici que renvoyer à l
1382
iquer cette « jacobinisation » de l’Allemagne par
des
arguments très voisins de ceux qu’utiliserait Staline pour justifier
1383
ustifier son « américanisme ». Ils diront : c’est
un
stade nécessaire, il fallait en passer par là, c’est la filière de l’
1384
t la filière de l’Histoire, on ne peut pas sauter
une
époque que d’autres peuples ont vécue, et tomber à pieds joints dans
1385
ant de mal de l’esprit de 89 et de la Déclaration
des
droits de l’homme, pour refaire après 150 ans les mêmes erreurs, dans
1386
our refaire après 150 ans les mêmes erreurs, dans
un
pays qui s’y prêtait moins que le nôtre ? (Ou bien, contre Staline :
1387
histoire. Nous sommes là pour la créer. Vis-à-vis
des
jacobins bruns, nous ne pouvons nous en tenir à des critiques rétrosp
1388
s jacobins bruns, nous ne pouvons nous en tenir à
des
critiques rétrospectives. Tournés vers l’avenir prochain, nous dirons
1389
artie l’exemple de la France qui l’explique. Mais
un
exemple mal interprété. Hitler n’a vu d’abord dans la structure centr
1390
ture centralisée que la condition indispensable d’
une
discipline de guerre. Il n’a pas vu que cette même structure était la
1391
t voir que la carence française, la fossilisation
des
formes étatistes, constitue pratiquement un frein pour la révolution
1392
tion des formes étatistes, constitue pratiquement
un
frein pour la révolution européenne. C’est de la part de ceux qui l’i
1393
amorcé par la France, les nations jeunes, faute d’
un
autre modèle, se laisseront engager dans des imitations monstrueuses
1394
ute d’un autre modèle, se laisseront engager dans
des
imitations monstrueuses du jacobinisme. C’est à la France d’allumer l
1395
à la France d’allumer le signal rouge qui indique
une
voie impraticable. Signal de la révolution fédéraliste, non plus fond
1396
la paix, c’est préparer d’abord l’instauration d’
un
régime à base fédérale. Et qui prendrait l’initiative, une fois encor
1397
le pays qui a pu faire avant tous l’expérience d’
un
centralisme dont les caricatures brutales, artificielles, épouvantent
1398
le principe de la nation armée, disciplinée dans
un
cadre rigide, tout cela ne cesse d’être stérile et abstrait — en temp
1399
t trop tard ? Désespérer de la paix, c’est rendre
une
guerre fatale. Désespérer de la révolution française, c’est désespére
1400
ération a si bien réussi qu’on entend fréquemment
des
partisans d’Hitler déclarer que le racisme n’est en réalité que la lu
1401
c’est l’état de guerre, nous pouvons affirmer qu’
une
idéologie née du seul combat (Mein Kampf) sera forcément d’allure tot
1402
capitaliste à la civilisation occidentale. C’est
un
point de vue des plus contestables, le grand commerce, qui est l’une
1403
a civilisation occidentale. C’est un point de vue
des
plus contestables, le grand commerce, qui est l’une des causes princi
1404
us contestables, le grand commerce, qui est l’une
des
causes principales du capitalisme, étant au moins aussi oriental qu’o
1405
a force de dissociation sociale la plus puissante
des
civilisations de l’Occident. Celles-ci n’ont pas su lui faire sa part
1406
ismes, aboutissant ainsi, à plusieurs reprises, à
une
désintégration générale, à la forme politique monstrueuse que nous ap
1407
t aisées : ils paraissent se détacher d’eux-mêmes
des
innombrables contingences de l’histoire, comme des fatalités géométri
1408
es innombrables contingences de l’histoire, comme
des
fatalités géométriques que leur rigidité même permet de distinguer de
1409
une bonne part l’apparence forcément schématique
des
exemples d’évolution capitaliste que nous donnerons. Le capitalisme
1410
capitaliste que nous donnerons. Le capitalisme
des
Romains C’est par l’usage du prêt à intérêt que le capitalisme s’e
1411
l au sénateur voisin, dont le domaine cultivé par
des
esclaves (non soumis aux obligations militaires) est demeuré intact e
1412
demeuré intact et a progressé sous la conduite d’
un
intendant. Le sénateur a donc des disponibilités60. Il ne saurait en
1413
us la conduite d’un intendant. Le sénateur a donc
des
disponibilités60. Il ne saurait en faire emploi plus judicieux et « p
1414
ent du prolétariat, résultant de la concentration
des
richesses terriennes entre les mains du patriciat, posa très vite de
1415
te de graves problèmes. Toute société qui sécrète
un
chômage « technologique » se voit contrainte de fournir aux chômeurs
1416
ique » se voit contrainte de fournir aux chômeurs
une
sportule régulière (« indemnités », comme on dit aujourd’hui, d’une m
1417
ière (« indemnités », comme on dit aujourd’hui, d’
une
manière significative !) À Rome, la caisse de chômage s’appelait l’au
1418
umône, condition même de la « paix sociale » et d’
un
« ordre » en porte-à-faux, obligea[n]t donc à des importations consid
1419
’un « ordre » en porte-à-faux, obligea[n]t donc à
des
importations considérables. Cependant Rome ne pouvait supporter d’êtr
1420
ne pouvait supporter d’être longtemps à la merci
des
possesseurs des plus grandes terres à blé, Siciliens et Carthaginois.
1421
orter d’être longtemps à la merci des possesseurs
des
plus grandes terres à blé, Siciliens et Carthaginois. C’est ainsi que
1422
bas prix de l’Afrique, il fallut s’orienter vers
des
cultures spécialisées (oliveraies, vignes, cultures maraîchères) ou v
1423
araîchères) ou vers l’élevage. Tout cela exigeait
des
mises de fonds importantes et favorisait la grande propriété. Si bien
1424
remière vague de prolétarisation, on en déclencha
une
seconde. Quantité de petits paysans endettés virent leurs domaines «
1425
que le capitalisme mobilier prit de l’extension,
une
nouvelle classe se forma : celle des commerçants et des fermiers de s
1426
l’extension, une nouvelle classe se forma : celle
des
commerçants et des fermiers de services publics. À partir du iie siè
1427
uvelle classe se forma : celle des commerçants et
des
fermiers de services publics. À partir du iie siècle, les « chevalie
1428
e siècle, les « chevaliers » (ou bourgeois) font
des
fortunes énormes et scandaleuses aux dépens des services publics, com
1429
t des fortunes énormes et scandaleuses aux dépens
des
services publics, comme en feront plus tard les prêteurs et « financi
1430
n feront plus tard les prêteurs et « financiers »
des
rois, du xve au xviiie siècle de notre ère. Les classes moyennes se
1431
ient écrasées entre les ploutocrates puissants et
un
prolétariat désespéré. Le paysan libre disparaît, et, avec lui, le so
1432
rs palais urbains. Ces rentiers du sol pratiquent
une
politique d’égoïsme social et d’impérialisme. L’immense prolétariat d
1433
e social et d’impérialisme. L’immense prolétariat
des
villes vit en grande partie du trafic de son droit de vote, acheté to
1434
écanismes de la loi capitaliste. La concentration
des
terres et de l’argent62 entre les mains d’une classe restreinte comma
1435
ion des terres et de l’argent62 entre les mains d’
une
classe restreinte commande toute la vie politique. Il suffira de rapp
1436
rèrent sénateurs et chevaliers pour la possession
des
tribunaux chargés de poursuivre les délits contre le Trésor public, e
1437
eux qui briguent : il faut les refaire aux dépens
des
peuples vaincus. À partir du iie siècle, les conquêtes extérieures n
1438
ialiste eût été, à ce moment, le signal certain d’
une
révolution sociale. Au ier siècle, fatiguée de lutter pour des lois
1439
sociale. Au ier siècle, fatiguée de lutter pour
des
lois agraires plus justes, la plèbe se désintéresse de la terre. Elle
1440
de l’impérialisme. Le pain, les jeux, l’abolition
des
classes, tels sont désormais ses mots d’ordre, imposés par les démago
1441
nt bien vu que Rome va périr : elle n’est plus qu’
une
cohue de jouisseurs sénatoriaux et équestres, d’armées mercenaires et
1442
galement). Aussi imposent-ils la remise partielle
des
dettes, et certaines mesures agraires destinées à permettre la recons
1443
graires destinées à permettre la reconstitution d’
une
classe paysanne. Mais il est trop tard. Rome tout entière, plèbe et p
1444
possible que si l’État devient ce qu’on appelle «
un
État fort ». César, puis Auguste et ses successeurs immédiats l’ont c
1445
s l’ont compris. Aussi mettent-ils fin aux luttes
des
partis et des classes, par le moyen (aujourd’hui « classique ») de la
1446
s. Aussi mettent-ils fin aux luttes des partis et
des
classes, par le moyen (aujourd’hui « classique ») de la dictature « n
1447
itaire, providence de tous les sujets, à charge d’
une
obéissance absolue, et d’impôts croissants. Sous ces conditions, les
1448
a coûte de plus en plus cher. Et le système exige
un
nombre croissant de fonctionnaires : nombre qui égalera presque celui
1449
fonctionnaires : nombre qui égalera presque celui
des
citoyens au ive siècle ! Dans ce monde issu directement d’un capital
1450
au ive siècle ! Dans ce monde issu directement d’
un
capitalisme de proie, figé dans les cadres d’un capitalisme parvenu —
1451
d’un capitalisme de proie, figé dans les cadres d’
un
capitalisme parvenu — relativement à la technique du temps –, il ne s
1452
ages procurés par l’État font qu’il existe encore
un
monde romain : ce n’est qu’une organisation. De là sans doute l’indif
1453
qu’il existe encore un monde romain : ce n’est qu’
une
organisation. De là sans doute l’indifférence avec laquelle les popul
1454
nglantes intrigues du Palatin. L’immense majorité
des
citoyens, n’ayant plus de vie propre, délègue en quelque sorte à la v
1455
les épices capables, comme on dit, de « réveiller
un
mort »… Mais les appareils les mieux montés subissent les lois de l’i
1456
uelque intervention de l’homme. Il devait arriver
un
temps où il ne se trouverait même plus de brutes intelligentes, comme
1457
: l’Empire romain n’est pas tombé sous les coups
des
barbares63, comme on s’est plu à le dire jusqu’ici. Il a succombé aux
1458
es de part et d’autre. Il a fait du peuple romain
un
peuple d’exploiteurs impérialistes et de rentiers. Enfin, il a nécess
1459
t de l’État totalitaire, qui à son tour a sécrété
une
civilisation dont la seule raison d’être (ou commune mesure) fut la p
1460
ilisation justifiait d’avance et appelait le viol
des
barbares, des vivants ! Capitalisme et féodalité La réapparitio
1461
ifiait d’avance et appelait le viol des barbares,
des
vivants ! Capitalisme et féodalité La réapparition, au début de
1462
siècle, du phénomène capitaliste, se signale par
une
transformation immédiatement sensible des rapports humains : ils tend
1463
ale par une transformation immédiatement sensible
des
rapports humains : ils tendent à n’être plus directs (d’homme à homme
1464
rd d’État à État). C’est par le grand commerce64,
des
choses d’abord, puis de l’argent, que le capitalisme entra dans la ci
1465
médiévale. Le développement du transit65 apporta
un
incontestable élargissement à la vie des hommes de cette époque, dont
1466
5 apporta un incontestable élargissement à la vie
des
hommes de cette époque, dont les échanges avaient été réduits jusque-
1467
dont les échanges avaient été réduits jusque-là à
un
rayon strictement local. L’articulation des diverses régions de l’Eur
1468
e-là à un rayon strictement local. L’articulation
des
diverses régions de l’Europe était la meilleure sauvegarde contre les
1469
ien commun, le commerce renaissant pouvait amener
une
spécialisation relative de la production, source d’élévation du nivea
1470
niveau matériel général et fondement économique d’
une
Europe fédérée. Mais dès le début, l’initiative individuelle extrêmem
1471
l’initiative individuelle extrêmement vigoureuse
des
marchands fut déviée par l’égoïsme de classe (c’est-à-dire par une né
1472
déviée par l’égoïsme de classe (c’est-à-dire par
une
névrose de sécurité ; nous reviendrons sur ce point important). La sp
1473
important). La spécialisation tourna à l’avantage
des
accapareurs. (Rapides fortunes des fournisseurs de grains au début du
1474
a à l’avantage des accapareurs. (Rapides fortunes
des
fournisseurs de grains au début du xiie siècle.) Dès ce moment, les
1475
archands pour payer leurs services, très réels, d’
une
manière abusive, exploitent à la fois les producteurs et les consomma
1476
fois les producteurs et les consommateurs. Après
un
siècle à peine d’existence, la classe des commerçants tend à se ferme
1477
s. Après un siècle à peine d’existence, la classe
des
commerçants tend à se fermer : dès la fin du xiie , les marchands de
1478
du salariat. Ils font travailler à domicile tout
un
prolétariat de tisserands et de foulons, qui reçoivent la matière pre
1479
reçoivent la matière première et rendent, contre
un
salaire fixé, le produit fini. Très vite, ce genre de travail se loca
1480
ravail se localise dans les villes. Ainsi se crée
une
classe ouvrière réduite, dès ce moment, à tous les aléas du prolétari
1481
1245, sous le nom de takehen. En Flandres — l’un
des
centres du capitalisme, avec l’Italie —, la fin du xiiie et tout le
1482
fin du xiiie et tout le xive siècle ne sont qu’
une
longue suite de luttes de classes. La société urbaine est désormais d
1483
t en prolétariat travaillant tantôt sous la coupe
des
corporations, tantôt sous la coupe directe des capitalistes. Parfois
1484
pe des corporations, tantôt sous la coupe directe
des
capitalistes. Parfois ce prolétariat trouve un appui auprès des artis
1485
e des capitalistes. Parfois ce prolétariat trouve
un
appui auprès des artisans et les aide à conquérir le pouvoir, aux dép
1486
es. Parfois ce prolétariat trouve un appui auprès
des
artisans et les aide à conquérir le pouvoir, aux dépens du patriciat
1487
iste ». Aussi voit-on vers la fin du xive siècle
un
retournement des alliances : les corporations font bloc avec les capi
1488
it-on vers la fin du xive siècle un retournement
des
alliances : les corporations font bloc avec les capitalistes qu’elles
1489
tes du prolétariat. Celui-ci, de son côté, trouve
un
nouvel appui dans la classe paysanne réduite au servage ou au nomadis
1490
développement capitaliste a modifié la condition
des
campagnes. Le bourgeois s’est mis à acheter des terres, et il a intro
1491
n des campagnes. Le bourgeois s’est mis à acheter
des
terres, et il a introduit dans leur exploitation plusieurs nouveautés
1492
nsi établie sur la réserve s’accroît ou détriment
des
manses, mais aussi à celui des communaux, désormais envahis par le bé
1493
croît ou détriment des manses, mais aussi à celui
des
communaux, désormais envahis par le bétail du seigneur au grand dam d
1494
is envahis par le bétail du seigneur au grand dam
des
paysans. D’où prolétarisation de ces derniers. Les enfants de famille
1495
se livrer, comme ouvriers agricoles, aux fermiers
des
seigneurs. Ces nouveaux seigneurs résident d’ordinaire à la ville, et
1496
bles. Ils sont devenus — comme on le vit à Rome —
des
rentiers du sol, des exploiteurs, et non plus des protecteurs respons
1497
s — comme on le vit à Rome — des rentiers du sol,
des
exploiteurs, et non plus des protecteurs responsables. Sans doute l’é
1498
des rentiers du sol, des exploiteurs, et non plus
des
protecteurs responsables. Sans doute l’évolution générale des conditi
1499
urs responsables. Sans doute l’évolution générale
des
conditions de vie tendait-elle à faire des anciens seigneurs de simpl
1500
nérale des conditions de vie tendait-elle à faire
des
anciens seigneurs de simples usufruitiers du sol, rendant inutile leu
1501
r de protection. Il n’empêche que c’est l’arrivée
des
parvenus qui fit prendre conscience au paysan de cette évolution. De
1502
u châtelain et du paysan. Les révoltes conjuguées
des
prolétaires urbains et agricoles, écrasés d’impôts, furent rares et s
1503
is le xive siècle ne fut pas seulement le siècle
des
luttes de classes : il a vu aussi la première crise économique « fonc
1504
effondrement du crédit a toujours marqué le début
des
crises économiques. La traite qui revient impayée, c’est l’oiseau de
1505
les corporations stabilisèrent leur production à
un
niveau assez bas. Les « maîtres » se constituèrent en une classe touj
1506
au assez bas. Les « maîtres » se constituèrent en
une
classe toujours plus jalousement fermée sur elle-même, la maîtrise de
1507
même de la cellule artisanale. On peut penser qu’
une
politique hardie de hausse des salaires et d’abaissement des redevanc
1508
On peut penser qu’une politique hardie de hausse
des
salaires et d’abaissement des redevances eût pu ouvrir une ère de pro
1509
ue hardie de hausse des salaires et d’abaissement
des
redevances eût pu ouvrir une ère de prospérité. Mais les capitalistes
1510
res et d’abaissement des redevances eût pu ouvrir
une
ère de prospérité. Mais les capitalistes et les classes moyennes n’os
1511
rdiste, voire blumiste ! — qui eût alors inauguré
une
longue prospérité, aux conséquences politiques incommensurables… On c
1512
tanies, etc.) qui, par privilège, vivent à l’abri
des
contraintes municipales67. Les princes interviennent donc dans la vie
1513
inces à créer par superpositions et infiltrations
des
économies centralisées. Du xive à la fin du xvie siècle, on assiste
1514
donc au passage de l’économie urbaine multiple à
une
économie nationale, ou mieux étatisée. Cette économie n’est plus la c
1515
ieux étatisée. Cette économie n’est plus la chose
des
seuls capitalistes, mais aussi de l’État, qui lui impose des lois gén
1516
apitalistes, mais aussi de l’État, qui lui impose
des
lois générales. L’État est devenu l’arbitre souverain des conflits so
1517
générales. L’État est devenu l’arbitre souverain
des
conflits sociaux, et la notion de Bien commun national s’est substitu
1518
evenus). Rois et capitalistes font du prolétariat
une
armée industrielle soumise à une rude discipline : le fouet pour l’ou
1519
t du prolétariat une armée industrielle soumise à
une
rude discipline : le fouet pour l’ouvrier qui a mal fait son travail,
1520
on travail, les grèves interdites, et la fixation
des
salaires maxima ! Du xvie siècle à la Révolution se forment la théor
1521
la logique capitaliste mène à la guerre. La vente
des
privilèges et offices étant, avec l’emprunt, la grande source des rev
1522
t offices étant, avec l’emprunt, la grande source
des
revenus ou disponibilités de l’État, celui-ci favorise l’enrichisseme
1523
tés de l’État, celui-ci favorise l’enrichissement
des
bourgeois, grands acheteurs d’offices et de lettres de noblesse, et g
1524
in-d’œuvre. Si le pauvre veut s’élever, il n’a qu’
un
seul moyen : entrer dans la domesticité des riches, y faire son beurr
1525
n’a qu’un seul moyen : entrer dans la domesticité
des
riches, y faire son beurre, et devenir à son tour « capitaliste », us
1526
es symboles de l’injustice et du vol — animée par
une
volonté de retour à l’économique fut condamnée à l’échec dès le dépar
1527
les cadres du mercantilisme. La division profonde
des
classes, l’élévation sociale à base exclusive d’immoralité, le pillag
1528
et l’État, le développement du protectionnisme et
des
privilèges, la hausse constante du prix de la vie depuis le xviie si
1529
a vie depuis le xviie siècle, tout cela exigeait
un
changement de plan total (spirituel autant qu’économique) non des réf
1530
e plan total (spirituel autant qu’économique) non
des
réformes. À son défaut, la Révolution fut déclenchée par une crise fi
1531
s. À son défaut, la Révolution fut déclenchée par
une
crise financière. Or cette crise ne fut résolue qu’en apparences, la
1532
atut de privilèges économiques. Là encore, ce fut
un
ensemble de mesures étatiques — sous l’Empire68 — qui masqua pour un
1533
res étatiques — sous l’Empire68 — qui masqua pour
un
temps, sans les résoudre, les problèmes réels. L’Empire ne représente
1534
’Empire ne représente, économiquement parlant, qu’
une
période de stagnation et d’expédients impérialistes, d’allure « fasci
1535
d’allure « fasciste » caractérisée. Le processus
un
instant ralenti, n’allait que mieux s’accélérer au xixe siècle. L
1536
arient considérablement dès qu’il s’agit de fixer
une
date limite. Il est très difficile d’ailleurs de fixer pour chaque au
1537
il assigne à l’origine du phénomène capitaliste.
Une
lecture superficielle risquerait d’induire en erreur à cet égard. Il
1538
Pour nous, qui caractérisons le capitalisme comme
un
phénomène de dissociation occidentale, signalé par la déconcrétisatio
1539
tion occidentale, signalé par la déconcrétisation
des
rapports humains69, nous constaterons à l’inverse des économistes, qu
1540
rapports humains69, nous constaterons à l’inverse
des
économistes, que le xixe siècle n’a pas révélé de nouveaux aspects e
1541
t que nous pouvons, dès maintenant, définir comme
une
méfiance à l’égard du concret et du risque spirituel, créateur. Sous
1542
rationalisme enfin reconnu comme l’éthique idéale
des
nouveaux maîtres, la rationalisation capitaliste s’accélère désormais
1543
s l’utilisation immédiate et sans scrupule humain
des
machines. Le développement de l’industrie provoque, comme on sait, un
1544
loppement de l’industrie provoque, comme on sait,
une
vague de prolétarisation sans précédent, précipitant la constitution
1545
oisie en caste fermée, et provoquant par ailleurs
des
concentrations de capitaux qui permettront d’étendre le processus à t
1546
rialisme colonisateur (par le jeu toujours pareil
des
prêts bancaires : c’est une traite de 10 000 francs impayée par la re
1547
e jeu toujours pareil des prêts bancaires : c’est
une
traite de 10 000 francs impayée par la reine de Madagascar qui est la
1548
ouer qu’à l’intérieur d’empires analogues à celui
des
Anglais. Cette emprise étatique, d’ailleurs, nous apparaît déjà condi
1549
nitiatives anarchiques appellent le contrepoids d’
un
centralisme de plus en plus totalitaire. Vers 1912-1913, l’on assiste
1550
on assiste au phénomène prévisible de la fixation
des
classes, et conjointement, à un début de « saturation » des marchés.
1551
e de la fixation des classes, et conjointement, à
un
début de « saturation » des marchés. (La déconcrétisation des rapport
1552
s, et conjointement, à un début de « saturation »
des
marchés. (La déconcrétisation des rapports humains par le capitalisme
1553
« saturation » des marchés. (La déconcrétisation
des
rapports humains par le capitalisme devait entraîner nécessairement l
1554
ntraîner nécessairement l’indépendance croissante
des
rythmes de production et de consommation.) Et c’est la guerre de 1914
1555
lit ne résout rien, bien au contraire. Il suscite
une
formidable concurrence extraeuropéenne, condamnant l’économie du cont
1556
ndamnant l’économie du continent à se replier sur
une
exploitation artificielle des marchés nationaux. (Ce phénomène n’est
1557
nt à se replier sur une exploitation artificielle
des
marchés nationaux. (Ce phénomène n’est pas sans rappeler le repliemen
1558
e phénomène n’est pas sans rappeler le repliement
des
municipalités du xive siècle.) À ce stade d’autarchisme panique, l’o
1559
le cadre de l’État-nation mais internationalisme
des
capitaux financiers72 ; nationalisme de propagande mais besoin d’une
1560
iers72 ; nationalisme de propagande mais besoin d’
une
économie rationnelle mondiale) — ne peut être que le conflit armé, à
1561
e mondiale) — ne peut être que le conflit armé, à
une
échelle monstrueuse. Ainsi le capitalisme a brisé les rapports humain
1562
orts humains au sein de la communauté ; il a créé
une
nouvelle forme d’esclavage, le prolétariat salarié ; il a provoqué de
1563
esclavage, le prolétariat salarié ; il a provoqué
des
réactions « collectivistes » ou « totalitaires » également inhumaines
1564
que sont les États-nations, incapables de trouver
une
forme de vie commune et féconde. 60. Augmentées encore par la larg
1565
loin de Rome dans les zones d’insécurité, virent
des
colonies plébéiennes. 62. La propriété terrienne est pratiquement la
1566
opriété mobilière, elle se forme surtout à partir
des
adjudications publiques ou à l’abri des charges administratives, tell
1567
à partir des adjudications publiques ou à l’abri
des
charges administratives, telles que le proconsulat. D’où les luttes e
1568
ntre sénateurs et chevaliers pour la possession d’
un
pouvoir qui est le principal moyen de s’enrichir. 63. Les envahisseu
1569
n voit que nous suivons ici, grosso modo, et dans
une
intention générale d’ailleurs très différente, l’étiologie de Marx (C
1570
le seigneur, c’est-à-dire par les corvées et par
des
serfs (domesticité), ou sert de parc d’agrément (xiiie siècle). Les
1571
siècle). Les manses au contraire sont allouées à
des
familles de serfs, à charge de redevances dues au seigneur. 67. Le s
1572
es au seigneur. 67. Le salaire étant fixé au gré
des
parties. 68. Qui rétablit le franc-or. 69. Lesquels se réduisent au
1573
senter. 70. Elles n’apparaissent en France, sous
une
forme légale, qu’au cours du Second Empire. 71. L’épargne est un phé
1574
qu’au cours du Second Empire. 71. L’épargne est
un
phénomène secondaire du processus capitaliste, et dans un certain sen
1575
mène secondaire du processus capitaliste, et dans
un
certain sens, décadent. (De même que Marx voyait une décadence capita
1576
certain sens, décadent. (De même que Marx voyait
une
décadence capitaliste dans le développement de l’usure.) Son hypertro
1577
se de rappeler pour mémoire le rôle de banques et
des
trusts dans le financement des guerres modernes et l’armement des deu
1578
rôle de banques et des trusts dans le financement
des
guerres modernes et l’armement des deux adversaires simultanément. D’
1579
le financement des guerres modernes et l’armement
des
deux adversaires simultanément. D’autres que nous ont dit le nécessai
1580
Chançay (mars 1937)ag D’abord, c’est
une
maison humaine (un seul étage) ou plutôt c’est deux maisons basses ré
1581
ars 1937)ag D’abord, c’est une maison humaine (
un
seul étage) ou plutôt c’est deux maisons basses réunies par une longu
1582
) ou plutôt c’est deux maisons basses réunies par
une
longue galerie, le tout accoté à une falaise de la Touraine, surmonté
1583
réunies par une longue galerie, le tout accoté à
une
falaise de la Touraine, surmontée d’une forêt et percée de cavernes d
1584
accoté à une falaise de la Touraine, surmontée d’
une
forêt et percée de cavernes de troglodytes, dont plusieurs sont des c
1585
e de cavernes de troglodytes, dont plusieurs sont
des
caves, si les autres sont vides. Ensuite ce n’est pas un congrès qui
1586
s, si les autres sont vides. Ensuite ce n’est pas
un
congrès qui se tient là ; car il n’y a jamais eu de congrès « à haute
1587
jamais eu de congrès « à hauteur d’homme ». C’est
une
rencontre improvisée, un rendez-vous de chasse philosophique. Mieux c
1588
auteur d’homme ». C’est une rencontre improvisée,
un
rendez-vous de chasse philosophique. Mieux comparé : tout ce que l’on
1589
ce que l’on voudra qui évoquerait l’état d’esprit
des
explorateurs pendant les « reconnaissances » préliminaires. Deux ou t
1590
» préliminaires. Deux ou trois s’en vont pousser
une
pointe tandis que les compagnons restés au camp font une partie d’éch
1591
nte tandis que les compagnons restés au camp font
une
partie d’échecs. (Et l’on en fit beaucoup, non sans philosopher sur l
1592
epuis le temps qu’on en parle à l’O.N…) Il y a là
un
mathématicien et un écrivain. Le premier dit : créer, pour moi, c’est
1593
en parle à l’O.N…) Il y a là un mathématicien et
un
écrivain. Le premier dit : créer, pour moi, c’est découvrir un nouvea
1594
Le premier dit : créer, pour moi, c’est découvrir
un
nouveau théorème. Le second : c’est inventer une expression. On se co
1595
r un nouveau théorème. Le second : c’est inventer
une
expression. On se comprend aussitôt. On s’était compris bien avant. C
1596
s’était compris bien avant. Créer, c’est imposer
une
forme à… Au « chaos » ? À la « nature » ? À un « donné » inorganique
1597
r une forme à… Au « chaos » ? À la « nature » ? À
un
« donné » inorganique ? Là-dessus s’engage une discussion sur le réel
1598
? À un « donné » inorganique ? Là-dessus s’engage
une
discussion sur le réel. S’il est « donné » ou s’il est seulement « pe
1599
née verra désormais le départ — tout au moins — d’
une
nouvelle expédition. Je leur donne des noms provisoires : c’est plus
1600
moins — d’une nouvelle expédition. Je leur donne
des
noms provisoires : c’est plus tard qu’on verra s’ils étaient vrais. 1
1601
e « moindre concret », qui n’est que le produit d’
un
relâchement des prises humaines. 2. De l’art et de la beauté. La beau
1602
cret », qui n’est que le produit d’un relâchement
des
prises humaines. 2. De l’art et de la beauté. La beauté étant considé
1603
omme le produit réussi de l’art, — c’est-à-dire d’
une
technique (« du beau travail »). L’art est alors une rhétorique, non
1604
technique (« du beau travail »). L’art est alors
une
rhétorique, non pas au sens injurieux des modernes, mais au sens clas
1605
t alors une rhétorique, non pas au sens injurieux
des
modernes, mais au sens classique de forme réalisante, d’expression de
1606
nkowski, l’on serait tout disposé à traiter comme
une
« traduction en prose de la poésie »… Sa rhétorique, sa « vérité »… 5
1607
ication de l’ambivalence sémantique présentée par
des
termes tels qu’acte, création, etc. Puis des rapports indiqués par Ki
1608
par des termes tels qu’acte, création, etc. Puis
des
rapports indiqués par Kierkegaard entre sexualité, angoisse et esprit
1609
t esprit, c’est-à-dire, finalement : de la nature
des
liens entre sexualité et personne. 6. Expéditions latérales dans le d
1610
ersonne. 6. Expéditions latérales dans le domaine
des
mythes, de la psychanalyse, enfin de la cosmologie. (J’en passe.) 7.
1611
alyse, enfin de la cosmologie. (J’en passe.) 7. D’
une
philosophie du jeu, et de l’attitude du sérieux… Arrêtons-nous à ce c
1612
que se découvraient de tous côtés les horizons d’
une
nouvelle encyclopédie, notre enjeu révolutionnaire. ag. Rougemont
1613
spagnol annonce qu’il est maître de la situation.
Une
semaine plus tard, il annonce qu’il est sur le point de s’en rendre m
1614
nce qu’il est sur le point de s’en rendre maître.
Un
mois plus tard, que ce n’est plus qu’une question de temps. Au cours
1615
e maître. Un mois plus tard, que ce n’est plus qu’
une
question de temps. Au cours de ce premier mois, les camps se sont for
1616
ommunisme. Les journaux de gauche n’annoncent que
des
victoires gouvernementales ; seuls les ennemis de la démocratie osera
1617
urnaux de droite, voici ce qu’en disait récemment
une
vieille dame : « Ce que j’aime dans le Jour, c’est qu’au moins avec c
1618
L’ironie du metteur en scène s’exerce aux dépens
des
uns et des autres : Franco est arrêté devant Madrid, les « atrocités
1619
u metteur en scène s’exerce aux dépens des uns et
des
autres : Franco est arrêté devant Madrid, les « atrocités » paraissen
1620
Madrid, les « atrocités » paraissent équivalentes
des
deux côtés. Unamuno qui avait parlé « à droite » meurt « à gauche ».
1621
quelque chose d’intolérable. Non pas le massacre
des
Espagnols par les Espagnols, mais la non-victoire des fascistes ou de
1622
Espagnols par les Espagnols, mais la non-victoire
des
fascistes ou des communistes. L’abstention devient impossible : c’est
1623
Espagnols, mais la non-victoire des fascistes ou
des
communistes. L’abstention devient impossible : c’est alors qu’on inve
1624
erre en même temps. La Russie envoie du matériel,
des
techniciens et un ambassadeur chargé de conduire la guerre ; moyennan
1625
La Russie envoie du matériel, des techniciens et
un
ambassadeur chargé de conduire la guerre ; moyennant quoi, elle entre
1626
y retrouve l’Allemagne, qui a envoyé du matériel,
des
techniciens et un ambassadeur qui est un général. L’Italie s’est cont
1627
gne, qui a envoyé du matériel, des techniciens et
un
ambassadeur qui est un général. L’Italie s’est contentée de faire déb
1628
tériel, des techniciens et un ambassadeur qui est
un
général. L’Italie s’est contentée de faire débarquer quelques dizaine
1629
s de milliers d’hommes : on lui fera tout de même
une
place dans le fameux comité. Le gouvernement français, inventeur de l
1630
la non-abstention qui permet la guerre, mais avec
un
sens de la mesure tout à fait traditionnel. C’est qu’il s’agit de « d
1631
ion ménage tout le monde, et le fait qu’on tolère
des
bureaux de recrutement pour le Fronte Popular apaise les activistes.
1632
le Fronte Popular apaise les activistes. Chiffre
des
volontaires enrôlés en France pour l’Espagne gouvernementale : novemb
1633
n effet cette inquiétude…) Le général Faupel fait
un
rapport des plus pessimistes au Führer sur le rendement du matériel a
1634
te inquiétude…) Le général Faupel fait un rapport
des
plus pessimistes au Führer sur le rendement du matériel allemand. Des
1635
au Führer sur le rendement du matériel allemand.
Des
volontaires anglais, qui ont enfin compris, se décident à s’enrôler.
1636
le gouvernement français constate que le chiffre
des
volontaires engagés par les bureaux parisiens diminue très rapidement
1637
r les bureaux parisiens diminue très rapidement d’
une
semaine à l’autre. Le plein est fait. En janvier, plus de 1000 França
1638
n dans le sens d’abstention. Et l’on prévoit déjà
une
« solution diplomatique » des affaires d’Espagne. Rideau. Dividendes.
1639
t l’on prévoit déjà une « solution diplomatique »
des
affaires d’Espagne. Rideau. Dividendes. Monopole des pyrites d’Espagn
1640
affaires d’Espagne. Rideau. Dividendes. Monopole
des
pyrites d’Espagne. ⁂ Réflexions d’un spectateur. — Duperie de la pai
1641
. Monopole des pyrites d’Espagne. ⁂ Réflexions d’
un
spectateur. — Duperie de la paix, de la paix à tout prix, fût-ce au p
1642
met notre art bien bas. Et ce n’est pas seulement
une
politique qui se trouve jugée par l’aventure d’Espagne, mais toute un
1643
trouve jugée par l’aventure d’Espagne, mais toute
une
civilisation de maquignons. Leur paix ne vaut pas mieux que leur guer
1644
ologiques ( ? ?) qu’est leur paix, et l’équilibre
des
mêmes éléments qu’est leur guerre, il n’y a que la différence de la l
1645
ision de l’Europe en fascistes et communistes est
une
des plus lourdes farces de l’Histoire, puisqu’ils veulent les uns et
1646
n de l’Europe en fascistes et communistes est une
des
plus lourdes farces de l’Histoire, puisqu’ils veulent les uns et les
1647
d’État totalitaire, notons que la prise de parti
des
fascistes pour Franco, et des communistes pour Caballero, a totalemen
1648
e la prise de parti des fascistes pour Franco, et
des
communistes pour Caballero, a totalement faussé le problème espagnol.
1649
line, l’impérialiste centralisateur, l’oppresseur
des
minorités dans l’Union soviétique, qui soutient la Catalogne ! Faut-i
1650
leurs que dans ce vertige de confusions la raison
des
violences passionnelles qu’a déchaînées le conflit espagnol ? Combats
1651
éraliste. Ce ne peut être encore de notre part qu’
un
vœu. Mais qui engage toute notre doctrine et ses réalisations à venir
1652
irrégularité dans la symétrie est très curieuse.
Des
centaines d’ouvriers français se sont fait tuer pour les ouvriers esp
1653
s libertés (mai 1937)ai aj Si l’hypocrisie est
un
hommage que le vice rend à la vertu, le verbiage politique d’aujourd’
1654
la vertu, le verbiage politique d’aujourd’hui est
un
hommage que les partis rendent à la liberté. Il semble, dès maintenan
1655
plus lucides, commence à poindre la conscience d’
un
problème de l’autorité et de la liberté, — nous voulons dire : d’un p
1656
utorité et de la liberté, — nous voulons dire : d’
un
problème qui se pose actuellement du fait de la carence des tentative
1657
me qui se pose actuellement du fait de la carence
des
tentatives de solutions qu’on a voulu historiquement lui donner. Cons
1658
t obscure, qui se révèle dès l’abord sous forme d’
un
malaise politique, dont on peut prédire que l’accentuation prendra la
1659
eut prédire que l’accentuation prendra la forme d’
une
angoisse politique, c’est-à-dire d’une situation révolutionnaire. C’e
1660
la forme d’une angoisse politique, c’est-à-dire d’
une
situation révolutionnaire. C’est à la faveur de cette situation révol
1661
tre pays pourra, d’un seul coup, apparaître comme
une
évidence à tous et comme le principe d’actes révolutionnaires qui inc
1662
e fond, ce serait nous condamner à la stérilité d’
une
action bâclée, donc au triomphe rapide d’une réaction dictatoriale. E
1663
té d’une action bâclée, donc au triomphe rapide d’
une
réaction dictatoriale. Entre ces deux déficiences opposées, nous pouv
1664
utionnaire devrait rendre manifeste l’existence d’
une
commune mesure dans la société. Sans vouloir entrer ici dans l’étude
1665
ques traits caractéristiques. La commune mesure d’
une
société doit être considérée non comme un élément « donné » (au sens
1666
sure d’une société doit être considérée non comme
un
élément « donné » (au sens philosophique du mot), mais comme un éléme
1667
onné » (au sens philosophique du mot), mais comme
un
élément créé, ou en voie de création. En effet, le donné n’est vraime
1668
vraiment tel que dans la mesure où il est donné à
une
conscience personnelle. Il n’est pas antérieur à l’acte de la personn
1669
ensuite imposer de force à la conscience de tout
un
chacun (ce qui prouve qu’ils ne sont ni spontanés, ni donnés !). C’es
1670
ance toute tentative d’ordination de la société à
un
principe matériel (comme l’abondance ou la prospérité) ou irrationnel
1671
nel et mythique (comme la race pour les nazis). D’
une
manière générale, la commune mesure ne doit pas être considérée comme
1672
commune mesure ne doit pas être considérée comme
une
vis a tergo qui pousserait la société dans une voie déterminée à l’av
1673
me une vis a tergo qui pousserait la société dans
une
voie déterminée à l’avance. C’est là ce qui permet de comprendre le c
1674
on écrite doit à nos yeux jouer le rôle non pas d’
une
sorte de résultat acquis ou de programme fixé une fois pour toutes de
1675
utes de manière statique, mais celui de symbole d’
une
création qui se fait jour, d’une création permanente. Ce fut le cas d
1676
lui de symbole d’une création qui se fait jour, d’
une
création permanente. Ce fut le cas de la Constitution de 1793, dont l
1677
iche) fut énorme. Au contraire, à vouloir prendre
une
déclaration inaugurale pour un principe régulateur donné de la vie pu
1678
à vouloir prendre une déclaration inaugurale pour
un
principe régulateur donné de la vie publique, comme l’ont fait les ré
1679
licains de la IIIe République pour la Déclaration
des
droits de l’homme ou la Constitution de 1875, on aboutit au conformis
1680
. Le principe de la commune mesure n’est donc pas
un
principe statique déterminant ; il est un principe de finalité qui ex
1681
onc pas un principe statique déterminant ; il est
un
principe de finalité qui exprime la communion entre les membres du co
1682
al, agissant et créant en tant que personnes dans
une
perspective commune. Ce principe de communion ne consiste cependant p
1683
rincipe de communion ne consiste cependant pas en
une
sorte d’émanation de la société constituée ou de la collectivité, éma
1684
ait peu à peu, spontanément, et pour ainsi dire d’
une
manière continue. L’élaboration d’une commune mesure ne saurait être
1685
insi dire d’une manière continue. L’élaboration d’
une
commune mesure ne saurait être le fait de ce qu’on appelle les « mass
1686
elle les « masses » qui ne sont, socialement, que
des
masses d’inertie. Nous sommes donc aussi loin que possible de l’attit
1687
de ceux qui se penchent vers le peuple comme vers
un
abîme insondable pour y écouter les paroles d’une vérité nouvelle. Ce
1688
un abîme insondable pour y écouter les paroles d’
une
vérité nouvelle. Ce ne sont pas des oracles que fait entendre la foul
1689
les paroles d’une vérité nouvelle. Ce ne sont pas
des
oracles que fait entendre la foule, nouvelle pythonisse, mais seuleme
1690
sonnes humaines que naissent les nouvelles tables
des
valeurs. Toute création sociale et politique n’est possible que par l
1691
politique n’est possible que par la surrection d’
un
groupe d’hommes en lesquels la conscience d’un ordre à établir devien
1692
d’un groupe d’hommes en lesquels la conscience d’
un
ordre à établir devient assez aiguë pour s’irradier ensuite dans la s
1693
nsuite dans la société qui incarne cet ordre dans
des
institutions. Est-il besoin d’ajouter d’ailleurs que ces déclarations
1694
ions ne visent nullement à affirmer l’existence d’
une
sorte d’aristocratie prédéterminée qui s’imposerait de par un privilè
1695
ristocratie prédéterminée qui s’imposerait de par
un
privilège acquis ; mais seulement à constater que c’est chez quelques
1696
d’exemples qu’il ne convient pas de prendre pour
des
modèles, mais dont l’évocation fera sentir que, dans toute Révolution
1697
ra sentir que, dans toute Révolution se produit à
un
certain instant — décisif pour la suite des événements, — une prise d
1698
duit à un certain instant — décisif pour la suite
des
événements, — une prise d’autorité par certains hommes. Quel sera le
1699
instant — décisif pour la suite des événements, —
une
prise d’autorité par certains hommes. Quel sera le lieu d’élection de
1700
N ne fonctionneront que si elles sont servies par
un
État aussi bien organisé et puissant dans son domaine limité qu’il es
1701
mettra au régime Ordre nouveau de faire coexister
une
liberté réelle avec un fonctionnement satisfaisant des organismes adm
1702
ouveau de faire coexister une liberté réelle avec
un
fonctionnement satisfaisant des organismes administratifs. En effet,
1703
iberté réelle avec un fonctionnement satisfaisant
des
organismes administratifs. En effet, toutes les fois que l’autorité s
1704
as à se révéler insoluble : ou bien, pour assurer
une
soi-disant liberté, on cherche à affaiblir le pouvoir, à multiplier d
1705
, on cherche à affaiblir le pouvoir, à multiplier
des
garanties contre son abus, à opposer des obstacles à son exercice ; —
1706
ltiplier des garanties contre son abus, à opposer
des
obstacles à son exercice ; — ou bien, en révolte contre l’anarchie en
1707
par cette première manière de faire, on construit
des
régimes « autoritaires » : on renforce le pouvoir au détriment de la
1708
détriment de la liberté, on enserre le pays dans
une
armature de contrainte matérielle, contre laquelle la colère des oppr
1709
contrainte matérielle, contre laquelle la colère
des
opprimés s’accumule petit à petit, jusqu’à l’explosion qui ramène au
1710
nsi de suite : ce petit jeu dure en France depuis
un
siècle et demi, et tout le monde semble commencer à en avoir assez. T
1711
l’État, lui permettra de jouer le rôle de garant
des
libertés personnelles contre les tyrannies administratives. Son fonc
1712
e de concevoir que les conseillers d’État forment
une
communauté, et, encore bien moins, une communauté révolutionnaire. Il
1713
at forment une communauté, et, encore bien moins,
une
communauté révolutionnaire. Il n’apparaît pas en effet que le Conseil
1714
ffet que le Conseil d’État soit le représentant d’
une
doctrine spécifique. S’il est vrai que ses arrêts constituent dans un
1715
e ses arrêts constituent dans une certaine mesure
une
tradition juridique, il ne semble pas que cette tradition soit orient
1716
semble pas que cette tradition soit orientée dans
un
sens très déterminé ou vise une finalité quelconque. Issu de la doctr
1717
soit orientée dans un sens très déterminé ou vise
une
finalité quelconque. Issu de la doctrine libérale de la séparation de
1718
ue. Issu de la doctrine libérale de la séparation
des
pouvoirs, le Conseil d’État manque de toute espèce d’orientation poli
1719
elles ont été conçues et en vue de la réalisation
des
fins communes de la Révolution permanente. De ce point de vue, on peu
1720
raison de l’État, qui ne possède par lui-même qu’
une
« raison d’État » toujours prête à se transformer en une raison au se
1721
aison d’État » toujours prête à se transformer en
une
raison au service de l’État et en une déviation impérialiste des inst
1722
nsformer en une raison au service de l’État et en
une
déviation impérialiste des institutions révolutionnaires. Comment le
1723
ervice de l’État et en une déviation impérialiste
des
institutions révolutionnaires. Comment le Conseil suprême sera-t-il e
1724
orter ces jugements globaux sur le fonctionnement
des
institutions ? On peut envisager diverses modalités : par exemple, la
1725
irects et aussi variés que possible. Il s’agira d’
une
invention perpétuelle, et non de l’application quasi automatique d’un
1726
elle, et non de l’application quasi automatique d’
un
dogme rigide. Le Conseil suprême n’aura pas seulement pour mission de
1727
ce que la liberté « en général » soit assurée par
un
fonctionnement normal des institutions. Il devra également être en me
1728
néral » soit assurée par un fonctionnement normal
des
institutions. Il devra également être en mesure d’intervenir dans les
1729
« particuliers ». C’est dire qu’il exercera aussi
une
action judiciaire en toute circonstance où les principes fondamentaux
1730
s conflits qui auraient été portés d’abord devant
des
tribunaux particuliers, dans la mesure où ces conflits intéressent le
1731
ra que tels ou tels agissements vont à l’encontre
des
principes révolutionnaires du personnalisme, tout de même qu’un citoy
1732
évolutionnaires du personnalisme, tout de même qu’
un
citoyen américain peut demander à la Cour suprême des États-Unis de s
1733
citoyen américain peut demander à la Cour suprême
des
États-Unis de statuer sur la constitutionnalité d’une loi ou d’une me
1734
États-Unis de statuer sur la constitutionnalité d’
une
loi ou d’une mesure gouvernementale. ⁂ Ces brèves indications suffis
1735
statuer sur la constitutionnalité d’une loi ou d’
une
mesure gouvernementale. ⁂ Ces brèves indications suffisent à oriente
1736
fondamentales, très naturelles dans l’état actuel
des
choses : 1. On nous dit : ce Conseil suprême, autorité purement spiri
1737
nez, il se confondra nécessairement, par la force
des
choses, avec un super-État. Nous répondrons en renvoyant nos études s
1738
dra nécessairement, par la force des choses, avec
un
super-État. Nous répondrons en renvoyant nos études sur l’autorité et
1739
est pas vrai que l’autorité spirituelle dépende d’
un
pouvoir matériel de contrainte, et ne puisse s’exercer sans lui ou co
1740
en vertu de son autorité purement spirituelle qu’
un
Calvin domina Genève, dont il n’était même pas citoyen légal. C’est e
1741
n’était même pas citoyen légal. C’est en vertu d’
une
autorité purement doctrinale et personnelle qu’un Lénine s’imposa aux
1742
ne autorité purement doctrinale et personnelle qu’
un
Lénine s’imposa aux masses russes, divisées et désordonnées, contre l
1743
er effectivement ces moyens que dans la mesure où
une
autorité contraire ne se manifeste pas. Dans la réalité, c’est donc l
1744
rchie, nous rappellerons d’abord que l’ON prévoit
un
État qui soit, dans son domaine administratif, un État fort. Puis, et
1745
un État qui soit, dans son domaine administratif,
un
État fort. Puis, et surtout, nous poserons à ceux qui font cette obje
1746
inutile d’aller plus avant. 2. On nous fait aussi
une
objection inverse : le Conseil suprême deviendrait la suprême tyranni
1747
corps. Nous répondons que cette objection prouve
une
totale méconnaissance des buts de la Révolution personnaliste. L’auto
1748
cette objection prouve une totale méconnaissance
des
buts de la Révolution personnaliste. L’autorité réelle étant pour nou
1749
t, en cela, elle se distingue absolument de celle
des
clubs jacobins ou d’un Saint-Just, représentant en mission — ; elle s
1750
ingue absolument de celle des clubs jacobins ou d’
un
Saint-Just, représentant en mission — ; elle sera au contraire fédéra
1751
te, c’est-à-dire qu’elle veillera à la sauvegarde
des
expressions personnelles, ou même régionales, ou religieuses ou non r
1752
erait même totalement absurde, de vouloir imposer
une
mesure commune extérieure et unifiée à une fédération dont le princip
1753
mposer une mesure commune extérieure et unifiée à
une
fédération dont le principe commun est justement « personnaliste », c
1754
n est justement « personnaliste », c’est-à-dire à
une
fédération dont la vie même suppose la libre et pleine expression des
1755
la vie même suppose la libre et pleine expression
des
diversités. ⁂ Ajoutons, pour terminer, que, pas plus qu’on ne saurait
1756
u’on ne saurait sans les trahir, séparer les unes
des
autres les diverses institutions que nous préconisons, on ne peut env
1757
uiconque sait interpréter les faits historiques d’
un
point de vue humain ne peut manquer de reconnaître l’existence d’une
1758
main ne peut manquer de reconnaître l’existence d’
une
semblable autorité dans les communautés humaines réelles et fécondes.
1759
rop d’irresponsables s’engagent ! (Responsabilité
des
intellectuels) (juin 1938)ak Chose étrange, le 6 février 1934 est
1760
n 1938)ak Chose étrange, le 6 février 1934 est
une
date de l’histoire littéraire : elle inaugure le temps des moutons en
1761
de l’histoire littéraire : elle inaugure le temps
des
moutons enragés. Fatigués de leur innocence, voyant que l’herbe se fa
1762
’avaient plus de berger, aux éclairs de chaleur d’
une
révolution encore lointaine, ils se sont jetés dans le premier parc v
1763
, à gauche ou à droite, et depuis lors y bêlent d’
une
voix aigre et anxieuse, tout en signant une quantité de manifestes. I
1764
ent d’une voix aigre et anxieuse, tout en signant
une
quantité de manifestes. Ils ont signé pour le négus et contre lui ; p
1765
égus et contre lui ; pour le chef bien-aimé, Père
des
peuples, et pour ses innocentes victimes, vipères lubriques ; pour Fr
1766
, contre le Japon, à propos du tsar, à M. Bénès ;
des
deux mains, des quatre pattes, les yeux fermés, d’une croix, d’une fa
1767
n, à propos du tsar, à M. Bénès ; des deux mains,
des
quatre pattes, les yeux fermés, d’une croix, d’une faucille et d’un m
1768
deux mains, des quatre pattes, les yeux fermés, d’
une
croix, d’une faucille et d’un marteau, ou avec plus ou moins de rétic
1769
es quatre pattes, les yeux fermés, d’une croix, d’
une
faucille et d’un marteau, ou avec plus ou moins de réticences ; d’un
1770
les yeux fermés, d’une croix, d’une faucille et d’
un
marteau, ou avec plus ou moins de réticences ; d’un nom connu, d’un n
1771
marteau, ou avec plus ou moins de réticences ; d’
un
nom connu, d’un nom à faire connaître… Bref, il n’est pas un acte com
1772
c plus ou moins de réticences ; d’un nom connu, d’
un
nom à faire connaître… Bref, il n’est pas un acte commis dans le mond
1773
u, d’un nom à faire connaître… Bref, il n’est pas
un
acte commis dans le monde, depuis quatre ans, qui n’ait été vertement
1774
s quatre ans, qui n’ait été vertement dénoncé par
des
« intellectuels » français. Mais si le monde ne s’en porte pas mieux,
1775
es conflits et refusaient d’être considérés comme
des
citoyens responsables, ils étaient au moins en accord avec l’esprit g
1776
vec l’esprit général de l’époque : intelligence d’
un
côté, action de l’autre, et surtout ne mélangeons rien. Tributaires d
1777
tre, et surtout ne mélangeons rien. Tributaires d’
une
culture dont l’ambition suprême était de se « distinguer » des contin
1778
ont l’ambition suprême était de se « distinguer »
des
contingences, ils étaient au moins purs dans leur erreur. Les modalit
1779
Et leur style traduisait fidèlement les nuances d’
une
pensée détachée, irresponsable par définition. Il n’y a pas que du ma
1780
mporte quoi, sans tenir compte de l’époque, était
une
illusion entretenue par l’apparente paix sociale, mais que l’échéance
1781
contractées par l’esprit ne laissaient même plus
une
possibilité de concordat. Déjà les dictatures réglaient les comptes.
1782
arler d’esprit, je désarme mon revolver », disait
un
officier nazi. Les staliniens faisaient de même en présence du libéra
1783
ité totalitaire. On nous propose donc de défendre
une
maladie contre la mort à quoi elle mène nécessairement. Au lieu de no
1784
elle mène nécessairement. Au lieu de nous refaire
une
santé. Au lieu de nous proposer une cure de désintoxication énergique
1785
nous refaire une santé. Au lieu de nous proposer
une
cure de désintoxication énergique. Au lieu de rechercher les moyens d
1786
t dont tout le monde abuse aujourd’hui. ⁂ Pour qu’
une
pensée s’engage dans le réel, il ne faut pas et il ne suffit pas qu’e
1787
aut pas et il ne suffit pas qu’elle se soumette à
des
réalités dont elle ignore ou répudie la loi interne : la tactique d’u
1788
ignore ou répudie la loi interne : la tactique d’
un
parti par exemple. Ce n’est pas dans l’utilisation accidentelle et pa
1789
as dans l’utilisation accidentelle et partisane d’
une
pensée que réside son engagement. C’est au contraire dans sa démarche
1790
utôt que là. Ce n’est pas passer de l’esclavage d’
une
mode à celui d’une tactique politique. Ce n’est pas du tout devenir e
1791
st pas passer de l’esclavage d’une mode à celui d’
une
tactique politique. Ce n’est pas du tout devenir esclave d’une doctri
1792
politique. Ce n’est pas du tout devenir esclave d’
une
doctrine, mais au contraire, c’est se libérer et assumer les risques
1793
sembler paradoxal de soutenir que l’engagement d’
une
pensée suppose sa libération. En vérité, c’est le libéralisme qui a r
1794
a répandu l’idée que l’engagement ne peut être qu’
un
esclavage. La liberté réelle n’a pas de pires ennemis que les libérau
1795
seurs les plus violemment libres du xixe siècle,
un
Nietzsche, un Kierkegaard, un Baudelaire78, ont été les plus violemme
1796
violemment libres du xixe siècle, un Nietzsche,
un
Kierkegaard, un Baudelaire78, ont été les plus violemment engagés dan
1797
es du xixe siècle, un Nietzsche, un Kierkegaard,
un
Baudelaire78, ont été les plus violemment engagés dans la réalité. Et
1798
s à ce mot d’engagement. ⁂ Je l’ai dit ailleurs :
un
gant qui se retourne ne devient pas pour si peu une main vivante et a
1799
n gant qui se retourne ne devient pas pour si peu
une
main vivante et agissante. Un libéral qui se soumet aux directives d’
1800
nt pas pour si peu une main vivante et agissante.
Un
libéral qui se soumet aux directives d’un parti ne devient pas pour s
1801
ssante. Un libéral qui se soumet aux directives d’
un
parti ne devient pas pour si peu un penseur engagé. Et il ne faudrait
1802
directives d’un parti ne devient pas pour si peu
un
penseur engagé. Et il ne faudrait pas que ces trahisons insignes ridi
1803
insignes ridiculisent toute espèce d’engagement.
Une
pensée qui, par sa nature et son mouvement originel, est libérale, ir
1804
able du seul fait qu’elle se met « au service » d’
une
doctrine de lutte politique. Faire la révolution, cela demande un eff
1805
utte politique. Faire la révolution, cela demande
un
effort un peu plus grand, et d’une autre nature, que l’effort de sign
1806
ique. Faire la révolution, cela demande un effort
un
peu plus grand, et d’une autre nature, que l’effort de signer un mani
1807
n, cela demande un effort un peu plus grand, et d’
une
autre nature, que l’effort de signer un manifeste ou de s’inscrire da
1808
nd, et d’une autre nature, que l’effort de signer
un
manifeste ou de s’inscrire dans les rangs d’une ligue. On rougit de r
1809
er un manifeste ou de s’inscrire dans les rangs d’
une
ligue. On rougit de rappeler de tels truismes. Mais on y est bien for
1810
çaise. Précisons donc encore : la première tâche
des
intellectuels qui ont compris le péril totalitaire (de droite ou de g
1811
nt d’eux-mêmes en rangs et marquent le pas dès qu’
une
menace se précise contre les libertés françaises ! Le réflexe du libé
1812
éflexe du libéral devant le péril, c’est de faire
un
fascisme. Fût-ce même pour se défendre du fascisme. Et peut-être surt
1813
vrais libéraux, irresponsables nés79, égarés pour
un
temps dans les voies de « l’engagement » politique, et faisant amende
1814
et la situation s’éclaircit. Voici venir le temps
des
vrais dangers, c’est-à-dire des vraies luttes et des vrais engagement
1815
ci venir le temps des vrais dangers, c’est-à-dire
des
vraies luttes et des vrais engagements. 78. Baudelaire voulait que
1816
vrais dangers, c’est-à-dire des vraies luttes et
des
vrais engagements. 78. Baudelaire voulait que la critique des poète
1817
gements. 78. Baudelaire voulait que la critique
des
poètes — qu’il opposait à celle des philosophes libéraux — fût partia
1818
e la critique des poètes — qu’il opposait à celle
des
philosophes libéraux — fût partiale, pleine de partis pris, et même p
1819
rop d’irresponsables s’engagent ! (Responsabilité
des
intellectuels) », L’Ordre nouveau, Paris, juin 1938, p. 19-22.