1
ts) (janvier 1932)a Nous voici donc à ce point
d’
étrangeté où l’on oppose la pensée et l’action jusque sur le plan de l
2
32)a Nous voici donc à ce point d’étrangeté où
l’
on oppose la pensée et l’action jusque sur le plan de l’éthique. Or, u
3
voici donc à ce point d’étrangeté où l’on oppose
la
pensée et l’action jusque sur le plan de l’éthique. Or, un homme qui
4
ce point d’étrangeté où l’on oppose la pensée et
l’
action jusque sur le plan de l’éthique. Or, un homme qui professe cett
5
n oppose la pensée et l’action jusque sur le plan
de
l’éthique. Or, un homme qui professe cette distinction — essentiellem
6
ppose la pensée et l’action jusque sur le plan de
l’
éthique. Or, un homme qui professe cette distinction — essentiellement
7
hologue nominaliste, bavarde impunément à travers
les
systèmes. La philosophie n’est pas seule responsable d’un divorce que
8
liste, bavarde impunément à travers les systèmes.
La
philosophie n’est pas seule responsable d’un divorce que la nature hu
9
tèmes. La philosophie n’est pas seule responsable
d’
un divorce que la nature humaine désirait de toute sa lâcheté. Mais l’
10
phie n’est pas seule responsable d’un divorce que
la
nature humaine désirait de toute sa lâcheté. Mais l’exemple de Descar
11
sable d’un divorce que la nature humaine désirait
de
toute sa lâcheté. Mais l’exemple de Descartes est l’un des plus mauva
12
nature humaine désirait de toute sa lâcheté. Mais
l’
exemple de Descartes est l’un des plus mauvais qui aient été donnés au
13
aine désirait de toute sa lâcheté. Mais l’exemple
de
Descartes est l’un des plus mauvais qui aient été donnés au monde mod
14
uter, si longtemps qu’ils fussent privés du droit
d’
affirmer rien de certain dans l’ordre de la connaissance, cependant il
15
ps qu’ils fussent privés du droit d’affirmer rien
de
certain dans l’ordre de la connaissance, cependant ils seraient en dr
16
t privés du droit d’affirmer rien de certain dans
l’
ordre de la connaissance, cependant ils seraient en droit d’agir, car
17
du droit d’affirmer rien de certain dans l’ordre
de
la connaissance, cependant ils seraient en droit d’agir, car on s’y p
18
droit d’affirmer rien de certain dans l’ordre de
la
connaissance, cependant ils seraient en droit d’agir, car on s’y peut
19
la connaissance, cependant ils seraient en droit
d’
agir, car on s’y peut contenter de vraisemblance. La monstrueuse contr
20
raient en droit d’agir, car on s’y peut contenter
de
vraisemblance. La monstrueuse contradiction ! Comme s’il n’était pas
21
agir, car on s’y peut contenter de vraisemblance.
La
monstrueuse contradiction ! Comme s’il n’était pas bien pire de comme
22
contradiction ! Comme s’il n’était pas bien pire
de
commettre un acte qui vous laisse dans le doute (et l’on s’attire pou
23
en pire de commettre un acte qui vous laisse dans
le
doute (et l’on s’attire pourtant une responsabilité) que de simplemen
24
mmettre un acte qui vous laisse dans le doute (et
l’
on s’attire pourtant une responsabilité) que de simplement prétendre q
25
et l’on s’attire pourtant une responsabilité) que
de
simplement prétendre quelque chose. »1 Cette « monstrueuse contradic
26
ontradiction » règne au cœur du monde moderne, et
la
« pensée » bourgeoise a réussi ce tour pendable de la faire passer po
27
a « pensée » bourgeoise a réussi ce tour pendable
de
la faire passer pour le bon sens même. L’industriel est-il « en droit
28
pensée » bourgeoise a réussi ce tour pendable de
la
faire passer pour le bon sens même. L’industriel est-il « en droit d’
29
a réussi ce tour pendable de la faire passer pour
le
bon sens même. L’industriel est-il « en droit d’affirmer rien de cert
30
endable de la faire passer pour le bon sens même.
L’
industriel est-il « en droit d’affirmer rien de certain » touchant les
31
le bon sens même. L’industriel est-il « en droit
d’
affirmer rien de certain » touchant les fins dernières du progrès méca
32
e. L’industriel est-il « en droit d’affirmer rien
de
certain » touchant les fins dernières du progrès mécanique ? Il ne s’
33
« en droit d’affirmer rien de certain » touchant
les
fins dernières du progrès mécanique ? Il ne s’est même pas posé la qu
34
écanique ? Il ne s’est même pas posé la question.
La
coutume du temps est de s’enrichir : modeste, il s’y conforme. « … Et
35
ême pas posé la question. La coutume du temps est
de
s’enrichir : modeste, il s’y conforme. « … Et l’on s’attire pourtant
36
de s’enrichir : modeste, il s’y conforme. « … Et
l’
on s’attire pourtant une responsabilité. » Il faut bien constater que
37
que plusieurs générations2 cultivèrent ce défaut
d’
exigence éthique comme la garantie d’une certaine douceur de vivre. Pe
38
s2 cultivèrent ce défaut d’exigence éthique comme
la
garantie d’une certaine douceur de vivre. Penser devint l’art de ne r
39
nt ce défaut d’exigence éthique comme la garantie
d’
une certaine douceur de vivre. Penser devint l’art de ne rien affirmer
40
éthique comme la garantie d’une certaine douceur
de
vivre. Penser devint l’art de ne rien affirmer de décisif. Admirable
41
ie d’une certaine douceur de vivre. Penser devint
l’
art de ne rien affirmer de décisif. Admirable invention, que l’on pour
42
ne certaine douceur de vivre. Penser devint l’art
de
ne rien affirmer de décisif. Admirable invention, que l’on pourrait b
43
de vivre. Penser devint l’art de ne rien affirmer
de
décisif. Admirable invention, que l’on pourrait baptiser la pensée sa
44
ien affirmer de décisif. Admirable invention, que
l’
on pourrait baptiser la pensée sans douleur, et qui comblait si doucem
45
. Admirable invention, que l’on pourrait baptiser
la
pensée sans douleur, et qui comblait si doucement la débilité morale
46
pensée sans douleur, et qui comblait si doucement
la
débilité morale du siècle ! Elle en figura tout ensemble le « bon goû
47
é morale du siècle ! Elle en figura tout ensemble
le
« bon goût », la mesure, et la suprême astuce. Toutefois, le danger d
48
e ! Elle en figura tout ensemble le « bon goût »,
la
mesure, et la suprême astuce. Toutefois, le danger d’un écart, par ai
49
gura tout ensemble le « bon goût », la mesure, et
la
suprême astuce. Toutefois, le danger d’un écart, par ailleurs confort
50
ût », la mesure, et la suprême astuce. Toutefois,
le
danger d’un écart, par ailleurs confortable, entre nos idéaux généreu
51
esure, et la suprême astuce. Toutefois, le danger
d’
un écart, par ailleurs confortable, entre nos idéaux généreux et nos p
52
c quelque insistance depuis 1914, il apparaît que
la
question peut être reprise sans trop de mauvais goût par une jeunesse
53
araît que la question peut être reprise sans trop
de
mauvais goût par une jeunesse qu’on dit outrecuidante, — qui surtout
54
on dit outrecuidante, — qui surtout n’a pas envie
de
se faire assassiner. ⁂ Pendant que ce monde condamné tient encore deb
55
monde condamné tient encore debout, il serait bon
d’
examiner rapidement les principes qui lui permirent de durer malgré la
56
ncore debout, il serait bon d’examiner rapidement
les
principes qui lui permirent de durer malgré la qualité médiocre des m
57
aminer rapidement les principes qui lui permirent
de
durer malgré la qualité médiocre des matériaux. Ces principes constit
58
t les principes qui lui permirent de durer malgré
la
qualité médiocre des matériaux. Ces principes constituaient l’instruc
59
diocre des matériaux. Ces principes constituaient
l’
instruction réelle, sinon concertée, de la bâtisse, et seront encore b
60
stituaient l’instruction réelle, sinon concertée,
de
la bâtisse, et seront encore bons pour construire, si demain nous lai
61
tuaient l’instruction réelle, sinon concertée, de
la
bâtisse, et seront encore bons pour construire, si demain nous laisse
62
On n’en retiendra qu’un dans ces pages, celui que
l’
on voudrait nommer l’a priori éthique. Kierkegaard, après avoir formul
63
un dans ces pages, celui que l’on voudrait nommer
l’
a priori éthique. Kierkegaard, après avoir formulé la « monstrueuse co
64
priori éthique. Kierkegaard, après avoir formulé
la
« monstrueuse contradiction » moderne, conclut par un renversement so
65
renversement soudain : « Cela ne viendrait-il pas
de
ce que l’Éthique possède en soi une certitude ? Il existerait alors u
66
nt soudain : « Cela ne viendrait-il pas de ce que
l’
Éthique possède en soi une certitude ? Il existerait alors une chose a
67
tude ? Il existerait alors une chose au moins que
le
doute ne pourrait atteindre. » Mais qu’est-ce que l’Éthique ? — Quest
68
doute ne pourrait atteindre. » Mais qu’est-ce que
l’
Éthique ? — Question non éthique, et qui manifeste seulement l’égareme
69
Question non éthique, et qui manifeste seulement
l’
égarement du temps. « L’Éthique ne commence pas dans une ignorance qu’
70
t qui manifeste seulement l’égarement du temps. «
L’
Éthique ne commence pas dans une ignorance qu’il faudrait muer en savo
71
qui exige sa réalisation ». Phrase qui n’imposera
le
silence à personne, mais fera prendre les armes à quelques-uns. Phras
72
imposera le silence à personne, mais fera prendre
les
armes à quelques-uns. Phrase cardinale, au seuil de l’ère révolutionn
73
armes à quelques-uns. Phrase cardinale, au seuil
de
l’ère révolutionnaire — ère spirituelle — dont l’avènement historique
74
mes à quelques-uns. Phrase cardinale, au seuil de
l’
ère révolutionnaire — ère spirituelle — dont l’avènement historique es
75
de l’ère révolutionnaire — ère spirituelle — dont
l’
avènement historique est dans nos mains. On nous a menés à ce point —
76
s. On nous a menés à ce point — il n’est question
de
s’en réjouir ni de le déplorer — où le choix n’est plus qu’entre marx
77
à ce point — il n’est question de s’en réjouir ni
de
le déplorer — où le choix n’est plus qu’entre marxisme et christianis
78
e point — il n’est question de s’en réjouir ni de
le
déplorer — où le choix n’est plus qu’entre marxisme et christianisme3
79
t question de s’en réjouir ni de le déplorer — où
le
choix n’est plus qu’entre marxisme et christianisme3, entre vérité co
80
llective et vérité personnifiée. Ou encore, entre
la
réalisation fatale d’une doctrine du fait et la réalisation héroïque
81
sonnifiée. Ou encore, entre la réalisation fatale
d’
une doctrine du fait et la réalisation héroïque d’une doctrine de l’êt
82
e la réalisation fatale d’une doctrine du fait et
la
réalisation héroïque d’une doctrine de l’être. Deux noms : Hegel et K
83
d’une doctrine du fait et la réalisation héroïque
d’
une doctrine de l’être. Deux noms : Hegel et Kierkegaard4. Désormais,
84
du fait et la réalisation héroïque d’une doctrine
de
l’être. Deux noms : Hegel et Kierkegaard4. Désormais, nous les retrou
85
fait et la réalisation héroïque d’une doctrine de
l’
être. Deux noms : Hegel et Kierkegaard4. Désormais, nous les retrouver
86
eux noms : Hegel et Kierkegaard4. Désormais, nous
les
retrouverons aux prises à tous les degrés de notre activité. Ainsi, l
87
ésormais, nous les retrouverons aux prises à tous
les
degrés de notre activité. Ainsi, le plus profond antagonisme de la pe
88
ous les retrouverons aux prises à tous les degrés
de
notre activité. Ainsi, le plus profond antagonisme de la pensée du xi
89
rises à tous les degrés de notre activité. Ainsi,
le
plus profond antagonisme de la pensée du xixe siècle vient s’incarne
90
otre activité. Ainsi, le plus profond antagonisme
de
la pensée du xixe siècle vient s’incarner dans notre génération. Et
91
e activité. Ainsi, le plus profond antagonisme de
la
pensée du xixe siècle vient s’incarner dans notre génération. Et déj
92
qu’à notre situation géographique que nous devons
de
pouvoir trancher le débat sans risquer le poteau. L’on s’en rend comp
93
géographique que nous devons de pouvoir trancher
le
débat sans risquer le poteau. L’on s’en rend compte en écrivant ces l
94
devons de pouvoir trancher le débat sans risquer
le
poteau. L’on s’en rend compte en écrivant ces lignes, et qu’il y a pe
95
pouvoir trancher le débat sans risquer le poteau.
L’
on s’en rend compte en écrivant ces lignes, et qu’il y a peu de mérite
96
vant ces lignes, et qu’il y a peu de mérite, pour
l’
heure, à récuser une pensée qui ne menace pas encore à bout portant. ⁂
97
ensée qui ne menace pas encore à bout portant. ⁂
L’
on résume ici la substance de quelques passages relatifs à différentes
98
ace pas encore à bout portant. ⁂ L’on résume ici
la
substance de quelques passages relatifs à différentes acceptions du v
99
e à bout portant. ⁂ L’on résume ici la substance
de
quelques passages relatifs à différentes acceptions du verbe penser.
100
a noté d’abord qu’une espèce humaine est en voie
de
disparaître, en partie par vice interne, en partie du fait des circon
101
interne, en partie du fait des circonstances qui
la
molestent durement : l’espèce bourgeois cultivé que sa culture dispen
102
ait des circonstances qui la molestent durement :
l’
espèce bourgeois cultivé que sa culture dispense de penser. En vérité,
103
’espèce bourgeois cultivé que sa culture dispense
de
penser. En vérité, ces gens-là n’ont jamais pensé. N’ont fait que de
104
é, ces gens-là n’ont jamais pensé. N’ont fait que
de
la classification avec les idées des autres, quand ils étaient intell
105
ces gens-là n’ont jamais pensé. N’ont fait que de
la
classification avec les idées des autres, quand ils étaient intellige
106
s pensé. N’ont fait que de la classification avec
les
idées des autres, quand ils étaient intelligents ; et autrement, du j
107
nationaux. On remarque par exemple qu’en France,
l’
admiration pour un philosophe s’exprime volontiers dans des termes de
108
n philosophe s’exprime volontiers dans des termes
de
ce genre : « penseur ingénieux, esprit subtil ». Ce n’est guère que d
109
génieux, esprit subtil ». Ce n’est guère que dans
les
feuilles de gauche que l’on voit encore décerner l’épithète de « puis
110
it subtil ». Ce n’est guère que dans les feuilles
de
gauche que l’on voit encore décerner l’épithète de « puissant » à des
111
e n’est guère que dans les feuilles de gauche que
l’
on voit encore décerner l’épithète de « puissant » à des « penseurs »
112
feuilles de gauche que l’on voit encore décerner
l’
épithète de « puissant » à des « penseurs » comme Victor Margueritte o
113
e gauche que l’on voit encore décerner l’épithète
de
« puissant » à des « penseurs » comme Victor Margueritte ou Barbusse.
114
Margueritte ou Barbusse. À droite on parle plutôt
de
« rigueur », en serrant les dents. Mais partout, l’élégance, même vul
115
droite on parle plutôt de « rigueur », en serrant
les
dents. Mais partout, l’élégance, même vulgaire, prime l’efficience. L
116
« rigueur », en serrant les dents. Mais partout,
l’
élégance, même vulgaire, prime l’efficience. Le penseur allemand serai
117
s. Mais partout, l’élégance, même vulgaire, prime
l’
efficience. Le penseur allemand serait plutôt du type « tiefsinnig ».
118
t, l’élégance, même vulgaire, prime l’efficience.
Le
penseur allemand serait plutôt du type « tiefsinnig ». Mais on remarq
119
ine profondeur peuvent se situer à égale distance
de
la réalisation éthique, et se confondre dans la même insignifiance, q
120
profondeur peuvent se situer à égale distance de
la
réalisation éthique, et se confondre dans la même insignifiance, quoi
121
e de la réalisation éthique, et se confondre dans
la
même insignifiance, quoique de signes contraires. Poursuivant cette o
122
se confondre dans la même insignifiance, quoique
de
signes contraires. Poursuivant cette opposition au-delà de ces caract
123
contraires. Poursuivant cette opposition au-delà
de
ces caractéristiques devenues banales, on tente de la ramener à celle
124
e ces caractéristiques devenues banales, on tente
de
la ramener à celle des deux interprétations étymologiques du mot pens
125
es caractéristiques devenues banales, on tente de
la
ramener à celle des deux interprétations étymologiques du mot penser.
126
tions étymologiques du mot penser. Celui-ci ayant
la
même origine que peser, il est loisible de jouer avec le mot de la fa
127
ayant la même origine que peser, il est loisible
de
jouer avec le mot de la façon suivante : le Français pèse le pour et
128
origine que peser, il est loisible de jouer avec
le
mot de la façon suivante : le Français pèse le pour et le contre ; l’
129
e que peser, il est loisible de jouer avec le mot
de
la façon suivante : le Français pèse le pour et le contre ; l’Alleman
130
ue peser, il est loisible de jouer avec le mot de
la
façon suivante : le Français pèse le pour et le contre ; l’Allemand p
131
sible de jouer avec le mot de la façon suivante :
le
Français pèse le pour et le contre ; l’Allemand pèse sur les choses.
132
ec le mot de la façon suivante : le Français pèse
le
pour et le contre ; l’Allemand pèse sur les choses. D’où l’on conclut
133
e la façon suivante : le Français pèse le pour et
le
contre ; l’Allemand pèse sur les choses. D’où l’on conclut encore que
134
uivante : le Français pèse le pour et le contre ;
l’
Allemand pèse sur les choses. D’où l’on conclut encore que la pensée f
135
s pèse le pour et le contre ; l’Allemand pèse sur
les
choses. D’où l’on conclut encore que la pensée figure pour le Françai
136
ur et le contre ; l’Allemand pèse sur les choses.
D’
où l’on conclut encore que la pensée figure pour le Français une activ
137
le contre ; l’Allemand pèse sur les choses. D’où
l’
on conclut encore que la pensée figure pour le Français une activité o
138
pèse sur les choses. D’où l’on conclut encore que
la
pensée figure pour le Français une activité ordonnatrice ; pour l’All
139
’où l’on conclut encore que la pensée figure pour
le
Français une activité ordonnatrice ; pour l’Allemand, titanique. On f
140
pour le Français une activité ordonnatrice ; pour
l’
Allemand, titanique. On fait alors intervenir une définition de la pen
141
itanique. On fait alors intervenir une définition
de
la pensée d’où découleront les conclusions de cet essai. Penser serai
142
nique. On fait alors intervenir une définition de
la
pensée d’où découleront les conclusions de cet essai. Penser serait :
143
fait alors intervenir une définition de la pensée
d’
où découleront les conclusions de cet essai. Penser serait : créer de
144
enir une définition de la pensée d’où découleront
les
conclusions de cet essai. Penser serait : créer de tout son être spir
145
ion de la pensée d’où découleront les conclusions
de
cet essai. Penser serait : créer de tout son être spirituel des faits
146
s conclusions de cet essai. Penser serait : créer
de
tout son être spirituel des faits nouveaux et vrais, dans un certain
147
ensèrent un Pascal, un Rimbaud, véritable honneur
de
la langue française. Ainsi, un Nietzsche, qui le premier substitua dé
148
èrent un Pascal, un Rimbaud, véritable honneur de
la
langue française. Ainsi, un Nietzsche, qui le premier substitua délib
149
Nietzsche, qui le premier substitua délibérément
la
notion de style à celle de correction, dans les démarches de l’esprit
150
, qui le premier substitua délibérément la notion
de
style à celle de correction, dans les démarches de l’esprit. Et Dosto
151
substitua délibérément la notion de style à celle
de
correction, dans les démarches de l’esprit. Et Dostoïevski, dont on p
152
nt la notion de style à celle de correction, dans
les
démarches de l’esprit. Et Dostoïevski, dont on peut dire qu’il pensai
153
e style à celle de correction, dans les démarches
de
l’esprit. Et Dostoïevski, dont on peut dire qu’il pensait par péchés
154
tyle à celle de correction, dans les démarches de
l’
esprit. Et Dostoïevski, dont on peut dire qu’il pensait par péchés et
155
péchés et remords. Ainsi pensèrent tous ceux dont
l’
œuvre détermine en nous une réaction éthique, c’est-à-dire une réalisa
156
e voir par ces exemples qu’il ne s’agit nullement
d’
« applications », comme le voudrait le vocabulaire du xixe , mais d’in
157
’il ne s’agit nullement d’« applications », comme
le
voudrait le vocabulaire du xixe , mais d’incarnation de la pensée. Ni
158
t nullement d’« applications », comme le voudrait
le
vocabulaire du xixe , mais d’incarnation de la pensée. Ni moralisme,
159
, comme le voudrait le vocabulaire du xixe , mais
d’
incarnation de la pensée. Ni moralisme, ni socialisme. ⁂ Moralisme.
160
drait le vocabulaire du xixe , mais d’incarnation
de
la pensée. Ni moralisme, ni socialisme. ⁂ Moralisme. Il y a des gen
161
it le vocabulaire du xixe , mais d’incarnation de
la
pensée. Ni moralisme, ni socialisme. ⁂ Moralisme. Il y a des gens q
162
isme. Il y a des gens qui disent : j’ai tel idéal
de
véracité, de justice, eh bien ! dès aujourd’hui je m’en vais l’appliq
163
des gens qui disent : j’ai tel idéal de véracité,
de
justice, eh bien ! dès aujourd’hui je m’en vais l’appliquer. Comment
164
e justice, eh bien ! dès aujourd’hui je m’en vais
l’
appliquer. Comment le pourraient-ils ? Car il faut qu’un idéal ait « p
165
dès aujourd’hui je m’en vais l’appliquer. Comment
le
pourraient-ils ? Car il faut qu’un idéal ait « pris corps » pour qu’i
166
ur qu’il devienne « applicable ». On ne crée rien
de
vivant avec ce qu’on a, mais seulement avec ce qu’on est. C’est pourq
167
lement avec ce qu’on est. C’est pourquoi il n’y a
de
création possible que par les individus. Et de là vient que toute cré
168
st pourquoi il n’y a de création possible que par
les
individus. Et de là vient que toute création absolue est héroïque. S
169
a de création possible que par les individus. Et
de
là vient que toute création absolue est héroïque. Socialisme (ou mar
170
r en actes : ce n’est pas descendre au social, si
l’
on accepte l’héroïsme. Un siècle bourgeois comme fut le dernier, n’osa
171
ce n’est pas descendre au social, si l’on accepte
l’
héroïsme. Un siècle bourgeois comme fut le dernier, n’osait imaginer d
172
bourgeois comme fut le dernier, n’osait imaginer
de
« réalisation » que sociale : car il faut bien qu’on s’y mette à plus
173
te perspective, puisqu’on sait qu’il n’existe pas
d’
héroïsme collectif. Le héros est toujours seul. Par définition. Quant
174
’on sait qu’il n’existe pas d’héroïsme collectif.
Le
héros est toujours seul. Par définition. Quant au bourgeois seul, cel
175
l, cela ne se peut concevoir, n’a jamais existé5.
Le
bourgeois n’étant donc jamais un héros, n’entreprendra jamais la « ré
176
étant donc jamais un héros, n’entreprendra jamais
la
« réalisation » personnelle d’une pensée. Par contre, s’il est actif,
177
ntreprendra jamais la « réalisation » personnelle
d’
une pensée. Par contre, s’il est actif, il se piquera de favoriser sa
178
pensée. Par contre, s’il est actif, il se piquera
de
favoriser sa mise en circulation. Jeter une idée « nouvelle » dans la
179
en circulation. Jeter une idée « nouvelle » dans
la
circulation — rêve du sociologue — consiste, en effet, à s’en débarra
180
te, en effet, à s’en débarrasser personnellement.
Les
meilleures intentions ne sauraient en rien voiler la physiologique év
181
meilleures intentions ne sauraient en rien voiler
la
physiologique évidence d’une telle remarque. Précisons : réaliser une
182
auraient en rien voiler la physiologique évidence
d’
une telle remarque. Précisons : réaliser une pensée, ce n’est pas « la
183
. Précisons : réaliser une pensée, ce n’est pas «
la
mettre à exécution » — la condamner à mort, autant dire, et l’extirpe
184
pensée, ce n’est pas « la mettre à exécution » —
la
condamner à mort, autant dire, et l’extirper de son être, fût-ce pour
185
xécution » — la condamner à mort, autant dire, et
l’
extirper de son être, fût-ce pour l’introduire dans l’Histoire. Mais c
186
— la condamner à mort, autant dire, et l’extirper
de
son être, fût-ce pour l’introduire dans l’Histoire. Mais c’est au con
187
tant dire, et l’extirper de son être, fût-ce pour
l’
introduire dans l’Histoire. Mais c’est au contraire devenir cette idée
188
tirper de son être, fût-ce pour l’introduire dans
l’
Histoire. Mais c’est au contraire devenir cette idée. Et le théâtre de
189
e. Mais c’est au contraire devenir cette idée. Et
le
théâtre de sa passion. Voilà qui mène plus loin que l’activisme, — et
190
st au contraire devenir cette idée. Et le théâtre
de
sa passion. Voilà qui mène plus loin que l’activisme, — et avec plus
191
éâtre de sa passion. Voilà qui mène plus loin que
l’
activisme, — et avec plus de conséquence6. C’est le drame de l’éthique
192
ui mène plus loin que l’activisme, — et avec plus
de
conséquence6. C’est le drame de l’éthique individuelle, — une affaire
193
’activisme, — et avec plus de conséquence6. C’est
le
drame de l’éthique individuelle, — une affaire d’amour, une affaire d
194
e, — et avec plus de conséquence6. C’est le drame
de
l’éthique individuelle, — une affaire d’amour, une affaire de la soli
195
— et avec plus de conséquence6. C’est le drame de
l’
éthique individuelle, — une affaire d’amour, une affaire de la solitud
196
le drame de l’éthique individuelle, — une affaire
d’
amour, une affaire de la solitude. Une pensée et une vie sont aux pris
197
individuelle, — une affaire d’amour, une affaire
de
la solitude. Une pensée et une vie sont aux prises : qu’on les laisse
198
dividuelle, — une affaire d’amour, une affaire de
la
solitude. Une pensée et une vie sont aux prises : qu’on les laisse do
199
de. Une pensée et une vie sont aux prises : qu’on
les
laisse donc seules à ce débat silencieux et obscur comme les ruses de
200
donc seules à ce débat silencieux et obscur comme
les
ruses de la volupté, à ce jeu serré de refus, de tentations, d’oublis
201
s à ce débat silencieux et obscur comme les ruses
de
la volupté, à ce jeu serré de refus, de tentations, d’oublis feints e
202
ce débat silencieux et obscur comme les ruses de
la
volupté, à ce jeu serré de refus, de tentations, d’oublis feints et d
203
cur comme les ruses de la volupté, à ce jeu serré
de
refus, de tentations, d’oublis feints et de brusques retours. Il faut
204
les ruses de la volupté, à ce jeu serré de refus,
de
tentations, d’oublis feints et de brusques retours. Il faut tout cela
205
volupté, à ce jeu serré de refus, de tentations,
d’
oublis feints et de brusques retours. Il faut tout cela, et les mille
206
serré de refus, de tentations, d’oublis feints et
de
brusques retours. Il faut tout cela, et les mille petites souffrances
207
nts et de brusques retours. Il faut tout cela, et
les
mille petites souffrances de la souffrance, pour qu’une idée devienne
208
faut tout cela, et les mille petites souffrances
de
la souffrance, pour qu’une idée devienne ce mythe qui vive en nous et
209
ut tout cela, et les mille petites souffrances de
la
souffrance, pour qu’une idée devienne ce mythe qui vive en nous et da
210
ns lequel nous vivions, jusqu’au point que chacun
de
nos gestes — oui, même ce signe de la main — trahisse son immanente p
211
int que chacun de nos gestes — oui, même ce signe
de
la main — trahisse son immanente puissance. On voudrait dire — mais c
212
que chacun de nos gestes — oui, même ce signe de
la
main — trahisse son immanente puissance. On voudrait dire — mais ce n
213
n’est pas si simple que cela — qu’il faut avaler
les
idées7, et qu’une idée qui ne peut être mastiquée, puis avalée, n’a p
214
ne peut être mastiquée, puis avalée, n’a pas plus
de
valeur que ces melons en carton qu’on voit aux étalages. Il y a plusi
215
qu’on voit aux étalages. Il y a plusieurs façons
d’
avaler. Il y a même l’oubli. Ainsi de l’idée du bonheur : qu’on la dét
216
es. Il y a plusieurs façons d’avaler. Il y a même
l’
oubli. Ainsi de l’idée du bonheur : qu’on la détruise, qu’on la mange
217
ieurs façons d’avaler. Il y a même l’oubli. Ainsi
de
l’idée du bonheur : qu’on la détruise, qu’on la mange et qu’on l’oubl
218
rs façons d’avaler. Il y a même l’oubli. Ainsi de
l’
idée du bonheur : qu’on la détruise, qu’on la mange et qu’on l’oublie.
219
même l’oubli. Ainsi de l’idée du bonheur : qu’on
la
détruise, qu’on la mange et qu’on l’oublie. Ainsi de tant d’autres pe
220
i de l’idée du bonheur : qu’on la détruise, qu’on
la
mange et qu’on l’oublie. Ainsi de tant d’autres pensers, d’un désir o
221
heur : qu’on la détruise, qu’on la mange et qu’on
l’
oublie. Ainsi de tant d’autres pensers, d’un désir ou d’un idéal : ils
222
détruise, qu’on la mange et qu’on l’oublie. Ainsi
de
tant d’autres pensers, d’un désir ou d’un idéal : ils ne s’incarnent
223
t qu’on l’oublie. Ainsi de tant d’autres pensers,
d’
un désir ou d’un idéal : ils ne s’incarnent qu’à ce prix. Combien d’ét
224
ie. Ainsi de tant d’autres pensers, d’un désir ou
d’
un idéal : ils ne s’incarnent qu’à ce prix. Combien d’étreintes, de bl
225
idéal : ils ne s’incarnent qu’à ce prix. Combien
d’
étreintes, de blessures, combien de morts, de retours et de morts enco
226
ne s’incarnent qu’à ce prix. Combien d’étreintes,
de
blessures, combien de morts, de retours et de morts encore, jusqu’à c
227
prix. Combien d’étreintes, de blessures, combien
de
morts, de retours et de morts encore, jusqu’à ce que l’esprit enfin b
228
bien d’étreintes, de blessures, combien de morts,
de
retours et de morts encore, jusqu’à ce que l’esprit enfin brisé s’aba
229
es, de blessures, combien de morts, de retours et
de
morts encore, jusqu’à ce que l’esprit enfin brisé s’abandonne comme o
230
ts, de retours et de morts encore, jusqu’à ce que
l’
esprit enfin brisé s’abandonne comme on oublie, à tel vouloir qu’il co
231
t, et qui devient alors notre sang et nos songes.
Le
sang, les songes, tour à tour, nous poussent vers les êtres et guiden
232
devient alors notre sang et nos songes. Le sang,
les
songes, tour à tour, nous poussent vers les êtres et guident notre ma
233
sang, les songes, tour à tour, nous poussent vers
les
êtres et guident notre main. Par eux s’incarne la pensée, et c’est là
234
es êtres et guident notre main. Par eux s’incarne
la
pensée, et c’est là l’héroïsme de l’esprit. Car toute incarnation s’o
235
re main. Par eux s’incarne la pensée, et c’est là
l’
héroïsme de l’esprit. Car toute incarnation s’opère au prix d’un héroï
236
r eux s’incarne la pensée, et c’est là l’héroïsme
de
l’esprit. Car toute incarnation s’opère au prix d’un héroïsme, l’on v
237
ux s’incarne la pensée, et c’est là l’héroïsme de
l’
esprit. Car toute incarnation s’opère au prix d’un héroïsme, l’on veut
238
e l’esprit. Car toute incarnation s’opère au prix
d’
un héroïsme, l’on veut dire : d’une souffrance et d’un isolement. Tell
239
toute incarnation s’opère au prix d’un héroïsme,
l’
on veut dire : d’une souffrance et d’un isolement. Telle est la loi du
240
n s’opère au prix d’un héroïsme, l’on veut dire :
d’
une souffrance et d’un isolement. Telle est la loi du monde, et il est
241
un héroïsme, l’on veut dire : d’une souffrance et
d’
un isolement. Telle est la loi du monde, et il est admirable de l’aime
242
e : d’une souffrance et d’un isolement. Telle est
la
loi du monde, et il est admirable de l’aimer. Et la pensée n’est poin
243
t. Telle est la loi du monde, et il est admirable
de
l’aimer. Et la pensée n’est point soustraite à cette loi, non, la pen
244
Telle est la loi du monde, et il est admirable de
l’
aimer. Et la pensée n’est point soustraite à cette loi, non, la pensée
245
loi du monde, et il est admirable de l’aimer. Et
la
pensée n’est point soustraite à cette loi, non, la pensée même de Die
246
a pensée n’est point soustraite à cette loi, non,
la
pensée même de Dieu n’y est point soustraite. Car elle s’incarne dans
247
point soustraite à cette loi, non, la pensée même
de
Dieu n’y est point soustraite. Car elle s’incarne dans le Fils pour a
248
n’y est point soustraite. Car elle s’incarne dans
le
Fils pour agoniser sur la Croix, qui est le Signe de la condition hum
249
Car elle s’incarne dans le Fils pour agoniser sur
la
Croix, qui est le Signe de la condition humaine déchirée entre le Tem
250
elle s’incarne dans le Fils pour agoniser sur la
Croix
, qui est le Signe de la condition humaine déchirée entre le Temps et
251
dans le Fils pour agoniser sur la Croix, qui est
le
Signe de la condition humaine déchirée entre le Temps et l’Éternité.
252
Fils pour agoniser sur la Croix, qui est le Signe
de
la condition humaine déchirée entre le Temps et l’Éternité. 1. Kier
253
s pour agoniser sur la Croix, qui est le Signe de
la
condition humaine déchirée entre le Temps et l’Éternité. 1. Kierkeg
254
t le Signe de la condition humaine déchirée entre
le
Temps et l’Éternité. 1. Kierkegaard : « Conclusion peu scientifique
255
e la condition humaine déchirée entre le Temps et
l’
Éternité. 1. Kierkegaard : « Conclusion peu scientifique à la Philos
256
1. Kierkegaard : « Conclusion peu scientifique à
la
Philosophie en miettes. » 2. Contemporaines d’un Nietzsche, d’un Ibs
257
à la Philosophie en miettes. » 2. Contemporaines
d’
un Nietzsche, d’un Ibsen, d’un Rimbaud, d’un Sorel ! Mais l’histoire e
258
en miettes. » 2. Contemporaines d’un Nietzsche,
d’
un Ibsen, d’un Rimbaud, d’un Sorel ! Mais l’histoire est faite de tell
259
» 2. Contemporaines d’un Nietzsche, d’un Ibsen,
d’
un Rimbaud, d’un Sorel ! Mais l’histoire est faite de telles compensat
260
oraines d’un Nietzsche, d’un Ibsen, d’un Rimbaud,
d’
un Sorel ! Mais l’histoire est faite de telles compensations. 3. Des
261
sche, d’un Ibsen, d’un Rimbaud, d’un Sorel ! Mais
l’
histoire est faite de telles compensations. 3. Des positions politico
262
n Rimbaud, d’un Sorel ! Mais l’histoire est faite
de
telles compensations. 3. Des positions politico-sociales comme le fa
263
ations. 3. Des positions politico-sociales comme
le
fascisme ou le national-socialisme ne sont encore que des compromis,
264
positions politico-sociales comme le fascisme ou
le
national-socialisme ne sont encore que des compromis, intelligents et
265
ompromis, intelligents et énergiques certes, avec
les
valeurs bourgeoises qui nous ont valu la dernière guerre, nationalism
266
valu la dernière guerre, nationalisme et doctrine
de
l’État souverain, par exemple. Elles préparent la jeunesse au communi
267
u la dernière guerre, nationalisme et doctrine de
l’
État souverain, par exemple. Elles préparent la jeunesse au communisme
268
de l’État souverain, par exemple. Elles préparent
la
jeunesse au communisme, en généralisant le principe de l’action colle
269
parent la jeunesse au communisme, en généralisant
le
principe de l’action collective. 4. Les attaques de Kierkegaard cont
270
unesse au communisme, en généralisant le principe
de
l’action collective. 4. Les attaques de Kierkegaard contre la philos
271
sse au communisme, en généralisant le principe de
l’
action collective. 4. Les attaques de Kierkegaard contre la philosoph
272
éralisant le principe de l’action collective. 4.
Les
attaques de Kierkegaard contre la philosophie dialectique de l’histoi
273
principe de l’action collective. 4. Les attaques
de
Kierkegaard contre la philosophie dialectique de l’histoire, d’où Mar
274
ollective. 4. Les attaques de Kierkegaard contre
la
philosophie dialectique de l’histoire, d’où Marx, Engels et Feuerbach
275
de Kierkegaard contre la philosophie dialectique
de
l’histoire, d’où Marx, Engels et Feuerbach devaient tirer le matérial
276
Kierkegaard contre la philosophie dialectique de
l’
histoire, d’où Marx, Engels et Feuerbach devaient tirer le matérialism
277
contre la philosophie dialectique de l’histoire,
d’
où Marx, Engels et Feuerbach devaient tirer le matérialisme historique
278
re, d’où Marx, Engels et Feuerbach devaient tirer
le
matérialisme historique, manifestent la seule opposition réellement p
279
ent tirer le matérialisme historique, manifestent
la
seule opposition réellement profonde qui ait divisé le xixe . Tous le
280
ule opposition réellement profonde qui ait divisé
le
xixe . Tous les autres débats du siècle perdent leur aiguillon si on
281
réellement profonde qui ait divisé le xixe . Tous
les
autres débats du siècle perdent leur aiguillon si on les y compare ;
282
res débats du siècle perdent leur aiguillon si on
les
y compare ; et se réduisent bien souvent à des questions de préséance
283
re ; et se réduisent bien souvent à des questions
de
préséance, entre philosophes-professeurs qui connaissent les règles d
284
ce, entre philosophes-professeurs qui connaissent
les
règles du jeu… 5. C’est même peut-être la première fois que les mots
285
eu… 5. C’est même peut-être la première fois que
les
mots bourgeois et seul se trouvent accolés, donnant cet aspect d’erre
286
s et seul se trouvent accolés, donnant cet aspect
d’
erreur typographique… Étymologiquement, le bourgeois est le contraire
287
aspect d’erreur typographique… Étymologiquement,
le
bourgeois est le contraire du solitaire. 6. C’est dans ce sens que,
288
typographique… Étymologiquement, le bourgeois est
le
contraire du solitaire. 6. C’est dans ce sens que, parlant du marxis
289
, parlant du marxisme, Nicolas Berdiaev écrit : «
Le
christianisme est plus radical. » (Marxisme et Religion.) 7. « Et l’
290
plus radical. » (Marxisme et Religion.) 7. « Et
l’
ange me dit : « Prends le livre et avale-le. » Ainsi Jean reçoit le po
291
e et Religion.) 7. « Et l’ange me dit : « Prends
le
livre et avale-le. » Ainsi Jean reçoit le pouvoir de prophétiser. (Ap
292
. « Et l’ange me dit : « Prends le livre et avale-
le
. » Ainsi Jean reçoit le pouvoir de prophétiser. (Apoc. X. 9.) a. Ro
293
e me dit : « Prends le livre et avale-le. » Ainsi
Jean
reçoit le pouvoir de prophétiser. (Apoc. X. 9.) a. Rougemont Denis
294
Prends le livre et avale-le. » Ainsi Jean reçoit
le
pouvoir de prophétiser. (Apoc. X. 9.) a. Rougemont Denis de, « Pens
295
livre et avale-le. » Ainsi Jean reçoit le pouvoir
de
prophétiser. (Apoc. X. 9.) a. Rougemont Denis de, « Penser avec les
296
e prophétiser. (Apoc. X. 9.) a. Rougemont Denis
de
, « Penser avec les mains (fragments) », Présence, Lausanne et Genève,
297
ommune (avril-juin 1932)b c Mon cher Trolliet,
Le
pauvre diable obligé de rédiger lui-même ses discours-programmes, cel
298
b c Mon cher Trolliet, Le pauvre diable obligé
de
rédiger lui-même ses discours-programmes, cela se sent toujours : il
299
cela se sent toujours : il y manque cette espèce
de
rhétorique prudente à quoi l’on reconnaît l’intellectuel qui a pris s
300
manque cette espèce de rhétorique prudente à quoi
l’
on reconnaît l’intellectuel qui a pris son temps. Mais ce temps, où le
301
pèce de rhétorique prudente à quoi l’on reconnaît
l’
intellectuel qui a pris son temps. Mais ce temps, où le prendre en con
302
ellectuel qui a pris son temps. Mais ce temps, où
le
prendre en conscience, et à qui ? De toutes parts ce serait trahir. S
303
, et à qui ? De toutes parts ce serait trahir. Si
l’
on veut agir sur l’époque, il faut d’abord avoir l’époque dans la peau
304
tes parts ce serait trahir. Si l’on veut agir sur
l’
époque, il faut d’abord avoir l’époque dans la peau ; c’est aujourd’hu
305
’on veut agir sur l’époque, il faut d’abord avoir
l’
époque dans la peau ; c’est aujourd’hui en disant vite et sans calcul
306
sur l’époque, il faut d’abord avoir l’époque dans
la
peau ; c’est aujourd’hui en disant vite et sans calcul ce qui nous pr
307
sant vite et sans calcul ce qui nous presse qu’on
la
dira le moins imparfaitement. Je ne t’envoie qu’une lettre. « Présenc
308
e et sans calcul ce qui nous presse qu’on la dira
le
moins imparfaitement. Je ne t’envoie qu’une lettre. « Présence » et «
309
« Présence » et « réalisation », ces deux thèmes
de
ton enquête sur l’Humanisme, je les nouerai dans le seul mot d’actual
310
réalisation », ces deux thèmes de ton enquête sur
l’
Humanisme, je les nouerai dans le seul mot d’actualisation. C’est le m
311
es deux thèmes de ton enquête sur l’Humanisme, je
les
nouerai dans le seul mot d’actualisation. C’est le mot de passe d’une
312
ton enquête sur l’Humanisme, je les nouerai dans
le
seul mot d’actualisation. C’est le mot de passe d’une génération révo
313
sur l’Humanisme, je les nouerai dans le seul mot
d’
actualisation. C’est le mot de passe d’une génération révolutionnaire.
314
s nouerai dans le seul mot d’actualisation. C’est
le
mot de passe d’une génération révolutionnaire. Et en même temps la dé
315
ai dans le seul mot d’actualisation. C’est le mot
de
passe d’une génération révolutionnaire. Et en même temps la définitio
316
e seul mot d’actualisation. C’est le mot de passe
d’
une génération révolutionnaire. Et en même temps la définition de notr
317
’une génération révolutionnaire. Et en même temps
la
définition de notre humanisme, s’il est bien cette volonté de vivre «
318
n révolutionnaire. Et en même temps la définition
de
notre humanisme, s’il est bien cette volonté de vivre « humainement »
319
n de notre humanisme, s’il est bien cette volonté
de
vivre « humainement » que dans le monde entier nous voyons se dresser
320
n cette volonté de vivre « humainement » que dans
le
monde entier nous voyons se dresser contre la stérilisante convention
321
ans le monde entier nous voyons se dresser contre
la
stérilisante convention capitaliste, contre le malthusianisme des vir
322
re la stérilisante convention capitaliste, contre
le
malthusianisme des virtuoses de la pensée sans douleur, contre une bo
323
pitaliste, contre le malthusianisme des virtuoses
de
la pensée sans douleur, contre une bourgeoisie que la jouissance du t
324
aliste, contre le malthusianisme des virtuoses de
la
pensée sans douleur, contre une bourgeoisie que la jouissance du télé
325
a pensée sans douleur, contre une bourgeoisie que
la
jouissance du téléphone et de l’ascenseur console de sa déchéance mor
326
une bourgeoisie que la jouissance du téléphone et
de
l’ascenseur console de sa déchéance morale, déchéance jalousée d’aill
327
bourgeoisie que la jouissance du téléphone et de
l’
ascenseur console de sa déchéance morale, déchéance jalousée d’ailleur
328
jouissance du téléphone et de l’ascenseur console
de
sa déchéance morale, déchéance jalousée d’ailleurs par un prolétariat
329
alousée d’ailleurs par un prolétariat tout abruti
de
travail et de cinéma. Car enfin ce n’est pas l’humanisme du xvie siè
330
eurs par un prolétariat tout abruti de travail et
de
cinéma. Car enfin ce n’est pas l’humanisme du xvie siècle qui nous c
331
i de travail et de cinéma. Car enfin ce n’est pas
l’
humanisme du xvie siècle qui nous chaut, et encore moins celui du xix
332
haut, et encore moins celui du xixe , resté celui
de
nos bons maîtres. Il ne s’agit non plus d’un humanisme qui dresserait
333
celui de nos bons maîtres. Il ne s’agit non plus
d’
un humanisme qui dresserait l’homme contre Dieu, ce qui revient, on l’
334
ne s’agit non plus d’un humanisme qui dresserait
l’
homme contre Dieu, ce qui revient, on l’a bien vu, à dresser, contre l
335
resserait l’homme contre Dieu, ce qui revient, on
l’
a bien vu, à dresser, contre la grandeur et l’humilité de la personne,
336
ce qui revient, on l’a bien vu, à dresser, contre
la
grandeur et l’humilité de la personne, l’orgueilleuse et épuisante ad
337
on l’a bien vu, à dresser, contre la grandeur et
l’
humilité de la personne, l’orgueilleuse et épuisante adresse des ingén
338
n vu, à dresser, contre la grandeur et l’humilité
de
la personne, l’orgueilleuse et épuisante adresse des ingénieurs. Notr
339
u, à dresser, contre la grandeur et l’humilité de
la
personne, l’orgueilleuse et épuisante adresse des ingénieurs. Notre h
340
contre la grandeur et l’humilité de la personne,
l’
orgueilleuse et épuisante adresse des ingénieurs. Notre humanisme ne s
341
çu à la manière des intellectuels bourgeois, dans
l’
abstrait, c’est-à-dire comme un système intéressant, abstraction faite
342
e comme un système intéressant, abstraction faite
de
ses moyens d’actualisation. L’humanisme d’un homme de 1932 et qui veu
343
tème intéressant, abstraction faite de ses moyens
d’
actualisation. L’humanisme d’un homme de 1932 et qui veut vivre, au li
344
abstraction faite de ses moyens d’actualisation.
L’
humanisme d’un homme de 1932 et qui veut vivre, au lieu d’amèrement la
345
faite de ses moyens d’actualisation. L’humanisme
d’
un homme de 1932 et qui veut vivre, au lieu d’amèrement languir, — c’e
346
es moyens d’actualisation. L’humanisme d’un homme
de
1932 et qui veut vivre, au lieu d’amèrement languir, — c’est la Révol
347
veut vivre, au lieu d’amèrement languir, — c’est
la
Révolution. Mais quelle révolution ? Humanisme ou Révolution : défens
348
révolution ? Humanisme ou Révolution : défense de
l’
homme total contre tout ce qui tend à le mécaniser, à le disqualifier,
349
éfense de l’homme total contre tout ce qui tend à
le
mécaniser, à le disqualifier, à le châtrer de toute violence spiritue
350
e total contre tout ce qui tend à le mécaniser, à
le
disqualifier, à le châtrer de toute violence spirituelle et créatrice
351
ce qui tend à le mécaniser, à le disqualifier, à
le
châtrer de toute violence spirituelle et créatrice 8. Et comment se d
352
d à le mécaniser, à le disqualifier, à le châtrer
de
toute violence spirituelle et créatrice 8. Et comment se défendre, si
353
et créatrice 8. Et comment se défendre, sinon par
l’
attaque ? Sinon par l’affirmation de l’identité nécessaire de la pensé
354
ment se défendre, sinon par l’attaque ? Sinon par
l’
affirmation de l’identité nécessaire de la pensée et de l’action ; sin
355
re, sinon par l’attaque ? Sinon par l’affirmation
de
l’identité nécessaire de la pensée et de l’action ; sinon par l’effor
356
sinon par l’attaque ? Sinon par l’affirmation de
l’
identité nécessaire de la pensée et de l’action ; sinon par l’effort d
357
Sinon par l’affirmation de l’identité nécessaire
de
la pensée et de l’action ; sinon par l’effort d’instaurer une économi
358
non par l’affirmation de l’identité nécessaire de
la
pensée et de l’action ; sinon par l’effort d’instaurer une économie g
359
irmation de l’identité nécessaire de la pensée et
de
l’action ; sinon par l’effort d’instaurer une économie générale de la
360
ation de l’identité nécessaire de la pensée et de
l’
action ; sinon par l’effort d’instaurer une économie générale de la vi
361
écessaire de la pensée et de l’action ; sinon par
l’
effort d’instaurer une économie générale de la vie impliquant cette id
362
de la pensée et de l’action ; sinon par l’effort
d’
instaurer une économie générale de la vie impliquant cette identité et
363
on par l’effort d’instaurer une économie générale
de
la vie impliquant cette identité et fondant sur elle ses valeurs les
364
par l’effort d’instaurer une économie générale de
la
vie impliquant cette identité et fondant sur elle ses valeurs les plu
365
nt cette identité et fondant sur elle ses valeurs
les
plus hautes et les plus quotidiennes à la fois. Car s’il faut une mor
366
t fondant sur elle ses valeurs les plus hautes et
les
plus quotidiennes à la fois. Car s’il faut une morale simple, nous ne
367
us pensez, pensez ce que vous faites. » Alors que
la
formule d’une éthique bourgeoise est au contraire : « Faites comme to
368
pensez ce que vous faites. » Alors que la formule
d’
une éthique bourgeoise est au contraire : « Faites comme tout-le-monde
369
ais faire. » Faut-il, pour d’autres, préciser que
le
manque d’originalité de telles remarques constitue précisément à nos
370
» Faut-il, pour d’autres, préciser que le manque
d’
originalité de telles remarques constitue précisément à nos yeux leur
371
ur d’autres, préciser que le manque d’originalité
de
telles remarques constitue précisément à nos yeux leur intérêt humain
372
ité, elles suffiront longtemps encore à provoquer
l’
indignation révélatrice de tous les amateurs d’inextricable ; d’autre
373
emps encore à provoquer l’indignation révélatrice
de
tous les amateurs d’inextricable ; d’autre part, elles définissent su
374
ore à provoquer l’indignation révélatrice de tous
les
amateurs d’inextricable ; d’autre part, elles définissent suffisammen
375
er l’indignation révélatrice de tous les amateurs
d’
inextricable ; d’autre part, elles définissent suffisamment la cause c
376
le ; d’autre part, elles définissent suffisamment
la
cause commune de la jeunesse européenne. L’humanisme n’est rien s’il
377
, elles définissent suffisamment la cause commune
de
la jeunesse européenne. L’humanisme n’est rien s’il n’est commun comm
378
lles définissent suffisamment la cause commune de
la
jeunesse européenne. L’humanisme n’est rien s’il n’est commun comme l
379
mment la cause commune de la jeunesse européenne.
L’
humanisme n’est rien s’il n’est commun comme le péril qui nous menace
380
e. L’humanisme n’est rien s’il n’est commun comme
le
péril qui nous menace ; s’il ne considère avant tout la commune condi
381
il qui nous menace ; s’il ne considère avant tout
la
commune condition humaine et sa défense contre un système dont l’acti
382
tion humaine et sa défense contre un système dont
l’
action dissolvante s’étend à toute la terre. Mais dès lors qu’il devie
383
système dont l’action dissolvante s’étend à toute
la
terre. Mais dès lors qu’il devient cette défense de l’homme, il recou
384
rre. Mais dès lors qu’il devient cette défense de
l’
homme, il recouvre exactement le concept et les méthodes de la Révolut
385
cette défense de l’homme, il recouvre exactement
le
concept et les méthodes de la Révolution naissante. Les uns viennent
386
de l’homme, il recouvre exactement le concept et
les
méthodes de la Révolution naissante. Les uns viennent de Marx, les au
387
il recouvre exactement le concept et les méthodes
de
la Révolution naissante. Les uns viennent de Marx, les autres de Prou
388
recouvre exactement le concept et les méthodes de
la
Révolution naissante. Les uns viennent de Marx, les autres de Proudho
389
ncept et les méthodes de la Révolution naissante.
Les
uns viennent de Marx, les autres de Proudhon ; de Hegel ou de Kierkeg
390
a Révolution naissante. Les uns viennent de Marx,
les
autres de Proudhon ; de Hegel ou de Kierkegaard ; de la Raison sous s
391
n naissante. Les uns viennent de Marx, les autres
de
Proudhon ; de Hegel ou de Kierkegaard ; de la Raison sous ses formes
392
es uns viennent de Marx, les autres de Proudhon ;
de
Hegel ou de Kierkegaard ; de la Raison sous ses formes violentes et c
393
ent de Marx, les autres de Proudhon ; de Hegel ou
de
Kierkegaard ; de la Raison sous ses formes violentes et créatrices, o
394
autres de Proudhon ; de Hegel ou de Kierkegaard ;
de
la Raison sous ses formes violentes et créatrices, ou de la Foi. Peu
395
res de Proudhon ; de Hegel ou de Kierkegaard ; de
la
Raison sous ses formes violentes et créatrices, ou de la Foi. Peu de
396
aison sous ses formes violentes et créatrices, ou
de
la Foi. Peu de malentendus pourtant. Car c’est le plus souvent sous l
397
on sous ses formes violentes et créatrices, ou de
la
Foi. Peu de malentendus pourtant. Car c’est le plus souvent sous le c
398
de la Foi. Peu de malentendus pourtant. Car c’est
le
plus souvent sous le coup d’indignations pareilles et de sursauts du
399
entendus pourtant. Car c’est le plus souvent sous
le
coup d’indignations pareilles et de sursauts du sentiment blessé que
400
pourtant. Car c’est le plus souvent sous le coup
d’
indignations pareilles et de sursauts du sentiment blessé que ces jeun
401
souvent sous le coup d’indignations pareilles et
de
sursauts du sentiment blessé que ces jeunes gens se sont connus. Cela
402
ssé que ces jeunes gens se sont connus. Cela crée
le
sous-entendu fondamental. Ensuite on confronte les buts et les moyens
403
le sous-entendu fondamental. Ensuite on confronte
les
buts et les moyens inséparables de ces fins. Tout cela nous dépasse e
404
ndu fondamental. Ensuite on confronte les buts et
les
moyens inséparables de ces fins. Tout cela nous dépasse et se meut su
405
on confronte les buts et les moyens inséparables
de
ces fins. Tout cela nous dépasse et se meut sur un plan où la vanité
406
Tout cela nous dépasse et se meut sur un plan où
la
vanité chercherait en vain la moindre nourriture. Le congrès de Franc
407
meut sur un plan où la vanité chercherait en vain
la
moindre nourriture. Le congrès de Francfort9 organisé par Plans a rév
408
vanité chercherait en vain la moindre nourriture.
Le
congrès de Francfort9 organisé par Plans a révélé cette unité fondame
409
cherait en vain la moindre nourriture. Le congrès
de
Francfort9 organisé par Plans a révélé cette unité fondamentale que c
410
ent en nous non pas des maîtres ni des noms, mais
la
consternante misère d’une époque où tout ce qu’un homme peut aimer et
411
maîtres ni des noms, mais la consternante misère
d’
une époque où tout ce qu’un homme peut aimer et vouloir se trouve coup
412
qu’un homme peut aimer et vouloir se trouve coupé
de
son origine vivante, flétri, dénaturé, inverti, saboté. La Révolution
413
igine vivante, flétri, dénaturé, inverti, saboté.
La
Révolution pour nous n’est pas la haine ; et ce n’est pas détruire. C
414
nverti, saboté. La Révolution pour nous n’est pas
la
haine ; et ce n’est pas détruire. C’est le salut10 de l’homme en tant
415
st pas la haine ; et ce n’est pas détruire. C’est
le
salut10 de l’homme en tant qu’homme et qui sent. « Une Actualité insé
416
aine ; et ce n’est pas détruire. C’est le salut10
de
l’homme en tant qu’homme et qui sent. « Une Actualité inséparable d’u
417
e ; et ce n’est pas détruire. C’est le salut10 de
l’
homme en tant qu’homme et qui sent. « Une Actualité inséparable d’une
418
qu’homme et qui sent. « Une Actualité inséparable
d’
une Réalisation », disais-tu. Formule qu’au même moment, sans connaîtr
419
ur définir nos tâches immédiates. Formule qui, je
le
sais, éveille un même « accord » profond, appelle une même « résoluti
420
nd, appelle une même « résolution » concrète chez
les
meilleurs esprits de notre génération, ceux de l’Ordre nouveau (Arnau
421
résolution » concrète chez les meilleurs esprits
de
notre génération, ceux de l’Ordre nouveau (Arnaud Dandieu, Robert Aro
422
z les meilleurs esprits de notre génération, ceux
de
l’Ordre nouveau (Arnaud Dandieu, Robert Aron), ceux du groupe naissan
423
Izard, Emmanuel Mounier), ceux encore qui, venant
de
ces groupes, collaborent à Plans avec Philippe Lamour (Alexandre Marc
424
i chaque jour se découvrent et sont découverts. À
l’
extrême droite, le groupe de Réaction (Thierry Maulnier) ; chez les je
425
écouvrent et sont découverts. À l’extrême droite,
le
groupe de Réaction (Thierry Maulnier) ; chez les jeunes protestants,
426
et sont découverts. À l’extrême droite, le groupe
de
Réaction (Thierry Maulnier) ; chez les jeunes protestants, le groupe
427
, le groupe de Réaction (Thierry Maulnier) ; chez
les
jeunes protestants, le groupe barthien de Hic et Nunc ; chez les poèt
428
(Thierry Maulnier) ; chez les jeunes protestants,
le
groupe barthien de Hic et Nunc ; chez les poètes philosophes, certain
429
; chez les jeunes protestants, le groupe barthien
de
Hic et Nunc ; chez les poètes philosophes, certains éléments subsista
430
estants, le groupe barthien de Hic et Nunc ; chez
les
poètes philosophes, certains éléments subsistants de Philosophies, ou
431
poètes philosophes, certains éléments subsistants
de
Philosophies, ou naissants, de Réalité. (Et je ne parle ici à peu prè
432
éments subsistants de Philosophies, ou naissants,
de
Réalité. (Et je ne parle ici à peu près que d’amis, parisiens au surp
433
s, de Réalité. (Et je ne parle ici à peu près que
d’
amis, parisiens au surplus.) Jamais, peut-être, une génération n’avait
434
n n’avait trouvé spontanément pareille communauté
d’
attitude essentielle. C’est qu’aucune jamais n’eut à dévisager une men
435
e et planétaire. Rien ne peut plus nous détourner
de
la solidarité du péril. Et les problèmes exquis où s’attardent encore
436
t planétaire. Rien ne peut plus nous détourner de
la
solidarité du péril. Et les problèmes exquis où s’attardent encore ce
437
plus nous détourner de la solidarité du péril. Et
les
problèmes exquis où s’attardent encore ceux que je décrirai comme les
438
où s’attardent encore ceux que je décrirai comme
les
Prêtres de l’Insoluble, nous n’avons plus le droit d’y prêter une lib
439
ent encore ceux que je décrirai comme les Prêtres
de
l’Insoluble, nous n’avons plus le droit d’y prêter une libérale compl
440
encore ceux que je décrirai comme les Prêtres de
l’
Insoluble, nous n’avons plus le droit d’y prêter une libérale complais
441
mme les Prêtres de l’Insoluble, nous n’avons plus
le
droit d’y prêter une libérale complaisance. Laisse donc tous ces noms
442
rêtres de l’Insoluble, nous n’avons plus le droit
d’
y prêter une libérale complaisance. Laisse donc tous ces noms dont se
443
sance. Laisse donc tous ces noms dont se meublent
les
notes de ton enquête, comme de guéridons démodés supportant des bouqu
444
sse donc tous ces noms dont se meublent les notes
de
ton enquête, comme de guéridons démodés supportant des bouquins d’orn
445
dont se meublent les notes de ton enquête, comme
de
guéridons démodés supportant des bouquins d’ornement : la cause des i
446
omme de guéridons démodés supportant des bouquins
d’
ornement : la cause des intellectuels n’est plus celle de l’esprit11.
447
dons démodés supportant des bouquins d’ornement :
la
cause des intellectuels n’est plus celle de l’esprit11. Laisse-les do
448
ent : la cause des intellectuels n’est plus celle
de
l’esprit11. Laisse-les donc chercher, jusqu’à la fin de leurs loisirs
449
: la cause des intellectuels n’est plus celle de
l’
esprit11. Laisse-les donc chercher, jusqu’à la fin de leurs loisirs fi
450
ellectuels n’est plus celle de l’esprit11. Laisse-
les
donc chercher, jusqu’à la fin de leurs loisirs fiévreux, s’il faut fa
451
de l’esprit11. Laisse-les donc chercher, jusqu’à
la
fin de leurs loisirs fiévreux, s’il faut faire quelque chose, et comm
452
sprit11. Laisse-les donc chercher, jusqu’à la fin
de
leurs loisirs fiévreux, s’il faut faire quelque chose, et comment et
453
mple, est toujours évident dès que nous possédons
le
courage de le voir et de l’assumer. Un acte de présence à la misère d
454
oujours évident dès que nous possédons le courage
de
le voir et de l’assumer. Un acte de présence à la misère du siècle, u
455
ours évident dès que nous possédons le courage de
le
voir et de l’assumer. Un acte de présence à la misère du siècle, une
456
t dès que nous possédons le courage de le voir et
de
l’assumer. Un acte de présence à la misère du siècle, une présence en
457
ès que nous possédons le courage de le voir et de
l’
assumer. Un acte de présence à la misère du siècle, une présence enfin
458
ns le courage de le voir et de l’assumer. Un acte
de
présence à la misère du siècle, une présence enfin qui soit un acte :
459
de le voir et de l’assumer. Un acte de présence à
la
misère du siècle, une présence enfin qui soit un acte : car pour nous
460
enfin qui soit un acte : car pour nous désormais
la
Révolution vit, si nous vivons. Autour de nous tout craque et nous ap
461
. Autour de nous tout craque et nous appelle. Sur
les
tenants d’un ordre délabré, le Souci tend son aile mortifère, — la «
462
nous tout craque et nous appelle. Sur les tenants
d’
un ordre délabré, le Souci tend son aile mortifère, — la « Frau Sorge
463
nous appelle. Sur les tenants d’un ordre délabré,
le
Souci tend son aile mortifère, — la « Frau Sorge » de notre Goethe. D
464
rdre délabré, le Souci tend son aile mortifère, —
la
« Frau Sorge » de notre Goethe. De tout cela nous ne sommes plus, n’a
465
ouci tend son aile mortifère, — la « Frau Sorge »
de
notre Goethe. De tout cela nous ne sommes plus, n’appartenant plus à
466
e mortifère, — la « Frau Sorge » de notre Goethe.
De
tout cela nous ne sommes plus, n’appartenant plus à la mort, mais au
467
ut cela nous ne sommes plus, n’appartenant plus à
la
mort, mais au combat de ce qui meurt et de ce qui renaît par cette mo
468
lus, n’appartenant plus à la mort, mais au combat
de
ce qui meurt et de ce qui renaît par cette mort. La neurasthénie broi
469
plus à la mort, mais au combat de ce qui meurt et
de
ce qui renaît par cette mort. La neurasthénie broie les villes, où no
470
ce qui meurt et de ce qui renaît par cette mort.
La
neurasthénie broie les villes, où nous sommes peut-être seuls à conna
471
qui renaît par cette mort. La neurasthénie broie
les
villes, où nous sommes peut-être seuls à connaître la force et la pré
472
illes, où nous sommes peut-être seuls à connaître
la
force et la présence. Nous connaissons la vérité. Qu’elle soit tombée
473
us sommes peut-être seuls à connaître la force et
la
présence. Nous connaissons la vérité. Qu’elle soit tombée du ciel ou
474
nnaître la force et la présence. Nous connaissons
la
vérité. Qu’elle soit tombée du ciel ou qu’elle éclate dans les choses
475
u’elle soit tombée du ciel ou qu’elle éclate dans
les
choses, on nous demande seulement l’acte de la saisir dans son impéri
476
éclate dans les choses, on nous demande seulement
l’
acte de la saisir dans son impérieuse évidence et dans sa violence éte
477
dans les choses, on nous demande seulement l’acte
de
la saisir dans son impérieuse évidence et dans sa violence éternelle.
478
s les choses, on nous demande seulement l’acte de
la
saisir dans son impérieuse évidence et dans sa violence éternelle. Pr
479
mesure ; oserai-je écrire : sans espoir ? Tâchons
d’
être joyeux et humbles. 8. Le seul climat qui permette et suscite l’
480
s espoir ? Tâchons d’être joyeux et humbles. 8.
Le
seul climat qui permette et suscite l’aventure spirituelle. Le seul a
481
bles. 8. Le seul climat qui permette et suscite
l’
aventure spirituelle. Le seul aussi qui donne un sens à la douceur de
482
t qui permette et suscite l’aventure spirituelle.
Le
seul aussi qui donne un sens à la douceur de vivre, à la tendresse.
483
re spirituelle. Le seul aussi qui donne un sens à
la
douceur de vivre, à la tendresse. 9. Février 1932. Pour la constitut
484
lle. Le seul aussi qui donne un sens à la douceur
de
vivre, à la tendresse. 9. Février 1932. Pour la constitution d’un fr
485
aussi qui donne un sens à la douceur de vivre, à
la
tendresse. 9. Février 1932. Pour la constitution d’un front unique d
486
de vivre, à la tendresse. 9. Février 1932. Pour
la
constitution d’un front unique des groupements révolutionnaires allem
487
tendresse. 9. Février 1932. Pour la constitution
d’
un front unique des groupements révolutionnaires allemands (tant « Fro
488
y assistèrent, ainsi qu’un délégué fasciste. 10.
La
Révolution ne nous conduira pas au Paradis ; mais elle reste le seul
489
ne nous conduira pas au Paradis ; mais elle reste
le
seul effort effectif que l’homme d’aujourd’hui peut produire pour se
490
dis ; mais elle reste le seul effort effectif que
l’
homme d’aujourd’hui peut produire pour se tirer de l’Enfer, où il s’es
491
is elle reste le seul effort effectif que l’homme
d’
aujourd’hui peut produire pour se tirer de l’Enfer, où il s’est mis.
492
l’homme d’aujourd’hui peut produire pour se tirer
de
l’Enfer, où il s’est mis. 11. Entendons par ce terme si vague l’acti
493
omme d’aujourd’hui peut produire pour se tirer de
l’
Enfer, où il s’est mis. 11. Entendons par ce terme si vague l’activit
494
l s’est mis. 11. Entendons par ce terme si vague
l’
activité créatrice et « actuelle » de la pensée, inséparable d’un ordr
495
rme si vague l’activité créatrice et « actuelle »
de
la pensée, inséparable d’un ordre humain total. b. Rougemont Denis
496
si vague l’activité créatrice et « actuelle » de
la
pensée, inséparable d’un ordre humain total. b. Rougemont Denis de,
497
éatrice et « actuelle » de la pensée, inséparable
d’
un ordre humain total. b. Rougemont Denis de, « Cause commune », Pré
498
ble d’un ordre humain total. b. Rougemont Denis
de
, « Cause commune », Présence, Lausanne et Genève, avril–juin 1932, p.
499
et Genève, avril–juin 1932, p. 12-15. c. Précédé
de
la note suivante : « Le texte qu’on va lire est une réponse et un éch
500
Genève, avril–juin 1932, p. 12-15. c. Précédé de
la
note suivante : « Le texte qu’on va lire est une réponse et un écho à
501
32, p. 12-15. c. Précédé de la note suivante : «
Le
texte qu’on va lire est une réponse et un écho à l’étude Autour de l’
502
texte qu’on va lire est une réponse et un écho à
l’
étude Autour de l’humanisme en marche, de Gilbert Trolliet, que nous a
503
re est une réponse et un écho à l’étude Autour de
l’
humanisme en marche, de Gilbert Trolliet, que nous avons publiée en tê
504
n écho à l’étude Autour de l’humanisme en marche,
de
Gilbert Trolliet, que nous avons publiée en tête du numéro 1. Le lect
505
liet, que nous avons publiée en tête du numéro 1.
Le
lecteur voudra bien s’y reporter. »
506
Paysage
de
tête : poème (1933)d N’attendons plus, dans cette journée violente
507
plus, dans cette journée violente et trop vaste,
la
venue des bien-aimées clairières entre deux pluies, ni d’une femme ni
508
des bien-aimées clairières entre deux pluies, ni
d’
une femme ni d’une fièvre pour agrandir et soudain noyer de suie le re
509
s clairières entre deux pluies, ni d’une femme ni
d’
une fièvre pour agrandir et soudain noyer de suie le regard ni d’une l
510
me ni d’une fièvre pour agrandir et soudain noyer
de
suie le regard ni d’une lueur muette qui s’approche et nous aime. Car
511
une fièvre pour agrandir et soudain noyer de suie
le
regard ni d’une lueur muette qui s’approche et nous aime. Car voici l
512
ur agrandir et soudain noyer de suie le regard ni
d’
une lueur muette qui s’approche et nous aime. Car voici l’heure de la
513
eur muette qui s’approche et nous aime. Car voici
l’
heure de la solitude et l’origine d’un mutisme sombre et ce n’est poin
514
te qui s’approche et nous aime. Car voici l’heure
de
la solitude et l’origine d’un mutisme sombre et ce n’est point menace
515
qui s’approche et nous aime. Car voici l’heure de
la
solitude et l’origine d’un mutisme sombre et ce n’est point menace en
516
et nous aime. Car voici l’heure de la solitude et
l’
origine d’un mutisme sombre et ce n’est point menace encore ni même fr
517
me. Car voici l’heure de la solitude et l’origine
d’
un mutisme sombre et ce n’est point menace encore ni même froncement d
518
t ce n’est point menace encore ni même froncement
de
ce grand visage qui nous regarde tellement, mais nous sommes plutôt é
519
son aire parmi des pièges au vol lourd, des faulx
de
larmes et ces battements de paupières plus terribles que l’orage, ces
520
vol lourd, des faulx de larmes et ces battements
de
paupières plus terribles que l’orage, ces battements d’espace au-dess
521
et ces battements de paupières plus terribles que
l’
orage, ces battements d’espace au-dessus des pluies qui se tirent à l’
522
pières plus terribles que l’orage, ces battements
d’
espace au-dessus des pluies qui se tirent à l’horizon dans un paysage
523
nts d’espace au-dessus des pluies qui se tirent à
l’
horizon dans un paysage agité de la grande puissance diluvienne où mai
524
s qui se tirent à l’horizon dans un paysage agité
de
la grande puissance diluvienne où maintenant descend, suspendue dans
525
ui se tirent à l’horizon dans un paysage agité de
la
grande puissance diluvienne où maintenant descend, suspendue dans le
526
diluvienne où maintenant descend, suspendue dans
le
soir et dans la transparence, l’épouvantable constatation de la mort.
527
aintenant descend, suspendue dans le soir et dans
la
transparence, l’épouvantable constatation de la mort. d. Rougemont
528
, suspendue dans le soir et dans la transparence,
l’
épouvantable constatation de la mort. d. Rougemont Denis de, « Pays
529
dans la transparence, l’épouvantable constatation
de
la mort. d. Rougemont Denis de, « Paysage de tête », Présence, Lau
530
s la transparence, l’épouvantable constatation de
la
mort. d. Rougemont Denis de, « Paysage de tête », Présence, Lausan
531
le constatation de la mort. d. Rougemont Denis
de
, « Paysage de tête », Présence, Lausanne et Genève, 1933, p. 53.
532
n de la mort. d. Rougemont Denis de, « Paysage
de
tête », Présence, Lausanne et Genève, 1933, p. 53.
533
L’
œuvre et la mort d’Arnaud Dandieu (1934)e La vie d’Arnaud Dandieu s
534
L’œuvre et
la
mort d’Arnaud Dandieu (1934)e La vie d’Arnaud Dandieu s’exprime to
535
L’œuvre et la mort
d’
Arnaud Dandieu (1934)e La vie d’Arnaud Dandieu s’exprime tout entiè
536
L’œuvre et la mort d’Arnaud Dandieu (1934)e
La
vie d’Arnaud Dandieu s’exprime tout entière dans une doctrine de l’ac
537
vre et la mort d’Arnaud Dandieu (1934)e La vie
d’
Arnaud Dandieu s’exprime tout entière dans une doctrine de l’acte créa
538
Dandieu s’exprime tout entière dans une doctrine
de
l’acte créateur. Il a écrit quelques ouvrages d’une audace précise. I
539
ndieu s’exprime tout entière dans une doctrine de
l’
acte créateur. Il a écrit quelques ouvrages d’une audace précise. Ils
540
de l’acte créateur. Il a écrit quelques ouvrages
d’
une audace précise. Ils ont paru dans une espèce de silence. Il a vu q
541
’une audace précise. Ils ont paru dans une espèce
de
silence. Il a vu qu’une jeunesse avait compris, venait à lui comme il
542
elle y viendrait. Quelque temps, il a pu éprouver
la
solidité de sa prise, la qualité du dynamisme qu’il suscitait, et il
543
rait. Quelque temps, il a pu éprouver la solidité
de
sa prise, la qualité du dynamisme qu’il suscitait, et il est mort l’é
544
temps, il a pu éprouver la solidité de sa prise,
la
qualité du dynamisme qu’il suscitait, et il est mort l’été dernier, d
545
lité du dynamisme qu’il suscitait, et il est mort
l’
été dernier, dans cet élan qui va s’épanouir. Ce révolutionnaire était
546
urtois et gai. On veut que ce soient des agités :
les
vrais sont des ordonnateurs, solidement humains. Sa force était réell
547
Sa force était réelle, et peu démonstrative. Car
la
tension d’un esprit créateur n’est pas, comme il arrive chez les inad
548
tait réelle, et peu démonstrative. Car la tension
d’
un esprit créateur n’est pas, comme il arrive chez les inadaptés, une
549
n esprit créateur n’est pas, comme il arrive chez
les
inadaptés, une tension entre l’individu et le milieu qui lui résiste.
550
e il arrive chez les inadaptés, une tension entre
l’
individu et le milieu qui lui résiste. Elle est à l’intérieur de la pe
551
ez les inadaptés, une tension entre l’individu et
le
milieu qui lui résiste. Elle est à l’intérieur de la personne. Elle e
552
milieu qui lui résiste. Elle est à l’intérieur de
la
personne. Elle est la personne même. Elle ne se résout pas dans une i
553
. Elle est à l’intérieur de la personne. Elle est
la
personne même. Elle ne se résout pas dans une indignation ni dans une
554
compréhension résignée, mais dans un acte. C’est
la
tension qui s’institue entre la finesse, la pénétration de l’esprit d
555
ns un acte. C’est la tension qui s’institue entre
la
finesse, la pénétration de l’esprit d’une part, et d’autre part la pr
556
C’est la tension qui s’institue entre la finesse,
la
pénétration de l’esprit d’une part, et d’autre part la prise de la ma
557
n qui s’institue entre la finesse, la pénétration
de
l’esprit d’une part, et d’autre part la prise de la main, la puissanc
558
ui s’institue entre la finesse, la pénétration de
l’
esprit d’une part, et d’autre part la prise de la main, la puissance d
559
nétration de l’esprit d’une part, et d’autre part
la
prise de la main, la puissance de bouleversement concret. Il semblait
560
de l’esprit d’une part, et d’autre part la prise
de
la main, la puissance de bouleversement concret. Il semblait que Dand
561
l’esprit d’une part, et d’autre part la prise de
la
main, la puissance de bouleversement concret. Il semblait que Dandieu
562
d’une part, et d’autre part la prise de la main,
la
puissance de bouleversement concret. Il semblait que Dandieu incarnai
563
et d’autre part la prise de la main, la puissance
de
bouleversement concret. Il semblait que Dandieu incarnait cette image
564
incarnait cette image du « spirituel » tel qu’il
l’
a défini. Il avait le profil nettement dessiné, mais une rudesse puiss
565
e du « spirituel » tel qu’il l’a défini. Il avait
le
profil nettement dessiné, mais une rudesse puissante sur le front ; d
566
nettement dessiné, mais une rudesse puissante sur
le
front ; des mains fines à la poignée ferme. On ne saurait trop insist
567
udesse puissante sur le front ; des mains fines à
la
poignée ferme. On ne saurait trop insister sur la portée d’une observ
568
la poignée ferme. On ne saurait trop insister sur
la
portée d’une observation de cet ordre. Qu’est-ce que la personne, la
569
ferme. On ne saurait trop insister sur la portée
d’
une observation de cet ordre. Qu’est-ce que la personne, la singularit
570
ait trop insister sur la portée d’une observation
de
cet ordre. Qu’est-ce que la personne, la singularité, la raison d’êtr
571
tée d’une observation de cet ordre. Qu’est-ce que
la
personne, la singularité, la raison d’être d’un homme, sinon cette te
572
ervation de cet ordre. Qu’est-ce que la personne,
la
singularité, la raison d’être d’un homme, sinon cette tension qu’il i
573
ordre. Qu’est-ce que la personne, la singularité,
la
raison d’être d’un homme, sinon cette tension qu’il incarne et qui es
574
est-ce que la personne, la singularité, la raison
d’
être d’un homme, sinon cette tension qu’il incarne et qui est aussi le
575
que la personne, la singularité, la raison d’être
d’
un homme, sinon cette tension qu’il incarne et qui est aussi le ressor
576
inon cette tension qu’il incarne et qui est aussi
le
ressort de sa puissance d’imagination concrète, de son acte ? Je me s
577
tension qu’il incarne et qui est aussi le ressort
de
sa puissance d’imagination concrète, de son acte ? Je me souviens d’a
578
carne et qui est aussi le ressort de sa puissance
d’
imagination concrète, de son acte ? Je me souviens d’avoir été vivemen
579
e ressort de sa puissance d’imagination concrète,
de
son acte ? Je me souviens d’avoir été vivement frappé, lors de ma pre
580
magination concrète, de son acte ? Je me souviens
d’
avoir été vivement frappé, lors de ma première rencontre avec Dandieu,
581
, lors de ma première rencontre avec Dandieu, par
l’
apparente contradiction entre sa face et son profil, je veux dire par
582
ion entre sa face et son profil, je veux dire par
la
tension que son visage rendait visible, ou mieux, imposait à la vue,
583
son visage rendait visible, ou mieux, imposait à
la
vue, comme l’image même de la « personne »12, et comme le symbole imp
584
ndait visible, ou mieux, imposait à la vue, comme
l’
image même de la « personne »12, et comme le symbole impérieux de cet
585
, ou mieux, imposait à la vue, comme l’image même
de
la « personne »12, et comme le symbole impérieux de cet Ordre nouveau
586
u mieux, imposait à la vue, comme l’image même de
la
« personne »12, et comme le symbole impérieux de cet Ordre nouveau qu
587
comme l’image même de la « personne »12, et comme
le
symbole impérieux de cet Ordre nouveau qu’il annonçait. « L’intellige
588
la « personne »12, et comme le symbole impérieux
de
cet Ordre nouveau qu’il annonçait. « L’intelligence est une épée », é
589
impérieux de cet Ordre nouveau qu’il annonçait. «
L’
intelligence est une épée », écrivait-il. Avec ce nom de chevalier !
590
lligence est une épée », écrivait-il. Avec ce nom
de
chevalier ! Son œuvre déconcerte les catégories de la critique : c’e
591
Avec ce nom de chevalier ! Son œuvre déconcerte
les
catégories de la critique : c’est peut-être qu’elle en institue une n
592
chevalier ! Son œuvre déconcerte les catégories
de
la critique : c’est peut-être qu’elle en institue une nouvelle. Le li
593
evalier ! Son œuvre déconcerte les catégories de
la
critique : c’est peut-être qu’elle en institue une nouvelle. Le livre
594
c’est peut-être qu’elle en institue une nouvelle.
Le
livre qu’il publiait, à Oxford, en 1927, sur Marcel Proust et sa Révé
595
oust et sa Révélation psychologique, en donnerait
la
meilleure formule. C’est une défense du primat de l’affectif et de la
596
la meilleure formule. C’est une défense du primat
de
l’affectif et de la créativité dans l’exercice de la connaissance. Un
597
meilleure formule. C’est une défense du primat de
l’
affectif et de la créativité dans l’exercice de la connaissance. Une œ
598
ule. C’est une défense du primat de l’affectif et
de
la créativité dans l’exercice de la connaissance. Une œuvre « subject
599
. C’est une défense du primat de l’affectif et de
la
créativité dans l’exercice de la connaissance. Une œuvre « subjective
600
du primat de l’affectif et de la créativité dans
l’
exercice de la connaissance. Une œuvre « subjective » alors ? Justemen
601
de l’affectif et de la créativité dans l’exercice
de
la connaissance. Une œuvre « subjective » alors ? Justement non. Romp
602
l’affectif et de la créativité dans l’exercice de
la
connaissance. Une œuvre « subjective » alors ? Justement non. Rompant
603
subjective » alors ? Justement non. Rompant avec
la
coutume du temps Dandieu n’y fait intervenir aucun lyrisme personnel.
604
lyrisme personnel. Ce livre aigu, technique, dont
la
rigueur se fait volontiers agressive sans jamais s’abaisser aux clich
605
amais s’abaisser aux clichés polémiques, ce livre
de
recherche et de découvertes précises, et le plus dépourvu qui soit d’
606
aux clichés polémiques, ce livre de recherche et
de
découvertes précises, et le plus dépourvu qui soit d’enveloppes « lit
607
livre de recherche et de découvertes précises, et
le
plus dépourvu qui soit d’enveloppes « littéraires » ou de fraudes rhé
608
écouvertes précises, et le plus dépourvu qui soit
d’
enveloppes « littéraires » ou de fraudes rhétoriques, — c’est pour nou
609
dépourvu qui soit d’enveloppes « littéraires » ou
de
fraudes rhétoriques, — c’est pour nous le premier témoignage d’une ép
610
toriques, — c’est pour nous le premier témoignage
d’
une époque de lucidité nouvelle et d’une aventure authentique. Ouvrez-
611
’est pour nous le premier témoignage d’une époque
de
lucidité nouvelle et d’une aventure authentique. Ouvrez-le : vous ser
612
r témoignage d’une époque de lucidité nouvelle et
d’
une aventure authentique. Ouvrez-le : vous serez frappé d’y voir cités
613
té nouvelle et d’une aventure authentique. Ouvrez-
le
: vous serez frappé d’y voir cités plus d’hommes de science que de li
614
enture authentique. Ouvrez-le : vous serez frappé
d’
y voir cités plus d’hommes de science que de littérateurs ; de n’y tro
615
Ouvrez-le : vous serez frappé d’y voir cités plus
d’
hommes de science que de littérateurs ; de n’y trouver pas une affirma
616
: vous serez frappé d’y voir cités plus d’hommes
de
science que de littérateurs ; de n’y trouver pas une affirmation qui
617
rappé d’y voir cités plus d’hommes de science que
de
littérateurs ; de n’y trouver pas une affirmation qui ne soit confirm
618
és plus d’hommes de science que de littérateurs ;
de
n’y trouver pas une affirmation qui ne soit confirmée par un texte ;
619
qui ne soit confirmée par un texte ; et cependant
de
vous sentir aux antipodes d’une critique universitaire. Ce petit livr
620
texte ; et cependant de vous sentir aux antipodes
d’
une critique universitaire. Ce petit livre a l’aspect d’un chantier, e
621
es d’une critique universitaire. Ce petit livre a
l’
aspect d’un chantier, et non point d’un salon littéraire. Il est tout
622
critique universitaire. Ce petit livre a l’aspect
d’
un chantier, et non point d’un salon littéraire. Il est tout animé de
623
etit livre a l’aspect d’un chantier, et non point
d’
un salon littéraire. Il est tout animé de la joie de construire et d’a
624
on point d’un salon littéraire. Il est tout animé
de
la joie de construire et d’abattre. Grande allure intellectuelle. — C
625
point d’un salon littéraire. Il est tout animé de
la
joie de construire et d’abattre. Grande allure intellectuelle. — Comm
626
un salon littéraire. Il est tout animé de la joie
de
construire et d’abattre. Grande allure intellectuelle. — Comment ce P
627
re. Il est tout animé de la joie de construire et
d’
abattre. Grande allure intellectuelle. — Comment ce Proust passa-t-il
628
l presque inaperçu en France ? Il renversait trop
de
théories à la mode, avec trop de dédain peut-être… On a fait plus de
629
erçu en France ? Il renversait trop de théories à
la
mode, avec trop de dédain peut-être… On a fait plus de bruit autour d
630
renversait trop de théories à la mode, avec trop
de
dédain peut-être… On a fait plus de bruit autour des deux pamphlets q
631
de, avec trop de dédain peut-être… On a fait plus
de
bruit autour des deux pamphlets que Dandieu publiait quelques années
632
tent en œuvre sur le plan économique et politique
les
mêmes méthodes de synthèse. En vérité, ces deux ouvrages sont dans le
633
e plan économique et politique les mêmes méthodes
de
synthèse. En vérité, ces deux ouvrages sont dans le prolongement néce
634
synthèse. En vérité, ces deux ouvrages sont dans
le
prolongement nécessaire du Proust, et c’est là qu’il faudra chercher
635
udra chercher leur origine spirituelle. Décadence
de
la nation française critique le nationalisme présent au nom de l’inst
636
a chercher leur origine spirituelle. Décadence de
la
nation française critique le nationalisme présent au nom de l’instinc
637
tuelle. Décadence de la nation française critique
le
nationalisme présent au nom de l’instinct qui relie l’homme à son lie
638
nçaise critique le nationalisme présent au nom de
l’
instinct qui relie l’homme à son lieu, à sa patrie réelle. Et c’est en
639
tionalisme présent au nom de l’instinct qui relie
l’
homme à son lieu, à sa patrie réelle. Et c’est encore au nom de l’homm
640
eu, à sa patrie réelle. Et c’est encore au nom de
l’
homme concret que Le Cancer américain apporte une critique du capitali
641
le. Et c’est encore au nom de l’homme concret que
Le
Cancer américain apporte une critique du capitalisme. Critique plus c
642
capitalisme. Critique plus constructive que celle
de
Marx, parce qu’elle ne se fonde pas sur une pseudo-science, sur une m
643
ne pseudo-science, sur une métaphysique idéaliste
de
la matière, mais sur la révolte de la personne contre l’envahissante
644
pseudo-science, sur une métaphysique idéaliste de
la
matière, mais sur la révolte de la personne contre l’envahissante pro
645
ne métaphysique idéaliste de la matière, mais sur
la
révolte de la personne contre l’envahissante prolétarisation. Ces deu
646
ique idéaliste de la matière, mais sur la révolte
de
la personne contre l’envahissante prolétarisation. Ces deux livres so
647
e idéaliste de la matière, mais sur la révolte de
la
personne contre l’envahissante prolétarisation. Ces deux livres sont
648
atière, mais sur la révolte de la personne contre
l’
envahissante prolétarisation. Ces deux livres sont au début de quelque
649
te prolétarisation. Ces deux livres sont au début
de
quelque chose. On serait tenté de dire : d’une action, si le mot n’ét
650
s sont au début de quelque chose. On serait tenté
de
dire : d’une action, si le mot n’était mal entendu de la plupart de n
651
début de quelque chose. On serait tenté de dire :
d’
une action, si le mot n’était mal entendu de la plupart de nos contemp
652
chose. On serait tenté de dire : d’une action, si
le
mot n’était mal entendu de la plupart de nos contemporains. « L’actio
653
ire : d’une action, si le mot n’était mal entendu
de
la plupart de nos contemporains. « L’action », Dandieu ne la concevai
654
mal entendu de la plupart de nos contemporains. «
L’
action », Dandieu ne la concevait pas distincte ou détachée d’une doct
655
rt de nos contemporains. « L’action », Dandieu ne
la
concevait pas distincte ou détachée d’une doctrine. Cartésien par l’a
656
Dandieu ne la concevait pas distincte ou détachée
d’
une doctrine. Cartésien par l’audace méthodique de son analyse, il ref
657
stincte ou détachée d’une doctrine. Cartésien par
l’
audace méthodique de son analyse, il refusait pourtant la distinction
658
d’une doctrine. Cartésien par l’audace méthodique
de
son analyse, il refusait pourtant la distinction rationaliste et libé
659
e méthodique de son analyse, il refusait pourtant
la
distinction rationaliste et libérale entre la pensée pure et l’acte q
660
ant la distinction rationaliste et libérale entre
la
pensée pure et l’acte qui l’atteste. Il professait que « l’écrivain n
661
rationaliste et libérale entre la pensée pure et
l’
acte qui l’atteste. Il professait que « l’écrivain ne saurait sans se
662
te et libérale entre la pensée pure et l’acte qui
l’
atteste. Il professait que « l’écrivain ne saurait sans se diminuer re
663
pure et l’acte qui l’atteste. Il professait que «
l’
écrivain ne saurait sans se diminuer refuser d’endosser entièrement, j
664
« l’écrivain ne saurait sans se diminuer refuser
d’
endosser entièrement, jusqu’au bout, les conséquences de ce qu’il écri
665
er refuser d’endosser entièrement, jusqu’au bout,
les
conséquences de ce qu’il écrit ». Voilà pourquoi, parti de recherches
666
sser entièrement, jusqu’au bout, les conséquences
de
ce qu’il écrit ». Voilà pourquoi, parti de recherches d’ordre poétiqu
667
uences de ce qu’il écrit ». Voilà pourquoi, parti
de
recherches d’ordre poétique sur la métaphore chez Proust, Blake et Ke
668
u’il écrit ». Voilà pourquoi, parti de recherches
d’
ordre poétique sur la métaphore chez Proust, Blake et Keats, il devait
669
ourquoi, parti de recherches d’ordre poétique sur
la
métaphore chez Proust, Blake et Keats, il devait aboutir à une éthiqu
670
tique. Cette trajectoire très singulière parcourt
les
domaines les plus variés de la recherche humaine. Jamais Dandieu n’y
671
trajectoire très singulière parcourt les domaines
les
plus variés de la recherche humaine. Jamais Dandieu n’y dispersa ses
672
singulière parcourt les domaines les plus variés
de
la recherche humaine. Jamais Dandieu n’y dispersa ses puissances d’év
673
ngulière parcourt les domaines les plus variés de
la
recherche humaine. Jamais Dandieu n’y dispersa ses puissances d’évalu
674
maine. Jamais Dandieu n’y dispersa ses puissances
d’
évaluation novatrice. On en trouvera des marques dans les notices et d
675
uation novatrice. On en trouvera des marques dans
les
notices et dans l’introduction de son Anthologie des Philosophes cont
676
en trouvera des marques dans les notices et dans
l’
introduction de son Anthologie des Philosophes contemporains, mais aus
677
s marques dans les notices et dans l’introduction
de
son Anthologie des Philosophes contemporains, mais aussi dans les étu
678
ie des Philosophes contemporains, mais aussi dans
les
études qu’il publiait en revue sur la phénoménologie du savant, sur l
679
aussi dans les études qu’il publiait en revue sur
la
phénoménologie du savant, sur la psychologie morbide et primitive, su
680
ait en revue sur la phénoménologie du savant, sur
la
psychologie morbide et primitive, sur les nomades, sur Nietzsche ou D
681
ant, sur la psychologie morbide et primitive, sur
les
nomades, sur Nietzsche ou Diderot, sur des questions de droit, sur le
682
ades, sur Nietzsche ou Diderot, sur des questions
de
droit, sur le régime du travail. Toutes ces recherches le conduisaien
683
zsche ou Diderot, sur des questions de droit, sur
le
régime du travail. Toutes ces recherches le conduisaient au grand ouv
684
, sur le régime du travail. Toutes ces recherches
le
conduisaient au grand ouvrage dont le premier volume vient de paraîtr
685
ouvrage dont le premier volume vient de paraître,
La
Révolution nécessaire.f Certes, on abuse du mot révolution. On le fa
686
essaire.f Certes, on abuse du mot révolution. On
le
fait synonyme tantôt d’émeute et de chambardement, tantôt d’anarchie
687
use du mot révolution. On le fait synonyme tantôt
d’
émeute et de chambardement, tantôt d’anarchie littéraire, tantôt de di
688
évolution. On le fait synonyme tantôt d’émeute et
de
chambardement, tantôt d’anarchie littéraire, tantôt de dictature écon
689
onyme tantôt d’émeute et de chambardement, tantôt
d’
anarchie littéraire, tantôt de dictature économique. Pour Dandieu, com
690
ambardement, tantôt d’anarchie littéraire, tantôt
de
dictature économique. Pour Dandieu, comme pour les jeunes hommes grou
691
de dictature économique. Pour Dandieu, comme pour
les
jeunes hommes groupés à L’Ordre nouveau autour de sa doctrine, révo
692
sa doctrine, révolution signifie d’abord création
de
l’ordre. L’action sociale ne saurait être que la résultante irrépress
693
doctrine, révolution signifie d’abord création de
l’
ordre. L’action sociale ne saurait être que la résultante irrépressibl
694
révolution signifie d’abord création de l’ordre.
L’
action sociale ne saurait être que la résultante irrépressible de cet
695
de l’ordre. L’action sociale ne saurait être que
la
résultante irrépressible de cet acte fondamental qui pour eux définit
696
e ne saurait être que la résultante irrépressible
de
cet acte fondamental qui pour eux définit la personne. Si l’on admet,
697
ible de cet acte fondamental qui pour eux définit
la
personne. Si l’on admet, avec Marx et Proudhon, que la révolution con
698
fondamental qui pour eux définit la personne. Si
l’
on admet, avec Marx et Proudhon, que la révolution consiste à sauver l
699
rsonne. Si l’on admet, avec Marx et Proudhon, que
la
révolution consiste à sauver l’homme concret de l’empire grandissant
700
et Proudhon, que la révolution consiste à sauver
l’
homme concret de l’empire grandissant des tyrannies abstraites, étatis
701
e la révolution consiste à sauver l’homme concret
de
l’empire grandissant des tyrannies abstraites, étatistes ou financièr
702
a révolution consiste à sauver l’homme concret de
l’
empire grandissant des tyrannies abstraites, étatistes ou financières,
703
tistes ou financières, il faudra reconnaître dans
le
personnalisme la seule éthique actuellement libératrice. N’est-ce pas
704
ères, il faudra reconnaître dans le personnalisme
la
seule éthique actuellement libératrice. N’est-ce pas d’ailleurs l’éth
705
actuellement libératrice. N’est-ce pas d’ailleurs
l’
éthique que la jeune France se voit à peu près seule à défendre dans l
706
ibératrice. N’est-ce pas d’ailleurs l’éthique que
la
jeune France se voit à peu près seule à défendre dans l’Europe d’aujo
707
e France se voit à peu près seule à défendre dans
l’
Europe d’aujourd’hui ? Dictature de la liberté g, proclamera la suite
708
se voit à peu près seule à défendre dans l’Europe
d’
aujourd’hui ? Dictature de la liberté g, proclamera la suite de La Rév
709
défendre dans l’Europe d’aujourd’hui ? Dictature
de
la liberté g, proclamera la suite de La Révolution nécessaire. Dandie
710
fendre dans l’Europe d’aujourd’hui ? Dictature de
la
liberté g, proclamera la suite de La Révolution nécessaire. Dandieu v
711
jourd’hui ? Dictature de la liberté g, proclamera
la
suite de La Révolution nécessaire. Dandieu voyait dans cette revendic
712
? Dictature de la liberté g, proclamera la suite
de
La Révolution nécessaire. Dandieu voyait dans cette revendication la
713
Dictature de la liberté g, proclamera la suite de
La
Révolution nécessaire. Dandieu voyait dans cette revendication la mis
714
cessaire. Dandieu voyait dans cette revendication
la
mission permanente, la raison d’être de la France. Peu de jours avant
715
t dans cette revendication la mission permanente,
la
raison d’être de la France. Peu de jours avant l’accident chirurgical
716
te revendication la mission permanente, la raison
d’
être de la France. Peu de jours avant l’accident chirurgical qui devai
717
ndication la mission permanente, la raison d’être
de
la France. Peu de jours avant l’accident chirurgical qui devait entra
718
cation la mission permanente, la raison d’être de
la
France. Peu de jours avant l’accident chirurgical qui devait entraîne
719
la raison d’être de la France. Peu de jours avant
l’
accident chirurgical qui devait entraîner sa mort, à 36 ans, il avait
720
vait entraîner sa mort, à 36 ans, il avait ajouté
de
sa main, sur les épreuves de son dernier ouvrage, une conclusion qui
721
a mort, à 36 ans, il avait ajouté de sa main, sur
les
épreuves de son dernier ouvrage, une conclusion qui nous apparaît dou
722
ans, il avait ajouté de sa main, sur les épreuves
de
son dernier ouvrage, une conclusion qui nous apparaît doublement prop
723
nous apparaît doublement prophétique. Rappelant «
les
antiques sottises racistes, matérialistes et théocratiques » qui mont
724
s, matérialistes et théocratiques » qui montent à
l’
assaut d’une Europe décadente, il ajoutait ces quelques phrases d’une
725
alistes et théocratiques » qui montent à l’assaut
d’
une Europe décadente, il ajoutait ces quelques phrases d’une sobre gra
726
urope décadente, il ajoutait ces quelques phrases
d’
une sobre grandeur : En dépit d’un préjugé romantique, la décadence n
727
bre grandeur : En dépit d’un préjugé romantique,
la
décadence n’est pas belle, ni la mort. Ce qui est beau, c’est la lutt
728
jugé romantique, la décadence n’est pas belle, ni
la
mort. Ce qui est beau, c’est la lutte contre la mort. Ce qui est gran
729
est pas belle, ni la mort. Ce qui est beau, c’est
la
lutte contre la mort. Ce qui est grandiose, c’est la victoire de l’ho
730
i la mort. Ce qui est beau, c’est la lutte contre
la
mort. Ce qui est grandiose, c’est la victoire de l’homme. Le long des
731
lutte contre la mort. Ce qui est grandiose, c’est
la
victoire de l’homme. Le long des côtes de la Méditerranée et de la me
732
la mort. Ce qui est grandiose, c’est la victoire
de
l’homme. Le long des côtes de la Méditerranée et de la mer du Nord, r
733
mort. Ce qui est grandiose, c’est la victoire de
l’
homme. Le long des côtes de la Méditerranée et de la mer du Nord, remo
734
, c’est la victoire de l’homme. Le long des côtes
de
la Méditerranée et de la mer du Nord, remontant le Danube ou le Rhin,
735
’est la victoire de l’homme. Le long des côtes de
la
Méditerranée et de la mer du Nord, remontant le Danube ou le Rhin, s’
736
l’homme. Le long des côtes de la Méditerranée et
de
la mer du Nord, remontant le Danube ou le Rhin, s’avance l’antique en
737
homme. Le long des côtes de la Méditerranée et de
la
mer du Nord, remontant le Danube ou le Rhin, s’avance l’antique ennem
738
e la Méditerranée et de la mer du Nord, remontant
le
Danube ou le Rhin, s’avance l’antique ennemi de l’homme. On l’appelle
739
anée et de la mer du Nord, remontant le Danube ou
le
Rhin, s’avance l’antique ennemi de l’homme. On l’appellera État, maté
740
du Nord, remontant le Danube ou le Rhin, s’avance
l’
antique ennemi de l’homme. On l’appellera État, matérialisme, racisme
741
t le Danube ou le Rhin, s’avance l’antique ennemi
de
l’homme. On l’appellera État, matérialisme, racisme ou tyrannie ; mai
742
e Danube ou le Rhin, s’avance l’antique ennemi de
l’
homme. On l’appellera État, matérialisme, racisme ou tyrannie ; mais s
743
le Rhin, s’avance l’antique ennemi de l’homme. On
l’
appellera État, matérialisme, racisme ou tyrannie ; mais son essence e
744
annie ; mais son essence est plus profonde et n’a
de
nom dans aucune langue ; surtout pas en français. Ce n’est pas notre
745
tout pas en français. Ce n’est pas notre faute si
la
France est, en effet, aujourd’hui comme hier, la dernière écluse. Ce
746
, la dernière écluse. Ce n’est pas notre faute si
le
pays des petits rentiers et du traité de Versailles est tout de même
747
faute si le pays des petits rentiers et du traité
de
Versailles est tout de même aussi le dernier refuge continental des h
748
libres. Ce n’est pas notre faute si, pour sauver
l’
Occident et l’Europe, nous devons d’abord, aujourd’hui, nous appuyer s
749
est pas notre faute si, pour sauver l’Occident et
l’
Europe, nous devons d’abord, aujourd’hui, nous appuyer sur la France.
750
ous devons d’abord, aujourd’hui, nous appuyer sur
la
France. Il ne s’agit pas de défendre une idée ou une cité. Il ne s’ag
751
hui, nous appuyer sur la France. Il ne s’agit pas
de
défendre une idée ou une cité. Il ne s’agit pas de défense. Mais de c
752
e défendre une idée ou une cité. Il ne s’agit pas
de
défense. Mais de choix, d’affirmation, de création, de Révolution. No
753
ée ou une cité. Il ne s’agit pas de défense. Mais
de
choix, d’affirmation, de création, de Révolution. Nous sommes sur la
754
cité. Il ne s’agit pas de défense. Mais de choix,
d’
affirmation, de création, de Révolution. Nous sommes sur la terre déci
755
git pas de défense. Mais de choix, d’affirmation,
de
création, de Révolution. Nous sommes sur la terre décisive. L’heure e
756
fense. Mais de choix, d’affirmation, de création,
de
Révolution. Nous sommes sur la terre décisive. L’heure est venue. All
757
tion, de création, de Révolution. Nous sommes sur
la
terre décisive. L’heure est venue. Allons-y. Défi véritablement héro
758
de Révolution. Nous sommes sur la terre décisive.
L’
heure est venue. Allons-y. Défi véritablement héroïque, et vocation o
759
véritablement héroïque, et vocation orgueilleuse
de
l’homme ! Mais dans la mesure où cet orgueil déborde l’humilité du se
760
ritablement héroïque, et vocation orgueilleuse de
l’
homme ! Mais dans la mesure où cet orgueil déborde l’humilité du servi
761
, et vocation orgueilleuse de l’homme ! Mais dans
la
mesure où cet orgueil déborde l’humilité du serviteur d’une grande ca
762
omme ! Mais dans la mesure où cet orgueil déborde
l’
humilité du serviteur d’une grande cause, [ne] semble-t-il pas qu’il s
763
re où cet orgueil déborde l’humilité du serviteur
d’
une grande cause, [ne] semble-t-il pas qu’il se transforme en une espè
764
semble-t-il pas qu’il se transforme en une espèce
d’
interrogation angoissée ? « Allons-y » pour voir, coûte que coûte… Sa
765
cisive ». 12. Ce qu’il y a de plus profond dans
l’
homme, c’est la peau, a-t-on écrit. On pourrait dire aussi que rien n’
766
Ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, c’est
la
peau, a-t-on écrit. On pourrait dire aussi que rien n’est plus visibl
767
, et ceci définit un visage. e. Rougemont Denis
de
, « L’œuvre et la mort d’Arnaud Dandieu », Présence, Lausanne et Genèv
768
eci définit un visage. e. Rougemont Denis de, «
L’
œuvre et la mort d’Arnaud Dandieu », Présence, Lausanne et Genève, 193
769
un visage. e. Rougemont Denis de, « L’œuvre et
la
mort d’Arnaud Dandieu », Présence, Lausanne et Genève, 1933–1934, p.
770
ge. e. Rougemont Denis de, « L’œuvre et la mort
d’
Arnaud Dandieu », Présence, Lausanne et Genève, 1933–1934, p. 57-59.
771
Lausanne et Genève, 1933–1934, p. 57-59. f. Voir
le
compte rendu que Rougemont en fait dans les Cahiers du Sud, et repris
772
. Voir le compte rendu que Rougemont en fait dans
les
Cahiers du Sud, et repris dans Politique de la personne . g. Titre
773
ans les Cahiers du Sud, et repris dans Politique
de
la personne . g. Titre de l’ouvrage que publiera en 1936 Robert Aron
774
les Cahiers du Sud, et repris dans Politique de
la
personne . g. Titre de l’ouvrage que publiera en 1936 Robert Aron, e
775
repris dans Politique de la personne . g. Titre
de
l’ouvrage que publiera en 1936 Robert Aron, et dont Rougemont rendra
776
ris dans Politique de la personne . g. Titre de
l’
ouvrage que publiera en 1936 Robert Aron, et dont Rougemont rendra com
777
Robert Aron, et dont Rougemont rendra compte dans
la
NRF .
778
nature même veut qu’il ne puisse être possédé que
d’
une manière exclusive et belliqueuse… Un noble effort ne peut s’appuye
779
pleine et ferme confiance en soi, qui seule élève
le
cœur et l’esprit. À celui qui a perdu cette confiance, plus rien ne s
780
erme confiance en soi, qui seule élève le cœur et
l’
esprit. À celui qui a perdu cette confiance, plus rien ne saurait appa
781
urait apparaître digne et grand ; son âme a perdu
la
noble dureté qui donne au sérieux toute sa force. Fr. H. Jacobi Nie
782
toute sa force. Fr. H. Jacobi Nietzsche restera
la
meilleure description de l’anarchie spirituelle du xixe siècle. Il e
783
cobi Nietzsche restera la meilleure description
de
l’anarchie spirituelle du xixe siècle. Il en a souffert si vivement
784
i Nietzsche restera la meilleure description de
l’
anarchie spirituelle du xixe siècle. Il en a souffert si vivement qu’
785
ert si vivement qu’il n’est presque pas un aspect
de
la mentalité du siècle athée auquel sa pensée d’écorché n’ait réagi p
786
si vivement qu’il n’est presque pas un aspect de
la
mentalité du siècle athée auquel sa pensée d’écorché n’ait réagi par
787
de la mentalité du siècle athée auquel sa pensée
d’
écorché n’ait réagi par une diamétrale opposition. Il coupe toutes les
788
gi par une diamétrale opposition. Il coupe toutes
les
erreurs du temps à 180 degrés, juste. Son œuvre nous apporte un dossi
789
tif des contradictions révoltantes qui figurèrent
la
bonne conscience d’une élite, et par là même, presque toujours toniqu
790
ns révoltantes qui figurèrent la bonne conscience
d’
une élite, et par là même, presque toujours tonique et enseignante, el
791
eignante, elle nous excite à des affirmations qui
la
condamnent. La forme aphoristique que Nietzsche cultiva de plus en pl
792
nous excite à des affirmations qui la condamnent.
La
forme aphoristique que Nietzsche cultiva de plus en plus exclusivemen
793
t sa chute, trahit assez exactement une faiblesse
de
cette œuvre, qu’à prendre celle-ci dans sa totalité, l’on découvre co
794
te œuvre, qu’à prendre celle-ci dans sa totalité,
l’
on découvre constitutive. D’autres poètes ont paru, qui ne furent pas
795
ictoires : Kierkegaard, dans ce même siècle. Mais
les
contradictions de Kierkegaard renvoient dans leur ensemble à l’unité
796
ard, dans ce même siècle. Mais les contradictions
de
Kierkegaard renvoient dans leur ensemble à l’unité suprême, celle de
797
ons de Kierkegaard renvoient dans leur ensemble à
l’
unité suprême, celle de la foi. Elles appartiennent à sa vision du mon
798
oient dans leur ensemble à l’unité suprême, celle
de
la foi. Elles appartiennent à sa vision du monde, elles en expriment
799
nt dans leur ensemble à l’unité suprême, celle de
la
foi. Elles appartiennent à sa vision du monde, elles en expriment la
800
tiennent à sa vision du monde, elles en expriment
la
tension créatrice, — toute création naissant d’une tension établie pa
801
t la tension créatrice, — toute création naissant
d’
une tension établie par quelque unité dominante entre la conception de
802
tension établie par quelque unité dominante entre
la
conception de l’unité d’une part, sa réalisation concrète de l’autre.
803
e par quelque unité dominante entre la conception
de
l’unité d’une part, sa réalisation concrète de l’autre. Il est de la
804
ar quelque unité dominante entre la conception de
l’
unité d’une part, sa réalisation concrète de l’autre. Il est de la nat
805
on de l’unité d’une part, sa réalisation concrète
de
l’autre. Il est de la nature même de la foi — telle que la conçoit Ki
806
part, sa réalisation concrète de l’autre. Il est
de
la nature même de la foi — telle que la conçoit Kierkegaard — que la
807
rt, sa réalisation concrète de l’autre. Il est de
la
nature même de la foi — telle que la conçoit Kierkegaard — que la vie
808
ion concrète de l’autre. Il est de la nature même
de
la foi — telle que la conçoit Kierkegaard — que la vie, la pensée, la
809
concrète de l’autre. Il est de la nature même de
la
foi — telle que la conçoit Kierkegaard — que la vie, la pensée, la so
810
e. Il est de la nature même de la foi — telle que
la
conçoit Kierkegaard — que la vie, la pensée, la souffrance du chrétie
811
e la foi — telle que la conçoit Kierkegaard — que
la
vie, la pensée, la souffrance du chrétien soient sous-tendues par des
812
— telle que la conçoit Kierkegaard — que la vie,
la
pensée, la souffrance du chrétien soient sous-tendues par des contrad
813
e la conçoit Kierkegaard — que la vie, la pensée,
la
souffrance du chrétien soient sous-tendues par des contradictions des
814
sous-tendues par des contradictions destructrices
de
l’humain, créatrices du divin, c’est-à-dire de « l’homme nouveau », o
815
s-tendues par des contradictions destructrices de
l’
humain, créatrices du divin, c’est-à-dire de « l’homme nouveau », ou c
816
es de l’humain, créatrices du divin, c’est-à-dire
de
« l’homme nouveau », ou c’est encore à dire de l’homme qui vit en Chr
817
l’humain, créatrices du divin, c’est-à-dire de «
l’
homme nouveau », ou c’est encore à dire de l’homme qui vit en Christ,
818
re de « l’homme nouveau », ou c’est encore à dire
de
l’homme qui vit en Christ, et non plus dans la forme du siècle présen
819
de « l’homme nouveau », ou c’est encore à dire de
l’
homme qui vit en Christ, et non plus dans la forme du siècle présent.
820
re de l’homme qui vit en Christ, et non plus dans
la
forme du siècle présent. Mais les contradictions de Nietzsche ne ren
821
t non plus dans la forme du siècle présent. Mais
les
contradictions de Nietzsche ne renvoient justement qu’à cette forme d
822
forme du siècle présent. Mais les contradictions
de
Nietzsche ne renvoient justement qu’à cette forme du monde qui provoq
823
me du monde qui provoquait sans répit son dégoût.
L’
absence de dogmatique chez Nietzsche est le sinistre négatif du dogmat
824
e qui provoquait sans répit son dégoût. L’absence
de
dogmatique chez Nietzsche est le sinistre négatif du dogmatisme mort
825
égoût. L’absence de dogmatique chez Nietzsche est
le
sinistre négatif du dogmatisme mort de ses contemporains. Il attaque
826
tzsche est le sinistre négatif du dogmatisme mort
de
ses contemporains. Il attaque à droite et à gauche, utilisant tantôt
827
Il attaque à droite et à gauche, utilisant tantôt
la
droite contre la gauche, tantôt la gauche contre la droite, sans que
828
te et à gauche, utilisant tantôt la droite contre
la
gauche, tantôt la gauche contre la droite, sans que jamais un centre
829
ilisant tantôt la droite contre la gauche, tantôt
la
gauche contre la droite, sans que jamais un centre vif ne soit rendu,
830
droite contre la gauche, tantôt la gauche contre
la
droite, sans que jamais un centre vif ne soit rendu, par ces éclairs
831
rquoi sa pensée, dans son ensemble, évoque plutôt
l’
image d’un court-circuit que celle d’un foyer dynamique rayonnant à ga
832
pensée, dans son ensemble, évoque plutôt l’image
d’
un court-circuit que celle d’un foyer dynamique rayonnant à gauche et
833
voque plutôt l’image d’un court-circuit que celle
d’
un foyer dynamique rayonnant à gauche et à droite et dans bien d’autre
834
ans bien d’autres directions nouvelles, inconnues
de
la gauche et de la droite. Il ne quitte pas le plan des erreurs qu’il
835
bien d’autres directions nouvelles, inconnues de
la
gauche et de la droite. Il ne quitte pas le plan des erreurs qu’il at
836
s directions nouvelles, inconnues de la gauche et
de
la droite. Il ne quitte pas le plan des erreurs qu’il attaque. Il ne
837
irections nouvelles, inconnues de la gauche et de
la
droite. Il ne quitte pas le plan des erreurs qu’il attaque. Il ne fai
838
es de la gauche et de la droite. Il ne quitte pas
le
plan des erreurs qu’il attaque. Il ne fait guère qu’y introduire une
839
sité délirante. C’est là son jeu, délibéré, comme
l’
est aussi le coup final : car l’excès même de cette intensité finit pa
840
te. C’est là son jeu, délibéré, comme l’est aussi
le
coup final : car l’excès même de cette intensité finit par faire écla
841
, délibéré, comme l’est aussi le coup final : car
l’
excès même de cette intensité finit par faire éclater tout le jeu. Les
842
omme l’est aussi le coup final : car l’excès même
de
cette intensité finit par faire éclater tout le jeu. Les réactions ac
843
e de cette intensité finit par faire éclater tout
le
jeu. Les réactions accélérées se neutralisent, ou provoquent des expl
844
te intensité finit par faire éclater tout le jeu.
Les
réactions accélérées se neutralisent, ou provoquent des explosions. T
845
nt, ou provoquent des explosions. Toute explosion
de
la « forme du monde » renvoie certes l’esprit à ce qui seul peut tran
846
ou provoquent des explosions. Toute explosion de
la
« forme du monde » renvoie certes l’esprit à ce qui seul peut transfo
847
explosion de la « forme du monde » renvoie certes
l’
esprit à ce qui seul peut transformer le monde. Mais Nietzsche n’a pas
848
ie certes l’esprit à ce qui seul peut transformer
le
monde. Mais Nietzsche n’a pas voulu distinguer et saisir le sens dern
849
Mais Nietzsche n’a pas voulu distinguer et saisir
le
sens dernier de cette transformation. (Exemples : le chapitre « Femme
850
’a pas voulu distinguer et saisir le sens dernier
de
cette transformation. (Exemples : le chapitre « Femmes » dans les Œuv
851
sens dernier de cette transformation. (Exemples :
le
chapitre « Femmes » dans les Œuvres posthumes : tantôt il attaque ceu
852
ormation. (Exemples : le chapitre « Femmes » dans
les
Œuvres posthumes : tantôt il attaque ceux qui idéalisent la femme, ta
853
posthumes : tantôt il attaque ceux qui idéalisent
la
femme, tantôt ceux qui l’animalisent. Il formule contre le mariage de
854
que ceux qui idéalisent la femme, tantôt ceux qui
l’
animalisent. Il formule contre le mariage des revendications antisocia
855
tantôt ceux qui l’animalisent. Il formule contre
le
mariage des revendications antisociales — « géniales » —, puis il édi
856
géniales » —, puis il édicte des lois eugéniques,
d’
intention manifestement sociale, mais, en puissance, destructrices de
857
tement sociale, mais, en puissance, destructrices
de
tout « génie », du sien d’abord. Dans cet aheurtement violent de néga
858
», du sien d’abord. Dans cet aheurtement violent
de
négations contradictoires, d’affirmations qui s’entretuent, la relati
859
aheurtement violent de négations contradictoires,
d’
affirmations qui s’entretuent, la relation de l’homme et de la femme p
860
contradictoires, d’affirmations qui s’entretuent,
la
relation de l’homme et de la femme perd tout caractère rationnel — ce
861
res, d’affirmations qui s’entretuent, la relation
de
l’homme et de la femme perd tout caractère rationnel — ce qui n’est c
862
, d’affirmations qui s’entretuent, la relation de
l’
homme et de la femme perd tout caractère rationnel — ce qui n’est cert
863
tions qui s’entretuent, la relation de l’homme et
de
la femme perd tout caractère rationnel — ce qui n’est certes pas à pr
864
ns qui s’entretuent, la relation de l’homme et de
la
femme perd tout caractère rationnel — ce qui n’est certes pas à prior
865
pour mieux dire : avec une cruelle facilité — que
la
relation de l’homme et de la femme n’est guère mieux pensable dans le
866
ire : avec une cruelle facilité — que la relation
de
l’homme et de la femme n’est guère mieux pensable dans les catégories
867
: avec une cruelle facilité — que la relation de
l’
homme et de la femme n’est guère mieux pensable dans les catégories ch
868
cruelle facilité — que la relation de l’homme et
de
la femme n’est guère mieux pensable dans les catégories chrétiennes a
869
uelle facilité — que la relation de l’homme et de
la
femme n’est guère mieux pensable dans les catégories chrétiennes abso
870
me et de la femme n’est guère mieux pensable dans
les
catégories chrétiennes absolues, telles que les pose par exemple un K
871
s les catégories chrétiennes absolues, telles que
les
pose par exemple un Kierkegaard. Mais il y a cette différence capital
872
ais il y a cette différence capitale : que toutes
les
négations (antithèses) de Kierkegaard se fondent dans l’acte de foi o
873
capitale : que toutes les négations (antithèses)
de
Kierkegaard se fondent dans l’acte de foi originel (synthèse), et qu’
874
tions (antithèses) de Kierkegaard se fondent dans
l’
acte de foi originel (synthèse), et qu’alors même qu’il nie toute poss
875
antithèses) de Kierkegaard se fondent dans l’acte
de
foi originel (synthèse), et qu’alors même qu’il nie toute possibilité
876
se), et qu’alors même qu’il nie toute possibilité
de
thèse provisoire (ce que n’avait pas fait l’apôtre Paul, autorisant e
877
lité de thèse provisoire (ce que n’avait pas fait
l’
apôtre Paul, autorisant en fin de compte le mariage), il renvoie à cet
878
s fait l’apôtre Paul, autorisant en fin de compte
le
mariage), il renvoie à cette synthèse dont tout chrétien attend, dès
879
nthèse dont tout chrétien attend, dès maintenant,
le
retour. (Je songe à la réponse du Christ aux sadducéens, Luc 20/33.)
880
en attend, dès maintenant, le retour. (Je songe à
la
réponse du Christ aux sadducéens, Luc 20/33.) Nietzsche, opposant l’a
881
t aux sadducéens, Luc 20/33.) Nietzsche, opposant
l’
antithèse à la thèse par haine de ce qui est, non par amour de ce qui
882
ns, Luc 20/33.) Nietzsche, opposant l’antithèse à
la
thèse par haine de ce qui est, non par amour de ce qui doit être « cr
883
tzsche, opposant l’antithèse à la thèse par haine
de
ce qui est, non par amour de ce qui doit être « cru », renvoie finale
884
à la thèse par haine de ce qui est, non par amour
de
ce qui doit être « cru », renvoie finalement au néant, annule lui-mêm
885
lui-même sa réaction. On pourrait en dire autant
de
la plupart des autres analyses nietzschéennes portant sur les valeurs
886
rt des autres analyses nietzschéennes portant sur
les
valeurs morales. Il attaque l’altruisme, et démasque dans cette « ver
887
ennes portant sur les valeurs morales. Il attaque
l’
altruisme, et démasque dans cette « vertu » les effets du « ressentime
888
que l’altruisme, et démasque dans cette « vertu »
les
effets du « ressentiment » le plus bassement égoïste. Mais ailleurs,
889
ns cette « vertu » les effets du « ressentiment »
le
plus bassement égoïste. Mais ailleurs, il exalte l’égoïsme contre la
890
plus bassement égoïste. Mais ailleurs, il exalte
l’
égoïsme contre la soi-disant morale du Christ, et au nom d’une espèce
891
goïste. Mais ailleurs, il exalte l’égoïsme contre
la
soi-disant morale du Christ, et au nom d’une espèce de « virtu » dont
892
i-disant morale du Christ, et au nom d’une espèce
de
« virtu » dont il laisse entendre souvent qu’elle n’est encore que le
893
laisse entendre souvent qu’elle n’est encore que
le
désespoir de celui qui ne peut aimer : hommage déguisé de l’angoisse
894
dre souvent qu’elle n’est encore que le désespoir
de
celui qui ne peut aimer : hommage déguisé de l’angoisse à l’« altruis
895
poir de celui qui ne peut aimer : hommage déguisé
de
l’angoisse à l’« altruisme » véritable. Tout bien compté, — reste la
896
r de celui qui ne peut aimer : hommage déguisé de
l’
angoisse à l’« altruisme » véritable. Tout bien compté, — reste la seu
897
i ne peut aimer : hommage déguisé de l’angoisse à
l’
« altruisme » véritable. Tout bien compté, — reste la seule angoisse.
898
altruisme » véritable. Tout bien compté, — reste
la
seule angoisse. Etc., etc.) Nietzsche a horreur de toute dogmatique13
899
a seule angoisse. Etc., etc.) Nietzsche a horreur
de
toute dogmatique13 : il est par là le type le plus parfait du clerc d
900
e a horreur de toute dogmatique13 : il est par là
le
type le plus parfait du clerc déraciné, du clerc sans mains, ou aux m
901
eur de toute dogmatique13 : il est par là le type
le
plus parfait du clerc déraciné, du clerc sans mains, ou aux mains fol
902
es, du désorienté excité. Il apparaît alors comme
le
héros du monde bourgeois. Il incarne à la puissance infinie le goût d
903
s comme le héros du monde bourgeois. Il incarne à
la
puissance infinie le goût du néant — le refus de la vocation — qui ca
904
onde bourgeois. Il incarne à la puissance infinie
le
goût du néant — le refus de la vocation — qui caractérisera le monde
905
incarne à la puissance infinie le goût du néant —
le
refus de la vocation — qui caractérisera le monde bourgeois aux yeux
906
la puissance infinie le goût du néant — le refus
de
la vocation — qui caractérisera le monde bourgeois aux yeux de l’hist
907
puissance infinie le goût du néant — le refus de
la
vocation — qui caractérisera le monde bourgeois aux yeux de l’histori
908
ant — le refus de la vocation — qui caractérisera
le
monde bourgeois aux yeux de l’historien personnaliste, encore que trè
909
qui caractérisera le monde bourgeois aux yeux de
l’
historien personnaliste, encore que très peu de bourgeois aient eu con
910
ore que très peu de bourgeois aient eu conscience
d’
avoir ce goût. Mais son opposition si frénétique à la bêtise de sa cla
911
voir ce goût. Mais son opposition si frénétique à
la
bêtise de sa classe, si elle suffit à le rendre complice, en fin de c
912
ût. Mais son opposition si frénétique à la bêtise
de
sa classe, si elle suffit à le rendre complice, en fin de compte, des
913
étique à la bêtise de sa classe, si elle suffit à
le
rendre complice, en fin de compte, des erreurs qu’il flagelle, ne suf
914
t son temps un contact véritable, un lien concret
de
responsabilité. C’est aussi qu’il n’existe qu’un unique agent de cont
915
té. C’est aussi qu’il n’existe qu’un unique agent
de
contact réel et vital14, et c’est l’éclair dans notre vie d’une trans
916
unique agent de contact réel et vital14, et c’est
l’
éclair dans notre vie d’une transcendance, l’amour en actes, l’action
917
réel et vital14, et c’est l’éclair dans notre vie
d’
une transcendance, l’amour en actes, l’action directe, réciproque et g
918
’est l’éclair dans notre vie d’une transcendance,
l’
amour en actes, l’action directe, réciproque et gratuite, au sens où l
919
notre vie d’une transcendance, l’amour en actes,
l’
action directe, réciproque et gratuite, au sens où la grâce est gratui
920
ction directe, réciproque et gratuite, au sens où
la
grâce est gratuite, — sens absolument différent de celui qu’a prôné A
921
a grâce est gratuite, — sens absolument différent
de
celui qu’a prôné André Gide. Le lien concret entre deux êtres, ou bie
922
olument différent de celui qu’a prôné André Gide.
Le
lien concret entre deux êtres, ou bien entre une pensée et les contem
923
ret entre deux êtres, ou bien entre une pensée et
les
contemporains, ne peut être établi qu’en vertu d’une action obéissant
924
elle obéit ; envers Qui elle est responsable. Si
l’
homme vient en aide à son voisin par son action, par sa pensée critiqu
925
ée critique ou créatrice, et cela pour des motifs
d’
ordre uniquement humain, on doit être certain qu’il ne s’agit encore q
926
, on doit être certain qu’il ne s’agit encore que
d’
égoïsme bien compris. L’homme se sert en servant son voisin, il n’écha
927
u’il ne s’agit encore que d’égoïsme bien compris.
L’
homme se sert en servant son voisin, il n’échappe point à la loi, et l
928
sert en servant son voisin, il n’échappe point à
la
loi, et la loi n’établit jamais ni le contact vital ni l’amour du pro
929
rvant son voisin, il n’échappe point à la loi, et
la
loi n’établit jamais ni le contact vital ni l’amour du prochain. Le v
930
ppe point à la loi, et la loi n’établit jamais ni
le
contact vital ni l’amour du prochain. Le voisin, que la loi bien comp
931
et la loi n’établit jamais ni le contact vital ni
l’
amour du prochain. Le voisin, que la loi bien comprise nous ordonne d’
932
amais ni le contact vital ni l’amour du prochain.
Le
voisin, que la loi bien comprise nous ordonne d’aider dans sa peine,
933
tact vital ni l’amour du prochain. Le voisin, que
la
loi bien comprise nous ordonne d’aider dans sa peine, reste un voisin
934
Le voisin, que la loi bien comprise nous ordonne
d’
aider dans sa peine, reste un voisin, ne devient pas prochain. Car le
935
ne, reste un voisin, ne devient pas prochain. Car
le
centre du monde reste « moi ». De moi à lui, je ne vois qu’une distan
936
s prochain. Car le centre du monde reste « moi ».
De
moi à lui, je ne vois qu’une distance. Seul le rapport de responsabil
937
». De moi à lui, je ne vois qu’une distance. Seul
le
rapport de responsabilité réciproque devant un Tiers infiniment souve
938
lui, je ne vois qu’une distance. Seul le rapport
de
responsabilité réciproque devant un Tiers infiniment souverain, infin
939
Tiers infiniment souverain, infiniment différent
de
toi et de moi, absolument central — d’ailleurs intemporel —, établit
940
iniment souverain, infiniment différent de toi et
de
moi, absolument central — d’ailleurs intemporel —, établit ce lien ab
941
mpensable, établi comme un fait, comme une donnée
de
Dieu, au sens actif et subjectif du mot donnée. Seul ce rapport posé
942
ntact pur, permet une action vraie, et transforme
le
monde. Mais Nietzsche a beau se colleter avec son temps, il a beau, p
943
se colleter avec son temps, il a beau, par dépit
de
l’impuissant amour « moral », renverser les données terrestres, tente
944
colleter avec son temps, il a beau, par dépit de
l’
impuissant amour « moral », renverser les données terrestres, tenter l
945
dépit de l’impuissant amour « moral », renverser
les
données terrestres, tenter le contact par la haine, il n’aboutit jama
946
moral », renverser les données terrestres, tenter
le
contact par la haine, il n’aboutit jamais à saisir son prochain, à co
947
ser les données terrestres, tenter le contact par
la
haine, il n’aboutit jamais à saisir son prochain, à concrétiser sa pe
948
à saisir son prochain, à concrétiser sa pensée, à
la
soumettre à la critique souveraine et parfaitement pénétrante de l’am
949
ochain, à concrétiser sa pensée, à la soumettre à
la
critique souveraine et parfaitement pénétrante de l’amour. Il ne parv
950
la critique souveraine et parfaitement pénétrante
de
l’amour. Il ne parvient à rendre responsables du prochain ni son amou
951
critique souveraine et parfaitement pénétrante de
l’
amour. Il ne parvient à rendre responsables du prochain ni son amour,
952
n style vraiment noble et tragique, parfois aussi
d’
une turbulence maladive, la situation typique de l’éthos du bourgeois
953
ragique, parfois aussi d’une turbulence maladive,
la
situation typique de l’éthos du bourgeois : l’isolation. Ses tentativ
954
i d’une turbulence maladive, la situation typique
de
l’éthos du bourgeois : l’isolation. Ses tentatives d’évaluation s’ent
955
’une turbulence maladive, la situation typique de
l’
éthos du bourgeois : l’isolation. Ses tentatives d’évaluation s’entre-
956
e, la situation typique de l’éthos du bourgeois :
l’
isolation. Ses tentatives d’évaluation s’entre-détruisent et n’aboutis
957
’éthos du bourgeois : l’isolation. Ses tentatives
d’
évaluation s’entre-détruisent et n’aboutissent qu’à la plus radicale d
958
aluation s’entre-détruisent et n’aboutissent qu’à
la
plus radicale dévaluation de la vie et de la mort que son siècle ait
959
t n’aboutissent qu’à la plus radicale dévaluation
de
la vie et de la mort que son siècle ait pu concevoir, et qu’il fut se
960
’aboutissent qu’à la plus radicale dévaluation de
la
vie et de la mort que son siècle ait pu concevoir, et qu’il fut seul
961
nt qu’à la plus radicale dévaluation de la vie et
de
la mort que son siècle ait pu concevoir, et qu’il fut seul sans doute
962
qu’à la plus radicale dévaluation de la vie et de
la
mort que son siècle ait pu concevoir, et qu’il fut seul sans doute, d
963
d’ailleurs dès qu’il comprend son œuvre. Et c’est
d’
une infernale panique que ses derniers billets trahissent l’invasion.
964
rnale panique que ses derniers billets trahissent
l’
invasion. Quel homme a vécu pareil drame ? Découvrir qu’on s’est suici
965
eil drame ? Découvrir qu’on s’est suicidé, et que
la
seule lucidité subsiste, sans appui. Tous comptes faits, toute vie co
966
e consumée, toute position rongée et corrodée par
le
réactif qu’elle secrète, toutes ces évaluations rageusement neutralis
967
aluations rageusement neutralisées, il nous reste
de
Nietzsche sa rage, son style souverain de pensée. Qu’il ne reste d’un
968
s reste de Nietzsche sa rage, son style souverain
de
pensée. Qu’il ne reste d’une œuvre qu’un style, n’est-ce pas là le de
969
ge, son style souverain de pensée. Qu’il ne reste
d’
une œuvre qu’un style, n’est-ce pas là le dernier caractère qui nous a
970
œuvre appartient au monde « bourgeois », au monde
de
la pensée sans mains, et des mains privées de pensée ? ⁂ Je ne cherch
971
re appartient au monde « bourgeois », au monde de
la
pensée sans mains, et des mains privées de pensée ? ⁂ Je ne cherche p
972
nde de la pensée sans mains, et des mains privées
de
pensée ? ⁂ Je ne cherche pas à être juste. Nietzsche non plus. Qu’imp
973
pas à être juste. Nietzsche non plus. Qu’importe
le
nom qu’un observateur « impartial » voudra donner à ma justice combat
974
on créatrice implique une dogmatique. De même que
le
squelette naît de la peau, la dogmatique naît des contacts actifs que
975
que une dogmatique. De même que le squelette naît
de
la peau, la dogmatique naît des contacts actifs que nous entretenons
976
une dogmatique. De même que le squelette naît de
la
peau, la dogmatique naît des contacts actifs que nous entretenons ave
977
atique. De même que le squelette naît de la peau,
la
dogmatique naît des contacts actifs que nous entretenons avec le mond
978
aît des contacts actifs que nous entretenons avec
le
monde. Le mot de dogmatique éveille en général l’image d’un squelette
979
ntacts actifs que nous entretenons avec le monde.
Le
mot de dogmatique éveille en général l’image d’un squelette de musée,
980
actifs que nous entretenons avec le monde. Le mot
de
dogmatique éveille en général l’image d’un squelette de musée, dépoui
981
le monde. Le mot de dogmatique éveille en général
l’
image d’un squelette de musée, dépouillé. Mais tous les vertébrés viva
982
. Le mot de dogmatique éveille en général l’image
d’
un squelette de musée, dépouillé. Mais tous les vertébrés vivants poss
983
matique éveille en général l’image d’un squelette
de
musée, dépouillé. Mais tous les vertébrés vivants possèdent un squele
984
age d’un squelette de musée, dépouillé. Mais tous
les
vertébrés vivants possèdent un squelette vivant sur lequel s’attachen
985
sèdent un squelette vivant sur lequel s’attachent
les
muscles. Pas d’effort qui ne suppose l’existence de ce squelette. 14
986
te vivant sur lequel s’attachent les muscles. Pas
d’
effort qui ne suppose l’existence de ce squelette. 14. Sur l’expressi
987
ttachent les muscles. Pas d’effort qui ne suppose
l’
existence de ce squelette. 14. Sur l’expression de contact vital, voi
988
muscles. Pas d’effort qui ne suppose l’existence
de
ce squelette. 14. Sur l’expression de contact vital, voir les travau
989
ne suppose l’existence de ce squelette. 14. Sur
l’
expression de contact vital, voir les travaux importants d’Eugène Mink
990
’existence de ce squelette. 14. Sur l’expression
de
contact vital, voir les travaux importants d’Eugène Minkowski, en par
991
tte. 14. Sur l’expression de contact vital, voir
les
travaux importants d’Eugène Minkowski, en particulier La Schizophréni
992
ion de contact vital, voir les travaux importants
d’
Eugène Minkowski, en particulier La Schizophrénie, p. 82-83 (Payot, 19
993
aux importants d’Eugène Minkowski, en particulier
La
Schizophrénie, p. 82-83 (Payot, 1927). « Le contact vital avec la réa
994
ulier La Schizophrénie, p. 82-83 (Payot, 1927). «
Le
contact vital avec la réalité semble bien se rapporter aux facteurs i
995
, p. 82-83 (Payot, 1927). « Le contact vital avec
la
réalité semble bien se rapporter aux facteurs irrationnels de la vie
996
emble bien se rapporter aux facteurs irrationnels
de
la vie », etc. Nietzsche l’a chanté, mais comme un bien perdu. h. R
997
le bien se rapporter aux facteurs irrationnels de
la
vie », etc. Nietzsche l’a chanté, mais comme un bien perdu. h. Roug
998
facteurs irrationnels de la vie », etc. Nietzsche
l’
a chanté, mais comme un bien perdu. h. Rougemont Denis de, « Contre
999
é, mais comme un bien perdu. h. Rougemont Denis
de
, « Contre Nietzsche », Présence, Lausanne et Genève, avril–mai 1935,
1000
Autour de Nietzsche : petite note sur
l’
injustice (novembre 1935)i Plus une personne est grande, plus il es
1001
us une personne est grande, plus il est téméraire
de
se donner pour juste devant elle. Imaginez une personne absolument gr
1002
— c’est-à-dire une personne qui comble absolument
la
mesure de l’homme : qui pourra se dire juste devant elle ? La loyauté
1003
dire une personne qui comble absolument la mesure
de
l’homme : qui pourra se dire juste devant elle ? La loyauté prononcer
1004
e une personne qui comble absolument la mesure de
l’
homme : qui pourra se dire juste devant elle ? La loyauté prononcera :
1005
l’homme : qui pourra se dire juste devant elle ?
La
loyauté prononcera : Je suis injuste, je me rebelle, je ne puis autre
1006
injuste, je me rebelle, je ne puis autrement que
de
me rebeller. Beaucoup de chrétiens devraient envier à Nietzsche cette
1007
… » Une personne relativement grande, maintenant.
La
loyauté dira encore : Je me sens injuste en sa présence, et je ne pui
1008
me sens injuste en sa présence, et je ne puis, en
la
jugeant, que lui faire tort. Mais alors il ne s’agit plus, on le voit
1009
lui faire tort. Mais alors il ne s’agit plus, on
le
voit, de la même injustice. Par exemple, il se peut que l’injustice v
1010
e tort. Mais alors il ne s’agit plus, on le voit,
de
la même injustice. Par exemple, il se peut que l’injustice vis-à-vis
1011
ort. Mais alors il ne s’agit plus, on le voit, de
la
même injustice. Par exemple, il se peut que l’injustice vis-à-vis d’u
1012
de la même injustice. Par exemple, il se peut que
l’
injustice vis-à-vis d’une œuvre humaine, injustice nécessaire, inévita
1013
Par exemple, il se peut que l’injustice vis-à-vis
d’
une œuvre humaine, injustice nécessaire, inévitable, mais toute relati
1014
se peut que cette « injustice », qui fait tort à
la
vérité fragmentaire incarnée par une grande œuvre, rende raison à la
1015
ire incarnée par une grande œuvre, rende raison à
la
vérité finale que cette œuvre a voulu nier. Descendons jusqu’à nous.
1016
tzsche, rende justice à ce que Nietzsche a refusé
d’
être ; et que, dans ce qu’il a refusé d’être, réside justement l’essen
1017
a refusé d’être ; et que, dans ce qu’il a refusé
d’
être, réside justement l’essentiel au regard de la vérité. Or c’est là
1018
, dans ce qu’il a refusé d’être, réside justement
l’
essentiel au regard de la vérité. Or c’est là qu’il est important de p
1019
d’être, réside justement l’essentiel au regard de
la
vérité. Or c’est là qu’il est important de prendre position, et non a
1020
ard de la vérité. Or c’est là qu’il est important
de
prendre position, et non ailleurs. Ne vivons-nous pas aujourd’hui, ma
1021
on décisive, c’est-à-dire une situation qui exige
de
chacun de nous la confession et la déclaration de ce qu’il tient pour
1022
e, c’est-à-dire une situation qui exige de chacun
de
nous la confession et la déclaration de ce qu’il tient pour plus vrai
1023
-à-dire une situation qui exige de chacun de nous
la
confession et la déclaration de ce qu’il tient pour plus vrai que sa
1024
tion qui exige de chacun de nous la confession et
la
déclaration de ce qu’il tient pour plus vrai que sa vie, et à quoi to
1025
de chacun de nous la confession et la déclaration
de
ce qu’il tient pour plus vrai que sa vie, et à quoi tout le reste s’o
1026
l tient pour plus vrai que sa vie, et à quoi tout
le
reste s’ordonne, y compris cette justice dont nous pensions, non sans
1027
e dont nous pensions, non sans ingénuité, détenir
la
mesure ? L’intelligence alors ? L’intelligence est justement ce qui o
1028
pensions, non sans ingénuité, détenir la mesure ?
L’
intelligence alors ? L’intelligence est justement ce qui ordonne « le
1029
nuité, détenir la mesure ? L’intelligence alors ?
L’
intelligence est justement ce qui ordonne « le reste » — à peu près to
1030
s ? L’intelligence est justement ce qui ordonne «
le
reste » — à peu près tout — à cet acte de foi décisif. Il est un temp
1031
donne « le reste » — à peu près tout — à cet acte
de
foi décisif. Il est un temps pour nuancer et balancer, et un temps po
1032
cer, et un temps pour trancher : pour ou contre. (
L’
intelligence est une épée, disait Dandieu.) Et tout jugement de cette
1033
e est une épée, disait Dandieu.) Et tout jugement
de
cette espèce comporte une injustice, c’est trop clair, mais tout refu
1034
une injustice, c’est trop clair, mais tout refus
de
juger comporte une illusion, et souvent une lâcheté. (En termes disti
1035
le scrupule.) Quand donc cessera-t-on, chez nous,
d’
opposer à toute prise de parti bien franche le rappel revêche et stéri
1036
cessera-t-on, chez nous, d’opposer à toute prise
de
parti bien franche le rappel revêche et stérilisant à la « complexité
1037
us, d’opposer à toute prise de parti bien franche
le
rappel revêche et stérilisant à la « complexité » des problèmes, — ce
1038
i bien franche le rappel revêche et stérilisant à
la
« complexité » des problèmes, — cette démagogie du juste milieu et de
1039
s problèmes, — cette démagogie du juste milieu et
de
la scrupuleuse impartialité, responsable à mon sens de tout ce mal qu
1040
roblèmes, — cette démagogie du juste milieu et de
la
scrupuleuse impartialité, responsable à mon sens de tout ce mal qu’on
1041
scrupuleuse impartialité, responsable à mon sens
de
tout ce mal qu’on attribue absurdement au calvinisme ? (Comme si nous
1042
? (Comme si nous étions calvinistes !) Cela dit,
l’
imprudence de mon article sur Nietzsche demeure visible, au point qu’o
1043
nous étions calvinistes !) Cela dit, l’imprudence
de
mon article sur Nietzsche demeure visible, au point qu’on la croirait
1044
cle sur Nietzsche demeure visible, au point qu’on
la
croirait préméditée. Je m’en consolerais mieux si M. Miéville avait p
1045
crètement usé, pour me confondre, des malentendus
les
plus graves auxquels se prêtait mon langage. (Exemples : vocation, au
1046
Exemples : vocation, au sens strict où je prenais
le
mot, ne signifie pas « message », ni « impression » ou même « forte i
1047
i « impression » ou même « forte impression » que
l’
on est investi d’une « mission », mais bien appel de Dieu, appel que l
1048
ou même « forte impression » que l’on est investi
d’
une « mission », mais bien appel de Dieu, appel que l’on accepte ou qu
1049
on est investi d’une « mission », mais bien appel
de
Dieu, appel que l’on accepte ou que l’on refuse ; grâce n’a qu’un sen
1050
e « mission », mais bien appel de Dieu, appel que
l’
on accepte ou que l’on refuse ; grâce n’a qu’un sens vaguement métapho
1051
bien appel de Dieu, appel que l’on accepte ou que
l’
on refuse ; grâce n’a qu’un sens vaguement métaphorique et sentimental
1052
aguement métaphorique et sentimental en dehors de
l’
Évangile, où ce mot signifie pardon, rémission des péchés et de la pei
1053
ù ce mot signifie pardon, rémission des péchés et
de
la peine de mort qu’ils entraînent, c’est-à-dire, en un mot : Jésus-C
1054
e mot signifie pardon, rémission des péchés et de
la
peine de mort qu’ils entraînent, c’est-à-dire, en un mot : Jésus-Chri
1055
nifie pardon, rémission des péchés et de la peine
de
mort qu’ils entraînent, c’est-à-dire, en un mot : Jésus-Christ15. Dog
1056
e je n’en étais plus à confondre cette discipline
de
l’esprit créateur avec n’importe quelle « doctrine que l’on s’interdi
1057
e n’en étais plus à confondre cette discipline de
l’
esprit créateur avec n’importe quelle « doctrine que l’on s’interdit d
1058
rit créateur avec n’importe quelle « doctrine que
l’
on s’interdit d’examiner » ! J’avais écrit : « De même que le squelett
1059
c n’importe quelle « doctrine que l’on s’interdit
d’
examiner » ! J’avais écrit : « De même que le squelette naît de la pea
1060
rdit d’examiner » ! J’avais écrit : « De même que
le
squelette naît de la peau, la dogmatique naît des contacts actifs que
1061
! J’avais écrit : « De même que le squelette naît
de
la peau, la dogmatique naît des contacts actifs que nous entretenons
1062
’avais écrit : « De même que le squelette naît de
la
peau, la dogmatique naît des contacts actifs que nous entretenons ave
1063
rit : « De même que le squelette naît de la peau,
la
dogmatique naît des contacts actifs que nous entretenons avec le mond
1064
aît des contacts actifs que nous entretenons avec
le
monde. » Etc.) Quant au paragraphe final sur mes « convoitises célest
1065
, je crains bien que certains n’y voient un trait
de
cette « volonté de rabaisser l’adversaire » que M. Miéville me reproc
1066
e certains n’y voient un trait de cette « volonté
de
rabaisser l’adversaire » que M. Miéville me reproche, sans apparence
1067
y voient un trait de cette « volonté de rabaisser
l’
adversaire » que M. Miéville me reproche, sans apparence de « justice
1068
ire » que M. Miéville me reproche, sans apparence
de
« justice », je crois… Mais voilà bien des jugements entrecroisés ! P
1069
es jugements entrecroisés ! Peut-être convient-il
de
leur adjoindre encore celui-ci : que nous ne sommes pas juges les uns
1070
re encore celui-ci : que nous ne sommes pas juges
les
uns des autres, ni de nous-mêmes, mais tout au plus : de nos choix. E
1071
e nous ne sommes pas juges les uns des autres, ni
de
nous-mêmes, mais tout au plus : de nos choix. Et qu’ainsi, c’est touj
1072
des autres, ni de nous-mêmes, mais tout au plus :
de
nos choix. Et qu’ainsi, c’est toujours « notre Nietzsche » que nous j
1073
che » que nous jugeons ou que nous défendons — ou
les
deux à la fois — bon gré mal gré. Tout le reste est professorat. 15
1074
s — ou les deux à la fois — bon gré mal gré. Tout
le
reste est professorat. 15. « Cette prétention chrétienne à vouloir
1075
Cette prétention chrétienne à vouloir monopoliser
la
grâce », écrit M. Miéville en une phrase proprement stupéfiante… i.
1076
rase proprement stupéfiante… i. Rougemont Denis
de
, « Autour de Nietzsche : petite note sur l’injustice », Présence, Lau
1077
Denis de, « Autour de Nietzsche : petite note sur
l’
injustice », Présence, Lausanne et Genève, novembre 1935, p. 30-31.
1078
Le
Nœud gordien renoué (avril 1946)j Un oracle avait annoncé que sera
1079
out sur son char, pénétrerait au grand galop dans
le
temple de Jupiter. Les quelques-uns qui le savaient étaient exclus de
1080
n char, pénétrerait au grand galop dans le temple
de
Jupiter. Les quelques-uns qui le savaient étaient exclus de la compét
1081
trerait au grand galop dans le temple de Jupiter.
Les
quelques-uns qui le savaient étaient exclus de la compétition par leu
1082
p dans le temple de Jupiter. Les quelques-uns qui
le
savaient étaient exclus de la compétition par leur science même : on
1083
. Les quelques-uns qui le savaient étaient exclus
de
la compétition par leur science même : on exigeait l’innocence de l’â
1084
es quelques-uns qui le savaient étaient exclus de
la
compétition par leur science même : on exigeait l’innocence de l’âme.
1085
a compétition par leur science même : on exigeait
l’
innocence de l’âme. Quant au peuple, il vaquait à ses travaux. Un jour
1086
n par leur science même : on exigeait l’innocence
de
l’âme. Quant au peuple, il vaquait à ses travaux. Un jour, un paysan
1087
ar leur science même : on exigeait l’innocence de
l’
âme. Quant au peuple, il vaquait à ses travaux. Un jour, un paysan nom
1088
jour, un paysan nommé Gordius vient à cette ville
de
Phrygie. Il déclare qu’il voudrait visiter les curiosités de l’endroi
1089
lle de Phrygie. Il déclare qu’il voudrait visiter
les
curiosités de l’endroit. On lui indique le temple et la mairie. Sans
1090
Il déclare qu’il voudrait visiter les curiosités
de
l’endroit. On lui indique le temple et la mairie. Sans hésiter, il en
1091
déclare qu’il voudrait visiter les curiosités de
l’
endroit. On lui indique le temple et la mairie. Sans hésiter, il entre
1092
siter les curiosités de l’endroit. On lui indique
le
temple et la mairie. Sans hésiter, il entre au temple sur son char, e
1093
iosités de l’endroit. On lui indique le temple et
la
mairie. Sans hésiter, il entre au temple sur son char, et les prêtres
1094
Sans hésiter, il entre au temple sur son char, et
les
prêtres s’écrient en chœur : C’est lui le Roi ! Voici le Roi que nous
1095
ar, et les prêtres s’écrient en chœur : C’est lui
le
Roi ! Voici le Roi que nous attendions ! Devenu roi par hasard et grâ
1096
res s’écrient en chœur : C’est lui le Roi ! Voici
le
Roi que nous attendions ! Devenu roi par hasard et grâce d’innocence,
1097
nous attendions ! Devenu roi par hasard et grâce
d’
innocence, Gordius voulut le rester par astucieuse appropriation d’art
1098
i par hasard et grâce d’innocence, Gordius voulut
le
rester par astucieuse appropriation d’artisan. Il saute à terre, bien
1099
ius voulut le rester par astucieuse appropriation
d’
artisan. Il saute à terre, bien décidé à montrer aux gens de la ville
1100
Il saute à terre, bien décidé à montrer aux gens
de
la ville ce qu’il sait faire. Entre les cornes de l’autel et le timon
1101
saute à terre, bien décidé à montrer aux gens de
la
ville ce qu’il sait faire. Entre les cornes de l’autel et le timon du
1102
r aux gens de la ville ce qu’il sait faire. Entre
les
cornes de l’autel et le timon du char, le voilà qui se met à nouer le
1103
de la ville ce qu’il sait faire. Entre les cornes
de
l’autel et le timon du char, le voilà qui se met à nouer le plus beau
1104
la ville ce qu’il sait faire. Entre les cornes de
l’
autel et le timon du char, le voilà qui se met à nouer le plus beau nœ
1105
qu’il sait faire. Entre les cornes de l’autel et
le
timon du char, le voilà qui se met à nouer le plus beau nœud qu’il ai
1106
Entre les cornes de l’autel et le timon du char,
le
voilà qui se met à nouer le plus beau nœud qu’il ait jamais rêvé. Il
1107
et le timon du char, le voilà qui se met à nouer
le
plus beau nœud qu’il ait jamais rêvé. Il y passe des heures indicible
1108
ait jamais rêvé. Il y passe des heures indicibles
d’
intensité et de concentration. C’est le temps de sa vie ! Ce nœud l’at
1109
. Il y passe des heures indicibles d’intensité et
de
concentration. C’est le temps de sa vie ! Ce nœud l’attestera. L’inno
1110
indicibles d’intensité et de concentration. C’est
le
temps de sa vie ! Ce nœud l’attestera. L’innocence du prédestiné, et
1111
s d’intensité et de concentration. C’est le temps
de
sa vie ! Ce nœud l’attestera. L’innocence du prédestiné, et la malice
1112
concentration. C’est le temps de sa vie ! Ce nœud
l’
attestera. L’innocence du prédestiné, et la malice du paysan s’y mêlen
1113
. C’est le temps de sa vie ! Ce nœud l’attestera.
L’
innocence du prédestiné, et la malice du paysan s’y mêlent dans un ver
1114
e nœud l’attestera. L’innocence du prédestiné, et
la
malice du paysan s’y mêlent dans un vertige de trouvailles, dans une
1115
et la malice du paysan s’y mêlent dans un vertige
de
trouvailles, dans une embrouille de génie. Les tours les plus retors
1116
ns un vertige de trouvailles, dans une embrouille
de
génie. Les tours les plus retors de cette corde nouent à la grâce l’a
1117
ige de trouvailles, dans une embrouille de génie.
Les
tours les plus retors de cette corde nouent à la grâce l’ambition, ma
1118
uvailles, dans une embrouille de génie. Les tours
les
plus retors de cette corde nouent à la grâce l’ambition, marient au l
1119
ne embrouille de génie. Les tours les plus retors
de
cette corde nouent à la grâce l’ambition, marient au luxe fou l’avari
1120
Les tours les plus retors de cette corde nouent à
la
grâce l’ambition, marient au luxe fou l’avarice ingénieuse, resserren
1121
les plus retors de cette corde nouent à la grâce
l’
ambition, marient au luxe fou l’avarice ingénieuse, resserrent dans le
1122
nouent à la grâce l’ambition, marient au luxe fou
l’
avarice ingénieuse, resserrent dans les liens d’un calcul instinctif l
1123
au luxe fou l’avarice ingénieuse, resserrent dans
les
liens d’un calcul instinctif l’enthousiasme de la grandeur, et son an
1124
u l’avarice ingénieuse, resserrent dans les liens
d’
un calcul instinctif l’enthousiasme de la grandeur, et son angoisse. A
1125
resserrent dans les liens d’un calcul instinctif
l’
enthousiasme de la grandeur, et son angoisse. Ah ! le compère assez ma
1126
s les liens d’un calcul instinctif l’enthousiasme
de
la grandeur, et son angoisse. Ah ! le compère assez malin pour dénoue
1127
es liens d’un calcul instinctif l’enthousiasme de
la
grandeur, et son angoisse. Ah ! le compère assez malin pour dénouer c
1128
nthousiasme de la grandeur, et son angoisse. Ah !
le
compère assez malin pour dénouer ce chef-d’œuvre brut, par Jupiter !
1129
il n’est pas encore né ! On ne sait rien du règne
de
Gordius. Mais le nœud qu’il noua devint célèbre. Un oracle nouveau ne
1130
re né ! On ne sait rien du règne de Gordius. Mais
le
nœud qu’il noua devint célèbre. Un oracle nouveau ne tarda pas à le c
1131
devint célèbre. Un oracle nouveau ne tarda pas à
le
consacrer chez les Grecs : quiconque parviendrait à le dénouer régner
1132
n oracle nouveau ne tarda pas à le consacrer chez
les
Grecs : quiconque parviendrait à le dénouer régnerait sur toute l’Asi
1133
nsacrer chez les Grecs : quiconque parviendrait à
le
dénouer régnerait sur toute l’Asie. ⁂ Car un nœud, c’est d’abord un
1134
que parviendrait à le dénouer régnerait sur toute
l’
Asie. ⁂ Car un nœud, c’est d’abord un anneau : signe d’alliance et de
1135
. ⁂ Car un nœud, c’est d’abord un anneau : signe
d’
alliance et de prise du pouvoir. Cercle magique et couronne royale. Si
1136
ud, c’est d’abord un anneau : signe d’alliance et
de
prise du pouvoir. Cercle magique et couronne royale. Signe aussi de f
1137
r. Cercle magique et couronne royale. Signe aussi
de
fécondité. Qu’une intrigue se noue, elle gouverne aussitôt les person
1138
. Qu’une intrigue se noue, elle gouverne aussitôt
les
personnages qui la vivent. Un mariage se noue, une amitié se noue. Qu
1139
noue, elle gouverne aussitôt les personnages qui
la
vivent. Un mariage se noue, une amitié se noue. Quand on peut dire d’
1140
e se noue, une amitié se noue. Quand on peut dire
d’
un fruit qu’il a noué, il devient graine. Celui qui sait comment se fa
1141
sait comment se fait un nœud, sait aussi comment
le
défaire, et le refaire : il détient le secret du pouvoir. ⁂ De tous l
1142
e fait un nœud, sait aussi comment le défaire, et
le
refaire : il détient le secret du pouvoir. ⁂ De tous les pays de la G
1143
si comment le défaire, et le refaire : il détient
le
secret du pouvoir. ⁂ De tous les pays de la Grèce, les rêveurs de cou
1144
t le refaire : il détient le secret du pouvoir. ⁂
De
tous les pays de la Grèce, les rêveurs de couronnes vinrent contemple
1145
aire : il détient le secret du pouvoir. ⁂ De tous
les
pays de la Grèce, les rêveurs de couronnes vinrent contempler l’objet
1146
détient le secret du pouvoir. ⁂ De tous les pays
de
la Grèce, les rêveurs de couronnes vinrent contempler l’objet. Ils ve
1147
tient le secret du pouvoir. ⁂ De tous les pays de
la
Grèce, les rêveurs de couronnes vinrent contempler l’objet. Ils venai
1148
ecret du pouvoir. ⁂ De tous les pays de la Grèce,
les
rêveurs de couronnes vinrent contempler l’objet. Ils venaient s’asseo
1149
voir. ⁂ De tous les pays de la Grèce, les rêveurs
de
couronnes vinrent contempler l’objet. Ils venaient s’asseoir devant l
1150
rèce, les rêveurs de couronnes vinrent contempler
l’
objet. Ils venaient s’asseoir devant lui, pour l’étudier avec passion,
1151
l’objet. Ils venaient s’asseoir devant lui, pour
l’
étudier avec passion, pendant des heures, des jours, des mois. Combien
1152
pendant des heures, des jours, des mois. Combien
de
grandes pensées se nouèrent dans ce piège à méditations symboliques !
1153
dans ce piège à méditations symboliques ! Combien
de
regards aussi, apparemment stupides, apprirent à déchiffrer les circo
1154
ssi, apparemment stupides, apprirent à déchiffrer
les
circonvolutions de cet emblème d’un cerveau né d’une pensée unique et
1155
pides, apprirent à déchiffrer les circonvolutions
de
cet emblème d’un cerveau né d’une pensée unique et vraiment souverain
1156
t à déchiffrer les circonvolutions de cet emblème
d’
un cerveau né d’une pensée unique et vraiment souveraine : la royauté
1157
es circonvolutions de cet emblème d’un cerveau né
d’
une pensée unique et vraiment souveraine : la royauté dans son état na
1158
u né d’une pensée unique et vraiment souveraine :
la
royauté dans son état naissant. Je me souviens. J’allais m’asseoir au
1159
Je me souviens. J’allais m’asseoir au temple, par
les
jours de colère intraitable. Je dardais un regard de flèche vers ce n
1160
iens. J’allais m’asseoir au temple, par les jours
de
colère intraitable. Je dardais un regard de flèche vers ce nœud de vi
1161
jours de colère intraitable. Je dardais un regard
de
flèche vers ce nœud de vipères impassible. Des vengeances profondes s
1162
able. Je dardais un regard de flèche vers ce nœud
de
vipères impassible. Des vengeances profondes se lovaient dans les tor
1163
ssible. Des vengeances profondes se lovaient dans
les
torsions à peine visibles imaginées à l’intérieur de cet objet monstr
1164
inées à l’intérieur de cet objet monstrueux, fait
d’
une seule corde. Et je passais des heures à contempler ceux qui, à mon
1165
contempler ceux qui, à mon instar, contemplaient
le
Nœud gordien. Celui qui le portait en lui-même et qui se faisait anal
1166
instar, contemplaient le Nœud gordien. Celui qui
le
portait en lui-même et qui se faisait analyser à Delphes : il venait
1167
nous, renouant par cette fascination tout ce que
le
prêtre avait dénoué en lui, refaisant le nœud d’après nature, l’aiman
1168
t ce que le prêtre avait dénoué en lui, refaisant
le
nœud d’après nature, l’aimant parce qu’il était dans sa nature… Celui
1169
dénoué en lui, refaisant le nœud d’après nature,
l’
aimant parce qu’il était dans sa nature… Celui qui prévoyait la scienc
1170
e qu’il était dans sa nature… Celui qui prévoyait
la
science de nos jours, et me disait : — Il n’est de science que des ph
1171
it dans sa nature… Celui qui prévoyait la science
de
nos jours, et me disait : — Il n’est de science que des phénomènes qu
1172
a science de nos jours, et me disait : — Il n’est
de
science que des phénomènes que l’on peut reproduire à volonté. Quel e
1173
it : — Il n’est de science que des phénomènes que
l’
on peut reproduire à volonté. Quel est ce nœud, réel, unique, inimitab
1174
mitable, cet objet devant moi indubitable, et que
la
science ne saura vérifier ni dénouer, faute de pouvoir le répéter sel
1175
ce ne saura vérifier ni dénouer, faute de pouvoir
le
répéter selon la recette ? Il n’existe donc point, à ses yeux. Elle n
1176
ier ni dénouer, faute de pouvoir le répéter selon
la
recette ? Il n’existe donc point, à ses yeux. Elle n’en veut pas. Et
1177
pas. Et si personne n’en veut, il est à moi ! Je
le
prends : il est ma liberté… Celui qui murmurait parfois : — C’est con
1178
— C’est consolant ! (par allusion à ses malheurs
d’
amour, si simples…) Et la femme de Gordius vint un jour s’acquitter d
1179
allusion à ses malheurs d’amour, si simples…) Et
la
femme de Gordius vint un jour s’acquitter de ses dévotions. Devant le
1180
à ses malheurs d’amour, si simples…) Et la femme
de
Gordius vint un jour s’acquitter de ses dévotions. Devant le nœud, ap
1181
Et la femme de Gordius vint un jour s’acquitter
de
ses dévotions. Devant le nœud, après un long regard, elle dit : — Ce
1182
vint un jour s’acquitter de ses dévotions. Devant
le
nœud, après un long regard, elle dit : — Ce n’est pas si ressemblant
1183
la ! (Elle croyait que son mari ne s’occupait que
d’
elle.) Et tant d’autres qui vinrent, et qui restaient longtemps. Et nu
1184
aient longtemps. Et nul ne s’en allait qu’enrichi
d’
un mystère. Tel était le culte de Gordius, religion de l’inextricable.
1185
ne s’en allait qu’enrichi d’un mystère. Tel était
le
culte de Gordius, religion de l’inextricable. ⁂ Alexandre impatient e
1186
llait qu’enrichi d’un mystère. Tel était le culte
de
Gordius, religion de l’inextricable. ⁂ Alexandre impatient et tricheu
1187
mystère. Tel était le culte de Gordius, religion
de
l’inextricable. ⁂ Alexandre impatient et tricheur pénétra dans le tem
1188
stère. Tel était le culte de Gordius, religion de
l’
inextricable. ⁂ Alexandre impatient et tricheur pénétra dans le temple
1189
e. ⁂ Alexandre impatient et tricheur pénétra dans
le
temple au jour dit par ses astres, trancha le nœud d’un coup d’épée,
1190
ans le temple au jour dit par ses astres, trancha
le
nœud d’un coup d’épée, ramassa le prix pour la durée de la saison. (T
1191
emple au jour dit par ses astres, trancha le nœud
d’
un coup d’épée, ramassa le prix pour la durée de la saison. (Tous les
1192
astres, trancha le nœud d’un coup d’épée, ramassa
le
prix pour la durée de la saison. (Tous les joueurs perdent.) Ce coup
1193
ha le nœud d’un coup d’épée, ramassa le prix pour
la
durée de la saison. (Tous les joueurs perdent.) Ce coup d’épée a fond
1194
d d’un coup d’épée, ramassa le prix pour la durée
de
la saison. (Tous les joueurs perdent.) Ce coup d’épée a fondé le mond
1195
’un coup d’épée, ramassa le prix pour la durée de
la
saison. (Tous les joueurs perdent.) Ce coup d’épée a fondé le monde m
1196
ramassa le prix pour la durée de la saison. (Tous
les
joueurs perdent.) Ce coup d’épée a fondé le monde moderne. Monde de l
1197
Tous les joueurs perdent.) Ce coup d’épée a fondé
le
monde moderne. Monde de la simplification hâtive ; de l’expérience qu
1198
.) Ce coup d’épée a fondé le monde moderne. Monde
de
la simplification hâtive ; de l’expérience qui détruit son objet ; de
1199
Ce coup d’épée a fondé le monde moderne. Monde de
la
simplification hâtive ; de l’expérience qui détruit son objet ; de l’
1200
onde moderne. Monde de la simplification hâtive ;
de
l’expérience qui détruit son objet ; de l’action efficace au détrimen
1201
e moderne. Monde de la simplification hâtive ; de
l’
expérience qui détruit son objet ; de l’action efficace au détriment d
1202
hâtive ; de l’expérience qui détruit son objet ;
de
l’action efficace au détriment du sens ; de la tricherie ; de la rupt
1203
tive ; de l’expérience qui détruit son objet ; de
l’
action efficace au détriment du sens ; de la tricherie ; de la rupture
1204
jet ; de l’action efficace au détriment du sens ;
de
la tricherie ; de la rupture des liens. ⁂ Et depuis lors, je vais cri
1205
; de l’action efficace au détriment du sens ; de
la
tricherie ; de la rupture des liens. ⁂ Et depuis lors, je vais criant
1206
efficace au détriment du sens ; de la tricherie ;
de
la rupture des liens. ⁂ Et depuis lors, je vais criant : Renouez-le !
1207
icace au détriment du sens ; de la tricherie ; de
la
rupture des liens. ⁂ Et depuis lors, je vais criant : Renouez-le ! Re
1208
liens. ⁂ Et depuis lors, je vais criant : Renouez-
le
! Renouez-le ! Car il y va de tout, du sens même de nos vies ! Car vo
1209
epuis lors, je vais criant : Renouez-le ! Renouez-
le
! Car il y va de tout, du sens même de nos vies ! Car vous mourez, no
1210
is criant : Renouez-le ! Renouez-le ! Car il y va
de
tout, du sens même de nos vies ! Car vous mourez, nous mourons tous d
1211
! Renouez-le ! Car il y va de tout, du sens même
de
nos vies ! Car vous mourez, nous mourons tous d’ennui, dans un monde
1212
de nos vies ! Car vous mourez, nous mourons tous
d’
ennui, dans un monde où rien ne se noue. Car vous mourez, nous mourons
1213
ne se noue. Car vous mourez, nous mourons tous à
la
vie spirituelle, la vie précieuse. Elle n’existe que prise au complex
1214
s mourez, nous mourons tous à la vie spirituelle,
la
vie précieuse. Elle n’existe que prise au complexe d’une âme, dans le
1215
ie précieuse. Elle n’existe que prise au complexe
d’
une âme, dans les détours du plus profond secret noué. Et si vous simp
1216
le n’existe que prise au complexe d’une âme, dans
les
détours du plus profond secret noué. Et si vous simplifiez, vous gagn
1217
secret noué. Et si vous simplifiez, vous gagnerez
le
monde, mais au prix d’une âme, la vôtre. Car vous mourez, nous mouron
1218
simplifiez, vous gagnerez le monde, mais au prix
d’
une âme, la vôtre. Car vous mourez, nous mourons tous à l’amour qui ne
1219
, vous gagnerez le monde, mais au prix d’une âme,
la
vôtre. Car vous mourez, nous mourons tous à l’amour qui ne tranche ri
1220
e, la vôtre. Car vous mourez, nous mourons tous à
l’
amour qui ne tranche rien, mais qui épouse, qui accepte, qui pénètre,
1221
ation sans espoir, ces replis infinis qui défient
le
calcul. Car une coupe transversale pratiquée dans un nœud n’apprend à
1222
près rien sur sa structure, mais détruit à jamais
l’
espoir de le refaire, de le comprendre ou de s’y laisser prendre, c’es
1223
sur sa structure, mais détruit à jamais l’espoir
de
le refaire, de le comprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire
1224
r sa structure, mais détruit à jamais l’espoir de
le
refaire, de le comprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire de
1225
re, mais détruit à jamais l’espoir de le refaire,
de
le comprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire de connaître ou
1226
mais détruit à jamais l’espoir de le refaire, de
le
comprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire de connaître ou d’
1227
amais l’espoir de le refaire, de le comprendre ou
de
s’y laisser prendre, c’est-à-dire de connaître ou d’aimer. ⁂ On ne pe
1228
omprendre ou de s’y laisser prendre, c’est-à-dire
de
connaître ou d’aimer. ⁂ On ne peut opposer au mythe du Nœud gordien q
1229
s’y laisser prendre, c’est-à-dire de connaître ou
d’
aimer. ⁂ On ne peut opposer au mythe du Nœud gordien que l’histoire du
1230
⁂ On ne peut opposer au mythe du Nœud gordien que
l’
histoire du Nœud-le-plus-simple-du-monde. La guerre civile était près
1231
que l’histoire du Nœud-le-plus-simple-du-monde.
La
guerre civile était près d’éclater entre les Suisses, au xve siècle.
1232
lus-simple-du-monde. La guerre civile était près
d’
éclater entre les Suisses, au xve siècle. Un messager fut envoyé à l’
1233
nde. La guerre civile était près d’éclater entre
les
Suisses, au xve siècle. Un messager fut envoyé à l’Hermite qui vivai
1234
Suisses, au xve siècle. Un messager fut envoyé à
l’
Hermite qui vivait dans les Alpes et qui détenait, sans nul pouvoir, l
1235
n messager fut envoyé à l’Hermite qui vivait dans
les
Alpes et qui détenait, sans nul pouvoir, l’autorité. En cette extrémi
1236
dans les Alpes et qui détenait, sans nul pouvoir,
l’
autorité. En cette extrémité, et tout espoir perdu, on sollicitait son
1237
espoir perdu, on sollicitait son conseil. Il prit
la
corde qui servait de ceinture à sa pauvre robe. Il en fit une boucle
1238
icitait son conseil. Il prit la corde qui servait
de
ceinture à sa pauvre robe. Il en fit une boucle simple et la tendit a
1239
à sa pauvre robe. Il en fit une boucle simple et
la
tendit au messager : — Va leur donner ce nœud, dit-il, afin qu’ils le
1240
r : — Va leur donner ce nœud, dit-il, afin qu’ils
le
dénouent. — Un faible enfant pourrait le dénouer ! — L’homme le plus
1241
n qu’ils le dénouent. — Un faible enfant pourrait
le
dénouer ! — L’homme le plus fort ne pourrait pas le dénouer, et il fa
1242
ouent. — Un faible enfant pourrait le dénouer ! —
L’
homme le plus fort ne pourrait pas le dénouer, et il faudrait alors l’
1243
Un faible enfant pourrait le dénouer ! — L’homme
le
plus fort ne pourrait pas le dénouer, et il faudrait alors l’épée pou
1244
dénouer ! — L’homme le plus fort ne pourrait pas
le
dénouer, et il faudrait alors l’épée pour le trancher, si chacun tire
1245
ne pourrait pas le dénouer, et il faudrait alors
l’
épée pour le trancher, si chacun tire par un bout, de son côté16. ⁂ —
1246
pas le dénouer, et il faudrait alors l’épée pour
le
trancher, si chacun tire par un bout, de son côté16. ⁂ — Quelle histo
1247
pée pour le trancher, si chacun tire par un bout,
de
son côté16. ⁂ — Quelle histoire édifiante ! dit Alexandre. 16. De c
1248
Quelle histoire édifiante ! dit Alexandre. 16.
De
cette action de Nicolas de Flue est résultée la Suisse moderne, ce nœ
1249
édifiante ! dit Alexandre. 16. De cette action
de
Nicolas de Flue est résultée la Suisse moderne, ce nœud gordien de la
1250
. De cette action de Nicolas de Flue est résultée
la
Suisse moderne, ce nœud gordien de langues, de races, de religions, d
1251
e est résultée la Suisse moderne, ce nœud gordien
de
langues, de races, de religions, d’institutions de tous les temps, qu
1252
ée la Suisse moderne, ce nœud gordien de langues,
de
races, de religions, d’institutions de tous les temps, qu’aucune épée
1253
se moderne, ce nœud gordien de langues, de races,
de
religions, d’institutions de tous les temps, qu’aucune épée n’a jamai
1254
nœud gordien de langues, de races, de religions,
d’
institutions de tous les temps, qu’aucune épée n’a jamais pu trancher.
1255
e langues, de races, de religions, d’institutions
de
tous les temps, qu’aucune épée n’a jamais pu trancher. j. Rougemont
1256
s, de races, de religions, d’institutions de tous
les
temps, qu’aucune épée n’a jamais pu trancher. j. Rougemont Denis de
1257
épée n’a jamais pu trancher. j. Rougemont Denis
de
, « Le Nœud gordien renoué », Présence, Lausanne et Genève, avril 1946
1258
’a jamais pu trancher. j. Rougemont Denis de, «
Le
Nœud gordien renoué », Présence, Lausanne et Genève, avril 1946, p. 4