1 n divorce que la nature humaine désirait de toute sa lâcheté. Mais l’exemple de Descartes est l’un des plus mauvais qui ai

2 ait muer en savoir, mais dans un savoir qui exige sa réalisation ». Phrase qui n’imposera le silence à personne, mais fera

3 lestent durement : l’espèce bourgeois cultivé que sa culture dispense de penser. En vérité, ces gens-là n’ont jamais pensé

4 sions de cet essai. Penser serait : créer de tout son être spirituel des faits nouveaux et vrais, dans un certain style. —

5 ontre, s’il est actif, il se piquera de favoriser sa mise en circulation. Jeter une idée « nouvelle » dans la circulation

6 a condamner à mort, autant dire, et l’extirper de son être, fût-ce pour l’introduire dans l’Histoire. Mais c’est au contrai

7 au contraire devenir cette idée. Et le théâtre de sa passion. Voilà qui mène plus loin que l’activisme, — et avec plus de

8 gestes — oui, même ce signe de la main — trahisse son immanente puissance. On voudrait dire — mais ce n’est pas si simple q

9 liet, Le pauvre diable obligé de rédiger lui-même ses discours-programmes, cela se sent toujours : il y manque cette espèce

10 e à quoi l’on reconnaît l’intellectuel qui a pris son temps. Mais ce temps, où le prendre en conscience, et à qui ? De tout

11 issance du téléphone et de l’ascenseur console de sa déchéance morale, déchéance jalousée d’ailleurs par un prolétariat to

12 omme un système intéressant, abstraction faite de ses moyens d’actualisation. L’humanisme d’un homme de 1932 et qui veut vi

13 vie impliquant cette identité et fondant sur elle ses valeurs les plus hautes et les plus quotidiennes à la fois. Car s’il

14 sidère avant tout la commune condition humaine et sa défense contre un système dont l’action dissolvante s’étend à toute l

15  ; de Hegel ou de Kierkegaard ; de la Raison sous ses formes violentes et créatrices, ou de la Foi. Peu de malentendus pour

16 un homme peut aimer et vouloir se trouve coupé de son origine vivante, flétri, dénaturé, inverti, saboté. La Révolution pou

17 Sur les tenants d’un ordre délabré, le Souci tend son aile mortifère, — la « Frau Sorge » de notre Goethe. De tout cela nou

18 n nous demande seulement l’acte de la saisir dans son impérieuse évidence et dans sa violence éternelle. Privilège à vrai d

19 de la saisir dans son impérieuse évidence et dans sa violence éternelle. Privilège à vrai dire sans mesure ; oserai-je écr

20 de tellement, mais nous sommes plutôt égarés dans son aire parmi des pièges au vol lourd, des faulx de larmes et ces battem

21 t. Quelque temps, il a pu éprouver la solidité de sa prise, la qualité du dynamisme qu’il suscitait, et il est mort l’été

22 vrais sont des ordonnateurs, solidement humains. Sa force était réelle, et peu démonstrative. Car la tension d’un esprit

23 sion qu’il incarne et qui est aussi le ressort de sa puissance d’imagination concrète, de son acte ? Je me souviens d’avoi

24 essort de sa puissance d’imagination concrète, de son acte ? Je me souviens d’avoir été vivement frappé, lors de ma premièr

25 avec Dandieu, par l’apparente contradiction entre sa face et son profil, je veux dire par la tension que son visage rendai

26 u, par l’apparente contradiction entre sa face et son profil, je veux dire par la tension que son visage rendait visible, o

27 ce et son profil, je veux dire par la tension que son visage rendait visible, ou mieux, imposait à la vue, comme l’image mê

28 épée », écrivait-il. Avec ce nom de chevalier ! Son œuvre déconcerte les catégories de la critique : c’est peut-être qu’e

29 publiait, à Oxford, en 1927, sur Marcel Proust et sa Révélation psychologique, en donnerait la meilleure formule. C’est un

30 présent au nom de l’instinct qui relie l’homme à son lieu, à sa patrie réelle. Et c’est encore au nom de l’homme concret q

31 nom de l’instinct qui relie l’homme à son lieu, à sa patrie réelle. Et c’est encore au nom de l’homme concret que Le Cance

32 ne doctrine. Cartésien par l’audace méthodique de son analyse, il refusait pourtant la distinction rationaliste et libérale

33 la recherche humaine. Jamais Dandieu n’y dispersa ses puissances d’évaluation novatrice. On en trouvera des marques dans le

34 arques dans les notices et dans l’introduction de son Anthologie des Philosophes contemporains, mais aussi dans les études

35 unes hommes groupés à L’Ordre nouveau autour de sa doctrine, révolution signifie d’abord création de l’ordre. L’action s

36 avant l’accident chirurgical qui devait entraîner sa mort, à 36 ans, il avait ajouté de sa main, sur les épreuves de son d

37 t entraîner sa mort, à 36 ans, il avait ajouté de sa main, sur les épreuves de son dernier ouvrage, une conclusion qui nou

38 , il avait ajouté de sa main, sur les épreuves de son dernier ouvrage, une conclusion qui nous apparaît doublement prophéti

39 ra État, matérialisme, racisme ou tyrannie ; mais son essence est plus profonde et n’a de nom dans aucune langue ; surtout

40 oissée ? « Allons-y » pour voir, coûte que coûte… Sa mort, qui nous pousse en avant, fut pour lui, peut-être, une réponse.

41 ncore, jugeait, voyait enfin… Il savait aussi que son œuvre se poursuivrait par d’autres mains, sur cette « terre décisive 

42 ssi que rien n’est plus visible chez un homme que son mystère, et ceci définit un visage. e. Rougemont Denis de, « L’œuvr

43 l faut lutter contre celui qui attaque, parce que sa nature même veut qu’il ne puisse être possédé que d’une manière exclu

44 plus rien ne saurait apparaître digne et grand ; son âme a perdu la noble dureté qui donne au sérieux toute sa force. Fr.

45 perdu la noble dureté qui donne au sérieux toute sa force. Fr. H. Jacobi Nietzsche restera la meilleure description de

46 un aspect de la mentalité du siècle athée auquel sa pensée d’écorché n’ait réagi par une diamétrale opposition. Il coupe

47 toutes les erreurs du temps à 180 degrés, juste. Son œuvre nous apporte un dossier exhaustif des contradictions révoltante

48 zsche cultiva de plus en plus exclusivement avant sa chute, trahit assez exactement une faiblesse de cette œuvre, qu’à pre

49 blesse de cette œuvre, qu’à prendre celle-ci dans sa totalité, l’on découvre constitutive. D’autres poètes ont paru, qui n

50 é suprême, celle de la foi. Elles appartiennent à sa vision du monde, elles en expriment la tension créatrice, — toute cré

51 inante entre la conception de l’unité d’une part, sa réalisation concrète de l’autre. Il est de la nature même de la foi —

52 ’à cette forme du monde qui provoquait sans répit son dégoût. L’absence de dogmatique chez Nietzsche est le sinistre négati

53 che est le sinistre négatif du dogmatisme mort de ses contemporains. Il attaque à droite et à gauche, utilisant tantôt la d

54 par ces éclairs croisés, visible. C’est pourquoi sa pensée, dans son ensemble, évoque plutôt l’image d’un court-circuit q

55 croisés, visible. C’est pourquoi sa pensée, dans son ensemble, évoque plutôt l’image d’un court-circuit que celle d’un foy

56 qu’y introduire une intensité délirante. C’est là son jeu, délibéré, comme l’est aussi le coup final : car l’excès même de

57 u », renvoie finalement au néant, annule lui-même sa réaction. On pourrait en dire autant de la plupart des autres analyse

58 urgeois aient eu conscience d’avoir ce goût. Mais son opposition si frénétique à la bêtise de sa classe, si elle suffit à l

59 Mais son opposition si frénétique à la bêtise de sa classe, si elle suffit à le rendre complice, en fin de compte, des er

60 urs qu’il flagelle, ne suffit pas à établir entre sa pensée et son temps un contact véritable, un lien concret de responsa

61 gelle, ne suffit pas à établir entre sa pensée et son temps un contact véritable, un lien concret de responsabilité. C’est

62 elle est responsable. Si l’homme vient en aide à son voisin par son action, par sa pensée critique ou créatrice, et cela p

63 nsable. Si l’homme vient en aide à son voisin par son action, par sa pensée critique ou créatrice, et cela pour des motifs

64 me vient en aide à son voisin par son action, par sa pensée critique ou créatrice, et cela pour des motifs d’ordre uniquem

65 ’égoïsme bien compris. L’homme se sert en servant son voisin, il n’échappe point à la loi, et la loi n’établit jamais ni le

66 ue la loi bien comprise nous ordonne d’aider dans sa peine, reste un voisin, ne devient pas prochain. Car le centre du mon

67 le monde. Mais Nietzsche a beau se colleter avec son temps, il a beau, par dépit de l’impuissant amour « moral », renverse

68 ontact par la haine, il n’aboutit jamais à saisir son prochain, à concrétiser sa pensée, à la soumettre à la critique souve

69 outit jamais à saisir son prochain, à concrétiser sa pensée, à la soumettre à la critique souveraine et parfaitement pénét

70 ne parvient à rendre responsables du prochain ni son amour, ni sa haine, ni sa peur, ni sa joie, ni ses derniers défis. C’

71 rendre responsables du prochain ni son amour, ni sa haine, ni sa peur, ni sa joie, ni ses derniers défis. C’est ainsi qu’

72 nsables du prochain ni son amour, ni sa haine, ni sa peur, ni sa joie, ni ses derniers défis. C’est ainsi qu’il exprime da

73 rochain ni son amour, ni sa haine, ni sa peur, ni sa joie, ni ses derniers défis. C’est ainsi qu’il exprime dans un style

74 on amour, ni sa haine, ni sa peur, ni sa joie, ni ses derniers défis. C’est ainsi qu’il exprime dans un style vraiment nobl

75 on typique de l’éthos du bourgeois : l’isolation. Ses tentatives d’évaluation s’entre-détruisent et n’aboutissent qu’à la p

76 radicale dévaluation de la vie et de la mort que son siècle ait pu concevoir, et qu’il fut seul sans doute, dans ce siècle

77 erie. Il s’effondre d’ailleurs dès qu’il comprend son œuvre. Et c’est d’une infernale panique que ses derniers billets trah

78 d son œuvre. Et c’est d’une infernale panique que ses derniers billets trahissent l’invasion. Quel homme a vécu pareil dram

79 eusement neutralisées, il nous reste de Nietzsche sa rage, son style souverain de pensée. Qu’il ne reste d’une œuvre qu’un

80 neutralisées, il nous reste de Nietzsche sa rage, son style souverain de pensée. Qu’il ne reste d’une œuvre qu’un style, n’

81 t. La loyauté dira encore : Je me sens injuste en sa présence, et je ne puis, en la jugeant, que lui faire tort. Mais alor

82 déclaration de ce qu’il tient pour plus vrai que sa vie, et à quoi tout le reste s’ordonne, y compris cette justice dont

83 vait annoncé que serait roi celui qui, debout sur son char, pénétrerait au grand galop dans le temple de Jupiter. Les quelq

84 innocence de l’âme. Quant au peuple, il vaquait à ses travaux. Un jour, un paysan nommé Gordius vient à cette ville de Phry

85 t la mairie. Sans hésiter, il entre au temple sur son char, et les prêtres s’écrient en chœur : C’est lui le Roi ! Voici le

86 ’intensité et de concentration. C’est le temps de sa vie ! Ce nœud l’attestera. L’innocence du prédestiné, et la malice du

87 lcul instinctif l’enthousiasme de la grandeur, et son angoisse. Ah ! le compère assez malin pour dénouer ce chef-d’œuvre br

88 e unique et vraiment souveraine : la royauté dans son état naissant. Je me souviens. J’allais m’asseoir au temple, par les

89 d d’après nature, l’aimant parce qu’il était dans sa nature… Celui qui prévoyait la science de nos jours, et me disait : —

90 éter selon la recette ? Il n’existe donc point, à ses yeux. Elle n’en veut pas. Et si personne n’en veut, il est à moi ! Je

91 ait parfois : — C’est consolant ! (par allusion à ses malheurs d’amour, si simples…) Et la femme de Gordius vint un jour s

92 t la femme de Gordius vint un jour s’acquitter de ses dévotions. Devant le nœud, après un long regard, elle dit : — Ce n’es

93 t pas si ressemblant que cela ! (Elle croyait que son mari ne s’occupait que d’elle.) Et tant d’autres qui vinrent, et qui

94 t tricheur pénétra dans le temple au jour dit par ses astres, trancha le nœud d’un coup d’épée, ramassa le prix pour la dur

95 mplification hâtive ; de l’expérience qui détruit son objet ; de l’action efficace au détriment du sens ; de la tricherie ;

96 tiquée dans un nœud n’apprend à peu près rien sur sa structure, mais détruit à jamais l’espoir de le refaire, de le compre

97 e extrémité, et tout espoir perdu, on sollicitait son conseil. Il prit la corde qui servait de ceinture à sa pauvre robe. I

98 nseil. Il prit la corde qui servait de ceinture à sa pauvre robe. Il en fit une boucle simple et la tendit au messager : —

99 pour le trancher, si chacun tire par un bout, de son côté16. ⁂ — Quelle histoire édifiante ! dit Alexandre. 16. De cette