1
Mesurons nos forces (avril
1951
)a b Nous sommes plutôt faibles devant la propagande totalitaire. B
2
l’ouest du rideau de fer : parmi lesquels près de
300
millions d’Européens, dont la masse représente bien plus que la Russi
3
est du rideau de fer : parmi lesquels près de 300
millions
d’Européens, dont la masse représente bien plus que la Russie et deux
4
nt la masse représente bien plus que la Russie et
deux
fois plus que l’Amérique. Tous ces droits bien vivants ne sont pas un
5
avages chez nos intellectuels depuis un siècle ou
deux
. Mais combien cette maladie même est-elle plus proche de l’idéal huma
6
e, « Mesurons nos forces », Preuves, Paris, avril
1951,
p. 1-3. b. Une note précise : « Ce texte est extrait d’une brochure
7
Neutralité et neutralisme (mai
1951
)c d Nous sommes contre toute espèce de totalitarisme, pour une rai
8
le : — « Après tout, soyons objectif ! Voyons les
deux
côtés de la question. Ce loup ne pense pas à mal, il a grand-faim, il
9
emont au congrès de Bombay », Preuves, Paris, mai
1951,
p. 20-21. d. Le texte est précédé du chapeau suivant : « Nous avons
10
liberté de la culture qui s’est tenu à Bombay, du
28
au 31 mars. Au cours de cette conférence, Denis de Rougemont, qui rep
11
é de la culture qui s’est tenu à Bombay, du 28 au
31
mars. Au cours de cette conférence, Denis de Rougemont, qui représent
12
Culture et famine (novembre
1951
)e Allez dans un pays comme l’Inde, où, dans la seule province du B
13
omme l’Inde, où, dans la seule province du Bihar,
vingt
millions d’habitants meurent de faim. Montez à la tribune d’un congrè
14
’Inde, où, dans la seule province du Bihar, vingt
millions
d’habitants meurent de faim. Montez à la tribune d’un congrès d’écriv
15
ême un philanthrope, c’est un savant indien nommé
D.
R. Sethi qui a trouvé le procédé pour détruire les racines d’une herb
16
l’ombre d’une raison. Mais chacun voit qu’il y a
deux
circonstances atténuantes : un proverbe et un préjugé, qui relèvent à
17
, « Culture et famine », Preuves, Paris, novembre
1951,
p. 3.
18
e siècle » : une réponse, ou une question ? (mai
1952
)f Plus nombreux qu’ils ne voudraient le croire sont ceux qui nous
19
ent le croire sont ceux qui nous répètent, depuis
vingt
ans, que l’état de nos arts est la preuve d’une décadence de l’Occide
20
éré » survit à leur empire, qu’ils fondaient pour
mille
ans et qui mourut en douze. Mais, aussitôt, une autre dictature relèv
21
qu’ils fondaient pour mille ans et qui mourut en
douze
. Mais, aussitôt, une autre dictature relève l’accusation, et l’appuie
22
e distinguent de la peinture bourgeoise d’environ
1880
que par la couleur des parements. Nous attendons encore, nous attendr
23
vre de l’art et de la pensée libre apparus depuis
cinquante
ans : ils parlent d’eux-mêmes et leur langage sera plus convaincant q
24
e du ciel, victoire de l’intellect sur l’espace à
trois
dimensions… ? Chacune de ces victoires nous a jetés dans un complexe
25
de communiquer avec des masses immenses. Mais ces
deux
maxima, celui de la découverte et celui de l’audience accessible, se
26
ion. S’agit-il de compensations, ou bien l’un des
deux
phénomènes serait-il la rançon de l’autre ? Sommes-nous dans une situ
27
ballets de Diaghilev, École de Paris, groupe des
Six
, surréalisme, Proust, Gide et Valéry, et leurs commentateurs, et leur
28
n passé déjà, ou comme l’effervescence d’un ordre
neuf
en son état naissant ? L’Œuvre du xxe siècle s’inaugure dans le vrai
29
part, est, de l’autre, une remise en question.
1.
« Picasso ne crée pas ses œuvres morbides et repoussantes dans le but
30
de faire l’apologie esthétique du capitalisme »,
I
. V. Kemenov, Les Deux Cultures, Moscou, 1947. Ce Kemenov était à l’ép
31
faire l’apologie esthétique du capitalisme », I.
V.
Kemenov, Les Deux Cultures, Moscou, 1947. Ce Kemenov était à l’époque
32
e esthétique du capitalisme », I. V. Kemenov, Les
Deux
Cultures, Moscou, 1947. Ce Kemenov était à l’époque président de la V
33
isme », I. V. Kemenov, Les Deux Cultures, Moscou,
1947.
Ce Kemenov était à l’époque président de la VOKS, c’est-à-dire chef d
34
Sa brochure est un texte officiel, répandu à des
millions
d’exemplaires en URSS. f. Rougemont Denis de, « L’Œuvre du XXe sièc
35
réponse, ou une question ? », Preuves, Paris, mai
1952,
p. 1-2.
36
Le sens de nos vies, ou l’Europe (juin
1952
)g Toute civilisation consiste, en fin de compte, à donner un sens
37
par la mort (ou par la sainteté, une fois sur des
millions
). L’Oriental ne peut donc se poser le problème d’un sens personnel de
38
ccident, n’est rien de moins que la résultante de
trois
grandes civilisations : celle qui permit la découverte philosophique
39
interprétée à partir de la vaste synthèse de ces
trois
courants, culminant dans les notions de personne et de vocation, synt
40
ommes de tous les temps, mon amour personnel. Ces
deux
exemples sont extrêmes. Nous ne sommes pas tous des révolutionnaires,
41
’humour. Il y a dans notre goût de l’originalité,
deux
composantes : l’esprit de concurrence et le besoin d’exprimer son « v
42
ste européen, depuis un siècle, tend à « faire du
neuf
» d’une manière personnelle. C’est même cela que nous nommons « créer
43
conventions sacrées. Ils imitent moins des rites
millénaires
que des révolutions d’hier ou d’avant-hier. Entre le conformiste et l
44
établir dans son sein, l’Occident leur résiste en
mille
manières. Non seulement par la rébellion ouverte et armée mais par de
45
roblèmes sociaux. Nous traversons l’Atlantique en
huit
heures, mais ainsi font les bombardiers géants. Etc. Qui peut savoir
46
e du monde. J’illustrerai cette seconde thèse par
trois
remarques très simples, quoique peut-être inédites. Première remarque
47
emarque : l’Europe, qui ne représente en fait que
4
à 5 % des terres du globe, a découvert le reste du monde — et non l’i
48
que : l’Europe, qui ne représente en fait que 4 à
5
% des terres du globe, a découvert le reste du monde — et non l’inver
49
plutôt une petite histoire vraie. C’était il y a
deux
ou trois ans. Je cherchais de l’argent, comme il arrive, pour une ent
50
une petite histoire vraie. C’était il y a deux ou
trois
ans. Je cherchais de l’argent, comme il arrive, pour une entreprise c
51
r, au milieu culturel de Bâle et au piétisme, des
milliers
d’ouvriers et d’ingénieurs gagnent leur vie, des paquebots traversent
52
de nos vies, ou l’Europe », Preuves, Paris, juin
1952,
p. 3-8.
53
Le dialogue Europe-Amérique (août-septembre
1952
)h i Sous son aspect de tentation intellectuelle, le stalinisme est
54
is autonome ; la plus grande différence entre les
deux
étant que l’Amérique tend consciemment vers les standards de culture,
55
u en tout cas, le problème des rapports entre ces
deux
cultures en filiation n’aurait rien d’irritant ni de grave, si l’Amér
56
ascination, comme on sait, résulte de l’action de
deux
motifs apparemment contradictoires : la peur et l’attrait combinés. I
57
solationnistes, ce sera bien notre faute dans les
deux
cas. Car il faut faire l’Europe, ou il faudra subir soit leur interve
58
e celle des USA. Les digests, que nous lisons par
millions
, ne sont tout de même pas distribués par M. Acheson, ni leur lecture
59
cide objectivement, et qui se trompe une fois sur
deux
. Il en résulte un gaspillage d’efforts et de capitaux qui d’une part
60
une entente mondiale, comment penser la paix ?
2.
Peu d’Américains « disent » vraiment cela, qu’ils pensent. Mais j’att
61
et morale des peuples européens. » (Esprit, juin
52.
) h. Rougemont Denis de, « Le dialogue Europe-Amérique », Preuves, P
62
Europe-Amérique », Preuves, Paris, août–septembre
1952,
p. 68-70. i. Une note de la rédaction précise : « Ce texte a paru da
63
Deux
princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février 1953)j La carrière
64
x princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février
1953
)j La carrière de Søren Kierkegaard s’est déroulée en une douzaine
65
remière œuvre importante, L’Alternative, parut en
1843,
lorsqu’il avait trente ans, et connut un immense succès. Mais, à mesu
66
te, L’Alternative, parut en 1843, lorsqu’il avait
trente
ans, et connut un immense succès. Mais, à mesure qu’il se fit mieux c
67
uvrages composés et publiés au rythme accéléré de
trois
ou quatre volumes par an, le public s’écarta, effrayé. Et, lorsqu’en
68
omposés et publiés au rythme accéléré de trois ou
quatre
volumes par an, le public s’écarta, effrayé. Et, lorsqu’en 1854 il at
69
ar an, le public s’écarta, effrayé. Et, lorsqu’en
1854
il attaqua de front le christianisme officiel et les évêques, qui ava
70
hôpital où il mourut en quelques semaines, âgé de
42
ans. Le seul événement extérieur de ce drame fut la rupture de ses fi
71
ne vocation. Considérons d’abord le caractère des
deux
héros, l’un fictif et l’autre réel. Hamlet, jeune prince royal, est u
72
montre dans son premier ouvrage, L’Alternative :
deux
princes vraiment, deux êtres d’exception, pleins de hardiesse et de f
73
r ouvrage, L’Alternative : deux princes vraiment,
deux
êtres d’exception, pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à l
74
imulent sous un masque ironique. Et voici que ces
deux
individus, pour qui la vie en soi est déjà un problème, reçoivent en
75
taient de loin à la scène, et leur fait jurer par
trois
fois de garder le secret sur cette révélation. Kierkegaard, lui aussi
76
La tâche apparaît surhumaine. Et nous voyons les
deux
héros gémir sous le faix qui leur est imposé : « L’époque est détraqu
77
de se dire chrétienne « à bon marché ». Tous les
deux
pensent qu’« il y a quelque chose de pourri dans le Royaume de Danema
78
lever d’abord le rôle que joue le secret dans les
deux
cas. Pour Hamlet, c’est très simple : il doit se taire, sinon Claudiu
79
l je surprendrai la conscience du roi. » Tous les
deux
choisissent donc des moyens indirects — Hamlet des comédiens, Kierkeg
80
yeux la femme, l’amour et le mariage. Or tous les
deux
se voient contraints d’y renoncer, à cause de leur mission, de leur s
81
ce dernier point le doute reste le même dans les
deux
cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de ses fiançailles ave
82
e Hamlet. Kierkegaard aime Régine, jeune fille de
17
ans, et il en est aimé. Mais il a son secret ambigu, le secret de sa
83
u donc jamais te marier ? Je répondis : Oui, dans
dix
ans, quand le feu de la jeunesse sera passé : il me faudra une demois
84
ensée de Kierkegaard était comme fascinée par les
deux
concepts d’instant et de saut. L’instant, c’était pour lui le temps d
85
plus d’une fois de ne plus bien savoir lequel des
deux
parlait et de m’imaginer qu’Hamlet avait été écrit par Kierkegaard, v
86
ographie de Kierkegaard avait été mise à la scène
deux
siècles et demi avant d’être vécue. Le style élisabéthain de Kierkega
87
it les différences. Chose curieuse, cette note de
deux
pages est publiée en appendice au livre dans lequel Kierkegaard racon
88
Il est rarement possible d’isoler dans le vif ces
deux
mouvements contradictoires : la poussée de la nature et l’appel de l’
89
ens. On pourra donc interpréter cette vocation de
deux
manières tout opposées. On pourra toujours dire de Kierkegaard soit q
90
e, mais, plus radicalement, comme la voie même…
3.
Cette image du saut me fait songer à la scène finale du beau film que
91
j. Rougemont Denis de, « Kierkegaard et Hamlet :
deux
princes danois », Preuves, Paris, février 1953, p. 3-11.
92
: deux princes danois », Preuves, Paris, février
1953,
p. 3-11.
93
À propos de la crise de l’Unesco (mars
1953
)k La démission de M. Trygve Lie a fait parler d’une crise des Nati
94
le. Aux yeux du grand public, un budget annuel de
neuf
millions de dollars, comme celui de l’Unesco, est gigantesque. Au reg
95
ux yeux du grand public, un budget annuel de neuf
millions
de dollars, comme celui de l’Unesco, est gigantesque. Au regard des t
96
bouilleurs de cru, par exemple, on lui donnerait
cent
fois ou mille fois plus. Mais le fait est qu’on n’y croit guère dans
97
e cru, par exemple, on lui donnerait cent fois ou
mille
fois plus. Mais le fait est qu’on n’y croit guère dans ces milieux, e
98
ilieux, et tel étant l’état de l’opinion moyenne,
9
000 000 de dollars font tout de même une grosse somme. Les hommes de
99
ieux, et tel étant l’état de l’opinion moyenne, 9
000
000 de dollars font tout de même une grosse somme. Les hommes de cult
100
, et tel étant l’état de l’opinion moyenne, 9 000
000
de dollars font tout de même une grosse somme. Les hommes de culture,
101
a-t-on fait ? En attendant, rêvons un peu sur ces
9
millions de dollars consentis par les gouvernements. Avec cette somme
102
t-on fait ? En attendant, rêvons un peu sur ces 9
millions
de dollars consentis par les gouvernements. Avec cette somme, on pour
103
nements. Avec cette somme, on pourrait entretenir
130
centres européens de la culture (un vrai cauchemar) ; ou décerner 300
104
s de la culture (un vrai cauchemar) ; ou décerner
3000
grands prix de littérature, d’art et de science ; ou réunir 4000 sémi
105
x de littérature, d’art et de science ; ou réunir
4000
séminaires de discussions et de recherches ; ou distribuer 5 à 6000 b
106
s de discussions et de recherches ; ou distribuer
5
à 6000 bourses d’études pour professeurs, artistes, étudiants ; ou pu
107
discussions et de recherches ; ou distribuer 5 à
6000
bourses d’études pour professeurs, artistes, étudiants ; ou publier 2
108
our professeurs, artistes, étudiants ; ou publier
25
millions de volumes et les distribuer gratuitement ; ou encore 80 mil
109
professeurs, artistes, étudiants ; ou publier 25
millions
de volumes et les distribuer gratuitement ; ou encore 80 millions de
110
olumes et les distribuer gratuitement ; ou encore
80
millions de grandes reproductions d’œuvres d’art en couleurs. Mais to
111
mes et les distribuer gratuitement ; ou encore 80
millions
de grandes reproductions d’œuvres d’art en couleurs. Mais tout cela,
112
d’œuvres d’art en couleurs. Mais tout cela, comme
cent
autres choses possibles et imaginables, supposerait que l’on traite l
113
au contraire, mais à cause du système adopté.
Trois
vices de construction C’est le système qu’il faut donc réformer, e
114
les créateurs de l’Unesco. Le système souffre de
trois
vices majeurs : il est trop vaste, il est centralisé, et il laisse au
115
autant que le contrôle. Reprenons brièvement ces
trois
points. 1. Trop vaste. Une organisation culturelle qui survole toutes
116
contrôle. Reprenons brièvement ces trois points.
1.
Trop vaste. Une organisation culturelle qui survole toutes les civili
117
(comme on dit à l’Unesco) et non point mondiaux.
2.
Centralisé. La réalité de la culture ne se trouve ni dans l’individu
118
ayonnement normal et sensible des foyers de base.
3.
Initiative et contrôle gouvernementaux. Ce qui précède suffit à établ
119
marques déjà trop condensées, on soulignerait ces
deux
points : 1. En matière de culture, les intéressés seuls sont juges de
120
rop condensées, on soulignerait ces deux points :
1.
En matière de culture, les intéressés seuls sont juges de leurs besoi
121
reprises de culture de toute ingérence politique.
2.
Sur la base des initiatives émanant des intéressés, que les gouvernem
122
s de la crise de l’Unesco », Preuves, Paris, mars
1953,
p. 74-76.
123
« Nous ne sommes pas des esclaves ! » (juillet
1953
)l « Ils ont tiré ! Ils tirent sur les ouvriers ! » Le vieux cri de
124
arbre rose de l’ambassade de l’URSS, seul battant
neuf
parmi les ruines. Les tanks soviétiques, l’Armée rouge, la police « p
125
iques viennent de renouveler ce Dimanche rouge de
1905
où le tzar fit tirer sur la foule qui marchait vers le Palais d’Hiver
126
Elle n’est pas mensongère, elle est gagée sur des
centaines
de morts et de blessés. Étant dite, et de cette manière, non par cert
127
’une ère : celle du mythe communiste qui, pendant
trente-six
ans, domina la conscience prolétarienne (de France et d’Italie surtou
128
e France et d’Italie surtout) et l’inconscient de
millions
de bourgeois. Fin d’un mythe, mais aussi d’un monstrueux sophisme. Al
129
alaire, l’augmentation des « normes de travail »,
10
% cette fois-ci, pour le même prix. Quand les capitalistes honnis du
130
s du xixe siècle exigeaient de telles normes, ou
trois
fois plus, ils le faisaient au nom de leurs intérêts ou de valeurs co
131
la justice et des libertés populaires. J’imagine
deux
choses pires que la pire injustice : la première serait d’excuser le
132
e les dénoncer. Mais ils l’ont fait avec éclat le
dix-sept
juin ! En criant « nous ne sommes pas des esclaves ! », les ouvriers
133
s’est fait entendre pour la première fois depuis
vingt
ans de silence, vingt ans de dictature : « Frères, marchons ensemble
134
our la première fois depuis vingt ans de silence,
vingt
ans de dictature : « Frères, marchons ensemble vers la liberté. » Mai
135
es pas des esclaves !” », Preuves, Paris, juillet
1953,
p. 3-4.
136
Les raisons d’être du Congrès (septembre
1953
)m n Notre tâche est une action mondiale pour la liberté de la cult
137
n France, en Italie, en Grande-Bretagne, dans les
deux
Amériques, aux Indes et au Japon. Et le travail en profondeur a comme
138
s tournés vers la science. Nous l’avons fait pour
deux
grandes raisons, que je voudrais commenter brièvement. Voici notre pr
139
te que votre conférence ne recule pas. Je citerai
deux
de ces problèmes, qui d’ailleurs concernent moins l’essence même de l
140
de la relativité E = mc2, pouvait-il prévoir que
trente-neuf
ans plus tard, sur la base de cette équation, une bombe nouvelle tuer
141
accélérées presque immédiates. Il a fallu plus de
trois
siècles à l’imprimerie pour développer tous ses effets sociaux, car i
142
re dans sa recherche. Il me reste à vous dire, en
deux
mots, pourquoi cette conférence se tient ici et non ailleurs. La libe
143
u Congrès “Science et Liberté” (Hambourg, juillet
1953
) », Preuves, Paris, août–septembre 1953, p. 140-142. n. Le texte est
144
, juillet 1953) », Preuves, Paris, août–septembre
1953,
p. 140-142. n. Le texte est précédé du chapeau suivant : « “Ce Congr
145
bre de Hambourg, Max Brauer, a ouvert, le soir du
23
juillet, le congrès international “Science et Liberté”. Cette rencont
146
rès pour la liberté de la culture a réuni plus de
cent
savants de premier plan, venus de dix-neuf pays. La grande salle de l
147
ni plus de cent savants de premier plan, venus de
dix-neuf
pays. La grande salle de l’hôtel de ville était bondée ; la tribune é
148
t un compte rendu des séances au cours desquelles
vingt
rapports concernant la liberté de la science et les relations entre l
149
La table ronde de l’Europe (janvier
1954
)o Le texte est précédé de l’extrait d’un communiqué du Conseil de
150
it d’un communiqué du Conseil de l’Europe : « En
1952,
la délégation britannique au Comité des experts culturels du Conseil
151
’étendre la portée de ces discussions en invitant
six
Européens distingués à instituer un débat sur « le problème spirituel
152
n aspect différent de ce problème. En même temps,
quinze
publicistes, un par pays membre, devraient prendre part à la discussi
153
ment que cette table ronde se réunirait à Rome le
13
octobre et siégerait pendant quatre jours, que M. Denis de Rougemont,
154
unirait à Rome le 13 octobre et siégerait pendant
quatre
jours, que M. Denis de Rougemont, directeur du Centre européen de la
155
ruxelles assistaient à la réunion. C’est le mardi
13
octobre, sous la présidence de M. de Menthon, président de l’Assemblé
156
ronde. Elle a pris fin officiellement le vendredi
16
octobre par une réunion solennelle au Capitole. » I. Pour une pris
157
obre par une réunion solennelle au Capitole. »
I
. Pour une prise de conscience européenne L’une des œuvres les plus
158
ésultat que voici : « À l’ouest du rideau de fer,
325
millions d’hommes vivent dans la peur de 190 millions et de la charit
159
tat que voici : « À l’ouest du rideau de fer, 325
millions
d’hommes vivent dans la peur de 190 millions et de la charité de 155
160
fer, 325 millions d’hommes vivent dans la peur de
190
millions et de la charité de 155 millions. » La raison de ce paradoxe
161
325 millions d’hommes vivent dans la peur de 190
millions
et de la charité de 155 millions. » La raison de ce paradoxe est des
162
dans la peur de 190 millions et de la charité de
155
millions. » La raison de ce paradoxe est des plus simples. Nous ne no
163
s la peur de 190 millions et de la charité de 155
millions
. » La raison de ce paradoxe est des plus simples. Nous ne nous senton
164
us simples. Nous ne nous sentons pas, en réalité,
325
millions d’Européens, mais seulement 42 millions de Français, 8 milli
165
imples. Nous ne nous sentons pas, en réalité, 325
millions
d’Européens, mais seulement 42 millions de Français, 8 millions de Be
166
réalité, 325 millions d’Européens, mais seulement
42
millions de Français, 8 millions de Belges, 3 millions de Norvégiens…
167
lité, 325 millions d’Européens, mais seulement 42
millions
de Français, 8 millions de Belges, 3 millions de Norvégiens… Nous pen
168
uropéens, mais seulement 42 millions de Français,
8
millions de Belges, 3 millions de Norvégiens… Nous pensons et sentons
169
opéens, mais seulement 42 millions de Français, 8
millions
de Belges, 3 millions de Norvégiens… Nous pensons et sentons par nati
170
nt 42 millions de Français, 8 millions de Belges,
3
millions de Norvégiens… Nous pensons et sentons par nations cloisonné
171
42 millions de Français, 8 millions de Belges, 3
millions
de Norvégiens… Nous pensons et sentons par nations cloisonnées, dans
172
sur nos destins fut confiée à un petit groupe de
six
Sages, dont la composition me paraît tout à fait remarquable4. L’on y
173
significatif de la méditation et de l’expérience,
quinze
publicistes réputés furent conviés à rechercher ensemble les moyens d
174
re d’influence, les résultats de la réflexion des
Six
. II. De l’unité culturelle à la communauté politique Mon dessei
175
luence, les résultats de la réflexion des Six.
II
. De l’unité culturelle à la communauté politique Mon dessein n’est
176
péripéties des débats qui se déroulèrent pendant
six
longues séances dans le huis clos doré d’un vieux palais de Rome, mai
177
latives. À cette fin, j’avais introduit, dans les
six
thèmes proposés, l’idée d’un destin commun de tous les peuples de l’E
178
, et d’une morale civique européenne, commune aux
deux
familles d’esprits. Devant la contradiction apparente entre l’exigenc
179
créer un type nouveau de Communauté fédérale.
III
. Éléments d’une pensée européenne Tout résumé fait tort à son obje
180
e atteint son degré de virulence extrême dans les
centaines
de lettres cravachantes qu’envoient aux rédactions des colonels en re
181
régulièrement proposé par tous les congrès depuis
trente
ans, c’est la réforme des manuels d’histoire : chacun sait qu’ils ont
182
ationalisme. Car l’Europe n’est pas l’addition de
vingt-quatre
« histoires nationales ». C’est au contraire sur l’unité foncière de
183
ation de nos guerres intérieures par nos peuples.
Deux
arguments m’ont frappé, comme étant propres à éduquer le sens europée
184
. Et combien savent que la Constitution suisse de
1848,
pourtant exemplairement fédéraliste, loin d’abolir la souveraineté de
185
t impensable — si j’ose risquer l’alliance de ces
deux
mots. Le fédéralisme n’est rien d’autre qu’une manière de saisir à la
186
paix. L’Europe étant une et diverse, composée de
vingt-quatre
nations qu’englobe et vivifie une culture millénaire, on tuerait cett
187
c la première tâche de l’heure. J’illustrerai par
trois
exemples, empruntés aux débats de la table ronde, ce qu’il convient d
188
ler, non la doctrine mais l’attitude fédéraliste.
1.
La fédération des nations de l’Europe doit entraîner leur fédéralisat
189
régionales chevauchant les frontières actuelles.
2.
Le fédéralisme implique la légitimité des allégeances multiples, cond
190
un minimum d’unité avec un maximum de diversité.
3.
Le fédéralisme n’oppose que le bon sens aux sophistes qui abusent des
191
zance. Cet empire qui sombra pour toujours il y a
cinq
siècles exactement, avait cessé de vivre son grand rôle historique dè
192
cessé de vivre son grand rôle historique dès l’an
1204,
où l’armée des croisés pilla sa capitale et viola son sanctuaire. Chu
193
nople, exigeaient un tribut avant de s’éloigner :
10
millions de francs-or, environ. L’empereur en versa la moitié, puis s
194
le, exigeaient un tribut avant de s’éloigner : 10
millions
de francs-or, environ. L’empereur en versa la moitié, puis se mit à p
195
à sac. Les produits du pillage s’élevèrent après
trois
jours à plus de 100 millions, sans compter le trésor inestimable des
196
u pillage s’élevèrent après trois jours à plus de
100
millions, sans compter le trésor inestimable des œuvres d’art et des
197
llage s’élevèrent après trois jours à plus de 100
millions
, sans compter le trésor inestimable des œuvres d’art et des objets sa
198
une autre Histoire pour une Europe nouvelle.
4.
Je le dis d’autant plus librement qu’invité par le secrétariat du Con
199
pouvait certes imaginer bien d’autres équipes de
six
Sages, non moins valables au total. Mais le dosage créé par le hasard
200
s désignations officielles s’est révélé heureux.
5.
Cf. les articles 1, 3 et 5 de la Constitution helvétique. 6. On en t
201
ielles s’est révélé heureux. 5. Cf. les articles
1,
3 et 5 de la Constitution helvétique. 6. On en trouvera de nombreux
202
les s’est révélé heureux. 5. Cf. les articles 1,
3
et 5 de la Constitution helvétique. 6. On en trouvera de nombreux ex
203
’est révélé heureux. 5. Cf. les articles 1, 3 et
5
de la Constitution helvétique. 6. On en trouvera de nombreux exemple
204
rticles 1, 3 et 5 de la Constitution helvétique.
6.
On en trouvera de nombreux exemples dans les comptes rendus de notre
205
able ronde de l’Europe », Preuves, Paris, janvier
1954,
p. 3-11.
206
Tragédie de l’Europe à Genève (juin
1954
)q Genève nous offre le spectacle d’un de ces mystérieux moments d’
207
ce peut et devrait surgir du seul contraste entre
deux
conférences, celle de Berlin et celle de Genève. Berlin fut un échec
208
ait pas là. Elle était de mesurer la puissance de
deux
volontés affrontées sur le problème européen. Pour savoir qui a gagné
209
tervention de Molotov, proposant une « Europe des
Trente-Deux
» pour y noyer l’Europe des Six. Pensait-il que nos neutralistes et l
210
urope des Trente-Deux » pour y noyer l’Europe des
Six
. Pensait-il que nos neutralistes et leurs alliés nationalistes en Fra
211
statu quo, mais l’avenir commun de leurs peuples.
Deux
mois plus tard, tout est déjà changé. L’Occident s’est laissé glisser
212
ssement rapide à toute l’Europe. Ainsi le sort de
330
millions d’Européens et, au-delà d’eux, de toute la civilisation occi
213
ent rapide à toute l’Europe. Ainsi le sort de 330
millions
d’Européens et, au-delà d’eux, de toute la civilisation occidentale,
214
occidentale, se trouve dépendre techniquement de
vingt
ou trente individus épisodiques, inconscients de l’immensité du desti
215
ale, se trouve dépendre techniquement de vingt ou
trente
individus épisodiques, inconscients de l’immensité du destin qu’ils p
216
nconcevable ? Mais, plutôt, est-il concevable que
vingt
nations européennes se laissent entraîner dans l’abîme par une poigné
217
édie de l’Europe à Genève », Preuves, Paris, juin
1954,
p. 3-4.
218
Il n’y a pas de « musique moderne » (juillet
1954
)r s Quand on me demande : « Aimez-vous la musique moderne ? » c’es
219
concluants au xxe siècle. Il y eut le groupe des
Six
, mais il ne fut qu’une amitié : je ne vois rien d’autre qui rapproche
220
e tonale, jugée « réactionnaire ». Je ne vois pas
deux
compositeurs du xviie du xviiie ou du romantisme, dont les œuvres p
221
eintre ou un jeune compositeur soupirer : « Après
X
ou Y on ne sait plus que faire. Nous sommes dans une impasse… » Cette
222
et se place en deçà des nécessités de son époque »
7.
Les « nécessités nouvelles de la musique », que l’on invoque, ne sont
223
eut-être sommes-nous sur le seuil. Au mois de mai
1952,
L’Œuvre du xxe siècle a donné à Paris plus de cent symphonies, conce
224
2, L’Œuvre du xxe siècle a donné à Paris plus de
cent
symphonies, concertos, opéras et ballets, durant trente jours, sans q
225
symphonies, concertos, opéras et ballets, durant
trente
jours, sans que s’y glisse une mesure de musique composée avant l’an
226
glisse une mesure de musique composée avant l’an
1900
: tous les soirs, les salles étaient pleines. Il y a là, semble-t-il,
227
s les temps, et même du nôtre — la plus rare. »
7.
Pierre Boulez, « Éventuellement… », dans la Revue musicale d’avril 19
228
Éventuellement… », dans la Revue musicale d’avril
1952
— étude par ailleurs importante et fort intelligente. r. Rougemont
229
s de “musique moderne” », Preuves, Paris, juillet
1954,
p. 75-77. s. Le texte est précédé d’une introduction de Fred Goldbe
230
De Gasperi l’Européen (octobre
1954
)t Les circonstances de la mort d’Alcide de Gasperi inscrivent sur
231
e duquel il avait gouverné toute l’Italie pendant
huit
ans — le temps de mériter ce titre qui figure sur sa pierre tombale :
232
tion forcée. Ce contraste est bien moins celui de
deux
régimes — dictature et démocratie — que celui plus profond de deux qu
233
ctature et démocratie — que celui plus profond de
deux
qualités d’âme. Napoléon, Hitler, ont rêvé de « faire l’Europe ». Ils
234
er à Rome par le Conseil de l’Europe. Pendant les
cinq
jours que durèrent les débats que je dirigeais, siégeant à son côté,
235
vérifier rapidement le degré d’accord spontané de
deux
esprits, si différents soient-ils, sur les problèmes fondamentaux mis
236
discours inaugural, à propos de la Communauté des
Six
: « Seuls des sophistes peuvent nous demander pourquoi nous nous born
237
qu’il s’agit maintenant de prendre au sérieux.
8.
On sait que Guareschi paie d’une année de prison cette calomnie forgé
238
forgée par des néo-fascistes (voir Preuves , n°
39,
p. 64). t. Rougemont Denis de, « De Gasperi l’Européen », Preuves,
239
De Gasperi l’Européen », Preuves, Paris, octobre
1954,
p. 14-16.
240
Politique de la peur proclamée (novembre
1954
)u D’un Premier Allemand qui joue sur une entente avec la France, u
241
llaume II = Peur de l’Allemagne – Adenauer ou P +
100
= P – 125. Ce qui est faux, manifestement, sauf dans le seul cas où l
242
= Peur de l’Allemagne – Adenauer ou P + 100 = P –
125.
Ce qui est faux, manifestement, sauf dans le seul cas où l’on attribu
243
en substance François Mauriac (dans L’Express du
25
septembre). ⁂ L’argument de la peur qu’inspire l’Allemagne a été l’ar
244
ions russes existantes sont moins dangereuses que
douze
divisions allemandes virtuelles, et que la présence en Europe de quat
245
andes virtuelles, et que la présence en Europe de
quatre
divisions anglaises rétablirait l’équilibre si gravement menacé par l
246
re résolu par voie de négociations. » Relisez ces
deux
phrases et ne riez pas. Leur juxtaposition est un simple accident. L’
247
» Tout le contraire de Staline, comme on voit. En
1927,
M. Bevan écrivait dans son journal intime : « Staline est-il un autre
248
mot. Elle joue à plein contre l’Europe. ⁂ Mais si
43
millions de Français de la Métropole ont réellement peur de 48 millio
249
. Elle joue à plein contre l’Europe. ⁂ Mais si 43
millions
de Français de la Métropole ont réellement peur de 48 millions d’Alle
250
e Français de la Métropole ont réellement peur de
48
millions d’Allemands de l’Ouest, quelle ne doit pas être la terreur d
251
rançais de la Métropole ont réellement peur de 48
millions
d’Allemands de l’Ouest, quelle ne doit pas être la terreur de Mao Tsé
252
ier recensement fait apparaître une population de
620
millions de Chinois. On estime que ce chiffre augmentera de 12 millio
253
recensement fait apparaître une population de 620
millions
de Chinois. On estime que ce chiffre augmentera de 12 millions par an
254
e Chinois. On estime que ce chiffre augmentera de
12
millions par an. » Or « le communisme, en Chine, n’a jamais été un mo
255
hinois. On estime que ce chiffre augmentera de 12
millions
par an. » Or « le communisme, en Chine, n’a jamais été un mouvement d
256
de la peur proclamée », Preuves, Paris, novembre
1954,
p. 67-68.
257
De gauche à droite (mars
1955
)v « Parce que nous sommes soucieux de la logique de notre action,
258
suite de l’article contredit point par point les
trois
contradictions dont Esprit tire son sentiment d’allègre impunité. Cit
259
: les extrémistes de droite aussi sont renforcés.
Trois
fois sur trois, les gens du MRP, etc., avaient vu juste. Il ne reste
260
es de droite aussi sont renforcés. Trois fois sur
trois
, les gens du MRP, etc., avaient vu juste. Il ne reste à Esprit qu’à r
261
de, « De gauche à droite », Preuves, Paris, mars
1955,
p. 92-93.
262
eau aventureux : passion, révolution, nation (mai
1955
)w S’il fallait définir l’Occident par ses maladies spécifiques, ce
263
inir l’Occident par ses maladies spécifiques, ces
trois
noms me sembleraient y suffire. Inconnus de l’Antiquité comme de l’Or
264
ncevables hors du christianisme quoique désignant
trois
tentatives de s’y arracher, tout chargés de prestige aux yeux de l’Eu
265
chrétienne. Il y a donc un sacré moderne. Et ces
trois
noms révèlent ses puissances d’envoûtement. Ennemi de la personne et
266
e thème unique est l’amour. Peu après (à Lyon, en
1143
), les chanoines instituent le culte de la Vierge. Et Notre-Dame répon
267
pas imité par les seuls écrivains depuis près de
huit
siècles : toute l’expérience vécue de l’amour-passion y a trouvé, jus
268
conditionné depuis des siècles les relations des
deux
sexes en Occident, encore que le jeune Européen moyen ne ressemble pa
269
t religieux, forme personnaliste des rapports des
deux
sexes, puisqu’il suppose l’union au sein de la distinction, il est no
270
ancée perdue. Sur la tombe de Tristan et d’Iseut,
deux
plantes en une nuit s’élèvent et s’enlacent. Et ce symbole discret de
271
S’il n’y a pas de socialisme en Asie, écrivait en
1930
Henri de Man, cela tient à l’absence du christianisme. Dès ce moment,
272
sens : c’est se retourner complètement. Dans les
deux
cas, se produit une crise brusque et rapide, un processus de mort et
273
es nouvelles » par un brusque avènement. Dans les
deux
cas, la subversion de l’ordre ancien s’opère par un double mouvement
274
des « choses vieilles », l’institution d’un ordre
neuf
. Le converti rejette la Loi, morte pour lui — c’est le moment anarchi
275
homme, quel que soit son rang ; le conflit de ces
deux
exigences, qui est la source à la fois de l’instabilité de nos régime
276
scontinuité, un traumatisme exemplaire : on dit «
avant J.-C.
» et c’est l’Antiquité, « après J.-C. » et c’est une ère nouvelle, co
277
près J.-C. » et c’est une ère nouvelle, comptée à
neuf
. Toutes nos révolutions s’en souviendront. L’Orient n’a pas connu par
278
oupure des temps — cette coupure de l’histoire en
deux
, qui a fait l’Histoire. L’Asie du Sud a duré jusqu’à nous dans la con
279
e judaïques et arabes, iraniens et manichéens, et
vingt
écoles métaphysiques simultanées, sans primauté, ni succession, ni ex
280
rs « subversives », discontinuité historique, ces
trois
faits paraissent décisifs. Mais leur constatation n’explique pas tout
281
ordre autoritaire. Ici peut naître la révolution.
Deux
formules d’ordre sont en effet concevables à ce moment. Il y a l’Égli
282
t limitant leur « absolue souveraineté ». Pendant
cent
ans, l’Europe qui se croit rationnelle vivra sur cette absurdité fond
283
nnelle vivra sur cette absurdité fondamentale. En
1914,
elle en mourra. Mais comment cette absurdité a-t-elle pu triompher pe
284
enant elle-même une source de sacré. L’Aigle, les
Trois
Couleurs et le Petit Chapeau jouent au début le rôle du labarum, du c
285
es en temps de guerre. Cette rhétorique émeut des
millions
d’hommes, qui en oublient du même coup leurs rudiments d’histoire. J’
286
me pouvait être mortelle à l’Occident, et je vois
deux
raisons considérables pour le craindre. La première, c’est que les co
287
rétienne, etc., contradictions qui ont éclaté dès
1914,
affaiblissent non seulement l’Europe démoralisée par les guerres, mai
288
souffre a tendance à produire fleurs et fruits. »
16
(Un peu plus de souffrance et elle se dessécherait ; plus du tout, so
289
e la liberté Passion, Révolution, Nation : ces
trois
maladies spécifiques sont les « signes particuliers » de la fiche de
290
e vers la résolution toujours fuyante. Toutes les
trois
sont le résultat d’une transposition abusive de réalités spirituelles
291
t sur l’individu, soit sur la société. Toutes les
trois
sont mortelles et liées à la mort par une complicité originelle. Nous
292
enue la saveur et le sens même de la vie pour des
millions
de nos contemporains, et des meilleurs ? Elles menacent notre paix, e
293
s embarqués. Un dernier trait commun à toutes les
trois
achèvera de mettre en lumière leur relation congénitale au christiani
294
il cesse de marcher à l’étoile. Elles illustrent
trois
formes d’une seule et même révolte contre le But dernier de l’Aventur
295
bile, n’a pas cessé de travailler les âmes depuis
vingt
siècles. Nos « erreurs » font partie de la Quête, en ce sens qu’elles
296
e foi et s’en écartent, mais disséminent dans des
millions
d’esprits inatteints par l’orthodoxie certaines formes mentales, cert
297
régions nouvelles de notre existence profane.
9.
Cf. L’Amour et l’Occident , 1939. Une version révisée de cet ouvrage
298
tence profane. 9. Cf. L’Amour et l’Occident ,
1939.
Une version révisée de cet ouvrage doit paraître à la fin de cette an
299
t ouvrage doit paraître à la fin de cette année.
10.
Tristan, de Gottfried de Strasbourg. 11. Bien qu’ils vident l’un et
300
nnée. 10. Tristan, de Gottfried de Strasbourg.
11.
Bien qu’ils vident l’un et l’autre de leur contenu sacré en refusant
301
re un culte à César et en épousant des esclaves.
12.
On pourrait même soutenir que le christianisme n’a été subversif qu’e
302
glise. » (Origine et sens de l’Histoire, p. 79.)
13.
Tout homme est mon frère, quoi qu’il fasse ou pense, si je suis chrét
303
instant cesser de l’être, si je suis communiste.
14.
Les chefs soviétiques font récrire Marx lui-même, craignant de laisse
304
instance supérieure au Parti, fût-elle humaine.
15.
Ce personnage s’égale aux plus grands, dans leur culte — en pleine ép
305
reine, a besoin du prestige lié au nom de Saint.
16.
Bulletin de la Société d’horticulture de France, janvier 1955. w.
306
n de la Société d’horticulture de France, janvier
1955.
w. Rougemont Denis de, « Le Château aventureux : Passion, Révolutio
307
assion, Révolution, Nation », Preuves, Paris, mai
1955,
p. 5-14.
308
le de l’homme : L’exploration de la matière (août
1955
)x Genèse théologique de la personne Les mémoires d’un Grégoir
309
t de la droite de la nef où sont massés plusieurs
centaines
d’évêques et de docteurs, tandis que les légats du pape (toujours abs
310
ndemain de son triomphe temporel. (Nicée se place
douze
ans seulement après l’édit de Constantin, et beaucoup d’évêques qui d
311
t religion-science ont été soulignés à l’envi par
deux
siècles de polémiques aujourd’hui périmées et stériles. Il est temps
312
qui ne se rapportent plus de près ni de loin, aux
deux
termes originaux. S’il est vrai que l’opposition entre l’Église et l’
313
roduisent le même type de tension nécessaire (les
deux
termes sont vrais, contradictoires, mais essentiels) que la théologie
314
e » pas. Il s’agit simplement de l’antagonisme de
deux
écoles isolées et hostiles, totalement exclusives l’une de l’autre. S
315
plus en plus « humains » un type de dialectique à
trois
termes qui, finalement détaché de son objet primitif, est devenu une
316
dont le spiritualisme, puis le matérialisme, sont
deux
manières de s’évader, l’une par en haut et l’autre par en bas. Malgré
317
. Oportet haereses esse ! La percée commença vers
1900.
Un demi-siècle plus tard, Schrödinger écrivait : « Le physicien d’auj
318
elles étaient des êtres substantiels et durables »
27.
Voilà ce qui reste de la matière aux yeux de la science d’aujourd’hui
319
de ses associations pieuses et sentimentales.)
17.
Hécatombes d’évêques déposés à la suite de certains conciles : commen
320
e pas songer aux épurations qui seront pratiquées
1500
ans plus tard dans une Russie dont l’esprit « byzantin » explique bea
321
es conduites politiques et les façons de penser.
18.
Le débat du concile de Nicée porte en effet sur les deux termes grecs
322
débat du concile de Nicée porte en effet sur les
deux
termes grecs homoousios (de même substance) défendu par Athanase, et
323
able) défendu par Eusèbe et les tenants d’Arius.
19.
Le concile de Nicée se tint en 325. Les grandes disputes christologiq
324
ants d’Arius. 19. Le concile de Nicée se tint en
325.
Les grandes disputes christologiques avaient commencé dès les temps a
325
ie catholique ne sera définitivement assise qu’en
680,
par le VIe concile de Constantinople. 20. Je ne veux parler ici que
326
qu’en 680, par le VIe concile de Constantinople.
20.
Je ne veux parler ici que d’incompatibles réels. Certains incompatibl
327
ainsi le fait que l’âge de la Terre et du Soleil (
3-4
milliards d’années) apparaît supérieur à l’âge de l’Univers, que les
328
i le fait que l’âge de la Terre et du Soleil (3-4
milliards
d’années) apparaît supérieur à l’âge de l’Univers, que les calculs le
329
xacts opérés sur les galaxies lointaines fixent à
2
milliards d’années au plus… 21. Voir là-dessus la critique décisive
330
cts opérés sur les galaxies lointaines fixent à 2
milliards
d’années au plus… 21. Voir là-dessus la critique décisive de Karl Ba
331
ointaines fixent à 2 milliards d’années au plus…
21.
Voir là-dessus la critique décisive de Karl Barth dans sa Dogmatik, t
332
que décisive de Karl Barth dans sa Dogmatik, tome
I
, chap. 2 : Vestigium Trinitatis, dont je citerai ces quelques lignes
333
ive de Karl Barth dans sa Dogmatik, tome I, chap.
2
: Vestigium Trinitatis, dont je citerai ces quelques lignes : « Qu’il
334
le l’attente et l’exigence dans l’homme naturel.
22.
Il est certain que « la chair » selon S. Paul n’est pas seulement le
335
d’identifier la chair avec la seule sexualité !
23.
Karl Jaspers, Nietzsche und das Christentum. 24. Hérésie : choix exc
336
23. Karl Jaspers, Nietzsche und das Christentum.
24.
Hérésie : choix exclusif d’une opinion isolée de ses complémentaires
337
plexe orthodoxe, et s’est développée contre lui.
25.
L’homme de science moyen du xixe siècle est moins hostile qu’indiffé
338
le fait de l’histoire et court après la science…
26.
Ce qui équivaut à dire que l’état spirituel, le projet subjectif, le
339
aient considérés, au mieux, comme facteurs nuls.
27.
Erwin Schrödinger, « Unsere Vorstellung von der Materie », in Merkur,
340
sere Vorstellung von der Materie », in Merkur, n°
60,
1953. On voit qu’à l’intérieur de son domaine, Schrödinger adopte une
341
Vorstellung von der Materie », in Merkur, n° 60,
1953.
On voit qu’à l’intérieur de son domaine, Schrödinger adopte une attit
342
aine, Schrödinger adopte une attitude docétiste.
28.
En un sens, la superstition scientifique est plus aveugle que celle q
343
le sont du moderne qui ne croit qu’à la science.
29.
Cf. O. L. Reiser, « The Field theory of Matter in a pantheistic Cosmo
344
of Matter in a pantheistic Cosmology », Scientia,
7-8,
1954. 30. 99 % de la matière cosmique consiste en hydrogène et en h
345
tter in a pantheistic Cosmology », Scientia, 7-8,
1954.
30. 99 % de la matière cosmique consiste en hydrogène et en hélium
346
a pantheistic Cosmology », Scientia, 7-8, 1954.
30.
99 % de la matière cosmique consiste en hydrogène et en hélium produi
347
ntheistic Cosmology », Scientia, 7-8, 1954. 30.
99
% de la matière cosmique consiste en hydrogène et en hélium produit à
348
agissent on ne sait quels archétypes formateurs…
31.
J’anticipe à dessein sur un succès total de la science actuelle et de
349
exploration de la matière », Preuves, Paris, août
1955,
p. 3-12.
350
L’aventure technique (octobre
1955
)y La première traversée de l’Atlantique par Lindbergh avait exalté
351
Atlantique par un bombardier sans pilote, réussie
vingt-cinq
ans plus tard, apportait une démonstration spectaculaire du machinism
352
ses effets sur la personne humaine. Ces diatribes
cent
fois répétées contre la « mise en esclavage de l’homme par la machine
353
ire. Derrière cette campagne unanime, distinguons
deux
espèces de motifs allégués. On proteste au nom de l’Esprit (spirit) o
354
oésie des Géorgiques. Ou bien encore on puise aux
deux
sources à la fois, réconciliant spiritualisme et naturisme dans une a
355
ance imprévue, mais lyrique. Avant d’analyser les
deux
groupes de motifs, une remarque générale s’impose : quoique unanime p
356
de l’Asie jusqu’à l’invention des machines. Vers
1800,
tout va changer très brusquement. Mais remontons au paléolithique. Po
357
s. Traiter avec le dieu du feu — qui apparaît sur
deux
points de la planète au Caucase et en Chine, semble-t-il — c’est d’ab
358
: rêve typique de l’adolescence. Il le réalisa en
1893,
quelques années après l’Allemand Otto, inventeur du moteur à explosio
359
chemin de fer, par exemple, et tous les trains de
1830
à 1900 ont sans doute transporté moins de voyageurs que ne le font no
360
de fer, par exemple, et tous les trains de 1830 à
1900
ont sans doute transporté moins de voyageurs que ne le font nos avion
361
t des précédents de la Révolution et de l’Empire.
Trois
forces, donc, dont deux sont créatrices, et la troisième instrumental
362
volution et de l’Empire. Trois forces, donc, dont
deux
sont créatrices, et la troisième instrumentale. Pour la science, la c
363
la transmutation de la matière et des âmes) : ces
deux
sources de l’essor technique confluent dans le grand mythe de l’ère m
364
ermine son aventure humaine (conditionnée par les
trois
dominantes du savoir pur, de la puissance et du salut) dans le rôle d
365
sant pessimisme. Ce décalage est significatif. En
1835,
Andrew Ure, dans sa Philosophy of Manufactures, célèbre les usines «
366
otismes asiatique, égyptien et romain ». Mais dès
1846,
Michelet annonce la réaction pessimiste : « Quelle humiliation de voi
367
pendant que les bourgeois cultivés, atteints avec
cent
ans de retard par la conscience des « crimes sociaux » de leur classe
368
par la lecture de leurs meilleurs penseurs et de
mille
chroniqueurs, épouvantés enfin par la Bombe H, prennent du « progrès
369
que » une vue lugubre. Nous avons assisté, depuis
cinquante
ans, au développement d’une attitude qui rappelle le manichéisme, enc
370
la position néo-manichéenne, obéissent en cela à
deux
motivations qu’il importe de distinguer. 1° L’idée chrétienne que le
371
a à deux motivations qu’il importe de distinguer.
1°
L’idée chrétienne que le mal est dans l’homme, et que la Nature est i
372
timisme naturaliste, l’un et l’autre unilatéraux.
2°
L’idée du Mal est projetée à nouveau non plus sur la Nature mais bien
373
xe siècle contre la technique eût été justifiée,
cent
ans plus tôt ; contre l’usine ignoble et insalubre l’ouvrier pouvait
374
par les communistes mais bien par la technique —
deux
grands problèmes des plus réels vont se poser à l’humanité de l’Occid
375
ée. Le niveau de vie moyen en Europe est passé de
1
à 15, nous dit-on, de 1800 à 1950. (On précise qu’il est dix fois plu
376
Le niveau de vie moyen en Europe est passé de 1 à
15,
nous dit-on, de 1800 à 1950. (On précise qu’il est dix fois plus élev
377
en en Europe est passé de 1 à 15, nous dit-on, de
1800
à 1950. (On précise qu’il est dix fois plus élevé en 1954 qu’en 1880.
378
urope est passé de 1 à 15, nous dit-on, de 1800 à
1950.
(On précise qu’il est dix fois plus élevé en 1954 qu’en 1880.) Ces ch
379
ous dit-on, de 1800 à 1950. (On précise qu’il est
dix
fois plus élevé en 1954 qu’en 1880.) Ces chiffres, je l’avoue, me lai
380
950. (On précise qu’il est dix fois plus élevé en
1954
qu’en 1880.) Ces chiffres, je l’avoue, me laissent mal convaincu : la
381
écise qu’il est dix fois plus élevé en 1954 qu’en
1880.
) Ces chiffres, je l’avoue, me laissent mal convaincu : la notion même
382
signifie le mot vivre si l’on dit que nous vivons
dix
ou quinze fois mieux que nos ancêtres ?) Mais voici qui présente un s
383
e le mot vivre si l’on dit que nous vivons dix ou
quinze
fois mieux que nos ancêtres ?) Mais voici qui présente un sens très n
384
?) Mais voici qui présente un sens très net : de
1890
à 1954, la semaine de travail dans le textile est passée de 65 heures
385
s voici qui présente un sens très net : de 1890 à
1954,
la semaine de travail dans le textile est passée de 65 heures à 40 he
386
semaine de travail dans le textile est passée de
65
heures à 40 heures, et l’année de travail pour les cheminots de 3900
387
travail dans le textile est passée de 65 heures à
40
heures, et l’année de travail pour les cheminots de 3900 heures à 200
388
ures, et l’année de travail pour les cheminots de
3900
heures à 2000 heures, tandis que la production ne cessait d’augmenter
389
ée de travail pour les cheminots de 3900 heures à
2000
heures, tandis que la production ne cessait d’augmenter. Le loisir ap
390
r la subsistance d’une humanité qui s’augmente de
70
000 âmes par jour, a paru s’éloigner à mesure que l’Occident prenait
391
a subsistance d’une humanité qui s’augmente de 70
000
âmes par jour, a paru s’éloigner à mesure que l’Occident prenait une
392
photosynthèse, plans à l’échelle mondiale. D’ici
vingt
ou trente ans, selon nos meilleurs experts, il suffira d’un tiers de
393
thèse, plans à l’échelle mondiale. D’ici vingt ou
trente
ans, selon nos meilleurs experts, il suffira d’un tiers de la populat
394
n — fortement accrue — de la planète, travaillant
quatre
heures par semaine, pour que tous nos besoins « matériels » soient sa
395
s rien. Savait-on beaucoup mieux, aux environs de
1830,
ce qu’allait produire la technique ? Il s’agit cette fois-ci de mieux
396
(Suède et Norvège), condamnées au loisir pendant
six
mois d’hiver : elles se tournent vers la culture. Or il se trouve pré
397
auseries et discussions publiques se tiennent par
dizaines
de milliers dans nos pays démocratiques ; et l’instruction publique e
398
discussions publiques se tiennent par dizaines de
milliers
dans nos pays démocratiques ; et l’instruction publique est heureusem
399
ruction publique est heureusement doublée par des
centaines
d’ouvrages de vulgarisation qui permettent aux Occidentaux, pour la p
400
ue personne, qui est le risque de la liberté ?
32.
L’examen des circonstances qui ont produit les grandes inventions, ju
401
du confort n’est presque jamais leur motif. (Cf.
D.
Brinkmann, Mensch und Technik, 1936, p. 85 à 92 et passim.) Cela chan
402
eur motif. (Cf. D. Brinkmann, Mensch und Technik,
1936,
p. 85 à 92 et passim.) Cela changera au xxe siècle, avec l’instituti
403
. D. Brinkmann, Mensch und Technik, 1936, p. 85 à
92
et passim.) Cela changera au xxe siècle, avec l’institution des labo
404
de recherches au service des grandes industries.
33.
Les automates du xviiie siècle sont pur jeu. Ils sont pourtant les a
405
ais en a créé beaucoup, devenus « vitaux ». Etc.
34.
En 1833, Thiers déclare que la locomotive est une « simple constructi
406
a créé beaucoup, devenus « vitaux ». Etc. 34. En
1833,
Thiers déclare que la locomotive est une « simple construction d’amus
407
« simple construction d’amusette scientifique ».
35.
Sur l’entreprise spirituelle de l’Alchimie, je ne puis que renvoyer a
408
l’Alchimie, je ne puis que renvoyer aux œuvres de
C.
G. Jung : Psychologie und Religion, Psychologie und Alchemie, etc. On
409
nos progrès techniques. Notons qu’en retour, les
deux
grands mystiques de cette époque se trouvaient être des ingénieurs de
410
es ingénieurs des mines : Swedenborg et Novalis.
36.
Le modèle qui servit à Goethe pour écrire la fin du second Faust fut
411
ur de digues sur la côte nord du pays de Galles.
37.
Rappelons que le terme romain de prolétaires, appliqué aux ouvriers d
412
riers d’industrie, fut introduit par Sismondi dès
1819.
Trente ans plus tard, Marx pouvait dire avec raison, que les forces p
413
d’industrie, fut introduit par Sismondi dès 1819.
Trente
ans plus tard, Marx pouvait dire avec raison, que les forces productr
414
« les compléments vivants d’un mécanisme mort ».
38.
Romains 8, 18 à 24. 39. Auguste Barbier, Iambes, cité par P. M. Schu
415
ments vivants d’un mécanisme mort ». 38. Romains
8,
18 à 24. 39. Auguste Barbier, Iambes, cité par P. M. Schuhl, Machini
416
ts vivants d’un mécanisme mort ». 38. Romains 8,
18
à 24. 39. Auguste Barbier, Iambes, cité par P. M. Schuhl, Machinisme
417
vants d’un mécanisme mort ». 38. Romains 8, 18 à
24.
39. Auguste Barbier, Iambes, cité par P. M. Schuhl, Machinisme et Ph
418
d’un mécanisme mort ». 38. Romains 8, 18 à 24.
39.
Auguste Barbier, Iambes, cité par P. M. Schuhl, Machinisme et Philoso
419
cité par P. M. Schuhl, Machinisme et Philosophie,
1938.
40. Les seules descriptions « riantes » de la Nature dans la poésie
420
r P. M. Schuhl, Machinisme et Philosophie, 1938.
40.
Les seules descriptions « riantes » de la Nature dans la poésie et la
421
concernent les vergers. Le reste était terreur.
41.
L’Encyclopédie de 1765 définit le loisir comme « le temps vuide ». E
422
. Le reste était terreur. 41. L’Encyclopédie de
1765
définit le loisir comme « le temps vuide ». Elle suppose donc que le
423
mpensant au moins les heures de salaire perdues.
42.
Le mépris affiché pour les questions religieuses n’aura été qu’un phé
424
dans la littérature occidentale s’est amorcé dès
1919,
et n’a pas cessé de s’amplifier. 43. Nos sectes orientalistes font p
425
morcé dès 1919, et n’a pas cessé de s’amplifier.
43.
Nos sectes orientalistes font parfois penser à quelqu’un qui inventer
426
« L’aventure technique », Preuves, Paris, octobre
1955,
p. 10-20.
427
Les joyeux butors du Kremlin (août
1956
)z On discutera longtemps encore, peut-être, pour savoir si la « dé
428
n d’ajouter à cette littérature, j’examinerai les
trois
questions suivantes : Que se passe-t-il en réalité ? Que deviennent l
429
ui menacent d’éclatement l’univers communiste ?
I
. Le changement des icônes Les faits les plus frappants semblent se
430
u l’inverse, car elles sont illusoires toutes les
deux
. Mais l’illusion d’un retour à la démocratie comble nos vœux, tout co
431
ce qui se passe, voyons ce qui ne se passe pas.
1.
Les circonstances de la mort de Staline ne sont pas encore éclaircies
432
s ; mais il omet de les réfuter dans son rapport.
2.
K. limite ses attaques contre Staline à ce qui s’est passé depuis 193
433
taques contre Staline à ce qui s’est passé depuis
1934,
et seulement aux dépens des « bons communistes ». Que penserait-on d’
434
e pour avoir pendu de « bons Allemands » après le
20
juillet ? 3. Pour illustrer la folie du despote, K. cite les inculpat
435
pendu de « bons Allemands » après le 20 juillet ?
3.
Pour illustrer la folie du despote, K. cite les inculpations d’espion
436
s moins la naissance du nouveau régime collégial.
4.
K. décrit les procès staliniens comme des machinations délirantes et
437
issant de leurs victimes les plus spectaculaires.
5.
K. n’ose pas publier lui-même son rapport, se réservant ainsi le droi
438
ublication confiée aux soins du State Department.
6.
K. promet la prochaine « démocratisation » du régime qu’il appelle en
439
omesse : la reconnaissance du droit d’opposition.
7.
K. demande la libération des colonies occidentales, mais il refuse au
440
Niet aux élections libres en Allemagne de l’Est).
8.
K. dénonce le « culte de la personnalité », mais se garde bien de fai
441
ien de faire raser le Mausolée de la Place Rouge.
9.
K. justifie sa servilité envers Staline en invoquant les risques qu’i
442
e » d’esclaves aussi rigoureusement conditionnés.
10.
Enfin, tout étant dit, K. reste en place, omettant de tirer les concl
443
) nous rebattent les oreilles, il suffit de poser
deux
questions : ce culte était-il vraiment si dangereux ? est-il réelleme
444
« démocratique » et « pacifique » des produits de
trente
ans de « crimes ». Un peu de morale Lorsque Mussolini, s’étant e
445
n des choses, en somme, et d’abord s’en aller. Si
trente
ans de pouvoir total sur les esprits, et d’entraînement systématique
446
ment systématique des cadres, n’ont pas formé les
trois
douzaines de chefs qui permettraient aux rescapés de la vieille équip
447
es dont les réflexes ont été conditionnés pendant
trente
ans par un paranoïaque. S’offrir pour une Relève des Innocents — ceux
448
rmes par Jean-Paul Sartre dans Les Temps modernes
48.
La voici condensée par Sartre en quelques lignes d’une clarté limpide
449
à l’état arriéré de l’industrie russe jusque vers
1953
— comme on le déduit du texte précité — n’était-il pas anachronique p
450
bien certaine, c’est que Staline est mort et que,
trois
ans plus tard, ses successeurs ont jugé nécessaire de dénoncer ses cr
451
isans de l’URSS, enfin pour les PC eux-mêmes.
II
. Les anticommunistes à l’épreuve Depuis bien des années, l’adjecti
452
lieu commun, solidement installé dans l’esprit de
milliers
de libéraux par ailleurs attachés à la démocratie, entretient un clim
453
nt stupide, ou d’une insigne mauvaise foi, ou les
deux
, de prétendre appliquer à un pareil système des critères sélectifs qu
454
niste. Que disions-nous, en somme, depuis quelque
dix
ans ? Nous affirmions, en nous fondant sur l’examen critique des fait
455
sur l’examen critique des faits connus de tous :
1.
que Staline était un fou cruel et rusé (le « Caligula du Kremlin », é
456
cution, comme la plupart des chefs totalitaires ;
2.
que la guerre contre Hitler (celle que les communistes qualifiaient a
457
contraire, ni même grâce au marxisme-léninisme ;
3.
que Staline glorifié, en gros et en détail, par tous les communistes
458
de l’Histoire, qu’il faisait récrire à sa guise ;
4.
que la destruction de millions de koulaks par Staline au nom du progr
459
ait récrire à sa guise ; 4. que la destruction de
millions
de koulaks par Staline au nom du progrès, était aussi monstrueuse que
460
du progrès, était aussi monstrueuse que celle de
millions
de juifs par Hitler au nom du racisme, et compromettait au surplus un
461
l universel, ce que n’avait pas su faire Hitler ;
5.
que les procès de Rajk, Kostov, Slanski, etc., menés au nom des mêmes
462
ue les États communistes étaient gouvernés depuis
trente
ans soit (s’il fallait en croire Staline) par une majorité de traître
463
rt des créatures sont encore au pouvoir en URSS ;
6.
que les camps de travail forcé non seulement existaient bel et bien,
464
aient bel et bien, mais qu’ils étaient peuplés de
millions
d’innocents, condamnés comme « ennemis du peuple » au nom des intérêt
465
» au nom des intérêts « historiques » du Parti ;
7.
que la politique du Kremlin approuvée par tous les PC, loin de servir
466
mement et retardait ainsi le progrès économique ;
8.
que le niveau de vie des travailleurs, dans tous les pays communistes
467
étaient réglés à l’Est par les canons des tanks ;
9.
que les intellectuels communistes d’Occident, simples valets de plume
468
aient sur ordre, stakhanovistes de la servilité ;
10.
qu’enfin tout cela résultait normalement de la doctrine marxiste-léni
469
marxiste-léniniste, incarnée par Staline pendant
trente
ans ; la contre-épreuve d’un tel jugement étant fournie par les proco
470
par le rapport K. et ses suites ? Sur les points
1
à 8 de ma liste d’exemples, K. et les siens, pour l’essentiel, donnen
471
le rapport K. et ses suites ? Sur les points 1 à
8
de ma liste d’exemples, K. et les siens, pour l’essentiel, donnent ra
472
donnent raison aux anticommunistes. Sur le point
9,
voir les révélations précises, ou confessions, de Pierre Hervé. Non s
473
au sens marxiste de l’expression. Quant au point
10,
qui résume tout, sa vérité résulte des points qui le précèdent, et sa
474
r leur stylo ? Rien de tout cela, jusqu’ici. Mais
deux
arguments misérables, au hasard d’une panique croissante. Premier ar
475
rs convictions et souvent aussi de leurs revenus »
51.
Réponse : En ma qualité d’anticommuniste beaucoup moins distingué, s
476
travail forcé, ou niaient leur existence, ou les
deux
, cela s’est vu. Leurs mandarins disaient : « Taisons-nous sur les cam
477
même Rajk réhabilité. N’a-t-il pas obéi dans les
deux
cas ? De quoi donc devrait-il s’excuser ? Nos censeurs de l’anticommu
478
sonnelle, intime — suffirait à les en libérer.
III
. « Soyez libres ! » En dissolvant le Kominform, au mois d’avril de
479
’Histoire oblige à changer le signe d’un acte sur
deux
du Despote, par suite à justifier Tito, mais non Trotski, Rajk et Kos
480
l’Histoire, espiègle pour une fois, veut que nos
deux
grands PC soient contraints d’illustrer chacun l’une de ces deux hypo
481
soient contraints d’illustrer chacun l’une de ces
deux
hypothèses. Togliatti décide d’obéir et, pour bien nous montrer qu’il
482
enchanté : « J’étais sûr de mon vieux Togliatti »)
55.
Mais Thorez, Fils du Peuple, s’accroche au Père des peuples : il n’a
483
crets du chef qui les met à l’épreuve. Cependant,
deux
ou trois se débarbouillent la figure et décident de quitter le pays.
484
chef qui les met à l’épreuve. Cependant, deux ou
trois
se débarbouillent la figure et décident de quitter le pays. La questi
485
s qu’on suggère que K. peut se tromper. Entre les
deux
, où se place l’infaillibilité ? Qui, désormais, en sera le vrai porte
486
a crise est telle, au moment où j’écris (fin juin
1956
), qu’on ne saurait plus refuser sans examen l’hypothèse d’une disloca
487
ies, proposées au dédain des experts unanimes des
deux
camps. Je m’étais un peu moqué de leur propension à anticiper l’aveni
488
nsistait à tout prendre à la lettre. A et B, tous
deux
hommes politiques, se rencontrent au club pour un échange d’idées. Au
489
entends une paix qui ne résulte pas du contact de
deux
apathies et de l’échange de deux démissions. Le dialogue désormais en
490
as du contact de deux apathies et de l’échange de
deux
démissions. Le dialogue désormais engagé ne sera fécond et profitable
491
is engagé ne sera fécond et profitable à tous les
deux
que si l’un au moins des partenaires détient le secret de la générosi
492
s ne possédons ? Il nous faudra donc le créer.
44.
Comme le veut J.-P. Sartre, Les Temps modernes, n° 123, p. 1524. 45.
493
omme le veut J.-P. Sartre, Les Temps modernes, n°
123,
p. 1524. 45. N’est-ce pas l’avis de Sartre, qui écrit : « Le culte d
494
-P. Sartre, Les Temps modernes, n° 123, p. 1524.
45.
N’est-ce pas l’avis de Sartre, qui écrit : « Le culte de la personne…
495
il arrêtait le savoir. » (Les Temps modernes, n°
123,
p. 1515). La phrase est étonnante. Qu’est-ce que la « justesse » de p
496
la personnalité, mais le mépris de la personne.
46.
« Plus on est de fous, moins ça se voit », pourrait au mieux me répon
497
s ça se voit », pourrait au mieux me répondre K.
47.
« Avec la démocratie intérieure au Parti, la direction collégiale gra
498
» Discours de Staline au XVe Congrès du Parti, en
1927.
48. Les Temps modernes, n° 123, p. 1524. 49. Ce qui est injustifia
499
urs de Staline au XVe Congrès du Parti, en 1927.
48.
Les Temps modernes, n° 123, p. 1524. 49. Ce qui est injustifiable,
500
s du Parti, en 1927. 48. Les Temps modernes, n°
123,
p. 1524. 49. Ce qui est injustifiable, c’est l’anticapitalisme systé
501
1927. 48. Les Temps modernes, n° 123, p. 1524.
49.
Ce qui est injustifiable, c’est l’anticapitalisme systématique des co
502
le répéter, à la suite de Staline et de Lénine.
50.
Exemples récents : dans Preuves, n° 64, F. Fejtö estime que la « dést
503
Lénine. 50. Exemples récents : dans Preuves, n°
64,
F. Fejtö estime que la « déstalinisation » va priver les anticommunis
504
nt à Sartre, il écrit dans ses Temps modernes (n°
123,
p. 1521) : « On ne répond pas à Rousset. On le laisse gagner sa vie c
505
t qui se veut honnête, de l’anti-anticommunisme.
51.
François Fejtö, article cité. 52. Lettres françaises, 13 octobre 19
506
ticommunisme. 51. François Fejtö, article cité.
52.
Lettres françaises, 13 octobre 1949. 53. L’Humanité, 19 septembre
507
is Fejtö, article cité. 52. Lettres françaises,
13
octobre 1949. 53. L’Humanité, 19 septembre 1949. 54. « Les ennemis
508
rticle cité. 52. Lettres françaises, 13 octobre
1949.
53. L’Humanité, 19 septembre 1949. 54. « Les ennemis du peuple et
509
cité. 52. Lettres françaises, 13 octobre 1949.
53.
L’Humanité, 19 septembre 1949. 54. « Les ennemis du peuple et leurs
510
es françaises, 13 octobre 1949. 53. L’Humanité,
19
septembre 1949. 54. « Les ennemis du peuple et leurs divers agents f
511
, 13 octobre 1949. 53. L’Humanité, 19 septembre
1949.
54. « Les ennemis du peuple et leurs divers agents feignent de raill
512
tobre 1949. 53. L’Humanité, 19 septembre 1949.
54.
« Les ennemis du peuple et leurs divers agents feignent de railler ce
513
Thorez dans les Cahiers du Communisme, en janvier
1950.
55. Un peu plus tard, K. juge utile de tancer Togliatti et d’approuv
514
dans les Cahiers du Communisme, en janvier 1950.
55.
Un peu plus tard, K. juge utile de tancer Togliatti et d’approuver Th
515
laques sur les joues par une claque dans le dos.
56.
Cela vaut, bien entendu, pour l’orthodoxie matériau des Soviétiques,
516
de Staline par les siens », Preuves, Paris, août
1956,
p. 3-16.
517
Sur Suez et ses environs historiques (octobre
1956
)aa Un dialogue A. Aidez-moi, bon monsieur, je suis sous-dével
518
émocrates libéraux, réactions identiques dans les
deux
cas, excessives en paroles et déficientes en actes. L’affaire Hitler
519
l’Occident et l’Asie, elle met en cause l’une des
deux
politiques fondamentales pratiquées par l’humanité : la politique des
520
maritimes, mère du progrès des civilisations.
Deux
politiques La politique continentale a dominé pendant des millénai
521
La politique continentale a dominé pendant des
millénaires
l’immense espace ouvert qui va de l’Est européen jusqu’aux confins de
522
uvrent le canal du Nil à Suez, sous Séthi Ier, en
1300
av. J.-C. ; Sésostris, Nécos, Darius achèvent son œuvre. Sous Nécos (
523
t le canal du Nil à Suez, sous Séthi Ier, en 1300
av. J.-C.
; Sésostris, Nécos, Darius achèvent son œuvre. Sous Nécos (ou Néchao)
524
aintes, l’Abbasside El Mansour le fait boucher en
762.
Le fameux « verrou de l’islam » va séparer l’Europe de l’Inde durant
525
yptiens et les Chinois « unis comme des compères »
57.
Préfiguration de Bandung, avant toute entreprise « colonialiste ». Ma
526
reprise par les Français : projets de Girardin en
1685,
de Savary en 1696, de Volney en 1789, enfin de l’ingénieur Le Père su
527
nçais : projets de Girardin en 1685, de Savary en
1696,
de Volney en 1789, enfin de l’ingénieur Le Père sur un ordre de Bonap
528
Girardin en 1685, de Savary en 1696, de Volney en
1789,
enfin de l’ingénieur Le Père sur un ordre de Bonaparte. Les saint-sim
529
ollement soutenus par les Khédives, aboutiront en
1869.
Mais le Khédive, mis en difficulté par les dépenses somptuaires de l’
530
eau menacé d’ensablement. Telles sont les données
millénaires
d’un conflit qui dépasse largement les intérêts d’une compagnie capit
531
taliste et d’un dictateur acculé. L’URSS entre
deux
politiques Quand la Russie veut se rapprocher de l’Occident, elle
532
, il voterait l’Euratom sans un jour de délai.
57.
Paul Morand, La Route des Indes, p. 68. aa. Rougemont Denis de, « S
533
oint de vue de Ferney) », Preuves, Paris, octobre
1956,
p. 80-82.
534
Sur l’Europe à faire (novembre
1956
)ab Trois échanges A. Votre Europe, au fond, qu’est-ce que c’e
535
Sur l’Europe à faire (novembre 1956)ab
Trois
échanges A. Votre Europe, au fond, qu’est-ce que c’est ? Êtes-vous
536
t de vos doutes, plus que de la foi des autres.
C
et D (ensemble). Laissez-moi ricaner, monsieur ! Votre Europe, elle n
537
vos doutes, plus que de la foi des autres. C et
D
(ensemble). Laissez-moi ricaner, monsieur ! Votre Europe, elle nous l
538
rès bien. Mais vous auriez tort de vous plaindre.
C
et D. N’empêche que nous sommes seuls à relever un défi qui s’adresse
539
ien. Mais vous auriez tort de vous plaindre. C et
D.
N’empêche que nous sommes seuls à relever un défi qui s’adresse à tou
540
mer que vous faites ainsi, mais rien ne se passe.
C
et D. C’est qu’il y a tous les autres ! Il fallait bien, Monsieur, qu
541
ue vous faites ainsi, mais rien ne se passe. C et
D.
C’est qu’il y a tous les autres ! Il fallait bien, Monsieur, que nous
542
aticane n’a jamais existé du tout. Il y avait les
trois
Grands. Ils ont fait la CECA, aussitôt accusée de dirigisme. Puis on
543
s. C’est une question d’éducation. S. Il y faudra
vingt
ans. B. Vous voyez donc qu’il n’y a plus une minute à perdre. Sur
544
Elle a pris connaissance du fait divers suivant :
500
000 nègres arrachés à l’Afrique vivent comme esclaves dans les pays a
545
a pris connaissance du fait divers suivant : 500
000
nègres arrachés à l’Afrique vivent comme esclaves dans les pays arabe
546
intellectuels qui se croient du côté du cœur. Ce
demi-million
d’esclaves n’est rien au regard d’une Respectueuse… D’ailleurs, l’URS
547
, le colonel Nasser condamnait aux travaux forcés
soixante
chefs du PC d’Égypte, préalablement interdit. L’Humanité n’en a pas m
548
rigé par lui-même en la basilique de Venise. Il a
soixante-quinze
ans. Il vit en Amérique. Il a demandé et obtenu un cachet « digne »,
549
x à cause du cachet, et les critiques à cause des
deux
. La sottise et la jalousie s’allient avec le masochisme, maladie spéc
550
es qui jouent ses concertos en vivent très bien :
3000
dollars pour une soirée et trente soirées dans une saison, tandis qu’
551
ivent très bien : 3000 dollars pour une soirée et
trente
soirées dans une saison, tandis qu’un adroit pousseur de ballon, soll
552
ur de ballon, sollicité par un club rival, touche
25
000 dollars pour changer de maillot (Stravinski restant loin derrière
553
de ballon, sollicité par un club rival, touche 25
000
dollars pour changer de maillot (Stravinski restant loin derrière). E
554
int de vue de Ferney) », Preuves, Paris, novembre
1956,
p. 53-55.
555
Sur le rêve des sciences (décembre
1956
)ac Erreur sur les rêves On veut aujourd’hui que l’Europe ait
556
la presse au sujet du lancement, l’an dernier, de
six
satellites par les Russes, illustrent — vraies ou non — cette dialect
557
allon de football. S’il revient sur la Terre dans
vingt
ans, il n’y trouvera plus de rideau de fer ni plus de problème du com
558
qui sont presque toujours lointains ? En février
1946,
vivant à New York et séparé de l’Europe depuis de longues années, je
559
e espace en tant qu’imagination du lointain. » En
1955,
la presse mondiale annonça qu’un ingénieur américain croyait avoir tr
560
e viendra. Car, en effet, la plupart de nos rêves
millénaires
sont déjà des réalités : parler au loin, voler dans la hauteur, trans
561
ux passions partisanes, aux rhéteurs excités. Que
deux
exemples me suffisent ici. La suppression de la condition prolétarien
562
rayant dans les rues de Poznań et de Budapest.
58.
Salvador de Madariaga, Christophe Colomb, Paris, Calmann-Lévy, 1952.
563
adariaga, Christophe Colomb, Paris, Calmann-Lévy,
1952.
59. Voir l’article de Charles-Noël Martin dans le Figaro Littéraire
564
a, Christophe Colomb, Paris, Calmann-Lévy, 1952.
59.
Voir l’article de Charles-Noël Martin dans le Figaro Littéraire du 22
565
Charles-Noël Martin dans le Figaro Littéraire du
22
septembre. ac. Rougemont Denis de, « Sur le rêve des sciences (Le p
566
int de vue de Ferney) », Preuves, Paris, décembre
1956,
p. 75-77.
567
Sur la honte et l’espoir de l’Europe (janvier
1957
)ad Mardi 30 octobre 1956, à Ferney Nouvelles de Budapest : on
568
l’espoir de l’Europe (janvier 1957)ad Mardi
30
octobre 1956, à Ferney Nouvelles de Budapest : on nous répète sans
569
e l’Europe (janvier 1957)ad Mardi 30 octobre
1956,
à Ferney Nouvelles de Budapest : on nous répète sans fin que la ré
570
ient et voulaient à tout prix nous tromper depuis
dix
ans : il fallait « essayer de comprendre le désir de justice sociale
571
ux politiciens européistes qui ont accepté depuis
dix
ans tant de préalables saugrenus multipliés par la névrose nationalis
572
laire sans doute pour qu’on y croie ? Dimanche
4
novembre 1956, soir La radio, à sept heures et quart, transmettait
573
doute pour qu’on y croie ? Dimanche 4 novembre
1956,
soir La radio, à sept heures et quart, transmettait le dernier mes
574
enève un bref article. Que peut-on faire ? Il y a
seize
ans, j’en publiais un autre sur l’entrée d’Hitler à Paris. Hitler nou
575
ler à Paris. Hitler nous menaçait à bout portant.
Quinze
jours de prison militaire m’avaient au moins prouvé qu’il est des mot
576
s Russes sont si loin, et c’est pire.) Nuit du
5
au 6 novembre 1956, à Paris De tous côtés, on demande au Congrès :
577
ses sont si loin, et c’est pire.) Nuit du 5 au
6
novembre 1956, à Paris De tous côtés, on demande au Congrès : Que
578
loin, et c’est pire.) Nuit du 5 au 6 novembre
1956,
à Paris De tous côtés, on demande au Congrès : Que faites-vous ? Q
579
raint à rompre avec ceux qui les tuent.) Mardi
6
novembre 1956 Manifestes partout, de gauche à droite. C’est une in
580
pre avec ceux qui les tuent.) Mardi 6 novembre
1956
Manifestes partout, de gauche à droite. C’est une insurrection mor
581
té complice de tout ce qui le préparait. Jeudi
8
novembre 1956, à Ferney Rentré hier de Paris à Genève, à temps pou
582
de tout ce qui le préparait. Jeudi 8 novembre
1956,
à Ferney Rentré hier de Paris à Genève, à temps pour me joindre au
583
e de deuil et de muette protestation annoncé pour
six
heures du soir. Des dizaines de milliers ont marché lentement dans le
584
protestation annoncé pour six heures du soir. Des
dizaines
de milliers ont marché lentement dans les rues totalement silencieuse
585
annoncé pour six heures du soir. Des dizaines de
milliers
ont marché lentement dans les rues totalement silencieuses (plus un t
586
peut-être saisir une arme : l’unité. Dimanche
11
novembre 1956 L’Europe se tait… Honte à cette Europe silencieuse
587
aisir une arme : l’unité. Dimanche 11 novembre
1956
L’Europe se tait… Honte à cette Europe silencieuse Et qui n’a pas
588
râce daigne sur nous descendre ? Poème de Petőfi,
1848,
intitulé Silence de l’Europe. Mercredi 14 novembre 1956 Commen
589
1848, intitulé Silence de l’Europe. Mercredi
14
novembre 1956 Comment répondre à des centaines de pages, en majeur
590
ulé Silence de l’Europe. Mercredi 14 novembre
1956
Comment répondre à des centaines de pages, en majeure partie manus
591
rcredi 14 novembre 1956 Comment répondre à des
centaines
de pages, en majeure partie manuscrites, déclenchées par l’appel que
592
e la plus pure révolution de l’histoire. Mardi
21
novembre 1956 Coupures de presse et nouvelles lettres. Plusieurs m
593
re révolution de l’histoire. Mardi 21 novembre
1956
Coupures de presse et nouvelles lettres. Plusieurs me disent : Et
594
t qu’on ne peut pas tout dire en un cri. Lundi
3
décembre 1956 C’est la Hongrie qui fera l’Europe. Nos chefs politi
595
peut pas tout dire en un cri. Lundi 3 décembre
1956
C’est la Hongrie qui fera l’Europe. Nos chefs politiques ne feront
596
oint de vue de Ferney) », Preuves, Paris, janvier
1957,
p. 55-57.
597
Sur Voltaire (février
1957
)ae S’il m’arrive, à Paris, d’appeler mon domicile, qui est à Ferne
598
tc. Cela prend du temps, et cela se répète depuis
neuf
ans que je me suis arrêté dans cette ferme, au pied du Jura, face aux
599
s cette ferme, au pied du Jura, face aux Alpes, à
8
kilomètres de Genève, sur un sol longtemps disputé entre la France et
600
ts de l’Europe », écrit Voltaire, qui y a vécu de
1758
jusqu’à l’année de sa mort, vingt ans plus tard. Je connais peu de pa
601
qui y a vécu de 1758 jusqu’à l’année de sa mort,
vingt
ans plus tard. Je connais peu de paysages aussi complets : la plaine
602
ouloir des vents européens, et ces prairies entre
deux
bois de très vieux chênes, où persiste un tapis de brume. Aux bords d
603
iteur de Ferney Voltaire fait construire plus de
cent
maisons Il donne à la ville une église, une école, un hôpital Il fait
604
és Il nourrit les habitants pendant la disette de
1771.
Face sud : Au poète philosophe Calas, Sirven, Montbailli, La Barr
605
lait une armée, et d’un mauvais esprit qui valait
cent
vertus. « Marchez toujours en ricanant dans le chemin de la vérité »,
606
qu’un champ et quand je n’aurais fait réussir que
vingt
arbres, c’est toujours un bien qui ne sera pas perdu. » Les cèdres du
607
in de son amour des lieux. Il fit venir de Genève
cinquante
familles d’artisans, d’horlogers, de céramistes, tous protestants, ma
608
n, l’on peut lire encore : Deo erexit Voltaire. «
Deux
bien grands noms ! », disaient les voyageurs du temps. Il y faisait s
609
t de très mauvais vers quand il vous plaira. » En
vingt
ans, le village passe de cinquante foyers à plus de mille habitants,
610
vous plaira. » En vingt ans, le village passe de
cinquante
foyers à plus de mille habitants, qui deviennent propriétaires par un
611
s, le village passe de cinquante foyers à plus de
mille
habitants, qui deviennent propriétaires par un système que l’on nomme
612
s à un cordonnier », disent les Mémoires secrets.
Mille
tractations qu’il combine avec joie permettent de supprimer les douan
613
e vient lui rendre hommage à la Saint-François de
1777.
M. de Voltaire le reçoit « avec sensibilité », sur le perron de son c
614
rope qui fait sa rumeur à Genève. Le tout survolé
trente
fois par jour par des avions de New York, de l’Inde ou de l’Afrique.
615
olère le Parti. Un Mandarin dit au jésuite et aux
deux
missionnaires protestants qui se sont disputés devant lui : « Si vous
616
sont simples, et ils valent aujourd’hui comme en
1763,
mais non plus contre les jésuites60. Voici sur les méfaits du parti u
617
s étaient les plus tolérants de tous les hommes ;
douze
religions paisibles étaient établies dans leur empire ; les jésuites
618
x, la liberté, et si possible un peu de vérité.
60.
On sait assez que les jésuites, de nos jours, ont brillé plus d’une f
619
oint de vue de Ferney) », Preuves, Paris, février
1957,
p. 68-70.
620
Sur la neutralité européenne (mars
1957
)af Pourquoi l’on en parle La neutralité est une idée neuve en
621
ne mesure politique. La neutralité suisse date de
1815.
Les traités de Vienne et de Paris la reconnaissent, « dans les vrais
622
’États peut avoir avantage à se déclarer neutre :
1°
) s’il juge que la cause ou l’enjeu d’un conflit existant ou à prévoir
623
uveraineté ou son intégrité territoriale (cas des
trois
dernières guerres franco-allemandes, en ce qui concernait la Suisse)
624
ranco-allemandes, en ce qui concernait la Suisse)
2°
) s’il juge que des raisons vitales d’ordre intérieur lui interdisent
625
nion fédérale de la Suisse se serait disloquée en
1914,
par exemple, les Romands tenant pour la France, les Alémaniques pour
626
es Alémaniques pour l’Allemagne ; mais non pas en
1939
: tous d’accord contre Hitler) ; 3°) s’il se réserve de jouer en marg
627
non pas en 1939 : tous d’accord contre Hitler) ;
3°
) s’il se réserve de jouer en marge du conflit un rôle humanitaire, ou
628
ire, ou d’offrir des possibilités de contacts aux
deux
parties (Croix-Rouge internationale, échange de prisonniers, négociat
629
nniers, négociations secrètes menées en Suisse en
1916-1917
et dès 1942) 4°) enfin, s’il a renoncé à tout esprit de conquête, par
630
ons secrètes menées en Suisse en 1916-1917 et dès
1942
) 4°) enfin, s’il a renoncé à tout esprit de conquête, parce qu’il est
631
crètes menées en Suisse en 1916-1917 et dès 1942)
4°
) enfin, s’il a renoncé à tout esprit de conquête, parce qu’il est sat
632
e poursuivent dans la mesure du possible avec les
deux
camps. On échappe, en cas de succès, aux destructions humaines et mat
633
es de la guerre, mais on dépense en temps de paix
40
% de son budget national pour l’entretien d’une armée défensive. Rien
634
e « seul un État neutre est vraiment indépendant »
61.
Il est clair que l’inverse est vrai : seul un État vraiment indépenda
635
it être absolument neutre. Je n’en vois guère que
deux
qui soient dans ce cas. Quasiment autarciques, plus puissamment armés
636
rde comme ayant perdu la partie. » Voilà donc nos
deux
grands neutralisés, tous deux perdants, faute de pouvoir jouer62. Ce
637
e. » Voilà donc nos deux grands neutralisés, tous
deux
perdants, faute de pouvoir jouer62. Ce serait fort bien s’ils étaient
638
euls, s’il n’y avait plus sur l’échiquier que les
deux
rois, dès lors invulnérables l’un à l’autre. Mais en fait il y a d’au
639
mme d’imaginer les règles d’une partie d’échecs à
trois
rois. C’est à quoi nous contraint le problème d’une neutralité de l’E
640
aint le problème d’une neutralité de l’Europe.
61.
Cité par Henri Miéville, dans un remarquable article intitulé « Propo
641
lité suisse », Présence , Lausanne et Genève, n°
3,
1956. 62. J’imagine qu’une situation de double pat ne saurait se pro
642
é suisse », Présence , Lausanne et Genève, n° 3,
1956.
62. J’imagine qu’une situation de double pat ne saurait se produire
643
e », Présence , Lausanne et Genève, n° 3, 1956.
62.
J’imagine qu’une situation de double pat ne saurait se produire aux é
644
e point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, mars
1957,
p. 49-51.
645
Sur la neutralité européenne (
II
) (avril 1957)ag Une neutralité « helvétique » ? Ayant écarté
646
Sur la neutralité européenne (II) (avril
1957
)ag Une neutralité « helvétique » ? Ayant écarté sans recours
647
gilement alliées plutôt qu’unies. J’avais énuméré
quatre
de ces motifs, et les rappelle. 1. La cause ou l’enjeu des conflits à
648
is énuméré quatre de ces motifs, et les rappelle.
1.
La cause ou l’enjeu des conflits à prévoir n’intéresse pas l’intégrit
649
rale sans les pays de l’Est colonisés par l’URSS.
2.
Une prise de parti militaire dans les conflits à prévoir disloquerait
650
r sérieux à cet égard, en cas de guerre entre les
deux
Grands, réside dans l’existence des PC en Europe. Mais se déclarer ne
651
croit pas, ce motif de neutralité ne tient plus.
3.
Le groupe d’États considéré se réserve un rôle humanitaire, ou d’inte
652
ps. C’est exclu dans le cas d’une Europe divisée.
4.
Le groupe d’États, satisfait de son sort, renonce à toute idée de con
653
d’union. Une tentative de diversion Il y a
deux
ou trois ans que l’idée fut émise de faire un peu de vide entre les b
654
. Une tentative de diversion Il y a deux ou
trois
ans que l’idée fut émise de faire un peu de vide entre les blocs. Neu
655
Allemagne (réunifiée), séparons par une zone d’un
millier
de kilomètres les avant-postes actuellement au contact, « désengageon
656
es) reviendrait en effet à sacrifier l’union, que
cent
autres raisons nous imposent comme la seule solution viable. « Je n’a
657
et en zone « atlantique ». Sans l’Allemagne, les
Six
ne sont rien ; sans les Six, l’union ne se fera pas. Le vrai probl
658
Sans l’Allemagne, les Six ne sont rien ; sans les
Six
, l’union ne se fera pas. Le vrai problème Si l’on revient au sé
659
dépendants si nous refusons de nous fédérer. Ici,
deux
grandes questions se posent : 1° L’union faite, cette neutralité sera
660
fédérer. Ici, deux grandes questions se posent :
1°
L’union faite, cette neutralité serait-elle « dans les vrais intérêts
661
union directe entre ennemis d’hier, pour que les
deux
« dernières » soient vraiment les dernières, aurait de quoi les émouv
662
ici ramenés aux problèmes d’une partie d’échecs à
trois
rois. Il s’agit maintenant d’en prévoir les principales combinaisons
663
ipales combinaisons et ouvertures. (À suivre.)
63.
Voir son interview dans L’Express du 22 février 1957. ag. Rougemont
664
vre.) 63. Voir son interview dans L’Express du
22
février 1957. ag. Rougemont Denis de, « Sur la neutralité européenn
665
. Voir son interview dans L’Express du 22 février
1957.
ag. Rougemont Denis de, « Sur la neutralité européenne (II) (Le poi
666
ugemont Denis de, « Sur la neutralité européenne (
II
) (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, avril 1957, p. 68-70.
667
point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, avril
1957,
p. 68-70.
668
Sur la neutralité européenne (fin) (mai
1957
)ah Tout ce qui précède64 a consisté, en somme, dans une approche s
669
pièces secondaires, dans la partie jouée par les
deux
autres Rois. Quelques coups à prévoir Supposons l’union faite et
670
échecs n’en attache aux figures de ses problèmes.
1.
Si les États-Unis et l’URSS restent en position de double pat, mutuel
671
tres continents, et à se disposer en conséquence.
2.
Si la trêve est rompue entre les deux blocs, l’Europe n’est pas entra
672
conséquence. 2. Si la trêve est rompue entre les
deux
blocs, l’Europe n’est pas entraînée automatiquement dans le conflit.
673
ropéen, les forces demeurent sensiblement égales.
3.
Parmi les causes de conflits prévisibles, aujourd’hui, il y a d’abord
674
t qu’une moitié. Et l’URSS y regarde à deux fois…
4.
Si la guerre téléguidée éclate entre les deux blocs pour d’autres mot
675
fois… 4. Si la guerre téléguidée éclate entre les
deux
blocs pour d’autres motifs, l’Europe restant neutre, — ou bien les US
676
nt à l’Est, du seul fait qu’elle demeure intacte.
5.
Si l’on entend prévenir l’éventualité scandaleuse d’une défaite améri
677
neutralité de l’Europe, on décide que chacun des
Trois
Rois garantit la neutralité des deux autres et se range automatiqueme
678
chacun des Trois Rois garantit la neutralité des
deux
autres et se range automatiquement aux côtés de celui qui est attaqué
679
st attaqué. Ceci produit l’arrêt du jeu entre les
Trois
(paix occidentale) ou l’explosion générale en cas d’accident (ce qui
680
(ce qui nous renvoie à l’éventualité prévue sous
3
). 6. Les Trois Rois de l’Occident restant « cloués », le jeu ne s’en
681
qui nous renvoie à l’éventualité prévue sous 3).
6.
Les Trois Rois de l’Occident restant « cloués », le jeu ne s’en pours
682
us renvoie à l’éventualité prévue sous 3). 6. Les
Trois
Rois de l’Occident restant « cloués », le jeu ne s’en poursuit pas mo
683
rale en Occident ; mais il en va de même pour les
deux
autres Rois. D’autre part, les entreprises antieuropéennes au Moyen-O
684
es Américains, liés par la garantie triangulaire.
7.
La neutralité européenne, qui suppose une stabilisation des rapports
685
, incluant les pays de l’Est, et garantie par les
deux
blocs. Le meilleur argument qui subsiste en faveur de l’idée de neutr
686
de cette union en ralliant les pays de l’Est.
64.
Voir ma chronique de mars et d’avril. ah. Rougemont Denis de, « Su
687
Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, mai
1957,
p. 56-57.
688
Sur
deux
écrivains politiques (juin 1957)ai Un délire dialectique Ayan
689
Sur deux écrivains politiques (juin
1957
)ai Un délire dialectique Ayant publié plusieurs centaines de
690
Un délire dialectique Ayant publié plusieurs
centaines
de pages dans ses Temps modernes pour démontrer que la politique des
691
était juste, M. Sartre publie dans la même revue
119
pages pour démontrer que cette politique était fausse. Motif du revir
692
rigénante sera-t-elle donc l’existentialisme ?
Deux
confusions et deux Suisses Le même Sartre écrivait naguère que je
693
le donc l’existentialisme ? Deux confusions et
deux
Suisses Le même Sartre écrivait naguère que je me suis tu sur Suez
694
Suez ici même, et je n’ai publié sur Budapest que
trois
petits articles qui font douze pages en tout. Si c’est être abondant,
695
é sur Budapest que trois petits articles qui font
douze
pages en tout. Si c’est être abondant, il n’y a pas de mot pour Sartr
696
jours répéter la même chose, mais la confusion de
deux
nationalismes, le traditionnel et le jacobin — le nationalisme confon
697
oi s’y sont laissé prendre, il est vrai. Mais mes
deux
censeurs se rejoignent dans une inquiétante découverte. « Je connais
698
drait l’interdire au nom des nôtres. En effet, le
2e
congrès de l’Internationale communiste déclarait en 1920 : « Le Commu
699
ngrès de l’Internationale communiste déclarait en
1920
: « Le Communisme se donne pour but l’abolition du parlementarisme. I
700
ts libéraux. À ceux-ci l’on peut faire observer :
1°
que c’est être antilibéral que de tolérer l’inapplication des quelque
701
, propres à sauvegarder les libertés politiques ;
2°
que la menace totalitaire étant nouvelle, il convient d’innover pour
702
ur la prévenir. ai. Rougemont Denis de, « Sur
deux
écrivains politiques (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, j
703
e point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, juin
1957,
p. 57-59.
704
Sur le pouvoir des intellectuels (juillet
1957
)aj « Une politique d’intellectuels » Expression de dédain ou
705
« Le caractère idéologique du conflit (guerre de
1939-1945
) n’a peut-être pas eu la netteté que lui prêtent les intellectuels. »
706
a netteté que lui prêtent les savants. » Dans les
deux
cas, le conflit désigné, idéologique ou scientifique, n’existe, en ta
707
i en débattent. Il est vain de reculer devant ces
deux
évidences : les conflits idéologiques sont le fait des intellectuels,
708
comme d’habitude. Ils représentent peut-être une
dizaine
de pays. Et je doute, une fois de plus, qu’il soit bon de se connaîtr
709
e bien compacte et modèle de civisme. On passe en
cinq
minutes d’un canton à un autre. Leurs habitants ne se connaissent guè
710
oint de vue de Ferney) », Preuves, Paris, juillet
1957,
p. 46-48.
711
L’échéance de septembre (septembre
1957
)al Les joyeux Butors du Kremlin sont quatre de moins, est-ce un ga
712
mbre 1957)al Les joyeux Butors du Kremlin sont
quatre
de moins, est-ce un gain ? Une seule chose me paraît certaine : ce ne
713
et par chacun à tous. Nous l’avons bien vu depuis
deux
ans à propos du drame algérien. Mais l’affaire a mûri, dans les espri
714
t de l’Occident peut-être, au-delà de l’Europe.
65.
L’Algérie en 1957, ouvrage signalé par Aimé Patri dans Preuves d’aoû
715
ut-être, au-delà de l’Europe. 65. L’Algérie en
1957,
ouvrage signalé par Aimé Patri dans Preuves d’août. al. Rougemont D
716
chéance de septembre », Preuves, Paris, septembre
1957,
p. 54-55.
717
Pourquoi je suis Européen (octobre
1957
)ak L’Europe se fait. La petite Europe des Six qui, d’ailleurs, com
718
1957)ak L’Europe se fait. La petite Europe des
Six
qui, d’ailleurs, compte autant d’habitants que les États-Unis d’Améri
719
ne s’arrête pas là. Il est clair que l’Europe des
Six
n’est qu’un moyen. La fin, c’est l’union fédérale de tous les peuples
720
scrit dans les données de leur dessein personnel.
Deux
Français parleront aujourd’hui ; des Espagnols et des Italiens, des A
721
rquoi je suis Européen », Preuves, Paris, octobre
1957,
p. 2.
722
Sur le crépuscule d’un régime (octobre
1957
)am Une terrasse de café, sur cette place de Venise que le Guide bl
723
dont le nom commence par A, puis par B, puis par
C
, jusqu’à Z et retour. Ou bien tous les hommes sont égaux, alors prene
724
Truman gouvernait bien. Cela réussit une fois sur
deux
, proportion jusqu’ici tolérable. Mais il se peut que la société de de
725
ace vide jamais délimité par l’artifice humain.
66.
Aristocratie : de aristo, excellent, et krateo, être fort : dominatio
726
oint de vue de Ferney) », Preuves, Paris, octobre
1957,
p. 63-65.
727
Sur un certain cynisme (septembre
1957
)an Un Américain. — Pourquoi la France est-elle tellement cynique
728
isme et celui de la politique française. Mais les
deux
choses sont sans rapports entre elles et sans rapports non plus avec
729
mmes politiques ont le même âge que ces auteurs :
cinquante
ans en moyenne — voilà votre avant-garde. Et je ne vois pas grand-cho
730
vre ? R. — Non, c’est une petite liste qui compte
huit
à dix noms. A. — Faites voir : « Simone Weil, Teilhard de Chardin, Sa
731
. — Non, c’est une petite liste qui compte huit à
dix
noms. A. — Faites voir : « Simone Weil, Teilhard de Chardin, Saint-Jo
732
nais ces auteurs. Je ne leur vois rien de commun.
Deux
sont morts et pas un n’est un « jeune »… R. — Mais pas un seul n’est
733
fréquente ainsi qu’un feu d’épines dans le vent »
67.
A. — Vos auteurs vivent-ils à Paris ? R. — Quelques-uns, mais comme n
734
Quelle est la moyenne d’âge de vos auteurs ? R. —
64
ans et demi, et saluez, je vous prie, car ce n’est pas seulement le p
735
e d’avant-garde, quitte à les rendre une fois sur
deux
à leur vrai sens, par un paradoxe au carré. Voyez Breton qui ne se la
736
, mais changez un peu vos mesures de la France.
67.
Saint-John Perse. an. Rougemont Denis de, « Sur un certain cynisme
737
oint de vue de Ferney) », Preuves, Paris, octobre
1957,
p. 72-73.
738
Sur l’Europe à faire (novembre
1957
)ao En marge d’un débat d’intellectuels On sait que, depuis 19
739
d’un débat d’intellectuels On sait que, depuis
1946,
les Rencontres internationales de Genève organisent en septembre une
740
sujet jeté dans la lice pour y être « traité » en
dix
jours par une centaine d’intellectuels, armés pour la plupart de redo
741
lice pour y être « traité » en dix jours par une
centaine
d’intellectuels, armés pour la plupart de redoutables préjugés. J’ai
742
antidémocratique « toute mesure approuvée par les
trois
quarts d’un peuple, mais refusée par les seuls communistes ». J’aurai
743
une étude scientifique. Beau sujet de thèse, dans
vingt
ans. Aux intellectuels des Rencontres, obsédés par les seuls « danger
744
toute forme d’union qu’on leur offre, j’aurais eu
trois
questions à poser : 1° L’Europe est-elle, oui ou non, menacée dans so
745
leur offre, j’aurais eu trois questions à poser :
1°
L’Europe est-elle, oui ou non, menacée dans son ensemble et dans ses
746
et que nos divisions nous empêchent de résoudre ?
2°
S’il y a problème, et si vous refusez les mesures concrètes que les «
747
aliser, quelle solution meilleure proposez-vous ?
3°
Qu’avez-vous fait jusqu’ici pour l’Europe — mises à part vos attaques
748
e Europe, celle pour laquelle nous luttons depuis
dix
ans. Mais quelle autre Europe voulez-vous ? Et qu’êtes-vous prêts à f
749
idée, défendez-la. En marge d’une enquête
I
. — « Pourquoi je ne suis pas Européen » Je me disais, en suivant l
750
: « Faut-il unir l’Europe ? », on peut répondre :
1.
— Non, car seules nos nations existent. Mais depuis quand ? La moitié
751
uis quand ? La moitié de ces nations ont moins de
cent
ans et toutes se proclament éternelles. C’est peu croyable. Les malad
752
le nation de l’Europe peut-elle subsister seule ?
2.
— Non, car l’Europe est bien finie, l’avenir est aux USA, à l’URSS, à
753
offrent-elles de mieux qui ne soit né chez nous ?
3.
— Non, car l’Europe unie n’intéresse pas les autres. Ainsi, l’industr
754
pocrite de la former, ou d’abord de la consulter.
4.
— Non, car l’Europe ne peut pas se faire sans les Anglais. (Cas parti
755
itte à se plaindre, alors, qu’on les en a exclus.
5.
— Non, car l’Europe est coupable : elle a détruit les autres civilisa
756
me ! — Facteur commun : le masochisme occidental.
6.
— Non, car l’Europe à faire n’est pas celle qu’on nous fait. Car on f
757
concours, comme s’ils n’étaient pas embarqués…
II
. — « Pourquoi je suis Européen » C’est la phylogénie de l’européis
758
pour faire l’Europe qui furent préconisés depuis
six
ans. Tous les européistes ont passé par ces stades et beaucoup se so
759
eaucoup se sont arrêtés à l’un ou à l’autre. D’où
trois
ou quatre écoles, dont voici les maximes. 1. Il ne faut plus de guerr
760
e sont arrêtés à l’un ou à l’autre. D’où trois ou
quatre
écoles, dont voici les maximes. 1. Il ne faut plus de guerres franco-
761
ù trois ou quatre écoles, dont voici les maximes.
1.
Il ne faut plus de guerres franco-allemandes. Cette conviction fit le
762
apparues, hors d’Europe, à l’échelle mondiale. Et
trois
tendances maîtresses se sont diversifiées au cours de ces dernières a
763
nt diversifiées au cours de ces dernières années.
2.
Il faut des institutions techniques. Trop d’obstacles psychologiques,
764
s. Comment les vaincre ? Le Marché commun demande
douze
ans. Le monde les donnera-t-il à l’Europe assiégée ? 3. Il faut persu
765
. Le monde les donnera-t-il à l’Europe assiégée ?
3.
Il faut persuader les esprits et les cœurs, éduquer, former, informer
766
prompt dans son effort pour éveiller les masses ?
4.
Il faut créer une force politique. Car la raison, la persuasion et la
767
int de vue de Ferney) », Preuves, Paris, novembre
1957,
p. 52-54.
768
Sur la pluralité des satellites (
II
) (décembre 1957)ap Spoutnik ou l’art de compenser. — Si vous avez
769
Sur la pluralité des satellites (II) (décembre
1957
)ap Spoutnik ou l’art de compenser. — Si vous avez été surpris, ce
770
étique stérilisait la recherche scientifique. Les
deux
spoutniks sont là pour prouver le contraire. Ils tournent glorieuseme
771
rmé : le congrès des savants atomistes (à Genève,
1955
) avait largement démontré l’égalité des Russes et des Américains. Dep
772
t : le régime des kolkhozes s’esquive sans bruit (
254
000 en 1950, 87 000 en mars 1956) ; la centralisation bureaucratique
773
le régime des kolkhozes s’esquive sans bruit (254
000
en 1950, 87 000 en mars 1956) ; la centralisation bureaucratique fait
774
me des kolkhozes s’esquive sans bruit (254 000 en
1950,
87 000 en mars 1956) ; la centralisation bureaucratique fait place à
775
kolkhozes s’esquive sans bruit (254 000 en 1950,
87
000 en mars 1956) ; la centralisation bureaucratique fait place à une
776
lkhozes s’esquive sans bruit (254 000 en 1950, 87
000
en mars 1956) ; la centralisation bureaucratique fait place à une déc
777
quive sans bruit (254 000 en 1950, 87 000 en mars
1956
) ; la centralisation bureaucratique fait place à une décentralisation
778
e du régime soviétique, est enterré sans oraison (
25
décembre 1956). Notre presse ayant épuisé sa provision de grosses let
779
soviétique, est enterré sans oraison (25 décembre
1956
). Notre presse ayant épuisé sa provision de grosses lettres n’en dit
780
devons non seulement résister, mais construire.
68.
Cf. Preuves de décembre 1956 : « Sur la pluralité des satellites » da
781
r, mais construire. 68. Cf. Preuves de décembre
1956
: « Sur la pluralité des satellites » dans ma chronique « Le Rêve des
782
mont Denis de, « Sur la pluralité des satellites (
II
) (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, décembre 1957, p. 52-
783
int de vue de Ferney) », Preuves, Paris, décembre
1957,
p. 52-54.
784
a fabrication des nouvelles et des faits (février
1958
)aq Qu’est-ce qu’une nouvelle ? — Admettons-le avec l’homme de la
785
il ne se passe jamais rien dans le monde entre le
24
décembre et le 2 janvier, les discours bénisseurs remplaçant les nouv
786
ais rien dans le monde entre le 24 décembre et le
2
janvier, les discours bénisseurs remplaçant les nouvelles. Il est cla
787
’est trop dire. Car elles sont irresponsables.
Trois
exemples. — On dit un peu partout — livres, articles et films — que l
788
e le mouvement pour l’union de l’Europe est né le
1er
septembre 1946 d’un discours de Churchill, à Zurich. En vérité, Churc
789
pour l’union de l’Europe est né le 1er septembre
1946
d’un discours de Churchill, à Zurich. En vérité, Churchill s’était bo
790
Ainsi, Montreux ne devint pas un « fait ». En mai
1948
s’ouvre à La Haye le premier Congrès de l’Europe. Seize Premiers mini
791
s’ouvre à La Haye le premier Congrès de l’Europe.
Seize
Premiers ministres, deux-cents ministres et parlementaires, huit-cent
792
endable ou non. Elle ne se trompe qu’une fois sur
deux
. À ce taux, elle pourrait aussi bien s’offrir une politique, sans rie
793
synchrocyclotron « soviétique ». Cet appareil de
100
mètres de diamètre, le plus grand du monde, disait-on, permettrait po
794
la lumière ». Et le synchrocyclotron de Genève a
200
mètres de diamètre. Mais le journal n’en a rien dit. Pourquoi ? C’est
795
par des militants fédéralistes, puis financée par
douze
gouvernements. Or aux yeux du journal en question (pourtant bourgeois
796
que l’Europe — la France au premier rang — a fait
deux
fois mieux que la Russie, ce serait rassurer le lecteur. Mais les jou
797
ert qu’à préparer des lecteurs aux journaux, dans
quatre-vingt-dix
cas sur cent. Rôle suspect des commentateurs. — On sait que le gra
798
teurs aux journaux, dans quatre-vingt-dix cas sur
cent
. Rôle suspect des commentateurs. — On sait que le grand public adu
799
ance qui aurait dit que la guerre d’Algérie coûte
700
milliards par an ; et Gaillard qui aurait répondu : 350 seulement. J’
800
qui aurait dit que la guerre d’Algérie coûte 700
milliards
par an ; et Gaillard qui aurait répondu : 350 seulement. J’ouvre une
801
lliards par an ; et Gaillard qui aurait répondu :
350
seulement. J’ouvre une autre publication, dans laquelle M. Pierre And
802
ierre André conteste l’exactitude du chiffre de «
800
» milliards avancé par Mendès, explique le chiffre de « 150 » milliar
803
André conteste l’exactitude du chiffre de « 800 »
milliards
avancé par Mendès, explique le chiffre de « 150 » milliards que lui o
804
iards avancé par Mendès, explique le chiffre de «
150
» milliards que lui opposa le président du Conseil, tient pour incont
805
avancé par Mendès, explique le chiffre de « 150 »
milliards
que lui opposa le président du Conseil, tient pour incontestable le c
806
u Conseil, tient pour incontestable le chiffre de
362
milliards cité par M. Monteil à la Chambre, et affirme au surplus que
807
nseil, tient pour incontestable le chiffre de 362
milliards
cité par M. Monteil à la Chambre, et affirme au surplus que « la rébe
808
ussion sur le déficit du budget français ». Voilà
cinq
chiffres différents — à tout le moins cités différemment — et qui peu
809
oint de vue de Ferney) », Preuves, Paris, février
1958,
p. 56-58.
810
Sur un patriotisme de la terre (mars
1958
)ar Nostalgie de la terre. (Notes de 1953, en avion) Tristesse
811
ars 1958)ar Nostalgie de la terre. (Notes de
1953,
en avion) Tristesse, non pas « envahissante » mais au contraire :
812
ens, mais rend déjà le sens de l’ici-bas étrange.
Cinq
, mille mètres au-dessous de nous, arbres, maisons, collines, perdent
813
ais rend déjà le sens de l’ici-bas étrange. Cinq,
mille
mètres au-dessous de nous, arbres, maisons, collines, perdent le seul
814
ne dans le crépuscule désertique, point parmi des
milliards
d’autres points éphémères qui s’animent un instant et s’annulent dans
815
in du Sens. Déchirant amour de la Terre ! Dans
cent
ans « En 2057, l’humanité connaît déjà les merveilles de l’âge cos
816
rant amour de la Terre ! Dans cent ans « En
2057,
l’humanité connaît déjà les merveilles de l’âge cosmique. Plusieurs e
817
fêtes du centenaire de la firme Seagram, décembre
1957.
) La terre unie De même que l’unité de l’Europe est en train d’ê
818
te par Mars et par Vénus : je le prévoyais il y a
douze
ans69. Alors la Terre jouera peut-être dans le système solaire, pour
819
tage des trois-cents compagnons de Cortés sur des
millions
d’Aztèques plus fins qu’eux, mais surpris. Le patriotisme terrien va
820
ère surtout en URSS et aux États-Unis, et que ces
deux
pays nous précéderont sans doute dans la Lune, puis sur Mars et Vénus
821
ique ou scientifique, et généralement optimiste. (
C.
G. Jung expliquerait aisément ces contradictions apparentes entre le
822
peuple et son comportement.) Fontenelle écrit en
1686
: « L’art de voler ne fait encore que de naître ; il se perfectionner
823
Car la science a déjà devancé nos poètes. « Dans
cent
ans, dit le professeur John Weird, nous pourrons modifier les émotion
824
endants « tranquillisés » et modifiés, ou devenus
cent
fois plus intelligents, verront-ils autre chose dans nos œuvres que d
825
ais s’il est arrivé, c’est toujours autrement.
69.
Lettres sur la bombe atomique , entre autres. ar. Rougemont Denis
826
e point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, mars
1958,
p. 44-46.
827
Sur la prétendue décadence de l’Occident (avril
1958
)as D’où vient l’idée ? Une décadence réelle peut n’être pas s
828
Bergson, Spengler, Valéry et Toynbee et plusieurs
centaines
d’autres à leur suite nous l’ont répété sans relâche : l’Occident n’e
829
ujourd’hui vers quoi transite l’Occident ? Posons
quatre
critères de décadence d’une civilisation ou d’une culture : l’imitati
830
s d’Églises qui groupent dans le monde entier des
centaines
de millions de fidèles. Frottez-vous bien les yeux devant cette évide
831
ui groupent dans le monde entier des centaines de
millions
de fidèles. Frottez-vous bien les yeux devant cette évidence que vous
832
point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, avril
1958,
p. 45-47.
833
Sur un centre qui doit être partout (mai
1958
)at Capitale de l’Europe Voilà qui accroche. Si ce n’est de ve
834
al à la mesure de l’Europe entière et de son demi‑
milliard
d’habitants, qu’on prenne la Suisse, tout équipée pour cette fonction
835
réation de Washington, D.C., ne fut décidée qu’en
1790,
trois ans après que la Constitution ait fondé les États‑Unis ; et le
836
n de Washington, D.C., ne fut décidée qu’en 1790,
trois
ans après que la Constitution ait fondé les États‑Unis ; et le gouver
837
Unis ; et le gouvernement ne s’y transporta qu’en
1800.
Pourquoi veut‑on que le choix de notre capitale précède l’instauratio
838
acré, le Centre ainsi déterminé doit satisfaire à
deux
séries d’exigences contradictoires, chacune pouvant être illustrée pa
839
ieux averties des choses de l’âme. Illustrons ces
deux
attitudes devant le problème particulier du choix d’un Centre. Sens.
840
notre globe, il en est un qui se trouve contenir
90
% des terres libres de glace, 94 % de la population et 98 % de l’acti
841
trouve contenir 90 % des terres libres de glace,
94
% de la population et 98 % de l’activité industrielle du monde. C’est
842
terres libres de glace, 94 % de la population et
98
% de l’activité industrielle du monde. C’est l’hémisphère dont le « p
843
phy of World Air Transport, publiée à New York en
1944.
Cependant, le professeur E. G. R. Taylor, dans sa brochure Geography
844
ra percé d’ici peu, mettant le bassin de Genève à
trois
heures d’auto de Turin. À l’est, Divonne, avec son casino où l’on sac
845
es, Bruxelles, La Haye, Bonn, Barcelone et Rome à
deux
ou trois heures, aujourd’hui. Et s’il faut une armée pour veiller sur
846
elles, La Haye, Bonn, Barcelone et Rome à deux ou
trois
heures, aujourd’hui. Et s’il faut une armée pour veiller sur la sécur
847
reaux ! C’est normal, ce n’est pas enchanteur.
70.
Voir Paris et le désert français, livre fameux de Jean-François Gravi
848
Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, mai
1958,
p. 48-50.
849
Sur le régime fédéraliste (
I
) (août 1958)au Le drame français Le mot-clé du débat qui s’in
850
Sur le régime fédéraliste (I) (août
1958
)au Le drame français Le mot-clé du débat qui s’instaure sur l
851
mps, et particulièrement en France : fédéralisme.
Quatre
problèmes urgents devraient trouver dans la nouvelle Constitution la
852
ouvelle Constitution la formule de leur solution.
Deux
sont purement internes : le régime des partis et la stabilité de l’ex
853
ne. Si différents qu’ils soient en apparence, les
quatre
grands problèmes ont en commun ceci : qu’ils ne pourraient trouver de
854
tranquillement que la seule différence entre les
deux
termes est une syllabe. Littré définit la confédération comme « l’uni
855
ut qu’une seule et même réalité correspondant aux
deux
mots, ceux-ci sont équivalents — deux quantités égales à une troisièm
856
pondant aux deux mots, ceux-ci sont équivalents —
deux
quantités égales à une troisième l’étant entre elles — encore que la
857
qu’en dépit du Littré, il faut choisir entre les
deux
systèmes — l’un étant paraît-il moins fédéral que l’autre et représen
858
que fédération, et tous les organes communs à ses
vingt-cinq
États (dont la souveraineté, notons-le, est garantie par la Constitut
859
d ou malentend par le terme d’intégration, lié de
deux
manières contradictoires à celui de fédération. Pour les porte-parole
860
n n’est pas seulement dans les mots. Il s’agit de
deux
attitudes d’esprit inconciliables, dictant des solutions concrètes ra
861
ôt dans le xixe siècle, tantôt dans le xxe . Que
2
et 2 font 4 ou 22 selon les jours. Que la schizophrénie est une sages
862
ns le xixe siècle, tantôt dans le xxe . Que 2 et
2
font 4 ou 22 selon les jours. Que la schizophrénie est une sagesse. E
863
ixe siècle, tantôt dans le xxe . Que 2 et 2 font
4
ou 22 selon les jours. Que la schizophrénie est une sagesse. Et que l
864
siècle, tantôt dans le xxe . Que 2 et 2 font 4 ou
22
selon les jours. Que la schizophrénie est une sagesse. Et que les col
865
clair que la seule solution qui soit commune aux
deux
problèmes, celui de l’Algérie et celui de l’Europe, n’est autre que l
866
e d’un fédéralisme externe, supranational. Si nos
deux
sous de raison ne sont pas finis, c’est de cela qu’il nous faut parle
867
Rougemont Denis de, « Sur le régime fédéraliste (
I
) (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, août 1958, p. 59-61.
868
e point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, août
1958,
p. 59-61.
869
Sur le régime fédéraliste (
II
) (septembre 1958)av Tous uniques Le régime du Parti unique n’
870
Sur le régime fédéraliste (II) (septembre
1958
)av Tous uniques Le régime du Parti unique n’est pas vraiment
871
ns le compromis concret qu’on nomme un prix. Mais
deux
religions, deux idéologies, ne se contenteront jamais d’une vérité mo
872
concret qu’on nomme un prix. Mais deux religions,
deux
idéologies, ne se contenteront jamais d’une vérité moyenne. C’est tou
873
Que la victoire reste indécise, comme il advient
neuf
fois sur dix, voilà qui relève des circonstances adverses, mais ne sa
874
re reste indécise, comme il advient neuf fois sur
dix
, voilà qui relève des circonstances adverses, mais ne saurait affecte
875
édents historiques désignés par de simples dates (
6
février, 18 brumaire ou 2 décembre, par exemple), ce langage codé per
876
oriques désignés par de simples dates (6 février,
18
brumaire ou 2 décembre, par exemple), ce langage codé permettant de d
877
s par de simples dates (6 février, 18 brumaire ou
2
décembre, par exemple), ce langage codé permettant de démasquer l’enn
878
ière extrême et quasi délirante, lorsqu’on voyait
deux
ou trois partis naître par scissiparité d’un parti plus ancien, non p
879
rême et quasi délirante, lorsqu’on voyait deux ou
trois
partis naître par scissiparité d’un parti plus ancien, non point pour
880
ise de panique fit sa plus grande majorité depuis
douze
ans, pour appuyer le ministère Pflimlin. Elle savait bien que ce mini
881
ès. L’exécutif exécuté À Strasbourg, il y a
quatre
ou cinq ans, j’interrogeais un député français dans les couloirs de l
882
xécutif exécuté À Strasbourg, il y a quatre ou
cinq
ans, j’interrogeais un député français dans les couloirs de l’assembl
883
mps. Post-scriptum À l’heure où j’écris, ce
10
août, le débat se déchaîne, comme je l’avais prévu dans ma chronique
884
Rougemont Denis de, « Sur le régime fédéraliste (
II
) (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, septembre 1958, p. 48
885
nt de vue de Ferney) », Preuves, Paris, septembre
1958,
p. 48-50.
886
r le vocabulaire politique des Français (novembre
1958
)aw Quand les « masses » ne sont plus la masse. — Les chiffres du
887
t donc l’appel au grand nombre. Mais aujourd’hui,
quatre
Français sur cinq ayant affirmé leur volonté de passer de la Quatrièm
888
and nombre. Mais aujourd’hui, quatre Français sur
cinq
ayant affirmé leur volonté de passer de la Quatrième à la Cinquième,
889
t déclarée. Sartre, décrivant la manifestation du
4
septembre, nous montrait « au milieu de la place, le prince ; autour
890
ue les vraies « masses », qui sont une part de ce
20
% dont on ne veut à aucun prix être coupé, sont les électeurs communi
891
léguer sa souveraineté à un seul homme au lieu de
596,
on peut dire, dans ce cas, ou bien que la dictature ainsi plébiscitée
892
lle serait alors la différence formelle entre les
deux
régimes ? L’un serait une dictature librement choisie par la majorité
893
ée par la minorité au nom de la liberté. Tous les
deux
pourraient se dire démocratiques. Mais que se passerait-il dans le ca
894
rançais a fait preuve d’une égale maturité depuis
150
ans, la sagesse des pères se prolongeant dans celle des fils, et le p
895
longeant dans celle des fils, et le plébiscite de
1852
dans celui de 1958 ? Sûrement non. Penserait-il qu’une nation « adult
896
des fils, et le plébiscite de 1852 dans celui de
1958
? Sûrement non. Penserait-il qu’une nation « adulte » n’a plus besoin
897
ais non pas le vérifier. La France réelle, depuis
150
ans : celle de Napoléon en 1808, de la Restauration et de la Charte,
898
nce réelle, depuis 150 ans : celle de Napoléon en
1808,
de la Restauration et de la Charte, de Gavroche sur les barricades, d
899
de Clemenceau, du Front populaire, de Vichy, des
26
ministères de la Quatrième, et j’en passe, n’apparaît guère dans son
900
es, et que beaucoup de ceux qui ont voté non, aux
deux
extrêmes, approuvent encore. Problème particulier d’une monarchie
901
gne, calviniste en Hollande, luthérienne dans les
trois
pays scandinaves, la monarchie paraît s’accommoder d’un sens civique
902
n’a fait ses preuves que chez les hérétiques ?
71.
Les oui ne signifient rien, dit-on, n’étant pas homogènes quant aux m
903
t voté non, plus les gaullistes. L’anti-Europe de
1954
s’est regroupée contre le Général, qui l’appuyait alors, mais que fer
904
int de vue de Ferney) », Preuves, Paris, novembre
1958,
p. 64-66.
905
Nouvelles métamorphoses de Tristan (février
1959
)ax La passion est cette forme de l’amour qui refuse l’immédiat, f
906
e mieux en mieux prescrit.) J’entrevoyais, il y a
vingt
ans, quand j’écrivais L’Amour et l’Occident , qu’une culture trop co
907
nom de l’extase et de la mort enthousiasmante.
I
. Trois vrais romans d’amour-passion, au xxe siècle Trois œuvres o
908
m de l’extase et de la mort enthousiasmante. I.
Trois
vrais romans d’amour-passion, au xxe siècle Trois œuvres où trans
909
s vrais romans d’amour-passion, au xxe siècle
Trois
œuvres où transparaît l’archétype de Tristan nous sont données vers c
910
sai ? Mythe passionnel à part, tout distingue les
trois
œuvres que je considère dans ces pages. Et l’on ne sent que trop les
911
férents à tous égards, sauf à un seul, seront les
trois
ouvrages examinés, d’autant plus significative l’action du mythe qui
912
commune mesure. Je ne m’attacherai donc, dans ces
trois
œuvres, qu’à l’apparition de Tristan, dictant impérieusement — à l’in
913
s de précautions. Voici la fiche archétypique des
trois
romans, telle que leurs auteurs mêmes auraient pu l’établir, en se pl
914
Mais cet amour est impossible, car Lolita n’a pas
13
ans. Cependant, mon héros l’enlève et il fuit avec elle, de motel en
915
la Morale commune, la Société ou le Régime — ces
trois
romans trahissent une même ambiguïté quant à la vraie nature, sinon d
916
phénomène inverse qui se produit à la lecture des
trois
romans : vous regardez longuement ce visage de femme et, peu à peu, c
917
de quelque hésitation prolongée de l’auteur entre
deux
thèmes centraux, ou deux genres littéraires, ou deux sphères d’imagin
918
longée de l’auteur entre deux thèmes centraux, ou
deux
genres littéraires, ou deux sphères d’imagination. Elle exprime et tr
919
x thèmes centraux, ou deux genres littéraires, ou
deux
sphères d’imagination. Elle exprime et traduit irrésistiblement l’amb
920
le prétexte. Comme le fera voir l’application aux
trois
romans de l’analyse mythologique proposée par L’Amour et l’Occident
921
ologique proposée par L’Amour et l’Occident .
II
. « Lolita » ou le scandale « Entre les limites d’âge de 9 et 14 an
922
» ou le scandale « Entre les limites d’âge de
9
et 14 ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux de certains voyage
923
le scandale « Entre les limites d’âge de 9 et
14
ans apparaissent des fillettes qui, aux yeux de certains voyageurs mé
924
ttes qui, aux yeux de certains voyageurs médusés,
deux
fois ou plusieurs fois plus âgés qu’elles, révèlent leur vraie nature
925
hoisies, je propose le nom de nymphets. » Lolita,
12
ans et 7 mois, a le charme inquiétant, l’impudeur innocente et la poi
926
e propose le nom de nymphets. » Lolita, 12 ans et
7
mois, a le charme inquiétant, l’impudeur innocente et la pointe de vu
927
par un autre homme d’âge mûr qu’Humbert tuera. À
17
ans, mariée depuis peu avec un jeune et brave technicien, elle meurt
928
nien » de ces termes. Car il manquerait entre les
deux
protagonistes l’obstacle nécessaire, la distance nécessaire pour que
929
nt exister que hors de lui. Elles « justifiaient »
74
au nom de ce nouvel Amour toute une série d’actions tenues pour crime
930
de vénérer l’amour de Dante pour Béatrice âgée de
9
ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exe
931
9 ans, la passion de Pétrarque pour Laure âgée de
12
ans ; ces deux exemples fondent une tradition de la haute littérature
932
sion de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces
deux
exemples fondent une tradition de la haute littérature européenne, qu
933
t son œuvre à l’amour de Sophie von Kuhn, morte à
11
ans, un Edgar Poe qui épouse une fille de 14 ans, et le génial Lewis
934
te à 11 ans, un Edgar Poe qui épouse une fille de
14
ans, et le génial Lewis Carroll : Alice au pays des merveilles est né
935
e d’une profanation faisait flamber. Nous restent
deux
tabous sexuels, curieusement respectés par nos mœurs en transition ra
936
e : l’amour des petites nymphes et l’inceste. Ces
deux
amours seraient-ils contraires à la nature ? On les voit largement pr
937
ir dans une civilisation qui autorise un homme de
25
ans à courtiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de 12 ans
938
orise un homme de 25 ans à courtiser une fille de
16
ans, mais non pas une fille de 12 ans. » Humbert raconte, au début de
939
er une fille de 16 ans, mais non pas une fille de
12
ans. » Humbert raconte, au début de ses mémoires, l’amour qu’il conçu
940
au début de ses mémoires, l’amour qu’il conçut à
12
ans pour une petite fille de 9 ans qui s’appelait Annabel, et qui mou
941
ur qu’il conçut à 12 ans pour une petite fille de
9
ans qui s’appelait Annabel, et qui mourut bientôt — rappel de Poe. Ai
942
nt capricieux (pique-nique, éclair) quand j’avais
3
ans. » (Qu’on se rappelle le ton lugubre de destin, la « vieille et g
943
, n’est-il vraiment vicieux que par ce cercle.
III
. Robert Musil et le « règne millénaire » Ingénieur, officier, phil
944
couvre en effet que Musil, non seulement touche à
deux
reprises le thème de l’amour passionné pour une enfant, mais surtout
945
tout autre élément qui autorise la comparaison de
deux
œuvres à ce point inégales par le climat et l’ambition. Ulrich von X.
946
way. Une petite fille monta, elle avait peut-être
12
ans, en compagnie d’un père très jeune ou frère aîné. Sa façon d’entr
947
de tendre négligemment au contrôleur l’argent de
deux
parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’affectation puéril
948
re analyse : tout y passerait ! Non seulement ces
deux
pages se trouvent préfigurer une critique pénétrante de Lolita, mais
949
passe le roman de Musil — veille de la guerre de
1914
— connut peut-être les derniers prestiges. La lente et fascinante his
950
se de conscience, puis du choix de cet amour, par
deux
êtres en tous points normaux, supérieurement intelligents, intégrés d
951
nent toujours à invoquer le mythe platonicien des
deux
moitiés de l’être qui se cherchent : Ce désir d’un double de l’autre
952
pare ? Mais ici, le roman de Musil s’engage dans
deux
Voies divergentes : il nous en reste des fragments inégalement poussé
953
balcon, entrelacés et enlacés à l’indicible comme
deux
amants qui, l’instant d’après, se précipiteront dans le vide. Ils se
954
ile l’échec fondamental de toute passion : Entre
deux
êtres isolés, il n’y a pas d’amour possible, reconnaît Ulrich. Un amo
955
t du Morois : le philtre ayant cessé d’agir après
trois
ans, ils découvrent que le monde existe encore et les appelle… « Deh
956
des plus beaux romans de l’Europe de naguère.
IV
. La passion de Boris Pasternak Il résulte d’une enquête récente, c
957
s de vente. En même temps paraissaient à New York
deux
romans écrits par des étrangers, Russes au surplus ; l’un décrivant d
958
icain, l’autre l’ignorant parfaitement ; tous les
deux
s’achevant sur un échec tragique, et condamnant implicitement la soci
959
r, dans la liste des best-sellers américains, ces
deux
romans se disputent depuis des mois la première place. Il peut semble
960
es dires d’experts) soit le seul trait commun aux
deux
ouvrages : elle m’en paraît d’autant plus surprenante. Je vois bien q
961
t exclu. Or je vois triompher dans ce même public
deux
romans de l’amour-passion. Dira-t-on qu’il s’agit d’un refoulement ?
962
e lettre pathétique dont l’essentiel tient en ces
deux
phrases : « Le départ hors des frontières de ma patrie équivaudrait p
963
’ayant encore lu, lorsqu’éclata la crise, que les
cent
premières pages du roman, je me disais : — Tout se passe comme si cet
964
bîme qui les séparait du monde les unissait. Tous
deux
avaient la même aversion pour tout ce que l’homme contemporain a de f
965
ur le bien de Lara, je vais jouer la comédie…
V.
Passion et Société Toute passion se nourrit de négation, parce qu’
966
e sociale. D’où la présence continuelle, dans nos
trois
romans tristaniens, de la Société et de ses conventions ; d’où la cri
967
ours, les obstacles indispensables. Sur ce point,
deux
observations encore. Il est remarquable que la passion n’utilise inte
968
mporaine, certaines modes littéraires de l’époque
1900,
permettent à un Nabokov, à un Musil, d’aller dans leurs romans jusqu’
969
exemple, est de beaucoup le plus traditionnel des
trois
romans qu’on vient de considérer. L’ouvrage de Musil, au contraire, d
970
la nature des obstacles diffère du tout dans les
deux
cas. Politique et sociale en URSS, donc extérieure, plus primitive en
971
t plus défendus sans scrupules par les élites des
deux
partis. Je ne vois guère d’autres interdits vraiment redoutables, aux
972
la personne aimée, son étrangeté fascinante ?
72.
On sait que Musil est mort à Genève, dans la misère, en 1942. 73. To
973
t que Musil est mort à Genève, dans la misère, en
1942.
73. Toute cette partie « géographique » du livre évoque une parodie
974
usil est mort à Genève, dans la misère, en 1942.
73.
Toute cette partie « géographique » du livre évoque une parodie du vo
975
du voyage de Nils Holgersson à travers la Suède.
74.
D’une manière implicite ou voilée dans Béroul et Thomas, explicite et
976
Gottfried de Strasbourg, dont s’inspira Wagner.
75.
« Je ne suis nullement intéressé par ce qu’on appelle “sex” (en Améri
977
pour toutes la périlleuse magie des nymphets. »
76.
Der Mann ohne Eigenschaften, c’est-à-dire l’Homme sans caractères pr
978
La traduction française, par Philippe Jaccottet (
4
volumes, Éditions du Seuil), s’intitule : L’Homme sans qualités. 77.
979
s du Seuil), s’intitule : L’Homme sans qualités.
77.
Ailleurs, Musil revient sur ce thème : « Un partenaire de valeur inég
980
tamorphoses de Tristan », Preuves, Paris, février
1959,
p. 14-27.
981
Sur une phrase du « Bloc-notes » (mars
1959
)ay François Mauriac ayant lu quelque part que le drapeau à croix g
982
rançois Mauriac, comment vous expliquer qu’il y a
dix
fautes par mot dans cette page malheureuse ? Erreur sur l’Allemagne,
983
e qu’on vous a raconté n’est simplement pas vrai.
56
% des Allemands d’aujourd’hui souhaitent avoir pour prochain présiden
984
chain président de leur République un professeur,
18
% souhaitent un homme politique, 1 % souhaite un général. Comparez. J
985
n professeur, 18 % souhaitent un homme politique,
1
% souhaite un général. Comparez. Je ne dis pas : concluez, mais suspe
986
quer l’autre jour encore à une jeune Française de
vingt
ans (fiancée d’un officier retour d’Algérie, où il avait aussi vu des
987
et réconforté le peuple allemand en le coupant en
deux
tronçons. J’eusse peut-être applaudi votre article au début de 1933,
988
usse peut-être applaudi votre article au début de
1933,
malgré ce je ne sais quoi d’anachronique, un peu 1913 dans le ton. Ma
989
malgré ce je ne sais quoi d’anachronique, un peu
1913
dans le ton. Mais en 1959, quel bonheur de pouvoir vous rappeler que
990
d’anachronique, un peu 1913 dans le ton. Mais en
1959,
quel bonheur de pouvoir vous rappeler que la France et l’Allemagne ay
991
direz que vous ne pensiez qu’à l’unification des
deux
Allemagnes, dont la seule perspective vous fait trembler. Où prenez-v
992
scène est éclairée par des phares de camions. Des
milliers
de spectateurs hurlent le verdict de mort devant une forêt de micros.
993
te est dans les chiffres : en voici quelques-uns.
Trois
bulldozers ont ouvert une tranchée de 40 pieds de long, 10 de large e
994
-uns. Trois bulldozers ont ouvert une tranchée de
40
pieds de long, 10 de large et 10 de profondeur ; 70 condamnés, préala
995
zers ont ouvert une tranchée de 40 pieds de long,
10
de large et 10 de profondeur ; 70 condamnés, préalablement confessés
996
une tranchée de 40 pieds de long, 10 de large et
10
de profondeur ; 70 condamnés, préalablement confessés par 6 prêtres,
997
pieds de long, 10 de large et 10 de profondeur ;
70
condamnés, préalablement confessés par 6 prêtres, sont conduits deux
998
ndeur ; 70 condamnés, préalablement confessés par
6
prêtres, sont conduits deux par deux devant la fosse et fusillés. Ici
999
alablement confessés par 6 prêtres, sont conduits
deux
par deux devant la fosse et fusillés. Ici je cite : « Le lieutenant d
1000
t confessés par 6 prêtres, sont conduits deux par
deux
devant la fosse et fusillés. Ici je cite : « Le lieutenant de police
1001
lieutenant de police Enrique Despaigne, accusé de
53
meurtres, fut gratifié d’un sursis de trois heures, à la demande des
1002
ccusé de 53 meurtres, fut gratifié d’un sursis de
trois
heures, à la demande des opérateurs de la TV qui avaient besoin de la
1003
film et que le magazine donne en regard du texte.
Deux
enchaînements de faits sociaux relativement légitimes, deux séries de
1004
înements de faits sociaux relativement légitimes,
deux
séries de réalités humaines obéissant chacun à sa logique propre, se
1005
ibles. Mais à l’instant précis où se croisent les
deux
séries, tout devient d’un seul coup absurde et révoltant, tout sens h
1006
ourne au cauchemar, par la coïncidence absurde de
deux
« sens » qui se détruisent en se touchant. Fidel Castro ni l’honneur
1007
e point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, mars
1959,
p. 53-55.
1008
Rudolf Kassner et la grandeur (juin
1959
)az Rudolf Kassner vient de mourir à l’âge de 86 ans, au comble de
1009
9)az Rudolf Kassner vient de mourir à l’âge de
86
ans, au comble de sa gloire secrète. Qui l’a mis à son rang dans notr
1010
ot, Auden, Paulhan, Saint-John Perse, Keyserling,
C.
J. Burckhardt. La France l’ignore encore, malgré trois traductions78
1011
J. Burckhardt. La France l’ignore encore, malgré
trois
traductions78 qui suffiraient à résumer son œuvre, laquelle compte en
1012
ient à résumer son œuvre, laquelle compte environ
quarante
volumes d’une séduisante difficulté. (Il a traduit aussi Platon, Pouc
1013
adet Kafka, et de la société autrichienne d’avant
1914
comme Robert Musil. Ces cinq noms que l’Autriche a donnés à l’Europe
1014
autrichienne d’avant 1914 comme Robert Musil. Ces
cinq
noms que l’Autriche a donnés à l’Europe sont parmi les plus grands de
1015
e me remémorer l’espèce de choc que j’en reçus, à
25
ans, un seul mot me vient à l’esprit : autorité. Avant d’avoir compri
1016
nce rigoureuse. Une manière d’occuper la scène en
deux
répliques, d’imposer une allure bien « rassemblée », n’admettant que
1017
religion mériterait-il d’être appelé Judas numéro
deux
. Car il ne s’agit pas de professer une chose mais d’être la chose. Le
1018
re, non seulement elle oblige à les voir d’un œil
neuf
, mais encore elle excite à découvrir l’angle particulier sous lequel
1019
evait presque chaque jour des visiteurs venus des
quatre
coins de l’Europe. Pourquoi n’y ai-je été que si rarement ? Sans dout
1020
c reçu par mon adolescence prolongée. Transposant
vingt-cinq
ans en arrière une relation de maître à disciple qui avait été réelle
1021
i fait-on dans les couvents bouddhistes du Japon.)
82
Et justement Kassner serrait deux cannes dans ses énormes mains d’inf
1022
dhistes du Japon.)82 Et justement Kassner serrait
deux
cannes dans ses énormes mains d’infirme — paralysé des jambes dès le
1023
dotes qu’il contait avec un humour énergique (ces
deux
mots accolés me rappellent son ton de voix), tout en lui, l’œuvre et
1024
e remonte aux années qui précédèrent la guerre de
1914,
et plusieurs témoignages importants nous en demeurent : lettres de Ri
1025
sais successifs consacrés par Kassner à Rilke, de
1926,
au lendemain de la mort du poète, jusqu’au trentième anniversaire de
1026
al, Laurence Sterne et Søren Kierkegaard. En tous
trois
je reconnais et vénère mes grands aïeux »84. Une dernière fois, en 19
1027
us trois je reconnais et vénère mes grands aïeux »
84.
Une dernière fois, en 1956, Kassner revient sur ce débat inépuisable
1028
énère mes grands aïeux »84. Une dernière fois, en
1956,
Kassner revient sur ce débat inépuisable — et sans doute trouvera-t-o
1029
sai porte un titre curieux : Rilke, le zen et moi
85
et il est curieusement décousu. À propos de l’influence qu’on lui att
1030
allèle entre Kierkegaard et Hamlet « qui tous les
deux
luttèrent pour la grandeur, non point à partir du Mythe, mais à parti
1031
the, mais à partir de la Personne, par désespoir »
86.
Suit une digression sur la Duse, et subitement, Kassner en vient à l’
1032
. Mais dans le recueil d’hommages publié pour ses
80
ans (le Gedenkbuch déjà cité), le rapprochement que je suggérais entr
1033
l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les
deux
cas, il s’agit du concept, de l’idée et de l’existence de l’Infini, d
1034
ouvent venu à l’esprit que cette Einbildungskraft
87,
qui joue dans toute son œuvre un rôle aussi fondamental que la libido
1035
jeté un pont, une arche par-dessus continents et
millénaires
, reliant ainsi les représentations de l’ancienne Asie à celles de l’O
1036
Langue a été donnée. C’est cette question que le
23e
des Sonnets à Orphée pose, ou tout au moins, comme il convient à Rilk
1037
d’Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc
88.
Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné
1038
maître à un peintre : « Observe le bambou pendant
dix
ans, deviens bambou toi-même, puis, oublie tout et peins. » (Problème
1039
d’avoir écrit lui-même dans ses Proverbes du yogi
89
les phrases suivantes : Quand je décoche une flèche, le but que je v
1040
orps, ou corporelle aux yeux de l’esprit ? Ou les
deux
à la fois ? Ou bien ni l’un ni l’autre ? Toutes ces choses, arc, flèc
1041
que, laissant alors paraître le visage. Entre les
deux
« abîmes » du monde magique, qui est le monde sans mesure d’avant le
1042
t, saurez-vous nous faire voir l’unité finale des
deux
voies ? Nul autre mieux que vous, vous seul sans doute… Il n’est plus
1043
mbres pensées lorsqu’il lui arrivait de parler de
quatre
grands boutons de nacre, fixés à l’habit d’un clown célèbre de son te
1044
bre de son temps, Big Button. Les pensées que ces
quatre
boutons éveillaient dans l’esprit de l’oncle Hammond étaient absolume
1045
grand bonheur pour lui qu’il eût pu les voir.
78.
Les Éléments de la grandeur humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souveni
1046
78. Les Éléments de la grandeur humaine, NRF,
1931
; Le Livre du souvenir, Stock, 1942 ; Évocations et paraboles, Plon,
1047
humaine, NRF, 1931 ; Le Livre du souvenir, Stock,
1942
; Évocations et paraboles, Plon, 1956. 79. Les Éléments de la grand
1048
nir, Stock, 1942 ; Évocations et paraboles, Plon,
1956.
79. Les Éléments de la grandeur humaine, traduction anonyme, que je
1049
ock, 1942 ; Évocations et paraboles, Plon, 1956.
79.
Les Éléments de la grandeur humaine, traduction anonyme, que je croi
1050
ugués de Bernard Groethuysen et de Jean Paulhan.
80.
En 1931. 81. « Je ne songe pas ici — écrit Kassner — au journaliste
1051
e Bernard Groethuysen et de Jean Paulhan. 80. En
1931.
81. « Je ne songe pas ici — écrit Kassner — au journaliste anonyme,
1052
rd Groethuysen et de Jean Paulhan. 80. En 1931.
81.
« Je ne songe pas ici — écrit Kassner — au journaliste anonyme, mais
1053
est indiscret, l’autre ne fait que son devoir. »
82.
Je viens de lire des propos de Kassner (recueillis par M. Kensik, Neu
1054
(recueillis par M. Kensik, Neue Zürcher Zeitung,
11
septembre 1958) sur sa propre manière de concevoir les visites : « Su
1055
par M. Kensik, Neue Zürcher Zeitung, 11 septembre
1958
) sur sa propre manière de concevoir les visites : « Surtout, dit-il,
1056
arler, d’écouter, et de s’en aller sans bavures.
83.
Kassner s’obligeait à marcher sur ses cannes plusieurs heures par jou
1057
: « Depuis le temps de mon semestre à Berlin, en
1895,
pendant plus d’un demi-siècle, j’ai marché trois heures par jour ou p
1058
1895, pendant plus d’un demi-siècle, j’ai marché
trois
heures par jour ou parfois plus… Si l’on calculait cela en kilomètres
1059
im Gedenkbuch zum achtzigsten Geburtstag, Zurich,
1953.
) 84. Le Livre du souvenir, p. 161. 85. Recueilli dans Geistige Wel
1060
kbuch zum achtzigsten Geburtstag, Zurich, 1953.)
84.
Le Livre du souvenir, p. 161. 85. Recueilli dans Geistige Welten, U
1061
rich, 1953.) 84. Le Livre du souvenir, p. 161.
85.
Recueilli dans Geistige Welten, Ullstein, 1958. 86. Ce parallèle est
1062
1. 85. Recueilli dans Geistige Welten, Ullstein,
1958.
86. Ce parallèle est déjà indiqué dans les Propos recueillis par Ken
1063
Recueilli dans Geistige Welten, Ullstein, 1958.
86.
Ce parallèle est déjà indiqué dans les Propos recueillis par Kensik (
1064
ans les Propos recueillis par Kensik (Gedenkbuch,
1954
) où je lis à propos de Kierkegaard, de son père, de sa fiancée, de sa
1065
me idée dans mon essai sur Kierkegaard et Hamlet,
deux
princes danois, paru dans Preuves et Der Monat peu de mois avant. 8
1066
ru dans Preuves et Der Monat peu de mois avant.
87.
Il serait absolument insuffisant de traduire Einbildungskraft par ima
1067
ythique à celui de la personne et de la liberté.
88.
C’est là qu’on trouvera la scène du Maître qui tire, dans l’obscurité
1068
inons-nous devant le but comme devant Bouddha. »
89.
« Aus den Sätzen des Ioghi », publiés dans le recueil intitulé Umgang
1069
der Jahre (Commerce des Ans), E. Rentsch, Zurich,
1949.
Une bonne partie de ces proverbes étaient écrits avant la guerre de 1
1070
e ces proverbes étaient écrits avant la guerre de
1914
et avaient paru en revue. Je rappelle que Kassner n’a découvert le ze
1071
e que Kassner n’a découvert le zen qu’à partir de
1954
! 90. Traduction française par Geneviève Bianquis dans Évocations et
1072
ssner n’a découvert le zen qu’à partir de 1954 !
90.
Traduction française par Geneviève Bianquis dans Évocations et parabo
1073
anquis dans Évocations et paraboles, Plon, Paris,
1956.
91. Kassner joue à plusieurs reprises sur les mots Alleinheit (état
1074
dans Évocations et paraboles, Plon, Paris, 1956.
91.
Kassner joue à plusieurs reprises sur les mots Alleinheit (état d’iso
1075
ardien) et All-Einheit (unité tout-embrassante).
92.
« La chimère », dans Les Éléments de la grandeur humaine. az. Rouge
1076
lf Kassner et la grandeur », Preuves, Paris, juin
1959,
p. 63-71.
1077
r un chassé-croisé d’idéaux et de faits (novembre
1959
)ba Le tsar et l’ouvrier. — Quand le tsar Pierre Ier décida que so
1078
ce que disent là-dessus Américains et Russes.
Deux
articles. — Dans le numéro d’octobre de Foreign Affairs, K. publiait
1079
êmes du marxisme. Le « communisme » est mentionné
cent
fois dans cet article, son triomphe est donné pour fatal, mais on che
1080
cains, puisque l’économie soviétique, qui n’a que
42
ans, est déjà capable de défier l’économie capitaliste américaine, âg
1081
étition, peut donc juger quel est le meilleur des
deux
systèmes. » Ce que K. continue d’appeler la « lutte idéologique » ent
1082
e à ce qui s’est passé en effet : la rencontre de
deux
groupes de complexes qui d’abord se repoussent, se provoquent et se c
1083
et se cherchent, puis s’accrochent brutalement à
deux
ou trois reprises, mais aussitôt après commencent à se détendre, à se
1084
herchent, puis s’accrochent brutalement à deux ou
trois
reprises, mais aussitôt après commencent à se détendre, à se dénouer
1085
rès lentement et d’abord inconsciemment — que ces
deux
contradictions flagrantes et polaires peuvent se ramener à deux égali
1086
tions flagrantes et polaires peuvent se ramener à
deux
égalités, par une sorte de court-circuit ; que l’Idéal et l’Idéologie
1087
ailleurs qui correspond au capitalisme des années
1880
; mais il est certain que ces deux peuples sont destinés à se ressemb
1088
sme des années 1880 ; mais il est certain que ces
deux
peuples sont destinés à se ressembler de plus en plus, dans toute la
1089
int de vue de Ferney) », Preuves, Paris, novembre
1959,
p. 53-55.
1090
Sur la détente et les intellectuels (mars
1960
)bb Il me sera d’autant plus facile d’en parler d’une manière déten
1091
la culture », qui avait « mis en avant », il y a
dix
ans, la liberté, mais qui doit se replier aujourd’hui « sur le terrai
1092
e ». Au contraire, selon Novy Mir (Moscou) : « En
1959,
on prêche toujours âprement la guerre froide dans les pages de Preuv
1093
nder par exemple. (Literaturnaya Gazeta, novembre
1959
). Or le Kommunist (Moscou) déclare que « la compétition pacifique sup
1094
les chances de la détente entre intellectuels des
deux
camps. Mais tous les camps sont provisoires. Demain, la jeunesse russ
1095
Mais notre mère à tous, n’est-ce pas l’Europe ?
93.
Allocution à la Salle Gaveau pendant une réunion organisée par le Con
1096
e par le Congrès pour la liberté de la culture en
1953.
bb. Rougemont Denis de, « Sur la détente et les intellectuels (Le p
1097
e point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, mars
1960,
p. 66-68.
1098
Les incidences du progrès sur les libertés (août
1960
)bc Au terme d’une semaine d’échanges intellectuels d’une exception
1099
l’inspirent. Le plus simple sera de reprendre les
trois
termes formant notre titre : Congrès, Liberté, Culture. Vous verrez à
1100
s, Liberté, Culture. Vous verrez à quel point ces
trois
termes s’appellent et s’impliquent mutuellement. Nous sommes donc d’a
1101
l a tenu des réunions successivement dans plus de
vingt-cinq
pays sur les cinq continents — mais voici le point important : ce Con
1102
ccessivement dans plus de vingt-cinq pays sur les
cinq
continents — mais voici le point important : ce Congrès n’est pas un
1103
s après leur première conférence à Berlin, il y a
dix
ans, ils décidèrent de se grouper afin de créer ainsi, en cas d’urgen
1104
liberté. Car il est clair que ce problème numéro
1
de notre siècle déborde toute capacité individuelle et qu’il exige un
1105
e dans les pays techniquement non développés) des
centaines
de millions d’êtres humains qui souffrent avant tout de ne pas trouve
1106
ys techniquement non développés) des centaines de
millions
d’êtres humains qui souffrent avant tout de ne pas trouver un sens à
1107
est plus seulement initiation mais invention. Ces
deux
aspects de la culture peuvent devenir également dangereux pour l’homm
1108
contacts d’autre part entre les représentants des
cinq
ou six cultures continentales qui vivent dans le monde d’aujourd’hui
1109
d’autre part entre les représentants des cinq ou
six
cultures continentales qui vivent dans le monde d’aujourd’hui : leurs
1110
a recherche d’une sagesse globale. Voilà pour les
trois
termes qui forment notre titre. J’en déduis que la fonction de notre
1111
ion de notre Congrès, tel qu’il est devenu depuis
dix
ans, s’élargissant progressivement aux dimensions du monde entier, es
1112
de l’Afrique, de l’Asie, du Proche-Orient et des
deux
Amériques ; mais ceci dans la perspective qui nous est propre : celle
1113
progrès sur les libertés », Preuves, Paris, août
1960,
p. 8-10.
1114
Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (
I
) (avril 1961)bd Dans la forêt de Gribskov, il est un lieu nommé «
1115
que des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril
1961
)bd Dans la forêt de Gribskov, il est un lieu nommé « le Coin des
1116
t de Gribskov, il est un lieu nommé « le Coin des
Huit
Chemins ». Seul le trouve celui qui le cherche avec beaucoup de soins
1117
t une contradiction, car comment le croisement de
huit
chemins publics peut-il former un « coin » solitaire et dérobé ? Si l
1118
« coin » solitaire et dérobé ? Si la rencontre de
trois
routes suffit à donner son nom à tout ce que craint un solitaire : la
1119
en plus triviale encore doit être la rencontre de
huit
routes ! Pourtant il en est bien ainsi : huit routes et quelle solitu
1120
de huit routes ! Pourtant il en est bien ainsi :
huit
routes et quelle solitude ! … Tout près de là, un bosquet fermé de ha
1121
porte le nom d’« Enclos fatal »… L’animation des
huit
chemins n’est qu’une pure possibilité, — possibilité pour l’esprit. C
1122
a musique, les passions jouissent d’elles-mêmes. »
94
L’un par Mozart et l’autre par Wagner accède au cœur du mythe qu’il n
1123
ive d’où le regard puisse embrasser à la fois ces
deux
vies dénuées et ces deux œuvres d’une richesse inépuisable ; ces deux
1124
embrasser à la fois ces deux vies dénuées et ces
deux
œuvres d’une richesse inépuisable ; ces deux mythes majeurs de l’amou
1125
ces deux œuvres d’une richesse inépuisable ; ces
deux
mythes majeurs de l’amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans
1126
’un pavillon de chasse. Les portes s’ouvrirent à
deux
battants ; l’éclairage étincelant, la fraîcheur se déversant à flots,
1127
our le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de
1839,
on lit déjà : D’une certaine façon, je puis dire de Don Juan, comme
1128
ire cette pudeur qui caractérise tout amour grec »
98.
Il s’oppose plus encore à l’amour courtois, essentiellement fidèle. «
1129
temps, l’amour sensuel disparition dans le temps »
99,
d’où vient que la musique est son parfait médium. Pour Don Juan, « la
1130
ue » de son opéra. On pourra multiplier les Faust
100,
car « l’idée de Faust suppose une telle maturité d’esprit qu’il est n
1131
e un « amateur » sans aucune compétence technique)
101
retenons cette observation centrale : « Don Juan donne leur intérêt à
1132
espeare, et pas une mention de Tristan — pour des
centaines
de pages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et d
1133
ntre lui mais non pas sans lui. Il ne conçoit que
deux
manières de vivre dignes de l’absolu et possibles pour lui : ou bien
1134
: le tout doit avoir lieu simultanément. Suivent
cent
pages au cours desquelles le Mari réitère à coup d’arguments philosop
1135
l’amour ; se révéler, et faire mourir l’aimée ? »
104
Tenter d’établir, en ce point, si l’attitude théologique de Kierkega
1136
ligieux » y sont constamment homologues, tous les
deux
irrigués d’énergie passionnelle, tandis que « l’éthique », le stade i
1137
it par la mise en tension et l’interdépendance de
trois
réalités hétérogènes : — sa croyance en l’altérité totale de Dieu et
1138
vrages les plus achevés, les Riens philosophiques
107
: Il ne faut pas penser de mal du paradoxe, cette passion de la pens
1139
perte. C’est ce que veut aussi l’amour, ainsi ces
deux
puissances s’entendent dans la passion de l’instant, et cette puissan
1140
alut, mais ils n’ont pas pu se parler. C’était le
17
mars 1855, à la veille du départ de Régine pour un long voyage aux An
1141
is ils n’ont pas pu se parler. C’était le 17 mars
1855,
à la veille du départ de Régine pour un long voyage aux Antilles. Il
1142
ne pour un long voyage aux Antilles. Il mourut le
11
novembre de la même année. Régine était au-delà des mers, dans une au
1143
figure dans la dédicace des Discours religieux de
1843,
sous cette forme : « À l’Individu qu’avec joie et reconnaissance, j’a
1144
iorité de la Vérité. Nietzsche et son ombre
Deux
vies dénuées. Deux célibataires maladifs, chastes sans vœux, frustrés
1145
. Nietzsche et son ombre Deux vies dénuées.
Deux
célibataires maladifs, chastes sans vœux, frustrés de toute tendresse
1146
e mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul.
Deux
existences à peu près dépourvues de péripéties extérieures. Pour l’un
1147
es, l’attaque finale contre l’Église et la mort à
42
ans. Pour l’autre, moins encore : quelques années de professorat, une
1148
fessorat, une longue solitude errante, la folie à
44
ans. L’un et l’autre ont produit en une quinzaine d’années leur œuvre
1149
thos intérieur, rend ces existences exemplaires :
deux
tensions pures. Le grand jeu des puissances mythiques y révèle mieux
1150
proche, d’émergences et d’éclipses alternées. Ces
deux
chastes ont beaucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le maria
1151
d’ailleurs effrontément contradictoires, sur ces
trois
thèmes. Il est remarquable que les contradictions de Nietzsche offren
1152
culté » initiale et la réponse du Mari des Étapes
108
: L’institution du mariage maintient opiniâtrement la croyance que l
1153
hèse.110 « Marie-toi, ne te marie pas, dans les
deux
cas tu le regretteras », disait Socrate. « Celui qui se marie fait bi
1154
resque d’elle-même.113 Plus tard, ayant énuméré
six
moyens de brider la violence de l’instinct sexuel (éviter les occasio
1155
d un instinct qui se plaint d’un autre instinct. »
114
Passage capital pour mon propos ! Ce que Nietzsche y appelle « insti
1156
appelle « instincts rivaux » se ramène en fait à
deux
possibilités ou puissances rivales en l’homme : l’érotisme sexuel et
1157
ssion de l’âme par excellence. La lutte entre les
deux
« instincts » n’est donc pas autre chose que la lutte entre les deux
1158
n’est donc pas autre chose que la lutte entre les
deux
puissances de l’Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan
1159
: c’est L’Origine de la tragédie, qu’il publie à
28
ans. Au même âge, Kierkegaard écrit Ou bien… ou bien. Et tandis que l
1160
expliquent à l’homme fait sa vie et ses combats. »
115
Et voici les relations entre le mythe tragique et la musique : La t
1161
r maître commun. « J’aime en Wagner — écrit-il en
1866
à Erwin Rohde — ce que j’aime en Schopenhauer : le souffle éthique, l
1162
ce livre a été pensée et comme capturée dans les
mille
recoins de ce chaos de rochers près de Gênes, où je vivais tout seul,
1163
out seul, en une familière intimité avec la mer. »
117
Il vit aussi à Sils-Maria, dans l’air sec et la limpidezza des hauteu
1164
en, dont la haine mortelle des sexes est la base »
119.
Cet amour dont Benjamin Constant a bien dit qu’il est de tous les sen
1165
u bien et du mal, sera « la danse dans l’esprit. »
120
Voici sans doute le texte capital : Une fable. — Le Don Juan de la
1166
La passion et la mort ne sont-elles pas sœurs ? »
122
Au comble du défi, Don Juan vient de surprendre la vérité secrète de
1167
par : « Ou bien ? — » Il ignorait sans doute que
trente-huit
ans plus tôt, un livre avait paru au Danemark, qui avait pour titre O
1168
ré ? Ou bien… a-t-il atteint l’Inde inconnue ?
94.
Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, n° 106. 95. Kierkegaard dit
1169
94. Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, n°
106.
95. Kierkegaard dit en termes hégéliens : conforme à l’idée pure, à
1170
Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, n° 106.
95.
Kierkegaard dit en termes hégéliens : conforme à l’idée pure, à l’idé
1171
berg, de Byron, sont à cet égard loin de compte.
96.
Ou bien… ou bien : « Les stades de l’érotique spontané ou l’érotique
1172
tané ou l’érotique musical » (troisième stade).
97.
Étapes sur le chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Joh
1173
t où l’abbé écrivit son livret, la visite que les
deux
compères firent à Mozart, la présence de Casanova lors de la première
1174
acte, qu’on a retrouvée dans ses papiers à Dux.
98.
À rapprocher de Nietzsche : « Le mot le plus pudique que j’aie jamais
1175
nveloppe le corps. » (Par-delà le bien et le mal,
142.
) 99. Ou bien… ou bien, ibid. 100. Kierkegaard voit très bien la pa
1176
e le corps. » (Par-delà le bien et le mal, 142.)
99.
Ou bien… ou bien, ibid. 100. Kierkegaard voit très bien la parenté
1177
n et le mal, 142.) 99. Ou bien… ou bien, ibid.
100.
Kierkegaard voit très bien la parenté des mythes de Faust et de Don J
1178
e conciliera que Don Juan et Faust cherchent tous
deux
l’absolu, et que le héros unique s’appelle Faust quand il demande cet
1179
on Juan quand il le demande à la volupté. » Etc.
101.
Dans un ouvrage hautement technique, l’excellent Génie créateur de Mo
1180
« la sûreté omniprésente du regard spéculatif ».
102.
Étapes sur le chemin de la vie, « Propos sur le mariage ». 103. Le
1181
le chemin de la vie, « Propos sur le mariage ».
103.
Les Œuvres de l’amour, 1847. 104. Riens philosophiques, « Le Dieu
1182
s sur le mariage ». 103. Les Œuvres de l’amour,
1847.
104. Riens philosophiques, « Le Dieu comme maître et sauveur », 184
1183
e mariage ». 103. Les Œuvres de l’amour, 1847.
104.
Riens philosophiques, « Le Dieu comme maître et sauveur », 1844. 10
1184
losophiques, « Le Dieu comme maître et sauveur »,
1844.
105. Étapes, « Problèmes du mariage ». 106. Étapes, « Coupable ?
1185
ques, « Le Dieu comme maître et sauveur », 1844.
105.
Étapes, « Problèmes du mariage ». 106. Étapes, « Coupable ? non co
1186
, 1844. 105. Étapes, « Problèmes du mariage ».
106.
Étapes, « Coupable ? non coupable ? » 107. Chapitre III, « Le Parad
1187
». 106. Étapes, « Coupable ? non coupable ? »
107.
Chapitre III, « Le Paradoxe absolu (une chimère métaphysique) ». 108
1188
pes, « Coupable ? non coupable ? » 107. Chapitre
III
, « Le Paradoxe absolu (une chimère métaphysique) ». 108. Cf. supra,
1189
Le Paradoxe absolu (une chimère métaphysique) ».
108.
Cf. supra, « Kierkegaard et Tristan ». 109. Aurore, n° 27. 110. A
1190
». 108. Cf. supra, « Kierkegaard et Tristan ».
109.
Aurore, n° 27. 110. Aurore, n° 503. 111. Généalogie de la morale
1191
ra, « Kierkegaard et Tristan ». 109. Aurore, n°
27.
110. Aurore, n° 503. 111. Généalogie de la morale, « Quel est le
1192
Kierkegaard et Tristan ». 109. Aurore, n° 27.
110.
Aurore, n° 503. 111. Généalogie de la morale, « Quel est le sens d
1193
ristan ». 109. Aurore, n° 27. 110. Aurore, n°
503.
111. Généalogie de la morale, « Quel est le sens de tout idéal ascé
1194
». 109. Aurore, n° 27. 110. Aurore, n° 503.
111.
Généalogie de la morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique
1195
, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? »,
7.
112. La Naissance de la philosophie, à l’époque de la tragédie grec
1196
Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7.
112.
La Naissance de la philosophie, à l’époque de la tragédie grecque, c
1197
phie, à l’époque de la tragédie grecque, chapitre
II
. 113. Par-delà le bien et le mal, n° 260, fin. 114. Aurore, n° 10
1198
à l’époque de la tragédie grecque, chapitre II.
113.
Par-delà le bien et le mal, n° 260, fin. 114. Aurore, n° 109. 115
1199
hapitre II. 113. Par-delà le bien et le mal, n°
260,
fin. 114. Aurore, n° 109. 115. L’Origine de la tragédie (1869-187
1200
113. Par-delà le bien et le mal, n° 260, fin.
114.
Aurore, n° 109. 115. L’Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137,
1201
le bien et le mal, n° 260, fin. 114. Aurore, n°
109.
115. L’Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, traduc
1202
n et le mal, n° 260, fin. 114. Aurore, n° 109.
115.
L’Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137, 207, 208, traduction f
1203
Aurore, n° 109. 115. L’Origine de la tragédie (
1869-1872
), p. 137, 207, 208, traduction française Mercure de France. 116. L’
1204
5. L’Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137,
207,
208, traduction française Mercure de France. 116. L’Origine de la t
1205
’Origine de la tragédie (1869-1872), p. 137, 207,
208,
traduction française Mercure de France. 116. L’Origine de la tragéd
1206
07, 208, traduction française Mercure de France.
116.
L’Origine de la tragédie, p. 190-191. 117. Ecce Homo. 118. Le cho
1207
ce. 116. L’Origine de la tragédie, p. 190-191.
117.
Ecce Homo. 118. Le choc profond que dut éprouver Nietzsche, à cette
1208
ne de la tragédie, p. 190-191. 117. Ecce Homo.
118.
Le choc profond que dut éprouver Nietzsche, à cette nouvelle, précède
1209
la seconde partie de Zarathoustra va témoigner.
119.
« Le cas Wagner », dans Le Crépuscule des idoles (1888). 120. Par-d
1210
« Le cas Wagner », dans Le Crépuscule des idoles (
1888
). 120. Par-delà le bien et le mal, passim. 121. Aurore, n° 327.
1211
Wagner », dans Le Crépuscule des idoles (1888).
120.
Par-delà le bien et le mal, passim. 121. Aurore, n° 327. 122. Au
1212
888). 120. Par-delà le bien et le mal, passim.
121.
Aurore, n° 327. 122. Aurore, n° 429. bd. Rougemont Denis de, « D
1213
delà le bien et le mal, passim. 121. Aurore, n°
327.
122. Aurore, n° 429. bd. Rougemont Denis de, « Dialectique des my
1214
e bien et le mal, passim. 121. Aurore, n° 327.
122.
Aurore, n° 429. bd. Rougemont Denis de, « Dialectique des mythes :
1215
passim. 121. Aurore, n° 327. 122. Aurore, n°
429.
bd. Rougemont Denis de, « Dialectique des mythes : Le carrefour fab
1216
« Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (
I
) », Preuves, Paris, avril 1961, p. 3-15.
1217
e carrefour fabuleux (I) », Preuves, Paris, avril
1961,
p. 3-15.
1218
Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (
II
) (mai 1961)be Alternative ou alternance ? L’antinomie Don Jua
1219
ique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai
1961
)be Alternative ou alternance ? L’antinomie Don Juan-Tristan,
1220
il n’aura jamais épuisé la richesse. L’un posséda
mille
et trois femmes, l’autre une seule femme. Mais c’est la multiplicité
1221
jamais épuisé la richesse. L’un posséda mille et
trois
femmes, l’autre une seule femme. Mais c’est la multiplicité qui est p
1222
ineuse. Je ne leur vois qu’un trait commun : tous
deux
ont l’épée à la main.123 Ou simplement en quelques mots : Tristan,
1223
que la nôtre. L’Éthique condamne en principe les
deux
mythes. En fait, elle exige qu’à tout le moins, si l’un des deux prét
1224
fait, elle exige qu’à tout le moins, si l’un des
deux
prétend faire valoir sa vertu, ce soit au prix de l’exclusion d’autan
1225
de Molina, et qui lui a imprimé pour toujours ces
deux
traits si typiques de l’époque : la noirceur et la scélératesse. Anti
1226
la scélératesse. Antithèse vraiment parfaite des
deux
vertus de l’amour chevaleresque : la candeur et la courtoisie.124 O
1227
et le sentimental. Supposons que la synthèse des
trois
termes s’opère, et qu’il en résulte un vrai couple. Cela signifie qu’
1228
de cette entité nouvelle, les relations entre les
trois
termes — échanges sexuels, échanges affectifs, échanges avec la socié
1229
écessairement l’importance relative de chacun des
trois
termes, et cela chez deux êtres différents. (Calculez le nombre des c
1230
relative de chacun des trois termes, et cela chez
deux
êtres différents. (Calculez le nombre des combinaisons et des permuta
1231
alors que les mythes s’emparent de lui. Dans les
deux
cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l’un d
1232
ndamné : puisqu’il est la durée sociale, l’un des
deux
mythes pousse à le dépasser, l’autre à le miner. L’un veut plus, infi
1233
nthèse dans la durée des éléments variés dont nos
deux
mythes symbolisent l’excès ou l’échec, la plupart des couples réels s
1234
t soumis dans leurs crises à l’action de l’un des
deux
. La morale et la société prononcent alors leurs décrets. S’ils suffis
1235
Il fallait donc d’abord préciser le contraste des
deux
mythes les plus contraignants que subit la psyché occidentale. La fon
1236
aurer dans son équilibre vital… Sens final des
deux
mythes Quelles sont les fins de nos vies au-delà de survivre, trav
1237
e sont au vrai que des moyens ? Limitons-nous aux
quatre
que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour. La durée. —
1238
quoi beaucoup les confondent. J’imagine cependant
deux
raisons non médiocres de refuser la durée normale ; ou plutôt deux te
1239
médiocres de refuser la durée normale ; ou plutôt
deux
tempéraments qui ne pourront jamais s’y accommoder. L’un exige l’inte
1240
pour satisfaire seulement le plaisir de ses sens »
128.
Toute magie sexuelle mise à part, le « divin » ramené à l’humain, et
1241
’angoisse ou la vulgarité d’esprit et d’âme — ces
deux
cas sont les plus généraux — empêchent de jouer un rôle « heureux » d
1242
parler du ressentiment qu’il arrive à chacun des
trois
types, même réussi, d’éprouver à l’endroit des deux autres : j’étais
1243
is types, même réussi, d’éprouver à l’endroit des
deux
autres : j’étais né pour ceci ou pour cela (le contraire de ce que je
1244
de la lutte (latente ou déclarée) entre au moins
deux
tendances antagonistes. Prenons ici l’exemple élémentaire et primordi
1245
ui que cette vie dépend de l’action simultanée de
deux
acides nucléiques, concentrés dans le noyau mais également à l’œuvre
1246
uction de la synthèse des protéines. Tant que les
deux
sont à l’œuvre, la cellule fonctionne bien, son régime d’échanges et
1247
son bonheur sera conditionné par la présence des
deux
tendances antagonistes, et sa durée sera le produit des synthèses qu’
1248
aire, se définit comme la synthèse perpétuelle de
deux
tendances antagonistes : l’autorité centrale et l’autonomie des régio
1249
la musique vient de l’intérieur du palais —, les
trois
Masques vengeurs s’avancent en pleine lumière, et Don Juan les invite
1250
fi, et chacune le reprend dans son registre ! Les
trois
Masques, Zerline et son fiancé se joignent à Don Juan et à Leporello.
1251
Don Juan et à Leporello. Viva la libertà éclate à
douze
reprises, clamé par des voix différentes, alternées ou couplées, jusq
1252
ent dans un esprit nouveau, non selon la lettre. »
131.
Cette liberté seule « vraie » ne peut être le terme d’aucune espèce d
1253
de Tristan. L’amour. — Ici la dialectique des
deux
mythes se resserre. Elle atteint sa formulation la plus abstraite au
1254
t Tristan, symboles de l’âme, ne sont en fait que
deux
manières d’aimer sans aimer le prochain. N’étant pas des personnes, m
1255
tablit ensuite à l’intérieur du couple, entre les
deux
sujets-objets que constituent les deux personnes mariées. Elle s’étab
1256
entre les deux sujets-objets que constituent les
deux
personnes mariées. Elle s’établit enfin entre le couple et la communa
1257
s pressentir dévoile enfin son visage ambigu. Les
deux
mythes les plus prestigieux de l’amour que l’on rêve en Occident sont
1258
l’amour que l’on rêve en Occident sont en réalité
deux
négations de l’amour vrai dans le mariage, bien qu’ils en soient insé
1259
ronter la tempête et les orages désirés. Tous les
deux
ont raison contre la vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous les
1260
a vie, dès qu’elle relâche ses tensions. Tous les
deux
ont raison contre l’amour, sitôt qu’il se ramène en soi, cessant d’êt
1261
cessant d’être un échange vivant. Enfin tous les
deux
ont raison contre nos morales de série, hygiéniques, étatiques, et sa
1262
’y jettent et l’aggravent à plaisir. Que l’un des
deux
gagne à la main, il aura tôt fait de ruiner mariage, modération, pers
1263
même. Mais sans eux, que seraient nos amours ?
123.
L’Amour et l’Occident . 124. L’Amour et l’Occident . 125. L’hom
1264
t nos amours ? 123. L’Amour et l’Occident .
124.
L’Amour et l’Occident . 125. L’homme politique opportuniste et jou
1265
et l’Occident . 124. L’Amour et l’Occident .
125.
L’homme politique opportuniste et joueur relève du type donjuanesque.
1266
l’histoire » vienne déjouer la logique du mythe.
126.
« Celui qui ne sait pas trouver le chemin qui conduit à son idéal, vi
1267
re sans idéal », observe Nietzsche. (Par-delà… n°
133.
) 127. Henry de Montherlant, Sur les femmes. 128. Otto Rank, Don Ju
1268
idéal », observe Nietzsche. (Par-delà… n° 133.)
127.
Henry de Montherlant, Sur les femmes. 128. Otto Rank, Don Juan, une
1269
3.) 127. Henry de Montherlant, Sur les femmes.
128.
Otto Rank, Don Juan, une étude sur le Double, 19-2. — À propos de Don
1270
28. Otto Rank, Don Juan, une étude sur le Double,
19-2.
— À propos de Dona Anna : les biographes de Mozart nous assurent que
1271
Juan, n’est pas pressée d’épouser Don Ottavio…
129.
Mon Journal d’Allemagne ne fait qu’une ou deux allusions très voilé
1272
129. Mon Journal d’Allemagne ne fait qu’une ou
deux
allusions très voilées à cette transformation physique. Il faut croir
1273
re lui avait suggéré le sujet de son Rhinocéros.
130.
Généalogie de la morale, III, 24. 131. Romains, 7, 6. 132. Je trad
1274
e son Rhinocéros. 130. Généalogie de la morale,
III
, 24. 131. Romains, 7, 6. 132. Je traduis ici les derniers vers du l
1275
Rhinocéros. 130. Généalogie de la morale, III,
24.
131. Romains, 7, 6. 132. Je traduis ici les derniers vers du livret
1276
océros. 130. Généalogie de la morale, III, 24.
131.
Romains, 7, 6. 132. Je traduis ici les derniers vers du livret de Tr
1277
Généalogie de la morale, III, 24. 131. Romains,
7,
6. 132. Je traduis ici les derniers vers du livret de Tristan, tel q
1278
néalogie de la morale, III, 24. 131. Romains, 7,
6.
132. Je traduis ici les derniers vers du livret de Tristan, tel qu’i
1279
ogie de la morale, III, 24. 131. Romains, 7, 6.
132.
Je traduis ici les derniers vers du livret de Tristan, tel qu’il est
1280
« Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (
II
) », Preuves, Paris, mai 1961, p. 33-40.
1281
Le carrefour fabuleux (II) », Preuves, Paris, mai
1961,
p. 33-40.
1282
Pour Berlin (septembre
1961
)bf Le monde entier se demande pourquoi M. Khrouchtchev estime urge
1283
fuir. À travers Berlin, chaque jour et depuis une
dizaine
d’années, des centaines d’Allemands de l’Est passaient en République
1284
, chaque jour et depuis une dizaine d’années, des
centaines
d’Allemands de l’Est passaient en République fédérale, manifestant ai
1285
« Pourquoi tuer deux-cents-millions d’hommes pour
deux
millions de Berlinois ? » s’écriait récemment M. Khrouchtchev. Nous l
1286
rquoi tuer deux-cents-millions d’hommes pour deux
millions
de Berlinois ? » s’écriait récemment M. Khrouchtchev. Nous lui demand
1287
Walter Ulbricht continue à perdre chaque jour un
millier
de sujets qui ne l’aiment pas ? » Nous demandons pour ces sujets le d
1288
soient reconnus les droits que définit l’article
13
de la Déclaration des droits de l’homme proclamée par les Nations uni
1289
qu’il y croit, et laisse Berlin tranquille ! Ces
deux
millions et demi d’hommes et de femmes sans armes ne menacent pas la
1290
l y croit, et laisse Berlin tranquille ! Ces deux
millions
et demi d’hommes et de femmes sans armes ne menacent pas la paix du p
1291
r mutuelle qui nourrit la guerre froide, dans les
deux
camps, la fin de l’angoisse planétaire provoquée par la crise présent
1292
is de, « Pour Berlin », Preuves, Paris, septembre
1961,
p. 56.
1293
Le mur de Berlin vu par Esprit (février
1963
)bg On ne sait pas toujours qui sont ceux que l’on lit dans les rev
1294
fait dans le monde entier, sauf à Paris, à une ou
deux
exceptions près. Bref, Esprit du 1er décembre 1962 nous laisse tout
1295
à une ou deux exceptions près. Bref, Esprit du
1er
décembre 1962 nous laisse tout ignorer de M. Paul Dehem, qui écrit lo
1296
x exceptions près. Bref, Esprit du 1er décembre
1962
nous laisse tout ignorer de M. Paul Dehem, qui écrit longuement sur l
1297
nce et pour effacer leurs péchés. Voici comment :
1°
) En 1958, l’éditeur hambourgeois Axel Springer lance un insigne repré
1298
pour effacer leurs péchés. Voici comment : 1°) En
1958,
l’éditeur hambourgeois Axel Springer lance un insigne représentant la
1299
fatigables édificateurs, il ne fut pas seul : des
milliers
d’Allemands (de l’Ouest) arborèrent son insigne… apportant eux aussi
1300
est l’Ouest — pour empêcher qu’on joue du Brecht.
2°
) Si l’Est a fait le mur, il avait bien raison. C’était pour lui « une
1301
st vrai, où est la « nécessité vitale » du mur ?)
3°
) L’Est doit être indemnisé pour avoir construit le mur. En effet, l’O
1302
tion d’Einstein, qui ne leur avait rien coûté ?)
4°
) « Le mur rend plus nécessaire que jamais une discussion avec le pays
1303
nt servir une cause. Dans Le Figaro littéraire du
15
décembre 1962, Ernst von Salomon déclare : « Ils ont construit un mur
1304
e cause. Dans Le Figaro littéraire du 15 décembre
1962,
Ernst von Salomon déclare : « Ils ont construit un mur à Berlin, ce m
1305
Berlin vu par Esprit », Preuves, Paris, février
1963,
p. 92-93.
1306
Une journée des dupes et un nouveau départ (mars
1963
)bh Au lendemain du 29 janvier, les réactions suivantes ont été enr
1307
n nouveau départ (mars 1963)bh Au lendemain du
29
janvier, les réactions suivantes ont été enregistrées. Tous les Angla
1308
pense des procédés gaulliens, que tous décrient,
deux
politiques s’affrontaient à Bruxelles. L’une voulait que le Marché co
1309
conde était celle des adversaires de l’Europe des
Six
, des mondialistes et des neutres, ces trois groupes se trouvant renfo
1310
ope des Six, des mondialistes et des neutres, ces
trois
groupes se trouvant renforcés par l’opposition des gaullistes à la su
1311
llistes à la supranationalité. La première de ces
deux
politiques a gagné le 29 janvier, contre Spaak et grâce à de Gaulle,
1312
té. La première de ces deux politiques a gagné le
29
janvier, contre Spaak et grâce à de Gaulle, et peut-être en dépit ou
1313
. Il n’a jamais parlé d’une « Europe des patries »
134,
pas plus que d’une « Algérie française ». Et c’est lui qui invoque ma
1314
pposait de toutes ses forces. En revanche, dès le
11
mai 1962, Paul Henri Spaak déclarait : « Si l’Angleterre entre au Mar
1315
de toutes ses forces. En revanche, dès le 11 mai
1962,
Paul Henri Spaak déclarait : « Si l’Angleterre entre au Marché commun
1316
crois préférable d’avoir l’Angleterre avec nous »
135.
Ce qui revient en fait, sinon en intention, à sacrifier le traité de
1317
’il faut insister. La victoire des Anglais et des
Cinq
, le 29 janvier, risquait fort d’impliquer, on vient de le voir, l’aba
1318
insister. La victoire des Anglais et des Cinq, le
29
janvier, risquait fort d’impliquer, on vient de le voir, l’abandon de
1319
n’a pas de sens. Or, jusqu’ici — début de février
1963
— il faut bien qu’on l’admette avec Spaak, personne n’a proposé un pl
1320
nationalismes obtus qui ont fait leurs preuves en
1914.
Reste la solution fédéraliste, l’union dans la diversité. Appuyée sur
1321
e, j’ai ressenti comme une blessure la rupture du
29
janvier, c’est à cause de l’enquête menée par Encounter auprès des in
1322
ivergentes commenceront à se manifester parmi les
Six
, nous trouverons là l’occasion de nous assurer en Europe cette prépon
1323
e nous avons si sottement refusée dans les années
1950,
alors qu’il ne tenait qu’à nous de la saisir. » On ne saurait dire pl
1324
ait d’exciter toute mésentente possible entre les
Six
. De Gaulle aura raison tant qu’une telle opinion représentera l’arriè
1325
luttons en commun pour une fédération sincère.
133.
74 % d’opposants en novembre 1962. 134. Cette expression est de Mich
1326
ons en commun pour une fédération sincère. 133.
74
% d’opposants en novembre 1962. 134. Cette expression est de Michel
1327
tion sincère. 133. 74 % d’opposants en novembre
1962.
134. Cette expression est de Michel Debré, lequel m’écrivait en 1953
1328
ncère. 133. 74 % d’opposants en novembre 1962.
134.
Cette expression est de Michel Debré, lequel m’écrivait en 1953 que l
1329
ression est de Michel Debré, lequel m’écrivait en
1953
que les Six ne seraient — s’ils existaient jamais, ce dont il doutait
1330
e Michel Debré, lequel m’écrivait en 1953 que les
Six
ne seraient — s’ils existaient jamais, ce dont il doutait — qu’une tr
1331
vaise action », au surplus « antidémocratique ».
135.
Voir son interview dans Le Nouveau Candide du 31 janvier. bh. Rouge
1332
35. Voir son interview dans Le Nouveau Candide du
31
janvier. bh. Rougemont Denis de, « Une journée de dupes et un nouve
1333
upes et un nouveau départ », Preuves, Paris, mars
1963,
p. 60-61.
1334
Un district fédéral pour l’Europe (août
1964
)bi bj Prenons les grandes dimensions de notre planète en mutation.
1335
uelles formes d’union les Européens vont choisir.
Trois
formules leur sont proposées, et sont en principe concevables. a) L’E
1336
épassé, c’est en retard sur les réalités (car les
Six
sont déjà bien au-delà), et c’est absolument inadéquat aux exigences
1337
’elle produise les anticorps de ce virus qui, par
deux
fois, a bien failli causer sa fin. Au surplus, ce qui demeure profond
1338
tefois, une unité économique massive de plusieurs
centaines
de millions des meilleurs travailleurs du monde créerait une telle pu
1339
nité économique massive de plusieurs centaines de
millions
des meilleurs travailleurs du monde créerait une telle puissance maté
1340
ue, justement, l’on ne peut imaginer que l’un des
deux
« Grands » la souhaite. Et personne en Europe ne la propose : il est
1341
ée reste ainsi la seule solution praticable. Unir
dix-neuf
États à l’Ouest (plus sept à l’Est un jour ou l’autre) en un corps po
1342
omologue à celui que la Suisse a résolu, avec ses
vingt-cinq
petits cantons souverains. La différence des superficies était certes
1343
des diligences. Tout a changé avec l’avion. Avant
1848,
un député de Genève ou des Grisons devait compter deux ou trois jours
1344
un député de Genève ou des Grisons devait compter
deux
ou trois jours pour se rendre à la Diète fédérale, alors qu’un député
1345
é de Genève ou des Grisons devait compter deux ou
trois
jours pour se rendre à la Diète fédérale, alors qu’un député de Stock
1346
lles ne l’étaient entre les cantons suisses avant
1848
; à tout le moins ne sont-elles pas d’une autre essence. Si l’on adme
1347
ns sa Vue générale de l’histoire du genre humain (
1797
), annonce comme Rousseau que « tous les États de l’Europe courent à l
1348
t d’Organisation d’une société d’États européens (
1879
). Auteur du Code civil de son canton natal, Zurich, Bluntschli connaî
1349
Auteur du Code civil de son canton natal, Zurich,
Bluntschli
connaît les mécanismes de notre vie civique : il n’hésite pas à les p
1350
idéal de l’avenir se réalise un jour, écrit-il en
1875,
la nationalité suisse devra s’incorporer à la communauté de la Grande
1351
siècle, c’est encore en Suisse (dans les années
1930
) que le premier mouvement de militants fédéralistes européens voit le
1352
lendemain de la guerre, à Hertenstein (septembre
1946
), des militants issus de la Résistance de plusieurs pays rédigent une
1353
ient son premier congrès à Montreux, en septembre
1947,
date que l’on peut considérer comme le point de départ de l’action po
1354
e l’Europe, qui se tient à La Haye au mois de mai
1948.
De La Haye naît le Mouvement européen, qui propose et obtient en neuf
1355
le Mouvement européen, qui propose et obtient en
neuf
mois la création du Conseil de l’Europe. L’impulsion est donnée, l’op
1356
té de défense, puis réussite du Marché commun des
Six
et réplique des Sept de l’AELE, essor de l’économie européenne, discu
1357
réussite du Marché commun des Six et réplique des
Sept
de l’AELE, essor de l’économie européenne, discussion généralisée sur
1358
de conférence qui se tient à Lausanne en décembre
1949.
De cette conférence et de l’action du CEC vont naître successivement
1359
, etc. La première chaire européenne est créée en
1957
par l’Université de Lausanne. Une nouvelle conférence européenne de l
1360
urope et le monde », se tient à Bâle en septembre
1964,
sous le haut patronage du Conseil fédéral. Ainsi l’idée européenne se
1361
son modèle en Suisse. Rousseau, Vattel, Constant,
Millier
, mais aussi Jacob Burckhardt, Robert de Traz, auteur de L’Esprit de G
1362
européenne. C’est en Suisse que Mazzini publie en
1836
le manifeste et les journaux de la Jeune Europe. C’est en Suisse que
1363
oisit de parler de l’Europe, et que la même année
1946,
les premières rencontres internationales de Genève prennent pour thèm
1364
la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux environs de
1960,
il faut reconnaître que nos autorités et notre presse ont été dans l’
1365
e souviens d’un débat devant le micro, en février
1953,
au cours duquel l’un de nos plus célèbres professeurs de sciences pol
1366
bon-acier, comme on appelait à l’époque la CECA :
1°
) que ce pool n’était pas réalisable ; 2°) qu’il serait néfaste pour l
1367
a CECA : 1°) que ce pool n’était pas réalisable ;
2°
) qu’il serait néfaste pour la Suisse, à cause de ses incidences sur n
1368
se, à cause de ses incidences sur nos transports.
Trois
jours plus tard, le premier train de charbon libre de droits de douan
1369
ar impossible, ce sera néfaste pour la Suisse » ?
Quatre
groupes d’arguments sont invoqués par les partisans de l’abstention.
1370
de nous plaindre. À quoi l’on pourrait ajouter :
1°
) que s’il est vrai que notre neutralité a permis les interventions de
1371
ortement les risques de leur retour à l’avenir ;
2°
) que la neutralité suisse, en s’absolutisant jusqu’à devenir tabou —
1372
s du tout celle que les puissances garantirent en
1815,
elle a perdu ses bases contractuelles. Déclarer, par exemple, que la
1373
onnistes) qu’elle commerce le plus, mais avec les
Six
. Les chiffres globaux sont connus. En mai 1963, par exemple, nos impo
1374
les Six. Les chiffres globaux sont connus. En mai
1963,
par exemple, nos importations proviennent pour 65,3 % des Six, pour 1
1375
3, par exemple, nos importations proviennent pour
65,3
% des Six, pour 13,4 % des Sept, pour 21,3 % du reste du monde. De no
1376
ple, nos importations proviennent pour 65,3 % des
Six
, pour 13,4 % des Sept, pour 21,3 % du reste du monde. De nos exportat
1377
mportations proviennent pour 65,3 % des Six, pour
13,4
% des Sept, pour 21,3 % du reste du monde. De nos exportations, les d
1378
proviennent pour 65,3 % des Six, pour 13,4 % des
Sept
, pour 21,3 % du reste du monde. De nos exportations, les deux tiers v
1379
t pour 65,3 % des Six, pour 13,4 % des Sept, pour
21,3
% du reste du monde. De nos exportations, les deux tiers vont à l’Eur
1380
1,3 % du reste du monde. De nos exportations, les
deux
tiers vont à l’Europe. Il est vrai que notre balance commerciale rest
1381
e commerciale reste déficitaire avec l’Europe (de
447
millions), tandis qu’elle est bénéficiaire (de 51 millions) avec l’ou
1382
mmerciale reste déficitaire avec l’Europe (de 447
millions
), tandis qu’elle est bénéficiaire (de 51 millions) avec l’outre-mer.
1383
47 millions), tandis qu’elle est bénéficiaire (de
51
millions) avec l’outre-mer. Mais il faut avouer que ces chiffres ne s
1384
millions), tandis qu’elle est bénéficiaire (de 51
millions
) avec l’outre-mer. Mais il faut avouer que ces chiffres ne suffisent
1385
dû passer de quatre-vingt-dix-mille personnes en
1950
à huit-cent-mille en 1963. Que peuvent bien signifier, dans une telle
1386
-dix-mille personnes en 1950 à huit-cent-mille en
1963.
Que peuvent bien signifier, dans une telle conjoncture, les rêveries
1387
n sentiment européen », ainsi que le déclarait le
3
mai 1962 M. Homberger, directeur de l’Union suisse pour l’industrie e
1388
iment européen », ainsi que le déclarait le 3 mai
1962
M. Homberger, directeur de l’Union suisse pour l’industrie et le comm
1389
istiques nationales. L’union de la Suisse, depuis
1848,
n’a pas effacé nos caractéristiques cantonales. Et il est pour le moi
1390
ionale » n’en est plus une depuis longtemps. Vers
1900
déjà, les Suisses vivant de l’agriculture ne représentaient plus qu’u
1391
ient plus qu’un tiers de la population totale. En
1964,
c’est 10 %. On peut le déplorer, non le nier. On peut redouter que le
1392
’un tiers de la population totale. En 1964, c’est
10
%. On peut le déplorer, non le nier. On peut redouter que le contact
1393
e Marignan ou du xviiie siècle, ni même celle de
1848
qu’il s’agit de sauver aujourd’hui, mais bien la Suisse réelle du xxe
1394
scite en Suisse, il faut bien reconnaître que des
deux
côtés une sorte de gêne empêche d’aller en toute franchise au bout de
1395
ître peu réaliste, voire peu suisse. Mais je sens
deux
autres motifs à cette espèce d’embarras. Ceux qui se réclament très h
1396
devons dorénavant de prendre des initiatives. Aux
deux
solutions en présence à l’échelle du continent — sacrifier les patrie
1397
ent : je le trouve dans les journaux de ce matin,
13
avril 1964. Un député de Genève ayant demandé au Conseil fédéral de p
1398
le trouve dans les journaux de ce matin, 13 avril
1964.
Un député de Genève ayant demandé au Conseil fédéral de présenter un
1399
ble », se voit répondre par le Collège exécutif :
1°
) « Dans un pays comme le nôtre, les débats sur la politique générale
1400
puis rien, et tâchez de comprendre mes soucis… »)
2°
) « L’on peut mesurer les difficultés que rencontrerait le Conseil féd
1401
sione hominum et providentia dei Helvetia regitur
143.
» Cet exemple est révélateur d’une situation étrangement contradictoi
1402
i me portent à croire à l’avenir de ses formules.
1°
) Le monde de demain sera de plus en plus réduit quant aux distances,
1403
leur cadre plutôt que structurées de l’intérieur.
2°
) Les avantages moraux et civiques du petit pays sur la grande nation
1404
t alors, sans les unir ni vraiment les organiser.
3°
) La planification se révèle plus efficace dans un milieu où les relai
1405
tralisation et planification. Mais dès les années
1950,
on prend conscience un peu partout de la nécessité de décentraliser,
1406
autonome, et l’on propose en France le chiffre de
six
millions : il coïncide, par hasard, et pour l’instant, avec celui de
1407
nome, et l’on propose en France le chiffre de six
millions
: il coïncide, par hasard, et pour l’instant, avec celui de notre pop
1408
. Question : la Suisse ne sera-t-elle pas, d’ici
vingt
ans, trop grande pour ses institutions ? Je pense qu’il n’y a pas lie
1409
chances de plein emploi de leurs facultés144.
Trois
utopies : pays pilote, parc national, ou District fédéral de l’Europe
1410
se une sorte de pays pilote de l’avenir européen.
1°
) Dépositaire de la formule qui paraît la mieux adaptée aux conditions
1411
énagements internes), serait ensuite présenté aux
dix-neuf
États de l’Europe de l’Ouest145. Il serait présenté au nom de notre i
1412
s ne soient faits — elle choisira de se réserver.
2°
) Ce dernier terme évoque irrésistiblement l’idée de transformer la Su
1413
s le droit de vote mais « cuit à l’électricité »,
six
siècles de fédéralisme, pédagogie universelle et mutuelle, terre de r
1414
ttérature romantique et aux intérêts du tourisme.
3°
) Entre ces deux visions d’un comportement suisse, dont l’une serait,
1415
ntique et aux intérêts du tourisme. 3°) Entre ces
deux
visions d’un comportement suisse, dont l’une serait, dit-on, prématur
1416
l’autre. Il est probable qu’elle sera faite d’ici
1980.
Et l’on n’imagine pas qu’elle puisse se faire sur d’autres bases et s
1417
a d’ailleurs plus d’assez vaste, dans l’Europe de
1980.
Le District fédéral doit être situé au centre du continent. Il doit ê
1418
ses villes principales, Zurich, Genève et Bâle, à
vingt
minutes d’avion l’une de l’autre ; Berne restant le siège du gouverne
1419
placées sous la protection de l’armée suisse : un
million
de mobilisables et le réduit national des Alpes, centré sur le Gothar
1420
de ces arguments, qui se contredisent d’ailleurs
deux
à deux. Mon dessein, ne l’oublions pas, est à mi-chemin entre une ini
1421
arguments, qui se contredisent d’ailleurs deux à
deux
. Mon dessein, ne l’oublions pas, est à mi-chemin entre une initiative
1422
t redouter. « Molotov, comme tout le monde, d’ici
huit
jours, ira jeter du pain aux cygnes », me disait le chef de la police
1423
pays — celui que nous seuls pourrions dénaturer.
Trois
décis d’un petit vin blanc frais de Lavaux ou de Tourbillon, et une a
1424
rait en Suisse. Et cette façon de vous dire merci
quatre
ou cinq fois, quand vous achetez une carte postale, un timbre, cette
1425
isse. Et cette façon de vous dire merci quatre ou
cinq
fois, quand vous achetez une carte postale, un timbre, cette gentille
1426
ier mot. Mais encore faut-il qu’elle le dise.
136.
Voir l’Extrait du projet de paix perpétuelle, publié en 1761, et le J
1427
’Extrait du projet de paix perpétuelle, publié en
1761,
et le Jugement sur la paix perpétuelle, posthume. Le gouvernement de
1428
lle, posthume. Le gouvernement de Pologne date de
1773.
137. Inclus dans l’« Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire
1429
sthume. Le gouvernement de Pologne date de 1773.
137.
Inclus dans l’« Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire ». 13
1430
cte additionnel aux Constitutions de l’Empire ».
138.
Die Schweizerische Nationalität. 139. Edgar Bonjour, Histoire de la
1431
mpire ». 138. Die Schweizerische Nationalität.
139.
Edgar Bonjour, Histoire de la neutralité suisse, 1946, p. 9. L’auteur
1432
Edgar Bonjour, Histoire de la neutralité suisse,
1946,
p. 9. L’auteur n’hésite pas à parler d’« introversion politique » (p.
1433
a Suisse pendant « l’époque de l’impérialisme ».
140.
Fr. Wahlen, président de la Confédération, discours de février 1961.
1434
résident de la Confédération, discours de février
1961.
141. Résolution de l’Union européenne suisse, Baden, 25 novembre 196
1435
t de la Confédération, discours de février 1961.
141.
Résolution de l’Union européenne suisse, Baden, 25 novembre 1962. 14
1436
. Résolution de l’Union européenne suisse, Baden,
25
novembre 1962. 142. Paul Guggenheim, Organisations économiques supra
1437
de l’Union européenne suisse, Baden, 25 novembre
1962.
142. Paul Guggenheim, Organisations économiques supranationales, ind
1438
nion européenne suisse, Baden, 25 novembre 1962.
142.
Paul Guggenheim, Organisations économiques supranationales, indépenda
1439
s, indépendance et neutralité de la Suisse, Bâle,
1963.
143. Cf. E. Perron, « Éloge de l’incohérence », dans le journal La S
1440
pendance et neutralité de la Suisse, Bâle, 1963.
143.
Cf. E. Perron, « Éloge de l’incohérence », dans le journal La Suisse
1441
de l’incohérence », dans le journal La Suisse du
13
avril 1964. 144. L’exemple du CERN est le plus évident. Aucun des tr
1442
ohérence », dans le journal La Suisse du 13 avril
1964.
144. L’exemple du CERN est le plus évident. Aucun des treize pays qu
1443
e », dans le journal La Suisse du 13 avril 1964.
144.
L’exemple du CERN est le plus évident. Aucun des treize pays qui ont
1444
L’exemple du CERN est le plus évident. Aucun des
treize
pays qui ont financé sa construction et qui bénéficient de ses recher
1445
s » en serait accrue d’une manière irrémédiable.
145.
Seuls accessibles pour le moment. On pourrait aussi commencer par les
1446
ur le moment. On pourrait aussi commencer par les
seize
États membres du Conseil de l’Europe, et par l’intermédiaire de cette
1447
e, et par l’intermédiaire de cette organisation.
146.
On sait que jusqu’à ces dernières années, les citoyens du District fé
1448
s États-Unis. Un amendement à la Constitution, du
3
avril 1961, a rapporté cette sage mesure symbolique, qui reprendrait
1449
Unis. Un amendement à la Constitution, du 3 avril
1961,
a rapporté cette sage mesure symbolique, qui reprendrait toute sa for
1450
ict fédéral pour l’Europe », Preuves, Paris, août
1964,
p. 3-16. bj. Une note précise : « Cet essai constitue le dernier cha
1451
André Breton (novembre
1966
)bk Vers cette forêt de plaine où je vais chaque jour, j’ai marché
1452
tte, autant qu’un de ces paysages que dans Arcane
17
ou L’Amour fou il composait à grandes phrases solennelles. Ultrasensi
1453
dans un petit restaurant du Village, à New York. (
20
juin 1942, selon le journal que je tenais alors.) Deux jours plus tôt
1454
petit restaurant du Village, à New York. (20 juin
1942,
selon le journal que je tenais alors.) Deux jours plus tôt, je l’avai
1455
juin 1942, selon le journal que je tenais alors.)
Deux
jours plus tôt, je l’avais rencontré à l’Office of War Information, o
1456
ion, où je venais de prendre un poste. J’écrivais
deux
longs textes par jour : « La voix de l’Amérique parle aux Français »,
1457
ix de l’Amérique parle aux Français », et j’avais
deux
équipes d’« announcers » qui les lisaient en alternant les voix devan
1458
à ignorer les barreaux de sa cage, apparaît vers
cinq
heures au fond de la grande salle. Il vient nous prêter sa voix noble
1459
’organiser. « Celle par exemple qui devrait durer
trois
jours dans une vaste demeure aux portes condamnées, où chaque invité
1460
t dans quel cadre nous sommes en train de causer.
Trente
machines à écrire dans cette salle, en contrepoint avec deux télétype
1461
es à écrire dans cette salle, en contrepoint avec
deux
télétypes. Visières vertes aux fronts sous les lampes dures, manches
1462
nt je pense bien que personne ne parlera dans les
centaines
d’articles à paraître ces prochains jours. C’est que Breton, pour tou
1463
de l’échoppe d’un cordonnier, dans le Morvan, les
deux
portraits se faisant face de la mère Angélique Arnaud et de Marat : l
1464
es plus exaltants. Or il n’est rien de commun aux
deux
doctrines hors le grand ton de rigueur fanatique qui était l’un des a
1465
’à l’âme. D’autres fois, il se contentait d’un ou
deux
coups d’épingle très courtois, ou d’une épithète gouailleuse, et le d
1466
tiste-inventeur » Marcel Duchamp, père du Pop Art
vingt
ans plus tard. On y voyait aussi quelques poètes, des ethnographes, e
1467
un ou l’autre, faute de terrasses de café, une ou
deux
soirées par semaine, et l’on se livrait avec beaucoup de sérieux à de
1468
it une fête (comme celle qui fut dédiée au Nombre
21
) ou une exposition, ou une vitrine (Breton, Seligmann et Duchamp sign
1469
éparation vous est due », écrira-t-il dans Arcane
17,
deux ans plus tard, et il poursuit : « À travers leurs outrances et t
1470
ation vous est due », écrira-t-il dans Arcane 17,
deux
ans plus tard, et il poursuit : « À travers leurs outrances et tout c
1471
en lui le grand jeu de l’exclusion. Ainsi en mars
1945,
lorsque parurent à New York mes Personnes du Drame . Breton me dit q
1472
is de, « André Breton », Preuves, Paris, novembre
1966,
p. 15-17.
1473
Marcel Duchamp mine de rien (février
1968
)bl Lake George (N. Y.), 3 août 1945. La maison qui ne paraît pas g
1474
de rien (février 1968)bl Lake George (N. Y.),
3
août 1945. La maison qui ne paraît pas grande de l’extérieur, quand o
1475
n (février 1968)bl Lake George (N. Y.), 3 août
1945.
La maison qui ne paraît pas grande de l’extérieur, quand on arrive pa
1476
térieur, quand on arrive par la forêt en pente, a
dix-huit
chambres et s’ouvre vers le lac par une galerie de bois montée sur de
1477
de bois montée sur de hauts pilotis, si vaste que
vingt
fauteuils cannés s’y perdent, et quelques chevalets de peinture. Luxe
1478
a lenteur et du silence ? Mais notre ami le Dr M.
V.
, qui passe l’été près d’ici avec deux jeunes amies nous écrase d’un s
1479
ami le Dr M. V., qui passe l’été près d’ici avec
deux
jeunes amies nous écrase d’un souriant dédain. « Vous aurez bientôt,
1480
s’occuper. On prendrait chez lui sans payer un ou
deux
pains par jour, on ne peut pas en manger davantage, et il serait inut
1481
propos d’âge : — La grande crise se produit vers
quarante
ans, chez un artiste. C’est à ce moment qu’il doit se renouveler enti
1482
entir cela bientôt, vous verrez… — En somme, vers
quarante
ans, il faut devenir son propre père ? 6 août. Ce qui nous manque ici
1483
s quarante ans, il faut devenir son propre père ?
6
août. Ce qui nous manque ici, c’est un jeu d’échecs. Celui dont Ducha
1484
rt pour ses problèmes est trop petit pour jouer à
deux
: c’est un « jeu de voyage » de sa confection, d’une douzaine de cent
1485
u de voyage » de sa confection, d’une douzaine de
centimètres
de côté, sur lequel on fixe des pièces à bouton-pression « résistant
1486
de lire des livres de problèmes et de les jouer «
quatre
heures par jour, environ ». C’est à quoi je le trouve occupé chaque m
1487
tre. « L’impossibilité du faire »… Il travaille «
cinq
minutes au plus » à des collages délicats — les reproductions de ses
1488
! J’attends simplement d’avoir des idées… J’ai eu
trente-trois
idées, j’ai fait trente-trois tableaux. Je ne veux pas me copier, com
1489
des idées… J’ai eu trente-trois idées, j’ai fait
trente-trois
tableaux. Je ne veux pas me copier, comme tous les autres. Vous compr
1490
s aiment cela, et qu’ils ont du plaisir à peindre
cinquante
fois, cent fois la même chose ? Pas du tout, ils ne font même pas des
1491
t qu’ils ont du plaisir à peindre cinquante fois,
cent
fois la même chose ? Pas du tout, ils ne font même pas des tableaux,
1492
e en construction. — Voilà. C’est un chèque, mais
trois
ou quatre fois plus grand que ceux qu’on voit. — Je l’ai fait entière
1493
truction. — Voilà. C’est un chèque, mais trois ou
quatre
fois plus grand que ceux qu’on voit. — Je l’ai fait entièrement de ma
1494
sser pour artistique… Il remet le chèque avec les
soixante-huit
autres objets savamment rangés dans la boîte-en-valise : reproduction
1495
dentiste, pour le faire figurer dans ma valise !
7
août. Avant le déjeuner, sur la galerie : — Qu’est-ce que cette catég
1496
u tabac sent aussi de la bouche qui l’exhale, les
deux
odeurs s’épousent par infra-mince. » Voudriez-vous nous donner d’autr
1497
’est une catégorie qui m’a beaucoup occupé depuis
dix
ans. Je crois que par l’infra-mince on peut passer de la deuxième à l
1498
tes — si l’on veut simplement qu’elles durent147.
9
août. Commencer par raconter l’entrée de la Chose dans nos esprits. C
1499
vénement ne le prenait pas au dépourvu. — Rien de
neuf
en somme, disait le docteur, du ton qu’il eût diagnostiqué une bronch
1500
pratiquement une série de résultats acquis depuis
dix
ans. — Je savais ! déclara le capitaine, avec cette simplicité exaspé
1501
tomobile atomique dans un magazine du genre Look.
C.
s’écria que l’idée que nous mourrons tous dans une grande explosion l
1502
checs, même. Tout cela gentiment. Mine de rien.
147.
Voir mes Lettres sur la bombe atomique , commencées ce jour-là, et p
1503
atomique , commencées ce jour-là, et publiées en
1946
dans des journaux américains, français, hollandais, norvégiens, itali
1504
l Duchamp mine de rien », Preuves, Paris, février
1968,
p. 43-47.
1505
Vingt
ans après, ou la campagne des congrès (1947-1949) (octobre 1968)bm
1506
Vingt ans après, ou la campagne des congrès (
1947-1949
) (octobre 1968)bm Avec le recul des années, je me sens enclin à cr
1507
, ou la campagne des congrès (1947-1949) (octobre
1968
)bm Avec le recul des années, je me sens enclin à croire que, oui,
1508
oui, tout est sorti du congrès de La Haye en mai
1948
: les premières institutions européennes, parlementaires, juridiques
1509
appeler que le mouvement personnaliste des années
1930
s’est continué dans la pensée et dans l’action d’un grand nombre de r
1510
pagne des banquets » qui prépara la révolution de
1848,
la révolution européenne, cent ans plus tard, est sortie d’une campag
1511
la révolution de 1848, la révolution européenne,
cent
ans plus tard, est sortie d’une campagne de congrès échelonnés de 194
1512
st sortie d’une campagne de congrès échelonnés de
1947
à 1949. Ils ont à la fois manifesté et fomenté l’état d’esprit et les
1513
ie d’une campagne de congrès échelonnés de 1947 à
1949.
Ils ont à la fois manifesté et fomenté l’état d’esprit et les tendanc
1514
l de l’Europe doit d’exister, les communautés des
Six
d’avoir pu prendre forme dans l’imagination de nombreux économistes,
1515
volutions. La période des congrès s’ouvre en août
1947
à Montreux et se termine en décembre 1949 à Lausanne. Son histoire n’
1516
en août 1947 à Montreux et se termine en décembre
1949
à Lausanne. Son histoire n’est pas encore écrite, et il faut craindre
1517
s Kerstens, qui présidait la séance ; et l’un des
trois
rapporteurs, qui est aujourd’hui le seul survivant du groupe et qui e
1518
s fédéralistes qui a presque « fait l’Europe » en
1948,
et c’est l’habileté politicienne embrassant notre cause comme pour mi
1519
Montreux Je venais de rentrer en Europe après
six
ans aux USA, et je m’installais près de Genève, mais en France, à Fer
1520
ent personnaliste (L’Ordre nouveau, Esprit, etc.,
1931-1939
) il me demandait d’y venir prononcer un discours. Et certes, durant m
1521
ic, il fallait me laisser le temps de m’orienter…
Deux
jours plus tard, le soir, c’est un journaliste français qui se présen
1522
L’Attitude fédéraliste que vous avez publiées en
1940151.
C’est la doctrine qu’attendent nos militants. Nous serons une trentai
1523
e des amis et des disciples. » notes de journal,
6
août 1947 : « Comment refuser, cette fois-ci ? C’est en songeant à de
1524
mis et des disciples. » notes de journal, 6 août
1947
: « Comment refuser, cette fois-ci ? C’est en songeant à des tâches d
1525
n vrai sens à ma venue dans ce lieu. » Le soir du
26
août, au Pavillon des Sports, en face du Montreux-Palace, voici les t
1526
des Sports, en face du Montreux-Palace, voici les
trente
personnes annoncées par Silva, autour d’une table, oui, mais sur une
1527
applaudissements pour je ne sais quoi, après une
dizaine
de minutes, puis d’autres, à de nombreuses reprises, notamment quand
1528
speech était une suffisante prestation. Notes du
28
août, soir : « Hier, dans les rues de Sion, en fin d’après-midi l’aff
1529
on MP me prie de venir siéger à la tribune. Après
cinq
minutes, on m’appelle pour un entretien devant le micro avec Brugmans
1530
ndre l’entretien devant le micro l’après-midi.) »
Vingt
ans plus tard, il m’apparaît clairement que toutes les difficultés et
1531
ltés et frustrations qu’allait subir au cours des
trois
années suivantes notre mouvement étaient en germe dans ce premier aff
1532
e du choix fatal et du partage du monde entre les
deux
Grands, le mythe des souverainetés nationales absolues sont dénoncés
1533
nue par des abaissements de droits échelonnés sur
dix
à quinze ans ; « un plan Monnet153 européen est nécessaire », non seu
1534
r des abaissements de droits échelonnés sur dix à
quinze
ans ; « un plan Monnet153 européen est nécessaire », non seulement po
1535
ective historique qui commence à se dégager après
vingt
ans, le congrès de Montreux me paraît tenir une place décisive et axi
1536
ur l’historien futur, j’indiquerai rapidement les
trois
composantes principales de l’affaire. Elles s’étaient déclarées un an
1537
space : à la fin de l’été et en Suisse toutes les
trois
. Il y avait eu d’abord, fin août, à Hertenstein, près de Lucerne, un
1538
sous l’égide du mouvement Europa-Union (fondé en
1925
) des représentants des groupes fédéralistes de France, d’Italie, de B
1539
s, qui convoquerait le congrès de Montreux, après
deux
réunions constitutives à Luxembourg (octobre 1946) et Amsterdam (avri
1540
deux réunions constitutives à Luxembourg (octobre
1946
) et Amsterdam (avril 1947). Mais derrière Hertenstein, il y avait, to
1541
s à Luxembourg (octobre 1946) et Amsterdam (avril
1947
). Mais derrière Hertenstein, il y avait, tous proches, les mouvements
1542
sonnaliste, constitué d’abord à Paris dès l’année
1932
(autour d’Esprit et de L’Ordre nouveau) et qui avait essaimé dans le
1543
es camps des îles Lipari (manifeste de Ventotene,
1942,
et revue L’Unita Europea). Cette composante personnaliste-résistante
1544
et à Dandieu notamment. Il y avait eu ensuite, du
1er
au 12 septembre 1946, à Genève, les premières Rencontres internationa
1545
ndieu notamment. Il y avait eu ensuite, du 1er au
12
septembre 1946, à Genève, les premières Rencontres internationales. E
1546
nt. Il y avait eu ensuite, du 1er au 12 septembre
1946,
à Genève, les premières Rencontres internationales. En dehors de tout
1547
r, et moi-même, nous étions attachés à définir en
neuf
conférences suivies de débats publics la conscience que l’Europe pren
1548
r les ambitions (apparemment) contradictoires des
deux
« Grands ». Appuyé notamment par Jaspers, j’avais préconisé une formu
1549
t eu enfin, quelques jours plus tard à Zurich, le
16
septembre exactement, le discours de Winston Churchill, proposant, av
1550
énéral Sikorski, chef du gouvernement polonais. À
56
ans, il avait été parachuté en Pologne occupée, et il en gardait une
1551
onsistance, les courants imprévus et le dynamisme
neuf
. En cet automne d’il y a vingt ans, je n’étais guère préoccupé de con
1552
vus et le dynamisme neuf. En cet automne d’il y a
vingt
ans, je n’étais guère préoccupé de connaître les origines si complexe
1553
ppelions (d’un terme repris de L’Ordre nouveau de
1933
) les « forces vives » de nos pays : syndicats ouvriers, agricoles, pa
1554
, puis des règlements de comptes nationalistes de
1871
et de 1919, devait être racheté en quelque sorte par l’avènement de l
1555
règlements de comptes nationalistes de 1871 et de
1919,
devait être racheté en quelque sorte par l’avènement de l’Europe fédé
1556
ercher un accord entre militants et ministres. Le
11
novembre 1947, à Paris, les délégués de l’United Europe Movement de C
1557
cord entre militants et ministres. Le 11 novembre
1947,
à Paris, les délégués de l’United Europe Movement de Churchill, du Co
1558
onal des mouvements pour l’unité européenne ». Le
15
novembre, Brugmans rendait compte de cette réunion devant le comité c
1559
e et l’UEF, cette dernière se trouve seule contre
trois
. « Pourtant, si nous refusons, que va-t-il se passer ? Il me paraît d
1560
mans propose donc de ratifier l’accord préparé le
11
novembre, à condition toutefois que les pays de l’Est soient invités,
1561
sion qui suit, on sent fort bien qu’en chacun des
dix-huit
membres du comité central qui s’expriment (sur vingt présents), s’aff
1562
it membres du comité central qui s’expriment (sur
vingt
présents), s’affrontent les mêmes craintes et volontés contradictoire
1563
la fois le bénéfice du nombre (l’UEF groupe déjà
vingt-huit
mouvements totalisant cent-mille membres cotisants) et le dynamisme c
1564
’Europe fédérale se soit joué à ce moment-là pour
trois
ou quatre décennies. On peut très bien imaginer que, mieux conscients
1565
édérale se soit joué à ce moment-là pour trois ou
quatre
décennies. On peut très bien imaginer que, mieux conscients de leurs
1566
oudenhove (qui avait tenu un important congrès du
8
au 11 septembre à Gstaad, avec deux-cents parlementaires de dix natio
1567
hove (qui avait tenu un important congrès du 8 au
11
septembre à Gstaad, avec deux-cents parlementaires de dix nations, et
1568
embre à Gstaad, avec deux-cents parlementaires de
dix
nations, et demandé une fédération des peuples, au lieu d’une simple
1569
e » fixa comme objectifs au congrès de La Haye :
1°
de démontrer d’une manière frappante la puissance et l’ampleur des ap
1570
ur des appuis déjà acquis par l’idée européenne ;
2°
de fournir un matériel de discussions, de propagande et d’études tech
1571
scussions, de propagande et d’études techniques ;
3°
d’imprimer un nouvel et puissant élan à la propagande européenne dans
1572
qu’un congrès… Lorsque Duncan Sandys, en janvier
1948,
puis Joseph Retinger, le 25 février, vinrent me voir à Genève et à Fe
1573
Sandys, en janvier 1948, puis Joseph Retinger, le
25
février, vinrent me voir à Genève et à Ferney pour me demander de m’e
1574
d dans le mouvement (je leur promis d’y consacrer
deux
ans de ma vie, et m’y voici toujours, après vingt ans), je posai les
1575
deux ans de ma vie, et m’y voici toujours, après
vingt
ans), je posai les conditions suivantes à ma prise en charge de la pa
1576
arge de la partie culturelle du congrès projeté :
1°
La commission culturelle, loin d’être une simple adjonction ornementa
1577
te l’entreprise et des suites qu’on en attendait.
2°
Afin de prouver qu’il partageait cette vue, le comité de liaison deva
1578
nts qui le prolongeraient par une action commune.
3°
Ce préambule devait contribuer aussi à codifier la terminologie des r
1579
anciens ou imminents). T. S. Eliot m’écrivait : «
I
feel that at the present time one ought to do what one can to support
1580
m’avait appuyé fort habilement. Il m’écrivait le
29
mars (avec « copie à quelques-uns de nos collègues ») une lettre qui
1581
vement européen. Nous devons tenter de réunir des
millions
de signatures d’Européens, et de créer de la sorte un puissant mouvem
1582
chaque signataire, pour faire marcher la campagne)
157.
» Lors du comité du 8 avril, à Paris, il fut décidé subitement que le
1583
aire marcher la campagne)157. » Lors du comité du
8
avril, à Paris, il fut décidé subitement que le texte appelé jusqu’à
1584
lu à la séance de clôture. Des représentants des
trois
sections l’examineraient avant le Congrès « pour assurer l’homogénéit
1585
assurer l’homogénéité nécessaire des rapports des
trois
commissions ». C’était à quoi je tenais surtout. Ce point marqué et q
1586
et économique étant déjà sous presse. On était à
dix
jours du Congrès. À Londres, le 26 avril, dans une petite salle du pa
1587
e. On était à dix jours du Congrès. À Londres, le
26
avril, dans une petite salle du palais de la Chambre des communes, je
1588
ent imprimer mon rapport, puisqu’il y en avait là
deux
autres, d’auteurs anglais, pleins de mérites eux aussi… Je rappelais
1589
s que la commission culturelle travaillait depuis
deux
mois sur mon texte, et n’avait jamais entendu parler de ces deux autr
1590
on texte, et n’avait jamais entendu parler de ces
deux
autres. On me répondit que mon projet était trop long, qu’il parlait
1591
ourcir mon texte, lui incorporer la substance des
deux
autres et le remettre à l’imprimeur (dernier délai demain matin, et j
1592
grès, mais sans préavis du comité de liaison, les
trois
documents polycopiés… Je sentais qu’au-delà de mon rapport, on visait
1593
s kippers, de la bière, et une table de bridge. À
6
heures du matin, j’avais fini, à 8 heures mon avion décollait, à midi
1594
e de bridge. À 6 heures du matin, j’avais fini, à
8
heures mon avion décollait, à midi je m’endormais à Ferney. Mon rappo
1595
cette veillée d’armes. Le congrès de La Haye :
7
au 11 mai 1948 extrait de mon journal, mai 1948 : « Cette archite
1596
veillée d’armes. Le congrès de La Haye : 7 au
11
mai 1948 extrait de mon journal, mai 1948 : « Cette architecture
1597
e d’armes. Le congrès de La Haye : 7 au 11 mai
1948
extrait de mon journal, mai 1948 : « Cette architecture de grande
1598
7 au 11 mai 1948 extrait de mon journal, mai
1948
: « Cette architecture de grandes poutres, chevrons et traverses scul
1599
jusqu’à cette rangée d’écussons aux lions couchés
trois
par trois. Plus bas, des tapis suspendus. Au-dessus de nous, un large
1600
tte rangée d’écussons aux lions couchés trois par
trois
. Plus bas, des tapis suspendus. Au-dessus de nous, un large dais carr
1601
e cinéma ? Je suis assis sur la tribune, derrière
deux
rangs de dos et de nuques fascinantes qui dépassent le dossier des fa
1602
ve that a European Assembly shall be constituted…”
158
Oui, c’est un rêve, devenu réalité ; et que je faisais depuis vingt
1603
n rêve, devenu réalité ; et que je faisais depuis
vingt
ans. « Devant nous, tout autour de nous, dans cette grande salle des
1604
valiers, qui est celle d’un très vieux Parlement,
mille
personnes, mille Européens. Je reconnais dans la foule quelques têtes
1605
celle d’un très vieux Parlement, mille personnes,
mille
Européens. Je reconnais dans la foule quelques têtes, la moustache d’
1606
, travailliste hollandais, qui parle ainsi devant
douze
anciens présidents du Conseil, soixante ministres et anciens ministre
1607
ainsi devant douze anciens présidents du Conseil,
soixante
ministres et anciens ministres, deux-cents députés venus de vingt-cin
1608
et anciens ministres, deux-cents députés venus de
vingt-cinq
pays… Mais je me dis qu’en effet, malgré tout, notre congrès est doub
1609
l’Ouest et de l’Est ? Non, pas cela : les quelque
trente
Roumains, Polonais, Tchèques, Hongrois et Yougoslaves ici présents ne
1610
sens de cette cérémonie sans précédent. » Dès le
8
mai, les congressistes se répartirent en trois sections. Je ne pus en
1611
Dès le 8 mai, les congressistes se répartirent en
trois
sections. Je ne pus en suivre qu’une, celle dont j’avais la charge. L
1612
à mieux connaître leurs points de vue respectifs »
159.
Finalement, tout le contenu positif du Rapport passera dans la résolu
1613
lectivités ». Tout cela verra le jour à partir de
1950,
en application des résolutions de La Haye160. Si l’on compare les rap
1614
60. Si l’on compare les rapports introductifs des
trois
sections, on est frappé par la similitude de leur manière de poser le
1615
nsible dans la résolution politique : l’emploi, à
cinq
reprises, des mots « l’union ou la fédération » pour désigner la futu
1616
En fait, le Mouvement européen, constitué par les
six
organisations réunies à La Haye, aboutit très rapidement à un « résul
1617
résultat modeste mais concret » : la création en
neuf
mois d’un Conseil de l’Europe privé de tous pouvoirs et doté d’une As
1618
e aux Européens , après avoir été discuté pendant
deux
mois, et mis au point par le comité de liaison à la veille même du co
1619
ait ensuite dans toute l’Europe pour récolter des
millions
de signatures et devenir l’instrument d’une puissante campagne d’agit
1620
nnais dans les couloirs une interview à la radio,
dix
minutes avant l’heure fixée pour la séance de clôture, on vint me che
1621
gagement qui termine votre Message. Or je connais
trente
délégués au moins qui s’y opposeront, à cause de la phrase : “Nous vo
1622
éen, Staline, qui est plus fort que vous, enverra
cinquante
délégués ! Et l’Europe ne se fera pas ! » J’avais un peu crié, je cro
1623
etite salle près de l’entrée, nous nous assîmes à
six
ou sept, et après dix minutes d’un débat virulent, au cours duquel, v
1624
entrée, nous nous assîmes à six ou sept, et après
dix
minutes d’un débat virulent, au cours duquel, voyant entrer Churchill
1625
un temps, j’allais passer à l’engagement final en
cinq
articles, Sandys fit un signe impérieux de la main afin que personne
1626
ould stand up at that ! We should all stand up ! »
162
Personne ne bougea cependant. Et le Congrès prit fin dans l’enthousia
1627
bord un congrès politique à Bruxelles, en février
1949,
qui n’ajouta rien à La Haye, à part l’adhésion de P.-H. Spaak ; puis
1628
uis un congrès économique à Westminster, en avril
1949,
qui précisa qu’« une Autorité européenne permanente devrait être inst
1629
nie réalisateur de Jean Monnet, et à l’accord des
trois
chefs de gouvernement démo-chrétiens de France, d’Allemagne et d’Ital
1630
lés. Enfin, la conférence culturelle de Lausanne (
8-12
décembre 1949) organisée par mon « Bureau d’études » de Genève et pré
1631
conférence culturelle de Lausanne (8-12 décembre
1949
) organisée par mon « Bureau d’études » de Genève et présidée par Salv
1632
même implicites des textes de La Haye. Elle vota
vingt
et une résolutions, dont il est frappant de constater que dix-neuf so
1633
ésolutions, dont il est frappant de constater que
dix-neuf
sont aujourd’hui réalisées, parmi lesquelles le Centre européen de la
1634
ons de l’union politique à instaurer. En décembre
1948,
ils avaient tenu à Rome, dans les salles du palais de Venise, un gran
1635
ne Assemblée européenne. Il n’avait recueilli que
six
voix. (Le général de Gaulle allait proposer le même projet en 1958.)
1636
néral de Gaulle allait proposer le même projet en
1958.
) Reynaud fut le seul tempérament révolutionnaire qui se manifesta à L
1637
by step, il répliquait : « On peut tout faire en
deux
pas, sauf franchir un fossé. » Plus tard, les fédéralistes demanderai
1638
nouveau et le mouvement personnaliste des années
1930.
Mais ceci est une autre histoire. Ce sera celle des vingt ans qui vie
1639
is ceci est une autre histoire. Ce sera celle des
vingt
ans qui viennent. Et certains, que je connais, la préparent. 148.
1640
nt. Et certains, que je connais, la préparent.
148.
La notion d’engagement, définie par les personnalistes dès 1932, a ét
1641
d’engagement, définie par les personnalistes dès
1932,
a été attribuée vers 1945 à Sartre, par une erreur journalistique man
1642
les personnalistes dès 1932, a été attribuée vers
1945
à Sartre, par une erreur journalistique manifeste, dont je n’ai pas s
1643
e n’ai pas souvenir qu’il se soit jamais plaint.
149.
J’amorce ainsi la suite du Journal d’une époque (1926-1946) : ce se
1644
’amorce ainsi la suite du Journal d’une époque (
1926-1946
) : ce sera le Journal d’un Européen (1946-1966). 150. Rapports et re
1645
(1926-1946) : ce sera le Journal d’un Européen (
1946-1966
). 150. Rapports et recueils de Résolutions de Montreux, La Haye, Wes
1646
: ce sera le Journal d’un Européen (1946-1966).
150.
Rapports et recueils de Résolutions de Montreux, La Haye, Westminster
1647
x, La Haye, Westminster, Bruxelles, Lausanne — et
deux
petits volumes : Europe Unites (The Hague Congress and After) et The
1648
r le secrétariat du Mouvement européen à Londres,
1949.
Sur La Haye, on pourra consulter aussi Le Problème de l’union europée
1649
oblème de l’union européenne, par Olivier Philip,
1950,
et mon Europe en jeu , 1948. Quelques thèses sont en cours de rédact
1650
par Olivier Philip, 1950, et mon Europe en jeu ,
1948.
Quelques thèses sont en cours de rédaction ou de publication. 151. D
1651
es sont en cours de rédaction ou de publication.
151.
Dans Mission ou démission de la Suisse , Neuchâtel, La Baconnière, 1
1652
émission de la Suisse , Neuchâtel, La Baconnière,
1940.
152. Rapport du premier congrès de I’UEF, 27-31 août 1947, Montreux
1653
n de la Suisse , Neuchâtel, La Baconnière, 1940.
152.
Rapport du premier congrès de I’UEF, 27-31 août 1947, Montreux, édit
1654
1940. 152. Rapport du premier congrès de I’UEF,
27-31
août 1947, Montreux, édité par l’UEF, Genève (1948), 142 pages. 153.
1655
Rapport du premier congrès de I’UEF, 27-31 août
1947,
Montreux, édité par l’UEF, Genève (1948), 142 pages. 153. On appelai
1656
-31 août 1947, Montreux, édité par l’UEF, Genève (
1948
), 142 pages. 153. On appelait alors plan Monnet l’ensemble des mesur
1657
t 1947, Montreux, édité par l’UEF, Genève (1948),
142
pages. 153. On appelait alors plan Monnet l’ensemble des mesures vis
1658
reux, édité par l’UEF, Genève (1948), 142 pages.
153.
On appelait alors plan Monnet l’ensemble des mesures visant à relever
1659
s mesures visant à relever l’économie française.
154.
On ignore trop souvent ce fait, décisif à mes yeux, que les délégués
1660
eux, que les délégués mandatés des Résistances de
neuf
pays s’étaient réunis clandestinement à trois reprises dans une villa
1661
s de neuf pays s’étaient réunis clandestinement à
trois
reprises dans une villa de Genève, au printemps de 1944, pour rédiger
1662
eprises dans une villa de Genève, au printemps de
1944,
pour rédiger un manifeste fédéraliste européen. On en lira le texte,
1663
commenté, dans L’Europe de demain, La Baconnière,
1946.
Et l’on notera que la plupart des mots-clés de Montreux et de La Haye
1664
lés de Montreux et de La Haye s’y trouvent déjà.
155.
Sur l’extraordinaire carrière de J. H. Retinger à travers les deux gu
1665
rdinaire carrière de J. H. Retinger à travers les
deux
guerres mondiales : négociations secrètes de 1917 ; pacte de Londres
1666
deux guerres mondiales : négociations secrètes de
1917
; pacte de Londres en 1943 ; au Mexique, nationalisation des pétroles
1667
gociations secrètes de 1917 ; pacte de Londres en
1943
; au Mexique, nationalisation des pétroles ; fondation des syndicats
1668
Retinger, Centre européen de la culture, Genève,
1961.
156. D’après un document inédit, figurant dans les archives de I’UEF
1669
er, Centre européen de la culture, Genève, 1961.
156.
D’après un document inédit, figurant dans les archives de I’UEF, daté
1670
dit, figurant dans les archives de I’UEF, daté du
24
septembre 1947. 157. Cette lettre, dont l’importance est évidente, e
1671
dans les archives de I’UEF, daté du 24 septembre
1947.
157. Cette lettre, dont l’importance est évidente, est publiée ici p
1672
es archives de I’UEF, daté du 24 septembre 1947.
157.
Cette lettre, dont l’importance est évidente, est publiée ici pour la
1673
nglais figure dans les archives du CEC à Genève.
158.
« La tâche qui nous attend dans ce congrès n’est pas seulement de fai
1674
que soit constituée une Assemblée européenne… »
159.
Cette intervention en faveur du Centre européen de la culture fut déc
1675
r du Centre européen de la culture fut décisive.
160.
La résolution politique (§ 9 à 13) aborde en termes très voisins les
1676
re fut décisive. 160. La résolution politique (§
9
à 13) aborde en termes très voisins les mêmes points, Charte et Cour
1677
ut décisive. 160. La résolution politique (§ 9 à
13
) aborde en termes très voisins les mêmes points, Charte et Cour suprê
1678
et Cour suprême, que la résolution culturelle (§
4
et 5). 161. Formellement, Sandys avait raison : les rapports demanda
1679
our suprême, que la résolution culturelle (§ 4 et
5
). 161. Formellement, Sandys avait raison : les rapports demandaient
1680
uprême, que la résolution culturelle (§ 4 et 5).
161.
Formellement, Sandys avait raison : les rapports demandaient une défe
1681
tent journalistes et historiens). Et j’ajoute que
deux
ans plus tard, à l’Assemblée de Strasbourg, Sandys fit le premier dis
1682
enne, suivi par son beau-père sur le même thème.
162.
« Mais quoi ! Il faudrait se lever pour cela ! Nous devrions tous nou
1683
er pour cela ! Nous devrions tous nous lever ! »
163.
Sforza, ministre des Affaires étrangères, prononça en français le dis
1684
l, dans l’ancienne salle des Faisceaux, devant un
millier
de délégués, d’invités et de journalistes. Il dit ceci : « Il y a une
1685
tait un couillon !” » bm. Rougemont Denis de, «
Vingt
ans après, ou la campagne des congrès (1947-1949) », Preuves, Paris,
1686
e, « Vingt ans après, ou la campagne des congrès (
1947-1949
) », Preuves, Paris, octobre 1968, p. 16-29.
1687
es congrès (1947-1949) », Preuves, Paris, octobre
1968,
p. 16-29.
1688
Dépasser l’État-nation (
1970
)bn bo Quel est l’obstacle apparemment insurmontable à cette union
1689
e radical à toute union que l’on s’efforce depuis
vingt-cinq
ans d’unir l’Europe ! Voilà qui explique suffisamment, je crois, pour
1690
Grand préoccupé principalement de tenir tête aux
deux
autres, alors il faut créer un super État-nation continental, uniform
1691
le des misanthropes Puissance ou liberté : ces
deux
finalités commandent deux politiques d’union, dont je crains bien qu’
1692
ssance ou liberté : ces deux finalités commandent
deux
politiques d’union, dont je crains bien qu’on ne puisse pas impunémen
1693
urope sans casser des œufs, nous le voyons depuis
vingt-cinq
ans. Mais il l’est moins parce qu’il demande qu’on dépasse les États-
1694
e tâche politique de notre temps. Précisons : des
vingt
ans qui viennent. Car à ce prix seulement nous ferons l’Europe, et no
1695
s le plus de saveur, le plus de sens à la vie.
164.
Les Basques de l’Est et de l’Ouest, les Catalans de Perpignan et de B
1696
res à parler espagnol. On parle provençal sur les
deux
rives du Rhône, allemand sur les deux rives du Rhin, français sur les
1697
çal sur les deux rives du Rhône, allemand sur les
deux
rives du Rhin, français sur les deux versants du Jura et italien (ou
1698
mand sur les deux rives du Rhin, français sur les
deux
versants du Jura et italien (ou allemand de nouveau) sur les deux ver
1699
Jura et italien (ou allemand de nouveau) sur les
deux
versants des Alpes. Décréter que le Rhin sépare et que le Rhône unit
1700
Dépasser l’État-nation », Preuves, Paris, automne
1970,
p. 54-59. bo. Le texte est introduit par le chapeau suivant : Le dir
1701
récise également : « Denis de Rougemont a reçu le
15
avril 1970 le prix Robert Schuman. Preuves reproduit dans cet artic
1702
alement : « Denis de Rougemont a reçu le 15 avril
1970
le prix Robert Schuman. Preuves reproduit dans cet article une part