1 1951, Preuves, articles (1951–1968). Mesurons nos forces (avril 1951)
1 iviste. D’autres, habitués jusqu’à l’inconscience aux libertés conquises par notre religion, par nos révolutions et par nos
2 ications. Laissons les « mystiques » synthétiques aux peuples qui en ont grand besoin, parce qu’ils n’ont pas nos réalités
3 e. Si l’on veut dire par là qu’elle ne croit plus aux idéaux et aux grands mots, qu’elle trouve la vie absurde, et qu’elle
4 t dire par là qu’elle ne croit plus aux idéaux et aux grands mots, qu’elle trouve la vie absurde, et qu’elle ne « marche »
5 s, n’avait pas décidé de ne plus croire à rien qu’ aux réalités immédiates, alors seulement je la jugerais malade. Il me sem
6 ent, une vocation qui n’a pas de comptes à rendre aux hommes, et encore bien moins à l’État, parce qu’elle est « immédiate
2 1951, Preuves, articles (1951–1968). Neutralité et neutralisme (mai 1951)
7 rave faute de logique que de subordonner les fins aux moyens. C’est une grave faute pratique aussi, parce que cela fait aut
8 pratique aussi, parce que cela fait autant de mal aux fins qu’aux moyens. D’une part, la politique, prise pour fin absolue
9 si, parce que cela fait autant de mal aux fins qu’ aux moyens. D’une part, la politique, prise pour fin absolue devient la p
10 re dans certaines situations bien définies. C’est aux hommes d’État d’en juger. …Mais si je rentre dans mon domaine propre,
3 1951, Preuves, articles (1951–1968). Culture et famine (novembre 1951)
11 n quelques mois d’essais cent-mille tonnes de blé aux Indiens. Cette parabole permet l’économie d’autant d’exemples de ce g
4 1952, Preuves, articles (1951–1968). « L’Œuvre du xxe siècle » : une réponse, ou une question ? (mai 1952)
12 à l’entreprise, dans l’ère moderne. Mais on songe aux jeux séculaires, dont la fonction, selon l’oracle sibyllin, devait êt
5 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le sens de nos vies, ou l’Europe (juin 1952)
13 ou le jeune homme consistait à le rendre conforme aux modèles collectifs et sacrés, fixés par les dieux implacables de la f
14 à l’Europe et sa révolution. L’Oriental (je pense aux Hindous plus qu’aux Chinois), est d’une caste, d’un ordre, d’un Karma
15 olution. L’Oriental (je pense aux Hindous plus qu’ aux Chinois), est d’une caste, d’un ordre, d’un Karma, dont personne n’es
16 plus vraies que l’Ordre du Monde et l’obéissance aux lois sacrées. Prenons maintenant le phénomène de la passion dans les
17 tendent au contraire au dépassement du moi. Quant aux Américains, ils ont certes en commun avec nous l’héritage de la litté
18 heureux que leurs ancêtres, était donc étrangère aux Anciens, comme elle le reste à la plupart des Orientaux. Survint alor
19 nt possible : il traduit notre volonté d’échapper aux fatalités. Et nous l’imaginons comme le produit de toutes les créatio
20 n que l’on chercherait un musée de l’Europe, même aux États-Unis… (Il y en avait un seul, à Leningrad : il est fermé depuis
21 soit paradoxale. D’une part, on peut la comparer aux heures d’angoisse de Nicopolis, de Mohacs et du siège de Vienne par l
22 raite ne devait pas l’empêcher de se rendre utile aux hommes. Aussi dessina-t-il, à temps perdu, les plans d’une machine d’
6 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le dialogue Europe-Amérique (août-septembre 1952)
23 griefs, et très souvent ne leur doit rien.) Quant aux motifs d’attrait, ce sont parfois les mêmes, plus chez beaucoup l’idé
24 ur lecture imposée par Ridgway. Quand on s’écrase aux films de Hollywood, quand toute une jeunesse s’intoxique de jazz hot,
25 Mais globalement, la situation se présente ainsi aux yeux des Américains.) J’ai vu des comités, placés devant le choix de
26 à ce qu’il y a de meilleur de l’autre, et Pascal aux digests ou les gratte-ciel à nos pittoresques taudis ; parlons en éga
27 ents. Alors, entre les meilleurs Européens, voués aux perpétuelles révolutions de la pensée, et les meilleurs Américains, t
7 1953, Preuves, articles (1951–1968). Deux princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février 1953)
28 emeure à la cour, c’est uniquement par obéissance aux désirs de sa mère. Il ne peut prendre son parti de la commune conditi
29 tique, d’un esprit pétulant, prompt à l’ironie et aux métaphores baroques. Voyons maintenant dans quels termes Kierkegaard
30 ’est-à-dire s’abandonner à son génie dialectique, aux projets de poète et de philosophe qu’il avait conçus pendant son séjo
31 implement son examen de théologie, par obéissance aux désirs de son père. Et surtout, lui aussi se sait la victime d’une so
32 du petit-bourgeois ou la salle de jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle. Nous avon
33 de Kierkegaard, le même rôle que le roi Claudius aux yeux d’Hamlet. Seulement, tandis que le roi Claudius avait séduit la
34 arié ? se demande Kierkegaard. Et lui, qui se bat aux avant-postes, aux frontières de l’esprit ? D’autre part, il redoute d
35 Kierkegaard. Et lui, qui se bat aux avant-postes, aux frontières de l’esprit ? D’autre part, il redoute d’initier sa fiancé
36 kegaard, son lyrisme énergique, mêlant le trivial aux clichés poétiques, les métaphores aux calembours, les élans d’éloquen
37 le trivial aux clichés poétiques, les métaphores aux calembours, les élans d’éloquence aux préciosités dialectiques, tout
38 métaphores aux calembours, les élans d’éloquence aux préciosités dialectiques, tout concourait à l’illusion… Jusqu’au mome
39 and Jérémie reçoit de l’Éternel l’ordre de parler aux nations, il répond : « Je ne suis qu’un enfant, voici, je ne sais poi
40 r dans une œuvre où se proclame le poète. Enfin, aux dernières pages du livre, il ajoute ceci : « Toute mon œuvre a été en
41 l faut bien voir que c’est renoncer non seulement aux recettes communes du succès, mais à toute justification devant l’opin
8 1953, Preuves, articles (1951–1968). À propos de la crise de l’Unesco (mars 1953)
42 ois, avec quelles peines, que s’il peut démontrer aux Finances, au Parlement, aux présidents de ses commissions, que tel ou
43 e s’il peut démontrer aux Finances, au Parlement, aux présidents de ses commissions, que tel ou tel projet « sert le pays »
44 lèmes périphériques qui viennent encore s’ajouter aux problèmes harassants de la lutte des partis, de l’économie, de la déf
45 ir qu’on leur donnera toujours le moins possible. Aux yeux du grand public, un budget annuel de neuf millions de dollars, c
46 nt ridicule ; pire encore si l’on ose le comparer aux dépenses d’armement, ou simplement aux subventions de certains États
47 e comparer aux dépenses d’armement, ou simplement aux subventions de certains États à leurs industries déficientes. Si l’on
48 l est trop vaste, il est centralisé, et il laisse aux gouvernements l’initiative autant que le contrôle. Reprenons brièveme
49 D’autre part, le cadre national ne correspond pas aux réalités de la culture : celle-ci s’est toujours faite par un jeu de
50 par ses dimensions mêmes à la bureaucratie comme aux interférences politiques. Le travail culturel est par nature fédérali
51 dans le domaine de la culture, appartient en fait aux petits groupes, à de petits exécutifs spécialisés. Il serait donc nat
9 1953, Preuves, articles (1951–1968). « Nous ne sommes pas des esclaves ! » (juillet 1953)
52 tre leurs façades sur le vide, les blocs blanchis aux petites fenêtres myopes des privilégiés du régime, le palais de marbr
53 s, ce sont leurs petits-fils en uniformes, passés aux ordres du Kremlin, qui ont tiré sur leurs camarades, les ouvriers san
54 rière, « substance et force du PC », allez redire aux Berlinois que « la classe ouvrière se reconnaît dans les épreuves de
55 e pas Russes ou à la solde de Moscou ? On demande aux ouvriers de les dénoncer. Mais ils l’ont fait avec éclat le dix-sept
56 ire que les héros de Berlin soient morts en vain. Aux jours les plus découragés de l’Occident, ils ont fait renaître l’espo
10 1953, Preuves, articles (1951–1968). Les raisons d’être du Congrès (septembre 1953)
57 lie, en Grande-Bretagne, dans les deux Amériques, aux Indes et au Japon. Et le travail en profondeur a commencé. À Paris, l
58 e, toute l’autorité qu’on retire à la religion et aux morales en dérivant. Cette situation est toute nouvelle dans l’histoi
59 erse les conditions d’une campagne présidentielle aux États-Unis, avec tout ce que cela peut comporter de conséquences poli
60 odèle de reconstruction, une ouverture très large aux grands courants du monde, bref cet esprit de la Renaissance qui fut a
11 1954, Preuves, articles (1951–1968). La table ronde de l’Europe (janvier 1954)
61 contre. Voici les personnalités qui ont participé aux discussions de la table ronde de l’Europe : M. de Gasperi, ancien pré
62 très vite, et la jeunesse actuelle, très sensible aux tribuns littéraires, accueille avec un scepticisme amer nos plus éloq
63 te des hommes d’État du premier rang, mais rompus aux disciplines de l’esprit ; et des hommes de pensée dans la rigueur du
64 s familles intellectuelles qui les composent. Mis aux prises avec un problème, l’esprit latin exige quelques définitions, l
65 et finalement de s’accorder. J’avais donc suggéré aux rapporteurs d’envisager le problème européen dans une perspective tel
66 rigines et par le fait qu’ils succomberont demain aux mêmes périls, s’ils ne trouvent pas ensemble leur salut. La recherche
67 ge commun. Puis M. van Kleffens, en juriste rompu aux négociations gouvernementales, exposa sans passion le problème brûlan
68 elle, et d’une morale civique européenne, commune aux deux familles d’esprits. Devant la contradiction apparente entre l’ex
69 les centaines de lettres cravachantes qu’envoient aux rédactions des colonels en retraite. Refoulée du domaine des forces r
70 lté, pour ceux qui en sont victimes, de s’adapter aux réalités changeantes du siècle, et même de les apercevoir. D’où la pr
71 e de les apercevoir. D’où la prise qu’ils offrent aux manœuvres les plus grossières du communisme, jouant sur leur affectiv
72 socié à leur gestion. Il importe d’expliquer cela aux masses, car ainsi sera dissipée la crainte que suscite la perte de la
73 que le fédéralisme fut aussi un « projet attribué aux girondins de rompre l’unité nationale ». Rien d’étonnant si beaucoup
74 eure. J’illustrerai par trois exemples, empruntés aux débats de la table ronde, ce qu’il convient d’appeler, non la doctrin
75 uropéenne en ouvrant des possibilités d’expansion aux manifestations locales et régionales de la culture. M. Schuman décla
76 rsité. 3. Le fédéralisme n’oppose que le bon sens aux sophistes qui abusent des définitions pour empêcher toute réalisation
77 er à l’individu la personne au lieu de la masse ; aux désordres de la démocratie, la démocratie saine et non la dictature ;
78 r » les adversaires de l’union, à dorer la pilule aux États, à n’insister que sur les avantages d’un peu plus de coopératio
79 le que du choix des thèmes et de leur répartition aux rapporteurs. On pouvait certes imaginer bien d’autres équipes de six
12 1954, Preuves, articles (1951–1968). Tragédie de l’Europe à Genève (juin 1954)
80 représentants de l’Occident rendait l’initiative aux pays libres, dans leur confrontation avec Moscou : ils avaient pour u
81  bellicistes », puisque ce serait fermer l’Europe aux armées rouges. Au lendemain de Diên Biên Phu et des humiliations de G
82 ste est dans l’union européenne capable d’opposer aux Russes une puissance qui les tienne en respect. (Et tout le Sud-Est d
83 ine le droit de parler au nom d’une seule ? C’est aux Français, d’abord, qu’on voudrait s’adresser, à ceux qui sentiront l’
13 1954, Preuves, articles (1951–1968). Il n’y a pas de « musique moderne » (juillet 1954)
84 célèbre querelle qui opposa jadis les piccinistes aux gluckistes paraît bien innocente et amicale au regard des exclusives
85 le style d’une époque est très rarement sensible aux gens qui vivent cette époque, et ceci pour les mêmes raisons qui veul
86 style : négativement. La seule unité que confère aux œuvres des contemporains le refus où beaucoup les englobent, ne peut
87 radoxe. S’il est tout de même un caractère commun aux compositeurs d’aujourd’hui, c’est qu’ils sont justement moins « moder
88 es de prix de revient, et ne correspond donc plus aux « nécessités de l’époque » et de nos grands marchés, il n’est nulleme
14 1954, Preuves, articles (1951–1968). De Gasperi l’Européen (octobre 1954)
89 velle renaissant des ruines du fascisme, était né aux confins disputés de son pays, en la terre « irredente » du Trentin, a
90 st pourquoi ils ne sont pas tentés de faire subir aux autres le sort qu’ils ont subi, bien au contraire : ils veulent la pa
91 on pays au grand dialogue européen la seule issue aux conflits douloureux qui déchirent l’Italie croyante et libérale, et q
92 r quelques faussaires à gages comme ayant demandé aux Alliés de bombarder les villes italiennes8, ce héros de la résistance
15 1955, Preuves, articles (1951–1968). De gauche à droite (mars 1955)
93 la majorité de l’opinion française […] a préféré aux facilités de la capitulation son raisonnement et son instinct. » Qui
16 1955, Preuves, articles (1951–1968). Le Château aventureux : passion, révolution, nation (mai 1955)
94 thering Heights ou en ajoutant une sixième lettre aux apocryphes de la religieuse portugaise, essayer au contraire de la dé
95 us à Tristan que n’importe quel fidèle endimanché aux martyrs dont le sang fut la semence de l’Église. Le contenu du mythe
96 l’Occident christianisé. Il prédit la Renaissance aux sons mélancoliques du luth inventé par Manès. Et cette musique de gno
97 e premier regard et le premier aveu correspondent aux « touches » de l’Esprit, l’étreinte des corps ouvre la Voie mystique,
98 ole discret de la transmigration noue ses racines aux profondeurs de la passion. Il fleurit sur l’abîme qui sépare l’Orient
99 s, chinois ou japonais. L’idée ne peut apparaître aux yeux d’un Asiatique indemne d’influences occidentales, que sous l’asp
100 transcendante par rapport à la morale commune et aux « intérêts de l’État ». Ainsi, le type du révolutionnaire européen se
101 plus vraies que l’Ordre du Monde et l’obéissance aux lois sacrées. Enfin, l’apparition du Christ et le triomphe de l’Églis
102 es qu’on ne voit pas ». Le Parti au contraire est aux ordres d’un chef dont la présence visible et matérielle est confirmée
103 e que l’autre dans l’épuration de l’hérésie jusqu’ aux derniers replis du cervelet. Saint-Just était un enfant de chœur, com
104 sence conquérante : elle veut apporter la Liberté aux autres peuples, sous la contrainte des baïonnettes. Mais voici que la
105 isif de l’idée de vocation, passant des personnes aux nations. ⁂ Mais cet État-nation, une fois doué de toute la personnali
106 érémonies viendront plus tard, avec les monuments aux Morts et le culte du Soldat inconnu. Pour la piété et la morale nouve
107 st admis que tout orgueil, toute vanité, et jusqu’ aux vantardises les plus stupides deviennent licites et honorables, dès q
108 aît presque inconcevable. C’est qu’elles tiennent aux motifs les plus profonds de notre situation dans l’Histoire ; à la ge
109 sa soif n’attendait rien de moins. Mais semblable aux amants tragiques de la légende, avec ce philtre enthousiasmant qui an
110 rti, fût-elle humaine. 15. Ce personnage s’égale aux plus grands, dans leur culte — en pleine époque de la psychanalyse !
17 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure occidentale de l’homme : L’exploration de la matière (août 1955)
111 tions improvisées à la dernière minute sont mises aux voix. Le vote est emporté, mais des négociations de couloirs le remet
112 des noms d’absents ? Il faut maintenant souscrire aux formules adoptées, déposer l’adversaire hérétique17, excommunier, rét
113 it l’idée de Personne, terme purement théologique aux yeux des Pères de Nicée, mais qui devait apparaître, après coup, comm
114 esté de la matière et de la chair, — c’est-à-dire aux futurs objets de nos sciences physiques et naturelles — une dignité e
115 nous avons vu que la foi met un terme à la magie, aux mythes, aux religions naturelles, qui tenaient lieu de science aux so
116 u que la foi met un terme à la magie, aux mythes, aux religions naturelles, qui tenaient lieu de science aux sociétés antiq
117 eligions naturelles, qui tenaient lieu de science aux sociétés antiques. Ces structures et ces attitudes spécifiques de la
118 re, qui ne se rapportent plus de près ni de loin, aux deux termes originaux. S’il est vrai que l’opposition entre l’Église
119 de l’Occident. Or ce type de pensée se manifeste aux étapes décisives de notre science. Certes, on ne peut dire que le mod
120 e, de « l’ici-bas ». Il y a plus : dans sa lettre aux Romains, saint Paul révèle que « la création tout entière soupire et
121 es juges. L’hérésie du matérialisme Comparé aux religions de l’Orient, le christianisme pourrait être qualifié de mat
122 vec les encyclopédistes elle se déclare, et jusqu’ aux débuts de notre siècle, la majorité des savants tiendra pour l’attitu
123 e posaient moins de questions quant aux motifs et aux effets de leurs recherches. Peut-être fallut-il, en ce moment de l’hi
124 uite de certains conciles : comment ne pas songer aux épurations qui seront pratiquées 1500 ans plus tard dans une Russie d
18 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure technique (octobre 1955)
125 Elle passa presque inaperçue. Qu’a-t-elle changé aux habitudes de vie des peuples et des individus ? Si peu que rien. On v
126 Long cri d’angoisse devant le monde moderne livré aux lois inexorables des machines : tous les penseurs du siècle, avec une
127 la poésie des Géorgiques. Ou bien encore on puise aux deux sources à la fois, réconciliant spiritualisme et naturisme dans
128 ’Occident. Les jonques chinoises sont supérieures aux caravelles de Colomb. L’architecture hindoue ne le cède pas à la nôtr
129 es, ou non « utilisées » à notre idée, conduirait aux mêmes conclusions. Pourquoi les Mayas ne labouraient-ils pas leurs te
130 culté de réaliser ses rêves, de voler, d’échapper aux saisons (le Paradis conçu comme Printemps perpétuel), de dominer son
131 is quelque chose d’unique s’est produit en Europe aux débuts de notre ère technique : la rencontre de la science, enfin con
132 climat social et politique devenu très favorable aux entreprises brutales de ceux que l’on baptise « capitaines d’industri
133 délégué par Dieu35. La filiation des alchimistes aux chimistes paraît moins importante, du point de vue de la technique, q
134 de vue de la technique, que celle des alchimistes aux piétistes allemands, et de ces derniers aux fondateurs de nombreuses
135 istes aux piétistes allemands, et de ces derniers aux fondateurs de nombreuses industries modernes. Léonard Euler, piétiste
136 ’ensuit que l’effort de l’homme pour la soumettre aux volontés humaines sera bon, s’il fait partie de l’effort divin dans l
137 ’hui, le progrès de la technique rend la campagne aux citadins, ouvriers et bourgeois mêlés. La technique a plus fait pour
138 rand rêve des alchimistes, on réduit la technique aux seuls motifs prochains du profit, du confort et de la force militaire
139 ) Et la morale, déterminée par les États, conduit aux dictatures totalitaires. (On remplace Dieu par Société, et l’État seu
140 concerneront plus que lui. Qu’aura-t-il à offrir aux humains libérés pour d’autres rêves et d’autres jeux, c’est-à-dire po
141 là ? Je n’en sais rien. Savait-on beaucoup mieux, aux environs de 1830, ce qu’allait produire la technique ? Il s’agit cett
142 taines d’ouvrages de vulgarisation qui permettent aux Occidentaux, pour la première fois dans l’Histoire, de prendre une vu
143 tiquement, comme la science, nous ramènera demain aux options religieuses. Et je n’imagine pas de drogue assez puissante po
144 remière vue, comment une ère technique conduirait aux religions. L’ascèse était, en fait, une résistance à la technique sou
145 pirituelle de l’Alchimie, je ne puis que renvoyer aux œuvres de C. G. Jung : Psychologie und Religion, Psychologie und Alch
146 lons que le terme romain de prolétaires, appliqué aux ouvriers d’industrie, fut introduit par Sismondi dès 1819. Trente ans
147 le explique en partie la résistance des syndicats aux techniques créatrices de loisirs (automation), c’est-à-dire de « temp
148 ue les bénéfices de l’industrie seront distribués aux ouvriers, notamment sous la forme d’une diminution du prix de la vie,
149 l que soit, par ailleurs, son athéisme. Le retour aux problèmes religieux dans la littérature occidentale s’est amorcé dès
19 1956, Preuves, articles (1951–1968). Les joyeux butors du Kremlin (août 1956)
150 ne à ce qui s’est passé depuis 1934, et seulement aux dépens des « bons communistes ». Que penserait-on d’un nazi d’aujourd
151 on les effets produits par la publication confiée aux soins du State Department. 6. K. promet la prochaine « démocratisatio
152 ération des colonies occidentales, mais il refuse aux satellites de l’URSS le droit de disposer d’eux-mêmes. (Niet aux élec
153 de l’URSS le droit de disposer d’eux-mêmes. (Niet aux élections libres en Allemagne de l’Est). 8. K. dénonce le « culte de
154 que tel, n’a pas fait le moindre mal à l’URSS, ni aux PC45. Bien au contraire. La meilleure preuve, c’est qu’on le conserve
155 panneau, comme toujours ? Mais l’heure n’est pas aux plaisanteries faciles. La condamnation spectaculaire, mais uniquement
156 ur des progressistes, et un prestige accru. Honte aux hommes de ce temps, le calcul semble juste : l’immoralité phénoménale
157 mé les trois douzaines de chefs qui permettraient aux rescapés de la vieille équipe d’aller vivre en paix sur leurs rentes,
158 e sens de l’Histoire, pour les rendre acceptables aux mandarins français ? Idée chrétienne, diront mes réalistes avec mépri
159 é, ou d’une disparition providentielle, obéissant aux desseins insondables du fameux mouvement de l’Histoire (seul le Polit
160 oute demande de comptes s’adressant non seulement aux acteurs du drame (qui s’en moquent), mais encore aux intellectuels qu
161 acteurs du drame (qui s’en moquent), mais encore aux intellectuels qui ont approuvé lesdits acteurs quand ils faisaient le
162 al représentés. « Verser dans l’anticommunisme », aux yeux d’un Sartre, par exemple, c’est quitter le parti de la bonne foi
163 prétexte allégué. Cette attitude le rend suspect aux yeux des adversaires de toutes les tyrannies sauf une. S’il est aussi
164 K. et les siens, pour l’essentiel, donnent raison aux anticommunistes. Sur le point 9, voir les révélations précises, ou co
165 t manifester sa volonté d’accorder leur autonomie aux partis communistes de l’Ouest. Ces derniers n’en demandaient pas tant
166 l fait place à la brimade directe, mais on laisse aux victimes le droit de se plaindre un peu, c’est nouveau, c’est la mode
167 ’on se montre obéissant, d’une manière spontanée, aux plans remodelés de Moscou. On ne sort pas d’un tel embarras. Le décri
168 e le même chef, un beau jour, s’avise de déclarer aux mêmes sujets : « À partir de demain, je l’ordonne, soyez libres ! Pei
169 t vers un statut d’églises autocéphales, conforme aux traditions de l’orthodoxie. Imaginons encore un peu plus loin. Une fo
170 s échanges d’idées, si les Russes, qui se forment aux sciences, croient de moins en moins au Diamat, dans le même temps que
171 mat, dans le même temps que les Européens, formés aux lettres d’aujourd’hui, croient de moins en moins à ce qu’ils sont ? L
172 es méthodes spirituelles56. Nous pouvons apporter aux Soviétiques le sens du doute, sans lequel il n’est point de foi digne
20 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur Suez et ses environs historiques (octobre 1956)
173 ense espace ouvert qui va de l’Est européen jusqu’ aux confins de la Sibérie et jusqu’au désert de Gobi. Essentiellement réa
174 s plus tard survient l’islam. Le canal permettant aux Infidèles l’accès de Médine et de La Mecque, villes saintes, l’Abbass
175 occasion, lui a coûté cher !), revend ses actions aux Anglais, champions de la politique moderne des océans. L’islam est au
21 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1956)
176 ne ou à l’Oural, ou pas du tout ? B. Hannibal est aux portes, l’union nous sauverait tous, et vous demandez une bonne défin
177 nne était bien morte. Voilà qui ne changeait rien aux données de fait, qui ne cessaient pour si peu de réclamer l’union. Dé
178 est une cause trop sérieuse pour qu’on la laisse aux mains des seuls politiciens. Faire l’Europe, c’est d’abord faire des
179 arfois sont insultantes : « Libérez-vous ! dit-on aux intellectuels communistes. Mais de quoi veut-on que nous nous libério
180 En juin dernier, le colonel Nasser condamnait aux travaux forcés soixante chefs du PC d’Égypte, préalablement interdit.
181 Sur la dignité de l’artiste Bartók est mort aux États-Unis dans une situation matérielle qu’on me dit voisine de la m
182 i, je me promène sur la place Saint-Marc, portant aux nues le festival de Venise pour avoir tenté de rétablir une échelle d
22 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur le rêve des sciences (décembre 1956)
183 t rapporter la subvention spéciale qui eût permis aux rois catholiques de lancer la dernière Croisade, mais nous avons le d
184 orientent. Les archétypes du rêve nous préparent aux surprises qui viennent un jour récompenser le délire cohérent des sci
185 . Qui n’a rêvé de se transporter en un clin d’œil aux antipodes, ou simplement aux lieux de son bonheur, qui sont presque t
186 ter en un clin d’œil aux antipodes, ou simplement aux lieux de son bonheur, qui sont presque toujours lointains ? En févrie
187 t plus politiques, mais consisteront à faire face aux solutions massives proposées par la Science, dans les domaines jusqu’
188 la Science, dans les domaines jusqu’ici réservés aux passions partisanes, aux rhéteurs excités. Que deux exemples me suffi
189 aines jusqu’ici réservés aux passions partisanes, aux rhéteurs excités. Que deux exemples me suffisent ici. La suppression
23 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la honte et l’espoir de l’Europe (janvier 1957)
190 t les brutes au pouvoir et leurs victimes ! Honte aux politiciens européistes qui ont accepté depuis dix ans tant de préala
191 ve quelque force et n’accepte d’en faire usage qu’ aux dépens des démocraties. Sa machinerie s’enraye dès qu’il faudrait se
192 esclavage dans les pays arabes, du canal interdit aux bateaux d’Israël, des subventions de l’Aramco aux fellaghas, de l’aff
193 aux bateaux d’Israël, des subventions de l’Aramco aux fellaghas, de l’affaire Dreyfus et du bûcher de Servet, ni même de la
24 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur Voltaire (février 1957)
194 très vieux chênes, où persiste un tapis de brume. Aux bords de ce ruisseau qui longe mon jardin, qui l’inonde aux crues de
195 de ce ruisseau qui longe mon jardin, qui l’inonde aux crues de printemps, Chateaubriand passa des heures d’heureux ennui, m
196 fut inventée. Voltaire n’écrivait plus une lettre aux princes intellectuels et temporels de l’Europe sans y ajouter un pros
197 on tolère le Parti. Un Mandarin dit au jésuite et aux deux missionnaires protestants qui se sont disputés devant lui : « Si
198 écessaire du PC. « Si leur institut est contraire aux lois du Royaume, on ne peut s’empêcher de dissoudre leur Compagnie, e
25 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (mars 1957)
199 e temps de faire l’Europe par crainte de déplaire aux Soviets et de plaire aux Américains, voilà qui revient en fait à supp
200 par crainte de déplaire aux Soviets et de plaire aux Américains, voilà qui revient en fait à supprimer l’Europe en tant qu
201 ’autant, une vraie neutralité devient concevable, aux yeux des rescapés du neutralisme. Il y a enfin quelques motifs locaux
202 e, l’indication d’une attitude qui serait commune aux actuels États satellites dès l’instant de leur libération. Ces argume
203 de sa neutralité, refusait de participer non plus aux luttes, mais à l’union de ses voisins ; si elle décidait de rester ne
204 nitaire, ou d’offrir des possibilités de contacts aux deux parties (Croix-Rouge internationale, échange de prisonniers, nég
205 la volonté inconditionnelle de se défendre. Quant aux opinions, elles restent libres (en principe). Les échanges économique
206 vec les deux camps. On échappe, en cas de succès, aux destructions humaines et matérielles de la guerre, mais on dépense en
207 dra réfléchir, pendant les semaines qui viennent, aux suites possibles ou non de ce jeu délirant. Il s’agirait en somme d’i
208 ne situation de double pat ne saurait se produire aux échecs sans l’aide de Lewis Carroll. af. Rougemont Denis de, « Sur
26 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (II) (avril 1957)
209 me toujours-un-peu-boiteux-mais-réalisateur comme aux profonds calculs machiavéliques, au pacifisme ému par la peur atomiqu
210 l’Europe. Couper l’Europe en tranches pour plaire aux Soviétiques et rassurer peut-être les Américains (tout en gagnant des
211 eut-être les Américains (tout en gagnant des voix aux élections anglaises) reviendrait en effet à sacrifier l’union, que ce
212 r l’échiquier américain, livrer les pays de l’Est aux entreprises des Russes (ces pays « pourront d’ailleurs rester communi
213 de antieuropéenne. Qui défendra l’Europe, réduite aux côtes de l’Ouest ? L’Amérique, cela va de soi, elle est là pour payer
214 ssistes » par antiphrase, sans aucun doute. Quant aux Russes, enchantés de nous voir jouer leur jeu, ils ne seront pas si b
215 nterviennent chez les « neutres » de l’Est. Quant aux « neutres » de l’Ouest, la question ne se pose pas. Imagine-t-on les
216 ée, sans union préalable, serait donnée par Bevan aux Russes. De plus, elle serait condamnée au permanent désordre économiq
217 ’URSS et les USA additionnés.) Nous voici ramenés aux problèmes d’une partie d’échecs à trois rois. Il s’agit maintenant d’
27 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (fin) (mai 1957)
218 de sentiment que l’amateur d’échecs n’en attache aux figures de ses problèmes. 1. Si les États-Unis et l’URSS restent en p
219 alité des deux autres et se range automatiquement aux côtés de celui qui est attaqué. Ceci produit l’arrêt du jeu entre les
220 n’existerait vraiment que par rapport à l’URSS et aux États-Unis. Elle signifierait un refus de se laisser manœuvrer par ce
28 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur deux écrivains politiques (juin 1957)
221 mais que cela m’ôte le droit de « faire la leçon aux Français ». Au second, je rappelle que l’ouvrage qu’il attaque, d’ail
222 position interne, et une clause fixant un plafond aux dépenses des partis. La meilleure preuve de l’efficacité probable de
29 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le pouvoir des intellectuels (juillet 1957)
223 ne serait faux, à ce compte ? Attribuer celui-ci aux seuls intellectuels (les masses restant indifférentes) ne suffit pas,
224 d’une fédération libre, mettant fin tout d’abord aux aventures des États-nations déchaînés. Que des intellectuels — pas tr
225 dans l’exacte mesure nécessaire pour les ramener aux conditions de départ d’une équitable concurrence : c’est le procédé s
226 même de connaissance mutuelle, mais d’allégeance aux mêmes institutions. Et nous, Européens de diverses nations qui allons
227 irait : « Ah je n’ai plus le temps d’écrire, même aux amis, je ne réponds plus qu’aux lettres anonymes ! » aj. Rougemon
228 ps d’écrire, même aux amis, je ne réponds plus qu’ aux lettres anonymes ! » aj. Rougemont Denis de, « Sur le pouvoir des
30 1957, Preuves, articles (1951–1968). L’échéance de septembre (septembre 1957)
229 essaires. Rien ne serait plus injuste que de dire aux Français qu’ils ont mis beaucoup de temps à comprendre la gravité de
230 arguments qu’Américains et Russes vont emprunter aux polémiques françaises, mais qui ne touchent pas le vrai problème. Ni
231 la France, une fois de plus dans l’histoire, est aux prises avec un problème intéressant l’humanité entière, et qu’elle ne
31 1957, Preuves, articles (1951–1968). Pourquoi je suis Européen (octobre 1957)
232 es libres décisions que leur peuple seul imposera aux États-nations d’aujourd’hui. La conscience de cette fin européenne (d
233 naves, des Anglais et des Suisses suivront. Quant aux jeunes des pays de l’Est, il est possible qu’ils nous apportent les t
32 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le crépuscule d’un régime (octobre 1957)
234 parlent comme cette dame. Ces hordes de barbares aux mollets nus qui se promènent sur Saint-Marc un regard ébaubi et des j
235 es clichés. Je n’entends ici, dans les ruelles et aux terrasses, que des jugements triviaux ou malveillants : il paraît que
236 invoquer à tout propos, pour éviter de faire face aux réalités. Quant à ceux qui viennent nous parler de « démocratie popul
237 llusions démocratiques qui conduisent logiquement aux dictatures. A. — Je ne vois pas à quoi vous tendez et quelle sorte de
238 st contraire à l’égalitarisme, au moins autant qu’ aux privilèges héréditaires que l’on confond à tort — voir l’étymologie —
239 sens que serait l’Aristocratie66. Tout le pouvoir aux élites véritables ! Mais il s’agit de les former, non de les élire. A
240 e une précision plus grande. On ne saurait mettre aux voix la vérité, quand la moindre erreur de calcul peut faire éclater
241 e démocrate. A. — Parlez plus bas, on nous entend aux autres tables ! R. — Croyez-moi, la Démocratie restera dans l’Histoir
242 ’Occident n’y croit plus. Il la revend d’occasion aux peuples dits sous-développés, qui l’useront vite, ignorant les soins
243 de la Basilique sont éteints. Les pigeons dorment aux façades. Tout au fond de la Place désertée, un orchestre attaque l’ou
33 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur un certain cynisme (septembre 1957)
244 sont pris au sérieux qu’à ce prix. C’est le pont aux ânes de l’avant-garde qui se donne pour telle, la seule sans doute qu
245 et se discute à Paris, et que l’on y « présente » aux visiteurs. La vraie vie de la pensée est ailleurs. Je vous propose mo
246 romans. Vos critiques comme les nôtres réservent aux romanciers, aux auteurs de théâtre et aux poètes la qualité de créate
247 tiques comme les nôtres réservent aux romanciers, aux auteurs de théâtre et aux poètes la qualité de créateurs. R. — Toute
248 servent aux romanciers, aux auteurs de théâtre et aux poètes la qualité de créateurs. R. — Toute l’histoire littéraire de l
249 ttéraire de la France, des Serments de Strasbourg aux Fleurs de Tarbes, réfute cet abus de langage. Que la haute couture me
250 mis au futur. Voyez Mauriac entrer dans la fosse aux lions de la polémique politique, tout frémissant de juvéniles indigna
34 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1957)
251 ralisme revient en fait à laisser tous les droits aux antilibéraux et à eux seuls, même s’ils défendent les libertés. (Car
252 nion si jamais votre Europe fait mine de résister aux libérateurs sibériens. La bonne foi d’un Spaak et d’un André Philip,
253 cientifique. Beau sujet de thèse, dans vingt ans. Aux intellectuels des Rencontres, obsédés par les seuls « dangers » de to
254 — Non, car l’Europe est bien finie, l’avenir est aux USA, à l’URSS, à la Chine, à la Lune. — Qu’attendez-vous donc pour y
255 Elle fut le ressort intime du plan Schuman. Grâce aux institutions qu’elle a fait naître, le problème qu’elle voulait résou
256 lée de l’Europe qui créerait un pouvoir supérieur aux États. — Voilà qui est sûr encore, mais suffit-il vraiment d’avoir bi
35 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la pluralité des satellites (II) (décembre 1957)
257 s États-Unis de quelques mois n’a d’importance qu’ aux yeux des ignorants et des enfants : c’est vrai, mais l’ignorance et l
258 son âge mental, qui est celui des garçons jouant aux billes, justement. L’Amérique peut lancer dans un an des spoutniks be
36 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la fabrication des nouvelles et des faits (février 1958)
259 listes, puis financée par douze gouvernements. Or aux yeux du journal en question (pourtant bourgeois, capitaliste et natio
260 à lire à tous ne sert qu’à préparer des lecteurs aux journaux, dans quatre-vingt-dix cas sur cent.   Rôle suspect des com
261 au déficit budgétaire, à la politique algérienne, aux moyens de poursuivre ou de cesser la lutte ? J’attends le commentateu
37 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un patriotisme de la terre (mars 1958)
262 erplanétaires. » (Discours de Dr Werner von Braun aux fêtes du centenaire de la firme Seagram, décembre 1957.) La terre
263 ue la science-fiction prospère surtout en URSS et aux États-Unis, et que ces deux pays nous précéderont sans doute dans la
264 mille, dont les visages ont un autre air ». Quant aux habitants de Mercure, « il faut qu’ils soient tous fous à force de vi
265 scine, c’est sa personne, et le drame qui les met aux prises. Mais si le siècle qui vient retire à l’homme son droit d’iden
38 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la prétendue décadence de l’Occident (avril 1958)
266 e du contact vivant avec les origines ? Peut-être aux USA, en URSS plus brutalement ; et ce fut le cas en Europe durant la
39 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un centre qui doit être partout (mai 1958)
267 ité de leur accès, qui se trouve les disqualifier aux yeux des sages et des stratèges. En revanche, et comme il se doit, le
268 it, le pays de Gex présente des avantages uniques aux yeux du géographe de l’ère nouvelle et de l’historien des mythes de l
40 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (I) (août 1958)
269 t tant soit peu fédéraliste, c’est-à-dire adaptée aux réalités du siècle, et si elle passe, ce sera que l’électeur n’y aura
270 onclut qu’une seule et même réalité correspondant aux deux mots, ceux-ci sont équivalents — deux quantités égales à une tro
271 eaubriand. Pendant la révolution, projet attribué aux girondins de rompre l’unité nationale et de transformer la France en
272 er la France en une fédération de petits États. » Aux yeux du Français cultivé et qui tient à savoir ce que parler veut dir
273 raît clair que la seule solution qui soit commune aux deux problèmes, celui de l’Algérie et celui de l’Europe, n’est autre
41 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (II) (septembre 1958)
274 ons, en vertu d’une règle sacrée sans nul rapport aux situations toujours nouvelles. Cette espèce d’idéalisme politique se
275 « une et indivisible », ouvre une vaste carrière aux idéologies. Elle appelle et suscite des partis à l’image de celui qui
276 ntera d’imposer la fameuse « discipline civique » aux partis d’une nation centralisée, qui n’y voient guère qu’un pis-aller
277 mps de crise, tandis qu’on n’aura pas à l’imposer aux partis d’une fédération, qui voient en elle la condition de leur succ
42 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le vocabulaire politique des Français (novembre 1958)
278 de Port-Royal m’a convaincu qu’on peut faire dire aux mots tout ce que l’on veut, « à condition d’en avertir ». On croyait
279 hommes, et que beaucoup de ceux qui ont voté non, aux deux extrêmes, approuvent encore.   Problème particulier d’une monar
280 a persistance du complexe anticlérical, survivant aux pouvoirs réels de l’Église catholique dans ce pays. On observe en eff
43 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
281 ntermédiaire d’analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de
282 ncé par les Bretons. C’était faire trop d’honneur aux seuls tabous moraux de l’époque victorienne et bourgeoise, et aux suc
283 moraux de l’époque victorienne et bourgeoise, et aux succès des analystes et des marxistes, qui vivent à leurs dépens depu
284 de vision que je propose :   Vladimir Nabokov. —  Aux yeux du « vieil Européen » que je me trouve être de naissance, l’Amér
285 nit le prétexte. Comme le fera voir l’application aux trois romans de l’analyse mythologique proposée par L’Amour et l’Occ
286 passion, c’est-à-dire du désir infini qui échappe aux rythmes naturels et joue le rôle d’un absolu préférable à la vie elle
287 épisodes du roman le donnent à croire, allusions aux péripéties et situations les plus typiques de la légende de Tristan.
288 s aussi de tout horizon spirituel réduit le roman aux dimensions d’un tableau de mœurs à la Hogarth. On partage les irritat
289 blèmes de l’amour et des buts de la vie confèrent aux deux-mille pages de son dernier grand livre76 une puissance d’envoûte
290 rent à toute vraie passion, n’apparaît cependant, aux yeux des passionnés, que comme un contrecoup accidentel. Ils veulent
291 el. Ils veulent brûler. Et ils croient découvrir, aux époques les plus différentes, que c’est l’état présent de la société
292 éricain, que les préférences du grand nombre vont aux romans écrits à la première personne et par une femme, décrivant des
293 u d’hommes et moins encore de femmes ont pu vivre aux États-Unis ; l’un raillant cruellement le way of life américain, l’au
294 nt les dires d’experts) soit le seul trait commun aux deux ouvrages : elle m’en paraît d’autant plus surprenante. Je vois b
295 estions posées suggéraient des réponses conformes aux préjugés du magazine qui a fait l’enquête ? Ce qui est sûr, c’est que
296 te martyre, têtue, extravagante, exaltée, adorée, aux éclats toujours imprévisibles, à jamais sublimes et tragiques ! Oh !
297 est à la fois l’ouïe et la parole offertes en don aux principes muets de l’existence. Dès cet instant, dès cet aveu, dès q
298 e serait plus condamnée, mais simplement soignée, aux frais de la Sécurité sociale. Quel génie saura-t-il déjouer ce plan d
299 t s’il est vrai que l’Autre en tant que tel reste aux yeux d’un amour exigeant le mystère le mieux défendu, — Éros et Agapè
44 1959, Preuves, articles (1951–1968). Rudolf Kassner et la grandeur (juin 1959)
300 autorité. Il faut savoir taire ce qui permettrait aux indiscrets de comprendre intellectuellement sans « réaliser ». Il fau
301 assez analogue, il me semble, à ceux qu’imposent aux néophytes les moines bouddhistes de la secte du zen. Pourtant, le thè
302 idée finalement plus favorable au Livre de Job et aux proverbes zen qu’à Lamartine ou même à Rilke, reconnaîtront dans les
303 udolf Kassner et Rainer Maria Rilke. Elle remonte aux années qui précédèrent la guerre de 1914, et plusieurs témoignages im
304 ilité au Christ, qui blesse les uns, paraît folle aux autres »… Je ne fais ici qu’énumérer les expressions souvent répétées
305 uel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux yeux bandés est le point zéro de la cible, le Néant qui est en même t
306 e chose » (qui tire) est-il de nature spirituelle aux yeux du corps, ou corporelle aux yeux de l’esprit ? Ou les deux à la
307 eur humaine, traduction anonyme, que je crois due aux soins conjugués de Bernard Groethuysen et de Jean Paulhan. 80. En 19
45 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur un chassé-croisé d’idéaux et de faits (novembre 1959)
308 ut étudier nos secrets et s’engagea comme ouvrier aux chantiers maritimes de Saardam. Aujourd’hui, l’ouvrier Khrouchtchev a
309 , depuis le départ presque simultané de la course aux fusées, aux bombes et aux satellites. Reste « le degré de prospérité
310 départ presque simultané de la course aux fusées, aux bombes et aux satellites. Reste « le degré de prospérité et de bonheu
311 simultané de la course aux fusées, aux bombes et aux satellites. Reste « le degré de prospérité et de bonheur des peuples,
312 plus de justification au défaitisme occidental qu’ aux vantardises soviétiques. Lippmann, comme la plupart de nos intellectu
313 pauvres, insatisfaits, donc forts. Que reste-t-il aux riches sans, buts, sinon de devenir le but des pauvres ? Lippmann ne
314 es, et que les vulgarités de Hollywood, conformes aux recettes infaillibles, aient choqué le puritain bolchévique, c’était
315 non moins que celles de la « lutte idéologique ». Aux yeux des Américains, Ike représentait l’allégeance aux valeurs idéale
316 eux des Américains, Ike représentait l’allégeance aux valeurs idéales, à la spiritualité pacifiste, K. la volonté d’efficac
317 acité matérialiste et machiavélique. Inversement, aux yeux des communistes russes, K. représentait l’Idéologie et le sens d
318 stoire, Ike les intérêts immédiats du capitalisme aux abois. Après le voyage de K. les peuples vont sentir — très lentement
319 tent plus facilement de subordonner leur doctrine aux nécessités de leur construction économique ; il est probable que les
320 l’Occident dans l’affaire de Berlin, désamorcée.) Aux yeux des peuples du monde entier, les images concrètes de la Russie e
321 idéologiques, figées et pâlies à l’arrière-plan. Aux yeux des peuples du monde entier, la carte des grandes masses qui fon
322 r désormais, la question de l’absence de l’Europe aux lieux où se discute son sort et le sort d’un monde né de ses œuvres.
46 1960, Preuves, articles (1951–1968). Les incidences du progrès sur les libertés (août 1960)
323 l’échelle mondiale. Le Congrès s’est donc adressé aux intellectuels du monde entier et il leur a dit : Vous, écrivains, phi
324 C’est pourquoi nous devons attacher tant de prix aux contacts que permet un congrès comme le nôtre : contacts d’une part e
325 enu depuis dix ans, s’élargissant progressivement aux dimensions du monde entier, est désormais d’organiser un ample effort
47 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
326 éfère se fier à elle-même plutôt que de se livrer aux directives d’un tel faux savant. La spontanéité de l’inclination amou
327 être l’Exception : Au soldat qui monte la garde aux frontières, est-il permis de se marier ? Un tel soldat ose-t-il — cec
328 la veille du départ de Régine pour un long voyage aux Antilles. Il mourut le 11 novembre de la même année. Régine était au-
329 le. On sait que son invention doit être attribuée aux chevaliers poètes provençaux, ces hommes magnifiques et ingénieux du
330 permet alors à la musique d’assouplir ses allures aux rythmes des danses dithyrambiques, de s’abandonner impunément à un se
331 chasteté douteuse, à la religiosité décadente et aux « Sursum ! Bouboum ! » de Wagner ? Elle enseigne l’amour « remis à sa
332 trigues de la connaissance — qu’il poursuit jusqu’ aux étoiles les plus hautes et les plus lointaines ! — jusqu’à ce qu’enfi
333 ’est que les Mémoires existent bel et bien. Quant aux points de contact historiques entre le Vénitien et Don Giovanni, qu’i
48 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai 1961)
334 l’infidélité systématique du rationaliste éclairé aux coutumes, préjugés et principes du groupe natif, de la tribu ou de la
335 s exemples évoqués ici l’ont établi. En revanche, aux heures de crise que les célibataires comme les couples mariés travers
336 ui ne sont au vrai que des moyens ? Limitons-nous aux quatre que voici : la durée, le bonheur, la liberté, l’amour.   La d
337 ur Mazetto, c’est d’empêcher Zerline de succomber aux entreprises du seigneur ; pour Zerline, c’est de succomber ; et pour
338 ipe essentiel dont la connaissance était réservée aux esprits supérieurs, seuls dépositaires de cet ultime secret : Rien n’
339 plus d’une page de ses Mémoires, et pas seulement aux premières phrases où il compare la France à la « princesse des contes
49 1961, Preuves, articles (1951–1968). Pour Berlin (septembre 1961)
340 er tout pays, y compris le sien. » Dans ses notes aux puissances occidentales, M. Khrouchtchev déclare que « le régime soci
341 l’approuvent. Mais c’est parce que Moscou refuse aux Allemands de l’Est le droit élémentaire de choisir leur régime et d’a
342 dictatures et de l’empire communiste ne tient qu’ aux barbelés de la porte de Brandebourg, — au chantage qui fait leur seul
50 1963, Preuves, articles (1951–1968). Le mur de Berlin vu par Esprit (février 1963)
343 as connaître l’autre Berlin, de ne pas confronter aux réalités l’image commode qu’on s’en faisait ; on voulait pouvoir s’im
344 finant à l’idolâtrie ». En effet, le mur « assure aux paladins de l’antimarxisme un lieu de pèlerinage, un fertile terrain
345 n lieu de pèlerinage, un fertile terrain d’action aux profiteurs de tout poil, et à la presse la source inépuisable d’alléc
346 t Auschwitz », que l’auteur semble donc attribuer aux seuls Allemands de l’Ouest. Enfin, et c’est sans doute l’argument le
347 trop de ce sens des responsabilités qui manquait aux fugitifs ». L’auteur affirme d’ailleurs qu’« une large proportion » d
348 mur. En effet, l’Ouest, en promettant l’entretien aux fugitifs, « achetait des techniciens dont la formation ne lui avait r
349 dédommagement ». (Combien l’URSS a-t-elle offert aux Anglais en remboursement de Pontecorvo ? Combien Hitler eut-il pu dem
350 de Pontecorvo ? Combien Hitler eut-il pu demander aux Américains en dédommagement de la formation d’Einstein, qui ne leur a
51 1963, Preuves, articles (1951–1968). Une journée des dupes et un nouveau départ (mars 1963)
351 timents de l’un et de l’autre, mais je m’en tiens aux décisions intervenues. Ce chassé-croisé n’a pu surprendre que ceux qu
352 omplices de ses desseins cachés. En vérité, c’est aux mouvements de militants qu’il appartenait de nous offrir une vision d
353 de ses règles et méthodes, admirablement adaptées aux conditions de l’économie moderne — ses succès l’ont démontré — appell
354 sur les Communautés, elle seule pourra faire face aux tâches mondiales que la culture occidentale doit assumer. Encore faut
355 e, l’Espagne, ou la Suisse. Mais nous sommes tous aux prises avec la politique de nos États, de leurs pouvoirs. Dans le mêm
52 1964, Preuves, articles (1951–1968). Un district fédéral pour l’Europe (août 1964)
356 déjà bien au-delà), et c’est absolument inadéquat aux exigences reconnues de ce siècle. Ultime tentative pour prolonger le
357 ations unitaires sur le modèle français, promises aux guerres nationalistes et coloniales, seule la Suisse réussit à unir s
358 es lendemains de la Seconde Guerre mondiale jusqu’ aux environs de 1960, il faut reconnaître que nos autorités et notre pres
359 nos sages et de nos experts, quoique trop tardive aux yeux du reste de l’Europe. Notre entrée à l’OECE fut accueillie avec
360 pas avec des longues piques, des crampons de fer aux pieds et une résolution farouche que nous pourrons faire face à une E
361 s amène. C’est l’expansion de l’industrie suisse, aux destinées de laquelle l’auteur de la déclaration que j’ai citée n’est
362 ous devons dorénavant de prendre des initiatives. Aux deux solutions en présence à l’échelle du continent — sacrifier les p
363 ifier les patries à l’union, ou sacrifier l’union aux égoïsmes qu’on déguise en patriotismes — la Suisse se doit d’en oppos
364 l’empirisme qui, jusqu’ici, a présidé avec succès aux destinées de notre pays. J’en donnerai un exemple tout récent : je le
365 e nature à affaiblir la situation du gouvernement aux yeux du parlement et du pays. » Sur quoi l’un des journalistes romand
366 ir un programme discréditerait-il le gouvernement aux yeux du parlement et du peuple ? » Et il conclut : « Confusione homin
367 donnance des choses et des États, céderont le pas aux notions d’interaction et de simultanéité. Distances dévalorisées ou a
368 tion de l’État dont la portée historique n’éclate aux yeux qu’aujourd’hui, un idéal national qui n’a pas de valeur pour nou
369 de s’étendre du plan moral, civique et politique, aux domaines de l’administration, de l’économie, de la culture en général
370 cution sont nombreux et organiquement distribués. Aux stades encore primitifs de la technique et du développement industrie
371 sitaire de la formule qui paraît la mieux adaptée aux conditions du monde de demain, elle serait donc désignée plus que tou
372 s aménagements internes), serait ensuite présenté aux dix-neuf États de l’Europe de l’Ouest145. Il serait présenté au nom d
373 rêve des Suisses, à la littérature romantique et aux intérêts du tourisme. 3°) Entre ces deux visions d’un comportement su
374 t par manque d’attention, et pour n’avoir pas cru aux conseils les plus simples. À une Suisse qui ne veut ou ne peut assume
375 ctions prévisibles : un État-capitale ferait peur aux autres. La Suisse perdrait dans cette affaire son indépendance et ses
376 out le monde, d’ici huit jours, ira jeter du pain aux cygnes », me disait le chef de la police municipale à la veille d’une
377 sses, petites fleurs intenses. Une place de bourg aux maisons peintes en rouge et ocre, hérissées d’enseignes baroques. Les
378 rustiques de Soglio. La rade de Genève illuminée aux soirs d’été. Les petits déjeuners sur un balcon d’hôtel, à Montreux,
379 nt les Alpes translucides. Et ces wagons spacieux aux larges baies, glissant en silence dans la pluie entre les collines, l
380 nt au laboratoire dans les glaciers, de Paracelse aux industries chimiques, aux guérisseurs de l’Appenzell, aux prix Nobel.
381 glaciers, de Paracelse aux industries chimiques, aux guérisseurs de l’Appenzell, aux prix Nobel. Et cette science ou cet a
382 stries chimiques, aux guérisseurs de l’Appenzell, aux prix Nobel. Et cette science ou cet art de la vie communale, du pacte
383 ou cet art de la vie communale, du pacte primitif aux syndics de village. Et beaucoup de lourdeur, de brusquerie, d’accents
384 e de 1773. 137. Inclus dans l’« Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire ». 138. Die Schweizerische Nationalität.
53 1966, Preuves, articles (1951–1968). André Breton (novembre 1966)
385 ne surtout dans les rues de Paris, suivant Nadja, aux terrasses de café entouré de son groupe, ou seul, dans sa veste de da
386 ole (refusé mais sacré) de la révolte inefficace, aux yeux sévères des jeunes mouvements personnalistes où je militais, ces
387 s textes par jour : « La voix de l’Amérique parle aux Français », et j’avais deux équipes d’« announcers » qui les lisaient
388 de la censure à la polycopie, avant d’être remis aux speakers, nous trouvons un moment pour causer. Et souvent nous parlon
389 devrait durer trois jours dans une vaste demeure aux portes condamnées, où chaque invité amènerait une personne inconnue d
390 traînant des sanctions immédiates. Rendre un sens aux paroles, aux gestes et au costume, par cela même à la Surprise… Intro
391 sanctions immédiates. Rendre un sens aux paroles, aux gestes et au costume, par cela même à la Surprise… Introduction à la
392 contrepoint avec deux télétypes. Visières vertes aux fronts sous les lampes dures, manches retroussées, fatigue, paniques
393 igilante qu’il n’a cessé de vouer, sa vie durant, aux manifestations visibles et officielles du christianisme, était un êtr
394 it des plus exaltants. Or il n’est rien de commun aux deux doctrines hors le grand ton de rigueur fanatique qui était l’un
395 célébrés !) J’ai vu plus d’une scène de ce genre aux réunions du groupe, d’ailleurs variable et quelque peu fortuit, qu’av
396 iserie imaginative, on ne peut refuser d’accorder aux écrivains réformateurs de la première moitié du xixe siècle le bénéf
397 cident pour montrer que l’amitié comptait parfois aux yeux d’André Breton un peu plus que sa passion religieuse (antichréti
398 vi — avec autant d’audace que d’exacte obéissance aux signes devinés — ce qu’il faut bien que j’appelle ici, d’un terme sig
54 1968, Preuves, articles (1951–1968). Marcel Duchamp mine de rien (février 1968)
399 ies que tout cela ! On en revient donc évidemment aux mythes. Je le prévoyais. Prenez la notion de cause : la cause et l’ef
400 on fixe des pièces à bouton-pression « résistant aux secousses et déraillements », précise-t-il. Mais faute de jouer, nous
55 1968, Preuves, articles (1951–1968). Vingt ans après, ou la campagne des congrès (1947-1949) (octobre 1968)
401 ilitants européens, et elle leur faisait préférer aux réceptions ou à l’opéra le travail nocturne des commissions. C’est el
402 des rapports et des résolutions ne pourra révéler aux auteurs de thèses ; une certaine fraîcheur créatrice qui animait l’en
403 x Je venais de rentrer en Europe après six ans aux USA, et je m’installais près de Genève, mais en France, à Ferney-Volt
404 nts « européistes » jusqu’alors étrangers les uns aux autres ; c’est là que naquit l’idée d’un rassemblement de ces forces
405 proches, les mouvements de résistance à Hitler et aux nationalismes totalitaires : c’étaient eux qui prolongeaient leur éla
406 je ne m’en forme qu’aujourd’hui un tableau clair, aux grandes lignes bien marquées. J’avais plongé dans un milieu nouveau d
407 nt je n’étais pas encore membre et d’un mouvement aux contours assez vagues mais au sein duquel j’entrevoyais des possibili
408 bien se retirera sous sa tente, ou bien se liera aux “grands noms” de l’“Europe unie” et de la Ligue. Nous pourrions sans
409 e chance d’intéresser la presse, ou bien cédaient aux exigences toujours plus radicales des fédéralistes (quitte à les « as
410 le, loin d’être une simple adjonction ornementale aux commissions « sérieuses » (la politique et l’économique), devait assu
411 u’à ce jour préambule « constituerait un Message aux Européens à faire approuver par acclamations » et serait donc lu à l
412 port culturel, à l’encre encore humide, fut remis aux délégués le deuxième jour du Congrès. On me dit qu’un des auteurs qu’
413 blanches et nues, jusqu’à cette rangée d’écussons aux lions couchés trois par trois. Plus bas, des tapis suspendus. Au-dess
414 oyeux anarchiste italien, des ministres allemands aux lunettes sans bord… Mais pourquoi cet immense applaudissement ? “L’Eu
415 es Morgan veut qu’on s’en remette pour la culture aux gouvernements (ceux du Pacte de Bruxelles) mais l’ancien ministre de
416 de l’homme et Cour suprême, « instance supérieure aux États à laquelle puissent en appeler personnes et collectivités ». To
417 u-dehors par les parlements ». Enfin, le Message aux Européens revendiquait « une assemblée… où soient représentées les f
418 olutionnaire » du congrès de La Haye. Le Message aux Européens , après avoir été discuté pendant deux mois, et mis au poin
419 ours duquel, voyant entrer Churchill Jr, je criai aux huissiers : « Faites sortir ce journaliste irresponsable », Paul van
420 and me donna la parole pour présenter le Message aux Européens . Au moment où, marquant un temps, j’allais passer à l’enga
421 rigeants de Montreux, accusée d’avoir trop cédé «  aux Anglais », fut injustement désavouée, après des polémiques acerbes. H
422 dation des syndicats en Amérique latine ; prisons aux USA ; puis, en Europe, Mouvement européen et groupe de Bilderberg — v
56 1970, Preuves, articles (1951–1968). Dépasser l’État-nation (1970)
423 upe de nations conquises par l’une d’entre elles, aux pouvoirs absolus de l’État. C’est vouloir faire coïncider sur un même
424 est livrer sans recours toute l’existence humaine aux seules décisions de bureaux installés dans une seule capitale, et int
425 ui, par ailleurs, se révèle incapable de répondre aux exigences concrètes de notre temps, puisqu’il est à la fois trop peti
426 ième Grand préoccupé principalement de tenir tête aux deux autres, alors il faut créer un super État-nation continental, un
427 tout unifier par des lois inflexibles, sans égard aux diversités ethniques et régionales, et soumettre la production indust
428 bsolu. Il  faut distribuer les pouvoirs étatiques aux différents niveaux de décision — le communal, le régional, le fédéral
429 ennemis de l’union en jurant de ne jamais toucher aux droits sacrés de vos États-nations ! Vous savez bien que vous ne pour
430 pas unir l’Europe en proclamant votre attachement aux causes mêmes de sa division ! Pourquoi ne pas le dire ouvertement ? T
431 on au-delà. Il faut distribuer et répartir l’État aux différents niveaux de décision où il peut servir une entité vivante,
432 , de la commune et de l’entreprise à la région et aux groupements de régions jusqu’au niveau européen ; là des Agences fédé
433 n et que l’auteur reprend dans sa Lettre ouverte aux Européens qui paraîtra prochainement aux Éditions Albin Michel. »
434 ouverte aux Européens qui paraîtra prochainement aux Éditions Albin Michel. »