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e réagit avec un réalisme impitoyable et sain. La
foi
chrétienne elle-même doit aujourd’hui se réjouir d’un tel scepticisme
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de deux-mille ans. Cependant, de nos jours, notre
foi
dans le Progrès a cessé d’être une foi naïve. Nous nous posons à son
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urs, notre foi dans le Progrès a cessé d’être une
foi
naïve. Nous nous posons à son sujet des questions parfois angoissante
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rogrès collectif demeure un pur et simple acte de
foi
, devant lequel il est permis de rester sceptique… En vérité, l’idée d
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ces de gaieté. » Ou encore : « J’étais armé d’une
foi
presque téméraire en ma capacité de pouvoir toutes choses, sauf une :
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saut. L’instant, c’était pour lui le temps de la
foi
, le contact du temps et de l’éternité ou, comme il le disait : « la p
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ion ». Le saut, c’était le mouvement propre de la
foi
, irrationnel, instantané, concret, ce mouvement que le moindre doute
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onc une périphrase philosophique pour désigner la
foi
et sa nécessité. On ne peut que « croire » en Dieu, et l’on ne peut q
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actère d’incertitude objective lié à tout acte de
foi
. Hamlet sait exactement ce qu’il doit faire : tuer l’usurpateur, veng
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ant l’antagonisme en apparence irréductible de la
foi
religieuse et des certitudes relatives fondées sur la science, la tab
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lle il voyait le gage d’une paix féconde entre la
foi
, la liberté, et le civisme militant. « Universel » en tant que cathol
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lui dit à son tour comme Augustin à celui que sa
foi
délivre de la loi : ama et fac quod vis ! La passion de Tristan ne po
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ion de tous. Son élan fou, qui mime le saut de la
foi
, ne jette pas l’homme dans son salut vivant ni dans un martyre saluta
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— c’est le moment anarchisant — mais aussitôt la
Foi
l’engage dans l’obéissance de l’Église — et c’est le moment instituan
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ment instituant, communautaire. L’irruption de la
foi
dans une vie figure donc le modèle spirituel de toute révolution occi
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lutionnaire européen se détache sur le fond d’une
foi
qui tient la liberté et l’action prophétique pour plus vraies que l’O
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dait sur la réalité des hommes transformés par la
foi
. Elle n’avait pas pour but de convertir la société, mais d’unir en un
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teur éternel, mort pour nous mais présent dans la
foi
, cette « ferme assurance des choses qu’on ne voit pas ». Le Parti au
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irmée sur tous les murs ; il réclame lui aussi la
foi
des militants dans un monde idéal et futur, mais cette foi n’est gagé
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ilitants dans un monde idéal et futur, mais cette
foi
n’est gagée que sur le sacrifice et la mort de ses adversaires. On en
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tion et la liberté, entre le sacré national et la
foi
chrétienne, etc., contradictions qui ont éclaté dès 1914, affaiblisse
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sacré, c’est-à-dire cet instinct religieux que la
Foi
véritable transcende. Elles mesurent la dérive de l’homme occidental
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venture, qui ne peut jamais être saisi que par la
foi
. Le christianisme se distingue de la plupart des autres religions par
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uissance. La même ardeur l’anime, le même élan de
foi
, mais il croit voir soudain le but tout proche : il le touche de ses
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njeu. Ainsi, les hérésies jaillissent de la vraie
foi
et s’en écartent, mais disséminent dans des millions d’esprits inatte
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n, certains types d’expérience spirituelle que la
foi
seule a pu créer et qui l’attendront désormais de toute la force d’un
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s’élèvent et les Pères crient : « C’est la vraie
Foi
! C’est la Foi des Apôtres ! » « Anathème à celui qui ne croit pas ai
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es Pères crient : « C’est la vraie Foi ! C’est la
Foi
des Apôtres ! » « Anathème à celui qui ne croit pas ainsi ! Chassez E
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r dénie par principe. Enfin, nous avons vu que la
foi
met un terme à la magie, aux mythes, aux religions naturelles, qui te
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ndividu dans l’anthropologie chrétienne, enfin la
foi
et la religion naturelle. Mais qu’en est-il des autres couples d’oppo
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nd modèle historique fut montré comme objet de la
foi
par les Pères du concile de Nicée, mais devint par la suite une « man
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et d’où vient le courage qu’elle suppose ? De la
foi
, qui est confiance en Dieu. Car « si Dieu est le créateur du monde, i
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rtant vient de Dieu… Dieu n’est pas l’objet d’une
foi
véritable s’il ne peut pas supporter d’être mis en question par les f
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mpitoyable » de la vérité. Car la vérité, pour la
foi
, ne peut être que celle de Dieu, même quand elle semble nuire au grou
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pté le progrès technique et en font un article de
foi
, tandis que les élites le considèrent avec un croissant pessimisme. C
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la vérité et le mensonge. La bonne foi, c’est la
foi
du Parti. La mauvaise foi consiste à lui désobéir en vertu de convict
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nnêtement, sincèrement, je n’en doute pas, sur la
foi
d’un système d’étiquettes proposé par les communistes. La dialectique
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s le sens du doute, sans lequel il n’est point de
foi
digne de ce nom. Nous pouvons les convaincre aussi que l’amour de la
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rompe, et qui meurt de vos doutes, plus que de la
foi
des autres. C et D (ensemble). Laissez-moi ricaner, monsieur ! Votr
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ttait en fanatique : pessimisme du militant d’une
foi
religieuse ou politique brutalement contestée par le succès des autre
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l’Occident est déjà dans Virgile, le déclin de la
foi
dans les Pères de l’Église, la fin de l’Histoire dans Augustin, premi
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du « Gentil Seigneur » auquel on offre « amour et
foi
en échange de son aide et protection ». Et si Sartre est contre de Ga
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uquée, violation répétée des allégeances et de la
foi
jurée, profanation du sacré féodal et des sacrements catholiques, fau
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e, qui est pour lui la seule forme possible de la
foi
. Et certes, il m’est souvent venu à l’esprit que cette Einbildungskr
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our Kassner d’abord la seule forme possible de la
foi
— ce qui est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le zen de
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et de l’idée du Dieu-Homme, l’Hamlet de l’idée de
foi
?… » Je développais cette même idée dans mon essai sur Kierkegaard et
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éductibles, on dirait qu’il essaie de rassurer sa
foi
. Quand les industriels, les acteurs, les fermiers l’écoutent, lui ser
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irs et à notre raison, à notre volonté et à notre
foi
. Et alors, la liberté serait-elle du nombre de ces fins dernières, se
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our serait même impossible hors du paradoxe de la
foi
, laquelle est un mouvement de passion, un saut. Toute communication d
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é d’esprit, une parole qui mettait en question la
foi
même de la vérité.130 On ne peut aller plus loin, on ne peut aller
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ientifique, qui est elle aussi, à sa manière, une
foi
dans le vrai objectif, une obéissance au vérifiable. Pourtant, la lib
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formisée et administrativement centralisée. « Une
foi
, une loi, un roi. » « Ein Volk, ein Reich, ein Führer. » Des puissanc