1
é, café, ou restaurant, et de composer le menu de
votre
choix ; droit d’élever nos enfants selon nos principes — et tous les
2
toute l’avance que permet un plus grand passé. Si
vous
demandez : quelles sont nos chances ? Je dirai qu’elles dépendent de
3
nnerre d’applaudissements et toute la presse pour
vous
. J’ai vu cela ce printemps à Bombay, et ne m’en suis pas trop étonné.
4
lente de la révolte des individus. C’est pourquoi
vous
le chercherez en vain dans toute l’Asie. Et vous n’en jouerez pas imp
5
vous le chercherez en vain dans toute l’Asie. Et
vous
n’en jouerez pas impunément dans les États totalitaires, où il se voi
6
lle peut, et qu’elle doit le redevenir demain. Je
vous
conterai plutôt une petite histoire vraie. C’était il y a deux ou tro
7
nde maintenant : quelle est donc cette Europe que
vous
voulez unir pour la sauver ? Je réponds que ce n’est pas celle des tu
8
onne cette attitude ambivalente : aidez-nous avec
vos
dollars, mais si vous exigez que votre aide soit efficace, nous crier
9
mbivalente : aidez-nous avec vos dollars, mais si
vous
exigez que votre aide soit efficace, nous crierons à l’impérialisme ;
10
ez-nous avec vos dollars, mais si vous exigez que
votre
aide soit efficace, nous crierons à l’impérialisme ; puis décampez, g
11
nisme. Quant à la culture, la cause est entendue,
vous
n’êtes que des barbares : digests, Collier’s, Coca-Cola, Hollywood, c
12
d, comics et whisky. Il est vrai que nous copions
vos
romans et vos danses. Mais vous n’avez même pas le sens de la lutte d
13
hisky. Il est vrai que nous copions vos romans et
vos
danses. Mais vous n’avez même pas le sens de la lutte des classes ! O
14
i que nous copions vos romans et vos danses. Mais
vous
n’avez même pas le sens de la lutte des classes ! On sait ce que pens
15
nce ? nous a-t-on dit de tous côtés, qu’en faites-
vous
? N’est-elle pas une partie décisive de la culture au sens moderne ?
16
lèmes difficiles, devant lesquels je souhaite que
votre
conférence ne recule pas. Je citerai deux de ces problèmes, qui d’ail
17
elle-même libre dans sa recherche. Il me reste à
vous
dire, en deux mots, pourquoi cette conférence se tient ici et non ail
18
fut aussi celui de l’essor scientifique. C’était
votre
cité libre et hanséatique, dont le génie nous semblait incarné par ce
19
colonialiste sur la poitrine des fédéralistes. «
Vous
nous vantez l’Europe, il n’y a pas de quoi ! Elle a réduit en servitu
20
e nationalisme — appuyé par les communistes — que
vous
attaquez aujourd’hui ceux qui veulent mettre fin à la cause de ces ma
21
en, sauf justement l’impérialisme, inséparable de
vos
nationalismes. D’autres enfin nient les concepts d’Europe et d’unité
22
», furent emportées par l’occupant. Il dépend de
vous
, Messieurs de la Table ronde, il dépend d’efforts comme le vôtre, il
23
eurs de la Table ronde, il dépend d’efforts comme
le vôtre
, il dépend de nous tous, Européens, d’écrire une autre Histoire pour
24
Asie ! Notre tour est venu de nous immiscer dans
vos
affaires. L’Indochine, la Corée ne vous regardent plus. Mais le probl
25
iscer dans vos affaires. L’Indochine, la Corée ne
vous
regardent plus. Mais le problème allemand nous intéresse beaucoup. »
26
juillet 1954)r s Quand on me demande : « Aimez-
vous
la musique moderne ? » c’est qu’on attend que je dise non. Je réponds
27
it-on. Dans l’Univers d’Einstein (illimité-fini),
vous
iriez aussi loin et longtemps que vous voulez, droit devant vous, pou
28
ité-fini), vous iriez aussi loin et longtemps que
vous
voulez, droit devant vous, pour revenir au même point. Essayez de pen
29
i loin et longtemps que vous voulez, droit devant
vous
, pour revenir au même point. Essayez de penser cela, et vous verrez b
30
revenir au même point. Essayez de penser cela, et
vous
verrez bientôt que la question d’un au-delà ne se pose plus. Dans l’u
31
, et qui reviendra peut-être à son point initial,
vous
n’irez pas plus loin ni plus longtemps que la plus extrême galaxie. M
32
la maison plus résistants que nos corps). Mais si
vous
ne priez plus, ce n’est tout de même pas leur faute. Retour à l’ax
33
ait par lui-même, et c’est toujours quelqu’un qui
vous
appelle par le moyen de ce porte-voix. Si vous courez répondre, agacé
34
ui vous appelle par le moyen de ce porte-voix. Si
vous
courez répondre, agacé par le bruit, c’est que vous vous attendez à q
35
us courez répondre, agacé par le bruit, c’est que
vous
vous attendez à quelque chose que vous ne désirez pas manquer. Vous n
36
urez répondre, agacé par le bruit, c’est que vous
vous
attendez à quelque chose que vous ne désirez pas manquer. Vous n’êtes
37
c’est que vous vous attendez à quelque chose que
vous
ne désirez pas manquer. Vous n’êtes donc esclave que de vous-même. E
38
à quelque chose que vous ne désirez pas manquer.
Vous
n’êtes donc esclave que de vous-même. Erreur sur la belle voiture. C
39
vement de l’Histoire ». Ces réalistes me diront :
vous
parlez au nom de la morale, mais K. et ses amis ont bien d’autres pro
40
oissante. Premier argument : Puisque tout ce que
vous
condamniez a été « supprimé » avec le stalinisme, vous n’avez plus de
41
condamniez a été « supprimé » avec le stalinisme,
vous
n’avez plus de raisons de vous méfier de l’URSS. Réponse : Tout n’es
42
vec le stalinisme, vous n’avez plus de raisons de
vous
méfier de l’URSS. Réponse : Tout n’est pas condamné, loin de là, et
43
utes ces choses dans l’esprit des chefs russes et
le vôtre
aient changé. Répéter contre Staline et Beria ce qu’ils disaient cont
44
one, Spender, ou Milosz, ou Aron ? Non, bien sûr,
vous
n’y pensez pas. Les anticommunistes vulgaires seraient-ils donc ceux
45
rences, de leur dire aujourd’hui : « Reconnaissez
vos
torts. » Ils vivaient sur des mythes verbaux et littéraires d’une ind
46
r de demain, je l’ordonne, soyez libres ! Peignez-
vous
comme il vous plaira et cessez d’obéir comme des brutes ! » Aussitôt
47
e l’ordonne, soyez libres ! Peignez-vous comme il
vous
plaira et cessez d’obéir comme des brutes ! » Aussitôt la panique se
48
t. Comprenez qu’il n’est pas d’autre voie, et que
vous
ne serez jamais libres à moindre prix. D’autres difficultés créées
49
, je suis sous-développé. B. Intéressant ami, que
vous
faut-il ? A. Si vous ne m’aidez pas, sachez-le, je me jetterai dans l
50
ppé. B. Intéressant ami, que vous faut-il ? A. Si
vous
ne m’aidez pas, sachez-le, je me jetterai dans les bras de Moscou, et
51
je me jetterai dans les bras de Moscou, et c’est
vous
qui m’y aurez poussé ! J’ai besoin d’un barrage. B. Entendu. Vous aur
52
ez poussé ! J’ai besoin d’un barrage. B. Entendu.
Vous
aurez des capitaux. Je vous demanderai seulement… A. Quoi, déjà des c
53
barrage. B. Entendu. Vous aurez des capitaux. Je
vous
demanderai seulement… A. Quoi, déjà des conditions politiques ? Sache
54
ues ? Sachez, monsieur, que je suis souverain. Je
vous
refuse le droit de vous mêler de mes affaires B. Je croyais qu’il s’a
55
que je suis souverain. Je vous refuse le droit de
vous
mêler de mes affaires B. Je croyais qu’il s’agissait d’un barrage, qu
56
gissait d’un barrage, que c’était une affaire, et
votre
affaire d’abord, et que vous me demandiez de m’en mêler. A. Vous me j
57
ait une affaire, et votre affaire d’abord, et que
vous
me demandiez de m’en mêler. A. Vous me jetez dans les bras de Khrouch
58
stement que mes capitaux seraient administrés par
vous
. Cependant, j’eusse aimé suggérer certaines garanties de bonne gestio
59
ertaines garanties de bonne gestion. A. Me prenez-
vous
pour un sous-développé ? B. Je vous prends pour quelqu’un qui a besoi
60
A. Me prenez-vous pour un sous-développé ? B. Je
vous
prends pour quelqu’un qui a besoin d’un barrage, mais qui n’en a pas
61
B. Mais à quelles conditions politiques ? A. Vous
vous
mêlez de nouveau de mes affaires privées ! Nous irons dénoncer devant
62
vant l’ONU cette abominable pression ! B. Comment
vous
avancer les capitaux requis sans, par là même, intervenir dans vos af
63
apitaux requis sans, par là même, intervenir dans
vos
affaires ? A. Assez de sophismes et de provocations impérialistes ! V
64
z de sophismes et de provocations impérialistes !
Vous
êtes riche, je suis pauvre, vous devez donc me donner de quoi devenir
65
impérialistes ! Vous êtes riche, je suis pauvre,
vous
devez donc me donner de quoi devenir riche à mon tour. B. Pourquoi vo
66
ner de quoi devenir riche à mon tour. B. Pourquoi
vous
ferais-je ce don sans garanties, à vous qui m’insultez en me le deman
67
Pourquoi vous ferais-je ce don sans garanties, à
vous
qui m’insultez en me le demandant ? A. Pour éviter que je me jette da
68
je me jette dans les bras de Moscou. B. Pourquoi
vous
jeter dans les bras de Moscou, qui ne vous aidera jamais sans conditi
69
urquoi vous jeter dans les bras de Moscou, qui ne
vous
aidera jamais sans condition ? A. Parce que Moscou vous emm… et que ç
70
idera jamais sans condition ? A. Parce que Moscou
vous
emm… et que ça me plaît. B. Si je vous donnais les capitaux, Moscou n
71
que Moscou vous emm… et que ça me plaît. B. Si je
vous
donnais les capitaux, Moscou ne changerait pas pour si peu. Je vous r
72
apitaux, Moscou ne changerait pas pour si peu. Je
vous
rendrais plus fort contre moi, et vous ne m’aimeriez pas davantage. V
73
si peu. Je vous rendrais plus fort contre moi, et
vous
ne m’aimeriez pas davantage. Vous n’aimez pas vos intérêts, pourquoi
74
contre moi, et vous ne m’aimeriez pas davantage.
Vous
n’aimez pas vos intérêts, pourquoi donc m’intéresseraient-ils ? Vous
75
ous ne m’aimeriez pas davantage. Vous n’aimez pas
vos
intérêts, pourquoi donc m’intéresseraient-ils ? Vous aimez seulement
76
s intérêts, pourquoi donc m’intéresseraient-ils ?
Vous
aimez seulement me haïr. Cherchez ailleurs que dans mes dons les moye
77
ailleurs que dans mes dons les moyens d’assouvir
votre
haine. Nasser n’est pas Hitler Toujours en retard d’une dictatu
78
Votre Europe, au fond, qu’est-ce que c’est ? Êtes-
vous
sûr qu’elle existe ? Où commence-t-elle dans le temps ? Et où finit-e
79
l est aux portes, l’union nous sauverait tous, et
vous
demandez une bonne définition ! Je vous vois venir. A. J’y viens ! Se
80
tous, et vous demandez une bonne définition ! Je
vous
vois venir. A. J’y viens ! Serait-elle de gauche ou de droite ? Domin
81
A. Mais je ne sais toujours pas de quelle Europe
vous
parlez. B. De celle qu’il nous faut faire, ne fût-ce que pour sauver
82
alogue — et tout dialogue, peut-être. De celle où
vous
êtes né comme moi, si je ne me trompe, et qui meurt de vos doutes, pl
83
né comme moi, si je ne me trompe, et qui meurt de
vos
doutes, plus que de la foi des autres. C et D (ensemble). Laissez-m
84
et D (ensemble). Laissez-moi ricaner, monsieur !
Votre
Europe, elle nous laisse tomber ! B. Comment l’aurait-elle pu si elle
85
aurait-elle pu si elle n’était pas née ? Et c’est
vous
qui en avez décidé, vous les Anglais en sabotant Strasbourg, vous les
86
était pas née ? Et c’est vous qui en avez décidé,
vous
les Anglais en sabotant Strasbourg, vous les Français en tuant la CED
87
décidé, vous les Anglais en sabotant Strasbourg,
vous
les Français en tuant la CED. Vous l’appelez quand elle peut vous ser
88
nt Strasbourg, vous les Français en tuant la CED.
Vous
l’appelez quand elle peut vous servir, et la mettez en doute quand il
89
s en tuant la CED. Vous l’appelez quand elle peut
vous
servir, et la mettez en doute quand il faut qu’on la serve. C’est nat
90
e quand il faut qu’on la serve. C’est naturel, on
vous
comprend très bien. Mais vous auriez tort de vous plaindre. C et D. N
91
. C’est naturel, on vous comprend très bien. Mais
vous
auriez tort de vous plaindre. C et D. N’empêche que nous sommes seuls
92
vous comprend très bien. Mais vous auriez tort de
vous
plaindre. C et D. N’empêche que nous sommes seuls à relever un défi q
93
s seuls — et l’on sait pourquoi — à proclamer que
vous
faites ainsi, mais rien ne se passe. C et D. C’est qu’il y a tous les
94
pe, reste impuissante en fait contre l’Égypte. Si
vous
êtes souverains, tirez donc ! Et n’allez pas demander partout des per
95
lez pas demander partout des permissions. Mais si
vous
ne pouvez rien sans toute l’Europe, faites-la ! S. Comment va votre
96
sans toute l’Europe, faites-la ! S. Comment va
votre
Europe, cet automne ? B. Et vous ? merci. Tout germe et tout bourgeon
97
S. Comment va votre Europe, cet automne ? B. Et
vous
? merci. Tout germe et tout bourgeonne. On se croirait au printemps !
98
écu, si le Chancelier lui survit. B. L’Europe que
vous
dites vaticane n’a jamais existé du tout. Il y avait les trois Grands
99
ssant ! B. Plus ou moins. S. Mais qu’est-ce qu’il
vous
faut ? B. L’Europe est une cause trop sérieuse pour qu’on la laisse a
100
le réflexe normal de tout bon communiste. « Je
vous
assure, docteur ! » Les événements récents, à la suite du XXe Cong
101
invites qui parfois sont insultantes : « Libérez-
vous
! dit-on aux intellectuels communistes. Mais de quoi veut-on que nous
102
r, de fermer les yeux, et de parler de progrès en
vous
faisant les poches. La fameuse souveraineté nationale révèle ici sa v
103
s met en mesure de découvrir Colomb58. Lisez-le :
Vous
verrez que nos amers masochistes, calomniant à longueur de journée l’
104
De tous côtés, on demande au Congrès : Que faites-
vous
? Que les paroles ne suffisent pas contre les tanks, on s’en doutait,
105
Que peut-on faire ? Je suis prêt à le faire avec
vous
. » « Agissez ! Agissez ! Agissez ! » — dernier Message des écrivains
106
les Malgaches ? Et le Guatemala ? Et l’Algérie ?
Vous
ne protestez pas ? Vous êtes donc pour ? (Mais ceux-là ne me disent p
107
uatemala ? Et l’Algérie ? Vous ne protestez pas ?
Vous
êtes donc pour ? (Mais ceux-là ne me disent pas : et Berlin ? Et Pozn
108
oblige et nulle discipline de parti. Faut-il donc
vous
faire un dessin ? Que je n’aie rien dit cette fois de Perón, de Franc
109
ettre, Madame, une seule fois, et montrez ensuite
vos
jambes à qui vous voudrez. » À ses amis de Paris : « On fabrique ici
110
e seule fois, et montrez ensuite vos jambes à qui
vous
voudrez. » À ses amis de Paris : « On fabrique ici beaucoup mieux qu’
111
n fabrique ici beaucoup mieux qu’à Genève… Donnez
vos
ordres : vous serez servis… Vous aurez de très belles montres et de t
112
i beaucoup mieux qu’à Genève… Donnez vos ordres :
vous
serez servis… Vous aurez de très belles montres et de très mauvais ve
113
’à Genève… Donnez vos ordres : vous serez servis…
Vous
aurez de très belles montres et de très mauvais vers quand il vous pl
114
s belles montres et de très mauvais vers quand il
vous
plaira. » En vingt ans, le village passe de cinquante foyers à plus d
115
garçons défilent à cheval, en uniforme. « Sont-ce
vos
soldats ? » demande le prince de Hesse. « Non, mes amis ! », dit le g
116
he, qui assourdit tout d’un coup leur grondement.
Vous
voyez que ce pays est le centre du monde. C’est ce que l’on pense tou
117
rotestants qui se sont disputés devant lui : « Si
vous
voulez qu’on tolère ici votre doctrine, commencez par n’être pas into
118
és devant lui : « Si vous voulez qu’on tolère ici
votre
doctrine, commencez par n’être pas intolérants ni intolérables. » Ail
119
cuse tout, y compris le massacre des ouvriers : «
Vous
répondez que la différence est grande, que toutes les religions (lise
120
nous-mêmes, et d’un obscur besoin de revanche : —
Vous
nous avez laissés tomber ? Bien. Faites sans nous !… Il y a la crise
121
els ou régionaux. Beaucoup d’Allemands de l’Ouest
vous
disent (mais peu le croient) que la neutralisation de leur pays facil
122
tes en chemise, ceints d’étuis à Leica. R. — Avez-
vous
entendu cette femme à l’autre table ? Elle trouve Venise « artificiel
123
’aiment pas l’artificiel n’ont qu’à brouter. A. —
Vous
êtes bien dur et bien maussade. R. — C’est qu’il y a de quoi ! Venise
124
iel, probablement. A. (soudain très pâle). Ce que
vous
dites-là, ce permis de voyager, ce n’est pas très… démocratique ? R.
125
. — Ce ne l’est pas le moins du monde, et après ?
Vous
croyez à la Démocratie ? A. — Je crois à l’éducation progressive des
126
s et que la Place n’est pas bien régulière. Voyez-
vous
, c’est l’immense Problème des Loisirs qui défile devant nous sur cett
127
mocratie mal éduquée, insuffisamment éduquée, que
vous
semblez vouloir condamner. R. — Oh ! je ne la condamne pas ! Je la cr
128
ouper la tête, mais cela ne résoudra rien. Voulez-
vous
que je devienne bien sérieux ? Je vous confierai que c’est l’examen d
129
en. Voulez-vous que je devienne bien sérieux ? Je
vous
confierai que c’est l’examen de l’Éducation précisément, et de ses co
130
inguer. C’est donc un acte antidémocratique. A. —
Vous
faites du paradoxe, vous n’êtes pas « bien sérieux ». R. — Je suis au
131
e antidémocratique. A. — Vous faites du paradoxe,
vous
n’êtes pas « bien sérieux ». R. — Je suis aussi sérieux que l’étymolo
132
par démocratie tout autre chose. R. — Quoi, selon
vous
? A. — Eh bien, l’égalité d’abord, l’abolition des privilèges, la pro
133
a dictature et de l’arbitraire du Pouvoir. Seriez-
vous
devenu fasciste ? R. — C’est ce qu’on lance à la tête de quiconque ém
134
uement aux dictatures. A. — Je ne vois pas à quoi
vous
tendez et quelle sorte de régime vous paraît bon. R. — J’avoue que j’
135
pas à quoi vous tendez et quelle sorte de régime
vous
paraît bon. R. — J’avoue que j’ignore son nom, on le trouvera bien un
136
de notre système actuel que quelques procédés que
vous
approuvez d’ailleurs, parce que vous les croyez démocratiques, quand
137
procédés que vous approuvez d’ailleurs, parce que
vous
les croyez démocratiques, quand ils sont aristocratiques. A. — Comme
138
nnent tous abusifs quand ils durent. R. — Puis-je
vous
faire observer que l’élection n’est pas un procédé démocratique, si l
139
le principe que tous les hommes sont égaux ? Mais
vous
n’y croyez pas, à ce principe de base. La preuve en est que vous appr
140
pas, à ce principe de base. La preuve en est que
vous
approuvez les élections. A. — Je ne vous suis plus. R. — C’est pourta
141
est que vous approuvez les élections. A. — Je ne
vous
suis plus. R. — C’est pourtant simple. Si les démocraties égalitaires
142
e qui, ou bien certains semblent meilleurs, alors
vous
élisez une aristocratie. A. — Vous jouez sur les mots. R. — Non, je l
143
illeurs, alors vous élisez une aristocratie. A. —
Vous
jouez sur les mots. R. — Non, je les prends au sérieux. A. — Vous app
144
es mots. R. — Non, je les prends au sérieux. A. —
Vous
approuvez donc l’élection en tant que procédé antidémocratique ? R. —
145
avec des chances de tomber juste. A. — Que faites-
vous
du suffrage universel ? R. — Les démocrates eux-mêmes en limitent les
146
. Le procédé n’est bon que pour les députés. A. —
Vous
oubliez le président américain. R. — Là, vous marquez un point. Ce mé
147
. — Vous oubliez le président américain. R. — Là,
vous
marquez un point. Ce mélange de plébiscite et de rugby, cette compéti
148
cul peut faire éclater la bombe H. A. — Tout cela
vous
mène irrésistiblement à concevoir un régime dominé par la science. Qu
149
onnées innombrables du réel. Je n’y puis rien, ni
vous
non plus. D’ailleurs, cela se pratique déjà. Un gallup poll perpétuel
150
e suis ami de la France. Je me sens déprimé. R. —
Vous
ne l’avez pas volé, et cela vous apprendra à croire tout ce qu’on vou
151
ns déprimé. R. — Vous ne l’avez pas volé, et cela
vous
apprendra à croire tout ce qu’on vous dit et tout ce que vous lisez !
152
lé, et cela vous apprendra à croire tout ce qu’on
vous
dit et tout ce que vous lisez ! A. — Mais que croire, si tout ce qu’o
153
ra à croire tout ce qu’on vous dit et tout ce que
vous
lisez ! A. — Mais que croire, si tout ce qu’on me raconte et tout ce
154
de lire d’autres livres. A. — Justement, j’allais
vous
demander. J’ai lu votre avant-garde, et j’ai vu les pièces « noires »
155
. A. — Justement, j’allais vous demander. J’ai lu
votre
avant-garde, et j’ai vu les pièces « noires » desquelles l’élite fran
156
qui se donne pour telle, la seule sans doute que
vous
lisiez. Je ne vois rien là de particulier à la France, ni même à Pari
157
n là de particulier à la France, ni même à Paris.
Vos
romanciers américains ne disent pas mieux, ni la nouvelle génération
158
voir « Look back in anger », de M. John Osborne.
Vous
me parliez du théâtre d’avant-garde et vous mettiez en parallèle son
159
orne. Vous me parliez du théâtre d’avant-garde et
vous
mettiez en parallèle son cynisme et celui de la politique française.
160
nçaise. Prenez le théâtre « expérimental », comme
vous
dites. L’avant-garde du pessimisme, du tragique sans issue, du délire
161
ue ces auteurs : cinquante ans en moyenne — voilà
votre
avant-garde. Et je ne vois pas grand-chose à signaler au-dessous, Fra
162
tant jusqu’ici qu’un succès. A. — Mais justement,
votre
Sagan est un succès parce qu’elle met le cynisme à la portée de toute
163
ement française en Amérique… R. — J’en déduis que
votre
pays se franciserait plus facilement que la France ne s’américanise.
164
t plus facilement que la France ne s’américanise.
Vous
nous donnez des recettes de bonheur digéré qui nous déplaisent, soit
165
cause des recettes, soit à cause du bonheur. Nous
vous
rendons « Bonjour tristesse » qui vous ravit. Mais ce n’est pas cela
166
heur. Nous vous rendons « Bonjour tristesse » qui
vous
ravit. Mais ce n’est pas cela qui compte en France. A. Oui, je sais,
167
t chacun pense ainsi de soi-même vu par d’autres.
Vous
me disiez que « mon » avant-garde n’est guère française, mais les piè
168
s déprimant, pour les amis de la France ? R. — Je
vous
les laisse, mais je vous conseille de laisser cela qui se voit et se
169
s de la France ? R. — Je vous les laisse, mais je
vous
conseille de laisser cela qui se voit et se discute à Paris, et que l
170
teurs. La vraie vie de la pensée est ailleurs. Je
vous
propose mon « Programme de lectures pour étrangers inquiets de la san
171
rti pris très net, qui est l’inverse de celui qui
vous
déprime. Or je crois qu’elle recouvre à peu près la liste des meilleu
172
Elle est très incomplète, à cet égard. Que faites-
vous
de Céline le Cynique ? R. — Que voulez-vous que j’en fasse ? Céline e
173
aites-vous de Céline le Cynique ? R. — Que voulez-
vous
que j’en fasse ? Céline est le modèle de votre Henry Miller, qui ne l
174
lez-vous que j’en fasse ? Céline est le modèle de
votre
Henry Miller, qui ne le vaut pas toujours, sauf dans Sexus peut-être,
175
idées ». Simplifions par Céline et Miller, voulez-
vous
? Je n’ai pas cité bien d’autres écrivains fameux, qui auraient leur
176
sait d’un palmarès. J’ai choisi quelques noms qui
vous
décrivent une France tout dans la critique morale et l’invention lyri
177
e ainsi qu’un feu d’épines dans le vent »67. A. —
Vos
auteurs vivent-ils à Paris ? R. — Quelques-uns, mais comme n’y étant
178
étranger, à Manosque, à Vevey, à Washington. A. —
Vous
les dites créateurs, mais peu font des romans. Vos critiques comme le
179
us les dites créateurs, mais peu font des romans.
Vos
critiques comme les nôtres réservent aux romanciers, aux auteurs de t
180
me pardonne ! A. — Quelle est la moyenne d’âge de
vos
auteurs ? R. — 64 ans et demi, et saluez, je vous prie, car ce n’est
181
vos auteurs ? R. — 64 ans et demi, et saluez, je
vous
prie, car ce n’est pas seulement le pouvoir d’invention, mais le pouv
182
tion bien imprégnée, autant que de vitalité. Chez
vous
, les floraisons sont plus rapides et les succès aussi, mais moins pro
183
« Marseillaise » ? R. — Non, mais changez un peu
vos
mesures de la France. 67. Saint-John Perse. an. Rougemont Denis d
184
en haut », ce qui n’est pas démocratique. — C’est
vous
qui avez tout fait pour empêcher les masses d’y participer ! répond S
185
ucun de nos pays ne la veut. — Je suis heureux de
vous
l’entendre dire ! interrompt le communiste Pierre Abraham. Et cela si
186
ham. Et cela signifie : Je ne croyais pas cela de
vous
, connaissant votre goût pour les carnages massifs. Néanmoins, vous vo
187
fie : Je ne croyais pas cela de vous, connaissant
votre
goût pour les carnages massifs. Néanmoins, vous voilà compromis et co
188
votre goût pour les carnages massifs. Néanmoins,
vous
voilà compromis et condamné d’avance aux yeux de l’opinion si jamais
189
condamné d’avance aux yeux de l’opinion si jamais
votre
Europe fait mine de résister aux libérateurs sibériens. La bonne foi
190
pêchent de résoudre ? 2° S’il y a problème, et si
vous
refusez les mesures concrètes que les « Européistes » sont en train d
191
n de réaliser, quelle solution meilleure proposez-
vous
? 3° Qu’avez-vous fait jusqu’ici pour l’Europe — mises à part vos att
192
lle solution meilleure proposez-vous ? 3° Qu’avez-
vous
fait jusqu’ici pour l’Europe — mises à part vos attaques contre les p
193
-vous fait jusqu’ici pour l’Europe — mises à part
vos
attaques contre les partisans de son union —, et qu’êtes-vous disposé
194
s contre les partisans de son union —, et qu’êtes-
vous
disposés à faire ? En résumé : vous n’aimez pas notre Europe, celle p
195
—, et qu’êtes-vous disposés à faire ? En résumé :
vous
n’aimez pas notre Europe, celle pour laquelle nous luttons depuis dix
196
s depuis dix ans. Mais quelle autre Europe voulez-
vous
? Et qu’êtes-vous prêts à faire pour elle ? N’êtes-vous pas des Europ
197
Mais quelle autre Europe voulez-vous ? Et qu’êtes-
vous
prêts à faire pour elle ? N’êtes-vous pas des Européens ? Si vous sou
198
Et qu’êtes-vous prêts à faire pour elle ? N’êtes-
vous
pas des Européens ? Si vous souhaitez une Europe soviétique, dites-le
199
re pour elle ? N’êtes-vous pas des Européens ? Si
vous
souhaitez une Europe soviétique, dites-le. Si vous préférez une Europ
200
ous souhaitez une Europe soviétique, dites-le. Si
vous
préférez une Europe colonisée, dites-le. Si vous avez une autre idée,
201
vous préférez une Europe colonisée, dites-le. Si
vous
avez une autre idée, défendez-la. En marge d’une enquête I. —
202
A, à l’URSS, à la Chine, à la Lune. — Qu’attendez-
vous
donc pour y aller ? Et qu’offrent-elles de mieux qui ne soit né chez
203
1957)ap Spoutnik ou l’art de compenser. — Si
vous
avez été surpris, ce n’est pas ma faute : j’en parlais ici même il y
204
parlais ici même il y a tout juste un an68. C’est
votre
inattention qui m’a surpris, et l’ampleur de l’ébahissement : l’un de
205
de l’opinion publique. Rien au monde ne peut plus
vous
empêcher de penser que les Soviets ne sont pas si mal, puisqu’ils ont
206
utnik. Si les États-Unis l’avaient lancé d’abord,
vous
n’en auriez nullement conclu que le capitalisme est bon. Et vous auri
207
z nullement conclu que le capitalisme est bon. Et
vous
auriez eu bien raison, mais cette lucidité à sens unique est une des
208
res ont pu réaliser. Plan machiavélique, penserez-
vous
? C’est beaucoup dire. Il doit paraître antipathique dans la mesure m
209
chiffres quand il s’agit de morale ? On voit bien
votre
jeu, monsieur. Vous essayez de détourner l’attention de la seule chos
210
git de morale ? On voit bien votre jeu, monsieur.
Vous
essayez de détourner l’attention de la seule chose qui nous intéresse
211
sont épuisées, les barbares vont le submerger… et
vous
l’aurez bien mérité. Ces déplorations polémiques ne sont cependant pa
212
ier des centaines de millions de fidèles. Frottez-
vous
bien les yeux devant cette évidence que vous n’aviez jamais enregistr
213
ttez-vous bien les yeux devant cette évidence que
vous
n’aviez jamais enregistrée. L’affaiblissement du support matériel res
214
ternationale… Mais je m’égare. J’étais parti pour
vous
rappeler que le choix d’un lieu privilégié ne relève pas seulement de
215
la civilisation et la décence élémentaire. Allez
vous
étonner de l’irréalité des querelles politiques dans ce pays de cultu
216
un parti. On rencontrait chaque jour des gens qui
vous
disaient : « En tant qu’homme de gauche, je ne puis admettre ceci ou
217
s admettre ceci ou cela », ou au contraire : « Si
vous
admettez avec moi ceci ou cela, c’est que vous êtes un homme de droit
218
Si vous admettez avec moi ceci ou cela, c’est que
vous
êtes un homme de droite. » Phrases insensées. Car en supposant que l’
219
peuple tranche par un référendum. — Que me dites-
vous
là ? Le Parlement ne pourrait donc pas renverser les ministres élus p
220
té consterné. — Je crains bien, répliquai-je, que
votre
cri du cœur ne définisse l’idée de la politique que l’on se fait trop
221
par « démocratie » les polémiques contemporaines,
vous
verrez comme tout est plus net ! Sur une phrase insensée. — Jean-P
222
se qui se produit à la lecture des trois romans :
vous
regardez longuement ce visage de femme et, peu à peu, c’est un paysag
223
paraît, se recompose, et envahit tout le tableau.
Vous
reprenez votre lecture et, non, c’était vraiment une femme… Qu’est-ce
224
ompose, et envahit tout le tableau. Vous reprenez
votre
lecture et, non, c’était vraiment une femme… Qu’est-ce que l’auteur a
225
vaudrait pour moi à la mort, et c’est pourquoi je
vous
supplie de ne pas prendre à mon égard cette mesure extrême… J’insiste
226
il ajoute un peu plus tard : Tout est déjà entre
vos
mains. Il est probable qu’un jour, à bout de forces, je devrai étouff
227
l et mon amour-propre, et me traîner humblement à
vos
pieds pour recevoir de vos mains Lara, la vie, le moyen de retrouver
228
e traîner humblement à vos pieds pour recevoir de
vos
mains Lara, la vie, le moyen de retrouver ma famille, le salut… La no
229
e retrouver ma famille, le salut… La nouvelle que
vous
m’annoncez m’abasourdit. Je suis écrasé par une souffrance qui m’enlè
230
le chose que je puisse faire maintenant, c’est de
vous
approuver machinalement et de m’en remettre à vous aveuglément. Ainsi
231
ous approuver machinalement et de m’en remettre à
vous
aveuglément. Ainsi, pour le bien de Lara, je vais jouer la comédie…
232
u hypocrites. Oh ! cher François Mauriac, comment
vous
expliquer qu’il y a dix fautes par mot dans cette page malheureuse ?
233
reur sur les motifs des « Européens », erreur sur
vos
propres motifs en écrivant cette page, erreur sur l’époque… Le compte
234
e y est-il ? En tous cas, c’en est trop. Ce qu’on
vous
a raconté n’est simplement pas vrai. 56 % des Allemands d’aujourd’hui
235
s pas : concluez, mais suspendez peut-être un peu
votre
jugement. Vous trouvez fort que la jeunesse allemande ait oublié ses
236
, mais suspendez peut-être un peu votre jugement.
Vous
trouvez fort que la jeunesse allemande ait oublié ses devanciers bott
237
étudier la biographie de feu Staline — celui que
vous
remerciez d’avoir sauvé la France et réconforté le peuple allemand en
238
ant en deux tronçons. J’eusse peut-être applaudi
votre
article au début de 1933, malgré ce je ne sais quoi d’anachronique, u
239
ans le ton. Mais en 1959, quel bonheur de pouvoir
vous
rappeler que la France et l’Allemagne ayant mis en commun non seuleme
240
plus sérieux : je ne le crois pas du tout naïf et
vous
ne l’accuserez pas d’hypocrisie. Mais alors de qui parlez-vous ? De q
241
userez pas d’hypocrisie. Mais alors de qui parlez-
vous
? De quels « Européens » qui méritent mieux ce nom ? Cette union de l
242
sent leur « problème éternel » dans les termes où
vous
le faites encore. Ce premier objectif est atteint. Un tout autre prob
243
ntinent, et l’hypocrisie d’évaluer ses problèmes.
Vous
me direz que vous ne pensiez qu’à l’unification des deux Allemagnes,
244
crisie d’évaluer ses problèmes. Vous me direz que
vous
ne pensiez qu’à l’unification des deux Allemagnes, dont la seule pers
245
on des deux Allemagnes, dont la seule perspective
vous
fait trembler. Où prenez-vous qu’elle soit le souci majeur, la manie
246
a seule perspective vous fait trembler. Où prenez-
vous
qu’elle soit le souci majeur, la manie caractéristique de ceux que, s
247
istique de ceux que, sous le nom d’« Européens »,
vous
désignez si légèrement au dédain ou au mépris de vos lecteurs ? À sup
248
désignez si légèrement au dédain ou au mépris de
vos
lecteurs ? À supposer que cette réunion s’opère un jour, en dépit de
249
er que cette réunion s’opère un jour, en dépit de
vos
craintes et de celles de Khrouchtchev, comment la rendre inoffensive
250
e saurait plus rêver de les affronter seul. Direz-
vous
que je fais bien des histoires pour une phrase écrite en passant ? Ma
251
après tant de silence, après tant de phrases que
vous
n’aurez jamais écrites — et dont je vous rends l’hommage de vous teni
252
ases que vous n’aurez jamais écrites — et dont je
vous
rends l’hommage de vous tenir comptable — en faveur de l’union de not
253
mais écrites — et dont je vous rends l’hommage de
vous
tenir comptable — en faveur de l’union de notre Europe menacée et des
254
notre Europe menacée et des ouvriers de sa cause.
Vous
pouvez plus que d’autres. Vos omissions agissent : autant ou davantag
255
riers de sa cause. Vous pouvez plus que d’autres.
Vos
omissions agissent : autant ou davantage que ces écarts de plume pour
256
avantage que ces écarts de plume pour lesquels on
vous
aime aussi, tout en demandant au Ciel « que ces erreurs ne fassent po
257
d’Amérique comme naguère ceux d’Europe (souvenez-
vous
de certaines photos de Budapest) ont moins d’excuses encore que les C
258
s’initier au zen en s’entraînant au tir à l’arc.
Vos
flèches manquent de portée (fait remarquer le Maître au débutant) par
259
le Maître au débutant) parce que spirituellement
vous
ne portez pas assez loin. Comportez-vous comme si le but était l’infi
260
ellement vous ne portez pas assez loin. Comportez-
vous
comme si le but était l’infini… Un bon archer tire plus loin avec un
261
dynamisme et de la faculté d’éveil avec laquelle
vous
tirez. Ou encore : La Grande Doctrine du tir à l’arc ignore tout d’
262
uche le but ou bien le but qui m’atteint ? Ce que
vous
appelez le « quelque chose » (qui tire) est-il de nature spirituelle
263
: Voilà justement la corde de l’arc qui vient de
vous
traverser ! Mais je n’en finirais pas de citer tantôt Kassner, tantô
264
libérer du moi conscient, mais le sens dernier de
votre
œuvre est de libérer ce moi conscient (qui est la personne) du moi fa
265
ui est sa contrepartie plate et abstraite, et que
vous
nommez souvent « magie à rebours », vous nous avez montré la voie de
266
, et que vous nommez souvent « magie à rebours »,
vous
nous avez montré la voie de la personne, le passage vers l’esprit et
267
qui est négation du personnel ? Ou plutôt, saurez-
vous
nous faire voir l’unité finale des deux voies ? Nul autre mieux que v
268
unité finale des deux voies ? Nul autre mieux que
vous
, vous seul sans doute… Il n’est plus là. Mais j’imagine que ses Propo
269
finale des deux voies ? Nul autre mieux que vous,
vous
seul sans doute… Il n’est plus là. Mais j’imagine que ses Propos, que
270
sses doivent gagner. Mais gagner quoi ? Qu’auriez-
vous
donc à redouter, Américains, de l’espèce de victoire que les Russes s
271
idée se réduit aujourd’hui à « faire mieux » que
vous
et à vous dépasser dans votre sens ? Puisque leur grande idée, c’étai
272
éduit aujourd’hui à « faire mieux » que vous et à
vous
dépasser dans votre sens ? Puisque leur grande idée, c’était hier la
273
« faire mieux » que vous et à vous dépasser dans
votre
sens ? Puisque leur grande idée, c’était hier la vôtre, mais vous l’a
274
sens ? Puisque leur grande idée, c’était hier la
vôtre
, mais vous l’avez réalisée ! Quand ils auront rejoint et dépassé la p
275
que leur grande idée, c’était hier la vôtre, mais
vous
l’avez réalisée ! Quand ils auront rejoint et dépassé la prospérité m
276
é matérielle dont jouissent les grandes masses de
votre
continent — quand ils auront « gagné » dans cette compétition — la gr
277
gné » dans cette compétition — la grande idée que
vous
proposera M. Lippmann pour réveiller vos énergies sera-t-elle de « fa
278
dée que vous proposera M. Lippmann pour réveiller
vos
énergies sera-t-elle de « faire mieux que la Russie » ? Imitez-vous l
279
-t-elle de « faire mieux que la Russie » ? Imitez-
vous
les uns les autres serait-il le sommaire de la Loi qui régira l’ennui
280
formant notre titre : Congrès, Liberté, Culture.
Vous
verrez à quel point ces trois termes s’appellent et s’impliquent mutu
281
intellectuels du monde entier et il leur a dit :
Vous
, écrivains, philosophes, sociologues, physiciens, biologistes et arti
282
e l’intellect, sel de la terre, et, bien plus que
vous
ne souhaiteriez le croire : responsables d’un avenir qui vous dépasse
283
aiteriez le croire : responsables d’un avenir qui
vous
dépasse et vous appelle, et qui a besoin de vous, tant pis pour vous
284
re : responsables d’un avenir qui vous dépasse et
vous
appelle, et qui a besoin de vous, tant pis pour vous ! Unissez vos in
285
vous dépasse et vous appelle, et qui a besoin de
vous
, tant pis pour vous ! Unissez vos intelligences, mais aussi vos cœurs
286
s appelle, et qui a besoin de vous, tant pis pour
vous
! Unissez vos intelligences, mais aussi vos cœurs dans la recherche d
287
ui a besoin de vous, tant pis pour vous ! Unissez
vos
intelligences, mais aussi vos cœurs dans la recherche des conditions
288
pour vous ! Unissez vos intelligences, mais aussi
vos
cœurs dans la recherche des conditions d’un meilleur monde, d’un mond
289
de plus libre. Et qu’un seul et unique parti pris
vous
anime : le parti pris de la liberté ! Sur ce mot Liberté, je serai tr
290
qu’il soit le mot capital. Car la liberté, voyez-
vous
, ce n’est pas quelque chose dont nous devons parler, mais quelque cho
291
ibertés ne viennent pas seulement des régimes que
vous
savez. Elles viennent de la misère et de la faim pour une large parti
292
ou, en tout cas, qu’elle doit et peut intervenir.
Vous
avez lu et entendu depuis longtemps tant de banalités, souvent exacte
293
, sur la culture et ses définitions, que là aussi
vous
me permettrez d’être assez bref, et de me borner à quelques traits dé
294
es. On nous demande souvent, de tous côtés : Êtes-
vous
un mouvement politique ? Il me semble que le commentaire que je viens
295
? Il me semble que le commentaire que je viens de
vous
donner de nos buts répond suffisamment à cette question. Mais on insi
296
le Congrès comme je viens de le faire, j’ai voulu
vous
montrer qu’il n’agit pas au niveau de la politique proprement dite, m
297
nçailles, il lui écrit pour s’excuser d’un rendez-
vous
manqué : il est allé tout seul à la campagne, ce jour-là, « à Fredens
298
gard un chef nazi. Si peu sérieux que cela puisse
vous
paraître, je crois que le totalitarisme est un virus, et si vous l’at
299
je crois que le totalitarisme est un virus, et si
vous
l’attrapez, vous n’y pourrez plus rien. » Je ne croyais pas si bien d
300
otalitarisme est un virus, et si vous l’attrapez,
vous
n’y pourrez plus rien. » Je ne croyais pas si bien dire129. La lib
301
ni de la jeunesse, mais d’une part importante de
votre
peuple et, par suite de ses gouvernants. Contre cela, luttons en comm
302
Europe à la Suisse. Allez donc en parler à Berne,
vous
serez bien reçu ! Etc. Je ne vois rien de consistant ni de raisonnabl
303
que Joyce préférait en Suisse. Et cette façon de
vous
dire merci quatre ou cinq fois, quand vous achetez une carte postale,
304
çon de vous dire merci quatre ou cinq fois, quand
vous
achetez une carte postale, un timbre, cette gentillesse qui étonne mê
305
s son studio : « L’Européen le plus moderne c’est
vous
pape Pie X ! », criait-il en déclamant Zone. Ce pape-là ne le gênait
306
élicieuse du Père Enfantin… une grande réparation
vous
est due », écrira-t-il dans Arcane 17, deux ans plus tard, et il pour
307
: Marcel Duchamp serait pris pour arbitre. Rendez-
vous
fut fixé dans un petit bar français pour le dîner du lendemain. J’y v
308
s s’il a lu mon litigieux ouvrage. « Je crois que
vous
croyez ? », me dit-il en substance (ravi de l’ambiguïté du mot croire
309
jeunes amies nous écrase d’un souriant dédain. «
Vous
aurez bientôt, nous dit-il, les preuves les plus éclatantes de la réa
310
des moteurs avec ça ! Allez en faire autant avec
vos
fées ! » Je lui réponds que jamais un moteur n’a pu produire la moind
311
cause n’a plus de sens. Je m’excuse, je crois que
vous
croyez en Dieu… — Je crois en Dieu, mais je le considère comme l’orig
312
est mouvement. Qu’est-ce qu’il appelle mouvement,
votre
type ? S’il le définit par opposition au repos, ça ne marche pas, rie
313
as les vendre. Ainsi de suite. Enfin, ce soir : —
Vous
me disiez qu’on n’a jamais vu vivre un groupe humain dans l’anarchie
314
entièrement, ou se résigner à s’imiter lui-même.
Vous
allez sentir cela bientôt, vous verrez… — En somme, vers quarante ans
315
’imiter lui-même. Vous allez sentir cela bientôt,
vous
verrez… — En somme, vers quarante ans, il faut devenir son propre pèr
316
Je ne veux pas me copier, comme tous les autres.
Vous
comprenez, être peintre, c’est copier et multiplier les quelques idée
317
e de l’art. Regardez comme ils produisent. Croyez-
vous
qu’ils aiment cela, et qu’ils ont du plaisir à peindre cinquante fois
318
imité. Seules les dimensions sont inusitées. — Et
votre
dentiste a accepté ce paiement ? — Comment donc, ce n’est pas un faux
319
de mallette en cuir, à poignée solide. — Marcel,
vous
êtes sans doute le premier artiste qui ait su se mettre en boîte lui-
320
’est-ce que cette catégorie de l’infra-mince dont
vous
parlez dans le numéro spécial de View ? « Quand la fumée du tabac sen
321
eux odeurs s’épousent par infra-mince. » Voudriez-
vous
nous donner d’autres exemples ? — En effet, on ne peut guère en donne
322
t presque une heure » comme dit le titre d’une de
vos
œuvres. À propos, avez-vous jamais essayé de regarder ainsi votre tab
323
dit le titre d’une de vos œuvres. À propos, avez-
vous
jamais essayé de regarder ainsi votre tableau ? — Moi ? Non. Pourquoi
324
propos, avez-vous jamais essayé de regarder ainsi
votre
tableau ? — Moi ? Non. Pourquoi ? Je suis l’auteur. Pour en revenir à
325
curieusement différencié des autres sens : — Avez-
vous
remarqué, dit Duchamp, que je puis vous voir regarder, vous voir voir
326
: — Avez-vous remarqué, dit Duchamp, que je puis
vous
voir regarder, vous voir voir, mais que je ne puis pas vous entendre
327
qué, dit Duchamp, que je puis vous voir regarder,
vous
voir voir, mais que je ne puis pas vous entendre entendre, ni vous go
328
regarder, vous voir voir, mais que je ne puis pas
vous
entendre entendre, ni vous goûter goûtant, et ainsi de suite ? Nous s
329
ais que je ne puis pas vous entendre entendre, ni
vous
goûter goûtant, et ainsi de suite ? Nous sommes en train de déjeuner
330
dis combien cette vue m’apaise et me satisfait. —
Vous
êtes sans cloute presbyte ? Tenez, je vous donne celle-là toute fraîc
331
ait. — Vous êtes sans cloute presbyte ? Tenez, je
vous
donne celle-là toute fraîche, une théorie-minute qui me vient à l’ins
332
les petites mouches harcelantes qui volent devant
vos
yeux par des jours de chaleur. Tout le monde est accouru sur la galer
333
out arrangé pour cela ! Quant au jeune poète dont
vous
avez lu les premiers essais (La Mort lente) il avait disparu dans les
334
treux. À mes objections réitérées, il répond « Je
vous
demande simplement de nous lire les pages sur L’Attitude fédéraliste
335
ous lire les pages sur L’Attitude fédéraliste que
vous
avez publiées en 1940151. C’est la doctrine qu’attendent nos militant
336
s une trentaine autour d’une table, on discutera,
vous
aurez l’occasion de prendre contact avec un groupe où vous ne trouver
337
z l’occasion de prendre contact avec un groupe où
vous
ne trouverez que des amis et des disciples. » notes de journal, 6 ao
338
Londres : tous veulent l’Europe unie, me dit-il,
vous
avez donné ce soir la doctrine, il reste à faire le principal, l’acti
339
beau-frère Randolph Churchill, lequel me dit : «
Vous
souhaitez, je pense, l’unanimité du Congrès sur le texte d’engagement
340
du Congrès sur le texte d’engagement qui termine
votre
Message. Or je connais trente délégués au moins qui s’y opposeront, à
341
Congrès européen, Staline, qui est plus fort que
vous
, enverra cinquante délégués ! Et l’Europe ne se fera pas ! » J’avais
342
celui des moyens adéquats ; mais à l’inverse, si
vous
vous trompez de moyens, ils risquent bien de vous conduire où vous ne
343
i des moyens adéquats ; mais à l’inverse, si vous
vous
trompez de moyens, ils risquent bien de vous conduire où vous ne voul
344
vous vous trompez de moyens, ils risquent bien de
vous
conduire où vous ne vouliez pas aller… Voici donc le dilemme présent
345
de moyens, ils risquent bien de vous conduire où
vous
ne vouliez pas aller… Voici donc le dilemme présent : si nous attribu
346
jurant de ne jamais toucher aux droits sacrés de
vos
États-nations ! Vous savez bien que vous ne pourrez pas unir l’Europe
347
toucher aux droits sacrés de vos États-nations !
Vous
savez bien que vous ne pourrez pas unir l’Europe en proclamant votre
348
sacrés de vos États-nations ! Vous savez bien que
vous
ne pourrez pas unir l’Europe en proclamant votre attachement aux caus
349
e vous ne pourrez pas unir l’Europe en proclamant
votre
attachement aux causes mêmes de sa division ! Pourquoi ne pas le dire
350
nt ? Tous les sondages d’opinion le montrent : on
vous
suivra si vous marchez. Je propose la convocation d’une Conférence du
351
ondages d’opinion le montrent : on vous suivra si
vous
marchez. Je propose la convocation d’une Conférence du désarmement ét
352
bales avec d’autres fédérations continentales. Et
vous
noterez que je ne parle pas de relations ou d’affaires « étrangères »