1 1951, Preuves, articles (1951–1968). Mesurons nos forces (avril 1951)
1 ous ces droits bien vivants ne sont pas un passé, mais un présent ; bien plus, ils sont le gage d’un grand avenir. Voilà l’e
2 publicités, propagandes et mystiques politiques. Mais il me semble au contraire qu’il renaît dans les plus jeunes génératio
3 ions. Cette prodigieuse diversité peut angoisser. Mais elle est d’autre part la condition de nos libertés, et de l’esprit cr
4 hargé d’une vocation qui le distingue de la masse mais le relie pratiquement à la communauté. Avec l’idée de personne, l’Eur
5 chez nos intellectuels depuis un siècle ou deux. Mais combien cette maladie même est-elle plus proche de l’idéal humain que
6 t d’être la liberté si l’on tentait de l’imposer. Mais on peut et l’on doit prendre conscience de ses conditions, de ses ris
7 es à se fédérer solidement, non point à s’unifier mais à se fédérer dans leurs différences essentielles. Si demain notre féd
2 1951, Preuves, articles (1951–1968). Neutralité et neutralisme (mai 1951)
8 urs fascisme ou phalangisme, ou ce qu’on voudra ; mais dont les effets sont les mêmes puisqu’elle aboutit toujours à soumett
9 es intérêts d’une grande puissance bien définie. Mais pour nous l’Amérique ne s’identifie pas avec le bien ni avec le vrai.
10 rêts américains. Nous sommes amis des Américains, mais plus encore amis de la vérité. …On a prétendu que nous étions réunis
11 faible pour agir. C’est une politique défendable. Mais alors, ce qui ne serait pas défendable, ce qui serait une tricherie é
3 1951, Preuves, articles (1951–1968). Culture et famine (novembre 1951)
12 ntemps à Bombay, et ne m’en suis pas trop étonné. Mais pour peu que l’on y réfléchisse… Pourquoi ne pas avouer qu’il y a de
13 e tout court ? Certes, on n’aimerait pas le dire, mais c’est bien cela qu’on dit, objectivement, et logiquement aussi. La fa
14 ensent pas moins. Culture est un mot plus récent, mais ce qu’il désigne est très vieux. Si les anciens Hindous, les Sumérien
15 applaudirent — il n’y a pas l’ombre d’une raison. Mais chacun voit qu’il y a deux circonstances atténuantes : un proverbe et
16 peuple sans pain. Culture n’est pas consommation, mais production. C’est ce que l’époque bourgeoise semble avoir oublié, et
4 1952, Preuves, articles (1951–1968). « L’Œuvre du xxe siècle » : une réponse, ou une question ? (mai 1952)
17 fondaient pour mille ans et qui mourut en douze. Mais , aussitôt, une autre dictature relève l’accusation, et l’appuie cette
18 age sera plus convaincant que tous les arguments. Mais la riposte, ici, transcende le défi. Elle le réduit au rôle épisodiqu
19 de conscience d’une époque non par ses héritiers, mais par ceux qui la vivent. On ne voit pas de précédent à l’entreprise, d
20 de précédent à l’entreprise, dans l’ère moderne. Mais on songe aux jeux séculaires, dont la fonction, selon l’oracle sibyll
21 s moyens de communiquer avec des masses immenses. Mais ces deux maxima, celui de la découverte et celui de l’audience access
22 e des spectateurs pour les forces de la réaction, mais dans le but de faire l’apologie esthétique du capitalisme », I. V. Ke
5 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le sens de nos vies, ou l’Europe (juin 1952)
23 ropéenne, elle aussi, donne des normes générales. Mais au dressage elle substitue l’éducation. Chez les Aztèques, les Égypti
24 ribuer l’absurdité non pas au moi qui la ressent, mais au monde ou à la société, voilà qui est proprement occidental. Cela d
25 onscience, le révolutionnaire ou le réformateur ; mais cela donne aussi le chercheur dans les sciences et l’innovateur dans
26 e non point de l’observance des rites collectifs, mais de la conversion personnelle. La question du sens de nos vies, du se
27 contre la masse informe qui annule les personnes, mais aussi contre l’arbitraire et l’anarchie, qui vident de sens l’effort
28 e nous l’expression est passée au rang de cliché. Mais l’historien jugera différemment. Car à ses yeux cette notion fondamen
29 la masse, lui donne une direction et un visage ; mais aussi responsable de cette vocation vis-à-vis de ses prochains et de
30 nc un homme engagé dans une aventure bien réelle, mais qu’il est seul à pouvoir courir. Cette valeur unique de tout homme, v
31 our exalté non seulement au-delà de toute raison, mais au-delà de l’instinct même et du plaisir. C’est ce qui jette Tristan
32 itage de la littérature, vulgarisé par Hollywood. Mais j’ai pu observer qu’ils tendent de plus en plus à prendre à son sens
33 ourd’hui : pour favoriser le plan de production — mais pour toi, que vient distinguer, dans toute la masse des hommes de tou
34 ires, ni les héros d’une grande passion mortelle, mais la révolution et la passion sont pour nous tous des repères décisifs.
35 elle. C’est même cela que nous nommons « créer ». Mais cette idée de l’originalité, dans les arts ou dans la conduite, ne si
36 rcier nègre, le problème est non pas de différer, mais au contraire d’appliquer les recettes, de traduire en symboles conven
37 i. Je ne dis pas que l’un vaut mieux que l’autre, mais qu’ils se donnent des buts tout à fait différents. Et je ne nie pas n
38 . Non seulement par la rébellion ouverte et armée mais par des attitudes et des conduites qui affirment la liberté de jugeme
39 te aussi, sinon d’abord, à se moquer de soi-même. Mais avant de pouvoir rire de soi-même, il s’agit d’exister comme une pers
40 fatal ; qu’il n’est plus même un idéal européen, mais bien russe et américain, et tout cela semble en bonne partie vrai. Ma
41 ricain, et tout cela semble en bonne partie vrai. Mais il n’est pas moins vrai que l’horizon d’un progrès possible reste vit
42 apparu comme concept social qu’au xviiie siècle. Mais ses origines sont beaucoup plus anciennes et remontent incontestablem
43 ssible. Leur nostalgie n’était pas dans l’avenir, mais dans le temps mythique des origines ; le Paradis datait d’avant l’évo
44 oir. Les catastrophes restent toujours possibles, mais le progrès aussi devient possible : il traduit notre volonté d’échapp
45 a la vie meilleure. Nous nous trompons peut-être, mais nous le pensons, et cela depuis près de deux-mille ans. Cependant, de
46 ndustrie nous a valu un certain confort matériel, mais aussi les problèmes sociaux. Nous traversons l’Atlantique en huit heu
47 aux. Nous traversons l’Atlantique en huit heures, mais ainsi font les bombardiers géants. Etc. Qui peut savoir si le Progrès
48 augmentation de notre sécurité, de notre confort, mais aussi et peut-être surtout, celle de nos risques personnels, des occa
49 ont découverts. C’est nous qui avons été y voir. Mais il y a plus. Nous avons en Europe des sinologues, des hindouistes, de
50 imitent — pour leur bien et leur mal à la fois — mais nous, bien au contraire, au lieu de les imiter, nous cherchons et nou
51 rer les civilisations qui diffèrent de la sienne, mais c’est elle qui dans bien des cas retrouve leurs traditions perdues, e
52 e Europe, j’ose le dire, indispensable au monde — mais cette Europe aussi qui peut périr demain. La situation paraît tragiqu
53 ceci : cet homme tire sa puissance de la turbine, mais après tout ce n’est pas lui qui l’inventa. Qui donc ? J’ouvris une en
54 ce et Allemagne, dans une atmosphère très savante mais pénétrée de spiritualité. Influencé par le piétisme, il pensait que s
55 ? Je réponds que ce n’est pas celle des turbines, mais celle de l’inventeur de la turbine ; non pas l’Europe des faits, mais
56 nteur de la turbine ; non pas l’Europe des faits, mais celle des actes. Sur le plan des faits bruts, l’Amérique nous dépasse
57 s écraser, et notre union s’avère bien difficile. Mais l’esprit créateur reste notre apanage, l’esprit qui voit au-delà des
6 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le dialogue Europe-Amérique (août-septembre 1952)
58 as une partie de son père. Elle peut tenir de lui mais agir autrement qu’il n’aurait su l’imaginer. Elle ne se définit point
59 Elle ne se définit point par rapport à lui seul, mais aussi par rapport au monde. En fait, l’Amérique du Nord est en train
60 e civilisation certes proche parente de la nôtre, mais autonome ; la plus grande différence entre les deux étant que l’Améri
61 invoqués : richesse des USA, conformisme souriant mais implacable, matérialisme, dollar-dieu, vie simplifiée jusqu’à l’anony
62 ne guerre menée sur notre sol contre les Russes. ( Mais l’attitude antiaméricaine est plus ancienne que ces griefs, et très s
63 titude ambivalente : aidez-nous avec vos dollars, mais si vous exigez que votre aide soit efficace, nous crierons à l’impéri
64 t vrai que nous copions vos romans et vos danses. Mais vous n’avez même pas le sens de la lutte des classes ! On sait ce que
65 demande ensuite de payer, parlant de métaphysique mais prenant nos dollars. Je force à peine les traits, pour aller vite. Je
66 aller vite. Je rappelle des jugements grossiers, mais très courants2. Que les Américains deviennent impérialistes, ou devie
67 chez nous. Notre élite s’en plaint, il est vrai. Mais l’élite des USA aussi. Personne encore n’a proposé de remède au mauva
68 culture supérieure et de ses antiques traditions, mais on refuse d’en payer les frais courants ; l’Américain se demande si l
69 qui, en Europe, font la culture et ont l’argent. Mais globalement, la situation se présente ainsi aux yeux des Américains.)
70 n’est pas dans la situation concrète de l’Europe, mais dans le programme d’une enquête « scientifiquement établie » outre-me
71 on spectaculaire ; il ne s’agit pas d’un congrès, mais d’un séminaire de recherches. b) Les représentants de l’Amérique et c
72 estion ne sera pas d’échanger de mauvaises notes, mais de trouver, après une analyse des erreurs, les principes et les modes
73 iminuer la méfiance, augmenter non pas le montant mais le rendement de l’aide américaine, réduire les préjugés, et sauvegard
74 r l’autonomie européenne non seulement en paroles mais en actes, — voilà des objectifs concrets. Ils sont vitaux. Car si l’E
75 ricains « disent » vraiment cela, qu’ils pensent. Mais j’atténue plutôt la violence des jugements formulés contre les USA pa
7 1953, Preuves, articles (1951–1968). Deux princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février 1953)
76 il avait trente ans, et connut un immense succès. Mais , à mesure qu’il se fit mieux comprendre, dans la suite de ses ouvrage
77 e qui libéra le jaillissement de toute son œuvre. Mais l’acte que cette œuvre préparait, cet acte après lequel, semblable au
78 idieux, usés et vulgaires ». Le suicide le tente. Mais il réussit à masquer cette mélancolie sous des dehors d’une gaieté sa
79 onçus pendant son séjour à l’Académie de Berlin ; mais il se résout à passer simplement son examen de théologie, par obéissa
80 vie, à l’imiter au lieu de la vivre réellement ; mais , quoique prisonnier de son tourment, il a reçu « la liberté illimitée
81 es d’exception, pleins de hardiesse et de fierté, mais inaptes à la vie commune, à cause d’une mystérieuse mélancolie qu’ils
82 ication d’un secret, auquel il se réfère souvent, mais dont il n’a jamais expliqué la nature. Nous savons cependant que le s
83 n, qui lui importe seul, y sera toujours présent, mais soigneusement dissimulé. De la sorte, il attirera le public et l’amèn
84 ompé, constate Kierkegaard à plusieurs reprises.) Mais à ce jeu ils risquent gros. Ils risquent de créer les pires malentend
85 Régine, jeune fille de 17 ans, et il en est aimé. Mais il a son secret ambigu, le secret de sa vocation et celui de sa mélan
86 ouverte : rompre avec la jeune fille qu’il aime, mais sans lui laisser soupçonner un instant la nature de son double secret
87 âtre et, rentré chez lui, pleure toute la nuit. «  Mais le lendemain, écrit-il, je fus comme d’ordinaire, et même plus pétill
88 qu’il avoue en aparté : « Je dois paraître cruel, mais c’est pour être tendre… » Il convient de marquer ici, en toute justic
89 a au suicide et semble indifférent à ce désastre… Mais venons-en au dénouement du drame. Un incident banal déclenche la cata
90 le grand public à devenir attentif à son message. Mais , au lieu de se faire meurtrier, c’est lui qui paya de sa vie. Il devi
91 houer, ce risque pur dans lequel on peut sombrer, mais faute de l’oser, on n’a rien3.   Plongé comme je l’étais, en écrivant
92 ux, elles deviendraient infiniment intéressantes, mais alors il n’y aurait plus de drame, au sens technique et esthétique du
93 gieux, il n’y aurait pas l’Hamlet de Shakespeare, mais on rejoindrait purement et simplement la biographie de Kierkegaard. L
94 i que du don naturel et des dispositions natives. Mais il existe un sens bien différent du terme. Quand Jérémie reçoit de l’
95 ès l’enfance, fait de lui une nature d’exception. Mais l’appel religieux qui vient l’atteindre au début de sa carrière d’écr
96 ut un prophète, né pour être poète et philosophe, mais contraint, par l’appel transcendant, à devenir un témoin de la vérité
97 intime, qui ne tient plus au double sens du mot, mais à l’existence même d’une vocation reçue. L’homme, en effet, qui reçoi
98 une conscience vague ou d’une volonté vacillante, mais elle provient de ce qu’il n’y a pas de preuve de la réalité de l’appe
99 ut que « croire » une vocation, celle d’un autre, mais aussi et d’abord celle que l’on « croit » avoir reçue soi-même. Ainsi
100 l’acte historique qu’il était chargé d’accomplir. Mais les choses de la vie ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le
101 e-ci, certes, agissait dès le départ obscurément, mais ce n’est qu’en marchant qu’on l’a sentie à l’œuvre. Kierkegaard l’a b
102 ette formule concède un peu trop à la conscience. Mais elle n’est pas tout à fait fausse non plus, car j’ai eu conscience de
103 çon décisive ; il a sans contredit la suprématie, mais il attend patiemment que le poète ait fini de s’épancher, tout en vei
104 . Il se dépeint non seulement privé de confident, mais seul avec un moi qu’il ne comprend même plus : Vainement essaierais
105 t fait flèche de tout bois, souvent à notre insu. Mais ce qu’illustre avant tout ce passage, c’est le paradoxe essentiel de
106 jamais parti pour un pays dont il ne savait rien. Mais accepter l’invraisemblable, il faut bien voir que c’est renoncer non
107 er non seulement aux recettes communes du succès, mais à toute justification devant l’opinion, et même, dans certains cas, à
108 ens : « Ce n’est pas le chemin qui est difficile, mais c’est le difficile qui est le chemin. » On voit ici que la notion de
109 ulement comme signe et garantie de la vraie voie, mais , plus radicalement, comme la voie même… 3. Cette image du saut me f
8 1953, Preuves, articles (1951–1968). À propos de la crise de l’Unesco (mars 1953)
110 co, ne révèle certes pas une crise de la culture, mais bien du principe même des organismes culturels dépendants de la polit
111 n doutant parfois qu’il s’agisse vraiment d’eux ; mais aussi chez les fonctionnaires de l’institution elle-même, comme le pr
112 ls. Il s’agit d’ordres différents, dirait Pascal. Mais cette constatation, quoique nécessaire, reste loin d’épuiser la quest
113 r, non point d’ailleurs pour le plaisir de l’art, mais parce qu’on pense qu’ainsi l’on servira la paix. Or, seule une aide t
114 ionale votera pour lui à l’Assemblée de l’Unesco. Mais comment voteront tous les autres ? Il y a là le Yémen, le Liban, les
115 e, on lui donnerait cent fois ou mille fois plus. Mais le fait est qu’on n’y croit guère dans ces milieux, et tel étant l’ét
116 transmet ? Cela devrait se calculer, semble-t-il. Mais l’a-t-on fait ? En attendant, rêvons un peu sur ces 9 millions de dol
117 grandes reproductions d’œuvres d’art en couleurs. Mais tout cela, comme cent autres choses possibles et imaginables, suppose
118 es hommes chargés de la tâche, bien au contraire, mais à cause du système adopté. Trois vices de construction C’est l
119 ni dans les vastes organisations internationales, mais bien dans les communautés organiques et dans les foyers de création.
120 es quand elles ne s’établissent pas spontanément. Mais on ne saurait les « planifier » sur une échelle qui n’est plus celle
9 1953, Preuves, articles (1951–1968). « Nous ne sommes pas des esclaves ! » (juillet 1953)
121 nt à l’aide de Marx, ou de Lénine, ou de Staline, mais dite, et sans retour, et de cette manière-là, par la révolte et les b
122 nscient de millions de bourgeois. Fin d’un mythe, mais aussi d’un monstrueux sophisme. Allez redire, ô philosophes qui vanti
123 cent-mille esclaves, le canal de la Volga au Don. Mais les journées de Berlin l’ont démasqué comme le parti de la répression
124 rté et de leur dignité d’hommes. C’était ignoble, mais nous voyons bien pire. Il était réservé au régime communiste de faire
125 er le péché des bourgeois par celui des Soviets ; mais la seconde, nous l’avons sous les yeux, consiste à s’emparer de la ca
126 Moscou ? On demande aux ouvriers de les dénoncer. Mais ils l’ont fait avec éclat le dix-sept juin ! En criant « nous ne somm
127  : « Frères, marchons ensemble vers la liberté. » Mais rien de tout cela ne sera effacé. Rien ne peut plus faire que les hér
10 1953, Preuves, articles (1951–1968). Les raisons d’être du Congrès (septembre 1953)
128 , poursuivra cet effort dans le domaine des Arts. Mais la science ? nous a-t-on dit de tous côtés, qu’en faites-vous ? N’est
129 es sortes de tyrannies, souvent en dépit d’elles, mais parfois à cause d’elles. Et aujourd’hui cela est possible encore. Cer
130 e sont tombées au plus bas en Russie soviétique ; mais le sort d’une ballerine de l’Opéra de Moscou est certainement plus en
131 ues d’abord, des raisons financières par exemple, mais aussi et surtout, parce que personne ne peut dire au savant : « Tu pe
132 cela l’instruction publique et la grande presse. Mais prenez, de nos jours, une petite invention comme celle de la télévisi
133 ur le jeu politique et tend à dominer la société. Mais alors la question se pose, inévitable : qui dominera la science ? Ser
134 aires imposait certaines limitations inévitables, mais servait aussi de prétexte à des restrictions que la communauté des sa
11 1954, Preuves, articles (1951–1968). La table ronde de l’Europe (janvier 1954)
135 eulement au point de vue politique et économique, mais aussi sur le plan culturel et spirituel. Il avait été décidé finaleme
136 entons pas, en réalité, 325 millions d’Européens, mais seulement 42 millions de Français, 8 millions de Belges, 3 millions d
137 rer une vingtaine de nations, de cantons désunis. Mais au contraire, nous pouvons tout sauver par une union qui ferait de l’
138 européenne. La construction de l’Europe avançait, mais lentement : économique, politique, militaire. Et les résistances croi
139 et côte à côte des hommes d’État du premier rang, mais rompus aux disciplines de l’esprit ; et des hommes de pensée dans la
140 et des hommes de pensée dans la rigueur du terme, mais riches d’une expérience intime des nécessités de l’action. Autour de
141 dans le huis clos doré d’un vieux palais de Rome, mais bien d’en commenter certains thèmes dominants. Contraint de donner la
142 le mal et assurer le bien dans un délai garanti. Mais elle a déterminé clairement nos responsabilités d’Européens devant le
143 nir. Car ce ne sont pas seulement leurs origines, mais les buts qu’ils regardent ensemble, qui peuvent rendre les hommes fra
144 a pas dressé les plans d’une civilisation modèle. Mais elle a déclaré que le devoir et le salut des Européens consistaient a
145 ufs de société — valables pour eux-mêmes d’abord, mais aussi pour le reste du monde. Un seul exemple : le nationalisme a été
146 istes tout court, j’entends de partisans attardés mais honteux de la souveraineté sans limites des nations. En vérité, c’est
147 re culture : non point la tolérance indifférente, mais le sens des tensions fécondes et de l’union dans la diversité. Or ce
148 idées pures (s’il en est, et qui restent telles). Mais il couvre trop d’équivoques. Ce qu’il a de bon, le désir d’ouverture
149 t certes, il faudra bien liquider nos querelles : mais c’est la seule vision du grand péril que tous nos pays courent ensemb
150 la souveraineté ne sont plus posées par le droit, mais par d’implacables circonstances techniques, économiques et politiques
151 Où la voit-on à l’œuvre ? Non pas dans les faits mais dans les discours des députés adversaires de la CED. Elle atteint son
152 illénaire, on tuerait cette Europe en l’unifiant, mais elle mourrait si elle restait divisée. Il en résulte que la seule man
153 nde, ce qu’il convient d’appeler, non la doctrine mais l’attitude fédéraliste. 1. La fédération des nations de l’Europe doit
154 commun, a prospéré depuis, par une ironie noire, mais sans porter remède au mal. Je lui ajoute ici un exemple topique. Pres
155 quipes de six Sages, non moins valables au total. Mais le dosage créé par le hasard des désignations officielles s’est révél
12 1954, Preuves, articles (1951–1968). Tragédie de l’Europe à Genève (juin 1954)
156 ique. Sur la confusion générale, n’insistons pas. Mais la prise de conscience peut et devrait surgir du seul contraste entre
157 on de l’Allemagne et la libération de l’Autriche. Mais cet échec était prévu. La vraie question n’était pas là. Elle était d
158 défendre qui n’était pas seulement le statu quo, mais l’avenir commun de leurs peuples. Deux mois plus tard, tout est déjà
159 es. L’Indochine, la Corée ne vous regardent plus. Mais le problème allemand nous intéresse beaucoup. » Que s’est-il donc pas
160 ion de l’Europe. Le colonialisme européen a vécu. Mais le colonialisme soviétique, lui, nous menace à bout portant : il a dé
161 verrait ouverte à l’expansion russe et chinoise. Mais assurer la paix définitive entre la France et l’Allemagne par le moye
162 dance nationale ne sera plus arrêté par l’Europe, mais qu’au contraire une Europe forte, restant alliée de l’Amérique, pourr
163 , pourrait seule arrêter l’expansion communiste.) Mais l’Europe ne pourra s’unir en temps utile si le parlement français rep
164 tique. Un tel sursaut vital est-il inconcevable ? Mais , plutôt, est-il concevable que vingt nations européennes se laissent
13 1954, Preuves, articles (1951–1968). Il n’y a pas de « musique moderne » (juillet 1954)
165 d que je dise non. Je réponds oui pour inquiéter, mais c’est gênant, car la chose dont on me parle n’existe pas. La « musiqu
166 uants au xxe siècle. Il y eut le groupe des Six, mais il ne fut qu’une amitié : je ne vois rien d’autre qui rapproche un Ho
167 gger et un Poulenc. Il y eut les dodécaphonistes, mais justement ils n’ont rien de commun, ne veulent rien garder de commun
168 non seulement dans le style et dans les procédés, mais plus encore dans les croyances inspiratrices. Si tant de négations et
169 n déduit bien légèrement qu’elles se ressemblent. Mais c’est juger par le revers une tapisserie dont le dessin reste inconnu
170 ernier qui a parlé et que ceux qui l’ont précédé. Mais les grands ont tous commencé par parler le langage de leurs aînés, qu
171 issant toute l’histoire des techniques musicales. Mais il y a plus. Le public d’aujourd’hui, immensément élargi par la radio
172 ms, il ne découvre pas les talents d’aujourd’hui, mais Purcell ou Monteverde. Du temps de Haydn, on n’eût jamais joué des au
173 nnes de Haydn : on jouait sa dernière production. Mais nos grands concerts du dimanche ne jouent plus que les modernes d’aut
174 « époque ». Je ne sais pas si nous en vivons une… Mais peut-être sommes-nous sur le seuil. Au mois de mai 1952, L’Œuvre du x
175 « nouveau », c’est-à-dire de rejoindre le siècle. Mais n’est-il pas étrange que de vivre en son temps soit devenu de nos jou
176 agers y pourraient bercer la clef de leur coffre. Mais d’où tant de perspicacité musicale vint-elle à Denis de Rougemont ? I
177 musicales que Voltaire ne prisait pas Rousseau.) Mais il y a que Denis de Rougemont, dans ses ouvrages, veux-je dire, a eu
14 1954, Preuves, articles (1951–1968). De Gasperi l’Européen (octobre 1954)
178 sa pierre tombale : Reconstructeur de la patrie. Mais il savait qu’aucun de nos pays ne peut être vraiment ranimé et rétabl
179 antes. Surenchère inconsciente et sadomasochiste. Mais les hommes nés dans des régions séparées pour un temps de la mère pat
180 Europe ». Ils l’ont presque faite, par les armes, mais à l’image de leur névrose nationaliste, préparant les lendemains humi
181 ïque et démocrate, et bien sûr un homme de parti, mais par esprit de dévouement, non par fanatisme sectaire. Je l’ai trop pe
182 n par fanatisme sectaire. Je l’ai trop peu connu, mais assez bien pour que sa mort m’éprouve comme celle d’un ami. Ce fut à
183 bouts de papier qui sont l’agrément des congrès, mais qui permettent surtout de vérifier rapidement le degré d’accord spont
184 il ne s’agissait pas de politique dans tout cela, mais du « problème spirituel et culturel de l’Europe ». De Gasperi savait
185 orateur », et s’en plaignait parfois avec humour. Mais pourquoi faudrait-il qu’un homme d’État fût d’abord un brillant rhéte
186 n’a voulu parler de la « grandeur » de l’Italie, mais il s’est contenté de restaurer sa patrie dans sa dignité — pour l’Eur
187 ement le sentiment ombrageux de certains Français mais aussi toute la politique de la majorité en Italie, tous les efforts d
188 ptiques pour mieux refuser toute action positive, mais qu’il s’agit maintenant de prendre au sérieux. 8. On sait que Guare
15 1954, Preuves, articles (1951–1968). Politique de la peur proclamée (novembre 1954)
189 ! » Les Russes ont réellement peur de l’Occident. Mais leur gouvernement ne cesse d’affirmer que l’URSS ne craint personne.
190 Les Américains n’ont pas du tout peur des Russes, mais leur gouvernement ne cherche qu’à prévenir ou contenir le danger comm
191 un vain mot. Elle joue à plein contre l’Europe. ⁂ Mais si 43 millions de Français de la Métropole ont réellement peur de 48
16 1955, Preuves, articles (1951–1968). Le Château aventureux : passion, révolution, nation (mai 1955)
192 r de la Révolution sans la prêcher ni la maudire, mais en établissant le bilan de ses effets, par où l’on voit qu’elle met e
193 on point comme d’une idole sanguinaire et bornée, mais simplement comme d’une formule qui a fait son temps, voilà qui sera r
194 as à pas : nos plus grands érudits l’ont décrite. Mais le roman de Tristan ne fut pas imité par les seuls écrivains depuis p
195 lents : il est exaltation de la vie vers la mort ( mais la vie et la mort changent de signe dans le langage des passionnés et
196 sincérité, dans le même geste) ; il est intensité mais déprimante, ascèse mais luxurieuse, défi mais masochiste ; il est dis
197 geste) ; il est intensité mais déprimante, ascèse mais luxurieuse, défi mais masochiste ; il est discours sans fin sur l’ind
198 ité mais déprimante, ascèse mais luxurieuse, défi mais masochiste ; il est discours sans fin sur l’indicible. (Le Tristan de
199 . (Le Tristan de Wagner illustre bien tout cela.) Mais c’est la forme du mythe qui provoque ce contenu et qui l’amène au jou
200 siècle le condamnent. Elles allèguent les abus, mais en réalité, c’est à l’usage même qu’elles en ont. Elles lui substitue
201 e libéré, le voilà consacré. Minne l’a distingué, mais c’est pour qu’il la serve. Écoutons-la chanter par la voix déchaînée
202 rance et de fidélité jusqu’à la mort divinisante, mais un seul être a pris la place de tous, et du monde, et de Dieu lui-mêm
203 u d’Amour. Il n’élit pas un homme pour le sauver, mais pour l’exalter vers sa perte. Il ne lui donne pas un prochain, mais u
204 r vers sa perte. Il ne lui donne pas un prochain, mais un objet de fascination mortelle. Cependant il l’élit, l’isole et le
205 ns son salut vivant ni dans un martyre salutaire, mais dans la catastrophe de la mort des amants. « Viens, douce mort », cha
206 ache à la matière et à la chair que pour sombrer. Mais alors la passion ne serait-elle pas l’échec de l’Aventure occidentale
207 ini, lieu de notre expérience salutaire ? Certes, mais il faut voir qu’un tel échec demeure spécifiquement occidental, encor
208 fondait le mouvement syndicaliste dans son pays : mais c’était le chrétien Kagawa. Depuis lors, nous avons assisté à l’exten
209 assisté à l’extension du communisme dans l’Asie. Mais prenons l’Inde : les premiers touchés par l’idéologie marxiste ont ét
210 re le type même du changement brusque et radical, mais survenant de l’intérieur : la conversion, l’éblouissement du chemin d
211 i, morte pour lui — c’est le moment anarchisant — mais aussitôt la Foi l’engage dans l’obéissance de l’Église — et c’est le
212 modèle spirituel de toute révolution occidentale. Mais il y a plus. Le christianisme apporte au monde les valeurs qui animer
213 historique, ces trois faits paraissent décisifs. Mais leur constatation n’explique pas tout. Et par exemple : le passage de
214 entôt prendrait la relève de l’Empire défaillant. Mais les premiers chrétiens sont restés « conformistes » à l’égard des pou
215 seront pas abolis pour des raisons théologiques, mais militaires dans le premier cas, techniques dans l’autre. Enfin, là mê
216 lle n’avait pas pour but de convertir la société, mais d’unir en un corps les convertis. Et c’est accessoirement qu’elle a p
217 se détache d’abord du corps magique de la tribu, mais c’est l’individu profanateur. Celui-ci fonde une cité dont il édicte
218 une cité dont il édicte les lois et les contrats. Mais lorsque la tricherie civique et politique en vient à dominer dans la
219 obéissance au Libérateur éternel, mort pour nous mais présent dans la foi, cette « ferme assurance des choses qu’on ne voit
220 a foi des militants dans un monde idéal et futur, mais cette foi n’est gagée que sur le sacrifice et la mort de ses adversai
221 l’Église parce qu’on est converti, donc changé ; mais on entre dans le Parti pour changer le monde d’abord et non d’abord s
222 volutionnaire, d’une conversion non pas de l’être mais du faire ; et, de plus, déléguée à l’action collective. L’individu im
223 ctive. L’individu imite le saut de la conversion, mais , au lieu de se retrouver une personne engagée, il est devenu le solda
224 des et ses missi dominici n’allaient qu’à cheval. Mais sa Terreur valait les purges communistes, et son « cléricalisme » fut
225 endante et par le recours direct de l’âme à Dieu. Mais qui peut en appeler des arrêts d’un Parti qui incarne la Révolution ?
226 utions jugerait dans l’irréel, j’ai dit pourquoi. Mais ceux qui croient encore que ces révolutions auraient « objectivement 
227 uceur de vivre » non seulement par ses survivants mais par les fils de ses bourreaux. Ici les snobs intellectuels de l’Occid
228 it leur religion. Non pas comme un parti adverse, mais comme une erreur pathétique. Ils rêvaient d’une communauté, sans oser
229 r de dure sagesse. Il leur faut cela, sans doute. Mais pour quelles fins avouables ? Rappelons-nous qu’il « fallait » ouvrir
230 des résultats : il trouve sa preuve dans le sang. Mais si, profanant le mythe et ses tabous, nous estimons froidement ses ré
231 s, et la mort était là, celle des autres d’abord, mais la Liberté se voilait — laissant ensuite se perdre dans les bureaux d
232 ncipe d’une nouvelle communauté non de naissance, mais d’avenir et de volonté. Toutefois, cette idéologie n’est pas le fait
233 tte idéologie n’est pas le fait du peuple entier, mais d’un parti ; et ce parti agit par le moyen de l’État. À l’intérieur d
234 ment de l’idéologie, le tout au nom de la Nation. Mais si, à l’intérieur, l’idée de nation devient entre les mains de l’État
235 tres peuples, sous la contrainte des baïonnettes. Mais voici que la guerre nationale, menée par les soldats « libérateurs »
236 elles de la nation qui lui donnent son caractère, mais c’est son esprit national. » (On voit que nation et Patrie diffèrent
237 é d’intentions particulières de l’Esprit mondial, mais en même temps les voici privés, sous peine de « nullité politique » d
238 de vocation, passant des personnes aux nations. ⁂ Mais cet État-nation, une fois doué de toute la personnalité dont il tend
239 itation, parfois plus proche du vrai patriotisme, mais tout aussi jaloux et même hargneux que celui des grands voisins. Aucu
240 à s’imposer, aucune nation ne dominera longtemps, mais aucune n’en tirera la conclusion, une fois vaincue, « qu’elle n’a plu
241 ui n’avaient de comptes à rendre qu’à Dieu seul — mais il n’y a plus de Dieu au-dessus des nations. Le droit divin se tradui
242 ert des nations », et de « droit international », mais il est clair que ces États-nations-Individus rendent tout ordre inter
243 absurdité fondamentale. En 1914, elle en mourra. Mais comment cette absurdité a-t-elle pu triompher pendant un siècle et pl
244 exiger le sacrifice de la vie même des citoyens. Mais que nous offre-t-il en échange de nos vies ? Une certaine communion v
245 ance. À vrai dire, il s’agit encore d’un égoïsme, mais tellement élargi qu’il en devient vertu. On l’enseigne dans les école
246 n seulement l’Europe démoralisée par les guerres, mais aussi l’Occident tout entier. L’absence d’unité européenne, en effet,
247 e. Une Europe américanisée gagnerait en stabilité mais perdrait le sens profond de son Aventure. Chacun le sent et le redout
248 du tout, son feuillage et sa tige embelliraient, mais aux dépens de la saveur des fruits.) À cette même crainte se rattache
249 erme, au lendemain d’une révolution certes réelle mais importée. Il en va du nationalisme occidental « attrapé » par les peu
250 de la fiche de l’Europe au dossier de l’Histoire. Mais ce ne sont pas seulement des maladies fiévreuses, ce sont aussi des h
251 Nous le savons, ou du moins nous le pressentons. Mais nous reculons aussi devant l’imagination de leur guérison soudaine d’
252 arche l’Occident et allumé sa soif inextinguible. Mais quand l’homme en vient à sentir qu’il ne pourra jamais atteindre au b
253 nce. La même ardeur l’anime, le même élan de foi, mais il croit voir soudain le but tout proche : il le touche de ses mains,
254 olu, parce que sa soif n’attendait rien de moins. Mais semblable aux amants tragiques de la légende, avec ce philtre enthous
255 t le type d’une société d’amour et de fraternité, mais n’a pas pu l’actualiser — c’est le Scandale. Il en reste cette soif d
256 ndement remplaçant toute la Loi, et l’on voudrait mais on ne peut pas s’y conformer ; pourtant le besoin subsiste de se donn
257 possible défi, l’homme dit : c’est trop pour moi, mais je ne saurais plus vivre et ressentir ma vie sans cet appel intime. I
258 e ne se lève jamais contre la force à son zénith. Mais , d’un pouvoir qu’on tient pour affaibli, toute exigence est ressentie
259 érité, du seul fait qu’il n’est pas une personne. Mais le ferment du christianisme originel, son exigence de l’absolu réalis
260 ies jaillissent de la vraie foi et s’en écartent, mais disséminent dans des millions d’esprits inatteints par l’orthodoxie c
261 e pouvait l’être un paroissien naïf du Moyen Âge, mais seulement que la dialectique formelle de la personne est plus profond
262 nt. L’Église y avait élevé les mêmes prétentions. Mais comme celles-ci n’étaient pas admises, elle devint militante, et tout
17 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure occidentale de l’homme : L’exploration de la matière (août 1955)
263 minute sont mises aux voix. Le vote est emporté, mais des négociations de couloirs le remettent en question le lendemain. U
264 vidu, du simple fait qu’il est un corps distinct, mais il ne devient une « personne » qu’en vertu des relations civiques ou
265 purement théologique aux yeux des Pères de Nicée, mais qui devait apparaître, après coup, comme le fait spécifique et capita
266 aussi le modèle suprême de la polarité impensable mais vraie, qui exige, dès qu’on l’admet, une réforme profonde de nos caté
267 e « penser ensemble » des termes vraiment opposés mais en même temps vraiment valables. On ne saurait donc chercher la solut
268 e refuser en droit dans les domaines subordonnés. Mais la transposition n’a pas toujours été légitime : il s’en faut de beau
269 hrétienne, enfin la foi et la religion naturelle. Mais qu’en est-il des autres couples d’opposés qui se sont multipliés dans
270 ire (les deux termes sont vrais, contradictoires, mais essentiels) que la théologie avait élaboré en partant de la Révélatio
271 bjet de la foi par les Pères du concile de Nicée, mais devint par la suite une « manière de penser », un archétype mental de
272 i les savants ne devraient l’accepter comme tel — mais je constate primo qu’il a eu lieu, et secundo qu’il appartient de fai
273 Pythagore remonte au ve siècle avant notre ère. Mais entre Parménide et Pythagore, c’est-à-dire entre l’un et le multiple,
274 traires apparents : tout est dans tout, bien sûr, mais la science n’a pas lieu. Or, la physique actuelle est caractérisée pa
275 e peut-être que des méthodes d’analyse employées. Mais la forme du problème est typique ; elle évoque une analogie dont les
276 les savants, sans doute, ont perdu la conscience, mais que les théologiens ne peuvent manquer d’observer. Cette lumière qui
277 lement conditionné de nouvelles formes de pensée, mais elle a prédéterminé, circonscrit et valorisé le champ même des recher
278 le but dernier de l’homme est de connaître Dieu, mais Dieu lui-même s’est rendu connaissable dans la chair. Et il est vrai
279 ’Esprit seul vivifie, la chair ne sert de rien », mais pourtant c’est bien dans cette vie, dans cette existence toute charne
280 le règne de la Loi, donc du péché et de la mort, mais le Credo n’en affirme pas moins sa délivrance finale et sa résurrecti
281 ttention vitale du croyant sur la réalité, déchue mais consistante, de « l’ici-bas ». Il y a plus : dans sa lettre aux Romai
282 ue. Certes, beaucoup d’athées ont été physiciens, mais le mouvement créateur de la science — comme il est avéré par l’histoi
283 in : il est certes affecté d’erreur par le péché, mais il peut être corrigé par l’expérience, corrigeant à son tour les rêve
284 smagorie privée de cohérence, d’ordre et de sens, mais il attend de nous, dans une profonde complicité de l’espérance, d’êtr
285 e, on sent qu’il peut en faire de la littérature, mais non de la science. Einstein confirmera l’intuition de Descartes, qui
286 nce. Les Grecs croyaient à l’ordonnance cosmique, mais ils n’en retenaient pour vraie que la Beauté. L’objet de la science n
287 cesse en échec, non pas en vue d’une abdication, mais au contraire pour se retrouver ensuite élargie, enrichie, et poursuiv
288 pensée, sera décrété doctrine d’État par l’URSS. Mais tandis que dans ce pays, l’hérésie s’organise en Église, le déclin de
289 aloriser chair et matière. Il se voulait moniste, mais né d’un Occident profondément marqué au signe de la croix, il ne pouv
290 oi, que la frontière intelligible s’est évanouie, mais c’est aussi entre le vivant et l’inerte, entre le soma et la psyché,
291 e aucun argument « en faveur » du Credo de Nicée… Mais il faut voir tout de suite que cela ruine à jamais les « certitudes »
292 t écarter toute espèce d’«  hypothèse mystique ». Mais pendant que se vulgarisait dans les couches les plus étendues de la p
293 e passagère à l’intérieur d’un champ ondulatoire, mais dont la forme et la complexité structurelle sont si clairement défini
294 il y avait de la liberté jusque dans la matière : mais n’était-ce pas admettre du même coup qu’il y aurait aussi de la déter
295 tés usurpées et d’ailleurs fondées dans l’erreur. Mais comme cet homme moyen serait fort incapable de vérifier les faits aff
296 e l’esprit. Ce choix n’est donc pas scientifique, mais proprement théologique : c’est l’hérésie que j’ai décrite. Qu’en est-
297 de renom — ou si le cosmos est pratiquement fini, mais cependant illimité, comme le pense curieusement Einstein, il en résul
298 nsée », c’est-à-dire sans nulle perte de temps29. Mais là encore, le choix théologique reste aussi apparent qu’il est inévit
299 très ferme croyance en la réalité de la matière ! Mais derrière ce voile, qu’y a-t-il ? Cette question n’a pas de sens, nous
300 in ni plus longtemps que la plus extrême galaxie. Mais dans quoi tout cela se meut-il ? Il est vrai que la question n’a pas
301 de sens : rien « au monde » ne peut y répondre ; mais aussi, elle dépasse le monde ; rien en lui ne peut m’empêcher, ni moi
302 e, c’est qu’alors il est faux de penser « Dieu », mais aussi de penser « Liberté ». Le refus qu’on oppose à ma question dern
303 se nos limites, qui sont celles du savoir humain, mais elle pose en même temps l’existence de l’idée d’un Ailleurs absolu, d
304 la mathématique peuvent les transférer au Cosmos. Mais le Dieu que prient les chrétiens est celui qui s’est fait connaître p
305 on S. Paul n’est pas seulement le corps physique, mais l’homme naturel tout entier, le complexe indissociable corps-intellec
18 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure technique (octobre 1955)
306 Yucatan, et révolutionné tout leur régime social. Mais on ne voit pas que nos conquêtes techniques aient bouleversé aussi ra
307 upplément d’âme, selon la métaphore indéfendable ( mais facile à citer) de Bergson. On dénonce la dépersonnalisation de l’hom
308 re l’électricité à cause de la chaise électrique, mais n’importe, la cause est noble et l’angoisse qu’on traduit, réelle et
309 tualisme et naturisme dans une alliance imprévue, mais lyrique. Avant d’analyser les deux groupes de motifs, une remarque gé
310 Elle a parfois privé les savants de subventions, mais n’a pas retardé sérieusement l’essor des recherches techniques. « L’e
311 le se contente en général d’arguments pathétiques mais peu sûrs, cette angoisse devant l’ère des machines et de la Bombe n’e
312 nes. Vers 1800, tout va changer très brusquement. Mais remontons au paléolithique. Pourquoi l’homme fabrique-t-il des outils
313 a « volonté de puissance ». On invoque Prométhée, mais c’est la seule figure qui permette d’illustrer cette théorie tragique
314 d, des inondations, des sécheresses. Elle le tue, mais c’est d’elle qu’il vit. Tout cela est accepté comme allant de soi, co
315 inable à ce stade, sentons là le besoin de jouer, mais au sens fort du mot, qui est un sens religieux. La civilisation appar
316 en compensant les faiblesses qui le distinguent. Mais l’utilité de ces objets n’épuise nullement l’intention qui les crée,
317 ant elles. Sa logique n’est pas celle de l’utile, mais du jeu33. Or qui dit jeu dit règles fixes. Ce qu’il s’agit de mainten
318 ’est donc pas des lois de la Nature qu’on a peur, mais au contraire de l’imprévu des phénomènes. Loin d’essayer de se libére
319 la loi rigide des voies ferrées et ses horaires, mais pût aller à l’aventure : rêve typique de l’adolescence. Il le réalisa
320 core, il s’en faut, au terme de cette entreprise, mais il a déjà le droit de le rêver accessible. (Les inondations, les typh
321 phons, les tremblements de terre restent libres ; mais les plus grands fauves, la vermine et beaucoup d’insectes sont vaincu
322 iècle. Tels sont bien les faits, dans l’ensemble. Mais il serait faux de penser que les peuples d’Occident aient jamais cher
323 chnique. Et certains comblent nos désirs secrets, mais beaucoup ne répondent à rien : la technique qui les donne doit les fa
324 inventé l’auto parce que l’homme en avait besoin, mais c’est l’inverse. Cependant l’existence d’innombrables usines, marques
325 emier du terme) et qui est de l’homme en général. Mais quelque chose d’unique s’est produit en Europe aux débuts de notre èr
326 mmédiate des inventions majeures de la technique. Mais elles n’y conduisent pas organiquement. Pour passer de la volonté de
327 tes n’était pas de faire de l’or pour s’enrichir, mais bien d’opérer le grand œuvre d’une transfiguration de la matière par
328 lement le plus grand mathématicien de son siècle, mais l’inventeur de la turbine.   Volonté de connaissance contemplative, v
329 erne : le Faust de Goethe est d’abord alchimiste, mais il termine son aventure humaine (conditionnée par les trois dominante
330 de ces données, le contraire eût été surprenant. Mais le capitalisme n’a rien créé : il a financé le « Progrès », sans béné
331 t la tentation de la puissance (non sur la Nature mais sur l’homme) l’ont aveuglée quant aux moyens. Et quant aux fins : la
332 chnique crée dans le peuple une misère inhumaine, mais dans la grande majorité des élites bourgeoises un optimisme débordant
333 des despotismes asiatique, égyptien et romain ». Mais dès 1846, Michelet annonce la réaction pessimiste : « Quelle humiliat
334  : ce n’est plus la Nature qui représente le Mal, mais c’est l’œuvre de l’homme, l’implacable Technique, personnifiée et myt
335 C’est battre la table à laquelle on s’est heurté. Mais c’est aussi cacher ses doutes intimes derrière une opportune « fatali
336 murs de la maison plus résistants que nos corps). Mais si vous ne priez plus, ce n’est tout de même pas leur faute. Retou
337 ayant été soumise à la corruption non de son gré, mais à cause du péché38. Il s’ensuit que l’effort de l’homme pour la soume
338 notre orgueil. Le mal n’est pas dans les choses, mais dans l’homme. Il est lié à notre liberté. Il tient à notre condition,
339 Mal est projetée à nouveau non plus sur la Nature mais bien sur la Technique personnifiée et sur ses produits, comme la Bomb
340 vage du téléphone est un des clichés de l’époque. Mais le téléphone, simple appareil, n’a jamais rien fait par lui-même, et
341 entiment de faire partie d’un « monde sans âme », mais dans le fait que des hommes ne sont plus que les « compléments vivant
342 on système, non la machine, qui asservit l’homme. Mais Taylor a créé ce système selon les conceptions matérialistes de l’hom
343 la Bombe atomique. Malédiction sur l’invention ! Mais que veut-on dire ? Imagine-t-on quelque invention qui ne pourrait êtr
344 malséante. Le romantisme la contemplait avec âme, mais ne s’y baignait pas physiquement. Le goût de s’étaler au soleil sur l
345 nique naissante a créé le prolétariat industriel, mais c’est elle seule qui peut le sauver de sa condition et du décor hideu
346 supprimé l’institution de l’esclavage en Europe, mais l’amélioration des techniques agricoles (celle en particulier de l’at
347 ravail à la chaîne qui libéreront le prolétariat, mais le remplacement des travailleurs serviles par des robots. L’usine san
348 roblème de « l’ouvrier esclave de la machine ».   Mais les faux problèmes écartés — et la classe ouvrière libérée, non par l
349 classe ouvrière libérée, non par les communistes mais bien par la technique — deux grands problèmes des plus réels vont se
350 un danger véritable ; non pas elle, il est vrai, mais l’homme qui parle ainsi. Ernst Jünger a bien vu que la technique tend
351 ourante, de ses règles abstraites ou coutumières. Mais la morale individuelle reste sans prises sur un phénomène qui évolue
352 technique y contribue, non certes par elle-même, mais bien par un certain usage que l’homme en fait. D’où l’idée, répandue
353 . Et, de fait, on ne peut pas arrêter l’étatisme, mais on peut pousser la technique jusqu’à des succès décisifs, créant une
354 crate ne cessera pas d’être le maître des moyens, mais son prestige s’évanouira dans la mesure même où les loisirs et leur c
355 ns ouvriers régnera souverainement sur l’absence. Mais les fameuses nécessités techniques ne concerneront plus que lui. Qu’a
356 vons dix ou quinze fois mieux que nos ancêtres ?) Mais voici qui présente un sens très net : de 1890 à 1954, la semaine de t
357 s sous-alimentées et en croissance incontrôlable. Mais le seul fait de cette prise de conscience fixe enfin l’un des objecti
358 uerre atomique peut tout compromettre dans l’œuf. Mais l’œuf est là, portant son germe et notre avenir, cet avenir qu’il nou
359 nir le sérieux de la vie. (Elle l’a toujours été, mais cela se verra). Jusqu’ici, c’était le travail qui occupait l’essentie
360 est pas l’invention de la roue qui compte en soi, mais bien l’usage qu’un peuple a décidé d’en faire : chars et wagons en Oc
361 payées nous l’a fait voir à une échelle réduite, mais dans un temps trop court pour qu’on distingue la suite. Une expérienc
362 sement (ou de retrait en deçà) du dogme formulé ; mais l’une et l’autre s’appuyaient sur l’objet de leur renoncement et en d
363 emps43. Et je ne dis pas qu’elles s’en priveront. Mais je vois aussi que la culture répand déjà, dans un public naguère tota
364 oactivité ne répondait à aucun besoin utilitaire, mais en a créé beaucoup, devenus « vitaux ». Etc. 34. En 1833, Thiers déc
19 1956, Preuves, articles (1951–1968). Les joyeux butors du Kremlin (août 1956)
365 , c’est l’importance psychologique du phénomène ; mais son sens historique reste conjectural : on ne sait encore ni d’où il
366 verse, car elles sont illusoires toutes les deux. Mais l’illusion d’un retour à la démocratie comble nos vœux, tout concourt
367 ignore pas les bruits qui circulent à ce propos ; mais il omet de les réfuter dans son rapport. 2. K. limite ses attaques co
368 ricain, prodiguées par les procureurs de Staline. Mais il omet de rappeler que l’acte d’accusation publié au lendemain de la
369 ns comme des machinations délirantes et stupides, mais il omet d’en proposer la révision. Il reprend au contraire leurs verd
370 en même temps « le plus démocratique du monde ». Mais il refuse d’envisager la seule mesure qui donnerait un contenu concre
371 demande la libération des colonies occidentales, mais il refuse aux satellites de l’URSS le droit de disposer d’eux-mêmes.
372 ). 8. K. dénonce le « culte de la personnalité », mais se garde bien de faire raser le Mausolée de la Place Rouge. 9. K. jus
373 le, qui a donné dans le panneau, comme toujours ? Mais l’heure n’est pas aux plaisanteries faciles. La condamnation spectacu
374 santeries faciles. La condamnation spectaculaire, mais uniquement verbale, du culte des chefs, répond à une nécessité plus i
375 bi de la dictature, devenue difficile à défendre, mais qu’il faut maintenir à tout prix. Sacrifier post mortem le seul Stali
376 le seul Staline, ce n’est rien sacrifier du tout, mais c’est détourner l’attention du fait même de la dictature, cause réell
377 ure du Prolétariat, dogme intangible du marxisme. Mais les crimes de Staline illustraient trop clairement les vices de tout
378 olie d’un dictateur qui doit retenir l’attention, mais le fait de la dictature. Ce n’est point par accident qu’un dictateur
379 du Prolétariat » est une autre figure de langage. Mais comment fait-on cela ? Qui fait cela ? Le mouvement de l’Histoire ? O
380 umaine, peuvent déshonorer K. devant les siècles, mais assurent son impunité dans l’immédiat. C’est trop gros, trop invraise
381 voleur lui-même qui rapporte contre récompense. » Mais les gens du Kremlin font mieux : ils pensent que d’appeler « crimes »
382 stes me diront : vous parlez au nom de la morale, mais K. et ses amis ont bien d’autres problèmes. Au lendemain de la mort d
383 e le régime valait encore moins qu’on ne l’a cru. Mais ce départ sans gloire n’était pas le seul possible. Il y a beaucoup d
384 dée chrétienne, diront mes réalistes avec mépris. Mais idée russe aussi : Tolstoï, Dostoïevski (qu’on republie précisément e
385 héorie du moins, les fameux camps de rééducation. Mais K. et ses collègues, en se refusant en corps au châtiment prévu par l
386 e qui non seulement nous donne le droit de juger, mais nous en fasse un impérieux devoir civique. Le procédé de K., s’il dem
387 seulement un régime et les idéaux qu’il proclame, mais toutes les relations humaines dans une époque. Cet exemple donné de t
388 end à cacher. Il est clair que Staline est renié. Mais il est non moins clair que les méthodes et les procédés communistes —
389 r Sartre en quelques lignes d’une clarté limpide, mais trompeuse : « Ceux qui gouvernent en URSS, je reconnais qu’ils ont eu
390 des postes et des charges du vivant de Staline ; mais faut-il en conclure que ce sont d’enragés staliniens qui se léninisen
391 seurs ont jugé nécessaire de dénoncer ses crimes, mais non son héritage. Tout le reste est conjectures, affirmations sans pr
392 eulement aux acteurs du drame (qui s’en moquent), mais encore aux intellectuels qui ont approuvé lesdits acteurs quand ils f
393 me, en effet, ne sont pas seulement des systèmes, mais des systèmes totalitaires. Il n’y a donc pas, en eux, à prendre et à
394 ui valent à plein pour nos régimes démocratiques, mais sont exclus par le principe actif du communisme soviétique49. À propr
395 rgent du communisme, qu’il défend sans y adhérer. Mais il est temps d’en venir au contenu concret de l’attitude anticommunis
396 avail forcé non seulement existaient bel et bien, mais qu’ils étaient peuplés de millions d’innocents, condamnés comme « enn
397 à leur doctrine et à leur discipline terroriste. Mais il était plus surprenant de voir les simples AAC et PPC (les anti-ant
398 usses, et la servilité des écrivains staliniens), mais encore toutes ces choses sont dénoncées par les chefs mêmes du commun
399 Avaler leur stylo ? Rien de tout cela, jusqu’ici. Mais deux arguments misérables, au hasard d’une panique croissante. Premi
400 Au pire, j’aurais encore ma conscience pour moi… Mais , à supposer qu’il soit vrai que l’existence du stalinisme soit la con
401 jeu de Staline, fauteur et pourvoyeur des camps. ( Mais il n’y avait pas de camps !, criait Würmser. Si maintenant le Kremlin
402 avait les mains rouges d’un agent de la Terreur. Mais nous disions que les chefs d’accusation produits par la « justice » a
403 etc., se tenaient entre eux dans leur mythologie, mais ne collaient plus à rien de réel et de vérifiable : « névrose constit
404 la conversion religieuse, seule une révolution — mais personnelle, intime — suffirait à les en libérer. III. « Soyez lib
405 un « culte de l’homme » qu’on se bornait à nier, mais qu’il faut à présent renier54 ; déclarer du jour au lendemain que le
406 sur deux du Despote, par suite à justifier Tito, mais non Trotski, Rajk et Kostov, mais pas encore Slansky, cela fait parti
407 justifier Tito, mais non Trotski, Rajk et Kostov, mais pas encore Slansky, cela fait partie des exercices courants d’assoupl
408 K. invoquant la terreur qui régnait au Kremlin — mais non pas à Paris ni à Rome, que l’on sache — pour s’excuser de n’avoir
409 bon vieux drill fait place à la brimade directe, mais on laisse aux victimes le droit de se plaindre un peu, c’est nouveau,
410 la mode à Moscou… (Togliatti a saisi l’occasion, mais Thorez est encore perplexe.) Où les choses se gâtent pour de bon, c’e
411 it que la question n’est plus simplement d’obéir, mais de savoir comment obéir ! Logiquement, le problème est insoluble. Soi
412 e. On s’efforce anxieusement de se montrer libre. Mais c’est perdu d’avance : la liberté que l’on feint n’est qu’une minable
413 anté : « J’étais sûr de mon vieux Togliatti »)55. Mais Thorez, Fils du Peuple, s’accroche au Père des peuples : il n’a pas l
414 se déclare autonome en reniant le nom de Staline, mais qu’on se montre obéissant, d’une manière spontanée, aux plans remodel
415 n tel embarras. Le décrire n’est déjà pas facile… Mais une fable simplette va nous y aider peut-être. Soit un chef absolu qu
416 borne à liquider ceux qui refusent de se peindre. Mais voici que le même chef, un beau jour, s’avise de déclarer aux mêmes s
417 ut de s’en tirer. La plupart se peignent en vert, mais plusieurs en violet ou en rose. Quelques-uns restent rouges, et l’on
418 e l’Histoire, s’exprimant par la bouche du Parti. Mais dire que le despote était fou, en se fondant sur l’observation, c’éta
419 ote était fou. Il dit vrai (selon l’observation), mais au nom de ce qui sert le Parti. Que la « vérité du Kremlin », adoptée
420 elle n’a pas d’importance politique. Il est vrai, mais nous sommes dans une ère scientifique. Ou, plus exactement, technique
421 sanctions immédiates, qui ne sont point morales, mais physiques. On ne fait pas de découvertes à coups de mensonges, mais à
422 ne fait pas de découvertes à coups de mensonges, mais à force de calculs exacts et de vérifications critiques. (La dialecti
423 n’est pas seulement répréhensible et rétrograde, mais inapte à durer dans notre âge. L’infaillibilité du Parti de Lénine.
424 e ; et pourtant, il s’agit de limiter les dégâts… Mais que devient alors la fameuse cohérence léniniste et monolithique de t
425 agissait à l’encontre des intérêts prolétariens. Mais il omet de nous dire au nom de quelle classe (ou de quelle puissance
426 par exemple la nouvelle classe des bureaucrates ? Mais K. et ses amis sont aujourd’hui ses chefs. Au surplus, chacun sait qu
427 ême — ce qui aurait pour effet de le réhabiliter, mais d’incriminer tout le système — soit que la méthode elle-même ne vaut
428 e la méthode elle-même ne vaut rien dans ce cas ; mais alors à quel saint se vouer ?   Les difficultés singulières dont on v
429 -t-il, dans l’histoire des mouvements politiques, mais non pas dans l’histoire des Églises. Elles font voir à quel point le
430 e seule nation et privé de doctrine universelle ; mais elles montrent aussi que « l’univers communiste » est le lieu des con
431 rmontables, non seulement en logique (on l’a vu), mais peut-être aussi en pratique. La crise est telle, au moment où j’écris
432 ique, encore un coup, arrangerait cela au besoin. Mais est-il sûr que le Kremlin souhaite vraiment retenir ses PC étrangers 
433 uerait son vrai visage nationaliste et stalinien. Mais est-il sûr, ici encore, que l’équipe du Kremlin ne désire pas justeme
434 ne sera pas supprimée par des complots marxistes, mais plutôt par l’automation ? Moscou pourrait demeurer La Mecque des comm
435 scou pourrait demeurer La Mecque des communistes, mais deviendrait avant tout la capitale d’un État désireux de se stabilise
436 à l’utopie marxiste, plus lente que la technique… Mais laissons ces rêveries, proposées au dédain des experts unanimes des d
437 ns le camp que lui-même quitte ? Voilà le danger. Mais il n’est pas fatal que l’Occident libre y succombe. À de libres échan
438 un cliché de banquet, une philosophie de requin, mais le secret de toute création. Au total, le gagnant serait la paix, pou
439 tait cher en vies humaines et en biens matériels, mais il ne nuisait pas nécessairement à la justesse des positions politiqu
440 l provoque les révoltes ouvrières que l’on sait ? Mais , en fait, ce n’est pas le « culte de la personnalité » qui a motivé l
441 nds !) n’ont jamais fait de mal qu’à leur auteur. Mais Sartre parle d’un « culte de la personne ». Étrange erreur, venant d’
442 , en effet, implique le culte de la personnalité, mais le mépris de la personne. 46. « Plus on est de fous, moins ça se voi
443 érer dans ces amas le choix du bon et du mauvais, mais se renierait s’il prétendait les accepter ou rejeter en bloc. L’inver
444 sset. On le laisse gagner sa vie comme il peut. » Mais il se plaint, dans le même article, des procédés dont use à son égard
445 is prochain, à un autre article, aussi calomnieux mais tout de même moins pâteux, dans Preuves. » (Ce « et je sais » que j’a
20 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur Suez et ses environs historiques (octobre 1956)
446 prends pour quelqu’un qui a besoin d’un barrage, mais qui n’en a pas les moyens. A. Je les aurai demain, à Moscou, si je le
447 Bandung, avant toute entreprise « colonialiste ». Mais , en fait, l’islam est tourné. Aussitôt, Venise réagit : elle convoque
448 treprise conservé l’empire du commerce des Indes, mais les difficultés firent évanouir ce grand projet. » (Voltaire, Essai s
449 nt soutenus par les Khédives, aboutiront en 1869. Mais le Khédive, mis en difficulté par les dépenses somptuaires de l’inaug
450 e décadence. L’Occident maritime domine le monde. Mais que l’Occident se divise et que l’islam relève la tête, aussitôt le c
451 au progrès dont le Canal reste le grand symbole. Mais ses intérêts politiques sont du côté de l’islam réactionnaire : barre
452  monde arabe » est encore faible, s’il crie fort. Mais il peut couper les pipe-lines : il tient donc sous sa dépendance l’un
453 r n’est pas celle de la souveraineté de son pays, mais bien celle de l’indépendance de toute l’Europe. La vraie réponse ne s
454 pas de forcer militairement le passage du canal, mais de susciter en Europe des sources d’énergie nouvelles. Si le Parlemen
21 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1956)
455 serve. C’est naturel, on vous comprend très bien. Mais vous auriez tort de vous plaindre. C et D. N’empêche que nous sommes
456 ait pourquoi — à proclamer que vous faites ainsi, mais rien ne se passe. C et D. C’est qu’il y a tous les autres ! Il fallai
457 Et n’allez pas demander partout des permissions. Mais si vous ne pouvez rien sans toute l’Europe, faites-la !   S. Comment
458 certains désagréments d’un passé mort et enterré, mais pour tenir sa place dans le monde de demain, entre les empires qui l’
459 st donc sérieux ? Les grands partis s’en mêlent ? Mais dites-moi, c’est intéressant ! B. Plus ou moins. S. Mais qu’est-ce qu
460 vrai qu’Émile Roche les a suivis dans Le Monde , mais cela n’arrange rien : le Kremlin a parlé ; Nasser est un dictateur de
461 qu’on fait, ni même ce qu’on représente en fait, mais seulement ce qu’on prétend « représenter ». L’autorité d’un prix Nobe
462 érez-vous ! dit-on aux intellectuels communistes. Mais de quoi veut-on que nous nous libérions ? Jamais je ne me suis senti
463 logie de la coexistence. Le monothéisme est vrai. Mais la pluralité des monothéismes n’est pas seulement contradictoire, ell
464 pas de quoi se payer la clinique et il en meurt, mais les virtuoses qui jouent ses concertos en vivent très bien : 3000 dol
465 voulait dire sans doute que « cela s’explique » ? Mais expliquer un phénomène social n’est pas encore le justifier. ab.
22 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur le rêve des sciences (décembre 1956)
466 eté nationale d’innocentes monarchies populaires. Mais voici que Madariaga nous met en mesure de découvrir Colomb58. Lisez-l
467 ue, et lui-même n’était pas celui que l’on croit, mais un juif espagnol converti, qui avait conçu l’idée d’obtenir du Mogol
468 rois catholiques de lancer la dernière Croisade, mais nous avons le dollar gap et le Conseil de Sécurité. Il partit comme A
469 ompant dans ses calculs de la largeur d’un océan, mais nos moralistes le condamnent pour avoir voulu consciemment servir les
470 ait trop clair. La Russie, qui descend de Byzance mais aussi de la Horde d’Or, a toujours préféré la formule, plus brutale e
471 ent pas seulement nos actions et nos découvertes, mais les recherches qu’elles supposent, et qu’ils orientent. Les archétype
472 il disparaît de ce monde sans y laisser de trace. Mais , si les particules du noyau de l’atome possèdent ainsi leur double « 
473 onde, c’est-à-dire monde de formes et de matière, mais on ne l’a vérifié jusqu’ici que dans l’infinitésimal. Les rencontres
474 ds problèmes de demain ne seront plus politiques, mais consisteront à faire face aux solutions massives proposées par la Sci
475 comme l’imaginent encore nos derniers mandarins, mais simplement le résultat de l’automation. L’indépendance d’un peuple ou
476 os politiciens et plusieurs généraux en retraite, mais bien dans les laboratoires où s’inventent de nouvelles sources d’éner
23 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la honte et l’espoir de l’Europe (janvier 1957)
477 ociale » qui animait non seulement les staliniens mais , disaient-ils sans honte, rentrant de là-bas, les peuples satellites
478 trop de reculs pour mieux sauter, et nous voilà… Mais en même temps quel soulèvement d’espoir, au-delà de nous-mêmes et de
479 t au moins prouvé qu’il est des mots qui portent. Mais les Russes sont si loin, et c’est pire.) Nuit du 5 au 6 novembre 1
480 suffisent pas contre les tanks, on s’en doutait, mais les tanks ne s’ébranlent pas d’eux-mêmes, ils obéissent à des paroles
481 e sont pas des hommes de main qui l’ont conduite, mais des hommes de parole : des poètes. Comment, d’ici, répondre à leur ap
482 se positive et finalement active dans l’Histoire. Mais en même temps, il faut agir sur les esprits, provoquer quelque sens d
483 n’est pas tirer sur lui, ce n’est pas le gifler. Mais ce geste peut l’obliger à sentir qu’une limite est atteinte, à se dem
484 ait aujourd’hui ? Cela paraît dément, ou stupide. Mais il s’agit plutôt des contorsions de leur mythomanie politique, subite
485 ’ONU, auprès de Nehru, auprès de l’opinion libre. Mais l’ONU ne trouve quelque force et n’accepte d’en faire usage qu’aux dé
486 u’il faudrait se tourner non plus contre l’Europe mais contre ses ennemis. Elle n’a même pas su réagir devant l’outrage exor
487  ? Vous ne protestez pas ? Vous êtes donc pour ? ( Mais ceux-là ne me disent pas : et Berlin ? Et Poznań ? Et le peuple, aprè
24 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur Voltaire (février 1957)
488 ien sa statue, grandeur nature, dans mon village. Mais ce n’est pas ce petit corps maigre et ce rire édenté de vieillard pol
489 Le voilà, l’écrivain engagé ! Il ignorait le mot, mais faisait un pays. Et certes personne ne l’aidait, mais il était fort r
490 faisait un pays. Et certes personne ne l’aidait, mais il était fort riche et souvent généreux, pourvu d’une plume qui valai
491 se, envoyés par la Grande Catherine, périclitent. Mais les arbres bordant la route de Gex à Genève me parlent chaque matin d
492 ns, d’horlogers, de céramistes, tous protestants, mais qui vécurent en paix avec ceux qu’ils enrichissaient. En même temps,
493 ds pendant la nuit ? » Non pas son mince fantôme, mais certes son exemple vient chatouiller mon imagination, que bien d’autr
494 simples, et ils valent aujourd’hui comme en 1763, mais non plus contre les jésuites60. Voici sur les méfaits du parti unique
495 mpire ; les jésuites vinrent faire la treizième ; mais bientôt n’en voulant pas souffrir d’autre, on sait ce qui en résulta 
496 : que le PC est seul dans le sens de l’Histoire.) Mais en bonne foi, parce que notre religion est divine (lisez parce que no
497 prononcée — ce qui est loin d’être toujours sûr — mais encore si la classe ouvrière (que le PC prétend défendre à coups de c
25 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (mars 1957)
498 re un ennemi de l’Europe et un allié de l’Europe, mais refuser en même temps de faire l’Europe par crainte de déplaire aux S
499 aux. Beaucoup d’Allemands de l’Ouest vous disent ( mais peu le croient) que la neutralisation de leur pays faciliterait sa ré
500 oi l’idée se répand d’une neutralité de l’Europe. Mais ceux qui en parlent sont les mêmes qui me disaient hier encore : « Qu
501 istes dans les pays libres d’Asie, Nehru dit oui, mais à la condition que fussent également condamnées les menées des antico
502 que cette neutralité se réduit à la mauvaise foi. Mais s’agit-il vraiment de neutralité ? Guère plus que de paix dans le cas
503 ne peuvent plus opposer les voisins de la Suisse, mais l’Europe tout entière à ce qui n’est pas l’Europe. Si la Suisse, prét
504 lité, refusait de participer non plus aux luttes, mais à l’union de ses voisins ; si elle décidait de rester neutre non plus
505 s seulement dans le cadre européen de son statut, mais partout et en toute circonstance, d’une manière absolue, sans révisio
506 esse indurée. Le bon usage de la neutralité Mais l’abus n’enlève pas l’usage, et le même exemple suisse peut illustrer
507 our la France, les Alémaniques pour l’Allemagne ; mais non pas en 1939 : tous d’accord contre Hitler) ; 3°) s’il se réserve
508 estructions humaines et matérielles de la guerre, mais on dépense en temps de paix 40 % de son budget national pour l’entret
509 se déclarer neutres et de se conduire comme tels. Mais , au fait, ne le sont-il pas ? Ils le sont, non par libre choix, mais
510 e sont-il pas ? Ils le sont, non par libre choix, mais parce qu’ils possèdent la Bombe H. Chacun d’eux se trouve devant l’au
511 deux rois, dès lors invulnérables l’un à l’autre. Mais en fait il y a d’autres pièces, et quelques pions, moyennes ou petite
26 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (II) (avril 1957)
512 Grands, réside dans l’existence des PC en Europe. Mais se déclarer neutres à cause d’un tel danger équivaudrait à escompter
513 ective, il faut dissoudre les PC, préventivement. Mais si l’on n’y croit pas, ce motif de neutralité ne tient plus. 3. Le gr
514 omique comme à la Realpolitik. Elle peut réussir. Mais elle signifierait alors la fin de l’Europe. Couper l’Europe en tranch
515 s H coûtent plus cher que nos divisions réunies — mais alors c’en sera fait de l’espoir d’une indépendance reconquise. Et qu
516 e qui peut faire obstacle à notre union les sert. Mais on ne peut espérer qu’ils seront assez fous pour laisser nos pays de
517 nt pour rester neutre ou pouvoir se déclarer tel. Mais nous ne serons jamais indépendants si nous refusons de nous fédérer.
518 lonté, ébranlés dans leurs préférences (inavouées mais indiscutables) par la tragédie de Budapest : ils verraient dans une v
519 ulaires : on n’ose dire que l’OTAN les passionne, mais l’idée d’une union directe entre ennemis d’hier, pour que les deux « 
520 e Europe capable d’assurer leur avenir pacifique, mais aussi de leur offrir le grand risque commun de l’indépendance reconqu
27 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (fin) (mai 1957)
521 ion faite et la neutralité non seulement déclarée mais garantie, essayons maintenant quelques coups assez simples, sans plus
522 ccès régionaux, comme l’écrasement de la Hongrie. Mais , une fois l’Est inclus dans l’Union neutre, toute intervention russe
523 d la face en même temps que ses appuis à l’Ouest, mais gagne en force relativement à l’Est, du seul fait qu’elle demeure int
524 puisse causer l’explosion générale en Occident ; mais il en va de même pour les deux autres Rois. D’autre part, les entrepr
525 à priori d’une éventuelle neutralité européenne. Mais il faut craindre que des partis pris d’ordre sentimental plus qu’idéo
526 née plus loin que la mienne ou plus correctement, mais , au contraire, faute de toute analyse des concepts qui se trouvent en
527 ope unie, n’est rien d’autre qu’indépendance. c) Mais cette indépendance n’existerait vraiment que par rapport à l’URSS et
528 l les contre-indications de l’idée de neutralité. Mais on n’a supposé qu’un nombre limité d’hypothèses et de combinaisons. T
28 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur deux écrivains politiques (juin 1957)
529 de cette politique, et je suis le seul à le voir, mais Budapest est une faute grave, donc cette politique était fausse, et j
530 précéder d’un mea culpa sa condamnation du crime. Mais non. Sartre a décidé de protéger sa retraite stratégique derrière un
531 e « morale » qui dénoncerait le crime comme tel ; mais parce que cette erreur « impardonnable » fait du tort à la cause du S
532 pour « apprécier toutes les autres entreprises ». Mais qu’est-ce que le Socialisme ? Toutes ses formes existantes sont conda
533 l accepte, et qui est « le Socialisme lui-même ». Mais qui incarne cette essence ? Sartre seul, qui s’est mis en situation d
534 artre écrivait naguère que je me suis tu sur Suez mais « abondamment expliqué sur Budapest ». Or c’est lui qui a fait cela e
535 nt à la longue de toujours répéter la même chose, mais la confusion de deux nationalismes, le traditionnel et le jacobin — l
536 ins que moi s’y sont laissé prendre, il est vrai. Mais mes deux censeurs se rejoignent dans une inquiétante découverte. « Je
537 e suis Suisse, trouve que j’ai bien de la chance, mais que cela m’ôte le droit de « faire la leçon aux Français ». Au second
538 re plus faible le joueur qui accepte un handicap.  Mais si cet adversaire annonce expressément que son intention est de trich
539 posture gigantesque du « socialisme » soviétique. Mais , dans nos pays socialistes ou libéraux, ne serait-il pas temps de fai
540 e ces mesures n’ont rien de gênant pour le Parti, mais un point trop sensible vient d’être touché, les réflexes sont plus fo
541 rage politique que j’aie lu ces dernières années, mais peut-être est-il trop complet, trop insistant : Voltaire pensait ains
542 complet, trop insistant : Voltaire pensait ainsi, mais le disait plus vite, encore que plus d’une page de notre auteur l’évo
543 n objecte que les lois existantes suffisent bien, mais il est visible que non ; et d’ailleurs, on ne se souciera de les appl
29 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le pouvoir des intellectuels (juillet 1957)
544 nant pour défenseurs les intellectuels mal famés. Mais logiquement la phrase ne se défend pas, comme on le voit en la transp
545 réalités qui sont censées intéresser les masses, mais c’est encore pour essayer de montrer que l’union de l’Europe est une
546 jeu pour un Hitler, qui a presque fait l’Europe, mais contre lui. C’est en effet dans les mouvements de résistance de tous
547 es ignorent pathétiquement leurs vrais problèmes. Mais je ne vois pas un seul mouvement né de la masse qui ait réussi au xxe
548 jamais les libéraux qui rétablissent la liberté, mais la force brutale des armées étrangères. On me dira que tout le monde
549 étrangères. On me dira que tout le monde le sait, mais je vois que personne n’y croit chez les soi-disant libéraux, puisqu’i
550 une meilleure compréhension entre les peuples ». Mais il le fait à coups de clichés, et ce sont ces clichés qu’il « promeut
551 inconnu. Le touriste moyen ne veut pas découvrir, mais seulement rejoindre une image et vérifier qu’elle ne le trompait pas.
552 ura, ni même le paysan de Gruyère, yodleur aussi, mais en patois latin. Si l’un d’eux invitait tel des autres à sa table, ce
553 e de sentiment, ni même de connaissance mutuelle, mais d’allégeance aux mêmes institutions. Et nous, Européens de diverses n
554 ns raison, car ce sont celles qu’on lui attribue. Mais on admet pourtant « qu’il paraît tomber juste » lorsqu’on définit, en
30 1957, Preuves, articles (1951–1968). L’échéance de septembre (septembre 1957)
555 ine : ce ne sont pas les plus gais qui s’en vont. Mais chercher si ce sont les plus durs, les plus mous, les plus souples ou
556 résoudre la crise et même en s’appuyant sur elle. Mais ce n’est pas du devenir soviétique que dépend le sort de l’Europe, la
557 en restant à peu près elle-même dans l’ensemble. Mais l’Asie le pourra-t-elle ? Et l’Afrique ? L’URSS écrase les défenses i
558 tion du problème, n’ont pas mordu sur la réalité. Mais nos démocraties étant ce qu’elles sont, il fallait en passer par là p
559 en vu depuis deux ans à propos du drame algérien. Mais l’affaire a mûri, dans les esprits, tout en se détériorant dans les r
560 Russes vont emprunter aux polémiques françaises, mais qui ne touchent pas le vrai problème. Ni les colonialistes attardés n
561 ale et politique qui peut être ici mise en cause, mais bien la civilisation européenne tout entière, dans ses rapports inévi
562 condamnerait la France injustement et vainement. Mais il s’agit de reconnaître que l’affaire algérienne n’est plus (si elle
563 re à court terme, leurs aspirations à long terme. Mais voici l’échéance de septembre. Et tout peut être compromis. Il se tro
564 anité entière, et qu’elle ne peut résoudre seule, mais qu’elle seule, tant à cause de ses vertus que de ses défauts traditio
31 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le crépuscule d’un régime (octobre 1957)
565 rien de plus artificiel qu’une villa de banlieue, mais la Place est sublime. Il faut en interdire l’accès à ceux qui pensent
566 tirer leur permis de voyager. Ils salissent tout. Mais notez que les pigeons qu’ils aiment photographier ne laissent pas une
567 tion révèle un manque d’éducation, c’est entendu. Mais sous le nom de démocratie, ce n’est qu’une démocratie mal éduquée, in
568  ! Je la crois dépassée. On va me couper la tête, mais cela ne résoudra rien. Voulez-vous que je devienne bien sérieux ? Je
569 ’élection libre, le droit d’opposition, etc. A. —  Mais les gens se moquent de l’étymologie. Ils entendent par démocratie tou
570 erve ce que ces dictateurs prétendaient attaquer. Mais une erreur ne se trouve pas justifiée parce que des criminels l’ont d
571 qu’un régime apparaisse périmé pour s’y rallier. Mais on ne retiendra de notre système actuel que quelques procédés que vou
572 me par exemple ? R. — L’éducation ouverte à tous, mais en vue de favoriser la promotion au pouvoir des meilleurs, ce qui est
573 cratie66. Tout le pouvoir aux élites véritables ! Mais il s’agit de les former, non de les élire. A. — Je persiste à penser
574 sur le principe que tous les hommes sont égaux ? Mais vous n’y croyez pas, à ce principe de base. La preuve en est que vous
575 ne fois sur deux, proportion jusqu’ici tolérable. Mais il se peut que la société de demain exige une précision plus grande.
32 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur un certain cynisme (septembre 1957)
576 e qu’on vous dit et tout ce que vous lisez ! A. —  Mais que croire, si tout ce qu’on me raconte et tout ce qu’on me donne à l
577 humaine, comme le faisaient autrefois les ratés, mais eux en tirent beaucoup de succès auprès des jeunes et du public bourg
578 e son cynisme et celui de la politique française. Mais les deux choses sont sans rapports entre elles et sans rapports non p
579 nçoise Sagan n’étant jusqu’ici qu’un succès. A. —  Mais justement, votre Sagan est un succès parce qu’elle met le cynisme à l
580 ous rendons « Bonjour tristesse » qui vous ravit. Mais ce n’est pas cela qui compte en France. A. Oui, je sais, c’est toujou
581 ez que « mon » avant-garde n’est guère française, mais les pièces d’Anouilh et d’Aymé, qui ne sont pas d’avant-garde et que
582 les amis de la France ? R. — Je vous les laisse, mais je vous conseille de laisser cela qui se voit et se discute à Paris,
583 eux sont morts et pas un n’est un « jeune »… R. —  Mais pas un seul n’est un cynique, notez-le bien, et ce sont eux qui repré
584 éelle, parce qu’elle prend une mesure assez sobre mais assez fière aussi de l’homme de notre temps. Une France intellectuell
585 s auteurs vivent-ils à Paris ? R. — Quelques-uns, mais comme n’y étant pas. Les autres en province ou à l’étranger, à Manosq
586 vey, à Washington. A. — Vous les dites créateurs, mais peu font des romans. Vos critiques comme les nôtres réservent aux rom
587 ar ce n’est pas seulement le pouvoir d’invention, mais le pouvoir de renouvellement de ces écrivains français qui vaut que l
588 floraisons sont plus rapides et les succès aussi, mais moins profonds, puis c’est l’oubli ou la répétition. La faculté de re
589 . — Faut-il jouer la « Marseillaise » ? R. — Non, mais changez un peu vos mesures de la France. 67. Saint-John Perse. an.
33 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1957)
590 l le faut, il les domine de loin sur son terrain. Mais à quoi bon ? Leurs objections ne sont fondées que sur un refus de pri
591 sobrement que cette opération n’est pas un crime, mais une nécessité reconnue de longue date, et qu’elle ne dépend pas du Ma
592 esure approuvée par les trois quarts d’un peuple, mais refusée par les seuls communistes ». J’aurais aimé demander qu’on me
593 qui ont porté Lénine au pouvoir. Et Kadar, donc ! Mais les interruptions ne sont pas admises, car « on ne fait pas de politi
594 erreur si grossière se verrait recalé sans merci. Mais la passion de ne pas sauver l’Europe est aveuglante. Ce masochisme ap
595 celle pour laquelle nous luttons depuis dix ans. Mais quelle autre Europe voulez-vous ? Et qu’êtes-vous prêts à faire pour
596 ndre : 1. — Non, car seules nos nations existent. Mais depuis quand ? La moitié de ces nations ont moins de cent ans et tout
597 sans les Anglais. (Cas particulier du précédent.) Mais les Anglais n’accepteront jamais d’entrer dans une Europe qui ne sera
598 Et chacun se renfrogne, et le problème subsiste, mais tous ont leur raison de refuser leur concours, comme s’ils n’étaient
599 en vite, sans trop voir ce qui est engagé. — Oui, mais la France a rejeté la CED, et depuis lors les résistances sont alerté
600 il faut sauver. C’est cela qui la sauvera… — Oui, mais l’œuvre est de longue haleine et le temps presse. Rien ne se fera san
601 t le temps presse. Rien ne se fera sans l’esprit, mais sera-t-il assez prompt dans son effort pour éveiller les masses ? 4.
602 créter que les États-nations ont fait leur temps. Mais les députés ne bougeront pas sans une pression des masses qui les éli
603 supérieur aux États. — Voilà qui est sûr encore, mais suffit-il vraiment d’avoir bien vu l’urgence pour aller vite, et pour
34 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la pluralité des satellites (II) (décembre 1957)
604 x yeux des ignorants et des enfants : c’est vrai, mais l’ignorance et la puérilité font la force principale de l’opinion pub
605 pitalisme est bon. Et vous auriez eu bien raison, mais cette lucidité à sens unique est une des marques de la confusion géné
606 toujours été un facteur important de l’histoire, mais quand elle s’appuie sur « la Science », elle devient proprement irrép
607 . On ne peut plus arrêter cette bêtise déchaînée. Mais un peu d’esprit politique saura toujours prévenir ses déchaînements.
608 entifique de l’expérience : elle est très grande, mais différente de ce que l’on croit ; b) révélations sur les buts avant t
609 uoi, la grande presse et la radio des pays libres mais irresponsables ont tout fait pour nous aveugler depuis un an. Les voi
610 it notre presse qu’elle n’écrirait pas autrement. Mais il sait bien qu’il peut lui faire confiance. La totale inconscience p
611 cas.) La nature des régimes est certes en cause, mais on savait depuis longtemps que l’Amérique « idéaliste » tient surtout
612 s, qui occupent la première page de nos journaux ( mais quelques lignes en dernière page des journaux russes), des éliminatio
613 journaux russes), des éliminations moins visibles mais plus fondamentales s’opèrent : le régime des kolkhozes s’esquive sans
614 ion libérale de la vie. L’élimination progressive mais fatale du communisme soviétique par ses dirigeants mêmes n’est pas de
615 nt pas moins faux, pour être trahi par les siens. Mais presque toutes les trahisons qu’on vient de rappeler, objectives quoi
616 est pas la guerre des blocs qui me paraît fatale, mais le retour de l’Est à l’Europe rénovée par l’élimination de ses nation
617 el retour que nous devons non seulement résister, mais construire. 68. Cf. Preuves de décembre 1956 : « Sur la pluralité d
35 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la fabrication des nouvelles et des faits (février 1958)
618 rises de conscience, de décisions et d’accidents, mais leur valeur de « faits » dépend, pour le public, de ce que les agence
619 oint qu’il n’y en a plus si elle se met en grève) mais encore elle les influence ou parfois même les détermine avant la lett
620 l pense des offres soviétiques ou du désarmement, mais ce qu’il croit devoir dire à tel moment pour que la presse et la radi
621 as nommée ni impliquée. Sensation dans la presse, mais aucune suite concrète. Une année plus tard, à Montreux, les fédéralis
622 it là de quoi make news, comme on dit à New York. Mais l’écho reste faible dans la presse. Car les agences ont décidé, ce jo
623 les Russes ratent, on n’en sait rien, pas fous.) Mais les agences n’ont rien perdu.   Le masochisme occidental. — Je ne so
624 ! Elle n’a d’autre souci que celui de son tirage. Mais elle décide elle-même, sans nulle enquête sérieuse, de ce qui sera ve
625 bien s’offrir une politique, sans rien y perdre. Mais le masochisme incline régulièrement ses choix. Un grand journal paris
626 chrocyclotron de Genève a 200 mètres de diamètre. Mais le journal n’en a rien dit. Pourquoi ? C’est que la construction de l
627 eux que la Russie, ce serait rassurer le lecteur. Mais les journaux se vendent mieux en temps de crise.   Apprendre à lire.
628 itude des nouvelles publiées qui est en question, mais leur choix, leur présentation, et ce que l’on a convenu de taire. La
629 fait qu’on ne l’a choisie qu’en vue de la vente. Mais qui peut actuellement, et qui pourrait demain, imposer à la presse un
630 s de dégager certaines résultantes plus valables. Mais qui donnerait à ces cerveaux le programme sans lequel ils ne savent q
631 exposés à la presse n’est pas seulement possible mais indispensable. Je demande qu’on institue dans les écoles publiques de
632 commentateurs attitrés de l’actualité politique. Mais je les vois trop souvent légers ou sans scrupules, dès qu’il s’agit d
633 ce qu’il soit certain de savoir ce qu’il en est. Mais je les vois presque tous juger selon leurs « croyances », comme si le
634 s un ordre d’action où ce n’est plus la dent dure mais la vision lucide et la main ferme qui assurent parfois quelque succès
36 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un patriotisme de la terre (mars 1958)
635 en avion) Tristesse, non pas « envahissante » mais au contraire : c’est comme si cet avion entrait en elle. Nous passons
636 n pleurer. Au-dessous, la Terre, proche et amie ; mais tout près de nos têtes, les grands espaces noirs ouvrent les dimensio
637 t ce qui est « ailleurs » n’a pas encore de sens, mais rend déjà le sens de l’ici-bas étrange. Cinq, mille mètres au-dessous
638 me dira qu’elle se fonde sur du wishful thinking. Mais si nous ne sommes pas « découverts » par des êtres pensants d’autres
639 tés sur des millions d’Aztèques plus fins qu’eux, mais surpris. Le patriotisme terrien va dominer le siècle à venir. On le s
640 se affaire, perd beaucoup de son importance. Oui, mais la découverte du Cosmos n’en sera pas moins son fait, au bout de comp
641 rend. D’où leur « avance technique » incontestée. Mais la science est d’Europe — Nietzsche l’avait fort bien vu — comme tout
642 pas plus de mémoire que la plupart des nègres ». Mais déjà nous ne sommes plus en Utopie : la prévision se veut scientifiqu
643 en évaporant l’essence chrétienne de l’Occident, mais bien le simple fait d’être homme, mis au défi et dépassé. Ce n’est pl
644 sa personne, et le drame qui les met aux prises. Mais si le siècle qui vient retire à l’homme son droit d’identité native,
645 s et de l’univers : de cela nous sommes certains, mais de cela seul, si par définition nous ne pouvons pas prévoir ce qu’un
646 page ancienne, touchante, qui prévoyait le pire… Mais s’il est arrivé, c’est toujours autrement. 69. Lettres sur la bo
37 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la prétendue décadence de l’Occident (avril 1958)
647 repérée par le groupe ou l’individu qui la subit. Mais l’inverse n’est pas moins vrai : l’idée de décadence peut être cultiv
648 ront : pessimisme bourgeois devant la technique. ( Mais les classes dirigeantes de l’empire soviétique l’éprouveront à leur t
649 pour faire la leçon à ceux qui n’y croient plus, mais qu’on n’oserait pas attaquer si elles étaient mortellement menacées.
650 de vérité vivante pour rendre les sociétés sûres, mais assez de sécurité pour permettre de maudire les relations sociales. C
651 sse époque bourgeoise du matérialisme scientiste. Mais la tendance s’est renversée dès le second tiers de ce siècle, en Euro
652 e est trouvé, c’est l’union fédérale de l’Europe. Mais les résistances obstinées que provoque son application sont le signe
653 cœur et cerveau, plexus solaire de l’Occident. Mais nos valeurs sont-elles universelles ? Nous exportons avec succès d
654 ciales, notre hygiène scientifique et nos virus ; mais nous omettons trop souvent d’y joindre un mode d’emploi circonstancié
655 ion, en nous livrant à des fatalités imaginaires. Mais avant d’attaquer ce problème, pour se qualifier à le faire, voici l’é
656 rsion grossièrement simplifiée de ce qui précède, mais c’est encore de l’Occident, dont il est né, qu’il tire ses prétention
38 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un centre qui doit être partout (mai 1958)
657 aris, centre de tout, en France : la mode en vit, mais les provinces en meurent70. Nous ne mangerons pas de ce sacré‑là. D’a
658 seraient pour l’Europe Luxembourg ou Strasbourg. Mais tout cela sent un peu son xixe , les hôtels démodés, l’absence d’aéro
659 aille donc au vrai, car on n’en fera pas d’autre. Mais si l’on veut vraiment un district fédéral à la mesure de l’Europe ent
660 ure de cette Constitution, qui est seule urgente, mais dont le premier mot n’est pas encore écrit ? Sur la fondation d’un
661 encore écrit ? Sur la fondation d’une ville Mais montrer une erreur est sans profit si l’on n’en montre aussi les caus
662 doit être accessible à tous ceux qui le désirent, mais entouré d’obstacles et d’épreuves redoutables. Au niveau de la psycho
663 manité Dans le domaine du sacré tout est sens, mais dans la vie publique de notre temps, on n’ose guère invoquer que des
664 ssent en réalité nos imaginations et nos désirs ; mais nous voulons trouver dans des faits mesurables les justifications de
665 l tant que nous restons privés d’un État fédéral. Mais supposons maintenant cet État constitué. Le problème d’un district eu
666 ent à l’idée du Centre de l’hémisphère principal. Mais au sud‑est de Nantes, on ne voit rien, et autour de Berlin, des Russe
667 a papauté, la SDN, la Croix‑Rouge internationale… Mais je m’égare. J’étais parti pour vous rappeler que le choix d’un lieu p
668 ivilégié ne relève pas seulement de la géométrie, mais d’une science des mythes, des rites et des sites. C’est affaire de pe
669 ai pris l’exemple du pays que j’ai sous les yeux, mais je tiens à sa paix : qu’on n’y vienne pas trop vite avec des bulldoze
39 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (I) (août 1958)
670 ai d’abord que cela se sent avant de s’expliquer, mais qu’il est bien typique qu’on ne le sente pas, dans un pays de traditi
671 à la page. Un système bon pour les sauvages Mais Littré nous apprend autre chose, sur ce chapitre. Quelque chose qui m
672 je cherche au contraire à mieux fixer leur sens, mais il paraît clair que la seule solution qui soit commune aux deux probl
673 ands jours de la IIIe et de la IVe République ! —  mais l’antidote que l’Europe peut trouver au virus du nationalisme, cause
40 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (II) (septembre 1958)
674 up de partis ne suffit pas à changer leur nature, mais la masque aux yeux de la masse : il l’empêche en effet de déployer to
675 x de la vérité politique. Les intérêts transigent mais non les religions, ni les doctrines et idéologies qui sont leurs subs
676 re dans le compromis concret qu’on nomme un prix. Mais deux religions, deux idéologies, ne se contenteront jamais d’une véri
677 dix, voilà qui relève des circonstances adverses, mais ne saurait affecter la vérité. Qu’il faille composer avec les circons
678 tiples ne tient pas au libéralisme de ces partis, mais seulement à leur impuissance. Cette « garantie des libertés » n’est p
679 ités autant de problèmes à résoudre (après étude) mais autant de prétextes à « réaffirmer son attachement » à des principes
680 nter d’imposer telle mesure jugée plus opportune, mais à la suite de désaccords sur « la doctrine ». Or, qu’un parti pût naî
681 ul parti qui sait faire triompher sa « vérité » ; mais il doit au contraire concilier des réalités fort diverses et qu’il es
682 inet, prépare des lois et les soumet au Parlement mais si ce dernier les refuse, le Conseil ne démissionne pas : il propose
683 e est donc de s’entendre sur quelque compromis. — Mais alors, il n’y a plus de politique s’écria ce député consterné. — Je c
684 te du ministère. Cette conception fort dramatique mais négative de la conduite des affaires ne manquait pas de surprendre ou
685 frisson sacré quand ils renversent un ministère. Mais c’est chaque fois moins excitant, moins efficace, et comme on ne peut
686 seconde, quand il s’agit du régime de la France, mais renversent leur position quand il s’agit de l’avenir européen. Rien d
687 logique, malgré les apparences un peu complexes. Mais l’électeur comprendra-t-il ? Je suis bien sûr que non, et cela n’impo
688 rédigées et adoptées dans la confusion générale, mais ne préjugeaient pas de l’avenir du régime. Car la vie politique n’a j
41 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le vocabulaire politique des Français (novembre 1958)
689 r définition, était donc l’appel au grand nombre. Mais aujourd’hui, quatre Français sur cinq ayant affirmé leur volonté de p
690 qu’on a changé le sens des mots depuis Rousseau, mais non pas d’une manière univoque, invariable et clairement déclarée. Sa
691 tie, au sens littéral de ce terme. Pourquoi pas ? Mais il faut en avertir. On préfère mélanger les clichés et les faits, et
692 forte se dégage. C’est un paradoxe étymologique, mais il y a plus. Nonobstant la définition de la démocratie comme volonté
693 mocratie n’est pas le régime élu par la majorité, mais au contraire celui que préconise une minorité éclairée. Si cette mino
694 . Tous les deux pourraient se dire démocratiques. Mais que se passerait-il dans le cas, fort improbable, où l’on renoncerait
695 erait, en somme, des mêmes choses qu’aujourd’hui, mais ce serait plus clair et moins bête. Simplifiez par « démocratie » les
696 lus besoin d’être gouvernée ? On peut l’imaginer, mais non pas le vérifier. La France réelle, depuis 150 ans : celle de Napo
697 a Nouvelle Vague. La phrase citée n’a aucun sens, mais elle n’en est pas moins révélatrice. Politiquement absurde, elle donn
698 pesé… « Je ne crois pas en Dieu, insiste Sartre — mais si dans ce plébiscite je devrais choisir entre Lui et le prétendant a
699 sincère, je ne sais — entre Dieu et le Général ; mais elle échoue dans un sophisme. En effet, si Sartre préfère Dieu au Gén
700 ine. Comme cette dernière, elle demeure élective, mais elle est encore plus laïque : point de prières publiques ni de sermen
701 e la royauté, dans ces nations, n’est plus sacrée mais respectable et respectée. Elle ne peut exciter ces fureurs œdipiennes
702 , dit-on, n’étant pas homogènes quant aux motifs. Mais a-t-on bien vu que les non ne pouvaient l’être davantage ? Isorni, Me
703 egroupée contre le Général, qui l’appuyait alors, mais que fera-t-il demain ? aw. Rougemont Denis de, « Sur le vocabulaire
42 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
704 n est convenu de ranger dans ce genre littéraire, mais , indépendamment de leur qualité d’art, de leur notoriété ou de leur p
705 abous, et le profane, qui naît de leur violation, mais aussi entre la sagesse et la politique, la grâce et le mérite, la mys
706 is, ou de la Révolution et de ses suites en URSS. Mais chacune d’elles aussi a pu être décrite comme le dernier roman d’amou
707 sternak n’est pas un acte politique, selon Camus, mais au contraire « un grand livre d’amour ». L’essai que Lionel Trilling
708 esthétique du lecteur et révolte son sens moral… Mais il se peut aussi que l’incongruité d’une telle comparaison fasse tout
709 oise accomplie, que pour l’amour fou de sa fille. Mais cet amour est impossible, car Lolita n’a pas 13 ans. Cependant, mon h
710 royale » d’un amour exigeant, lucide et ironique. Mais elle appartenait à un milieu social, à un clan politique et culturel
711 parvienne à aimer comme lui-même, dans sa patrie. Mais ce prochain est « interdit » par la morale. Aimant sa sœur, Ulrich ve
712 vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d’extase, mais qui le sépare en fait de la vie sociale. Mon héros devient moralement
713 comme le docteur Jivago aime Lara et en est aimé. Mais , comme Lara, la Russie a dû suivre un Maître cynique et brutal, qui l
714 me qu’il me repousse et qu’il menace de m’exiler. Mais tel est mon amour que je saurai mentir : je demanderai pardon au tyra
715 nt, il l’aurait fait (et nous ne le lirions pas). Mais la réponse de l’écrivain ne suffit pas, bien que sincère. Car il faut
716 ent leur vraie nature, laquelle n’est pas humaine mais nymphique (entendons : démoniaque) ; et, pour ces créatures choisies,
717 sseurs enchantés. Il lui fait boire un somnifère, mais n’ose pas profiter de son sommeil. Au matin, c’est elle qui le séduit
718 e forme d’amour non seulement opposée au mariage, mais ne pouvant exister que hors de lui. Elles « justifiaient »74 au nom d
719 s », refoulé par la conscience pure du clergyman, mais avoué par certains de ses poèmes et trahi par les plaisanteries souve
720 homme de 25 ans à courtiser une fille de 16 ans, mais non pas une fille de 12 ans. » Humbert raconte, au début de ses mémoi
721 tions les plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à chaque fois un point d’ironie frappe l’a
722 ère du héros meurt très tôt (comme dans Tristan), mais voici le ton du récit : « Ma très photogénique mère mourut dans un ac
723 tat de transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description du lieu vise précisément à le désenchanter. L’ép
724 e désenchanter. L’épisode du philtre est présent, mais ridiculisé par son échec : il ne s’agit que d’un somnifère que H. H.
725 pas intéressé par le côté sexuel de son histoire, mais uniquement par la magie de l’Éros, et il le dit75. Comme dans Tristan
726 meurent à peu de temps l’un de l’autre, séparés. Mais leur mort est aussi sordide que fut grandiose, dans les versions du x
727 livre de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’absence, ici très frappante, non seulement de toute espèce d’impure
728 seulement de toute espèce d’impureté sentimentale mais aussi de tout horizon spirituel réduit le roman aux dimensions d’un t
729 mmaturité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d’obstacle et donc point de passion… Peu
730 chevée sans doute et d’accès combien plus facile, mais d’une moindre vertu spirituelle. J’aurais aimé parler de Musil, mais
731 vertu spirituelle. J’aurais aimé parler de Musil, mais de lui seul… Et j’ai quelque scrupule à le faire figurer dans un cont
732 ouvent, de substituer la citation au commentaire. Mais une chance plus bizarre vient servir mon propos. Je découvre en effet
733 es le thème de l’amour passionné pour une enfant, mais surtout veut y voir une préfiguration de l’amour interdit qui unira s
734 l’argent de deux parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’affectation puérile… Elle était merveilleusement belle :
735 ent préfigurer une critique pénétrante de Lolita, mais elles introduisent un dialogue qui mène au cœur du drame de la passio
736 rés dans la vie sociale d’une capitale européenne mais irrités par son insignifiance, remplit la seconde partie de ce vaste
737 lle, juge puéril de se préoccuper encore d’amour, mais voue tous ses efforts au mariage, dont il analyse le processus nature
738 ute espèce de variantes physiques ou psychiques. Mais le besoin de passion, rencontrant l’interdit, qui est l’antisocial pa
739 un de se délivrer enfin de la tristesse du désir, mais le subir avait déjà tant de douceur que les images de l’accomplisseme
740 nécessaire à « l’amour de loin » des troubadours. Mais quel est ce désir ? Est-il désir de l’autre, ou seulement Désir en so
741 exalté rayonne dans un oubli infini de soi-même… Mais Agathe dit un peu plus tard : Pourquoi ne connais-tu pas un philtre
742 contre ce qui, au dernier moment, nous sépare ? Mais ici, le roman de Musil s’engage dans deux Voies divergentes : il nous
743 stin : peut-être aimons-nous ce qui est interdit. Mais nous ne nous tuerons pas avant d’avoir fait une tentative extrême. Le
744 s choses, ils ne formaient plus qu’un seul être. Mais cet accomplissement dans l’Île, symbolique de l’abolition du social,
745 dans une société. Il n’est pas un contenu de vie, mais une négation, une exception faite à tous les contenus de vie. Or il f
746 appelle… « Deh ! dit Tristan, quelle départie ! » Mais il y a plus. La lucidité de Musil s’attaque ici à la formule même du
747 pur, à l’extase d’un amour non plus égocentrique, mais bien allocentrique : « N’avoir plus de centre du tout, participer au
748 attitude, qui rejoint le détachement bouddhique, mais qui pourrait aussi manifester la rédemption de la passion par l’amour
749 nce, la souffrance du désir à l’extase partagée — mais aussi le roman au poème. Quelques instants avant sa mort, Musil trava
750 rait l’Ithaque d’une moderne odyssée spirituelle. Mais cette présence heureuse dans l’amour partagé n’évoque-t-elle pas auss
751 depuis qu’on écrit des romans et qui passionnent. Mais cette convention littéraire, condamnant le mariage accompli, n’est-el
752 estation politique dans le cas du Docteur Jivago. Mais cela n’explique pas tout, même si c’est vrai, ce dont je doute. Pourq
753 st sûr, c’est que l’amour-passion demeure mal vu, mais n’en fascine que mieux l’homme et la femme du xxe siècle américain,
754 mlin, tout est scandaleusement normal, jusque-là. Mais voici l’insolite : les autorités soviétiques ayant annoncé qu’elles n
755 Pasternak pour avoir mal parlé des commissaires. Mais Pasternak les attaquait pour avoir trahi le peuple russe. Si maintena
756 ment les prises de position et gestes politiques, mais n’ayant encore lu, lorsqu’éclata la crise, que les cent premières pag
757 ès de lui dans un silence humilié et sans espoir. Mais quelle peut être la nature de cette « Iseut » inaccessible, dont il s
758 u docteur Jivago, qu’elle soigne dans un hôpital, mais elle épouse un révolutionnaire et disparaît. Jivago la retrouve beauc
759 passion se posait sur leur existence condamnée… Mais qui est Lara ? En la perdant, dit Jivago, « il perdrait sa raison de
760 visage immense et innocent d’une petite fille ». Mais voici l’aveu décisif ; et cette ambiguïté qui m’arrêtait (parlent-ils
761 : « De mon départ, il ne saurait être question. » Mais il ajoute un peu plus tard : Tout est déjà entre vos mains. Il est p
762 es — comme il n’en manquait pas au xiie siècle — mais parce qu’il est devenu la proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l
763 our tenter de cerner cet indicible qu’on voudrait mais qu’on ne peut communiquer. De là que la forme de passion la plus comm
764 romans, celle dont la contagion rarement mortelle mais délicieuse atteint tous ceux qui ont ressenti, un jour ou l’autre, la
765 nt à faiblir, où les violer est encore scandaleux mais n’entraîne pas la mise à mort instantanée, physique ou sociale, du fa
766 is matrimoniales non seulement l’hérésie du Midi, mais l’élite culturelle de l’Europe. Ainsi, le roman de Pasternak ne vint
767 u « dégel » soviétique : rien n’est encore gagné, mais quelques-uns déjà peuvent avouer quelque chose sous le couvert du myt
768 qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mais simplement soignée, aux frais de la Sécurité sociale. Quel génie saur
769 aura-t-il déjouer ce plan d’asepsie spirituelle ? Mais j’imagine parfois d’autres obstacles, plus subtils et tenaces que les
43 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur une phrase du « Bloc-notes » (mars 1959)
770 e un général. Comparez. Je ne dis pas : concluez, mais suspendez peut-être un peu votre jugement. Vous trouvez fort que la j
771 nesse allemande ait oublié ses devanciers bottés. Mais songez qu’on n’enseigne pas l’histoire toute récente dans les écoles.
772 ais quoi d’anachronique, un peu 1913 dans le ton. Mais en 1959, quel bonheur de pouvoir vous rappeler que la France et l’All
773 commun non seulement leur charbon et leur acier, mais encore leurs wagons et leurs avions, si elles décidaient de se battre
774 out naïf et vous ne l’accuserez pas d’hypocrisie. Mais alors de qui parlez-vous ? De quels « Européens » qui méritent mieux
775 nos méfiances auraient repoussée vers la Russie, mais devant des coalitions non moins redoutables et beaucoup plus réelles 
776 des histoires pour une phrase écrite en passant ? Mais c’est cela justement qui m’inquiète, cette attaque en passant, gratui
777 l’actualité, qui sont celles des studios d’abord, mais aussi de l’opinion publique qui a le droit d’être informée de tout. A
778 ssacre jusque dans les foyers les plus paisibles. Mais à l’instant précis où se croisent les deux séries, tout devient d’un
779 del Castro ni l’honneur de Cuba ne sont en cause. Mais bien les auditeurs, spectateurs et lecteurs qui tolèrent qu’on les tr
44 1959, Preuves, articles (1951–1968). Rudolf Kassner et la grandeur (juin 1959)
780 n rang dans notre siècle ? Les meilleurs, certes, mais presque seuls : Valéry, Gide, Eliot, Auden, Paulhan, Saint-John Perse
781 ent encore exclure avec cette parfaite assurance, mais par manie, au nom d’une mode. Ici, tout au contraire, la force simpli
782 t de pitié humaine, la retenue presque solennelle mais qui sans cesse frôle l’humour, et parfois tourne en sournoise malice 
783 oint de vue littéraire comme on le fit en France, mais du point de vue des valeurs vitales (problème que notre xviie siècle
784 que le péché crée une tension entre lui et Dieu. Mais le péché ne devient réalité que pour le converti ; c’est donc la conv
785 n’est pour lui ni mesure, ni grandeur, ni forme, mais seulement chimères et incohérence. Que l’on considère en effet l’homm
786 ée et divisée. Son œuvre souvent pleine de charme mais sans forme et sans but, peut bien nous stimuler, mais ne nous détermi
787 sans forme et sans but, peut bien nous stimuler, mais ne nous détermine jamais… Cet homme indiscret est distrait, et sa dis
788 énier sur des idées et des combinaisons d’idées : mais créer de tout son être spirituel des faits nouveaux et vrais, dans un
789 deux. Car il ne s’agit pas de professer une chose mais d’être la chose. Le rare, c’est que chez Kassner, comme chez Kierkega
790 es, comme les belettes ou les étoiles filantes. » Mais plus encore que leur conception de l’« existence » et que leur ironie
791 d en particulier, dans Christ et l’Âme du monde — mais bien plutôt qu’à force d’approfondir leur domaine propre, il les mine
792 n seulement elle oblige à les voir d’un œil neuf, mais encore elle excite à découvrir l’angle particulier sous lequel a pu l
793 ages plutôt que leurs concepts ; sans conclusion. Mais l’angle de vision s’est imposé. Et l’imagination, irrésistiblement, s
794 ourrait le penser. De poésie ? Très certainement. Mais encore faudrait-il s’entendre sur le sens authentique de ce mot. Diso
795 erve qu’inspirent les plus profondes admirations. Mais peut-être aussi, et surtout, parce que je m’étais fait de Kassner l’i
796 d’infirme — paralysé des jambes dès le berceau — mais sa maîtrise n’exerçait d’autres sanctions, sur les trop nombreux visi
797 vivants) et des plus authentiques Grandes Dames, mais aussi d’une foule de figures touchantes, excentriques ou typiques, qu
798 nnoise — ses éléments anecdotiques ou réalistes ; mais il la transformait en une mythologie évoquant le grouillement des cré
799 ici qu’énumérer les expressions souvent répétées, mais de plus en plus sévères à mesure que le temps passe, auxquelles Kassn
800 nt pour la grandeur, non point à partir du Mythe, mais à partir de la Personne, par désespoir »86. Suit une digression sur l
801 arler du zen, qui n’est resté qu’un nom pour lui. Mais dans le recueil d’hommages publié pour ses 80 ans (le Gedenkbuch déjà
802 en lui-même ?… Le zen, le tir aveugle, est acte, mais cet acte est en outre notre pensée la plus profonde, l’ultime, et le
803 nie pas au nom du rationalisme, oh ! pas du tout, mais en vertu de son idée de l’Infini, du trans-conceptuel, de l’inconceva
804 Il n’a que faire d’une doctrine ou d’un système ; mais peut-être, dans certains de ses livres, a-t-il jeté un pont, une arch
805 sans danse, le tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il semble que Kassner ne se soit pas souve
806 l’infini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mais la flèche, dans ce cas, c’est l’homme.90 Relisons maintenant Herrig
807 le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’esprit », du dynamisme et de la faculté d’éveil av
808 la corde de l’arc qui vient de vous traverser ! Mais je n’en finirais pas de citer tantôt Kassner, tantôt les maîtres du z
809 i appelle et produit, et arc qui donne la mort ? Mais il ajoute aussitôt que le silence est pour lui une véritable volupté
810 but du zen est de nous libérer du moi conscient, mais le sens dernier de votre œuvre est de libérer ce moi conscient (qui e
811 que vous, vous seul sans doute… Il n’est plus là. Mais j’imagine que ses Propos, que l’on commence à publier, vont apporter
812 pas ici — écrit Kassner — au journaliste anonyme, mais bien à l’auteur qui écrit des drames, des romans, des systèmes. Ce jo
813 ans étreintes, excuses, retours et mains palpées… Mais un cérémonial, tel que je l’entends, devrait permettre justement d’év
814 ne signifie pas grand-chose pour la littérature, mais beaucoup pour moi… Ma vision, ma pensée, sont liées à la marche, au c
45 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur un chassé-croisé d’idéaux et de faits (novembre 1959)
815 la Russie devait « faire mieux que l’Amérique », mais comme il sait aussi mieux que l’Amérique elle-même comment on pourrai
816 ait faire mieux qu’elle, ce n’est pas en apprenti mais bien en chef d’État qu’il s’en va discourir devant les grands seigneu
817 it quelque chose que les Russes vont mieux faire, mais de quoi s’agit-il au fait ? De la puissance politique planétaire ? Ma
818 au fait ? De la puissance politique planétaire ? Mais les États-Unis n’y ont accédé qu’à la faveur de la Seconde Guerre mon
819 -dire en même temps que l’URSS. De la technique ? Mais c’est une création européenne que l’Amérique et la Russie développent
820 ial » dans son fameux article de Foreign Affairs. Mais alors, comment expliquer qu’un système condamné par l’Histoire ait pe
821 ong article que les Américains jugèrent insolent, mais que je crois sincère jusque dans ses sophismes. Il exprime un ardent
822 s matériel des plans actuels de l’économie russe, mais difficilement compatible avec les bases mêmes du marxisme. Le « commu
823 s cet article, son triomphe est donné pour fatal, mais on chercherait en vain une phrase ou un exemple qui distingueraient s
824 r de « confondre » cette théorie et cette praxis. Mais cela revient à dire, en somme, qu’il faut cesser de penser comme Marx
825 pas celui du State Department, qui est politique, mais celui de l’opinion réfléchie et anxieuse — je le crois fidèlement exp
826 laisse sur l’idée que les Russes doivent gagner. Mais gagner quoi ? Qu’auriez-vous donc à redouter, Américains, de l’espèce
827 Puisque leur grande idée, c’était hier la vôtre, mais vous l’avez réalisée ! Quand ils auront rejoint et dépassé la prospér
828 ’accrochent brutalement à deux ou trois reprises, mais aussitôt après commencent à se détendre, à se dénouer sans que l’on s
829 iété nouvelle : nous ne sommes pas si différents, mais alors ? Où sont nos certitudes, nos refus bien tranchés, nos raisons
830 assez bien entendu avec les grands capitalistes, mais au plus mal avec les chefs syndicalistes, et que les vulgarités de Ho
831 nt choqué le puritain bolchévique, c’était prévu. Mais non pas le trac visible à l’arrivée, certains accès de colère maladro
832 s qui correspond au capitalisme des années 1880 ; mais il est certain que ces deux peuples sont destinés à se ressembler de
833 irement qu’on voie l’Europe, qu’on y pense même ! Mais nous, qui sommes d’Europe, nous allons y penser. Le mois dernier, Fra
46 1960, Preuves, articles (1951–1968). Sur la détente et les intellectuels (mars 1960)
834 e suis même pas sûr qu’il y ait lieu de le poser, mais qui paraît troubler certains de nos amis, et qu’une masse d’étourdis
835 ait « mis en avant », il y a dix ans, la liberté, mais qui doit se replier aujourd’hui « sur le terrain de la vie intérieure
836 doit changer, les vieux problèmes sont dépassés. Mais je ne vois encore qu’une vaste confusion. Admettons que je voie mal,
837 que : ce n’était pas quelque chose qu’on discute, mais seulement quelque chose qu’on avoue quand on est pris et démasqué. Il
838 s », c’est-à-dire définis comme tels non par nous mais par leur manie systématique, c’était précisément parce qu’à nos yeux,
839 ste, nous pensions surtout à « d’autres choses ». Mais comme ces autres choses, pour eux, n’existaient pas, ils ne voyaient
840 us jeunes ne connaissent de l’URSS que Lunik III. Mais si l’on veut aller plus loin, et il le faut, un peu de clarté crue su
841 comme criminel celui qui est d’un avis différent. Mais la seconde donnée manque encore, et c’est la réciprocité. Son absence
842 serait compatible avec la coexistence pacifique, mais toute riposte du côté occidental serait encore un acte de guerre froi
843 isément la condamnait. Elle l’adopte aujourd’hui, mais par opportunisme, et feint de croire que nous la refusons. Elle nous
844 renbourg est pour les échanges, comme il se doit. Mais au lieu de traduire Pasternak, nous dit-il (hélas ! interdit en Russi
845 de la détente entre intellectuels des deux camps. Mais tous les camps sont provisoires. Demain, la jeunesse russe fera valoi
846 pieux mensonge à l’usage des victimes d’un tyran, mais dans les lois de la lutte des fils contre les pères. Et l’oncle subve
847 outes chances de prestige, selon les sociologues. Mais notre mère à tous, n’est-ce pas l’Europe ? 93. Allocution à la Sall
47 1960, Preuves, articles (1951–1968). Les incidences du progrès sur les libertés (août 1960)
848 anges intellectuels d’une exceptionnelle densité, mais que la grande majorité de l’auditoire ici présent n’a pu écouter, je
849 plus de vingt-cinq pays sur les cinq continents — mais voici le point important : ce Congrès n’est pas un parti, n’est pas u
850 n’est pas un parti, n’est pas un front discipliné mais un simple rassemblement d’hommes de culture qui se veulent à la fois
851 rtaine force de frappe, de protestation efficace. Mais aussi, ils éprouvèrent le besoin de se grouper pour dialoguer et réfl
852 , tant pis pour vous ! Unissez vos intelligences, mais aussi vos cœurs dans la recherche des conditions d’un meilleur monde,
853 n’est pas quelque chose dont nous devons parler, mais quelque chose que nous devons créer, dont nous devons créer les condi
854 sur nous-mêmes tout d’abord, et pour les autres. Mais comment fait-on cela ? Revendiquer la liberté, quand nous avons formé
855 usés de liberté d’esprit, — et nous l’avons fait. Mais nous voyons bien, aujourd’hui, que les menaces contre les libertés ne
856 qu’il approuve et dont il comprend les symboles. Mais la sécurité n’est que la moitié de l’affaire : l’aventure personnelle
857 la culture, qui n’est plus seulement transmission mais critique et rupture s’il le faut ; qui n’est plus seulement initiatio
858 ’il le faut ; qui n’est plus seulement initiation mais invention. Ces deux aspects de la culture peuvent devenir également d
859 yle commun. Et ceci vaut pour l’Occident surtout. Mais désormais, c’est à l’échelle mondiale aussi que les diverses facultés
860 l’Asie, du Proche-Orient et des deux Amériques ; mais ceci dans la perspective qui nous est propre : celle des incidences d
861 de nos buts répond suffisamment à cette question. Mais on insiste, la presse insiste, et les interviewers insistent : tous v
862 it pas au niveau de la politique proprement dite, mais au niveau de ce qui la prépare et la pré-forme, en contribuant à orie
863 ans ce Berlin où elle nous cerne de toutes parts. Mais nous refusons d’accorder à la politique cette valeur absolue de fin e
864 , serait-elle à son tour un absolu ? Non, certes, mais elle seule nous conduit à nos fins. Car la liberté se concrétise dans
865 atteint par l’homme dans telle ou telle société. Mais c’est par la nature et par la qualité des chances ménagées à chacun d
866 nstitutions n’apportent pas seulement un Progrès, mais un Bien. bc. Rougemont Denis de, « Les incidences du progrès sur l
48 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
867 ’amour unique, la passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers grands livres pseudonymes évoquent le vol d’un sombre pa
868 e a vécu plus seul encore, et guère moins chaste, mais toute son œuvre mène le train d’enfer d’un « Don Juan de la connaissa
869 ficative, — et « l’enclos fatal » n’est pas loin, mais en même temps s’ouvrent des avenues… Ces carrefours « qu’aucune carte
870 va s’y prêter. Car elle est un langage des sens, mais le sens de l’ouïe plus que tout autre est « déterminé par l’esprit ».
871 donc son « médium absolu » non pas dans la parole mais bien dans la musique ; et de même la musique trouvera dans le génie s
872 nçu musicalement, j’entends en lui tout l’infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle rien ne peut rés
873 ster ; j’entends la convoitise effrénée du désir, mais aussi le triomphe absolu de ce désir, triomphe auquel il serait vain
874 me le représente pas comme personne ou individu, mais comme puissance.96 Don Juan est un mouvement, une tension pure, ou
875 nvite à entrer, fait un geste. « Il ne séduit pas mais il désire, et ce désir a un effet séducteur. » Non seulement il a du
876 Non seulement il a du succès auprès des femmes, mais encore il les rend heureuses — et malheureuses ; chose étrange, c’est
877 y aura jamais à ses yeux infidélité ni tromperie, mais seulement répétition et multiplicité. Sa vie n’étant ainsi qu’« une s
878 achoppement », la Statue de pierre du Commandeur. Mais le Commandeur est un esprit ! C’est même un revenant, donc un retour
879 ésonne partout. » Don Juan n’étant pas caractère, mais puissance et vie, donc « absolument musical », les autres personnages
880 faire exception est naturellement le Commandeur, mais d’une certaine manière (que précise l’analyse des thèmes musicaux), i
881 n publique, et sa vocation finale, il fut Hamlet. Mais dans sa vie individuelle, dans son amour unique et longuement malheur
882 riche et oisif, brillant esprit, curieux de tout, mais en même temps de complexion plutôt malingre (« Qu’on me donne un corp
883 s : c’est son moi potentiel, prestigieux, désiré, mais qu’il ne peut et qu’il ne veut actualiser. En l’écartant de soi, en l
884 personne ; du même coup il se définit, contre lui mais non pas sans lui. Il ne conçoit que deux manières de vivre dignes de
885 mner sans cesse, car elle est lui autant que lui, mais elle est ce qu’il refuse en lui. Elle est ce qu’il saurait être, exem
886 es pseudonymes exaltant un Don Juan qu’il refuse, mais qui demeure sa possibilité ; il n’est pas derrière le Mari. Car celui
887 nsi la possibilité d’une compréhension véritable. Mais cela reste théorique. On le comprendra par le détour de la théologie
888 finitude, et lui parlant la langue qu’il entend. Mais alors le message devient énigmatique dans la mesure même où il a su s
889 le dans la communication. Il l’aime, elle l’aime, mais le secret qu’il porte en lui (sa « mélancolie » comme il dit, mais au
890 ’il porte en lui (sa « mélancolie » comme il dit, mais aussi le pressentiment de sa vocation exceptionnelle) lui interdit d’
891 dispose d’un système, plus ou moins « original » mais toujours unique, d’appréhension de la réalité sous toutes ses formes.
892 le fondement même de toute éthique existentielle. Mais voici que cette décision échappe à l’homme, donc à l’éthique temporel
893 orce de l’homme, ni son courage, ni son habileté… mais elle est un point de départ religieux ; si elle n’est pas cela, celui
894 n’a pas pris de vitesse l’inclination amoureuse, mais est resté en cours de route, et une telle décision est trop misérable
895 divine avec l’absurdité du sentiment religieux ». Mais on comprend qu’elle n’y arrivera jamais avec une morale sans passion.
896 attre non pas contre les Tartares et les Scythes, mais contre les hordes de brigands d’une mélancolie innée ?106 L’amour n
897 héros, beaucoup des poètes, beaucoup des saints — mais pas un ne fut un génie par la jeune fille qu’il posséda, car par elle
898 siasmé, il aurait dû pourtant s’unir pour la vie. Mais l’existence l’énonce autrement. Tout cela signifie donc que c’est dan
899 ans passion, c’est-à-dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute passion est toujours de vouloir sa propre perte
900 égoïsme est à l’origine du sentiment pour autrui, mais quand sa passion paradoxale culmine, il veut précisément sa propre pe
901 Elle s’illustre dans les relations malheureuses — mais spirituellement créatrices — entre Kierkegaard et Régine. Il n’a pu l
902 einte. Une dernière fois, ils se sont rencontrés, mais par hasard, dans la rue. Elle l’a salué, et il a répondu à son salut,
903 rue. Elle l’a salué, et il a répondu à son salut, mais ils n’ont pas pu se parler. C’était le 17 mars 1855, à la veille du d
904 athie élective toujours égoïste et « charnelle », mais dans l’égalité de tous devant Dieu. On s’étonne : cet amour général,
905 amour ne va pas de n’importe qui à tout le monde, mais d’un seul, distingué par l’esprit, à chacun de ceux, quels qu’ils soi
906 qu’ils soient, également existants par l’esprit. Mais ici, comment ne pas rappeler que la première mention de « l’Individu 
907 dans la foule anonyme, séquestré par sa vocation, mais en même temps relié par elle à la communauté nouvelle des esprits — e
908 uffrant tous les tourments de la passion poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul. Deux existences à peu près
909 a certes moins longuement écrit que Kierkegaard, mais son œuvre n’est pas moins riche en jugements brefs, d’ailleurs effron
910 « une conception surhumaine qui élève l’homme ». Mais combien plus précisément kierkegaardienne, tant par l’esprit que par
911 , disait Socrate. « Celui qui se marie fait bien, mais celui qui ne se marie pas fait mieux », disait saint Paul, parlant en
912 ion, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ascèse mais sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’un peuple se manif
913 encore pour les Grecs que l’amour désintéressé ; mais dans l’esprit de Nietzsche, elle désigne déjà cette passion « noble »
914 immédiate, le secret de l’Éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragédie. « Une harmonie préétabl
915 à sa perfection, chez les Grecs comme parmi nous, mais elle y ajoute aussitôt le mythe tragique, et le héros tragique qui, p
916 le souffle éthique, la croix, la mort, l’abîme… » Mais quelques années plus tard, à Peter Gast : « Vive la liberté, la gaiet
917 Wagner n’est plus « mon noble compagnon d’armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et rel
918 tzsche qu’une image, voire un argument polémique, mais c’est lui-même, en tant que philosophe, en tant qu’amant de la « Sage
919 Il lui manque l’amour des choses qu’il découvre, mais il a de l’esprit et de la volupté et il jouit des chasses et des intr
920 in au Gai savoir et à La Généalogie de la morale. Mais déjà dans Aurore, il arrive que le Don Juan de la connaissance s’inte
921 aient plus de bonheur : ne nous y trompons pas. —  Mais c’est notre instinct de connaissance qui est trop développé pour que
922 ne seule crainte, celle de s’éteindre elle-même… Mais la passion de la connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela
923 que le jour ne l’a vu. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde encore que la peine : La douleur dit : Passe et
924 que la peine : La douleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’éternité, Veut la profonde, profonde éternité ! La
925 st, nous espérions atteindre une Inde inconnue, —  mais que c’était notre destinée d’échouer devant l’infini ? Ou bien, mes f
926 l est tricheur, vulgaire, catholique à bon compte mais pas athée, occultiste à l’esbrouffe mais très superstitieux. Enfin, i
927 n compte mais pas athée, occultiste à l’esbrouffe mais très superstitieux. Enfin, il se contente de conquêtes faciles. (Mais
928 eux. Enfin, il se contente de conquêtes faciles. ( Mais je ne sais où l’on prend que Don Juan les dédaigne ? N’aurait-on jama
929 e Catalogue ?) Entendu, accordé pour l’essentiel. Mais quoi ! Don Juan n’a jamais existé, il est un mythe ; et la plus grand
49 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai 1961)
930 a mille et trois femmes, l’autre une seule femme. Mais c’est la multiplicité qui est pauvre, tandis que dans un être unique
931 e sans Tristan, et sans lui n’eût pas vu le jour. Mais ce lien de genèse réciproque ne saurait s’exprimer de la même manière
932 aduit dans l’espace la Quête ou l’Exil spirituel. Mais l’humeur voyageuse de Don Juan ne relève que du nomadisme ; elle trad
933 qui est sa transposition au niveau politique125. Mais le nomadisme de Don Juan n’est pas seulement cosmopolite et donc mode
934 araît. Don Ottavio s’indigne au nom de la morale, mais le paysan Mazetto semble savoir un peu ce qu’il en est. En ce sens, u
935 telle synthèse peut devenir plus ou moins stable, mais ne saurait être en aucun cas statique, au sens où la supposent la mor
936 mutations possibles : ce n’est pas ici mon sujet, mais celui d’un traité du mariage.) Si au contraire le sentiment, dans son
937 à la fois devant le social et le sentimental126. Mais comme il n’est guère de mariage qui parvienne à maintenir sans crise
938 et non comme avocat, et encore moins comme juge, mais simplement parce qu’il connaît le signalement des protagonistes invis
939 s termes s’ordonne et nous incline, selon sa loi. Mais il se peut aussi qu’une fois ces fins reconnues, on les découvre esse
940 us alors d’un dilemme à trancher qu’il s’agirait, mais d’une tension à restaurer dans son équilibre vital… Sens final des
941 les amoureux. Le bonheur spontané veut la durée. Mais de la durée naît l’ennui : c’est pourquoi beaucoup les confondent. J’
942 a durée n’est pas seulement la réalité du couple, mais celle de l’objet désiré. La plupart des rêveries érotiques échouent d
943 space, qui modifient, distinguent et séparent — «  mais toute joie veut l’éternité, veut la profonde éternité ». Telle est la
944 rouve dans le drame renouvelé d’une seule passion mais toujours plus intense, brûlant la vie. Psychose ou spiritualité ? Fai
945 sure de condamner Don Juan et Tristan à la fois ; mais il n’a plus de raison de le faire…   Le bonheur. — Moments de grand
946 toujours rêvé de…, si je pouvais refaire ma vie… Mais rêver d’autre chose est normal. Une certaine dualité est normale, dan
947 deux acides nucléiques, concentrés dans le noyau mais également à l’œuvre dans le cytoplasme, où ils sont les agents d’indu
948 teur : on pourrait dire qu’elle est « heureuse ». Mais voici qu’un virus y pénètre : elle le digère, le désintègre et l’assi
949 es. Ainsi se propage la contagion dans un organe. Mais après tout, qu’est-ce qu’un virus ? Voilà le point. Un virus est un c
950 fet nocif du mythe est simplement mis en latence, mais demeure susceptible de ressusciter sous l’effet d’un choc émotif. Cet
951 soi de nos mythes, qui sont phénomènes de l’âme. Mais elle nous aide à mieux imaginer le processus de leur action ; peut-êt
952 u’au tutti final dans une harmonie triomphante. —  Mais que peut signifier cette harmonie ? Car la liberté, pour les Masques,
953 œur, fait exception : elle veut braver le destin, mais elle y succombera. Or cette liberté seule nous intéresse ; les autres
954 eut aller plus loin, on ne peut aller plus haut — mais peut-être est-ce aller trop haut — dans la défense et dans l’illustra
955 r — S’abîmer — Inconscient — Joie suprême !132 Mais si le moi est dépassé, qui est libre ? Et qui peut encore aimer qui ?
956 ur pour Don Juan, le désir seul ; ni de prochain, mais seulement des objets. Mais pour Tristan, si le dernier obstacle qui n
957 seul ; ni de prochain, mais seulement des objets. Mais pour Tristan, si le dernier obstacle qui nourrit sa passion est dans
958 ans aimer le prochain. N’étant pas des personnes, mais des puissances, ils ne sauraient s’aimer eux-mêmes, ce qui est la con
959 lénitude de l’amour — et sa rareté merveilleuse ! Mais nos arts devant elle ont toujours reculé. Et nos littératures, impuis
960 ntre lui, et ne pourraient se perpétuer sans lui. Mais ici se révèle en même temps leur fonction proprement vitale, ou deven
961 ls ne sont pas seulement nos tentations majeures, mais des signes chargés de sens. Qu’ils se lèvent soudain devant nous, fas
962 er mariage, modération, personne, et la vie même. Mais sans eux, que seraient nos amours ? 123. L’Amour et l’Occident .
963 portuniste et joueur relève du type donjuanesque. Mais le général de Gaulle est tristanien dans son nationalisme altier. Son
964 barons félons. Certes, il est revenu à son appel. Mais la vraie passion tristanienne se nourrit de retraits et d’obstacles,
965 nu » pour son fiancé, à la faveur de l’obscurité. Mais c’est Dona Anna qui appelle son père, au moment où elle sent Don Juan
50 1961, Preuves, articles (1951–1968). Pour Berlin (septembre 1961)
966 lennelle, tous les peuples du monde l’approuvent. Mais c’est parce que Moscou refuse aux Allemands de l’Est le droit élément
967 oisse planétaire provoquée par la crise présente. Mais s’il risque la guerre pour que Pankow maintienne son peuple prisonnie
51 1963, Preuves, articles (1951–1968). Le mur de Berlin vu par Esprit (février 1963)
968 ’ici, n’est donc pas pour une brique dans ce mur. Mais quels furent les motifs de l’Ouest ? « On avait besoin de ne pas conn
969 solidarité avec le régime qu’ils avaient fui ». ( Mais si c’est vrai, où est la « nécessité vitale » du mur ?) 3°) L’Est doi
970 rte l’autre. Dans l’un ou l’autre cas, cui bono ? Mais j’allais oublier le plus beau. M. Dehem se plaint : « On m’a littéral
52 1963, Preuves, articles (1951–1968). Une journée des dupes et un nouveau départ (mars 1963)
971 l’encontre des sentiments de l’un et de l’autre, mais je m’en tiens aux décisions intervenues. Ce chassé-croisé n’a pu surp
972 nt, c’est de Gaulle qui devrait jouer maintenant. Mais il serait excessif de dire qu’il a bien disposé les esprits, hors de
973 offrir une vision de l’Europe politiquement unie. Mais ils se taisent, ou se contentent de proposer une Constituante, délégu
974 lle sans doute une union politique et la suppose, mais ne la préfigure pas du tout. Prolongée sur le plan politique, sans in
975 e la France, la Pologne, l’Espagne, ou la Suisse. Mais nous sommes tous aux prises avec la politique de nos États, de leurs
976 e-pensée non pas des écrivains ni de la jeunesse, mais d’une part importante de votre peuple et, par suite de ses gouvernant
53 1964, Preuves, articles (1951–1968). Un district fédéral pour l’Europe (août 1964)
977 nger le statut des nations dites « souveraines », mais qui ne le sont plus qu’au niveau des discours, cette Europe minima ne
978 et concrète. On en passera par là, probablement, mais pourquoi s’y arrêter ? Car l’Histoire n’en fera rien. L’Europe a sécr
979 oléon et d’Hitler ont avorté, au prix qu’on sait, mais rien ne prouve que les moyens modernes, manipulés par le Kremlin ou p
980 : il est trop clair que cette formule totalitaire mais sans doctrine millénariste et sans passion ne sauverait le corps qu’a
981 e paraît donc une utopie non seulement dangereuse mais sans avenir. c) L’Europe fédérée reste ainsi la seule solution pratic
982 t que l’anarchie des souverainetés ne peut durer, mais qu’en revanche les diversités réelles ne peuvent être nivelées par dé
983 rité de nos dirigeants politiques et industriels, mais elle nous perdrait tous tant que nous sommes dans l’espace d’une géné
984 itaire, c’est finis helvetiae, sans commentaires. Mais une Europe fédérale, seule possible pour nous comme pour l’Europe, qu
985 r le gouvernement de Pologne, ouvrage moins connu mais d’un intérêt considérable pour un lecteur d’aujourd’hui. Comme dans L
986 tous les citoyens se connaissent mutuellement », mais qu’unissent les liens d’une « commune législation… et subordination a
987 l’esprit d’hégémonie et de centralisme national, mais c’est lui qui rédige, pendant les Cent-Jours, le projet de fédération
988 écrivant son grand livre, Du principe fédératif ; mais il est bien certain qu’un de ses contemporains J. C. Bluntschli, célè
989 e en Suisse. Rousseau, Vattel, Constant, Millier, mais aussi Jacob Burckhardt, Robert de Traz, auteur de L’Esprit de Genève,
990 Genève prennent pour thème « l’esprit européen ». Mais tout cela, c’est la suisse idéale, réputée « microcosme de l’Europe »
991 yser non seulement toute initiative de la Suisse, mais aussi l’imagination et la faculté de prévision de ceux qui faisaient
992 et bien réalisable, puisqu’elle devenait réalité, mais elle nous prenait par surprise, et chaque démarche de nos gouvernants
993 e — c’est-à-dire contre son essence fédéraliste ; mais nous aurons perdu le droit auquel beaucoup d’entre nous tiennent le p
994 des prétextes tirés de la « démocratie directe », mais uniquement par des motifs politiques, qu’elle reste libre d’avancer14
995 r les abstentionnistes) qu’elle commerce le plus, mais avec les Six. Les chiffres globaux sont connus. En mai 1963, par exem
996 t bénéficiaire (de 51 millions) avec l’outre-mer. Mais il faut avouer que ces chiffres ne suffisent pas à justifier notre re
997 ivisible » serait une catastrophe pour la Suisse. Mais personne ne la préconise en réalité. Il est clair en revanche qu’une
998 ait avec la vocation traditionnelle de la Suisse. Mais se fera-t-elle ? Voilà qui dépend de nous aussi. C’est à nous de fair
999 qu’il faut refuser de rejoindre le Marché commun, mais il a le devoir de freiner l’expansion de l’industrie suisse, cause di
1000 e directe du « mal » en question, si c’en est un. Mais il y a plus. Les traits typiques de ce pays ont changé avec les époqu
1001 a fin du siècle, quand la population aura doublé. Mais que la Suisse entre ou non dans le Marché commun n’y changera rien. (
1002 celle de 1848 qu’il s’agit de sauver aujourd’hui, mais bien la Suisse réelle du xxe siècle. Refuser de coopérer à l’édifica
1003 erait de paraître peu réaliste, voire peu suisse. Mais je sens deux autres motifs à cette espèce d’embarras. Ceux qui se réc
1004 crier trop fort, et c’est peut-être mieux ainsi. Mais notre peuple comprend mal ce qui est en jeu. Je ne suis d’accord, pou
1005 ffre cela, si nous, Suisses, ne le proposons pas. Mais quant aux chances que nous le proposions… Tout le débat sur l’idée eu
1006 édéraliste, qui maintient les patries et l’union. Mais je réitère : si la Suisse ne la préconise pas, qui le fera ? Notre fé
1007 s faite par des gens qui défendent leur position, mais bien par ceux qui créent des positions nouvelles. Ce que les Européen
1008 éserve devant tout ce que d’autres entreprennent, mais un plan d’union qui nous convienne enfin et auquel nous puissions adh
1009 sions adhérer « sans réserve et de plein droit ». Mais énoncer un plan suppose une politique. Et c’est à quoi le gouvernemen
1010 fuse avec vigilance, non parce qu’il est mauvais, mais au contraire parce qu’il s’en tient scrupuleusement à l’empirisme qui
1011 ime du fait accompli, c’est-à-dire du « trop tard mais je n’y puis rien, et tâchez de comprendre mes soucis… ») 2°) « L’on p
1012 ostile à ce que l’on nomme ailleurs la politique. Mais cette vertu fédéraliste se trouve être aujourd’hui le frein automatiq
1013 , sans frontières territoriales qui les séparent, mais sans confusion et sans nivellement. L’identité d’un peuple ou d’une c
1014 implistes et rigides promulgués par une capitale, mais par des propriétés analogues à celles qui distinguent les corps et le
1015 aitement abstrait pour un esprit dix-neuviémiste, mais immédiatement perceptible, facilement maniable, et devenu comme natur
1016 tional qui n’a pas de valeur pour nous seulement, mais pour l’Europe entière. Au moment où le principe des nationalités domi
1017 entre étatisme, centralisation et planification. Mais dès les années 1950, on prend conscience un peu partout de la nécessi
1018 de notre idéal et de notre usage du fédéralisme, mais « dans les intérêts de l’Europe entière. » Même s’il n’était pas acce
1019 rait à mes yeux la mission positive de la Suisse. Mais j’ai montré pour quels motifs en apparence paradoxaux bien qu’histori
1020 e égalitaire où la femme n’a pas le droit de vote mais « cuit à l’électricité », six siècles de fédéralisme, pédagogie unive
1021 une belle nature, paix assurée et pas d’Histoire. Mais il suffit que l’Histoire continue sur un seul point de la planète pou
1022  malaise suisse » demeure le seul avenir certain. Mais il est de la nature d’un malaise de se terminer plus ou moins vite pa
1023 s et des nations : ses dilemmes sont plus clairs, mais rarement résolus. Il n’en arrive pas moins que les nations, comme les
1024 élioré, dénaturé, réinventé tant que l’on voudra, mais indéniable — ou c’est qu’il n’y aura plus d’Europe. À mi-chemin entre
1025 veulent que son centre ne soit pas une capitale, mais bien un District fédéral. La fédération européenne n’étant pas une cr
1026 ropéenne n’étant pas une création sur table rase, mais l’aboutissement d’un très long processus historique englobant des siè
1027 cile à fermer et à défendre en temps de troubles, mais d’accès facile en temps de paix. Il ne peut être qu’un petit pays, ce
1028 en pensera de mon « utopie » que c’est bien joli, mais que nous ne sommes pas faits pour le rôle, et que le reste de l’Europ
1029 uisses nous offrent autre chose que leurs leçons. Mais ils vont peut-être un peu fort. Ils ne voulaient rien être dans l’uni
1030 uieraient vite dans la patrie du Ranz des vaches… Mais après tout, si notre capitale n’est pas retenue, au bout du compte, p
1031 de guerre qui subsistent ne sont plus nationaux, mais mondiaux : rêver de s’y soustraire ne serait ni réaliste ni défendabl
1032 lle participe sans arrière-pensées à ses destins, mais qu’elle reste en même temps préservée. Le grand réseau des relations
1033 rie, d’accents qui ont fait rire toute la France ( mais par Grock et Michel Simon), et souvent, chez un homme du peuple à la
1034 rêve peut devenir vrai demain, et il doit l’être, mais le sera-t-il jamais si nous restons muets ? Malgré tout ce qui nous r
1035 restons muets ? Malgré tout ce qui nous retient, mais nous pousse en même temps et nous oblige, je veux le croire avec Vict
1036 La Suisse, dans l’Histoire, aura le dernier mot. Mais encore faut-il qu’elle le dise. 136. Voir l’Extrait du projet de p
54 1966, Preuves, articles (1951–1968). André Breton (novembre 1966)
1037 verre et ciment, que nous nous sommes rencontrés. Mais au long des années de notre amitié, j’ai souvent observé comme il sav
1038 sait à grandes phrases solennelles. Ultrasensible mais pas un instant sentimental ; très finement réceptif mais puissant éme
1039 s un instant sentimental ; très finement réceptif mais puissant émetteur, il était le centre dynamique d’un événement consta
1040 dolescence loin de Paris, puis un symbole (refusé mais sacré) de la révolte inefficace, aux yeux sévères des jeunes mouvemen
1041 s troubadours, la psychanalyse, Saint-John Perse, mais aussi de ce qui semblerait devoir nous opposer de front : nos options
1042 sa voix noble, agrémentée d’un léger sifflement, mais il garde pour lui son port de tête et sa présence d’esprit indiscerna
1043 erdoce à restaurer dans une atmosphère orageuse ! Mais l’Amérique n’est pas son fort. Il y tient le succès à distance, laiss
1044 on fascinée, une rébellion furieuse et permanente mais selon sa règle à lui, bien entendu, une rigueur folle dans le défi, q
1045 e le gênait pas : c’était un vers d’Apollinaire. ( Mais tout de même, la litanie du Christ aviateur, dans le même poème…) C’e
1046 vait accepter beaucoup de Pascal, à cause du ton, mais que dans ce livre, vraiment, je passais les bornes, allant jusqu’à to
1047 de me faire passer devant le tribunal du Groupe. Mais après tout, je n’avais jamais été surréaliste d’observance, comment m
55 1968, Preuves, articles (1951–1968). Marcel Duchamp mine de rien (février 1968)
1048 bserve, et dont elle décrète les prétendues lois. Mais tout l’effort de l’avenir sera d’inventer, par réaction à ce qui se p
1049 tude. Aujourd’hui, on nous traque. — Oui, dis-je, mais tout dépend des vrais désirs des hommes : c’est ce qu’il s’agit de bi
1050 vitesse, ou celles de la lenteur et du silence ? Mais notre ami le Dr M. V., qui passe l’été près d’ici avec deux jeunes am
1051 rois que vous croyez en Dieu… — Je crois en Dieu, mais je le considère comme l’origine, non comme l’effet de notre idée de c
1052 t m’agace … Inanité par contre me plaît beaucoup.  Mais il y a cependant une expression que je ne comprends pas du tout, c’es
1053 t aux secousses et déraillements », précise-t-il. Mais faute de jouer, nous en parlons. C’est d’ailleurs le mot de sa vie :
1054 valise en construction. — Voilà. C’est un chèque, mais trois ou quatre fois plus grand que ceux qu’on voit. — Je l’ai fait e
1055 , que je puis vous voir regarder, vous voir voir, mais que je ne puis pas vous entendre entendre, ni vous goûter goûtant, et
1056 u contraire, les myopes s’accommodent des villes, mais se sentent perdus et vaguement étourdis devant un paysage comme celui
1057 Hiroshima. Et la face de la terre en est changée, mais combien de temps nous faudra-t-il pour le comprendre ? Si nous n’y ar
1058 de masse d’explosif jamais réunie dans l’Histoire mais au contraire par la scission d’un point imperceptible à l’ultramicros
1059 e de Léonard que n’en sont les essais de Valéry ? Mais ce serait un Léonard homéopathe, l’autre étant du côté des allopathes
1060 tes qu’en Californie, dans une collection privée. Mais avec son petit bagage, sa propre mise en boîte et en valise, il se gl
56 1968, Preuves, articles (1951–1968). Vingt ans après, ou la campagne des congrès (1947-1949) (octobre 1968)
1061 ues ; les principes généraux d’un Marché commun ; mais aussi : le refus de doter ces institutions d’un pouvoir de décision p
1062 dans sa tactique et simpliste dans sa stratégie, mais auquel le Conseil de l’Europe doit d’exister, les communautés des Six
1063 ant les séances et s’amuser d’autant mieux après. Mais une sorte de passion très singulière, qui n’existe plus aujourd’hui,
1064 se une structure, ni même d’un remède qui guérit, mais bien à celle d’une concentration concertée de facteurs psychiques et
1065 ces pages. Ce ne seront pas des pages d’histoire, mais un essai de restituer l’atmosphère de l’époque, les espoirs, déboires
1066 es souvenirs à l’aide de notes de journal intime ( mais elles sont rares précisément dans les périodes où l’on agit) ou à les
1067 x ans aux USA, et je m’installais près de Genève, mais en France, à Ferney-Voltaire, quand je reçus la visite d’Alexandre Ma
1068 nes annoncées par Silva, autour d’une table, oui, mais sur une scène, et face à une salle archicomble. Je n’ai en main qu’un
1069 ux-Palace, et m’a dit. “Tout cela est bel et bon, mais maintenant il nous faut travailler.” C’est un Polonais d’une soixanta
1070 reste à faire le principal, l’action pratique… » Mais le lendemain matin je quittais Montreux pour retrouver à Sion des ami
1071 ire sans les gouvernements », disaient les uns… «  Mais les gouvernements ne veulent rien faire, répliquaient les autres. À n
1072 e et allemande (charbonnières et métallurgiques), mais pour la production de l’Union entière ; il faut mettre en commun les
1073 , de Hollande, de Danemark et de Grande-Bretagne, mais aussi d’Allemagne, d’Autriche et de plusieurs pays de l’Est. De ce co
1074 embourg (octobre 1946) et Amsterdam (avril 1947). Mais derrière Hertenstein, il y avait, tous proches, les mouvements de rés
1075 ne (groupe des Gegner avec Harro Schulze-Boysen), mais non pas l’Italie, où le fédéralisme apparut d’une manière autonome da
1076 cours de ce congrès et des mois qui le suivirent, mais je ne m’en forme qu’aujourd’hui un tableau clair, aux grandes lignes
1077 embre et d’un mouvement aux contours assez vagues mais au sein duquel j’entrevoyais des possibilités d’action à développer d
1078 elque sorte par l’avènement de l’Europe fédérale. Mais tandis que l’UEF imaginait tout cela, les observateurs des mouvements
1079 eulement parce que les événements se précipitent, mais encore parce que nos propres mouvements se désagrégeront si nous ne l
1080 les autres d’obtenir à La Haye un succès complet, mais nous ne réussirons pas non plus, et on se sera paralysé mutuellement.
1081 e « devenir une secte », comme l’a dit Brugmans. ( Mais n’est-ce pas pour avoir accepté ce risque-là que Lénine a gagné final
1082 porte la doctrine fédéraliste ? Faut-il survivre, mais au risque de perdre ses raisons de vivre (et pas seulement l’appui de
1083 stes) ? Ou risquer l’isolement et la dislocation, mais aussi la seule chance peut-être de réussir notre révolution fédéralis
1084 UEF avait rompu avec Sandys, Retinger et Courtin. Mais gardons pour plus tard l’évaluation des résultats de La Haye, du poin
1085 la formation d’un noyau de gouvernement européen. Mais le « Comité de liaison des mouvements pour l’Europe unie » fixa comme
1086 oir même), on se bornerait à proposer au Congrès, mais sans préavis du comité de liaison, les trois documents polycopiés… Je
1087 , des ministres allemands aux lunettes sans bord… Mais pourquoi cet immense applaudissement ? “L’Europe, vient de dire quelq
1088 ’autres continents se vantent de leur efficacité, mais c’est le climat européen seul qui rend la vie dangereuse, aventureuse
1089 res, deux-cents députés venus de vingt-cinq pays… Mais je me dis qu’en effet, malgré tout, notre congrès est doublement non
1090 ge de qui ? Non certes de Churchill et du Labour, mais peut-être des vieux hommes d’État et des générations formées pendant
1091 re aux gouvernements (ceux du Pacte de Bruxelles) mais l’ancien ministre de l’Éducation Kenneth Lindsay pense au contraire q
1092 érale, j’entends non unitaire, limitée et réelle. Mais si le fédéralisme réussit à influencer le langage des rapports et des
1093 berner par des promesses de « résultats modestes, mais concrets ». Les fédéralistes, je l’ai dit, espéraient que les états g
1094 nt que les états généraux donneraient naissance — mais comment ? — à un noyau de gouvernement européen, dont on ne décrivait
1095 assemblée délibérante nommée par les parlements. Mais la résolution politique (votée aussi par les fédéralistes) ne parlait
1096 , aboutit très rapidement à un « résultat modeste mais concret » : la création en neuf mois d’un Conseil de l’Europe privé d
1097 éralisme, non seulement des réalisations obtenues mais des exigences mêmes du Mouvement, va décroître d’année en année. On s
1098 ent, va décroître d’année en année. On sait cela, mais ce qu’on ignore, c’est l’incident minime et décisif qui devait couper
1099 rase n’a pas été discutée par le Congrès. Désolé, mais il faut renoncer au Message ». Mon interviewer, Alec Plaut, m’avait s
1100 fit accepter un compromis : je lirais le Message, mais j’omettrais la petite phrase incriminée. Cela semblait raisonnable et
1101 se lève dans la salle. J’eus une faible revanche ( mais seulement d’amour-propre), pendant que le sénateur Kerstens lisait le
1102 dant. Et le Congrès prit fin dans l’enthousiasme, mais il venait de tuer en germe tout espoir d’une campagne populaire élarg
1103 les et instituts d’enseignement ou de recherches. Mais les fédéralistes en tant que tels n’avaient rien obtenu de concret, c
1104 coup de choses se faisaient en Europe, on l’a vu, mais sans liens organiques, sans politique d’ensemble. À qui la faute ? Le
1105 dans un autre domaine la stratégie si rapidement mais isolément efficace de la CECA, puis du Marché commun. Certaines satis
1106 iques d’une réaction butée qui indigne l’opinion. Mais les fédéralistes s’étaient montrés incapables de concevoir et surtout
1107 ction par le « peuple européen » d’une Assemblée, mais ils la voudraient constituante. Or il est clair qu’une Assemblée ne s
1108 au et le mouvement personnaliste des années 1930. Mais ceci est une autre histoire. Ce sera celle des vingt ans qui viennent
1109 n : les rapports demandaient une défense commune, mais les résolutions n’en parlaient plus. Je note que le motif de la sécur
1110 uivi par son beau-père sur le même thème. 162. «  Mais quoi ! Il faudrait se lever pour cela ! Nous devrions tous nous lever
1111 n chef, disent : “Le pauvre, il n’a pas réussi !” Mais nous, quand nous parlons du nôtre, nous disons : “C’était un couillon
57 1970, Preuves, articles (1951–1968). Dépasser l’État-nation (1970)
1112 lle pour le profit, qui est en somme du superflu. Mais dès lors que ce choix de notre avenir est libre, nous voici contraint
1113 n implique évidemment celui des moyens adéquats ; mais à l’inverse, si vous vous trompez de moyens, ils risquent bien de vou
1114 ble sans nul doute de créer une Europe très forte mais qui serait très peu européenne. Sans compter qu’un super État-nation
1115 buts. Il s’agit donc d’une utopie catastrophique, mais dont la réalisation ne saurait être exclue pour autant. Un modèle
1116 État-nation n’est pas seulement un modèle périmé, mais qu’il est en fait aujourd’hui radicalement incompatible avec les fins
1117 s ordres, régionales, communales et personnelles, mais rien de plus. Il faut admettre la pluralité des allégeances, civiques
1118 s nobles, ou pure et simple captatio démagogique. Mais je vois aussi que seuls des Européens, rares mais exemplaires, ont os
1119 Mais je vois aussi que seuls des Européens, rares mais exemplaires, ont osé proclamer, d’Aristote à Rousseau et de William P
1120 Puissance ou Liberté comme finalités de l’union. Mais je ne crois pas qu’il y ait un tiers parti tenable. Je ne crois pas à
1121 nelle des productions industrielles et agricoles. Mais elles ne servent absolument à rien pour arrêter ce qui devrait l’être
1122 onales, qui ne correspondent à rien d’économique. Mais ce que je sais de science certaine, c’est que les États-nations n’exi
1123 e l’on s’incline devant la « majesté de l’État ». Mais non ! l’État n’est pas un dieu, ce n’est qu’un appareil plus ou moins
1124 r des œufs, nous le voyons depuis vingt-cinq ans. Mais il l’est moins parce qu’il demande qu’on dépasse les États-nations qu
1125 écessairement la plus puissante ou la plus riche, mais bien ce coin de la planète indispensable au Monde de demain et où les
1126 nt trouver non pas le plus de bonheur, peut-être, mais le plus de saveur, le plus de sens à la vie. 164. Les Basques de l
1127 e Barcelone, ne sont pas séparés par les Pyrénées mais par les décrets de Paris et de Madrid, forçant les uns à parler franç