1 1951, Preuves, articles (1951–1968). Neutralité et neutralisme (mai 1951)
1 Neutralité et neutralisme (mai 1951)c d Nous sommes contre toute espèce de to
2 que nous étions réunis à Bombay pour condamner la neutralité en général, et celle de l’Inde en particulier. Personnellement, je ti
3 capital d’établir une distinction nette entre la neutralité et le neutralisme. La neutralité est une mesure politique qui peut êt
4 n nette entre la neutralité et le neutralisme. La neutralité est une mesure politique qui peut être très bonne, très utile, et mêm
5 , qui est celui de la culture, je constate que la neutralité simplement n’y existe pas. Créer, ou faire de la critique, c’est exac
6 a maladie. Il n’existe, il ne peut pas exister de neutralité intellectuelle, artistique, scientifique, ou morale. …J’illustrerai c
7 penchant inexorable. c. Rougemont Denis de, «  Neutralité et neutralisme. Le discours de Denis de Rougemont au congrès de Bomba
2 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (mars 1957)
8 Sur la neutralité européenne (mars 1957)af Pourquoi l’on en parle La neutralité
9 e (mars 1957)af Pourquoi l’on en parle La neutralité est une idée neuve en Europe. Elle semblait jusqu’ici réservée à la S
10 llement les notions vagues et puissantes, comme «  neutralité  » ou « Europe », essayons de repérer, à défaut de motifs clairs, quel
11 l’origine du courant que je crois sentir vers la neutralité européenne. Il y a d’abord le sentiment de notre impuissance, né de l
12 dance et de notre rôle dans l’histoire. L’idée de neutralité résulte ici de la conscience de notre faiblesse, du désir de rester n
13 que les États-Unis s’honorent d’autant, une vraie neutralité devient concevable, aux yeux des rescapés du neutralisme. Il y a enfi
14 oup de Suisses et de Suédois s’imaginent que leur neutralité les protégerait encore contre les Russes. Enfin, l’on a cru voir dans
15 e de Nagy, proclamant (sans succès d’ailleurs) la neutralité de la Hongrie, l’indication d’une attitude qui serait commune aux act
16 pas d’être invoqués par ceux qui trouvent dans la neutralité un alibi décent de « l’apaisement » mal famé. Plus obscur, ou peut-êt
17 s, qui expliquent pourquoi l’idée se répand d’une neutralité de l’Europe. Mais ceux qui en parlent sont les mêmes qui me disaient
18 mon tour de leur demander ce qu’ils entendent par neutralité . Divers abus dans la notion de neutralité J’ai dit plus haut po
19 par neutralité. Divers abus dans la notion de neutralité J’ai dit plus haut pourquoi le neutralisme est littéralement un me
20 la maladie et le diagnostic ! Cette espèce-là de neutralité s’est traduite par les abstentions du délégué de l’Inde lors des vote
21 s de leurs victimes. On a vu ce jour-là que cette neutralité se réduit à la mauvaise foi. Mais s’agit-il vraiment de neutralité ?
22 uit à la mauvaise foi. Mais s’agit-il vraiment de neutralité  ? Guère plus que de paix dans le cas des Partisans de la Paix. Le neu
23 as des Partisans de la Paix. Le neutralisme et la neutralité à la Menon abusent du mot, non de la chose, dont ils se moquent. Il n
24 la Suisse. Ce pays court le risque d’abuser d’une neutralité justifiée, et scrupuleusement pratiquée. Il en abuse lorsqu’il oublie
25 ditions historiques et concrètes de son statut de neutralité , et tend à faire de cette devise d’État tout autre chose que n’avaien
26 st-à-dire le contraire d’une mesure politique. La neutralité suisse date de 1815. Les traités de Vienne et de Paris la reconnaisse
27 ’est pas l’Europe. Si la Suisse, prétextant de sa neutralité , refusait de participer non plus aux luttes, mais à l’union de ses vo
28 lue, sans révision possible, la sage devise de sa neutralité , devenue tabou, la conduirait en pleine absurdité : la Suisse se dira
29 uicide par sagesse indurée. Le bon usage de la neutralité Mais l’abus n’enlève pas l’usage, et le même exemple suisse peut i
30 ut illustrer les conditions concrètes d’une vraie neutralité . Un État ou un groupe d’États peut avoir avantage à se déclarer neutr
31 re d’assurer tout seul sa défense. Au total : une neutralité limitée au plan militaire, combinant les motifs d’intérêt propre et d
32 le plus grand tort d’y mêler de la morale. Car la neutralité n’est défendable qu’en tant que mesure politique, donc contingente et
33 l’indifférence de l’autruche. Indépendance et neutralité L’idée d’étendre à toute l’Europe une neutralité « à la Suisse » s
34 utralité L’idée d’étendre à toute l’Europe une neutralité « à la Suisse » se nourrit à la fois du désir défaitiste de tirer son
35 is. C’est à quoi nous contraint le problème d’une neutralité de l’Europe. 61. Cité par Henri Miéville, dans un remarquable arti
36 able article intitulé « Propos hétérodoxes sur la neutralité suisse », Présence , Lausanne et Genève, n° 3, 1956. 62. J’imagine
37 Lewis Carroll. af. Rougemont Denis de, « Sur la neutralité européenne (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, mars 1957,
3 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (II) (avril 1957)
38 Sur la neutralité européenne (II) (avril 1957)ag Une neutralité « helvétique » ?
39 eutralité européenne (II) (avril 1957)ag Une neutralité « helvétique » ? Ayant écarté sans recours l’idée de neutralité mo
40 étique » ? Ayant écarté sans recours l’idée de neutralité morale, ou « neutralisme », comme étant insensée ou de mauvaise foi,
41 de mauvaise foi, voyons si les motifs d’une vraie neutralité (donc limitée et contingente, comme celle des Suisses) sont réalisés
42 tivement. Mais si l’on n’y croit pas, ce motif de neutralité ne tient plus. 3. Le groupe d’États considéré se réserve un rôle huma
43 uvoir fédéral, d’un Parlement et d’une armée. Une neutralité « à la suisse » n’aurait donc aucun sens avant l’union. Elle serait p
44 des questions se posent : 1° L’union faite, cette neutralité serait-elle « dans les vrais intérêts » de l’humanité entière et de l
45 qu’on les nomme ainsi, et c’est bon signe !) : la neutralité de l’Europe entre l’URSS et les USA faciliterait l’évolution qu’ils d
46 agédie de Budapest : ils verraient dans une vraie neutralité l’occasion de se refaire une vertu sans changer trop visiblement de v
47 n l’aura présentée comme la vraie condition d’une neutralité générale. Quelles seront alors les chances de l’Europe et de la paix 
48 février 1957. ag. Rougemont Denis de, « Sur la neutralité européenne (II) (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, avril
4 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (fin) (mai 1957)
49 Sur la neutralité européenne (fin) (mai 1957)ah Tout ce qui précède64 a consisté, en
50 ccidental. Chemin faisant, j’ai signalé que cette neutralité européenne — comme toute neutralité moralement acceptable — se devrai
51 alé que cette neutralité européenne — comme toute neutralité moralement acceptable — se devrait et devrait au monde d’être doublem
52 coups à prévoir Supposons l’union faite et la neutralité non seulement déclarée mais garantie, essayons maintenant quelques co
53 uropéen. Devant une Europe désunie et l’implicite neutralité américaine à l’égard de la « zone de Yalta », l’URSS peut accumuler d
54 daleuse d’une défaite américaine facilitée par la neutralité de l’Europe, on décide que chacun des Trois Rois garantit la neutrali
55 , on décide que chacun des Trois Rois garantit la neutralité des deux autres et se range automatiquement aux côtés de celui qui es
56 ricains, liés par la garantie triangulaire. 7. La neutralité européenne, qui suppose une stabilisation des rapports entre la dicta
57 que par les adversaires à priori d’une éventuelle neutralité européenne. Mais il faut craindre que des partis pris d’ordre sentime
58 des concepts qui se trouvent en jeu neutralisme, neutralité , indépendance et interdépendance… Essayant de repérer pour ma part le
59 a) Une Europe intégrale et fédérée, proclamant sa neutralité en cas de conflit américano-russe, serait un facteur de stabilisation
60 fendre contre l’URSS. b) Le véritable sens du mot neutralité , appliqué à l’Europe unie, n’est rien d’autre qu’indépendance. c) Ma
61 voit donc mal les contre-indications de l’idée de neutralité . Mais on n’a supposé qu’un nombre limité d’hypothèses et de combinais
62 tout, c’est l’intérêt de jouer avec l’idée d’une neutralité de l’Europe si l’on ne veut pas d’abord son union fédérale, incluant
63 leur argument qui subsiste en faveur de l’idée de neutralité , c’est qu’elle peut, du seul fait qu’on l’admette comme liée à l’aven
64 s et d’avril. ah. Rougemont Denis de, « Sur la neutralité européenne (fin) (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, mai 1
5 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un centre qui doit être partout (mai 1958)
65 tout équipée pour cette fonction désignée par sa neutralité traditionnelle. Finalement, si la Suisse refuse au nom de cette même
66 alement, si la Suisse refuse au nom de cette même neutralité , qu’on renonce alors à l’improvisation d’une capitale ou de quelque d
6 1964, Preuves, articles (1951–1968). Un district fédéral pour l’Europe (août 1964)
67 s donne une finalité expressément européenne à la neutralité de la Suisse indépendante. Et tandis que se forment dans le reste de
68 ésumer et y répondre. Arguments politiques. — La neutralité intégrale reste la base de notre indépendance et « l’étoile fixe sur
69 rer à l’union européenne serait contraire à cette neutralité . La Suisse recevrait des ordres d’un pouvoir extérieur, et c’en serai
70 vingt-sept nations du monde actuel. Réponse : La neutralité suisse a été garantie « dans les intérêts de l’Europe entière ». Or c
71 l’intérêt de tous les peuples de l’Europe. Si la neutralité fait obstacle à l’union, il faut en réviser les termes, comme les Sui
72 prétexte qu’ils étaient chargés de le garder. La neutralité suisse n’est pas un dogme. Elle n’a jamais été qu’un moyen politique
73 ourrait ajouter : 1°) que s’il est vrai que notre neutralité a permis les interventions de la Croix-Rouge lors des conflits europé
74 s risques de leur retour à l’avenir ; 2°) que la neutralité suisse, en s’absolutisant jusqu’à devenir tabou — traître est celui q
75 rer un coup d’État contre notre présent statut de neutralité , et c’est absurde : car la Suisse fait partie de l’Europe, qu’elle le
76 s d’être écoutés s’ils proposent de renoncer à la neutralité  : c’est devenu, dans la Suisse moderne, un crime de lèse-majesté. Per
77 ec ceux qui refusent l’Europe en prétextant notre neutralité ni avec ceux (beaucoup plus rares d’ailleurs) qui voudraient que la S
78 la Suisse renonce sans condition à toute idée de neutralité . Mon idéal très clair — mon utopie — est que la Suisse adhère un jour
79 qui demeure valable et même indispensable dans la neutralité d’une fédération. Il n’y a pas une chance qu’on nous offre cela, si n
80 ous avons réussi beaucoup mieux que cette fameuse neutralité — nécessité subie, à l’origine, et dont nous fîmes peu à peu vertu à
81 éussi notre fédéralisme ! Différent en ceci de la neutralité , il tient à l’essence même de notre État. C’est notre création majeur
82 u connu, ou très mal connu hors de Suisse ; notre neutralité n’y est que trop connue. Pourquoi parler toujours de cette vertu qui
83 ée et confirmée dans son statut traditionnel : sa neutralité , son inviolabilité et son indépendance de toute influence étrangère s
84 anties qui faisaient de plus en plus défaut à une neutralité menacée de désuétude par l’entente établie entre nos grands voisins.
85 Nationalität. 139. Edgar Bonjour, Histoire de la neutralité suisse, 1946, p. 9. L’auteur n’hésite pas à parler d’« introversion p
86 ions économiques supranationales, indépendance et neutralité de la Suisse, Bâle, 1963. 143. Cf. E. Perron, « Éloge de l’incohéren