1
liberté réelle que dans le besoin, le droit et la
passion
de différer de son voisin, de courir sa propre aventure, de créer par
2
’elle est « immédiate à Dieu ». Telle est bien la
passion
de l’homme européen. Elle le met à la pointe du genre humain. Dans ce
3
le le met à la pointe du genre humain. Dans cette
passion
de différer les uns des autres, nous trouvons tous, nous les Européen
4
ité — voulue, créée et ressentie comme telle. Une
passion
d’expérimenter à tous risques peut la définir. Combien de seuils et d
5
is sacrées. Prenons maintenant le phénomène de la
passion
dans les rapports individuels. La passion, c’est l’amour exalté non s
6
e de la passion dans les rapports individuels. La
passion
, c’est l’amour exalté non seulement au-delà de toute raison, mais au-
7
t, souhaitée comme un suprême accomplissement. La
passion
dans l’amour nourrit toutes nos littératures depuis des siècles — dep
8
iers du cœur. Je constaterai maintenant que cette
passion
qui tient une telle place dans nos vies, ou tout au moins dans nos se
9
ime. D’où cela vient-il ? Cela vient de ce que la
passion
, dans sa pureté originelle, suppose une croyance innée dans la valeur
10
, il faut l’avouer, au développement d’une grande
passion
. Enfin, le citoyen du monde soviétique se doit de rejeter avec une ho
11
l’amour romanesque. Il estime à bon droit que la
passion
est une force antisociale, qui ne pourrait que gêner le rendement du
12
gêner le rendement du stakhanoviste modèle. Cette
passion
, donc, qui nous paraît si « naturelle », est en réalité exceptionnell
13
s des révolutionnaires, ni les héros d’une grande
passion
mortelle, mais la révolution et la passion sont pour nous tous des re
14
grande passion mortelle, mais la révolution et la
passion
sont pour nous tous des repères décisifs. Nos vies sont orientées par
15
ons philosophé sur leurs problèmes avec autant de
passion
, souvent, que sur les nôtres. Voici le trait que l’on doit souligner
16
pu aux négociations gouvernementales, exposa sans
passion
le problème brûlant des relations entre la souveraineté nationale (ou
17
D’où enfin, l’extrême confusion et les éclats de
passion
saugrenus qui caractérisent les débats sur la souveraineté nationale.
18
Le Château aventureux :
passion
, révolution, nation (mai 1955)w S’il fallait définir l’Occident pa
19
opre réaction à propos de ces pages. Parler de la
passion
autrement qu’en récrivant Wuthering Heights ou en ajoutant une sixièm
20
on et le sentiment d’unicité sans précédent. La
passion
ou la conversion au néant « L’amour ? une invention du xiie siècl
21
aire vécue par Héloïse et Abélard, le mythe de la
passion
mortelle mis en vers et en prose dès la fin du même siècle : le Roman
22
ace, l’héroïsme divinisant. Tel fut l’essor de la
passion
, du xiie siècle méridional au romantisme, et nous vivons encore dans
23
interminable incendie. Et je sais bien que de la
passion
mortelle à la romance plus ou moins exciting et de la mystique d’Amou
24
finalité. Au regard de la société, le mythe de la
passion
n’est que révolte et fuite. Il ne peut fomenter que l’individu égoïst
25
est le monde des « fidélités ». Tristan, pris de
passion
, viole tous les interdits moraux, sociaux et religieux ; Iseut trahit
26
er Dieu lui-même. De fait, le xiie siècle, où la
passion
« naquit » avec la poésie des troubadours, voit un premier retour de
27
erment conclu contre cette vie au nom de la seule
passion
. Ici paraît la forme religieuse du phénomène et de son mythe. On voit
28
mythe. On voit l’homme et la femme entrer dans la
passion
comme ils entreraient en religion. Le premier regard et le premier av
29
s ouvre la Voie mystique, et l’abandon total à la
passion
est décrit comme une conversion : Alors la vraie Minne, la fougueuse
30
foi délivre de la loi : ama et fac quod vis ! La
passion
de Tristan ne pouvait se déclarer dans sa grandeur tragique et obséda
31
pour toi », dit au croyant le Jésus de Pascal. La
passion
ne pouvait donc apparaître que dans le monde où cette croyance à l’êt
32
ère et à la chair que pour sombrer. Mais alors la
passion
ne serait-elle pas l’échec de l’Aventure occidentale, échec fatal dès
33
ngageant sans retour la personne. Et pourtant, la
passion
réinvente un des profonds secrets de l’évasion spirituelle imaginée p
34
e dans la chair, dans son angélisme essentiel, la
passion
ne peut rêver d’autre horizon d’espoir que celui de la métempsycose.
35
smigration noue ses racines aux profondeurs de la
passion
. Il fleurit sur l’abîme qui sépare l’Orient magique de l’Occident tra
36
nichéen de l’Incarnation. La Révolution, ou la
passion
socialisée Quand le catastrophisme passionnel se répand dans le co
37
et toujours de l’État. Adoptant les valeurs de la
Passion
— « La liberté ou la mort ! », s’écriaient les jacobins, et la mort é
38
seul inventer. La révolte contre la liberté
Passion
, Révolution, Nation : ces trois maladies spécifiques sont les « signe
39
mesure ; et ce rêve incarné devient une tyrannie.
Passion
, révolution, nation : certains ont cru que leur empire sur nos esprit
40
les les atteintes toujours plus pénétrantes de la
passion
individuelle et collective, pourrait bien se révéler à l’analyse inti
41
w. Rougemont Denis de, « Le Château aventureux :
Passion
, Révolution, Nation », Preuves, Paris, mai 1955, p. 5-14.
42
ment de l’esprit qui assume les incompatibles. La
passion
de la synthèse, ressort de nos recherches et de tout l’effort scienti
43
se se tourner en réquisitoire contre lui-même. La
passion
de la science, à la fois universelle et incorruptible, naît de cette
44
ale. Il serait vain de chercher le pourquoi de la
passion
d’inventer, qui est d’ordre poétique (au sens premier du terme) et qu
45
une œuvre d’art, ou pour sa drogue. Tyrannie des
passions
, non de la technique en soi. Erreur sur la standardisation du travai
46
certainement. Et l’on sait, d’autre part, que la
passion
pour l’occulte ne cesse de grandir dans nos villes, occupant rapideme
47
rre, dans le seul dessein de satisfaire les viles
passions
qui caractérisent notre race. Les entreprises colonialistes de Colomb
48
Science, dans les domaines jusqu’ici réservés aux
passions
partisanes, aux rhéteurs excités. Que deux exemples me suffisent ici.
49
à défaut de motifs clairs, quelques complexes de
passions
et d’intérêts, de phobies et de raisonnements, qui sont peut-être à l
50
miques interminables où Sartre épuise une « vaine
passion
» morigénante sera-t-elle donc l’existentialisme ? Deux confusions
51
i grossière se verrait recalé sans merci. Mais la
passion
de ne pas sauver l’Europe est aveuglante. Ce masochisme appelle une é
52
ire au régime qu’on glorifiait auparavant pour sa
passion
de l’utilitarisme ! Répondons sobrement. Si l’anticommunisme prétenda
53
es romans qui fondent son prestige. Et combien de
passions
sont nées à l’instant précis où l’on a cru perdu ce que l’on découvre
54
éférendum de cet automne l’opposition massive des
passions
jacobines rejoignant le fanatisme de l’intégration. Gauche et droite
55
métamorphoses de Tristan (février 1959)ax La
passion
est cette forme de l’amour qui refuse l’immédiat, fuit le prochain, v
56
médiéval de Tristan. Je ne sais à vrai dire si la
passion
naît de la distance, ou l’inverse. Ce qui est certain, c’est que le r
57
roman occidental n’a jamais décrit, jusqu’ici, de
passion
qui s’enflamme pour un objet tout proche, aisément accessible et mora
58
le choc révélateur produit par Marx et Freud), la
passion
qui est toujours antisociale reçoit cependant de la société même — et
59
jets, différents selon l’état des mœurs. Point de
passion
concevable ou déclarée en fait, dans un monde où tout est permis. Car
60
en fait, dans un monde où tout est permis. Car la
passion
suppose toujours, entre le sujet et l’objet, un tiers qui fait obstac
61
subsistent, ou se sont reformés, sur lesquels la
passion
se jette pour y trouver de nouveaux prétextes à se consumer glorieuse
62
n X., qui me ressemble comme un frère, reporte sa
passion
, déçue par la réalité, sur sa propre sœur, c’est-à-dire sur le seul p
63
u lecteur : critique d’une société ou récit d’une
passion
? On connaît ces paysages fantastiques de la Renaissance qui, tournés
64
t irrésistiblement l’ambiguïté fondamentale de la
passion
, antisociale par définition, donc liée au milieu social par un litige
65
iennent encore (avec l’inceste), il n’y aurait ni
passion
ni roman véritables, au sens « tristanien » de ces termes. Car il man
66
par la satisfaction des sens, se métamorphose en
passion
. C’est d’abord et surtout le scandale évident, le caractère profanate
67
l’amour de Dante pour Béatrice âgée de 9 ans, la
passion
de Pétrarque pour Laure âgée de 12 ans ; ces deux exemples fondent un
68
our tristanien. Et l’absence de sacré exténue les
passions
, que la conscience d’une profanation faisait flamber. Nous restent de
69
oque malheureux ». Lolita n’a jamais répondu à la
passion
tendre et sauvage de son aîné. De là l’échec du Mythe et par compensa
70
t cela tient à l’immaturité de l’objet même de la
passion
décrite ; mais sans cette immaturité, point d’obstacle et donc point
71
tte immaturité, point d’obstacle et donc point de
passion
… Peut-être le livre, après tout, n’est-il vraiment vicieux que par ce
72
ce corps et de cet esprit en formation, jouer sa
passion
avec un partenaire muet et caché…77 C’est une tout autre attitude, av
73
isent un dialogue qui mène au cœur du drame de la
passion
: L’amour fraternel ? demande Agathe, comme si elle entendait ce ter
74
tandis que les couleurs brûlent à l’extrême de la
passion
. À cette rêverie se mêle l’image de sa sœur Agathe, retrouvée après
75
commentateurs ? Il ne s’agit, pour moi, que de la
passion
, c’est-à-dire d’un secret fondamental de la psyché européenne. L’ince
76
eur du monde et du social, inhérent à toute vraie
passion
, n’apparaît cependant, aux yeux des passionnés, que comme un contreco
77
’est l’état présent de la société qui condamne la
passion
, et rabat au mariage. Notre temps, qui a probablement perdu la notio
78
otre temps, qui a probablement perdu la notion de
passion
amoureuse, parce que celle-ci est plus religieuse que sexuelle, juge
79
antes physiques ou psychiques. Mais le besoin de
passion
, rencontrant l’interdit, qui est l’antisocial par excellence, projett
80
projection. C’est alors la dialectique de la pure
passion
tristanienne qui prend son essor : thèmes du regard, de la tempête, e
81
croit aimer toi, cette personne qui a provoqué la
passion
, et qu’on peut prendre dans ses bras, alors que ce qu’on aime réellem
82
ime réellement c’est la personne provoquée par la
passion
, cette idole barbare, qui n’est pas la même ! — À t’entendre, dit Aga
83
de soi dans l’autre… Les grandes, les implacables
passions
amoureuses sont toutes liées au fait qu’un être s’imagine voir son mo
84
n du social, dévoile l’échec fondamental de toute
passion
: Entre deux êtres isolés, il n’y a pas d’amour possible, reconnaît
85
i à la formule même du Roman et la détruit. Si la
passion
ne conduit pas à la mort, si le Jour peut reprendre ses droits, l’exp
86
qui pourrait aussi manifester la rédemption de la
passion
par l’amour vrai, est décrite au somptueux chapitre intitulé Souffles
87
silencieux d’une neige de fleurs. À ce point, la
passion
fait place à la présence, la souffrance du désir à l’extase partagée
88
résence mystique eût pris la place de l’Île de la
passion
mortelle. Et le Voyage au Paradis de l’ancienne ébauche fût devenu le
89
ple romanesque où tous les thèmes constants de la
passion
sont apparus et ont grandi l’un après l’autre, pour s’évanouir ensuit
90
n et du lecteur, que toute espèce d’inceste ou de
passion
maudite ? L’érotique du mariage est une terre inconnue pour la littér
91
us beaux romans de l’Europe de naguère. IV. La
passion
de Boris Pasternak Il résulte d’une enquête récente, conduite dans
92
e si cet homme était retenu dans son pays par une
passion
secrète et sans doute interdite ; comme s’il préférait tout, y compri
93
u’un seul roman dans nos littératures ! Une seule
passion
dictant les mêmes péripéties dans tous les temps depuis Tristan, depu
94
phanie grandiose et décisive de l’archétype de la
passion
, au xiie siècle. Écoutez-la, cette « vieille et grave mélodie » reno
95
rtes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la
passion
sépare du monde : Jivago et Lara détestent « les principes d’un culte
96
, transformé en politique ». Une fois de plus, la
passion
se révèle d’abord comme une protestation contre la société : Plus en
97
riarde… Ils faisaient exception… le souffle de la
passion
se posait sur leur existence condamnée… Mais qui est Lara ? En la pe
98
le bien de Lara, je vais jouer la comédie… V.
Passion
et Société Toute passion se nourrit de négation, parce qu’elle ass
99
er la comédie… V. Passion et Société Toute
passion
se nourrit de négation, parce qu’elle assume et souffre l’exception,
100
te critique fait partie de la justification de la
passion
, bien plus qu’elle ne relève d’un système politique ou social différe
101
oie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état de
passion
. J’ai montré dans L’Amour et l’Occident comment cet état préexiste
102
de Musil ont illustré ce point.) C’est l’état de
passion
qu’on aime d’abord, en soi, plutôt qu’Iseut l’inaccessible. Cet état
103
qu’on ne peut communiquer. De là que la forme de
passion
la plus commune, parce que la mieux communicable, soit celle qui fait
104
’état d’âme ou mieux : l’état d’être amoureux. La
passion
amoureuse est, de toutes, celle qui se prête le mieux au récit. La se
105
s qu’en acte, et leur description ennuie vite. La
passion
de l’Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être jamais mie
106
ux observations encore. Il est remarquable que la
passion
n’utilise interdits et tabous qu’au moment où ceux-ci commencent à fa
107
genre, qui serait aussi la fin de cette forme de
passion
dont la littérature entretenait le culte ? Quels tabous subsistant de
108
Hygiène pourraient faire prononcer par l’État. La
passion
qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mais simplement soi
109
allusion à propos de Musil. S’il est vrai que la
passion
cherche l’inaccessible, et s’il est vrai que l’Autre en tant que tel
110
e plus insidieusement la dignité d’un homme et sa
passion
de lutter pour la liberté. Chaque fois qu’un homme ou une femme en vi
111
Veritas ». Kierkegaard a vécu l’amour unique, la
passion
malheureuse de Tristan, mais ses premiers grands livres pseudonymes é
112
on Isolde. Pour l’un et l’autre la pensée est une
passion
, et l’expression totale de la passion ne peut être que musicale. « Pa
113
sée est une passion, et l’expression totale de la
passion
ne peut être que musicale. « Par la musique, les passions jouissent d
114
ne peut être que musicale. « Par la musique, les
passions
jouissent d’elles-mêmes. »94 L’un par Mozart et l’autre par Wagner ac
115
composent « In Vino Veritas », donne le ton de la
passion
de Kierkegaard pour le Don Giovanni de Mozart. Dans le Journal de 183
116
t l’infini, mais aussi la puissance infinie de la
passion
, à laquelle rien ne peut résister ; j’entends la convoitise effrénée
117
stacle, celui-ci tire son importance d’exciter la
passion
plutôt que de s’y opposer réellement ; la jouissance en est accrue, l
118
ne leur intérêt à tous les autres personnages… Sa
passion
met la passion des autres en mouvement. Elle résonne partout. » Don J
119
à tous les autres personnages… Sa passion met la
passion
des autres en mouvement. Elle résonne partout. » Don Juan n’étant pas
120
usical », les autres personnages, qui ne sont que
passions
déterminées par Don Juan, sont dans cette mesure même musicaux. « On
121
lle, historiquement vécue, de son Éros ? C’est la
passion
unique, totale, et malheureuse ; et par ce malheur même, salvatrice.
122
urdité tragi-comique de ce choix sans appel de la
passion
, qui est d’une importance capitale et qu’on ne peut faire « qu’à l’av
123
de son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit la
passion
unique et partagée. Pour être heureux, dans un mariage par exemple, c
124
paradoxe de la foi, laquelle est un mouvement de
passion
, un saut. Toute communication directe de Dieu à l’homme tuerait l’hom
125
qu’elle n’y arrivera jamais avec une morale sans
passion
. Je vois enfin que la personne de Kierkegaard est ce système qui se d
126
ternel féminin mystique du Second Faust. C’est la
passion
dans son intransigeance et dans sa ruse avec l’Éros, avec la vie. Et
127
Il ne faut pas penser de mal du paradoxe, cette
passion
de la pensée, et les penseurs qui en manquent sont comme des amants s
128
nseurs qui en manquent sont comme des amants sans
passion
, c’est-à-dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute pass
129
e piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute
passion
est toujours de vouloir sa propre perte… C’est là le paradoxe suprême
130
l’origine du sentiment pour autrui, mais quand sa
passion
paradoxale culmine, il veut précisément sa propre perte. C’est ce que
131
ur, ainsi ces deux puissances s’entendent dans la
passion
de l’instant, et cette puissance est justement l’amour. Cette forme
132
e mener à sa perte, puisqu’il mourut d’une longue
passion
unique pour l’intériorité de la Vérité. Nietzsche et son ombre
133
e quotidienne, souffrant tous les tourments de la
passion
poétique mais pour l’Idée, aventuriers de l’esprit seul. Deux existen
134
ment la croyance que l’amour, bien qu’il soit une
passion
, est cependant susceptible de durer en tant que passion et que l’amou
135
n, est cependant susceptible de durer en tant que
passion
et que l’amour à vie peut être considéré comme la règle. Par cette té
136
re. Toutes les institutions qui ont concédé à une
passion
la croyance en la durée de celle-ci, et la responsabilité de la durée
137
sabilité de la durée, malgré l’essence même de la
passion
, lui ont procuré un rang nouveau…109 Comme pour le Mari des Étapes
138
aut, ou même l’objet unique — comme l’enseigne la
passion
.111 Kierkegaard au contraire pense que c’est par la femme aimée de
139
u contraire pense que c’est par la femme aimée de
passion
que l’homme s’élève, à condition cependant qu’il ne l’épouse pas. Dan
140
ns l’esprit de Nietzsche, elle désigne déjà cette
passion
« noble » qui dès le xiie siècle a fait porter au premier rang les v
141
plus d’explications pourquoi l’amour en tant que
passion
— notre spécialité européenne — doit être nécessairement d’origine no
142
l’homme : l’érotisme sexuel et l’amour. Or, ni la
passion
érotique d’un Byron ou d’un Napoléon — cités peu avant —, ni l’amour
143
suggère comme un possible instinct rival, est la
passion
de l’âme par excellence. La lutte entre les deux « instincts » n’est
144
ans la vie de Nietzsche. « Par la musique, les
passions
jouissent d’elles-mêmes ». Il est curieux de relever que Nietzsche, c
145
a même dont il incarnait le refus : La nouvelle
passion
. — Pourquoi craignons et haïssons-nous la possibilité d’un retour à l
146
x. La connaissance s’est transformée chez nous en
passion
qui ne s’effraie d’aucun sacrifice et n’a, au fond, qu’une seule crai
147
crainte, celle de s’éteindre elle-même… Mais la
passion
de la connaissance peut faire périr l’humanité ? Qu’à cela ne tienne
148
sme s’est-il donc effrayé d’idées semblables ? La
passion
et la mort ne sont-elles pas sœurs ? »122 Au comble du défi, Don Jua
149
nde, profonde éternité ! La voici, la « nouvelle
passion
» qu’annonçait le fragment d’Aurore : c’est le retour du mythe mortel
150
ous donc franchir la mer ? Où nous entraîne cette
passion
puissante, qui prime pour nous sur toute autre passion ? Pourquoi ce
151
on puissante, qui prime pour nous sur toute autre
passion
? Pourquoi ce vol éperdu dans cette même direction, vers le point où
152
faveur du refoulement temporaire de la « noble »
passion
dont parlait Nietzsche, pendant le siècle des Lumières. Comme on voi
153
’on vient de considérer, l’éclipse du mythe de la
passion
devait faire apparaître l’antithèse de Tristan. Si Don Juan n’est pas
154
u ou de la nation. C’est pourquoi le retour de la
passion
mortelle vers le milieu du xixe , s’il est d’abord le fait du romanti
155
, ne coïncide point par hasard avec l’essor de la
passion
nationaliste, qui est sa transposition au niveau politique125. Mais l
156
infiniment plus, en direction du sentiment devenu
passion
: il oppose donc à la durée une éternité angélique. L’autre prétend q
157
manqué le social et surcompensé cet échec par la
passion
; tandis que Don Juan serait un Tristan manqué, pour avoir reculé à l
158
il la trouve dans le drame renouvelé d’une seule
passion
mais toujours plus intense, brûlant la vie. Psychose ou spiritualité
159
durée de leur amour, tourments bienheureux de la
passion
: l’argument du bonheur sert à tous. Et ce n’est pas une raison pour
160
ureux » dans le mariage, ou le libertinage, ou la
passion
. Sans parler du ressentiment qu’il arrive à chacun des trois types, m
161
ibération. Libération est la voie de Tristan. Sa
passion
veut aimer sans limites, au-delà des formes et du temps, au-delà du m
162
ur Tristan, si le dernier obstacle qui nourrit sa
passion
est dans le moi distinct, et si ce moi doit s’abîmer dans l’inconscie
163
Certes, il est revenu à son appel. Mais la vraie
passion
tristanienne se nourrit de retraits et d’obstacles, quitte à les susc
164
t-il pas déposé une épée symbolique ? Pour qu’une
passion
de cette nature n’aboutisse point à quelque « malheur exemplaire », i
165
talitaire mais sans doctrine millénariste et sans
passion
ne sauverait le corps qu’au prix de l’âme, autant dire pour bien peu
166
arfois aux yeux d’André Breton un peu plus que sa
passion
religieuse (antichrétienne athée, faut-il le répéter ?) et c’est tout
167
s’amuser d’autant mieux après. Mais une sorte de
passion
très singulière, qui n’existe plus aujourd’hui, était le seul mobile
168
avait été lancée, et tout de suite discutée avec
passion
, de convoquer dès le printemps suivant des états généraux de l’Europe