1 1951, Preuves, articles (1951–1968). Mesurons nos forces (avril 1951)
1 ul besoin d’une mystique « aussi puissante » ou «  plus puissante » que les leurs. Car les faits nous suffisent, et quant aux
2 s suffisent, et quant aux libertés, nous en avons plus que nous méritons. Quand nous aurons compris que nous pouvons les per
3 , nous avons tous les droits que nous mentionnons plus haut et des douzaines d’autres en plus : droit de circuler, de travai
4 entionnons plus haut et des douzaines d’autres en plus  : droit de circuler, de travailler, de faire la grève, de créer des c
5 ous les droits non codifiés, non formulables, les plus précieux sans doute quoique les plus inconscients, comme le droit d’a
6 ulables, les plus précieux sans doute quoique les plus inconscients, comme le droit d’applaudir ou de siffler selon ses goût
7 llions d’Européens, dont la masse représente bien plus que la Russie et deux fois plus que l’Amérique. Tous ces droits bien
8 e représente bien plus que la Russie et deux fois plus que l’Amérique. Tous ces droits bien vivants ne sont pas un passé, ma
9 ants ne sont pas un passé, mais un présent ; bien plus , ils sont le gage d’un grand avenir. Voilà l’espoir des hommes. Il es
10 a seconde force dont nous disposons, et l’une des plus typiques de l’Occident, n’est autre que l’esprit critique. On nous di
11 s il me semble au contraire qu’il renaît dans les plus jeunes générations. On se lamente sur l’état de la jeunesse d’Europe,
12 ilisme. Si l’on veut dire par là qu’elle ne croit plus aux idéaux et aux grands mots, qu’elle trouve la vie absurde, et qu’e
13 e trouve la vie absurde, et qu’elle ne « marche » plus pour aucune idéologie, je serais tenté plutôt de l’en féliciter. Si c
14 s mystiques libertaires, n’avait pas décidé de ne plus croire à rien qu’aux réalités immédiates, alors seulement je la juger
15 cident. L’idée de la personne est certainement la plus originale, la plus profonde aussi qu’ait élaborée notre Europe. La pe
16 a personne est certainement la plus originale, la plus profonde aussi qu’ait élaborée notre Europe. La personne, c’est l’ind
17 ou deux. Mais combien cette maladie même est-elle plus proche de l’idéal humain que le collectivisme sibérien, ou que la « s
18 ropéens, notre commune dignité et notre risque le plus cher. Telles sont nos maladies. Telles sont nos forces. S’il est une
19 pris sur les autres toute l’avance que permet un plus grand passé. Si vous demandez : quelles sont nos chances ? Je dirai q
20 qu’elles dépendent de chacun de nous, — beaucoup plus que d’un général américain. Chaque personne fait obstacle à la fatali
2 1951, Preuves, articles (1951–1968). Neutralité et neutralisme (mai 1951)
21 , la politique, prise pour fin absolue devient la plus cruelle des religions, en même temps qu’elle perd ses vertus de scien
22 n notre liberté de penser. …Nulle part peut-être plus qu’en Inde, la culture n’avait fait un plus grand effort vers la maît
23 -être plus qu’en Inde, la culture n’avait fait un plus grand effort vers la maîtrise par l’homme de sa propre pensée. Nulle
24 taire contre la liberté de la pensée ne doit être plus redoutée que pour l’âme même de ce pays de très vieille et profonde c
25 ant, il se trouve qu’en fait, le totalitarisme le plus dangereux de nos jours est le stalinisme, variété la plus puissante d
26 gereux de nos jours est le stalinisme, variété la plus puissante d’une maladie unique, qui peut s’appeler ailleurs fascisme
27 rique se trouve être actuellement le défenseur le plus efficace de nos libertés, nous ne sommes pas prêts à souscrire sans c
28 américains. Nous sommes amis des Américains, mais plus encore amis de la vérité. …On a prétendu que nous étions réunis à Bom
3 1951, Preuves, articles (1951–1968). Culture et famine (novembre 1951)
29 et qui n’en pensent pas moins. Culture est un mot plus récent, mais ce qu’il désigne est très vieux. Si les anciens Hindous,
30 conscience culturelle, comme celle que je citais plus haut — et dans l’esprit de ceux qui l’applaudirent — il n’y a pas l’o
31 est moyen de libération dans tous les ordres, du plus intellectuel au plus physique. Par suite, c’est de culture, non point
32 ion dans tous les ordres, du plus intellectuel au plus physique. Par suite, c’est de culture, non point de politique, qu’on
4 1952, Preuves, articles (1951–1968). « L’Œuvre du xxe siècle » : une réponse, ou une question ? (mai 1952)
33 » : une réponse, ou une question ? (mai 1952)f Plus nombreux qu’ils ne voudraient le croire sont ceux qui nous répètent,
34 ns : ils parlent d’eux-mêmes et leur langage sera plus convaincant que tous les arguments. Mais la riposte, ici, transcende
35 nconscient. Qu’il soit peintre, poète ou conteur, plus il s’avance dans ce domaine, plus il s’isole et perd le contact du pu
36 ète ou conteur, plus il s’avance dans ce domaine, plus il s’isole et perd le contact du public ; cependant que l’invention t
37 sciences, les arts et les lettres ; et jamais non plus de conformismes plus pesants, plus acharnés à contrôler les sources m
38 les lettres ; et jamais non plus de conformismes plus pesants, plus acharnés à contrôler les sources mêmes de la création.
39 et jamais non plus de conformismes plus pesants, plus acharnés à contrôler les sources mêmes de la création. S’agit-il de c
5 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le sens de nos vies, ou l’Europe (juin 1952)
40 qui est « conduire au-dehors ». Donc libérer, non plus forcer dans le moule commun : voilà l’Europe et sa révolution. L’Orie
41 t sa révolution. L’Oriental (je pense aux Hindous plus qu’aux Chinois), est d’une caste, d’un ordre, d’un Karma, dont person
42 vie dans la vie, dénote et marque l’Occident, et plus spécifiquement l’Europe. On peut donc définir l’Europe comme cette pa
43 dominer ses mécanismes et d’en tirer une liberté plus haute. Or le fondement de cette révolution, son ressort et sa cause f
44 une personne, et du même coup nos vies n’auraient plus sel ni sens : voilà bien dans sa réalité la menace qui pèse aujourd’h
45 menace qui pèse aujourd’hui sur l’Europe, disons plus  : sur l’espoir humain. Ma thèse est simple. Elle consiste à rappeler
46 de l’homme pieux et moral. Je parle d’une manière plus générale du type d’homme (croyant ou non) que seul le christianisme a
47 même de dégradations, parfois aussi par extension plus ou moins abusive au plan collectif. Ces valeurs, ces activités, serai
48 tient la liberté et la vocation prophétique pour plus vraies que l’Ordre du Monde et l’obéissance aux lois sacrées. Prenons
49 us en plus anodines et banales, c’est elle — bien plus que le sex-appeal — qui inspire le cinéma, les magazines féminins, et
50 es sont orientées par rapport à ces pôles. Voici, plus près de nos vies quotidiennes, d’autres exemples : le besoin d’origin
51 es préjugés et les routines et contre le droit du plus fort, toutes choses qui se résument aujourd’hui dans le pouvoir anony
52 les États totalitaires, où il se voit réduit à la plus stricte clandestinité. Et c’est pourquoi, enfin, les créateurs de la
53 ils pensent que celui qui ne l’a pas, n’a pas non plus le vrai sens de la vie. Je n’oublie pas que l’humour consiste aussi,
54 est de mode aujourd’hui de douter du Progrès. Les plus grands esprits de notre siècle, un Paul Valéry, un Eliot, un Toynbee,
55 Progrès n’est donc nullement fatal ; qu’il n’est plus même un idéal européen, mais bien russe et américain, et tout cela se
56 vraiment nous cessions de croire qu’un lendemain plus vaste et plus libre reste ouvert. De plus, il serait faux de penser q
57 cessions de croire qu’un lendemain plus vaste et plus libre reste ouvert. De plus, il serait faux de penser que notre idée
58 liberté, c’est-à-dire à la perspective d’une vie plus libre pour chacun de nous. Elle se lie à l’idée de contrainte collect
59 u xviiie siècle. Mais ses origines sont beaucoup plus anciennes et remontent incontestablement — encore une fois — au chris
60 ions imprévues, que les petits-fils puissent être plus heureux que leurs ancêtres, était donc étrangère aux Anciens, comme e
61 devient possible. L’évolution de l’humanité n’est plus une suite indéfinie de cycles et de répétitions dont l’homme ne saura
62 erté fondamentale, alors vraiment ma vie n’aurait plus aucun sens. La conscience du monde Ainsi l’Europe — telle que j
63 de la décrire par quelques-uns de ses traits les plus typiques — l’Europe est la patrie du moi distinct, des individus, des
64 rts. C’est nous qui avons été y voir. Mais il y a plus . Nous avons en Europe des sinologues, des hindouistes, des arabisants
65 e notre art était décadent.) Nous avons fait bien plus que de collectionner, bien plus que d’enregistrer sur disques et pell
66 s avons fait bien plus que de collectionner, bien plus que d’enregistrer sur disques et pellicules les chants, les danses, l
6 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le dialogue Europe-Amérique (août-septembre 1952)
67 es proche parente de la nôtre, mais autonome ; la plus grande différence entre les deux étant que l’Amérique tend consciemme
68 e les Russes. (Mais l’attitude antiaméricaine est plus ancienne que ces griefs, et très souvent ne leur doit rien.) Quant au
69 aux motifs d’attrait, ce sont parfois les mêmes, plus chez beaucoup l’idée que là-bas, la démocratie marche mieux, l’avenir
70 là-bas, la démocratie marche mieux, l’avenir est plus ouvert, et les rapports humains plus francs et plus cordiaux que chez
71 l’avenir est plus ouvert, et les rapports humains plus francs et plus cordiaux que chez nous. Politiquement, on sait ce que
72 us ouvert, et les rapports humains plus francs et plus cordiaux que chez nous. Politiquement, on sait ce que donne cette att
73 cènes, une fondation, un comité, une organisation plus ou moins officielle ou privée.) Ceci dans une Europe qui proclame san
74 juste, et pour qu’il puisse créer une atmosphère plus saine, quelques conditions simples nous ont paru requises : a) La pre
7 1953, Preuves, articles (1951–1968). Deux princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février 1953)
75 ses premières œuvres, il se vit abandonné dans la plus complète solitude qu’ait jamais connue un grand esprit. Un an plus ta
76 présentent avec la biographie de Kierkegaard les plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la coïncidence qui fait
77 êver là-dessus — rappelons d’abord les traits les plus saillants du drame inventé par Shakespeare, ceux qui évoquent à premi
78 ’il est possible de pousser ce parallèle beaucoup plus loin dans le détail. Ce serait peut-être un bon moyen d’illustrer à l
79 ne mission redoutable et qui les condamnera, bien plus encore que leur nature psychologique, à devenir des êtres d’exception
80 ou la salle de jeu des enfants aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle. Nous avons dénaturé le chris
81 aux décisions les plus terribles de la réalité la plus cruelle. Nous avons dénaturé le christianisme, nous l’avons pris à bo
82 s aucun doute assassiner. Pour Kierkegaard, c’est plus complexe. S’il passait tout de suite à l’attaque, personne ne l’écout
83 era le public et l’amènera à son insu au point le plus favorable pour l’attaque décisive. Or on se rappelle qu’Hamlet dresse
84 le lui révélait, de ramener son fiancé à une vue plus bourgeoise de l’existence et de la religion. Elle minerait son courag
85 ur cela faire croire à sa fiancée qu’il ne l’aime plus . On sait la comédie que Kierkegaard s’imposa de jouer devant Régine.
86 main, écrit-il, je fus comme d’ordinaire, et même plus pétillant d’esprit que jamais : c’était nécessaire… » Il me semble qu
87 l me semble que cette conduite, dans sa duplicité plus douloureuse que scandaleuse, ne manque pas d’analogies précises avec
88 dre qu’il ne l’aime pas, lui tenir les propos les plus cyniques, s’écrier ensuite : « Comment ferait-on pour n’être pas gai 
89 tif tourne au duel à mort. Blessé, Hamlet ne peut plus hésiter. Il tue le roi. Quel fut, chez Kierkegaard, l’équivalent de c
90 ard et de Shakespeare, j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une fois de ne plus bien savoir lequel des deux parlait et de m’ima
91 j’avoue qu’il m’est arrivé plus d’une fois de ne plus bien savoir lequel des deux parlait et de m’imaginer qu’Hamlet avait
92 nfiniment intéressantes, mais alors il n’y aurait plus de drame, au sens technique et esthétique du terme. En effet, « dans
93 par sa souffrance, non par son triomphe. Il n’y a plus de jeu poétique exaltant. Il n’y a plus que le sérieux, l’existentiel
94 Il n’y a plus de jeu poétique exaltant. Il n’y a plus que le sérieux, l’existentiel… Traduisons cela en d’autres termes : s
95 retient Kierkegaard. Il en a distingué une autre, plus intime, qui ne tient plus au double sens du mot, mais à l’existence m
96 a distingué une autre, plus intime, qui ne tient plus au double sens du mot, mais à l’existence même d’une vocation reçue.
97 e ne sont pas aussi simples. C’est après coup, le plus souvent, que nos actions apparaissent organisées par une intention gé
98 œuvre entière, je n’en saurais donner de formule plus adéquate ou plus décisive que celle-ci : la Providence a fait mon édu
99 e n’en saurais donner de formule plus adéquate ou plus décisive que celle-ci : la Providence a fait mon éducation, qui se ré
100 ience. Mais elle n’est pas tout à fait fausse non plus , car j’ai eu conscience de moi au cours de cette éducation et dès le
101 ent, mais seul avec un moi qu’il ne comprend même plus  : Vainement essaierais-je de raconter les occasions où Dieu m’a fai
102 être l’expérience poétique. Car le poète, lui non plus , ne sait et ne saura jamais s’il ne fait qu’épouser un rythme errant,
103 t comme signe et garantie de la vraie voie, mais, plus radicalement, comme la voie même… 3. Cette image du saut me fait so
8 1953, Preuves, articles (1951–1968). À propos de la crise de l’Unesco (mars 1953)
104 est voté par leurs délégués. Inutile de chercher plus loin. Il est clair qu’entre l’activité d’un peintre, d’un savant, d’u
105 de la culture. L’Unesco veut aider la culture, et plus encore aider les peuples à se cultiver, non point d’ailleurs pour le
106 ent, aujourd’hui, c’est pratiquement un ministère plus ou moins dépendant d’un autre ministère (celui des finances, par exem
107 exemple, on lui donnerait cent fois ou mille fois plus . Mais le fait est qu’on n’y croit guère dans ces milieux, et tel étan
108 e pour les aider. La machine n’absorbe-t-elle pas plus d’énergie qu’elle n’en transmet ? Cela devrait se calculer, semble-t-
109 urait les « planifier » sur une échelle qui n’est plus celle du rayonnement normal et sensible des foyers de base. 3. Initia
110 urs de festivals). Cette méthode s’est montrée la plus économique, la plus rapide et la plus efficace aussi pour préserver l
111 ette méthode s’est montrée la plus économique, la plus rapide et la plus efficace aussi pour préserver les entreprises de cu
112 montrée la plus économique, la plus rapide et la plus efficace aussi pour préserver les entreprises de culture de toute ing
113 instances gouvernementales se révèle là encore le plus pratique, ne fût-ce qu’en évitant les retards et les frais des grande
9 1953, Preuves, articles (1951–1968). « Nous ne sommes pas des esclaves ! » (juillet 1953)
114 r la terre entière une vérité que l’on n’éteindra plus  : le système totalitaire est un crime contre l’homme et ses jours dés
115 e qu’en régime socialiste les ouvriers n’auraient plus l’occasion de s’en servir… On savait aussi qu’il était le parti du tr
116 siècle exigeaient de telles normes, ou trois fois plus , ils le faisaient au nom de leurs intérêts ou de valeurs couvrant ces
117 is rien de tout cela ne sera effacé. Rien ne peut plus faire que les héros de Berlin soient morts en vain. Aux jours les plu
118 ros de Berlin soient morts en vain. Aux jours les plus découragés de l’Occident, ils ont fait renaître l’espoir. Le sursaut
119 s entre nations qui entendent chacune recevoir le plus et croiraient trahir en donnant. C’est l’Europe qui crée son avenir e
10 1953, Preuves, articles (1951–1968). Les raisons d’être du Congrès (septembre 1953)
120 : Liberté ! et le sens de ce mot, ce sens que les plus grands philosophes n’ont pas réussi à épuiser, devint soudain très cl
121 chaine, à Rome, une autre conférence groupant les plus grands compositeurs modernes, avec leurs interprètes et leurs critiqu
122 première raison : La science nous apparaît encore plus gravement menacée que les Arts par les régimes de tyrannie d’État. Il
123 es, la peinture et la littérature sont tombées au plus bas en Russie soviétique ; mais le sort d’une ballerine de l’Opéra de
124 e ballerine de l’Opéra de Moscou est certainement plus enviable que celui d’un savant qui doit apprendre et professer la gén
125 s, tu chercheras, tu découvriras jusqu’ici et pas plus loin ! » Personne ne peut lui dire cela sans tuer en lui l’élan intim
126 raison de nous tourner vers la science est encore plus évidente, et la voici : La civilisation occidentale est de plus en p
127 ons, et pourtant née à chaque instant du doute le plus délibéré. Aventure suprême de l’esprit critique pour ses créateurs et
128 uation, une bombe nouvelle tuerait en une seconde plus de cent-vingt-mille Japonais ? Il est inévitable que cet aspect essen
129 cations accélérées presque immédiates. Il a fallu plus de trois siècles à l’imprimerie pour développer tous ses effets socia
130 ques de la liberté ? Ces questions sont parmi les plus graves qui se posent à l’esprit moderne. Par une chance rare, elles s
131 ertain contexte politique et aucun savant ne peut plus l’ignorer. L’asservissement de la science détruit la science. Les sav
132 le Congrès pour la liberté de la culture a réuni plus de cent savants de premier plan, venus de dix-neuf pays. La grande sa
133 r les représentants qualifiés des disciplines les plus variées. »
11 1954, Preuves, articles (1951–1968). La table ronde de l’Europe (janvier 1954)
134 de conscience européenne L’une des œuvres les plus célèbres de Gauguin s’intitule : D’où venons-nous ? Où sommes-nous ?
135 155 millions. » La raison de ce paradoxe est des plus simples. Nous ne nous sentons pas, en réalité, 325 millions d’Europée
136 ttéraires, accueille avec un scepticisme amer nos plus éloquents hommes d’État. Il fallait donc d’une part approfondir l’idé
137 sous la conduite magistrale et souriante d’un des plus grands historiens de notre temps, M. Toynbee, appuyé par l’autorité d
138 . Nous avons vu clairement que nos pays n’avaient plus d’autre issue pratique, d’autre avenir possible que dans l’union. Ce
139 az et le racisme. Elle a provoqué les guerres les plus sanglantes de l’Histoire, etc. » Réponse : Ce n’est pas l’Europe, ce
140 tre le luxe de la division ; aujourd’hui ce n’est plus possible » (Toynbee).   Recouvrer la souveraineté. — Est-il vrai que
141 roit applicable à chaque domaine ». Or on ne voit plus aucun État européen qui ait conservé la faculté d’agir à sa guise à l
142 x comme il l’entend, d’assurer sa prospérité sans plus dépendre de l’étranger, de se défendre plus de quelques heures contre
143 sans plus dépendre de l’étranger, de se défendre plus de quelques heures contre les Russes ou les Américains : bref, de se
144 . Ces limites décisives à la souveraineté ne sont plus posées par le droit, mais par d’implacables circonstances techniques,
145 . Il en résulte que la souveraineté nationale n’a plus guère d’autre existence que psychologique. Où la voit-on à l’œuvre ?
146 r. D’où la prise qu’ils offrent aux manœuvres les plus grossières du communisme, jouant sur leur affectivité inquiète comme
147 demande une thérapeutique appropriée. Le moyen le plus simple, régulièrement proposé par tous les congrès depuis trente ans,
148 u moment où l’on a prétendu les absolutiser. Bien plus que d’une réforme des manuels nationaux, c’est de l’introduction d’un
149 eront à jamais inintelligibles, et nourriront les plus fatales erreurs : celles qui permettent l’acceptation de nos guerres
150 chappe à ses nations.   Sentir le fédéralisme. — Plus j’écoute ce qu’on dit sur l’Europe, et plus me frappe l’absence, chez
151 me. — Plus j’écoute ce qu’on dit sur l’Europe, et plus me frappe l’absence, chez nos intellectuels, de ce qu’on pourrait app
152 teaubriand, comme « une des formes politiques les plus communes employées par les sauvages ». (Ceci après avoir précisé, au
153 s Rome et Tarse. Un conflit de loyalismes n’a pas plus de raison d’être dans l’Europe d’aujourd’hui qu’il n’en avait à Rome.
154 iples — « allégeances » serait peut-être un terme plus juste — et il insiste pour que cette notion trouve sa place dans les
155 relevée par Eugen Kogon, est l’un des signes les plus graves de la crise spirituelle de l’Occident. (La Russie ne l’a pas r
156 putes trinitaires les grands conciles, je ne sais plus quelle Europe nous défendrons. Celle dont je parle est une notion de
157 tats, à n’insister que sur les avantages d’un peu plus de coopération sans douleur, tout en se gardant d’attaquer de front l
158 oduits du pillage s’élevèrent après trois jours à plus de 100 millions, sans compter le trésor inestimable des œuvres d’art
159 ur une Europe nouvelle. 4. Je le dis d’autant plus librement qu’invité par le secrétariat du Conseil de l’Europe à prési
12 1954, Preuves, articles (1951–1968). Tragédie de l’Europe à Genève (juin 1954)
160 le second jour atteste l’un des renversements les plus stupéfiants de l’Histoire. Tourné vers l’Occident, qui restera muet,
161 affaires. L’Indochine, la Corée ne vous regardent plus . Mais le problème allemand nous intéresse beaucoup. » Que s’est-il do
162 e viser le point crucial, qui se trouvait être le plus vulnérable : c’était la France, dont le sang coulait en Indochine, et
163 ème victoire : pendant des mois, l’Europe ne fera plus rien pour accélérer son union ; bien plus, elle va laisser pourrir la
164 ne fera plus rien pour accélérer son union ; bien plus , elle va laisser pourrir la CED, seule capable — à tort ou à raison —
165 es dernières divisions actives. Elle ne peut donc plus adhérer à l’alliance agressive baptisée CED. Elle y serait noyée et s
166 rrésistible vers l’indépendance nationale ne sera plus arrêté par l’Europe, mais qu’au contraire une Europe forte, restant a
13 1954, Preuves, articles (1951–1968). Il n’y a pas de « musique moderne » (juillet 1954)
167 as. La « musique moderne », en effet, n’est guère plus qu’une manière de parler. C’est l’invention de ceux qui ont décidé qu
168 ceux qui ont décidé qu’après Wagner, il n’y avait plus que des bruits désagréables. L’expression ne désigne pas une unité dé
169 eulement dans le style et dans les procédés, mais plus encore dans les croyances inspiratrices. Si tant de négations et de r
170 essin reste inconnu, — s’il en est un. Ne parlons plus de « musique moderne ». Parlons seulement d’œuvres contemporaines. ⁂
171 lement d’œuvres contemporaines. ⁂ Il faut pousser plus loin le paradoxe. S’il est tout de même un caractère commun aux compo
172 compositeur soupirer : « Après X ou Y on ne sait plus que faire. Nous sommes dans une impasse… » Cette impasse est purement
173 « historique », créée par l’esprit historique. Ne plus savoir que faire, si l’on a quelque chose à exprimer, cela revient à
174 ’on a quelque chose à exprimer, cela revient à ne plus savoir comment le dire autrement que le dernier qui a parlé et que ce
175 beaucoup de jeunes théoriciens. On les sent bien plus affectés par les résistances qu’ils prévoient que joyeux de leurs déc
176 récises de prix de revient, et ne correspond donc plus aux « nécessités de l’époque » et de nos grands marchés, il n’est nul
177 l’histoire des techniques musicales. Mais il y a plus . Le public d’aujourd’hui, immensément élargi par la radio, dirigé par
178 n. Mais nos grands concerts du dimanche ne jouent plus que les modernes d’autres temps. D’où l’aspect forcément étrange que
179 rts et qui décident du choix des enregistrements. Plus on jouera de musique nouvelle, plus le public en deviendra contempora
180 egistrements. Plus on jouera de musique nouvelle, plus le public en deviendra contemporain, et plus ceux qui composent se ra
181 lle, plus le public en deviendra contemporain, et plus ceux qui composent se rapprocheront de la sensibilité mieux éduquée d
182 mai 1952, L’Œuvre du xxe siècle a donné à Paris plus de cent symphonies, concertos, opéras et ballets, durant trente jours
183 moderne de tous les temps, et même du nôtre — la plus rare. » 7. Pierre Boulez, « Éventuellement… », dans la Revue musica
184 ons, économe d’accords parfaits. Plaisir d’autant plus vif de se déclarer parfaitement d’accord avec les vues du musicien no
185 tte attitude ennuyeuse et a découvert qu’il était plus stimulant de se faire musicien moderne, de toujours dissoner (fût-ce
14 1954, Preuves, articles (1951–1968). De Gasperi l’Européen (octobre 1954)
186 son intégrité, s’il ne s’intègre à la communauté plus vaste qui est son espace vital de civilisation. Ayant redressé l’Ital
187 Géorgie. Fils de pays conquis ou humiliés par la plus grande nation voisine, ils s’élèveront au premier rang dans cette nat
188 eux régimes — dictature et démocratie — que celui plus profond de deux qualités d’âme. Napoléon, Hitler, ont rêvé de « faire
189 omme d’État du premier plan, me parurent d’autant plus remarquables qu’il ne s’agissait pas de politique dans tout cela, mai
190 nt incompatibles ? Les parlements latins sont les plus éloquents et font en conséquence la pire des politiques. Qui dira le
191 ’avenir concret de l’Europe entière. L’échec déjà plus que probable de Bruxelles fut la cause directe d’une attaque dont il
192 r lui-même, se voyait subitement compromise. Bien plus qu’à sa retraite de la vie politique, c’est à cette trahison soudaine
15 1954, Preuves, articles (1951–1968). Politique de la peur proclamée (novembre 1954)
193 contenir le danger communiste. En France, on est plus nuancé. Car il est évident pour tout cartésien progressiste, que deux
194 non. » Et il avait raison. Hitler ne fut pas non plus un autre Bismarck. Généralement, les gens ne sont pas un autre, sauf
16 1955, Preuves, articles (1951–1968). De gauche à droite (mars 1955)
195 puis le début : c’était à droite. (Et même un peu plus loin.) v. Rougemont Denis de, « De gauche à droite », Preuves, Par
17 1955, Preuves, articles (1951–1968). Le Château aventureux : passion, révolution, nation (mai 1955)
196 rilège par l’intelligentsia occidentale, d’autant plus fortement qu’elle sera moins chrétienne. Il y a donc un sacré moderne
197 la réalité de la personne et de ses « notes » les plus certaines : la vocation, la conversion et le sentiment d’unicité sans
198 jets et procédés peut être suivie pas à pas : nos plus grands érudits l’ont décrite. Mais le roman de Tristan ne fut pas imi
199 rale et finalement de lui dérober son prestige le plus efficace, l’héroïsme divinisant. Tel fut l’essor de la passion, du xi
200 sais bien que de la passion mortelle à la romance plus ou moins exciting et de la mystique d’Amour au love interest des film
201 core que le jeune Européen moyen ne ressemble pas plus à Tristan que n’importe quel fidèle endimanché aux martyrs dont le sa
202 ain caprice de la Minne, aussitôt ne s’appartient plus . À peine libéré, le voilà consacré. Minne l’a distingué, mais c’est p
203 s. « Viens, douce mort », chante l’âme apaisée au plus pur des chorals de Bach. La « Joie suprême » d’Isolde agonisante n’es
204 tuel de toute révolution occidentale. Mais il y a plus . Le christianisme apporte au monde les valeurs qui animeront plus tar
205 ns) : l’exigence d’une justice universelle et non plus relative à la caste ou à la classe ; l’exigence de la liberté pour to
206 qui tient la liberté et l’action prophétique pour plus vraies que l’Ordre du Monde et l’obéissance aux lois sacrées. Enfin,
207 en résultera nécessairement un « homme nouveau » plus libre ou plus heureux. Si l’on veut rendre compte à la fois de ces co
208 nécessairement un « homme nouveau » plus libre ou plus heureux. Si l’on veut rendre compte à la fois de ces coïncidences et
209 ominer dans la cité, et que l’individu ne se sent plus encadré ni relié, le vide social appelle un ordre autoritaire. Ici pe
210 lise chrétienne, voilà ce que notre temps ne peut plus mettre en doute. Nazisme et stalinisme ont eu leur pape et leur infai
211 eurs cultes et leurs dogmes, et leur Inquisition, plus efficace que l’autre dans l’épuration de l’hérésie jusqu’aux derniers
212 es rivaux. Et c’est dans le pays qui aura subi le plus durement l’agression napoléonienne, c’est en Prusse que la philosophi
213 mme à sa fin. Une fois cette fin atteinte, il n’a plus rien à faire dans le monde. » Et encore : « À chaque époque domine le
214 « À chaque époque domine le peuple qui incarne le plus haut concept de l’Esprit. » Voici donc les peuples élevés à la dignit
215 À cette fin, chacun prétendra qu’il incarne « le plus haut concept de l’Esprit ». Pour la France, ce seront les « immortels
216 tre. Nationalisme de reflet, d’imitation, parfois plus proche du vrai patriotisme, mais tout aussi jaloux et même hargneux q
217 ra la conclusion, une fois vaincue, « qu’elle n’a plus rien à faire au monde ». Chacune se dira « souveraine », à l’imitatio
218 e comptes à rendre qu’à Dieu seul — mais il n’y a plus de Dieu au-dessus des nations. Le droit divin se traduit donc par le
219 t divin se traduit donc par le droit de l’État le plus fort. Celui-ci ne connaît plus d’autres obligations que les contrats
220 droit de l’État le plus fort. Celui-ci ne connaît plus d’autres obligations que les contrats passés avec ses concurrents, al
221 traités de commerce révoqués dès qu’ils ne payent plus . C’est ainsi qu’une demi-douzaine d’États gangsters, follement suscep
222 urdité a-t-elle pu triompher pendant un siècle et plus  ? En singeant la religion et son enseignement, en devenant elle-même
223 gueil, toute vanité, et jusqu’aux vantardises les plus stupides deviennent licites et honorables, dès qu’on les met au compt
224 nation est un dieu lointain, qui demande beaucoup plus qu’il ne donne, infiniment plus, à l’absurde. Principe de haine plus
225 demande beaucoup plus qu’il ne donne, infiniment plus , à l’absurde. Principe de haine plus que d’amour, la nation revendiqu
226 , infiniment plus, à l’absurde. Principe de haine plus que d’amour, la nation revendique des absolus dont il est manifeste q
227 tendance à produire fleurs et fruits. »16 (Un peu plus de souffrance et elle se dessécherait ; plus du tout, son feuillage e
228 peu plus de souffrance et elle se dessécherait ; plus du tout, son feuillage et sa tige embelliraient, mais aux dépens de l
229 et des meilleurs ? Elles menacent notre paix, et plus encore : l’existence même de l’Occident. Et pourtant l’Occident sans
230 oncevable. C’est qu’elles tiennent aux motifs les plus profonds de notre situation dans l’Histoire ; à la genèse de toute no
231 it donné par Dieu seul, il se jette vers des buts plus prochains et sensibles. Mouvement essentiellement intempestif — niant
232 mme dit : c’est trop pour moi, mais je ne saurais plus vivre et ressentir ma vie sans cet appel intime. Il pense alors : c’e
233 nt subi durant des siècles les atteintes toujours plus pénétrantes de la passion individuelle et collective, pourrait bien s
234 pourrait bien se révéler à l’analyse intime comme plus et mieux « christianisée » dans ses structures qu’elle ne l’était ava
235 poussant à l’absurde que l’incroyant moderne est plus « chrétien » que ne pouvait l’être un paroissien naïf du Moyen Âge, m
236 nt que la dialectique formelle de la personne est plus profondément active qu’on ne le pensait naguère dans l’âme de nos con
237 avec raison : « L’Empire de Byzance était un État plus ou moins théocratique. En Occident, il en allait tout autrement. L’Ég
238 fût-elle humaine. 15. Ce personnage s’égale aux plus grands, dans leur culte — en pleine époque de la psychanalyse ! Les a
239 bien de toucher à l’idole, même s’ils n’y croient plus . « Ne mêlons pas, fût-ce une seconde, la personne grandiose de Saint-
240 Marat… », écrit l’un d’eux. L’incroyance, même la plus sereine, a besoin du prestige lié au nom de Saint. 16. Bulletin de
18 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure occidentale de l’homme : L’exploration de la matière (août 1955)
241 e d’Église ou même d’Empire et la métaphysique la plus subtile, pour n’aboutir enfin qu’à des définitions à peine différente
242 ce n’était sublime, si ce n’était finalement bien plus intelligent, bien plus sage et bien plus réaliste qu’un Athanase lui-
243 ce n’était finalement bien plus intelligent, bien plus sage et bien plus réaliste qu’un Athanase lui-même n’a pu le concevoi
244 ent bien plus intelligent, bien plus sage et bien plus réaliste qu’un Athanase lui-même n’a pu le concevoir, faute d’avoir p
245 ler les aspects positifs : ceux-ci sont à la fois plus « nouveaux » (voire choquants) pour les esprits encore mal nettoyés d
246 e mal nettoyés des routines d’un passé récent, et plus féconds pour introduire une discussion des aspects dialectiques du pr
247 Pères grecs, et maintenue par des soins jaloux au plus haut point du paradoxe, a créé un type de pensée en tension, ou mieux
248 nt humaines, de même nature, qui ne se rapportent plus de près ni de loin, aux deux termes originaux. S’il est vrai que l’op
249 équivoques et des abus que l’on sait) il n’en va plus de même des couples gauche et droite, liberté et autorité, ordre et m
250 e problème onde et corpuscule en est l’exemple le plus pur20. Certes, il s’agit de phénomènes de même nature, et dont l’oppo
251 eut-être pas vain — l’équivalent des hérésies les plus connues, dualistes ou monophysites, arianistes ou docétistes, l’ortho
252 déchue mais consistante, de « l’ici-bas ». Il y a plus  : dans sa lettre aux Romains, saint Paul révèle que « la création tou
253 tre œil et la lumière, quoique mystérieuse, n’est plus illusion ; et le cosmos n’est pas une fantasmagorie privée de cohéren
254 oute quête de Dieu se rend en même temps la tâche plus ardue en refusant les approches illusoires. De même, toute recherche
255 l’Ordre et le Bien. L’eppur de Galilée me paraît plus « chrétien » que l’indignation de ses juges. L’hérésie du matérial
256 ie au sens précis24, c’est bien ce que j’ai tenté plus haut de mettre en lumière par d’insistants rappels à la christologie,
257 science du xixe siècle durent se sentir d’autant plus libres de s’enfoncer dans la matière et son étude, qu’ils se posaient
258 e taupe dans une galerie où le Soleil ne parvient plus — et l’on finit par l’oublier ou le nier — peut-être fallut-il ce der
259 érieur du domaine propre de sa recherche, ne peut plus établir une distinction sensée entre la matière et quelque autre chos
260 s pendant que se vulgarisait dans les couches les plus étendues de la population occidentale ce « gros bon sens matérialiste
261 vulgarisé, survivant à ce qui fut sa base, n’est plus guère qu’une superstition. Il entretient religieusement des attitudes
262 , puis entre l’énergie et quelque chose qui n’est plus exprimable qu’en formules mathématiques, et qui semble appartenir, pa
263 continuité entre la matière brute et la pensée la plus abstraite. Il faudrait alors dissocier bien plus radicalement qu’on n
264 plus abstraite. Il faudrait alors dissocier bien plus radicalement qu’on ne le fait d’ordinaire la pensée humaine et l’Espr
265 ributs de Dieu. Le divin prend alors les noms les plus bizarres : il est tantôt la forme archétypique organisant les ondes c
266 ndes animant le vide30. Le monde phénoménal n’est plus qu’une apparence flottant sur l’océan sans rivages et sans fond de l’
267 z bientôt que la question d’un au-delà ne se pose plus . Dans l’univers en expansion de l’abbé Lemaître et de Gamow, né d’une
268 ra peut-être à son point initial, vous n’irez pas plus loin ni plus longtemps que la plus extrême galaxie. Mais dans quoi to
269 à son point initial, vous n’irez pas plus loin ni plus longtemps que la plus extrême galaxie. Mais dans quoi tout cela se me
270 ous n’irez pas plus loin ni plus longtemps que la plus extrême galaxie. Mais dans quoi tout cela se meut-il ? Il est vrai qu
271 ssie dont l’esprit « byzantin » explique beaucoup plus qu’on ne le croit les conduites politiques et les façons de penser.
272 périeur à l’âge de l’Univers, que les calculs les plus exacts opérés sur les galaxies lointaines fixent à 2 milliards d’anné
273 axies lointaines fixent à 2 milliards d’années au plus … 21. Voir là-dessus la critique décisive de Karl Barth dans sa Dogma
274 e pense surtout à celle des pays protestants, les plus féconds, alors, du point de vue scientifique — aurait-elle grand-chos
275 le grand-chose à lui offrir ? Elle n’a jamais été plus éloignée des grandes affirmations de Nicée. Elle fait de l’histoire e
276 28. En un sens, la superstition scientifique est plus aveugle que celle qu’on reprochait au Moyen Âge. Car les vérités théo
277 Âge. Car les vérités théologiques d’alors étaient plus à la portée du croyant moyen que les théories de la mécanique ondulat
19 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure technique (octobre 1955)
278 l’homme par la machine » ne trahissent-elles pas plus d’angoisse devant la liberté vertigineuse de l’homme que devant les l
279 é, et qui menacent de stériliser ses facultés les plus humaines : jugement, choix, goût de différer, fantaisie, besoin d’imp
280 éfi de la Nature : il se défend à l’aide d’objets plus durs prolongeant l’action de ses mains et les décisions de sa pensée.
281 que par l’envie d’améliorer son sort ou d’amasser plus de nourriture et de richesses : cette théorie « économique » ou utili
282 ette théorie tragique, reflétant le goût du temps plus que la réalité. L’homme primitif — qui vit encore en chacun de nous —
283 artagé un même repas rituel avec les hommes. Bien plus qu’une « volonté de puissance » qui serait une relation de force à se
284 es vêtements et les maisons, toutes choses un peu plus fortes ou plus solides que l’homme, et qui le mettent en mesure de jo
285 les maisons, toutes choses un peu plus fortes ou plus solides que l’homme, et qui le mettent en mesure de jouer sa partie e
286 e nullement l’intention qui les crée, et même, le plus souvent, n’en rend pas compte : tout est magie à l’origine, tout est
287 érale les motifs religieux, apparaissent beaucoup plus féconds que les motifs d’utilité ou de puissance pour expliquer le po
288 de son âme. Plongé dans la Nature, il la sent la plus forte ; et parce qu’il y projette les angoisses de son cœur, il finir
289 les instincts tyranniques, la mort. Bientôt, les plus spirituels d’entre les hommes concevront Dieu comme semblable à leur
290 me Nature désormais réprouvée par l’hostilité des plus « purs », les hommes moins spirituels pourront se donner licence d’ex
291 s tremblements de terre restent libres ; mais les plus grands fauves, la vermine et beaucoup d’insectes sont vaincus.) D’aut
292 Euler, piétiste de Bâle, ne fut pas seulement le plus grand mathématicien de son siècle, mais l’inventeur de la turbine.  
293 que les valeurs se trouvent inversées : ce n’est plus la Nature qui représente le Mal, mais c’est l’œuvre de l’homme, l’imp
294 ère une opportune « fatalité ». Les machines sont plus fortes que nous, c’est entendu (le marteau est plus dur que la main,
295 us fortes que nous, c’est entendu (le marteau est plus dur que la main, les murs de la maison plus résistants que nos corps)
296 u est plus dur que la main, les murs de la maison plus résistants que nos corps). Mais si vous ne priez plus, ce n’est tout
297 résistants que nos corps). Mais si vous ne priez plus , ce n’est tout de même pas leur faute. Retour à l’axe Au contra
298 ntions autonomes : cette démarche magique ne doit plus nous tromper. Les penseurs d’aujourd’hui qui adoptent cependant à l’é
299 raux. 2° L’idée du Mal est projetée à nouveau non plus sur la Nature mais bien sur la Technique personnifiée et sur ses prod
300 confusion me paraît rendre compte des erreurs les plus manifestes commises par les « antimodernes » que j’ai dits. Erreur s
301 s âme », mais dans le fait que des hommes ne sont plus que les « compléments vivants d’un mécanisme mort ». Or, ce n’est pas
302 e contre la technique eût été justifiée, cent ans plus tôt ; contre l’usine ignoble et insalubre l’ouvrier pouvait dire par
303 dins, ouvriers et bourgeois mêlés. La technique a plus fait pour rapprocher les hommes de la nature que les théories naturis
304 bien par la technique — deux grands problèmes des plus réels vont se poser à l’humanité de l’Occident. Un danger : la techno
305 tenir au pouvoir, ou de contrôler le marché, sans plus se laisser guider par la finalité incertaine et suspecte des souhaits
306 re. Privée d’objectifs à long terme, elle ne peut plus relever que de la morale courante, de ses règles abstraites ou coutum
307 des mythes collectifs : le profit dépend toujours plus de l’économie nationale ; le confort, de la statistique (niveau de vi
308 et l’État seul représentant la Société, il n’est plus de recours contre ses décisions.) L’évolution vers des sociétés close
309 ion vers des sociétés closes nous semble d’autant plus fatale qu’elle se passe sous nos yeux, depuis près d’un demi-siècle.
310 D’où l’idée, répandue dans les élites, qu’un peu plus de technique ne peut produire qu’un peu plus d’étatisme et d’autant m
311 peu plus de technique ne peut produire qu’un peu plus d’étatisme et d’autant moins de liberté. Et, de fait, on ne peut pas
312 i demain la technique paye les masses en loisirs, plus largement qu’elle n’a jamais payé ses actionnaires en dividendes, le
313 es fameuses nécessités techniques ne concerneront plus que lui. Qu’aura-t-il à offrir aux humains libérés pour d’autres rêve
314 que de l’accélérer puissamment, jusqu’au point où plus rien d’avouable ne pourra plus nous empêcher de réaliser enfin ses bé
315 jusqu’au point où plus rien d’avouable ne pourra plus nous empêcher de réaliser enfin ses bénéfices humains. Les loisirs.
316 n, de 1800 à 1950. (On précise qu’il est dix fois plus élevé en 1954 qu’en 1880.) Ces chiffres, je l’avoue, me laissent mal
317 ique, dont le but principal est encore de fournir plus d’objets et plus de bénéfices. Pourtant, ce « sous-produit » n’était-
318 principal est encore de fournir plus d’objets et plus de bénéfices. Pourtant, ce « sous-produit » n’était-il pas d’abord l’
319 s de l’invention technique ? En devenant toujours plus abondant, ne va-t-il pas apparaître un jour prochain comme le vrai bu
320 elle augmentait les besoins. Il peut sembler que plus on la développe, plus s’éloigne l’espoir de satisfaire ces besoins qu
321 esoins. Il peut sembler que plus on la développe, plus s’éloigne l’espoir de satisfaire ces besoins qu’elle pousse en avant.
322 er à mesure que l’Occident prenait une conscience plus exacte du sort des grandes masses asiatiques, à la fois sous-alimenté
323 es. La question « Que faire de ma vie ? » ne sera plus réprimée par cette réponse, plusieurs fois millénaire : « La gagner !
324 r qu’on distingue la suite. Une expérience un peu plus longue nous est donnée par les populations du cercle arctique (Suède
325 les instruments et moyens de culture. On y publie plus de livres que jamais et à vil prix : les bibliothèques et les foyers
326 humain42.   Je sais bien que la vie religieuse la plus intense a signifié longtemps ascèse et renoncement, en Occident comme
327 ens. La preuve qu’il n’en est rien, c’est que nos plus grands mystiques ont vécu dans les pires conditions matérielles. La t
328 e époque où les questions religieuses deviendront plus sérieuses que ne le sont aujourd’hui les questions matérielles, les «
329 siècle, pour aboutir à une pléiade de chercheurs plus ou moins « délirants », dont le mysticisme fut décisif en ce qui conc
330 une vision religieuse du monde et de la vie, bien plus « païen », par cela même, qu’un J.-P. Sartre, qui se place au niveau
20 1956, Preuves, articles (1951–1968). Les joyeux butors du Kremlin (août 1956)
331  ? I. Le changement des icônes Les faits les plus frappants semblent se situer sur une courbe ascendante et continue, a
332 eu les points remarquables pour qu’ils s’alignent plus régulièrement. Elle nous incite surtout à ne pas tenir compte d’une s
333 ts (puisqu’il s’agit d’omissions calculées et non plus de déclarations) — faits tout de même, qui, reliés à leur tour, défin
334 Je ne prétends pas que la courbe descendante soit plus vraie que l’ascendante, ou l’inverse, car elles sont illusoires toute
335 ts à son compte, s’agissant de leurs victimes les plus spectaculaires. 5. K. n’ose pas publier lui-même son rapport, se rése
336 tion » du régime qu’il appelle en même temps « le plus démocratique du monde ». Mais il refuse d’envisager la seule mesure q
337 é spontanée. Celle-ci étant acquise, K. ne risque plus grand-chose à exiger « l’autonomie » d’esclaves aussi rigoureusement
338 rbale, du culte des chefs, répond à une nécessité plus impérieuse : c’est l’alibi de la dictature, devenue difficile à défen
339 URSS) l’auraient sans doute comprise et approuvée plus facilement que le Doyen de Cantorbéry. « Le crime seul doit placer l’
340 s, sans nulle opposition, l’honneur et le sens le plus commun de la justice, sous l’œil intéressé des masses du monde entier
341 tique en a fait d’autres — et posons une question plus gênante : le stalinisme est-il un système différent — si peu que ce s
342 incte du stalinisme nécessaire ? Ne serait-il pas plus simple de le dire ? Non, car tout se compliquerait aussitôt. Si Stali
343 ine, et les approuvent encore quand ils disent ne plus le faire. Je pense, au contraire, que Staline a été brutalement liqui
344 liés. J’essaierai de la faire dans les termes les plus simples. Qu’est-ce qu’un anticommuniste militant ? C’est un homme qui
345 ne et à leur discipline terroriste. Mais il était plus surprenant de voir les simples AAC et PPC (les anti-anticommunistes e
346 re Hervé. Non seulement toutes ces choses ne sont plus niées (les camps, la folie de Staline, son incapacité militaire, sa p
347 été « supprimé » avec le stalinisme, vous n’avez plus de raisons de vous méfier de l’URSS. Réponse : Tout n’est pas condam
348 inisme soit la condition de mes revenus, j’ai dit plus haut les bonnes et solides raisons que j’aurais, dans ce cas, de rest
349 ment que par leurs aveux, par les témoignages les plus formels52. » Et Courtade, témoin du procès, osait écrire : « On cherc
350 entre eux dans leur mythologie, mais ne collaient plus à rien de réel et de vérifiable : « névrose constituée » du langage.
351 celles dont on peut se tirer par un raisonnement plus correct, ni par un supplément d’information ; et qu’elle exclut tout
352 plissement de l’échine, on en a vu bien d’autres. Plus ennuyeux, déjà, ce procédé de K. invoquant la terreur qui régnait au
353 se gâtent pour de bon, c’est quand on reçoit, en plus , l’ordre d’être autonome ! car tout change aussitôt, du seul fait que
354 ange aussitôt, du seul fait que la question n’est plus simplement d’obéir, mais de savoir comment obéir ! Logiquement, le pr
355 et ne peut récuser qu’un seul ordre : celui de ne plus obéir. Le mouvement de l’Histoire, espiègle pour une fois, veut que n
356 , la seule qui ne conduise pas, inévitablement, à plus de tyrannie qu’avant. Comprenez qu’il n’est pas d’autre voie, et que
357 digeant leurs résolutions, ils m’ont l’air encore plus menteurs en critiquant Staline par ordre, qu’en le traitant de génial
358 , mais nous sommes dans une ère scientifique. Ou, plus exactement, technique. Le mensonge y devient erreur, et l’erreur y es
359 pannes, et Lyssenko). Un monde tel qu’on ne peut plus y dire la vérité, n’est pas seulement répréhensible et rétrograde, ma
360 ment où j’écris (fin juin 1956), qu’on ne saurait plus refuser sans examen l’hypothèse d’une dislocation de cet « univers co
361 aditions de l’orthodoxie. Imaginons encore un peu plus loin. Une fois détachés de Moscou, les PC perdraient rapidement le pr
362 moins grave, car l’URSS sans ses partis ne serait plus que la Russie. Aussitôt, son impérialisme, dépouillé de ses prétextes
363 e l’adjectif « communiste », en URSS, ne signifie plus autre chose que bon ouvrier, bon soldat, bon gratte-papier, bon élève
364 ceux qui s’accrochent encore à l’utopie marxiste, plus lente que la technique… Mais laissons ces rêveries, proposées au déda
365 e produits se multiplient déjà et ne s’arrêteront plus . Qu’adviendra-t-il de ces échanges d’idées, si les Russes, qui se for
366 qui oblige. On nous met au défi de donner un peu plus que nous ne possédons ? Il nous faudra donc le créer. 44. Comme le
367 rsonnalité, mais le mépris de la personne. 46. «  Plus on est de fous, moins ça se voit », pourrait au mieux me répondre K.
368 ble un centre dirigeant. C’est un des centres les plus démocratiques et agissant collégialement que notre Parti ait jamais e
21 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur Suez et ses environs historiques (octobre 1956)
369 u ne changerait pas pour si peu. Je vous rendrais plus fort contre moi, et vous ne m’aimeriez pas davantage. Vous n’aimez pa
370 e la politique moderne des océans. L’islam est au plus bas de sa longue décadence. L’Occident maritime domine le monde. Mais
22 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1956)
371 , si je ne me trompe, et qui meurt de vos doutes, plus que de la foi des autres.   C et D (ensemble). Laissez-moi ricaner, m
372 faudra vingt ans. B. Vous voyez donc qu’il n’y a plus une minute à perdre. Sur l’esclavage et la souveraineté nationale
373 tenté de rétablir une échelle des valeurs un peu plus défendable que celle qui prévaut dans ce siècle. Bartók ne gagne pas
23 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur le rêve des sciences (décembre 1956)
374 r leur révolte. Il se peut qu’il en crée d’autant plus qu’il est moins sûr de leur fidélité, ou de la sienne. (Ainsi Don Jua
375 de la Horde d’Or, a toujours préféré la formule, plus brutale et subtile à la fois, des satellites. Elle projette aujourd’h
376 iècle, on ira la chercher dans un temps qui n’est plus celui de l’Histoire : il est question que l’URSS et les États-Unis la
377 ient sur la Terre dans vingt ans, il n’y trouvera plus de rideau de fer ni plus de problème du communisme. Quelques Blancs,
378 ngt ans, il n’y trouvera plus de rideau de fer ni plus de problème du communisme. Quelques Blancs, je l’espère, et beaucoup
379 espère, et beaucoup de Jaunes, les Rouges n’étant plus qu’un souvenir. L’action fille du rêve Nos rêves ne précèdent p
380 s-demain nous rajeunirons, et l’immortalité n’est plus une utopie : on l’obtient in vitro pour d’importants organes. La m
381 t son double La découverte de l’antineutron va plus loin que toutes celles que l’homme a jamais faites par le moyen des s
382 ’ici que dans l’infinitésimal. Les rencontres les plus importantes n’auraient donné lieu, suppose-t-on, qu’à des cataclysmes
383 fin par l’expérience et le calcul l’intuition des plus vieilles cosmogonies religieuses : le monde ne s’est manifesté dans s
384 on sait que le Double est l’un des archétypes les plus anciens de la psyché humaine. Tous les folklores l’illustrent à l’env
385 voir son Double, c’est mourir. Je n’en dirai pas plus aujourd’hui, laissez-moi réfléchir un peu… Nos problèmes d’aujourd
386 lusion : les grands problèmes de demain ne seront plus politiques, mais consisteront à faire face aux solutions massives pro
387 n peuple ou d’un groupe de nations ne se défendra plus sur ses frontières, comme l’imaginent encore tous nos politiciens et
24 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la honte et l’espoir de l’Europe (janvier 1957)
388 rope. » Cette Europe qui aurait pu, en s’unissant plus tôt, cette Europe qui pouvait, en rassemblant ses forces à l’appel an
389 du régime qu’ils approuvent. Ce n’est certes pas plus « rationnel » qu’un traitement de choc, ou que la grève elle-même. C’
390 rouvé cette astuce dont on se demande si elle est plus indécente que pitoyable. A-t-on jamais « le droit » de s’indigner d’u
391 lentement dans les rues totalement silencieuses ( plus un tram et plus une auto), jusqu’à la place où les couleurs suisses e
392 les rues totalement silencieuses (plus un tram et plus une auto), jusqu’à la place où les couleurs suisses et hongroises fur
393 gyars, nous versons notre sang. Te faut-il encore plus , ô Liberté, Pour que ta grâce daigne sur nous descendre ? Poème de Pe
394 inerie s’enraye dès qu’il faudrait se tourner non plus contre l’Europe mais contre ses ennemis. Elle n’a même pas su réagir
395 e liberté. C’est la seule réponse à l’appel de la plus pure révolution de l’histoire. Mardi 21 novembre 1956 Coupures
25 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur Voltaire (février 1957)
396 nfédérés, finalement demeuré français. « L’un des plus beaux aspects de l’Europe », écrit Voltaire, qui y a vécu de 1758 jus
397 du Patriarche au pays de Gex, et son monument le plus vrai. Il a bien sa statue, grandeur nature, dans mon village. Mais ce
398 u bienfaiteur de Ferney Voltaire fait construire plus de cent maisons Il donne à la ville une église, une école, un hôpital
399 ue la publicité fut inventée. Voltaire n’écrivait plus une lettre aux princes intellectuels et temporels de l’Europe sans y
400 vingt ans, le village passe de cinquante foyers à plus de mille habitants, qui deviennent propriétaires par un système que l
401 ncore, Voltaire approuve l’empereur Yont-Chin, le plus sage et le plus magnanime qu’ait eu la Chine, pour avoir chassé les j
402 approuve l’empereur Yont-Chin, le plus sage et le plus magnanime qu’ait eu la Chine, pour avoir chassé les jésuites car, dit
403 et ils valent aujourd’hui comme en 1763, mais non plus contre les jésuites60. Voici sur les méfaits du parti unique : « Les
404 aits du parti unique : « Les Japonais étaient les plus tolérants de tous les hommes ; douze religions paisibles étaient étab
405 assez que les jésuites, de nos jours, ont brillé plus d’une fois au premier rang de la pensée libre : qu’il suffise de cite
26 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (mars 1957)
406 ité un alibi décent de « l’apaisement » mal famé. Plus obscur, ou peut-être refoulé, un motif d’un autre ordre hésite à se d
407 ers abus dans la notion de neutralité J’ai dit plus haut pourquoi le neutralisme est littéralement un mensonge. (Ses part
408 oi. Mais s’agit-il vraiment de neutralité ? Guère plus que de paix dans le cas des Partisans de la Paix. Le neutralisme et l
409 u. Les conflits qui menacent d’éclater ne peuvent plus opposer les voisins de la Suisse, mais l’Europe tout entière à ce qui
410 tant de sa neutralité, refusait de participer non plus aux luttes, mais à l’union de ses voisins ; si elle décidait de reste
411 s voisins ; si elle décidait de rester neutre non plus seulement dans le cadre européen de son statut, mais partout et en to
412 son pratique et de prudents calculs. On aurait le plus grand tort d’y mêler de la morale. Car la neutralité n’est défendable
413 tiste de tirer son épingle du jeu, et d’un besoin plus fier d’indépendance. Je ne sais qui a pu écrire que « seul un État ne
414 ux qui soient dans ce cas. Quasiment autarciques, plus puissamment armés que l’ensemble des autres peuples, l’URSS et les US
415 ait fort bien s’ils étaient seuls, s’il n’y avait plus sur l’échiquier que les deux rois, dès lors invulnérables l’un à l’au
416 chez les pions et chez les fous. Nous ne voulons plus servir au jeu des Grands, disent-ils, ils sont capables de nous laiss
27 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (II) (avril 1957)
417 on n’y croit pas, ce motif de neutralité ne tient plus . 3. Le groupe d’États considéré se réserve un rôle humanitaire, ou d’
418 our payer — et l’on sait que les bombes H coûtent plus cher que nos divisions réunies — mais alors c’en sera fait de l’espoi
419 qui assure les régimes « populaires » : il n’y a plus de troupes russes en Tchécoslovaquie. Ce qui maintient le système dan
420 ement menacés. Selon le plan Bevan, il n’y aurait plus d’armées (européenne, américaine ou nationales) pour s’opposer à ces
421 serait neutre aussitôt que faite, n’entraînerait plus pour eux nul changement de statut. Le principal obstacle à l’adhésion
422 Le principal obstacle à l’adhésion de la Suisse ( plus neutre que la Suède et que l’Autriche), disparaîtrait d’un coup sans
423 dépendance reconquise, leur paraîtrait sans doute plus attirante que le service militaire national. (Même s’il est vrai que
424 her longtemps que nos armées nationales ne paient plus  ?) Reste ma seconde question. Supposons l’union faite, d’autant plus
425 conde question. Supposons l’union faite, d’autant plus vite, d’ailleurs, qu’on l’aura présentée comme la vraie condition d’u
426 e, et armée, l’Europe indépendante deviendrait le plus grand des Grands occidentaux. (Elle compterait en effet plus d’habita
427 des Grands occidentaux. (Elle compterait en effet plus d’habitants que l’URSS et les USA additionnés.) Nous voici ramenés au
28 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (fin) (mai 1957)
428 craindre que des partis pris d’ordre sentimental plus qu’idéologique ne tranchent pratiquement la question non point au ter
429 a question non point au terme d’une analyse menée plus loin que la mienne ou plus correctement, mais, au contraire, faute de
430 me d’une analyse menée plus loin que la mienne ou plus correctement, mais, au contraire, faute de toute analyse des concepts
29 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur deux écrivains politiques (juin 1957)
431 ilège comparable à celui que donne à l’adversaire plus faible le joueur qui accepte un handicap. Mais si cet adversaire anno
432 e communiste, au seul énoncé du projet. Il serait plus habile de feindre que ces mesures n’ont rien de gênant pour le Parti,
433 p sensible vient d’être touché, les réflexes sont plus forts que tout, le cri part, et l’on s’est trahi… Fort brillamment éc
434 utre, ce livre accroche et convainc dès le début, plus qu’aucun ouvrage politique que j’aie lu ces dernières années, mais pe
435 nsistant : Voltaire pensait ainsi, mais le disait plus vite, encore que plus d’une page de notre auteur l’évoque, et rappell
436 nsait ainsi, mais le disait plus vite, encore que plus d’une page de notre auteur l’évoque, et rappelle le ton vif et percut
437 e, vraie nouveauté du livre, serait à tous égards plus efficace. On objecte que les lois existantes suffisent bien, mais il
30 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le pouvoir des intellectuels (juillet 1957)
438 » Expression de dédain ou de ressentiment, des plus fréquentes en France dans la presse et les revues. L’homme de la rue
439 t donc impossible, par définition, qu’il détienne plus ou moins de « netteté » intrinsèque dans une réalité qui serait indép
440 fédérale surgie spontanément parmi les hommes les plus libres de tous nos peuples ? Si Napoléon avait vraiment voulu créer l
441 lichés, et ce sont ces clichés qu’il « promeut », plus qu’une vraie connaissance mutuelle. La méthode est sûrement réaliste.
442 . Je pense à cet ami qui soupirait : « Ah je n’ai plus le temps d’écrire, même aux amis, je ne réponds plus qu’aux lettres a
443 s le temps d’écrire, même aux amis, je ne réponds plus qu’aux lettres anonymes ! » aj. Rougemont Denis de, « Sur le pouv
31 1957, Preuves, articles (1951–1968). L’échéance de septembre (septembre 1957)
444 ule chose me paraît certaine : ce ne sont pas les plus gais qui s’en vont. Mais chercher si ce sont les plus durs, les plus
445 gais qui s’en vont. Mais chercher si ce sont les plus durs, les plus mous, les plus souples ou les plus staliniens est un j
446 vont. Mais chercher si ce sont les plus durs, les plus mous, les plus souples ou les plus staliniens est un jeu dont Boris S
447 cher si ce sont les plus durs, les plus mous, les plus souples ou les plus staliniens est un jeu dont Boris Souvarine a mont
448 plus durs, les plus mous, les plus souples ou les plus staliniens est un jeu dont Boris Souvarine a montré toute la vanité.
449 d’être l’espoir du monde depuis qu’elle n’en est plus la peur. Qu’elle réussisse ou non à se démocratiser par les moyens de
450 autre, les livres, les pamphlets et les articles, plus intelligents qu’informés, plus informés que judicieux, plus judicieux
451 s et les articles, plus intelligents qu’informés, plus informés que judicieux, plus judicieux que sensibles, ou plus sensibl
452 ligents qu’informés, plus informés que judicieux, plus judicieux que sensibles, ou plus sensibles que sensés, et moins réali
453 s que judicieux, plus judicieux que sensibles, ou plus sensibles que sensés, et moins réalistes que tout cela, enfin les slo
454 prises de conscience nécessaires. Rien ne serait plus injuste que de dire aux Français qu’ils ont mis beaucoup de temps à c
455 e. Ce n’est point parce que la France aurait été plus « colonialiste » que d’autres que le drame algérien s’est noué. Ce n’
456 git de reconnaître que l’affaire algérienne n’est plus (si elle le fut jamais) une affaire nationale, ni même internationale
32 1957, Preuves, articles (1951–1968). Pourquoi je suis Européen (octobre 1957)
457 ossible qu’ils nous apportent les témoignages les plus ardents et les plus sérieusement motivés de leur volonté de rejoindre
458 apportent les témoignages les plus ardents et les plus sérieusement motivés de leur volonté de rejoindre une Europe rénovée
33 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le crépuscule d’un régime (octobre 1957)
459 peu mystérieusement comme « un des ensembles les plus suggestifs du monde ». Fin d’après-midi pâle sur les dômes de Saint-M
460 ous approuvez les élections. A. — Je ne vous suis plus . R. — C’est pourtant simple. Si les démocraties égalitaires croyaient
461 les passionne ou que l’on peut vérifier, il n’est plus question de voter. Personne ne veut élire au suffrage universel un jo
462 ange de plébiscite et de rugby, cette compétition plus sportive que proprement politique et qui finit par des échanges de co
463 peut que la société de demain exige une précision plus grande. On ne saurait mettre aux voix la vérité, quand la moindre err
464 ul doute. Le malheur veut qu’elles aboutissent le plus souvent à des dictatures criminelles, justifiées par tous les prétext
465 extes que fournit l’utopie démocrate. A. — Parlez plus bas, on nous entend aux autres tables ! R. — Croyez-moi, la Démocrati
466 le cauchemar du xxe siècle. L’Occident n’y croit plus . Il la revend d’occasion aux peuples dits sous-développés, qui l’user
467 nombrables du réel. Je n’y puis rien, ni vous non plus . D’ailleurs, cela se pratique déjà. Un gallup poll perpétuel donnera
468 émanée de ces marbres. Elle règne, taciturne, au plus bel espace vide jamais délimité par l’artifice humain. 66. Aristocr
34 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur un certain cynisme (septembre 1957)
469 rritation contre le train du monde, qu’on ne peut plus changer. Je suis ami de la France. Je me sens déprimé. R. — Vous ne l
470 nt sans rapports entre elles et sans rapports non plus avec ce qui est actif dans la réalité française. Prenez le théâtre « 
471 … R. — J’en déduis que votre pays se franciserait plus facilement que la France ne s’américanise. Vous nous donnez des recet
472 France intellectuelle partout présente et vive au plus brûlant du débat de l’époque, « invisible et fréquente ainsi qu’un fe
473 vaut que l’on s’étonne. Voyez Paulhan, rien n’est plus jeune que sa manière de provoquer les lieux communs, fût-ce d’avant-g
474 t que de vitalité. Chez vous, les floraisons sont plus rapides et les succès aussi, mais moins profonds, puis c’est l’oubli
35 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1957)
475 ’un André Philip, hommes politiques, est d’autant plus frappante que ceux qui les attaquent sont des clercs patentés dont on
476 tre écoles, dont voici les maximes. 1. Il ne faut plus de guerres franco-allemandes. Cette conviction fit les premiers fédér
477 décidaient de se battre demain, ils ne pourraient plus le faire qu’à coups de bâton. D’autres raisons d’unir l’Europe sont a
36 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la pluralité des satellites (II) (décembre 1957)
478 urpris, et l’ampleur de l’ébahissement : l’un des plus grands du siècle qui se voit le mieux servi de toute l’histoire à cet
479 pale de l’opinion publique. Rien au monde ne peut plus vous empêcher de penser que les Soviets ne sont pas si mal, puisqu’il
480 déclencherait en faveur du même régime qui, un an plus tôt exactement, comme par hasard, réduisait au silence de la mort l’u
481 que peut lancer dans un an des spoutniks beaucoup plus sophistiqués et confortables, emportant le catalogue de Sears Robuck,
482 up sûr de chaque sensation renouvelée. On ne peut plus arrêter cette bêtise déchaînée. Mais un peu d’esprit politique saura
483 militaires nettement sinistres ; c) appréciation plus modérée du lancement des premiers spoutniks : on attendait la Lune, o
484 e. En vérité, ce plan eût préparé le public à une plus juste appréciation de l’événement. C’est une manière aussi de respect
485 aux russes), des éliminations moins visibles mais plus fondamentales s’opèrent : le régime des kolkhozes s’esquive sans brui
37 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la fabrication des nouvelles et des faits (février 1958)
486 n déduit que, sans agences, il n’y aurait pas non plus de nouvelles, et qu’aux yeux de l’homme de la rue, il ne se passerait
487 aux yeux de l’homme de la rue, il ne se passerait plus rien dans le monde. En termes très voisins, un peu plus généraux, on
488 ien dans le monde. En termes très voisins, un peu plus généraux, on pourrait affirmer, et on l’a fait, que sans historiens p
489 ait affirmer, et on l’a fait, que sans historiens plus d’Histoire. Le sophisme paraît éclatant. Si l’on y réfléchit avec que
490 nous fabrique les faits (au point qu’il n’y en a plus si elle se met en grève) mais encore elle les influence ou parfois mê
491 que ». Cet appareil de 100 mètres de diamètre, le plus grand du monde, disait-on, permettrait pour la première fois de perce
492 qui obsède encore les foules est périmé. Ce n’est plus l’exactitude des nouvelles publiées qui est en question, mais leur ch
493 présentation, qui permettrait de donner une image plus conforme de la réalité globale ? Du nombre immense des événements de
494 eraient capables de dégager certaines résultantes plus valables. Mais qui donnerait à ces cerveaux le programme sans lequel
495 a liberté de critique. Or c’est précisément notre plus sûr recours. Réformer la presse d’information me paraît impossible ou
496 entôt conduits dans un ordre d’action où ce n’est plus la dent dure mais la vision lucide et la main ferme qui assurent parf
38 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un patriotisme de la terre (mars 1958)
497 orts réguliers entre la Terre et les planètes les plus proches. La Terre sera entourée de toute une famille de satellites ar
498 ns le Monde d’aujourd’hui. Cette prévision est la plus optimiste. On me dira qu’elle se fonde sur du wishful thinking. Mais
499 compagnons de Cortés sur des millions d’Aztèques plus fins qu’eux, mais surpris. Le patriotisme terrien va dominer le siècl
500 n genre nouveau avec Cyrano de Bergerac. Un genre plus poétique ou imaginatif, pataphysique ou scientifique, et généralement
501 ient tous fous à force de vivacité et n’aient pas plus de mémoire que la plupart des nègres ». Mais déjà nous ne sommes plus
502 la plupart des nègres ». Mais déjà nous ne sommes plus en Utopie : la prévision se veut scientifique, comme elle le sera che
503 e, dans la terreur et la pitié. L’humanisme n’est plus cette chose molle qu’on obtient en évaporant l’essence chrétienne de
504 it d’être homme, mis au défi et dépassé. Ce n’est plus drôle du tout. Il faut faire attention. Car la science a déjà devancé
505 tranquillisés » et modifiés, ou devenus cent fois plus intelligents, verront-ils autre chose dans nos œuvres que des erreurs
506 nerveux changera le monde d’une manière beaucoup plus radicale que ne l’a fait jusqu’ici la technique, car elle changera le
39 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la prétendue décadence de l’Occident (avril 1958)
507 ez celui qui, s’étant risqué, a perdu ou ne croit plus à l’enjeu pour lequel il luttait en fanatique : pessimisme du militan
508 ble l’échec d’une seule partie à quoi l’on tenait plus qu’à toute autre, qu’il s’agisse d’une culture, d’une cause ou d’une
509 il ne pouvait manquer de produire la jérémiade la plus amplement modulée sur nos perspectives prochaines. Sorel, Bergson, Sp
510 ous l’ont répété sans relâche : l’Occident n’en a plus pour longtemps, ses vieilles vertus sont épuisées, les barbares vont
511 me, et pour faire la leçon à ceux qui n’y croient plus , mais qu’on n’oserait pas attaquer si elles étaient mortellement mena
512  barbarie » durable, ou remplacée par une culture plus haute. Car auparavant, ses périodes dites par certains de décadence p
513 d’une civilisation ou d’une culture : l’imitation plus faible ou la répétition vulgarisée prenant le pas sur la création ; l
514 nement, ses arts, ses sciences, et ses manies les plus grotesques. En revanche, voit-on les masses occidentales adopter le t
515 nt avec les origines ? Peut-être aux USA, en URSS plus brutalement ; et ce fut le cas en Europe durant la basse époque bourg
516 n Amérique. La renaissance religieuse est combien plus puissante dans nos diverses confessions que les modes littéraires qui
517 e provoque son application sont le signe d’un mal plus profond. Le grand délire nationaliste qui a provoqué les guerres mond
518 ilà bien le problème du siècle planétaire. Il est plus immédiat et mieux déterminé que les spéculations sur notre décadence 
519 e culture ou civilisation qui propose aujourd’hui plus et mieux, avec quelques chances d’être crue ? Certes, le communisme o
40 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un centre qui doit être partout (mai 1958)
520 Cependant, les raisons qu’on invoque sont toutes plus ou moins raisonnables, et voilà leur faiblesse commune. Car si l’on v
521 Au niveau de la psychologie et du vocabulaire les plus courants, disons que le Centre a pour double fonction de rassurer et
522 ue le centre de « l’hémisphère principal » serait plus voisin de Berlin, voire, en trichant un peu, de Londres ou de Paris.
523 et autour de Berlin, des Russes. On cherche donc, plus près du cœur du continent, une région plus axiale et plus dense… Comb
524 donc, plus près du cœur du continent, une région plus axiale et plus dense… Combinant les motifs géodésiques et la dialecti
525 s du cœur du continent, une région plus axiale et plus dense… Combinant les motifs géodésiques et la dialectique du sacré av
526 orien des mythes de l’âme européenne. Au nord, la plus haute chaîne du Jura, traversée par le col de la Faucille et la Route
527 et de Coppet gardent les traces radioactives des plus brillantes constellations d’esprits qui influencèrent notre horoscope
528 qui effraie certains, me paraît au contraire des plus conformes au génie de notre culture toujours ouverte vers l’universel
41 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (I) (août 1958)
529 la nouvelle Constitution est peut-être le mot le plus mal entendu par la plupart des hommes de notre temps, et particulière
530 mme interne, soit comme externe. Le quatrième est plus nettement externe : c’est celui de la fonction que l’ensemble françai
531 édération (« cette utopie ») une confédération («  plus réaliste ») seraient bien en peine de dire en quoi ce qu’ils veulent
532 e fédéralisme était une des formes politiques les plus communes employées par les sauvages. Chateaubriand. Pendant la révolu
533 ’une vaste communauté d’intérêts qui ne sauraient plus être assurés par les seules entités nationales, la volonté de tenir c
534 que celui qui ne peut pas le moins ne peut pas le plus . Elle constate que l’attitude nationaliste unitaire à l’intérieur des
42 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (II) (septembre 1958)
535 u trois partis naître par scissiparité d’un parti plus ancien, non point pour tenter d’imposer telle mesure jugée plus oppor
536 on point pour tenter d’imposer telle mesure jugée plus opportune, mais à la suite de désaccords sur « la doctrine ». Or, qu’
537 itique : c’est que la politique réelle n’existait plus pour eux ; ou si parfois elle insistait durement, elle était ressenti
538 nt le jour où l’assemblée prise de panique fit sa plus grande majorité depuis douze ans, pour appuyer le ministère Pflimlin.
539 elle-même renversée, en vertu d’une des lois les plus simples de l’énergie psychologique : la volonté pratique de ne pas fa
540 dre sur quelque compromis. — Mais alors, il n’y a plus de politique s’écria ce député consterné. — Je crains bien, répliquai
43 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le vocabulaire politique des Français (novembre 1958)
541 novembre 1958)aw Quand les « masses » ne sont plus la masse. — Les chiffres du référendum me paraissent commander une sé
542 er sans rire que le référendum français n’est pas plus populaire qu’il est démocratique. On parle de plébiscite (du latin pl
543 gage. C’est un paradoxe étymologique, mais il y a plus . Nonobstant la définition de la démocratie comme volonté du plus gran
544 t la définition de la démocratie comme volonté du plus grand nombre, le plébiscite est généralement considéré par les França
545 renoncerait à invoquer ce terme, qui ne signifie plus rien puisqu’on l’applique à tout ? On se verrait contraint de définir
546 , des mêmes choses qu’aujourd’hui, mais ce serait plus clair et moins bête. Simplifiez par « démocratie » les polémiques con
547 miques contemporaines, vous verrez comme tout est plus net !   Sur une phrase insensée. — Jean-Paul Sartre est une belle in
548 nt non. Penserait-il qu’une nation « adulte » n’a plus besoin d’être gouvernée ? On peut l’imaginer, mais non pas le vérifie
549 et j’en passe, n’apparaît guère dans son ensemble plus « adulte » que la Nouvelle Vague. La phrase citée n’a aucun sens, mai
550 ant actuel, je voterais plutôt pour Dieu : il est plus modeste. » Cette phrase bizarre esquisse une distinction — rhétorique
551 ière, elle demeure élective, mais elle est encore plus laïque : point de prières publiques ni de serment sur la Bible. Ceci
552 ulte » cette fois-ci, et d’un socialisme concret, plus poussé que partout ailleurs. (La Suisse républicaine est bien moins p
553 d.) C’est que la royauté, dans ces nations, n’est plus sacrée mais respectable et respectée. Elle ne peut exciter ces fureur
554 La majorité des non contre la CED était-elle donc plus homogène et plus valable ? Elle comptait ceux qui, hier, ont voté non
555 on contre la CED était-elle donc plus homogène et plus valable ? Elle comptait ceux qui, hier, ont voté non, plus les gaulli
556 ble ? Elle comptait ceux qui, hier, ont voté non, plus les gaullistes. L’anti-Europe de 1954 s’est regroupée contre le Génér
44 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
557 e avec la Société elle-même, encore qu’il soit le plus souvent symbolisé par une dramatis persona, pour les besoins de la na
558 et soumis par l’intermédiaire d’analyses toujours plus indiscrètes aux règles de l’hygiène et de la sociologie — tout nous s
559 ns, c’est-à-dire trop sociologique, ne laisserait plus de place à l’amour passionné, tel qu’il fut inventé au xiie siècle p
560 e telle comparaison fasse tout son prix. D’autant plus différents à tous égards, sauf à un seul, seront les trois ouvrages e
561 eul, seront les trois ouvrages examinés, d’autant plus significative l’action du mythe qui s’y trahit, et qui est leur seule
562 re de naissance, l’Amérique est patrie d’accueil, plus que d’exil. Le lecteur devinera que je l’aime, malgré tout ce qui m’i
563 l’interdit et posséder l’inaccessible, qui est le plus vrai, puisqu’il ouvre l’accès à la vie d’extase, mais qui le sépare e
564 dire ? Tout ce que nous voyons là, sans doute, et plus encore. S’il avait pu le dire autrement, il l’aurait fait (et nous ne
565 ns voyageurs médusés, deux fois ou plusieurs fois plus âgés qu’elles, révèlent leur vraie nature, laquelle n’est pas humaine
566 ée à un psychiatre américain, soit, d’une manière plus convaincante, par la cynique désinvolture du style des mémoires de Hu
567 magie noire. Tout cela sur un fond d’hérésie bien plus dangereuse alors que ne le sont aujourd’hui les frénésies qui affecte
568 la haute littérature européenne, qu’illustreront plus près de nous un Goethe, créant le personnage de Mignon, un Novalis dé
569 rgeoises de l’Occident constituant l’exception la plus remarquable. Ils sont bien moins contre nature que contre-civilisatio
570 gonisante. Cependant, ceux qui ont lu Lolita avec plus d’amusement pervers que d’émotion, seront en droit de douter de la lé
571 roire, allusions aux péripéties et situations les plus typiques de la légende de Tristan. Mais il est curieux de noter qu’à
572 oust, mieux achevée sans doute et d’accès combien plus facile, mais d’une moindre vertu spirituelle. J’aurais aimé parler de
573 figurer dans un contexte qu’il dépasse, d’autant plus qu’il s’agit ici d’aborder son livre sans fin sous le seul angle de l
574 ituer la citation au commentaire. Mais une chance plus bizarre vient servir mon propos. Je découvre en effet que Musil, non
575 la, dit Agathe, avec le fait que l’amour n’existe plus , que seules demeurent la sexualité et la camaraderie ? — Cela ne s’ac
576 lrich conte à nouveau l’histoire de « la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : Elle l’avait ravi co
577 it brusquement : — Celui dont les excitations les plus fortes sont liées à des expériences qui sont toutes d’une manière ou
578 nt, des phénomènes analogues sont fréquents. Dans plus d’une existence, la sœur imaginaire n’est que la forme juvénile, insa
579 brûler. Et ils croient découvrir, aux époques les plus différentes, que c’est l’état présent de la société qui condamne la p
580 tion de passion amoureuse, parce que celle-ci est plus religieuse que sexuelle, juge puéril de se préoccuper encore d’amour,
581 néanmoins contents. L’homme et la femme n’y sont plus que « porteurs de germe mâle ou femelle » ou encore « partenaires sex
582 Lorsque leurs regards se croisèrent, il n’y eut plus entre eux qu’une seule certitude : c’est que tout était décidé et que
583 vagues, cravache un voile d’écume ; une exigence plus forte encore leur commandait le calme, et ils furent incapables de se
584 ouve des traces jusque dans les circonstances les plus banales de l’amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tout tra
585 iées au fait qu’un être s’imagine voir son moi le plus secret l’épier derrière le rideau des yeux d’un autre. D’où l’illusi
586 tes les contradictions, et sur son cœur, il n’est plus de parole vraie ou fausse, chacune étant, hors de l’obscur, l’incompa
587 s toutes les limites et, comme ils ne percevaient plus aucune séparation, ni en eux ni dans les choses, ils ne formaient plu
588 n, ni en eux ni dans les choses, ils ne formaient plus qu’un seul être. Mais cet accomplissement dans l’Île, symbolique de
589 eh ! dit Tristan, quelle départie ! » Mais il y a plus . La lucidité de Musil s’attaque ici à la formule même du Roman et la
590 lité, et le Roman dans l’analyse psychologique la plus banale et déprimante. C’est pourquoi Musil semble bien avoir écarté c
591 , à l’état d’amour pur, à l’extase d’un amour non plus égocentrique, mais bien allocentrique : « N’avoir plus de centre du t
592 égocentrique, mais bien allocentrique : « N’avoir plus de centre du tout, participer au monde sans réserve, sans rien garder
593 mour partagé n’évoque-t-elle pas aussi un mystère plus prochain, une autre rédemption de l’éros par l’Agapè ? L’interdit fas
594 Il se peut que Musil, à son insu, l’ait approchée plus que nul autre. Je signale au génie de demain ce précurseur considérab
595 que sa lucidité a seule retenu d’achever l’un des plus beaux romans de l’Europe de naguère. IV. La passion de Boris Paste
596 mun aux deux ouvrages : elle m’en paraît d’autant plus surprenante. Je vois bien qu’on peut l’attribuer à des motifs acciden
597 isons, d’ailleurs, qui ne sont pas dans ce livre, plus d’un lecteur sera sincèrement choqué de m’en voir parler comme d’un r
598 omme d’un roman d’amour. À vrai dire, ma thèse va plus loin : c’est « l’affaire Pasternak » dans son ensemble, j’entends le
599 st le roi Marc qui l’en sépare ? Je me mis à lire plus avant. Une jeune fille, Lara, éveille la nostalgie du docteur Jivago,
600 abord comme une protestation contre la société : Plus encore que leur communauté d’âme, l’abîme qui les séparait du monde l
601 it partie de la justification de la passion, bien plus qu’elle ne relève d’un système politique ou social différent ; en d’a
602 e qu’il est devenu la proie d’un pouvoir beaucoup plus absolu : l’état de passion. J’ai montré dans L’Amour et l’Occident
603 eut communiquer. De là que la forme de passion la plus commune, parce que la mieux communicable, soit celle qui fait écrire
604 s mieux que dans l’élan lyrique de son récit. Lié plus que tout autre à la littérature par une complicité d’origine et d’ess
605 e se déclarer et de propager sa contagion. Il y a plus . La nature des interdits sociaux détermine le niveau psychologique et
606 e Docteur Jivago, par exemple, est de beaucoup le plus traditionnel des trois romans qu’on vient de considérer. L’ouvrage de
607 démarches de la science et de la psychologie les plus récentes. C’est que la nature des obstacles diffère du tout dans les
608 s. Politique et sociale en URSS, donc extérieure, plus primitive en quelque sorte, elle ne met pas en jeu les mêmes ressourc
609 en jeu les mêmes ressources que dans une société plus libérale ou relâchée, ou décadente : là, l’obstacle s’intériorise, l’
610 mœurs dans les démocraties de l’Occident ne sont plus défendus sans scrupules par les élites des deux partis. Je ne vois gu
611 tat. La passion qui voudrait les violer ne serait plus condamnée, mais simplement soignée, aux frais de la Sécurité sociale.
612 elle ? Mais j’imagine parfois d’autres obstacles, plus subtils et tenaces que les tabous sociaux. J’y ai fait allusion à pro
613 peut imaginer ces éléments d’animalité. C’est une plus grande entreprise qui me tente : fixer une fois pour toutes la périll
45 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur une phrase du « Bloc-notes » (mars 1959)
614 fut Goering : elle ne connaissait pas ce nom-là. Plus fort : un bachelier m’apprend que de Gaulle « à ce qu’il paraît » s’e
615 lles décidaient de se battre, elles ne pourraient plus le faire qu’à coups de bâtons et de pages de rhétorique. Déroulède es
616 agon ne suffit pas. Jean Monnet fait tout de même plus sérieux : je ne le crois pas du tout naïf et vous ne l’accuserez pas
617 des coalitions non moins redoutables et beaucoup plus réelles ; et surtout devant des tâches économiques, éducatives et spi
618 leur telle qu’aucun de nos pays, fût-il la France plus l’Algérie plus un bon tiers de l’Afrique, ne saurait plus rêver de le
619 ucun de nos pays, fût-il la France plus l’Algérie plus un bon tiers de l’Afrique, ne saurait plus rêver de les affronter seu
620 lgérie plus un bon tiers de l’Afrique, ne saurait plus rêver de les affronter seul. Direz-vous que je fais bien des histoire
621 menacée et des ouvriers de sa cause. Vous pouvez plus que d’autres. Vos omissions agissent : autant ou davantage que ces éc
622 nsmettre » un massacre jusque dans les foyers les plus paisibles. Mais à l’instant précis où se croisent les deux séries, to
46 1959, Preuves, articles (1951–1968). Rudolf Kassner et la grandeur (juin 1959)
623 que l’Autriche a donnés à l’Europe sont parmi les plus grands des Lettres de ce temps. Ils illustrent, au même titre que ceu
624 r des formules explicites. Même dans son essai le plus discursif, relativement, celui qui donne son titre au recueil, les mo
625 loi interne et de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans destinée, un Indiscret. « Sa substance interne est cr
626 sée privée, est tourmentée.) Penser n’est pas non plus s’ingénier sur des idées et des combinaisons d’idées : mais créer de
627 dire l’appréhension poétique du monde. Rien n’est plus étranger au nominalisme qui envahit la critique sous l’influence du j
628 omme les belettes ou les étoiles filantes. » Mais plus encore que leur conception de l’« existence » et que leur ironie, ce
629 eurement ; ou encore les dissout dans une réalité plus absolue. Telle est la forme des dialogues où culmine son art. De ces
630 rlocuteur, tour à tour, atteint à l’expression la plus virulente de sa vérité — si bien que la conclusion ne peut être qu’im
631 euls qui se font de la poésie une idée finalement plus favorable au Livre de Job et aux proverbes zen qu’à Lamartine ou même
632 Sans doute à cause de la réserve qu’inspirent les plus profondes admirations. Mais peut-être aussi, et surtout, parce que je
633 s des meilleurs esprits (morts et vivants) et des plus authentiques Grandes Dames, mais aussi d’une foule de figures touchan
634 t, une platitude. Qu’il s’agisse de ses pages les plus denses ou des anecdotes qu’il contait avec un humour énergique (ces d
635 er. Kassner, Rilke et le zen Une amitié des plus complexes, pour ne pas dire ambivalente, a lié longtemps Rudolf Kassn
636 ces essais, Kassner, tout en mettant le Poète au plus haut comme pur lyrique sans faille et sans clichés, prend ses distanc
637 que, pourtant, il ne cesse de tenir pour l’un des plus grands depuis Dante. Le monde de Kassner, au contraire, est le monde
638 être avec mon œuvre, qui comptait à ce moment-là plus d’un demi-siècle. Atteindre le but sans le voir (blind), celui qui pe
639 acte, mais cet acte est en outre notre pensée la plus profonde, l’ultime, et le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen s
640 rd, et celui-là seul peut y arriver qui ne sépare plus l’acte de l’ascèse. Ceci est absolument hindou, ajoute Kassner, appa
641 rd la seule forme possible de la foi — ce qui est plus gnostique qu’orthodoxe… Ne tire-t-il pas le zen de son côté ? Il ajou
642 boire te semble amer, deviens Vin. Ici, dit-il, plus de théâtre… Il s’agit de limites, d’abîme, de centre et d’absence de
643 poil), ce dernier est Maître, dans l’acception la plus élevée du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il est l’art sans a
644 e tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarquable. Il semble que Kassner ne se soit pas souvenu d’avoir écr
645 omme si le but était l’infini… Un bon archer tire plus loin avec un arc de moyenne puissance qu’un archer sans âme avec l’ar
646 nne puissance qu’un archer sans âme avec l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais de la « présence d’espr
647 te : le disciple dit au maître : Je crains de ne plus rien comprendre… Est-ce moi qui touche le but ou bien le but qui m’at
648 lèche, moi, s’amalgament tellement que je ne suis plus capable de les séparer… Le Maître m’interrompit alors et dit : Voilà
649 re mieux que vous, vous seul sans doute… Il n’est plus là. Mais j’imagine que ses Propos, que l’on commence à publier, vont
650 e (surtout en France) par l’un de ses aspects les plus particuliers, j’entends par sa relation récemment entrevue avec ce qu
651 lation récemment entrevue avec ce qui semblait le plus éloigné d’elle, j’ai tenté d’épouser son style et son mouvement, esse
652 andeur authentique. Je pensais à ce personnage du plus beau dialogue de Kassner92, l’oncle Hammond Sterne, de Bath, qui haïs
653 temps de mon semestre à Berlin, en 1895, pendant plus d’un demi-siècle, j’ai marché trois heures par jour ou parfois plus…
654 cle, j’ai marché trois heures par jour ou parfois plus … Si l’on calculait cela en kilomètres, on obtiendrait un chiffre cons
655 e pas, je garderai peut-être celle d’avoir été le plus grand promeneur de la littérature universelle, malgré mes cannes ou à
47 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur un chassé-croisé d’idéaux et de faits (novembre 1959)
656 et la Russie développent sur table rase beaucoup plus vite que nous, à peu près aussi vite l’une que l’autre, depuis le dép
657 , il est clair qu’aucune contradiction ne saurait plus exister entre les buts des systèmes en présence. On ne voit plus en q
658 tre les buts des systèmes en présence. On ne voit plus en quoi la victoire idéologique du communisme différerait des réalisa
659 e à proclamer que les Russes atteindront ces buts plus vite que les Américains, puisque l’économie soviétique, qui n’a que 4
660 e idéologique » entre l’Est et l’Ouest n’est donc plus à ses yeux qu’une lutte de vitesse, et le « meilleur système » est si
661 ur système » est simplement celui qui va mener le plus vite au même but ! Avouez qu’il n’y a pas là de quoi se battre… À ceu
662 ècle, c’est ce que Marx attaquait et méprisait le plus . Quant au point de vue américain — non pas celui du State Department,
663 n éditorial de Walter Lippmann : La faiblesse la plus grave de notre société, c’est que nous ne sommes unis dans la poursui
664 ociété achevée, qui a atteint ses buts et qui n’a plus de grands problèmes à résoudre. La force du régime soviétique… c’est
665 sme dans cet argument que dans ceux de K. ; guère plus de justification au défaitisme occidental qu’aux vantardises soviétiq
666 s intellectuels, se dit en somme : — Nous n’avons plus de grande idée, eux en ont une. Nous sommes riches, heureux, arrivés,
667 ur le ventre, on dirait qu’ils s’inquiètent de ne plus savoir pourquoi c’était tout à l’heure impensable… Que K. se soit ass
668 ien entendu avec les grands capitalistes, mais au plus mal avec les chefs syndicalistes, et que les vulgarités de Hollywood,
669 ture intermédiaire entre le dictateur et l’homme. Plus près de l’homme qu’on ne le croyait.   Le grand chassé-croisé du siè
670 ue à leurs principes, et que les Russes acceptent plus facilement de subordonner leur doctrine aux nécessités de leur constr
671 tchev a certainement donné des résultats beaucoup plus importants que la comptabilité politique n’en dégage. (Elle ne révéle
672 e la Russie et de l’Amérique se sont rapprochées, plus puissantes et plus efficaces que les oppositions idéologiques, figées
673 ’Amérique se sont rapprochées, plus puissantes et plus efficaces que les oppositions idéologiques, figées et pâlies à l’arri
48 1960, Preuves, articles (1951–1968). Sur la détente et les intellectuels (mars 1960)
674 ntellectuels (mars 1960)bb Il me sera d’autant plus facile d’en parler d’une manière détendue que ma seule intention, dan
675 ant). Il y eut l’Octobre de Pologne. Et Budapest. Plus près de nous, les autocritiques d’intellectuels quittant le parti com
676 -ce pas ? Ceux de ma génération en ont assez. Les plus jeunes ne connaissent de l’URSS que Lunik III. Mais si l’on veut alle
677 de l’URSS que Lunik III. Mais si l’on veut aller plus loin, et il le faut, un peu de clarté crue sur les données de l’affai
678 lutte idéologique. Si la lutte idéologique n’est plus la guerre, si celui qui s’oppose n’est plus un belliciste, la premièr
679 n’est plus la guerre, si celui qui s’oppose n’est plus un belliciste, la première donnée du dialogue est restituée : ne pas
680 t ce que publient le Kommunist et Novy Mir, cités plus haut, la lutte idéologique des Soviets contre l’Occident serait compa
681 ous reproche à tort ce dont nous l’accusions avec plus de raison que de plaisir. Sa conception de la lutte dans le domaine d
49 1960, Preuves, articles (1951–1968). Les incidences du progrès sur les libertés (août 1960)
682 e notre Congrès et les idéaux qui l’inspirent. Le plus simple sera de reprendre les trois termes formant notre titre : Congr
683 puisqu’il a tenu des réunions successivement dans plus de vingt-cinq pays sur les cinq continents — mais voici le point impo
684 ’âme et de l’intellect, sel de la terre, et, bien plus que vous ne souhaiteriez le croire : responsables d’un avenir qui vou
685 he des conditions d’un meilleur monde, d’un monde plus libre. Et qu’un seul et unique parti pris vous anime : le parti pris
686 t dans nos démocraties. Il nous fallait courir au plus pressé, secourir les persécutés accusés de liberté d’esprit, — et nou
687 ôte le goût de la liberté, voilà ce qui ruine le plus insidieusement la dignité d’un homme et sa passion de lutter pour la
688 se révèle l’autre aspect de la culture, qui n’est plus seulement transmission mais critique et rupture s’il le faut ; qui n’
689 mais critique et rupture s’il le faut ; qui n’est plus seulement initiation mais invention. Ces deux aspects de la culture p
690 s confrontations amicales les orientent, toujours plus consciemment, vers la recherche d’une sagesse globale. Voilà pour les
691 nnent les totalitaires — tant qu’un jour il n’y a plus rien d’autre à faire qu’à se jeter à mains nues contre les tanks, sym
50 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
692 que craint un solitaire : la trivialité, combien plus triviale encore doit être la rencontre de huit routes ! Pourtant il e
693 sciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche a vécu plus seul encore, et guère moins chaste, mais toute son œuvre mène le trai
694 mythes majeurs de l’amour et leurs épiphanies les plus parfaites dans le lyrisme occidental. À la quête spirituelle d’une vi
695 « qu’aucune carte n’indique » sont les lieux les plus émouvants, pour celui qui chevauche à l’aventure au profond des forêt
696 e moi d’une façon si diabolique que je ne pourrai plus jamais l’oublier. C’est elle qui m’a poussé, comme Elvire, hors de la
697 e est un langage des sens, mais le sens de l’ouïe plus que tout autre est « déterminé par l’esprit ». La musique, au surplus
698 Juan est un mouvement, une tension pure, ou n’est plus rien. Lancé comme une pierre qui ricoche à la surface de l’eau, il s’
699 qui caractérise tout amour grec »98. Il s’oppose plus encore à l’amour courtois, essentiellement fidèle. « L’amour psychiqu
700 te évidence la figure de lui-même qui le tente le plus  : c’est son moi potentiel, prestigieux, désiré, mais qu’il ne peut et
701 ur devient son mythe. Don Juan devient son ombre, plus brillante que lui-même, et qu’il doit exalter et condamner sans cesse
702 sir pour exister. Le Séducteur choisit d’aimer le plus souvent qu’il le pourra, car c’est la femme qu’il aime, et dans chaqu
703 s spontané doit être en même temps la décision la plus libre… En outre l’une de ces choses ne doit pas suivre l’autre, la dé
704 n effet, tout homme pensant dispose d’un système, plus ou moins « original » mais toujours unique, d’appréhension de la réal
705 .105 Ainsi, comme Kierkegaard le réitère un peu plus loin, « l’absurdité de l’inclination amoureuse arrive à une entente d
706 ici ce qu’il en dit dans l’un de ses ouvrages les plus achevés, les Riens philosophiques 107 : Il ne faut pas penser de mal
707 quelque chose qu’elle-même ne puisse penser. Et plus loin : Regardons ce qui se passe dans l’amour, quoiqu’il ne rende qu
708 a synthèse d’une décision et d’une inclination le plus haut risque, et même un risque plus qu’humain, le mariage est ici aux
709 nclination le plus haut risque, et même un risque plus qu’humain, le mariage est ici aux yeux de Nietzsche « une conception
710 tion surhumaine qui élève l’homme ». Mais combien plus précisément kierkegaardienne, tant par l’esprit que par le ton, et pa
711 ant, Schopenhauer — ils ne le furent point ; bien plus , on ne pourrait même se les imaginer mariés. Un philosophe marié a sa
712 ietzsche en tant que philosophe. Nietzsche paraît plus naturellement misogyne que Kierkegaard : Toutes les grandes choses q
713 tention d’être pour l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l’enseigne la
714 r l’homme l’objet de l’amour le plus proche et le plus haut, ou même l’objet unique — comme l’enseigne la passion.111 Kier
715 des esclaves ». Maintenant, l’on comprendra sans plus d’explications pourquoi l’amour en tant que passion — notre spécialit
716 ception, de sorte qu’il croit entendre la voix la plus secrète des choses qui, du fond de l’abîme, lui parle intelligiblemen
717 est évanoui et Don Juan domine tout. Wagner n’est plus « mon noble compagnon d’armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage de
718 nt a bien dit qu’il est de tous les sentiments le plus égoïste, — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus. Le donjuan
719 ïste, — l’amour « naturel » à la Don Juan. Il y a plus . Le donjuanisme érotique n’est guère pour Nietzsche qu’une image, voi
720 nnaissance — qu’il poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et les plus lointaines ! — jusqu’à ce qu’enfin il ne lui reste
721 poursuit jusqu’aux étoiles les plus hautes et les plus lointaines ! — jusqu’à ce qu’enfin il ne lui reste plus rien à chasse
722 ointaines ! — jusqu’à ce qu’enfin il ne lui reste plus rien à chasser, si ce n’est ce qu’il y a d’absolument douloureux dans
723 d’un repas du soir de la connaissance, qui jamais plus ne lui tombera en partage ! — Car le monde des choses tout entier ne
724 — Car le monde des choses tout entier ne trouvera plus une bouchée à donner à cet affamé.121 Le rythme allègre ou endiablé
725 aisse tomber » une vérité dès qu’une autre paraît plus excitante pour l’esprit, tout cela domine les recueils d’aphorismes,
726 le droit fil du personnage. Ou bien veut-il aller plus outre dans son sens, emporté par sa frénésie de découvertes et de nég
727 ut-être parce que la barbarie rendrait les hommes plus malheureux qu’ils ne le sont ? Hélas, non ! Les barbares de tous les
728 las, non ! Les barbares de tous les temps avaient plus de bonheur : ne nous y trompons pas. — Mais c’est notre instinct de c
729 d’un songe je m’éveille : Profond est le monde Et plus profond que le jour ne l’a vu. Profonde est sa douleur — Mais la joie
730 ne l’a vu. Profonde est sa douleur — Mais la joie plus profonde encore que la peine : La douleur dit : Passe et finis ! Mais
731 ? — » Il ignorait sans doute que trente-huit ans plus tôt, un livre avait paru au Danemark, qui avait pour titre Ou bien… o
732 e Johannes le Séducteur. Casanova serait beaucoup plus conforme au type donjuanesque selon Kierkegaard — sinon selon Mozart 
733 s. Il n’est pas révolutionnaire, et n’est pas non plus grand seigneur. Il est tricheur, vulgaire, catholique à bon compte ma
734 n Juan n’a jamais existé, il est un mythe ; et la plus grande différence entre Casanova et le mythe, c’est que les Mémoires
735 ux. 98. À rapprocher de Nietzsche : « Le mot le plus pudique que j’aie jamais entendu : — Dans le véritable amour, c’est l
51 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai 1961)
736 ’infini se concentre le monde entier. Tristan n’a plus besoin du monde — parce qu’il aime ! Tandis que Don Juan, toujours ai
737 implique évidemment un lien d’interaction ; bien plus  : une relation complémentaire au sens de la physique actuelle. Don Ju
738 sa vertu, ce soit au prix de l’exclusion d’autant plus radicale de l’autre. (Pire qu’un Don Juan, pire qu’un Tristan, seraie
739 civilisation bien antérieur au christianisme, et plus encore à la chevalerie courtoise. Du point de vue de la psychologie i
740 duelle, l’antériorité de Tristan me paraît encore plus évidente. L’amour-passion n’est ressenti dans sa pureté animique que
741 lors sentiment pur, douleur-joie pure, et ne sera plus jamais aussi nettement distinct de tout autre douleur ou joie. Le sen
742 t-à-dire au point de départ d’une dialectique des plus complexes, dont les termes de base sont le sexuel, le social et le se
743 posant le couple. Une telle synthèse peut devenir plus ou moins stable, mais ne saurait être en aucun cas statique, au sens
744 usse à le dépasser, l’autre à le miner. L’un veut plus , infiniment plus, en direction du sentiment devenu passion : il oppos
745 r, l’autre à le miner. L’un veut plus, infiniment plus , en direction du sentiment devenu passion : il oppose donc à la durée
746 d’abord préciser le contraste des deux mythes les plus contraignants que subit la psyché occidentale. La fonction civilisatr
747 vre essentiellement complémentaires. Ce ne serait plus alors d’un dilemme à trancher qu’il s’agirait, mais d’une tension à r
748 sa chasse, puisque son plaisir est dans la chasse plus que dans la prise. » L’excitation de la chasse lui suffit donc, et l’
749 le « divin » ramené à l’humain, et l’âme n’étant plus confondue avec l’esprit ou la personne, le sens est clair : le refus
750 me donjuanesque, même dans ses manifestations les plus altières et les plus fascinantes pour l’esprit. Il nous rappelle auss
751 dans ses manifestations les plus altières et les plus fascinantes pour l’esprit. Il nous rappelle aussi que la durée n’est
752 asion, de son refus de la durée incarnée. Il veut plus , et non moins que le mariage ; plus, et non moins que la possession d
753 rnée. Il veut plus, et non moins que le mariage ; plus , et non moins que la possession de la vérité « dans une âme et un cor
754 drame renouvelé d’une seule passion mais toujours plus intense, brûlant la vie. Psychose ou spiritualité ? Faiblesse ou forc
755 amner Don Juan et Tristan à la fois ; mais il n’a plus de raison de le faire…   Le bonheur. — Moments de grand plaisir mult
756 lgarité d’esprit et d’âme — ces deux cas sont les plus généraux — empêchent de jouer un rôle « heureux » dans le mariage, ou
757 e digère, le désintègre et l’assimile, — il n’est plus là, matériellement. Et puis, quelques minutes ou quelques heures plus
758 un virus, et si vous l’attrapez, vous n’y pourrez plus rien. » Je ne croyais pas si bien dire129.   La liberté. — Sur les p
759 n la foi même de la vérité.130 On ne peut aller plus loin, on ne peut aller plus haut — mais peut-être est-ce aller trop h
760 30 On ne peut aller plus loin, on ne peut aller plus haut — mais peut-être est-ce aller trop haut — dans la défense et dan
761 e sans fin de l’Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni faux, ni tien ni mien, ni séparé ni interdit, dans l’Un sa
762 ythes se resserre. Elle atteint sa formulation la plus abstraite au moment de rejoindre enfin ce que l’on croyait son origin
763 bîmer dans l’inconscient tout englobant, il n’y a plus d’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’amour dans un
764 , il n’y a plus d’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l’amour de l’amour dans un sujet qui, lui aussi, doit s’évanouir.
765 t amour réel : car sans prochain, l’amour ne sait plus où se prendre. Tout amour véritable est relation réciproque. Cette re
766 oile enfin son visage ambigu. Les deux mythes les plus prestigieux de l’amour que l’on rêve en Occident sont en réalité deux
767 c’est la France — il est bien près de le dire en plus d’une page de ses Mémoires, et pas seulement aux premières phrases où
768 défaut. Entre la France et lui, quand il était le plus fort — Tristan plus fort que le roi Marc —, n’a-t-il pas déposé une é
769 nce et lui, quand il était le plus fort — Tristan plus fort que le roi Marc —, n’a-t-il pas déposé une épée symbolique ? Pou
770 r le chemin qui conduit à son idéal, vit de façon plus frivole, plus insolente, que l’être sans idéal », observe Nietzsche.
771 i conduit à son idéal, vit de façon plus frivole, plus insolente, que l’être sans idéal », observe Nietzsche. (Par-delà… n° 
52 1961, Preuves, articles (1951–1968). Pour Berlin (septembre 1961)
772 ernière issue qu’ils voient encore vers un avenir plus libre. Priver un peuple entier de tout espoir n’est pas « consolider
773 l’espoir. Ceux qui retrouvent l’espoir ne veulent plus que la paix, et cette volonté populaire, mieux que tous les traités i
53 1963, Preuves, articles (1951–1968). Le mur de Berlin vu par Esprit (février 1963)
774 tissait déjà. » Cependant, « s’il en fut l’un des plus infatigables édificateurs, il ne fut pas seul : des milliers d’Allema
775 l’Ouest. Enfin, et c’est sans doute l’argument le plus bouleversant si l’on écrit pour les lecteurs d’ Esprit , grâce au mur
776 objective sur le monde communiste. Grâce au mur, plus de triomphe de la pensée ou du théâtre révolutionnaire en Allemagne »
777 éâtre révolutionnaire en Allemagne ». (Rien n’est plus faux : la République fédérale joue Brecht autant qu’on le joue à Pari
778 ) « À l’Est, la curiosité et la hardiesse étaient plus grandes, surtout parmi les jeunes… » Ainsi, victimes de leurs vertus
779 ui ne leur avait rien coûté ?) 4°) « Le mur rend plus nécessaire que jamais une discussion avec le pays qui l’a construit. 
780 l’autre cas, cui bono ? Mais j’allais oublier le plus beau. M. Dehem se plaint : « On m’a littéralement proscrit pour avoir
54 1963, Preuves, articles (1951–1968). Une journée des dupes et un nouveau départ (mars 1963)
781 fondateurs, longtemps raillés par son parti, et à plus d’une reprise par lui-même… Qui a perdu, qui a gagné dans cette affai
782 raie lutte pour l’Europe se relâchait. Je ne sens plus , pour ma part, aucune raison de douter de sa rénovation.   Post-scri
783 nait qu’à nous de la saisir. » On ne saurait dire plus clairement que l’intérêt de l’Angleterre serait d’exciter toute mésen
55 1964, Preuves, articles (1951–1968). Un district fédéral pour l’Europe (août 1964)
784 e de ses petites nations n’y peut suffire, et les plus grandes — en termes d’autrefois — sont petites au regard des empires
785 ations dites « souveraines », mais qui ne le sont plus qu’au niveau des discours, cette Europe minima ne saurait être qu’une
786 u’une forme de transition tactique vers une union plus sérieuse et concrète. On en passera par là, probablement, mais pourqu
787 lution praticable. Unir dix-neuf États à l’Ouest ( plus sept à l’Est un jour ou l’autre) en un corps politique assez puissant
788 es est à quelques heures de Strasbourg, et encore plus près de Bruxelles. Pratiquement, l’Europe d’aujourd’hui est plus peti
789 uxelles. Pratiquement, l’Europe d’aujourd’hui est plus petite que n’était la Suisse à l’époque où elle s’est fédérée. Et les
790 ue, de confession, voire de régime, ne sont guère plus marquées ou plus frappantes entre les États de l’Europe qu’elles ne l
791 , voire de régime, ne sont guère plus marquées ou plus frappantes entre les États de l’Europe qu’elles ne l’étaient entre le
792 pe. Selon lui, « la nationalité suisse possède au plus haut degré un caractère très international », et c’est ce type d’unio
793 zurichois reste une des hypothèses de travail les plus fécondes dont les constituants de l’Europe à venir puissent tenir com
794 idement une vingtaine de mouvements nationaux, et plus de cent-mille membres. Elle tient son premier congrès à Montreux, en
795 s réservées, et que notre peuple l’est sans doute plus encore, s’agissant du projet européen. Le scepticisme dominait, et co
796 cro, en février 1953, au cours duquel l’un de nos plus célèbres professeurs de sciences politiques déclara au sujet du pool
797 du rôle particulier qu’elle se réserve d’invoquer plus souvent encore que d’autres nations, au nom de son action philanthrop
798 le droit auquel beaucoup d’entre nous tiennent le plus  : le droit de nous plaindre. À quoi l’on pourrait ajouter : 1°) que s
799 ortie de l’Histoire, en quelque sorte, elle n’est plus du tout celle que les puissances garantirent en 1815, elle a perdu se
800 qué par les abstentionnistes) qu’elle commerce le plus , mais avec les Six. Les chiffres globaux sont connus. En mai 1963, pa
801 perts fédéraux qui, sans oser prôner une autarcie plus impossible encore chez nous qu’ailleurs, n’en affirment pas moins que
802 da se et saura bien se défendre ? Nous ne sommes plus au défilé de Morgarten. Ce n’est pas avec des longues piques, des cra
803 conserver les bénéfices pour nous seuls serait le plus sûr moyen de les perdre. Il n’est pas vrai, d’ailleurs, que l’union d
804 « mal » en question, si c’en est un. Mais il y a plus . Les traits typiques de ce pays ont changé avec les époques, et surto
805 ait, cette « caractéristique nationale » n’en est plus une depuis longtemps. Vers 1900 déjà, les Suisses vivant de l’agricul
806 Suisses vivant de l’agriculture ne représentaient plus qu’un tiers de la population totale. En 1964, c’est 10 %. On peut le
807 indépendance dont notre peuple n’est pas disposé plus qu’un autre à payer le prix exorbitant. Autofreinage du fédéralism
808 rétextant notre neutralité ni avec ceux (beaucoup plus rares d’ailleurs) qui voudraient que la Suisse renonce sans condition
809 Distances dévalorisées ou abolies. Communications plus rapides ou instantanées. Interpénétration croissante des nationalités
810 réalités les mieux définies et caractérisées, les plus propres à intégrer une multiplicité de groupes distincts, à les artic
811 ’identité d’un peuple ou d’une communauté ne sera plus définie par des arpenteurs, des cordons douaniers et des décrets simp
812 qu’il y ait dans le monde un coin de terre où le plus grand nombre d’habitants puisse jouir de la qualité de citoyens, au v
813 il s’alimente à l’univers. Ainsi lui est-il rendu plus facile d’admettre ce qui ne lui ressemble pas. Dans le monde de dema
814 le monde de demain, qui exigera un degré beaucoup plus élevé d’organisation de la vie publique, les avantages du « petit » É
815 me semble fait pour de petites sociétés. Je dirai plus  : il n’y a pas de grandes sociétés possibles, car il n’y a plus de so
816 a pas de grandes sociétés possibles, car il n’y a plus de societas véritable quand les socii cessent de se sentir tels. Seul
817 ent les organiser. 3°) La planification se révèle plus efficace dans un milieu où les relais d’exécution sont nombreux et or
818 ons du monde de demain, elle serait donc désignée plus que tout autre pour jouer le rôle d’initiatrice de l’union fédérale d
819 trée de chaque salle : Guillaume Tell, père de la plus vieille démocratie, ce petit peuple pacifique, ce petit peuple égalit
820 onde entier, et pour la modestie on ne craindrait plus personne. Cette image convenue de la Suisse de naguère ne ferait sour
821 s il est de la nature d’un malaise de se terminer plus ou moins vite par un retour à la santé, une maladie déclarée, ou la m
822 Je n’oublie pas que le discours est d’une logique plus exigeante que l’histoire réelle des hommes et des nations : ses dilem
823 lle des hommes et des nations : ses dilemmes sont plus clairs, mais rarement résolus. Il n’en arrive pas moins que les natio
824 tention, et pour n’avoir pas cru aux conseils les plus simples. À une Suisse qui ne veut ou ne peut assumer ni son avenir ni
825 selon d’autres règles que celles d’un fédéralisme plus ou moins bien compris d’ailleurs, amélioré, dénaturé, réinventé tant
826 voudra, mais indéniable — ou c’est qu’il n’y aura plus d’Europe. À mi-chemin entre le temps où j’écrivais le Message final d
827 ait, le District fédéral ne saurait être, lui non plus , une création synthétique édifiée sur un terrain vague — il n’y en a
828 iée sur un terrain vague — il n’y en a d’ailleurs plus d’assez vaste, dans l’Europe de 1980. Le District fédéral doit être s
829 econnues solennellement, pour des motifs nouveaux plus forts que les anciens, comme étant « dans les vrais intérêts de l’Eur
830 épare pas pour un tiers terme. Examinons d’un peu plus près les pour et contre. Le Suisse moyen pensera de mon « utopie » qu
831 trait fin à toute nécessité d’en prendre d’autres plus risquées, sur le plan international. En devenant d’une certaine maniè
832 ins. Les risques de guerre qui subsistent ne sont plus nationaux, mais mondiaux : rêver de s’y soustraire ne serait ni réali
833 Ma première impression, c’est que la Suisse n’est plus à l’écart de l’Europe et qu’elle participe sans arrière-pensées à ses
834 je ne vois pas de motifs de craindre qu’il y ait plus d’« étrangers envahissants » que le tourisme et l’industrie ne s’effo
835 aindre. La Suisse est le pays dont je souhaite le plus qu’il communique sa grâce très secrète à l’avenir européen. Car la Su
836 ée, fidèle à son être profond, des origines à ses plus hautes fins. Ce rêve peut devenir vrai demain, et il doit l’être, mai
837 du 13 avril 1964. 144. L’exemple du CERN est le plus évident. Aucun des treize pays qui ont financé sa construction et qui
56 1966, Preuves, articles (1951–1968). André Breton (novembre 1966)
838 selon le journal que je tenais alors.) Deux jours plus tôt, je l’avais rencontré à l’Office of War Information, où je venais
839 Dollars, le soin de faire monnaie d’une étiquette plus prestigieuse ici qu’à Paris même : surréalisme. « Chaque soir, pendan
840 dans la vénération de l’artisan lui semblait des plus exaltants. Or il n’est rien de commun aux deux doctrines hors le gran
841 et le disciple, flatté hier encore au-delà de ses plus folles espérances, s’en allait subitement dégonflé. (Combien de poète
842 llait subitement dégonflé. (Combien de poètes, et plus encore de peintres, n’ont jamais pu vraiment s’approuver dans leur cœ
843 ton ne les avait pas admis et célébrés !) J’ai vu plus d’une scène de ce genre aux réunions du groupe, d’ailleurs variable e
844 nt à grands pas dans son studio : « L’Européen le plus moderne c’est vous pape Pie X ! », criait-il en déclamant Zone. Ce pa
845 endemain. J’y vais à l’heure, Marcel est déjà là, plus que ponctuel et parfaitement serein. Je ne sais s’il a lu mon litigie
846 é comptait parfois aux yeux d’André Breton un peu plus que sa passion religieuse (antichrétienne athée, faut-il le répéter ?
57 1968, Preuves, articles (1951–1968). Marcel Duchamp mine de rien (février 1968)
847 et qui rit, plutôt sourit… Il arrive hier matin, plus ressemblant que jamais. « C’est la Savoie ! dit-il en regardant le la
848 voir et surtout d’accepter. Le reste est beaucoup plus facile. À nous de choisir nos fées, puisque nous le pouvons en vertu
849  Vous aurez bientôt, nous dit-il, les preuves les plus éclatantes de la réalité des lois de la science, je sais ce que je di
850 Si l’on ne croit pas en Dieu, l’idée de cause n’a plus de sens. Je m’excuse, je crois que vous croyez en Dieu… — Je crois en
851 est fou selon nos normes rationnelles, infiniment plus fou que tout ce que nous pouvons imaginer de lui… Avant d’aller se co
852 e suis sûr que tout irait aussi bien, et beaucoup plus facilement. Le boulanger continuerait à faire du pain, parce que c’es
853 s privé de repères. Pères et repères… Je n’arrive plus à prendre de responsabilités. Il me semble que je devrais d’abord all
854 bilité du faire »… Il travaille « cinq minutes au plus  » à des collages délicats — les reproductions de ses œuvres destinées
855 nitivement la peinture, et cela, au moment de ses plus grands triomphes en Amérique. — Pas du tout ! s’écrie-t-il avec une n
856 Voilà. C’est un chèque, mais trois ou quatre fois plus grand que ceux qu’on voit. — Je l’ai fait entièrement de ma main, sau
857 atière elle-même sont de purs mythes, et n’ont ni plus ni moins de réalité que les conventions d’un jeu quelconque. — N’empê
858 heure, pâle et défait, disant que sa vie n’avait plus de sens. Les girls, enfin, parurent émues. C’est le moment que je cho
859 int de matière subitement absent. J’admire que la plus grande explosion de l’Histoire n’ait pas été provoquée tout bêtement
860 oire n’ait pas été provoquée tout bêtement par la plus grande masse d’explosif jamais réunie dans l’Histoire mais au contrai
861 plement. Ce Jules Verne des arts ne serait-il pas plus proche de Léonard que n’en sont les essais de Valéry ? Mais ce serait
58 1968, Preuves, articles (1951–1968). Vingt ans après, ou la campagne des congrès (1947-1949) (octobre 1968)
862 ne sorte de passion très singulière, qui n’existe plus aujourd’hui, était le seul mobile qui rassemblait les militants europ
863 urs. Les documents manuscrits ou polycopiés, déjà plus « vrais », n’ont pas été systématiquement réunis et ne se conserveron
864 e archicomble. Je n’ai en main qu’un texte encore plus condensé qu’à mon ordinaire, prévu pour introduire un débat de table
865 équat, d’une Europe fédérée, fédéraliste… Je n’ai plus qu’à m’exécuter. notes de journal : « Parlé très vite en me disant q
866 ient traduits et exemplifiés par des propositions plus détaillées d’institutions ou d’organismes à créer. Toutefois, dans le
867 yndicalisme, je souligne beaucoup de propositions plus riches et plus précises que les motions finales. Le cadre de toute l’
868 souligne beaucoup de propositions plus riches et plus précises que les motions finales. Le cadre de toute l’action ultérieu
869 n succès complet, mais nous ne réussirons pas non plus , et on se sera paralysé mutuellement. » Brugmans propose donc de rati
870 beaucoup, comme si déjà cette décision impliquait plus qu’une concession : une sorte d’admission de la faiblesse relative de
871 a presse, ou bien cédaient aux exigences toujours plus radicales des fédéralistes (quitte à les « assagir » ou à les berner
872 e, les chances des états généraux eussent été les plus grandes dans le plus court délai : l’effet de surprise, je le répète,
873 ats généraux eussent été les plus grandes dans le plus court délai : l’effet de surprise, je le répète, était une condition
874 e responsables impatients de « succès immédiats » plus que d’action réelle. En fait, les militants des NEI et de nombreux él
875 oupe presque purement britannique, qui feignit le plus grand embarras : comment imprimer mon rapport, puisqu’il y en avait l
876 gée d’écussons aux lions couchés trois par trois. Plus bas, des tapis suspendus. Au-dessus de nous, un large dais carré, ten
877 s boucles blanches de William Rappard, un Anglais plus anglais que nature : Charles Morgan, un archevêque qui représente le
878 f Europe », dont on ne savait pas bien s’il était plus et mieux qu’une alliance de souverainetés nationales absolues. Le rap
879 rs du prochain Congrès européen, Staline, qui est plus fort que vous, enverra cinquante délégués ! Et l’Europe ne se fera pa
880 nin. Cela signifiait en réalité qu’on ne pourrait plus faire signer le Message déjà imprimé, puisque la petite phrase y figu
881 erches nucléaires (CERN) qui a construit l’un des plus grands synchrocyclotrons du monde et a pu, grâce à cela, freiner « l’
882 fédéralistes, c’est certain, et leur tâche était plus facile, puisqu’ils misaient sur les routines de la politique des nati
883 ense commune, mais les résolutions n’en parlaient plus . Je note que le motif de la sécurité ne joua donc aucun rôle à La Hay
59 1970, Preuves, articles (1951–1968). Dépasser l’État-nation (1970)
884 rdire toute allégeance des citoyens à des entités plus petites (comme les régions) ou plus vastes (comme une fédération cont
885 à des entités plus petites (comme les régions) ou plus vastes (comme une fédération continentale). À l’intérieur de ses fron
886 tions sacralisés, entre une nécessité humaine des plus concrètes et le culte prolongé d’un mythe, il faut choisir. Pour la p
887 , on se bat pour le contrôle de zones d’influence plus idéologiques que commerciales (voir le Vietnam) et l’on travaille pou
888 oissantes sur le sens même de la vie… D’une façon plus précise, en Europe, il nous faut décider si notre union aura pour but
889 à la Cité européenne la liberté, c’est-à-dire les plus grandes possibilités d’épanouissement des personnes, de participation
890 erté. Il faut adopter sans délai les méthodes les plus propres à réduire l’obstruction des stato-nationalismes, et se consac
891 s, leurs dimensions et celles de la communauté la plus apte à les administrer. En un mot, il faut appliquer la méthode du fé
892 e, la paix, la liberté — étant manières de parler plus ou moins nobles, ou pure et simple captatio démagogique. Mais je vois
893 l’État n’est pas un dieu, ce n’est qu’un appareil plus ou moins efficace, qui doit être mis au service des citoyens et de le
894 e ses travaux, elle ajouterait l’étude on ne peut plus positive de la renaissance des régions. Il faut défaire et dépasser l
895 resque comblés à cet égard. Ce qui leur manque le plus durement, c’est un but transcendant, c’est un sens de la vie, mainten
896 un sens de la vie, maintenant que la guerre n’est plus leur exutoire, l’alibi des raisons de vivre inexistantes. La réponse
897 la ! Une Europe qui ne sera pas nécessairement la plus puissante ou la plus riche, mais bien ce coin de la planète indispens
898 e sera pas nécessairement la plus puissante ou la plus riche, mais bien ce coin de la planète indispensable au Monde de dema
899 main et où les hommes pourront trouver non pas le plus de bonheur, peut-être, mais le plus de saveur, le plus de sens à la v
900 er non pas le plus de bonheur, peut-être, mais le plus de saveur, le plus de sens à la vie. 164. Les Basques de l’Est et
901 de bonheur, peut-être, mais le plus de saveur, le plus de sens à la vie. 164. Les Basques de l’Est et de l’Ouest, les Cat