1 1951, Preuves, articles (1951–1968). Mesurons nos forces (avril 1951)
1 histoires nationales. Tous les peuples du monde, sans exception, peuvent nous envier à cet égard. Il semble que l’esprit hu
2 réfère, et de tourner le bouton si l’on s’ennuie, sans être dénoncé par les voisins ; le droit d’aimer et de haïr, le droit
2 1951, Preuves, articles (1951–1968). Neutralité et neutralisme (mai 1951)
3 age. Le danger qui menace aujourd’hui la culture, sans précédent dans toute l’histoire du monde, c’est tout simplement que n
4 os libertés, nous ne sommes pas prêts à souscrire sans condition, une fois pour toutes, à tout ce que l’Amérique peut décide
3 1951, Preuves, articles (1951–1968). Culture et famine (novembre 1951)
5 ’il n’y avait point de civilisation, nous serions sans moyens techniques de remédier à la famine. Ce n’est pas un démagogue,
6 la reine Marie-Antoinette conseillait à un peuple sans pain. Culture n’est pas consommation, mais production. C’est ce que l
7 que, qu’on doit parler dans un pays comme l’Inde, sans cesse menacé de famine. Et cela vaut aussi, bien entendu, pour les pa
4 1952, Preuves, articles (1951–1968). « L’Œuvre du xxe siècle » : une réponse, ou une question ? (mai 1952)
8 avec les pommes de Cézanne, pommes de pure forme, sans contenu social. De ce péché originel naquit le formalisme occidental,
9 s juge monstres ou merveilles, ne peut pas rester sans effets sur les créateurs, le public, et leur manière de sentir notre
10  ? Ou bien dans un système de tensions créatrices sans cesse accrues, orienté vers la restitution d’un classicisme vif, d’un
11 posées dans Paris. Le choix de la ville n’est pas sans signification. Paris fut, pendant ce demi-siècle, le lieu géométrique
5 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le sens de nos vies, ou l’Europe (juin 1952)
12 rope comme cette partie de la planète où l’homme, sans relâche, se remet en question, et veut changer le monde de telle mani
13 ces activités, seraient proprement inconcevables sans cette notion originelle de la personne. Prenons d’abord le phénomène
14 es, tant matérielles que culturelles, à un nombre sans cesse croissant d’individus. Et la mesure de ce Progrès, ce ne sera p
15 prendre. Cette attitude, absolument particulière, sans précédent dans les annales de l’homme, caractérise l’Europe comme vol
16 ransformer puisqu’il les a produits, l’esprit qui sans relâche vient remettre en question et modifier les résultats acquis.
6 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le dialogue Europe-Amérique (août-septembre 1952)
17 et l’attrait combinés. Il est clair qu’une partie sans cesse croissante de l’intelligentsia européenne redoute (ou affecte d
18 lle ou privée.) Ceci dans une Europe qui proclame sans relâche sa méfiance ou son hostilité à l’endroit de la culture améric
19 qui fait quoi, et où, et comment aider tel ou tel sans avoir l’air de faire pression, tout en gardant un contrôle raisonnabl
7 1953, Preuves, articles (1951–1968). Deux princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février 1953)
20 é. Ce ne fut qu’à la fin de sa vie qu’il s’offrit sans masque à la lutte, au cours de la polémique décisive qui devait le me
21 hie de Kierkegaard les plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la coïncidence qui fait d’Hamlet un prince danois —
22 simple : il doit se taire, sinon Claudius le fera sans aucun doute assassiner. Pour Kierkegaard, c’est plus complexe. S’il p
23 lic, qu’il le force à devenir attentif, toutefois sans trahir l’intention réelle de son œuvre. Kierkegaard dresse ses plans
24 étant dans le sens voulu, pour suggérer le secret sans le dire, enfin pour forcer le public ou la cour « à devenir attentifs
25 rte : rompre avec la jeune fille qu’il aime, mais sans lui laisser soupçonner un instant la nature de son double secret ; et
26 ril, jeté par le bourreau dans un endroit écarté, sans être enterré. Voilà un témoin de la vérité, sa vie et son existence,
27 par fidélité à la méthode de Kierkegaard, passons sans transition à l’« énoncé direct », à l’examen de la nature ou du mystè
28 pateur, venger le roi assassiné. Son but est donc sans équivoque, son rôle clairement tracé dans l’action générale. L’incert
29 is maintenant avoir l’intelligence de l’ensemble, sans toutefois pouvoir affirmer qu’au début je l’ai saisie avec cette nett
30 ment religieux est donné de façon décisive ; il a sans contredit la suprématie, mais il attend patiemment que le poète ait f
8 1953, Preuves, articles (1951–1968). « Nous ne sommes pas des esclaves ! » (juillet 1953)
31 é sur les ouvriers qui avaient osé se rassembler, sans armes, pour proclamer : « Nous ne sommes pas des esclaves ! » Ainsi l
32 n, qui ont tiré sur leurs camarades, les ouvriers sans armes de la Stalinallee. Les tanks soviétiques ont tiré sur la foule
33 Marx, ou de Lénine, ou de Staline, mais dite, et sans retour, et de cette manière-là, par la révolte et les blessures et le
9 1953, Preuves, articles (1951–1968). Les raisons d’être du Congrès (septembre 1953)
34 pas plus loin ! » Personne ne peut lui dire cela sans tuer en lui l’élan intime de la recherche, qui est par essence une av
10 1954, Preuves, articles (1951–1968). La table ronde de l’Europe (janvier 1954)
35 … Je m’en voudrais pourtant de les développer ici sans avoir retracé d’abord la courbe générale d’une réflexion commune, bie
36 e rompu aux négociations gouvernementales, exposa sans passion le problème brûlant des relations entre la souveraineté natio
37 artisans attardés mais honteux de la souveraineté sans limites des nations. En vérité, c’est la fédération qu’ils craignent,
38 ’une civilisation qu’elle a fondée, puis exportée sans nul discernement, à cette fin seule, et non pour quelque impérialisme
39 a paix comme il l’entend, d’assurer sa prospérité sans plus dépendre de l’étranger, de se défendre plus de quelques heures c
40 s les degrés de l’enseignement, qu’il est besoin. Sans elle, nos chroniques régionales nous seront à jamais inintelligibles,
41 tiel de cette souveraineté, elles l’ont perdu, et sans retour. À la question : pourquoi l’Europe unie ? il nous faut donc ré
42 t que les hommes d’État de mon pays ont pratiquée sans le savoir depuis des siècles, avec un paisible succès. Il m’apparaît
43 l’effort de s’assimiler l’ABC du fédéralisme, car sans lui l’union de nos pays reste pratiquement impensable — si j’ose risq
44 écessaire, que les premières ne peuvent subsister sans la seconde, que la seconde serait mortelle sans les premières, qu’il
45 r sans la seconde, que la seconde serait mortelle sans les premières, qu’il s’agit donc de les composer, ou mieux, de les me
46 t s’appliquer à un seul objet. Cicéron a concilié sans difficulté son loyalisme envers l’État mondial romain et envers Arpin
47 un, a prospéré depuis, par une ironie noire, mais sans porter remède au mal. Je lui ajoute ici un exemple topique. Presque t
48 sque tout le monde, aujourd’hui, paraît confondre sans scrupules les termes d’individu, d’individualité, de personnalité et
49 ue sur les avantages d’un peu plus de coopération sans douleur, tout en se gardant d’attaquer de front les préjugés national
11 1954, Preuves, articles (1951–1968). Tragédie de l’Europe à Genève (juin 1954)
50 l’Asie et leurs problèmes, et nous impose ainsi, sans coup férir, un angle de vision choisi par Molotov. Du côté russe, l’i
51 ce agressive baptisée CED. Elle y serait noyée et sans force. » Ce sophisme insultant va servir de slogan à la campagne neut
12 1954, Preuves, articles (1951–1968). Il n’y a pas de « musique moderne » (juillet 1954)
52 les devanciers — et courir tout de suite au-delà, sans avoir mérité cette liberté… De là sans doute le ton crispé, voire col
53 eront de la sensibilité mieux éduquée d’une élite sans cesse élargie. Quand l’art et le public se créent l’un l’autre, le ré
54 n que je citais au début, je répondrai maintenant sans hésiter : « J’aime la musique moderne de tous les temps, et même du n
13 1954, Preuves, articles (1951–1968). De Gasperi l’Européen (octobre 1954)
55 fondamentaux mis en question. Je le voyais écrire sans cesse, résumant certaines déclarations, formulant son propre jugement
56 éclats de voix secouant des meetings informes et sans lendemain. Il n’était pas « grand orateur », et s’en plaignait parfoi
57 ect, celui de son honnêteté. (Les dictateurs sont sans humour, et ne connaissent que le sarcasme.) Je me souviens d’un mot q
14 1954, Preuves, articles (1951–1968). Politique de la peur proclamée (novembre 1954)
58 t. L’allusion au sens de l’humour malenkovien est sans relation aucune, dans l’esprit de M. Bevan, avec la citation de Hitle
15 1955, Preuves, articles (1951–1968). Le Château aventureux : passion, révolution, nation (mai 1955)
59 bsession qu’elle est ; ou parler de la Révolution sans la prêcher ni la maudire, mais en établissant le bilan de ses effets,
60 vocation, la conversion et le sentiment d’unicité sans précédent. La passion ou la conversion au néant « L’amour ? une
61 uxurieuse, défi mais masochiste ; il est discours sans fin sur l’indicible. (Le Tristan de Wagner illustre bien tout cela.)
62 absolu qui naît de l’acte irréversible, engageant sans retour la personne. Et pourtant, la passion réinvente un des profonds
63 héens, et vingt écoles métaphysiques simultanées, sans primauté, ni succession, ni exclusives. En revanche, la scission nett
64 s purges communistes, et son « cléricalisme » fut sans tache. Toutefois, les églises politiques ne copient de l’Église que c
65 erreur pathétique. Ils rêvaient d’une communauté, sans oser la vouloir vraiment, faisant leurs dieux de ceux qui en dictaien
66 est de constater que les révolutions européennes, sans aucune exception notable, ont abouti à renforcer la tyrannie soit d’u
67 de « végéter », précise Hegel, dans le bonheur et sans histoire. Nous assistons au transfert décisif de l’idée de vocation,
68 tériellement incapable : celui de la souveraineté sans limites, par exemple, qui est un des attributs de Dieu ; ou celui de
69 stence même de l’Occident. Et pourtant l’Occident sans elles apparaît presque inconcevable. C’est qu’elles tiennent aux moti
70 former ; pourtant le besoin subsiste de se donner sans réserve, d’aimer dans la totalité de l’être, jusqu’au sacrifice éperd
71 mais je ne saurais plus vivre et ressentir ma vie sans cet appel intime. Il pense alors : c’est Dieu qui doit être trop faib
72 « abus ». Ainsi toutes nos révoltes imitent, même sans le savoir, le dépit de l’amour qui dresse contre le Père les enfants
16 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure occidentale de l’homme : L’exploration de la matière (août 1955)
73 et de tout l’effort scientifique, naît et renaît sans fin ni cesse de cette tension. S’il est vrai que le secret de la synt
74 ble d’une culture, qu’oscillations et alternances sans progrès, monismes séquestrés, scepticismes stériles. Ce fut le cas de
75 ue l’homme doit se convertir ; c’est « ici-bas », sans évasion possible, qu’est le lieu de son obéissance. Et il est vrai en
76 impulsion moderne, qui veut que l’on reste ouvert sans réserve au tout de la réalité créée. La connaissance, alors, vise pré
77 logique elle-même éprouve le besoin de se mettre sans cesse en échec, non pas en vue d’une abdication, mais au contraire po
78 , enrichie, et poursuivre ce processus à l’infini sans être comblée jamais. La science moderne est née d’une rationalité qui
79 l exige de l’homme un savoir qui cependant paraît sans cesse se tourner en réquisitoire contre lui-même. La passion de la sc
80 aient « à la vitesse de la pensée », c’est-à-dire sans nulle perte de temps29. Mais là encore, le choix théologique reste au
81 n’est plus qu’une apparence flottant sur l’océan sans rivages et sans fond de l’immatérielle Énergie. Voici donc retrouvée
82 ne apparence flottant sur l’océan sans rivages et sans fond de l’immatérielle Énergie. Voici donc retrouvée la Maya des hind
83 ême, de me la poser. C’est ainsi que notre esprit sans relâche vient buter contre la transcendance. Si le matérialisme immat
84 es sciences, et l’invisibilité même s’y convertit sans cesse en matière composée d’énergie qui retourne sans cesse au non-ma
85 cesse en matière composée d’énergie qui retourne sans cesse au non-manifesté31. À ce cycle infini, l’homme oppose sa Questi
86 ) de l’esprit absolu (synthèse). On peut affirmer sans nulle crainte que ces produits extrêmes de la philosophie idéaliste s
17 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure technique (octobre 1955)
87 mière traversée de l’Atlantique par un bombardier sans pilote, réussie vingt-cinq ans plus tard, apportait une démonstration
88 ude, depuis une cinquantaine d’années, d’exagérer sans mesure ni vérifications l’importance et le danger de la technique, et
89 Ford. On sait que ce rêveur incurable, bricoleur sans culture ni génie, cherchait à construire une « locomotive routière »
90 s ruses. Ils se serviront d’elle comme d’un objet sans âme, dont il faut découvrir le mode d’emploi. Cette seconde attitude,
91 isme n’a rien créé : il a financé le « Progrès », sans bénéfice pour ses auteurs et au détriment de ses ouvriers. C’est ains
92 îne déshumanise, et que nous vivons dans le monde sans âme de l’uniformité et de la série. Il faut bien voir que cela concer
93 as dans le sentiment de faire partie d’un « monde sans âme », mais dans le fait que des hommes ne sont plus que les « complé
94 des travailleurs serviles par des robots. L’usine sans ouvriers, réalité prochaine, sera la solution du problème de « l’ouvr
95 e nihiliste, sa maxime étant celle d’une action «  sans pourquoi ni vers quoi », sans cause ni but. On retrouve ici l’obsessi
96 elle d’une action « sans pourquoi ni vers quoi », sans cause ni but. On retrouve ici l’obsession du mouvement pour le mouvem
97 maintenir au pouvoir, ou de contrôler le marché, sans plus se laisser guider par la finalité incertaine et suspecte des sou
98 ou coutumières. Mais la morale individuelle reste sans prises sur un phénomène qui évolue au niveau des mythes collectifs :
99 i dont le rôle sera d’administrer l’immense usine sans ouvriers régnera souverainement sur l’absence. Mais les fameuses néce
100 , c’est que le progrès technique va faire un saut sans précédent, créant une situation où nos vrais vœux, nos vraies orienta
101 ement que répéter de l’ancien qui n’a pas disparu sans raison, ou ressusciter des doctrines dont le style créateur a fait so
102 de l’âme créé par le matérialisme. D’où le succès sans précédent des livres proposant des recettes de bonheur, de télépathie
18 1956, Preuves, articles (1951–1968). Les joyeux butors du Kremlin (août 1956)
103 ait encore moins qu’on ne l’a cru. Mais ce départ sans gloire n’était pas le seul possible. Il y a beaucoup de places vides
104 es médiocres tout-puissants bafouant avec succès, sans nulle opposition, l’honneur et le sens le plus commun de la justice,
105 on Sartre, il aurait pu « se supprimer lui-même » sans entraîner, que l’on sache, la fin du communisme. Reste alors à le déf
106 tage. Tout le reste est conjectures, affirmations sans preuves, alibis transparents, wishful thinking, ou construction d’exp
107 e systématique estime qu’un homme peut se tromper sans être à cela matériellement déterminé par l’argent de la classe ou du
108 ul besoin de l’argent du communisme, qu’il défend sans y adhérer. Mais il est temps d’en venir au contenu concret de l’attit
109 se trouvent balayées d’un seul coup, ridiculisées sans espoir, et ramenées à ce que nous disions qu’elles étaient en réalité
110 l faut pourtant bien qu’ils existent : où serait, sans eux, la bonne conscience des anticommunistes « distingués » ? Je croy
111 e poser un diagnostic. L’indignation morale reste sans prise sur des troubles de cette nature. Et, plutôt que de leur retour
112 peindre le visage en rouge. Cela dure des années, sans problèmes : on se borne à liquider ceux qui refusent de se peindre. M
113 ainte d’un nouveau coup de matraque. Chacun donc, sans trop réfléchir, essaie comme il peut de s’en tirer. La plupart se pei
114 présentent le même caractère de sophisme concret, sans issue, conduisant à l’idée de rupture nécessaire. Comment dire la vé
115 s dont on vient de relever quelques exemples sont sans précédent, semble-t-il, dans l’histoire des mouvements politiques, ma
116 is (fin juin 1956), qu’on ne saurait plus refuser sans examen l’hypothèse d’une dislocation de cet « univers communiste ». P
117 S, la perte ne serait pas moins grave, car l’URSS sans ses partis ne serait plus que la Russie. Aussitôt, son impérialisme,
118 ouvons apporter aux Soviétiques le sens du doute, sans lequel il n’est point de foi digne de ce nom. Nous pouvons les convai
19 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur Suez et ses environs historiques (octobre 1956)
119 ion ! B. Comment vous avancer les capitaux requis sans , par là même, intervenir dans vos affaires ? A. Assez de sophismes et
120 che à mon tour. B. Pourquoi vous ferais-je ce don sans garanties, à vous qui m’insultez en me le demandant ? A. Pour éviter
121 ans les bras de Moscou, qui ne vous aidera jamais sans condition ? A. Parce que Moscou vous emm… et que ça me plaît. B. Si j
122 ançais le comprenait enfin, il voterait l’Euratom sans un jour de délai. 57. Paul Morand, La Route des Indes, p. 68. aa.
20 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1956)
123 tout des permissions. Mais si vous ne pouvez rien sans toute l’Europe, faites-la !   S. Comment va votre Europe, cet automne
21 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur le rêve des sciences (décembre 1956)
124 e Conseil de Sécurité. Il partit comme Abraham, «  sans savoir où il allait », mû par des songes insensés et se trompant dans
125 s satellites Il n’est point d’action créatrice sans quelque rêve qui la dirige, et qu’elle trahit. « Celui qui vend des b
126 r, prolonger la durée de la vie, tuer ses ennemis sans les voir, disposer d’esclaves mécaniques, lire les pensées… Demain no
127 ncontre son antineutron, il disparaît de ce monde sans y laisser de trace. Mais, si les particules du noyau de l’atome possè
128 e son reflet, disent les Vedas. Point de création sans un double. Or on sait que le Double est l’un des archétypes les plus
22 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la honte et l’espoir de l’Europe (janvier 1957)
129 Ferney Nouvelles de Budapest : on nous répète sans fin que la révolte est écrasée. Honte à nous tous Européens ! Et pas
130 t non seulement les staliniens mais, disaient-ils sans honte, rentrant de là-bas, les peuples satellites et leurs chefs « ad
131 ent, hurlant : « L’Europe à l’aide ! » et mourant sans réponse. (Écrit pour le Journal de Genève un bref article. Que peut-o
132 appel des écrivains hongrois et tenté de marquer, sans autre commentaire, la solidarité qui nous contraint à rompre avec ceu
133 de gauche à droite. C’est une insurrection morale sans précédent qui répond à l’appel de Budapest. Qu’elle soit presque unan
134 vançant lentement sur toute la largeur de la rue, sans un cri, sans un mot, et peu n’ont pas pleuré. Il est frappant que la
135 ment sur toute la largeur de la rue, sans un cri, sans un mot, et peu n’ont pas pleuré. Il est frappant que la presse n’ait
136 n’est pas encore définissable. Soulèvement émotif sans précédent. Quand la vague retombera, on verra l’Europe nue se lever l
137 puisse voler au secours de ses peuples colonisés sans demander d’abord à New York une permission refusée d’avance, et sans
138 rd à New York une permission refusée d’avance, et sans consulter autre chose que sa vocation de liberté. C’est la seule répo
139 es ne feront rien. Le sacrifice de la Hongrie est sans mesure : elle a gagné. Nos gouvernants calculent et perdent à tout co
23 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur Voltaire (février 1957)
140 a vérité », écrivait-il à Mme du Deffand. Avec ou sans le curé, contre les tyranneaux, en dépit des conseils des réalistes,
141 ux princes intellectuels et temporels de l’Europe sans y ajouter un prospectus vantant la qualité des montres de Ferney, ou
142 les nations — d’une mesure que le droit justifie sans nul doute. Il est très bon qu’on en discute ouvertement, et que l’on
24 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (mars 1957)
143  : — Vous nous avez laissés tomber ? Bien. Faites sans nous !… Il y a la crise du neutralisme, provoquée par le drame de Bud
144 ’on a cru voir dans le geste de Nagy, proclamant ( sans succès d’ailleurs) la neutralité de la Hongrie, l’indication d’une at
145 et en toute circonstance, d’une manière absolue, sans révision possible, la sage devise de sa neutralité, devenue tabou, la
146 uer, et ne l’ayant pas en échec, ne peut le jouer sans se mettre en prise ». Littré ajoute, non sans sévérité : « Cette posi
147 rope ou de l’Orient. On peut encore les manœuvrer sans bouger ces rois impossibles, paralysés par leur puissance. Et voilà S
148 n de double pat ne saurait se produire aux échecs sans l’aide de Lewis Carroll. af. Rougemont Denis de, « Sur la neutralit
25 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (II) (avril 1957)
149 Une neutralité « helvétique » ? Ayant écarté sans recours l’idée de neutralité morale, ou « neutralisme », comme étant
150 s le cas de l’Europe, qui ne serait pas intégrale sans les pays de l’Est colonisés par l’URSS. 2. Une prise de parti militai
151 quête ou d’extension, et prétend assurer seul, et sans alliés, sa défense. Ces conditions ne sauraient être réunies que dans
152 vant l’union. Elle serait pratiquement impossible sans un Pouvoir qui la déclare et qui l’assume, et elle ne saurait donc êt
153 ester communistes s’ils le veulent », ajoute-t-il sans rougir au lendemain de Budapest !) voilà le plan du héros de la nouve
154 de l’Est ? Nos « progressistes » par antiphrase, sans aucun doute. Quant aux Russes, enchantés de nous voir jouer leur jeu,
155 égal et les dés sont pipés. L’Europe neutralisée, sans union préalable, serait donnée par Bevan aux Russes. De plus, elle se
156 en zone « désengagée » et en zone « atlantique ». Sans l’Allemagne, les Six ne sont rien ; sans les Six, l’union ne se fera
157 tique ». Sans l’Allemagne, les Six ne sont rien ; sans les Six, l’union ne se fera pas. Le vrai problème Si l’on revie
158 épondre à la première question par un oui presque sans réserve. Prenons les pays neutres de l’Europe ; adhérer à une fédérat
159 Suède et que l’Autriche), disparaîtrait d’un coup sans discussion possible. Prenons les pays satellites (qui n’aiment pas qu
160 aie neutralité l’occasion de se refaire une vertu sans changer trop visiblement de vocabulaire. Prenons les intellectuels an
26 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (fin) (mai 1957)
161 précède64 a consisté, en somme, dans une approche sans parti pris, dans une mise à l’épreuve variée, pour la mieux établir e
162 e seule les chances d’éclatement du conflit. Car, sans l’appoint européen, les forces demeurent sensiblement égales. 3. Parm
163 ant. Je n’aurais pas mené en vain cette recherche sans prévention, si les difficultés qu’elle a mises en lumière se voyaient
27 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur deux écrivains politiques (juin 1957)
164 er moment contre tous les salauds qui affirmaient sans nul droit qu’elle devait s’exprimer par quelque chose comme Budapest,
165 ultes lancées à ceux qui osent condamner le crime sans avoir été les complices de la politique qu’il exprime. Si M. Sartre
166 me ? Toutes ses formes existantes sont condamnées sans exception par Sartre : communisme, trotskisme, social-démocratie germ
28 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le pouvoir des intellectuels (juillet 1957)
167 our ridiculiser leurs ennemis politiques, et cela sans nul souci du ridicule qu’ils se trouvent jeter du même coup sur leur
168 ussitôt de fasciste, c’est-à-dire de totalitaire, sans lui concéder pour autant les privilèges qu’entraîne cette étiquette.
29 1957, Preuves, articles (1951–1968). L’échéance de septembre (septembre 1957)
169 ure est un régime de crise, un moyen de gouverner sans résoudre la crise et même en s’appuyant sur elle. Mais ce n’est pas d
170 rapport à ce mode de vie, celles qui se trouvent sans défense contre lui. Ce sont peut-être toutes les sociétés humaines, à
171 lan par la police. Les USA vivent dans le bonheur sans dimensions de la non-résistance unanime, qu’ils préfèrent qualifier d
172 les Français de bonne foi. Réfutant à la fois, et sans le chercher du tout, les points de vue partisans de la gauche et de l
30 1957, Preuves, articles (1951–1968). Pourquoi je suis Européen (octobre 1957)
173 es à fomenter l’union. Les traités ne feront rien sans nous et les fonctionnaires gâteront tout si l’idée fédérale ne devien
31 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le crépuscule d’un régime (octobre 1957)
174 juste titre ont cru devoir du même coup défendre sans réserve ce que ces dictateurs prétendaient attaquer. Mais une erreur
175 re, où la démocratie semble à peu près rejoindre, sans tricher avec ses principes, l’efficacité et le bon sens. Les hommes é
176 nom de démocratie, qui est une fausse étiquette, sans nul doute. Le malheur veut qu’elles aboutissent le plus souvent à des
32 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur un certain cynisme (septembre 1957)
177 ar ses spécialistes, une enfilade de situations «  sans issue » dont on ne peut sortir que ministre. Sachez que cela ne chang
178 la politique française. Mais les deux choses sont sans rapports entre elles et sans rapports non plus avec ce qui est actif
179 les deux choses sont sans rapports entre elles et sans rapports non plus avec ce qui est actif dans la réalité française. Pr
180 s dites. L’avant-garde du pessimisme, du tragique sans issue, du délire entretenu et de l’insulte à la vie comme elle va, c’
33 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1957)
181 ettrait une erreur si grossière se verrait recalé sans merci. Mais la passion de ne pas sauver l’Europe est aveuglante. Ce m
182 lter. 4. — Non, car l’Europe ne peut pas se faire sans les Anglais. (Cas particulier du précédent.) Mais les Anglais n’accep
183 passé. Le charbon et l’acier étant mis en commun, sans parler de l’énergie atomique, si les Français et les Allemands décida
184 tom ; et que les parlements les votent bien vite, sans trop voir ce qui est engagé. — Oui, mais la France a rejeté la CED, e
185 ongue haleine et le temps presse. Rien ne se fera sans l’esprit, mais sera-t-il assez prompt dans son effort pour éveiller l
186 aison, la persuasion et la technique ne sont rien sans la force, qui n’est pas rationnelle. Les parlements peuvent tout, y c
187 ait leur temps. Mais les députés ne bougeront pas sans une pression des masses qui les élisent. Et les institutions européen
188 , éducative et politique ne mèneront à rien l’une sans l’autre. Le grand public pensera que cela va de soi. Les animateurs d
189 mandent un instant ce qu’on peut faire de sérieux sans fédérer d’abord les efforts nécessaires pour la fédération. ao.
34 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la pluralité des satellites (II) (décembre 1957)
190 les s’opèrent : le régime des kolkhozes s’esquive sans bruit (254 000 en 1950, 87 000 en mars 1956) ; la centralisation bure
191 l, symbole même du régime soviétique, est enterré sans oraison (25 décembre 1956). Notre presse ayant épuisé sa provision de
35 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la fabrication des nouvelles et des faits (février 1958)
192 , littéralement, lui donne. D’où l’on déduit que, sans agences, il n’y aurait pas non plus de nouvelles, et qu’aux yeux de l
193 néraux, on pourrait affirmer, et on l’a fait, que sans historiens plus d’Histoire. Le sophisme paraît éclatant. Si l’on y ré
194 is n’est pas volée. La presse américaine réplique sans hésiter : elle « construit » à l’avance un autre fait, qui se produit
195 celui de son tirage. Mais elle décide elle-même, sans nulle enquête sérieuse, de ce qui sera vendable ou non. Elle ne se tr
196 elle pourrait aussi bien s’offrir une politique, sans rien y perdre. Mais le masochisme incline régulièrement ses choix. Un
197 s. Mais qui donnerait à ces cerveaux le programme sans lequel ils ne savent que penser ? Qui leur donnerait le code des hiér
198 olitique. Mais je les vois trop souvent légers ou sans scrupules, dès qu’il s’agit de quelque problème brûlant que leur jour
36 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un patriotisme de la terre (mars 1958)
199 ême dire que l’Utopie se définit comme un système sans avenir. Car ainsi que l’a bien vu Toynbee, les utopies sont en réalit
37 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la prétendue décadence de l’Occident (avril 1958)
200 z ceux qui en sont réduits à commenter leur temps sans y être engagés par un risque immédiat ou par une volonté d’action vis
201 es. Le xxe siècle étant celui d’une accélération sans précédent depuis Tubal-Caïn et Prométhée des conquêtes culturelles de
202 centaines d’autres à leur suite nous l’ont répété sans relâche : l’Occident n’en a plus pour longtemps, ses vieilles vertus
203 décadence est celle qui se termine par une chute sans remontée possible. Qui peut donc savoir aujourd’hui vers quoi transit
204 indications de régime ou de cure. Or nos produits sans nos valeurs créent du chaos, bouleversent les métabolismes culturels,
205 ens d’étendre à l’univers son système de valeurs, sans mériter d’être taxé d’impérialisme ou d’orgueil provincial. Le Droit
38 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un centre qui doit être partout (mai 1958)
206 s raison ! Comme on les approuve tous ! Je le dis sans la moindre ironie, persuadé que l’Europe est un être d’esprit dont le
207 e qu’un complexe de bureaux, ville de nulle part, sans prétentions de métropole ni de monopole économique ou culturel. Bonn,
208 qu’on désire seulement les apparences de l’union, sans vouloir en payer le prix ? Ou que l’on s’amuse à discuter la reliure
209 dation d’une ville Mais montrer une erreur est sans profit si l’on n’en montre aussi les causes ou la « raison ». Le déba
39 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (I) (août 1958)
210 eut deviner que le chef du gouvernement n’est pas sans en avoir conscience, on doute que les auteurs de la Constitution soie
40 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (II) (septembre 1958)
211 ses viles intentions, en vertu d’une règle sacrée sans nul rapport aux situations toujours nouvelles. Cette espèce d’idéalis
212 t comme on ne peut forcer la dose de cette drogue sans cesse édulcorée, on essaie de se rattraper en multipliant les piqûres
41 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le vocabulaire politique des Français (novembre 1958)
213 dement du peuple qui dit Non. » Voyons les faits. Sans grondement, le peuple a dit Oui. C’est donc qu’il n’était pas le véri
214 « vrai peuple ». Ainsi Khrouchtchev peut déclarer sans rire que le référendum français n’est pas plus populaire qu’il est dé
215 onc dictateur absolu. Tout pouvoir, dans un monde sans Dieu, devient fatalement abusif. En fait, de Gaulle étant chrétien, n
216 des réflexes. En d’autres termes : dans le monde sans Dieu d’un Sartre, de Gaulle doit nécessairement apparaître comme le T
217 lle doit nécessairement apparaître comme le Tyran sans frein ni loi — tandis que dans le monde où Dieu existe, qui est celui
42 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
218 ule « Le dernier amant ». Et l’héroïne de L’Homme sans qualités de Robert Musil, dit à plusieurs reprises d’elle-même et de
219 dit qui les exile de la communauté et les consume sans les unir vraiment, on aura reconnu les grands moments du Mythe. L’aut
220 rité de l’objet même de la passion décrite ; mais sans cette immaturité, point d’obstacle et donc point de passion… Peut-êtr
221 ’autant plus qu’il s’agit ici d’aborder son livre sans fin sous le seul angle de l’amour-passion. Par bonheur, il se trouve
222 il sent qu’il commence à l’aimer, et lui raconte, sans trop savoir pourquoi, ce souvenir : C’était dans un tramway. Une pet
223 ent de deux parcours, c’était déjà une dame, mais sans trace d’affectation puérile… Elle était merveilleusement belle : brun
224 , explique le choix d’un objet interdit, recréant sans cesse la distance nécessaire à « l’amour de loin » des troubadours. M
225 le frère et la sœur cèdent à leur amour, réfugiés sans passeports dans une île de l’Adriatique. Notes de Musil, pour un chap
226 Et le vide les porta. L’instant demeura immobile, sans monter ni descendre. Agathe et Ulrich ressentirent un bonheur dont il
227 avoir plus de centre du tout, participer au monde sans réserve, sans rien garder pour soi, au sommet, cesser simplement d’êt
228 centre du tout, participer au monde sans réserve, sans rien garder pour soi, au sommet, cesser simplement d’être. » Cette at
229 t la sœur qui s’aiment, dans leur jardin où choit sans fin du haut des arbres sur le vert assombri des pelouses le fleuve si
230 s des années héroïques, jusqu’à la NEP, tout cela sans prendre parti pour les vertus des Rouges contre les vices des Blancs.
231 il vivre auprès de lui dans un silence humilié et sans espoir. Mais quelle peut être la nature de cette « Iseut » inaccessib
232 e Moscou, où il vit misérable et caché. Il épouse sans amour une jeune fille qui s’occupait de son ménage, puis la quitte et
233 ra) offre l’exil à Jivago. Ce dernier lui répond, sans motiver son refus : « De mon départ, il ne saurait être question. » M
234 s démocraties de l’Occident ne sont plus défendus sans scrupules par les élites des deux partis. Je ne vois guère d’autres i
235 Der Mann ohne Eigenschaften, c’est-à-dire l’Homme sans caractères propres, ou mieux, sans particularités : c’est à peu près
236 à-dire l’Homme sans caractères propres, ou mieux, sans particularités : c’est à peu près ainsi que Valéry définissait le gén
237 volumes, Éditions du Seuil), s’intitule : L’Homme sans qualités. 77. Ailleurs, Musil revient sur ce thème : « Un partenaire
43 1959, Preuves, articles (1951–1968). Rudolf Kassner et la grandeur (juin 1959)
238 é humaine, la retenue presque solennelle mais qui sans cesse frôle l’humour, et parfois tourne en sournoise malice » qui com
239 l’on considère en effet l’homme moderne, l’homme sans mesure naturelle : s’il ne retrouve pas de loi interne et de tension
240 de tension par le péché, il n’est plus qu’un être sans destinée, un Indiscret. « Sa substance interne est crevassée et divis
241 divisée. Son œuvre souvent pleine de charme mais sans forme et sans but, peut bien nous stimuler, mais ne nous détermine ja
242 œuvre souvent pleine de charme mais sans forme et sans but, peut bien nous stimuler, mais ne nous détermine jamais… Cet homm
243 l’intérieur… Il ne peut jamais sortir de son moi sans trahison et chaque manifestation de son essence intime ressemble par
244 e à ce seul philosophe le privilège d’avoir parlé sans complicité de ce qui nous détruit : Rudolf Kassner donne la sensation
245 ns un certain style. Car il n’est point de vérité sans forme. Quelques pages étranges et puissantes sur les chimères de Notr
246 t aux indiscrets de comprendre intellectuellement sans « réaliser ». Il faut que les pensées créées ne soient concevables qu
247 un acte de vision. Nous montrant d’un seul coup, sans transition, plusieurs objets que la coutume sépare, non seulement ell
248 le : par leurs images plutôt que leurs concepts ; sans conclusion. Mais l’angle de vision s’est imposé. Et l’imagination, ir
249 posée, une seule sentence énigmatique à méditer, sans jamais oublier le risque du coup de bâton appliqué par le maître au d
250 n mettant le Poète au plus haut comme pur lyrique sans faille et sans clichés, prend ses distances : Rilke, écrit-il, a touj
251 ète au plus haut comme pur lyrique sans faille et sans clichés, prend ses distances : Rilke, écrit-il, a toujours refusé l’i
252 emmes et des vieillards », monde passif, féminin, sans conflits et sans drame, sans négation ni dialectique, monde « phalliq
253 llards », monde passif, féminin, sans conflits et sans drame, sans négation ni dialectique, monde « phallique » aussi, « mél
254 nde passif, féminin, sans conflits et sans drame, sans négation ni dialectique, monde « phallique » aussi, « mélange très si
255 e Bouddha, dit-il. Il a suivi ses traces en Inde, sans bien connaître sa doctrine. Beaucoup plus tard, il entendit parler du
256 maîtres parviendraient à ceci : atteindre le but sans le voir, placer la flèche au centre de la cible, les yeux fermés… Je
257 moment-là plus d’un demi-siècle. Atteindre le but sans le voir (blind), celui qui peut cela ne doit-il pas avoir le but en l
258 lus profonde, l’ultime, et le dirai-je, la pensée sans limites… Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conc
259 but, et sur le tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans les deux cas, il s’agit du concept, de l’idé
260 e, c’est-à-dire d’atteindre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce dernier est Maître, dans l’ac
261 indre le centre de la cible sans arc (écaille) et sans flèche (poil), ce dernier est Maître, dans l’acception la plus élevée
262 cception la plus élevée du terme, Maître de l’art sans art, mieux, il est l’art sans art, à la fois ainsi Maître et non-Maît
263 me, Maître de l’art sans art, mieux, il est l’art sans art, à la fois ainsi Maître et non-Maître. Par ce revirement, en tant
264 revirement, en tant que mouvement immobile, danse sans danse, le tir à l’arc se fond dans le zen. Mais voici le plus remarq
265 fini. Le point où tombe la flèche, c’est le fini ( sans limites). À la place de ce fini (sans limites) posons l’infini (la li
266 st le fini (sans limites). À la place de ce fini ( sans limites) posons l’infini (la liberté) ; le but deviendra le sens. Mai
267 oin avec un arc de moyenne puissance qu’un archer sans âme avec l’arc le plus fort. Le résultat ne dépend pas de l’arc mais
268 d’un principe ; le coup est parti, tout de suite, sans réflexion, sans scrupule douloureux, cela jaillit et puis, parfois, c
269 le coup est parti, tout de suite, sans réflexion, sans scrupule douloureux, cela jaillit et puis, parfois, cela touche le no
270 i aurais posé des questions qu’il laisse à jamais sans réponse. Je lui aurais dit sans doute : le but du zen est de nous lib
271 eux « abîmes » du monde magique, qui est le monde sans mesure d’avant le drame, d’avant l’idée et la Parole — et du monde co
272 on commence à publier, vont apporter des éléments sans prix pour le Grand Œuvre de ce temps, la transmutation créatrice des
273 u d’un paradoxe à un autre, et qu’on prenne congé sans étreintes, excuses, retours et mains palpées… Mais un cérémonial, tel
274 de saluer, de parler, d’écouter, et de s’en aller sans bavures. 83. Kassner s’obligeait à marcher sur ses cannes plusieurs
44 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur un chassé-croisé d’idéaux et de faits (novembre 1959)
275 tion du rêve humain d’une vie heureuse, d’une vie sans chômeurs, d’une enfance heureuse, d’une paisible vieillesse… du droit
276 satisfaits, donc forts. Que reste-t-il aux riches sans , buts, sinon de devenir le but des pauvres ? Lippmann ne voit rien au
277 s’est précisée. Amérique du Nord, Russie, Chine, sans cesse nommées, numérotées et comparées dans les discours de Khrouchtc
45 1960, Preuves, articles (1951–1968). Sur la détente et les intellectuels (mars 1960)
278 s consiste en somme à nous demander une reddition sans condition. La lutte idéologique, à l’en croire, cesse de s’opposer à
46 1960, Preuves, articles (1951–1968). Les incidences du progrès sur les libertés (août 1960)
279 chose que nous devons reconquérir chaque jour et sans relâche, sur nous-mêmes tout d’abord, et pour les autres. Mais commen
280 e de sens ; le sentiment de l’absurdité d’une vie sans but. Or la culture, c’est justement l’ensemble des activités propreme
47 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
281 ns les Étapes — qu’il aura dû de n’avoir pas vécu sans aimer, « quoique d’un amour malheureux ». Reliée par ces derniers mot
282 Il est le génie de l’instant. Ses conquêtes sont sans histoire, « car le temps lui manque ». « La voir et l’aimer sont une
283 tout est fini, puis cela se répète à l’infini. » Sans passé, sans mémoire (il lui faut le Catalogue !), sans lendemain et s
284 ni, puis cela se répète à l’infini. » Sans passé, sans mémoire (il lui faut le Catalogue !), sans lendemain et sans nostalgi
285 passé, sans mémoire (il lui faut le Catalogue !), sans lendemain et sans nostalgie, il court, vole et se réjouit, jusqu’à ce
286 e (il lui faut le Catalogue !), sans lendemain et sans nostalgie, il court, vole et se réjouit, jusqu’à ce qu’il butte contr
287 te, Kierkegaard se disant lui-même un « amateur » sans aucune compétence technique)101 retenons cette observation centrale :
288 même coup il se définit, contre lui mais non pas sans lui. Il ne conçoit que deux manières de vivre dignes de l’absolu et p
289 que lui-même, et qu’il doit exalter et condamner sans cesse, car elle est lui autant que lui, mais elle est ce qu’il refuse
290 ire éclater l’absurdité tragi-comique de ce choix sans appel de la passion, qui est d’une importance capitale et qu’on ne pe
291 rkegaard. Dans ses ouvrages religieux, il revient sans cesse sur « la différence qualitative infinie entre Dieu et l’homme »
292 prend qu’elle n’y arrivera jamais avec une morale sans passion. Je vois enfin que la personne de Kierkegaard est ce système
293 es penseurs qui en manquent sont comme des amants sans passion, c’est-à-dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme de to
294 dont le commandement est d’aimer tous les hommes, sans distinction, non par sympathie élective toujours égoïste et « charnel
295 vies dénuées. Deux célibataires maladifs, chastes sans vœux, frustrés de toute tendresse quotidienne, souffrant tous les tou
296 rale des esclaves ». Maintenant, l’on comprendra sans plus d’explications pourquoi l’amour en tant que passion — notre spéc
297 mythe est une « image du monde en raccourci » et, sans le mythe, « toute culture est dépossédée de sa force naturelle, saine
298 he peut préserver de l’incohérence d’une activité sans but les facultés de l’imagination… Les images du mythe doivent être l
299 interdit d’oser se livrer avec une telle licence, sans la sauvegarde de cette illusion. Le mythe nous protège contre la musi
300 ée métaphysique si pénétrante et si décisive que, sans cet auxiliaire unique, la parole et l’image fussent demeurées à jamai
301 ond de l’abîme, lui parle intelligiblement.116 Sans les paroles et l’image scénique, Nietzsche imagine qu’il ne pourrait
302 ur que nous puissions encore apprécier le bonheur sans connaissance, ou bien le bonheur d’une illusion solide et vigoureuse 
303 cela ne tienne ! « Cette pensée, elle aussi, est sans puissance sur nous. Le christianisme s’est-il donc effrayé d’idées se
48 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai 1961)
304 viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémission ; et de l’hommage un engagement jusqu’à la mort. Don Juan s
305 physique actuelle. Don Juan n’est pas concevable sans Tristan, et sans lui n’eût pas vu le jour. Mais ce lien de genèse réc
306 e. Don Juan n’est pas concevable sans Tristan, et sans lui n’eût pas vu le jour. Mais ce lien de genèse réciproque ne saurai
307 Tirso de Molina répond : « Qui je suis ? Un homme sans nom. » Cet homme sans nom, sans passé ni lendemain, c’est l’un de ces
308  : « Qui je suis ? Un homme sans nom. » Cet homme sans nom, sans passé ni lendemain, c’est l’un de ces cavaliers sortis des
309 e suis ? Un homme sans nom. » Cet homme sans nom, sans passé ni lendemain, c’est l’un de ces cavaliers sortis des temps où l
310 , sous le masque, hors la loi ou sacré, « l’homme sans nom » vient d’ailleurs comme un ange, passe, étreint, dit le mot, rév
311 u sexe. S’il réussit à se fixer sur un seul être, sans obstacles insurmontables, il conduit normalement au mariage, c’est-à-
312 n’est guère de mariage qui parvienne à maintenir sans crise une synthèse dans la durée des éléments variés dont nos deux my
313 nts de grand plaisir multipliés par les aventures sans lendemain, couples heureux dans la durée de leur amour, tourments bie
314 ans le mariage, ou le libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentiment qu’il arrive à chacun des trois types, même ré
315 e reproduire qu’aux dépens de cellules vivantes : sans elles, il ne peut subsister.) Imaginons maintenant une âme individuel
316 ué la vérité elle-même : pas de « vraie » liberté sans vérité. Comme Nietzsche l’indique — pour l’oublier tout aussitôt lors
317 ion est la voie de Tristan. Sa passion veut aimer sans limites, au-delà des formes et du temps, au-delà du moi distinct et d
318 imée se confondent en un seul être, dans le règne sans fin de l’Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni faux, ni t
319 n un seul être, dans le règne sans fin de l’Amour sans réveil. Là, rien n’est plus ni vrai ni faux, ni tien ni mien, ni sépa
320 ni tien ni mien, ni séparé ni interdit, dans l’Un sans nom : Dans le flot houleux Dans l’éclat sonore Dans la tourmente inf
321 l’âme, ne sont en fait que deux manières d’aimer sans aimer le prochain. N’étant pas des personnes, mais des puissances, il
322 mour d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’amour ne sait plus où se prendre. Tout amour véritable es
323 te n’indique, une conclusion que l’on n’était pas sans pressentir dévoile enfin son visage ambigu. Les deux mythes les plus
324 de lui, contre lui, et ne pourraient se perpétuer sans lui. Mais ici se révèle en même temps leur fonction proprement vitale
325 nos morales de série, hygiéniques, étatiques, et sans style ni virtù. Dès qu’un déséquilibre se trahit en nous, ou provoque
326 riage, modération, personne, et la vie même. Mais sans eux, que seraient nos amours ? 123. L’Amour et l’Occident . 124
327 de façon plus frivole, plus insolente, que l’être sans idéal », observe Nietzsche. (Par-delà… n° 133.) 127. Henry de Monthe
49 1961, Preuves, articles (1951–1968). Pour Berlin (septembre 1961)
328 répéter que la marche fatale de l’Histoire mènera sans guerre au triomphe de Moscou, et que la seule comparaison de la puiss
329 ! Ces deux millions et demi d’hommes et de femmes sans armes ne menacent pas la paix du peuple russe. Nous demandons à M. Kh
50 1963, Preuves, articles (1951–1968). Le mur de Berlin vu par Esprit (février 1963)
330 t pris des Prussiens que les défauts… L’Allemagne sans l’Est n’est pas l’Allemagne. » C’est en effet une Allemagne sans Prus
331 t pas l’Allemagne. » C’est en effet une Allemagne sans Prusse. Et une partie de la Prusse ancienne est devenue polonaise, co
51 1963, Preuves, articles (1951–1968). Une journée des dupes et un nouveau départ (mars 1963)
332 qui n’est rien d’autre que ce qu’en dit la presse sans tenir compte des sondages d’opinion et du suffrage universel. Abstrac
333 ure pas du tout. Prolongée sur le plan politique, sans intervention créatrice, elle conduirait plutôt à une Europe uniforme
52 1964, Preuves, articles (1951–1968). Un district fédéral pour l’Europe (août 1964)
334 est trop clair que cette formule totalitaire mais sans doctrine millénariste et sans passion ne sauverait le corps qu’au pri
335 le totalitaire mais sans doctrine millénariste et sans passion ne sauverait le corps qu’au prix de l’âme, autant dire pour b
336 aît donc une utopie non seulement dangereuse mais sans avenir. c) L’Europe fédérée reste ainsi la seule solution praticable.
337 tion. Une Europe unitaire, c’est finis helvetiae, sans commentaires. Mais une Europe fédérale, seule possible pour nous comm
338 jours le principe de l’Empire d’Occident, l’union sans unification, qui est l’idée fédéraliste. Entre-temps, les nations se
339 . De cette façon, elle n’aura pas vécu en vain ni sans gloire138. » Pratiquement ignoré de nos jours par les fédéralistes eu
340 é commun prit pour certains une allure de Canossa sans agenouillement, donc sans pardon. Et notre arrivée tardive au Conseil
341 s une allure de Canossa sans agenouillement, donc sans pardon. Et notre arrivée tardive au Conseil de l’Europe n’a jamais ét
342 actice. La Suisse doit donc tendre à participer «  sans réserve et de plein droit » à l’édification de l’Europe unie. Sinon,
343 ion de l’Europe unie. Sinon, l’Europe qui se fera sans elle risque bien de se faire contre elle — c’est-à-dire contre son es
344 ctuelle. Si, dit-il, la Suisse se refuse à entrer sans réserve dans le Marché commun, elle ne saurait justifier ce refus par
345 omiques. — La Suisse a très bien réussi jusqu’ici sans subordonner son économie à celle d’un groupe de nations européennes.
346 . Ce n’est évidemment pas avec le reste du monde ( sans cesse invoqué par les abstentionnistes) qu’elle commerce le plus, mai
347 conjoncture, les rêveries d’experts fédéraux qui, sans oser prôner une autarcie plus impossible encore chez nous qu’ailleurs
348 ons faire face à une Europe unie — j’entends unie sans nous et malgré nous. Arguments traditionalistes. — Des représentants
349 d’ailleurs) qui voudraient que la Suisse renonce sans condition à toute idée de neutralité. Mon idéal très clair — mon utop
350 onvienne enfin et auquel nous puissions adhérer «  sans réserve et de plein droit ». Mais énoncer un plan suppose une politiq
351 dans la coexistence spirituelle et topographique, sans frontières territoriales qui les séparent, mais sans confusion et san
352 s frontières territoriales qui les séparent, mais sans confusion et sans nivellement. L’identité d’un peuple ou d’une commun
353 toriales qui les séparent, mais sans confusion et sans nivellement. L’identité d’un peuple ou d’une communauté ne sera plus
354 déologie et la police d’État les encadrent alors, sans les unir ni vraiment les organiser. 3°) La planification se révèle pl
355 t qui ferait de ce pays un musée. Il est modeste, sans excès. Je vois en revanche beaucoup de motifs d’angoisse pour l’aveni
356 t plus à l’écart de l’Europe et qu’elle participe sans arrière-pensées à ses destins, mais qu’elle reste en même temps prése
357 onales et communales coexistent et se superposent sans interférences gênantes. À Genève, depuis le temps de la SDN, vie inte
358 ionale et vie locale se croisent et se traversent sans fusion ni mélange, les longueurs d’onde étant nettement distinctes. E
359 s yeux larges et scrutateurs, ce regard maîtrisé, sans illusions, qui taxe le réel à sa juste valeur. J’ai parlé de plus d’u
360 lconque de leur indépendance, bien au contraire : sans le CERN, leurs savants seraient frustrés d’une possibilité d’employer
53 1966, Preuves, articles (1951–1968). André Breton (novembre 1966)
361 rêt de plaine où je vais chaque jour, j’ai marché sans penser à rien, dans l’odeur végétale d’un crépuscule humide, presque
362 ence poétique de l’univers ». Après tant d’années sans nous voir, Dieu sait pourquoi, j’ai retrouvé ce soir une ombre amie à
363 ait trouvé ce moyen de gagner juste de quoi vivre sans la moindre compromission avec tous les snobismes à l’affût.) Il se pl
364 nt tout me sépare en fait, ou avec qui j’ai rompu sans retour. Ce soir-là, au Village, mon rêve est devenu vrai : nous parlo
365 ristianisme trop peu religieux qu’il le dénigrait sans relâche. Il voulait un rituel, des mystères, une adoration fascinée,
366 lement, et avec raison : son Augustin à lui était sans nul rapport avec celui qu’avait canonisé « l’Obscurantisme ».   Je cr
367 aillible à ses yeux, semble m’absoudre, il pourra sans perdre la face continuer à me rencontrer. Je relate cet incident pour
54 1968, Preuves, articles (1951–1968). Marcel Duchamp mine de rien (février 1968)
368 ied de la galerie. Nous attendions Marcel Duchamp sans trop savoir quand il viendrait, et pour mieux l’attirer — vieux procé
369 ir et qu’il faut s’occuper. On prendrait chez lui sans payer un ou deux pains par jour, on ne peut pas en manger davantage,
370 n cette vue m’apaise et me satisfait. — Vous êtes sans cloute presbyte ? Tenez, je vous donne celle-là toute fraîche, une th
371 auds de la certitude rationnelle envoyés au tapis sans effort apparent. La réussite de sa vie tiendra sans doute dans cette
55 1968, Preuves, articles (1951–1968). Vingt ans après, ou la campagne des congrès (1947-1949) (octobre 1968)
372 anière insuffisante ou fausse, si l’on ne s’y met sans retard : les documents imprimés, peu nombreux150, ne donnent pas l’es
373 ndique rien de moins qu’une fédération politique, sans laquelle ni l’économie ni la défense ne sauraient être concertées val
374 tactique des unionistes. « Rien ne peut se faire sans les gouvernements », disaient les uns… « Mais les gouvernements ne ve
375 étudié sous l’angle d’une union régionale sera «  sans cesse confronté avec le devenir de l’économie mondiale ». Avouons que
376 . Pendant ce temps, du reste, les autres agiront. Sans nous, ils ont beau jeu. La droite connaît un renouveau inespéré, les
377 élégués soient choisis par des Comités nationaux, sans droit de veto du Comité de liaison. Dans la discussion qui suit, on s
378 e risque de collaborer. Elle le fit, semble-t-il, sans enthousiasme, voire avec un certain pessimisme chez beaucoup, comme s
379 ême), on se bornerait à proposer au Congrès, mais sans préavis du comité de liaison, les trois documents polycopiés… Je sent
380 qu’enfants, nous sautions d’une poutre à l’autre, sans regarder l’abîme sous nos pas… Vertige rapide. J’abaisse mes regards
381 ste italien, des ministres allemands aux lunettes sans bord… Mais pourquoi cet immense applaudissement ? “L’Europe, vient de
382 stoire seule dira le vrai sens de cette cérémonie sans précédent. » Dès le 8 mai, les congressistes se répartirent en trois
383 e doctrine) de ceux qui espéraient faire l’Europe sans casser des œufs, resta seul maître d’exploiter les conséquences de l’
384 de choses se faisaient en Europe, on l’a vu, mais sans liens organiques, sans politique d’ensemble. À qui la faute ? Les uni
385 en Europe, on l’a vu, mais sans liens organiques, sans politique d’ensemble. À qui la faute ? Les unionistes avaient mieux t
56 1970, Preuves, articles (1951–1968). Dépasser l’État-nation (1970)
386 r une ligne de barbelés électrifiés. C’est livrer sans recours toute l’existence humaine aux seules décisions de bureaux ins
387 r permettre une participation civique réelle ; et sans correspondance autre qu’accidentelle avec aucun espace économique déf
388 s. Il faut tout unifier par des lois inflexibles, sans égard aux diversités ethniques et régionales, et soumettre la product
389 t-nation à l’échelle continentale, serait capable sans nul doute de créer une Europe très forte mais qui serait très peu eur
390 ins de l’Europe et de la liberté. Il faut adopter sans délai les méthodes les plus propres à réduire l’obstruction des stato
391 arlait Robert Schuman traversent leurs frontières sans les apercevoir : dans ce plan, elles n’existent pas. Il n’y a pas de
392 re ? Il l’est, bien sûr : on ne fera pas l’Europe sans casser des œufs, nous le voyons depuis vingt-cinq ans. Mais il l’est