1 1951, Preuves, articles (1951–1968). Mesurons nos forces (avril 1951)
1 t dans les plus jeunes générations. On se lamente sur l’état de la jeunesse d’Europe, on déplore ce qu’on nomme son nihilis
2 e. C’est l’autre camp qui sera forcé de se mettre sur la défensive, contre le rayonnement de nos vraies libertés. Or le mei
3 verra que l’Europe c’est l’espoir, qu’elle a pris sur les autres toute l’avance que permet un plus grand passé. Si vous dem
2 1951, Preuves, articles (1951–1968). Culture et famine (novembre 1951)
4 t logiquement aussi. La famine, en effet, a régné sur la Terre depuis qu’il y a des hommes, et qui n’en pensent pas moins.
5 e la sagesse des peuples et d’une erreur courante sur la culture. Ventre affamé n’a point d’oreilles, dit le proverbe. Comm
6 sse l’est de la pensée. Quant à l’erreur courante sur la culture, elle consiste à tenir cette dernière pour un luxe, à la c
3 1952, Preuves, articles (1951–1968). « L’Œuvre du xxe siècle » : une réponse, ou une question ? (mai 1952)
7 re relève l’accusation, et l’appuie cette fois-ci sur une doctrine. Le mal serait entré dans la peinture, dit-elle, avec le
8 exposition. Pourtant, il faut juger pareil procès sur pièces. L’Œuvre du xxe siècle a pris les devants, pour la défense et
9 res ou merveilles, ne peut pas rester sans effets sur les créateurs, le public, et leur manière de sentir notre temps. Comm
10 urelle, conquête du ciel, victoire de l’intellect sur l’espace à trois dimensions… ? Chacune de ces victoires nous a jetés
4 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le sens de nos vies, ou l’Europe (juin 1952)
11 rti que par la mort (ou par la sainteté, une fois sur des millions). L’Oriental ne peut donc se poser le problème d’un sens
12 en dans sa réalité la menace qui pèse aujourd’hui sur l’Europe, disons plus : sur l’espoir humain. Ma thèse est simple. Ell
13 qui pèse aujourd’hui sur l’Europe, disons plus : sur l’espoir humain. Ma thèse est simple. Elle consiste à rappeler que la
14 Voyageant en Inde, l’an dernier, j’ai pu vérifier sur place que les seuls hommes touchés par l’idéologie communiste étaient
15 d’une manière cyclique, comme une roue qui tourne sur son axe et n’avance pas, la destruction succédant fatalement à la con
16 que de collectionner, bien plus que d’enregistrer sur disques et pellicules les chants, les danses, les rites, les voix et
17 ages de l’innombrable humanité. Nous avons médité sur les mystères de toutes les civilisations qui précédèrent les nôtres e
18 s les civilisations qui précédèrent les nôtres et sur celles qui subsistent au xxe siècle. Nous avons déchiffré leurs hiér
19 revécu leurs ambitions, et nous avons philosophé sur leurs problèmes avec autant de passion, souvent, que sur les nôtres.
20 rs problèmes avec autant de passion, souvent, que sur les nôtres. Voici le trait que l’on doit souligner : tous les peuples
5 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le dialogue Europe-Amérique (août-septembre 1952)
21 standards de culture, tandis que l’Europe insiste sur ses diversités enracinées. Il n’y aurait pas de problème ou plutôt pa
22 de Wall Street » et le danger d’une guerre menée sur notre sol contre les Russes. (Mais l’attitude antiaméricaine est plus
23 uïté d’une pareille situation, l’Américain se met sur ses gardes et commet des fautes méthodiques. Il multiplie les enquête
24 e décide objectivement, et qui se trompe une fois sur deux. Il en résulte un gaspillage d’efforts et de capitaux qui d’une
25 manière générale à n’importe qui de se prononcer sur n’importe quoi qui n’est pas dans la situation concrète de l’Europe,
6 1953, Preuves, articles (1951–1968). Deux princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février 1953)
26 les plus frappantes analogies. Sans nous attarder sur la coïncidence qui fait d’Hamlet un prince danois — et l’on peut rêve
27 eur fait jurer par trois fois de garder le secret sur cette révélation. Kierkegaard, lui aussi, reçut dès sa jeunesse commu
28 its religieux) qui ouvrit les yeux de Kierkegaard sur l’absolu du christianisme véritable et lui permit de découvrir cette
29 ’écrie Hamlet. Et Kierkegaard ne cesse de répéter sur tous les tons la même idée : il est né pour forcer notre époque détra
30 ause de leur nature profondément mélancolique, et sur ce dernier point le doute reste le même dans les deux cas. Kierkegaar
31 ême dans les deux cas. Kierkegaard s’est expliqué sur la rupture de ses fiançailles avec Régine. Il s’est expliqué, peut-on
32 ucteur cynique, qui a peut-être de graves méfaits sur la conscience et qui renonce au mariage pour mieux jouir de sa vie de
33 Je vois que l’idée de mon existence fait naufrage sur cette jeune fille, ergo la jeune fille doit disparaître. Sur sa perte
34 eune fille, ergo la jeune fille doit disparaître. Sur sa perte passe ma route vers un grand but. » Et nous voyons Hamlet, c
35 our que Régine ne souffre pas, il a voulu prendre sur lui tout le drame, et il y a réussi, puisqu’il peut écrire, non sans
36 eut l’être l’élan d’un combattant qui joue sa vie sur un seul coup. Voici un extrait de cet article : Un témoin de la véri
37 — et puis enfin crucifié, décapité, brûlé ou rôti sur un gril, jeté par le bourreau dans un endroit écarté, sans être enter
38 ourait à l’illusion… Jusqu’au moment où je tombai sur une note de Kierkegaard lui-même au sujet d’Hamlet, qui rétablit les
39 le contenu de la note, intitulée : Regard oblique sur l’Hamlet de Shakespeare. Kierkegaard reproche à Shakespeare de n’avoi
40 vocation chrétienne. Ici prend fin, ici « échoue sur l’existence » le parallèle que je viens d’esquisser. J’ai tenté d’ill
41 l’aider. L’homme engage son action et parie tout sur quelque chose qui lui demeure mystérieux, dans lui-même autant qu’hor
42 t l’a dit dans sa brochure intitulée Point de vue sur mon activité d’auteur : Il me faut préciser la part de la Providence
43 ’on ne se risque pas à y marcher. Cette « lumière sur mon sentier », dont nous parle un psaume de David, n’éclaire pas au l
44 écessaire. Kierkegaard ne se lasse pas d’insister sur cette dernière catégorie. « Celui qui ne renonce pas à la vraisemblan
45 et. Hamlet blessé, enfin résolu à l’action, monte sur une sorte de tribune élevée, et, de là, d’un saut prodigieux, se jett
46 e jette dans le vide, l’épée brandie, pour tomber sur le roi, qu’il tue. Parfaite traduction plastique des concepts favoris
7 1953, Preuves, articles (1951–1968). À propos de la crise de l’Unesco (mars 1953)
47 superficielle dans ses jugements, quand elle en a sur cet objet ; non seulement chez les « hommes de culture », qui savent
48 esco ? Un organisme qualifié de « culturel », mis sur pied par les gouvernements, composé de fonctionnaires nommés par eux,
49 obtenir un crédit pour la beauté d’une œuvre, et sur la seule démonstration de son excellence ? Il n’en obtient parfois, a
50 Mais l’a-t-on fait ? En attendant, rêvons un peu sur ces 9 millions de dollars consentis par les gouvernements. Avec cette
51 pontanément. Mais on ne saurait les « planifier » sur une échelle qui n’est plus celle du rayonnement normal et sensible de
52 el de calquer les organisations d’aide culturelle sur cette réalité de base. Partir d’en bas, non pas d’un centre trop élev
53 rises de culture de toute ingérence politique. 2. Sur la base des initiatives émanant des intéressés, que les gouvernements
8 1953, Preuves, articles (1951–1968). « Nous ne sommes pas des esclaves ! » (juillet 1953)
54  » (juillet 1953)l « Ils ont tiré ! Ils tirent sur les ouvriers ! » Le vieux cri de douleur des villes européennes, le c
55 s avenues lugubres de Berlin, entre leurs façades sur le vide, les blocs blanchis aux petites fenêtres myopes des privilégi
56 , l’Armée rouge, la police « populaire » ont tiré sur les ouvriers qui avaient osé se rassembler, sans armes, pour proclame
57 er ce Dimanche rouge de 1905 où le tzar fit tirer sur la foule qui marchait vers le Palais d’Hiver. Ce sont les descendants
58 ormes, passés aux ordres du Kremlin, qui ont tiré sur leurs camarades, les ouvriers sans armes de la Stalinallee. Les tanks
59 de la Stalinallee. Les tanks soviétiques ont tiré sur la foule ouvrière. Cette phrase qu’on n’a pas lue dans la presse comm
60 toutes. Elle n’est pas mensongère, elle est gagée sur des centaines de morts et de blessés. Étant dite, et de cette manière
61 res des ouvriers de Berlin-Est, cette phrase crie sur la terre entière une vérité que l’on n’éteindra plus : le système tot
62 er, ou jamais : d’autres que les Soviets ont tiré sur la foule des prolétaires revendiquant leur droit de vivre. D’autres m
9 1953, Preuves, articles (1951–1968). Les raisons d’être du Congrès (septembre 1953)
63 pouvait-il prévoir que trente-neuf ans plus tard, sur la base de cette équation, une bombe nouvelle tuerait en une seconde
64 Science, de plus en plus inquiète l’État, réagit sur le jeu politique et tend à dominer la société. Mais alors la question
65 la science. Les savants ne doivent pas se reposer sur d’autres pour la défense de leur propre liberté de recherche.” C’est
66 ous devons savoir que chacun de nous peut compter sur tous les autres lorsque notre patrimoine commun est en jeu, lorsque l
10 1954, Preuves, articles (1951–1968). La table ronde de l’Europe (janvier 1954)
67 ant six Européens distingués à instituer un débat sur « le problème spirituel et culturel de l’Europe considérée dans son u
68 ur tâche particulière étant d’exprimer leurs vues sur la manière de réaliser l’unité de l’Europe non seulement au point de
69 sérieux effort d’information. La tâche de méditer sur nos destins fut confiée à un petit groupe de six Sages, dont la compo
70 oi religieuse et des certitudes relatives fondées sur la science, la table ronde a affirmé la nécessité du dialogue fécond,
71 ion monstrueuse ; et ils s’empressent de projeter sur elle les péchés d’égoïsme, d’orgueil et d’étroitesse inhérents au nat
72 té, et battent la coulpe de l’Europe colonialiste sur la poitrine des fédéralistes. « Vous nous vantez l’Europe, il n’y a p
73 éraliste qui peut le sauver, puisqu’elle se fonde sur la nécessité du dialogue entre égaux différents. En vérité, il ne s’a
74 nœuvres les plus grossières du communisme, jouant sur leur affectivité inquiète comme Iago sur la jalousie d’Othello. D’où
75 , jouant sur leur affectivité inquiète comme Iago sur la jalousie d’Othello. D’où enfin, l’extrême confusion et les éclats
76 de passion saugrenus qui caractérisent les débats sur la souveraineté nationale. Tout cela demande une thérapeutique approp
77 es d’Ems et de tous leurs jugements désobligeants sur les pays voisins, on n’aura fait qu’améliorer le terroir nourricier d
78 atre « histoires nationales ». C’est au contraire sur l’unité foncière de l’histoire commune des Européens que se détachent
79 d’hui les décisions principales, et le peuple n’a sur elles aucun contrôle. Au contraire, les organisations supranationales
80 ntir le fédéralisme. — Plus j’écoute ce qu’on dit sur l’Europe, et plus me frappe l’absence, chez nos intellectuels, de ce
81 liquent assez bien l’extrême confusion des débats sur la fédération de l’Europe. Le fédéralisme est beaucoup moins une doct
82 esse leur logique. Il repose en effet tout entier sur cette « logique du contradictoire » que M. Stéphane Lupasco vient de
83 fens approuve les remarques du professeur Toynbee sur les loyalismes multiples — « allégeances » serait peut-être un terme
84 on, à dorer la pilule aux États, à n’insister que sur les avantages d’un peu plus de coopération sans douleur, tout en se g
85 sacrifices indispensables, j’ai cru bon de finir sur ces mots mon discours de clôture au Capitole : Il est clair que cert
11 1954, Preuves, articles (1951–1968). Tragédie de l’Europe à Genève (juin 1954)
86 it une prise de conscience, subite et dramatique. Sur la confusion générale, n’insistons pas. Mais la prise de conscience p
87 de Berlin et celle de Genève. Berlin fut un échec sur les principaux points à son ordre du jour — l’unification de l’Allema
88 mesurer la puissance de deux volontés affrontées sur le problème européen. Pour savoir qui a gagné, il suffit de se demand
89 ait donc fixer la France d’abord, puis ses alliés sur l’imbroglio des guerres locales d’Extrême-Orient, afin de la détourne
90 mois toute l’attention du monde va se concentrer sur le théâtre d’une bataille où l’Occident, désormais, joue perdant. Le
91 par suite, dynamisme créateur déprimé, repliement sur une misère et des rancunes croissantes, décomposition des résistances
12 1954, Preuves, articles (1951–1968). Il n’y a pas de « musique moderne » (juillet 1954)
92 si nous en vivons une… Mais peut-être sommes-nous sur le seuil. Au mois de mai 1952, L’Œuvre du xxe siècle a donné à Paris
93 ût-ce avec des accords de do majeur) et d’essayer sur nos contemporains “cette chose vague et pourtant puissante” qu’est la
13 1954, Preuves, articles (1951–1968). De Gasperi l’Européen (octobre 1954)
94 stances de la mort d’Alcide de Gasperi inscrivent sur l’Europe un signe fatidique. Il importe de le déchiffrer. Il venait d
95 uit ans — le temps de mériter ce titre qui figure sur sa pierre tombale : Reconstructeur de la patrie. Mais il savait qu’au
96 remarques à voix basse, ces questions et réponses sur des bouts de papier qui sont l’agrément des congrès, mais qui permett
97 ontané de deux esprits, si différents soient-ils, sur les problèmes fondamentaux mis en question. Je le voyais écrire sans
98 ut que notre union se fonde dans les esprits, non sur des textes marchandés par les partis dans les parlements excités. Il
14 1954, Preuves, articles (1951–1968). Politique de la peur proclamée (novembre 1954)
99 novembre 1954)u D’un Premier Allemand qui joue sur une entente avec la France, un écrivain français a dit ceci : « L’All
100  » que l’Allemagne arrogante, surarmée et intacte sur laquelle régnait Guillaume II. Ce qui peut s’écrire : Peur de l’Alle
101 pays proclame sa peur dans l’instant qu’il règle sur elle sa politique ? Naguère, on préférait crâner. C’était bien vu. L’
15 1955, Preuves, articles (1951–1968). De gauche à droite (mars 1955)
102 que « le ciel du Pentagone » ne lui est pas tombé sur la tête. « Tout ce qu’avaient raconté à l’opinion française les gens
103 it tire son sentiment d’allègre impunité. Citons. Sur la menace du retrait des crédits américains : « Les autorités américa
104 665.) Les gens du MRP, etc., avaient donc raison. Sur le fameux dilemme CED ou Wehrmacht : « Les accords de Londres donnent
105 ehrmacht, comme le disaient les gens du MRP, etc. Sur le chantage au contrecoup nationaliste allemand : « Le climat est lou
106 mistes de droite aussi sont renforcés. Trois fois sur trois, les gens du MRP, etc., avaient vu juste. Il ne reste à Esprit
107 cte où celui-ci s’éloignait des thèses gaullistes sur la Russie. Encore un peu de persévérance, ils vont trouver ce qu’ils
16 1955, Preuves, articles (1951–1968). Le Château aventureux : passion, révolution, nation (mai 1955)
108 ns échappent à son emprise, il ne cesse de régner sur nos rêves et d’éveiller nos nostalgies. Et c’est ainsi qu’il a condit
109 , défi mais masochiste ; il est discours sans fin sur l’indicible. (Le Tristan de Wagner illustre bien tout cela.) Mais c’e
110 ois. Cette forme, cette structure agissent encore sur nous, même quand nous ignorons les origines du mythe et ne soupçonnon
111 vie », dit Novalis parlant de sa fiancée perdue. Sur la tombe de Tristan et d’Iseut, deux plantes en une nuit s’élèvent et
112 racines aux profondeurs de la passion. Il fleurit sur l’abîme qui sépare l’Orient magique de l’Occident tragique, et cet ab
113 i, le type du révolutionnaire européen se détache sur le fond d’une foi qui tient la liberté et l’action prophétique pour p
114 « un sang impur ». L’Église, en effet, se fondait sur la réalité des hommes transformés par la foi. Elle n’avait pas pour b
115 t la présence visible et matérielle est confirmée sur tous les murs ; il réclame lui aussi la foi des militants dans un mon
116 de idéal et futur, mais cette foi n’est gagée que sur le sacrifice et la mort de ses adversaires. On entre dans l’Église pa
117 en effet au cri de : « Vive la Nation ! », clamé sur tout le front des troupes, que les Français durent la victoire. Remar
118 cent ans, l’Europe qui se croit rationnelle vivra sur cette absurdité fondamentale. En 1914, elle en mourra. Mais comment c
119 ansposition abusive de réalités spirituelles soit sur l’individu, soit sur la société. Toutes les trois sont mortelles et l
120 e réalités spirituelles soit sur l’individu, soit sur la société. Toutes les trois sont mortelles et liées à la mort par un
121 lution, nation : certains ont cru que leur empire sur nos esprits mesurait ce qu’on appelle bien à tort la « dé-christianis
17 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure occidentale de l’homme : L’exploration de la matière (août 1955)
122 ainsi qu’à tous les degrés, de proche en proche, sur tous les plans de notre pensée occidentale, le « scandale » des réali
123 ée, cette insistance des évangiles et des épîtres sur la réalité mortelle de la chair, et sur toutes ses contradictions, ce
124 s épîtres sur la réalité mortelle de la chair, et sur toutes ses contradictions, ce terme même d’In-carnation et le mouveme
125 tribue à concentrer l’attention vitale du croyant sur la réalité, déchue mais consistante, de « l’ici-bas ». Il y a plus :
126 st née d’une rationalité qui, loin de se refermer sur elle-même, reste ouverte à l’irrationnel et réussit même à y pénétrer
127 de la pensée matérialiste. Celles-ci se fondaient sur l’idée fixe que la preuve de réalité dans tous les cas et dans tous l
128 cidentale ce « gros bon sens matérialiste » fondé sur un respect quasi religieux de la Science, la science réelle allait ai
129 ir son domaine ? Certains philosophes, se fondant sur le principe d’indétermination de Heisenberg, ont cru pouvoir en dédui
130 t que chacun, désormais, peut fonder son jugement sur des faits qui sont « démontrés par la Science », au lieu que le médié
131 rent qu’il est inévitable. Et il opère en général sur d’assez grossières confusions : celle du temps infini et de l’Éternit
132 e phénoménal n’est plus qu’une apparence flottant sur l’océan sans rivages et sans fond de l’immatérielle Énergie. Voici do
133 elle idée provienne d’un monde suffisant et fermé sur soi. Cette « voie négative » de la science nous conduit à l’inconnais
134 18. Le débat du concile de Nicée porte en effet sur les deux termes grecs homoousios (de même substance) défendu par Atha
135 l’Univers, que les calculs les plus exacts opérés sur les galaxies lointaines fixent à 2 milliards d’années au plus… 21. V
136 ilosophie idéaliste seraient demeurés impensables sur tout autre arrière-plan que celui de la dogmatique chrétienne, car il
137 archétypes formateurs… 31. J’anticipe à dessein sur un succès total de la science actuelle et de son orientation. Cette d
18 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure technique (octobre 1955)
138 exalté l’Occident. Elle nous apportait un héros, sur une machine encore insuffisante : d’où la gloire. La première travers
139 es par une extension souveraine de leurs pouvoirs sur la matière et la Nature. Elle passa presque inaperçue. Qu’a-t-elle ch
140 tance et le danger de la technique, et ses effets sur la personne humaine. Ces diatribes cent fois répétées contre la « mis
141 Résultent-elles vraiment d’observations précises sur les répercussions humaines de la technique ? Long cri d’angoisse deva
142 présenté une espèce d’homme de proie qui se jette sur la Nature pour la soumettre à sa « volonté de puissance ». On invoque
143 émons. Traiter avec le dieu du feu — qui apparaît sur deux points de la planète au Caucase et en Chine, semble-t-il — c’est
144 u’est né l’avion ; et du rêve de partir au hasard sur les routes qu’est née l’auto. Voir l’autobiographie de Henry Ford. On
145 aire accepter et créer leur besoin dans la masse. Sur la base de ces jouets pour grandes personnes34, l’économie sérieuse e
146 ue : la rencontre de la science, enfin constituée sur des bases autonomes et précises, et du rêve alchimique chassé par la
147 identale du xixe siècle s’est doublement trompée sur les fins de la technique et la manière de s’en servir. Elle n’a pas s
148 et rapides, et la tentation de la puissance (non sur la Nature mais sur l’homme) l’ont aveuglée quant aux moyens. Et quant
149 tentation de la puissance (non sur la Nature mais sur l’homme) l’ont aveuglée quant aux moyens. Et quant aux fins : la tech
150 et nous « déshumanise ». Cette projection du Mal sur la machine trahit un fléchissement de la vie spirituelle. C’est battr
151 . Cessons donc de projeter le mal qui est en nous sur les choses, machines ou Nature, douées d’intentions autonomes : cette
152 2° L’idée du Mal est projetée à nouveau non plus sur la Nature mais bien sur la Technique personnifiée et sur ses produits
153 ojetée à nouveau non plus sur la Nature mais bien sur la Technique personnifiée et sur ses produits, comme la Bombe, dès lo
154 Nature mais bien sur la Technique personnifiée et sur ses produits, comme la Bombe, dès lors douée d’une sorte d’intrinsèqu
155 s par les « antimodernes » que j’ai dits. Erreur sur la Bombe. J’écrivais au lendemain d’Hiroshima : « La Bombe n’est pas
156 enir ! C’est comme si tout d’un coup on se jetait sur une chaise pour l’empêcher d’aller casser les vases de Chine. Si on l
157 s faut, c’est un contrôle de l’homme. » ( Lettres sur la bombe atomique .) Erreur sur le téléphone. L’esclavage du télépho
158 mme. » ( Lettres sur la bombe atomique .) Erreur sur le téléphone. L’esclavage du téléphone est un des clichés de l’époque
159 ous n’êtes donc esclave que de vous-même. Erreur sur la belle voiture. Cet homme, dit-on, est l’esclave de sa voiture. Voy
160 des passions, non de la technique en soi. Erreur sur la standardisation du travail. On nous répète à droite autant qu’à ga
161 iminez ces conceptions, non la technique. Erreur sur les inventions. « L’homme volant » de Vinci devait semer de la neige
162 ’homme volant » de Vinci devait semer de la neige sur les villes accablées par l’été : l’avion bombarde nos cités. Les déco
163 tein aboutissent à la Bombe atomique. Malédiction sur l’invention ! Mais que veut-on dire ? Imagine-t-on quelque invention
164 t pas physiquement. Le goût de s’étaler au soleil sur les plages est contemporain de l’auto. La technique naissante a créé
165 es. Mais la morale individuelle reste sans prises sur un phénomène qui évolue au niveau des mythes collectifs : le profit d
166 Technocratie, qui est le gouvernement des moyens sur les fins. (Les « exigences de la technique », constamment invoquées,
167 mmense usine sans ouvriers régnera souverainement sur l’absence. Mais les fameuses nécessités techniques ne concerneront pl
168 éralisent ; toute la peinture mondiale peut venir sur nos murs sous forme de reproductions « à s’y méprendre » ; toute la m
169 ogme formulé ; mais l’une et l’autre s’appuyaient sur l’objet de leur renoncement et en dépendaient étroitement. L’ascèse d
170 del appliquait au cas de Rimbaud — vit simplement sur les reflets épars du dogme et de la liturgie dans la culture dont il
171 mple construction d’amusette scientifique ». 35. Sur l’entreprise spirituelle de l’Alchimie, je ne puis que renvoyer aux œ
172 démontrant l’influence des « rêves alchimiques » sur les inventeurs du xviiie et du xixe siècles. Leur lignée remonte à
173 eur anglais W. A. Madocks, constructeur de digues sur la côte nord du pays de Galles. 37. Rappelons que le terme romain de
19 1956, Preuves, articles (1951–1968). Les joyeux butors du Kremlin (août 1956)
174 alors irrésistible. D’où les innombrables études sur l’avenir probable de l’URSS : la plupart me semblent céder à la manie
175 Les faits les plus frappants semblent se situer sur une courbe ascendante et continue, allant de la tyrannie démente vers
176 ré des complices de Staline, moyennant un crachat sur sa tombe, reste en place. C’est ainsi qu’on déstalinise. L’énormité d
177 ’abord s’en aller. Si trente ans de pouvoir total sur les esprits, et d’entraînement systématique des cadres, n’ont pas for
178 scapés de la vieille équipe d’aller vivre en paix sur leurs rentes, dans la datcha du terroriste retraité, c’est que le rég
179 lève des Innocents — ceux qu’ils durent condamner sur ordre, nous disent-ils — ne serait-ce pas un beau geste « dialectique
180 , on effet, son vrai point de départ. K. s’est tu sur la mort de Staline. Or, selon qu’il s’agit d’un meurtre concerté, ou
181 ait se demander ce qu’ils font encore là. Passons sur cette métamorphose — la dialectique en a fait d’autres — et posons un
182 uelque dix ans ? Nous affirmions, en nous fondant sur l’examen critique des faits connus de tous : 1. que Staline était un
183 s valets de plume du PC, calomniaient et louaient sur ordre, stakhanovistes de la servilité ; 10. qu’enfin tout cela résult
184 ns la situation par le rapport K. et ses suites ? Sur les points 1 à 8 de ma liste d’exemples, K. et les siens, pour l’esse
185 l’essentiel, donnent raison aux anticommunistes. Sur le point 9, voir les révélations précises, ou confessions, de Pierre
186 asservir davantage. Je reviendrai tout à l’heure sur ce point : c’est le nœud des sophismes de K. Second argument : « La
187 est vu. Leurs mandarins disaient : « Taisons-nous sur les camps : nous ferions le jeu de l’Amérique capitaliste. » C’était
188 in du procès, osait écrire : « On cherche en vain sur ce visage une trace d’humanité53. » Rajk étant réhabilité par les por
189 bonne foi en ne trouvant pas une trace d’humanité sur le visage de Rajk vivant. Il est encore et toujours de bonne foi en r
190 t toujours de bonne foi en retrouvant cette trace sur le cadavre du même Rajk réhabilité. N’a-t-il pas obéi dans les deux c
191 rd’hui : « Reconnaissez vos torts. » Ils vivaient sur des mythes verbaux et littéraires d’une indéniable consistance psycho
192 ient honnêtement, sincèrement, je n’en doute pas, sur la foi d’un système d’étiquettes proposé par les communistes. La dial
193 t les contenus. Elle commandait ainsi de se taire sur les camps, ou de les mettre au crédit de la « vraie » démocratie ; de
194 diagnostic. L’indignation morale reste sans prise sur des troubles de cette nature. Et, plutôt que de leur retourner tant d
195 de l’Histoire oblige à changer le signe d’un acte sur deux du Despote, par suite à justifier Tito, mais non Trotski, Rajk e
196 fou du vivant de Staline… Ainsi K. bat sa coulpe sur les joues de Thorez, de Duclos et de Togliatti. Le bon vieux drill fa
197 Mais dire que le despote était fou, en se fondant sur l’observation, c’était « faux » parce que cela desservait le Parti. K
198 K., qui le pousse à corriger une paire de claques sur les joues par une claque dans le dos. 56. Cela vaut, bien entendu, p
199 nis de, « Les joyeux butors du Kremlin. Remarques sur la liquidation de Staline par les siens », Preuves, Paris, août 1956,
20 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur Suez et ses environs historiques (octobre 1956)
200 Sur Suez et ses environs historiques (octobre 1956)aa Un dialogue
201 rent évanouir ce grand projet. » (Voltaire, Essai sur les mœurs.) L’idée du canal sera reprise par les Français : projets d
202 , de Volney en 1789, enfin de l’ingénieur Le Père sur un ordre de Bonaparte. Les saint-simoniens, premiers socialistes fran
203 ute des Indes, p. 68. aa. Rougemont Denis de, «  Sur Suez et ses environs historiques (Le point de vue de Ferney) », Preuv
21 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1956)
204 Sur l’Europe à faire (novembre 1956)ab Trois échanges A. Votre Eu
205 yez donc qu’il n’y a plus une minute à perdre. Sur l’esclavage et la souveraineté nationale Une conférence internatio
206 erçue, c’est celle qui vient de se tenir à Genève sur l’esclavage. Elle a pris connaissance du fait divers suivant : 500 00
207 tradictoire, elle rend l’existence impossible. Sur la dignité de l’artiste Bartók est mort aux États-Unis dans une si
208 nt loué sa « dignité ». Stravinski vient d’écrire sur commande une œuvre austère et dure, qui ne concède rien ni à l’attent
209 ocraties occidentales. Quant à moi, je me promène sur la place Saint-Marc, portant aux nues le festival de Venise pour avoi
210 ncore le justifier. ab. Rougemont Denis de, «  Sur l’Europe à faire (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, novem
22 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur le rêve des sciences (décembre 1956)
211 Sur le rêve des sciences (décembre 1956)ac Erreur sur les rêves O
212 e rêve des sciences (décembre 1956)ac Erreur sur les rêves On veut aujourd’hui que l’Europe ait découvert les Améri
213 eront-ils ? Tout dépend de ce que nous trouverons sur notre route : on dira que nous étions partis à cause de cela ! Nos de
214 e savons rien de ce qui peut nous attendre ou non sur d’autres astres. Nous avons simplement envie d’aller voir je ne sais
215 oir. Au-delà de nos vieilles rages politiques. Sur la pluralité des satellites Il n’est point d’action créatrice sans
216 rd’hui vers l’espace lointain ses plans contestés sur la Terre. C’est un des vieux réflexes de l’humanité : compenser dans
217 isée en forme de ballon de football. S’il revient sur la Terre dans vingt ans, il n’y trouvera plus de rideau de fer ni plu
218 ougé »). Et si l’âme reste en route ? — Réfléchir sur la destruction de la catégorie espace en tant qu’imagination du loint
219 ple ou d’un groupe de nations ne se défendra plus sur ses frontières, comme l’imaginent encore tous nos politiciens et plus
220 aire du 22 septembre. ac. Rougemont Denis de, «  Sur le rêve des sciences (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, d
23 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la honte et l’espoir de l’Europe (janvier 1957)
221 Sur la honte et l’espoir de l’Europe (janvier 1957)ad Mardi 30 octob
222 faire ? Il y a seize ans, j’en publiais un autre sur l’entrée d’Hitler à Paris. Hitler nous menaçait à bout portant. Quinz
223 dans l’Histoire. Mais en même temps, il faut agir sur les esprits, provoquer quelque sens de l’honneur, s’il en subsiste en
224 de serrer la main d’un homme, ce n’est pas tirer sur lui, ce n’est pas le gifler. Mais ce geste peut l’obliger à sentir qu
225 si de parler de Budapest ? Tandis que mon silence sur le Guatemala me l’interdirait aujourd’hui ? Cela paraît dément, ou st
226 s. La foule pendant une heure, avançant lentement sur toute la largeur de la rue, sans un cri, sans un mot, et peu n’ont pa
227 es à combattre… Liberté, que ton regard s’abaisse sur nous, Reconnais-nous ! Reconnais ton peuple ! Alors que d’autres n’os
228 encore plus, ô Liberté, Pour que ta grâce daigne sur nous descendre ? Poème de Petőfi, 1848, intitulé Silence de l’Europe.
229  ; qu’on peut agir. ad. Rougemont Denis de, «  Sur la honte et l’espoir de l’Europe (Le point de vue de Ferney) », Preuv
24 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur Voltaire (février 1957)
230 Sur Voltaire (février 1957)ae S’il m’arrive, à Paris, d’appeler mon do
231 u Jura, face aux Alpes, à 8 kilomètres de Genève, sur un sol longtemps disputé entre la France et les Confédérés, finalemen
232 briand passa des heures d’heureux ennui, méditant sur la gloire et les jeux de Ferney. Le souvenir de Voltaire anime toute
233 iques, ces allées de peupliers, ces champs gagnés sur les marais, voilà l’œuvre du Patriarche au pays de Gex, et son monume
234 parmi nous. Plutôt ces inscriptions, que je copie sur le socle : Face nord : Au bienfaiteur de Ferney Voltaire fait constr
235 rfs du Jura Affranchissement du pays de Gex Essai sur les mœurs, Dictionnaire philosophique, Tancrède, Irène.   Le voilà,
236 ère ses vassaux de la gabelle et même du servage. Sur quoi le peuple vient lui rendre hommage à la Saint-François de 1777.
237 7. M. de Voltaire le reçoit « avec sensibilité », sur le perron de son château. Les enfants du village en habits de bergers
238 ce que l’on pense toujours d’un lieu qu’on aime. Sur la tolérance Le Traité sur la tolérance est un joyeux fatras. On y tr
239 d’un lieu qu’on aime. Sur la tolérance Le Traité sur la tolérance est un joyeux fatras. On y trouve un récit de l’affaire
240 e un récit de l’affaire Calas, des considérations sur la tolérance chez les Grecs, les Hébreux, les Romains et les premiers
241 omains et les premiers chrétiens, des digressions sur la magie, la morale et la philologie, et partout une allègre éruditio
242 1763, mais non plus contre les jésuites60. Voici sur les méfaits du parti unique : « Les Japonais étaient les plus toléran
243 e que celle de la Ligue, désola ce pays. » Voici sur le problème des tournants à prendre au bon moment : « Il n’y a pas lo
244 exclus du mouvement de l’Histoire ?) Voici enfin sur le Socialisme qui excuse tout, y compris le massacre des ouvriers : «
245 ieu d’être esclave ? » Là-dessus, l’on discutera sur l’opportunité — qui varie selon les nations — d’une mesure que le dro
246 que le PC prétend défendre à coups de canon tirés sur elle) y trouverait de réels avantages, outre celui de ne pas se faire
247 pparentée à Voltaire. ae. Rougemont Denis de, «  Sur Voltaire (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, février 1957,
25 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (mars 1957)
248 Sur la neutralité européenne (mars 1957)af Pourquoi l’on en parle
249 squ’alors inconcevable : celui d’une paix conclue sur notre dos, au prix de nos libertés, de notre indépendance et de notre
250 ions du délégué de l’Inde lors des votes de l’ONU sur le retrait des tanks de Budapest. Krishna Menon est resté neutre entr
251 ort bien s’ils étaient seuls, s’il n’y avait plus sur l’échiquier que les deux rois, dès lors invulnérables l’un à l’autre.
252 remarquable article intitulé « Propos hétérodoxes sur la neutralité suisse », Présence , Lausanne et Genève, n° 3, 1956.
253 ide de Lewis Carroll. af. Rougemont Denis de, «  Sur la neutralité européenne (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Pari
26 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (II) (avril 1957)
254 Sur la neutralité européenne (II) (avril 1957)ag Une neutralité « he
255 Grande-Bretagne et de la France isolées des pions sur l’échiquier américain, livrer les pays de l’Est aux entreprises des R
256 s du 22 février 1957. ag. Rougemont Denis de, «  Sur la neutralité européenne (II) (Le point de vue de Ferney) », Preuves,
27 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (fin) (mai 1957)
257 Sur la neutralité européenne (fin) (mai 1957)ah Tout ce qui précède64
258 ui, — bref, qu’elle soit devenue le Troisième Roi sur l’échiquier du monde occidental. Chemin faisant, j’ai signalé que cet
259 rique et dans le Moyen-Orient. Que devient alors, sur ces théâtres, la faculté de manœuvre de l’Europe ? Elle est évidemmen
260 de mars et d’avril. ah. Rougemont Denis de, «  Sur la neutralité européenne (fin) (Le point de vue de Ferney) », Preuves
28 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur deux écrivains politiques (juin 1957)
261 Sur deux écrivains politiques (juin 1957)ai Un délire dialectique
262 ndis qu’on apprécie toutes les autres entreprises sur ce qu’elles ignorent, sur ce qu’elles négligent ou sur ce qu’elles re
263 les autres entreprises sur ce qu’elles ignorent, sur ce qu’elles négligent ou sur ce qu’elles refusent. Ce privilège en ex
264 e qu’elles ignorent, sur ce qu’elles négligent ou sur ce qu’elles refusent. Ce privilège en explique ( !) un autre : seuls
265 Le même Sartre écrivait naguère que je me suis tu sur Suez mais « abondamment expliqué sur Budapest ». Or c’est lui qui a f
266 e me suis tu sur Suez mais « abondamment expliqué sur Budapest ». Or c’est lui qui a fait cela et non pas moi. On m’a lu su
267 est lui qui a fait cela et non pas moi. On m’a lu sur Suez ici même, et je n’ai publié sur Budapest que trois petits articl
268 i. On m’a lu sur Suez ici même, et je n’ai publié sur Budapest que trois petits articles qui font douze pages en tout. Si c
269 de mot pour Sartre qui a donné trois-cents pages sur Budapest, tandis que je ne connais rien de lui sur Suez à part ce qu’
270 ur Budapest, tandis que je ne connais rien de lui sur Suez à part ce qu’il en dit à propos de Guy Mollet. On dirait qu’il m
271 ut venir cette tendance commune à juger des idées sur le vu d’un passeport ? Mon point de vue n’est pas national, comme le
272 r pour la prévenir. ai. Rougemont Denis de, «  Sur deux écrivains politiques (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Par
29 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le pouvoir des intellectuels (juillet 1957)
273 Sur le pouvoir des intellectuels (juillet 1957)aj « Une politique d’
274 uels exercent une action, ou prétendent l’exercer sur la chose politique, celle-ci restant déterminée par des entités colle
275 du ridicule qu’ils se trouvent jeter du même coup sur leur propre corporation. Ils ont bien tort, d’ailleurs, et se trompen
276 on. Ils ont bien tort, d’ailleurs, et se trompent sur leur pouvoir au moins autant que l’homme de la rue. En effet, toutes
277 ne affaire d’intellectuels, je serais inquiet. Sur une hypocrisie des pseudo-libéraux Refuser l’usage de la force con
278 ou à Rome, je lis les prospectus qu’on nous donne sur ces villes. Les photos, les vignettes surtout, montrent des constable
279 tables et des horse guards, des paysans en sabots sur un fond de moulins, des statues sur un fond de ruines antiques ; s’il
280 ans en sabots sur un fond de moulins, des statues sur un fond de ruines antiques ; s’il s’agit de la Suisse, des yodleurs.
281 ettres anonymes ! » aj. Rougemont Denis de, «  Sur le pouvoir des intellectuels (Le point de vue de Ferney) », Preuves,
30 1957, Preuves, articles (1951–1968). L’échéance de septembre (septembre 1957)
282 rner sans résoudre la crise et même en s’appuyant sur elle. Mais ce n’est pas du devenir soviétique que dépend le sort de l
283 craie, trop facilement contradictoires, qu’on lit sur tous les murs de ce pays — « Algérie française » ou « Paix en Algérie
284 tribué à la solution du problème, n’ont pas mordu sur la réalité. Mais nos démocraties étant ce qu’elles sont, il fallait e
285 scou et Washington vont se trouver enfin d’accord sur un seul point : la condamnation de la France. Il est temps que les Fr
286 politique de civilisation ? Elle demande un débat sur le fond, dont les politiciens sont incapables, seuls. Elle exige la c
31 1957, Preuves, articles (1951–1968). Pourquoi je suis Européen (octobre 1957)
287 rqués dans la même aventure. Qu’on ne chicane pas sur les frontières à venir de cette union : nul ne sera contraint d’entre
288 supputer. D’où cette enquête. Elle ne portera pas sur les moyens politiques ou économiques d’obtenir l’union ; ni sur les o
289 politiques ou économiques d’obtenir l’union ; ni sur les options tactiques, occasionnelles, que les uns ou les autres juge
32 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le crépuscule d’un régime (octobre 1957)
290 Sur le crépuscule d’un régime (octobre 1957)am Une terrasse de café, s
291 régime (octobre 1957)am Une terrasse de café, sur cette place de Venise que le Guide bleu décrit un peu mystérieusement
292 plus suggestifs du monde ». Fin d’après-midi pâle sur les dômes de Saint-Marc. A. et R. boivent un negroni en regardant pas
293 rdes de barbares aux mollets nus qui se promènent sur Saint-Marc un regard ébaubi et des jugements réprobateurs devraient s
294 s aiment photographier ne laissent pas une crotte sur la place. C’est un mystère. Ils ont le sens de l’artificiel, probable
295 mense Problème des Loisirs qui défile devant nous sur cette place. L’éducation des masses exige tout autre chose que le sim
296 ance à la tête de quiconque émet le moindre doute sur la Démocratie. Le terme est devenu tabou. La raison en est évidente :
297 un procédé démocratique, si la démocratie repose sur le principe que tous les hommes sont égaux ? Mais vous n’y croyez pas
298 ors vous élisez une aristocratie. A. — Vous jouez sur les mots. R. — Non, je les prends au sérieux. A. — Vous approuvez don
299 ît fort expédient quand il s’agit de se prononcer sur une personne, entre hommes d’une qualité sensiblement égale, comme il
300 nt, Truman gouvernait bien. Cela réussit une fois sur deux, proportion jusqu’ici tolérable. Mais il se peut que la société
301 cratique, c’est que les « informations » fournies sur bande, et sur lesquelles ces cerveaux ne fonctionnent pas, soient dic
302 t que les « informations » fournies sur bande, et sur lesquelles ces cerveaux ne fonctionnent pas, soient dictées par un pe
303 nation des meilleurs. am. Rougemont Denis de, «  Sur le crépuscule d’un régime (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Par
33 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur un certain cynisme (septembre 1957)
304 Sur un certain cynisme (septembre 1957)an Un Américain. — Pourquoi la
305 ût-ce d’avant-garde, quitte à les rendre une fois sur deux à leur vrai sens, par un paradoxe au carré. Voyez Breton qui ne
306 67. Saint-John Perse. an. Rougemont Denis de, «  Sur un certain cynisme (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, oct
34 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1957)
307 Sur l’Europe à faire (novembre 1957)ao En marge d’un débat d’intelle
308 anisent en septembre une décade de débats centrés sur une série de conférences. L’Europe et le monde fut cette année le suj
309 otes en vrac. Paul-Henri Spaak, parlant hier soir sur les aspects politiques de l’intégration, a convaincu tout le monde sa
310 sauf les intellectuels, qui l’attaquent ce matin sur tous les tons. Direct, adroit, bonhomme, ému quand il le faut, il les
311 omme, ému quand il le faut, il les domine de loin sur son terrain. Mais à quoi bon ? Leurs objections ne sont fondées que s
312 à quoi bon ? Leurs objections ne sont fondées que sur un refus de principe, qu’ils se gardent bien d’exprimer. Théâtral et
313 our la fédération. ao. Rougemont Denis de, «  Sur l’Europe à faire (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Paris, novem
35 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la pluralité des satellites (II) (décembre 1957)
314 Sur la pluralité des satellites (II) (décembre 1957)ap Spoutnik ou l’
315 important de l’histoire, mais quand elle s’appuie sur « la Science », elle devient proprement irrépressible et balaye tout.
316 logique, j’annonce dès aujourd’hui que l’arrivée sur la Lune d’une mission soviétique présidée par Khrouchtchev compensera
317 ertir aussitôt les derniers bourgeois indécis.   Sur l’absence de toute politique en Occident. — Ces effets de propagande
318 lan suivant : a) commentaires compétents et ardus sur la portée proprement scientifique de l’expérience : elle est très gra
319 différente de ce que l’on croit ; b) révélations sur les buts avant tout militaires des programmes de fusées américains et
320 attention des badauds ; c) anticipations excitées sur les premiers satellites prévus, leur équipement, leur taille, leur fa
321 inancier. Eux aussi jouent et gagnent à tout coup sur l’ignorance et la puérilité d’une opinion qu’ils ne savent pas et ne
322 cela prouve ? On avait tout arrangé pour ça. »   Sur l’avenir de l’URSS. — Depuis le XXe Congrès, qui a « déclaré » sa cri
323 s d’une désintégration fatale. Après avoir craché sur la tombe de Staline, les Joyeux Butors du Kremlin ont inauguré le nou
324 ntale. Le régime communiste éliminé nous laissera sur les bras la Russie. Ce n’est pas la guerre des blocs qui me paraît fa
325 onstruire. 68. Cf. Preuves de décembre 1956 : «  Sur la pluralité des satellites » dans ma chronique « Le Rêve des science
326 Rêve des sciences ». ap. Rougemont Denis de, «  Sur la pluralité des satellites (II) (Le point de vue de Ferney) », Preuv
36 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la fabrication des nouvelles et des faits (février 1958)
327 Sur la fabrication des nouvelles et des faits (février 1958)aq Qu’est
328 chaque seconde d’un temps théoriquement simultané sur toute la Terre un nombre immense de naissances et de morts, de projet
329 e conclusion probable et opportune, qui peut agir sur l’électeur américain ou réagir à la dernière déclaration des Joyeux B
330 à, de donner les manchettes à Staline, questionné sur la paix — il est pour — par quelque journaliste américain. Cette inte
331 ra vendable ou non. Elle ne se trompe qu’une fois sur deux. À ce taux, elle pourrait aussi bien s’offrir une politique, san
332 souvent faible d’ailleurs — où nous les modelons sur les faits. Comment mettre un peu d’ordre en ces matières ? Je ne parl
333 lecteurs aux journaux, dans quatre-vingt-dix cas sur cent.   Rôle suspect des commentateurs. — On sait que le grand publi
334 me brûlant que leur journal veut qu’ils tranchent sur l’heure, quand leur fonction pédagogique voudrait plutôt qu’ils suspe
335 « la rébellion algérienne n’a aucune répercussion sur le déficit du budget français ». Voilà cinq chiffres différents — à t
336 fois quelque succès. aq. Rougemont Denis de, «  Sur la fabrication des nouvelles et des faits (Le point de vue de Ferney)
37 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un patriotisme de la terre (mars 1958)
337 Sur un patriotisme de la terre (mars 1958)ar Nostalgie de la terre.
338 ’hélice. L’aluminium des ailes luit dans l’ombre, sur le fond de la plaine embrumée. Un léger balancement vient de plonger
339 insensées du cosmos. Ah ! la vraie vie n’est que sur notre Terre ! Et ce qui est « ailleurs » n’a pas encore de sens, mais
340 e cosmique. Plusieurs expéditions se sont rendues sur Mars et sur Vénus. Les voyages dans la Lune sont devenus simple routi
341 Plusieurs expéditions se sont rendues sur Mars et sur Vénus. Les voyages dans la Lune sont devenus simple routine. De luxue
342 st la plus optimiste. On me dira qu’elle se fonde sur du wishful thinking. Mais si nous ne sommes pas « découverts » par de
343 ’autres planètes avant que nous les ayons visités sur leur globe, il en ira de l’aventure des Terriens comme de celle des E
344 ; l’avantage des trois-cents compagnons de Cortés sur des millions d’Aztèques plus fins qu’eux, mais surpris. Le patriotism
345 fuite hors de ce monde : « Comment trouver place sur une terre agrandie par la puissance d’ubiquité, et rétrécie par les p
346 ys nous précéderont sans doute dans la Lune, puis sur Mars et Vénus : ils ont moins de pudeur à rompre certains liens, et c
347 nt différentes. Elles se fonderont beaucoup moins sur la communication verbale. Le savoir accumulé dans les “banques électr
348 Divine Comédie, Shakespeare et Baudelaire d’agir sur nous. Que le héros affronte son destin à pied, en bateau, en carrosse
349 vrages de science-fiction, et ceux qui se fondent sur nos doctrines sociologiques ; puis les écrits qui expriment notre éto
350 rrivé, c’est toujours autrement. 69. Lettres sur la bombe atomique , entre autres. ar. Rougemont Denis de, « Sur un
351 mique , entre autres. ar. Rougemont Denis de, «  Sur un patriotisme de la terre (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Pa
38 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la prétendue décadence de l’Occident (avril 1958)
352 Sur la prétendue décadence de l’Occident (avril 1958)as D’où vient l
353 e produire la jérémiade la plus amplement modulée sur nos perspectives prochaines. Sorel, Bergson, Spengler, Valéry et Toyn
354 ermettre de maudire les relations sociales. C’est sur cette énigme que roule la sagesse du monde. Ces nouvelles sont d’asse
355 faible ou la répétition vulgarisée prenant le pas sur la création ; la perte du pouvoir de rayonnement, ou au moins la tend
356 immédiat et mieux déterminé que les spéculations sur notre décadence ; il nous engage et nous provoque, quand celles-ci ne
357  ? Je fonderais pour ma part une réponse positive sur quelques motifs généraux que je ne puis qu’énumérer ici. Il m’apparaî
358 pte à les soutenir. as. Rougemont Denis de, «  Sur la prétendue décadence de l’Occident (Le point de vue de Ferney) », P
39 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un centre qui doit être partout (mai 1958)
359 Sur un centre qui doit être partout (mai 1958)at Capitale de l’Europ
360 s dont le premier mot n’est pas encore écrit ? Sur la fondation d’une ville Mais montrer une erreur est sans profit s
361 ontre aussi les causes ou la « raison ». Le débat sur la Capitale paraît frivole ; il l’est sans doute au regard des faits.
362 outable. En un mot qui dit tout : prestigieux. Sur le centre géométrique de l’humanité Dans le domaine du sacré tout
363 i l’infinité des hémisphères que l’on peut tracer sur notre globe, il en est un qui se trouve contenir 90 % des terres libr
364 Staël, et la pédagogie nouvelle ont rayonné de là sur toute l’Europe moderne. Et la proximité des principales institutions
365 aujourd’hui. Et s’il faut une armée pour veiller sur la sécurité du district fédéral, n’oublions pas que la vocation plusi
366 ean-François Gravier. at. Rougemont Denis de, «  Sur un centre qui doit être partout (Le point de vue de Ferney) », Preuve
40 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (I) (août 1958)
367 Sur le régime fédéraliste (I) (août 1958)au Le drame français Le
368 me français Le mot-clé du débat qui s’instaure sur la nouvelle Constitution est peut-être le mot le plus mal entendu par
369 et la stabilité de l’exécutif. Le troisième porte sur le mode d’articulation ou d’intégration des territoires d’outre-mer e
370 sauvages Mais Littré nous apprend autre chose, sur ce chapitre. Quelque chose qui montre assez bien pourquoi le Français
371 mbiguïté de l’intégration Laissons Littré, qui sur ce mot n’a rien d’actuel, et voyons ce que l’époque entend ou malente
372 r le mois prochain. au. Rougemont Denis de, «  Sur le régime fédéraliste (I) (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Par
41 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (II) (septembre 1958)
373 Sur le régime fédéraliste (II) (septembre 1958)av Tous uniques Le
374 ctoire reste indécise, comme il advient neuf fois sur dix, voilà qui relève des circonstances adverses, mais ne saurait aff
375 gée plus opportune, mais à la suite de désaccords sur « la doctrine ». Or, qu’un parti pût naître d’un parti, non d’une réa
376 êts, ni de l’apparition d’une sérieuse divergence sur la manière de gouverner, voilà qui démontrait que « la vie politique 
377 nc pas à confronter des opinions connues d’avance sur chaque objet ou des doctrines inconciliables par nature, pour imposer
378 poser leurs décrets. Force est donc de s’entendre sur quelque compromis. — Mais alors, il n’y a plus de politique s’écria c
379 l’avais prévu dans ma chronique du mois dernier, sur la question de la fédération ou de la confédération. Il semble bien q
380 qu’elle soit posée. av. Rougemont Denis de, «  Sur le régime fédéraliste (II) (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Pa
42 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le vocabulaire politique des Français (novembre 1958)
381 Sur le vocabulaire politique des Français (novembre 1958)aw Quand les
382 u grand nombre. Mais aujourd’hui, quatre Français sur cinq ayant affirmé leur volonté de passer de la Quatrième à la Cinqui
383 l’on invoque Michelet pour faire passer Lénine. Sur un terme inutile et incertain. — L’usage du mot démocratie dans nos d
384 oraines, vous verrez comme tout est plus net !   Sur une phrase insensée. — Jean-Paul Sartre est une belle intelligence. Q
385 , de la Restauration et de la Charte, de Gavroche sur les barricades, du prince-président, du Second Empire, de la Commune,
386 laïque : point de prières publiques ni de serment sur la Bible. Ceci tient à la persistance du complexe anticlérical, survi
387 erve en effet que les monarchies sacrées, fondées sur le rite catholique, ont été renversées dans toute l’Europe par un ant
388 sorni, Mendès et Duclos n’ont pas les mêmes idées sur la démocratie et ne poursuivent pas les mêmes buts. La majorité des n
389 ue fera-t-il demain ? aw. Rougemont Denis de, «  Sur le vocabulaire politique des Français (Le point de vue de Ferney) »,
43 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
390 D’autres tabous subsistent, ou se sont reformés, sur lesquels la passion se jette pour y trouver de nouveaux prétextes à s
391 frère, reporte sa passion, déçue par la réalité, sur sa propre sœur, c’est-à-dire sur le seul prochain qu’il parvienne à a
392 par la réalité, sur sa propre sœur, c’est-à-dire sur le seul prochain qu’il parvienne à aimer comme lui-même, dans sa patr
393 aux serments, sorcellerie, magie noire. Tout cela sur un fond d’hérésie bien plus dangereuse alors que ne le sont aujourd’h
394 r ailleurs sexuellement normal, s’est trouvé fixé sur la femme-enfant, rendue doublement inaccessible par la différence d’â
395 « la femme la plus merveilleuse qu’il eût croisée sur sa route » : Elle l’avait ravi comme un poème d’amour écrit en secre
396 antisocial par excellence, projette immédiatement sur lui sa nostalgie d’un désir infini, quitte à nommer destin cette proj
397 u. L’équivoque essentielle entre l’amour projeté sur l’autre et le refus de la possession qui mettrait un terme au désir,
398 gique qui soit nous tout en possédant l’avantage, sur toutes nos imaginations, d’une existence autonome… on en retrouve des
399 ses bras maternels toutes les contradictions, et sur son cœur, il n’est plus de parole vraie ou fausse, chacune étant, hor
400 sait pas où il va… Ils étaient debout maintenant sur un haut balcon, entrelacés et enlacés à l’indicible comme deux amants
401 leur jardin où choit sans fin du haut des arbres sur le vert assombri des pelouses le fleuve silencieux d’une neige de fle
402 ’ignorant parfaitement ; tous les deux s’achevant sur un échec tragique, et condamnant implicitement la société qui écrase
403 dont je doute. Pourquoi l’enquête est-elle muette sur ce qui fait depuis des siècles (depuis le xiie siècle exactement) qu
404 on égard cette mesure extrême… J’insiste, la main sur le cœur, que j’ai contribué à la littérature soviétique et que je pui
405 blement reparue à cette heure, Lara vient pleurer sur son cadavre. Elle est arrêtée peu après, et va mourir en Sibérie. Ain
406 ent exception… le souffle de la passion se posait sur leur existence condamnée… Mais qui est Lara ? En la perdant, dit Jiv
407 il est doux d’exister. Comme il est doux de vivre sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci à la
408 jusqu’à nos jours, les obstacles indispensables. Sur ce point, deux observations encore. Il est remarquable que la passion
409 Homme sans qualités. 77. Ailleurs, Musil revient sur ce thème : « Un partenaire de valeur inégale déséquilibre l’amour ; s
410 raîne le choix d’un tel objet. » Voir ma remarque sur le cercle vicieux de Lolita. ax. Rougemont Denis de, « Nouvelles mé
44 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur une phrase du « Bloc-notes » (mars 1959)
411 Sur une phrase du « Bloc-notes » (mars 1959)ay François Mauriac ayant
412 quelque part que le drapeau à croix gammée flotte sur Hambourg et que la jeunesse allemande a oublié les Camps, en déduit d
413 utes par mot dans cette page malheureuse ? Erreur sur l’Allemagne, erreur sur la France, erreur sur leurs relations actuell
414 page malheureuse ? Erreur sur l’Allemagne, erreur sur la France, erreur sur leurs relations actuelles, erreur sur la jeunes
415 eur sur l’Allemagne, erreur sur la France, erreur sur leurs relations actuelles, erreur sur la jeunesse de l’un et de l’aut
416 nce, erreur sur leurs relations actuelles, erreur sur la jeunesse de l’un et de l’autre pays et sur leurs « nostalgies secr
417 eur sur la jeunesse de l’un et de l’autre pays et sur leurs « nostalgies secrètes », erreur sur le militarisme éternel du p
418 pays et sur leurs « nostalgies secrètes », erreur sur le militarisme éternel du peuple allemand et sur le pacifisme actuel
419 sur le militarisme éternel du peuple allemand et sur le pacifisme actuel de certains colonels français, erreur sur l’Europ
420 isme actuel de certains colonels français, erreur sur l’Europe et sa situation dans le monde présent, erreur sur les motifs
421 ope et sa situation dans le monde présent, erreur sur les motifs des « Européens », erreur sur vos propres motifs en écriva
422 , erreur sur les motifs des « Européens », erreur sur vos propres motifs en écrivant cette page, erreur sur l’époque… Le co
423 vos propres motifs en écrivant cette page, erreur sur l’époque… Le compte y est-il ? En tous cas, c’en est trop. Ce qu’on v
424 ent point nos calamités », comme on lit au Traité sur la tolérance.   Sur les « mémoires d’une jeune fille rangée ». — L’u
425 és », comme on lit au Traité sur la tolérance.   Sur les « mémoires d’une jeune fille rangée ». — L’une des dernières révé
426 r un non-conformiste comme tous ces autres ! »   Sur la république des caméras. — Avec des soins particuliers, les magazin
427 ore que les Cubains. ay. Rougemont Denis de, «  Sur une phrase du Bloc-Notes (Le point de vue de Ferney) », Preuves, Pari
45 1959, Preuves, articles (1951–1968). Rudolf Kassner et la grandeur (juin 1959)
428 premier article, je crois bien, publié en France sur Kassner80 — « l’acuité lente de la réflexion, l’alliage précieux de
429 t réfractaire à toute description, car elle opère sur des mythes concrets plutôt que sur des formules explicites. Même dans
430 car elle opère sur des mythes concrets plutôt que sur des formules explicites. Même dans son essai le plus discursif, relat
431 tourmentée.) Penser n’est pas non plus s’ingénier sur des idées et des combinaisons d’idées : mais créer de tout son être s
432 sans forme. Quelques pages étranges et puissantes sur les chimères de Notre-Dame illustrent ce réalisme de la forme, hors d
433 dialogue de Laurence Sterne et du recteur Krooks sur Judas et la Parole est à cet égard d’une saveur particulièrement rich
434 Ier de Russie, n’est qu’une suite de méditations sur le thème du tout-ou-rien moral qui caractérise Kierkegaard. On ne peu
435 e. Car il s’agit ici d’une maïeutique, s’exerçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissan
436 certainement. Mais encore faudrait-il s’entendre sur le sens authentique de ce mot. Disons, pour couper court à de longs d
437 — mais sa maîtrise n’exerçait d’autres sanctions, sur les trop nombreux visiteurs, que celles d’un bref regard pénétrant de
438 s ce que j’attendais ? Il parlait à bâtons rompus sur le dos des fervents indiscrets ! Et n’avais-je pas cédé à l’illusion
439 comptent ? Nos trop rares entretiens m’ont appris sur Kassner cela surtout qu’il a si bien su taire dans toute son œuvre :
440  »84. Une dernière fois, en 1956, Kassner revient sur ce débat inépuisable — et sans doute trouvera-t-on dans ses papiers p
441 cousu. À propos de l’influence qu’on lui attribue sur Rilke, Kassner cite à nouveau la phrase de ses Proverbes du yogi : « 
442 Personne, par désespoir »86. Suit une digression sur la Duse, et subitement, Kassner en vient à l’aspect « asiatique » du
443 n Romain. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus : sur la flèche du vieux Zénon, qui n’atteint pas le but, et sur le tireur
444 èche du vieux Zénon, qui n’atteint pas le but, et sur le tireur aveugle qui l’atteint, qui, sans le voir, l’atteint. Dans l
445 nce du zen par le précieux petit livre d’Herrigel sur L’Art chevaleresque du tir à l’arc 88. Le vers de Rilke sur le vin a
446 chevaleresque du tir à l’arc 88. Le vers de Rilke sur le vin a donc pu lui rappeler ce précepte donné par un maître à un pe
447 ues et Paraboles dans ces paroles d’un maître zen sur le tir à l’arc : Celui qui est capable de tirer avec l’écaille du li
448 assner, l’hiver dernier, venant de lire son essai sur le zen et Rilke, je lui aurais posé des questions qu’il laisse à jama
449 Kensik, Neue Zürcher Zeitung, 11 septembre 1958) sur sa propre manière de concevoir les visites : « Surtout, dit-il, pas d
450 sans bavures. 83. Kassner s’obligeait à marcher sur ses cannes plusieurs heures par jour : « Depuis le temps de mon semes
451 … » Je développais cette même idée dans mon essai sur Kierkegaard et Hamlet, deux princes danois, paru dans Preuves et Der
452 ris, 1956. 91. Kassner joue à plusieurs reprises sur les mots Alleinheit (état d’isolement de l’homme spirituel, de l’Indi
46 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur un chassé-croisé d’idéaux et de faits (novembre 1959)
453 Sur un chassé-croisé d’idéaux et de faits (novembre 1959)ba Le tsar e
454 uropéenne que l’Amérique et la Russie développent sur table rase beaucoup plus vite que nous, à peu près aussi vite l’une q
455 dont il n’indique pas les motifs) et nous laisse sur l’idée que les Russes doivent gagner. Mais gagner quoi ? Qu’auriez-vo
456 l’écoutent, lui serrent la main ou se font taper sur le ventre, on dirait qu’ils s’inquiètent de ne plus savoir pourquoi c
457 t ce récit du voyage fait au bon peuple de Moscou sur le ton du paysan qui revient de la ville et raconte en se tapant sur
458 n qui revient de la ville et raconte en se tapant sur la cuisse comment « ils » sont là-bas, étonnants et risibles… Si l’on
459 où l’URSS rattrapera l’Amérique. (J’entends bien sur cette Terre, non dans la Lune.)   Les grandes masses se dessinent. —
460 ochaines chroniques. ba. Rougemont Denis de, «  Sur un chassé-croisé d’idéaux et de faits (Le point de vue de Ferney) »,
47 1960, Preuves, articles (1951–1968). Sur la détente et les intellectuels (mars 1960)
461 Sur la détente et les intellectuels (mars 1960)bb Il me sera d’autant
462 a liberté, mais qui doit se replier aujourd’hui «  sur le terrain de la vie intérieure ». Au contraire, selon Novy Mir (Mosc
463 e « dégel » et les « révélations » du XXe Congrès sur Staline (réglant le compte de Jdanov en passant). Il y eut l’Octobre
464 r plus loin, et il le faut, un peu de clarté crue sur les données de l’affaire paraît utile.) Quoi de changé parce que K. j
465 e la culture en 1953. bb. Rougemont Denis de, «  Sur la détente et les intellectuels (Le point de vue de Ferney) », Preuve
48 1960, Preuves, articles (1951–1968). Les incidences du progrès sur les libertés (août 1960)
466 Les incidences du progrès sur les libertés (août 1960)bc Au terme d’une semaine d’échanges intel
467 nions successivement dans plus de vingt-cinq pays sur les cinq continents — mais voici le point important : ce Congrès n’es
468 e se grouper pour dialoguer et réfléchir ensemble sur les immenses problèmes que pose, à cette génération, le progrès dans
469 i pris vous anime : le parti pris de la liberté ! Sur ce mot Liberté, je serai très bref, bien qu’il soit le mot capital. C
470 s devons reconquérir chaque jour et sans relâche, sur nous-mêmes tout d’abord, et pour les autres. Mais comment fait-on cel
471 otre civilisation occidentale propage aveuglément sur toute la terre, et qui, sous les meilleurs prétextes, comme celui de
472 ps tant de banalités, souvent exactes d’ailleurs, sur la culture et ses définitions, que là aussi vous me permettrez d’être
473 de réflexions entre intellectuels du monde entier sur les problèmes que pose le même progrès technique, éducatif et culture
474 nous est propre : celle des incidences du progrès sur les vraies libertés humaines. On nous demande souvent, de tous côtés 
475 n’y échapperons pas, et il est inutile d’insister sur ce fait, ici, dans ce Berlin où elle nous cerne de toutes parts. Mais
476 ion. Ce n’est point par des statistiques, portant sur les résultats d’un régime ou d’une institution, que se mesure en fin
477 Rougemont Denis de, « Les incidences du progrès sur les libertés », Preuves, Paris, août 1960, p. 8-10.
49 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
478 sance », jusqu’au jour où il s’arrête, « cloué », sur le seuil d’une Éternité en laquelle il découvre son Isolde. Pour l’un
479 thousiasme. Cette page introduisant les discours sur l’amour qui composent « In Vino Veritas », donne le ton de la passion
480 n’a mieux jugé ce mythe. La thèse de Kierkegaard sur Don Juan rejoint Mozart dans sa génialité : elle réinvente la structu
481 des centaines de pages enthousiastes et lyriques sur le Don Juan de la légende et de Mozart. Le contraste entre cette disc
482 malheur même, salvatrice. L’amour humain repose sur un instinct qui, élevé au rang d’inclination, trouve son expression s
483 ans ses ouvrages religieux, il revient sans cesse sur « la différence qualitative infinie entre Dieu et l’homme », qui fait
484 s alternées. Ces deux chastes ont beaucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a certes moins
485 Ces deux chastes ont beaucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a certes moins longuement éc
486 ont beaucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le mariage. Nietzsche en a certes moins longuement écrit que Kierkega
487 s brefs, d’ailleurs effrontément contradictoires, sur ces trois thèmes. Il est remarquable que les contradictions de Nietzs
488 r tour répétaient celles de saint Paul lui-même ! Sur le mariage, par exemple, voici chez Nietzsche qui rappelle à la fois
489 conduire, — du mariage en tant qu’obstacle fatal sur sa route vers l’optimum. Parmi les grands philosophes, lequel était m
490 la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ascèse mais sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’un p
491 Nietzsche met tout l’accent non sur l’ascèse mais sur la maîtrise des instincts : La civilisation d’un peuple se manifeste
492 ard, commence sa carrière d’auteur par un ouvrage sur la musique, la tragédie lyrique et le mythe : c’est L’Origine de la t
493 tragique qui, pareil à un formidable Titan, prend sur ses épaules le fardeau du monde dionysien et nous en délivre. … Entre
494 c nous-mêmes ! » Que s’est-il passé entre-temps ? Sur la scène tout au moins — et l’on veut dire : dans ce que Nietzsche ex
495  ! « Cette pensée, elle aussi, est sans puissance sur nous. Le christianisme s’est-il donc effrayé d’idées semblables ? La
496 aîne cette passion puissante, qui prime pour nous sur toute autre passion ? Pourquoi ce vol éperdu dans cette même directio
497 otique musical » (troisième stade). 97. Étapes sur le chemin de la vie, « In Vino Veritas », discours de Johannes le Séd
498 t et de Don Juan. (Cf. notamment le développement sur Marguerite, dans Ou bien… ou bien, « Tracés d’ombre »). Dans l’ouvrag
499 ique, l’excellent Génie créateur de Mozart (Essai sur l’instauration musicale des personnages dans Les Noces de Figaro, Don
500 mniprésente du regard spéculatif ». 102. Étapes sur le chemin de la vie, « Propos sur le mariage ». 103. Les Œuvres de
501 . 102. Étapes sur le chemin de la vie, « Propos sur le mariage ». 103. Les Œuvres de l’amour, 1847. 104. Riens philos
50 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai 1961)
502 leur rythme. On imagine Don Juan toujours dressé sur ses ergots, prêt à bondir quand par hasard il vient de suspendre sa c
503 emps où les hordes nomades apparaissaient soudain sur les terres des premiers sédentaires, pillaient, prenaient les femmes,
504 omme indépendant du sexe. S’il réussit à se fixer sur un seul être, sans obstacles insurmontables, il conduit normalement a
505 . Tout diagnostic d’une situation, tout pronostic sur son évolution, devront donc s’établir sur cette base. Il en va de mêm
506 onostic sur son évolution, devront donc s’établir sur cette base. Il en va de même pour une vie personnelle considérée dans
507 le ne fait que traduire la formule même de la vie sur tous les plans : spirituel, animique, biologique et physique. En effe
508 vais coutume de dire à ceux qui me questionnaient sur les motifs de l’adhésion réelle de tant d’Allemands à une doctrine év
509 ne croyais pas si bien dire129.   La liberté. — Sur les premières mesures du Menuet en sourdine — la musique vient de l’i
510 je ne sais par quelle voie, quelques indications sur le fameux symbole, le principe essentiel dont la connaissance était r
511 . (Par-delà… n° 133.) 127. Henry de Montherlant, Sur les femmes. 128. Otto Rank, Don Juan, une étude sur le Double, 19-2
512 les femmes. 128. Otto Rank, Don Juan, une étude sur le Double, 19-2. — À propos de Dona Anna : les biographes de Mozart n
51 1963, Preuves, articles (1951–1968). Le mur de Berlin vu par Esprit (février 1963)
513 ut ignorer de M. Paul Dehem, qui écrit longuement sur le mur de Berlin. D’où vient ce très curieux esprit ? À l’en croire,
514 allemandes et empêcher une information objective sur le monde communiste. Grâce au mur, plus de triomphe de la pensée ou d
52 1963, Preuves, articles (1951–1968). Une journée des dupes et un nouveau départ (mars 1963)
515 ché commun, à mi-chemin de son évolution, s’ouvre sur une union économique étendue à l’échelle atlantique. La première indi
516 n fédéraliste, l’union dans la diversité. Appuyée sur les Communautés, elle seule pourra faire face aux tâches mondiales qu
53 1964, Preuves, articles (1951–1968). Un district fédéral pour l’Europe (août 1964)
517 . C’est dérisoire, c’est dépassé, c’est en retard sur les réalités (car les Six sont déjà bien au-delà), et c’est absolumen
518 e l’abbé de Saint-Pierre, puis ses Considérations sur le gouvernement de Pologne, ouvrage moins connu mais d’un intérêt con
519 t dans le reste de l’Europe des nations unitaires sur le modèle français, promises aux guerres nationalistes et coloniales,
520 européens voit le jour : l’Europa-Union. Et c’est sur sa convocation qu’au lendemain de la guerre, à Hertenstein (septembre
521 de l’économie européenne, discussion généralisée sur les formes que va devoir prendre l’union politique de l’Europe. Impos
522 Une nouvelle conférence européenne de la culture, sur le thème « l’Europe et le monde », se tient à Bâle en septembre 1964,
523 néfaste pour la Suisse, à cause de ses incidences sur nos transports. Trois jours plus tard, le premier train de charbon li
524 la base de notre indépendance et « l’étoile fixe sur laquelle se règle la politique étrangère de la Confédération139 ». Ad
525 aux chances que nous le proposions… Tout le débat sur l’idée européenne paraît tourner, dans notre presse, autour de la déf
526 f : 1°) « Dans un pays comme le nôtre, les débats sur la politique générale risqueraient d’être stériles… Le gouvernement d
527 tre stériles… Le gouvernement demande à être jugé sur ses actes, non sur ses intentions. » (Ce qui revient à justifier l’op
528 uvernement demande à être jugé sur ses actes, non sur ses intentions. » (Ce qui revient à justifier l’opportunisme et le ré
529 gouvernement aux yeux du parlement et du pays. » Sur quoi l’un des journalistes romands qui commentent cette déclaration p
530 ’avance effective d’une communauté du type suisse sur des entités politiques trop vastes, unifiées par leur cadre plutôt qu
531 °) Les avantages moraux et civiques du petit pays sur la grande nation ont été formulés, depuis Rousseau, par tous les pens
532 , une fois les mirages payés. On mettrait le pays sur la touche. On augmenterait judicieusement le prix du lait pour mainte
533 ’Histoire. Mais il suffit que l’Histoire continue sur un seul point de la planète pour transformer cet idéal en utopie. Au
534 80. Et l’on n’imagine pas qu’elle puisse se faire sur d’autres bases et selon d’autres règles que celles d’un fédéralisme p
535 La fédération européenne n’étant pas une création sur table rase, mais l’aboutissement d’un très long processus historique
536 e, lui non plus, une création synthétique édifiée sur un terrain vague — il n’y en a d’ailleurs plus d’assez vaste, dans l’
537 ilisables et le réduit national des Alpes, centré sur le Gothard. Des dispositions spéciales préviennent toute ingérence pa
538 te : la Suisse sort bonne première, étant seconde sur chaque bulletin. Je ne m’attends pas à voir mon dessein raisonnable d
539 e illuminée aux soirs d’été. Les petits déjeuners sur un balcon d’hôtel, à Montreux, devant les Alpes translucides. Et ces
540 paix perpétuelle, publié en 1761, et le Jugement sur la paix perpétuelle, posthume. Le gouvernement de Pologne date de 177
54 1966, Preuves, articles (1951–1968). André Breton (novembre 1966)
541 e ). J’allais chez lui, il me lisait de la poésie sur un ton d’emphase soutenue, en marchant à grands pas dans son studio :
55 1968, Preuves, articles (1951–1968). Marcel Duchamp mine de rien (février 1968)
542 ’ouvre vers le lac par une galerie de bois montée sur de hauts pilotis, si vaste que vingt fauteuils cannés s’y perdent, et
543 t peint son image : une tête de cheval à la craie sur fond rouge, maigre et qui rit, plutôt sourit… Il arrive hier matin, p
544 où l’on explique que selon la théorie de Millikan sur les rayons cosmiques, le mouvement se produit dans des conditions de
545 nt n’est qu’un mythe. En fait, dit-il au déjeuner sur la galerie, tout se passe anarchiquement dans le monde. Les lois ne s
546 onfection, d’une douzaine de centimètres de côté, sur lequel on fixe des pièces à bouton-pression « résistant aux secousses
547 ». C’est à quoi je le trouve occupé chaque matin, sur la galerie, fumant sa pipe, et levé avant tous les autres. Il se pass
548 ois une partie de sa chambre. Duchamp est allongé sur son lit, son petit échiquier dans une main, sa pipe dans l’autre. « L
549 gurer dans ma valise ! 7 août. Avant le déjeuner, sur la galerie : — Qu’est-ce que cette catégorie de l’infra-mince dont vo
550 ainsi de suite ? Nous sommes en train de déjeuner sur la galerie, au-dessus de l’eau. Entre les troncs des pins, nus jusqu’
551 endu.   Nouvelle de la bombe atomique, avant-hier sur Hiroshima. Et la face de la terre en est changée, mais combien de tem
552 r des jours de chaleur. Tout le monde est accouru sur la galerie, à la nouvelle, et j’ai dû raconter l’histoire comme si je
553 le Sud-Ouest. L’une des girls avait lu un article sur l’automobile atomique dans un magazine du genre Look. C. s’écria que
554 un mètre) que Duchamp avait laissé choir et fixés sur la plaque de verre : mesure objective du hasard. On ne trouve guère s
555 gentiment. Mine de rien. 147. Voir mes Lettres sur la bombe atomique , commencées ce jour-là, et publiées en 1946 dans d
56 1968, Preuves, articles (1951–1968). Vingt ans après, ou la campagne des congrès (1947-1949) (octobre 1968)
556 ; enfin, les acteurs de cette période s’en vont : sur une photo prise à La Haye, autour de Churchill qui se rassied après s
557 Je vous demande simplement de nous lire les pages sur L’Attitude fédéraliste que vous avez publiées en 1940151. C’est la do
558 nnoncées par Silva, autour d’une table, oui, mais sur une scène, et face à une salle archicomble. Je n’ai en main qu’un tex
559 tion” je crois bien. Un curieux personnage appuyé sur une canne m’a entraîné loin des interviewers, m’a fait asseoir devant
560 xantaine d’années, le Dr Retinger, qui a des vues sur le rassemblement des très nombreux groupements issus de la Résistance
561 tire l’œil : à Montreux, importantes déclarations sur l’Europe. Je me dis que j’ai eu tort de quitter ce congrès, j’aurai r
562 e soleil bas près d’Aigle, beau soir rose et doré sur le Léman tandis que le train serpente de Villeneuve à Montreux, palmi
563 er. Toutefois, dans les rapports d’Henri Brugmans sur la politique européenne, de Maurice Allais sur l’organisation économi
564 ns sur la politique européenne, de Maurice Allais sur l’organisation économique, ou de Théo Chopard sur le syndicalisme, je
565 sur l’organisation économique, ou de Théo Chopard sur le syndicalisme, je souligne beaucoup de propositions plus riches et
566 obtenue par des abaissements de droits échelonnés sur dix à quinze ans ; « un plan Monnet153 européen est nécessaire », non
567 tres avaient alerté l’attention d’une large élite sur le problème européen. Elles avaient contribué à créer un climat favor
568 onstituantes, à mesure qu’un accord se dégagerait sur les formes nouvelles d’une Europe fédérale. Des comités permanents s’
569 ès de La Haye. Les autres se couvriront largement sur leur gauche et nous aurons à envisager bientôt de sérieuses difficult
570 x-huit membres du comité central qui s’expriment ( sur vingt présents), s’affrontent les mêmes craintes et volontés contradi
571 ard), ou bien se voyaient contraints de renchérir sur les conditions réelles d’union et d’accepter de réviser le dogme des
572 is et anglais : la mainmise de la droite libérale sur le congrès de La Haye, le fédéralisme évincé, et ses organisations dé
573 ongrès de Churchill » ne manquerait pas d’exercer sur beaucoup de responsables impatients de « succès immédiats » plus que
574 querait pas d’exercer une pression supplémentaire sur les gouvernements timides et récalcitrants. […] Le lancement d’un tel
575 ommission culturelle travaillait depuis deux mois sur mon texte, et n’avait jamais entendu parler de ces deux autres. On me
576 aisceau des projecteurs de cinéma ? Je suis assis sur la tribune, derrière deux rangs de dos et de nuques fascinantes qui d
577 qu’une, celle dont j’avais la charge. Les débats sur mon rapport (création d’un Centre européen de la culture et d’une Cha
578 les efforts pour l’union économique et politique sur l’unité de culture déjà existante et sur les droits de la personne, a
579 olitique sur l’unité de culture déjà existante et sur les droits de la personne, antérieure et supérieure à ceux de l’État 
580 e vis Churchill debout devant le micro, les mains sur les revers de sa redingote. Par moments, un orage déchaîné faisait ba
581  Vous souhaitez, je pense, l’unanimité du Congrès sur le texte d’engagement qui termine votre Message. Or je connais trente
582 leur tâche était plus facile, puisqu’ils misaient sur les routines de la politique des nations. Certes, leur succès même ri
583 s, que la fédération européenne ne se fera jamais sur la base « réaliste » des États-nations souverains, formule oppressive
584 ecrétariat du Mouvement européen à Londres, 1949. Sur La Haye, on pourra consulter aussi Le Problème de l’union européenne,
585 e Montreux et de La Haye s’y trouvent déjà. 155. Sur l’extraordinaire carrière de J. H. Retinger à travers les deux guerre
586 ant une armée européenne, suivi par son beau-père sur le même thème. 162. « Mais quoi ! Il faudrait se lever pour cela ! N
57 1970, Preuves, articles (1951–1968). Dépasser l’État-nation (1970)
587 absolus de l’État. C’est vouloir faire coïncider sur un même territoire, défini par le sort des guerres et du coup baptisé
588 idéologies ou les religions, sommées de s’arrêter sur une ligne de barbelés électrifiés. C’est livrer sans recours toute l’
589 voici l’ironie tragique de notre Histoire : c’est sur la base de cet obstacle radical à toute union que l’on s’efforce depu
590 oser des questions difficiles, voire angoissantes sur le sens même de la vie… D’une façon plus précise, en Europe, il nous
591 es comme des écumoires, de narguer ces frontières sur terre, sous terre et dans les airs, et de ne pas perdre une occasion
592 encore réel, inexistant quand on voudrait compter sur lui. Je ne sais, n’étant pas économiste, si nos États-nations délimit
593 a Cité européenne — Res publica europaea — fondée sur les communes et les régions librement fédérées du continent peut en o
594 les autres à parler espagnol. On parle provençal sur les deux rives du Rhône, allemand sur les deux rives du Rhin, françai
595 e provençal sur les deux rives du Rhône, allemand sur les deux rives du Rhin, français sur les deux versants du Jura et ita
596 ne, allemand sur les deux rives du Rhin, français sur les deux versants du Jura et italien (ou allemand de nouveau) sur les
597 sants du Jura et italien (ou allemand de nouveau) sur les deux versants des Alpes. Décréter que le Rhin sépare et que le Rh