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t point de civilisation, nous serions sans moyens
techniques
de remédier à la famine. Ce n’est pas un démagogue, ni même un philan
2
le contact du public ; cependant que l’invention
technique
, dans le même temps, vient lui proposer des moyens de communiquer ave
3
, mais alors il n’y aurait plus de drame, au sens
technique
et esthétique du terme. En effet, « dans l’ordre esthétique, l’obstac
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reprise : celui de l’ingéniosité. C’est le risque
technique
, pour ainsi dire, de toute « communication indirecte ». Et maintenant
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derne. À cela s’ajoute le fait que les inventions
techniques
, qui sont les sous-produits de la science, aboutissent de nos jours à
6
os formes politiques, aussi, et enfin des secrets
techniques
de notre puissance chez tous les peuples de la terre ; et puis soudai
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gion, de sa raison, de ses morales variées, de sa
technique
et de ses formes politiques est typique de l’Européen, héritier des G
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ar le droit, mais par d’implacables circonstances
techniques
, économiques et politiques. Il en résulte que la souveraineté nationa
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groupe d’hommes connaissant toute l’histoire des
techniques
musicales. Mais il y a plus. Le public d’aujourd’hui, immensément éla
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directes, une tendance générale à faire passer la
technique
et la théorie avant cette chose vague et pourtant puissante qu’est l’
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héologiques, mais militaires dans le premier cas,
techniques
dans l’autre. Enfin, là même où le christianisme a prouvé sa puissanc
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la Renaissance, et consommée dès l’aube de l’ère
technique
, qui a donné libre cours à l’extrémisme occidental que fut le matéria
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ime social. Mais on ne voit pas que nos conquêtes
techniques
aient bouleversé aussi radicalement notre habitat, nos mœurs, et la c
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ni vérifications l’importance et le danger de la
technique
, et ses effets sur la personne humaine. Ces diatribes cent fois répét
16
ons précises sur les répercussions humaines de la
technique
? Long cri d’angoisse devant le monde moderne livré aux lois inexorab
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a pas retardé sérieusement l’essor des recherches
techniques
. « L’envahissement de nos vies par les machines » est freiné par le p
18
ue nouveau. Préhistoire La préhistoire de la
technique
va des débuts de l’humanité à la fin du xviiie siècle. L’histoire de
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nité à la fin du xviiie siècle. L’histoire de la
technique
comme entité distincte ne commence guère qu’avec le siècle des machin
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t découvrir dans ce qu’il prend par erreur pour «
technique
» chez les peuples anciens. L’histoire des inventions n’est pas celle
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damnation et à l’abandon de toute espèce d’effort
technique
. Devant cette même Nature désormais réprouvée par l’hostilité des plu
22
e attitude, contrecoup de la première, servira la
technique
moderne, en ôtant beaucoup de scrupules à ses agents et usagers. H
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tre siècle. Toute magie expulsée de la Nature, la
technique
est en train de la domestiquer pour la première fois dans l’histoire.
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de ces vœux modestes, voici les dons inouïs de la
technique
. Et certains comblent nos désirs secrets, mais beaucoup ne répondent
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s secrets, mais beaucoup ne répondent à rien : la
technique
qui les donne doit les faire accepter et créer leur besoin dans la ma
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ns précis de la psychanalyse). D’où vient donc la
technique
, si ce n’est pas de nos besoins matériels et utilitaires, qui n’entre
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problème revient à savoir comment et pourquoi la
technique
a pris un brusque essor à tel moment donné de l’Aventure occidentale.
28
e s’est produit en Europe aux débuts de notre ère
technique
: la rencontre de la science, enfin constituée sur des bases autonome
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l’origine immédiate des inventions majeures de la
technique
. Mais elles n’y conduisent pas organiquement. Pour passer de la volon
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es paraît moins importante, du point de vue de la
technique
, que celle des alchimistes aux piétistes allemands, et de ces dernier
31
atière et des âmes) : ces deux sources de l’essor
technique
confluent dans le grand mythe de l’ère moderne : le Faust de Goethe e
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s plus de scrupules. Le profond paradoxe de l’ère
technique
naît du fait que ses dons n’étaient pas attendus. Prise de court par
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iècle s’est doublement trompée sur les fins de la
technique
et la manière de s’en servir. Elle n’a pas su prévoir l’effroyable ra
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aveuglée quant aux moyens. Et quant aux fins : la
technique
devait contribuer à libérer l’homme du travail, c’est-à-dire de la pe
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iècle et au xxe siècle. Au xixe siècle, l’essor
technique
crée dans le peuple une misère inhumaine, mais dans la grande majorit
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est l’inverse : les masses ont accepté le progrès
technique
et en font un article de foi, tandis que les élites le considèrent av
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antés enfin par la Bombe H, prennent du « progrès
technique
» une vue lugubre. Nous avons assisté, depuis cinquante ans, au dével
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Mal, mais c’est l’œuvre de l’homme, l’implacable
Technique
, personnifiée et mythifiée, qui nous domine et nous « déshumanise ».
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le combattre. Comment imaginer, dès lors, que la
technique
, créée par l’homme, puisse acquérir une existence indépendante ? Son
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d’hui qui adoptent cependant à l’égard du progrès
technique
la position néo-manichéenne, obéissent en cela à deux motivations qu’
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a Nature est innocente, leur fait craindre que la
technique
augmente la capacité humaine de faire du mal plutôt que du bien, tout
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à nouveau non plus sur la Nature mais bien sur la
Technique
personnifiée et sur ses produits, comme la Bombe, dès lors douée d’un
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pour sa drogue. Tyrannie des passions, non de la
technique
en soi. Erreur sur la standardisation du travail. On nous répète à d
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des Lumières. Incriminez ces conceptions, non la
technique
. Erreur sur les inventions. « L’homme volant » de Vinci devait semer
45
ème La grande plainte du xxe siècle contre la
technique
eût été justifiée, cent ans plus tôt ; contre l’usine ignoble et insa
46
s les campagnes39. Aujourd’hui, le progrès de la
technique
rend la campagne aux citadins, ouvriers et bourgeois mêlés. La techni
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gne aux citadins, ouvriers et bourgeois mêlés. La
technique
a plus fait pour rapprocher les hommes de la nature que les théories
48
nature que les théories naturistes maudissant la
technique
. La jeunesse campeuse d’aujourd’hui vit aussi nue que les Polynésiens
49
eil sur les plages est contemporain de l’auto. La
technique
naissante a créé le prolétariat industriel, mais c’est elle seule qui
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de l’esclavage en Europe, mais l’amélioration des
techniques
agricoles (celle en particulier de l’attelage des chevaux au moyen d’
51
libérée, non par les communistes mais bien par la
technique
— deux grands problèmes des plus réels vont se poser à l’humanité de
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se met fatalement à parler des « exigences de la
technique
». C’est alors seulement que la technique devient un danger véritable
53
s de la technique ». C’est alors seulement que la
technique
devient un danger véritable ; non pas elle, il est vrai, mais l’homme
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me qui parle ainsi. Ernst Jünger a bien vu que la
technique
tend alors vers une morale nihiliste, sa maxime étant celle d’une act
55
diant le grand rêve des alchimistes, on réduit la
technique
aux seuls motifs prochains du profit, du confort et de la force milit
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ez puissante, désormais, pour régler le phénomène
technique
, sera donc la morale sociale, définie par les grands États. L’oubli d
57
t des moyens sur les fins. (Les « exigences de la
technique
», constamment invoquées, tranchent en dernier ressort.) Et la morale
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rès d’un demi-siècle. On vient de voir comment la
technique
y contribue, non certes par elle-même, mais bien par un certain usage
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idée, répandue dans les élites, qu’un peu plus de
technique
ne peut produire qu’un peu plus d’étatisme et d’autant moins de liber
60
t pas arrêter l’étatisme, mais on peut pousser la
technique
jusqu’à des succès décisifs, créant une nouvelle situation. Si demain
61
sifs, créant une nouvelle situation. Si demain la
technique
paye les masses en loisirs, plus largement qu’elle n’a jamais payé se
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ement sur l’absence. Mais les fameuses nécessités
techniques
ne concerneront plus que lui. Qu’aura-t-il à offrir aux humains libér
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ien moins de mettre un frein moral au cours de la
technique
, que de l’accélérer puissamment, jusqu’au point où plus rien d’avouab
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ices humains. Les loisirs. Cette guérison du mal
technique
par la technique elle-même est-elle une utopie ? Voyons d’abord dans
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s loisirs. Cette guérison du mal technique par la
technique
elle-même est-elle une utopie ? Voyons d’abord dans quelle mesure ell
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loisir apparaît ainsi comme le sous-produit de la
technique
, dont le but principal est encore de fournir plus d’objets et plus de
67
d’abord l’une des arrière-pensées de l’invention
technique
? En devenant toujours plus abondant, ne va-t-il pas apparaître un jo
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saturation des besoins naturels soit atteint. La
technique
a multiplié les hommes dont elle augmentait les besoins. Il peut semb
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qu’en réalité la distance entre les moyens de la
technique
et l’un de ses buts possibles, le loisir, a diminué d’un tiers pendan
70
enfin l’un des objectifs proprement humains de la
technique
. Ce sont maintenant les moyens à trouver qui devront s’adapter à cett
71
On dit : que feront les masses si vraiment la
technique
les libère subitement à ce degré-là ? Je n’en sais rien. Savait-on be
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x, aux environs de 1830, ce qu’allait produire la
technique
? Il s’agit cette fois-ci de mieux voir les problèmes au lieu de les
73
tre sort : salaire, nourriture et logement. Si la
technique
, demain — comme elle le peut — permet à la société d’assurer à très b
74
tèques.) Ce qui est certain, c’est que le progrès
technique
va faire un saut sans précédent, créant une situation où nos vrais vœ
75
t de l’histoire, découverte du monde, sciences et
techniques
, politique, religions. C’est dire que nous multiplions déjà — comme e
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ue à la sculpture des meubles. C’est ainsi que la
technique
, pratiquement, comme la science, nous ramènera demain aux options rel
77
On voit donc mal, à première vue, comment une ère
technique
conduirait aux religions. L’ascèse était, en fait, une résistance à l
78
ons. L’ascèse était, en fait, une résistance à la
technique
sous ses formes primitives, comme la mystique était un mouvement de d
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tisser de Gandhi, par exemple —, puisque c’est la
technique
précisément qui nous permet ce retour en créant du loisir. Et quant à
80
nt vécu dans les pires conditions matérielles. La
technique
ne peut rien pour l’Esprit, ni le défaut de confort n’a rien pu contr
81
isif en ce qui concerne la plupart de nos progrès
techniques
. Notons qu’en retour, les deux grands mystiques de cette époque se tr
82
xplique en partie la résistance des syndicats aux
techniques
créatrices de loisirs (automation), c’est-à-dire de « temps vide », q
83
’ascenseur. y. Rougemont Denis de, « L’aventure
technique
», Preuves, Paris, octobre 1955, p. 10-20.
84
un besoin d’esclavage qui transcende l’obéissance
technique
, et ne peut récuser qu’un seul ordre : celui de ne plus obéir. Le mou
85
s dans une ère scientifique. Ou, plus exactement,
technique
. Le mensonge y devient erreur, et l’erreur y est frappée de sanctions
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ent encore à l’utopie marxiste, plus lente que la
technique
… Mais laissons ces rêveries, proposées au dédain des experts unanimes
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ins de l’âme, laissés en friche et libérés par la
technique
… Nous sortirons enfin des « temps modernes », c’est-à-dire du xixe s
88
ntement brutal du monde occidental, fauteur de la
technique
, et des sociétés « primitives » par rapport à ce mode de vie, celles
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ésentants de l’Europe tout entière, culturelle et
technique
, et de l’Afrique du Nord, politique et religieuse, se réunissent pour
90
par ses propres armes en général, idéologiques et
techniques
, retournées depuis peu contre elle ? Y a-t-il, oui ou non, un problèm
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ces dernières années. 2. Il faut des institutions
techniques
. Trop d’obstacles psychologiques, traditionnels ou soi-disant économi
92
rce politique. Car la raison, la persuasion et la
technique
ne sont rien sans la force, qui n’est pas rationnelle. Les parlements
93
et matériels ? La vérité, c’est que les méthodes
technique
, éducative et politique ne mèneront à rien l’une sans l’autre. Le gra
94
e, dans la mesure où il manifeste un succès de la
Technique
créée par les savants européens, apporte sa contribution à l’Aventure
95
ont ses rêves que toute l’humanité rejoint par sa
technique
et grâce à son génie. Il est vrai que la science-fiction prospère sur
96
ns liens, et cela se comprend. D’où leur « avance
technique
» incontestée. Mais la science est d’Europe — Nietzsche l’avait fort
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répondre que les modifications introduites par la
technique
dans le cadre de nos existences n’empêchent nullement la Bible et l’O
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aucoup plus radicale que ne l’a fait jusqu’ici la
technique
, car elle changera le mode d’appréhension de l’existence, de soi, des
99
expriment notre étonnement devant les nouveautés
techniques
. Enfin des chroniques comme celle-ci, à moins qu’elles n’amusent nos
100
la déposséderont : pessimisme bourgeois devant la
technique
. (Mais les classes dirigeantes de l’empire soviétique l’éprouveront à
101
la sienne, nous voyons toute la Terre imiter ses
techniques
, ses formes de gouvernement, ses arts, ses sciences, et ses manies le
102
tre de la cible. D’où mes allusions répétées à la
technique
du zen-bouddhisme — que je voudrais maintenant expliciter. Kassner
103
aît que le but, qui ne s’atteint d’aucune manière
technique
, et si elle lui donne un nom, ce sera : Bouddha. Enfin ceci, qui dev
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ale, c’est-à-dire en même temps que l’URSS. De la
technique
? Mais c’est une création européenne que l’Amérique et la Russie déve
105
éral : Tradition and Change, tradition et progrès
technique
et démocratique. Pour que notre vie ait un sens, il faut que la cultu
106
avail et la réflexion, la spéculation pure et les
techniques
appliquées, la pensée et l’action en somme, cessent de se ridiculiser
107
es : — celles du corps et de l’intellect (d’où la
technique
) dont s’occupe surtout l’Occident ; — celles de l’âme vitale que l’Af
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entier sur les problèmes que pose le même progrès
technique
, éducatif et culturel, dans les conditions différentes de l’Europe, d
109
nt lui-même un « amateur » sans aucune compétence
technique
)101 retenons cette observation centrale : « Don Juan donne leur intér
110
a volupté. » Etc. 101. Dans un ouvrage hautement
technique
, l’excellent Génie créateur de Mozart (Essai sur l’instauration music
111
Kant. Et c’est elle qui a fourni les instruments
techniques
de communication entre les peuples. Parler de monde uni, d’humanité,
112
gé avec les époques, et surtout par l’effet de la
technique
, laquelle n’a pas été créée par le mouvement d’union européenne. De n
113
ent distribués. Aux stades encore primitifs de la
technique
et du développement industriel, on pouvait croire que les décrets du
114
masses modernes, en Europe et ailleurs : confort
technique
dans une belle nature, paix assurée et pas d’Histoire. Mais il suffit
115
éennes, parlementaires, juridiques, culturelles,
techniques
; les principes généraux d’un Marché commun ; mais aussi : le refus d
116
atériel de discussions, de propagande et d’études
techniques
; 3° d’imprimer un nouvel et puissant élan à la propagande européenne
117
s avancés sous le rapport de l’industrie et de la
technique
. Et ils les forcent à reposer des questions difficiles, voire angoiss