1 1951, Preuves, articles (1951–1968). Mesurons nos forces (avril 1951)
1 La première, c’est le trésor vivant des droits de toute nature conquis par notre Histoire et par toutes nos histoires nationa
2 de toute nature conquis par notre Histoire et par toutes nos histoires nationales. Tous les peuples du monde, sans exception,
3 ndition sociale, de profession ; droit d’exprimer toutes les sagesses et toutes les folies concevables ; droit à la religion d
4 fession ; droit d’exprimer toutes les sagesses et toutes les folies concevables ; droit à la religion de notre choix, et droit
5 me. Et cet homme est le but du progrès, le but de toute communauté digne du nom. J’en viens ici à notre troisième force : la
6 Hollywood ! Dans l’idée de la personne s’enracine toute liberté concrète, créatrice et vécue. Au contraire, c’est de la masse
7 ’est de la masse homogène, uniforme, que naissent toutes les modernes tyrannies. On ne peut forcer personne à être libre, alor
8 ranquille­ment par les faits. Nous pouvons perdre toutes nos libertés ? Nous pouvons aussi les sauver en décidant de les répan
9 consciences et de nos volontés ; c’est d’appeler toutes nos forces éparses à se fédérer solidement, non point à s’unifier mai
10 ope c’est l’espoir, qu’elle a pris sur les autres toute l’avance que permet un plus grand passé. Si vous demandez : quelles s
2 1951, Preuves, articles (1951–1968). Neutralité et neutralisme (mai 1951)
11 t neutralisme (mai 1951)c d Nous sommes contre toute espèce de totalitarisme, pour une raison très simple, d’ordre intelle
12 enace aujourd’hui la culture, sans précédent dans toute l’histoire du monde, c’est tout simplement que nous pouvons perdre de
13 s précédent dans toute l’histoire du monde, c’est tout simplement que nous pouvons perdre demain notre liberté de penser. …
14 souscrire sans condition, une fois pour toutes, à tout ce que l’Amérique peut décider de faire un jour ou l’autre, ni à assi
15 octrinales, et qu’il dise par exemple : — « Après tout , soyons objectif ! Voyons les deux côtés de la question. Ce loup ne p
3 1951, Preuves, articles (1951–1968). Culture et famine (novembre 1951)
16 a famine sévit » : tonnerre d’applaudissements et toute la presse pour vous. J’ai vu cela ce printemps à Bombay, et ne m’en s
17 ouer qu’il y a de l’indécence à parler de culture tout court ? Certes, on n’aimerait pas le dire, mais c’est bien cela qu’on
18 étariat hérite de cette erreur. Si la culture est tout d’abord prise de conscience de l’homme en tant que créateur, elle est
4 1952, Preuves, articles (1951–1968). « L’Œuvre du xxe siècle » : une réponse, ou une question ? (mai 1952)
19 ccidental, qui devait conduire à Picasso, lequel, tout communiste qu’il soit, sert Wall Street et ses sombres desseins1. Qua
20 , et leurs commentateurs, et leurs adversaires de tout bord, et le foyer mondial de leur marché comme de leur gloire. Cette
5 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le sens de nos vies, ou l’Europe (juin 1952)
21 Le sens de nos vies, ou l’Europe (juin 1952)g Toute civilisation consiste, en fin de compte, à donner un sens à la vie. P
22 jeune homme à son autonomie, au-delà des modèles tout faits, le rendre apte à juger par lui-même, l’émanciper. L’éducation,
23 uger par lui-même, l’émanciper. L’éducation, dans toutes les langues latines, comme en anglais, vient d’educere, qui est « con
24 al suggère une inconvenance profonde ; tandis que toute initiative expose le sujet d’une dictature totalitaire à l’accusation
25 homme d’Europe chercher l’originalité, et presque tout l’approuve en cet effort : l’éducation au sens que je viens de rappel
26 scandaleux. Cette manière d’opposer l’individu au tout , et d’attribuer l’absurdité non pas au moi qui la ressent, mais au mo
27 ciences et l’innovateur dans les arts. Cela donne tout ce qui a compté dans la vie de l’Europe, tout ce qui s’y est fait un
28 nne tout ce qui a compté dans la vie de l’Europe, tout ce qui s’y est fait un nom et un visage distinct. Soulignons maintena
29 révolution menée par la conscience humaine contre toutes les puissances qui oppriment ou qui nient le moi responsable et disti
30 ire et l’anarchie, qui vident de sens l’effort de toute une vie ; lutte enfin contre les servitudes intimes du moi, afin de d
31 de l’esprit dans un homme particulier, la Judée. Toute l’histoire de l’Europe peut être interprétée à partir de la vaste syn
32 est seul à pouvoir courir. Cette valeur unique de tout homme, voilà la grande nouveauté, le grand contraste avec le monde an
33 ectement cette notion de l’homme, en dérivent, en tout cas, d’une manière démontrable, fût-ce par une suite de laïcisations
34 n. Or la conversion soudaine, radicale, changeant tout — le Chemin de Damas — est un phénomène caractéristique du christiani
35 t avoir sucé avec le lait (celui d’une Alma Mater tout au moins) les conceptions primitivement chrétiennes du changement bru
36 changement brusque, du renouvellement possible de toutes choses ; et aussi, de la liberté, de la justice, de la mission reçue,
37 leur transcendante par rapport à l’ordre établi — toutes choses qui ont permis l’apparition du concept chrétien de personne ;
38 on, c’est l’amour exalté non seulement au-delà de toute raison, mais au-delà de l’instinct même et du plaisir. C’est ce qui j
39 accomplissement. La passion dans l’amour nourrit toutes nos littératures depuis des siècles — depuis les troubadours — et grâ
40 ssion qui tient une telle place dans nos vies, ou tout au moins dans nos secrètes nostalgies, l’Asie l’ignore en toute sérén
41 dans nos secrètes nostalgies, l’Asie l’ignore en toute sérénité, l’Amérique la déprime, la Russie la supprime. D’où cela vie
42 ction — mais pour toi, que vient distinguer, dans toute la masse des hommes de tous les temps, mon amour personnel. Ces deux
43 est bien vu, tandis que la banalité disqualifie. Tout l’effort de l’artiste européen, depuis un siècle, tend à « faire du n
44 ieux que l’autre, mais qu’ils se donnent des buts tout à fait différents. Et je ne nie pas non plus que dans tous nos pays,
45 et les routines et contre le droit du plus fort, toutes choses qui se résument aujourd’hui dans le pouvoir anonyme de l’État.
46 s. C’est pourquoi vous le chercherez en vain dans toute l’Asie. Et vous n’en jouerez pas impunément dans les États totalitair
47 idéal européen, mais bien russe et américain, et tout cela semble en bonne partie vrai. Mais il n’est pas moins vrai que l’
48 ès perdra nécessairement ce qui fait, à nos yeux, tout son prix : elle cesse d’être liée à l’idée de liberté, c’est-à-dire à
49 nt — encore une fois — au christianisme primitif. Toutes les religions antiques et celles de l’Asie, étaient des religions an-
50 esponsable ; elle devient une longue aventure, où tout reste imprévu sauf la fin : le retour du Seigneur au jugement dernier
51 atalités. Et nous l’imaginons comme le produit de toutes les créations accumulées par les grands hommes, héros, savants, légis
52 savants, législateurs et saints. Nous pensons que tout cela rendra la vie meilleure. Nous nous trompons peut-être, mais nous
53 . Car la seule liberté qui compte pour moi — dira tout véritable Européen — c’est celle de me réaliser ; de chercher, de tro
54 elle que l’État ou le Parti a décidé de m’imposer toute faite. Si je perdais cette liberté fondamentale, alors vraiment ma vi
55 e relever la carte des continents et de dénombrer toutes nos races de Marco Polo à Vasco de Gama, et de Christophe Colomb au c
56 e humanité. Nous avons médité sur les mystères de toutes les civilisations qui précédèrent les nôtres et sur celles qui subsis
57 l’homme conscient, lieu de conscience extrême de toute l’humanité — cette Europe, j’ose le dire, indispensable au monde — ma
58 homme tire sa puissance de la turbine, mais après tout ce n’est pas lui qui l’inventa. Qui donc ? J’ouvris une encyclopédie,
59 ionnément quelques questions au devoir de réciter toutes les réponses — l’esprit de liberté qui peut encore sauver d’un même m
6 1952, Preuves, articles (1951–1968). Le dialogue Europe-Amérique (août-septembre 1952)
60 t pas de problème ou plutôt pas de malaise, ou en tout cas, le problème des rapports entre ces deux cultures en filiation n’
61 fascine les esprits de la plupart des Européens. Toute fascination, comme on sait, résulte de l’action de deux motifs appare
62 e, rapports humains durs et purement utilitaires. Tout cela corsé de griefs politiques, tels que « l’impérialisme de Wall St
63 . Quand on s’écrase aux films de Hollywood, quand toute une jeunesse s’intoxique de jazz hot, il faut bien constater que c’es
64 endroit de la culture américaine, à tel point que tout institut que l’on croit à tort ou à raison « soutenu par les Américai
65 er tel ou tel sans avoir l’air de faire pression, tout en gardant un contrôle raisonnable. Puis s’étant assuré d’une documen
7 1953, Preuves, articles (1951–1968). Deux princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février 1953)
66 tard, épuisé par ce duel qu’il menait seul contre toute l’opinion, il s’effondra dans la rue au cours d’une promenade. On le
67 en, crise initiale qui libéra le jaillissement de toute son œuvre. Mais l’acte que cette œuvre préparait, cet acte après lequ
68 Kierkegaard fut typiquement celui d’une vocation. Toute son intrigue consiste dans le dévoilement progressif du sens et de la
69 s ce combat. Mélancolie, secret qu’il faut garder tout en essayant de le faire deviner, rupture des fiançailles, enfin dénon
70 e foi presque téméraire en ma capacité de pouvoir toutes choses, sauf une : devenir un oiseau libre, ne fût-ce qu’un seul jour
71 onnaître l’absolu chrétien et, sinon à lui obéir, tout au moins à cesser de se dire chrétienne « à bon marché ». Tous les de
72 ns, Kierkegaard des pseudonymes — pour intéresser tout en inquiétant dans le sens voulu, pour suggérer le secret sans le dir
73 vec Régine. Il s’est expliqué, peut-on dire, dans toute son œuvre, et non pas seulement dans des ouvrages tels que Coupable-N
74 puis court au théâtre et, rentré chez lui, pleure toute la nuit. « Mais le lendemain, écrit-il, je fus comme d’ordinaire, et
75 vant ces lignes, attribuées d’ailleurs à un héros tout théorique qu’il imagine : « Je vois que l’idée de mon existence fait
76 our être tendre… » Il convient de marquer ici, en toute justice, une différence profonde entre Kierkegaard et Hamlet : c’est
77 re Kierkegaard et Hamlet : c’est que le premier a tout fait pour que Régine ne souffre pas, il a voulu prendre sur lui tout
78 Régine ne souffre pas, il a voulu prendre sur lui tout le drame, et il y a réussi, puisqu’il peut écrire, non sans amertume 
79 tte phrase était le poison, pour Kierkegaard. Car toute son œuvre, toute sa carrière d’auteur n’avait eu d’autre sens, à ses
80 le poison, pour Kierkegaard. Car toute son œuvre, toute sa carrière d’auteur n’avait eu d’autre sens, à ses yeux, que de réta
81 vie est, du commencement à la fin, familière avec toute espèce de souffrance — avec les luttes intérieures, avec la crainte e
82 de l’âme, les tourments de l’esprit et, de plus, toutes les souffrances dont on parle généralement dans le monde. Un témoin d
83 s élans d’éloquence aux préciosités dialectiques, tout concourait à l’illusion… Jusqu’au moment où je tombai sur une note de
84 re, certains moments mystérieux d’une dialectique tout intérieure. On sent le risque de l’entreprise : celui de l’ingéniosit
85 é. C’est le risque technique, pour ainsi dire, de toute « communication indirecte ». Et maintenant, par fidélité à la méthode
86 ous ceux auprès de qui je t’enverrai, et tu diras tout ce que je t’ordonnerai… » Voici, je mets mes paroles dans ta bouche. 
87 donc interpréter cette vocation de deux manières tout opposées. On pourra toujours dire de Kierkegaard soit qu’il fut un ne
88 e nié ; dans la mesure où cet enjeu risque, après tout , d’être purement imaginaire. À cela, nous ajouterons l’incertitude su
89 uisse l’aider. L’homme engage son action et parie tout sur quelque chose qui lui demeure mystérieux, dans lui-même autant qu
90 te pas le caractère d’incertitude objective lié à tout acte de foi. Hamlet sait exactement ce qu’il doit faire : tuer l’usur
91 s… Telle est l’angoisse de la vocation. Je disais tout à l’heure que Kierkegaard, dès ses premières publications, s’était tr
92 ations, s’était tracé un plan d’action comportant toute une stratégie de pseudonymes et de « tromperies » — comme il tient à
93 eci nous porterait à croire que, d’entrée de jeu, tout comme Hamlet, il avait vu clairement l’acte historique qu’il était ch
94 ndais avoir eu dès le début une vue d’ensemble de toute la structure dialectique de mon œuvre… Non, je dois le dire francheme
95 vec ma réflexion. … S’il me fallait exprimer avec toute la rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence d
96 S’il me fallait exprimer avec toute la rigueur et toute la précision possibles la part de la Providence dans mon œuvre entièr
97 vues que j’ai précédemment exposées, à savoir que toute ma production esthétique est une fraude ; car cette formule concède u
98 un peu trop à la conscience. Mais elle n’est pas tout à fait fausse non plus, car j’ai eu conscience de moi au cours de cet
99 d patiemment que le poète ait fini de s’épancher, tout en veillant avec des yeux d’Argus à ne pas se laisser duper dans une
100 aux dernières pages du livre, il ajoute ceci : «  Toute mon œuvre a été en même temps mon propre développement ; c’est en ell
101 ant presque au hasard, révélait une signification tout autre et purement idéale lorsque ensuite cela paraissait dans mon œuv
102 dre comment de petites circonstances en apparence toutes fortuites de ma vie et qui, mon imagination aidant, prenaient d’immen
103 vail dont je m’occupais. En un sens, j’ai produit toute mon œuvre comme si je n’avais rien fait d’autre que de copier chaque
104 a vocation organise les hasards et fait flèche de tout bois, souvent à notre insu. Mais ce qu’illustre avant tout ce passage
105 , souvent à notre insu. Mais ce qu’illustre avant tout ce passage, c’est le paradoxe essentiel de toute vocation : il s’agit
106 t tout ce passage, c’est le paradoxe essentiel de toute vocation : il s’agit de suivre un chemin qui demeure invisible tant q
107 fait qu’épouser un rythme errant, ou s’il le crée tout en croyant le suivre. S’avancer ainsi dans la vie, c’est pratiquement
108 seulement aux recettes communes du succès, mais à toute justification devant l’opinion, et même, dans certains cas, à la mora
8 1953, Preuves, articles (1951–1968). À propos de la crise de l’Unesco (mars 1953)
109 e. À ce titre, elle mérite un examen, que presque toutes les revues ont négligé de faire, en vertu de la curieuse indifférence
110 de culture », qui savent mieux de quoi il s’agit, tout en doutant parfois qu’il s’agisse vraiment d’eux ; mais aussi chez le
111 ur chef. Il doit y avoir un vice constitutif dans toute l’affaire. Et peut-être facile à trouver. Car, en somme, qu’est-ce qu
112 qu’ainsi l’on servira la paix. Or, seule une aide toute désintéressée, n’ayant en vue que la qualité des œuvres d’art, de lit
113 es reproductions d’œuvres d’art en couleurs. Mais tout cela, comme cent autres choses possibles et imaginables, supposerait
114 op vaste. Une organisation culturelle qui survole toutes les civilisations de la planète ne peut se donner qu’un but très vagu
115 ussi pour préserver les entreprises de culture de toute ingérence politique. 2. Sur la base des initiatives émanant des intér
9 1953, Preuves, articles (1951–1968). « Nous ne sommes pas des esclaves ! » (juillet 1953)
116 s jours désormais sont comptés. L’insurrection de toutes les villes de la zone Est, bien qu’écrasée dans le sang, marque la fi
117 m des intérêts de la production, les policiers de toutes nos bourgeoisies ont tué des travailleurs qui, eux, se révoltaient au
118 erlin ont rétabli d’un coup la vérité profonde de toute la situation, une vérité qui vaut pour tous leurs camarades des pays
119 marchons ensemble vers la liberté. » Mais rien de tout cela ne sera effacé. Rien ne peut plus faire que les héros de Berlin
10 1953, Preuves, articles (1951–1968). Les raisons d’être du Congrès (septembre 1953)
120 liberté est le résultat principal. Je rappellerai tout d’abord les quelques grandes étapes qui nous ont conduits jusqu’ici.
121 la poésie, la musique et la danse prospérer sous toutes sortes de tyrannies, souvent en dépit d’elles, mais parfois à cause d
122 corde à cette dernière, au reste mal interprétée, toute l’autorité qu’on retire à la religion et aux morales en dérivant. Cet
123 n et aux morales en dérivant. Cette situation est toute nouvelle dans l’histoire de l’humanité. Elle pose des problèmes diffi
124 ence que ses implications pour notre vie sociale. Tout d’abord, la science est devenue aux yeux de l’homme moyen du xxe siè
125 ’une campagne présidentielle aux États-Unis, avec tout ce que cela peut comporter de conséquences politiques à l’échelle mon
126 e ; la tribune était encadrée par les drapeaux de toutes les nations participantes. Représentant l’Université de Hambourg, qui
11 1954, Preuves, articles (1951–1968). La table ronde de l’Europe (janvier 1954)
127 a table ronde la villa Aldobrandini, et prendrait toutes les dispositions matérielles pour favoriser la rencontre. Voici les p
128 que et peut-être morale. Et certes, nous perdrons tout cela, tout ce qui fait le sens même de nos vies, si nous persistons à
129 -être morale. Et certes, nous perdrons tout cela, tout ce qui fait le sens même de nos vies, si nous persistons à demeurer u
130 cantons désunis. Mais au contraire, nous pouvons tout sauver par une union qui ferait de l’Europe, dans la réalité vivante,
131 l’Europe pour se sauver, pour rejoindre un salut tout proche et comme à portée de la main ? Il ne lui manque peut-être qu’u
132 éveil. Telle paraît donc la condition première de toute action concrète et raisonnable en faveur de l’union, notre salut proc
133 roupe de six Sages, dont la composition me paraît tout à fait remarquable4. L’on y trouvait en effet côte à côte des hommes
134 ugen Kogon. Il conclut à la nécessité d’instaurer tout d’abord une union politique, condition préalable à toute restauration
135 ’abord une union politique, condition préalable à toute restauration des cadres d’une culture nouvelle et des bases d’un lang
136 iqué, « donné » au monde entier, et cette liqueur tout d’abord enivrante est bientôt devenue poison. C’est à nous qu’il appa
137 rale. III. Éléments d’une pensée européenne Tout résumé fait tort à son objet, autant qu’à son auteur. « Rien de plus
138 ent en moi en écoutant les autres. Elles tournent toutes autour d’un même problème, celui de l’attitude d’esprit nécessaire po
139 re est très généralement le fait de nationalistes tout court, j’entends de partisans attardés mais honteux de la souverainet
140 e telles, c’est le délire nationaliste qui a fait tout cela. Et voyez : c’est au nom du même nationalisme — appuyé par les c
141 érisent les débats sur la souveraineté nationale. Tout cela demande une thérapeutique appropriée. Le moyen le plus simple, r
142 qu’ils ont inculqué le nationalisme obligatoire à toutes les générations de petits Européens qui ont passé par l’école, depuis
143 ut changer. Quand on aura désherbé les manuels de toutes leurs dépêches d’Ems et de tous leurs jugements désobligeants sur les
144 première blesse leur logique. Il repose en effet tout entier sur cette « logique du contradictoire » que M. Stéphane Lupasc
145 phistes qui abusent des définitions pour empêcher toute réalisation : M. de Gasperi. — Seuls des sophistes peuvent nous dema
146 e, stipule-t-on par là une déclaration de haine à toutes les autres femmes ?   Distinguer l’individu et la personne. — La con
147 Basile, Boèce et Thomas d’Aquin, Calvin et Kant, tout est jeté par-dessus bord, dans l’inconscience générale, par ces confu
148 l à la conception de l’humain, si l’on persiste à tout mêler, et à confondre les mots-clés qui déterminent notre existence c
149 ntages d’un peu plus de coopération sans douleur, tout en se gardant d’attaquer de front les préjugés nationalistes et de me
150 doivent être courus. Les refuser pourtant serait tout perdre, à coup sûr et à bref délai. On compare volontiers notre Europ
12 1954, Preuves, articles (1951–1968). Tragédie de l’Europe à Genève (juin 1954)
151 nir commun de leurs peuples. Deux mois plus tard, tout est déjà changé. L’Occident s’est laissé glisser dans une « Conférenc
152 ion profonde des nations libres est proclamée par toute la presse. Et le second jour atteste l’un des renversements les plus
153 it en Indochine, et qui allait décider du sort de toute l’Europe en ratifiant ou non la CED. Il fallait donc fixer la France
154  : première victoire du Kremlin. Pendant des mois toute l’attention du monde va se concentrer sur le théâtre d’une bataille o
155 je citerai la Radio de Moscou qui proclamait dans toutes les langues, au soir même de la chute de Diên Biên Phu : « La France
156 quête par la force, et « provocation belliciste » toute tentative de résistance à son emprise. Annexer l’Indochine à l’empire
157 eut que les décisions vitales du pays dont dépend toute l’union de l’Europe, se trouvent dépendre elles-mêmes de quelques dép
158 « d’apaiseurs » formule Bénès : on sait la suite. Tout cela se fomente à Genève, tout cela peut en sortir demain. La seule r
159 on sait la suite. Tout cela se fomente à Genève, tout cela peut en sortir demain. La seule riposte est dans l’union europée
160 sses une puissance qui les tienne en respect. (Et tout le Sud-Est de l’Asie devrait comprendre que son élan irrésistible ver
161 ommunauté politique et son élargissement rapide à toute l’Europe. Ainsi le sort de 330 millions d’Européens et, au-delà d’eux
162 de 330 millions d’Européens et, au-delà d’eux, de toute la civilisation occidentale, se trouve dépendre techniquement de ving
163 mmensité du destin qu’ils peuvent faire basculer. Toute discussion d’alinéas, de « préalables », et autres « garanties » récl
13 1954, Preuves, articles (1951–1968). Il n’y a pas de « musique moderne » (juillet 1954)
164 efus global d’entendre et d’essayer de comprendre tout ce qui fut composé dans notre siècle. Bref, la « musique moderne » es
165 que prononcent les disciples de Schönberg contre toute œuvre tonale, jugée « réactionnaire ». Je ne vois pas deux compositeu
166 e n’a connu moins d’unité que la nôtre. Aucune en tout cas n’a fait montre d’une volonté aussi délibérée de fuir toute appar
167 fait montre d’une volonté aussi délibérée de fuir toute apparence d’unité, non seulement dans le style et dans les procédés,
168 qu’ils écrivent de la musique en connaissance de toute l’histoire de la musique — d’après elle, pour faire autre chose. Ils
169 r le langage de leurs aînés, quitte à le modifier tout insensiblement sous la pression de ce qu’ils avaient à dire, et qui é
170 gence d’un très petit groupe d’hommes connaissant toute l’histoire des techniques musicales. Mais il y a plus. Le public d’au
171 à vivre dans l’histoire. Il faut enfin l’avouer : toutes les autres époques ont été « modernes », sauf la nôtre ! Notre grand
172 du plaisir des auditeurs. Cette chose qu’on nomme tout simplement le goût. ⁂ Comment remédier à cette situation, qui est aus
14 1954, Preuves, articles (1951–1968). De Gasperi l’Européen (octobre 1954)
173 a victoire, et à la tête duquel il avait gouverné toute l’Italie pendant huit ans — le temps de mériter ce titre qui figure s
174 quables qu’il ne s’agissait pas de politique dans tout cela, mais du « problème spirituel et culturel de l’Europe ». De Gasp
175 e, stipule-t-on par là une déclaration de haine à toutes les autres femmes ? » Jamais il n’a voulu parler de la « grandeur » d
176 adjurant « en pleurant », disent les journaux, de tout faire pour sauver la CED. Il savait ce qui était en jeu : non seuleme
177 ntiment ombrageux de certains Français mais aussi toute la politique de la majorité en Italie, tous les efforts de Bonn pour
178 ont se couvrent les sceptiques pour mieux refuser toute action positive, mais qu’il s’agit maintenant de prendre au sérieux.
15 1954, Preuves, articles (1951–1968). Politique de la peur proclamée (novembre 1954)
179 que si l’Allemagne disparaissait totalement et à tout jamais. Car s’il n’en restait qu’un, je craindrais celui-là, dit en s
180 S ne craint personne. Les Américains n’ont pas du tout peur des Russes, mais leur gouvernement ne cherche qu’à prévenir ou c
181 non. C’est un personnage agressif, dynamique, et tout à fait extraverti. » Tout le contraire de Staline, comme on voit. En
182 agressif, dynamique, et tout à fait extraverti. » Tout le contraire de Staline, comme on voit. En 1927, M. Bevan écrivait da
16 1955, Preuves, articles (1951–1968). De gauche à droite (mars 1955)
183 u Pentagone » ne lui est pas tombé sur la tête. «  Tout ce qu’avaient raconté à l’opinion française les gens du MRP et de la
184 r chantage au contrecoup nationaliste allemand. » Tout cela serait faux ? Rien de tout cela ne se serait produit ? Il se tro
185 liste allemand. » Tout cela serait faux ? Rien de tout cela ne se serait produit ? Il se trouve que la suite de l’article co
17 1955, Preuves, articles (1951–1968). Le Château aventureux : passion, révolution, nation (mai 1955)
186 oique désignant trois tentatives de s’y arracher, tout chargés de prestige aux yeux de l’Européen et d’un pathos qui ne saur
187 u Nord des Trouvères, inventeurs du roman, puis à toute l’Europe littéraire, la transmission des thèmes, sujets et procédés p
188 les seuls écrivains depuis près de huit siècles : toute l’expérience vécue de l’amour-passion y a trouvé, jusqu’à nos jours,
189 l’indicible. (Le Tristan de Wagner illustre bien tout cela.) Mais c’est la forme du mythe qui provoque ce contenu et qui l’
190 nion au sein de la distinction, il est normal que toutes les hérésies du xiie siècle le condamnent. Elles allèguent les abus,
191 une autre vie. Il entra dans une vie nouvelle où tout son être fut changé. Il devint un autre homme…10 Cette « vie nouvel
192 place de tous, et du monde, et de Dieu lui-même. Tout ici rappelle la personne, imite sa forme et reproduit son paradoxe, b
193 it, l’isole et le relie, le transporte au-delà de toute morale profane et lui dit à son tour comme Augustin à celui que sa fo
194 de ce phénomène, je l’ai dit, sont inconnues dans tout l’Orient, qu’il s’agisse des empires aryens ou dravidiens, khmers ou
195 ent soudain, un renouvellement par l’intérieur de toutes choses et de l’Ordre lui-même, cette notion a la même extension dans
196 i Sun-Yat-Sen, protestant fanatique à ses débuts… Tout porte à rattacher le phénomène de la révolution à quelque qualité ou
197 es vieilles sont passées, dit saint Paul ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » Et les chefs de nos révolutions pro
198 i dans une vie figure donc le modèle spirituel de toute révolution occidentale. Mais il y a plus. Le christianisme apporte au
199 .-C. » et c’est une ère nouvelle, comptée à neuf. Toutes nos révolutions s’en souviendront. L’Orient n’a pas connu pareille co
200 t décisifs. Mais leur constatation n’explique pas tout . Et par exemple : le passage de la conversion à la révolution, c’est-
201 jeunes gens aztèques, en arracher le cœur encore tout palpitant et l’offrir au dieu — pour qu’il pleuve. En vérité, le sacr
202 effet au cri de : « Vive la Nation ! », clamé sur tout le front des troupes, que les Français durent la victoire. Remarquons
203 ormer la justice en instrument de l’idéologie, le tout au nom de la Nation. Mais si, à l’intérieur, l’idée de nation devient
204 e. Pourquoi la nation doit-elle faire la guerre ? Tout d’abord, parce que les « nations divisées en elles-mêmes conquièrent
205 tion et de l’Empire, loin de faire triompher dans toute l’Europe l’idéologie unitaire des jacobins, va susciter des nationali
206 nations. ⁂ Mais cet État-nation, une fois doué de toute la personnalité dont il tend à priver les hommes réels, comment va-t-
207 on, parfois plus proche du vrai patriotisme, mais tout aussi jaloux et même hargneux que celui des grands voisins. Aucun de
208 s gangsters, follement susceptibles, dépourvus de tout scrupule communautaire, main dans la poche, prêts à tirer, vont essay
209 est clair que ces États-nations-Individus rendent tout ordre international impossible en principe, et par définition, puisqu
210 sous le nom de « patriotisme ». Il est admis que tout orgueil, toute vanité, et jusqu’aux vantardises les plus stupides dev
211 e « patriotisme ». Il est admis que tout orgueil, toute vanité, et jusqu’aux vantardises les plus stupides deviennent licites
212 igion demeure bien incapable d’animer l’existence tout entière de l’homme. « L’orgueil national est loin de la vie quotidien
213 ts de Dieu ; ou celui de l’éternité, au mépris de toute vraisemblance. La « France éternelle », « l’Allemagne immortelle » so
214 émoralisée par les guerres, mais aussi l’Occident tout entier. L’absence d’unité européenne, en effet, déséquilibre le group
215 logique d’une vérité fondamentale de l’esprit : «  Toute plante qui souffre a tendance à produire fleurs et fruits. »16 (Un pe
216 s de souffrance et elle se dessécherait ; plus du tout , son feuillage et sa tige embelliraient, mais aux dépens de la saveur
217 ci justement ma seconde raison : c’est que l’Asie tout entière est menacée de « prendre » notre fièvre nationaliste. Certain
218 liste peut y prendre demain une virulence inouïe. Tout cela va se retourner contre notre Occident, au moment même où il comm
219 sion commune vers la résolution toujours fuyante. Toutes les trois sont le résultat d’une transposition abusive de réalités sp
220 tuelles soit sur l’individu, soit sur la société. Toutes les trois sont mortelles et liées à la mort par une complicité origin
221 notre situation dans l’Histoire ; à la genèse de toute notre Aventure. Elles sont les longues erreurs inséparables de la pér
222 s sommes nés embarqués. Un dernier trait commun à toutes les trois achèvera de mettre en lumière leur relation congénitale au
223 me élan de foi, mais il croit voir soudain le but tout proche : il le touche de ses mains, il l’embrasse, et il croit embras
224 du prochain, qui était le commandement remplaçant toute la Loi, et l’on voudrait mais on ne peut pas s’y conformer ; pourtant
225 th. Mais, d’un pouvoir qu’on tient pour affaibli, toute exigence est ressentie comme un « abus ». Ainsi toutes nos révoltes i
226 e exigence est ressentie comme un « abus ». Ainsi toutes nos révoltes imitent, même sans le savoir, le dépit de l’amour qui dr
227 seule a pu créer et qui l’attendront désormais de toute la force d’une inconsciente nostalgie. Et c’est pourquoi notre Psyché
228 ou moins théocratique. En Occident, il en allait tout autrement. L’Église y avait élevé les mêmes prétentions. Mais comme c
229 n’étaient pas admises, elle devint militante, et tout en se développant sur le plan spirituel, elle fut un facteur de liber
230 e. » (Origine et sens de l’Histoire, p. 79.) 13. Tout homme est mon frère, quoi qu’il fasse ou pense, si je suis chrétien.
231 , quoi qu’il fasse ou pense, si je suis chrétien. Tout camarade peut à chaque instant cesser de l’être, si je suis communist
18 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure occidentale de l’homme : L’exploration de la matière (août 1955)
232 mpereur de Byzance, les évêques se rassemblent de tout le Proche-Orient, d’Afrique, de Macédoine, d’Égypte et d’Ibérie. Les
233 les rues. Parfois, comme à Éphèse et Chalcédoine, tout un monde de laïques ambitieux, de soldats, de matelots égyptiens et d
234 ls ont subies.) Spectacle à vrai dire confondant. Tout cela grouille, discourt et manifeste, proteste, exile, accuse de blas
235 ’ailleurs, peu compréhensibles en soi, et souvent tout obscures pour le peuple chrétien. Tout cela serait absurde si ce n’ét
236 et souvent tout obscures pour le peuple chrétien. Tout cela serait absurde si ce n’était sublime, si ce n’était finalement b
237 ant que doté de droits dans la cité : le citoyen. Tout homme est un individu, du simple fait qu’il est un corps distinct, ma
238 n de la synthèse, ressort de nos recherches et de tout l’effort scientifique, naît et renaît sans fin ni cesse de cette tens
239 s d’Orient, l’identité des contraires apparents : tout est dans tout, bien sûr, mais la science n’a pas lieu. Or, la physiqu
240 identité des contraires apparents : tout est dans tout , bien sûr, mais la science n’a pas lieu. Or, la physique actuelle est
241 t c’est bien dans cette vie, dans cette existence toute charnelle22 que l’homme doit se convertir ; c’est « ici-bas », sans é
242 îtres sur la réalité mortelle de la chair, et sur toutes ses contradictions, ce terme même d’In-carnation et le mouvement desc
243 arnation et le mouvement descendant qu’il évoque, tout contribue à concentrer l’attention vitale du croyant sur la réalité,
244 aux Romains, saint Paul révèle que « la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement » et qu’elle
245 lité du réel que dans un monde créé par Dieu. Là, toute chose, belle ou laide à notre idée, implique une intention, trahit un
246 artes cèdent à cette impulsion grecque qui veut à tout prix établir une forme close, paralysant ainsi la science. Entièremen
247 e, qui veut que l’on reste ouvert sans réserve au tout de la réalité créée. La connaissance, alors, vise précisément, dans l
248 pporter d’être mis en question par les faits ; et toute quête de Dieu se rend en même temps la tâche plus ardue en refusant l
249 ue en refusant les approches illusoires. De même, toute recherche scientifique authentique veut que le chercheur lutte contre
250 particulier du savant que de tenir pour suspecte toute pensée qui d’avance le satisfait et le convainc. Ainsi, c’est dans l
251 istianisme ait été menacé d’abord par une hérésie toute contraire : je veux parler du docétisme, qui tenait le corps du Chris
252 tie comme trop matérialiste, dans un monde encore tout pénétré de conceptions du type oriental. C’est la rupture avec cet « 
253 us croyons « observer » ou calculer… Nous verrons tout à l’heure que cela n’affecte en rien la dialectique transcendance-imm
254 ules expériences qu’on peut reproduire à volonté, toutes choses étant d’ailleurs matériellement égales26. L’expression de « pr
255 elle signifiait l’évidence absolue, mettant fin à toute discussion. La science était censée garantir ce point de vue, au nom
256 ce point de vue, au nom duquel on pouvait écarter toute espèce d’«  hypothèse mystique ». Mais pendant que se vulgarisait dan
257 des attitudes garanties par une science périmée, tout comme les rites des « primitifs » continuent des gestes sacrés dont l
258 nd » de la matière et la pensée. Ils en déduisent tout un système du monde qu’ils qualifient de panthéiste. Car si le cosmos
259 tte science avait cru pouvoir éliminer. Le Cosmos tout entier se résout en un voile tissé d’ondes animant le vide30. Le mond
260 temps que la plus extrême galaxie. Mais dans quoi tout cela se meut-il ? Il est vrai que la question n’a pas de sens : rien
261 einsteinienne revient à constater que la Maya est tout , et qu’il est fou de penser à n’importe quoi d’autre, c’est qu’alors
262 autre chose que « le monde » et la mathématique. Tout s’explique et s’implique dans le cosmos des sciences, et l’invisibili
263 ophie idéaliste seraient demeurés impensables sur tout autre arrière-plan que celui de la dogmatique chrétienne, car ils ne
264 seulement le corps physique, mais l’homme naturel tout entier, le complexe indissociable corps-intellect-âme volitive et aff
19 1955, Preuves, articles (1951–1968). L’aventure technique (octobre 1955)
265 re empêché leur exode au Yucatan, et révolutionné tout leur régime social. Mais on ne voit pas que nos conquêtes techniques
266 l’ont modulé l’un après l’autre après Tolstoï, et toutes les revues et toute la presse du monde entier l’ont amplifié, grâce a
267 ès l’autre après Tolstoï, et toutes les revues et toute la presse du monde entier l’ont amplifié, grâce aux machines dont ell
268 égués. On proteste au nom de l’Esprit (spirit) ou tout simplement de l’esprit (mind), contre les forces impersonnelles qui n
269 Asie jusqu’à l’invention des machines. Vers 1800, tout va changer très brusquement. Mais remontons au paléolithique. Pourquo
270 resses. Elle le tue, mais c’est d’elle qu’il vit. Tout cela est accepté comme allant de soi, comme « naturel » précisément.
271 e Nature animée d’intentions qui sont loin d’être toutes malveillantes : c’est pour négocier avec elle, pour traiter avec ses
272 armes et les pots, les vêtements et les maisons, toutes choses un peu plus fortes ou plus solides que l’homme, et qui le mett
273 et même, le plus souvent, n’en rend pas compte : tout est magie à l’origine, tout est dialogue avec les forces naturelles q
274 ’en rend pas compte : tout est magie à l’origine, tout est dialogue avec les forces naturelles qu’il faut séduire tout en le
275 gue avec les forces naturelles qu’il faut séduire tout en leur obéissant. D’où « l’inadaptation » que notre esprit rationnel
276 t conduire qu’à la condamnation et à l’abandon de toute espèce d’effort technique. Devant cette même Nature désormais réprouv
277 descendons maintenant au présent de notre siècle. Toute magie expulsée de la Nature, la technique est en train de la domestiq
278 vaincus.) D’autre part, nous nous découvrons les tout premiers contemporains de la machine. Inventée par le siècle dernier,
279 isfaire » des besoins que personne n’éprouvait du tout . On n’a pas inventé l’auto parce que l’homme en avait besoin, mais c’
280 nt crevé de misère autour de leurs usines pendant tout le siècle dernier, dépasse sans doute celui des tués des camps nazis,
281 acité humaine de faire du mal plutôt que du bien, tout en séparant l’homme des rythmes naturels, considérés sous leur seul a
282 d’Hiroshima : « La Bombe n’est pas dangereuse du tout . C’est un objet. Ce qui est horriblement dangereux, c’est l’homme. C’
283 omme des Comités pour la retenir ! C’est comme si tout d’un coup on se jetait sur une chaise pour l’empêcher d’aller casser
284 la politique des jacobins et des totalitaires de toute couleur. Il s’agit pratiquement de se maintenir au pouvoir, ou de con
285 e travail » ; et qu’enfin la guerre atomique peut tout compromettre dans l’œuf. Mais l’œuf est là, portant son germe et notr
286 elque utopie qui pourrait amuser nos descendants. Tout peut changer radicalement et d’ici peu, bien moins par suite de facte
287 et les foyers de culture locaux se généralisent ; toute la peinture mondiale peut venir sur nos murs sous forme de reproducti
288 sous forme de reproductions « à s’y méprendre » ; toute la musique nous vient à domicile par la radio et par le disque ; des
289 nul ne saurait en préjuger : je dis seulement que tout y mène pour le meilleur et pour le pire. C’est dire que tout nous mèn
290 pour le meilleur et pour le pire. C’est dire que tout nous mène vers une ère religieuse. Car la culture n’est en fin de com
291 oisir. Et quant à la mystique, elle suppose avant tout la connaissance précise du dogme. Le « mystique à l’état sauvage » —
20 1956, Preuves, articles (1951–1968). Les joyeux butors du Kremlin (août 1956)
292 ccident, une courbe régulière se dessine, reliant toute une série de points remarquables : mort de Staline, liquidation de Be
293 cendante, ou l’inverse, car elles sont illusoires toutes les deux. Mais l’illusion d’un retour à la démocratie comble nos vœux
294 sion d’un retour à la démocratie comble nos vœux, tout concourt à l’accréditer : qu’il s’agisse du besoin d’avoir moins peur
295 C’est justifier Vichy et, du même coup, condamner toute espèce de Résistance : à bon entendeur, salut ! Et c’est aussi contra
296 ves aussi rigoureusement conditionnés. 10. Enfin, tout étant dit, K. reste en place, omettant de tirer les conclusions concr
297 difficile à défendre, mais qu’il faut maintenir à tout prix. Sacrifier post mortem le seul Staline, ce n’est rien sacrifier
298 ortem le seul Staline, ce n’est rien sacrifier du tout , mais c’est détourner l’attention du fait même de la dictature, cause
299 Staline illustraient trop clairement les vices de tout système dictatorial. Que faire pour donner le change, quand on ne veu
300 t la forme politique de la démence paranoïaque. «  Toute collectivité régie par un chef souverain qui n’est comptable à person
301 e pareille imposture, la brutalité de l’outrage à toute honnêteté de pensée comme à toute dignité humaine, peuvent déshonorer
302 de l’outrage à toute honnêteté de pensée comme à toute dignité humaine, peuvent déshonorer K. devant les siècles, mais assur
303 on n’a rien vu. Voilà bien son calcul méprisant. Tout se passe comme si rien d’insolite ne venait de se passer sous nos yeu
304 ment un régime et les idéaux qu’il proclame, mais toutes les relations humaines dans une époque. Cet exemple donné de très hau
305 permet de le condamner. Qui a tué Staline ? Tout cela tendrait-il à prouver qu’il n’y a pas eu « déstalinisation » ? N
306 e serait-il pas plus simple de le dire ? Non, car tout se compliquerait aussitôt. Si Staline et le stalinisme n’étaient pas
307 re de dénoncer ses crimes, mais non son héritage. Tout le reste est conjectures, affirmations sans preuves, alibis transpare
308 cessité » aurait le grand avantage de rendre vain toute espèce de jugement moral, actuel ou rétroactif, et de ridiculiser d’a
309 actuel ou rétroactif, et de ridiculiser d’avance toute demande de comptes s’adressant non seulement aux acteurs du drame (qu
310 mmuniste militant ? C’est un homme qui s’oppose à toutes les tyrannies quel qu’en soit le prétexte allégué. Cette attitude le
311 itude le rend suspect aux yeux des adversaires de toutes les tyrannies sauf une. S’il est aussi contre celle-là, disent-ils, c
312 fait. Dans un système totalitaire, par définition tout se tient. Il est parfaitement stupide, ou d’une insigne mauvaise foi,
313 nt très bien, puisque, en effet, ils justifiaient toute action de Staline en tant que seul juge de la Ligne et porteur du mou
314 voquait des guerres, dites « locales », empêchait tout désarmement et retardait ainsi le progrès économique ; 8. que le nive
315 re, stakhanovistes de la servilité ; 10. qu’enfin tout cela résultait normalement de la doctrine marxiste-léniniste, incarné
316 ar les procommunistes eux-mêmes, qui justifiaient tout cela par le Diamat. Parce que nous disions cela, les communistes nou
317 os dénonciations du communisme — stalinien durant toute cette période — étaient de « mauvaise foi », inventées, mensongères,
318 s, ou confessions, de Pierre Hervé. Non seulement toutes ces choses ne sont plus niées (les camps, la folie de Staline, son in
319 servilité des écrivains staliniens), mais encore toutes ces choses sont dénoncées par les chefs mêmes du communisme, comme au
320 autant de scandales ou de trahisons, en sorte que toutes les justifications qu’en donnaient nos intellectuels, acrobates de la
321 te de l’expression. Quant au point 10, qui résume tout , sa vérité résulte des points qui le précèdent, et sa confirmation hé
322 frapper la poitrine ? Avaler leur stylo ? Rien de tout cela, jusqu’ici. Mais deux arguments misérables, au hasard d’une pani
323 e panique croissante. Premier argument : Puisque tout ce que vous condamniez a été « supprimé » avec le stalinisme, vous n’
324 s de raisons de vous méfier de l’URSS. Réponse : Tout n’est pas condamné, loin de là, et ce n’est point par hasard que ces
325 l’être. Rien ne prouve que les motifs justifiant toutes ces choses dans l’esprit des chefs russes et le vôtre aient changé. R
326 être aussi bien asservir davantage. Je reviendrai tout à l’heure sur ce point : c’est le nœud des sophismes de K. Second ar
327 e cette cause unique qu’ils justifiaient l’URSS à tout coup. Justification erronée : les moyens employés par Staline, qui fu
328 les moyens employés par Staline, qui fut pendant tout le temps de notre débat l’incarnation incontestée du communisme, n’ét
329 . l’affirme) ; ils étaient les moyens généraux de tout système totalitaire, ou les moyens particuliers d’un impérialisme nat
330 t servir la justice et approuvaient régulièrement toute injustice, pour peu qu’elle fût commise au nom de l’URSS. Ils croyaie
331 superstitieux de ce culte. Leur discipline exclut toute distinction morale entre la vérité et le mensonge. La bonne foi, c’es
332 r un supplément d’information ; et qu’elle exclut tout geste de fair-play à l’adresse d’adversaires intellectuels. Il s’agit
333 ses successeurs ; attribuer du jour au lendemain tout le mal qui s’est fait sous Staline à un « culte de l’homme » qu’on se
334 on reçoit, en plus, l’ordre d’être autonome ! car tout change aussitôt, du seul fait que la question n’est plus simplement d
335 l faut se laver, si l’on veut être libre. Refuser toute espèce de couleur. Telle est la seule révolution qui compte, la seule
336 r tous les PC, coïncide actuellement avec le vrai tout court, voilà qui est loin de prouver que K. et les PC aient rejoint l
337 qui détermine la « vérité ». Le rapport K. remet tout en question. En effet, regretter, comme le font nos PC, que la presse
338 problème, et les risques sont graves. Car ou bien tout se défait ; ou les « crimes de Staline » apparaissent comme le fait d
339 e Staline » apparaissent comme le fait du système tout entier. Une analyse marxiste des crimes de Staline est-elle possible
340 ion stupéfiante de la part d’un marxiste pour qui toute déviation, opposition ou trahison, ne saurait être motivée que par le
341 t pour effet de le réhabiliter, mais d’incriminer tout le système — soit que la méthode elle-même ne vaut rien dans ce cas ;
342 lles font voir à quel point le PC se distingue de tout autre parti totalitaire, limité à une seule nation et privé de doctri
343 mlin souhaite vraiment retenir ses PC étrangers ? Tout indique, au contraire, qu’il les pousse prudemment vers un statut d’é
344 La Mecque des communistes, mais deviendrait avant tout la capitale d’un État désireux de se stabiliser, d’élever son niveau
345 nnocent Lewis Carroll, dont l’humour consistait à tout prendre à la lettre. A et B, tous deux hommes politiques, se rencontr
346 uet, une philosophie de requin, mais le secret de toute création. Au total, le gagnant serait la paix, pour l’ensemble d’un O
347 rsonne ». Étrange erreur, venant d’un philosophe. Toute dictature, en effet, implique le culte de la personnalité, mais le mé
21 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur Suez et ses environs historiques (octobre 1956)
348 des compères »57. Préfiguration de Bandung, avant toute entreprise « colonialiste ». Mais, en fait, l’islam est tourné. Aussi
349 de son pays, mais bien celle de l’indépendance de toute l’Europe. La vraie réponse ne sera donc pas de forcer militairement l
22 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1956)
350 stion ! Jusqu’à l’Ukraine ou à l’Oural, ou pas du tout  ? B. Hannibal est aux portes, l’union nous sauverait tous, et vous de
351 ce que pour sauver l’objet de notre dialogue — et tout dialogue, peut-être. De celle où vous êtes né comme moi, si je ne me
352 us sommes seuls à relever un défi qui s’adresse à tout l’Occident. B. Vous êtes seuls — et l’on sait pourquoi — à proclamer
353 des permissions. Mais si vous ne pouvez rien sans toute l’Europe, faites-la !   S. Comment va votre Europe, cet automne ? B.
354 a votre Europe, cet automne ? B. Et vous ? merci. Tout germe et tout bourgeonne. On se croirait au printemps ! Voici les fai
355 , cet automne ? B. Et vous ? merci. Tout germe et tout bourgeonne. On se croirait au printemps ! Voici les faits. Adenauer,
356 s ! Voici les faits. Adenauer, à Bruxelles, a dit tout l’essentiel : que l’Europe peut se faire demain et qu’elle le doit, n
357 rope que vous dites vaticane n’a jamais existé du tout . Il y avait les trois Grands. Ils ont fait la CECA, aussitôt accusée
358 ôt accusée de dirigisme. Puis on a tué la CED, et toute la presse a récité que l’idée européenne était bien morte. Voilà qui
359 de signe dialectique qui est le réflexe normal de tout bon communiste. « Je vous assure, docteur ! » Les événements ré
360 ée par le tour de poitrine vaut un vison. « C’est tout naturel » m’assure-t-on. Voilà qui juge une société. Car il n’y a rie
361 Car il n’y a rien de naturel ni de raisonnable en tout cela. On voulait dire sans doute que « cela s’explique » ? Mais expli
23 1956, Preuves, articles (1951–1968). Sur le rêve des sciences (décembre 1956)
362 ’hui que l’Europe ait découvert les Amériques, et toute la Terre, dans le seul dessein de satisfaire les viles passions qui c
363 litaires, nos descendants nous attribueront-ils ? Tout dépend de ce que nous trouverons sur notre route : on dira que nous é
364 La découverte de l’antineutron va plus loin que toutes celles que l’homme a jamais faites par le moyen des sciences physique
365 en creux », n’en va-t-il pas de même pour l’atome tout entier, par suite pour la matière formée d’atomes, finalement pour no
366 l’antimonde, un court-circuit définitif effacera tout en un clin d’œil, — « en un atome de temps, comme l’écrivait saint Pa
24 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la honte et l’espoir de l’Europe (janvier 1957)
367 seulement à ceux qui se trompaient et voulaient à tout prix nous tromper depuis dix ans : il fallait « essayer de comprendre
368 quidés, Perón chassé — et les autres chancellent. Toutes les dictatures finissent mal. Avions-nous vraiment oublié cette leçon
369 , éviter la honte éternelle qui accable désormais toute cette génération, la Hongrie massacrée sous les yeux de l’Occident, h
370 les intellectuels soviétiques. Refuser désormais tout dialogue avec eux, je ne vois aucun autre moyen de leur faire prendre
371 ils, à la seule condition d’avoir été complice de tout ce qui le préparait. Jeudi 8 novembre 1956, à Ferney Rentré hie
372 a foule pendant une heure, avançant lentement sur toute la largeur de la rue, sans un cri, sans un mot, et peu n’ont pas pleu
373 que la honte que nous éprouvions tous ait empêché toute description du phénomène. Ce qui vient de se produire dans la conscie
374 pas : et Berlin ? Et Poznań ? Et le peuple, après tout , de la Sainte Russie colonisée par un parti impérialiste ?) Je réprou
375 Cela traduit simplement le fait qu’on ne peut pas tout dire en un cri. Lundi 3 décembre 1956 C’est la Hongrie qui fera
376 e a gagné. Nos gouvernants calculent et perdent à tout coup. Que l’énergie magyare passe dans notre sang ! J’ai vu se lever,
25 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur Voltaire (février 1957)
377 les jeux de Ferney. Le souvenir de Voltaire anime toute la région ; il ne vit pas seulement dans les mémoires : ces maisons,
378 jardins de Candide et cette Bourse des valeurs de toute l’Europe qui fait sa rumeur à Genève. Le tout survolé trente fois par
379 de toute l’Europe qui fait sa rumeur à Genève. Le tout survolé trente fois par jour par des avions de New York, de l’Inde ou
380 de l’Afrique. Ils vont se poser derrière le bois tout proche, qui assourdit tout d’un coup leur grondement. Vous voyez que
381 poser derrière le bois tout proche, qui assourdit tout d’un coup leur grondement. Vous voyez que ce pays est le centre du mo
382 nlassable escrime contre les jésuites fanatiques. Tout est démodé dans ce pamphlet, si l’on s’en tient à son prétexte et à s
383 si l’on s’en tient à son prétexte et à sa lettre. Tout redevient actuel si l’on remplace les jésuites par les communistes, l
384 toire ?) Voici enfin sur le Socialisme qui excuse tout , y compris le massacre des ouvriers : « Vous répondez que la différen
385 « Vous répondez que la différence est grande, que toutes les religions (lisez les partis) sont les ouvrages des hommes, et que
26 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (mars 1957)
386 éaliser, c’est-à-dire pour rallier d’un seul coup toutes les forces encore hésitantes, l’abandon de l’alliance atlantique… Tel
387 eutralité, et tend à faire de cette devise d’État tout autre chose que n’avaient prévu ses garants : une essence, une vertu
388 it leur guerre civile. Qu’en est-il aujourd’hui ? Tout est changé. La notion d’équilibre européen a vécu. Les conflits qui m
389 s opposer les voisins de la Suisse, mais l’Europe tout entière à ce qui n’est pas l’Europe. Si la Suisse, prétextant de sa n
390 cadre européen de son statut, mais partout et en toute circonstance, d’une manière absolue, sans révision possible, la sage
391 916-1917 et dès 1942) 4°) enfin, s’il a renoncé à tout esprit de conquête, parce qu’il est satisfait de son sort. Dans ce de
392 de son sort. Dans ce dernier cas, il se refuse à toute alliance militaire, craignant de se voir entraîné dans le jeu d’ambit
393 ance. Il doit alors se mettre en mesure d’assurer tout seul sa défense. Au total : une neutralité limitée au plan militaire,
394 humaine, et compensant le renoncement définitif à toute agression par la volonté inconditionnelle de se défendre. Quant aux o
395 tien d’une armée défensive. Rien de glorieux dans tout cela, peu d’idéal, beaucoup de raison pratique et de prudents calculs
396 Indépendance et neutralité L’idée d’étendre à toute l’Europe une neutralité « à la Suisse » se nourrit à la fois du désir
27 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (II) (avril 1957)
397 groupe d’États, satisfait de son sort, renonce à toute idée de conquête ou d’extension, et prétend assurer seul, et sans all
398 aujourd’hui, et Bevan le rejoint dans L’Express. Tout arrive. Du point de vue militaire, je ne puis juger l’idée. Du point
399 Soviétiques et rassurer peut-être les Américains ( tout en gagnant des voix aux élections anglaises) reviendrait en effet à s
400 s ne seront pas si bêtes que de nous décourager : tout ce qui peut faire obstacle à notre union les sert. Mais on ne peut es
28 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la neutralité européenne (fin) (mai 1957)
401 ur la neutralité européenne (fin) (mai 1957)ah Tout ce qui précède64 a consisté, en somme, dans une approche sans parti p
402 i signalé que cette neutralité européenne — comme toute neutralité moralement acceptable — se devrait et devrait au monde d’ê
403 Mais, une fois l’Est inclus dans l’Union neutre, toute intervention russe chez un ex-satellite devient une violation de notr
404 ue se reforme automatiquement. Elle englobe alors toute l’Europe, dont l’OTAN n’englobait qu’une moitié. Et l’URSS y regarde
405 rer la communauté occidentale ; — ou bien, contre toute attente, c’est l’URSS qui gagne, non sans avoir reçu des coups très r
406 u plus correctement, mais, au contraire, faute de toute analyse des concepts qui se trouvent en jeu neutralisme, neutralité,
407 esprit d’aventure correspond à un moindre mal que toute guerre, « gagnée » ou « perdue ». On voit donc mal les contre-indicat
408 véler fausse. Ce qu’en revanche on ne voit pas du tout , c’est l’intérêt de jouer avec l’idée d’une neutralité de l’Europe si
29 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur deux écrivains politiques (juin 1957)
409 ocialisme. Le Socialisme se voit donc substitué à toute autre fin politique, sociale, morale ou religieuse au nom de laquelle
410 es moyens au nom de sa fin, tandis qu’on apprécie toutes les autres entreprises sur ce qu’elles ignorent, sur ce qu’elles négl
411 roche de la mauvaise foi, suffit pour « apprécier toutes les autres entreprises ». Mais qu’est-ce que le Socialisme ? Toutes s
412 entreprises ». Mais qu’est-ce que le Socialisme ? Toutes ses formes existantes sont condamnées sans exception par Sartre : com
413 que trois petits articles qui font douze pages en tout . Si c’est être abondant, il n’y a pas de mot pour Sartre qui a donné
414 t d’être touché, les réflexes sont plus forts que tout , le cri part, et l’on s’est trahi… Fort brillamment écrit d’un bout à
415 le. La forme dialoguée permet de mettre en relief toutes les objections naturelles qui se présentent à l’esprit d’un libéral,
30 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le pouvoir des intellectuels (juillet 1957)
416 au moins autant que l’homme de la rue. En effet, toutes les politiques, dès la fin du xviiie siècle, ont été idéologiques, p
417 urope unie, c’est un problème qui intéresse avant tout les intellectuels, et laisse les masses indifférentes. » On entend su
418 nouée l’idée d’une fédération libre, mettant fin tout d’abord aux aventures des États-nations déchaînés. Que des intellectu
419 ent né de la masse qui ait réussi au xxe siècle. Tout ce qui a marqué, pour le meilleur et pour le pire, est sorti de petit
420 et vérifier qu’elle ne le trompait pas. Rien dans tout cela qui rapproche les peuples : tout confirme, au contraire, les pré
421 . Rien dans tout cela qui rapproche les peuples : tout confirme, au contraire, les préjugés symbolisant leurs différences à
422 icée à la bombe atomique, l’homme européen, somme toute , a peu changé. » On donne cette phrase, inventée de toutes pièces, co
423 peu changé. » On donne cette phrase, inventée de toutes pièces, comme justifiant la thèse du livre aux yeux de l’auteur, qui
31 1957, Preuves, articles (1951–1968). L’échéance de septembre (septembre 1957)
424 aliniens est un jeu dont Boris Souvarine a montré toute la vanité. Que le régime soviétique soit en crise, on le savait. Tout
425 le régime soviétique soit en crise, on le savait. Toute dictature est un régime de crise, un moyen de gouverner sans résoudre
426 ouvent sans défense contre lui. Ce sont peut-être toutes les sociétés humaines, à l’exception, partielle seulement, de la nôtr
427 plus sensibles que sensés, et moins réalistes que tout cela, enfin les slogans à la craie, trop facilement contradictoires,
428 re la gravité de la situation : ils ont été somme toute les premiers à le faire, et les seuls jusqu’ici, autant que je sache.
429 e foi. Réfutant à la fois, et sans le chercher du tout , les points de vue partisans de la gauche et de la droite, les ignora
430 es fascistes et communistes, ce petit ouvrage met tout au point — au point tragique. La France, dit-on, est un procès perpét
431 lgérien. Mais l’affaire a mûri, dans les esprits, tout en se détériorant dans les rues et les douars, et dans l’opinion vagu
432 deuxième acte annoncé : c’est la France comme un tout qui va voir son procès intenté par les Nations unies. Bandung, Moscou
433 olonialistes attardés ni les anticolonialistes de toutes tendances (idéalistes ou revendicateurs) n’ont vraiment abordé, jusqu
434 se en cause, mais bien la civilisation européenne tout entière, dans ses rapports inévitables et imprévus avec les peuples n
435 ble, elle exige que les représentants de l’Europe tout entière, culturelle et technique, et de l’Afrique du Nord, politique
436 ong terme. Mais voici l’échéance de septembre. Et tout peut être compromis. Il se trouve que la France, une fois de plus dan
437 vait laisser se poser et comme s’exemplifier dans toutes ses vraies complexités humaines. L’Amérique saura-t-elle comprendre q
438 vitalement, étant celui de l’aventure occidentale tout entière ? Et les autres pays de l’Europe verront-ils que la France n’
32 1957, Preuves, articles (1951–1968). Pourquoi je suis Européen (octobre 1957)
439 n : nul ne sera contraint d’entrer, et nul exclu. Tout dépendra des libres décisions que leur peuple seul imposera aux États
440 ont rien sans nous et les fonctionnaires gâteront tout si l’idée fédérale ne devient pas vivante dans nos existences personn
33 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur le crépuscule d’un régime (octobre 1957)
441 oir retirer leur permis de voyager. Ils salissent tout . Mais notez que les pigeons qu’ils aiment photographier ne laissent p
442 ous sur cette place. L’éducation des masses exige tout autre chose que le simple déplacement physique en masse. Je demande q
443 pas une affaire de classe, notez-le bien. Presque toutes les mondaines se verront recalées. A. — La prétention révèle un manqu
444 t au monde. C’est un mensonge que de l’invoquer à tout propos, pour éviter de faire face aux réalités. Quant à ceux qui vien
445 ent de l’étymologie. Ils entendent par démocratie tout autre chose. R. — Quoi, selon vous ? A. — Eh bien, l’égalité d’abord,
446 romotion des classes inférieures, ils ont réalisé tout cela bien mieux que nous, car nous sommes restés à mi-chemin, en marc
447 Démocratie, qui sait ? car ce genre de mot sert à tout , et cela peut rassurer les vieux routiers de la gauche, comme cette p
448 eur de calcul peut faire éclater la bombe H. A. —  Tout cela vous mène irrésistiblement à concevoir un régime dominé par la s
449 revendiquer, désormais, laissant tomber en chemin tout recours paresseux à l’argument démocratique, c’est que les « informat
450 ue sont éteints. Les pigeons dorment aux façades. Tout au fond de la Place désertée, un orchestre attaque l’ouverture du « G
34 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur un certain cynisme (septembre 1957)
451 nique ? Je viens de passer quelques mois à Paris. Tout ce que j’entends et tout ce que je lis, politique et littérature, don
452 r quelques mois à Paris. Tout ce que j’entends et tout ce que je lis, politique et littérature, donne la même impression gén
453 l’avez pas volé, et cela vous apprendra à croire tout ce qu’on vous dit et tout ce que vous lisez ! A. — Mais que croire, s
454 vous apprendra à croire tout ce qu’on vous dit et tout ce que vous lisez ! A. — Mais que croire, si tout ce qu’on me raconte
455 tout ce que vous lisez ! A. — Mais que croire, si tout ce qu’on me raconte et tout ce qu’on me donne à lire m’égare ? R. — R
456 — Mais que croire, si tout ce qu’on me raconte et tout ce qu’on me donne à lire m’égare ? R. — Regardez ce que l’on fait, to
457 lite française fait ses délices. À les en croire, tout se décompose : la société, le régime, l’homme lui-même. Les uns dénon
458 on du seul Kipling peut-être, tous les auteurs de toute l’Europe depuis un siècle sont d’accord pour trouver que notre café f
459 ’ils allaient, les trouveraient révoltantes ou en tout cas pointless. N’allez pas me parler surtout d’une querelle de généra
460 uccès parce qu’elle met le cynisme à la portée de toutes les bourses. Nous la tenons pour typiquement française en Amérique… R
461 que tout le monde a vues, je ne les trouve pas du tout moins cyniques dans leur genre. Et Monsieur Ouine, c’est pire que Bar
462 es écrivains fameux, qui auraient leur place dans toutes les listes, s’il s’agissait d’un palmarès. J’ai choisi quelques noms
463 hoisi quelques noms qui vous décrivent une France tout dans la critique morale et l’invention lyrique, la chronique incisive
464 éâtre et aux poètes la qualité de créateurs. R. —  Toute l’histoire littéraire de la France, des Serments de Strasbourg aux Fl
465 ans la fosse aux lions de la polémique politique, tout frémissant de juvéniles indignations, qui sont le contraire du cynism
35 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur l’Europe à faire (novembre 1957)
466 qui n’est pas démocratique. — C’est vous qui avez tout fait pour empêcher les masses d’y participer ! répond Spaak. Tandis q
467 Philip ajoute qu’on qualifie d’antidémocratique «  toute mesure approuvée par les trois quarts d’un peuple, mais refusée par l
468 n écart, par libéralisme sans doute, puisqu’après tout c’était un communiste. Certain libéralisme revient en fait à laisser
469 Rencontres, obsédés par les seuls « dangers » de toute forme d’union qu’on leur offre, j’aurais eu trois questions à poser :
470 La moitié de ces nations ont moins de cent ans et toutes se proclament éternelles. C’est peu croyable. Les maladies aussi exis
471 ls. L’Europe que nous aimons n’est-elle pas avant tout un grand fait de culture, une civilisation ? C’est cela qu’il faut sa
472 qui n’est pas rationnelle. Les parlements peuvent tout , y compris décréter que les États-nations ont fait leur temps. Mais l
473 de chaque branche répondront qu’on ne peut faire tout à la fois. Je voudrais qu’ils se demandent un instant ce qu’on peut f
36 1957, Preuves, articles (1951–1968). Sur la pluralité des satellites (II) (décembre 1957)
474 n’est pas ma faute : j’en parlais ici même il y a tout juste un an68. C’est votre inattention qui m’a surpris, et l’ampleur
475 us grands du siècle qui se voit le mieux servi de toute l’histoire à cet égard. On a beau dire que le fait de devancer les Ét
476 , elle devient proprement irrépressible et balaye tout . Les Soviets avaient bien calculé le raz de marée de sympathie que le
477 s derniers bourgeois indécis.   Sur l’absence de toute politique en Occident. — Ces effets de propagande sont infaillibles.
478 un exemple précis. Si l’on avait fait attention, tout simplement, quand les Russes annoncèrent partout leur intention de la
479 fusée de lancement. Il eût fallu multiplier, dans toute la presse occidentale, depuis un an, des articles obéissant au plan s
480 ue l’on croit ; b) révélations sur les buts avant tout militaires des programmes de fusées américains et russes, qui peuvent
481 la radio des pays libres mais irresponsables ont tout fait pour nous aveugler depuis un an. Les voici qui nous jettent d’un
482 r succès financier. Eux aussi jouent et gagnent à tout coup sur l’ignorance et la puérilité d’une opinion qu’ils ne savent p
483 Le programme militaire des fusées n’explique pas tout . La science-fiction, poème du siècle, a remplacé l’Éternel féminin :
484 tonner ? Lorsque je vins déranger Marcel Duchamp, tout absorbé par un problème d’échecs, pour lui annoncer la bombe d’Hirosh
485 illement : « Qu’est-ce que cela prouve ? On avait tout arrangé pour ça. »   Sur l’avenir de l’URSS. — Depuis le XXe Congrès
486 faux, pour être trahi par les siens. Mais presque toutes les trahisons qu’on vient de rappeler, objectives quoique dissimulées
37 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la fabrication des nouvelles et des faits (février 1958)
487 ue seconde d’un temps théoriquement simultané sur toute la Terre un nombre immense de naissances et de morts, de projets et d
488 à-dire pratiquement la presse et la radio, à quoi tout se réduit au bout du compte. Car c’est bien compte tenu de ces inform
489 rine et un programme précis, d’où devait résulter toute l’action ultérieure pour la fédération de l’Europe. Rien, ou presque
490 i de leur satellite. Le fait est là. On lui donne toute sa place, qui pour une fois n’est pas volée. La presse américaine rép
491 nements de tous les ordres qu’on peut connaître à tout instant, seuls des cerveaux électroniques seraient capables de dégage
492 es des cours de lecture des journaux. Proposition toute naturelle d’ailleurs, si l’on veut bien se rappeler qu’apprendre à li
493 et français ». Voilà cinq chiffres différents — à tout le moins cités différemment — et qui peut me dire d’abord lesquels so
38 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un patriotisme de la terre (mars 1958)
494 urer. Au-dessous, la Terre, proche et amie ; mais tout près de nos têtes, les grands espaces noirs ouvrent les dimensions in
495 et s’annulent dans ce recoin perdu de l’univers. Tout s’est tu dans notre cabine. Si l’avion continuait vers l’espace infin
496 nètes les plus proches. La Terre sera entourée de toute une famille de satellites artificiels, de toutes tailles, de toutes a
497 e toute une famille de satellites artificiels, de toutes tailles, de toutes altitudes et de toutes nationalités, répondant à d
498 de satellites artificiels, de toutes tailles, de toutes altitudes et de toutes nationalités, répondant à des besoins différen
499 els, de toutes tailles, de toutes altitudes et de toutes nationalités, répondant à des besoins différents. Il y aura une série
500 n’en sera pas moins son fait, au bout de compte, tout comme le fut la découverte de la Terre et pour les mêmes raisons prof
501 es mêmes raisons profondes. Ce sont ses rêves que toute l’humanité rejoint par sa technique et grâce à son génie. Il est vrai
502 d’Europe — Nietzsche l’avait fort bien vu — comme tout ce qui la supplie de ne pas lancer trop vite vers d’improbables Vénus
503 e, mis au défi et dépassé. Ce n’est plus drôle du tout . Il faut faire attention. Car la science a déjà devancé nos poètes. «
504 nt encore nos écrits et nos livres ? Perdront-ils toute espèce d’intérêt, tout pouvoir d’émotion et toute utilité ? Il est tr
505 nos livres ? Perdront-ils toute espèce d’intérêt, tout pouvoir d’émotion et toute utilité ? Il est trop facile de répondre q
506 toute espèce d’intérêt, tout pouvoir d’émotion et toute utilité ? Il est trop facile de répondre que les modifications introd
39 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur la prétendue décadence de l’Occident (avril 1958)
507 un groupe ou d’une culture en plein essor. Elle a toutes chances de se manifester chez ceux qui en sont réduits à commenter le
508 c d’une seule partie à quoi l’on tenait plus qu’à toute autre, qu’il s’agisse d’une culture, d’une cause ou d’une vie individ
509 ler ses styles et les hypothèses de ses sciences, tout en conservant son passé, et le laboratoire du xxe siècle (par quoi j
510 xviiie tant vanté. Perte de rayonnement ? C’est tout le contraire. Car si l’Europe n’imite aucune autre culture, même pas
511 ture, même pas le passé de la sienne, nous voyons toute la Terre imiter ses techniques, ses formes de gouvernement, ses arts,
512 ne tendaient qu’à nous convaincre de la vanité de toute intervention, en nous livrant à des fatalités imaginaires. Mais avant
513 aïvement pour universelle — comme elles le firent toutes jusqu’ici — prouverait par là qu’elle ne l’est pas et qu’elle a très
514 chacun. Son idée de la personne en puissance dans tout homme, son idée de l’amour du prochain, son antiracisme foncier et so
515 ter et de réinterpréter dans une synthèse ouverte tout ce que l’homme d’autres temps et d’autres lieux a pu concevoir et cré
40 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur un centre qui doit être partout (mai 1958)
516 nion de l’Europe, question de vie ou de mort pour toute une civilisation, n’intéresse le Souverain moyen que si quelque anecd
517 e est égale à celle de la planète : littéralement tout englobante. Cependant, les raisons qu’on invoque sont toutes plus ou
518 obante. Cependant, les raisons qu’on invoque sont toutes plus ou moins raisonnables, et voilà leur faiblesse commune. Car si l
519 itale un centre universel. Ainsi Paris, centre de tout , en France : la mode en vit, mais les provinces en meurent70. Nous ne
520 ient pour l’Europe Luxembourg ou Strasbourg. Mais tout cela sent un peu son xixe , les hôtels démodés, l’absence d’aérodrome
521 emi‑milliard d’habitants, qu’on prenne la Suisse, tout équipée pour cette fonction désignée par sa neutralité traditionnelle
522 de Centre appartient au trésor des archétypes de toute humanité, et l’homme moderne autant qu’un autre tend à « réaliser les
523 l’examen d’un grand nombre d’exemples puisés dans toutes les traditions de la Terre : « Chaque habitation, par le paradoxe de
524 n, se voit transformée en un centre. De sorte que toutes les maisons — comme tous les temples, les palais, les cités — se trou
525 s’en rend compte, d’un espace transcendant, d’une tout autre structure que l’espace profane, compatible avec une multiplicit
526 té et même avec une infinité de centres. » Comme tout ce qui tient au sacré, le Centre ainsi déterminé doit satisfaire à de
527 milier. Attirant et redoutable. En un mot qui dit tout  : prestigieux. Sur le centre géométrique de l’humanité Dans le
528 étrique de l’humanité Dans le domaine du sacré tout est sens, mais dans la vie publique de notre temps, on n’ose guère in
529 un peu, de Londres ou de Paris. Il est clair, en tout cas, que le centre du monde tombe quelque part en plein milieu de not
530 des lignes intercontinentales et régionales ; et tout près de là, le Centre européen de la recherche nucléaire, haut lieu d
531 l, et la pédagogie nouvelle ont rayonné de là sur toute l’Europe moderne. Et la proximité des principales institutions mondia
532 rs l’universel. En fouillant le sol de ce plateau tout agricole encore, on trouverait les ossements mêlés des Ibères, des Li
41 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (I) (août 1958)
533 ceci : qu’ils ne pourraient trouver de solutions tout à la fois durables et compatibles entre elles que dans un système féd
534 t pour rejeter au nom de leurs traditions sacrées toute tentative de libérer la République de ce qui la tue, après l’avoir fa
535 nts de l’attitude et de la pratique fédéralistes. Tout ceci me conduirait à douter de l’opportunité de définir cette attitud
536 ération comme « l’union entre plusieurs États qui tout en gardant une certaine autonomie, s’associent pour former un seul Ét
537 des différences qui existent en fait, le refus de toute solution fédéraliste interne, enfin la croyance à la vertu suffisante
42 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le régime fédéraliste (II) (septembre 1958)
538 x de la masse : il l’empêche en effet de déployer toutes ses virtualités, qui sont totalitaires. Chaque parti, s’il est né d’u
539 e contenteront jamais d’une vérité moyenne. C’est tout ou rien. Que la victoire reste indécise, comme il advient neuf fois s
540 uatrième La politique consistait à préjuger de tout au nom de la doctrine d’un parti. On rencontrait chaque jour des gens
541 nte, le simple fait d’appliquer cette idéologie à toute situation nouvelle et imprévue impliquait une erreur systématique, ou
542 ir être efficaces, et à qualifier de « trahison » toute tentative d’arrangement praticable, toute décision politique au sens
543 hison » toute tentative d’arrangement praticable, toute décision politique au sens propre. Nul besoin pour ce faire d’une ana
544 lle ne voyait en lui que le dernier refuge contre toute décision proprement politique. Elle fut donc elle-même renversée, en
545 iquement à ne vouloir aucune chose, à neutraliser tout vouloir, donc à se livrer à la première pression même modérée que l’o
546 e Magicien. Les partis dans une fédération Tout cela n’est pas imaginable dans un régime fédéraliste, qui est politiq
547 iticien. Le Parlement, dans une fédération, tient toute son existence des États membres et de quelques partis représentant de
43 1958, Preuves, articles (1951–1968). Sur le vocabulaire politique des Français (novembre 1958)
548 oyal m’a convaincu qu’on peut faire dire aux mots tout ce que l’on veut, « à condition d’en avertir ». On croyait jusqu’ici
549 apparent pléonasme (puisque demos égale populus), tout régime imposé à la nation entière par une infime minorité, pourvu qu’
550 qui ne signifie plus rien puisqu’on l’applique à tout  ? On se verrait contraint de définir les oppositions véritables et de
551 les polémiques contemporaines, vous verrez comme tout est plus net !   Sur une phrase insensée. — Jean-Paul Sartre est une
552 ont étendu leur ressentiment à l’espèce entière : tout ce qui est humain leur fait horreur, elles aiment les chiens et les s
553 rojections publiques d’une attitude qui échappe à tout jugement moral. C’est la politique œdipienne qui tombe seule sous le
554 ique. Elle procède d’une révolte affective contre toute forme d’autorité personnifiée. Devant l’image du Père, elle ne peut c
555 est une attitude réfléchie, librement consentie, tout bien pesé… « Je ne crois pas en Dieu, insiste Sartre — mais si dans c
556 mite son pouvoir : il sera donc dictateur absolu. Tout pouvoir, dans un monde sans Dieu, devient fatalement abusif. En fait,
557 s sur le rite catholique, ont été renversées dans toute l’Europe par un anticléricalisme intransigeant. En revanche, les pays
44 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
558 usqu’ici, de passion qui s’enflamme pour un objet tout proche, aisément accessible et moralement permis, ou généralement tol
559 concevable ou déclarée en fait, dans un monde où tout est permis. Car la passion suppose toujours, entre le sujet et l’obje
560 n sommes-nous pas au point de notre évolution où, tout étant réduit, « ramené à » comme on dit, profané, décapé des illusion
561 tes aux règles de l’hygiène et de la sociologie — tout nous semble permis de ce qui ne nuirait pas à la santé et à la produc
562 ne nuirait pas à la santé et à la productivité ? ( Tout le reste étant, d’ailleurs, de mieux en mieux prescrit.) J’entrevoyai
563 ification de mon essai ? Mythe passionnel à part, tout distingue les trois œuvres que je considère dans ces pages. Et l’on n
564 i que l’incongruité d’une telle comparaison fasse tout son prix. D’autant plus différents à tous égards, sauf à un seul, ser
565 t il fuit avec elle, de motel en hôtel, à travers tout le continent américain qu’il découvre et décrit ainsi mieux que perso
566 ilé de l’intérieur, comme je suis devenu un exilé tout court.72 Boris Pasternak. — J’aime passionnément ma Russie et je vo
567 ’est un paysage, c’est un pays, c’est une société tout entière qui transparaît, se recompose, et envahit tout le tableau. Vo
568 entière qui transparaît, se recompose, et envahit tout le tableau. Vous reprenez votre lecture et, non, c’était vraiment une
569 une femme… Qu’est-ce que l’auteur a voulu dire ? Tout ce que nous voyons là, sans doute, et plus encore. S’il avait pu le d
570 uïté, qu’il nous propose malgré lui, n’est pas du tout accidentelle. Elle ne résulte pas, j’y insiste, de quelque hésitation
571 lles « justifiaient »74 au nom de ce nouvel Amour toute une série d’actions tenues pour crimes : astuce blasphématoire de l’o
572 oliques, faux serments, sorcellerie, magie noire. Tout cela sur un fond d’hérésie bien plus dangereuse alors que ne le sont
573 e transe de la scène des aveux dans Tristan, mais toute la description du lieu vise précisément à le désenchanter. L’épisode
574 contre le mariage au nom de l’amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tristan, l’on sent que l’auteur n’est pas intére
575 t dans le grand livre de Musil, comme on le verra tout à l’heure. Mais l’absence, ici très frappante, non seulement de toute
576 s l’absence, ici très frappante, non seulement de toute espèce d’impureté sentimentale mais aussi de tout horizon spirituel r
577 oute espèce d’impureté sentimentale mais aussi de tout horizon spirituel réduit le roman aux dimensions d’un tableau de mœur
578 donc point de passion… Peut-être le livre, après tout , n’est-il vraiment vicieux que par ce cercle. III. Robert Musil et
579 à vivre, Robert Musil est mort à peu près ignoré, tout près de ce lieu où j’écris, — j’étais alors en Amérique — et son œuvr
580 attribuer à la logique du Mythe, en l’absence de tout autre élément qui autorise la comparaison de deux œuvres à ce point i
581 té et la camaraderie ? — Cela ne s’accorde pas du tout  ! s’écria Ulrich en riant. On voit que l’amour-passion est seul en j
582 ion avec un partenaire muet et caché…77 C’est une tout autre attitude, avec de tout autres suites ! Et, comme il sent encor
583 t caché…77 C’est une tout autre attitude, avec de tout autres suites ! Et, comme il sent encore une sorte de réprobation, j
584 s révélateurs dans le contexte de notre analyse : tout y passerait ! Non seulement ces deux pages se trouvent préfigurer une
585 plus fortes sont liées à des expériences qui sont toutes d’une manière ou d’une autre impossibles, refuse les expériences poss
586 e, et le devoir d’aimer le prochain, fondement de toute société. Avec une objectivité relative, il s’avoua que les relations
587 moment négateur du monde et du social, inhérent à toute vraie passion, n’apparaît cependant, aux yeux des passionnés, que com
588 nnui qu’il s’agit de bannir de leurs rapports par toute espèce de variantes physiques ou psychiques. Mais le besoin de passi
589 plus entre eux qu’une seule certitude : c’est que tout était décidé et que tous les interdits, maintenant, leur étaient indi
590 os de Musil en parlent avec une sorte de lucidité toute goethéenne, voire un peu didactique par endroit : Dire : je t’aime,
591 ble de l’autre sexe qui nous ressemble absolument tout en étant un autre, d’une créature magique qui soit nous tout en possé
592 nt un autre, d’une créature magique qui soit nous tout en possédant l’avantage, sur toutes nos imaginations, d’une existence
593 e qui soit nous tout en possédant l’avantage, sur toutes nos imaginations, d’une existence autonome… on en retrouve des traces
594 es plus banales de l’amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tout travesti, comme dans l’importance de l’unisson et
595 l’amour : dans l’attrait lié à tout changement, à tout travesti, comme dans l’importance de l’unisson et de la répétition de
596 grandes, les implacables passions amoureuses sont toutes liées au fait qu’un être s’imagine voir son moi le plus secret l’épie
597 La nuit brillante enferme en ses bras maternels toutes les contradictions, et sur son cœur, il n’est plus de parole vraie ou
598 es… Avec les formes limitatives s’étaient perdues toutes les limites et, comme ils ne percevaient plus aucune séparation, ni e
599 olition du social, dévoile l’échec fondamental de toute passion : Entre deux êtres isolés, il n’y a pas d’amour possible, re
600 bien allocentrique : « N’avoir plus de centre du tout , participer au monde sans réserve, sans rien garder pour soi, au somm
601 l’amour sororal n’aurait-il pas été le travesti — tout à fait inconscient, j’en suis sûr — d’un amour trop réel pour oser di
602 utable, aux yeux de l’écrivain et du lecteur, que toute espèce d’inceste ou de passion maudite ? L’érotique du mariage est un
603 e cas du Docteur Jivago. Mais cela n’explique pas tout , même si c’est vrai, ce dont je doute. Pourquoi l’enquête est-elle mu
604 les luttes des années héroïques, jusqu’à la NEP, tout cela sans prendre parti pour les vertus des Rouges contre les vices d
605 RSS et lettres de cosaques zaporogues au Kremlin, tout est scandaleusement normal, jusque-là. Mais voici l’insolite : les au
606 s cent premières pages du roman, je me disais : — Tout se passe comme si cet homme était retenu dans son pays par une passio
607 te et sans doute interdite ; comme s’il préférait tout , y compris le reniement, à se voir séparé de l’objet de son amour, dû
608 vec mon existence même, qui est devenue la clé de toutes les portes du monde, grâce à toi. Une fois de plus, la passion sépar
609 e prête. C’est une soirée de printemps. L’air est tout piqué de sons. Les voix des enfants qui jouent sont éparpillées un pe
610 e leur dire à elles, et en face. Oui, Lara, c’est tout cela. Puisqu’on ne peut communiquer par la parole avec ces forces cac
611 e Lara et de la Russie est expressément déclarée, tout s’éclaire de ce qui vient de se passer dans la vie de Boris Pasternak
612 re question. » Mais il ajoute un peu plus tard : Tout est déjà entre vos mains. Il est probable qu’un jour, à bout de force
613 is jouer la comédie… V. Passion et Société Toute passion se nourrit de négation, parce qu’elle assume et souffre l’exc
614 vit. Elle le destine à contester comme il respire tout ce qui règle officiellement la vie sociale. D’où la présence continue
615 Amour et l’Occident comment cet état préexiste à tout objet déterminé, comment il crée son objet idéal avant de l’identifie
616 draient se maintenir une fois qu’ils l’ont connu, tout en sachant que l’on ne peut y vivre, est décrit par eux tous comme in
617 tat d’être amoureux. La passion amoureuse est, de toutes , celle qui se prête le mieux au récit. La sexualité pure et l’amour d
618 ue dans l’élan lyrique de son récit. Lié plus que tout autre à la littérature par une complicité d’origine et d’essence, l’a
619 tes. C’est que la nature des obstacles diffère du tout dans les deux cas. Politique et sociale en URSS, donc extérieure, plu
620 ance paradoxale au sein même du mariage accepté ? Tout Autre n’est-il pas l’inaccessible, et toute femme aimée une Iseut, mê
621 epté ? Tout Autre n’est-il pas l’inaccessible, et toute femme aimée une Iseut, même si nul interdit moral ou nul tabou ne vie
622 est mort à Genève, dans la misère, en 1942. 73. Toute cette partie « géographique » du livre évoque une parodie du voyage d
45 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur une phrase du « Bloc-notes » (mars 1959)
623 ttés. Mais songez qu’on n’enseigne pas l’histoire toute récente dans les écoles. J’ai dû expliquer l’autre jour encore à une
624 s un dictateur et je l’encourage dans cette idée, tout en le poussant à étudier la biographie de feu Staline — celui que vou
625 tout de même plus sérieux : je ne le crois pas du tout naïf et vous ne l’accuserez pas d’hypocrisie. Mais alors de qui parle
626 aites encore. Ce premier objectif est atteint. Un tout autre problème a surgi : celui du rôle et de la fonction de l’Europe
627 écarts de plume pour lesquels on vous aime aussi, tout en demandant au Ciel « que ces erreurs ne fassent point nos calamités
628 pinion publique qui a le droit d’être informée de tout . Admettons que ces exigences expliquent que l’on en vienne à « transm
629 l’instant précis où se croisent les deux séries, tout devient d’un seul coup absurde et révoltant, tout sens humain éclate
630 tout devient d’un seul coup absurde et révoltant, tout sens humain éclate comme une ampoule de flash. L’exécution devient ig
631 evait rester profane est sacralisé par l’horreur. Tout est faux, insondablement faux, perd son sens et tourne au cauchemar,
46 1959, Preuves, articles (1951–1968). Rudolf Kassner et la grandeur (juin 1959)
632 ssurance, mais par manie, au nom d’une mode. Ici, tout au contraire, la force simplificatrice, l’intolérance instantanée à l
633 le de Kierkegaard, sa pensée paraît réfractaire à toute description, car elle opère sur des mythes concrets plutôt que sur de
634 andeur parce qu’il possède la mesure au sein d’un tout fini : « Famille, dieux, nature, tout lui commande d’être grand. Gran
635 u sein d’un tout fini : « Famille, dieux, nature, tout lui commande d’être grand. Grand pour la loi, grand pour le Tout. » I
636 de d’être grand. Grand pour la loi, grand pour le Tout . » Il ne se recherche pas soi-même, il vise à la plénitude élémentair
637 idées et des combinaisons d’idées : mais créer de tout son être spirituel des faits nouveaux et vrais, dans un certain style
638 èmes dans nos catégories psychologiques. Il prend tout par des biais qui nous sont peu familiers. Et puis enfin, voilà une p
639 omplexe : « Les bavards ne tirent pas d’eux-mêmes toutes les paroles qu’ils profèrent ; ils les reçoivent des prophètes ; s’il
640 e, s’exerçant sur les mythes de l’âme. Je parlais tout à l’heure d’ellipses « saisissantes » et c’était au sens littéral, no
641 and nombre d’autres, et qu’on nous fait découvrir tout d’un coup ce que nous ne pouvions espérer qu’après une grande lecture
642 ore avec l’idée que cette relation devait exclure tout bavardage et comporter quelque cérémonial : seul devant lui, se taire
643 rdonique ou d’un subit changement de sujet. Après tout , n’était-ce pas ce que j’attendais ? Il parlait à bâtons rompus sur l
644 assner cela surtout qu’il a si bien su taire dans toute son œuvre : cette manière discrètement ascétique, ou pour mieux dire
645 deux mots accolés me rappellent son ton de voix), tout en lui, l’œuvre et l’homme, évoquait la présence d’une maîtrise achev
646 ette mort. Dès le premier de ces essais, Kassner, tout en mettant le Poète au plus haut comme pur lyrique sans faille et san
647 … Le zen suppose la dissolution, l’éclatement de tout le conceptuel. Le point noir qu’atteint la flèche du tireur aux yeux
648 ro de la cible, le Néant qui est en même temps le Tout … Que signifie encore le zen, sinon l’élimination de la fortune, au se
649 la forme, où il voit un équivalent de l’unité du Tout et du Rien, maintenus ensemble et assumés par la seule force de l’Ima
650 ne le nie pas au nom du rationalisme, oh ! pas du tout , mais en vertu de son idée de l’Infini, du trans-conceptuel, de l’inc
651 prit que cette Einbildungskraft 87, qui joue dans toute son œuvre un rôle aussi fondamental que la libido chez un Freud, pour
652 question que le 23e des Sonnets à Orphée pose, ou tout au moins, comme il convient à Rilke, tient cachée : C’est lorsqu’un
653 nt dix ans, deviens bambou toi-même, puis, oublie tout et peins. » (Problème de la limite entre existence et art, ou de l’ar
654 ncore : La Grande Doctrine du tir à l’arc ignore tout d’une cible dressée, à une distance déterminée ; elle ne connaît que
655 les deux à la fois ? Ou bien ni l’un ni l’autre ? Toutes ces choses, arc, flèche, moi, s’amalgament tellement que je ne suis p
656 es parce qu’elles renvoient toujours ailleurs, au tout unique, à l’infini, où se rejoignent d’un seul coup, dans l’illuminat
657 er) du satori (disent les bouddhistes) l’Un et le Tout , l’individu et le sens final91. J’en reviens donc à l’homme que j’ess
658 ’auteur incomparable. Et de même, son œuvre défie toute espèce de catégorie. Ni philosophe professionnel, ni romancier, ni dr
659 t au monde que les boucles : Mon oncle s’agitait tout particulièrement et s’abandonnait à de sombres pensées lorsqu’il lui
660 ond pouvait, à partir de ces boutons, penser dans toutes les directions, jusqu’à Dieu ; il fallait donc considérer comme un gr
661 s. Ce journaliste-là, préoccupé d’une immortalité tout à fait impossible, est indiscret, l’autre ne fait que son devoir. »
47 1959, Preuves, articles (1951–1968). Sur un chassé-croisé d’idéaux et de faits (novembre 1959)
662 cile de comparer. Chez l’un et l’autre, et malgré toutes les différences imaginables, on retrouve la même conviction que la Ru
663 isible vieillesse… du droit de l’homme à créer en toute liberté dans l’intérêt du peuple. » À ce niveau d’idéal, il est clair
664 urs peu différents de part et d’autre, renoncer à toute interférence dans les affaires intérieures du voisin, s’en remettre à
665 du régime soviétique… c’est qu’il constitue avant tout une société orientée vers un but et dans laquelle l’énergie des citoy
666 se, de sens de la vie. Comme si la richesse était tout . Comme si le vrai but était le bonheur tout fait né de l’abondance de
667 était tout. Comme si le vrai but était le bonheur tout fait né de l’abondance des biens produits. On ne voit là ni grande id
668 s s’inquiètent de ne plus savoir pourquoi c’était tout à l’heure impensable… Que K. se soit assez bien entendu avec les gran
669 nt destinés à se ressembler de plus en plus, dans toute la mesure où ils se rapprocheront de leurs buts, dans la mesure donc
670 r, François Bondy posait ici même la question que tout Européen doit se poser désormais, la question de l’absence de l’Europ
48 1960, Preuves, articles (1951–1968). Sur la détente et les intellectuels (mars 1960)
671 ublement de la lutte idéologique… On nous a dit : tout est changé, tout doit changer, les vieux problèmes sont dépassés. Mai
672 tte idéologique… On nous a dit : tout est changé, tout doit changer, les vieux problèmes sont dépassés. Mais je ne vois enco
673 , notre seule raison d’être, et notre profession. Tout était donc permis pour nous disqualifier, et même obligatoire. Aragon
674 Quelques années plus tard, la consigne changeait. Tout refus motivé de leur idéologie devenait un acte de « guerre froide ».
675 ’ils y croyaient : ils avaient à le dire et c’est tout . Or, si nous nous trouvions être « anticommunistes », c’est-à-dire dé
676 nt que nos caricatures. (C’est irritant de redire tout cela, n’est-ce pas ? Ceux de ma génération en ont assez. Les plus jeu
677 it compatible avec la coexistence pacifique, mais toute riposte du côté occidental serait encore un acte de guerre froide. No
678 pères. Et l’oncle subversif, du côté maternel, a toutes chances de prestige, selon les sociologues. Mais notre mère à tous, n
49 1960, Preuves, articles (1951–1968). Les incidences du progrès sur les libertés (août 1960)
679 que ce problème numéro 1 de notre siècle déborde toute capacité individuelle et qu’il exige un vaste effort d’équipes confro
680 uérir chaque jour et sans relâche, sur nous-mêmes tout d’abord, et pour les autres. Mais comment fait-on cela ? Revendiquer
681 civilisation occidentale propage aveuglément sur toute la terre, et qui, sous les meilleurs prétextes, comme celui de nourri
682 s de millions d’êtres humains qui souffrent avant tout de ne pas trouver un sens à leur vie individuelle. L’absence de sens,
683 cuper. C’est ici qu’intervient la Culture, ou, en tout cas, qu’elle doit et peut intervenir. Vous avez lu et entendu depuis
684 onnent un sens à notre vie. Car la culture, c’est tout d’abord : transmettre des recettes de vie, des connaissances et des s
685 tère de sa personne. Telle est la fin dernière de toute communauté, et la seule mesure qui permette de juger qu’une forme de
50 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
686 ncontre de trois routes suffit à donner son nom à tout ce que craint un solitaire : la trivialité, combien plus triviale enc
687 t bien ainsi : huit routes et quelle solitude ! … Tout près de là, un bosquet fermé de haies, porte le nom d’« Enclos fatal 
688 écu plus seul encore, et guère moins chaste, mais toute son œuvre mène le train d’enfer d’un « Don Juan de la connaissance »,
689 langage des sens, mais le sens de l’ouïe plus que tout autre est « déterminé par l’esprit ». La musique, au surplus, est, ap
690 Don Juan est conçu musicalement, j’entends en lui tout l’infini, mais aussi la puissance infinie de la passion, à laquelle r
691 t, après le dernier ricochet. Irresponsable comme toute force naturelle, Don Juan incarne donc, si l’on ose dire, l’absolu ni
692 a seule énergie du désir. Je ne l’imagine pas du tout comme quelqu’un qui forme ses projets sournoisement, et calcule avec
693 c’est ce qui inspire cette pudeur qui caractérise tout amour grec »98. Il s’oppose plus encore à l’amour courtois, essentiel
694 son parfait médium. Pour Don Juan, « la féminité tout à fait abstraite est l’essentiel », l’individualité n’existe pas : il
695 voir et l’aimer sont une seule chose… et aussitôt tout est fini, puis cela se répète à l’infini. » Sans passé, sans mémoire
696 e, il fut Tristan. Cependant, je n’ai trouvé dans toute son œuvre que de rares allusions à l’Hamlet de Shakespeare, et pas un
697 laît, riche et oisif, brillant esprit, curieux de tout , mais en même temps de complexion plutôt malingre (« Qu’on me donne u
698 ivain et sa vocation religieuse ? Don Juan est de toute évidence la figure de lui-même qui le tente le plus : c’est son moi p
699 e la « seconde fois » n’est rien… Une fois est le tout absolu, et la seconde fois la ruine absolue de tout.103 Certes, le
700 ut absolu, et la seconde fois la ruine absolue de tout .103 Certes, le Jeune Homme d’« In Vino Veritas », qui n’a jamais en
701 de jeu : L’amour et l’inclination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariage est une décision ; vouloir se marier, ce
702 doit pas arriver par-derrière à pas de loup : le tout doit avoir lieu simultanément. Suivent cent pages au cours desquelle
703 t qu’il va tenter d’expliquer, de justifier, dans tout le reste de son œuvre. Admettons que l’amour vrai soit la passion uni
704 i, laquelle est un mouvement de passion, un saut. Toute communication directe de Dieu à l’homme tuerait l’homme, c’est-à-dire
705 s le couvert de ses pseudonymes, et de lui dédier toutes ses œuvres, comme autant de justifications de la rupture et d’assuran
706 derait à déceler aucun sens vérifiable. En effet, tout homme pensant dispose d’un système, plus ou moins « original » mais t
707 oujours unique, d’appréhension de la réalité sous toutes ses formes. Ce système définit son individualité. Or je ne regarde ic
708 sait aussi, nous l’avons vu, le fondement même de toute éthique existentielle. Mais voici que cette décision échappe à l’homm
709 pour la vie. Mais l’existence l’énonce autrement. Tout cela signifie donc que c’est dans un rapport négatif que la femme ren
710 dire de piètres partenaires. Mais le paroxysme de toute passion est toujours de vouloir sa propre perte… C’est là le paradoxe
711 r que de loin, dans la perte, choisie par lui, de toute présence autre que nostalgique. (Et déjà, durant les fiançailles, il
712 r s’excuser d’un rendez-vous manqué : il est allé tout seul à la campagne, ce jour-là, « à Fredensborg où souvenir et nostal
713 t être à son tour que l’expression de l’esprit en tout homme. Seul donc celui qui s’est connu et accepté en tant qu’esprit,
714 bataires maladifs, chastes sans vœux, frustrés de toute tendresse quotidienne, souffrant tous les tourments de la passion poé
715 tion a conféré à l’amour une noblesse supérieure. Toutes les institutions qui ont concédé à une passion la croyance en la duré
716 tale : Le philosophe a horreur du mariage, et de tout ce qui pourrait l’y conduire, — du mariage en tant qu’obstacle fatal
717 ît plus naturellement misogyne que Kierkegaard : Toutes les grandes choses qui ont été faites par l’humanité antique tiraient
718 de la morale et de la civilisation, Nietzsche met tout l’accent non sur l’ascèse mais sur la maîtrise des instincts : La ci
719 mage du monde en raccourci » et, sans le mythe, «  toute culture est dépossédée de sa force naturelle, saine et créatrice ; se
720 ées à jamais impuissantes à l’atteindre. Et c’est tout spécialement par l’effet de la musique que le spectateur de la Tragéd
721 moins de suffoquer sous la tension convulsive de toutes les fibres de son âme ». Cet ouvrage de jeunesse marque l’apogée de l
722 ! » Que s’est-il passé entre-temps ? Sur la scène tout au moins — et l’on veut dire : dans ce que Nietzsche exprime consciem
723 mment —, Tristan s’est évanoui et Don Juan domine tout . Wagner n’est plus « mon noble compagnon d’armes » mais « l’asphyxie
724 n d’armes » mais « l’asphyxie par le rabâchage de toutes les absurdités morales et religieuses ». Loin de Bâle, loin de Triebs
725 e ce chaos de rochers près de Gênes, où je vivais tout seul, en une familière intimité avec la mer. »117 Il vit aussi à Sils
726 t. Peut-être qu’elle aussi le désappointera comme tout ce qu’il a connu ! Alors il lui faudra s’arrêter pour toute l’éternit
727 u’il a connu ! Alors il lui faudra s’arrêter pour toute l’éternité, cloué à la déception et devenu lui-même l’hôte de pierre,
728 ui tombera en partage ! — Car le monde des choses tout entier ne trouvera plus une bouchée à donner à cet affamé.121 Le ry
729 qu’une autre paraît plus excitante pour l’esprit, tout cela domine les recueils d’aphorismes, d’Humain, trop humain au Gai s
730 is pour nous autant de charme et nous est devenue tout aussi indispensable que ne l’est, pour l’amoureux, l’amour malheureux
731 la peine : La douleur dit : Passe et finis ! Mais toute joie veut l’éternité, Veut la profonde, profonde éternité ! La voici
732 cette passion puissante, qui prime pour nous sur toute autre passion ? Pourquoi ce vol éperdu dans cette même direction, ver
733 . Généalogie de la morale, « Quel est le sens de tout idéal ascétique ? », 7. 112. La Naissance de la philosophie, à l’ép
51 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai 1961)
734 ne vertu qui transcende le monde de la Loi. Enfin tout se ramène à cette opposition : Don Juan est le démon de l’immanence p
735 rincipe les deux mythes. En fait, elle exige qu’à tout le moins, si l’un des deux prétend faire valoir sa vertu, ce soit au
736 un Tristan coureur.) Enfin, pour la Psychologie, toute apparition de l’un des mythes au niveau de la conscience individuelle
737 t ne sera plus jamais aussi nettement distinct de tout autre douleur ou joie. Le sentiment qu’expriment les troubadours est
738 agissant dans l’ombre quand l’autre agit au jour. Tout diagnostic d’une situation, tout pronostic sur son évolution, devront
739 re agit au jour. Tout diagnostic d’une situation, tout pronostic sur son évolution, devront donc s’établir sur cette base. I
740 , le bonheur, la liberté, l’amour.   La durée. —  Tout homme qui obtient ce qu’il désire, ou qui va l’obtenir, veut la durée
741 satisfaire seulement le plaisir de ses sens »128. Toute magie sexuelle mise à part, le « divin » ramené à l’humain, et l’âme
742 ssion, qui implique échange et don, entre humains tout au moins, et l’on n’en finit pas si vite ! Il n’est que juste d’obser
743 vit encore, dure encore, et demeure lui-même avec tout ce que cela peut comporter de gênant ou d’insupportable, après l’acco
744 , qui modifient, distinguent et séparent — « mais toute joie veut l’éternité, veut la profonde éternité ». Telle est la forme
745 e propage la contagion dans un organe. Mais après tout , qu’est-ce qu’un virus ? Voilà le point. Un virus est un composé de s
746 me qu’un seul des acides nucléiques. À cela tient toute sa nocivité. (Notons aussi que le virus ne peut se propager et se rep
747 ucune espèce d’opposition. Ce qui le distingue de tout autre régime — quelles que soient ses ressemblances avec plusieurs d’
748 us sommes maintenant dans le palais.) Brusquement tout s’arrête à l’entrée du Trio. Quelques accords puissants, un échange d
749 nts, un échange de saluts comme on croise l’épée, toutes forces en alerte, et Don Juan s’écrie d’une voix forte : « Que ce lie
750 tous ! Vive la liberté ! » Et voici l’étonnant : toutes les voix relèvent ce défi, et chacune le reprend dans son registre !
751 clament ensemble et revendiquent leur liberté, et toutes ces libertés se contredisent, et toutes, à des degrés divers, ne font
752 berté, et toutes ces libertés se contredisent, et toutes , à des degrés divers, ne font que servir l’ordre assigné à chacun ! E
753 l’ordre assigné à chacun ! En somme, elles crient toutes  : Vive la Loi ! Seule la liberté de Don Juan, qui d’ailleurs mène le
754 ie liberté serait-elle dans le défi du Libertin à tout ce que le commun des hommes tient pour vrai, nécessaire et sacré ? L
755 ositaires de cet ultime secret : Rien n’est vrai, tout est permis. C’était là de la vraie liberté d’esprit, une parole qui m
756 érité. Comme Nietzsche l’indique — pour l’oublier tout aussitôt lorsqu’il attaque l’esprit chrétien, métaphysique et ascétiq
757 faitalisme » scientifique — le « Rien n’est vrai, tout est permis » est une connaissance réservée, un savoir religieux et un
758 ée, un savoir religieux et un symbole mystique. «  Tout est permis », déclare saint Paul. « Aime et fais ce que tu veux », di
759 ct, et si ce moi doit s’abîmer dans l’inconscient tout englobant, il n’y a plus d’objet, ni de prochain. Il n’y a plus que l
760 st la condition de l’amour d’un autre, et donc de tout amour réel : car sans prochain, l’amour ne sait plus où se prendre. T
761 ans prochain, l’amour ne sait plus où se prendre. Tout amour véritable est relation réciproque. Cette relation s’établit tou
762 est relation réciproque. Cette relation s’établit tout d’abord à l’intérieur de chaque personne, entre l’individu, qui est l
52 1961, Preuves, articles (1951–1968). Pour Berlin (septembre 1961)
763 par les Nations unies, dont l’URSS est membre : «  Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien. » Dans s
764 t membre : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien. » Dans ses notes aux puissances occidentales
765 htchev déclare que « le régime socioéconomique de tout État ne regarde que son peuple et personne d’autre ». Cette déclarati
766 un avenir plus libre. Priver un peuple entier de tout espoir n’est pas « consolider la paix ». Nous demandons à M. Khroucht
53 1963, Preuves, articles (1951–1968). Le mur de Berlin vu par Esprit (février 1963)
767 énéralement, donnent les noms d’auteurs, et c’est tout . (À la Cour, on ne rencontrait que des personnes qui avaient été « pr
768 . Bref, Esprit du 1er décembre 1962 nous laisse tout ignorer de M. Paul Dehem, qui écrit longuement sur le mur de Berlin.
769 non moins de vigilance par la bonne conscience de toute une société qui chérissait ce mur avant qu’il existât et qui lui voue
770 ge, un fertile terrain d’action aux profiteurs de tout poil, et à la presse la source inépuisable d’alléchantes manchettes »
771 « une nécessité vitale ». Car il fallait retenir toute une jeunesse impatientée par « une propagande officielle monotone et
772 ser en principe et d’une manière systématique que toute erreur ou crime de l’Est incrimine l’Ouest, et lui seul. Mauvaise foi
54 1963, Preuves, articles (1951–1968). Une journée des dupes et un nouveau départ (mars 1963)
773 on oiseuse ainsi posée en termes de personnes par toute la presse, et par cette opinion publique qui n’est rien d’autre que c
774 indre afin de mieux dissimuler, au lieu de croire tout simplement ce qu’ont déclaré les protagonistes du drame. Depuis des a
775 où l’Angleterre le refusait, puis s’y opposait de toutes ses forces. En revanche, dès le 11 mai 1962, Paul Henri Spaak déclara
776 itique et la suppose, mais ne la préfigure pas du tout . Prolongée sur le plan politique, sans intervention créatrice, elle c
777 uméro d’Encounter, sir Stephen King-Hall écrit en toute candeur : « Malgré tout, je suis favorable à l’entrée dans le Marché
778 nt que l’intérêt de l’Angleterre serait d’exciter toute mésentente possible entre les Six. De Gaulle aura raison tant qu’une
55 1964, Preuves, articles (1951–1968). Un district fédéral pour l’Europe (août 1964)
779 e notre planète en mutation. C’est l’Europe qui a tout déclenché, et son rôle reste décisif. C’est elle qui a créé la notion
780 efois — sont petites au regard des empires neufs. Toute la question se ramène alors à savoir quelles formes d’union les Europ
781 e, n’arriveraient pas à imposer cette unification tout extérieure aux dépens de l’union réelle. Toutefois, une unité économi
782 ’âme, autant dire pour bien peu de temps. Broyant toutes nos diversités traditionnelles, elle causerait à court terme une chut
783 était certes importante au temps des diligences. Tout a changé avec l’avion. Avant 1848, un député de Genève ou des Grisons
784 ’étaient entre les cantons suisses avant 1848 ; à tout le moins ne sont-elles pas d’une autre essence. Si l’on admet que l’a
785 ion de l’Europe, méritent une place de choix dans toute anthologie de l’idée européenne. C’est en Suisse que Mazzini publie e
786 e prennent pour thème « l’esprit européen ». Mais tout cela, c’est la suisse idéale, réputée « microcosme de l’Europe », et
787 itionnel ?) qui tendait à paralyser non seulement toute initiative de la Suisse, mais aussi l’imagination et la faculté de pr
788  prolongement politique » — pour rester neutres à tout prix — serait « illusoire140 ». « La situation internationale actuell
789 l’Histoire, en quelque sorte, elle n’est plus du tout celle que les puissances garantirent en 1815, elle a perdu ses bases
790 loir « mêler les peuples d’Europe ». Je rappelais tout à l’heure l’afflux des travailleurs étrangers en Suisse (Italiens, Al
791 auteur de la déclaration que j’ai citée n’est pas tout à fait étranger. S’il croit vraiment que le mélange des peuples est u
792 s deux côtés une sorte de gêne empêche d’aller en toute franchise au bout des arguments, au fond des choses. Elle s’explique
793 voudraient que la Suisse renonce sans condition à toute idée de neutralité. Mon idéal très clair — mon utopie — est que la Su
794 s. Mais quant aux chances que nous le proposions… Tout le débat sur l’idée européenne paraît tourner, dans notre presse, aut
795 xposé lassant des raisons de notre réserve devant tout ce que d’autres entreprennent, mais un plan d’union qui nous convienn
796 destinées de notre pays. J’en donnerai un exemple tout récent : je le trouve dans les journaux de ce matin, 13 avril 1964. U
797 se trouve être aujourd’hui le frein automatique à toute initiative capable de sauver notre régime fédéraliste en le faisant a
798 audiovisuelle planétaire, pouvant être captée par tout individu muni d’un récepteur de poche. Bi ou trilinguisme généralisé.
799 oyers d’émission ou de condensation d’énergies de toute nature composeront les cartes nouvelles, selon la formule médiévale d
800 structures des relations politiques et sociales. ( Tout cela, presque inconcevable et parfaitement abstrait pour un esprit di
801 nérations formées par la technologie.) C’est dire tout l’avantage et l’avance effective d’une communauté du type suisse sur
802 Au moment où le principe des nationalités domine toute la scène européenne comme une puissance satanique, au moment où les c
803 les avantages du « petit » État, unité de base de toute fédération, ont de grandes chances d’être confirmées — et sans doute
804 redécouvre la méthode du fédéralisme authentique. Toute l’évolution prévisible de nos sociétés va dans ce sens. L’un des thèm
805 rc national, ou District fédéral de l’Europe ? Toutes ces raisons font objectivement de la Suisse une sorte de pays pilote
806 nde de demain, elle serait donc désignée plus que tout autre pour jouer le rôle d’initiatrice de l’union fédérale du contine
807 e Gothard. Des dispositions spéciales préviennent toute ingérence particulière des affaires suisses dans les affaires fédéral
808 tralité, son inviolabilité et son indépendance de toute influence étrangère sont reconnues solennellement, pour des motifs no
809 ristiques nationales. Ce serait vouloir soumettre toute l’Europe à la Suisse. Allez donc en parler à Berne, vous serez bien r
810 ite dans la patrie du Ranz des vaches… Mais après tout , si notre capitale n’est pas retenue, au bout du compte, plutôt que d
811 place. Nos dirigeants se refusent expressément à toute espèce de programme politique, autant dire à toute politique qui ne s
812 oute espèce de programme politique, autant dire à toute politique qui ne se résume pas à faire valoir nos bonnes raisons de n
813 somme qu’une seule initiative, qui mettrait fin à toute nécessité d’en prendre d’autres plus risquées, sur le plan internatio
814 devenant d’une certaine manière le bien commun de toute l’Europe, que perdons-nous ? Les seuls droits dont nous refusions obs
815 es prés et des bois secrets. Les quais de gare où toutes les races du monde se mêlent à nos derniers paysans dans une odeur de
816 rdeur, de brusquerie, d’accents qui ont fait rire toute la France (mais par Grock et Michel Simon), et souvent, chez un homme
817 rté cette sage mesure symbolique, qui reprendrait toute sa force dans le cas que j’examine. bi. Rougemont Denis de, « Un di
56 1966, Preuves, articles (1951–1968). André Breton (novembre 1966)
818 longue aliénation parfois libératrice, il a fallu tout cela pour que celui qui avait été l’un des « phares » baudelairiens d
819 mouvements personnalistes où je militais, cessât tout d’un coup d’être un mythe pour devenir du même coup mon ami, après un
820 entends au mieux avec tel homme, telle femme dont tout me sépare en fait, ou avec qui j’ai rompu sans retour. Ce soir-là, au
821 aître ces prochains jours. C’est que Breton, pour toute la haine vigilante qu’il n’a cessé de vouer, sa vie durant, aux manif
822 , et il poursuit : « À travers leurs outrances et tout ce qui procède chez eux de la griserie imaginative, on ne peut refuse
823 e passer devant le tribunal du Groupe. Mais après tout , je n’avais jamais été surréaliste d’observance, comment m’exclure ?
824 très en retard, comme prévu, et comprend vite que tout s’est arrangé. Puisque Marcel, infaillible à ses yeux, semble m’absou
825 ichrétienne athée, faut-il le répéter ?) et c’est tout dire. La grande contradiction qui a tendu l’arc d’une existence poéti
826 t exemplaire à tant d’égards, c’est qu’il voulait tout à la fois changer la vie par une sédition passionnelle (« La beauté s
57 1968, Preuves, articles (1951–1968). Marcel Duchamp mine de rien (février 1968)
827 yrol, ou les lacs italiens. — C’est un lac, quoi, tout se ressemble. C’est très bien. » Il va donc rester quelques jours. No
828 e, et dont elle décrète les prétendues lois. Mais tout l’effort de l’avenir sera d’inventer, par réaction à ce qui se passe
829 Aujourd’hui, on nous traque. — Oui, dis-je, mais tout dépend des vrais désirs des hommes : c’est ce qu’il s’agit de bien vo
830 oduire la moindre fée. Quant à Duchamp, il balaie toute la science et les exemples du docteur : ils révèlent une fois de plus
831 s dépendent de leurs conventions. Tautologies que tout cela ! On en revient donc évidemment aux mythes. Je le prévoyais. Pre
832 a tiré l’idée de Dieu, considéré comme modèle de toute cause. Si l’on ne croit pas en Dieu, l’idée de cause n’a plus de sens
833 nos normes rationnelles, infiniment plus fou que tout ce que nous pouvons imaginer de lui… Avant d’aller se coucher, je lui
834 en me rendant le livre. Je crois que je comprends tout , ou presque tout, à part épistémologie, j’ai oublié et le mot m’agace
835 livre. Je crois que je comprends tout, ou presque tout , à part épistémologie, j’ai oublié et le mot m’agace … Inanité par co
836 pendant une expression que je ne comprends pas du tout , c’est mouvement. Qu’est-ce qu’il appelle mouvement, votre type ? S’i
837 ythe. En fait, dit-il au déjeuner sur la galerie, tout se passe anarchiquement dans le monde. Les lois ne servent que de pré
838 ser. Si l’on supprimait l’argent, je suis sûr que tout irait aussi bien, et beaucoup plus facilement. Le boulanger continuer
839 Il n’y a pas d’achat ni de transactions légales. Tout se passe librement, entre père et fils, on s’arrange, il y en a pour
840 bourrer l’estomac d’une sorte de caoutchouc « Et tout ce temps qu’on passe à aller chercher les provisions, puis à faire la
841 e ses plus grands triomphes en Amérique. — Pas du tout  ! s’écrie-t-il avec une nuance d’indignation amusée. Je n’ai pas reno
842 pas renoncé par attitude. Je n’ai rien décidé du tout  ! J’attends simplement d’avoir des idées… J’ai eu trente-trois idées,
843 e. Depuis la création d’un marché de la peinture, tout a été radicalement changé dans le domaine de l’art. Regardez comme il
844 cinquante fois, cent fois la même chose ? Pas du tout , ils ne font même pas des tableaux, ils font des chèques. Il se lève,
845 ante francs est à l’ordre d’un dentiste de Paris. Tout est parfaitement imité. Seules les dimensions sont inusitées. — Et vo
846 s cloute presbyte ? Tenez, je vous donne celle-là toute fraîche, une théorie-minute qui me vient à l’instant : les presbytes
847 monde. Le dire tout de suite, le dire partout, et toutes affaires cessantes — si l’on veut simplement qu’elles durent147. 9 ao
848 urnal du village, et je l’ai lu presque en entier tout en marchant, malgré les petites mouches harcelantes qui volent devant
849 — La belle preuve, répliqua le peintre. On avait tout arrangé pour cela ! Quant au jeune poète dont vous avez lu les premie
850 e explosion de l’Histoire n’ait pas été provoquée tout bêtement par la plus grande masse d’explosif jamais réunie dans l’His
851 indres gestes, ses abstentions, ses échecs, même. Tout cela gentiment. Mine de rien. 147. Voir mes Lettres sur la bombe a
58 1968, Preuves, articles (1951–1968). Vingt ans après, ou la campagne des congrès (1947-1949) (octobre 1968)
852 des années, je me sens enclin à croire que, oui, tout est sorti du congrès de La Haye en mai 1948 : les premières instituti
853 culture. Ce qu’il m’importe de rendre ici, c’est tout ce que l’étude objective des rapports et des résolutions ne pourra ré
854 re cause comme pour mieux l’étouffer qui a ramené toutes choses au niveau du « possible », où l’on peut être sûr qu’il n’y aur
855 ntais pris de court. Je n’avais pas encore défait toutes mes valises… Avant de me donner la parole en public, il fallait me la
856 au, dans un hall du Montreux-Palace, et m’a dit. “ Tout cela est bel et bon, mais maintenant il nous faut travailler.” C’est
857 ris. Je n’étais pas encore engagé dans l’affaire. Tout se passait comme si j’avais jugé que le fait de prononcer un keynote
858 train : les « importantes déclarations » c’était tout simplement… les miennes ! Pluie dans le soleil bas près d’Aigle, beau
859 Vingt ans plus tard, il m’apparaît clairement que toutes les difficultés et frustrations qu’allait subir au cours des trois an
860 st préconisée avec insistance, comme condition de toute organisation européenne, tandis qu’ailleurs on parle de « mise en com
861 lus précises que les motions finales. Le cadre de toute l’action ultérieure est posé, le but ultime bien indiqué : « L’Europe
862 et dans l’espace : à la fin de l’été et en Suisse toutes les trois. Il y avait eu d’abord, fin août, à Hertenstein, près de L
863 remières Rencontres internationales. En dehors de toute préoccupation politique, elles avaient posé d’une manière mémorable l
864 n gendre Duncan Sandys représentait à Montreux. À tout cela venait s’ajouter une quatrième composante : il y avait eu à Lond
865 lle il était venu à Montreux. Je devais découvrir tout cela, par bribes, au cours de ce congrès et des mois qui le suivirent
866 ’Europe fédérale. Mais tandis que l’UEF imaginait tout cela, les observateurs des mouvements européens non fédéralistes, pré
867 lais et le comité français aient chacun une voix, tout comme la Ligue économique et l’UEF, cette dernière se trouve seule co
868 créer du possible, ce qui est l’acte essentiel de toute révolution politique ou spirituelle. Je pense plutôt que l’UEF gardai
869 devait assumer le rôle décisif de dire le sens de toute l’entreprise et des suites qu’on en attendait. 2° Afin de prouver qu’
870 après le Congrès et doit devenir le manifeste de tout le Mouvement européen. Nous devons tenter de réunir des millions de s
871 t traverses sculptées, soutenant un toit immense, tout là-haut, j’ai rêvé un instant qu’enfants, nous sautions d’une poutre
872 ? Dans un rêve ? Que se passe-t-il ? « Churchill, tout près de moi, parle dans un micro, et la voix me revient de la salle :
873 t que je faisais depuis vingt ans. « Devant nous, tout autour de nous, dans cette grande salle des Chevaliers, qui est celle
874 mune les conformistes et les non-conformistes…) «  Tout à l’heure, présidents et rapporteurs, nous avons traversé la salle en
875 comme « antichrétien ». Enfin, Bertrand Russell, tout en relevant qu’« il n’y a pas de raison de proclamer la supériorité d
876 leurs points de vue respectifs »159. Finalement, tout le contenu positif du Rapport passera dans la résolution votée à l’un
877 puissent en appeler personnes et collectivités ». Tout cela verra le jour à partir de 1950, en application des résolutions d
878 écisions qu’on apporte à l’idée d’union indiquent toutes une forme d’union fédérale, j’entends non unitaire, limitée et réelle
879 mblée… où soient représentées les forces vives de toutes nos nations », thèse des fédéralistes intégraux. En fait, le Mouvemen
880 t minime et décisif qui devait couper les ailes à tout espoir d’action « révolutionnaire » du congrès de La Haye. Le Messag
881 ient le document, lequel circulerait ensuite dans toute l’Europe pour récolter des millions de signatures et devenir l’instru
882 sait baisser et s’éteindre pour quelques secondes toutes les lumières. Au fond de la salle, près de l’entrée principale, je tr
883 s l’enthousiasme, mais il venait de tuer en germe tout espoir d’une campagne populaire élargissant son retentissement dans l
884 ée par Salvador de Madariaga, reprit et développa toutes les suggestions même implicites des textes de La Haye. Elle vota ving
885 atière grise » qu’étaient alors en train de subir toutes nos nations, trop pauvres pour s’offrir un si grand appareil. Ainsi l
886 r leur but spécifique était, précisément, de lier toutes les activités européennes en une vivante interaction organisée d’unio
887 ancer que step by step, il répliquait : « On peut tout faire en deux pas, sauf franchir un fossé. » Plus tard, les fédéralis
59 1970, Preuves, articles (1951–1968). Dépasser l’État-nation (1970)
888 tacle apparemment insurmontable à cette union que tout indique, que tout exige, que tout le monde admet qu’il faut faire — e
889 insurmontable à cette union que tout indique, que tout exige, que tout le monde admet qu’il faut faire — et que pourtant per
890 sait, rien n’est moins mystérieux : l’obstacle à toute union possible de l’Europe (donc à toute union fédérale) n’est autre
891 stacle à toute union possible de l’Europe (donc à toute union fédérale) n’est autre que l’État-nation, tel que Napoléon en a
892 , grands et petits, ont imité l’un après l’autre, tout au long du xixe siècle, suivis de nos jours par le reste du monde, n
893 mme qu’instituer un État-nation ? C’est soumettre toute une nation, ou un groupe de nations conquises par l’une d’entre elles
894 e barbelés électrifiés. C’est livrer sans recours toute l’existence humaine aux seules décisions de bureaux installés dans un
895 x installés dans une seule capitale, et interdire toute allégeance des citoyens à des entités plus petites (comme les régions
896 e ses frontières, qu’il déclare naturelles contre toute évidence164, l’État-nation n’admet aucune autonomie, aucune diversité
897 aucune diversité réelle. À l’extérieur, il refuse toute union, alléguant une indépendance et une souveraineté absolues aussi
898 ait au xxe siècle. Rien, donc, de plus hostile à toute espèce d’union tant soit peu sérieuse ou sincère, que cet État-nation
899 ire : c’est sur la base de cet obstacle radical à toute union que l’on s’efforce depuis vingt-cinq ans d’unir l’Europe ! Voil
900 plans en conséquence. Voulons-nous par exemple à tout prix élever notre niveau de vie, quantitatif — ou plutôt voulons-nous
901 de de vie, qualitatif ? Voulons-nous contribuer à tout prix à l’accroissement indéfini du PNB (Produit national brut) — ou p
902 iberté des personnes. Il nous faut le décider, en toute conscience, et vite ; car le choix de la fin implique évidemment celu
903 aire de nos États autant de départements. Il faut tout unifier par des lois inflexibles, sans égard aux diversités ethniques
904 ttre en commun à l’échelle fédérale continentale, tout ce qui est nécessaire pour garantir les autonomies de tous ordres, ré
905 our fin réelle la puissance ; et je vois bien que toutes les civilisations que nous connaissons ont choisi la puissance comme
906 res, doublement déficient, est caractéristique de tout ce qui touche à l’État-nation : néfaste dans la mesure où il est enco
907 des manuels scolaires, il n’y a que des divisions tout arbitraires opérées après coup dans l’ensemble vivant de la culture e
908 ment nous ferons l’Europe, et nous la ferons pour toute l’humanité, nous lui devons cela ! Une Europe qui ne sera pas nécessa